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NOMBRES COMPLEXES

Objectifs:
En mathématiques, les nombres complexes forment une extension de l’ensemble des nombres
réels. Ils permettent notamment de définir des solutions à toutes les équations polynomiales à
coefficients réels. Les nombres complexes furent introduits au XV I e siècle par les mathématiciens
italiens Jérôme Cardan, Raphael Bombelli, Nicolo Fontana, dit Tartaglia,et Ludovico Ferrari
afin d’exprimer les solutions des équations du troisième degré [...], en utilisant notamment des
nombres de carré négatif, ainsi que les solutions des équations du quatrième degré (méthode
de Ferrari). En physique, les nombres complexes sont utilisés pour décrire le comportement
d’oscillateurs électriques ou les phénomènes ondulatoires en électromagnétisme (R(eiωt ) représentant
une onde)
• Maîtrise du calcul algébrique sur les nombres complexes : résolution d’équations, utilisation
alternée de la forme algébrique et de la forme trigonométrique dans la résolution de
problèmes.
• Compréhension du lien entre trigonométrie et nombres complexes via la notation exponentielle
d’un nombre complexe.
Activité
Résolution dans R de l’équation x2 + 1 = 0.
Alors nous avons x2 = −1 cette équation n’a pas de solution dans R, donc on va construire
un ensemble que l’on appelle C (complexe) dont l’élément principal ajouté est le nombre i tel
que i2 = −1. On obtient donc comme solution x = i et x = −i
Au XVIIe siècle ces nombres deviennent des intermédiaires de calcul courant, mais on ne les
considèrent pas encore comme des nombres. √
√ tous ces nombres peuvent se mettre sous la forme a + b −1.
Au XVIIIe siècle on montre que
Euler propose alors de noter −1 = i. i comme " imaginaire". Au XIXe siècle Gauss montre
que l’on peut représenter de tels nombres. Ils obtiennent alors le statut de nombres.

Définition 0.1. On appelle l’ensemble des nombre complexes, noté C, l’ensemble des nombres
z de la forme : z = a + ib avec (a, b) ∈ R2 et i2 = −1
le nombre réel a s’appelle la partie réelle de z notée : Re(z)
Le nombre réel b s’appalle la partie imaginaire de z noté : Im(z).
Cette forme z = a + ib est appelée forme algébrique

Remarque 0.1. 1. Tout nombre réel appartient à C (faire b = 0).


2. Si a = 0 on dit que z est un imaginaire pur

1
Théorème 0.1. Représentation graphique d’un nombre complexe
A tout nombre complexe z = a + ib, on peut faire correspondre un point M (a; b) dans un plan
orthonormal (O, →

u ,→

v ). On dit que z est l’affixe de M . On écrit alors M (z).
On appelle module de z√la distance OM , c’est la dire la quantité
notée |z| tel que: |z| = a2 + b2 √
Si z ∈ R, on a z = a et |z| = a2 = |a| qui n’est autre que la
valeur absolue du réel a. √
Si z ∈ iR, on a z = ib et |z| = b2 = |b|

Théorème 1. Pour tous nombres complexes z,z 0 et z 0 6= 0.

∗ |z| = 0 ⇔ z = 0 ∗ |zz 0 | = |z| ∗ |z 0 | ∗ Im(z) ≤ |Im(z)| ≤ |z|


∗ |z| = |z̄| z |z| ∗ |z + z 0 | ≤ |z| + |z 0 |;
∗ | 0| = 0
∗ |z| = 1 ⇔ z z̄ = 1 z |z | |z| − |z 0 | ≤ |z − z 0 |
∗ Re(z) ≤ |Re(z)| ≤ |z|

Remarque 1. — Le cercle de centre A et de rayon R est l’ensemble {z ∈ C, |z − a| = R}


— Le disque fermé de centre A et de rayon R est {z ∈ C, |z − a| ≤ R}
— Le disque fermé de centre A et de rayon R est {z ∈ C, |z − a| < R}
— |z| = 1 =⇒ OM = 1 l’ensemble des points M du plan d’affixe z est le cercle de centre
O et de rayon R = 1.
— Soit z un nombre complexe, alors |Re(z)| ≤ |z| et |Im(z)| ≤ |z|
On appelle argument de z, une mesure de l’angle (u, OM ),
c’est à dire la quantité notée arg(z) telle que si θ est un argument de z on ait :
 a
 cos(θ) =

|z|
avecθ = arg(z) [2π]
 sin(θ) = b

|z|
Proposition
  0.0.1. • |zz 0 | = |z||z 0 |
1
• arg = −arg(z) + 2kπ
 zz 
• arg 0 = arg(z) − arg(z 0 ) + 2kπ
z
• arg(zz 0 ) = arg(z) + arg(z 0 ) + 2kπ
• z n = ρn (cos nΘ + i sin nΘ)
• arg(z n ) = narg(z)

Exemple √ Déterminer le module des nombres complexes suivants : z1 = 1+i , z2 = 1− 3i
√ 0.1.
, z3 = − 2 2i
Déterminer l’ensemble des points M tels que: |z| = 3 ; Re(Z) = −2; Im(z) = 4
Définition 0.2. On appelle forme trigonométrique d’un nombre complexe z(z 6= 0) dont
l’écriture algébrique est a + ib, l’écriture suivante: z = r(cosθ + isinθ) avec r = |z| et
θ = arg(z) [2π]

0.0.1 Opération dans C


Dans l’ensemble des nombres complexes on définit deux opérations :
⇒ L’addition (+) : si z = a + ib et z 0 = a0 + ib0 alors z + z 0 = (a + a0 ) + i(b + b0 )

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⇒ La multiplication (×) : si z = a + ib et z 0 = a0 + ib0 alors z × z 0 = (aa0 − bb0 ) + i(ab0 + a0 b)
L’ensemble des nombres complexes C muni des lois de l’addition et de la multiplication est
communitative et associative, de plus la multiplication distributive par rapport à l’addition:
a + ib = 0 ⇔ a = 0 et b = 0

Définition 0.3. Soit z un nombre complexe dont la forme algébrique est : z = a + ib. On
appelle le nombre conjugué de z, le nombre noté z tel que : z = a − ib
Le point M 0 (z) est le symétrique du point M (z) par rapport à l’axe des abscisses. On a alors :
zz = |z|2 = a2 + b2

Proposition 0.0.2. Soit z, z 0 deux nombres complexes et z son conjugué. On a :


z + z 0 = 2Re(z) d’où z est un imaginaire pur alors : z + z = 0
z − z 0 = 2Im(z) d’où z est réel alors : z = z
z 1 1
z + z0 = z + z0; z × z0 = z × z0; 0
= z ∗ 0 = z ∗ z 0 02 ;
z z x + y 02
z z
= zn = zn, Re(z) ≤ |Re(z)| ≤ |z|; Im(z) ≤ |Im(z)| ≤ |z| |z| − |z 0 | ≤ |z − z 0 |;
z0 z0

√ 1+i 3
Exemple 1. Déterminer le module et un argument des nombres complexes:−1−i 3; √
3−i
Proposition 1. Tout nombre complexe non nul z peut s’écrire sous la forme reiθ , où
r = |z| ∈ R+ ,et θ est un réel défini à 2π près.
Cette écriture est appelée forme exponentielle du nombre complexe z tel que r = |z| et
θ = arg(z) [2π].

On obtient ainsi: Si on pose z1 = [r1 , θ1 ] et z2 = [r2 , θ2 ] alors


   
1 1 z1 r1
z1 z2 = [r1 r2 , θ1 + θ2 ]; = , −θ2 ; = , θ1 − θ2 ; z1n = [r1n , nθ1 ]
z2 r2 z2 r2

0.0.2 Formule de Moivre-Formule d’Euler


Théorème 0.2. Pour tout nombre complexe z = r(cosθ + isinθ) non nul,on a :

z n = rn (cos(nθ) + isin(nθ))

Proposition 0.0.3. Factorisation pour les angles moitiés:


 
iθ θ

i θ2 θ
−i θ2

i θ2
e +1=e e +e 2 = 2e cos
2
 
iθ θ
 θ
i −i θ

i θ θ
e − 1 = e 2 e 2 − e 2 = 2ie 2 sin
2
Remarque 0.2. Pour tout réel θ on a:
 
iθ iα θ+α

i θ+α −i θ+α

i θ+α θ+α
e +e =e 2 e 2 +e 2 = 2e 2 cos
2

einθ + e−inθ = 2 cos(nθ); einθ − e−inθ = 2i sin(nθ)

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Remarque 0.3. On peut maintenant admirer l’expression : eiθ + 1 = 0.
Cette expression contient les nombres qui ont marqué les mathématiques au cours de l’histoire:
0 et 1 pour l’arithmétique, π pour la géométrie, i pour les nombres complexes et e pour
l’analyse.
Définition 0.4. La formule d’Euler s’écrit:
eiθ + e−iθ eiθ − e−iθ
cos θ = ; sin θ =
2 2i
Les formules d’Euler et de Moivre permettent de linéariser des fonctions trigonométriques
de puissance.
a. Linéariser cos3 x et sin4 x
b. Exprimer en fonction de cos et de sin x les expressions cos3 x et sin3 x
Remarque 2. 1. Pour tout n ∈ N, cos(nx) est un polynôme en cos x
2. Si n impair , sin(nx) est un polynôme en sin x
3. si n est pair sin(nx) est le produit de cos x par un polynôme en sin x

0.0.3 Equations dans C


3.1 Racine carrée d’un nombre complexe
Définition 0.5. On appelle racine carrée de d’un nombre z0 dans C, tout nombre
complexe z vérifiant z 2 = z0 .
Tout nombre complexe non nul a exactement deux racines carrées opposées, obtenues
par la méthode suivante : Soit z0 = a + ib, (a, b) ∈ R2 et z = x + iy, (x, y) ∈ R
 √
2 a + a2 + b 2
x =
 2 2

 x −y =√ a 
2



(x + iy)2 = (a + ib) ⇔ 2 2
x +y = a +b 2 2 ⇔ 2 −a + a2 + b2
y =
2xy = b
 


 2
2xy = b

Le calcul des racines carrées est utile pour la résolution des équations de degré 2 dans
C. Les racines carrées du nombre z0 s’écrivent: δ1 = x1 + iy1 et δ2 = x2 + iy2 .
Exemple 0.2. Déterminer les racines carrées des nombres complexes

z0 = 1 + i2 2; z1 = 24 − 10i

3.2 Equations du second degré dans C


On cherche les solutions de l’équation az 2 + bz + c = 0 avec a, b, c des nombres réels
ou complexes, (a 6= 0).
On calcule le discriminant ∆ de (E) tel que: ∆ = b2 − 4ac

Si ∆ ∈ C, alors (E) admet 2 solutions complexes qui sécrivent:
−b + δ −b − δ
z1 = , z2 = où δ est l’une des racines carrées de ∆
2a 2a
√ −b
si ∆ = 0, alors (E) admet deux solutions confondues :z1 = z2 =
√ 2a
si ∆ > 0 alors (E) admet deux solutions distinctes:
√ √
−b + ∆ −b − ∆
z1 = , z2 =
2a 2a

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si ∆ < 0 alors (E) admet deux solutions complexes distinctes:
p p
−b + i |∆| −b − i |∆|
z1 = , z2 =
2a 2a
−b
La somme deux solution de (E) est égale S = z1 + z2 = et leur produit est égale à
a
c
P = z1 z2 = .
a
Exemple 0.3. Résoudre dans C les équations suivantes:

z 2 + 2z + 7 = 0; z 2 − (3 + 4i)z − 1 + 5i = 0; iz 2 + (4i − 3)z + i − 5 = 0

3.3 Factorisation des polynômes dans C


Théorème 0.3. Soit P un polynôme de degré n ≥ 1 dans C et α un nombre complexe.
L’équation P (α) = 0 si et seulement si P (z) = (z − α)Q(z) où Q est un polynôme de
degré (n − 1). α est une racine de P qui peut être réelle ou imaginaire pure.
Exemple 0.4. Un polynôme de degré 3 dans C définit par:

P (z) = z 3 + (−8 + i)z 2 + (17 − 8i)z + 17i

Montrer que l’équation P (z) = 0 admet une solution imaginaire pure et résoudre dans
C l’équation P (z) = 0.
3.4 Racines nieme d’un nombre complexe
Théorème 0.4. Soit z = reiθ un nombre complexe et n ∈ N∗ . Les racines de l’équation
√ θ 2kπ
z n = Z sont les nombres complexes de module n r et d’argument + où k ∈ Z.
n n
Les racines n-ième de z sont les zk tels que

    
θ + 2kπ θ + 2kπ
n
zk = r cos + i sin k ∈ {0; 1; 2; .........; (n − 1)}
n n

Les racines n-ième de 1 sont dites racines n-ième de l’unité et s’écrivent sous la forme:
    
2kπ 2kπ
zk = cos + i sin k ∈ {0; 1; 2; .........; (n − 1)}
n n

Les racines de l’équation z n = Z ont pour image les√sommets d’un polygones réguliers
n
à n côtés inscrits de cercle de centre O et de rayon r.

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