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Cours d'Algèbre
Chapitre 2
Nombres complexes
Dénition. L'ensemble C des nombres complexes est l'ensemble qui :
• Contient tous les nombres réels
• Est muni d'une addition et d'une multiplication vériant les mêmes propriétés
que les opérations correspondantes de R
• Contient un nombre i tel que i2 = −1
• Est constitué de tous les nombres a + ib, avec a et b dans R
Remarques.
• a, b, a′ , b′ ∈ R : a + ib = a′ + ib′ =⇒ a = a′ et b = b′ .
• i2 = −1 ; i3 = −i ; i4 = 1 ; i5 = i ;...
En général on a pour n ∈ N, n = 4k + r (division euclidienne de n par 4) on a :
in = i4k+r = (i4 )k ir = 1k ir = ir , par exemple i302541 = i.
Propriétés algébriques
on a les propriétés
√ suivantes :
•1. |z| = |z| = zz .
•2. |z| ≥ 0 pour tout nombre complexe z .
1
CHAPITRE 2. NOMBRES COMPLEXES
•3. |z| = 0 ⇐⇒ z = 0.
z |z|
•4. On a |zz ′ | = |z||z ′ | et si z ′ ̸= 0, | |= ′ .
z′ |z |
1 z z
•5.Si z est le complexe non nul a + bi , alors l'égalité
= = donne
z zz |z|2
1 a − bi 1 a 1 −b
= 2 c'est à dire : ℜ( ) = 2 et ℑ( ) = 2 .
z a + b2 z a + b2 z a + b2
Exponentielle complexe
•Soient (a, b) ∈ R2 tel que a2 + b2 = 1. Alors le point (a, b) est dans le cercle de
centre (0, 0) et de rayon 1, donc il existe au moins un réel α tel que a = cos α
et b = sin α.
• Par suite si |z| = 1, alors il existe au moins un réel α tel que z = cos α + i sin α.
z |z|
• Soit z un complexe non nul quelconque de module r. On a | | = ) = 1,
r r
z
donc il existe au moins un réel α tel que = cos α + i sin α, par suite z =
r
r(cos α + i sin α).
Notation.
• On décide de noter eiα le complexe
cos(α) + i sin(α) :
′
eiα = eiα ⇐⇒ ∃k ∈ Z, α = α′ + 2kπ
ℜ(z) ℜ(z)
”invcos”( )(ou cos−1 ( )) donne la valeur absolue de θ qui appar-
|z| |z|
tient à l'intervalle [0, π[
{
|θ| si sin(θ) ≥ 0
arg(z) =
2π − |θ| si sin(θ) ≤ 0
Exemples.
π π 3π
arg(i) = ; arg(1) = 0; arg(−1) = π; arg(−i) = 2π − = ; arg(1 + i) =
2 2 2
π π 7π π 3π π
; arg(1 − i) = 2π − = ; arg(−1 + i) = π − = ; arg(−1 − i) = π + =
4 4 4 4 4 4
5π
.
4
π
• z ∈ iR ⇐⇒ (z = 0 ou arg (z) = ou
2
π 3π π
• arg (z) = 2π − = )z ∈ iR+ ⇐⇒ (z = 0 ou arg (z) = )
2 2 2
3π
• z ∈ iR ⇐⇒ (z = 0 ou arg (z) =
−
).
2
Remarques.
1. Soit z = a + ib. On a ez = ea (cos b + i sin b).
2. Si a est un réel quelconque, eia est toujours un complexe de module 1 : il ne
peut jamais être nul.
3. |ez | = eℜ(z) et comme une exponentielle n'est jamais nulle, ez ne peut jamais
être nul.
4. Soit z = reiα un nombre complexe où r et α sont le module et un argument
de z . Un complexe z ′ = a + ib vérie ez = z si et seulement si ea eib = reiα , ce
′
Formules classiques
Formules d'Euler
Quel que soit le réel α on a
Formule de Moivre
Quel que soit le réel α et l'entier n on a (eiα )n = einα c'est à dire :
Cette formule permet de faire quasiment tout le contraire des formules d'Eu-
ler, c'est à dire d'exprimer cos(nα) et sin(nα) en fonction de cosk (α) et sink (α)
où k ∈ {0, 1, . . . , n}.
d'où {
r = 1
2π
α = k. avec k ∈ {0, . . . , n − 1}
n
équivalent à √
r = r′
n
′
α + 2kπ
α = avec k ∈ {0, . . . , n − 1}
n
√
et on obtient donc encore n solutions, toutes de module n r′ , représentées par
les sommets d'un polygone régulier à n sommets, inscrit dans le cercle de
√
centre O et de rayon n
r′ .
Polygone avec n = 8
Exemples.
1) On cherche les complexes z tels que z 2 = 3 + i .
Sous forme trigonométrique on ne peut pas dire grand chose car l'argument n'est
pas une valeur connue, on utilise alors la méthode algéb-rique. On résout alors
en posant z = a + ib donc :
√
a2 + b2 = 10 ( égalité des modules )
a2 − b2 = 3 ( égalité des parties réelles )
2ab = 1 ( égalité des parties imaginaires )
2) Résoudre l'équation 0.
√ 2z − 5z + i =√
2
√ √
689 + 25 689 − 25
On a ∆ = 25 − 8i et on en déduit δ = −i donc :
2 2
√√ √√
689 + 25 689 − 25
5−( −i )
2 2
z1 =
4
et √√ √√
689 + 25 689 − 25
5+( −i )
z = 2 2
1
4
−
→ −
→
Le plan muni du repère (O, i , j ) est appelé plan complexe et dans ce
plan complexe,
• ∀α, β ∈ R, ∀−
→
u,−
→
v ∈ R2 on a : a(α−
→
u + β−
→
v ) = αa(−
→
u ) + β a(−
→
v ).
Remarques.
1) Un complexe et son conjugué sont représentés symétriquement par rapport à
l'axe des abscisses.
2) L'addition des complexes correspond à l'addition des vecteurs.
3) Les images ponctuelles ou vectorielles ne permettent pas une interprétation
simple de la multiplication des complexes.
4) L'application a : R2 −→ C, du plan complexe dans C, permette de traduire
des problèmes de géométrie en relations entre nombres complexes. Par exemple,
on utilisera souvent que deux vecteurs sont égaux si et seulement si ils ont mêmes
axes.
Similitudes directes
Homothéties, translations et rotations
Dénition.
• Soit −
→
u un veteur du plan. La translaion de vecteur →
−
u , notée t→
u , est la trans-
−
−−−→′ −
MM = →u
formation du plan qui a tout point M associé le point M tel que
′
.
Ce qui peut être représentée dans le plan complexe par l'application C : z 7→ z ′
z′ = z + a
avec . • Soit Ω un point du plan d'axe ω et k un réel diérent de 0
−−→
\ −−→ z′ − ω
Exercice. L'angle ΩM , ΩM ′ est un argument du nombre complexe .
z−ω
Similitudes directes
Dénition. Une similitude directe est une transformation du plan admettant
C : z 7→ az + b
comme représentation dans le plan complexe l'application où
(a, b) ∈ C∗ × C.
Exercice.
1. Les translations, les homothéties et les rotations sont des similitudes directes.
2. La composée de deux similitudes directes est encore une similitude directe.
3. Une similitude directe conserve les angles orientés et les rapports de lon-
gueurs.