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Ensemble des nombres complexes

I) Introduction :
 L’équation 𝑥 + 1 = 0 n’admet pas de solution dans ℕ, on a donc construit un ensemble
appelé ℤ qui contient ℕ et dans lequel cette équation admet -1 comme solution.
 L’équation 2x + 1=0 n’admet pas de solution dans ℤ, on a donc construit un ensemble
appelé ⅅ qui contient ℤ dans lequel cette équation admet -0,5 comme solution.
 L’équation 3x + 1 =0 n’admet pas de solution dans ⅅ, on a donc construit un ensemble appelé
1
ℚ qui contient ⅅ dans lequel cette équation admet - 3 comme solution.
 L’équation x2 = 2 n’admet pas de solution dans ℚ, on a donc construit un ensemble appelé ℝ
qui contient ℚ dans lequel cette équation admet  2 et 2 comme solutions.
 L’équation x2 + 1 =0 n’admet pas de solution dans ℝ, il faut donc construire un nouvel
ensemble de nombres appelé ensemble des nombres complexes qui contient l’élément √−1
permettant de résoudre cette équation.

2) Définition :

Il existe un ensemble noté ℂ et appelé ensemble des nombres complexes qui vérifie les propriétés
suivantes :

 ℝ ;
 L’ensemble ℂ est muni d’une addition et d’une multiplication qui prolongent celles de ℝ et
les règles de calcul restent le mêmes ;
 Il existe un nombre, noté i =√−1, tel que i2 = -1 ;
 Tout nombre complexe s’écrit de façon unique sous la forme x + iy avec x et y réels.

3) Forme algébrique ou cartésienne d’un nombre complexe

L’écriture x + iy (avec x  et y  ) d’un nombre complexe z s’appelle la forme algébrique ou


forme cartésienne d’un complexe.

Le réel x est la partie réelle du nombre complexe z et se note Re(z).

Le réel y est la partie imaginaire du nombre complexe z et se note Im(z).

4) Exemples :

Soit le nombre complexe z = 3 -4i, on Re(z) = 3 et Im(z) = 4.

Re (2i-3) = -3 ; Im(3 + 7i) =7 et Re(12i) = 0

Remarque: Un nombre complexe de forme algébrique iy avec y∈ ℝ est appelé imaginaire pur.

Conséquences : Pour tout nombre complexe z :

1
Z est un nombre réel si et seulement si Im (z) =0.

Z est imaginaire pur si et seulement si Re (z) = 0.

5) Propriétés

a) addition et multiplication de nombres complexes

 Soit z et z’ deux nombres complexes tels que z= x + iy et z’ = x’ + iy’ on a z + z’ = ( x + x’ ) + i (y


+ y’).
 zz’ = ( x +iy)( x’ + iy’) = (xx’ –yy’) + i (xy’ + x’y).

b) Inverse d’un nombre complexe non nul

En effet (x + iy)( x –iy) = x2 -(iy)2 = x2 + y2.


1
Donc tout nombre complexe non nul z de forme cartésienne x + iy admet un inverse noté 𝑧 de forme
algébrique

x y
i 2 2
x y
2 2
x y

1 3 2 3 2i
Exemple :  2 i 2   .
3  2i 3  2 2
3 2 2
13 13

c)Rapport de deux nombres complexes


𝑧 1
Soit z et z’ deux nombres complexes tels que z’ ≠ 0 : on a = z× 𝑧′.
𝑧′

3  4i  1  1 2i 5 2i
Exemple :  (3  4i)    (3  4i)(  )   .
1  2i  1  2i  5 5 5 5

6) conjugué d’un nombre complexe :

 Définition : On appelle conjugué du nombre complexe z = x + iy (avec x∈ ℝ 𝑒𝑡 𝑦 ∈ ℝ) le


nombre complexe noté z* de forme cartésienne x – iy. On écrit z* = x – iy.
 Remarque : z + z* = 2Re (z) ; z – z* = 2iIm (z).
 Conséquences : z est un réel si et seulement si z = z* ; z est un imaginaire pur si, et
seulement si, z =-z*.
 Propriétés sur les conjugués :
Pour tout nombre complexe z et z’ et pour tout entier naturel n non nul on a :
( z + z’)* = z* + z’*. (zz’)* = z*z’* (zn)* =(z*)n
De plus si z’≠ 0 alors :

2
 
1 1  z z
      .
 z' z '  z' z '
Remarque :
(z*)* = z et si z = x + iy alors zz*= x2 + y2.

 2  3i  2  3i
Exemple : ( 2- 3i)* = 2 + 3i et    .
 5i  5i
7) Module d’un nombre complexe
 Définition : On appelle module du nombre complexe z = x + iy avec x et y des réels, le réel
positif noté |𝑧|= x 2  y 2 = zz  .
 Exemple : z= 3 + 4i, z  32  42  25  5
 Propriétés sur les modules

Pour tout nombre complexe z, z  z   z
Pour tout nombre complexe z, z’ et pour tout entier naturel n non nul, (z’≠ 0)
z z
zz '  z z ' ,  , z n  z et  z   z avec  
n

z' z'
 Exemple :
Calculer le module des nombres complexes suivants :
4  3i
 3  4i 8  6i   6  8i 
4
, et
5  12i
4  5  6i  .

8) Equations du second degré à coefficients réels

a) Définition : On appelle équation du second degré à coefficients réels, toute équation qui s’écrit sous
la forme : az2 + bz + c =0 avec a, b et c des réels et a ≠ 0 , z étant un nombre complexe.

b) Résolution de l’équation az2 + bz +c =0

 Forme canonique :
Résoudre dans ℂ l’équation az2 + bz +c =0, avec a, b et c des réels et a ≠ 0 c’est déterminer
l’ensemble des complexes z vérifiant az2 + bz +c =0.
 b c
az 2  bz  c  a  z 2  z   car a  0
 a a

 b 
2
b2 c   b  b 2  4ac 
2

 a  z    2    a  z    
 2a  4a a   2a  4a 2 

Le réel ∆= b2 -4ac est le discriminant de l’équation az2 + bz +c =0.

3
 b 
2
 
Pour tout complexe z , az 2
 bz  c  a  z    2
 2a  4a 

𝑏
- Si ∆= 0 alors on a une racine double z1=z2 = - 2𝑎.
- Si ∆> 0 alors on a deux racines réelles distinctes z1 et z2 :
b   b  
z1  et z2  .
2a 2a
- Si ∆< 0, alors - ∆> 0 on peut écrire :


  
2
2 i 
    b 
2
  i  ; az  bz  c  a  z   
2
 2a  4a 2 
 
en factorisant , on obtient
 b   b  
az 2  bz  c  a  z  i  z   i 
 2a 2a 
 2a 2a 

b  i  b  i 
Par suite az2 + bz +c = 0 équivaut à z  ou z  .
2a 2a

 Théorème :

Soit l’équation az2 +bz + c =0, d’inconnue z, où a, b et c sont des réels et a différent de zéro.

Le discriminant de cette équation du second degré est le réel ∆= b2 – 4ac.

 Si ∆> 0, l’équation admet deux racines réelles distinctes :

b   b  
z1  et z2  .
2a 2a
𝑏
 Si ∆= 0, l’équation admet une racine double z0 = - 2𝑎.
 Si ∆< 0, l’équation admet deux racines complexes conjuguées distinctes :

b  i  b  i 
z1  et z2  .
2a 2a

Remarque : Pour tout complexe z, az2 +bz + c = a( z-z1)( z- z2) avec a≠ 0.

 Exemples :
i) Résoudre dans ℂ l’équation 4z2 -12z +153 =0.
ii) Résoudre dans ℂ l’équation z2 -2z +4 =0.
On considère l’équation d’inconnue complexe z :
( E ) : z3 -5z2 +11z -15 = 0.

4
Montrer qu’il existe trois réels a, b et c tels que, pour tout nombre
complexe z :
Z3 -5z2 +11z -15 = ( z-3)( az2 +bz +c).
Déterminer a, b et c. en déduire les solutions dans ℂ de l’équation ( E ).

9) Représentation graphique

Le plan est rapporté au repère ortho normal direct ( O, u, v) avec u =( 1 ;0) et v = ( 0 ;1). Le point O est
l’origine du repère, u et v des vecteurs unitaires.

 Définition :
A tout point M du plan de coordonnées ( x ;y) est associé le complexe z = x + iy appelé affixe
du point M.
A tout nombre complexe z = x + iy avec x et y réels, on associe le point M de coordonnées (
x ;y ).
On dit que le point M a pour affixe z.
Le plan muni d’un repère ortho normal direct dans lequel on représente des nombres
complexes est appelé plan complexe ou diagramme d’Argand.
A tout vecteur w du plan de coordonnées ( x ;y) est associé le complexe z = x + iy appelé affixe
du vecteur w. On pose w=𝑂𝑀⃗⃗⃗⃗⃗⃗

10) Racines carrées d’un nombre complexe

5
a) Définition : On appelle racine carrée d’un nombre complexe z0, le nombre complexe z tel
que 𝑧 2 = 𝑧0 .
b) Détermination des racines carrées de z0. On utilise ici la méthode cartésienne. C’est-à-dire,
on pose 𝑧0 = 𝑎 + 𝑖𝑏 et z= x + iy on a : 𝑧 2 = (𝑥 + 𝑖𝑦)2 = 𝑥 2 + 2𝑖𝑥𝑦 − 𝑦 2 = 𝑎 + 𝑖𝑏 par
comparaison on trouve que : 𝑥 2 − 𝑦 2 = 𝑎 𝑒𝑡 2𝑥𝑦 = 𝑏 on peut aussi utiliser les modules ;
c’est-à-dire |𝑧 2 | = |𝑧0 | d’où : 𝑥 2 + 𝑦 2 = √𝑎2 + 𝑏 2 . Donc on a le système suivant :
𝑥2 − 𝑦2 = 𝑎
𝑧 2 = 𝑧0 ⟺ { 2𝑥𝑦 = 𝑏
𝑥 2 + 𝑦 2 = √𝑎2 + 𝑏 2
b) Exemple : Donnez les racines carrées de 7-24i. Il s’agit de trouver √7 − 24𝑖 ou de trouver
les nombres complexes z tels que : 𝑧 2 = 7 − 24𝑖. On pose z=x+iy, avec x, y réels.
𝑥2 − 𝑦2 = 7 𝑥2 − 𝑦2 = 7 2𝑥 2 = 32
On a : 𝑧 = 7 − 24𝑖 ⟺ {
2 2𝑥𝑦 = −24 ⟺ {𝑥 + 𝑦 = 25 ⟺ {2𝑦 2 = 18
2 2

𝑥 2 + 𝑦 2 = √72 + 242 2𝑥𝑦 = −24 𝑥𝑦 < 0


On trouve : 𝑥 2 = 16, 𝑦 2 = 9 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑥𝑦 < 0. D’où, x=4 ou x=-4, y=3 ou y=-3. Etant donné
que xy< 0, les solutions sont : 𝑧1 = 4 − 3𝑖 𝑒𝑡 𝑧2 = −4 + 3𝑖. On remarque 𝑧1 = −𝑧2
Remarque : Dans l’équation z2=z0, les racines sont opposées.
5 1
c) Exercice d’application : déterminer √−12 + 5𝑖; √3 + 4𝑖; √36 − 3 𝑖; √−𝑖.

11) Argument d’un nombre complexe non nul


Dans cette partie le plan complexe est rapporté au repère ortho normal direct ( O, u, v) où u et
sont des vecteurs unitaires ; u = ( 1 ;0) et v = ( 0 :1). O est l’origine du repère.
Pour tout point M distinct de O, on peut donner les coordonnées cartésiennes (x ;y). On note r
= OM et
 
  u; OM La mesure en radians de l’angle orienté

a) Définition 1 :
 
Soit z un nombre complexe non nul, M le point d’affixe z, r = OM et   u; OM . Alors r =
|𝑧| ;  est un argument de z et on le note   arg( z )  2 .
Point de vue algébrique point de vue module-argument

z  r  OM
z=x+iy

arg( z )    u; OM  2 

6
z  r  x2  y 2
en no tan t   arg( z ) on a :
 x
cos   r

sin   y
 r
Remarques :
 Comme zz* = x2 + y2 alors zz* =|𝑧|2 ;
 |𝑧|=0 si et seulement z = 0 car OM = 0 si seulement si O=M.

Configuration de base :

Pour tout complexe non nul z, on considère les point M1, M2, M3, M4 d’affixe respectives z,
z*, -z, -z*. Comme OM1=OM2=OM3=OM4, on déduit |𝑧| = |𝑧 ∗ | = |−𝑧| = |−𝑧 ∗ | .

arg(z*)= - arg(z)[2𝜋], arg(-z) = 𝜋 + arg(z)[2𝜋] et arg(-z*) = 𝜋- arg(z)[2𝜋]

Remarque : pour z =0, on a r=0 mais 𝚹 n’est pas défini.

Conséquence : Pour tout nombre complexe non nul de forme algébrique z= x + iy, on a

x y
r  x2  y 2 0 donc z  r   i   r  cos   i sin   .
r r

b) Définition 2 :

Soit z un nombre complexe non nul, l’écriture


z = r  cos   i sin    rCis avec r  z et   arg( z )  2  est appelé forme
module-argument de z (forme polaire).
i
On écrit aussi z  re forme d’Euler.

c) Passage d’une forme cartésienne à une forme module-argument (polaire) ou


forme d’Euler.

Soit le nombre complexe non nul z  a  ib avec a et b deux réels non nuls ; on note
r  z  a2  b2 et argz    2  « on lit 𝜃 modulo 2𝜋 » on écrit aussi
arg(z)=𝜃 + 2𝑘𝜋

Pour passer de la forme cartésienne à la forme module-argument et forme d’Euler, on


 a
cos  r 𝑏 𝑏
pose :  tan𝜃 = 𝑎 𝜃 = arctan (𝑎) + 𝑘𝜋, 𝑘 ∈ ℤ
sin   b
 r

7
Et z  rCis    re i .

Passage de la forme module-argument à la forme cartésienne ; on a :


z  rCis    re i  r (cos   isn  ) et a  r cos  , b  r sin 
𝜋
𝜋 𝜋 𝜋
Z=1+i√3 = 2(cos3 + 𝑖𝑠𝑖𝑛 3 ) = 2𝑐𝑖𝑠 ( 3 ) = 2𝑒 𝑖 3

d) Propriétés

Soit z1 et z2 deux nombres complexes non nuls tels que |𝑧1 | = 𝑟1 , |𝑧2 | = 𝑟2 ;
arg(𝑧1 ) = 𝜃1 [2𝜋] et arg(𝑧2 ) = 𝜃2 [2𝜋]. On a : arg(z1z2)= arg(z1)+ arg(z2) [2𝜋] -
1 𝑧
arg(𝑧 ) = −𝜃1 [2𝜋]. arg(𝑧1 ) = arg(𝑧1 ) − arg(𝑧2 )[2𝜋]
1 2

arg(𝑧1𝑛 ) = 𝑛𝑎𝑟𝑔(𝑧1 )[2𝜋] n𝜖ℤ

On a : 𝑧1 𝑧2 = 𝑟1 𝑟2Cis(𝜃1 + 𝜃2 )= 𝑟1 𝑟2 𝑒 𝑖(𝜃1 +𝜃2 ).


𝑧1 𝑟 𝑟
= 𝑟1 𝐶𝑖𝑠(𝜃1 − 𝜃2 ) = 𝑟1 𝑒 𝑖(𝜃1 −𝜃2 ) ; 𝑧1𝑛 =𝑟1𝑛 𝐶𝑖𝑠(𝑛𝜃1 ) = 𝑟1𝑛 𝑒 𝑖(𝑛𝜃1 ) n∈ ℤ
𝑧2 2 2

e) Méthodes pratiques pour déterminer l’argument d’un nombre complexe.

𝑐𝑜𝑠𝜃
Il s’agit ici de considérer le système suivant : {
𝑠𝑖𝑛𝜃
Puis on travaille avec les quatre quadrants du diagramme d’Argand (plan complexe).

𝑐𝑜𝑠𝜃 > 0
Si : { alors l’argument du nombre complexe est 𝜃.
𝑠𝑖𝑛𝜃 > 0
𝑐𝑜𝑠𝜃 > 0
Si : { alors l’argument du nombre complexe est : −𝜃.
𝑠𝑖𝑛𝜃 < 0
𝑐𝑜𝑠𝜃 < 0
Si : { alors l’argument du nombre complexe est 𝜋 − 𝜃.
𝑠𝑖𝑛𝜃 > 0
𝑐𝑜𝑠𝜃 < 0
Si : { alors l’argument est 𝜋 + 𝜃.
𝑠𝑖𝑛𝜃 < 0
Remarque : Dans le cadre du BI on peut demander de donner l’argument d’un nombre
complexe en degré. On peut aussi utiliser la calculatrice pour donner la forme module-
argument d’un nombre complexe.

8
Exemples :

Exemple 1

Donnez la forme module-argument des nombres complexes suivants :

3 √3
z1 =1+i ; z2 = 1-i√3 ; z3 = -√3 + 𝑖 ; z4 = − 2 − 𝑖
2

Exemple 2 :
Donnez la forme module-argument du nombre complexe z =1+i.

Soit z1 et z2 deux nombres complexes tels que : 𝑧1 = 1 + 𝑖√3 et 𝑧2 = √2 − 𝑖√2.

Donnez les modules et les arguments de z1 et z2 écrire le produit 𝑧1 𝑧2 sous forme


𝑧
module-argument et sous la formule d’Euler. Même question pour 𝑧1 et 𝑧12020 .
2
𝜋 𝜋
𝑖(673𝜋+ )
𝑒 𝑖2𝑘𝜋 = 1, 𝑒 𝑖𝑘𝜋 = (−1)𝑘 𝑧12020 = 22020 𝑒 3 = 22020 𝑒 𝑖(𝜋+ 3 ) =
4𝜋
22020 𝐶𝑖𝑠( 3 )

Remarque : pour choisir la valeur de 𝜃, vous devez regarder la position du nombre complexe

dans le diagramme Argand, dans quel quadrant il se trouve et utiliser la formule :


𝑦
𝜃 = arctan (𝑥 ) + 𝑘𝜋, 𝑘 = 0; 1; 2

Exemple : Donnez la forme polaire des nombres complexes suivants :

12) Formules de Moivre

Théorème de Moivre :

Soit le nombre complexe z non nul écrit sous forme polaire ou d’Euler, z=rcis(𝜃) = 𝑟𝑒 𝑖𝜃

avec r∈ ℝ+ . on a pour tout 𝑛 ∈ ℤ, 𝑧 𝑛 = 𝑟 𝑛 𝑐𝑖𝑠(𝑛𝜃) = 𝑟 𝑛 𝑒 𝑖𝑛𝜃

Preuve : On utilise la démonstration par récurrence pour démontrer ce théorème :

9
On fait la démonstration en deux étapes.

Partie 1 : lorsque n∈ ℕ

Posons la propriété P(n) : 𝑧 𝑛 = 𝑟 𝑛 𝑐𝑖𝑠(𝑛𝜃) n∈ ℕ

Donc P(0) est vrai.

Hypothèse de récurrence : On suppose que P(k) est vrai pour entier naturel k≥ 0, c’est-à-

dire :

Vérifions que P(k+1) est vrai.

Si n=k+1 alors P(k+1) : 𝑧 𝑘+1 = 𝑧 𝑘 × 𝑧=𝑟 𝑘 𝑐𝑖𝑠(𝑘𝜃) × 𝑟𝑐𝑖𝑠(𝜃) = 𝑟 𝑘 × 𝑟𝑐𝑖𝑠(𝑘𝜃 + 𝜃)

=𝑟 𝑘+1 𝑐𝑖𝑠((𝑘 + 1)𝜃). or P(0) est vrai et que P(k)⟹ 𝑃(𝑘 + 1) est vraie.

Conclusion P(n) est vraie pour tout entier naturel n.

Partie 2 : 𝑧 𝑛 = 𝑟 𝑛 𝑐𝑖𝑠(𝑛𝜃), 𝑛 ∈ ℤ−

On pose n=(-1)× 𝑚 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑚 ∈ ℤ+ donc

D’où la propriété est vrai pour tout n∈ ℤ

En utilisant la formule d’Euler, on a : 𝑧 𝑛 = 𝑟 𝑛 𝑒 𝑖𝑛𝜃

Exemple :Utilisez le théorème de Moivre pour calculer : (2 − 2√3𝑖)5

Remarque : La formule de Moivre reste valide lorsque n est un nombre rationnel.

10
13) Racines nième d’un nombre complexe non nul

Soit w un nombre complexe non nul. On appelle racine nième de w, le nombre complexe z tel que
𝑧 𝑛 = 𝑤. 𝑛 ≥ 2

Pour déterminer les racines nièmes de w, on exprime w et z sous forme module-argument.

Où k=0, 1, 2, … , n-1.

  2 k 
Les racines nième de w sont les nombres complexes zk  n  cis    , 𝑘 ∈ {0, 1, 2, … , 𝑛 −
n n 
1}

Remarques

 Dans l'ensemble des nombres complexe, il y a n nombres complexes qui sont les

racines nième d'un complexe donné. Ils ont tous le même module, c'est-à-dire la

nième racine du module d'origine, mais n arguments différents. Par conséquent, ce

sont des nombres complexes équidistants sur le cercle commençant par l'argument

d'origine divisé par n.

 La somme des racines nième d’un nombre complexe non nul est toujours égale à zéro.

Exemple : Résoudre l’équation : 𝑧 4 = −8 + 8√3𝑖 et représenter les solutions sur le cercle.


8√3
On pose w = -8 +8√3𝑖 |𝑤| = √(−8)2 + (8√3)2 = 16 et arg(w)=arctan( −8 )+𝑘𝜋
𝜋 2𝜋
=− 3 + 𝜋 = 3
2𝜋
k=0 ;1 ;2 ;… Soit arg(z)=𝜃 et |𝑧| = 𝑟. On a 𝑧 4 = 𝑟 4 𝐶𝑖𝑠(4𝜃) = 16Cis( 3 )
2𝜋
4 +2𝑘𝜋 𝜋 𝑘𝜋
3
r= √16 et 𝜃 = , k∈ ℤ. 𝑧𝑘 = 2𝐶𝑖𝑠 ( 6 + ) k = 0 ; 1 ; 2 ; 3.
4 2
𝜋 2𝜋 7𝜋 10𝜋
𝑧0 = 2𝐶𝑖𝑠 (6 ) ; 𝑧1 = 2𝐶𝑖𝑠 ( 3 ) ; 𝑧2 = 2𝐶𝑖𝑠 ( 6 ) ; 𝑧3 = 2𝐶𝑖𝑠 ( ). On calcule
6

la somme : 𝑧0 + 𝑧1 + 𝑧2 + 𝑧4

11
𝜋 𝑘𝜋 𝜋 𝑘𝜋 𝜋 𝜋
Or 𝐶𝑖𝑠 (6 + ) = 𝐶𝑖𝑠 ( 6 ) × 𝐶𝑖𝑠 ( 2 ) donc 𝑧1 = 2𝐶𝑖𝑠 ( 6 ) × 𝐶𝑖𝑠 ( 2 ) = 𝑖𝑧0 ,
2
𝜋 𝜋 3𝜋
𝑧2 = 2𝐶𝑖𝑠 (6 ) × 𝐶𝑖𝑠(𝜋) = −𝑧0 et 𝑧3 = 2𝐶𝑖𝑠 (6 ) × 𝐶𝑖𝑠 ( 2 ) = −𝑖𝑧0

Par suite 𝑧0 + 𝑧1 + 𝑧2 + 𝑧4 = 𝑧0 + 𝑖𝑧0 − 𝑧0 − 𝑖𝑧0 = 0

Cas particulier : racine nième de l’unité.

Il s’agit ici de donner les racine de l’équation zn = 1 avec n≥ 2 et n∈ ℤ+ .

On pose 𝑧 = 𝑟𝑒 𝑖𝜃 donc 𝑧 𝑛 = 𝑟 𝑛 𝑒 𝑖𝑛𝜃 𝑒𝑡 1 = 𝑒 𝑖2𝑘𝜋 .

𝑧 𝑛 = 1 si et seulement si 𝑟 𝑛 = 1 𝑒𝑡 𝑛𝜃 = 2𝑘𝜋 par suite


2𝑘𝜋
𝑟 = 1 𝑒𝑡 𝜃 = , 𝑘 = 0, 1, 2, … , 𝑛 − 1. D’où les racines nième de l’unité sont les
𝑛
𝑖2𝑘𝜋
2𝑘𝜋
nombres complexes 𝑧𝑘 = 𝑒 𝑛 = Cis( ), k=0, 1, 2, …, n-1.
𝑛
𝑖2𝜋 𝑖2𝑘𝜋
2𝜋 2𝑘𝜋
En posant : 𝜔 = 𝑒 𝑛 = 𝐶𝑖𝑠 ( 𝑛 ), on a 𝜔𝑘 = 𝑒 𝑛 = 𝐶𝑖𝑠 ( ). La somme des racines nième
𝑛
n 1
1 n
de l’unité est :  k 
k 1 1 
car on a une suite géométrique de raison r=𝜔 ≠ 1 et de premier

terme 1. On déduit que la somme des racines nième de l’unité est égale à zéro.

Remarque : On peut exprimer les racines nième d’un nombre complexe non nul en fonction

des racines nième de l’unité.


Les racines nième du nombre complexe w non nul sont les nombres complexes
  2 k 
zk  n  cis   , 𝑘 ∈ {0, 1, 2, … , 𝑛 − 1}
n n 
𝜙 2𝑘𝜋 𝜙 2𝑘𝜋 𝜙 2𝑘𝜋
𝑧𝑘 = 𝑛√𝜌𝑒 𝑖( 𝑛 + )
𝑛 = 𝑛√𝜌𝑒 𝑖 𝑛 × 𝑒 𝑖 𝑛 or 𝑧0 = 𝑛√𝜌𝑒 𝑖 𝑛 et 𝑒 𝑖 𝑛 = 𝜔𝑘 d’où 𝑧𝑘 = 𝑧0 × 𝜔𝑘

Avec k= 0, 1, 2, …, n-1. On vient d’exprimer les racines nième 𝑧𝑘 de w non nul en fonction de la
première racine 𝑧0 et de la racine nième de l’unité noté 𝜔𝑘 .
n 1 n 1 n 1
On a  zk   z0 k  z0   k  0 . Ce qui entraine que la somme des racines nième d’un nombre
k 0 k 0 k 0

complexe non nul est égale à zéro.

14) formules d’Euler


1
On pos z= 𝑒 𝑖𝑥 =𝑐𝑜𝑠𝑥 + 𝑖𝑠𝑖𝑛𝑥 et = 𝑒 −𝑖𝑥 = 𝑐𝑜𝑠𝑥 − 𝑖𝑠𝑖𝑛𝑥
𝑧

On a : 𝑒 𝑖𝑥 + 𝑒 −𝑖𝑥 = 2𝑐𝑜𝑠𝑥 𝑒𝑡 𝑒 𝑖𝑥 − 𝑒 −𝑖𝑥 = 2𝑖𝑠𝑖𝑛𝑥

D’une façon générale en utilisant la formule de Moivre, on a : 𝑧 𝑛 = cos(𝑛𝑥) + 𝑖𝑠𝑖𝑛(𝑛𝑥)=𝑒 𝑖𝑛𝑥

12
1 𝑛
(𝑧) = 𝑒 −𝑖𝑛𝑥 =cos(𝑛𝑥) − 𝑖𝑠𝑖𝑛(𝑛𝑥) et 𝑒 𝑖𝑛𝑥 + 𝑒 −𝑖𝑛𝑥 = 2cos(𝑛𝑥) , 𝑒 𝑖𝑛𝑥 +
𝑒 −𝑖𝑛𝑥 = 2𝑖𝑠𝑖𝑛(𝑛𝑥).

15) Nombres complexes et transformations géométriques.

i) Définition : On appelle transformation géométrique, toute application bijective dans le plan muni d’un
repère ortho normal (O, u, v) où u et v sont des vecteurs unitaires ; u=(10) 𝑒𝑡 𝑣 = (01), 𝑂 est l’origine
du repère. Les rotations, translations, homothéties sont des transformations planes.

ii) Ecriture complexe d’une rotation.


Soit r une rotation de centre A d’affixe 𝑧𝐴 et d’angle 𝜃 dans le sens antihoraire. On a pour tout point M
𝐴𝑀 = 𝐴𝑀′
du plan d’affixe z, r(M)=M’si et seulement si { ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
(𝐴𝑀, 𝐴𝑀′) = 𝜃

Si M’ a pour affixe z’ alors on a : 𝑧 ′ − 𝑧𝐴 = 𝑒 𝑖𝜃 (𝑧 − 𝑧𝐴 ).

iii) Ecriture complexe d’une translation.


Soit t la translation de vecteur w, pour tout point M du plan d’affixe z, t(M)= M’ avec M’
un point du plan d’affixe z’, on a : ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀𝑀′ = 𝑤. Si w a pour affixe z0 alors on a :
z’ – z = z0.

Exemples
Exemple1 : Considérez z=𝑟(𝑐𝑜𝑠𝜃 + 𝑖𝑠𝑖𝑛𝜃), 𝑧 ∈ ℂ.

a) Prouvez par récurrence que 𝑧 𝑛 = 𝑟 𝑛 (𝑐𝑜𝑠𝑛𝜃 + 𝑖𝑠𝑖𝑛𝑛𝜃), 𝑛 ∈ ℤ+ .


Etant donné que 𝑢 = 1 + 𝑖√3 𝑒𝑡 𝑣 = 1 − 𝑖.
b) (i) Exprimez u et v sous la forme module-argument ;
(ii) A partir de là , trouvez 𝑢3 𝑣 4 .

Les nombres complexes u et v sont représentés respectivement par le point A et le point B dans le
diagramme d’Argand.

c) Placez le point A et le point B dans le diagramme d’Argand.


𝜋
Le point A subit une rotation de 2 dans le sens inverse des aiguilles d’une montre par rapport
𝜋
à l’origine O pour devenir le point A’. Le point B subit une rotation de 2 dans le sens des
aiguilles d’une montre par rapport à l’origine O pour devenir le point B’.
d) Trouvez l’aire du triangle OA’B’.

13
Exemple2

Dans le diagramme d’Argand suivant, le point A représenté le nombre complexe -1 +4i et le point B
représente le nombre complexe -3 + 0i. La figure ABCD est un carré.

Déterminez les nombres complexes représentés par les points C et D.

Exercice

14

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