Vous êtes sur la page 1sur 5

Y.

Toubi , 2021 Volume 1 Issue 1, Page 07-11

Acces on line : https://revues.imist.ma/index.php/ReMaDiP


ISSN Electronic Edition : 2737-8063

Utilisation du tableau de spécification comme contrat de confiance aux


contrôles continus.

TOUBI yahya
* Corresponding author: Faculté des Sciences Appliquées-Ait Melloul , Maroc.
yahya_toubi@yahoo.fr
Received 22 Dec 2020,
Revised 15 Jan 2021,
Accepted 17 Jan 2021
R e v u e M a r o c a i n e d e D i d a c ti q u e e t P é d a g o g i e

Mots-clés Résumé
R e s e a r c h Revue Marocaine de Didactique et Pédagogie

Evaluation, contrat, L’objectif de ce travail est de mettre l’élève dans les meilleures conditions de
confiance, spécification, réussite en lui proposant une autre méthode de travail. Evaluer par contrat de
cadre référentiel. confiance : Participer à « une évaluation positive et bienveillante favorisant la
réussite de tous les élèves […]. Pour encourager l'élève et lui permettre de
prendre confiance en ses capacités, toute évaluation est réalisée dans un esprit de
rigueur bienveillante tout au long de la scolarité »,
 Instaurer un climat de confiance,
 Inciter les élèves à travailler car ils savent sur quoi ils seront interrogés
et rendre les révisions utiles,
 Lutter contre la constante macabre et donc l’échec scolaire.
Ayant rencontré des problèmes de confiance, j’ai cherché à comprendre
comment s’établit le contact entre les élèves et le professeur et comment faire
pour que la relation soit saine et le climat de la classe détendu et propice au
travail. J’en ai conclu qu’il fallait expliciter les règles dès le début puis trouver le
juste milieu entre fermeté et gentillesse.

RemaDip.2021 Volume 1 Issue 1, Page 07-11 7


Y. Toubi , 2021 Volume 1 Issue 1, Page 07-11

Acces on line : https://revues.imist.ma/index.php/ReMaDiP


ISSN Electronic Edition : 2737-8063

Introduction
Si l’on considère que le métier d’enseignant est composé de trois aspects, à savoir la connaissance de sa
discipline, la didactique de cette même discipline et enfin la relation avec les élèves. Pourtant, le troisième aspect
est une condition sine qua non de l’enseignement. Impossible de transmettre un savoir lorsque les conditions de
travail sont détériorées par des bavardages, un manque d’attention de la part des élèves, voire même des
incidents plus sérieux. Suite à de tels problèmes, la relation pédagogique et l’ambiance de la classe se dégradent
menant à un cercle vicieux qu’il est difficile de briser. Les réprimandes et les punitions restent sans effet et les
incidents deviennent plus fréquents. [1] Comment se construit le lien de confiance entre l’enseignant et l’élève ?
Je tiens à préciser que mon objectif essentiel est de faire diminuer les problèmes de violences, l’absentéisme et le
R e v u e M a r o c a i n e d e D i d a c ti q u e e t P é d a g o g i e

décrochage, d’améliorer les résultats, de favoriser le bien-être des élèves, de renforcer les liens avec les familles
et de supprimer l’échec scolaire artificiel résultant de la constante macabre (…) Evaluer par contrat de confiance,
c’est adopter une démarche de réflexion globale autour des questions éducatives.
R e s e a r c h Revue Marocaine de Didactique et Pédagogie

De quoi s’agit-il ?
Principe de base :
Une semaine environ avant chaque contrôle, l’enseignant partage avec ces élèves le tableau de spécification
portant sur tout le programme du contrôle. En effet, l’élève doit être informé clairement, dans un climat de
confiance. Les élèves ont besoin de travailler dans un climat serein pour réussir. [2] Un examen, une épreuve de
rendement ou un test devant servir à des fins d'évaluation certificative ou sommative doit être préparé selon un
plan bien défini. Parcourir un manuel scolaire, à la recherche d'éléments pouvant servir d'inspiration à la
rédaction de questions d'examen, est un procédé depuis longtemps dépassé. Par souci de respect des « règles du
jeu », les éléments de contenu et, au mieux, les objectifs d'apprentissage qui ont été l'objet d'une attention toute
particulière en cours de route, doivent être considérés avec une attention tout aussi particulière dans la
préparation d'un examen ou d'un ensemble d'examens à être utilisés à des fins d'évaluation certificative. Sans
révéler le contenu de l'examen à l'avance il est possible d'en parler « intelligemment » ne serait-ce que pour
indiquer aux élèves les points importants au regard desquels ils doivent se tenir prêts. De plus, il nous faut un
outil pour faire le pont entre la matière vue et les objectifs visés d'une part et les questions ou problèmes de
l'examen, d'autre part, compte tenu de leur représentativité en nombre et de leur importance relative. Cet outil à
usage multiple, c'est le tableau de spécifications. [3] Le cadre de référence est un document qu’il faut considérer
comme contrat dont les composantes et les contenus se complètent. [4] La confiance crée une interaction qui
s’autoalimente. La confiance comme manière de se mettre en relation avec l’autre suppose un aller et un retour
et elle survit seulement s’il y a retour. Dès lors, elle se renforce : elle se joue à deux et ouvre une histoire. Elle
n’est donc pas une affaire individuelle mais bien relationnelle. Or, cette relation opère une reconnaissance de
l’autre qui le fait exister comme sujet et surtout qui décide de ne pas considérer l’autre comme menace et
désamorce ainsi l’engrenage de la rivalité. [5]

RemaDip.2021 Volume 1 Issue 1, Page 07-11 8


Pourquoi ?
Mise en œuvre de l’évaluation par contrat de confiance dans toutes les disciplines, tel qu’il est préconisé par
André Antibi, pour rendre l’évaluation explicite et transparente pour les élèves. (André Antibi est Président du
Mouvement Contre la Constante Macabre qui prône le système d'évaluation par contrat de confiance). En 2006,
André Antibi mena une enquête auprès de 1 900 professeurs dans une vingtaine de régions en France, ayant pour
résultat que « 95 % des enseignants répondent que « la constante macabre existe », ce qui signifie qu'ils
reconnaissent ce pourcentage systématique de mauvaises notes ». [6]. En 2009, une autre enquête auprès de
3 020 professeurs montra que 99 % d'entre eux reconnaissaient l'existence de la constante macabre. [6]. André
Antibi proposa un système alternatif d'évaluation évitant la constante macabre et la sanction violente des élèves,
intitulé Système d'évaluation par contrat de confiance (EPCC). Ce système d'évaluation repose sur un principe de
coordination entre l'enseignant et ses étudiants : « une semaine avant un contrôle, l'enseignant donne le
programme de l'examen à l'élève en choisissant une liste d'exercices déjà corrigés en classe. L'élève n'a plus qu'à
refaire les exercices le jour du contrôle et il obtient une très bonne note, en ayant "bien appris". ». Le concept de
la constante macabre désigne le fait qu'il existe de manière répandue dans le système éducationnel un
pourcentage constant de mauvaises notes, quel que soit le niveau actuel des élèves par rapport aux
connaissances réellement requises. Il est à noter que ce concept ne s'adresse pas qu'aux filières élitistes, mais
également aux filières généralistes et à tous les niveaux de l'éducation. Cela crée une sélection relative
socialement par rapport aux autres élèves d'une classe, au lieu d'une sélection absolue, objective par rapport au
niveau de connaissances requis. Ce concept se base sur deux principales observations:
 La tendance à la sanction dans l'examen plutôt que l'émulation des connaissances. Cela pousse les
examinateurs à créer des tests basés non pas sur les connaissances et compétences acquises mais sur des
questions pièges voire des connaissances méta scolaires (ex: disponible dans le livre mais non étudié dans le
programme ou en cours).
 La crédibilité de l'examen/enseignant/établissement vis-à-vis de la société, ce qui pousse à établir un taux
constant d'échec.
La constante macabre met donc en échec des élèves de façon artificielle. [7]. L’utilisation du cadre référentiel et
le tableau de spécification comme contrat de confiance aux contrôles continus implique la définition des objectifs
du programme et des critères d’évaluation d’une manière explicite. En effet, cette définition des objectifs et des
critères d’évaluation permet à l’élève de savoir ce que l’on attend de lui au terme de l’action pédagogique. Il
pourra ainsi, pour réussir l’acte d’apprentissage mettre en œuvre une stratégie, qui lui est propre. Ainsi la
connaissance des critères d’évaluation permet au sujet – élève de s’auto – évaluer et, par conséquent, de mener
une activité de régulation de son apprentissage. Cet article vise essentiellement à développer chez les professeurs
en formation l’une des compétences professionnelles (l’évaluation) par le biais d’un ensemble des savoirs, de
savoir-faire et de savoir-être. On passe de l’évaluation centrée uniquement sur un niveau d’habileté à l’évaluation
suivant l’approche par compétences et l’utilisation de cadre référentiel et le tableau de spécification comme
contrat de confiance aux contrôles continus en vue de construire et développer les compétences ciblées chez
l’élève.

1. CONTEXTE
Ayant été nommé dans un établissement réputé comme « bon » et « sans problèmes », je me suis senti rassuré et
me suis concentré sur les deux premiers aspects du métier lors des premiers mois. Pourtant, je me suis vite
aperçu que la relation pédagogique est une condition indispensable de l’enseignement. La tentation est grande
de se dire que le problème vient des élèves mais vient ensuite le temps des interrogations, de la remise en
question de sa pratique, voire de ses capacités à communiquer et à enseigner. La lecture d’ouvrages théoriques
RemaDip.2021 Volume 1 Issue 1, Page 07-11 9
m’a guidé dans ma réflexion mais ne m’a pas fourni de solution « miracle » pour renouer le contact avec la classe
en question. Je penchai donc plutôt pour l’hypothèse suivante : tout venait de l’évaluation. Une mesure qui me
semble nécessaire est de mener une étude comparative sur les méthodes d’évaluation afin d’obtenir une vision
plus claire des liens entre l’évaluation est la relation pédagogique. Y’a-t-il un lien entre l’évaluation et la
motivation des élèves ?. Le public visé était des élèves de 2eme année BAC, discipline : Physique Chimie, filière :
Sciences de la Vie et de la Terre.

2. GUIDE D’ELABORATION DU TABLEAU DE SPECIFICATION


Le tableau de spécification n’est pas une fin en soi. Il n’est utile que parce qu’il participe à un cycle plus large de
gestion qualité des tests standardisés. Sa fonction est de permettre un pilotage réfléchi de l’évaluation et une
réflexion sur sa structure. Je conseille de passer par plusieurs étapes pour obtenir un tableau de spécification de
qualité. Exemple de tableau de spécification :
 2eme année BAC
 Discipline : Physique Chimie
 Filière : Sciences de la Vie et de la Terre
 Contrôle N°1
Etape1 : le cadre référentiel du contrôle.
 Le contrôle est composé de trois parties :
 Partie 1 : Ondes mécaniques
 Partie 2 : Propagation d’une onde lumineuse
 Partie 3 : Transformations rapides et transformations lentes- Suivi temporel d’une transformation-vitesse de
réaction.
 Pour un contrôle de 22 questions, 20 points et de 120 minutes.
Etape2 : les niveaux d’habiletés, leurs composantes et leur poids. (Voir tableau1)
Etape3 : Domaines des contenus et leurs poids. (Voir tableau2)


Ex : Ondes mécaniques



Etape4 : L’intersection entre les domaines des contenues et les niveaux d’habiletés. (Voir tableau3)


3 .RESULTATS ET DISCUSSIONS
RemaDip.2021 Volume 1 Issue 1, Page 22-26 10
Ce travail présente une étude sur la pédagogie d'évaluation par contrat de confiance (EPCC) au lycée en cours de
sciences physiques et chimiques. Cette étude montre que les élèves de bon niveau en sciences dans le système
traditionnelle d’évaluation sont globalement moins performants en EPCC alors que les élèves de niveau plus faible
dans le système traditionnel sont plus performants dans le système de EPCC. Cette inversion de la performance
est à rapprocher avec une adaptation des élèves de bon niveau au système traditionnel d’évaluation et une
tendance à travailler plus pour les élèves de mois bon niveau lorsqu'ils sont dans un système de EPCC. (Voir
figure1) ; En effet, les résultats de cette étude ont montré :
 Une amélioration de la confiance entre élèves et professeur
 L’établissement d'une relation positive
 Améliorations quant à la réussite de l’élève
 Amélioration générale relativement à la dynamique de la classe, par exemple, présence plus régulière,
comportement moins perturbateur, plus de temps consacré au travail et plus grande coopération entre les
élèves. Ce modèle d’évaluation a permis d’identifier les difficultés rencontrées par les élèves et y apporter des
activités de remédiation et de soutien nécessaires en prenant en considération le programme scolaire, la
progression du développement des compétences, les spécificités de l’élève et du groupe classe, la nature des
erreurs, des difficultés et des obstacles dans l’apprentissage. L’objectif de ce type d’évaluation est de construire
et de gérer des stratégies de soutien et de remédiation en se basant sur les niveaux d’habileté et non sur la note
générale. (Voir tableau4). Les études et expérimentations in situ de la méthode ont prouvé que les élèves
bénéficiant de cette méthode avaient le même niveau aux évaluations nationales.

4 . CONCLUSION
Etablir une bonne relation pédagogique est un prérequis pour un bon enseignement. Pourtant, il n’existe pas de
recette. Chaque personne est différente et la relation pédagogique est différente selon le professeur et la classe
qu’il a en face de lui. C’est ce qui fait qu’enseigner est chaque jour différent. Il faut savoir créer un savant dosage
de fermeté et de bienveillance afin de créer un climat détendu propice au travail. Pour ce faire, il faut d’abord que
l’enseignant apprenne à mieux se connaître et décide quelles sont ses exigences. Il doit établir avec les élèves un
dialogue et des relations chaleureuses, être équitable, traiter les élèves avec respect et tolérer un certain degré
de liberté.

REFERENCES
[1] C. Triboulet, IUFM de Bourgogne,2004.
[2] http://www.education.gouv.fr/cid2765/climat-scolaire-et-prevention-des-violences.html
[3] G.Seallon, Département d’orientation, d’administration et d’évaluation en éducation, FSĖ, Université
Laval(1996).
[4] Cadre de reference de l’examen national du baccalauréat options internationales du baccalauréat marocain-
2015- option: français-Discipline:Physique Chimie, Série:sciences expérimentales, Filière: Science Physuqe, Page
3/29.
[5] « La confiance dans la relation pédagogique » in Réflexions et Analyses Pédagogiques. No 2
[6] La Constante macabre, d'André Antibi, éditions Math'Adore, Toulouse, 159 pp.
[7] Interview d'André Antibi par Educpros , https://www.letudiant.fr/educpros/

RemaDip.2021 Volume 1 Issue 1, Page 07-11 11

Vous aimerez peut-être aussi