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Fractions partielles
x B(x + 2)
=A+ .
(x + 4) x+4
Maintenant plus rien ne nous empêche de remplacer x par −2, ce qui a pour effet d’éliminer
le terme contenant B et de nous permettre de trouver A:
x −2
A= = = −1.
x+4 x=−2 −2 + 4
x −4
B= = = 2.
x+2 x=−4 −4 + 2
−1
Z Z Z
x 2
I0 = 2
dx = dx − dx = − ln(|x + 2|) + 2 ln(|x + 4|) + C.
x + 6x + 8 x+2 x+4
est, en fait, une application de la méthode des fractions partielles. Expliquons maintenant
cette méthode de façon générale en commençant par le cas d’une fonction rationnelle de type
polynôme de degré un divisé par un polynôme de degré deux. Donc pour une expression du
type
ax+b
.
A x2 + B x + C
Notez que nous distinguons ici les lettres minuscules des lettres majuscules. Nous supposons
aussi que le dénominateur A x2 + B x + C possède des racines réelles. Commençons par le
cas où les racines sont distinctes, donc le cas où le discriminant B 2 − 4A C > 0. Si r1 et r2
désignent ces racines, alors
ax + b ax + b
= ,
A x2 +Bx+C A(x − r1 )(x − r2 )
et on cherche des constantes α1 et α2 pour satisfaire l’égalité suivante :
ax + b α1 α2
= + .
A(x − r1 )(x − r2 ) x − r1 x − r2
Pour trouver la valeur de α1 et α2 , aucun besoin de résoudre un système d’équations : on
fait comme dans l’exemple d’introduction du calcul de I0 . Pour trouver α1 , on multiplie la
dernière égalité de chaque côté par x − r1 pour obtenir
ax + b α2 (x − r1 )
= α1 + .
A(x − r2 ) x − r2
Et on substitue x par r1 . Donc
ax + b a r1 + b
α1 = = .
A(x − r2 ) x=r1 A(r1 − r2 )
Le cas général pour la méthode des fractions partielles sera celui d’une fonction
p(x)
R(x) =
q(x)
où p et q sont deux polynômes à coefficients réels. On suppose que le degré de p est inférieur
à celui de q (ce qu’on appelle une fraction propre), sinon on effectue d’abord la division. Si q
est de degré n, alors q possède exactement n racines (zéros) selon le théorème fondamental de
l’algèbre. Il est possible que certaines racines soient multiples, voire complexes. La méthode
des fractions partielles s’applique encore mais il n’est pas utile de développer davantage ici
pour nos besoins. Des détails additionnels sont quand même donnés dans l’exercice 5 à la
fin de ce document. Disons quand même qu’une difficulté additionnelle se présenterait si le
dénominateur q n’était pas déjà factorisé à facteurs quadratiques irréductibles près. Mais si
q est déjà factosisé ou facilement factorisable, alors le candidat pour le développement en
fractions partielles est facile à poser. Reste à calculer les coefficients (ou les obtenir via un
logiciel de calcul symbolique).
Nous allons plutôt nous concenter sur les fonctions rationnelles propres R(x) = p(x)/q(x)
avec q de degré deux et nous allons établir une procédure pour le calcul de
Z
ax + b
I= dx.
A x2 + B x + C
Cette procédure nous permettra de réviser la technique du changement de variables, celle de
la complétion du carré ainsi que celle des fractions partielles.
• Si a = 0, alors on complète le carré du dénominateur et on fait un changement de
variable. Cela nous ramène à une forme incluse dans la table d’intégrales. Voir les
intégrales I1 , I2 et I3 plus loin.
• Si a 6= 0 mais que la dérivée du dénominateur est un muliple du numérateur, alors un
simple changement de variable u = A x2 +B x+C suffit. Voir l’exemple de l’intégrale
I4 plus loin.
• Si a 6= 0 mais que la dérivée du dénominateur n’est pas un muliple du numérateur : on
calcule le discriminant B 2 − 4A C.
– Si le discriminant est négatif ou nul, on complète le carré du dénominateur et fait
un changement de variable. Voir les intégrales I5 et I6 plus loin.
– Si le discriminant B 2 − 4A C est positif, on ne complète pas le carré du dénom-
inateur mais fait plutôt des fractions partielles comme l’a montré l’exemple de
l’intégrale I0 et comme le montrera l’intégrale I7 plus loin.
Voici des exemples du cas où a = 0. Il s’agit des trois intégrales I1 , I2 et I3 . (Note
pour Gen : il y a déjà à la question 4.52 des exercices semblables à chacune des ces
trois intégrales). Le changement de variable utilisé est toujours u = x + 3 de telle sorte que
du = dx. Considérons Z
3
I1 = 2
dx.
x + 6x + 9
La complétion du carré est facile puisque le dénominateur est un carré parfait x2 + 6x + 9 =
(x + 3)2 . On a donc
Z Z
1 1 1 3
I1 = 3 dx = 3 du = −3 =− + C.
(x + 3)2 u2 u x+3
Puisque la dérivée de x2 + 10x + 29 est égale à 2x + 10 = 2(x + 5), alors on pose simplement
u = x2 + 10x + 29, du = 2(x + 5)dx et ainsi
Z Z
x+5 1 1
du = ln x2 + 10x + 29 + C,
I4 = dx =
x2 + 10x + 29 2u 2
la valeur absolue n’étant pas nécessaire ici. Considérons maintenant l’intégrale suivante :
3x − 1
Z
I5 = 2
dx.
4x + 12x + 9
Nous avons encore a 6= 0 sauf que la dérivée du dénominateur n’est pas un muliple du
numérateur. En effet, 8x + 12 = 4(2x + 3) n’est pas un multiple de 3x − 1 mais c’est un
carré parfait (le discriminant 122 − 4(4)(9) = 0). On complète carré et pose u = 2x + 3,
le 3u
d’où du = 2dx et x = u−3 2 . Mais alors 3x − 1 = 3 u−3
2 − 1 = 11
2 − 2 et
Z
3u/2 − 11/2 du
Z Z
3 1 11 1 3 11
I5 = = du− du = ln(|2x+3|)+ +C.
u2 2 4 u 4 u2 4 4(2x + 3)
u−4
Z Z Z Z
x u 1
I6 = 2
dx = 2
du = 2
du − 4 2
du.
x + 8x + 25 u +9 u +9 u +9
Mais alors
Z
x 1 4 x+4
I6 = 2
dx = ln x2 + 8x + 25 − arctan + C.
x + 8x + 25 2 3 3
1−x
Z
I7 = 2
dx.
2x + 9x + 4
Nous avons encore a 6= 0 et la dérivée du dénominateur n’est pas un muliple du numérateur.
Le discriminant du dénominateur est 92 − 4(2)(4) = 36 − 32 = 4, donc positif. Nous ne
complétons donc pas le carré mais faisons une fraction partielle. Le dénominateur se factorise
en (2x + 1)(x + 4) et on écrit alors
1−x A B
= + .
(2x + 1)(x + 4) 2x + 1 x + 4
Quelques exercices pour se pratiquer. (Note pour Gen : ici, ce sont tous des exercices
pour pratiquer les fractions partielles).
5. La méthode des fractions partielles s’étend à des fonctions rationnelles plus complexes.
Par exemple, pour calculer une intégrale comme
2x2 + 1
Z
dx,
(x − 1)(x + 1)2 (x2 + 1)
2x2 + 1 A B C Dx+E
= + + + 2 .
(x − 1)(x + 1)2 (x2 + 1) x − 1 x + 1 (x + 1)2 x +1
2x2 + 1 2+1 3
A= = = ,
(x + 1)2 (x2 + 1) x=1
2
(1 + 1) (1 + 1) 8
2
2x + 1 2+1 3
C= = =− .
(x − 1)(x2 + 1) x=−1 (−1 − 1)(1 + 1) 4
L’utilisation des nombres complexes permet de trouver D et E très rapidement. En
effet, puisque x2 + 1 s’annule lorsque x = i, alors
2x2 + 1
= D i + E.
(x − 1)(x + 1)2 x=i
On calcule et obtient
1 i
− = D i + E.
4 4
L’égalité de deux nombres complexes implique alors D = − 14 et E = 41 . Il ne resterait
qu’à trouver la valeur de la constante B. On remplace x par n’importe quel nombre
(sauf 1 et -1), disons 0, et on trouverait facilement B = − 81 .
L’exercice consiste à se familiariser avec la commande expand de la calculatrice, com-
mande dont la syntaxe est expand(expr, var) pour voir le développement en fractions
partielles de l’expression expr en fonction de la variable var. Cela permettra de con-
firmer les valeurs des cinq constantes A, B, C, D et E. Et ensuite, il vous suffira
intégrer chacun des termes pour obtenir la réponse de l’intégrale puisque ce sont tous
des termes faciles à intégrer.
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SEG mathématiques
ÉTS
michel.beaudin@etsmtl.ca