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ELECTROPHYSIOLOGIE CARDIAQUE

1- Introduction :
Le cœur doit pomper du sang en continue durant toute la vie, cette activité mécanique parfaitement coordonnée
n’est possible que grâce a une activité électrique bien organisée Dans l’origine est un tissu spécialisé: le tissu nodal.

Le cœur comporte deux types de cellules :

 Cellules qui produisent spontanément et conduisent l’impulsion (cellules du tissu nodal ou cardionectrices).
 Cellules qui répondent à ces impulsions par un raccourcissement (cellules du myocarde indifférencié).

2- le tissu nodal :
Chez l’embryon, environ 1% des myocytes cardiaques deviennent des cellules cardionectrices ; ces myocytes
relativement rares peu contractiles assurent deux fonctions importantes.

1. Centre rythmogène (pacemaker) ou centre d’automatisme,

2. Système de conduction du cœur.

On distingue :

 Le nœud sino-auriculaire (NSA) : ou nœud (de Keith et Flack) situé dans l’oreillette droite, à l’abouchement de
la veine cave supérieure.
 Le nœud auriculo-ventriculaire (NAV) : ou nœud d’Aschoff Tawara situé dans le septum inter auriculaire.
 le faisceau de His au niveau du septum inter ventriculaire après un court trajet de 1cm donne 2 branches :

-Droite grêle ;
-Gauche épaisse qui se divise très tôt en deux branches : antéro-supérieure gauche.
postéro-inférieure gauche.

 Les réseaux de Purkinje qui s’étend dans le myocarde indifférencié.

3-Les potentiels membranaires :


Potentiel de membranaire est la différence de potentiel électrique (ddp) entre les secteurs intracellulaire et
extracellulaire, due à la répartition différente des ions de part et d'autre de la membrane cellulaire.

Les trois principaux électrolytes responsables des potentiels membranaires sont le sodium, le potassium, et le
calcium.

A-Potentiel de repos :

-C'est le potentiel membranaire d'une cellule au repos ; il approche le potentiel d’équilibre du k+.

-Stable dans les cellules musculaires ; il ne l'est pas dans les cellules nodales (douées d'automaticité).

-A l’état de repos, Le flux sortant du K+ est plus important que le flux entrant du Na+ entraînant une augmentation des
charges positives à l'extérieur et des charges négatives à l'intérieur. de telle sorte que l'intérieur de la cellule est
négatif par rapport à l'extérieur: c'est le potentiel membranaire de repos (- 60 à -90mv).
La fibre myocardique est dite polarisée.

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B- les potentiels d’action cardiaque:

Ventricules, oreillettes et système de Purkinje :

ils ont des potentiels de membrane de repos d’environ -90 mV qui approchent le potentiel d’equilibre du K+.
Dépolarisation de la cellule myocardique après le franchissement du potentiel seuil, entraînant une action
cellulaire.
Les potentiels d’action sont longs, spécialement dans les ventricules avec une durée de 300 ms.

Phase 0 : dépolarisation: ouverture d’un canal sodique entrant rapide Na+

Phase 1 : repolarisation rapide initiale: sortie de K + et entrée de Cl- et arrêt du courant Na+ entrant rapide.

Phase 2 : plateau : courant entrant de Ca2+- Na+ et sortie de K+ les courants entrant et sortant sont
approximativement égaux.

Phase 3 : repolarisation terminale : sortie importante de K+

Phase 4 : retour a l’état initial stable : activation de la pompe Na+/K+ (sauf pour les cellules nodales). Une
phase durant laquelle les courants entrant et sortant sont égaux et le potentiel de membrane approche le
potentiel d’équilibre du k+.

Le nœud sino-auriculaire (nœud SA):

est le pacemaker normal du cœur.


N’a pas un potentiel de repos constant (de l’ordre de –60 mV).
Présente une phase 4 qui se dépolarise ou une automaticité.
sont pratiquement dépourvues de plateau.
Le nœud AV et les systèmes His-Purkinje sont des pacemakers latents qui peuvent manifester de
l’automaticité et suppléer le nœud SA si celui-ci est défaillant. La vitesse intrinsèque de dépolarisation de la
phase 4 est plus lente dans le nœud AV et le système de Purkinje que dans le nœud SA

Phase 0 : dépolarisation : entrée de na+ à +60 mv et entrée de Ca 2+ à -40 mv

Phase 3 : repolarisation : sortie importante de K+ .

Phase 4 : phase dépolarisation lente, est due à un courant l’entrant de Na+ appelé If.
If est déclenché par la repolarisation de la membrane pendant le potentiel d’action qui précède.

Phase 1 et 2 n’existe pas.

C-Transfert et échanges ioniques :

 Canaux :

-Canaux sodiques rapides voltages-dépendants,


-canaux calciques lents,
-plusieurs canaux K+.

 Échanges ioniques passifs :

-Courants entrants dépolarisants = INa+ et ICa2+ -


courants sortants repolarisants = IK+

 Pompes ioniques :

-Pompe Na+/K+ ATPase


-pompe Na+/Ca2+

D- Périodes réfractaires :

On distingue 3 périodes :
– période réfractaire absolue (PRA): Période pendant laquelle quel que soit le stimulus, il n'y a aucun effet cellulaire.

– période réfractaire effective (PRE): Période incluant la PRA et une phase pendant laquelle la cellule peut être
stimulée mais ne conduit pas.
– période réfractaire relative : Période pendant laquelle un stimulus puissant peut générer un potentiel d'action.

4-Propriétés des cellules myocardiques :


L’automatisme :

Capacité des cellules nodales à générer spontanément un potentiel d'action. de


fait de l'instabilité du potentiel de repos en dehors de tout stimuli extérieurs à une fréquence variable selon le type de
cellules:

-20 à 40 fois par minutes environ pour le réseau de Purkinje


-40 à 60 fois par minutes pour les cellules du nœud atrio-ventriculaire;
-70 à 80 fois par minutes au niveau sinusal.

Excitabilité :

La propriété de répondre à un stimulus par un potentiel d’action dont la morphologie dépend du type de cellule
cardiaque.

Conduction :

Toute excitation d'une cellule entraîne l'excitation complète des cellules des deux ventricules ;

L’excitation du cœur naît normalement au niveau du nœud SA, de là l’excitation se propage de proche en proche par
l’intermédiaire de trois faisceaux intra-auriculaires – NAV – F.HIS – R PURKINJE.

5-les effets du système autonome sur le cœur :


Le cœur est autonome mais l’innervation sympathique et parasympathique est nécessaire à l’adaptation de la fonction
cardiaque (aussi d’autres substances)

Effet Chronotrope c'est le retentissement sur la fréquence d'émission par le nœud sinusal du potentiels d'action, et
donc sur la fréquence cardiaque, influence du SNA :
Effet chronotrope positif.        
Effet chronotrope négatif.

Effet inotrope c'est la capacité intrinsèque des cellules myocardiques à développer une force de contraction donnée,
à une longueur de fibre donnée, en réponse à un potentiel d'action.
-Effet inotrope positif pour le système sympathique.
-Effet inotrope négatif pour le système parasympathique.

Effet Bathmotrope C'est le retentissement sur le niveau d'excitabilité, sur la susceptibilité à l'excitation d'une cellule.
-Effet bathmotrope positif  qui rend les cellules plus faciles à stimuler;
-Effet bathmotrope négatif  qui diminue l'excitabilité, la susceptibilité à un stimulus.
Effet dromotrope : effet sur la vitesse de conduction de l’excitation : spécialement dans nœud AV :
-Effet dromotrope négatif, par le parasympathique.
-Effet dromotrope positif, par le sympathique.

Points essentiels :
- La vitesse avec laquelle le potentiel membranaire rejoint le seuil de décharge détermine la fréquence à laquelle le
tissu nodal se dépolarise et de la fréquence cardiaque :

 Si la pente de dépolarisation spontanée est forte → la dépolarisation est plus rapide.


 Si la pente de dépolarisation spontanée est lente → la dépolarisation est moins rapide.

NB : cette pente de dépolarisation peut être modifiée sous l’influence de certaines conditions (effort, stress,
médicament) :

* Elle est abaissée par l’acétylcholine du système parasympathique → bradycardie.

* Elle est accélérée par les catécholamines du système sympathique → tachycardie.

- Il faut note que le nœud sinusal est le Pacemaker, il impose son rythme à tout le cœur (rythme sinusal : 70 à 80/min)
car sa fréquence de décharge est la plus élevée par rapport à celle du nœud AV :

 40 à 60 /min, ou le faisceau de His : 20 à 40/min. En cas de défaillance du nœud SA, c’est le tissu sous jacent
qui prend la commande.

Pourquoi un potentiel de repos négatif ?

1. phénomènes générant un déséquilibre électrique :

• Ca2+ = quasi-imperméabilité membranaire aux protéines (chargées négativement) et aux phosphates


organiques : fortement concentrés dans le secteur intracellulaire, ils y restent.

• Faible perméabilité membranaire passive au sodium: la diffusion passive faible ne peut donc pas contrer les
gradients de concentration et électrique.

• Pompe active Na+/K+ATPase maintenant le gradient sodique.

2. phénomènes qui, à cause du déséquilibre, déterminent un potentiel de repos négatif :

• Libre perméabilité membranaire du potassium (et du chlore): gradient de concentration [K+]IC = 160 mEq / L
> [K+]EC = 4.5 mEq / L

• gradient électrique inverse ;

• équilibre entre les 2 gradients contradictoires (potentiel de repos négatif) :

- environ - 90 mV pour les cellules myocardiques

- environ - 60 mV pour les cellules « pacemakers »


Electrophysiologie myocardique

I-Introduction :
-La fonction du cœur: contraction afin d’assurer un débit sanguin adapté aux besoins de l’organisme.

-Cette fonction contractile est liée aux propriétés électro physiologiques des cellules cardiaques : l’activité électrique
précède et déclenche l’activité contractile de la cellule cardiaque.

L’excitation électrique de la cellule par un brusque changement de potentiel ou potentiel d’action s’accompagne d’une
entrée importante de calcium dans la cellule qui provoque directement ou indirectement l’augmentation de la
concentration de calcium libre cytoplasmique. Ce calcium libre se fixe aux protéines contractiles provoquant leur
contraction. Cette séquence d’événements est communément appelée couplage excitation-contraction.

-Au sein du myocarde toutes les cellules n’ont pas les mêmes propriétés:

-Des cellules spécialisées dans l’automaticité et la propagation de l’activité électrique: tissu nodal ;

-Des cellules qui ont principalement une fonction contractile.

-La distribution organisée de ces différentes cellules au sein des quatre cavités cardiaques concourt à une contraction
séquentielle et synchrone du myocarde qui optimise le débit sanguin.

-Les propriétés électro physiologiques de la cellule cardiaque relèvent en grande partie de la perméabilité de la
membrane plasmique aux ions.

-La membrane, faiblement perméable aux ions, est munie de structures protéiques transmembranaires qui
permettent le passage des ions.

-Trois catégories de protéines : les pompes ioniques qui consomment de l’adénosine triphosphate (ATP) (pompe Na-K
par exemple), les systèmes d’échange (échangeur Na-Ca par exemple) et les canaux ioniques (canaux sodiques par
exemple) quantitativement les plus importants

-Le fonctionnement de ces protéines de transport ionique est modulé de manière directe ou indirecte par un autre
type de protéines membranaires, les récepteurs, sur lesquels viennent se fixer les neurotransmetteurs.

II-Potentiel de repos :
-Les cellules vivantes ont leur cytoplasme séparé de l’environnement par une bicouche lipidique qui a le rôle d’une
barrière physique et fonctionnelle. Le cytoplasme contient des protéines chargées négativement, des poly phosphates
et d’autres substances ionisées qui ne peuvent traverser la membrane cellulaire.
-À l’inverse, les ions (par exemple K+, Cl–) et l’eau qui se trouvent dans le cytoplasme et dans le compartiment
extracellulaire sont capables de traverser plus ou moins facilement la membrane cellulaire. Pour chaque espèce
ionique, la concentration dans le cytoplasme et dans le milieu extracellulaire est différente mais, selon le principe de
l’électro-neutralité, chaque compartiment (intra- et extracellulaire) doit avoir autant de charges positives que de
charges négatives. Dans le cas de la cellule vivante, la perméabilité de certaines espèces ioniques conduit à l’apparition
d’une différence de potentiel, le potentiel de membrane Vm, entre l’intérieur et l’extérieur de la cellule.

Il existe une différence de potentiel électrique (ddp) entre les secteurs intracellulaire et extracellulaire (interstitiel).
L’intérieur de la cellule est négatif par rapport au milieu extracellulaire (on dit que la cellule myocardique est
polarisée).
 La DDP = potentiel de membrane est égale au repos à –90 mV :
Ce potentiel de membrane négatif est du à la répartition différente des ions de part et d'autre de la membrane
cellulaire (constitution lipidique).

A l’état de repos :le milieu extracellulaire est riche en Na+ et pauvre en K+ le milieu intracellulaire est riche en K+ et
pauvre en Na+ la composition intracellulaire en K+ est 30 fois celle du K+ extracellulaire. Cette répartition est
maintenue grâce à une différence de perméabilité membranaire au Na+ et au K+.

Mécanisme du potentiel de repos+++ :


Les phénomènes qui génèrent ce déséquilibre électrique entre l’intérieur de la cellule qui est négatif et l’extérieur de
la cellule qui est chargé positivement sont :La quasi-imperméabilité membranaire aux protéines et aux phosphates
organiques L’inégalité de la perméabilité membranaire au K+ et Na+.La pompe active Na+-K+-ATPase

La quasi-imperméabilité membranaire aux protéines et aux phosphates organiques:


Ces anions (charges négatives) sont fortement concentrés dans le secteur intracellulaire et y restent.

L’inégalité de la perméabilité membranaire au K+ et Na+.


La membrane est très faiblement perméable au sodium ; en revanche à perméabilité au K+ très élevée Les forces
chimiques (liées au gradient de concentration) tendent à faire sortir le K+Les forces électrostatiques (dues à la DDP)
qui tendent à faire entrer le K+.Ce potentiel d’équilibre pour le K+ est calculé par l’équation de Nerst : il est de – 90
mv.

La pompe active Na+-K+-ATPase


Elle repousse à l'extérieur le Na+ et fait entrer le K+, elle est donc essentielle au maintient du gradient de
concentration pour les ions Na+ et K+Elle participe également (mais secondairement) au gradient électrique :
puisqu’elle fait sortir plus de charge positives qu’elle n’en laisse entrer (3 Na+ contre 2K+).

Potentiel d’action :
-Les cellules cardiaques sont des cellules excitables: elles sont capables de générer un signal électrique en réponse à
une stimulation d’intensité suffisante. Cette réponse est le potentiel d’action.

-Le potentiel d’action correspond à un changement de potentiel membranaire provoqué par une succession de
mouvements ioniques à travers la membrane cellulaire.

-Les cinq phases de ce potentiel sont liées aux variations des courants ioniques (I) qui traversent la membrane
cellulaire par des pores constitués de protéines spécifiques qui fonctionnent comme des canaux et qui laissent passer
sélectivement les ions Na+, K+ ou Ca2+ (INa, IK, ICa )

• Phase 0: -dans les cellules myocardiques des oreillettes et des ventricules : la dépolarisation brusque de la
membrane est due à une ouverture des canaux sodiques et à un afflux de Na + vers l’intérieur de la cellule
(INa).
-Dans le nœud du sinus et dans le nœud atrio-ventriculaire : au contraire, la dépolarisation est liée à
l’ouverture des canaux calciques (ICa).

• Phase 1: le début de la repolarisation est démarré par la fermeture des canaux Na + ou Ca2+, et l’ouverture
partielle des canaux potassiques.

• Phase 2: le plateau de la repolarisation est une phase d’équilibre électrique entre l’influx de Na + et de Ca2+ qui
rentrent dans la cellule et l’efflux de K + qui en sort.

• Phase 3: la repolarisation est terminée par la fermeture des canaux Na + et Ca2+ et l’ouverture des canaux
potassiques qui assurent un efflux massif de K +.

• Phase 4: les cellules myocardiques des oreillettes et des ventricules restent normalement hyperpolarisées par
la pompe Na/K dépendant de l’ATP. Le potentiel de repos de la membrane myocardique est de -65 à -95 mV.
Dans le noeud sinusal et le noeud atrio-ventriculaire (AV), le potentiel de repos n’est que de -50 mV; les
cellules du noeud sinusal et du noeud AV se dépolarisent spontanément jusqu’à atteindre le seuil de
dépolarisation brusque qui initie le potentiel d’action; la dépolarisation spontanée est le résultat des courants
ICa, IK et If. Le canal pacemaker (If) est un canal non spécifique à un cation, qui a la particularité de n’être actif
que lorsque la cellule est à son potentiel le plus négatif.

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