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Mathématiques 3
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Année: 2019/2020
MELLAH.O.
2
Contents
2 Intégrales Impropres 23
2.1 Convergence des intégrales impropres de type1 . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.1.1 Quelques cas particuliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.1.2 Etude de la convergence des intégrales impropres de type 1 . . . . . . 25
2.2 Convergence des intégrales impropres de type 2 . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.2.1 Valeur principale de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
2.2.2 Quelques cas particuliers d’intégrales impropres de type 2 . . . . . . . 27
2.2.3 Etude de la convergence des intégrales impropres de type 2 . . . . . . 28
3 Equations différentielles 31
3.1 Equations différentielles ordinaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.1.1 Motivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.1.2 Généralités sur les équations différentielles d’ordre n. . . . . . . . . . 31
3.1.3 Equations différentielles d’ordre 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
3.1.4 Equations différentielles linéaires d’ordre 2 . . . . . . . . . . . . . . . 37
3
4
Chapter 1
Remarque
5
2. Si f est positive, alors I(f ) est aussi positive, donc si f ≤ g, alors I(f ) ≤ I(g), où f
et g sont des fonctions en escalier.
3. Si f est positive, I(f ) mesure l’aire comprise entre l’axe des abscisses x0 ox, les droites
verticales x = a et x = b et le graphe de f .
R7
Exemple On reprend l’exemple précédent, on obtient 2
0
E(x)dx = 0(1 − 0) + 1(2 − 1) +
2(3 − 2) + 3( 72 − 3) = 4, 5.
Rb Rb
Proposition 2 1. | a
f (x)dx| ≤ a
|f (x)|dx (inégalité triangulaire)
Rb Rb Rb
2. a
(λf (x) + µg(x))dx = λ a
(f (x)dx + µ a
g(x)dx, ∀λ, µ ∈ R (la linéarité).
Rb
3. m(b + a) ≤ a
f (x)dx ≤ M (b − a), où m = inf f (x) et M = sup f (x).
Rb Rc Rb
4. Pour tout a, b, c ∈ R, a
f (x)dx = a
f (x)dx + c
f (x)dx (Relation de Chasle).
Rb Ra
5. a
f (x)dx = − b
f (x)dx.
Pour tout i ∈ {0, 1, ...., n − 1}, f est prolongeable par continuité à l’intervalle fermé borné
[xi , xi+1 ].
Pour définir l’intégrale d’une fonction f continue par marceaux, nous allons approcher
cette fonction par une suite de fonctions en escalier en considérant l’encadrement Φ ≤ f ≤ ψ,
où Φ et ψ sont des fonctions en escalier. On définit:
Z b
S = sup{ Φ(t)dt tq. Φ fonction en escalier et Φ ≤ f }
a
et Z b
I = inf{ ψ(t)dt tq. ψ fonction en escalier et f ≤ ψ}.
a
Rb Rb Rb
Puisque Φ ≤ f ≤ ψ, alors a Φ(t)dt ≤ a f (t)dt ≤ a ψ(t)dt donc S ≤ I. Le théorème
d’approximation d’une fonction continue par morceaux par des fonctions en escalier donne
pour tout ε > 0, il existe Φ et ψ en escalier telles que Φ ≤ f ≤ Ψ et ψ − Φ < ε de sorte que
Z b Z b
0≤I −S ≤ ψ(t)dt − Φ(t)dt ≤ ε(b − a).
a a
6
Cette relation est vraie Rpour tout ε > 0, donc I = S. Cette valeur s’appelle l’intégrale de f
b
sur [a, b] et on la note a f (t)dt, elle s’interprète comme l’aire de la courbe comprise entre
l’axe des abscisse et le graphe de f .
Remarque Les propriétés vues dans la proposition (2), sur les fonctions en escalier,
restent vraies pour les fonctions continues par morceaux.
Proposition 3 On considère deux fonctions f et g continues par morceaux sur [a, b], alors:
1. Inégalité de Cauchy Schwartz
s s
Z b Z b Z b
| f (t)g(t)dt| ≤ 2
f (t)dt g 2 (t)dt.
a a a
où a = x0 < x1 < ....xn = b est une subdivision de l’intervalle [a, b] et ci ∈ [xi , xi+1 ]. Si
on suppose que le pas est le même, par exemple le pas xi+1 − xi = b−a n
, dans ce cas le pas
tend vers 0 quand n → ∞. De plus, si on suppose que ci est la borne initiale de l’intervalle
[xi , xi+1 ] (c-à-d. ci = xi , on obtient
n−1
b−aX b−a
Rn = f a + i( ) .
n i=0 n
b−a
Cette quantité Rn s’interprète comme l’aire des réctangles de base n
et de hauteur f a +
i( b−a
n
) .
Proposition 4 Soit f une fonction continue par morceaux sur [a, b], Rn sa somme de Rie-
mann correspondant à une subdivision de [a, b] en n intervalles de même longueur. Alors
Z b
lim Rn = f (t)dt
n→∞ a
7
On remarque que Un est la somme de Riemann correspondant à la fonction 1t , t ∈ [1, 2],
donc d’après proposition (4)
Z 2
1
lim Un = dt = ln(2).
n→n 1 t
Valeur moyenne d’une fonction On appelle valeur moyenne d’une fonction f la quantité
Z b
1
f (t)dt
b−a a
qui est la limite de la somme
n−1
1X b−a
f a + i( )
n i=0 n
• Pour estimer la valeur moyenne d’une fonction continue par morceaux, le meilleur
candidat est la somme de Riemann associée.
Avant de donner ce moyen, nous allons voir l’utilité réelle des intégrales.
Utilité pratique des intégrales
• On considère la fonction T qui mesure les températures prise au cours d’une journée.
On découpe une journée en n intervalles égaux. La température moyenne
n
1X
T (hk ),
n k=1
où hk est le kème instant de mesure, par exemple, hk = nk , si l’unité est la journée,
plus n est grand et plus la fonction T est précise.A
R1 la limite on peut modéliser T par
une fonction continue sa valeur moyenne est 0 T (t)dt qui n’est autre que la somme
de Riemann n
1X k
lim T ( ).
n→∞ n n
k=1
8
relié au flotteur possède un curseur qui permet de déterminer cette hauteur. Mais un
mecanisme astucieux, en marche depuis plus d’un siècle, permet en outre de calculer la
hauteur moyenne de la mer. En voici la discription simplifiée. Une petite roue, reliée
par un fil tendu au floteur, roule par frottement contre un cylindre tournant à vitesse
constante. Soit x la distance de la roue à l’axe du cylindre, x correspond à la hauteur
du flotteur. Plus le flotteur est haut, plus la roue est loin de l’axe du tombour et plus x
est grand. Plus le flotteur est bas, plus la roue est proche de l’axe du cylindre et plus x
est petit. La hauteur du flotteur ainsi que x dépend du temps t. La hauteur moyenne
sur un intervalle [a, b] est calculé par
Z b
1
x(t)dt.
b−a a
• la puissance dissipée par effet Joule en courant alternatif est RI 2 , avec I = I0 sin(ωt).
La puisssance poyenne peut se mesurer sur une période et vaut
Z 2π
ω ω 1
RI02 sin2 (ωt)dt = RI02 .
2π 0 2
Dans un dipôle soumis à une tension u = u0 sin(ωt + φ), la puissance moyenne vaut:
Z 2π
ω ω 1
I0 u0 sin2 (ωt) sin(ωt + φ)dt = I0 u0 cos(φ).
2π 0 2
Definition 6 Soit f une fonction définie sur I = [a, b]. On appelle primitive de f , toute
fonction F définie sur I telle que sa dérivée
Z
0
F (x) = f (x) et on note F (x) = f (x)dx + c ; c ∈ R.
9
Remarque Une fonction f admet une infinité de primitives, la différence entre deux prim-
itives donne une constante.
Exemple On considère la fonction f :]0, +∞[→ R, définie, pour tout x ∈]0, +∞[, par
f (x) = x1
La primitive: F (x) = f (x)ds = x1 dx = ln(x) + c, c ∈ R. Pour déterminer la primitive
R R
qui s’annule au point e, on pose F (e) = 0 ce qui donne c = −1, donc F (x) = ln(x) − 1.
Proposition 7 Soit f une fonction continue sur l’intervalle [a, b]. Alors f admet une prim-
itive sur cet intervalle, donnée par
Z x
F (x) = f (t)dt.
a
10
R
f f (x)dx
1 π
cos2 (x)
= 1 + tan2 (x) tan(x) + c; x ∈] − 2
+ kπ, π2 + kπ[
1
sin2 (x)
− cot(x) + c; x ∈]kπ, (k + 1)π[
1
cosh2 (x)
tanh(x) + c
1 1
1−x2 2
ln| x+1
x−1
|
+c
1
1+x2
arctan(x) + c; x ∈ R
√ 1 arcsin(x) + c; x ∈] − 1, 1[
1−x2
√
√ 1 ln|x + x2 − 1| + c
x2 −1
√
√ 1 ln(x + x2 + 1) + c
x2 +1
1
sin(x)
ln| tan( x2 )| + c; x ∈]kπ, (k + 1)π[
1
cos(x)
ln| tan( x2 + π4 )| + c; x ∈] − π2 + kπ, π2 + kπ[
et
Z b Z b
0
f (x)g(x)dx = f (x)g(x)]ba − f (x)g 0 (x)dx (pour l’intégrale)
a a
Théorème 9 Soit f une fonction définie sur l’intervalle I = [a, b], on considère une
autre fonction bijective φ définie sur l’intevalle J = [c, d] telle que φ et φ−1 sont
Rdérivables et leur dérivées sont continues. Alors0 si f admet une primitive F (c-à-d
f (x)dx = F (x) + c, c ∈ R), R la fonction f [φ(t)]φ (t) admet aussi une primitive sur J
0
qui est égale
R à F [φ(t)] (càd. f [φ(t)]φ (t)dt = F [φ(t)] + c). D’une autre manière, pour
calculer f (x)dx, on utilise le changement de variable x = φ(t), ce qui donne:
Z Z
f (x)dx = f [φ(t)]φ0 (t)dt
11
Rd R φ(d)
Remarque c f [φ(t)]φ0 (t)dt = φ(c) f (x)dx. A retenir: le c.v. x = φ(t), dx = φ0 (t)dt,
si t varie entre c et d, alors x varie entre φ(c) et φ(d).
Exemple En utilisant un c.v., calculer:
√
Z 2
(x2 − 1)dx
Z Z
dx
x x − 1dx, , 2
1 3 + ex (x4 + 3x2 + 1) arctan( x x+1 )
(a) Pour la première intégrale, on remarque que la racine carrée pose un problème
pour faire directement le calcul, donc on peut penser à un changement de variable
qui va l’éliminer. On pose x = φ(y) = y 2 + 1, dx = φ0 (y)dy R 2 =√ 2ydy et si
x = 1, y = 0 et si x = 2, y = 1. D’après le théorème(9): 1 x x − 1dx =
R1
0
2(y 2 + 1)y 2 dy = ( 25 y 5 + 23 y 3 )|10 .
(b) Pour la deuxième primitive le problème est dans la fonction ex . On pose
R dyle c.v.
1
x = ln(y), y > 0, dx = y dy, on remplace dans l’intégrale, on obtient (3+y)y =
R dy
−1
− dy ) = −1
R
3
( y+3 y 3
(ln(3 + ex ) − x).
(c) Concernant la dernière primitive, il suffit de remarquer que l’intégrant est de la
0 2
forme ff où f (x) = arctan( x x+1 ).
dx
R
Par conséquent pour claculer l’intégrale de f , il suffit de calculer les intégrales (x+ci )αi
R M x+N
et (x2 +dj x+e )βj dx (d2j − 4ej < 0)
j j
Remarque Si deg(p) ≥ deg(q), on utilise la division eulidienne.
Exemple Calculer:
Z 6
x + 2x4 + 2x3 − 1 x4
Z Z
xdx
dx, , dx
x(x2 + 1) (x2 − 1)(x − 2) x4 + 3x2 + 2
R 6 4 +2x3 −1
(a) En utilisant la division euclidienne, on obtient: x +2x
R 3
2
x(x +1)
dx = x +x+
1 2 x4 x2
2 − x − x2 +1 dx = 4 + 2 + 2x − ln |x| − 2 arctan(x) + c; c ∈ R, x 6= 0.
xdx 1 1
R R
(b) La décomposition en éléments simples donne: (x2 −1)(x−2) = − 2(x−1) − 6(x+1) +
2 1 1 2
3(x−2)
dx = − 2 ln |x − 1| − 6 ln |x + 1| + 3 ln |x − 2| + c; c ∈ R, x ∈ / {1, −1, 2}.
x4
R
(c) La division euclidienne et la décomposition en éléments simples donnent: x4 +3x 2 +2 dx =
R 1 4
√ x
1 + x2 +1 − x2 +2 dx = x + arctan(x) − 2 2 arctan( √2 ) + c; c ∈ R
12
R m r
4. Intégrales de la forme f (x, x n , ..., x s )dx. Soit k le dénominateur commun des
fractions m
n
, ..., rs et on fait le c.v. x = tk , dx = ktk−1 dt.
Exemple Calculer:
√
2x − 3
Z Z Z
dx dx
√ √ , √
3
dx, 3 5
x+ x 3
2x − 3 + 1 x 4 (x + 1) 4
Exemple Z Z
dx 1
, dx
sin(x) + cos(x) 1 + sin2 (x)
6. Intégrale de la forme:
R √
• f (x, a2 − x2 dx, dans ce cas on utilise le c.v. x = a sin(t) ou x = a cos(t).
R √ a
• f (x, x2 − a2 dx, dans ce cas on utilise le c.v. x = cos(t)
R √
• f (x, a2 + x2 )dx, dans ce cas on utilise le c.v. x = ash(t).
Exemple Calculer:
Z 1 Z Z
2 1 1 1
√ dx, √ dx, √ dx
0 1 − x2 x2 −1 1 + x2
13
1.2 Intégrales Doubles
Definition 10 Soit Ω une partie de R2 , bornée, c-à-d il existe un rectangle R = [a, b] ×
[c, d] ⊂ R tel que Ω ⊂ R. Posons a = x0 < x1 < ... < xn = b une subdivision de [a, b] et
c = y0 < y1 < ... < ym = d une subdivision [c, d]. On note par σ = (xi ), (yj ) et on dit que
σ forme une partition de [a, b] × [c, d] en petit rectangle Rij = [xi , xi+1 ] × [yj , yj+1 ]. On note
aussi: n;m
X
s(σ) = (xi+1 − xi )((yj+1 − yj ), Rij ⊂ Ω
i,j=0
et n;m
X \
S(σ) = (xi+1 − xi )((yj+1 − yj ), Rij Ω 6= ∅.
i,j=0
La somme s(σ) représente l’aire d’un ensemble des rectangles inclus dans Ω, alors que S(σ)
représente l’aire d’un ensemble des rectangles qui rencontrent Ω, on a donc s(σ) ≤ S(σ). On
considère P(R) l’ensemble de toute les partitions de Ω en petit rectangle. On dira que l’on
peut calculer l’aire de Ω dans le cas suivant:
Definition 11 On dit Ω est quarrable si et seulement si on a:
sup (s(σ) = inf S(σ) = A(Ω).
σ∈P(R) σ∈P(R)
et n,m
X
S(f, σ) = sup
T
f (x, y)(xi+1 − xi )((yj+1 − yj ).
i,j=0 Rij Ω6=∅
14
• Linéarité:
ZZ ZZ ZZ
[αf (x, y) + βg(x, y)]dxdy = α f (x, y)dxdy + β g(x, y)dxdy
Ω Ω Ω
•
ZZ ZZ ZZ ZZ
f (x, y)dxdy = f (x, y)dxdy + f (x, y)dxdy − f (x, y)dxdy
Ω1 ∪Ω2 Ω1 Ω2 Ω1 ∩Ω2
• Si f ≥ 0 alors ZZ
f (x, y)dxdy ≥ 0.
Ω
• La croissance, Si f ≤ g alors
ZZ ZZ
f (x, y)dxdy ≤ g(x, y)dxdy.
Ω Ω
• Inégalité triangulaire:
ZZ ZZ
| f (x, y)dxdy| ≤ |f (x, y)|dxdy.
Ω Ω
• Si f ≥ 0 et Ω1 ⊂ Ω2 , alors
ZZ ZZ
f (x, y)dxdy ≤ f (x, y)dxdy.
Ω1 Ω2
• ZZ
A(Ω) inf f (x, y) ≤ f (x, y)dxdy ≤ A(Ω) sup f (x, y)
(x,y)∈Ω Ω (x,y)∈Ω
• Inégalité de Cauchy-Schwartz
ZZ ZZ ZZ
2 2
( f (x, y)g(x, y)) dxdy ≤ ( f (x, y)dxdy)( g 2 (x, y)dxdy)
Ω Ω Ω
L’utilisation de la définition précédente pour calculer les intégrales doubles n’est pas re-
comondée. Pour cela, dans ce qui suit, nous allons voir un outil qui va nous permettre
de se ramener au calcul d’intégrales simples. Mais avant, nous allons définir les domaines
quarrables qui vont nous permettre de faire ce passage.
Un domaine de base du plan est une partie D de R2 définie par un nombre fini d’inégalités
D = {(x, y) ∈ R2 , c1 (x, y) ≥ 0, ..., ck (x, y) ≥ 0, ck+1 (x, y) > 0, .....cn (x, y) > 0}
15
On interdit qu’il y ait un point (x0 , y0 ) ∈ R2 tel que ci (x0 , y0 ) = 0 et ∂c
∂x
i
(x0 , y0 ) = ∂c
∂y
i
(x0 , y0 ) =
2
0, cette condition assure que l’ensemble des (x, y) ∈ R tel que ci (x, y) = 0 forme une courbe
et dans ce cas le domaine de base défini précédemment est délimité par les courbes ci (x, y) = 0
Généralement un domaine du plan est une réunion finie de domaines de base.
Dans notre cas, les fonctions ci (x, y) sont usuelles.
Théorème de Fubini Le théorème suivant est un outil de calcul d’intégrales doubles (sur
un domaine de base) via le calcul d’intégrales simples.
Théorème 14 (Fubini) On considère deux fonctions ϕ1 , ϕ2 : [a, b] → R continues telles
que ϕ1 ≤ ϕ2 et f : D → R une fonction continue sur le domaine D = {(x, y) ∈ R2 ; a ≤ x ≤
b, ϕ1 (x) ≤ y ≤ ϕ2 (x)}. Alors:
1. D est quarrable.
2. f est intégrable.
3. ZZ Z b Z ϕ2 (x)
f (x, y)dxdy = ( f (x, y)dy)dx
D a ϕ1 (x)
4. Si de plus, il existe deux fonctions continues ψ1 et ψ2 sur l’intervalle [c, d] telles que
ψ1 ≤ ψ2 et D = {(x, y) ∈ R2 ; c ≤ y ≤ d; ψ1 (y) ≤ x ≤ ψ2 (y)}. Alors
ZZ Z d Z ψ2 (y)
f (x, y)dxdy = ( f (x, y)dx)dy
D c ψ1 (y)
0 3
+ y 2 x 0 dy = 0 ( −4y
3
+ 2y 2 − y + 13 )dy = 12
1
2. Soit f (x, y) = √ x
une fonction définie sur le domaine D = {(x, y); x ≥ 0; 4x2 +
x2 +y 2
RR
y 2 ≤ 1}. Calculons D f (x, y)dxdy. On remarque que commencer par le calcul de
l’intégrale par rapport à la variable x est plus facile, donc on chercherapla varia-
tion de x en fonction de y. On a D = {(x, y); y ∈ [−1, 1], 0 ≤ x ≤ 21 1 − y 2 },
R 1 R 1 √1−y2 R 1 1p
√ x dx)dy = −1
RR
d’après Fubini D f (x, y)dxdy = −1 ( 02 ( 2 1 + 3y 2 )dy =
x2 +y 2
R 1 1q 3y 2
√
3
√
(
−1 2
1 + √
3
)dy. On pose le c.v. y = 3
sinh(z), ça implique: z = argsh( 3y) =
√ p √ √
ln( 3y + (1 + 3y 2 ), dy = 33 cosh(z)dz, de plus si y = −1, z = ln(2 − 3) et si
√ R1 q 2 √ R √
ln(2+ 3)
y = 1, z = ln(2 + 3). Ce qui donne −1 ( 21 1 + √3y3 )dy = 63 ln(2−√3) cosh2 (z)dz =
√ R √
3 ln(2+√ 3) 2z
24 ln(2− 3)
(e + e−2z + 2)dz, le reste des calculs sont simples à faire.
16
Cas particulier du théorème de Fubini
Corollaire 15 Soit: D = [a, b] × [c, d] et f : D → R une fonction continue. Alors f est
intégrable sur D et
ZZ Z b Z d ZZ Z d Z b
f (x, y)dxdy = ( f (x, y)dy)dx = f (x, y)dxdy = ( f (x, y)dy)dx
D a c D c a
0
2
sin(y)dy 0
2
cos(x)dx = 2 0
2
sin(y)dy 0
2
cos(x)dx = 2[− cos(y)] 0
2
[sin(y)]0 = 2.
2
RR
2. IR2 = D (x+y) R πsin(x) sin(y)dxdy
R π où D = [0,R π]×[0, π]. On utilise le corollaire 16: I2 =
π π
0
(x sin(x)dx 0 sin(y))dy + 0 (y sin(y)dx 0 sin(x))dx. Après on utilise l’intégration
par partie en posant f (x) = x impliquef 0 (x) = 1 et g 0 (x) = sin(x) implique g(x) =
− cos(x),
Calculer une intégrale double sur un domaine quarrable D n’est pas toujours une mince
affaire. Dans ce cas, on cherchera un autre domaine D0 sur lequel on est sûr que la valeur
de l’intégrale est la même mais le calcul est plus facile. L’application qui nous permet de
passer de D à D0 s’appelle changement de variable.
Changement de variable.
On considère une fonction φ : R2 → R2 définie, pour tout (x, y) ∈ R2 , par φ(x, y) =
(u(x, y), v(x, y) où u et v sont deux fonctions de deux variables à valeurs dans R.
• On dit que φ est de classe C 1 sur R2 si et seulement si u et v sont de classe C 1 sur
R2 .
• On appelle matrice jacobienne de φ, la matrice carrée d’ordre 2, notée Jφ (x, y),
!
∂u
∂x
(x, y) ∂u
∂y
(x, y)
Jφ (x, y) = ∂v ∂v
∂x
(x, y) ∂y (x, y)
17
Théorème 17 (Changement de variables (c.v.)) Soit D1 un ensemble borné quarrable
de R2 . Soit φ une fonction définie de D1 dans D2 , de classe C 1 et bijective telle que
pour tout (x, y) ∈ D1 , detJφ (x, y) 6= 0. Alors
ZZ ZZ ZZ
f (φ(x, y)|detJφ (x, y)|dxdy = F (x, y)dxdy = f (u, v)dudv
D1 D1 D2
et le jacobien
Dans ce cas
ZZ ZZ Z 2π Z R
f (x, y)dxdy = f (r, θ)|r|drdθ = ( f (r, θ)rdr)dθ.
D2 D1 0 0
Exemples Calculons les intégrales doubles suivantes en effectuant le c.v. par passage au
coordonées polaires:
18
RR
1. I1 = D (5 + x + 2y)dxdy sur le disque D de centre 0 et de rayon 1 c-à-d. D =
{(x, y) ∈ R2 ; x2 + y 2 ≤ 1}, On remplace (x, y) ∈ D par (r cos(θ), r sin(θ)), on obtient
la variation de r: (r2 cos2 (θ) + r2 sin2 (θ)) ≤ 1, ça implique 0 ≤ r ≤ 1, ce qui veut
dire, le rayon R = 1. Par conséquent le nouveau domaine D RR1 = [0, 1] × [0, 2π[. En
utilisant le théorème de c.v. et Fubini, on obtient: I1 = D (5 + x + 2y)dxdy =
R 1 R 2π R1
0 0
(5r + r2 cos(θ) + 2r2 sin(θ))dθdr = 0 (10πr + 0)dr = 5π
RR
2. I2 = D (x2 + y 2 )dxdy, où D = {(x, y) ∈ R2 , x ≥ 0, x2 + y 2 − 2y ≤ 0} = {(x, y) ∈
R2 , x ≥ 0, x2 + (y − 1)2 ≤ 1} qui est un demi disque de centre (0, 1) et de rayon
1. Dans ce cas on peut considrer deux changement de variables en coordonnées po-
laires, le premier changement on le prend sur plan de centre (0, 0), c-à-d, φ(r, θ) =
(r cos(θ), r sin(θ)) = (x, y) ∈ D. De la condition x ≥ 0, on déduit que cos(θ) ≥ 0 ce
qui veut dire θ ∈ [− π2 , π2 ], de la deuxième condition, on trouve: r2 − 2r sin(θ) ≤ 0,
ce qui donne la variation de r, 0 ≤ r ≤ 2 sin(θ), de la première condition sur θ
et cette dernière, on trouve la variation de θ: θ ∈ [0, π2 ]. Enfin, en utilisant le
R π R 2 sin(θ) 3 Rπ Rπ
théorème de Fubini, on trouve: I2 = 02 0 r drdθ = 4 02 sin4 (θ)dθ = 02 32 dθ +
R π (cos(4θ)−2 cos(2θ)
0
2
2
dθ = 3π4
..
Le deuxième c.v. est défini sur le plan translaté de centre (0, 1). c-à-d, φ(r, θ) =
(r cos(θ), r sin(θ) + 1) = (x, y) ∈ D, ce c.v. a la même matrice jacobienne que le
R1R π
premier, donc le même jacobien r. Le théorème de Fubini donne I2 = 0 −2π (r3 +
2
2r2 sin(θ) + r)dθdr = 3π 4
.
,
D2 = {(x, y, z) ∈ R3 ; x ∈ [a, b], (y, z) ∈ Dx , }
Exemple
R2 2
D1 = {(x, y, z) ∈ R3 , x2 + y 2 ≤ r2 (z) = z , z ∈ [0, h]}
h2
et
D2 = {(x, y, z) ∈ R3 ; x2 + y 2 ≤ 1, 0 ≤ z ≤ 1 − (x2 + y 2 )}.
Theorème de Fubini
19
Théorème 18 (Fubini) Soit f : D1 → R une fonction continue. Alors
ZZZ Z Z Z φ2 (x,y)
f (x, y, z)dxdydz = f (x, y, z)dz dxdy
D1 D φ1 (x,y)
Dans le cas où φ1 et φ2 sont des fonctions constantes sur D (D1 est alors un cylindre de D)
et f (x, y) = F (x, y).G(z) avec F continue sur D et G continue sur [φ1 , φ2 ], on obtient:
Corollaire 19 Sous ces conditions,
ZZZ ZZ Z φ2
F (x, y)G(z)dxdydz = F (x, y)dxdy. G(z)dz
D1 D φ1
Tout point de l’espace R3 peut être représenté par des coordonnées cartésiennes, des coor-
données cylindriques ou bien par des coordonnées sphériques. Les changements de variables
les plus utilisés sont ceux qui nous permettent de passer de coordonnées cartesiennes aux
coordonnées sphériques ou cylindriques.
Changements de variables usuels De la même façon que le cas de dimension 2, on
peut définir le changement de variable en dimension 3: Soit D1 un domaine quarrable de
R3 et φ : D2 ⊂ R3 → D1 une fonction bijective de classe C 1 définie, pour tout (u, v, w) ∈
D2 , par φ(u, v, w) = x(u, v, w), y(u, v, w), z(u, v, w) où x(u, v, w), y(u, v, w), z(u, v, w) sont
de fonctions définies sur D2 à valeurs dans R. La matrice jacobienne est
∂x ∂x ∂x
(u, v, w) (u, v, w) (u, v, w)
∂u
∂y
∂v ∂w
Jφ = ∂u (u, v, w) ∂y (u, v, w) ∂y
(u, v, w)
∂v ∂w
∂z ∂z ∂z
∂u
(u, v, w) ∂v (u, v, w) ∂w (u, v, w)
Exemples
• Coordonnées sphériques On définit la fonction
π π
φ1 : R∗+ × [0, 2π[×] − , [→ R3 /{(x, 0, z), z ∈ R; x ∈ R− }
2 2
telle que, pour tout (r, θ, ϕ) ∈ R∗+ × [0, 2π[×] − π2 , π2 [,
φ1 (r, θ, ϕ) = r cos(θ) cos(ϕ), r sin(θ) cos(ϕ), r sin(ϕ)
φ1 est une fonction de classe C 1 dont le jacobien, detJφ1 = r2 cos(ϕ) 6= 0 pour tout
(r, θ, ϕ) ∈ R∗+ × [0, 2π[×] − π2 , π2 [. La fonction φ1 définit le changement de variables par
passage aux coordonnées sphériques. D’une manière équivalente on peut définir
20
telle que, pour tout (r, θ, ϕ) ∈ R∗+ × [0, 2π[×]0, π[,
φ1 (r, θ, ϕ) = r cos(θ) sin(ϕ), r sin(θ) sin(ϕ), r cos(ϕ)
comme changement de variables par passage au coordonnée sphériques dont le jacobien
detJφ2 = −r2 sin(ϕ) 6= 0 pour tout (r, θ, ϕ) ∈ R∗+ × [0, 2π[×]0, π[
21
• On considère une courbe Γ parametrée par (x(t), y(t). La masse de Γ,
Z p
M = dl où dl = x2 + y 2
qui n’est autre que la longueur de la courbe. Les coordonnée du centre de gravité sont
données par: Z Z Z
1 1 1
xG = xdl, yG = ydl, zG = zdl
M M M
• La masse d’une plaque homogène de densité surfacique 1 est donnée par
ZZ
M= dxdy.
22
Chapter 2
Intégrales Impropres
Les fonctions intégrables au sens de Riemann vues dans le chapitre précédent sont au moins
continues par morceaux sur des intérvalles férmés bornés [a, b] (donc les fonctions sont
bornées), dans ce cas on dit que l’intégrale est propre.
Dans le cas où l’une des conditions n’est pas vérifiée, on dira que l’intégrale est impropre.
Nous distinguons 3 types d’intégrales impropres:
1. Si a = −∞ ou/et b = +∞, l’intégrale impropre est de type 1.
2. Si la fonction f n’est pas bornée sur au moins un point x ∈ [a, b] (ces points sont
appelés singularités de la fonction f ), l’intégrale impropre est de type 2.
3. Si les conditions (1) et (2) précédentes sont satisfaites, on dira que l’intégrale impropre
est de type 3.
Exemples Dire de quel type sont les intégrales suivantes:
R∞
• 0 sin2 (x)dx; c’est integrale impropre de type 1, le problème est au voisinange de
l’infini uniquement
R 4 dx
• 0 x−3 ; c’est une intégrale impropre de type 2, le problème est au voisinage de 3
R ∞ ex
• −∞ √ ; c’est une intégrale impropre de type 3, le problème est au voisinage de
|x|
0 et de l’infini.
R1
• 0 sin(x)
x
dx; c’est une intégrale propre, il n’y a aucun problème, même au voisinage
de 0, la fonction est bornée car limx→0+ sin(x)x
= 1.
23
1. De la même façon Z b Z b
f (x)dx := lim f (x)dx
−∞ a→−∞ a
2. Z +∞ Z b Z t
f (x)dx := lim f (x)dx + lim f (x)dx
−∞ t→−∞ t t→+∞ a
Attention! Généralement
Z b Z t
lim f (x)dx + lim f (x)dx
t→−∞ t t→+∞ a
et Z b Z t
lim [ f (x)dx + f (x)dx]
t→∞ −t a
ne sont pas égales.
Exemples
1. Z b Z t Z b Z t
x2 x2 x2 2
lim xe dx + lim xe dx 6= lim [ xe dx + xex dx]
t→−∞ t t→+∞ a t→∞ −t a
2. Montrer que
Z +∞
1 x2
√ e− 2 dx = 1. Voir le corrigé de la série 2 .
−∞ 2π
24
2.1.2 Etude de la convergence des intégrales impropres de type 1
On consacrera l’étude suivante au cas d’intégration au voisinage de +∞. Une étude similaire
reste valable au voisinage de −∞ et cela en faisant le changement de variable x = −y pour
revenir au voisinage de +∞. Pour étudier ces intégrales nous allons utiliser des critères.
1. Critère de comparaison (concerne les fonctions positives)
R∞
• Convergence: Soit g(x) ≥ 0, pour tout x ≥ Ra, on suppose que a g(x)dx converge.
∞
Alors si 0 ≤ f (x) ≤ g(x) pour tout x ≥ a, a f (x)dxR converge aussi.
∞
Exemple Etudier la nature de l’intégrale impropre 0 exdx+1 . On a: exdx+1 ≤ e1x =
∞
e−x , On sait que 0 e−x
R
R dx
∞
converge (a = 1 > 0), donc d’après le théorème de
comparaison l’integrale 0 exdx+1 converge.
R∞
• Divergence: Soit g(x) ≥ 0, pour tout x ≥Ra, on suppose que a g(x)dx diverge.
∞
Alors si 0 ≤ g(x) ≤ f (x) pour tout x ≥ a, a f (x)dxR ∞diverge aussi.
dx
Exemple Etudier la nature de l’intégrale impropre 2 ln(x) . On, pour tout x ≥ 2,
1
R∞
ln(x) ≤ x, ça implique ln(x) ≥ x1 , comme 2 dx x
diverge (p = 1 ≤ 1), d’après le
R ∞ dx
critère de comparaison, 2 ln(x) diverge aussi.
Alors
R∞
(a) a f (x)dx converge si p > 1 et L est fini.
R∞
(b) a f (x)dx diverge si p ≤ 1 et L 6= 0 (L peut être infini).
Exemples Etudier la nature des intégrales impropres suivantes:
Z ∞ Z ∞
x2 dx xdx
4
, √
0 4x + 25 0 x + x2 + 1
4
R ∞ 2 dx R 1 2 dx R ∞ x2 dx R 1 2 dx
(a) On a: 0 4xx4 +25 = 0 4xx4 +25 + 1 4x4 +25 , l’intégrale 0 4xx4 +25 est propre donc
R ∞ x2 dx
converge, ce qui veut dire, pour étudier la convergence de 0 4x4 +25 , il suffit
R ∞ 2 dx 2 dx
d’étudier la convergence 1 4xx4 +25 . On a limx→∞ x2 f (x) = limx→∞ x2 4xx4 +25 =
1
R ∞ dx
4
6= 0, puisque l’intégrale impropre particulière 1 x2 converge (p = 2 ≥ 1,
R ∞ 2 dx
alors 0 4xx4 +25 converge aussi.
25
R∞
(b) Même remarque, pour étudier la convergence de 0 √x4xdx+x2 +1
il suffit d’étudier
R ∞ xdx 2 dx
la convergence de 1 √x4 +x2 +1 , on a limx→∞ xf (x) = limx→∞ √x4x+x 2 +1 = 1 6=
R ∞ dx R ∞ xdx
0. L’intégrale 1 x diverge (car p = 1 ≤ 1), donc 0 √x4 +x2 +1 diverge.
3. Convergence
R∞ absolue (fonctions R ∞ de signe quelconque)R ∞L’integrale impropre
Ra∞ f (x)dx converge absolument siR ∞a |f (x)|dx. Cependant si a f (x)dx converge et
a
|f (x)|dx diverge, on dira que a f (x)dx converge simplement.
R∞ sin(x)
Remarque De (b) et (c) on déduit que 0 x
dx converge simplement mais ne con-
verge pas absolument.
26
Rb
si cette limite existe, on dira que l’intégrale impropre a
f (x)dx converge, sinon diverge. De
même si f est non bornée au point x = b, on définit
Z b Z b−ε
f (x)dx := lim f (x)dx
a ε→0 a
Remarque
1. Une fonction non définie en un point ne veut pas dire non bornée: par exemple la
fonction sin(x)
x
n’est pas définie en zéro mais bornée (dans ce cas l’intégrale est propre).
2. Une intégrale impropre peut être en un point a < x0 < b, dans ce cas
Z b Z x0 −ε1 Z b
f (x)dx := lim f (x)dx + lim f (x)dx
a ε1 →0 a ε2 →0 x0 +ε2
3. Une intégrale impropre peut être en plusieurs points de l’intervalle [a, b].
Les intégrales particulières suivantes vont jouer le rôle de modèle pour étudier d’autres
intégrales.
Rb dx
2. a (b−x)p
converge si p < 1 et diverge si p ≥ 1.
Attention à la confusion entre les intégrales impropres de type 1 avec celles de type 2.
27
2.2.3 Etude de la convergence des intégrales impropres de type 2
On s’intéressera uniquement au cas de fonctions non bornées au point x = a sur l’intervalle
[a, b]. On obtient les résultats similaires dans les autres cas.
1. Critère de comparaison (concerne les fonctions positives)
Rb
• Convergence. Soit g(x) ≥ 0 pour tout x ∈]a, b] et on suppose que a g(x)dx
Rb
converge. Alors si 0 ≤ f (x) ≤ g(x) pour tout x ∈]a, b], a f (x)dx converge aussi.
R2
Exemple Etudier la nature de l’intégrale 1 √xdx4 −1 .
On remarque que l’intégrant n’estR pas borné au voisinage R 2 du point 1, isolant
2
cette singularité dans la fonction: 1 √ 2 dx √ ≤ 21 1 √dxx−1
cette dernière
(x +1)(x+1) x−1
1
intégrale converge car p = 2
< 1, d’après le critère comparaison notre intégrale
converge aussi.
Rb
• Divergence. Soit g(x) ≥ 0 pour tout x ∈]a, b] et on suppose que a g(x)dx
Rb
diverge. Alors si 0 ≤ g(x) ≤ f (x) pour tout x ∈]a, b], a f (x)dx diverge aussi.
R6
Exemple Etudier la nature de l’intégrale 3 ln(x)dx(x−3)4
. On remarque que l’intégrant
R 6 ln(x)dx R 6 dx
n’est pas borné au voisinage de 3. On a 3 (x−3)4 ≥ ln(3) 3 (x−3) 4 . cette dernière
R 6 ln(x)dx
intégrale diverge car p = 4 ≥ 1, d’après le crotère de comparaison 3 (x−3)4 diverge
aussi.
Alors:
Rb Rb
• si l 6= 0 et fini, les deux intégrales a f (x)dx et a g(x)dx sont de même nature
(c-à-d. les deux intégrales convergent ou divergent au même temps),
Rb Rb
• si l = 0, la convergence de a g(x)dx implique la convergence de a f (x)dx;
Rb Rb
• si l = ∞, la divergence de a g(x)dx implique la divergence de a f (x)dx.
Proposition 23 Si
lim (x − a)p f (x) = l.
x→a+
Alors:
Rb
• si l est fini et p < 1, a
f (x)dx converge;
Rb
• si l 6= 0 (ou infini) et p ≥ 1, a f (x)dx diverge (si l = 0 on peut rien déduire).
28
(a) La première intégrale nous l’avons étudiée en utilisant le critère de comparaison,
là on utilisera le critère du quotient, mais avant,
R 5 dx pour voir
R 5 mieuxdxles choses,
il faut toujours isoler la singularité. On a 1 x4 −1 = 1 √ 2
√ √ et
(x +1)(x+1) x−1
1 1
limx→1+ (x − 1) f (x) = limx→1+ (x − 1)
2 2 √ 2 dx √ = 1
2
, p = 12 < 1 donc
(x +1)(x+1) x−1
d’après le critère du quotient, l’intégrale converge.
(b) Concernant la deuxième intégrale, le problème est au voisinage de 3. On a
limx→3− (3 − x)f (x) = √110 6= 0, p = 1 ≥ 1 donc, d’après le critère du quotient,
l’intégrale diverge.
29
30
Chapter 3
Equations différentielles
F = −f mv;
P + F = ma,
2
où a est l’accélération. Comme a = dv(t)
dt
= d(dt)
x(t)
2 (où x(t) est la distance parcourue en chaque
v 0 (t) + f v(t) − g = 0
31
dont l’inconnue est la fonction y de variable x et y, y 00 , ..., y (n) les dérivées successive de la
fonction y.
On appelle solution (ou intégrale) de l’équation (3.1), sur un intervalle I ⊂ R, toute
fonction f , dérivable à l’ordre n, telle que ϕ (x, f (x), f 0 (x), ..., f (n) (x) = 0
Exemple.
1 1
φ(x, y, y 0 ) = 0 00 x 2 00
(sin(x) − y), φ(x, y, y , y ) = e − y y
y0 sin(x)
2. Vérifier que
y(x) = kx2 + x
est une solution de l’équation
x2 y 00 − 2y + 2x = 0
• Résoudre (ou intégrer) une équation différentielle c’est en trouver toutes les solutions
quand elles existent. Le graphe d’une solution est appelé courbe intégrale de l’équation
différentielle (E.D.)
32
3.1.3 Equations différentielles d’ordre 1
Problème de Cauchy. On considère une équation d’ordre 1,
y 0 = f (x, y) (3.2)
33
1. Equations différentielles homogènes Soit f : I → R. On appelle équation
différentielles homogène toute équation différentielle du premier ordre de type
y
y0 = f (3.4)
x
le changement de fonction inconnue
y(x)
z(x) = ,
x
avec x 6= 0, donne y 0 = xz 0 + z = f (z). donc la nouvelle fonction inconnue z satisfait
l’équation différentielle
f (z) − z
z0 = ,
x
qu’on peut écrire (z 6= f (z)) sous la forme d’une équation à variables séparées
z0 1
=
f (z) − z x
1
La résolution de cette équation conduit à x = eF (z) , où F (z) est uen primitive de f (z)−z
et c une constante quelconque. Ainsi
x = ceF (z) f (x, y)
y = zx = czeF (z)
34
Théorème 25 Si la fonction a de l’équation (3.6) est continue dans un intervalle I
et A sa primitive. Alors l’équation (3.6) admet
y = ceA(x)
• On remarque que l’équation (3.6) est une équation à variable séparée, donc peut
déduire que les solutions sont données par y = ceA(x) , c ∈ R
• Pour résoudre l’équation (3.5), on remplace la constante c par une fonction in-
connue z, c-à-d. y = zy1 où y1 = eA(x) (qui est une solution particulière de (3.5),
ce qui veut dire: y10 = a(x)y1 ), donc y 0 = zy10 + z 0 y1 = a(x)zy1 b(x), ce qui donne
l’équation
z 0 y1 = b(x) (3.7)
Dont la solution z = b(x)e−A(x) dx, d’où y = eA(x) b(x)e−A(x) dx + k; k ∈ R
R R
Remarque.
(a) Soit y une solution de l’équation (3.6) alors, pour toute constante c ∈ R, cy
s’appelle sollution générale de (3.6)
(b) Si yp est une solution particulière de l’équation (3.5) et y solution de (3.6), alors
z(x) = cy(x) + yp et solution générale de (3.5)
y 0 + 5x = ex ; y 0 = y + 1
35
Equations différentielles d’ordre 1 (cas non linéaire)
Généralement on a pas un moyen pour résoudre analytiquement toutes les équations différentielles
d’ordre 1, par contre on peut savoir si le problème de Cauchy admet une solution et est-ce
qu’elle est unique (sous certaines conditions sur la fonction f de l’équation (3.2)).
Théorème 27 (Existence et unicité des solutions d’une EDO d’ordre 1) Soit
0
y = f (x, y)
y0 = y(x0 )
une EDO d’ordre 1 avec condition de Cauchy, où f est une fonction à deux variables sur un
rectangle ouvert U = {(x, y) ∈ R2 ; a < x < b, c < y < d}, on suppose que (x0 , y0 ) ∈ U et on
suppose aussi qu’il existte une constante positive k tels que
|f (x, y1 ) − f (x, y2 ) ≤ k|y1 − y2 |.
Alors l’équation (3.2) admet une solution unique y telle que y(x0 ) = y0 .
Exemple Montrer que l’équation suivante admet une solution unique.
0
y = f (x, y) = y 2
y0 = y(x0 )
Cependant, il existe des classes d’équations différentielles non linéaires qui se ramènent
aux cas linéaire via un changement de fonction inconnue.
1. Equation de Bernoulli Soient f et g deux fonctions continues sur un intervalle I.
Toute équation de la forme
y 0 + yf (x) + y α g(x) = 0, α ∈ R/{0, 1} (3.8)
s’appelle équation de Bernoulli.
Remarques Si α = 0 ou α = 1, on obtient une équation linéaire d’ordre 1.
Pour chercher les solutions de l’équation de Bernoulli (en écartant la solution triviale
y = 0), on divise l’équation (3.8) par y α , puis on effectue le changement de fonction
inconnue z = y 1−α , on obtient l’équation linéaire
z0
= zf (x) + g(x).
α−1
Exemple Résoudre les équations suivantes:
y 0 + xy + xy 4 = 0 et y 0 = y + x2 y 2 .
2. Equation de Riccati Soient f, g et h des fonctions continues sur un intervalle I.
Toute équation de la forme
y 0 = f (x) + yg(x) + y 2 h(x) (3.9)
s’appelle équation de Riccati.
La résolution de l’équation de Riccati se ramène à une équation de Bernoulli, si l’on
connaı̂t une solution particulière y1 . En effet, on pose y = y1 + z et en remplaçant
dans l’équation (3.9), on obtient l’équation de bernoulli
z 0 = (2hy1 + g)z + hz 2 .
Exemple Résoudre l’équation différentielle
y 0 = 1 − x3 + xy 2 .
36
3.1.4 Equations différentielles linéaires d’ordre 2
Equations différentielles linéaires d’ordre 2 à coefficients quelconque
On considère une équation linéaire d’ordre deux
z 00 y1 = (a1 y1 − 2y10 )z 0
37
de y1 et ne s’annulant pas dans I.
Exemple En utilisant le procédé de d’Alembert, déterminer l’espace des solutions S de
l’équation
x2 y 00 + 2xy 0 − 2y = 0
(sachant y1 = x est une solution particulière).
y = eαx (c1 x + c2 )
Exemples.
Résoudre les équations homogènes suivantes:
• y 00 + 2y 0 − 3y = 0.
• y 00 + 4y = 0.
• 2y 00 − 8y 0 + 8y = 0
39
1. Le second membre est un polynôme de degré n
Lorsque le second membre de (3.12) est un polynôme, pour chercher la solution parti-
culière, on procèdera par identification pour déterminer les coefficients dans les deux
cas suivant:
Exemple
résolution l’équation y 00 + 2y 0 − 3y = x2 + 2x + 1
(a) m n’est pas une racine de l’équation caractéristique. Dans ce cas on cherche une
solution de la forme kemx .
(b) m est une racine simple de l’equation caractéristique, la solution particulière est
de type y = kxemx .
(c) m est une racine double de l’équation caractéristique, la forme de la solution
particulière sera kx2 emx .
Exemple
résoudre les équations
• y 00 − 4y 0 + 4y = e2x .
• y 00 − 5y 0 + 6y = 2e3x + e4x
au00 + b1 u0 + c1 u = f (x),
(a) im n’est pas racine de l’équation caractéristique, ce qui veut dire cos(mx) (ou
sin(mx)) n’est pas solution de l’équation sans second membre. Dans ce cas on
pose y1 = k1 cos(mx) + k2 sin(mx) et on détermine les constantes k1 et k2 par
identification, en remplaçant dans l’équation (3.12).
(b) im est racine de l’équation caractéristique. On pose y1 = x k1 cos(mx)+k2 sin(mx) ,
comme dans le cas précédent, on détermine les deux constantes k1 et k2 .
40
Exemple Résoudre les deux équations différentielles.
• y 00 + y = cos(x).
• y 00 + 9y = sin(3x)
Comme c1 et c2 sont des fonctions inconnues, on peut imposer une condition supplémentaire:
c01 y1 + c02 y2 = 0
Donc y 0 = c1 y10 + c2 y20 et y 00 = c01 y10 + c02 y20 + c1 y100 + c2 y200 . En remplaçant dans l’équation
(3.12), on aura:
h(x)
c01 y10 + c02 y20 =
a
0 0
par conséquent c1 et c2 vérifient le sythème d’équations
(
c01 y1 + c02 y2 = 0
0 0 0 0 h(x)
c1 y 1 + c2 y 2 = a .
41