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SÉRIES À TERMES RÉELS POSITIFS

SOMMAIRE
SOMMAIRE
Rappels
Condition nécessaire mais non suffisante de convergence 2
Séries géométriques 2
Série harmonique 2
1
Série de terme général 3
n2

1. Comparaison de séries à termes positifs 3


1.1. Test de comparaison. Exemple : divergence de å 1 . 3
ln n
n 2

1.2. Test de comparaison logarithmique. 4


2. Comparaison séries-intégrales 4
2.1. Critère intégral de Cauchy. Exemple : séries de Bertrand å 1
dans le cas a = 1. 4
n2 na (ln n )b
2.2. Conséquence 1 : convergence de la différence entre la série et l'intégrale. Exemple : constante d'Euler 6
2.3. Conséquence 2 : étude des séries de Riemann. 6
3. Critères usuels de convergence 7
3.1. Lemme. Critère de l'équivalent. 7

3.2. Critère de Riemann. Exemple : séries de Bertrand å 1


dans le cas a ¹ 1. 8
n2 na (ln n )b
3.3. Règle de D'Alembert. 9
3.4. Règle de Cauchy. 10
( -1) n - n
3.5. Comparaison entre la règle de D'Alembert et la règle de Cauchy. Contre-exemple : un = 2 11
(2 n )!
3.6. Règle de Raabe-Duhamel. Exemple : un = 13
( n !)2 22 n

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Notation : on utilisera le symbole abusif å un pour désigner la série de terme général un et on notera
n ¥
Un = å
k = n0
uk la suite des sommes partielles et, en cas de convergence, Rn = åu
k = n +1
k la suite des restes.

Quelques rappels :
On dit que la série de terme général un converge lorsque la suite des sommes partielles Un converge :
n
$l Î , "e Î  *+ , $N Î , "n Î , (n  N Þ åu
k = n0
k - l  e)

Ce critère est peu pratique pour prouver une convergence. Un des objectifs de cette leçon est d'en établir
d'autres. Remarquons qu'une condition nécessaire, mais non suffisante, pour qu'une série converge est que son
terme général tende vers 0. En effet :
lim Un = l Þ lim Un-1 = l Þ lim (Un - Un-1) = 0 Þ lim un = 0
n®+¥ n®+¥ n®+¥ n®+¥

Cette condition est évidemment non suffisante.


(Voir, par exemple, la divergence de la série harmonique, ci-dessous)

On rappelle également les résultats sur les séries géométriques et la série harmonique :

Séries géométriques :
¥

åq
1
=
n k
La série de terme général q est convergente si et seulement si |q| < 1 et dans ce cas :
k =0
1- q
1
Série harmonique : la série de terme général diverge (vers +¥)
n

Preuve :
· Pour les séries géométriques :
Si q = 1 alors la série géométrique diverge trivialement.

ì +¥ si q > 1
1 - q n +1
n
ï
Si q ¹ 1, on a Un = qk =å 1- q
. Or, q n +1 ¾¾¾
n ®¥
®í 0 si q < 1 d'où le résultat.
k =0 ïdiverge si q £ - 1
î
¥ ¥ n
1 - q n+1 q n+1
åq åq - åq
1
De plus, lorsque |q| < 1 : Rn = k
= k k
= - =
k = n+1 k =0 k =0
1- q 1- q 1- q
· Pour la série harmonique :
n

åk =
2n

å
1 1 1 1
U2n - Un = - + ... +
k =1
k k =1 n+1 2n

1 1
D'où : U2n - Un  n =
2n 2

La suite (Un) ne peut donc pas être convergente car si l'on avait lim Un = l, cela entraînerait lim U2n = l
n®+¥ n®+¥
1
et donc lim (U2n - Un) = 0 ce qui est impossible puisque U2n - Un  . (Ou plus simplement, la suite
n®+¥ 2
(Un) ne satisfait pas le critère de Cauchy ...)

å n = +¥. (Attention, ceci est un abus d'écriture)


1
Et comme (Un) est croissante, on a bien
n=1

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Une autre démonstration est possible en comparant avec une intégrale :

D'après la décroissance de l'application t a


1
sur ]0 ; +¥[ on a immédiatement :
t
n +1 1
ò
1 1
"n Î *,  dx  (Illustrer)
n +1 n x n
N

ån
1
En sommant, pour n allant de 1 à N : 0  ln(N + 1) 
n =1
D'où la divergence de la série harmonique.

Remarque : dans le cadre des séries à termes un positifs, la suite (Un) est croissante. Donc la série å un est
convergente si et seulement si la suite des sommes partielles (Un) est majorée. De plus, dans ce cadre, le
seul cas de divergence est la limite infinie.

1
Donnons, à titre d'exemple une justification de la convergence de la série de terme général :
n2

å æçè k - 1 - k ö÷ø = 2 - n
n n n

å å
1 1 1 1 1
Un = =1+ 1+
k =1
k2 k =2
k2 k =2

La suite des sommes partielles est majorée, donc la suite (Un ) converge vers un réel inférieur à 2.

Dans ce qui suit, les résultats sont donnés pour des suites (un) définies en général sur . Il va de soi que les
résultats s'adaptent (sauf mention contraire) au cas où l'indice appartient à n0, +¥, n0 Î *.

1. Comparaison de séries à termes positifs

1.1. Test de comparaison


Soient deux séries de termes généraux respectifs un et vn positifs tels que : "n Î , 0  un  vn. Alors :

1. Si å vn est convergente, il en est de même de å un.


2. Si å un est divergente, il en est de même de å vn.

Preuve :
On a donc Un  Vn. Si la suite (Vn) converge, elle est majorée donc la suite (Un) aussi. Ainsi la suite (Un)

converge d'où le point n°1. De plus, å un  å vn.

Le point n°2 s'obtient par contraposition du point n°1.


Remarque : comme précisé plus haut le résultat subsiste si l'on a un  vn, "n  n0. Mais alors on a plus

nécessairement å un  å vn.

Exemples :

å å ln n divergent, par comparaison avec la série harmonique å n .


ln n 1 1
· et
n2
n n2 n2
¥

åe - n 1 1
· converge puisque pour n  N, on a : e - n
 2
et la série de terme général 2 converge.
n= 0 n n

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Remarque : le théorème ne s'applique pas si les séries sont à termes de signe non constant. Considérer les séries
1 (-1) n
de terme général : un = - et vn =
n n
On a d'une part : "n Î *, un  vn

Et d'autre part : å un qui diverge (série harmonique, au signe près)

Et pourtant, å vn converge (voir le théorème spécial à certaines séries alternées)

1.2. Conséquence Test de comparaison logarithmique


Soient deux séries de termes généraux respectifs un et vn strictement positifs tels que :
un +1 v
"n Î ,  n +1 .
un vn
Alors :
1. Si å vn est convergente, il en est de même de å un.
2. Si å un est divergente, il en est de même de å vn.

Preuve :
un+1 u u u
Puisque un et vn sont strictement positifs, on a :  n et par récurrence immédiate : n  0 .
v n +1 vn vn v0
u0
En posant l = , il vient : un  lvn
v0

Si la série å vn est convergente, il en va de même de l å vn et 1.1. permet de conclure d'où le point n°1.
Le point n°2 s'obtient alors par contraposition du point n°1. Ce critère de comparaison sera utile dans la
démonstration de la règle de d'Alembert et celle de Raabe-Duhamel.
Remarque : ce résultat reste encore valable avec la condition :
un +1 v
$n0Î , "n Î , (n  n0 Þ  n +1 )
un vn

2. Comparaison séries-intégrales

Rappelons ici que toute fonction monotone sur un intervalle compact [a, b] est Riemann-intégrable.

2.1. Critère intégral de Cauchy


Soit n0 Î . Soit ¦ une fonction définie, positive et décroissante sur [n0, +¥[.

Alors la série å ¦(n) est convergente si et seulement si ¦ est intégrable sur [n0, +¥[.

+¥ +¥ +¥
En cas de convergence, on a : ò n 0 +1
¦ (t ) dt  å ¦(n)  ò
n = n 0 +1
n0
¦ (t ) dt

Preuve :
Puisque ¦ est décroissante sur [n0, +¥], on a :

"k Î n0, +¥," t Î [k, k + 1] : ¦(k + 1)  ¦(t)  ¦(k)


k +1
En intégrant sur [k, k + 1], il vient : ¦(k + 1)  ò k
¦ (t ) dt  ¦(k)

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n n +1 n
En sommant pour k = n0 à n : å ¦(k + 1)  ò
k = n0
n0
¦ (t ) dt  å ¦ (k )
k = n0

n +1 n +1 n
C'est-à-dire : å
k = n 0 +1
¦ (k )  ò n0
¦ (t ) dt  å ¦ (k )
k = n0

n n +1
En notant Un = å ¦(k ) , on a :
k = n0
Un+1 - ¦(n0)  ò n0
¦ (t ) dt  Un

Supposons ¦ intégrable sur [n0, +¥[.


n +1 +¥
Alors, ¦ étant positive : ò n0
¦ (t ) dt  ò n0
¦ (t ) dt


D'où : Un+1  ¦(n0) + ò n0
¦ (t ) dt

Ainsi, la suite (Un) (qui est croissante car ¦ est positive) est majorée donc converge.
Donc la série å ¦(n) est convergente.

Réciproquement, si la suite (Un) converge, alors elle est majorée par un réel M  0. Donc :

"n Î n0, +¥,


n +1
ò n0
¦ (t ) dt  M

x
Posons F(x) = ò n0
¦ (t ) dt . F est croissante (car ¦ positive) et majorée par M donc admet une limite finie en +¥.


Donc ò n0
¦ (t ) dt est convergente.

Enfin, en cas de convergence, en passant à la limite dans les inégalités suivantes :


n+2 n +1 n +1 n

ò n 0 +1
¦ ( t ) dt  å ¦ (k )  ò
k = n 0 +1
n0
¦ (t ) dt  å ¦ (k )
k = n0

+¥ +¥ +¥
On obtient : ò n 0 +1
¦ (t ) dt  å ¦(n)  ò
n = n 0 +1
n0
¦ (t ) dt

Cette dernière inégalité permet, dans certains cas, d'expliciter un encadrement du reste dans le cas de séries
convergentes.

Exemples :

å n ln n diverge puisque ò
a
dt = [ ln(ln(a )) - ln(ln(2))] ¾a®+¥
1 1
· ¾¾® +¥.
2 t ln(t )
n 2

Au passage, ceci prouve également que l'on peut avoir nun ¾n®¥
¾¾® 0 sans pour autant que la série å un

converge.

ån
1
· Et plus généralement, les séries de Bertrand a dans le cas a = 1 :
n 2
(ln n)b
a ln a
ò ò
1 1
dt = du , d'où il apparaît que si b > 1, la série converge et si b  1 elle diverge.
2 t (ln t )b u= ln t ln 2 u b

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¥ +¥ +¥
· åe
n= 0
- n
converge puisque ò 0
e - t dt = 2
t= x ò 0
2 xe - x dx = 2.
IPP

2.2. Conséquence 1
n

å ¦ (k ) - ò
n
Avec les conditions de 2.1, la suite (vn) définie par vn = ¦ (t ) dt converge.
1
k =1

Preuve :
n n +1 n +1
å ¦ (k )  ò
n
On a vu ci dessus que
k =1
1
¦ (t ) dt . Et comme ¦ est positive : ò 1
¦ (t ) dt  ò
1
¦ (t ) dt .

n +1
Donc (vn) est positive. En outre : vn+1 - vn = un+1 - ò n
¦ (t ) dt

n +1
Et comme ¦ est décroissante, ò n
¦ (t ) dt  ¦(n+1) = un+1 donc vn+1 - vn  0 et, par suite, (vn) est décroissante.

En conclusion (vn) converge (dans +).


Illustration :
La somme de ces aires converge vers
une quantité finie.

......

¦(1)
¦(2) C¦

Noter qu'on a nul


¦(k)
¦(n) besoin que ¦ ait une
limite nulle en +¥.

t
1 2 k n

Application : constante d'Euler


1
En choisissant ¦(t) = , les conditions de 2.2. sont vérifiées et on obtient la convergence de la suite :
t
n

å k -ò
1 n1 1 1 1
dt = 1 + + + ... + - ln n vers un réel g  0. (Constante d'Euler  0,577)
k =1
1 t 2 3 n

2.3. Conséquence 2 Séries de Riemann


1
Soit a Î . La série de terme général un = (n  1) est convergente si et seulement si a > 1.
na

Preuve :
· Si a < 0 alors un ¾n®¥
¾¾® +¥. Si a = 0 alors un = 1.

Dans ces deux cas, la série å un est trivialement divergente.

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1
· Si a > 0 alors posons ¦(x) = a
= x -a (pour x  1).
x
a
¦ est dérivable et ¦' (x) = - a +1
< 0, donc ¦ est décroissante sur [1, +¥[.
x
Appliquons le critère intégral :
ì ln x si a = 1 ì +¥ si a  1
x ï +¥ ï
ò ò
1 1
dt = í 1 æ 1 ö donc dt = í 1
1 ta ï ç a -1 - 1÷ si a ¹ 1 1 t a
ï si a > 1
î1 - a è x ø îa -1
Bilan : la série å un est convergente si et seulement si a > 1.

Exemple :
¥

å
ln(n) ln(n) n 1
2
converge car 2
 2 = 3/2 .
n =1
n n n n

3. Critères usuels de convergence

3.1. Lemme
Soient deux séries de termes généraux respectifs un et vn strictement positifs.
un
Si $m, M Î  *+ ,"n Î , 0 < m   M.
vn

Alors les deux séries sont de même nature.

æu ö
En particulier, si la suite ç n ÷ admet une limite finie non nulle, alors les deux séries sont de même nature.
è vn ø n Î

Et plus particulièrement encore : si un ~ vn alors les deux séries sont de même nature (critère d'équivalence)

Preuve :
On a donc : "n Î , m vn  un  M vn (car vn > 0)

D'après 1.1. si å un converge, alors m å vn aussi donc å vn aussi. Et si å un diverge, alors M å vn aussi donc
å vn aussi. Ainsi, les séries å un et å vn sont de même nature.

un
En particulier, si ¾¾® l > 0 alors :
¾n®¥
vn
un
"e Î  *+ , $n0 Î  tel que "n  n0 : -l < e
vn
l l un 3l
En choisissant e = > 0, il vient : < <
2 2 vn 2

un
Donc il existe deux réels m et M strictement positifs tels que : "n  n0, 0 < m   M. Donc, d'après ce qui
vn

précède (la nature d'une série ne dépendant pas de ses premiers termes) les séries å un et å vn sont de même
nature.
On obtient le critère de l'équivalent dans le cas où l = 1.

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Exemples :
¥
n +1 n +1
ån
1
· converge car 3 ~ .
n =1
3
+ ln(n) n + ln(n) +¥ n 2

1
å
1 2 n - 1 ¾¾¾® 1 et la série harmonique diverge.
· diverge car
n 1
2 n - 1 1 n®¥
2
n

Remarque : l'hypothèse de positivité est fondamentale dans ce théorème. En effet, sans cette hypothèse le
théorème peut être mis en défaut comme le montre les deux contre-exemples suivants :

· un =
(-1) n æ
et vn = un ç 1 +
( - 1) n ö÷ . On a bien u ~ v mais å u converge (voir théorème des séries
n +1 ç ln(n + 1) ÷ n

n n
è ø

å n ln n diverge vers +¥.


1
alternées) tandis que å vn diverge puisque å un converge et
n 2

(-1) n 1 (-1) n (-1) n u (-1) n n + n n + (-1) n


· un = + et vn = + . On a n = = ¾n®¥
¾¾® 1, donc
n n n n vn (-1) n n + (-1) n n n +1

un ~ vn . En outre, å un diverge (comme somme d'une série convergente (relevant du TSCSA) et de la série

harmonique) et å vn converge (comme somme de deux séries convergentes (relevant du TSCSA))

Cependant le résultat reste vrai si seule la série de terme général vn est supposée positive.

3.2. Critère de Riemann


Soit une série de terme général un positif :

1. S'il existe un réel a > 1 tel que la suite n a un (


) soit majorée, alors la série å u est convergente.
nÎ
n

2. S'il existe un réel a  1 tel que la suite (n u ) a


soit minorée par m > 0, alors la série å u
n n est
nÎ

divergente.

3. En particulier, s'il existe un réel a tel que n a un ait une limite finie l alors :

(l > 0 et a  1) Þ la série å un est diverge

a > 1 Þ la série å un converge

Preuve :
M M
1. Soit M tel que : "n Î  : un  a
. Comme a > 1, la série de terme général a converge donc å un aussi.
n n
m m
2. On a : "n Î , un  a
> 0. Comme a  1, la série de terme général a diverge donc å un aussi.
n n

3. Si la suite n a un ( ) nÎ
admet une limite finie l, alors elle est bornée.

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Supposons l > 0 et a  1. On a : 0 < m  n a un

m
C'est-à-dire :  un
na
Donc å un diverge.

Supposons a > 1. On a : 0  m  n a un  M

m
0  un 
na
Donc å un converge.

Exemples :
¥

åe -n 2
converge. En effet, la suite ( n 2e - n ) est bornée puisque n 2e - n ¾n®¥
2 2
· ¾¾® 0 d'où le résultat d'après
n=0

le cas n°1.

· Séries de Bertrand : åu
n2
n où un =
1
n (ln(n) )b
a
avec n  2, (a, b) Î 2.

Si a = 1, voir étude faite au paragraphe 2.


1- a
1+ a
Si a > 1, on pose g = > 1. On a : n g un = n 2 (ln n)-b ¾n®¥
¾¾® 0 donc la série converge.
2

= +¥ donc la suite positive ( nun ) est minorée par m > 0 à


1
Si a < 1, on a : lim nun = lim
n ® +¥ n ® +¥ n a -1
(ln(n) )b
partir d'un certain rang donc la série diverge.

3.3. Règle de d'Alembert


Soit une série de terme général un strictement positif :
un+1
1) S'il existe un réel q < 1 tel que : "n Î ,  q, la série å un est convergente.
un

un+1
2) S'il existe un réel q  1 tel que : "n Î ,  q, la série å un est divergente.
un

un+1
3) En particulier, si a une limite l Î  È {+¥} alors :
un

· Si l < 1, la série å un est convergente.

· Si l > 1, la série å un est divergente.

· Si l = 1, on ne peut pas conclure (sauf si "n  n0, un  un+1 auquel cas la série est trivialement

divergente)

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Preuve :
vn +1 u v
1) Posons vn = q n (q < 1). Ainsi å vn est convergente. Or = q. On a donc n+1  n +1 .
vn un vn

D'après 1.2. la série å un est donc convergente.

un+1 v
2) Idem mais cette fois-ci (q  1) å vn diverge et on a  n +1 .
un vn

Donc toujours d'après 1.2. la série å un est divergente.

un+1
3) · Si l < 1 alors soit q tel que l < q < 1. Pour n  n0, on a :  q, d'où le résultat d'après 1.
un

un+1
· Si l > 1 alors soit q tel que 1 < q < l. Pour n  n0, on a :  q, d'où le résultat d'après 2.
un

1
· Si l = 1. Considérons la série de Riemann de terme général un = .
na
a
un+1 æ n ö
On a lim = lim ç ÷ = 1.
n®+¥ un n®+¥ è n + 1ø

Or, la série donnée converge si a > 1 et diverge si a  1. On ne peut donc pas conclure.

Exemples :

xn u x
· un = (x > 0). On a n+1 = ¾¾¾® 0 donc å un converge.
n! un n + 1 n®¥

xn
Et en prime, on en déduit que : ¾n®¥
¾¾® 0
n!
1
· un = (x > 0).
1
xn +
xn

ì 1 lorsque x > 1 donc å u converge puisque dans ce cas 1 < 1


ïx n
x
ï
un+1 x 2 n +1
+x ïï 1
On a : = 2 n+ 2 ¾n®¥
¾¾® í1 lorsque x = 1 mais dans ce cas un = donc å un diverge
un x +1 ï 2
ï
ï x lorsque x < 1 donc å un converge puisque dans ce cas x < 1
ïî

n
n! u æ n ö 1
· un = (n > 0). On a n+1 = ç ÷ ¾n®¥
¾¾® < 1 donc å un converge.
nn un è n + 1ø e

n!
Et en prime, on en déduit que : ¾n®¥
¾¾® 0
nn

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3.4. Règle de Cauchy On évitera de parler de "critère de Cauchy" par risque
de confusion avec le critère de convergence de Cauchy
Soit une série de terme général un strictement positif : de la série vue comme une suite...

1) S'il existe un réel q < 1 tel que : "n Î , n un  q, la å un est convergente.

2) S'il existe un réel q  1 tel que : "n Î , n un  q, la å un est divergente (trivialement).

3) En particulier, si a une limite l Î  È {+¥} alors :

· Si l < 1, la série å un est convergente.

· Si l > 1, la série å un est divergente.

· Si l = 1, on ne peut pas conclure (sauf si "n  n0, un  1 auquel cas la série est trivialement divergente)

Preuve :

Pour 1 (resp. 2), on a n un  q (resp. n un  q) qui équivaut à un  q n (resp. un  q n ) d'où le résultat.

Pour 3, on procède comme en 3.3. :

· Si l < 1 alors soit q tel que l < q < 1. Pour n  n0, on a : n un  q, d'où le résultat d'après 1.

· Si l > 1 alors soit q tel que 1 < q < l. Pour n  n0, on a : n un  q, d'où le résultat d'après 2.

1 1
· Si l = 1. Considérons la série de Riemann de terme général un = . On a lim n un = lim = 1.
na n®+¥ n®+¥ n a/ n

Or, la série donnée converge si a > 1 et diverge si a  1. On ne peut donc pas conclure.
Exemples :

( n)
k
n
nk 1
· un = n (k Î ). On a n un = ¾n®¥
¾¾® < 1 donc å un converge
2 2 2
n2 n
æ n ö æ n ö 1
· un = ç ÷ . On a n un = ç ÷ ¾n®¥
¾¾® < 1 donc å un converge
è n + 1ø è n + 1ø e

ln( n ) (ln( n ) )2
ln( n )
n n n e n
· un = . On a n un = = ¾n®¥
¾¾® 0 donc å un converge
( ln(n)) n ln(n) ln(n)

3.5. Proposition

Soit (un)nÎ une suite de nombres réels strictement positifs.


un+1
Si a une limite l alors n un admet la même limite l.
un

Moralité : si la règle de d'Alembert conduit au cas l = 1, il en sera de même pour la règle de Cauchy.

Cependant, la réciproque est fausse, comme le montre le contre-exemple suivant :

un = 2( -1) -n
n
Considérer la série de terme général :

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( -1) n
-1 1
On a : n un = 2 n ¾n®¥
¾¾®
2

un+1 2 -1-( n +1) 1 un+1 21-( n +1)


Mais : si n est pair : = = et si n est impair : = =2
un 21- n 8 un 2 -1-n

un+1
Donc n'admet pas de limite.
un

Preuve de la proposition 3.5. :


un+1
On a donc : "e Î  *+ , $N Î , "n Î , (n  N Þ l - e   l + e)
un

Supposons l > 0.

un+1
Pour e < l, on a : $N Î , "n Î , (n  N Þ 0 < l - e   l + e)
un

n -1
u p +1
Õ
un
En remarquant que, pour n > N : = (produit de n - N facteurs)
uN p= N
up

Comme un > 0, "n Î , on peut écrire :

$N Î , "n Î , (n > N Þ 0 < (l - e )n- N   (l + e )n- N )


un
uN

D'où : $N Î , "n Î , (n > N Þ 0 < uN (l - e )n- N  un  uN (l + e )n- N )

Par croissance de l'application t a ta (a  0) sur  *+ , nous avons (avec a =


1
):
n
n- N n-N
$N Î , "n Î , (n > N Þ 0 < n u N (l - e ) n  n un  n uN (l + e) n )

n- N n-N 1
u N (l - e ) (l + e)
uN
Or, lim n n = l - e et lim n uN n = l + e (car lim e n = 1)
n ® +¥ n ® +¥ n ® +¥

n- N n-N
Donc :$N' Î , "n Î , (n  N' Þ | n u N (l - e ) n - (l - e)|  e et | n u N (l + e) n - (l + e)|  e)

Pour n > max(N, N'), on a alors : l - 2e  n un  l + 2e

En faisant tendre e vers 0, il vient : lim n un = l


n ® +¥

Enfin, si l = 0, on reprend le même raisonnement en remplaçant, dans les encadrements ci-dessus, le membre

de gauche par 0.

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3.6. Règle de Raabe-Duhamel

Soit (un)n Î  une suite de nombres réels strictement positifs telle que :

un+1 a æ 1 ö
$(a, b) Î  *+ ´ ]1, +¥[ tels que : =1- + Oç b ÷
un n èn ø

1. Si a  1 alors la série å un diverge.

2. Si a > 1 alors la série å un converge.

Preuve :
a
Posons, pour n Î * : vn = n un
a
v n +1 æ 1 ö æ a æ 1 öö
Pour tout n Î *, on a : = ç1 + ÷ çç1 - + Oç b ÷ ÷÷
vn è nø è n èn øø

v n +1 æ a æ 1 öö æ a æ 1 öö
= çç1 + + Oç 2 ÷ ÷÷ çç1 - + Oç b ÷ ÷÷
vn è n è n øø è n èn øø

v n +1 æ 1 ö
= 1 + Oç g ÷ où g = min(2, b)
vn èn ø

æv ö æ 1 ö
Par conséquent, pour tout n Î *, on a : ln çç n +1 ÷÷ = Oç g ÷
è n ø
v èn ø

æv ö C
C'est-à-dire : $C Î *+ , $N Î , "nÎ , (n  N Þ lnç n +1 ÷  g )
è n ø
v n

æv ö
Or, g Î ]1, +¥[, donc la série de terme général ln çç n +1 ÷÷ converge absolument donc converge.
è vn ø
n æ v p +1 ö
Mais, par télescopage : å lnççè
p =1
v p ÷ø
÷ = ln(vn+1) - ln(v1)

Donc la suite (ln(vn))nÎ converge. Notons l sa limite. La suite (vn)nÎ converge donc vers e l .

K
Par conséquent : un ~ (où K = e l )
+¥ na
D'où le résultat cherché. (En utilisant le critère de l'équivalent avec une série de Riemann)
un+1
Remarque : si a  0 alors,  1, donc (un) croissante et à valeurs dans  *+ . Donc la suite (un) ne tend pas
un

vers 0 et la série diverge grossièrement.

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3.6. bis Règle de Raabe-Duhamel (variante)

Soit (un)n Î  une suite de nombres réels strictement positifs telle que :

a
+ oæç ö÷
un+1 1
$a Î  *+ tel que : =1-
un n ènø

1. Si a < 1 alors la série å un diverge. (Inégalité stricte et non plus large...)

2. Si a > 1 alors la série å un converge.

Une démonstration analogue à la précédente serait vouée à l'échec. En effet, on obtiendrait la condition :

æv ö
oæç ö÷
1
ln çç n +1 ÷÷ =
è vn ø ènø
æv ö
Ce qui ne permettrait pas d'affirmer la convergence de la série de terme général ln çç n +1 ÷÷ .
è vn ø
En effet, un terme un peut être égal à oæç ö÷ sans être le terme d'une série convergente. (Prendre un =
1 1
)
ènø n ln n
Démonstration :
a +1 1
Posons b= > 0 et vn = b
2 n

v n +1 æ 1 ö - b b
= ç1 + ÷ = 1 - + O æç 2 ö÷
1
On a alors :
vn è nø n èn ø

Supposons a < 1 :
a g b 1
a +b
Posons g = .
2
On a donc : a<g<b<1
a g b
Donc : 1- >1- >1-
n n n
Il existe donc N Î  tel que "n  N, on ait :

un+1 g v
 1-  n +1
un n vn

Or, å vn diverge (car b < 1). Donc, d'après le critère de comparaison logarithmique, å un diverge.

Supposons a > 1 :
1 b g a
a +b
Posons g = .
2
On a donc : 1<b<g<a
b g a
Donc : 1- >1- >1-
n n n
Il existe donc N Î  tel que "n  N, on ait :

v n +1 g u
 1-  n+1
vn n un

Or, å vn converge (car b > 1). Donc, d'après le critère de comparaison logarithmique, å un converge.

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Exemples :
2 ´ 4 ´ ... ´ (2n)
1) On considère la série de terme général : un =
3 ´ 5 ´ ... ´ (2n + 1)

un+1 2n + 2
On a : = ¾n®¥
¾¾® 1
un 2n + 3

Le critère de D'Alembert ne permet pas de conclure.


1
1+
Mais :
un+1
= n = æç1 + 1 ö÷ æç1 - 3 + Oæç 1 ö÷ ö÷ = 1 - 1 + Oæç 1 ö÷
ç ÷
un 1+
3 è n ø è 2n è n øø 2n è n2 ø
2n
1
D'après le critère de Raabe-Duhamel avec a = , on déduit que la série diverge.
2
(2n)!
2) On considère la série de terme général : un =
(n ! ) 2 22 n

un+1 (2n + 2)(2n + 1)


On a : = ¾n®¥
¾¾® 1
un 4(n + 1) 2
Le critère de D'Alembert ne permet pas de conclure.
3 1
1+ + 2
un+1
= 2n 2n = æ1 + 3 + 1 ö æ1 - 2 + Oæ 1 ö ö = 1 - 1 + Oæ 1 ö
Mais : ç ÷ ç ç 2 ÷÷ ç 2÷
un 2
1+ + 2
1 è 2n 2n 2 ø è n è n øø 2n èn ø
n n
1
D'après le critère de Raabe-Duhamel avec a = , on déduit que la série diverge.
2

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