Lycée Louis-Le-Grand, Paris Pour le 09/01/2024

MP2I – Mathématiques
A. Troesch

DM no 12 : Suites

Conseils de travail pendant les vacances

1. Bien sûr, revoir votre cours, reprendre et terminer certains DS et/ou DM, prendre la peiune d’étudier un peu
les corrigés fournis, même si vous avez réussi à les faire : lire corrigés permet parfois de découvrir des méthodes
auxquelles on n’a pas pensées, ou au minimum, de se confronter à une rédaction, qui, sans être parfaite, peut
servir de modèle. Certains d’entre vous, même (surtout ?) parmi les meilleurs, ont des choses à apprendre et
améliorer de ce côté.
2. Reprendre certains exercices bien choisis. Ma suggestion (les références de chapitres sont ceux du polycopié
d’exercices) :
‚ Chapitre 6 : 3, 5, 7, 9, 11, 18, 20, 22, 29, 31, 33, 36, 37, 42, 43.
‚ Chapitre 7 : 4, 6, 7, 13, 14, 18, 21, 28, 30, 31, 35, 36, 39, 40, 42, 44, 46, 47, 50, 52, 53
‚ Chapitre 8 : 3, 5, 7, 9, 12, 16, 18, 21, 22, 26, 29, 35, 38, 40
‚ Chapitre 9 : 1, 3, 5, 7, 12, 13, 15, 16
‚ Chapitre 10 : 1, 2, 3, 4, 6, 8, 10, 11, 12, 13, 20, 23, 25, 28, 29
3. Préparer les exercices suivants :
‚ Chapitre 11 : 1, 4, 5, 6, 7, 10
‚ Chapitre 12 : jusqu’au 28, sans trop vous attarder dans un premier temps sur les exercices les plus étoilés.

Suggestion de travail supplémentaire (à ne pas me rendre) : Le DS5 de l’année dernière, dans la continuité
du problème ci-dessous (propriétés régularisantes de la transformation de Cesàro).
L’exercice est à voir comme un exercice préparatoire au problème qui suit. Il est fortement conseillé de le faire avant
le problème.

Exercice 1 – Théorème de Cesàro

Le but de cet exercice est de démontrer le théorème de Cesàro, affirmant que si une suite tend vers ℓ, la suite de ses
moyennes aussi. Il s’agit donc d’un droit à l’oubli des errements initiaux.
1. Théorème de Cesàro convergent. Soit pan qnPN˚ une suite de complexes convergeant vers un complexe ℓ. Soit
ε ą 0.
(a) Montrer qu’il existe un entier n0 tel que pour tout n ě n0 ,
ˇ ˇ
ˇ1 ÿ n ˇ ε
pak ´ ℓqˇ ă .
ˇ ˇ
ˇn ˇ 2
ˇ
k“n0 `1
` 1 řn0 ˘
(b) Quelle est la limite de n k“1 pak ´ ℓq něn0 ?
(c) En déduire l’existence d’un entier n1 tel que pour tout n ě n1 ,
ˇ ˇ
ˇÿn ˇ
ˇ pak ´ ℓqˇ ă ε,
ˇ ˇ
ˇ ˇ
k“1

n
1 ÿ
et conclure quant à la limite de ak .
n k“1
2. Théorème de Cesàro divergent. Soit pan qnPN˚ une suite de limite égale à `8. En adaptant le raisonnement
précédent, montrer que
n
1 ÿ
lim ak “ `8.
nÑ`8 n
k“1

Problème 1 – Autour du lemme de la moyenne de Cesàro

Partie I – Variantes du lemme de Cesàro

1
 n
ÿ
1. (a) Soit pan q une suite d’éléments strictement positifs, telle que Sn “ ak ÝÑ `8. Montrer que pour toute
k“0
n
1 ÿ
suite pun q de réels convergeant vers un réel ℓ, on a ak uk ÝÑ ℓ.
Sn k“0
(b) Justifier que le résultat est encore valable si ℓ “ `8 ou ℓ “ ´8.
(c) Justifier que le résultat est encore valable pour des suites à valeurs dans C.
(d) Qu’obtient-on lorsque pak q est la suite constante égale à 1 ?
n´1
1 ÿ k
(e) Montrer que si un ÝÑ ℓ (dans C ou R), alors n 2 uk converge vers ℓ.
2 k“0
2. (les questions suivantes ne dépendent pas de cette question)
n
1 ÿ
˚
(a) Soit pun qnPN˚ une suite à valeurs dans R˚` . En utilisant la question 1(a), montrer que si uk ÝÑ α P R,
nun k“1
n
1 ÿ α
alors kuk ÝÑ .
n2 un k“1 1`α
˚˚
(b) Montrer que cela reste vraie pour une suite pun qnPN à valeurs dans R˚ , α étant supposé strictement positif.
n
1 ÿ
(c) Sous les mêmes hypothèses, que peut-on dire de la limite lorsque n tend vers `8 de p`1 k p uk ?
n un k“1

Partie II – Une application classique du lemme de Cesàro

Dans cette partie, nous mettons en place, sur un exemple, une méthode permettant d’obtenir un équivalent de un ´ ℓ
lorsque pun q est une suite récurrente définie par une relation un`1 “ f pun q, et convergeant vers un point fixe ℓ de f ,
en lequel f 1 pℓq “ 1.
On considère dans cette question la fonction g : x ÞÑ 21 pshpxq ` sinpxqq.
1. (a) Montrer que g induit une bijection de R` dans R` . On note f sa réciproque
(b) Montrer, à l’aide d’une formule de Taylor, que pour toute suite pvn q de limite nulle,
1 5
gpvn q “ vn ` v ` opvn5 q.
5! n
(c) En déduire que pour toute suite pvn q de limite nulle,
1 5
f pvn q „ vn et f pvn q ´ vn „ ´ v .
5! n
2. Soit pun qnPN la suite définie par la donnée de u0 P R˚` , et la relation un`1 “ f pun q, pour tout n P N.
(a) Montrer que lim un “ 0.
1 1
(b) Déterminer l’unique valeur de α P R˚` telle que α
´ α admette une limite finie non nulle.
f pun q un
(c) En déduire un équivalent de la suite pun q.

Partie III – Une généralisation de la partie I

n ˆ ˙
1 ÿ n
1. (a) Montrer que si un ÝÑ ℓ (on se limitera au cas d’une suite réelle telle que ℓ P R), alors uk ÝÑ ℓ.
2n k“0 k
(b) Ce résultat est-il un cas particulier de I-1 ?
2. Dans cette question, on donne un résultat de type Cesàro, englobant aussi bien la situation de la question I-1 que
l’exemple de la question III-1. On définit une suite doublement indexée pan,k qpn,kqPN2 à valeur réelles strictement
positives, telle que pour tout k ě n, an,k “ 0. On note, pour tout n P N,
`8
ÿ n
ÿ
An “ an,k “ an,k .
k“0 k“0

On définit alors T : NN ÝÑ NN pour tout pun q par :

n
ÿ
T pun q “ pvn q où @n P N, vn “ an,k uk .
k“0

On dit que T est régulière si et seulement si pour toute suite pun q convergeant vers un réel ℓ, T pun q converge
aussi vers ℓ.

2
 (a) Montrer que T est régulière si et seulement si lim An “ 1 et pour tout k P N, lim an,k “ 0.
nÑ`8 nÑ`8
(b) Montrer que les questions I-1 et III-1 sont des cas particuliers de ce résultat.

Partie IV – Adaptation du lemme de Cesàro pour des valeurs d’adhérence.

On considère une suite réelle pun q admettant p valeurs d’adhérences, supposées toutes réelles, et notées a1 , . . . , ap .
Pour tout ε ą 0 tout i P v1, pw et tout n P N, on note :

An,i pεq “ tk P v0, nw | |uk ´ ai | ď εu .

On note alors bn,i pεq le cardinal de An,i pεq. On fait les hypothèses suivantes :
bn,i pεq
(i) Pour tout i P v1, pw et tout ε ą 0 (au moins suffisamment petit), admet une limite lorsque n tend vers
n
bn,i pεq
`8 ; on note pi pεq “ lim ;
nÑ`8 n
(ii) Pour tout i P v1, pw, pi pεq admet une limite lorsque ε tend vers 0. On note pi cette limite.
1. Expliquer la signification intuitive des hypothèses (i) et (ii).
ÿp
2. Montrer que pi “ 1
i“1
n
1 ÿ ÿ
3. Montrer que uk converge vers p i ai
n k“0
iPv1,pw

4. Expliquer en quoi le lemme de Cesàro est un cas particulier de ce résultat.

5. Trouver une suite pun qnPN non convergente telle que sa moyenne de Cesàro converge.
6. Trouver une suite pun qnPN dont toutes les valeurs d’adhérences sont finies, et en nombre fini, et telle que la
moyenne de Cesàro de pun q diverge.
7. Soit pour tout n P N, rn le reste modulo 6 de n2 et pun q une suite convergeant vers 1. Montrer que la moyenne
de Cesàro de pun rn q converge, et déterminer sa limite.