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MPSI 4 – Mathématiques
A. Troesch
La présentation, la lisibilité, l’orthographe, la qualité de la rédaction, la clarté, la précision et la concision des raison-
nements entreront pour une part importante dans l’appréciation des copies.
Les candidats sont invités à encadrer dans la mesure du possible les résultats de leurs calculs.
L’usage de tout document et de tout matériel électronique est interdit. Notamment, les téléphones portables doivent
être éteints et rangés.
Exercice 1 –
1. Résoudre dans R l’équation cosp2xq “ sinp3xq
2. Résoudre dans R l’équation cosp3xq ` cospxq “ sinp4xq ` sinp2xq (on se ramènera à l’équation précédente)
Rappels et notations
‚ La partie entière d’un réel x est l’unique entier, noté txu, tel que
txu ď x ă txu ` 1.
rxs ´ 1 ă x ď rxs.
‚ Soit pun q et´ pvn¯q deux suites strictement positives. On dit que pun q est dominée par pvn q, et on note un “ Opvn q,
un
si la suite vn est majorée, donc s’il existe un réel M ą 0 tel que
@n P N, un ď M vn .
Si pun q n’est définie qu’à partir d’un certain rang n0 , l’inégalité précédente n’est bien entendu requise qu’à partir
de ce rang.
Problématique
Un algorithme de type « diviser pour régner » est un algorithme récursif ramenant la résolution d’un problème de taille
n à la résolution d’un ou plusieurs problèmes de taille nb (à ˘1 près pour avoir un entier). Ainsi, la complexité d’un
tel algorithme (i.e. une quantité proportionnelle au temps d’exécution) vérifiera une relation du type :
´Y n ]¯ ´Q n U¯
@n ě 2, T pnq “ αT ` βT ` un , (1)
b b
initialisée par la donnée de T p0q et T p1q, vérifiant T p0q ą 0 et T p1q ą 0, et pour tout n ě 2, un ą 0. Dans cette
formule, b est un certain entier supérieur ou égal à 2, et α et β sont des entiers naturels tels que α ` β ě 1. Le
problème initial a été ramené à α ` β problèmes de taille peu près nb (plus précisément les deux entiers entourant cette
valeur, ou la valeur précise de nb lorsque celle-ci est entière). Ainsi, on doit compter le temps d’exécution de chacun
1
de ces sous-problèmes, ainsi que le temps du traitement qui permet de reconstituer la solution du problème de taille n
à partir des solutions des sous-problèmes (c’est le rôle de la suite pun q).
Dans tout le problème, on se donne une suite T vérifiant les conditions ci-dessus.
Le but du problème est d’étudier le comportement asymptotique de T , c’est-à-dire d’estimer l’ordre de grandeur de T
(ou au moins d’en trouber un majorant). Cette étude permet notamment de prévoir l’effet sur T de l’augmentation de
la taille données. Par exemple, si T pnq a le même ordre de grandeur que n (on dit que T est linéaire), doubler n aura
pour effet de doubler T pnq. Si T a le même ordre de grandeur que n2 (on dit que T est quadratique), doubler n aura
pour effet de multiplier T par 4.
Dans la situation décrite, le comportement dépend fortement de l’ordre de grandeur de un . On se placera dans tout le
problème dans une situation particulière qu’on explicite ci-dessous. Le même type de techniques permet d’obtenir un
résultat plus général que celui qu’on montrera, distinguant trois grands cas pour les conditions à poser sur pun q. C’est
un résultat classique d’informatique théorique.
On note dans tout le problème a “ α ` β et γ “ logb paq. Par ailleurs, on note, pour tout n P N, ℓpnq “ rlogb pnqs.
On suppose dans tout le problème que un “ Opnγ q
Questions préliminaires
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Partie II – Exemples
valeur de l’exposant). On retrouve alors le résultat attendu en remarquant que xn “ p2 si n est pair, et
xn “ p2 ˆ x si n est impair.
(a) Montrer que cet algorithme permet de calculer xn pour toute valeur de n P N.
(b) En supposant que T pnq compte le nombre d’opérations nécessaires pour calculer xn (on compte une affec-
tation et un test de comparaison comme une opération), montrer que pour tout n P N
´Y n ]¯
T pnq “ T ` un ,
2
où pun q est une suite majorée (suivant la façon d’écrire les instructions, on peut aboutir à des expressions
différentes de un , donc à un majorant différent).
(c) En déduire que T pnq “ Oplnpnqq.
(d) Comparer, pour des grandes valeurs de n, cet algorithme à l’algorithme naïf consistant à multiplier n fois
successivement par x une variable initialisée à 1.
2. Le tri fusion
Le tri fusion est un algorithme permettant de trier une liste L de réels (ou tous autres objets qu’on sait comparer
entre eux). Il se déroule de la façon suivante :
‚ Si L est de longueur 1, elle est toute triée, et on ne fait rien.
‚ Si L est de longueur n ě 2, on coupe L en deux sous-listes de longueur n2 et n2 . On relance l’algorithme
X \ P T
sur ces sous-listes. En supposant qu’il aboutisse (c’est le cas car la longueur des listes traitées diminue
strictement au fil des appels récursifs), on dispose donc de deux sous-listes triées.
‚ On fusionne ces deux listes triées de sorte à obtenir la liste initiale triée.
Montrer qu’en effectuant la fusion des deux sous-listes de façon convenable (qu’on expliquera), le nombre T pnq
d’opérations nécessaires pour trier une liste de longueur n par le tri fusion vérifie :
Le but de ce problème est de montrer l’existence de nombres transcendants, et même d’un grand nombre de nombres
transcendants, par des considérations sur les cardinaux.
Définitions et rappels
‚ Soit x P R. On dit que x est un nombre algébrique s’il existe un polynôme P non nul, à coefficients entiers tel
que P pxq “ 0 (i.e. x est racine de P ). On note A l’ensemble des nombres algébriques.
‚ On dit qu’un réel x est transcendant s’il n’est pas algébrique.
‚ On dit que deux ensembles A et B ont même cardinal s’il existe une bijection f : A Ñ B.
‚ On dit qu’en ensemble A est dénombrable s’il est de même cardinal que N.
‚ On dit qu’un ensemble A est au plus dénombrable s’il est fini ou dénombrable.
‚ On admettra qu’un polynôme de degré n admet au plus n racines. C’est un résultat élémentaire qu’on aura
l’occasion de démontrer en cours ultérieurement.
‚ On pourra utiliser sans le redémontrer que N2 est dénombrable (nous avons en effet exhibé lors d’un exemple
du cours une bijection entre N et N2 ).
‚ On rappelle la propriété fondamentale de N : tout sous-ensemble non vide et majoré de N admet un plus grand
élément. De façon équivalente, tout sous-ensemble non vide de N (qui est alors nécessairement minoré) admet
un plus petit élément.
‚ On admet une propriété déjà évoquée en cours : tout réel x admet un unique développement décimal propre,
c’est-à-dire ne terminant pas par une succession infinie de 9.
‚ À aucun moment on ne se posera de question relative à l’axiome du choix.
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Partie I – Ensembles au plus dénombrables
1. Soit A un ensemble. On suppose qu’il existe une fonction injective f : A Ñ N. On suppose de plus que A n’est
pas un ensemble fini.
(a) Montrer que le sous-ensemble f pAq de N n’est pas borné.
(b) On définit g : N Ñ f pAq par récurrence forte :
‚ gp0q “ minpf pAqq
‚ pour n P N, si gp0q, . . . , gpnq sont construits,
Justifier la bonne définition de g (i.e. que cette construction permet de définir gpnq pour toute valeur de n).
(c) Montrer que g est injective.
(d) Montrer que g est une bijection de N sur f pAq.
(e) En déduire que A est dénombrable.
2. Montrer que si A ‰ ∅, A est au plus dénombrable si et seulement s’il existe une surjection f : N Ñ A.
3. Montrer que si A et B sont au plus dénombrables, alors A ˆ B est au plus dénombrable.
Indication : on pourra dans un premier temps construire une surjection de N2 sur A ˆ B ; on justifiera soigneu-
sement la surjectivité.
ď au plus dénombrable, et pAi qiPI une famille d’ensembles eux-mêmes au plus
4. Soit I un ensemble d’indices
dénombrables. Montrer que Ai est au plus dénombrable.
iPI
ď
Indication : on pourra construire une surjection de I ˆ N dans Ai . Là encore, on justifiera soigneusement la
iPI
surectivité de l’application ainsi construite.