Chapitre

0 Table des matières

1 Quelques propriétés de N et Raisonnement par récurrence 3

1.1 Quelques propriétés de N . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Récurrence sur N . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.1 Récurrence simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.2 Récurrence double . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.3 Récurrence forte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.4 Récurrence finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

1
 TABLE DES MATIÈRES

2 azemrijamal@gmail.com
 Chapitre
1 Quelques propriétés de N et
Raisonnement par récurrence

1 Quelques propriétés de N

Soit n P N.Alors :
¶. n ` 1 est appelé le successeur de n
·. n ´ 1 est appelé le prédécesseur de n pour n P N˚
¸. Il n’existe aucun entier naturel m tel que : n ă m ă n ` 1
¹. Si m P N tel que n ď m ď n ` 1 , alors m “ n ou m “ n ` 1
º. Si m P N tel que m ă n alors m ď n ´ 1
». Toute partie non vide de N admet un plus petit élément pour l’ordre usuel
¼. Toute partie non vide et majorée de N admet un plus grand élément
½. La division euclidien dans N : #
m “ nq ` r
Pour tout pm, nq P N ˆ N˚ , D!pq, rq P N2 tel que
0ďrăn
E XERCICE

1. Soient a, b et c des entiers naturels tels que a ` b ă C .Montrer que a ` b ĺ c

2. Résoudre dans N3 l’équation diophantienne : 10x ` 15y ` 6z “ 133

2 Récurrence sur N

1.2.1 Récurrence simple

Proposition 1
#
Pp0qest vraie piq
Soit ”n P N, Ppnq” un prédicat .Alors si
@n P N, rPpnq ñ Ppn ` 1qest vraies piiq
Alors la proposition ”@n P N, Ppnq” est vraie

Preuve Posons A “ tn P N{Ppnqestvraieu. Montrons que A “ N#

B ‰ H car A ‰ N
Supposons par l’absurde que A ‰ N et posons B “ N ´ A. On a
BĎN

3
 CHAPITRE 1. QUELQUES PROPRIÉTÉS DE N ET RAISONNEMENT PAR RÉCURRENCE

alors Dm P N, m “ MinpBq . On a Pp0qest vraie ñ m ě 1 ñ m ´ 1 P N

On a m “ MinpBq ñ m ´ 1 R B ñ m ´ 1 P A
ñ Ppm ´ 1qest vraie
ñ Ppmqest vraie
ljhn
piiq
ñ m P A; contradiction car m P B Ă Ā

Alors A “ N. Ainsi ”@n P N, Ppnq” est vraie

Corollaire 1 : (Récurrence à partir d’un certain rang)

# n0 P N et ”n ě n0 , Ppnq” un prédicat de référentiel Jn0 , `8J.
Soient
Ppn0 qest vraie piq
Si
@n ě n0 , rPpnq ñ Ppn ` 1qest vraies piiq
Alors la proposition ”n ě n0 , Ppnq” est vraie

Preuve
Il suffit d’appliquer la proposition p1q sur le prédicat ”n P N, Qpnq” où Qpnq “ Ppn0 ` nq

1.2.2 Récurrence double

Proposition 2
#”n ě n0 , Ppnq” un prédicat avec n0 P N un entier naturel fixé.
Soit
Ppn0 qetPpn0 ` 1qsont vraies piq
Si
@n ě n0 , rPpnqetPpn ` 1q ñ Ppn ` 2qest vraies piiq
Alors la proposition ”@n ě n0 , Ppnq” est vraie

Preuve
On applique le corollaire p1q sur le prédicat ”n ě n0 , Qpnq” où Qpnq “ Ppnq ^ Ppn ` 1q

1.2.3 Récurrence forte

Proposition 3
#”n ě n0 , Ppnq” un prédicat avec n0 P N un entier naturel fixé.
Soit
Ppn0 qest vraie piq
Si
@n ě n0 , rpPpn0 q ^ Ppn0 ` 1q ^ ¨ ¨ ¨ ^ Ppnqq ñ Ppn ` 1qest vraies piiq
Alors la proposition ”@n ě n0 , Ppnq” est vraie

Preuve
On applique le corollaire p1q au prédicat ”n ě n0 , Qpnq” où Qpnq “ Ppn0 q ^ Ppn0 ` 1q ^ ¨ ¨ ¨ ^ Ppnq
— Qpn0 q “ Ppn0 q est vraie.
— Si Qpnq est vraie pour un certain n ě n0 , montrons que Qpn ` 1q est vraie .
On a Qpnq est vraie ñ Ppn ` 1q est vraie et puisque Qpn ` 1q “ Qpnq ^ Ppn ` 1q alors Qpn ` 1q est vraie.
Selon la corollaire (1)”@n ě n0 , Qpnq” est vraie d’où ”@n ě n0 , Ppnq” est vraie

Exemples

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1.2. RÉCURRENCE SUR N

¶. Récurrence simple :
Soit a Ps ´ 1, `8r . Montrons que @n P N , p1 ` aqn ě 1 ` na
Solution :
(i). Pour n “ 0 on a : p1 ` aq0 “ 1 ě 1 ` 0 ˆ a est vraie.
(ii). Supposons que p1 ` aqn ě 1 ` na pour un certain n et montrons que : p1 ` aqn`1 ě p1 ` nqa

On a : p1 ` aqn ě 1 ` na
ñ p1 ` aqn`1 ě p1 ` naqp1 ` aq “ 1 ` a ` na ` na2
ñ p1 ` aqn`1 ě 1 ` pn ` 1qa ` na2 ě 1 ` pn ` 1qa pcar na2 ě 0q

D’où @n P N , p1 ` aqn ě 1 ` na

·. Récurrence double : #
f0 ” 1 et @x P r´1, 1s, f1 pxq “ x
Soit fn : r´1, 1s ÝÑ R une suite de fonction définie par :
@x P r´1, 1s , fn`1 pxq “ 2x fn pxq ´ fn´1 pxq

Montrer que @n P N, @θ P R , fn pcosθ q “ cospnθ q

Solution :
f0 pcosθ q “ 1 “ cosp0 ˆ θ q
#
(i). Pour n “ 0 et n “ 1. On a @θ P R ,
f1 pcosθ q “ cosθ
fn pcosθ qcospnθ q
#
(ii). Supposons que pour un certain n , @θ P R ,
fn`1 pcosθ q “ cosppn ` 1qθ q
et montrons que @θ P R , fn`2 pcosθ q “ cosppn ` 2qθ q
Soit θ P R :
On a cosppn ` 2qθ q ` cospnθ q “ 2cosppn ` 1qθ qcospθ q alors :

2cospθ qcosppn ` 1qθ q ´ cospnθ q “ cosppn ` 2qθ q ñ 2cospθ q fn`1 pcosθ q ´ fn pcosθ q “ cosppn ` 2qθ q
ñ fn`2 pcosθ q “ cosppn ` 2qθ q

D’où d’après la récurrence double on a @n P N, @θ P R, fn pcosθ q “ cospnθ q

¸. Récurrence forte :
Montrer que pour tout entier naturel n ě 2 admet un diviseur premier
Solution :
(i).Pour n “ 2 , 2{2 et 2 est premier donc Pp2q est vraie.
(ii). Supposons que @k P J2, n ´ 1K , Dp P P , p{k où P est l’ensemble des nombres premier.
¨ Si n est premier , c’est fini.
¨ Si n n’est pas premier , alors Dpa, bq P pN ´ t0, 1uq2 , n “ ab.
On a 1 ď a ď n ´ 1 car sinon b “ 1 alors d’après l’hypothèse de récurrence a admet un diviseur premier p.
On a p{a et a{n ñ d{n alors n admet un diviseur premier p ě 2.
D’où @n P N ´ t0, 1u , Dp P P, p{n

1.2.4 Récurrence finie

Définition 1
Soient p, q P N, p ď q.
On note par Jp, qK l’ensemble tk P N{ p ď k ď qu appelé l’intervalle des entiers compris entre p et q

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 CHAPITRE 1. QUELQUES PROPRIÉTÉS DE N ET RAISONNEMENT PAR RÉCURRENCE

Proposition 4 : (Récurrence ascendante )

# p, q P N, p ă q et soit le prédicat : ”n P Jp, qK, Ppnq” alors :
Soient
Pppq est vraie piq
Si
@n P Jp, q ´ 1K, rPpnq ñ Ppn ` 1qq est vraies piiq
Alors la proposition ”@n P Jp, qK, Ppnq” est vraie

Preuve :
Ppnq, n P Jp, qK
#
On applique le corollaire p1q sur le prédicat n ě p, Qpnq où Qpnq “
Ppqq, n ě q
(i).On a ”Qppq “ Pppq” est vraie.
(ii).soit n ě p tel que Qpnq est vraie et montrons que Qpn ` 1q est vraie.
¨ Si p ď n ď q ´ 1, on a pPpnq ñ Ppn ` 1qq est vraie c.à.d , Qpnq ñ Qpn ` 1q est vraie
¨ Si n ě q , alors Qpnq “ Ppqq “ Qpn ` 1q donc Qpn ` 1q est vraie.
D’où ”@n ě p, Qpnq” est vraie. Par suite ”@n P Jp, qK , Ppnq” est vraie

Proposition 5 : (Récurrence descendante )

#”n P Jp, qK, Ppnq” un prédicat pp ă q de Nq.
Soit
Ppqq est vraie piq
Si
@k P Jp ` 1, qK, rPpkq ñ Ppk ´ 1q est vraies piiq
alors ”@n P Jp, qK, Ppnq” est vraie

Preuve :
Il suffit d’appliquer la récurrence ascendante au prédicat ”n P Jp, qK, Qpnq” où Qpnq “ Ppp ` q ´ nq

Exemple
Soit p P N ´ t0, 1u .Montrer que :
ż1 n´1 ż1
´1 ÿ p! p!
@n P J1, pK, p ´t
t e dt “ ` t p´n e´t dt
0 e k“0 pp ´ kq! pp ´ nq! 0

6 azemrijamal@gmail.com