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MP2I – Mathématiques
A. Troesch
DM no 6 : Complexes
1. On a, pour tout n P N :
n´1
ÿ n´1
ÿ n´1
ÿ
In pλf ` µgq “ αn,k pλf ` µgqpζn,k q “ λ αn,k f pζn,k q ` µ αn,k gpζn,k q “ λIn pf q ` µIn pgq,
k“0 k“0 k“0
par linéarité de la somme. Ainsi, si les limites existent (condition d’existence des quantités (intégrales) I) :
soit
Ipλf ` µgq “ λIpf q ` µIpgq .
Remarquez que l’existence de Ipf q et de Ipgq fournit celle de Ipλf ` µgq d’après les propriétés sur les limites.
On s’en servira plus tard.
La linéarité de I obtenue dans cette question n’a rien de surprenant puisqu’il s’agit en fait d’une intégrale.
2. Supposons qu’il existe M tel que |f | ď M sur U. Soit n P N. D’après l’inégalité triangulaire dans C :
n´1
ÿ
|In pf q| ď |αn,k |M.
k“0
n
ÿ 2π
|In pf q| ď M “ 2πM .
k“0
n
En passant à la limite
Ipf q ď 2πM .
1
4. Soit n ě 2. On a, après mise en facteur de l’angle moitié par symétrisation des arguments :
ˆ ˙ n´1 ÿ ζn,k pei πn ´ e´ i nπ q n´1
1 ÿ ´π¯
In “ “ 2 i sin .
z k“0
ζn,k k“0
n
Ainsi,
ˆ ˙
1 ´π ¯
In “ 2 i n sin .
z n
sinpxq π
Puisque Ñ 1 lorsque x Ñ 0, ici avec x “ , on obtient, en passant à la limite :
x n
ˆ ˙
1
I “ 2iπ .
z
Or, p étant fixé, pour tout n assez grand (par exemple n ą p ` 1), on a p ` 1 non congru à 2n, et donc d’après
le cours (ou en utilisant la formule de sommation de suites géométriques, la raison étant une racine n-ième
différente de 1), on obtient :
n´1
ÿ ipp`1qπ
pe n qk “ 0.
k“0
6. La question 1 se généralise facilement à une combinaison linéaire finie, par une récurrence triviale. Ainsi, en
řd
notant P “ k“0 ak X k ,
ˆ ˙ d
P pzq ÿ
ak I z k´1 .
` ˘
I “
z k“0
D’après les questions 4 et 5, ces termes sont tous nuls, sauf lorsque k “ 0, et on obtient
ˆ ˙ ˆ ˙
P pzq 1
I “ a0 I “ 2a0 i π.
z z
Ainsi,
ˆ ˙
1 P pzq
P p0q “ a0 “ I .
2iπ z
Par la même méthode, et quitte à poser des coefficients nuls pour les ak , k ą d, (la somme reste en réalité finie,
donc on peut encore utiliser la propriété de linéarité)
ˆ ˙ `8 ˆ ˙
P pzq ÿ
k´pN `1q 1
I “ a k Ipz q “ a N I “ 2aN i π.
z N `1 k“0
z
Or, par dérivations successives, le terme constant de P pN q est obtenu par dérivation du monôme aN z n (les
autres s’annulent, ou donne des termes de degré non nul). Ainsi, le terme constant de P pN q est N !aN . On a
donc ˆ ˙
N! P pzq
P pN q p0q “ N !aN “ I .
2iπ z N `1
1. Par définition, an z n converge pour tout z P Bp0, Rq. Soit r Ps1, Rr (possible puisque R vérifie R ą 1). On a
ř
donc la convergence de an rn . En notant Sn sa n-ième somme partielle, pSn q est donc une suite convergente,
ř
disons de limite S. Ainsi, pSn ´ Sn´1 q converge vers S ´ S, donc 0. Or, pour tout n P N, Sn ´ Sn´1 “ an rn .
La suite pan rn q est donc convergente, donc bornée localement au voisinage de `8 ; puisque tout voisinage de
`8 contient tout N sauf éventuellement un nombre fini d’entiers, on en déduit que pan rn q est bornée (ce sera
plus tard directement une propriété du cours).
2
2. D’après la question précédente, il existe M ą 0 tel que pour tout n P N, |an |rn ď M soit |an | ď M r´n . On a
alors, par inégalité triangulaire sur la sum de N ` 1 à un certain p, puis passage à la limite quand p tend vers
`8 (avec conservation des inégalités), pour tout z P U :
`8
ÿ `8
ÿ
|RN pzq| ď |ak | ď M r´N ,
k“N `1 k“N `1
ceci étant bien défini par convergence de l’intégrale de droite (série géométrique), qui au passage assure la
convergence absolue donc la convergence de celle du milieu (par TCSTP). En calculant cette somme géométrique
(on peut de souvenir de la formule qu’on a évoquée en cours, ou s’arrêter d’abord à p puis faire tendre p vers
`8), on en déduit :
M r´pN `1q
|RN pzq| ď .
1 ´ r´1
3. On déduit de la question I-2 que
2πM r´pN `1q
|In pRN q| ď
1 ´ r´1
Puisque r ą 1, on en déduit que lorsque N tend vers `8, In pRN q tend vers 0. Soit alors ε ą 0. Il existe N ą 0
2πM r´pN `1q
tel que ă ε (et même tous à partir d’un certain rang). Soit un tel N . Or, pour tout z P Bp0, Rq,
1 ´ r´1
N
ÿ
f pzq “ ak z k ` RN pzq,
k“0
donc ˇ ˇ
ˇÿN ˇ
|In pf q| “ ˇ ak In pz k q ` In pRN pzqqˇ .
ˇ ˇ
ˇ ˇ
k“0
Au cours du calcul de la question I-5, on a justifié que pour n assez grand, In pz k q est nul, plus précisément
lorsque n ą k ` 1. Donc ici, pour n ą N , et tout k ď N , In pz k q “ 0, donc
série dont la convergence équivaut à celle de la série définissant f . En utilisant les questions I-4, I-5 et II-3, il
vient donc ˆ ˙ ˆ ˙
f pzq 1 f pzq
I “ 2 i πaN , soit: aN “ I .
z N `1 2iπ z N `1
3
La fonction g est donc analytique sur C également, ses coefficients étant donnés par ak rk . On applique la
question précédente à la fonction g, ce qui donne, pour tout N P N :
ˆ ˙
N 1 f przq
aN r “ I .
2iπ z N `1
f przq
Or, la fonction z ÞÑ z N `1 est bornée par M sur le cercle unité, donc d’après I-2,
1
|aN |rN ď p2πM q “ M.
2π
On en déduit que
M
|aN | ď .
rN
3. Soit f analytique et bornée sur C. L’inégalité de la question précédente étant vraie pour tout r ą 0, on peut
passer à la limite lorsque r tend vers `8, ce qui nous donne, lorsque N ě 1 :
0 ď |aN | ď 0, donc: aN “ 0,
Ainsi, le seul coefficient pouvant être éventuellement non nul est a0 , donc f est constante (de valeur a0 ).
4. Soit P un polynôme à ceofficients complexes ne s’annulant pas. P est alors analytique sur C. Par la propriété
ÿd
1
admise, la fonction P pzq est définie et analytique sur C. De plus, pour tout z P C, en notant P “ ak X k ,
k“0
avec ad ‰ 0,
|P pzq| ě |ad ||z|d ´ |ad´1 ||z|d´1 ´ ¨ ¨ ¨ ´ |a0 |.
Le comportement en `8 d’un polynôme à coefficients réels étant déterminé par le comportement de son
monôme domnant, on en déduit que ˇ |Pˇ pzq| Ñ `8 lorsque z Ñ 0. Ainsi, il existe R ą 0 tel que pour tout z
ˇ 1 ˇ
tel que |z| ą R, |P pzq| ą 1, donc ˇ P pzq ˇ ă 1. De plus, la fonction P étant continue de la variable z (produit,
combinaison linéaire de fonctions continues), il en est de même de P1 . On admet que ceci implique de 1
P est
bornée sur Bp0, Rq. Par conséquent, la fonction holomorphe P1 est bornée sur C, donc constante.
On en déduit que P est constant.
On a bien prouvé que tout polynôme non constant de CrXs admet une racine, c’est-à-dire le théorème de
d’Alembert-Gauss .
4
1
3. On utilise une sommation de série géométrique à l’envers (i.e. un développement en série de 1´u ) :
˜ ¸
ˆ p ˙ ˆ p´1 ˙ `8
ÿ ´ z0 ¯ℓ
z z
In “ In “ In z p´1 .
z ´ z0 1 ´ zz0 ℓ“0
z
Ceci est justifié par le fait que par hypothèse sur z, la série géométrique considérée est bien convergente. Soit
alors ε ą 0 et N ą p tel que
|z0 |N `1 ε
2π ă ,
1 ´ |z0 | 2
existant du fait de la convergence vers 0 lorsque N Ñ `8. On a alors
ˇ ˆ ˜ ¸ˇ ˇ ˜ ¸ˇ
N ´ `8
zp
˙
ˇ
p´1
ÿ z0 ¯ℓ ˇˇ ˇˇ p´1
ÿ ´ z0 ¯ℓ ˇˇ ε
ˇIn ´ In z ˇ “ ˇIn z ˇď ,
ˇ
ˇ z ´ z0 ℓ“0
z ˇ ˇ ℓ“N `1
z ˇ 2
´ řN ` ˘ ℓ ¯
Par ailleurs, In z p´1 ℓ“0 zz0 Ñ 2 i πz0p quand n Ñ `8 d’après IV-1. Donc il existe n0 tel que pour tout
n ě n0 , ˇ ˜ ¸ ˇ
N ´
ˇ
p´1
ÿ z0 ¯ℓ pˇ
ˇ ε
ˇIn z ´ 2 i πz0 ˇ ă .
ˇ
ˇ ℓ“0
z ˇ 2
Ainsi, d’après l’inégalité triangulaire, pour tout n ě n0 ,
ˇ ˆ p ˙ ˇ ˇˇ ˆ p ˙ ˜
N ´
¸ˇ ˇ ˜
¯ℓ ˇ ˇ N ´ ¯ℓ
¸ ˇ
ˇ z pˇ
ˇ z p´1
ÿ z 0 p´1
ÿ z 0 pˇ
ˇ ε ε
ˇIn ´ 2 i πz ď I ´ I z ` I z ´ 2 i πz ˇ ď ` ď ε.
ˇ ˇ ˇ
0 n n n 0
z ´ z0 z ´ z0 z z ˇ 2 2
ˇ ˇ ˇ ˇ ˇ ˇ
ˇ ˇ
ℓ“0 ℓ“0
On en déduit bien
ˆ ˙
1 P pzq
P pz0 q “ I .
2iπ z ´ z0
5. Soit n P N, et N P N, et z P U. On a, pour tout k ą N :
k ˇ k
ˇ ˇ
ˇak z ˇ ď |ak z | ,
ˇ
ˇ z ´ z0 ˇ 1 ´ |z0 |
et donc ˇ ˇ
ˇ `8 z k ˇˇ 1
`8
1
`8
ˇ ÿ ÿ ÿ
ak ˇď |ak z k | “ |ak |,
z ´ z0 ˇ 1 ´ |z0 | k“N `1 1 ´ |z0 | k“N `1
ˇ
ˇ
k“N `1
calcul justifié par la convergence de cette dernière série (déjà prouvée en II). D’après la partie I, on a donc
ˇ ˜ ¸ˇ
`8 `8
ˇ ÿ zk ˇ 1 ÿ
ˇIn ak ˇď |ak | .
ˇ ˇ
ˇ z ´ z0 ˇ 1 ´ |z0 |
k“N `1 k“N `1
N
ÿ `8
ÿ
Or, puisque SN “ |ak | converge vers S “ |ak | (d’après question 6), en formant la différence,
k“0 k“0
`8
ÿ
lim |ak | “ 0.
N Ñ`8
k“N `1
ˇ ˜ ¸ˇ
`8
ˇ ÿ zk ˇ
On a bien réussi à majorer ˇIn ak ˇ par une expression indépendant de n et tendant vers 0
ˇ ˇ
ˇ
k“N `1
z ´ z 0 ˇ
lorsque N tend vers `8.
5
6. Soit, pour tout N P N,
N
ÿ `8
ÿ
SN pzq “ ak z k et RN pzq “ ak z k .
k“0 k“N `1
Le dernier terme est majoré indépendamment de n par une expression tendant vers 0 lorsque N tend vers `8.
Soit ε ą 0. On peut trouver N tel que pour tout n P N,
ˆ ˙
RN pzq ε
|In |ď .
z ´ z0 3
ε
Comme on peut choisir N aussi grand qu’on veut, on peut aussi imposer que |f pz0 q ´ SN pz0 q| ď (puisque
6π
tend vers 0 quand N tend vers `8).
Par ailleurs, N étant ainsi fixé, d’après la question IV-4,
ˆ ˙
SN pzq
In Ñ 2 i πSN pz0 q,
z ´ z0
Question subsidiaire : C’est fait de façon élémentaire dans certains ouvrages, par exemple Calcul infinitésimal de
Jean Dieudonné.