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MP2I – Mathématiques
A. Troesch
DM no 5 : Réels
tel que
p|a| ` |b|qe
|dn | ď .
pn ` 1q!
(c) Montrer que n!dn Ñ 0, et en déduire que pour tout n assez grand,
n n
ÿ 1 ÿ p´1qk
c“a `b
k“0
k! k“0
k!
1
(d) En déduire que pour tout n assez grand,
1 p´1qn`1
a¨ “b¨ .
n! n!
(e) Conclure.
Le but est de démontrer que c est un nombre transcendant, c’est-à-dire qu’il n’est racine d’aucun polynôme à coefficients
entiers ou rationnels. On établit en fait cette propriété pour une famille plus large de réels, appelés nombres de Liouville.
Nous démontrons d’abord dans la question 1 que c est bien défini, puis dans la question 2 que c est irrationnel.
1. Convergence de la série définissant c
`8
ÿ
En étudiant la convergence de la série, montrer l’existence de la constante de Liouville c “ 10´k! .
k“0
2. Irrationnalité de c
(a) Montrer que pour tout n P N,
`8
ÿ 1
10´k! ď .
k“n`1
9 ¨ 10pn`1q!´1
p
(b) Supposons qu’il existe deux entiers p et q tels que c “ q. En remarquant que 10n! Sn est entier, et en
encadrant p10n! , trouver une contradiction. Conclure.
3. Inégalité des accroissements finis
Soit pa, bq P R2 tel que a ă b. À l’aide d’une intégration, montrer que si f est une fonction dérivable sur un
intervalle ra, bs, de dérivée continue sur ra, bs et telle que |f 1 | est majorée par M , alors |f pbq ´ f paq| ď M |b ´ a|.
Justifiez que cette expression est encore valable si b ď a, l’inervalle considéré étant alors rb, as.
4. Théorème de Liouville (approximation diophantienne)
Le but de cette question est de démontrer le théorème de Liouville, s’énonçant ainsi :
Soit α un nombre algébrique, c’est-à-dire tel qu’il existe un polynôme P non nul à coefficients entiers vérifiant
P pαq “ 0. On suppose de plus que α n’est pas rationnel.
On admettra dans cette question qu’une fonction continue sur un intervalle fermé borné est bornée.
(a) Montrer qu’il existe un polynôme P non nul à coefficients entiers tel que P pαq “ 0, de degré minimal dans
l’ensemble de tous les polynômes non nuls vérifiant cette propriété. On se donne désormais un tel polynôme
P et on note d son degré.
(b) Justifier que d ě 2.
(c) Montrer que P ne peut pas avoir de racine rationnelle.
ˇ ˆ ˙ˇ
˚ ˇ d
ˇ p ˇˇ
(d) En déduire que pour tout pp, qq P Z ˆ N , ˇq P ě 1.
q ˇ
(e) À l’aide de l’inégalité des accroissements finis,
ˇ en déduire
ˇ l’existence d’un réel M ą 0 tel que pour tout
p p
nombre rationnel (pp, qq P Z ˆ N˚ ) tel que ˇˇα ´ ˇˇ ď 1, on ait :
ˇ ˇ
q q
ˇ ˇ
ˇα ´ p ˇ ě 1 .
ˇ ˇ
ˇ q ˇ M qd
2
ˆ ˙
1
(f) En posant A “ min 1, , montrer le théorème de Liouville.
M
5. Transcendance de c
On appelle nombre de Liouville un réel irrationnel x tel que :
ˇ ˇ
˚
ˇ pn ˇˇ 1
@n P N , Dppn , qn q P Z ˆ pNzt0, 1uq , ˇx ´
ˇ ď .
qn ˇ pqn qn
(a) À l’aide du théorème de Liouville, montrer qu’un nombre de Liouville n’est pas algébrique (on dit qu’il est
transcendant).
(b) En déduire que c est transcendant.
Soit une suite de réels positifs pun qnPN˚ . Étant donné un intervalle I de R, on note Un pIq le nombre de termes parmi
u1 , . . . , un appartenant à I, c’est-à-dire le cardinal de ti P v1, nw | ui P Iu
Si I “ ra, br est un intervalle vérifiant I Ă r0, 1r, on note Un pI mod 1q le nombre de termes ui , i P v1, nw, tels que la
réduction modulo 1 de ui (c’est-à-dire sa partie décimale) soit dans I. Ainsi, la suite ayant été choisie positive :
˜ ¸
ď
U pI mod 1q “ U pI ` kq ,
kPN
1. Montrer que si pun qnPN est une suite équirépartie modulo 1, alors l’ensemble formé des parties décimales des
un , n P N˚ , est dense dans r0, 1s (on dira que pun q est dense modulo 1)
2. On considère un “ lnpnq, pour tout n ě 1.
(a) Montrer que un`1 ´ un tend vers 0 lorsque n tend vers `8.
(b) En déduire que pun q est dense modulo 1.
1 1
(c) Soit I “ r0, 21 r. Montrer que pour tout n ě ek` 2 , Un pI ` kq “ rek` 2 s ´ rek s.
?
(d) Justifier que Un pI ` kq ě p e ´ 1qek ´ 1.
?
e´1 k`1
Un pI mod 1q
k` 21 e´1 pe ´ 1q ´ pk ` 1q
(e) En déduire que si n “ re s, ě 1 .
n k`
e 2 `1
(f) En comparant la limite du minorant obtenu à la question précédente à 12 , en déduire que pun q n’est pas
équirépartie modulo 1.
3. Soit α Ps0, 1r, et un “ nα , pour n ě 1. Soit I “ ra, brĂ r0, 1r, et k P N.
1 1 “
(a) Montrer que pour tout n P pa ` kq α , pa ` k ` 1q α X N˚ ,
“
k
ř 1 1
pb ` ℓq α ´ pa ` ℓq α ` 1
Un pI mod 1q ℓ“0
ď 1 .
n pa ` kq α
(b) On rappelle qu’une fonction f est convexe sur un intervalle si pour tout x ă y de cet intervalle et λ Ps0, 1r,
1
f pλx ` p1 ´ λqyq ď λf pxq ` p1 ´ λqf pyq. En admettant la convexité de la fonction x ÞÑ x α (du fait que
1
α ą 1), montrer que pour tout ℓ P N,
1 1 1 1
pb ` ℓq α ´ pa ` ℓq α ď pb ´ aqppa ` ℓ ` 1q α ´ pa ` ℓq α q.
1 1 “
(c) En déduire que pour tout n P pa ` kq α , pa ` k ` 1q α X N˚ ,
“
1
Un pI mod 1q pa ` k ` 1q α k`1
ď pb ´ aq 1 ` 1 .
n pa ` kq α pa ` kq α
3
Un pI mod 1q
(d) Montrer que lim “ b ´ a et conclure.
nÑ`8 n
Indication : on pourra raisonner par l’absurde, et utiliser le résultat de la question précédente pour les 3
intervalles r0, ar, ra, br et rb, 1r pour trouver une contradiction.