Vous êtes sur la page 1sur 4

Année Scolaire 2021 – 2022

MATHÉMATIQUES MPSI2
DS N°5
Vendredi 21/01/2022 (4h)

Les candidats sont invités à composer avec une encre suffisamment visible (en bleu foncé ou en noir
par exemple), le bleu pâle est à proscrire. Les candidats sont également invités à porter une
attention particulière à la qualité de leurs raisonnements ainsi qu’à la rédaction (les copies illisibles
ou mal présentées seront pénalisées). La référence des questions doit obligatoirement être
mentionnée et les résultats doivent être encadrés ou soulignés à la règle.

La calculatrice, les formulaires et les téléphones sont interdits.

Problème 1 : Arithmétique
Les parties I et II sont indépendantes.

Partie I : Résolution géométrique d’une équation diophantienne


Dans le plan muni d’un repère orthonormé, on considère le point A(1, 0). Pour 𝑡 ∈ ℝ, on note 𝒟𝑡 la droite
d’équation 𝑦 = 𝑡(𝑥 − 1) qui passe par A. On note 𝒞 le cercle de centre l’origine et de rayon 1, on rappelle
que celui-ci a pour équation cartésienne 𝑥2 + 𝑦2 = 1.
Q1) Montrer que la droite 𝒟𝑡 rencontre le cercle 𝒞 en un point M(𝑥(𝑡), 𝑦(𝑡)) différent de A, on précisera
𝑥(𝑡) et 𝑦(𝑡). Faire une figure.
Q2) Montrer que 𝑡 est rationnel si et seulement si 𝑥(𝑡) et 𝑦(𝑡) sont rationnels.
Q3) Déduire de ce qui précède, que les points de 𝒞 dont les deux coordonnées sont rationnelles, sont
⎧ 𝑝 2 − 𝑞2
⎪𝑥 =

𝑝 2 + 𝑞2
les points M(𝑥, 𝑦) tels que : ⎨ avec 𝑝, 𝑞 ∈ ℤ, premiers entre eux.
⎪ 2𝑝𝑞
⎪𝑦 =
⎩ 𝑝 2 + 𝑞2
Dans la suite de cette partie, on cherche à résoudre l’équation :
𝑎 2 + 𝑏 2 = 𝑐2 (E)
d’inconnues 𝑎, 𝑏, 𝑐 ∈ ℤ avec 𝑎, 𝑏, 𝑐 non nuls.
Q4) Donner une solution simple de cette équation (avec 𝑎, 𝑏, 𝑐 non nuls). Dans la suite (𝑎, 𝑏, 𝑐) désigne
une solution de l’équation avec 𝑎, 𝑏, 𝑐 non nuls.
Q5) Soit 𝑑 = pgcd(𝑎, 𝑏), montrer que 𝑑 = pgcd(𝑎, 𝑐) = pgcd(𝑏, 𝑐).
Dans la suite, on pose 𝑎 = 𝑑𝑎 ′ , 𝑏 = 𝑑𝑏 ′ et 𝑐 = 𝑑𝑐′ avec 𝑎 ′ , 𝑏 ′ , 𝑐′ premiers entre eux deux à deux.
Q6) Justifier l’existence de deux entiers 𝑝 et 𝑞 premiers entre eux tels que :

𝑎 ′ 𝑝 2 − 𝑞2 𝑏 ′ 2𝑝𝑞
= 2 et ′ = 2
𝑐 ′ 𝑝 +𝑞 2 𝑐 𝑝 + 𝑞2

1
2 2 ′
⎪𝑝 − 𝑞 = 𝑘𝑎

Q7) En déduire qu’il existe un entier 𝑘 tel que : ⎨ 2𝑝𝑞 = 𝑘𝑏 ′ .
⎪ 2
⎩𝑝 + 𝑞2 = 𝑘𝑐′
Q8) a) Montrer que |𝑘| = pgcd(𝑝2 + 𝑞2 , 2𝑝𝑞) = pgcd(𝑝2 + 𝑞2 , 2).
b) On suppose 𝑝 et 𝑞 sont de parité différente.
i) montrer que |𝑘| = 1.
ii) Donner alors l’expression de 𝑎, 𝑏 et 𝑐.
c) On suppose 𝑝 et 𝑞 impairs.
i) Montrer que |𝑘| = 2.
𝑝+𝑞 𝑝−𝑞
ii) Soient 𝑢 = 2
et 𝑣= 2
, montrer que 𝑢 et 𝑣 sont premiers entre eux.
iii) Exprimer 𝑎 , 𝑏 et 𝑐′ en fonction de 𝑢 et 𝑣. En déduire 𝑎, 𝑏 et 𝑐.
′ ′

d) Conclure en donnant toutes les solutions de (E).

Partie II : Autour du théorème de Dirichlet


Le théorème de Dirichlet en arithmétique dit que si 𝑎 et 𝑏 sont deux naturels premiers entre eux, alors il
existe une infinité de nombres premiers de la forme 𝑎 × 𝑛 + 𝑏 (avec 𝑛 ∈ ℕ). Dans cette partie, nous
montrons ce théorème pour quelques valeurs particulières de 𝑎 et de 𝑏.
𝑝−1
Q9) Soit 𝑝 un nombre premier impair, et 𝑟 = 2
(on a remarquera que 𝑟 ∈ ℕ).
a) Montrer que :
i) 𝑝 est congru à soit 1, soit 3 modulo 4.
ii) 𝑝 est congru à soit 1, soit 3, soit 5, soit 7 modulo 8.
b) On suppose qu’il existe un entier 𝑎 tel que −1 ≡ 𝑎 2 (mod 𝑝).
i) Montrer que 𝑝 ne divise pas 𝑎.
ii) En déduire que 𝑎 𝑝−1 ≡ 1 (mod 𝑝).
iii) Montrer que (−1)𝑟 ≡ 1 (mod 𝑝).
iv) En déduire que 𝑝 ≡ 1 (mod 4).
On vient de montrer que si −1 est un carré modulo 𝑝, alors 𝑝 ≡ 1 (mod 4).
Q10) Nombres premiers de la forme 4𝑛 + 3.
On suppose qu’il n’y a qu’un nombre fini de nombres premiers de la forme 4𝑛 + 3 avec 𝑛 ∈ ℕ, on
les note dans l’ordre croissant : 𝑞1 , … , 𝑞𝑟 (𝑞1 = 3, 𝑞2 = 7, ...). On pose N = 4 × 𝑞1 × ⋯ × 𝑞𝑟 − 1, et on
considère 𝑝 un nombre premier qui divise N.
a) Vérifier que N ⩾ 2.
b) Montrer que 𝑝 est forcément impair.
c) Montrer que 𝑝 ∉ {𝑞1 , … , 𝑞𝑟 }, en déduire que 𝑝 ≡ 1 (mod 4).
d) À l’aide de la décomposition en facteurs premiers, montrer que N ≡ 1 (mod 4) et que ceci
est absurde. Conclure.
Q11) Nombres premiers de la forme 8𝑛 + 5.
On suppose qu’il n’y a qu’un nombre fini de nombres premiers de la forme 8𝑛+5, on les note dans
l’ordre croissant : 𝑞1 , … , 𝑞𝑟 (𝑞1 = 5, 𝑞2 = 13, ...). On pose N = 4 × 𝑞12 × ⋯ × 𝑞𝑟2 + 1, et on considère 𝑝
un nombre premier qui divise N (𝑝 est forcément impair).
a) Soit 𝑎 = 2 × 𝑞1 × ⋯ × 𝑞𝑟 .
i) Montrer que −1 ≡ 𝑎 2 (mod 𝑝).
ii) En déduire que 𝑝 ≡ 1 (mod 4).

2
b) En déduire que 𝑝 ≡ 1 (mod 8) OU 𝑝 ≡ 5 (mod 8).
c) Montrer que N ≡ 5 (mod 8). En déduire que N a au moins un diviseur premier congru à 5
modulo 8.
Indication : raisonner par l’absurde.
d) Montrer que ceci est contradictoire. Conclure.
e) L’existence d’une infinité de nombres premiers de la forme 8𝑛 + 5 entraîne l’existence d’une
infinité de nombre premiers de la forme 4𝑛 + 1 : pourquoi ?

Problème 2 : Analyse
Les deux parties de ce problème sont indépendantes.

Partie I : L’algorithme de Newton-Raphson


L’objet de cette partie est de donner une méthode pour calculer avec une grande précision une valeur
approchée d’un zéro d’une fonction (c’est à dire d’une solution de 𝑓(𝑥) = 0).
On considère une fonction 𝑓 ∶ [𝑎; 𝑏] → ℝ de classe 𝒞2 sur [𝑎; 𝑏] vérifiant de plus les hypothèses suivantes :

⎪ 𝑓(𝑎) < 0 et 𝑓(𝑏) > 0

⎨𝑓 ne s’annule pas sur [𝑎; 𝑏] .

⎩ 𝑓 ′′ ⩾ 0 sur [𝑎; 𝑏]
Q1) a) Justifier l’existence de deux réels 𝑚1 > 0 et M2 ⩾ 0, tels que :

𝑚1 = min |𝑓 ′ (𝑡)| et M2 = max |𝑓 ′′ (𝑡)|


𝑡∈[𝑎;𝑏] 𝑡∈[𝑎;𝑏]

b) Montrer qu’il existe un unique réel α ∈ [𝑎; 𝑏] tel que 𝑓(α) = 0. Faire une figure illustrant
graphiquement les hypothèses sur 𝑓.
𝑓(𝑥)
Q2) On définit la fonction H sur [𝑎; 𝑏] en posant H(𝑥) = 𝑥 − 𝑓′ (𝑥) .
a) Montrer que ∀ 𝑥 ∈ [α; 𝑏], H(𝑥) ∈ [α; 𝑏].
On définit la suite (𝑢𝑛 ) en fixant 𝑢0 ∈ [α; 𝑏], et en posant pour 𝑛 ∈ ℕ, 𝑢𝑛+1 = H(𝑢𝑛 ).
b) i) Montrer que ∀ 𝑛 ∈ ℕ, 𝑢𝑛 ∈ [α; 𝑏].
ii) En déduire que la suite (𝑢𝑛 ) est décroissante, et montrer qu’elle converge vers α.
Q3) Soit 𝑛 ∈ ℕ fixé, on considère la fonction ψ𝑛 suivante où λ est une constante réelle :

ψ𝑛 (𝑥) = 𝑓(𝑥) − (𝑥 − α)𝑓 ′ (𝑥) − λ(𝑥 − α)2

a) Déterminer une constante λ de telle que sorte que ψ𝑛 (𝑢𝑛 ) = 0 (λ ne doit pas dépendre de
𝑥).
b) En déduire qu’il existe 𝑐𝑛 ∈ [α ; 𝑢𝑛 ] tel que :

(𝑢𝑛 − α)2 ′′
𝑓(𝑢𝑛 ) − (𝑢𝑛 − α)𝑓 ′ (𝑢𝑛 ) = − 𝑓 (𝑐𝑛 )
2
Indication : distinguer les cas 𝑢𝑛 = α et 𝑢𝑛 ≠ α.
(𝑢𝑛 − α)2 𝑓 ′′ (𝑐𝑛 )
c) Vérifier que H(𝑢𝑛 ) − α = .
2𝑓 ′ (𝑢𝑛 )
M
d) En déduire que |𝑢𝑛+1 − α| ⩽ |𝑢𝑛 − α|2 × 2𝑚2 .
1
𝑛 M
1
Q4) a) Montrer que pour tout 𝑛, |𝑢𝑛 − α| ⩽ [𝑞|𝑢0 − α|]2 avec 𝑞 = 2𝑚2 .
𝑞 1

b) Quel résultat retrouve-t-on lorsque 𝑞|𝑢0 − α| < 1 ?

3
Q5) Dans cette question, on considère la fonction 𝑓 ∶ 𝑥 ↦ 𝑒 𝑥 + 𝑥 avec 𝑥 ∈ [−1 ; 0].
a) Montrer que 𝑓 vérifie les hypothèses décrites en début de partie.
3
b) i) Calculer M2 et 𝑚1 . Vérifier que 𝑞|𝑢0 − α| ⩽ 𝑞 ⩽ 8
(on pourra admettre que 𝑒 < 3). En
2𝑛 −1
déduire que ∀𝑛 ∈ ℕ, |𝑢𝑛 − α| ⩽ ( 38 ) .
ii) Soit ε > 0, à partir de quelle valeur de 𝑛 est-on sûr que |𝑢𝑛 − α| ⩽ ε ?
c) Écrire la fonction Newton(epsilon: float)->(int,float) en Python qui calcule 𝑛 pour
avoir |𝑢𝑛 − α| ⩽ ε, puis renvoie la valeur de 𝑛 et de 𝑢𝑛 en partant de 𝑢0 = 0, pour la fonction
𝑓 ∶ 𝑥 ↦ 𝑒 𝑥 +𝑥. On supposera que les fonctions floor et exp du module math ont été chargées.

Partie II : Une inégalité de convexité


Soit 𝑓 une fonction continue sur [0 ; 1] et à valeurs réelles. On note F une primitive de 𝑓 sur [0 ; 1].
𝑛−1
Pour 𝑛 ∈ ℕ∗ , on note S𝑛 (𝑓) = 𝑛1 ∑ 𝑓( 𝑛𝑘 ).
𝑘=0

Q6) Soit 𝑛 ∈ ℕ .
1 𝑛−1 𝑘+1 𝑘 1 𝑘
a) Montrer que ∫ 𝑓(𝑡) d𝑡 − S𝑛 (𝑓) = ∑ (F( ) − F( ) − 𝑓( )).
0 𝑘=0 𝑛 𝑛 𝑛 𝑛
b) Pour 𝑘 ∈ J0 ; 𝑛 − 1K montrer qu’il existe un réel 𝑐𝑛,𝑘 ∈ ] 𝑛𝑘 ; 𝑘+1
𝑛
[ tel que F( 𝑘+1
𝑛
) − F( 𝑛𝑘 ) = 𝑛1 𝑓(𝑐𝑛,𝑘 ).
| 1 | 𝑛−1
c) En déduire que |∫ 𝑓(𝑡) d𝑡 − S𝑛 (𝑓)| ⩽ 𝑛1 ∑ ||𝑓(𝑐𝑛,𝑘 ) − 𝑓( 𝑛𝑘 )||.
| 0 | 𝑘=0
d) Soit ε > 0.
i) Justifier l’existence d’un réel α > 0 tel que :

∀(𝑥, 𝑦) ∈ [0 ; 1]2 , |𝑥 − 𝑦| < α ⟹ |𝑓(𝑥) − 𝑓(𝑦)| < ε

ii) Soit N = 1 + ⌊ α1 ⌋, montrer que si 𝑛 ⩾ N alors ∀𝑘 ∈ J0 ; 𝑛 − 1K, ||𝑓(𝑐𝑛,𝑘 ) − 𝑓( 𝑛𝑘 )|| < ε.


| 1 |
iii) En déduire que 𝑛 ⩾ N ⟹ |∫ 𝑓(𝑡) d𝑡 − S𝑛 (𝑓)| < ε.
| 0 |
iv) Que dire alors de lim S𝑛 (𝑓) ?
𝑛→+∞
Q7) a) Rappeler l’inégalité de Jensen pour une fonction convexe sur un intervalle I.
𝑛−1
b) Soit 𝑛 ∈ ℕ∗ , montrer que exp(S𝑛 (𝑓)) ⩽ 𝑛1 ∑ exp(𝑓( 𝑛𝑘 )).
𝑘=0
1 1
c) En déduire que exp (∫ 𝑓(𝑡) d𝑡) ⩽ ∫ 𝑒 𝑓(𝑡) d𝑡.
0 0
d) Si 𝑓 est continue et strictement positive sur [0 ; 1], montrer que :
1 1
∫ ln(𝑓(𝑡)) d𝑡 ⩽ ln (∫ 𝑓(𝑡) d𝑡)
0 0

– FIN –

Vous aimerez peut-être aussi