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Chapitre I
Notion de Torseurs
Introduction
Dans le but de simplifier la présentation des grandeurs telles que les vecteurs ou
champs de vecteurs, les moments, ainsi que les principes de la Mécanique, nous avons choisi
dans ce cours un formalisme lié à la notion de torseurs. La théorie des torseur permet de
modéliser de manière remarquable aussi bien les actions mécaniques appliquées à un système
que l’état des vitesses d’un solide. Le concept de vecteur permet de travailler simultanément
sur trois réels. Le concept de torseur permet de travailler simultanément sur deux vecteurs, sa
résultante et son moment en un point. Trois types de torseurs existent : glisseur, torseur-
couple, torseur quelconque. Le type de torseur est caractérisé par son invariant scalaire.
a) Application symétrique
Une application A de E dans E (non nécessairement linéaire) est dite symétrique, si et
seulement si pour quels que soient les deux vecteurs u et v E on a :
uA(v ) = vA(u )
b) Application antisymétrique
Une application A de E dans E ( non nécessairement linéaire) est dite antisymétrique, si et
seulement si pour quels que soient les deux vecteurs u et v E on a :
uA(v ) = −vA(u )
c) Propriété
Si A de E dans E est une application symétrique ou antisymétrique alors A est linéaire
- Cas de A symétrique
En effet soient et deux scalaires quelconques de R et trois vecteurs quelconques:
u , v et w E . Si A : E → E est une application symétrique alors :
(u + v ).A(w )= w. A(u + v )
Or le produit scalaire est distributif par rapport à l’addition d’où :
u.A(w)+ v.A(w) − w. A (u + v ) = 0
Qu’on peut écrire, puisque A est symétrique, sous la forme suivante :
w.(A(u )+ A(v )) − w. A (u + v ) = 0 ,
cette égalité est vraie quel que soit le vecteur w d’où :
A (u + v ) = A(u )+ A(v ) ,
d’où la propriété A est linéaire.
I-3 Matrice associée à une application (opérateur) linéaire dans une base orthonormée et
directe
Soit b = (e1 , e2 , e3 ) une base orthonormée et directe de l’espace euclidien R3 (on se limite ici à
l’espace physique euclidien et de dim. 3 et soit L une application linéaire de:
L : R3 → R3
v R 3 → w = L(v ) R 3
v et w R 3 , nous étudions dans la suite les transformations L(v ) dans R3, on peut donc
écrire : v = xe1 + ye2 + ze3 et w = x' e1 + y' e2 + z ' e3
w = L(v ) = L(xe1 + ye2 + ze3 ) or L est supposé linéaire donc :
w = L(v ) = xL(e1 ) + yL(e2 ) + zL(e3 )
Les transformations des éléments de la base b par L sont données par : L(e j ) = aij ei
3
i =1
3
3
3
Soit encore : w = x' e1 + y' e2 + z ' e3 = x ai1ei + y ai 2 ei + z ai 3 ei
i =1 i =1 i =1
D’où après identification :
x' = xa11 + ya12 + za13
y ' = xa21 + ya 22 + za 23
z ' = xa31 + ya32 + za 33
Ou sous forme matricielle
D’où :
a11 = −a11 a11 = 0
-Si i = j alors a22 = −a22 a22 = 0
a = −a a = 0
33 33 33
-Si i j alors e1.L(e2 ) = a12 = −e2 .L(e1 ) = −a21 de même on a : a13 = −a31 et a23 = −a32
0 − a21 − a31
M = a21 0 − a32
a 0
31 a32
On remarque alors que v E , R R 3 : L(v ) = R v
Où R = pe1 + qe2 + re3 est appelé le vecteur caractéristique de l’application antisymétrique L.
b)- Propriété
Toute application symétrique L de R 3 → R 3 , possède une matrice M symétrique dans une
base orthonormée de R3. On procède de la même façon qu’en a).
( )
I-5 étude de l’application R de R 3 → R 3
( )
Considérons une application défini par R . Soit :
- (e1 , e2 , e3 ) une base orthonormée et directe
- R un vecteur de R 3
( )
- R une application définie par :
R3 → R3
v R 3 → w = L(v ) = R v
On a d’après la propriété du produit mixte :
( )
(
)
u , v R 3 u R v = −v R u
( )
Par conséquent R est antisymétrique (donc linéaire)
Si R est le vecteur de composantes ( p, q, r ) , on peut montrer que, l’image de v par L peut
s’écrire sous la forme : v R 3 → w = L(v ) = R v
R est appelé le vecteur de l’application antisymétrique et on dit que: pour toute application
antisymétrique L , il existe un vecteur R appelé « vecteur de L » tel que :
v R3 ; L(v ) = R v
I-6 champ vectoriel
On appelle champ vectoriel sur un domaine S de l’espace, toute fonction H définie par :
S → R3
P S ⎯⎯→ H
H (P )
H (P ) : Champ de vecteur
Exemples de champs :
b) champ équiprojectif
Le champ vectoriel H (P ) est dit équiprojectif dans R 3 (le champ vectoriel H (P ) est défini
sur tout R 3 ) si :
(
P et Q R 3 on a : PQ. H (Q) − H (P) = 0 )
Interprétation géométrique :
Soit (e1 , e2 , e3 ) une base orthonormée et directe de l’espace euclidien R3 et soit H (P ) un
champ vectoriel de R 3 H (Q )
e3
O
e2
P
u H (P )
e1
()
Soit u le vecteur unitaire de la direction ( ) de vecteur PQ . Si H (P ) est équiprojectif alors :
(
PQ. H (Q) − H (P) = 0 )
(
PQ u. H (Q) − H (P ) = 0 ) (
)
PQ u.H (Q) − u.H (P ) = 0
En supposant PQ 0 on trouve u.H (Q ) = u.H (P ) ce qui est équivalent à écrire :
( ) ( )
Pr oj H (P ) = Pr oj H (Q )
Montrons : H antisymétrique alors H est équiprojectif
H antisymétrique alors H (P) = H (Q) + R QP
En multipliant scalairement par le vecteur PQ , il s’ensuit :
( )
PQ..H (P) = PQ..H (Q) PQ. H (P) − H (Q) = 0 donc H est équiprojectif.
Réciproquement Montrons que : H est équiprojectif alors H antisymétrique
( )
H est équiprojectif alors PQ. H (Q) − H (P) = 0 pour P, Q R 3
(
Soit A un point arbitraire de R 3 à l’égalité PQ. H (P) − H (Q) = 0 retranchons la quantité
)
PQ.H ( A)
(
)
On a : PQ. H (P) − H (Q) − PQ.H ( A) = 0 − PQ.H ( A)
(
)
PQ. H (P ) − H ( A) = PQ. H (Q ) − H ( A) ( )
(
)(
) (
PA + AQ . H (P ) − H ( A) = PA + AQ . H (Q ) − H ( A) )( )
(
)
(
)
(
PA. H (P ) − H ( A) + AQ. H (P ) − H ( A) = PA. H (Q ) − H ( A) + AQ. H (Q ) − H ( A) ) ( )
AQ. H (Q ) − H ( A) = 0 ( )
( )
Etant donnée que H est équiprojectif donc :
PA. H (P ) − H ( A) = 0
(
D’où PA. H (Q) − H ( A) = AQ. H (P) − H ( A) (a)) ( )
( )
Considérons l’application R suivante:
MN R3 → R MN = H (N ) − H (M ) alors (a) devient :
(
PA. R AQ = AQ. R AP ) (
)
− AP. R AQ = AQ. R AP ( ) ( )
(R ) est antisymétrique, d’où le champ H est antisymétrique.
R1 = R2
1 P = 2 P si et seulement si
H 1 (P ) = H 2 (P )
*addition de torseurs
R R1 R2
, 1 , 2
P
H ( P )
P 1
H ( P ) H (P )
P 2
R = R1 + R2
= 1 + 2 si
H ( P ) = H 1 ( P ) + H 2 (P )
* Torseur nul
= 0 si R = 0 et H (P ) = 0 P
* Produit de deux torseurs (ou comoment)
R1 R2
Soient les deux torseurs 1 et 2
H (P )
P 1
H (P )
P 2
R
on appelle invariant scalaire I d’un torseur le produit scalaire du vecteur R et de
P
H (P )
son moment H (P ) soit : I = R • H (P )
l’invariant scalaire est indépendant du point P :
R
en effet : soit un torseur par définition I = R • H (P ) , or par définition d’un
P
H (P )
torseur le champ H (P ) est antisymétrique: H (P) = H (Q) + R QP avec Q un point arbitraire
d’où :
(
)
I = R • H (P) = R • H (Q) + R QP = R • H (Q)
Par conséquent I ne dépend pas du point P, on peut l’écrire : I = R • H
Or : (a.x0 ) = 0
(a.a )x0 = a b
a
Donc : a b
x0 = 2
a
x0
Solution générale x
→
La recherche de la solution générale x de la relation revient en fait à résoudre l’équation :
x a = b = x0 a
Qu’on peut écrire : (x − x0 ) a = 0 ce qui veut dire que (x − x0 ) et a sont colinéaires, et on
peut dire donc : R / (x − x0 ) = a ou encore : x = x0 + a
b
a b
Soit finalement : x = 2 + a
a
a
x
x0
a
On peut dire qu’on est ramené à résoudre un problème de division vectorielle dans laquelle
( )
l’inconnu x est le vecteur OP , a est la résultante R et b est le vecteur H (O ) − R , à
(
)
(
condition que R ⊥ H (O ) − R R. H (O ) − R = 0 )
2 R.H (O )
R.H (O ) − R = 0 = 2
R Par conséquent
:
( )
R H (O ) − R R H (O )
OP = 2 + R = 2 + R
R R
R H (O )
Soit Po le point tel que, OP 0 = 2
R
D’où :
→ → →
OP = OPo + λ R
L’axe central du torseur [ τ ] est donc la droite passant par le point Po , et parallèle au
→
vecteur R .
→
En chacun de ses points, le moment du torseur est colinéaire à son vecteur R .
R.H (O )
H P ( ) = H (P ) = R = 2 R
R
Propriétés de l’axe central :
Le moment est constant le long de l’axe central, ce qui se traduit par :
R.H (O ) I
P ( ), H P ( ) = H (P ) = 2 R = 2 R = R
R R
En effet ; on sait qu’en tout point de l’espace on peut écrire:
H (P) = H N (P) + HT (P). Avec H N (P) ⊥ R et H T (P) // R
En un point P quelconque : H (P ) = H N (P ) + H T (P )
2 2 2
I
Si P( ), on a : H (P ) = HT (P ) = 2 R car H N (P ) = 0, P( )
R
Ainsi, on déduit que le moment est minimal sur l’axe central () .
H (P ) = H T (P )
2 2
I = R
R
H T ( A)
H ( A)
( )
H N ( A)
A
ii)- Si l’invariant scalaire I = R.H (O ) 0 n’est ni glisseur ni couple. C’est un torseur
( )
quelconque, il peut être décomposé au point O, en un glisseur de résultante R et d’axe O; R
et en un torseur- couple de vecteur moment H (P ) .
R 0 R
=C +g
O
H (O ) O
H (O ) O
0
H ( A)
R
I
b- expression de l’invariant vectoriel I :
R
Soit un torseur de vecteur R et de moment H ( A) en A , donc
A
H ( A)
H ( A) = H (B) + R BA (b)
R
soit u le vecteur unitaire du support de R donné par : u = . Multiplions scalairement (b)
R
R
par u , il vient : u.H ( A) = .H ( A) =
R
R
R
(
) R
R
R
(
. H (B ) + R BA = .H (B ) + . R BA = I
R
)
R R R
d’où I = I u = .H (B ) = 2 .H (B ) R
R R R
R
I = 2 .H ( A) R car ne dépend pas du point où il est calculé
R
I
On peut aussi écrire : I = 2 R = R , avec I est l’invariant scalaire
R
c- décomposition centrale
La décomposition d’un torseur , qui n’est ni glisseur ni couple, en la somme d’un
glisseur g et d’un couple C est dite centrale si, il existe un point N où le vecteur R du torseur
et son moment en ce point H ( N ) sont colinéaires.
R
Soit un torseur qui n’est ni couple ni glisseur.
A
H ( A )
2020/21 Faculté des Sciences et Techniques d’Al Hoceima 12
Mécanique des Solides Filières MIP-S3
Tout torseur peut être décomposé en la somme d’un glisseur g et d’un couple C , donc
= g + C
R R 0
A
H ( A) 0
A
H ( A) = H
A
Il s’agit de trouver un point N au moins, où le torseur est défini, tel que le vecteur R et le
moment H ( N ) sont colinéaires R // H ( N ) .
R
est un torseur alors : H (N ) = H ( A) + R AN
A
H ( A)
Supposons que le point N existe où le vecteur R est colinéaire au moment H ( N ) , dans ce
cas :
H (N ) = I et H ( A) = H //: ( A) + H ⊥ ( A)
H // ( A) // R et H ⊥ ( A) ⊥ R donc I = H // ( A)
On trouve H ( A) = I + H ⊥ ( A)
H (N ) = H ( A) + R AN devient: I = I + H ⊥ ( A) + R AN H ⊥ ( A) = AN R
AN R = H ⊥ ( A)
R H ⊥ ( A)
Division vectorielle implique: AN = 2 + R , avec un paramètre arbitraire.
R
Cette équation traduit l’équation vectorielle d’une droite ( ) .
R
I
H ( A)
N
()
H ⊥ ( A)
Si R 0 , il existe alors un ensemble de points situés sur une droite ( ) où le moment
H ( N ) du torseur est parallèle à son vecteur R . ( ) est l’axe central du torseur .
Les trois éléments ( R, I , ( ) ) sont parallèles entre eux et sont appelés éléments centraux du
torseur .
I = R
R
H // ( A) H ( A)
( )
H ⊥ ( A)