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Lycée Louis-Le-Grand, Paris Pour le 07/10/2022

MP2I – Mathématiques
A. Troesch

DM no 4 : Applications, relations

Correction du problème 1 –

Partie I – Cycles et permutations de v1, nw

1. ‚ En itérant ℓ fois la relation „, on trouve :

px1 , x2 , . . . , xℓ q „ px2 , x1 , . . . , xℓ q „ ¨ ¨ ¨ „ pxℓ , x1 , . . . , xℓ´1 q „ px1 , . . . , xℓ q.

Ainsi, par définition de la fermeture transitive,

px1 , . . . , xℓ q „t px1 , . . . , xℓ q

d’où la reflexivité.
‚ Si px1 , . . . , xℓ q „t py1 , . . . , yℓ q, on obtient la seconde suite à partir de la première en itérant une permutation
circulaire. Comme une itération de ℓ permutations circulaires nous redonne la suite initiale, on peut supposer
qu’on obtient py1 , . . . , yℓ q en effectuant k pemutations circulaires, pour k P v0, ℓ ´ 1w. Alors on passe de
py1 , . . . , yℓ q à px1 , . . . , xℓ q en effectuant ℓ ´ k permutations circulaires, d’où la symétrie de „t .
‚ Si px1 , . . . , xℓ q „t py1 , . . . , yℓ q et py1 , . . . , yℓ q „t pz1 , . . . , zℓ q, on passe de px1 , . . . , xℓ q à py1 , . . . , yℓ q par un
certain nombre i de permutations circulaires, et de py1 , . . . , yℓ q à pz1 , . . . , zℓ q par j permutations circulaires.
On passe donc de px1 , . . . , xℓ q à pz1 , . . . , zℓ q en effectuant i ` j permutations circulaires, d’où la transitivité.
Ainsi, „t est une relation d’équivalence .
2. (a) Les différentes parts étant disjointes, et d’union E, on a :
ˇ ˇ
n
ÿ n
ÿ ÿ k
ÿ ˇğk ˇ
ni “ |Pk | “ |Pj | “ ˇ Pj ˇ “ | v1, nw | “ n.
ˇ ˇ
i“1 i“1 j||Pj |“i j“1
ˇj“1
ˇ

n
ÿ
Ainsi, ini “ n
i“1

(b) Pour chaque part de la partition, de longueur i, le nombre de couples px1 , . . . , xi q d’éléments distincts est
égal à i! (c’est une permutation des i éléments de la part). Par ailleurs, i éléments différents représentent
une même classe d’équivalence pour „t (les i éléments obtenus en permutant circulairement) ; en d’autre
terme, chaque classe d’équivalence a un cardinal égal à i. Ainsi, le nombre de classes est i!i , à savoir pi ´ 1q!.
En effectuant cela sur toutes les parts de la partition, sachant qu’il y a ni parts de taille i, le nombre de
śn
rangements en cycle de support P est i“0 ppi ´ 1q!q
ni
.
(c) Il s’agit de trouver le nombre de partitions dont les parts ont des tailles données (ni parts de taille i).
On commence par le choix d’une partition ordonnée : le nombre de façons d’effectuer ce choix est égal au
coefficient multinomial
n!
,
p1!qn1 p2!qn1 ¨ ¨ ¨ pn!qnn
par définition même du coefficient multinomial, et par expression par des factorielles de ce coefficient. On
oublie ensuite l’ordre des parts. Les parts de longueurs différentes restent discernables, en revanche, les ni
parts de même longueur peuvent être permutées entre elles de pni q! façons. Ainsi, pour éviter les redondances
dans le choix de la partition, il faut diviser par le nombre de façons de permuter ces parts. On obtient donc
le nombre de rangements en cycles de longueurs fixées :
n!
n
ź
ppi!qni ni !q
i“0

1
On obtient donc le nombre de rangements en cycles de longueurs données en multipliant le nombre de parti-
tions par le nombre de rangements obtenus pour une partition donnée. Après simplification des factorielles,
on obtientun nombre égal à
n!
n .
ź
pini ni !q
i“0

3. (a) Soit P le support du rangement cyclique. Tout x de v1, nw est dans une unique part de P, donc dans un
unique cycle. Ainsi, tout x a un successeur, et un seul (puisqu’il n’appartient pas à deux cycles différents).
On en déduit que σC est bien défini.
(b) On peut définir de la même façon la notion de prédécesseur de x (l’élément qui précède dans l’unique cycle
contenant x). On définit alors τC l’application de v1, nw dans v1, nw associant à x sont prédécesseur. Cette
application est bien définie également, et de façon évidente, σc et τC sont réciproques l’une de l’autre. Ainsi,
σC est une bijection de v1, nw, dans v1, nw ; Autrement dit : σC P Sn .
(c) Soit C et D deux rangements cycliques tels que σC “ σD . Étant donné x, le cycle de x dans C est entièrement
déterminé par σc en prenant les images successives de x par σD itéré : on trouve son successeur, puis le
suivant, etc., jusqu’à retomber sur x lorsqu’on a fait le tour du cycle. Ainsi, la donnée de σC permet de
retrouver tous les cycles, en partant de chacun des éléments de v1, nw. Par conséquent, l’égalité σC “ σD
implique C “ D. On en déduit que Φ est injective .
4. Étant donnée une permutation σ, on obtient une décomposition en cycles de la façon suivante : partant d’un
élément x de v1, nw, on prend ses images successives. Comme il y a un nombre fini d’images possibles, la suite des
images obtenues n’est pas constituée d’éléments deux à deux distincts. Prenant y le premier terme qui se répète
dans la succession des images de x, on a alors nécessairement y “ x. En effet, sinon, la première apparition de
y dans la suite donne un entier i ą 0 tel que y “ f i pxq, et la seconde donne j ą i tel que f j pxq “ 0. Comme f
est injective, on aurait alors f i´1 pxq “ f j´1 pxq, et y ne serait pas la première répétition obtenue.
Ainsi, partant d’un x quelconque, en prenant les images successives de x par σ, on finit par retomber sur x. Les
images successives de x, rangées cycliquement dans l’ordre d’itération de σ, fournissent un cycle. Tout élément
y de ce cycle (donc s’écrivant f i pxq) définiera alors le même cycle.
Un élément z n’étant pas dans le cycle de x définit un cycle disjoint. En effet, si tel n’est pas le cas, soit t la
première image successive de z par σ appartenant au cycle de x. Cet élément t aurait un antécédent par σ dans
le cycle de z, n’appartenant pas au cycle de x (par minimalité de t), et un antécédent appartenant au cycle de
x (son prédécesseur, avec la terminologie utilisée plus haut). Ceci contredit l’injectivité de σ.
En considérant tous les cycles issus de chacun des éléments de v1, nw, on obtient donc un ensemble de cycles
à supports disjoints 2 à 2, d’union totale v1, nw (puisque chaque x appartient à son propre cycle), chaque part
étant non vide (même justification). Cela correspond bien à la notion de rangement d’entiers dans des cycles
tel que défini plus haut.
De façon assez évidente, en appelant C ce rangement cyclique, on a σ “ σC “ ΦpCq.
Ainsi, Φ est surjective. Étant aussi injective, Φ est bijective .
Remarque : On vient de montrer que toute permutation se décompose en cycles à supports deux à deux disjoints, et
ceci de façon unique. C’est ce qu’on appelle la décomposition en cycles disjoints, ou la décomposition cyclique d’une
permutation σ. La donnée des tailles des cycles est appelée type cyclique d’une permutation. Il s’agit d’une partition de
l’entier n (une suite croissante finie d’entiers strictement positifs de somme n). On peut montrer que deux partitions
sont conjuguées (notion définie dans un exemple du cours) si et seulement si elles ont même type cyclique. Ainsi, le
type cyclique permet de classer les permutations suivant leurs classes de conjugaison.
En général, on aborde le problème dans l’autre sens, en partant des permutations, et non des rangements cycliques tels
qu’on les a définis ici.

Partie II – Nombres de Stirling

1. Premières propriétés

2
« ff
n
(a) Les cycles devant être de longueur au moins 1, on ne peut pas avoir plus de n cycles. Ainsi, si k ą n, “0,
k
# +
n
Même justification pour “ 0 si k ą n , les parts d’une partition devant être non vides.
k
« ff
2
(b) ‚ Cas p2, 1q : il n’y a qu’une façon de ranger 2 entiers dans 1 cycle : r1, 2s. Ainsi, “1
1
« ff
2
‚ Cas p2, 2q : il n’y a qu’une façon de ranger 2 entiers dans 2 cycles : tr1s, r2su. Ainsi, “1
2
« ff
3
‚ Cas p3, 1q : il y a 2 façons de ranger 3 entiers dans 1 cycle : r1, 2, 3s et r1, 3, 2s. Ainsi, “2
1
‚ Cas p3, 2q : il y a 3 façons de ranger 3 entiers dans 2 cycles : tr1s, r2, 3su, tr2s, r1, 3su et tr3s, r1, 2su. Ainsi,
« ff
3
“3
2
« ff
3
‚ Cas p3, 3q : il n’y a qu’une façon de ranger 3 entiers dans 3 cycles : tr1s, r2s, r3su. Ainsi, “1
3

(c) Pour ranger n éléments dans un seul cycle, on se fixe un élément de départ quelconque, par exemple 1, puis
on choisit son successeur parmi les autres (n ´ 1 possibilité), puis le successeur de son successeur (n ´ 2
possibilités) etc, jusqu’au dernier élément. Le sucesseur de ce dernier élément sera alors 1, ce qui fermera la
« ff
n
boucle. Il y a donc pn ´ 1q! rangements possibles : “ pn ´ 1q!
1

(d) Une partition à deux parts est entièrement déterminé par le choix de la part contenant 1 (l’autre part sera
son complémentaire). Cette part ne peut pas être vide (elle contient 1), mais ne doit pas non plus être égale
à v1, nw (sinon la deuxième part est vide. Il s’agit donc du choix d’un sous-ensemble queconque de v2, nw (les
élements de cette part autres que 1), à l’exception de v2, nw tout entier ; il y en a donc 2n´1 ´ 1. On obtient
# +
n
ainsi : “ 2n´1 ´ 1.
2
# +
n
(e) ‚ Il existe une unique partition en n parts, formée de l’ensemble des n singletons possibles. Ainsi “1
n
‚ Pour cette unique partition, pour chaque part (égale à un singleton), il y a un unique cycle correspondant.
« ff
n
Ainsi, “1.
n

(f) ‚ Une partition en n ´ 1 part de v1, nw est nécessairement constituée d’une part de cardinal 2, et de n ´ 2
parts de cardinal 1. Le choix d’une telle partition est entièrement donné par le choix de la part de taille
2 : les autres parts sont alor tous les singletons formés par les élémets restants. Le choix de la part 2
# + ˆ ˙
n n
étant le choix d’un sous-ensemble à 2 éléments, il vient : “ .
n´1 2
‚ Les parts de taille 1 et 2 ne pouvant chacune être ordonnées cycliquement que d’une manière, on a alors
« ff # + ˆ ˙
n n n
aussi “ “ .
n´1 n´1 2

(g) ‚ L’application qui à un rangement cyclique associe le support de ce rangement est surjectif de l’ensemble
des rangements en k cycles vers l’ensemble des partitions à k parts. Ainsi, cela donne l’inégalité sur les
« ff # +
n n
cardinaux : ě
k k

3
‚ Cette application n’est une bijection que si toute partition considéréé possède un unique antécédent,
donc s’il y a une unique façon de ranger cycliquement les éléments dans les parts de toutes les partitions,
donc si et seulement les parts de toutes les partitions considérées sont le longueur 1 ou 2. C’est le cas
si k “ n ou k “ n ´ 1 (le cas k ą n étant dégénéré, la propriété étant alors aussi vraie), mais dès que
k ă n ´ 1, il existe des partitions à k parts ayant des parts de taille au moins 3
« ff # +
n n
Par caractérisation de la bijectivité pour des ensembles finis, on obtient “ ssi k ě n ´ 1 .
k k
« ff
n
ÿ n
(h) En triant les rangements cycliques des entiers v1, nw suivant le nombre de cycles, la somme est
k“0
k
égale au nombre total de rangements cycliques, c’est-à-dire au nombre de permutations de v1, nw, d’après la
bijection Φ donnée dans la partie I. Ainsi,
« ff
n
ÿ n
“ n!
k“0
k

2. Des relations de récurrence de type « Pascal »


(a) On profite de l’indication de la question suivante, qu’on adapte à la situation. On trie les partitions en k
parts suivant que tnu en est une part ou non.
‚ Les partitions telles que tnu en est une part sont obtenues
# en+prenant une partition en k ´ 1 parts de
n´1
v1, n ´ 1w, et en y ajoutant la part tnu. Il y en a donc .
k´1
‚ les partitions telles que tnu ne soient pas une part sont obtenues en prenant une partition à k parts de
v1, n ´ 1w, et en ajoutant n à l’une des parts de cette partition. Puisqu’en enlevant n on rerouve alors
la partition initiale, il ne peut pas y avoir de doublon (on ne peut pas trouver la même partition de
v1, nw à partir de 2 partitions différentes de v1, n ´ 1w. Ainsi, chaque partition en k parts de v1, n ´ 1w
permettant de définir k partitions en k parts de v1, nw (le choix de la part à # laquelle+on ajoute n), le
n´1
nombre de partitions de v1, nw telles que tnu n’en est pas une part est égal à k .
k
On a donc bien obtenu, pour tout n ě 2 et k P v1, nw :
# + # + # +
n n´1 n´1
“k `
k k k´1

(b) On trie de même les rangements cycliques suivante que rns en est un cycle ou non :
‚ Si rns en est un cycle, il reste à determiner
« les
ff autres cycles, donc à choisir un rangement en k ´ 1 cycles
n´1
de v1, n ´ 1w, ce qui peut se faire de façons.
k´1
‚ Les rangements en k cycles tels que rns n’en est pas un cycle peuvent être obtenus en commençant par
choisir un rangement en k cycles de v1, n ´ 1w, puis à insérer n dans un des cycles. Repérer l’endroit
où insérer n dans un sycle revient à choisir son prédecesseur (on l’insère alors après lui, dans le même
cycle). Il y a n ´ 1 prédécesseurs
« possibles.
ff Ainsi, le nombre de rangements en k cycles tels que rns n’en
n´1
est pas un cycle est pn ´ 1q
k´1
Cela donne bien la formule, pour tout n ě 2, et pour tout k P v1, nw :
« ff « ff « ff
n n´1 n´1
“ pn ´ 1q ` .
k k k´1

3. Des formules de conversion entre puissances

4
(a) On montre par récurrence sur n P N˚ que pour tout x P R,
# +
n
n
ÿ n
x “ xk ,
k“1
k

propriété qu’on note Ppnq. # +


1
‚ Pour n “ 1, l’égalité est triviale, puisqu’on obtient x “ x.
1
‚ Soit n ě 1. Supposons Ppnq vraie. On a alors :
# + ˜ # + # +¸
n`1
ÿ n`1 n`1
k
ÿ n n
x “ k ` xk
k“1
k k“1
k k ´ 1

# + # +
n`1 n
ÿ n k
ÿ n
“ k x ` xk`1
k“1
k k“0
k
# +
n
ÿ n ` k
kx ` xk`1 ,
˘

k“1
k
les deux termes absents étant nuls. Or,

kxk ` xk`1 “ xk pk ` px ´ kqq “ x ¨ xk .

Ainsi, # + # +
n
ÿ
n`1 n`1 k
ÿ n
k“1 x “x xk “ xn`1 ,
k k“1
k
d’après l’hypothèse de récurrence. D’où Ppn ` 1q.
‚ D’après le principe de récurrence, on en déduit que Ppnq est vraie pour tout n P N˚ .
(b) Pour x “ n, on obtient : # +
n
n
ÿ n! n
n “ .
k“1
pn ´ kq! k
Interprétons combinatoirement cette égalité :
‚ nn compte le nombre d’applications de v1, nw dans lui-même.
‚ On peut trier ces applications suivant le cardinal de leur image. Ce tri donnera une partition de v1, nwv1,nw ,
nous permettant d’obtenir la somme de droite. En effet, une application d’image ˆ ˙de cardinal k est
n
entièrement et uniquement déterminée par le choix des k éléments de son image (de façons possibles),
k
puis le choix des antécédents de ces images. Le choix de ces antécédents détermine une partition en k
parts de l’ensemble initial, chaque part correspondant à l’ensemble
# + des antécédents d’un des éléments
n
de l’image. Une fois le choix d’une telle partition effectué (de façons possibles), il reste à associer à
k
chaque part de la partition son image, donc à choisir une bijection de l’ensemble des parts de la partition
vers l’image. ce choix peut se faire de k! façons possibles.
Ainsi, le nombre d’applications de v1, nw vers v1, nw dont l’image est de cardinal k est
ˆ ˙# + # +
n n n! n
k! “ .
k k pn ´ kq! k

‚ En considérant tous les cardinaux possibles pour l’image, on obtient bien :


# +
n
ÿ n! n
nn “ .
k“1
pn ´ kq! k

(c) Pour x “ ´1, on obtient cette fois : # +


n
n
ÿ n k
p´1q “ p´1q k! .
k“1
k
Interprétons combinatoirement cette formule.

5
# +
n
‚ Multiplier par k! revient à considérer des partitions ordonnées à k parts (donc un k-uplet de
k
sous-ensembles au lieu d’un ensemble de sous-ensembles).
‚ On cherche à comparer les partitions ordonnées ayant un nombre pair de part et celles ayant un nombre
impair de parts. Pour cela on construit une fonction Φ définie sur les partitions ordonnées de la façon
suivante :
˚ On recherche le plus petit entier i tel la i-ième part de la partition ne soit pas égale à tiu.
˚ Si tiu est part de la partition, on fusionne cette part et la part précédente. Ceci est toujours possible
car si i “ 1, t1u n’est pas la première part, par choix de i, et si i ‰ 1, tiu ne peut pas non plus être
la première part (sinon t1u n’étant la première part, on aurait choisi i “ 1)
˚ Si tiu n’est pas une part de la partition, on dissocie la part P contenant i en 2 parts , insérées à
l’endroit de P , dans l’ordre suivant : P ztiu, puis tiu.
On peut tout d’abord remarquer que cette application est définie sur toute partition, sauf pour la
partition P0 constituée uniquement de singletons rangés dans l’ordre croissant(il n’y a pas de choix de i
convenable). C’est de là que viendra le terme de gauche.
Par ailleurs, Φ est une involution (c’est-à-dire Φ ˝ Φ “ id) :
˚ Pour commencer, la partition problématique P0 constituée uniquement de singletons dans l’ordre
n’est pas dans l’image de Φ : en effet, cela ne serait possible qu’en partant de la partition dont une
des parts est tk, k ` 1u, mais dans ce cas, les parts précédentes seraient les singletons dans l’ordre,
et la valeur de i servant à construire Φ serait i “ k. La part tk, k ` 1u serait alors remplacéée par les
deux parts tk ` 1u et tku dans cet ordre, et on n’obtient donc pas la partition P0 .
˚ Si initialement tiu est part de la partition P , après avoir appliqué Φ, i sera toujours le plus petit
entier tel que la i-ième part de P est distincte de tiu. Donc réappliquer Φ se fait avec la même valeur
de i, et rétablit la situation initiale
˚ Si initialement tiu n’est pas part de la partition P , alors les i ´ 1 premières parts sont les singletons
t1u, . . . , ti ´ 1u. Comme en séparant la part contenant i en 2 parts, on range tiu en deuxième, il y
a au moins une part supplémentaire s’insérant entre les i ´ 1 premières parts et la part tiu, donc
tiu n’est pas en position i. Ainsi, i est ici encore le plus petit entier tel que la i-ième part de P soit
distincte de tiu. On réapplique donc Φ avec le même entier i, ce qui, ici encore, rétablit la situation
initiale.
‚ Ainsi Φ changeant la parité, en se restraignant aux partitions distinctes de P0 , Φ est une bijection des
partitions ordonnées ayant un nombre pair de parts vers les partitions ordonnées ayant un nombre impair
de parts. En faisant une somme alternée des cardinaux de ces ensembles, il ne reste au bout que l’unique
partition P0 , fournissant le terme de gauche.
On a bien obtenu combinatoirement :
# +
n
n
ÿ
k n
p´1q “ p´1q k! .
k“1
k

(d) On montre par récurrence sur n P N˚ que pour tout x P R,


« ff
n
n
ÿ n k
x “ x
k“1
k

On appelle Ppnq cette propriété.


‚ La propriété Pp1q est triviale.

6
‚ Soit n P N˚ . Supposons Ppnq vérifiée. On a alors, pour x P R :
« ff « ff « ff
n`1
ÿ n`1 n`1 n`1
k
ÿ n k ÿ n
x “ n x ` xk
k“1
k k“1
k k“1
k ´ 1
« ff « ff
n n
ÿ n k ÿ n k`1
“ n x ` x
k“1
k k“1
k
« ff
n
ÿ n
“ pn ` xqxk “ pn ` xqxn ,
k“1
k

d’après l’hypothèse de récurrence. Ainsi, on obtient bien :


« ff
n`1
ÿ n`1
xk “ xn`1 ,
k“1
k

à savoir Ppn ` 1q
‚ D’après le principe de récurrence, Ppnq est vraie pour tout n P N˚ .
Pour x “ 1, on retrouve : « ff
n
ÿ n
n! “ ,
k“1
k
formule traduisant l’existence et l’unicité d’une décomposition cyclique de toute permutation.
(e) On a, pour tout x P R :

xn “ xpx ´ 1q . . . px ´ n ` 1q “ p´1qn pn ´ 1 ´ xqpn ´ 2 ´ xq ¨ ¨ ¨ p1 ´ xqp´xq “ p´1qn p´xqn .

Ainsi, d’après la question précédente :


« ff
n
n n
ÿ
n n n
x “ p´1q p´xq “ p´1q p´xqk ,
k“1
k

et donc : « ff
n
n
ÿ n
x “ p´1qn´k xk .
k“1
k

(f) On utilise le fait que pX n qnPN est une famille « libre », c’est à dire que si
n
ÿ n
ÿ
λi X n “ µi X n ,
i“0 i“0

alors pour tout i P v0, nw, λi “ µi . Cela se démontre facilement par récurrence, en identifiant les monômes
de plus haut degré (issus de X n ).
On a alors, en combinant les questions (a) et (e) :
« ff # + ˜ « ff # +¸
n ÿ k n n
n
ÿ n n´k k m
ÿ ÿ
n´k n k
X “ p´1q X “ p´1q X m.
k“1 m“1
k m m“1 k“m
k m

D’après la remarque précédente, on peut faire une identification des coefficients, qui nous donne :
« ff# + $
n
ÿ n k &1 si m “ n
p´1qn´k “
k“m
k m %0 sinon.

4. Deux autres formules amusantes :


(a) La formule
# + # +
n ˆ ˙
n`1 ÿ n k

m`1 k“m
k m

7
traduit le fait que pour choisir une partition à m ` 1 parts de v1, n ` 1w, on commence par choisir la part
de 1, en complétant cette part parˆ un nombre
˙ ˆ n˙´ k d’entiers différents de 1, pour k de 0 à n. Cela laisse
n n
un nombre de possibilités égal à “ . On choisit ensuite les m autres parts sur l’ensemble des
n´k k# +
k
k éléments restants, ce qui donne le coefficient . On peut ensuite se dispenser des indices k ă m, le
m
nombre de Stirling associé étant nul dans ce cas.
# +ˆ ˙
n ℓ`m
(b) La quantité correspond au nombre se sélections de ℓ parts d’une partition à ℓ ` m parts
ℓ`m ℓ
de v1, nw, autrement dit au nombre de façons de choisir ℓ ` m parts, réparties en 2 paquets, l’un de ℓ parts,
l’autre de m parts.
Dans la somme de droite, on commence par faire les deux paquets, en répartissant les entiers de v1, nw : k
dans un paquet, n ´ k dans l’autre. On partitionne ensuite le premier paquet en ℓ parts puis le deuxième
paquet. On obtient bien la même description que pour le terme de gauche. D’où la formule :

# +ˆ # +# +ˆ ˙
˙ n
n ℓ`m ÿ k n´k n
@pm, n, ℓq P pN˚ q3 , “ .
ℓ`m ℓ k“1
ℓ m k

De façon plus imagée, on dispose de n fleurs, et on doit en faire ℓ bouquets à envoyer dans la ville A, et
m à envoyer dans la ville B. Le terme de gauche consiste à faire d’abord les m ` ℓ bouquets, puis à les
répartir dans deux camionnettes ; le terme de droite consiste à partager les fleurs globalement entre les deux
camionnettes, puis à l’interieur de chaque camionnette, à faire le nombre de bouquets nécessaires.

Correction du problème 2 –

Partie I – Sous-ensembles de v1, nw constitués d’éléments non consécutifs

1. ‚ Soit n “ 0. Alors v1, nw “ ∅. Ainsi, le seul sous-ensemble de v1, nw est ∅, qui est bien sans termes consécutifs.
Ainsi a0 “ 1.
‚ Soit n “ 1. Alors v1, nw “ t1u. Ainsi, les seuls sous-ensembles de v1, nw sont ∅ et t1u, qui sont bien sans
termes consécutifs. Ainsi a1 “ 2.
2. Soit k P v0, nw.
`n´k`1˘
(a) Par définition du coefficient binomial, le nombre de sous-ensembles à k éléments de v1, n ´ k ` 1w est k ,
y compris si k ą n ´ k ` 1, puisque dans ce cas, le coefficient binomial est nul, par convention.
(b) Notons Pk pn ´ k ` 1q l’ensemble des parties de v1, n ´ k ` 1w, et Ek pnq l’ensemble des parties de v1, nw
constituées d’éléments deux à deux non consécutifs.
‚ Construisons une bijection entre ces deux ensembles, consistant à « écarter » les éléments d’un sous-
ensemble les uns des autres : ainsi, on ajoute 1 au deuxième élément, pour l’écarter du premier, on
ajoute 2 au troisième, pour le décaler d’une unité de plus (donc il sera écarté du deuxième) etc. Plus
rigoureusement, soit Φ : Pk pn ´ k ` 1q Ñ Ek pnq définie sur tout sous-ensemble E de v1, n ´ k ` 1w à k
éléments, par :

ΦpEq “ Φptx1 , . . . , xk uq “ tx1 , x2 ` 1, x3 ` 2, . . . , xk ` pk ´ 1qu “ txi ` pi ´ 1q, i P v1, kwu,

où x1 ă x2 ă . . . ă xk sont les éléments de E rangés par ordre croissant.


‚ Montrons tout d’abord que Φ est bien définie, c’est-à-dire est bien à valeurs dans Ek pnq. Soit E “
tx1 ă ¨ ¨ ¨ ă xk u P Pk pn ´ k ` 1q. Tout d’abord, notons pour tout i P v1, kw, yi “ xi ` pi ´ 1q. Ainsi,
ΦpEq “ tyi , i P v1, kw. Or, pour tout i P v1, kw,

xi P v1, n ´ k ` 1w donc: 1 ď xi ď yi ď n´k`1`i´1 ď n´k`1`k´1 “ n, donc: yi P v1, nw .

Ainsi, ΦpEq est bien un sous-ensemble de v1, nw. D’autre part,

@i P v1, k ´ 1w , yi`1 ´ yi “ xi`1 ` i ´ xi ´ i ` 1 “ 1 ` pxi`1 ´ xi q ą 1,

8
donc d’une part les yi sont deux à deux distincts, donc ϕpEq est de cardinal k, et d’autre part, les yi
sont deux à deux non consécutifs, donc ΦpEq P Ek pnq.
‚ Construisons maintenant une application Ψ de Ek pnq dans P calk pn ´ k ` 1q. Soit F un élément de Ek pnq,
F “ ty1 , . . . , yk u, avec y1 ă y2 ă ¨ ¨ ¨ ă yk , et même, puisque les éléments ne sont pas consécutifs :

@i P v1, k ´ 1w , yi`1 ´ yi ě 2.

On pose alors ΨpF q “ ty1 , y2 ´ 1, . . . , yk ´ pk ´ 1qu “ tyi ´ pi ´ 1q, i P v1, kwu.


‚ Justifions que Ψ est bien définie. Soit F comme précédemment, et soit, pour tout i P v1, kw, xi “ yi ´i ´ 1.
Alors ΨpF q “ tx1 , . . . , xk u, et :

@i P v1, k ´ 1w , xi`1 ´ xi “ yi`1 ´ yi ´ 1 ě 1.

Ainsi pxi qiPv1,kw est strictement croissante, donc constitué d’éléments deux à deux distincts. Ainsi, ΨpF q
est bien un ensemble à k éléments. D’autre part, du fait de la croissance :

@i P v1, kw , x1 ď xi ď xk .

or, x1 “ y1 ě 1, et xk “ yk ´ pk ´ 1q ď n ´ pk ´ 1q “ n ´ k ` 1. Donc :

@i P v1, kw , 1 ď xi ď n ´ k ` 1.

Ainsi, ΨpEq est un sous-ensemble à k éléments de v1, n ´ k ` 1w.


‚ Φ et Ψ sont réciproques l’une de l’autre :
˚ Soit E “ tx1 ă . . . ă xk u dans Pk pn ´ k ` 1q, alors :

Ψ ˝ ΦpEq “ Ψptx1 ă x2 ` 1 ă . . . ă xk ` pk ´ 1quq “ tx1 , x2 ` 1 ´ 1, . . . , xk ` pk ´ 1q ´ pk ´ 1qu “ E.

˚ Soit F “ ty1 ă . . . , yk u dans Ek pnq, alors :

Φ ˝ ΨpEq “ Φpty1 ă y2 ´ 1 ă . . . ă yk ´ pk ´ 1quq “ ty1 , y2 ´ 1 ` 1, . . . , yk ´ pk ´ 1q ` pk ´ 1qu “ F.


ˆ ˙
n´k`1
Ainsi, Φ est une bijection, et par conséquent, |Ek pnq| “ |Pk pn ´ k ` 1q| “ .
k
3. Soit n ě 2. Soit Epnq l’ensemble des parties (de cardinal quelconque) de v1, nw constituées d’éléments deux à
deux non consécutifs. Soit E 1 pnq le sous-ensemble de Epnq constitué des ensembles F tels que n P F , et E 2 pnq le
sous-ensemble de Epnq constitué des ensembles F tels que n R F . Clairement, tE 1 pnq, E 2 pnqu est une partition
de Epnq (pour justifier que les parts sont non vides, puisque n ě 2, vous pouvez remarquer que tnu P E 1 pnq et
que t1u P E 2 pnq). Ainsi :
an “ |Epnq| “ |E 1 pnq| ` |E 2 pnq|.

‚ Montrons que E 1 pnq et Epn ´ 2q sont en bijection. Soit Φ1 l’application de E 1 pnq dans Epn ´ 2q définie par
Φ1 pty1 ă ¨ ¨ ¨ ă yk “ nuq “ ty1 ă ¨ ¨ ¨ ă yk´1 u (on oublie le plus grand élément). Comme les yi sont non
consécutifs, yk´1 ď yk ´ 2 “ n ´ 2, et les termes restants sont bien sûr deux à deux non consécutifs. Ainsi
Φ1 est bien à valeurs dans Epn ´ 2q.
Soit Ψ1 l’application de Epn ´ 2q dans E 1 pnq définie pour tout F P Epn ´ 2q par Ψ2 pF q “ F Y tnu. Comme
n ´ 1 R F , l’ensemble obtenu est bien à termes deux à deux non consécutifs dans v1, nw, et contient n. Donc
Ψ1 est bien à valeurs dans E 1 pnq.
De toute évidence, Φ1 et Ψ1 sont réciproques l’une de l’autre (l’une enlève n de l’ensemble, l’autre le remet !)
Donc Φ1 est une bijection, puis :
|E 1 pnq| “ |Epn ´ 2q| “ an´2 .

‚ Un sous-ensemble de v1, nw sans termes consécutifs ne contenant pas n est un sous-ensemble sans termes
consécutifs de v1, n ´ 1w, et réciproquement, donc :

E 2 pnq “ Epn ´ 1q puis: |E 2 pnq| “ |Epn ´ 1q| “ an´1 .

Ainsi, pour tout n ě 2, an “ an´1 ` an´2 .

9
4. On remarque que pan qnPN et pFn`2 qnPN vérifient la même relation de récurrence d’ordre 2. Si l’initialisation (sur
deux termes) est la même, ces suites sont égales. Or, a0 “ 1 “ F2 , et a1 “ 2 “ F3
Ainsi, pour tout n P N, an “ Fn`2 .
Or, en effectuant un tri suivant le cardinal des ensembles,

n´1 n´1 n´1


ÿˆ ˙ n ˆ ˙
˚
ÿ ÿ n´k ÿ n´k
@n P N , Fn`1 “ an´1 “ |Ek pn ´ 1q| “ |Ek pn ´ 1q| “ “
k“0 k“0 k“0
k k“0
k

(le dernier terme qu’on ajoute est nul).


Les coefficients binomiaux apparaissant dans cette somme sont non nuls si et seulement si n ´ k ě k, donc ssi
2k ď n. Ainsi, le dernier indice pour lequel l’expression est non nulle est k “ E n2 .
` ˘

n `
n´k
5. Soit, pour tout n dans N˚ , la propriété Ppnq: Fn`1 “ k .
ř ˘
k“0
1 ` `1˘ `0˘
n´k
Soit n “ 1. On a F2 “ 1 et “ 1 ` 0 “ 1. Ainsi Pp1q est vraie.
ř ˘
k “ 0 ` 1
k“0
2 ` `2˘ `1˘ `0˘
n´k
Soit n “ 2. On a F3 “ 2 et “ 1 ` 1 ` 0 “ 2. Ainsi, Pp2q est vraie.
ř ˘
k “ 0 ` 1 ` 2
k“0
Soit n P N˚ tel que Ppnq et Ppn ` 1q soit vérifiés. Alors :
n ˆ ˙ n`1
ÿ ˆn ` 1 ´ k˙
ÿ n´k
Fn`3 “ Fn`2 ` Fn`1 “ `
k“0
k k“0
k
n ˆ
ÿ n´k ˙ n`1 ˆ
ÿ n`1´k ˙
“ `1`
k“0
k k“1
k
n ˆ ˙ n ˆ ˙
ÿ n´k ÿ n´k
“ `1`
k“0
k k“0
k`1
n ˆˆ ˙ ˆ ˙˙
ÿ n´k n´k
“1` ` .
k“0
k k`1

Ainsi, d’après la formule de Pascal :


n ˆ ˙ ˆ ˙ n`1
ÿ ˆn ` 2 ´ k ˙ n`1
ÿ ˆn ` 2 ´ k˙
ÿ n`1´k n
Fn`3 “1` “ ` “ .
k“0
k`1 0 k“1
k k“0
k

Comme le terme correspondant à l’indice k “ n ` 2 dans cette somme est nul, on en déduit que
n`2
ÿˆ ˙
n`2´k
Fn`3 “ .
k“0
k

Ainsi, Ppn ` 2q est vraie.


Par conséquent, Pp1q et Pp2q sont vraies, et pour tout n dans N˚ , Ppnq et Ppn` 1q entraînent Ppn` 2q. D’après
le principe de récurrence, Ppnq est vraie pour tout n dans N˚ .

Partie II – Lemme de Kaplansky (cas linéaire)

1. Il s’agit exactement de la même démonstration que dans la partie I, à part qu’au lieu d’écarter les éléments de
1, on les écarte de ℓ. Du fait de cette grande similitude, on s’autorise à donner moins de détails ici.
Notons Eℓ,k pnq l’ensemble des parties de v1, nw constitués d’éléments séparés les uns des autres par au moins ℓ
autres éléments, et soit Φ l’application de Pk pn ´ pk ´ 1qℓq dans Eℓ,k pnq définie sur tout E “ tx1 ă . . . ă xk u
par :
ΦpEq “ txi ` pi ´ 1qℓ, i P v1, kwu

Alors, on a bien, pour tout i P v1, k ´ 1w,

xi`1 ` iℓ ´ xi ´ pi ´ 1qℓ “ xi`1 ´ xi ` ℓ ą ℓ,

10
donc les éléments sont séparés d’au moins ℓ autres éléments, et de plus, un argument similaire à celui de la
première partie montre que l’on obtient bien un sous-ensemble de v1, nw. Ainsi, Φ est bien à valeurs dans Eℓ,k pnq.
Soit Ψ de Eℓ,k pnq dans Pk pn ´ pk ´ 1qℓq définie pour tout F “ ty1 ă . . . ă yk u de Eℓ,k pnq par :

ΨpF q “ txi “ yi ´ pi ´ 1qℓ, i P v1, kwu

De même que dans la partie I, puisque les éléments yi sont séparés les uns des autres par au moins ℓ autres
points, la famille pxi qiPv1,kw est croissante, et on vérifie facilement que x1 ě 1 et xk ď n ´ pk ´ 1qℓ. Ainsi, ΨpF q
est bien un sous-ensemble à k éléments de v1, n ´ pk ´ 1qℓw.
Les applications Φ et Ψ sont clairement réciproques l’une de l’autre, donc Φ est une bijection, puis :
ˆ ˙
n ´ pk ´ 1qℓ
bn “ |Eℓ,k pnq| “ |Pk pn ´ pk ´ 1qℓq| “ .
k

2. Soit n ě ℓ ` 1 ; bn est donc le nombre de sous-ensembles de v1, nw constitués d’éléments séparés d’au moins
ℓ autres. Notons Fℓ pnq l’ensemble de ces sous-ensembles, et Fℓ1 pnq le sous-ensemble de Fℓ pnq contitué des
ensembles contenant n, et Fℓ2 celui contitué des ensembles ne contenant pas n. Ainsi :

|Fℓ pnq| “ |Fℓ1 pnq| ` |Fℓ2 pnq|.

De la même manière que dans la question I-3, et sans repréciser autant :


‚ Un élément de Fℓ1 pnq est constitué de n, et d’autres éléments, forcément dans v1, n ´ ℓ ´ 1w, puisqu’ils sont
éloignés de l’élément n de plus de ℓ. Ces autres éléments forment alors un sous-ensemble de v1, n ´ ℓ ´ 1w
constitué d’éléments séparés par au moins ℓ. Ainsi, de même qu’en I-3, on peut construire une bijection
entre Fℓ1 pnq et Fℓ pn ´ ℓ ´ 1q, d’où :

|Fℓ1 pnq| “ |Fℓ pn ´ ℓ ´ 1q| “ bn´ℓ´1 .

‚ De même qu’en I-3, Fℓ2 pnq “ Fℓ pn ´ 1q, donc |Fℓ2 pnq| “ |Fℓ pn ´ 1q| “ bn´1 .
Par conséquent, pour tout n ě ℓ ` 1, bn “ bn´1 ` bn´ℓ´1 .
Trouvons les valeurs initiales. Soit i P v0, ℓw. Tous les éléments de v1, iw étant proches de moins de ℓ, un sous-
ensemble de v1, iw contitué d’éléments séparés d’au moins ℓ autres ne peut pas avoir plus d’un élément : ces
ensembles sont donc les singletons (qui conviennent effectivement), au nombre de i, et l’ensemble vide. Ainsi,
bi “ i ` 1.
3. Soit P “ X ℓ`1 ´ X ℓ ´ 1. Montrons que P et P 1 n’admettent pas de racine commune. On a

P 1 “ pℓ ` 1qX ℓ ´ ℓX ℓ´1 “ X ℓ´1 ppℓ ` 1qX ´ ℓq.

Soit r une racine de P 1 . Alors r “ 0 ou r “ ℓ


ℓ`1 . Le réel 0 n’est par racine de P . Supposons r “ ℓ
ℓ`1 . Alors :


0ă ă 1, donc: 0 ă rn`1 ă rn donc: rn`1 ´ rn ´ 1 ă ´1 donc: P prq ‰ 0.
ℓ`1
Ainsi, r n’est pas racine de P . Par conséquent, P et P 1 n’admettent pas de racines communes, donc toutes les
racines de P sont simples.
4. P est le polynôme caractéristique de la suite pbn qnPN . Ainsi, ses racines dans C, au nombre de ℓ ` 1, étant toutes
simples, pbn q est une combinaison linéaire des suites géomtriques dont les raisons sont données par ces racines.
Soit r1 , . . . , rℓ`1 ces racines, il existe donc des coefficients complexes λ1 , . . . , λℓ`1 tels que
ℓ`1
ÿ
@n P N, bn “ λi rin .
i“1

n n ˆ ˙
ÿ ÿ n ´ pk ´ 1qℓ
Or, bn “ bn,k “ , d’où le résultat.
k“0 k“1
k

Partie III – Lemme de Kaplansky (cas circulaire)

11
1. Construisons un élément pE, xq de Bpn, k, ℓq.
‚ On choisit x quelconque sur le cercle, ce qui nous laisse n possibilité.
‚ On complète x en un ensemble E en ajoutant k ´ 1 points. Puisque x est séparé des autres points par au
moins ℓ points, ces k ´ 1 autres points ne peuvent pas être choisis parmi les ℓ points à droite de x, ni parmi
les ℓ points à gauche de x ; il reste donc le choix parmi n ´ 2ℓ ´ 1 éléments (éventuellement 0 si cette quantité
est négative, mais cela est pris en compte par la nullité du coefficient binomiale dans ce cas). Ces n ´ 2ℓ ´ 1
éléments sont des éléments consécutifs sur le cercle (n et 1 sont consécutifs sur le cercle, même s’il ne s’agit
pas d’entiers consécutifs). Ainsi, il nous faut choisir k ´ 1 éléments parmi n ´ 2ℓ ´ 1 éléments consécutifs, les
éléments choisis étant séparés les ˆ uns des autres par au moins
˙ ˆℓ autre points.
˙ On est ramené au cas linéaire :
n ´ 2ℓ ´ 1 ´ pk ´ 2qℓ n ´ kℓ ´ 1
le nombre de choix possibles est “ .
k´1 k´1
Ces deux choix étant successifs, on en déduit que :
ˆ ˙
n ´ kℓ ´ 1
|Bpn, k, ℓq “ n .
k´1

2. Supposons dans un premier temps k ‰ 0.


Soit f : Bpn, k, ℓq ÝÑ Apn, k, ℓq l’application consistant à oublier le pointage. Ainsi, pour tout pE, xq P Bpn, k, ℓq,
f pE, xq “ E.
Soit E P Apn, k, ℓq. L’image réciproque de E par f est contitué de tous les couples pE, xq où x P E ; il y en a
donc autant que de façons de choisir x P E. Ainsi,

|f ´1 pEq| “ |E| “ k.

Comme k ‰ 0, on en déduit que les images réciproques ne sont jamais vides (donc f est surjectives) et ont
toutes même cardinal k. Ainsi, d’après le lemme du berger,
ˆ ˙ ˆ ˙
1 n n ´ kℓ ´ 1 n n ´ kℓ
|Apn, k, ℓq| “ |Bpn, k, ℓq| “ “ .
k k k´1 n ´ kℓ k

Supposons maintenant que k “ 0. Alors Apn, k, ℓq “ t∅u, donc |Apn, k, ℓq| “ 1. Or,
ˆ ˙ ˆ ˙
n n ´ kℓ n n
“ “ 1,
n ´ kℓ k n 0
donc la formule est encore valable dans ce cas.

Partie IV – Le problème des ménages de Lucas

1. Le placement des dames consiste en une permutation de v1, nw, donc il y a n! façons de faire.
2. Un placement des messieurs correspond également à une permutation σ de v1, nw, où, pour tout i P v1, nw, σpiq
est la place occupée par le monsieur no i.
Or, pour tout i, le monsieur no i ne doit pas être assis aux places voisines de celle de sa femme, donc aux places
i et i ` 1. Par conséquent, pour tout i, il faut σpiq ‰ i et σpiq ‰ i ` 1. Ainsi, pour tout i P v1, nw, σpiq R Ei . Il n’y
a pas d’autre contrainte, donc les placements admissibles correspondent aux permutations de E1 X ¨ ¨ ¨ X E2n .
Ainsi, le nombre de façons de placer les hommes est |E1 X ¨ ¨ ¨ X E2n |.
2
3. Soit pi, jq P v1, 2nw , tel que i ă j.
(a) ‚ Supposons que j “ i ` 1. Supposons qu’il existe σ P Ei X Ej . Alors :
˚ Si i est pair, notons i “ 2k, alors σpkq “ k ` 1, et, puisque σ P E2k`1 “ Ej , σpk ` 1q “ σpk ` 1q.
Ainsi, k ` 1 admet deux images réciproques distinctes, ce qui contredit son injectivité.
˚ Si i est impair, notons i “ 2k ´ 1, alors σpkq “ k, et puisque σ P E2k “ Ej , σpkq “ k ` 1. Cela ne se
peut pas, car k ne peut pas avoir deux images différentes.
‚ Supposons que i “ 1 et j “ 2n. Alors σp1q “ 1, et σpnq “ 1, d’où encore une contradiction (il faut
supposer que n ą 1).
(b) Soit pi1 , . . . , ik q P v1, 2nw formé d’indices´deux
´ à deux
¯¯ non consécutifs sur le cercle. Alors l’appartenant de σ
ij `1
à Ei1 X ¨ ¨ ¨ X Eik impose la valeur de σ E 2 pour tout j P v1, kw.

12
´ ¯
i `1
‚ Comme les indices sont deux à deux non consécutifs, les entiers E j 2 sont deux à deux distincts,
donc on ne définit pas deux fois l’image du même ´ ´ élément.
¯¯
i `1
‚ De plus, les différentes valeurs imposées de σ E j 2 sont deux à deux distinctes. En effet, si deux
indices ij et iℓ imposent la même valeur i comme image d’un élément de v1, nw par σ, cela signifie qu’on
considère les deux ensembles E2i´1 et E2i´2 (si i ą 1), ou E1 et E2n (si i “ 1), qui correspondent à des
indices consécutifs sur le cercle. Ce cas de figure n’est donc pas possible ;
Ainsi, un élément de Ei1 X ¨ ¨ ¨ X Eik est une permutation quelconque pour laquelle on a déjà k valeurs
imposées (et cohérentes). Il nous reste à attribuer une image pour les n ´ k autres, à prendre parmi les
images possibles restantes : il s’agit donc de faire une permutation de n ´ k éléments. Ainsi,

|Ei1 X ¨ ¨ ¨ X Eik | “ pn ´ kq!

(c) On utilise la formule du crible de Poincaré :


ˇ ˇ ˇ ˇ
ˇ 2n ˇ 2n
ˇď ˇ ˇď ˇ
|E1 X ¨ ¨ ¨ X E2n | “ ˇˇ Ei ˇˇ “ |Sn | ´ ˇ Ei ˇ
ˇ ˇ
ˇi“1 ˇ ˇi“1
ˇ
2n
ÿ ÿ
“ n! ´ p´1qk |Ei1 X ¨ ¨ ¨ X Eik |
k“1 pi1 ă...ăik qPv1,2nwk
2 à 2 non consécutifs sur le cercle

On s’est limité aux indices 2 à 2 non consécutifs dans la somme, car, d’après 3a, si deux indices sont
consécutifs, l’intersection est vide, donc le cardinal est nul.
Or, si k ą n, il est bien entendu impossible de choisir des indices 2 à 2 non consécutifs, et par conséquent,
la somme interne est vide, donc de valeur nulle. Ainsi, on peut arrêter la sommation à k “ n :
n
ÿ ÿ
|E1 X ¨ ¨ ¨ X E2n | “ n! ´ p´1qk pn ´ kq!
k“1 pi1 ă...ăik qPv1,2nwk
2 à 2 non consécutifs sur le cercle

Ainsi, le terme général de la somme interne ne dépend pas de l’indice de sommation pi1 , . . . , ik q. Pour calculer
cette somme, il suffit de connaître le nombre de termes dans la somme, donc le nombre de sous-ensembles
ti1 ă . . . ă ik u de v1, 2nw constitués d’éléments deux à deux non consécutifs sur le cercle. Cela correspond
au cas circulaire du lemme de Kaplansky, pour ℓ “ 1. Ainsi, le nombre de termes dans la somme est :
ˆ ˙
2n 2n ´ k
.
2n ´ k k

On en déduit que le nombre de façons de placer les hommes est :


n ˆ ˙
ÿ
k´1 2n 2n ´ k
|E1 X ¨ ¨ ¨ X E2n | “ n! ´ p´1q pn ´ kq!
k“1
2n ´ k k

4. Tout d’abord, on remarque que dans la formule précédente, le n! correspond au terme k “ 0 de la somme. Ainsi,
le nombre de façon de placer les hommes est
n ˆ ˙
ÿ
k 2n 2n ´ k
p´1q pn ´ kq!
k“0
2n ´ k k

Si la table est numérotée, on a à faire le choix du placement des femmes, puis du placement des hommes, ainsi,
le nombre de façons de faire est :
n ˆ ˙
ÿ 2n 2n ´ k
n! p´1qk pn ´ kq!
k“0
2n ´ k k

Or, à chaque placement correspond n façons de numéroter la table (souvenez-vous que les femmes occupent les
places impaires, donc le début de la numérotation se fait toujours par l’une des n femmes). Ainsi, l’oubli de la
numérotation est une surjection de l’ensemble des placements avec numérotation vers l’ensemble des placements

13
sans numérotation, le cardinal de chaque image réciproque étant n. D’après le lemme du berger, le nombre de
placements sur une table non numérotée est donc obtenu en divisant le résultat précédent par n. Ainsi :
n ˆ ˙
ÿ 2n 2n ´ k
µpnq “ pn ´ 1q! p´1qk pn ´ kq!
k“0
2n ´ k k

14

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