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MP2I – Mathématiques
A. Troesch
La présentation, la lisibilité, l’orthographe, la qualité de la rédaction, la clarté, la précision et la concision des raison-
nements entreront pour une part importante dans l’appréciation des copies.
Les candidats sont invités à encadrer dans la mesure du possible les résultats de leurs calculs.
L’usage de tout document et de tout matériel électronique est interdit. Notamment, les téléphones portables doivent
être éteints et rangés.
x2
Exercice – Une étude de fonction Soit f : x ÞÑ x ¨ Arcsin .
1 ` x2
1. Déterminer le domaine de définition de f .
2. Justifier que f est dérivable sur R, et préciser f 1 p0q. Sur quel sous-ensemble de R peut-on affirmer sans autre
calcul que f est de classe C 8 ?
3. Déterminer les limites de f en `8 et en ´8.
4. Montrer que f pxq „ x3 (autrement dit, le quotient est de limite égale à 1 en lorsque x tend vers 0)
xÑ0
f pxq
5. (a) Déterminer la limite en `8 de .
x
y´1 1
(b) Montrer que lim 2
“´ .
yÑ1 Arccospyq
´ 2
(c) En déduire que la courbe de f admet en `8 une droite asymptote dont on précisera l’équation.
6. Étudier les variations de f .
7. Étudier la convexité de f . Y a-t-il des points d’inflexion ? Si oui, donner l’équation des tangentes en ces points.
8. À l’aide de l’étude ci-dessus, tracer l’allure de la courbe.
Problème 1 –
ż1
dx
Le but de ce problème est de calculer des intégrales du type In,k “ k n
, pour k P N˚ et n P N. En particulier,
0 p1 ` x q ż
1
1
la méthode exposée ci-dessous justifie qu’on sait calculer toutes les intégrales dx, et plus généralement
0 p1 ` x2 qn
par la même technique avec des bornes différentes : ce fait est une des étapes importantes dans la méthode systématique
de primitivation des fractions rationnelles via les décompositions en éléments simples.
1
1. Pour tout n P N˚ , exprimer In´1,k en fonction de In,k et Jn,k .
2. À l’aide d’une intégration par parties, montrer que pour tout n P Nzt0, 1u,
1 1
Jn,k “ ´ ` In´1,k .
kpn ´ 1q2n´1 kpn ´ 1q
Soit n un entier positif ou nul. Pour tout x P r0, 1s, on pose fx la fonction définie pour y P R˚` par :
1
fx pyq “ ,
x2 ` y 2
Par définition-même de fx , on remarquera que la notation fx1 pyq désigne la dérivée de la fonction fx (pour un x fixé)
par rapport à la variable y.
1. Justifier que pour tout n P N, Fn est bien définie sur R˚` .
2. On suppose que y ą 0. Soit h un réel non nul tel que |h| ă y2 . On pose fn,x : y ÞÑ fx pyq.
(a) Soit x P r0, 1s. Justifier qu’on peut écrire :
ˇ ˇ
ˇ fn,x py ` hq ´ fx pyq 1
ˇ |h|
ˇ ´ f n,x pyqˇď ¨ gx pyq,
ˇ h ˇ 2
où pour tout x P r0, 1s, gx est une fonction de la variable y P R˚` , ne dépendant par de h, et x ÞÑ gx pyq est
continue sur r0, 1s.
2
Indication : On pourra majorer fn,x pzq entre y et y ` h, en faisant attention au fait que h peut être négatif
(il faut dans ce cas se placer sur l’intervalle ry ` h, ys), et en se souvenant que |h| ď y2 .
(b) En déduire que Fn est dérivable en y et que
ż1
1
Fn1 pyq “ ´2ny “ ´2nyFn`1 pyq
0 px2 ` y 2 qn`1
3. Calculer, pour tout y P R˚` , F1 pyq, F2 pyq et F3 pyq, et retrouver l’expression de I3,2 .
żb
Problème 2 – Comportement asymptotique de gpxqf pxqn dx, méthode de Laplace
a żb
Dans ce petit problème, on étudie dans deux situations légèrement différentes un équivalent de gptqf ptqn dt. La
a
deuxième situation étudiée correspond à un cas particulier d’un résultat général appelée méthode de Laplace. On rappelle
que si pvn q ne s’annule pas, deux suites pun q et pvn q sont équivalentes si lim uvnn “ 1, et on note alors un „ vn
`8
On rappelle qu’une fonction continue sur un intervalle fermé borné est bornée et atteint ses bornes.
2
3. Montrer que pour tout n P N, et tout δ Ps0, c ´ as,
żb żb
n n
0ď gptqf ptq dt ď f pa ` δq gptq dt.
a`δ a`δ
żb
n
En déduire la limite de gptqf n ptq dt quand n tend vers `8
f paqn a`δ
4. À l’aide d’une intégration par parties, montrer qu’il existe une constante M , indépendante de δ, telle que pour
tout δ P r0, c ´ as,
ˇż ˇ
ˇ a`δ gpaqf paqn`1 ˇˇ gpa ` δqf pa ` δqn`1 δM f paqn`1
n
gptqf ptq dt ` ď ` .
ˇ
pn ` 1qf 1 paq ˇ pn ` 1q|f 1 pa ` δq| n`1
ˇ ˇ
ˇ a
żb
gpaqf paqn`1
5. En déduire que gptqf ptqn dt „ ´ .
a `8 nf 1 paq
Indication : On procédera avec un ε pour calculer la limite du quotient, en faisant bien attention aux dépendances
des paramètres les uns par rapport aux autres.
1 1
et telles que lim un “ et lim vn “
nÑ`8 ´f 1 p0q ` δ nÑ`8 ´f 1 p0q ´ δ
żb
n
(c) Justifier que lim f pxqn dx “ 0.
nÑ`8 f p0qn`1 λ
Indication : on coupera l’intervalle d’intégration en en point tel que gpxq ´ gp0q soit « petit » sur la première
moitié.
żb
gp0qf p0qn`1
(b) En déduire que gpxqf pxqn dx „ ´
0 `8 nf 1 p0q
3
3. Montrer enfin que cela reste vrai en remplaçant la borne 0 par une borne a quelconque (les hypothèses restant
les mêmes, bien sûr prises au point a pour gpaq ą 0 et f 1 paq ą 0).
(b) En déduire l’existence d’un réel M tel que pour tout x P ra, bs,
2 2
ˇ ˇ
ˇlnpf pxqq ´ lnpf pcqq ´ px ´ cq ¨ f pcq ˇ ď M |x ´ c|3 .
ˇ ˇ
ˇ 2 f pcq ˇ
ż `8
2
On admet que l’intégrale e´t dt (intégrale de Gauss) est convergente. On notera G sa valeur.
0
2. (a) Montrer que d żb
1 nf 2 pcq px´cq2 f 2 pcq
lim ´ enplnpf pcqq` 2f pcq
q
dx “ G.
nÑ`8 f pcqn 2f pcq c
Indication : On pourra faire un changement de variable pour se ramener à l’intégrale de Gauss.
(b) Montrer que d
żb
nplnpf pcqq` px´cq f2 2 pcq
q n 2f pcq
e 2f pcq dx „ 2Gf pcq ´ .
a `8 nf 2 pcq
On pourra remarquer (et utiliser dans la fin du problème) que ce résultat ne dépend pas des bornes a et b,
à condition que c Psa, br. On pourra donc l’utiliser sur des intervalles restreints sa1 , b1 r tels que a ď a1 ă c ă
b1 ď b.
3. Montrer que si c ă b1 ď b, alors
d żb
1 nf 2 pcq px´cq2 f 2 pcq
lim ¨ ´ enplnpf pcqq` 2f pcq q
dx “ 0.
nÑ`8 f pcqn 2f pcq b1
żb d
2f pcq
4. Montrer que : f pxqn dx „ 2Gf pcqn ¨ ´ .
a `8 nf 2 pcq
Indication : Remarquer que les questions 2(b) et 3 sont aussi valides pour les fonctions gλ : x ÞÑ f pxq ´ λ2 px ´ cq2
si λ` f 2 pcq ă 0. Se ramener alors dans un premier temps à une intervalle sur lesquel 2M f pcq|x´ c|3 est « petit »
devant |x ´ c|
żb d
n n 2f pcq
5. Montrer enfin que : gpxqf pxq dx „ 2Ggpcqf pcq ¨ ´ 2 .
a `8 nf pcq
Remarques
1. On peut expliciter un peu?
la constante qui apparaît dans cet équivalent, puisque l’intégrale de Gauss peut se
π
calculer : elle vaut G “ 2 .
2. L’hypothèse de classe C 2 pour f est suffisante, elle s’obtient alors à l’aide de la formule de Taylor-Young, qui
2
dit que si h est de classe C 2 au voisinage de c, hpxq ´ hpcq ´ px ´ cqh1 pcq ´ px´cq
2 h2 pcq est négligeable devant
px ´ cq2 lorsque x tend vers c. Cette formule sera démontrée en cours d’année, également à l’aide de la formule
de Taylor avec reste intégral. La version affaiblie qu’on en a donnée (avec des hypothèses plus fortes) nous a
permi d’éviter un argument technique (mais élémentaire).