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Lycée Louis-Le-Grand, Paris Samedi 17/12/2022

MP2I – Mathématiques
A. Troesch

Devoir Surveillé no 4 (4h)

La présentation, la lisibilité, l’orthographe, la qualité de la rédaction, la clarté, la précision et la concision des raison-
nements entreront pour une part importante dans l’appréciation des copies.
Les candidats sont invités à encadrer dans la mesure du possible les résultats de leurs calculs.
L’usage de tout document et de tout matériel électronique est interdit. Notamment, les téléphones portables doivent
être éteints et rangés.

NB : Le sujet comporte 42 questions.

x2
Exercice – Une étude de fonction Soit f : x ÞÑ x ¨ Arcsin .
1 ` x2
1. Déterminer le domaine de définition de f .
2. Justifier que f est dérivable sur R, et préciser f 1 p0q. Sur quel sous-ensemble de R peut-on affirmer sans autre
calcul que f est de classe C 8 ?
3. Déterminer les limites de f en `8 et en ´8.
4. Montrer que f pxq „ x3 (autrement dit, le quotient est de limite égale à 1 en lorsque x tend vers 0)
xÑ0
f pxq
5. (a) Déterminer la limite en `8 de .
x
y´1 1
(b) Montrer que lim 2
“´ .
yÑ1 Arccospyq
´ 2
(c) En déduire que la courbe de f admet en `8 une droite asymptote dont on précisera l’équation.
6. Étudier les variations de f .
7. Étudier la convexité de f . Y a-t-il des points d’inflexion ? Si oui, donner l’équation des tangentes en ces points.
8. À l’aide de l’étude ci-dessus, tracer l’allure de la courbe.

Problème 1 –
ż1
dx
Le but de ce problème est de calculer des intégrales du type In,k “ k n
, pour k P N˚ et n P N. En particulier,
0 p1 ` x q ż
1
1
la méthode exposée ci-dessous justifie qu’on sait calculer toutes les intégrales dx, et plus généralement
0 p1 ` x2 qn
par la même technique avec des bornes différentes : ce fait est une des étapes importantes dans la méthode systématique
de primitivation des fractions rationnelles via les décompositions en éléments simples.

Partie I – Calcul de certaines valeurs particulières.

1. Déterminer, pour tout k P N˚ , la valeur de I0,k .


2. Déterminer, pour tout n P N, la valeur de In,1 .
3. Calculer I1,2 .
ln 2 π
4. Montrer que I1,3 “ ` ? .
3 3 3

Partie II – Une relation de récurrence.


ż1
xk
Pour tout n P N˚ , on pose Jn,k “ k n
dx.
0 p1 ` x q

1
1. Pour tout n P N˚ , exprimer In´1,k en fonction de In,k et Jn,k .
2. À l’aide d’une intégration par parties, montrer que pour tout n P Nzt0, 1u,
1 1
Jn,k “ ´ ` In´1,k .
kpn ´ 1q2n´1 kpn ´ 1q

3. En déduire une relation entre In,k et In´1,k .


4. Déterminer I3,2 .

Partie III – Fonctions définies par une intégrale.

Soit n un entier positif ou nul. Pour tout x P r0, 1s, on pose fx la fonction définie pour y P R˚` par :

1
fx pyq “ ,
x2 ` y 2

et Fn la fonction définie sur R˚` par :


ż1 ż1
n dx
Fn pyq “ fx pyq dx “ .
0 0 px2 ` y 2 qn

Par définition-même de fx , on remarquera que la notation fx1 pyq désigne la dérivée de la fonction fx (pour un x fixé)
par rapport à la variable y.
1. Justifier que pour tout n P N, Fn est bien définie sur R˚` .
2. On suppose que y ą 0. Soit h un réel non nul tel que |h| ă y2 . On pose fn,x : y ÞÑ fx pyq.
(a) Soit x P r0, 1s. Justifier qu’on peut écrire :
ˇ ˇ
ˇ fn,x py ` hq ´ fx pyq 1
ˇ |h|
ˇ ´ f n,x pyqˇď ¨ gx pyq,
ˇ h ˇ 2

où pour tout x P r0, 1s, gx est une fonction de la variable y P R˚` , ne dépendant par de h, et x ÞÑ gx pyq est
continue sur r0, 1s.
2
Indication : On pourra majorer fn,x pzq entre y et y ` h, en faisant attention au fait que h peut être négatif
(il faut dans ce cas se placer sur l’intervalle ry ` h, ys), et en se souvenant que |h| ď y2 .
(b) En déduire que Fn est dérivable en y et que
ż1
1
Fn1 pyq “ ´2ny “ ´2nyFn`1 pyq
0 px2 ` y 2 qn`1

3. Calculer, pour tout y P R˚` , F1 pyq, F2 pyq et F3 pyq, et retrouver l’expression de I3,2 .

żb
Problème 2 – Comportement asymptotique de gpxqf pxqn dx, méthode de Laplace
a żb
Dans ce petit problème, on étudie dans deux situations légèrement différentes un équivalent de gptqf ptqn dt. La
a
deuxième situation étudiée correspond à un cas particulier d’un résultat général appelée méthode de Laplace. On rappelle
que si pvn q ne s’annule pas, deux suites pun q et pvn q sont équivalentes si lim uvnn “ 1, et on note alors un „ vn
`8
On rappelle qu’une fonction continue sur un intervalle fermé borné est bornée et atteint ses bornes.

Partie I – Cas où f est maximal en a, avec hypothèses fortes


Dans cette partie, on suppose que f est décroissante sur ra, bs, à valeurs dans R` et de classe C 2 , et que f 1 paq ă 0.
On suppose de plus que g est de classe C 1 sur ra, bs, à valeurs dans R` et que gpaq ą 0.
1. Montrer que pour tout x Psa, bs, f pxq ă f paq.
2. Montrer qu’il existe c Psa, bs tel que f 1 soit strictement négative sur ra, cs.

2
3. Montrer que pour tout n P N, et tout δ Ps0, c ´ as,
żb żb
n n
0ď gptqf ptq dt ď f pa ` δq gptq dt.
a`δ a`δ

żb
n
En déduire la limite de gptqf n ptq dt quand n tend vers `8
f paqn a`δ
4. À l’aide d’une intégration par parties, montrer qu’il existe une constante M , indépendante de δ, telle que pour
tout δ P r0, c ´ as,
ˇż ˇ
ˇ a`δ gpaqf paqn`1 ˇˇ gpa ` δqf pa ` δqn`1 δM f paqn`1
n
gptqf ptq dt ` ď ` .
ˇ
pn ` 1qf 1 paq ˇ pn ` 1q|f 1 pa ` δq| n`1
ˇ ˇ
ˇ a

żb
gpaqf paqn`1
5. En déduire que gptqf ptqn dt „ ´ .
a `8 nf 1 paq
Indication : On procédera avec un ε pour calculer la limite du quotient, en faisant bien attention aux dépendances
des paramètres les uns par rapport aux autres.

Partie II – Cas où f est maximal en a, avec hypothèses faibles


Dans cette partie, on montre que le résultat précédent reste valide sous des hypothèses plus faibles. On suppose toujours
f et g à valeurs positives, f décroissante et gpaq ą 0 et f 1 paq ă 0, mais on suppose uniquement que f et g sont continues
sur ra, bs, et f dérivable au point a.
1. On commence dans cette question par étudier le cas où a “ 0 et g est la fonction constante égale à 1. On a
donc f dérivable en 0 et f 1 p0q ă 0. On se donne δ Ps0, ´f 1p0qr.
(a) Montrer qu’il existe λ Ps0, bs tel que
żλ żλ żλ
1
pf p0q ` xpf p0q ´ δqq dx ď n n
f pxq ď pf p0q ` xpf 1 p0q ` δqqn dx.
0 0 0

On remarquera bien que λ dépend de δ.


(b) En déduire qu’il existe deux suites pun q et pvn q (dépendant de δ) telles que
żλ
n
un ď f pxqn dx ď vn ,
f p0qn`1 0

1 1
et telles que lim un “ et lim vn “
nÑ`8 ´f 1 p0q ` δ nÑ`8 ´f 1 p0q ´ δ
żb
n
(c) Justifier que lim f pxqn dx “ 0.
nÑ`8 f p0qn`1 λ

(d) En déduire qu’il existe un rang n0 tel que pour tout n ě n0 ,


żb
1 n 1
´ 2δ ď f pxqn dx ď ` 2δ.
´f 1 p0q ` δ f p0qn`1 0 ´f 1 p0q ´ δ
żb
f p0qn`1
(e) En déduire enfin que f pxqn dx „ ´
0 `8 nf 1 p0q
Indication : poser ε ą 0, et définir δ convenablement.
2. On suppose toujours a “ 0, mais g quelconque continue sur ra, bs, à valeurs positives et vérifiant gp0q ą 0.
(a) Montrer que
żb
nf 1 p0q
lim pgpxq ´ gp0qqf pxqn dx “ 0
nÑ`8 f p0qn`1 0

Indication : on coupera l’intervalle d’intégration en en point tel que gpxq ´ gp0q soit « petit » sur la première
moitié.
żb
gp0qf p0qn`1
(b) En déduire que gpxqf pxqn dx „ ´
0 `8 nf 1 p0q

3
3. Montrer enfin que cela reste vrai en remplaçant la borne 0 par une borne a quelconque (les hypothèses restant
les mêmes, bien sûr prises au point a pour gpaq ą 0 et f 1 paq ą 0).

Partie III – Cas où f est maximal en c Psa, br, méthode de Laplace


żb
Dans les parties précédentes, on a pu observer que le comportement asymptotique d’une intégrale gpxqf pxqn dx était
a
déterminée par le comportement au point où f est maximal. C’est ce qu’on va observer également dans cette dernière
situation, où le maximum de f est atteint en un point interne à l’intervalle. La méthode mise en oeuvre ici est un cas
particulier d’une méthode plus générale (méthode de Laplace).
On suppose donc dans cette partie que f et g sont des fonctions de ra, bs dans R˚` , que f est de classe C 3 , et atteint
son maximum en un unique point c Psa, br, et vérifie en ce point f 2 pcq ă 0. On suppose également que g est continue
sur ra, bs.
1. (a) Soit h une fonction de classe C 3 sur ra, bs et c Psa, br. Montrer qu’il existe M ą 0 tel que pour tout x P ra, bs,
ˇż x
px ´ tq2 p3q
ˇ
ˇ ď M |x ´ c|3 .
ˇ ˇ
ˇ h ptq dt
ˇ 2
c
ˇ

(b) En déduire l’existence d’un réel M tel que pour tout x P ra, bs,
2 2
ˇ ˇ
ˇlnpf pxqq ´ lnpf pcqq ´ px ´ cq ¨ f pcq ˇ ď M |x ´ c|3 .
ˇ ˇ
ˇ 2 f pcq ˇ
ż `8
2
On admet que l’intégrale e´t dt (intégrale de Gauss) est convergente. On notera G sa valeur.
0
2. (a) Montrer que d żb
1 nf 2 pcq px´cq2 f 2 pcq
lim ´ enplnpf pcqq` 2f pcq
q
dx “ G.
nÑ`8 f pcqn 2f pcq c
Indication : On pourra faire un changement de variable pour se ramener à l’intégrale de Gauss.
(b) Montrer que d
żb
nplnpf pcqq` px´cq f2 2 pcq
q n 2f pcq
e 2f pcq dx „ 2Gf pcq ´ .
a `8 nf 2 pcq
On pourra remarquer (et utiliser dans la fin du problème) que ce résultat ne dépend pas des bornes a et b,
à condition que c Psa, br. On pourra donc l’utiliser sur des intervalles restreints sa1 , b1 r tels que a ď a1 ă c ă
b1 ď b.
3. Montrer que si c ă b1 ď b, alors
d żb
1 nf 2 pcq px´cq2 f 2 pcq
lim ¨ ´ enplnpf pcqq` 2f pcq q
dx “ 0.
nÑ`8 f pcqn 2f pcq b1

żb d
2f pcq
4. Montrer que : f pxqn dx „ 2Gf pcqn ¨ ´ .
a `8 nf 2 pcq
Indication : Remarquer que les questions 2(b) et 3 sont aussi valides pour les fonctions gλ : x ÞÑ f pxq ´ λ2 px ´ cq2
si λ` f 2 pcq ă 0. Se ramener alors dans un premier temps à une intervalle sur lesquel 2M f pcq|x´ c|3 est « petit »
devant |x ´ c|
żb d
n n 2f pcq
5. Montrer enfin que : gpxqf pxq dx „ 2Ggpcqf pcq ¨ ´ 2 .
a `8 nf pcq
Remarques
1. On peut expliciter un peu?
la constante qui apparaît dans cet équivalent, puisque l’intégrale de Gauss peut se
π
calculer : elle vaut G “ 2 .
2. L’hypothèse de classe C 2 pour f est suffisante, elle s’obtient alors à l’aide de la formule de Taylor-Young, qui
2
dit que si h est de classe C 2 au voisinage de c, hpxq ´ hpcq ´ px ´ cqh1 pcq ´ px´cq
2 h2 pcq est négligeable devant
px ´ cq2 lorsque x tend vers c. Cette formule sera démontrée en cours d’année, également à l’aide de la formule
de Taylor avec reste intégral. La version affaiblie qu’on en a donnée (avec des hypothèses plus fortes) nous a
permi d’éviter un argument technique (mais élémentaire).

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