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Université Pierre et Marie Curie Analyse réelle, MM003

Master de Mathématiques, M1 Année universitaire 2013-2014


Ayman Moussa
moussa@ann.jussieu.fr

TD no 6 – Convolution. Transformée de Fourier.

On note indifféremment F pf q ou fˆ la transformée de Fourier de f lorsque celle-ci est bien définie.


Pour a P R, on note τa l’application de translation sur les fonctions : τa pf qpxq “ f px ´ aq.

Exercice 1: Échauffement

1. Vérifier que le produit de convolution est une loi de composition interne commutative et associative
sur L1 pRd q.
2. Soit f P L1 pRd q, pour a P Rd et λ P R˚ , calculer τy a f et dλ f où l’opérateur de dilatation dλ est
y
défini par dλ pf q : x ÞÝÑ f px{λq.
3. Vérifier que pour f, g P L1 pRq,
ż ż
fˆpξqgpξqdξ “ ĝpξqf pξqdξ ă 8.
Rd Rd

4. Vérifier que pour ξ P R˚ , fˆpξq “ ei F pτ1{ξ f qpξq et en déduire le lemme de Riemann-Lebesgue en


dimension 1.
Indication : On rappelle que, pour f P L1 pRq fixée, a ÞÑ τa pf q est continu de R dans L1 pRq.
5. Démontrer le lemme de Riemann-Lebesgue en dimension d ą 1.

Voir la correction.

Exercice 2: Une transformée de Fourier

1. Calculer, pour a ą 0, la transformée de Fourier de R Q x ÞÑ e´a|x| .


e´itx ´a|x|
ż
2. Soient a ą 0 et fa la fonction définie sur R par : fa ptq :“ 2
e dx. Donner une expression
R 1`x
2 ´1 ´|x|
de p1 `żx q en fonction de la transformée de Fourier de x ÞÑ e pour aboutir à l’égalité
a ´|y|
fa ptq “ 2 2
e dy.
R a ` py ` tq
1
3. En déduire la transformée de Fourier de x ÞÑ 1`x 2.
y`t
Indication : On pourra utiliser le changement de variable : s “ a .

Voir la correction.

Exercice 3: L’algèbre pL1 pRd q, ‹, `q

1. Constater que pL1 pRd q, ‹, `q est une algèbre de Banach.


2. En considérant une approximation de l’unité, vérifier que pL1 pRd q, ‹, `q ne possède pas d’élément
neutre pour la convolution.

Voir la correction.

1
Exercice 4: F pL8
c q Ă H pCq

1. Soit f P L8 ˆ
c pRq (espace des fonctions bornées à support compact). Montrer que f est bien définie
et se prolonge à C en une fonction analytique.
2. Quels sont les éléments de DpRq dont la transformée de Fourier est toujours dans DpRq ?
Indication : On pensera au théorème des zéros isolés.
1
3. Soit φ P L8
c pRq non nulle. Trouver les éléments f P L pRq vérifiant f ‹ φ “ 0.
2
4. Retrouver la transformée de Fourier de x ÞÑ e´x {2 en admettant la valeur de l’intégrale de Gauss :
ż
2 ?
e´t {2 dt “ 2π
R

2
Indication : On montrera que (le?prolongement analytique de) la transformée de Fourier de x ÞÑ e´x {2
2
coïncide avec la fonction ξ ÞÑ 2πe´ξ {2 sur la droite imaginaire d’abord puis sur le plan complexe
(et en particulier sur R !).

Voir la correction.

Exercice 5: Équation fonctionnelle


Déterminer les couples pf, cq P L1 pRq X C 1 pRq ˆ R vérifiant, pour tout x P R, f 1 pxq “ f px ` cq.
Voir la correction.

Exercice 6: Sinus cardinal

1. Calculer la transformée de Fourier de 1r´1,1s et en déduire celle de 1r´n,ns .


2. Vérifier que gn :“ 1r´1,1s ‹ 1r´n,ns P L1 pRq.
3. Montrer l’existence de fn P L1 X L2 pRq, telle que fˆn “ gn , et en déduire que gn P C0 pRq X L2 pRq.
4. Montrer que pgn qnPN est bornée dans C0 pRq (norme uniforme } ¨ }8 sur R).
5. Montrer que la suite pfn qnPN n’est pas bornée dans L1 pRq.
Indication : On utilisera le lemme de Fatou après un changement de variable approprié. On rappelle
que le prolongement continu de x ÞÑ sinpxq{x n’est pas intégrable.
6. En déduire que F : L1 pRq Ñ C0 pRq est linéaire, continue, injective mais non surjective.
7. On va montrer cependant que F pL1 pRqq est dense dans C0 pRq.
(a) Montrer que φ P DpRq ñ φ̂ P L1 pRq.
Indication : On pourra vérifier que ξ 2 φ̂pξq ÝÑ 0.
|ξ|Ñ8

(b) En utilisant la formule d’inversion, en déduire que DpRq Ă F pL1 pRqq.


(c) Soit f P C0 pRq et ε ą 0. On fixe M ą 0 tel que |x| ą M ñ |f pxq| ă ε{2. Prouver l’existence
de g P C 8 pRq telle que sup |f pxq ´ gpxq| ă ε{2. En déduire l’existence de φ P DpRq
xPr´2M,2M s
telle que }f ´ φ}8 ă ε et conclure.
Indication : Considérer un élément de DpRq à valeurs dans r0, 1s, égal à 1 sur r´M, M s, et à
support dans r´2M, 2M s.

Voir la correction.

2
Exercice 7: Commutant des translations

1. Soit p P r1, 8r et T : Lp pRq Ñ L8 pRq un opérateur linéaire continu commutant avec les opérateurs
de translations τa . Montrer que T pLp pRqq ne contient que des fonctions uniformément continues sur
R (i.e. admettant un représentant uniformément continu sur R).
Indication : On admettera (ou on démontrera !) : le fait suivant : f P L8 pRq admet un représentant
uniformément continu sur R équivaut à τa f ´ f tend vers 0 dans L8 pRq lorsque a tend vers 0.
2. En déduire que l’application

S : Lp pRq ÝÑ R
f ÞÝÑ T pf qp0q

est bien définie et est dans le dual de Lp pRq.


1
3. En déduire enfin que T est un opérateur de convolution avec un élément de Lp pRq.
4. Montrer qu’un opérateur linéaire continu de L1 pRq dans Lp pRq induit, par passage aux duaux, un
1
opérateur linéaire continu de Lp pRq dans L8 pRq (on parle d’opérateur transposé).
5. En considérant l’opérateur transposé, chercher les opérateurs linéaires continus L1 pRq Ñ Lp pRq
commutant avec les translations, pour p Ps1, 8r.

Voir la correction.

Exercice 8: Morphismes d’algèbres

1. Soit Φ : Rd Ñ C bornée, continue (non constante) vérifiant Φps ` tq “ ΦpsqΦptq.


(a) Montrer que Φ P C 1 pRd q.
Indication : On peut, par exemple, regarder ce qu’on obtient en faisant Φ ‹ ρ où ρ P DpRd q.
(b) Montrer que pour presque tout t, Bj Φptq “ ΦptqBj Φp0q et en déduire que Φptq “ eia¨t pour un
certain a P Rd .
Indication : Une fois obtenue la première égalité, dériver la fonction Φptqe´b¨t où bj :“ Bj Φp0q.
2. Soit Ψ : pL1 pRd q, ‹, `q Ñ C un morphisme d’algèbres continu.
ż
(a) Montrer l’existence de Φ P L8 pRd q telle que Ψpf q “ Φptqf ptqdt.
Rd
1
(b) Montrer que, pour f P L pR q fixée, pour presque tout s P Rd , Ψpτs f q “ Ψpf qΦpsq.
d

Indication : Vérifier que s ÞÑ Ψpτs f q est dans L8 pRd q puis l’intégrer contre une fonction
g P L1 pRd q arbitraire.
(c) En déduire que Φ admet un représentant continu et vérifie Φps ` tq “ ΦpsqΦptq.
(d) En déduire la forme générale des morphismes d’algèbres continus pL1 pRd q, ‹, `q Ñ C.

Voir la correction.

Exercice 9: Théorème de Steinhauss et morphismes de groupes

1. Soit A Ă Rd un borélien de mesure finie non nulle. On pose “ A ´ A “ ta1 ´ a2 : pa1 , a2 q P A2 u.


En considérant la fonction 1A ‹ 1´A , montrer que A ´ A est un voisinage de 0.
2. Application : soit f : pR, `q Ñ pR˚` , ˆq un morphisme.
(a) Vérifier que si f est continu, alors f est nécessairement de la forme x ÞÑ eax .
Indication : Considérer lnpf q ou bien une primitive de f .

3
(b) À partir de maintenant on réduit considérablement l’hypothèse de régularité sur le morphisme
f : on suppose celui-ci uniquement mesurable.
(i) On pose, pour n ě 2, Fn :“ tx P R : n1 ă f pxq ă nu. Montrer l’existence de p P N˚ tel
que Fp est de mesure de Lebesgue non nulle. En déduire que Fp ´ Fp est un voisinage de
0. On fixe alors ε ą 0 tel que r´ε, εs Ă Fp ´ Fp et on note Aε “ r´ε, εs, Bε “ r´ε{2, ε{2s.
1
(ii) Montrer que pour tout x P Aε , 2 ă f pxq ă p2 .
p
ż
(iii) En déduire que 1Bε ‹ p1Aε f q est continue et que 1Bε pyqf p´yqdy est un réel non nul.
R
(iv) Montrer que pour tout x P Bε ,
ż
1Bε ‹ p1Aε f qpxq “ f pxq 1Bε pyqf p´yqdy,
R

et en déduire successivement que f est continue sur Bε puis sur R tout entier et conclure.

Voir la correction.

Exercice 10: Signaux à spectre borné


Considérons l’intervalle I :“ r´1, 1s. On introduit le sous-espace de L2 pRq

BL2 pIq :“ tu P L2 pRq : û “ 0 presque partout sur RzIu.

1. Montrer que BL2 pIq est un espace de Hilbert.


2. Montrer que BL2 pIq Ă C0 pRq et que l’injection correspondante est continue.
3. On considère le prolongement continu de x ÞÑ sinpxq{x, que l’on note sinc .
(a) Montrer que la famille pπ ´1{2 τ2πk sinc qkPZ forme une base hilbertienne de BL2 pIq.
(b) Montrer (théorème d’échantillonage) que tout élément u P BL2 pIq se décompose sous la forme
ÿ
upxq “ up2πkq sinc px ´ 2πkq,
kPZ

la convergence ayant lieu uniformément sur R et dans L2 pRq.

Voir la correction.

4
Correction
Correction 1: Échauffement

1. En premier lieu il convient de vérifier que si f, g P L1 pRd q, le produit de convolution f ‹ g est bien
défini et appartient au même espace. Ceci est une conséquence aisée du théorème de Fubini-Tonelli :
ż "ż * ż ż
|f pyqgpx ´ yq|dy dx “ |f pyqgpx ´ yq|dydx
Rd Rd d d
żR żR
“ |f pyqgpx ´ yq|dxdy
Rd Rd
ż "ż *
“ |f pyq| |gpx ´ yq|dx dy
d Rd
żR
“ |f pyq|}g}1 dy “ }f }1 }g}1 ă 8,
Rd

où l’on a utilisé l’invariance par translation de l’intégrale de Lebesgue sur Rd . La fonction positive
ż
x ÞÑ |f pyqgpx ´ yq|dy,
Rd

est donc d’intégrale finie, et donc finie presque partout : f ‹ g est bien définie presque partout et
l’inégalité précédente assure (inégalité de la moyenne) que }f ‹ g}1 ď }f }1 }g}1 . La commutativité
de ‹ est s’obtient par changement de variable (u “ x ´ y). Vérifions l’associativité de ‹ : soient
f, g, h P L1 pRd q. Comme précédemment, on remarque que p|f | ‹ |g|q ‹ |h| est fini presque partout, ce
qui justifie (théorème de Fubini) l’interversion des intégrales dans les ligne qui suivent
ż "ż *
pf ‹ gq ‹ hpzq “ hpz ´ uq f pyqgpu ´ yqdy du
Rd Rd
hkk:“v
ż #ż +
ikkj
“ f pyq hpz ´ uqgp u ´ y qdu dy,
Rd Rd
ż "ż *
“ f pyq hpz ´ y ´ vqgpvqdv dy,
Rd Rd
“ f ‹ pg ‹ hqpzq,
où l’on a utilisé la commutativité précédemment établie.
2. On écrit par changement de variable
ż ż
´iξ¨x
τa f pξq :“
y f px ´ aqe dx “ f puqe´iξ¨pu`aq du,
Rd x´aØu Rd
ż ż
´iξ¨x d
dyλ f pξq :“ f px{λqe dx “ |λ| f puqe´iξ¨pλuq du,
Rd x{λØu Rd

si bien que
´iξ¨a ˆ
τy
a f pξq “ e f pξq,

λ f pξq “ |λ| f pλξq.
dy

3. On vérifie déjà que les deux intégrales sont finies, par exemple celle de gauche
ż ˇ ˇ ż ˇż ˇ
ˇˆ ˇ ´iξ¨x
ˇ
ˇf pξqgpξqˇ dξ “ f pxqe dxˇˇ |gpξq|dξ ď }f }1 }g}1 ,
ˇ ˇ
ˇ
Rd Rd Rd

le théorème de Fubini s’applique donc et fournit l’égalité des deux intégrales.


4. On a déjà vu cet exercice dans la feuille précédente. On montre la formule annoncée par le change-
ment de variable x “ t ´ 1{ξ :
ż
fˆpξq “ f pxqe´ix¨ξ dx
R
ż
i
“e τ1{ξ f ptqe´it¨ξ dx.
Rd

5
Par conséquent

|e´i ´ 1||fˆpξq| “ |F pτ1{ξ f ´ f qpξq| ď }τ1{ξ f ´ f }1 ÝÑ 0,


|ξ|Ñ`8

par continuité des translations dans L1 pRq.


5. Dans le cas multi-dimensionnel d ą 1 il suffit de remarque que |ξ| Ñ `8 ùñ D` P J1, dK : |ξ` | Ñ
`8, on a alors par le théorème de Fubini
hpξ` ,x1 ,...,xd q
hkkkkkkkkkkkkkkkkkkkikkkkkkkkkkkkkkkkkkkj
ż ř
"ż *ź
fˆpξq “ fˆpξ1 , . . . , ξd q “ e´i k‰` ξk xk
e ´iξ` x`
f px1 , . . . , xd qdx` dxk ,
Rd´1 Rd k‰`

et on conlut alors par convergence dominée puisque h tend vers 0 avec 1{|ξ` | d’après la question
précédente, presque partout en x1 . . . xd (k ‰ `).

Retour à l’énoncé de l’exercice.

Correction 2: Une transformée de Fourier

1. On a
ż ż ż
e´ixξ e´a|x| dx “ e´ixξ ea xdx ` e´ixξ e´ax dx
R R´ R˚
`
ż ż
´ixξ a
“ e e xdx ` e´ixξ e´ax dx
R´ R˚
`
ż ż
“ expa´iξq dx ` e´xpa`iξq dx
R´ R˚
`

1 1 2a
“ ` “ 2 .
a ´ iξ a ` iξ a ` ξ2

2. D’après la question précédente


ż
1 1
2
“ e´|y| e´ixy dx,
1`x 2 R

si bien que
"ż *
e´itx e´a|x|
ż
´|y| ´ixy
fa ptq “ e e dy dx.
R 2 R

Puisque
ż ż
1
e´a|x| e|y| dydx ă 8,
2 R R

il vient finalement par le théorème de Fubini et la question précédente


ż "ż *
1 ´|y| ´ixy ´itx ´a|x|
fa ptq “ e e e e dx dy
2
ż R R
a
“ 2 ` py ` tq2
e´|y| dy.
R a

3. Tout d’abord remarquons que


ˇ ´itx ´a|x| ˇ
ˇe e ˇ 1 1
‚ ˇˇ ˇ 1 ` x2 P L pRq,
ˇď
1`x 2

e´itx e´a|x| e´itx


‚ ÝÑ ,
1 ` x2 aÑ0 1 ` x2

6
ˆ ˙
1
si bien que par convergence dominée on a fa ptq ÝÑ F x ÞÑ ptq. Or d’après la question
aÑ0 1 ` x2
précédente, et en utilisant le changement de variable suggéré, on a
ż
a
fa ptq “ 2 ` py ` tq2
e´|y| dy
R a
ż
1 1 ´|y|
“ ˘ e dy
a R 1 ` y`t 2
`
a
ż
sÐ y`t 1 1
“ a
e´|as´t| ads
yÑas´t a R 1 ` s2
ż ´|as´t|
e
“ 2
ds.
R 1`s

On remarque cette fois ci que


ˇ ´|as´t| ˇ
ˇe
ˇ ď 1 P L1 pRq,
ˇ
‚ ˇˇ
1 ` s2 ˇ 1 ` s2
e´|as´t| e´|t|
‚ ÝÑ ,
1 ` s aÑ0 1 ` s2
2

et donc par convergence dominée, fa ptq ÝÑ πe´|t| , et on en déduit finalement


aÑ0
ˆ ˙
1
F x ÞÑ ptq “ πe´|t| .
1 ` x2

Retour à l’énoncé de l’exercice.

Correction 3: L’algèbre pL1 pRd q, ‹, `q

1. Pour l’aspect interne, associatif et commutatif de la loi ‹, voir le premier exercice de cette feuille,
la complétude de L1 pRd q en fait donc bien une algèbre de Banach.
2. Soit ϕ P DpBp0, 1qq, d’intégrale 1. x ÞÑ ϕn pxq :“ nd ϕpnxq est donc une approximation de l’unité.
Si f P L1 pRd q est une élément neutre pour le produit de convolution, alors f ‹ ϕn “ ϕn . Mais
alors, puisque pϕn qn est une approximation de l’unité, on doit avoir pϕn qn ÝÑ f dans L1 pRd q,
nÑ`8
en particulier (quitte à extraire), on a convergence presque partout de pϕn qn vers f . Mais pϕn qn
converge presque partout vers 0 (le support de ϕn est inclus dans la boule Bp0, 1{nq), si bien que
f “ 0 presque partout, et donc f ‹ g “ 0 pour tout g P L1 pRd q : contradiction.

Retour à l’énoncé de l’exercice.

Correction 4: F pL8
c q Ă H pCq

1. On pose, pour z P C,
ż
fˆpzq :“ e´itz f ptqdt,
R

cette formule étant justifiée puisque (K est le support de f ) |e´itz f ptq| ď 1K ptq}f }8 eImpzqt P L1 pRq.
ˆ est bien analytique puisque, pour tout t P R,
Par ailleurs, l’application z ÞÑ f pzq
8
ÿ p´itqk z k
e´itz “ ,
k“0
k!

7
avec convergence normale sur tout disque fermé. En particuler, pour tout z P Bp0, Rq,
8 8
p´itqk z k p´itqk
ż ÿ ÿ ż
fˆpzq “ f ptq dt “ z k f ptq dt,
R k“0
k! k“0 R k!

où l’interversion série/intégrale est justifiée par le théorème de convergence dominée et l’estimation,


valable pour tout N P N, z P C et t P R
ˇ ˇ
N
ˇÿ p´itqk z k ˇˇ
f ptq ˇ ď }f }8 1K ptqe|t||z| P L1 pRq,
ˇ
ˇ
ˇ
k“0
k! ˇ

et le rayon de convergence de la série entière définissant fˆ est bien sûr infini : fˆ est bien analytique.
2. D’après ce qui précède, si ϕ P DpRq, on a ϕ̂ analytique, en particulier ses zéros sont isolés, sauf si
ϕ̂ “ 0. Si ϕ̂ est à support compact, alors elle est nulle et il est en de même pour ϕ par injectivité
de la transformée de Fourier.
3. En appliquant la transformée de Fourier cette égalité devient fˆφ̂ “ 0, et puisque φ P L8c pRq, φ̂ est
analytique, et donc presque sûrement non nulle sur R : fˆ “ 0 presque partout, et donc partout (par
continuité) et finalement f “ 0 par injectivité de la transformée de Fourier.
4. On suit l’indication de l’énoncé et on pose pour ξ P C
ż
2
F pξq :“ e´ixξ e´x {2 dx,
R

dont on vérifie facilement qu’elle est bien définie. On a alors, pour t P R, par changement de variable
(pour la deuxième égalité)
ż ż
2 2 2
F p´itq “ etx e´x {2 dx “ e´pt´xq {2 et {2 dx
R R
t2 {2
? ? ´p´itq2 {2
“e 2π “ 2πe .
? 2
Finalement F , analytique, coïncide avec la fonction analytique z ÞÑ 2πe´z {2 sur l’axe imaginaire
pur iR ?
et donc sur tout C par principe des zéros isolés. en particulier, on a bien, pour t P R,
2
F ptq “ 2πe´t {2 .

Retour à l’énoncé de l’exercice.

Correction 5: Équation fonctionnelle


Si f P L1 pRq et vérifie l’équation fonctionnelle annoncée alors, f 1 P L1 pRq également et on peut donc
appliquer la transformée de Fourier à l’égalité annoncée pour obtenir, pour tout ξ P R, iξ fˆpξq “ eiξc fˆpξq,
ce qui veut dire que |ξ| ‰ 1 ñ fˆpξq “ 0, et donc fˆ “ 0 par continuité, et finalement f “ 0 par injectivité
de la transformée de Fourier. Réciproquement la fonction nulle est bien sûr solution. Retour à l’énoncé
de l’exercice.

Correction 6: Sinus cardinal

1.
ż1 ” 1 ı1 eiξ ´ e´iξ
1{
r´1,1s pξq “ e´ixξ dx “ e´ixξ “ “ 2 sinc ξ.
´1 ´iξ ´1 iξ

On a ensuite 1r´n,ns pxq “ 1r´1,1s px{nq, d’où 1{


r´n,ns pξq “ 2n sinc pnξq.

2. En tant que produit de convolution de deux éléments de L1 pRq, on a gn P L1 pRq.

8
3. Puisque la transformée de Fourier d’un produit de convolution est le produit de convolution des
transformée de Fourier, il vient gˆn pξq “ 4n sinc pξq sinc pnξq “ 4 sinpξqξsinpnξq
2 “ hn pξq P L1 pRqXL2 pRq,
si bien que l’on a le droit à la formule d’inversion pour obtenir gn “ fˆn , où 2πfn “ hˇn “ hn P
L1 pRq X L2 pRq, et donc finalement g P C0 pRq X L2 pRq, puisque la transformée de Fourier envoie
respectivement L1 pRq et L2 pRq sur C0 pRq et L2 pRq.
4. On a par exemple }gn }8 ď }1r´1,1s }1 ˆ }1r´n,ns }8 “ 2.
2 sinpxq sinpnxq
5. On a fn “ , d’où
π x2
ż ż ż
2 | sinpxq sinpnxq| uÐnx 2 | sinpu{nq sinpuq|
|fn pxq|dx “ 2
dx “ n du.
R π R x π R u2
On a |n sinpu{nq| Ñ u presque partout et donc
ˇ ˇ
2 | sinpu{nq sinpuq| 2 ˇˇ sin u ˇˇ
lim n “ ˇ ,
nÑ`8 π u2 π u ˇ
si bien que par le lemme de Fatou,
ż ż ˇ ˇ
2 ˇˇ sin u ˇˇ
lim |fn pxq|dx ě ˇ u ˇ du “ `8.
nÑ`8 R R π

On rappelle pourquoi x ÞÑ sinpxq{x n’est pas intégrable sur R : on a pour tout A ą 0


żA
1 A1
żA
sin2 pxq
ż
cosp2xq
dx “ ´ dx
1 x 2 1 x 1 2x
1 ” sinp2xq ıA ż A sinp2xq
“ ln A ´ ´ dx,
2 x 1 1 x2
ce qui s’écrit encore
żA żA
sin2 pxq ” sinp2xq ıA sinp2xq 1
dx ` ` dx “ ln A.
1 x x 1 1 x2 2

L’intégrabilité de sinc impliquerait celle de x ÞÑ sinpxq2 {x et le membre de gauche de l’égalité


précédente serait borné indépendamment A, ce qui est impossible.
6. C’est le théorème de continuité automatique : si F était surjective, elle serait linéaire bijective,
continue dans un sens entre deux espaces de Banach, donc continue dans l’autre sens. Mais on vient
d’exhiber une suite bornée de C0 pRq, pgn qn , telle que pF ´1 pgn qqn ne soit pas bornée dans L1 pRq.
7. (a) Si φ P DpRq, alors φ et toutes ses dérivées sont intégrables. En particulier (Riemann-Lebesgue)
φ̂ P C0 pRq Ă L1loc pRq, si bien qu’il suffit d’étudier le comportement à l’infini pour s’assurer que
φ̂ P L1 pRq, et de fait φ̂pξqξ 2 “ ´φ x2 pξq P C0 pRq (Riemann-Lebesgue encore une fois), et on a
2
donc φ̂ “ OξÑ`8 p1{ξ q, d’où l’intégrabilité de φ̂.
ˇˆ
(b) On a donc droit à la formule d’inversion : 2πφ “ φ̂, d’où l’inclusion annoncée.
(c) On sait (Stone-Weirestrass), que sur tout segement RrXs est dense uniformément, d’où l’exis-
tence de g. Ensuite on considère θM pxq “ θpx{M q, où θ P Dps ´ 2, 2rq est à valeur dans r0, 1s
et vaut 1 sur le segment r´1, 1s. On a alors, en posant φ :“ gθM

}f ´ θM g}8 “ }θM pf ´ gq ` f p1 ´ θM q}8 ď sup |f ´ g| ` sup |f | ă ε,


r´2M,2M s |x|ąM

d’où le résultat voulu.

Retour à l’énoncé de l’exercice.

Correction 7: Commutant des translations

9
1. On commence par démontrer le résultat mentionné dans l’indication. Soit donc f P L8 pRq.
‚ D représentant u.c. ñ }τa f ´ f }8 Ñ 0 : c’est le sens « facile », si g est un représentant
uniformément continu, alors g “ f presque partout, τa g ´ g “ τa f ´ f presque partout et donc
}τa f ´ f }8 ď sup |τa g ´ g| (par définition du sup essentiel), et le membre de droite tend bien
vers 0 avec a par uniforme continuité.
‚ D représentant u.c. ð }τa f ´ f }8 Ñ 0 : commençons par préciser la signification de l’hypo-
thèse :

@ε ą 0, Dα ą 0 : |a| ď α ñ }τa f ´ f }8 ă ε.

Cette formulation est trompeuse car elle laisse imaginer qu’on possède une estimation indé-
pendante de a, alors qu’en la détaillant (il s’agit du supremum essentiel et non de la norme
uniforme !), il vient (en prenant un représentant f noté de la même manière) pour tout ε ą 0
l’existence de α ą 0 tel que

@ε ą 0, Dα ą 0 : |a| ď α ñ DNa Ă Rd négligeable : x R Na ñ |f px ´ aq ´ f pxq| ă ε.

On en déduit en particulier, pour ε ą 0 et α ą 0 donnés comme précédemment, que le sous-


ensemble de R2
! )
px, aq : |a| ď α et |f px ´ aq ´ f pxq| ě ε ,

est négligeable puisque toutes ses sections en la deuxième variable le sont : c’est le théorème de
Fubini. Une nouvelle application de ce théorème nous permet d’inverser les quantificateurs :
pour presque tout x P Rd et pour presque tout |a| ď α, on a l’inégalité |f px ´ aq ´ f pxq| ă ε.
Attention : le deuxième « presque tout » dépend du point x !
Soit maintenant pρn qn une approximation de l’unité issue d’une fonction ρ à support dans la
boule unité. La suite pf ‹ ρn qn converge essentiellement uniformément vers f , en effet :
ż
“ ‰
f pxq ´ f ‹ ρn pxq “ f pxq ´ f px ´ yq ρn pyq dy.
Rd

Le raisonnement précédent montre que pour tout ε ą 0, en prenant n suffisamment grand on


a pour presque tout x
ż
|f pxq ´ f ‹ ρn pxq| ď ε ρn “ ε,
Rd

soit }f ´ f ‹ ρn }8 ď ε (on a utilisé le « presque partout » dépendant dans x dans l’intégrale


en y). Notons que f ‹ ρn admet un représentant uniformément continu ; pour le voir on peut
1
invoquer un résultat standard sur la convolution Lp pRd q ‹ Lp pRd q ou – plus simplement –
choisir ρ P C 1 pRd q pour obtenir la lipschitzianité (d’un représentant) de f ‹ ρn . Puisque
pf ‹ ρn qn converge pour le supremum essentiel (vers f ), la suite des représentants est de
Cauchy pour la norme uniforme (la vraie !). L’ensemble des fonctions uniformément continue
étant complet pour cette topologie, on en déduit l’existence d’une limite uniforme pour la suite
des représentants uniformément continus. Cette limite est elle-même uniformément continu et
est bien un représentant de f
On revient maintenant à l’exercice : on sait que τa ´ Id tend ponctuellement vers 0 sur Lp pRq
(p P r1, 8r). Puisque T commute avec les translations, on a donc, pour tout f P Lp pRq, pτa ´
IdqT pf q “ T pτa f ´ f q, qui tend vers 0 dans L8 pRq, par continuité de T . Finalement, en appliquant
ce qui précède, on obtient que T pf q admet un représentant uniformément continu.
2. Cette application est bien définie puisque T pf q admet un (unique) représentant continu, le fait que
S P Lp pRq1 est une conséquence de l’inéglité |T pf qp0q| ď }T pf q}8 ď ~T ~}f }p .
1 1
3. On sait d’après le cours que pour p P r1, 8r, Lp pRq1 “ Lp pRq. On dispose donc de g P Lp pRq, telle
que
ż
@f P Lp pRq, T pf qp0q “ f pxqgpxqdx.
R

10
Mais puisque T commute avec les translations, il vient
ż ż
T pf qpaq “ pτ´a T pf qqp0q “ T pτ´a f qp0q “ f px ` aqgpxqdx “ f pxqgpx ´ aqdx “ f ‹ ǧpaq.
R R

4. Si R : L1 pRq Ñ Lp pRq est un opérateur continu, on peut définir l’opérateur continu transposé

R : Lp pRq1 ÝÑ L1 pRq1
t

g ÞÝÑ L1 pRq Q f ÞÑ xg, Rpf qyLp pRq1 ,Lp pRq P R .


(

1 1
En identifiant Lp pRq1 “ Lp pRq et L1 pRq1 “ L8 pRq, cela revient à dire que, pour g P Lp pRq, tRpgq
est l’unique élément de L8 pRq vérifiant pour tout f P L1 pRq
ż ż
gpxqRpf qpxqdx “ tRpgqpxqf pxqdx. (1)
R R
1
5. Si R : L1 pRq Ñ Lp pRq est continu et commute avec les translations, montrons que tR : Lp pRq Ñ L8 pRq
1
commute également avec les translations. L’identité (1) donne effectivement, pour a P R et g P Lp pRq
ż ż
t
Rpτa gqpxqf pxqdx “ τa gpxqRpf qpxqdx
R R
ż
y“x´a
“ gpyqRpf qpy ` aqdy
R
ż
“ gpyqτ´a Rpf qpyqdy
żR
“ gpyqRpτ´a f qpyqdy
żR
“ tRpgqpyqτ´a f pyqdy
R
ż
x“y`a
“ pτa ˝ tRqpgqpxqf pxqdx,
R

1
ceci étant valable pour tout f P L pRq, on a bien τa ˝ tR “ tR ˝ τa . D’après ce qui précède, tR est
donc donné par la convolution avec un élément de Lp pRq, et donc R aussi d’après (1).

Retour à l’énoncé de l’exercice.

Correction 8: Morphismes d’algèbres

1. (a) On suit l’indication de l’énoncé :


ż ż
Φ ‹ ρpxq “ Φpx ´ yqρpyqdy “ Φpxq Φp´yqρpyqdy,
Rd Rd

puisque Φ est non nulle il existe ρ P DpRd q telle que la dernière intégrale soit non nulle et on
en déduit donc que Φ P C 1 pRd q.
(b) On écrit que pour tout s :“ ps1 , . . . , sd q et t “ pt1 , . . . , td q de Rd on a

Φps1 ` t1 , . . . , sd ` td q “ Φps1 , . . . , sd qΦpt1 , . . . , td q,

en dérivant par rapport à sj il vient

Bj Φps1 ` t1 , . . . , sd ` td q “ Bj Φps1 , . . . , sd qΦpt1 , . . . , td q,

et on a bien le résultat voulu en évaluant l’égalité précédente en s “ 0. En notant bj “ Bj Φp0q,


et hptq :“ Φptqe´b¨t il vient finalement ∇h “ 0, donc h est constante égale à un certain α P C,
mais on a Φp0q2 “ Φp0q, donc Φp0q “ 1 puisque Φ est non nulle. Finalement Φptq “ eb¨t et
puisque Φ est bornée on en déduit que b P iRd , d’où le résultat voulu.

11
2. (a) C’est un morphisme d’algèbres continu à valeurs dans C, c’est en particulier un élément du
dual topologique de L1 pRd q lequel est isomorphe à L8 pRd q via le crochet de dualité habituel,
d’où le résultat.
(b) Pour f P L1 pRd q fixée, la famille pτs f qsPR est bornée dans L1 pRd q (changement de variable),
donc s ÞÑ Ψpτs f q est bornée par continuité de Ψ. Ensuite on remarque que (d’après la question
précédente
ż
Ψpτs f q “ f px ´ sqΦpxqdx,
Rd

si bien que si g P L1 pRd q, il vient (on utilise le théorème de Fubini ci-bas)


ż ż
Ψpτs f qgpsqds “ gpsqf px ´ sqΦpxqdx
Rd Rd ˆRd
ż
“ Φpxqf ‹ gpxqdx
Rd
“ Ψpf ‹ gq “ Ψpf qΨpgq
ż
“ ΦpsqΨpf qgpsqds,
Rd

d’où l’égalité presque partout annoncée.


(c) On fixe un élément f P L1 pRd q tel que Ψpf q ‰ 0, et on a donc Φpsq “ Ψpτs f qΨpf q´1 et le
membre de droite est bien une fonction continue de s puisque s ÞÑ τs f est continue à valeurs
dans L1 pRd q et Ψ est continue. Par ailleurs en écrivant

Ψpτs`t f q “ Ψpf qΦps ` tq


“ Ψpτs ˝ τt f q
“ Ψpτt f qΦpsq
“ Ψpf qΦptqΦpsq

on voit que Φ vérifie bien l’équation fonctionnelle annoncée. Finalement puisque Φ est bornée
(par définition), on est en droit d’utiliser la première partie de l’exercice pour voir que Φptq “
eia¨t pour un certain a P Rd .
(d) Les morphismes en question sont donc les morphismes d’évaluation de la transformée de Fourier
en ξ P Rd : Ψpf q “ fˆpξq (on vérifie sans peine que ceci sont bien des morphismes d’algèbre).

Retour à l’énoncé de l’exercice.

Correction 9: Théorème de Steinhauss et morphismes de groupes

1. On remarque d’abord que puisque 1A et 1´A sont dans toutes les deux dans L2 pRd q par exemple,
1A ‹ 1´A est uniformément continue. Ensuite, 0 appartient bien sûr à l’ensemble A ´ A et
ż ż
1A ‹ 1´A p0q “ 1A pxq1´A p´xqdx “ 1A pxq2 dx “ µpAq ą 0.
Rd Rd

Par continuité il existe donc ε ą 0 tel que Bp0, εq Ď p1A ‹ 1´A q´1 pR˚` q ou encore
ż
|x| ă ε ùñ 1A px ´ yq1´A pyqdy ą 0,
Rd

la dernière propriété impliquant nécessairement ty : x ´ y P Au X ty : y P ´Au ‰ H et donc


l’existence d’une décomposition x “ x ´ y ` y P A ´ A, finalement on a bien Bp0, εq Ă A ´ A !

12
2. (a) C’est un exercice classique : on applique le logarithme pour aboutir à l’équation fonctionnelle
gpx ` yq “ gpxq ` gpyq, avec g : R Ñ R continue, on vérifie par récurrence gpnq “ ngp1q
pour n P N puis pour n P Z par opposition, et finalement gprq “ rgp1q pour r P Q par
quotient. Finalement g “ gp1qIdR par continuité et on a le résultat voulu en recomposant avec
l’exponentielle.
(b) (i) Les Fk sont tous mesurables et on a clairement R “ YFn , d’où l’existence de p, et en
utilisant la première question de l’exercice, on voit que Fp ´ Fp est bien un voisinage de
0.
(ii) C’est juste que Aε Ă Fp ´ Fp , donc tout x P Aε s’écrit x “ y ´ z avec py, zq P Fp2 , donc
1{p ă f pyq ă p et 1{p ă f pzq´1 ă p et donc finalement 1{p2 ă f pxq “ f pyqf pzq´1 ă p2 .
(iii) On a 1Bε P L1 pRq et f 1Aε P L8 pRq d’après ce qui précède, d’où la continuité de
1Bε ‹ pf 1Aε q. Par ailleurs puisque Bε Ă Aε Ă Fp
ż
1 ε
1Bε pyqf p´yqdy ą µpBε q “ ą 0.
R p p

(iv) On a par définition de la convolution en utilisant la propriété de morphisme de f , pour


tout x P R
ż
1Bε ‹ p1Aε f qpxq “ 1Bε pyq1Aε px ´ yqf px ´ yqdy
R
ż
“ f pxq 1Bε pyq1Aε px ´ yqf p´yqdy,
R

mais si x P Bε , alors 1Bε pyq1Aε px ´ yq “ 1Bε pyq et on a donc bien la formule annoncée.
ş
D’après la question précédente on a Iε “ R 1Bε pyqf p´yqdy ą 0 et il vient donc pour
x P Bε
1
f pxq “ 1B ‹ pf 1Aε qpxq,
Iε ε
qui est bien continue. Puisque f est un morphisme de pR, `q vers pR˚` , ˆq, la continuité
sur un intervalle implique par translation la continuité de f sur tout la droite réelle. On
en déduit donc (voir question précédente) que f est une exponentielle.

Retour à l’énoncé de l’exercice.

Correction 10: Signaux à spectre borné

1. Il suffit de montrer que BL2 pIq est un sous-espace fermé de l’espace de Hilbert L2 pRq, et de fait
si pun qn P BL2 pIqN converge dans L2 pRq vers u P L2 pRq, alors par continuité de la transformée de
Fourier, pxun qn converge vers û dans L2 pRq. Quitte à extraire une sous-suite, on peut supposer que
la convergence a lieu presque partout et on en déduit donc bien que û est nulle presque partout (en
écrivant soigneusement ce que signifie « presque partout » ) en dehors de I : u P BL2 pIq qui est donc
bien fermé.
ˇˆ
2. Si u P BL2 pIq, on a û P L1 pRq, on peut donc appliquer la formule d’inversion : 2πu “ û P C0 pRq
d’après le lemme de Riemann-Lebesgue, et on a bien sûr }u}8 ď p2πq´1 }û}1 par continuité
de la transformée
? de Fourier
? (en tant qu’opérateur de L1 pRq Ñ C0 pRq) et finalement }u}8 ď
p2πq´1 2}û}2 ď p2πq´1{2 2}u}2 , où l’on a utilisé la continuité de l’injection L2 pIq ãÑ L1 pIq
(Cauchy-Schwarz) et la formule de Plancherel.
3. Il convient déjà de montrer que que la famille en question appartient bel et bien à BL2 pIq, on a
bien sûr sinc P L2 pRq (et donc toutes les translatées également) et un calcul immédiat fournit
1pI “ 2 sinc et donc (Fourier-PLancherel sur L2 pRq), il vient z sinc “ π 1qI “ π1I qui est bien nulle
presque partout en dehors de I. Pour les translatées, c’est juste la formule habituelle : τ2πk
{ sinc pξq “

13
e´2iπkξ z sinc pξq “ πe´2iπkξ 1I pξq. En notant ek :“ π ´1{2 τ2πk sinc , on a donc d’après la formule de
Pancherel }ek }2 “ p2πq´1{2 }epk }2 “ 2´1{2 }1I }2 “ 1, et toujours d’après la formule de Plancherel
xek , e` yL2 pRq “ p2πq´1 xepk , ep` yL2 pRq “ 2´1 xξ ÞÑ e´2iπkξ , ξ ÞÑ e´2iπ`ξ yL2 pIq qui est classiquement nul
si k ‰ `, la famille est donc bien orthonormée. Enfin si u P BL2 pIq est orthogonal à cette famille,
alors d’après la formule de Plancherel, û est orthogonal dans L2 pIq à la famille des exponentielles
pξ ÞÑ e2iπ`ξ q`PZ , qui est totale dans L2 pIq : û est nul et donc u également.
4. Puisque pek qkPZ est une base hilbertienne on a la décomposition
ÿ
@u P BL2 pIq, u “ xu, ek yL2 pRq ek ,
kPZ

la convergence ayant lieu au sens de la norme L2 pRq. Mais puisque BL2 pRq ãÑ C 0 pRq, on a en fait
(et c’est beaucoup plus fort !) convergence uniforme, ce qui implique bien que
ÿ
@x P R, upxq “ xu, e` yL2 pRq e` pxq.
`PZ

Et pour conclure il suffit de noter que, pour tout ` P Z, par la formule de Plancherel et la formule
d’inversion
ż
1 1 1ˆ
xu, e` yL2 pRq “ xû, ep` yL2 pRq “ ûpξqe´2iπ`ξ dξ “ ûp´2iπ`q “ πup2π`q,
2π 2 I 2

si bien qu’il vient effectivement


ÿ
@x P R, upxq “ up2π`q sinc px ´ 2π`q.
`PZ

Il est notamment important de remarquer que u, peut être entièrement recomposé à part de l’échan-
tillon discret pup2π`qq`PZ , et qui plus est avec convergence uniforme.

Retour à l’énoncé de l’exercice.

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