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MP2I – Mathématiques
A. Troesch
La présentation, la lisibilité, l’orthographe, la qualité de la rédaction, la clarté, la précision et la concision des raison-
nements entreront pour une part importante dans l’appréciation des copies.
Les candidats sont invités à encadrer dans la mesure du possible les résultats de leurs calculs.
L’usage de tout document et de tout matériel électronique est interdit. Notamment, les téléphones portables doivent
être éteints et rangés.
Soit a et b deux éléments de R tels que ´8 ď a ă b ď `8, et f une fonction de sa, br dans R, de classe C 8 sur sa, br.
On dit que :
‚ f est absolument monotone (en abrégé AM) si :
1. (a) Soit f et g deux fonctions AM. Montrer que f 1 , f ` g et f g sont aussi AM.
(b) Qu’en est-il pour les fonctions CM ?
2. Soit f une fonction AM sur sa, br, à valeurs dans un intervalle sc, dr. En procédant par récurrence, montrer que
pour tout n P N, et toute application g :sc, drÑ R, AM sur sc, dr, pg ˝ f qpnq ě 0. Qu’en déduisez-vous pour g ˝ f ?
3. Soit f définie sur sa, br, et g définie sur s ´ b, ´ar, telles que pour tout x Ps ´ b, ´ar, gpxq “ f p´xq. Montrer
que f est AM si et seulement si g est CM.
Partie II – Exemples
1. Que pouvez-vous dire de l’absolue ou la complète monotonie de exp sur R, et de ´ ln sur s0, 1r ?
2. Montrer que pour tout α ă 0, f1 : x ÞÑ xα est CM sur R˚` .
3. Montrer que pour tout α ă 0, f2 : x ÞÑ p1 ´ xqα est AM sur s0, 1r.
4. Montrer que f3 : x ÞÑ ? 1 est AM sur s0, 1r.
1´x2
5. Montrer que f4 “ tan est AM sur s0, π2 r.
1
Partie IV – Applications totalement monotones
On donne dans cette partie une caractérisation des applications AM sur s0, `8r, basés sur la méthode des différences
finies (permettant d’apprécier les variations sans exprimer de dérivée).
Soit f une application de s0, `8r dans R. On définit, pour tout h ą 0, l’application ∆h pf q par :
On note alors, pour tout n P N, ∆nh pf q l’application obtenue en itérant n fois ce procédé. Ainsi, on peut définir ∆nh pf q
par récurrence, en posant :
∆0h pf q “ f, et @n P N, ∆n`1
h pf q “ ∆h p∆nh pf qq.
On dit que f (définie sur s0, `8r) est totalement monotone (en abrégé TM) si :
On remarquera que µ est nécessairement à valeurs réelles. On dit que µ est une forme linéaire positive, si de plus,
pour tout f P C 0 pra, bsq telle que f ě 0 (i.e. pour tout x P ra, bs, f pxq ě 0), on a µpf q ě 0.
On note, pour tout x P R, ex l’application de ra, bs dans R définie par ex ptq “ e´xt .
1. Donner un exemple d’une forme linéaire positive non nulle sur C 0 pra, bsq.
2. Montrer que µ est croissante, c’est-à-dire que si f et g sont deux applications de C 0 pra, bsq vérifiant f ď g, alors
µpf q ď µpgq.
3. Soit f P C 0 pra, bsq. Montrer que |µpf q| ď µp|f |q.
4. Montrer que pour tout f P C 0 pra, bsq, µp|f |q ď µpf0 q}f }, où f0 est l’application constante de valeur 1, et
}f } “ sup |f pxq|.
xPra,bs
5. Montrer que µ̃ est positive, décroissante et continue sur R.
6. Soit, pour tout n P N, et tout x P R, en,x l’application définie sur ra, bs par en,x ptq “ tn e´xt . Montrer que
l’application ϕn définie par ϕn pxq “ µpen,x q est dérivable sur ra, bs et que pour tout x P R,
ϕ1n pxq “ ´ϕn`1 pxq.
2
Problème 2 – (Séries de Fourier exponentielles)
Soit f une fonction de classe C 2 de R dans C, et 2π-périodique. Le but de ce problème est de démontrer l’existence
d’une famille pcn qnPZ de nombres complexes tels que
`8
ÿ
@x P R, f pxq “ cn ei nx ,
n“´8
‚ Inégalité triangulaire intégrale dans C : Si g est une application continue de ra, bs dans C, alors elle est intégrable,
ainsi que |g| et ˇż ˇ ż
ˇ b ˇ b
ˇ gptq dtˇ ď |gptq| dt.
ˇ ˇ
ˇ a ˇ a
‚ Théorème de compacité : Si g est une application continue sur un intervalle fermé borné ra, bs, alors elle est
bornée. Autrement dit, il existe A P R˚` tel que pour tout x P ra, bs, |gpxq| ď A.
‚ Formule d’intégration par parties : Si f et g sont deux applications de classe C 1 sur ra, bs, à valeurs dans C,
alors żb ” ıb ż b
f 1 ptqgptq dt “ f ptqgptq ´ f ptqg 1 ptq dt.
a a a
‚ Intégrale d’une fonction périodique : Si g est une fonction continue sur R et 2π-périodique, alors pour tout
A P R, ż 2π ż 2π
gpxq dx “ gpx ` Aq dx.
0 0
3
Partie III – Développement en série de Fourier
Soit f une application de classe C 2 sur R, et 2π-périodique. On pose, pour tout n P Z,
1 π
ż
cn “ f ptqe´ i nt dt.
2π ´π
2. En appliquant ce résultat à une application f0 bien choisie, montrer que pour tous entiers M ă 0 ă N t
1 π
ż
ϕptq dt “ 1.
2π ´π
On justifiera au passage que ces intégrales sont bien définies, notamment en justifiant que les fonctions intégrées
peuvent être prolongée par continuité en 0.
4. Soit g et h deux applications de classe C 0 sur un intervalle ra, bs, à valeurs réelles, dérivables sur sa, br et telles
que hpaq ‰ hpbq.
(a) En appliquant le théorème des accroissements finis (ou directement le lemme de Rolle si vous le connaissez)
à l’application α : x ÞÑ pgpbq ´ gpaqqhpxq ´ phpbq ´ hpaqqgpxq, montrer qu’il existe c P ra, bs tel que
(b) En déduire que si g et h sont deux applications à valeurs réelles, dérivables au voisinage de 0, telles que
1
hptq ´ hp0q ne s’annule qu’en t “ 0 au voisinage de 0 et telles que hg 1 admet une limite en 0, on a :
(c) Justifier que cela reste vrai si g est supposée à valeurs complexes.
f px ` tq ´ f pxq
5. Soit x P R. Montrer que la fonction g : t ÞÑ se prolonge en 0 en une fonction de classe C 1 sur
sin 2t
` ˘
r´π, πs.
6. En déduire que lim lim |SN,M pxq ´ f pxq| “ 0, et conclure.
MÑ´8 N Ñ`8