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MP2I – Mathématiques
A. Troesch
La présentation, la lisibilité, l’orthographe, la qualité de la rédaction, la clarté, la précision et la concision des raison-
nements entreront pour une part importante dans l’appréciation des copies.
Les candidats sont invités à encadrer dans la mesure du possible les résultats de leurs calculs.
L’usage de tout document et de tout matériel électronique est interdit. Notamment, les téléphones portables doivent
être éteints et rangés.
@ε ą 0, DN P N, @n ě N, |un ´ ℓ| ď ε.
On dit qu’une suite pun qnPN est une suite de Cauchy si elle vérifie :
@ε ą 0, DN P N, @n ě N, @p ě N, |un ´ up | ď ε.
Partie I – Complétude de R
Le but de cette partie est de montrer que R est complet, c’est-à-dire qu’une suite est de Cauchy si et seulement si elle
est convergente. On se donne pun qnPN une suite.
1. (a) Soit ℓ P R, ε ą 0, et N tel que pour tout n ě N , |un ´ ℓ| ď 2ε . Montrer que :
@n ě N, @p ě N, |un ´ up | ď ε.
(b) En déduire que si pun qnPN est une suite convergente alors elle est une suite de Cauchy.
2. Réciproquement, on suppose que pun qnPN est une suite de Cauchy. Le but de cette question est de montrer que
pun qnPN est convergente. On pose, pour tout n P N, vn “ sup uk “ suptuk , k ě nu.
kěn
(a) Montrer que pvn qnPN est décroissante.
(b) En déduire que pvn qnPN converge vers un certain réel, qu’on notera ℓ.
(c) Soit ε ą 0. Montrer qu’il existe un rang N1 tel que pour tout n ě N1 , |un ´ vn | ď ε.
(d) En déduire que pun qnPN converge vers ℓ.
1
3. Montrer qu’alors :
(a) pour tout n P N, B n pxn , εn q Ă Bpxn´1 , εn´1 q ;
εn
(b) pour tout n P N, et tout p ě n, εp ď 2p´n ;
(c) pour tout n P N et tout p ě n, |xp ´ xn | ď εn .
4. En déduire que pxn qnPN est une suite de Cauchy.
č
5. En déduire enfin que Un est dense dans R.
nPN
Le but de ce problème est d’introduire quelques techniques combinatoires permettant d’obtenir des propriétés d’existence
de certaines configurations d’objets. Par exemple, le principe des tiroirs est un tel résultat, puisque sous certaines
conditions, il donne l’existence de deux objets (ou plus) vérifiant une certaine propriété. Le théorème de Ramsey,
étudié dans ce problème, en est une généralisation, donnant l’existence de certaines configurations dans des graphes
sufisamment gros dont les arêtes sont coloriées. Nous donnons en fin de problème une conséquence inattendue de ces
techniques dans un contexte arithmétique, en démontrant un résultat dû à Schur concernant l’existence de solutions
non triviales de l’équation de Fermat modulaire.
Définitions ou rappels
‚ Un graphe (non orienté) est constitué :
˚ d’un ensemble V dont les éléments sont appelés sommets (« vertices ») du graphe
˚ d’une partie E Ă P2 pV q, dont les éléments, appelés arêtes (« edges »), sont des paires de sommets. Si
A “ ta, bu P E, on dira que A est l’arête reliant les sommets a et b.
‚ On désignera par G “ pV, Eq un graphe de sommets V et d’arêtes E.
‚ Un graphe de sommets V est dit complet si E “ P2 pV q, dont si toute paire de sommets est reliée par une
arête. On notera KpV q l’unique graphe complet dont les sommets sont les éléments de V , et pour n P N˚ ,
Kn “ Kpv1, nwq.
‚ Un coloriage en k couleurs des arêtes du graphe pV, Eq est une application γ : E Ñ v1, kw. L’arête A P E
est alors coloriée de la couleur γpaq. On parlera simplement de coloriage du graphe, mais il faudra bien être
conscient que ce sont les arêtes qui sont coloriées et non les sommets.
‚ Soit KpV q est un graphe complet muni d’un coloriage, et W Ă V . On dit que le sous-graphe complet KpW q est
monochrome si toutes les arêtes reliant deux sommets de W sont coloriées de la même couleur.
‚ Un triangle monochrome est par exemple un sous-graphe complet monochrome ayant 3 sommets.
Questions préliminaires
Soit pn, kq P pN˚ q2 .
1. De combien d’arêtes dispose un graphe complet à n sommets ?
2. Combien de coloriages en k couleurs existe-t-il pour un graphe complet à n sommets ? (remarquez que par
définition même, les k couleurs sont fixées, et numérotées de 1 à k).
2
En terme de tiroirs, on vient de prouver qu’en répartissant n objets dans k tiroirs, au moins un tiroir contient au
moins nk objets.
P T
Le théorème de Ramsey dont nous démontrons un cas particulier dans ce devoir, peut se voir, dans son énoncé général,
comme une généralisation du principe des tiroirs. Il stipule que dans des graphes complets coloriés suffisamment grands,
on pourra trouver des sous-graphes complets monochromes de taille fixée arbitrairement. Il s’énonce plus précisément
ainsi :
Théorème de Ramsey :
Soit k P N˚ , et pm1 , . . . , mk q P pNzt0, 1uqk . Il existe un entier N P N˚ tel que pour tout ensemble fini V de
cardinal supérieur ou égal à N , et pour tout coloriage de KpV q en k couleurs, KpV q possède un sous-graphe
complet monochrome KpW q, tel que si i P v1, kw est la couleur des arêtes de KpW q, |W | ě mi .
On remarquera que la taille imposée à W dépend de la couleur de ses arêtes. Ainsi, si k “ 2 et pm1 , m2 q “ p3, 10q,
trouver un sous-graphe complet de cardinal 3 de la couleur 1 pourra suffire à répondre au problème, mais s’il n’en
existe pas, il faudra trouver un sous-graphe complet de cardinal 10 de la couleur 2.
Pour tout pm1 , . . . , mk q P pNzt0, 1uqk , on notera Rpm1 , . . . , mk q la valeur minimale de N telle que tout graphe complet
de cardinal au moins N admet un sous-graphe KpW q monochrome d’une certaine couleur i, tel que |W | ě mi , si une
telle valeur existe. Dans le cas contraire, on posera Rpm1 , . . . , mk q “ `8. Ces nombres Rpm1 , . . . , mk q sont appelés
nombres de Ramsey. Le théorème de Ramsey affirme donc que les nombres de Ramsey sont finis.
La partie II expose le cas particulier de la recherche de triangles monochromes. La partie III donne une démonstration
du théorème de Ramsey exposé ci-dessus. Ainsi, dans ces deux parties, le théorème ne pourra pas être supposé connu.
Tk ď kTk´1 ´ k ` 2.
3
(b) Soit pm1 , . . . , mk q un k-uplet d’entiers au moins égaux à 3. On suppose que pour tout i P v1, kw,
m
3. On suppose m ě 4. On raisonne par l’absurde, et on suppose que Rpm, mq ă 2 2 . On pose N “ Rpm, mq et
on se donne V un ensemble de cardinal N . Pour tout A P Pm pV q, on note CpAq l’ensemble des coloriages en
2 couleurs (qu’on appelera « bleu » et « rouge ») de KpV q tels que les arêtes du graphe complet KpAq soient
toutes coloriées en bleu. ˆ ˙
ÿ N pN2 q´pm2 q
(a) Montrer que |CpAq| “ 2 .
m
APPm pV q
(b) En déduire que le nombre de coloriages pour lesquels il existe un sous-graphe complet monochrome de la
couleur 1 est strictement inférieur à la moitié du nombre total de coloriages.
(c) En déduire la minoration d’Erdös.
4
2. Soit n un entier naturel non nul, p un nombre premier. On rappelle que Z{pZ est l’ensemble des classes de
congruence modulo p, et peut être muni d’une somme et d’un produit compatibles avec ceux de Z. On note
S “ txn , x P pZ{pZq˚ u
xn ` y n ” z n rps