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MP2I – Mathématiques
A. Troesch
DM no 23 : Séries
Le but de ce problème est d’étudier des propriétés de convergence des séries de type an xn (séries entières) au bord
ř
du domaine de convergence. On se place dans le cas d’une étude au point 1, ce à quoi on peut toujours se ramener
(sauf si le domaine de convergence est R entier, ou réduit à t0u), par changement de variable linéaire.
an xn convergeant pour toute valeur de x dans r0, 1r, on note, pour tout x P r0, 1r,
ř
Pour une série entière
nPN
`8
ÿ
f pxq “ an xn ,
n“0
Enfin, on notera :
N
ÿ
A1N “ An ,
n“0
la somme partielle de la série des sommes partielles. Ces notations seront conservées pendant tout le problème.
Le but du problème est de comparer ces trois types de convergence, sous des hypothèses qu’on précisera en cours de
problème. Nous montrerons notamment le O-théorème de Hardy et Littlewood affirmant que si an “ Op n1 q, alors la
convergence au sens d’Abel vers ℓ implique la convergence au sens usuel vers ℓ.
On pourra admettre dans tout le problème, les résultats suivants, qu’on a déjà rencontrés, ou qui seront vus en Spéciale :
‚ Théorème de la moyenne de Cesàro : si pun q est une suite convergeant vers ℓ P R, alors
N
1 ÿ
un ÝÑ ℓ.
N ` 1 n“0 N Ñ`8
‚ Approximation continue des fonctions intégrables : Soit f une fonction Riemann-intégrable sur un segment
ra, bs. Alors pour tout ε ą 0, il existe une fonction continue g telle que
żb
|gptq ´ f ptq| dt ă ε.
a
1
‚ Théorème de Weierstrass (approximation polynomiale uniforme d’une fonction continue) : soit f une fonction
continue sur un segment ra, bs. Pour tout ε ą 0, il existe un polynôme P tel que
Ainsi, le domaine de convergence de la série entière est un intervalle de bornes ´R et R, pouvant contenir zéro, une
ou ses deux bornes. Le réel (éventuellement infini) R est appelé rayon de convergence de la série entière an xn .
ř
Soit pgn q une suite de fonctions d’un intervalle I de R dans R, et g une fonction définie sur I. On dit que pgn q converge
uniformément vers g si pour tout ε ą 0, il existe n0 P N (indépendant de x) tel que :
1. Montrer que si pgn q converge uniformément vers g sur I, et si les fonctions gn sont continues sur I, alors g est
continue sur I.
2. Soit an xn une série entière de rayon de convergence 1 (mais tout autre rayon conviendrait aussi). Les notations
ř
Partie III – La convergence usuelle est la plus forte, la convergence d’Abel est la moins forte
On suppose désormais que R “ 1, et on s’intéresse aux propriétés de convergence au point 1.
1. Justifier que si an xn est convergente au sens usuel en 1, elle est convergente au sens de Cesàro, de même
ř
somme.
ř
2. On suppose dans cette question que an est convergente, de somme S.
(a) Quelle est la limite de pRn q ?
Rn xn converge.
ř
(b) Justifier que pour tout x Ps ´ 1, 1r,
(c) Montrer que pour tout x P r0, 1s,
`8
ÿ
Rn pxq “ Rk ¨ pxk`1 ´ xk q ` Rn xn`1
k“n`1
2
(e) En déduire que la convergence au sens usuel en 1 implique la convergence au sens d’Abel, vers la même
somme.
3. Un lemme.
Soit un xn et vn xn deux séries entières, de rayon de convergence 1, et de sommes respectives upxq et vpxq.
ř ř
(c) Déduire des deux questions précédentes que la suite pAn xn q converge. Montrer que sa limite est nulle.
(d) En déduire que :
`8
ÿ
f pxq “ p1 ´ xq2 A1n xn ,
n“0
si x P rn, n ` 1r.
(a) Déterminer une fonction g : R` Ñ R telle que pour tout n P N,
ż `8
An “ n apntqgpe´t q dt.
0
(b) Soit δ ą 0. Justifier l’existence d’un polynôme Q vérifiant Qp0q “ 0, et tel que
ż `8 ˇ ´t ˇ
ˇ gpe q ´ Qpe´t q ˇ
ˇ ˇ dt ď δ.
0
ˇ 1 ´ e´t ˇ
3
(c) En déduire que pour tout ε ą 0, il existe des constantes c1 , . . . , cd telles que
ˇ ˇ
ˇ d
ÿ ż `8 ˇ
˚ ´kt
@n P N , ˇAn´1 ´ ck n apntqe dtˇ ď ε.
ˇ ˇ
ˇ k“1 0 ˇ
On suppose de plus que f p0q “ 0, (ce à quoi on peut toujours se ramener en remplaçant a0 par 0). On suppose de plus
n
ÿ wn
que pAn q est bornée. On pose wn “ kak et vn “ .
k“1
npn ` 1q
N
ÿ A1N
1. Montrer que pour N ą 0, vn “ .
n“1
N `1
` ˘
2. Exprimer wn en fonction de A0 , . . . , An , et en déduire que vn “ O n1 .
`8
ÿ
En déduire que la fonction g : x ÞÑ vn xn`1 est bien définie sur r0, 1r.
n“1
3. En admettant qu’on peut dériver une série entière terme à terme, justifier que gpxq ` p1 ´ xqg 1 pxq “ f pxq.
4. En déduire que an xn est convergente (en 1) au sens de Cesàro, de somme S.
ř