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Chapitre 4 : Démonstration de la formule du déterminant de Vandermonde

MP Chaptal

1 x1 x21 . . . x1n−1
1 x2 x22 . . . x2n−1
On pose Dn (x1 , x2 , . . ., xn ) = .
... ... ... ... ...
1 xn x2n . . . xnn−1
1. On a grâce à un développement par rapport à la dernière ligne (attention il y a un décalage de
un entre le numéro de colonne et la puissance sur X) :

1 x1 x21 . . . xn−1
1
1 x2 x22 . . . x2n−1
Dn (x1 , x2 , . . ., xn−1 , X) = =
... ... ... ... ...
1 X X2 . . . X n−1
1 x1 . . . xi−2
1 xi1 . . . x1n−1
n
X 1 x2 . . . xi−2 xi2 . . . x2n−1
(−1)i+n X i−1 2
... ... ... ... ...
i=1
1 xn−1 . . . xn−1 xin−1 . . . xn−1
i−2 n−1

.
Les déterminants intervenant dans cette somme ne comportent pas de X, ce sont donc des
scalaires.

Pn (X) ∈ Cn−1 [X]

1 x1 x21 . . . xn−1
1
..
.
2. Soit i dans [[1, n − 1]]. On a : Pn (xi ) = 1 xi x2i . . . xin−1 = 0, car les lignes i et n de ce
..
.
1 xi x2i . . . xin−1
déterminant sont les mêmes.

∀i ∈ [[1, n − 1]], Pn (xi ) = 0

3. Supposons dans un premier temps que les x1 , ..., xn−1 soient deux à deux distincts. Ainsi Pn est
un polynôme de degré au plus n − 1 ayant n − 1 racines distinctes x1 , ..., xn−1 , alors
n−1
Y
Pn = a (X − xj ), avec a le coefficient dominant (en X n−1 ) de Pn . Or la première question nous
j=1
n−1
Y
dit que c’est exactement Dn−1 (x1 , x2 , . . ., xn−1 ). Ainsi : Pn (X) = Dn−1 (x1 , x2 , . . ., xn−1 ) (X −
j=1
n−1
Y
xj ). Or Dn (x1 , x2 , . . ., xn ) = Dn−1 (x1 , x2 , . . ., xn−1 ) (xn − xj ).
j=1
Supposons qu’il existe i, j dans [[1, n−1]] tels que xi = xj . Ainsi Dn (x1 , x2 , . . ., xn ) et Dn−1 (x1 , x2 , . . ., xn−1 ),
sont tous les deux nuls car les lignes i et j sont identiques. Ainsi la formule d’avant est encore
juste, donc

n−1
Y
Dn (x1 , x2 , . . ., xn ) = Dn−1 (x1 , x2 , . . ., xn−1 ) (xn − xj )
j=1
4. Montrons cela par récurrence sur n.
1 x1 Y
Pour n = 2, on a D2 (x1 , x2 ) = = x2 − x1 = (xi − xj ).
1 x2
1≤j<i≤2
Soit n ∈ N avec n ≥ 2 et supposons la proposition vraie pour n.
Grâce à la question précédente, on a :
n
Y
Dn+1 (x1 , x2 , . . ., xn+1 ) = Dn (x1 , x2 , . . ., xn ) (xn+1 − xj ). Or grâce à l’hypothèse de récurrence,
j=1
Y
on a : Dn (x1 , x2 , . . ., xn ) = (xi − xj ), donc :
1≤j<i≤n
Y n
Y Y
Dn+1 (x1 , x2 , . . ., xn+1 ) = (xi − xj ) (xn+1 − xj ) = (xi − xj ), car le terme en
1≤j<i≤n j=1 1≤j<i≤n+1
Y n
Y
i = n + 1 de ce produit est (xn+1 − xj ) = (xn+1 − xj ). D’où la propriété pour n + 1,
1≤j<i=n+1 j=1
ce qui achève la récurrence.
Y
Dn (x1 , x2 , . . ., xn ) = (xi − xj )
1≤j<i≤n

5. Dn (x1 , x2 , . . ., xn ) = 0 , s’il existe i et j dans [[1, n]], avec i 6= j et xi = xj , car ce déterminant


possède deux lignes égales.

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