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9 Séries entières
« Entre deux vérités du domaine réel, le chemin le plus facile et le plus
court passe bien souvent par le domaine complexe. »
Paul Painlevé (1863 – 1933)
Plan de cours
♦ Quelques perspectives historiques – Sous l’impulsion de grandes figures telles que Newton, Mercator ou
encore Leibniz, les développements en série des fonctions usuelles font leur apparition dans la seconde moitié
du XVIIème siècle. Ils sont souvent obtenus par des méthodes d’intégrations et/ou dérivations successives.
Ces techniques de manipulation algébrique qui trouvent leur apogée dans la formule de Taylor relèvent, à
ce stade, essentiellement du calcul formel. Euler emploie les développements en série pour rechercher des
solutions d’équations différentielles linéaires, comme l’illustre la résolution suivante.
Résolution de l’équation y ′ (x ) + 2x y (x ) = 0 (E )
L’ensemble des solutions sur R de cette équation différentielle linéaire homogène du 1er ordre est bien
entendu une droite vectorielle. Contentons-nous dans un premier temps d’en chercher des solutions simples.
• Pour des raisons de degré, la seule fonction polynomiale convenable est la fonction nulle.
+∞
X
• Recherchons maintenant des solutions de la forme f (x ) = a n x n sans de soucier de la convergence de
n =0
la série, ni de la possibilité de dériver sa somme terme à terme. En injectant dans l’équation (E ), il vient :
+∞
X +∞
X +∞
X +∞
X
f ′ (x ) + 2x f (x ) = 0 ⇐⇒ na n x n −1 + 2a n x n +1 = 0 ⇐⇒ (n + 1)a n +1 x n + 2a n−1 x n = 0
n =1 n =0 n=0 n =1
+∞
X
⇐⇒ a1 + [(n + 1)a n +1 + 2a n −1 ] x n = 0
n=2
S’il est possible d’identifier les coefficients, a 1 = 0 et pour tout n ∈ N, (n + 1)a n +1 = −2a n −1 .
(−1)p
Par récurrence, a 2p +1 = 0 et a 2p = a 0 pour tout p ∈ N.
p!
+∞
X (−1)p 2
Alors, f (x ) = a 0 x 2p = a 0 e−x comme attendu.
n =0
p!
Cette démarche soulève de nombreuses questions auxquelles nous tenterons de répondre dans ce chapitre :
– À quelle(s) condition(s) sur (a n )n ∈N et sur x ∈ K la série a n x n converge-t-elle ?
P
A – Définition et propriétés
Il est coutume, pour une série entière, de noter abusivement a n z n la série de fonctions idoine.
P
+∞
X
a n z n est définie en z 0 lorsque la série a n z 0n converge. On l’appelle fonction somme ou
P
La fonction z 7→
n=0
plus simplement somme de la série.
Exemples
+∞
X 1 X
• z n converge (absolument) sur D (0, 1) et pour tout z ∈ D (0, 1), = zn.
1 − z n=0
X zn +∞
X zn
• converge (absolument) sur C et pour tout z ∈ C, exp(z ) = .
n! n=0
n!
Exercice 1
X x n X 2 X (πx )n
Déterminer le domaine de convergence des trois séries entières , x n et où x ∈ R.
n n3 + 2
La deuxième série entière est qualifiée de lacunaire.
P z 0 n∈ C. Si la suite (a n z 0 )n∈N est bornée, alors, pour tout nombre complexe z tel que |z | < |z 0 |, la série
n
Soit
a n z est absolument convergente.
Démonstration
Supposons z 0 non nul et l’existence un réel M tel que pour tout n ∈ N, |a n z 0n | ⩽ M . Alors, pour tout n ∈ N,
n n
z z
n
0 ⩽ |a n z | = a n z 0n ⩽M ·
z0 z0
n
z
Comme |z | < |z 0 |, la série de terme général converge en tant que série géométrique de raison stricte-
z0
ment inférieure à 1. Par comparaison de séries à termes positifs, a n z n convergent absolument.
P
■
D’après le lemme d’Abel, si |z | < R alors la série a n z n converge absolument (donc converge).
P
Exemples
X X (πx )n 1
z n a pour rayon de convergence R = 1 et a pour rayon de convergence R = .
n +2
3 π
Théorème 9.5
Soit a n z n une série entière de rayon de convergence R .
P
Démonstration
Soient a n z n une série entière de rayon de convergence R et z ∈ C. Rappelons que par définition,
P
• Si |z | > R alorsPla suite (a n z n )n∈N n’est pas bornée donc ne converge pas vers 0.
Ainsi, la série a n z n diverge grossièrement. ■
? ?
Conv. absolue
R
Div. grossière −R 0 R Div. grossière
Le domaine de convergence est dans le cas réel un intervalle du type ] − R , R [, ] − R , R ] , [−R , R [ ou bien [−R , R ].
iR
Le domaine de convergence est dans le cas complexe constitué du disque ouvert de convergence et de points
situés sur le cercle d’incertitude.
Définition 9.6
Soit a n z n une série entière de rayon de convergence R .
P
Exemple
X (−1)n X xn
La série est semi-convergente. On en déduit que le rayon de convergence de la série est 1.
n n
La règle de d’Alembert relative aux séries numériques à termes strictement positifs permet de déterminer le
rayon de convergence d’une série entière dans la plupart des cas rencontrés. Observons les exemples suivants.
Exemple 1
X xn xn
Considérons la série entière et posons u n = . Pour x =
̸ 0, appliquons la règle de d’Alembert afin
n n
d’étudier la convergence absolue de la série.
u n+1 x n+1 n n
= · = |x | −−−−→ |x | = ℓ
un n +1 xn n +1 n→+∞
Exemple 2
X x 2n
Considérons la série entière . Remarquons qu’il s’agit bien d’une série entière. Notons u n son terme
2n
général et étudions pour x ̸= 0 la convergence absolue de u n à l’aide de la règle de d’Alembert :
P
u n+1 x 2n+2 2n x2 x2
= · = −−−−→ =ℓ
un 2n +1 x 2n 2 n→+∞ 2
p p
• Si ℓ < 1, c’est-à-dire si |x | <2, alors la série converge absolument. Ainsi, R ⩾ 2.
p
• Si ℓ > 1 alors la série ne converge pas absolument. Ainsi, R ⩽ 2.
p
On en déduit que le rayon de convergence de la série vaut 2.
Le lecteur aura bien noté que dans ce cas, l’utilisation de la règle de d’Alembert est totalement farfelue : la
série étudiée est une série géométrique de raison x 2 /2...
Lorsque la série n’est pas lacunaire, c’est-à-dire lorsque les coefficients a n sont tous non nuls à partir d’un
a n +1
certain rang, on peut simplifier la démarche en introduisant ℓ = lim ∈ [0, +∞]
n→+∞ a n
Démonstration
X X
On compare la nature des séries à termes positifs |a n z n | et |bn z n |.
X X
• Si |a n | ⩽ |bn | pour tout n ⩾ N , la convergence de |bn z n | implique celle de |a n z n |. Ainsi, R b ⩽ Ra .
• Le raisonnement est identique lorsque a n = O(bn ) ou a n = o(bn ).
n→+∞ n→+∞
X X
n n
• Enfin, si a n ∼ bn , |a n z | et |bn z | sont de même nature. Ainsi, Ra = R b .
n→+∞
Exercice 2
X Xπ
Préciser le rayon de convergence des séries entières sin(n )x n et − arctan(n ) x n .
2
na n z n
P
4 – Rayon de
Proposition 9.9
Les séries a n z n et n a n z n ont même rayon de convergence.
P P
Démonstration
Notons respectivement R et R ′ les rayons de convergence des séries a n z n et n an z n .
P P
Exercice 3
Montrer que pour tout α ∈ R, les séries entières a n z n et n α a n z n ont même rayon de convergence.
P P
Démonstration
Démontrons seulement le premier point. Illustrons pour cela le résultat.
−Ra Ra
R
−R b 0 Rb
Finalement, R = Ra .
• Supposons que Ra = R b .
Pour tout z tel que |z | < Ra , a n z n et bn z n convergent donc (a n + bn )z n converge.
P P P
Ainsi, R ⩾ Ra . Pour |z | > Ra = R b , les deux séries divergent donc on ne peut rien dire sur la somme. ■
Démonstration
• Le produit de Cauchy de deux séries entières est bien une série entière :
n
n
X X
a k z k bn−k z n−k = a k bn−k z n = cn z n
∀n ∈ N,
k =0 k =0
• Si |z | < min(Ra , R b ) alors les deux séries a n z n et bn z n sont absolument convergentes. On en déduit,
P P
+∞
+∞ +∞
X X X
n n n
cn z = an z × bn z
n=0 n=0 n=0
Exemple
Dans le chapitre Procédés sommatoires discrets, nous avons vu que par convergence absolue,
+∞ 2 +∞ n +∞
1 1 1 X X X X
= × = zn = 1 zn = (n + 1)z n
(1 − z )2 1 − z 1 − z n=0 n=0 k =0 n=0
Dans ce cas, le rayon de convergence vaut précisément 1 = min(Ra , Ra ) mais l’inégalité peut être stricte.
Exercice
P4 n
Soit a n z une série entière de rayon
n de convergence R ⩾ 1. Notons f la fonction somme associée.
+∞
X X
Déterminer une expression de a k z k en fonction de f (z ) pour tout z ∈ C tel que |z | < 1.
n=0 k =0
Démonstration
a n z n . Soit r un réel vérifiant 0 < r < R .
P
Notons R le rayon de convergence de la série
∀z ∈ D f (0, r ), |a n z n | ⩽ a n r n
Exemples
+∞
X xn
f : x 7→ est continue sur ] − 1, 1[ et exp est continue sur C.
n =1
n
Pour certaines séries entières, la convergence normale assure la continuité au-delà du seul disque ouvert de
convergence, comme l’illustre l’exercice suivant.
Exercice 5
X xn
Montrer que la somme de la série est continue sur [−1, 1] ou, au choix, sur D f (0, 1).
n2
Par la suite, nous ne considérerons que des séries entières de la variable réelle. Rappelons que la fonction
somme est alors définie sur ]−R , R [, ]−R , R ], [−R , R [ ou [−R , R ]. Si le théorème précédent garantit la continuité
de la somme sur ] − R , R [, il ne dit rien de l’éventuelle continuité en R et en −R en cas de convergence.
Remarquons que si la série a n R n converge absolument, a n x n converge normalement sur [−R , R ] puisque :
P P
∀x ∈ [−R , R ], |a n x n | ⩽ |a n |R n
Dans ce cas, la somme est continue sur [−R , R ]. Le résultat reste vrai même en cas de semi-convergence comme
l’exprime le théorème de convergence radiale d’Abel (dont la preuve est hors programme).
Démonstration
Quitte àP
procéder à un changement de variable, on peut se contenter de montrer le résultat pour une série
entière a n x n de rayon de convergence R = 1.
+∞
X +∞
X
Supposons donc que a n converge et montrons que f (x ) = a n x n −−−→ an = S .
P
x →1−
n=0 n=0
p
X p
X p
X p
X p
X −1 p
X
n n n n+1
an x − an = a n (x − 1) = (Rn−1 − Rn )(x − 1) = Rn (x − 1) − Rn (x n − 1)
n=1 n=1 n=1 n=1 n=0 n=1
p
X
= (x − 1) Rn x n + (1 − x p )Rp
n=0
+∞
X
En faisant tendre p vers +∞, il vient f (x ) − S = (x − 1) Rn x n .
n=0
• Soient maintenant ϵ > 0 et x ∈ [0, 1[. Comme Rn −−−−→ 0, il existe p ∈ N∗ tel que |Rp | < ϵ. Ainsi,
n→+∞
+∞
X p
X −1 +∞
X p
X −1
n n n
| f (x ) − S | < (1 − x ) |Rn |x < (1 − x ) |Rn |x + (1 − x )ϵ x < (1 − x ) |Rn |x n + ϵ
n=0 n=0 n =p n=0
p
X −1 p
X −1
De plus, (1− x ) |Rn |x n −−−→ 0. Donc il existe δ > 0 tel que pour tout x ∈]1−δ, 1], (1− x ) |Rn |x n < ϵ.
x →1−
n =0 n =0
Ainsi, pour tout x ∈]1 − δ, 1], | f (x ) − S | < 2ϵ. ■
L’argument précédent étant valable pour x = −R , on obtient le précieux corollaire suivant, valable uniquement
pour les séries entières de la variable réelle.
Corollaire 9.15
La somme d’une série entière de la variable réelle est continue sur l’intervalle de convergence.
+∞
X
∀x ∈] − R , R [, f ′ (x ) = n a n x n−1
n=1
• Ce théorème nous permet de calculer très facilement la dérivée de la somme d’une série entière.
• On sait que f est au moins dérivable sur ] − R , R [ mais on ne peut rien dire en R ou en −R même si f y est
définie (et dès lors continue d’après le commentaire précédent) !
Démonstration
Notons R le rayon de convergence de la série entière a n x n et pour tout n ∈ N, fn : x 7→ a n x n .
P
• Pour tout n ∈ N, fn est de classe C 1 sur [−r, r ]. De plus, si n ⩾ 1, pour tout x ∈ [−r, r ], fn′ (x ) = n a n x n−1 .
X
• La série a n x n converge simplement sur [−r, r ].
n∈N
X
• La série n a n x n−1 a pour rayon de convergence R donc converge uniformément sur [−r, r ].
n∈N∗
D’après le théorème de dérivation terme à terme des séries de fonctions, f est de classe C 1 sur [−r, r ] et sa
dérivée s’obtient par dérivation terme à terme. Cette propriété s’étend donc sur ] − R , R [ et :
+∞
X
∀x ∈] − R , R [, f ′ (x ) = n a n x n −1
n=1 ■
Corollaire 9.17
La somme d’une série entière est de classe C ∞ sur l’intervalle ouvert de convergence.
Exemple
X
n x n . Notons pour cela f la somme de la série entière x n de rayon de conver-
P
Calculons la somme de
n⩾1
+∞
X 1
gence égal à 1. Pour tout x ∈] − 1, 1[, f (x ) = xn = .
1− x
n=0 +∞
X
′
X 1
Par dérivation terme à terme, n
n x a même rayon de convergence et f (x ) = n x n −1 = .
n⩾1 n=1
(1 − x )2
+∞
X x
Donc, pour tout x ∈] − 1, 1[, n x n = x f ′ (x ) = .
n=1
(1 − x )2
Exercice 6
ex − 1
Montrer que la fonction x 7→ se prolonge en une fonction de classe C ∞ sur R.
x
Exercice 7
+∞
X n +p
1
(i) Montrer que pour tout x ∈] − 1, 1[, = xp.
(1 − x )n+1 p =0 n
1
(ii) Au moyen de la fonction auxiliaire t 7→ , étendre le résultat au cas complexe.
(1 − t z )n+1
Démonstration
X a X
n
x n+1 et a n x n ont même rayon de convergence. On applique le théorème d’intégration terme à
n +1
terme relatif aux séries de fonctions grâce à la convergence uniforme sur tout segment [−r, r ] ⊂] − R , R [. ■
Exemple
X xn
Calculons la somme de pour x ∈ [−1, 1[.
n
• Notons pour cela f la somme de la série entière x n de rayon de convergence égal à 1.
P
+∞
X 1
Pour tout x ∈] − 1, 1[, f (x ) = xn = .
n=0
1− x
+∞
X x n+1 +∞ X xn
Par intégration terme à terme, pour tout x ∈] − 1, 1[, F (x ) = − ln(1 − x ) = − ln(1) + = .
n=0
n + 1 n=1 n
+∞
X xn
Donc, pour tout x ∈] − 1, 1[, = − ln(1 − x ).
n =1
n
• D’après le théorème de convergence radiale, f est continue sur [−1, 1[ donc f (−1) = lim − ln(1 − x ) =
x →−1+
+∞
X(−1)n
− ln(2). Ainsi, = − ln(2).
n=1
n
Exercice 8
+∞
X xn
Calculer de même, pour tout x ∈ [−1, 1], .
n=1
n (n + 1)
Quelles propriétés doit vérifier une fonction pour être développable en série entière au voisinage de 0 ?
Démonstration
+∞
X
Soient (a n )n∈N et r ∈ R∗+ tels que pour tout x ∈] − r, r [, f (x ) = an x n .
n =0
• Le fait que f soit de classe C ∞ sur ] − r, r [ découle du théorème de dérivation terme à terme.
• De plus, f (0) = a 0 , f ′ (0) = a 1 , f ′′ (0) = 2a 2 , . . ., f (n) (0) = n!a n . ■
Exercice 9
+∞
X n
X
n
Montrer que si f (x ) = a n x alors f (x ) = a k x k + o(x n ).
n=0 k =0
La réciproque du théorème est fausse : toute fonction de classe C ∞ n’est pas développable en série entière.
Exercice 10
Soit f la fonction définie sur R par :
2
¨
e−1/x si x ̸= 0
f (x ) =
0 si x = 0
Montrer que f est de classe C ∞ puis prouver que pour tout n ∈ N, f (n) (0) = 0. Conclure.
Pn (x ) −1/x 2
INDICATION : On pourra montrer que pour tous n ∈ N et x ∈ R∗ , f (n ) (x ) = e .
x 3n
Cette inégalité nous avait permis (cf. chapitre Procédés sommatoires discrets) de montrer que :
+∞
X zn
∀z ∈ C, ez =
n=0
n!
Le rayon de convergence de cette série entière est donc +∞, ce que la règle de d’Alembert nous permet
de retrouver facilement. Une telle approche nous permet d’obtenir les développements en série entière des
fonctions cosinus et sinus, ainsi que de leurs cousines cosinus et sinus hyperboliques. Mais il y a plus simple !
En effet, pour tout x ∈ R,
+∞ +∞ +∞ +∞ +∞
ei x + e−i x X i n x n X (−i )n x n X 1 + (−1)n n n X i 2p x 2p X (−1)p x 2p
cos(x ) = = + = ·i x = =
2 n=0
2 · n ! n=0 2 · n ! n =0
2 · n! p =0
(2p )! p =0
(2p )!
+∞ +∞ +∞
(−1)n x 2n+1
X X x 2n X x 2n+1
On trouve de même, pour tout x ∈ R, sin(x ) = , ch(x ) = et sh(x ) = .
n=0
(2n + 1)! n=0
(2n)! n=0
(2n + 1)!
Rappelons enfin que grâce à un produit de Cauchy, on retrouve que pour tous z , z ′ ∈ C, ez +z = ez · ez .
′ ′
2 – Logarithme
+∞
1 X
Pour tout x ∈] − 1, 1[, = x n . Donc par intégration terme à terme,
1 − x n=0
+∞ +∞ +∞
X xn X xn X xn
∀x ∈] − 1, 1[, ln(1 − x ) = ln(1) − =− et ln(1 + x ) = (−1)n+1
n=0
n n=0
n n=0
n
3 – Arctangente
+∞
1 X
De même, pour tout x ∈] − 1, 1[, = (−1)n x 2n . Donc par intégration terme à terme,
1 + x 2 n=0
+∞ +∞
(−1)n 2n+1 X (−1)n 2n+1
X
∀x ∈] − 1, 1[, arctan(x ) = arctan(0) + x = x
n=0
2n + 1 n=0
2n + 1
Grâce au théorème de convergence radiale, l’égalité est valable sur ] − 1, 1] mais notons surtout que le dévelop-
pement en série entière n’est pas valable sur R, bien que arctan soit de classe C ∞ sur R.
Soit f : x 7→ (1 + x )α avec α ∈ R. Déterminons son développement en série entière. Pour tout x > −1,
f ′ (x ) = α(1 + x )α−1
f est donc solution de l’équation différentielle (1 + x )y ′ = αy . C’est même l’unique solution de l’équation
vérifiant la condition initiale y (0) = 1 par unicité au problème de Cauchy.
+∞
X
Soit y une solution de l’équation développable en série entière. Alors, y (x ) = ak x k .
k =0
En injectant dans l’équation, on trouve :
+∞
X +∞
X +∞
X
′ k −1 k
(1 + x )y (x ) − αy (x ) = 0 ⇐⇒ k ak x + k ak x − α ak x k = 0
k =1 k =1 k =0
+∞
X +∞
X +∞
X
k k
⇐⇒ (k + 1)a k +1 x + k ak x − α ak x k = 0
k =0 k =0 k =0
+∞
X
⇐⇒ [(k + 1)a k +1 − (α − k )a k ] x k = 0
k =0
α−k
Par unicité du développement en série entière, pour tout k ∈ N, a k +1 = · ak .
k +1
Une simple récurrence conduit à :
α(α − 1) · · · (α − k + 1)
∀k ∈ N∗ , ak = · a0
k!
Pour a 0 = 1, y est solution de l’équation et vérifie y (0) = 1. Par unicité de la solution, y = f . Ainsi,
+∞
X α(α − 1) · · · (α − k + 1) k
(1 + x )α = 1 + ·x
k =1
k!
Reste à trouver le rayon de convergence de la série entière, en observant que tous les termes sont nuls à partir
d’un certain rang si et seulement si α est un entier naturel.
• Supposons d’abord que α ∈ R \ N.
a k +1 x k +1 α−k
Appliquons la règle de d’Alembert : = · |x | −−−−→ |x |. Donc R = 1.
ak x k k +1 k →+∞
5 – Synthèse
+∞
1 1 1 X 1 1
Par exemple, pour tout x ∈] − 2, 2[, = − = − xn.
x 2 − 5x + 6 x − 2 x − 3 n=0 2n+1 3n+1
➎ Utilisation d’une équation différentielle.
Exemple Z x
−x 2 /2 2 /2
Soit g : x 7→ e et dt . Déterminons son développement en série entière.
0
La fonction g est de classe C ∞ sur R et vérifie l’équation différentielle y ′ = 1 − x y . En cherchant une
solution sous forme de série entière, on trouve une relation liant les coefficients a n de la série :
∀n ∈ N∗ , a n+1 (n + 1) + a n−1 = 0 et a 1 = 1