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Algèbre linéaire

Filière Sciences Économiques et Gestion


Semestre 2

Mohamed HACHIMI

UNIVERSITÉ IBNOU ZOHR


FACULTÉ DES SCIENCES JURIDIQUES ECONOMIQUES
ET SOCIALES D’AGADIR

http://hachimicours.uiz.ac.ma
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Rappels sur les applications

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Applications

Sommaire

1 Applications

2 Structures algébriques

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Applications

Notion d’application

Soient E et F deux ensembles.

Définition :
On appelle application f de E dans E une relation qui à tout
élément de E associe un élément unique de F.

Si l’application f associe à l’élément de x de E l’élément y de F,


on écrit :

f : E −→ F
x −→ y = f (x)

y est appelé l’image de x et x l’antécédent de y.

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Applications

Notion d’application : ILLustration 1


E f F

f est une application

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Applications

Notion d’application : ILLustration 2


E f F

f n’est pas une application

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Applications

Notion d’application : ILLustration 3


E f F

f n’est pas une application

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Applications

Image et image réciproque

Soient f une application de E dans F, A une partie de E, et B une


partie de F.

Définition :
On appelle image de A par f , le sous-ensemble de F défini
par :
f (A) = { y ∈ F | ∃x ∈ A : y = f (x) }
Si A = E, on note f (E) = Im f

On a aussi :
f (A) = { f (x) ∈ F | x ∈ A }

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Applications

Image et image réciproque : ILLustration

E f F

A
f (A)

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Applications

Image et image réciproque : Exemple 1


Soit a un élément fixé de F.
Si f est l’application définie de E dans F :

f (x) = a ∀ x ∈ E.

On a : f (A) = {a} ∀ A ⊂ E, A 6= ∅.

E f F

A
a

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Applications

Image et image réciproque : Exemple 2


n o
Si E = F = R, A = x ∈ R − 2 6 x 6 2 et f (x) = x2
∀x ∈ E

y ∈ R | ∃x ∈ A : y = x2

on a : f (A) =

= y∈R | 06y64

−2 2
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Applications

Image et image réciproque

Définition :
On appelle image réciproque de B par f , le sous-ensemble
de E défini par :

f −1 (B) = { x ∈ E | f (x) ∈ B }

Si B = F, on a f −1 (F) = E.

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Applications

Image et image réciproque : ILLustration

E f F

f −1 (B)
B

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Applications

Image et image réciproque : Exemple

Soient E = F = R et f définie par : f (x) = x2 ∀x ∈ E


Considérons les sous-ensembles :
 
B1 = y ∈ R | 0 6 y 6 1 et B2 = y ∈ R | − 1 6 y < 0
on a :
x ∈ R | 0 6 x2 6 1

f −1 (B1 ) =

= x∈R| −16x61
1
et
x ∈ R | − 1 6 x2 < 0

f −1 (B2 ) = −1 1
= ∅.

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Applications

Composition d’applications

Soient E, F et G trois ensembles, f une application de E dans F,


et g une application de F dans G.

Définition :
On appelle application composée de f et g l’application h
de E dans G définie par :
h(x) = g(f (x)).

On note h = g ◦ f . Remarquons toutefois que dans le schéma


f g
E −−−−→ F −−−−→ G
x −−−−→ y −−−−→ z

f figure à gauche et g à droite.

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Applications

Composition d’applications

Les applications f , g et g◦f peuvent se représenter par le schéma


suivant :
E f F g G

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Applications

Composition d’applications : Exemple

Soient E = R\{−1, 1}, F = R\{0}, G = R et h l’application de E


dans F définie par :
1
h(x) = ∀ x ∈ E.
1 − x2
Définissons les applications f et g par :

f : E −−−−→ F et g : F −−−−→ G
1
x ⊢−−−−→ 1 − x2 y ⊢−−−−→
y

L’application h est obtenue en composant f et g : h = g ◦ f .

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Applications

Injection

Soient E et F deux ensembles et f une application de E dans F.

Définition :
f est dite injective si tout élément de F est l’image d’un
élément au plus de E.

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Applications

Injection : ILLustration 1
E f F

f est une application injective

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Applications

Injection : ILLustration 2
E f F

L’application f n’est pas injective

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Applications

Injection : Propriété

Proposition :
f est injective si et seulment si :

∀(x, y) ∈ E × E, f (x) = f (y) =⇒ x = y.

Autrement dit, pour α ∈ F donné, l’équation

f (x) = α

admet au plus une solution dans E.

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Applications

Injection : Exemple
X Soit f l’application de R\{0} dans R définie par :

1
f (x) =
x
1 1
Cette application est injective, car = =⇒ x = y. ;
x y
X Soit f l’application de R dans R définie par :

f (x) = x2

Cette application est non injective, car il existe au moins


deux éléments (distincts) de R ayant même image par f . par
exemple :
f (−1) = f (1) = 1.

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Applications

Surjection

Soient E et F deux ensembles et f une application de E dans F.

Définition :
f est dite surjective si tout élément de F est l’image d’un
élément au moins de E.

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Applications

Surjection : ILLustration 1
E f F

f est une application surjective

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Applications

Surjection : ILLustration 2
E f F

L’application f n’est pas surjective

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Applications

Surjection : Propriété

Proposition :
f est surjective si et seulment si :

f (E) = F.

Autrement dit, pour α ∈ F donné, l’équation

f (x) = α

admet au moins une solution dans E.

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Applications

Surjection : Exemple

X L’application f : R −→ R définie par

f (x) = x3

est surjective de R dans R.

X L’application f : R −→ R définie par

f (x) = x2

n’est pas surjective, car f (R) = R+ 6= R.


Mais en modifiant l’ensemble d’arrivée,
on obtient une application surjective de
R dans R+ .

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Applications

Bijection

Soient E et F deux ensembles et f une application de E dans F.

Définition :
f est dite bijective si elle est à la fois injective et surjective.

Autrement dit, f est bijective de E dans F lorsque tout élément de


F admet un et un seul antécédent dans E :

∀ y ∈ F, ∃!x ∈ E : y = f (x)

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Applications

Bijection : ILLustration 1
E f F

f est une application bijective

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Applications

Bijection : ILLustration 2
E f F

L’application f n’est pas bijective

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Applications

Bijection : ILLustration 3
E f F

L’application f n’est pas bijective

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Applications

Bijection : Exemple
L’application f de E dans E définie par :

∀x ∈ E, f (x) = x

est bijective. f est appelée l’application identique de E, que l’on


note idE .
E idE E

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Applications

Application réciproque

Soit f une application bijective de E dans F : pour tout y de F il


existe un et un seul x de E tel que y = f (x).
En posant x = g(y), nous définissons une application (elle aussi
bijective) de F dans E.

Définition :
g est applée l’application réciproque de f et notée f −1 .

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Applications

Application réciproque

∀(x, y) ∈ E × F : y = f (x) ⇐⇒ x = f −1 (y)

E f F

E f −1 F

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Applications

Application réciproque

Proposition :
Soit f une application bijective de E dans F, alors :

f −1 ◦ f = idE et f ◦ f −1 = idF .

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Applications

Application réciproque : Exemple

Soit f l’application de R\{1} dans R\{2} définie par :

2x + 5
f (x) =
x−1
f est bijective de R\{1} dans R\{2}. En effet, soit y un réel quel-
conque de R\{2} et x le réel que l’on cherche dans R\{1}, on a :

2x + 5
= y ⇐⇒ yx − y = 2x + 5 ⇐⇒ yx − 2x = y + 5
x−1
y+5
⇐⇒ (y − 2)x = y + 5 ⇐⇒ x =
y−2

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Applications

Application réciproque : Exemple

f −1 associe à l’élément y l’élément x :


y+5
y 7−→ x = ·
y−2

Soit, en notant par x une variable qui décrit l’ensemble de départ


de f −1 :
x+5
f −1 (x) =
x−2

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Structures algébriques

Sommaire

1 Applications

2 Structures algébriques

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Structures algébriques

Loi de composition interne

Soient E et K deux ensembles.

Définition :
On appelle loi de composition interne sur E une application
E × E dans E.

Ainsi, à tout couple (x, y) ∈ E × E on associe un élément unique


z de E, appelé composé de x et y. Si la loi est notée ⊥, z s’écrit
x⊥y = z.
⊥ : E × E −→ E
(x, y) 7−→ x⊥y
Sauf mention contraire (E, ⊥) signifie que E est un ensemble muni
de la loi de composition interne ⊥.

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Structures algébriques

Loi de composition interne

X "+" et "×" sont les lois de c.i. les plus utilisées sur N, Z, Q et
R. Mais on peut en définir bien d’autres.

X Soit E un ensemble, "∪" et "∩" des parties de E définissent


sur P(E) deux lois de composition interne.

X On définit sur N une loi de composition interne ⊥ en posant :


a⊥b = a + b + ab ∀(a, b) ∈ N × N.

X Soit E un ensemble. La composition des application, noté ◦,


est une loi de c.i. sur F (E, E) ensembles des applications de
E vers E :
∀ f ∈ F (E, E), ∀ g ∈ F (E, E), f ◦ g ∈ F (E, E),

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Structures algébriques

Loi de composition externe

Soient E et K deux ensembles.

Définition :
On appelle loi de composition externe sur E et à opéra-
teurs dans K une application de K × E dans E.

Une loi de composition externe est notée multiplicativement : si


λ ∈ K et x ∈ E, le composé de λ et x se note λx ou λ · x.

· : K × E −→ E
(λ, x) 7−→ λ · x

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Structures algébriques

Loi de composition externe

X Lorsque K = E, on retrouve une loi de composition interne,


l’ensemble des d’opérateurs étant E lui-même.

X Soit K = R et E = R2 . L’application qui à λ de R et x = (x1 , x2 )


de R2 associe λx = (λx1 , λx2 ) est une loi de composition ex-
terne.

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Structures algébriques

Propriétés d’une loi interne ⊥

Soit E un ensemble muni d’une loi de composition interne ⊥

Définition :
Une loi de composition interne ⊥ est dite :

• Associative si, ∀(x, y, z) ∈ E3 : (x⊥y)⊥z = x⊥(y⊥z).


• Commutative si, ∀(x, y) ∈ E2 : x⊥y = y⊥x.

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Structures algébriques

Exemple

X "+" et "×" définissent sur N, Z, Q et R deux lois de c.i.


associatives.

X Soit ⊥ la loi de composition interne définie sur N par :


a⊥b = a + b + ab ∀(a, b) ∈ N × N
– ⊥ est commutative : Si a et b sont deux entiers, on a :
a⊥b = a + b + ab = b + a + ba = b⊥a
donc a⊥b = b⊥a.

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Structures algébriques

Exemple

– ⊥ est associative : Si a, b et c sont trois entiers, on a :

(a⊥b)⊥c = (a⊥b) + c + (a⊥b)c


= (a + b + ab) + c + (a + b + ab)c
= a + b + c + ab + ac + cb + abc
a⊥(b⊥c) = a + (b⊥c) + a(b⊥c)
= a + (b + c + bc) + a(b + c + bc)
= a + b + c + ab + ac + cb + abc

donc (a⊥b)⊥c = a⊥(b⊥c).

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Structures algébriques

Élément neutre

Définition :
On dit qu’un élément e de E est neutre pour la loi ⊥ si :

∀x ∈ E, x⊥e = e⊥x = x.

Exemple :
• 0 est un élément neutre de (N, +), (Z, +), (Q, +) et (R, +).
• 1 est élément neutre de (N, ×), (Z, ×), (Q, ×) et (R, ×).

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Structures algébriques

Elément symétrisable

Définition :
Soit (E, ⊥) et e un élément neutre . On dit qu’un élément x
de E est symétrisable pour la ⊥ s’il existe x′ de E tel que :

x⊥x′ = x′ ⊥x = e.

Exemple :
3 et −5 sont symétrisables dans (Z, +), (Q, +) et (R, +), −3 étant sy-
métrique de 3 et 5 symétrique de −5
Mais 3 n’est pas symétrisable dans (N, +).

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Structures algébriques

Groupe

Définition :
On appelle groupe le couple (E, ⊥) formé d’un ensemble
E et d’une loi de c.i. notée ⊥ vérifiant les propriétés :
• associative : ∀(x, y, z) ∈ E3 :
(x⊥y)⊥z = x⊥(y⊥z).
• elle admet un élément neutre : ∃e ∈ E, ∀x ∈ E :
x⊥e = e⊥x = x.
• tout élément est symétrisable : ∀x ∈ E, ∃x′ ∈ E :
x⊥x′ = x′ ⊥x = e.

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Structures algébriques

Groupe

Si de plus la loi ⊥ est commutative, le groupe est dit commutatif


(on dit aussi abélien).
Notant E∗ l’ensemble E privé de l’élément neutre de la loi ⊥.
Exemple :
• (Z, +), (Q, +), (R, +) sont des groupes commutatifs.
• (Q∗ , ×), (R∗ , ×) sont des groupes commutatifs.
• (Q, ×), (R, ×) ne sont pas des groupes.
• (N, +), (Z∗ , ×) ne sont pas des groupes.

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