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Mathématiques discrètes

Chapitre 2: Applications et relations

N. Chalhoub

Année 2019-2020 - Semestre 1

Université Saint Joseph


Plan

1 Applications

2 Relations binaires

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Applications

Plan

1 Applications
Définitions
Injectivité, surjectivité, bijectivité
Images directes, images réciproques

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Applications Définitions

Plan

1 Applications
Définitions
Injectivité, surjectivité, bijectivité
Images directes, images réciproques

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Applications Définitions

Applications

Définition 1
1 Une application (ou une fonction) f de E dans F , c’est la donnée
pour chaque élément x ∈ E, d’un unique élément de F noté f (x) et
appelé l’image de x par f ; i.e.

∀x ∈ E, ∃!y ∈ F ; y = f (x).
E F E F
e1 f1 e1 f1
f2 f2
e2 e2
f3 f3
e3 e3
f4 f4
e4 f5 e4 f5

Application Pas application

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Applications Définitions

Applications

f
2 L’application f ainsi définie se note E −→ F ou f : E −→ F ou
f : E −→ F
x 7−→ f (x).
3 E s’appelle l’ensemble de départ ou l’ensemble de définition et F
s’appelle l’ensemble d’arrivée de f .
4 Quand on a y = f (x), on dit aussi que x est un antécédent de y .
5 On appelle graphe de f l’ensemble Γf = {(x, f (x)) ∈ E × F , x ∈ E}.
6 L’ensemble des applications de E dans F est noté F E ou encore
F(E, F ).

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Applications Définitions

Applications

Exemple 1
On définit une application f de E = {a, b, c, d, e} vers F = {t, u, v , w}
par :
f (a) = t, f (b) = t, f (c) = v , f (d) = w, f (e) = w.
Tout élément de E possède une image et une seule mais un élément
donné de F peut :

ne posséder aucun antécédent (l’élément u n’en a pas) ;


ou posséder un seul antécédent (celui de v est c) ;
ou en posséder plusieurs (t et w en ont chacun deux) ou une
infinité.

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Applications Définitions

Applications

Remarque 2
Pour montrer que f est une application, il suffit de montrer que

f (x) 6= f (x 0 ) =⇒ x 6= x 0 ,

ou aussi par contraposée

x = x 0 =⇒ f (x) = f (x 0 ).

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Applications Définitions

Image d’une application

Définition 3 (Image de f )
On appelle image de f et on note Im f l’ensemble des images de tous
les éléments de E :

Im f = f (E) = {f (x), x ∈ E} = {y ∈ F ; ∃x ∈ E; y = f (x)}.

Exemple 2
Soit f : R −→ R définie par f (x) = x 2 . On a Im f = R+ .

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Applications Définitions

Image d’une application

Remarque 4
Pour montrer qu’une application f : E −→ F est bien définie, il s’agit de
montrer que pour tout x ∈ E, f (x) ∈ F , autrement dit que Im f ⊂ F .

Par exemple, l’application f : R∗+ −→ R+ est mal définie tandis que


x 7−→ ln x
f : R+ −→ R est bien définie.

x 7−→ ln x

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Applications Définitions

Égalité de deux applications

Définition 5
Deux applications f , g : E −→ F sont égales si pour tout x ∈ E,
f (x) = g(x). On note alors f = g.

Exemple 3
Les applications f : R −→ R , f : R −→ R+ et f : R+ −→ R sont trois
x 7−→ x 2 x 7−→ x 2 x 7−→ x 2
applications différentes puisque leurs ensembles de départ ou
d’arrivée sont différents.

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Applications Définitions

Égalité de deux applications

Exercice 1
Soient f et g les fonctions définies respectivement par :

x −1 x −1
r
f (x) = et g(x) = √ .
x +3 x +3
f et g sont-elles égales ?

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Applications Définitions

Composition d’applications

Définition 6
Soient f : E −→ F et g : F −→ G deux applications. On appelle la
composition ou la composée de f et g et on note g ◦ f , l’application
définie par
g ◦ f : E −→ G .
x 7−→ g ◦ f (x) = g(f (x))
La composition peut être représentéee par un diagramme :
f g
x ∈ E −→ f (x) ∈ F −→ g ◦ f (x).

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Applications Définitions

Composition d’applications

Remarques 7
1 Attention aux ensembles de départ et d’arrivée. On ne peut pas
définir la composée de n’importe quelles deux applications.
2 La composition des applications n’est pas commutative.
Par exemple : f : R −→ R et g : R −→ R
x 7−→ f (x) = x 2 x 7−→ g(x) = sin x.

On a : g ◦ f (x) = g(f (x)) = g(x 2 ) = sin x 2 ,


f ◦ g(x) = f (g(x)) = f (sin x) = (sin x)2 .

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Applications Définitions

Application identique

Définition 8
Soit E un ensemble. On appelle application identique et on note IdE
l’application définie par

IdE : E −→ E
x 7−→ IdE (x) = x.

Proposition 9
Soient f : E −→ F , g : F −→ G et h : G −→ H trois applications. On a
1 (h ◦ g) ◦ f = h ◦ (g ◦ f ).
2 IdF ◦f = f ◦ IdE = f .

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Applications Définitions

Restriction

Définition 10
Soient f : E −→ F et A une partie de E.
On appelle restriction de f à A et on note f |A , l’application définie par

f |A : A −→ F .
x 7−→ f |A (x) = f (x)

Exemple 4
L’application f : R −→ R n’est pas strictement croissante mais sa
x 7−→ x 2
restriction à R+ , notée f |R+ l’est.

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Applications Définitions

Prolongement

Définition 11
Soient A une partie de E et f : A −→ F .
On appelle prolongement de f de A à E toute application g définie par

g : E −→ F
x 7−→ g(x)

telle que g(x) = f (x) pour tout x ∈ A, ou en d’autres termes g|A = f .

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Applications Définitions

Prolongement

Exemple 5
L’application f : R∗ −→ R n’est pas définie en 0.
x 7−→ sinx x
L’application g : R −→ R définie pour tout x ∈ R par
sin x
(
x si x ∈ R∗ ,
g(x) =
1 si x = 0

est un prolongement de f sur R.


On aurait pu ajouter toute autre valeur réelle en 0 et on aurait obtenu
un autre prolongement.

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Applications Définitions

Corestriction

Définition 12
Soient f : E −→ F et B ⊂ F t.q. ∀x ∈ E, f (x) ∈ B.
On appelle corestriction de f à B et on note f |B , l’application définie par

f |B : E −→ B
x 7−→ f |B (x) = f (x).

Exemple 6
Soit f : R −→ R
x 7−→ x 2 .
L’application g : R −→ R+ est la corestriction de f sur R+ .
x 7−→ x 2

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Applications Définitions

Restriction/Prolongements

Remarque 13
La restriction d’une application à une partie est unique.
Plusieurs prolongements d’une application à un même ensemble sont
possibles.

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Applications Injectivité, surjectivité, bijectivité

Plan

1 Applications
Définitions
Injectivité, surjectivité, bijectivité
Images directes, images réciproques

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Applications Injectivité, surjectivité, bijectivité

Injectivité

Définition 14
Soit f une application de E dans F . On dit que f est une application
injective (ou encore une injection) si tout élément y de F possède au
plus un antécédent par f ; i.e.

∀x, x 0 ∈ E, x 6= x 0 =⇒ f (x) 6= f (x 0 ).
E F E F
e1 f1 e1 f1
f2 f2
e2 e2
f3 f3
e3 e3
f4 f4
e4 f5 e4 f5

Injective Non injective

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Applications Injectivité, surjectivité, bijectivité

Injectivité

Remarques 15
1 Pour montrer qu’une application f : E −→ F est injective, on utilise
la contraposée de l’implication précédente :

∀x, x 0 ∈ E, f (x) = f (x 0 ) =⇒ x = x 0 .

En pratique, on se donne deux éléments x et x 0 de E tels que


f (x) = f (x 0 ) et on montre que x = x 0 .
2 Pour montrer qu’une application f : E −→ F n’est pas injective, il
faut montrer que

∃x, x 0 ∈ E; f (x) = f (x 0 ) et x 6= x 0 .

En pratique, il faut trouver deux éléments distincts de E ayant la


même image.
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Applications Injectivité, surjectivité, bijectivité

Injectivité

Exemple 7
f : R −→ R n’est pas injective car f (5) = f (−5) = 25.
x 7−→ f (x) = x 2

Exercice 2
1 Soit f : C \ {i} −→ C
z 7−→ f (z) = z−1
z−i .
Montrer que f est injective.
2 Soit g : R −→ R
x 7−→ g(x) = x 2 − 3x + 2.
Montrer que g n’est pas injective.

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Applications Injectivité, surjectivité, bijectivité

Injectivité

Exercice 3
Soit f : R −→ R une fonction strictement croissante. Montrer que f est
injective.

Remarque 16
Si une application f : E −→ F n’est pas injective, on peut obtenir une
application injective en prenant une restriction de f .
Par exemple, f : R −→ R n’est pas injective mais f |R+ l’est.
x 7−→ f (x) = x 2

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Applications Injectivité, surjectivité, bijectivité

Injectivité

Proposition 17
Soient f : E −→ F et g : F −→ G deux applications.
1 Si f et g sont injectives alors g ◦ f est injective.
2 Si g ◦ f est injective alors f est injective.

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Applications Injectivité, surjectivité, bijectivité

Surjectivité

Définition 18
On dit que f : E → F est une application surjective (ou encore une
surjection) si tout élément y de F possède au moins un antécédent
par f , autrement dit si :

∀y ∈ F , ∃x ∈ E; y = f (x).
E F E F
e1 f1 e1 f1
e2 e2
f2 f2
e3 e3
f3 f3
e4 e4
e5 f4 e5 f4

Surjective Non surjective

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Applications Injectivité, surjectivité, bijectivité

Surjectivité

Remarques 19
1 Pour montrer qu’une application f : E −→ F est surjective, on se
donne un élément y de F et on montre que l’équation y = f (x),
d’inconnue x, a au moins une solution x dans E.

2 Pour montrer qu’une application f : E −→ F n’est pas surjective, il


faut trouver un élément de F qui n’a pas un antécédent par f .

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Applications Injectivité, surjectivité, bijectivité

Surjectivité

Exemple 8
1 f : R −→ R n’est pas surjective. Mais f : R −→ R+ est surjective.
x 7−→ x 2

2 g : Z −→ N∗ est surjective. En effet,


n 7−→ |n| + 1

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Applications Injectivité, surjectivité, bijectivité

Surjectivité

Remarque 20
Si une application f : E −→ F n’est pas surjective, on peut obtenir une
application surjective en prenant une corestriction de f .

Par exemple, f : R −→ R n’est pas surjective mais f |R+ l’est.


x 7−→ f (x) = x 2

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Applications Injectivité, surjectivité, bijectivité

Surjectivité

Proposition 21
Soient f : E −→ F et g : F −→ G deux applications.
1 Si f et g sont surjectives alors g ◦ f est surjective.
2 Si g ◦ f est surjective alors g est surjective.

Proposition 22
L’application f : E −→ F est surjective ssi Im f = F .

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Applications Injectivité, surjectivité, bijectivité

Bijectivité

Définition 23
On dit que f : E → F est une application bijective (ou encore une
bijection) si tout élément y de l’ensemble F possède un unique
antécédent x dans E :

∀y ∈ F , ∃!x ∈ E; y = f (x).
E F E F
e1 f1 e1 f1

e2 f2 e2 f2

e3 f3 e3 f3

e4 f4 e4 f4

Bijective Non bijective

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Applications Injectivité, surjectivité, bijectivité

Bijectivité

Exemples 9
1 IdE : E −→ E est bijective.
2 f : R −→ R n’est bijective.
x 7−→ f (x) = x 2
3 f : [0, π] −→ [−1, 1] est bijective.
x 7−→ f (x) = cos x
4 f : R+ −→ [1, +∞[ est bijective.
x 7−→ f (x) = x 2 + 1

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Applications Injectivité, surjectivité, bijectivité

Bijectivité

Proposition 24
f est bijective ssi f est à la fois injective et surjective.

Remarque 25
En pratique, pour montrer que f est bijective, on peut :
Montrer que f est injective et surjective. La preuve de la surjectivité
donne souvent l’expression de f −1 .
Résoudre pour tout y ∈ F l’équation y = f (x) d’inconnue x (on
obtient x = f −1 (y )).

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Applications Injectivité, surjectivité, bijectivité

Bijection réciproque

Définition 26
Soit f : E −→ F une application bijective.
La réciproque de f est l’application notée f −1 définie par

∀(x, y ) ∈ E × F , f (x) = y ⇐⇒ x = f −1 (y ).

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Applications Injectivité, surjectivité, bijectivité

Bijection réciproque

Exemples 10
1 L’application f : R+ −→ R+ est bijective.
x 7−→ x 2
Sa réciproque est l’application f −1 : R+ −→ R
√+
x 7−→ x.

2 L’application f : R −→ ]0, +∞[ est bijective.


x 7−→ ex
Sa réciproque est l’application f −1 : ]0, +∞[ −→ R
x 7−→ ln x.

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Applications Injectivité, surjectivité, bijectivité

Bijection réciproque

Proposition 27
Soit f : E → F une application bijective.

f −1 ◦ f = IdE et f ◦ f −1 = IdF .

Proposition 28
Soit f : E −→ F une application.
f est bijective ssi il existe une application g de F dans E t.q.

g ◦ f = IdE et f ◦ g = IdF .

Dans ce cas, g = f −1 .

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Applications Injectivité, surjectivité, bijectivité

Bijection réciproque

Remarques 29
1 Une seule des deux égalités g ◦ f = IdE et f ◦ g = IdF ne suffit pas.
On considère les fonctions

f : N −→ N et g : N −→ N
n 7−→ f (n) = n + 1
(
0 si n = 0
n 7−→ g(n) =
n−1 si n ≥ 1.

L’application f n’est pas bijective car l’élément 0 de N n’a pas


d’antécédent pourtant g ◦ f = Id N .
On note que f ◦ g(0) = f (g(0)) = 1 6= 0 et donc f ◦ g 6= IdN .
2 Pour montrer que f est bijective, on peut trouver g telle que
f ◦ g = IdF et g ◦ f = IdE , alors g = f −1 .

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Applications Injectivité, surjectivité, bijectivité

Bijection réciproque

Corollaire 30
Soit f : E → F une bijection.
f −1 est également bijective et on a (f −1 )−1 = f .

Proposition 31
Soient f : E −→ F et g : F −→ G deux applications.
1 Si f et g sont bijectives alors g ◦ f est également bijective et on a
l’égalité (g ◦ f )−1 = f −1 ◦ g −1 .
2 Si g ◦ f est bijective alors f est injective et g est surjective.

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Applications Injectivité, surjectivité, bijectivité

Applications

Remarque 32
1 Ne pas confondre la notion d’injectivité avec

∀x, x 0 ∈ E, x = x 0 =⇒ f (x) = f (x 0 ).

2 Ne pas confondre la notion de surjectivité avec

∀x ∈ E, ∃y ∈ F ; y = f (x).

3 Ne pas confondre la notion de bijectivité avec

∀x ∈ E, ∃!y ∈ F ; y = f (x).

Ces trois propriétés sont vérifiées pour toute application.

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Applications Images directes, images réciproques

Plan

1 Applications
Définitions
Injectivité, surjectivité, bijectivité
Images directes, images réciproques

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Applications Images directes, images réciproques

Image directe

Définition 33
Soit f : E −→ F une application et soit A ⊂ E.
On appelle image (directe) de A par f l’ensemble des images des
éléments de A par f :

f (A) = {f (x), x ∈ A}.

C’est l’ensemble de tous les éléments de l’ensemble d’arrivée


admettant au moins un antécédent dans A :

f (A) = {y ∈ F ; ∃a ∈ A; f (a) = y }.

C’est une partie de l’ensemble F .

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Applications Images directes, images réciproques

Image directe

E F
e1 f1
A f (A)
e2 f2

e3 f3

e4 f4

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Applications Images directes, images réciproques

Image directe

Exemples 11
1 Soit f : {a, b, c, d, e} → {t, u, v , w} définie par :

f (a) = t, f (b) = t, f (c) = v , f (d) = w, f (e) = w.

Soit A1 = {a, b}, A2 = {a, c, e}.


On a f (A1 ) = {t}, f (A2 ) = {t, v , w}.
2 f : R −→ R f ([−1, 2]) =
x 7−→ x 2 .
3 f : R −→ R f (R+∗ ) =
x 7−→ ex .
4 f : R −→ R f ({0}) =
x 7−→ sin x.

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Applications Images directes, images réciproques

Image directe

Remarques 34
1 y ∈ f (A) ⇐⇒ ∃x ∈ A; y = f (x).
2 x ∈ A =⇒ f (x) ∈ f (A) mais f (x) ∈ f (A) =⇒
6 x ∈ A.

Proposition 35
Soient E et F deux ensembles, A, B ∈ P(E) et f : E −→ F .
1 f (∅) = ∅.
2 A ⊂ B =⇒ f (A) ⊂ f (B).
3 f (A ∪ B) = f (A) ∪ f (B).
4 f (A ∩ B) ⊂ f (A) ∩ f (B).

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Applications Images directes, images réciproques

Image directe

Remarques 36
1 Il est possible que f (A ∩ B) ( f (A) ∩ f (B).
Pour f : R −→ R , A = {−1} et B = {1}.
x 7−→ x 2
f (A ∩ B) = f (∅) = ∅ et f (A) ∩ f (B) = {1} ∩ {1} = {1}.
x1 F
A
f (A ∩ B)
E y

B
x2

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Applications Images directes, images réciproques

Image directe

1 Il n’existe aucun lien général en f (A) et f (A).


Par exemple, pour f : R −→ R et A = [−1, 2],
x 7−→ x 2

f (A) = f (] − ∞, −1[∪]2, +∞[) =]1, +∞[


f (A) = [0, 4] =] − ∞, 0[∪]4, +∞[.

47 / 83
Applications Images directes, images réciproques

Image réciproque

Définition 37
Soit f : E −→ F une application et soit B ⊂ F .
On appelle image réciproque de B l’ensemble des antécédents des
éléments de B :
f −1 (B) = {x ∈ E; f (x) ∈ B}.
C’est aussi l’ensemble des éléments de E dont l’image est dans B.
C’est une partie de l’ensemble E.

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Applications Images directes, images réciproques

Image réciproque

E F
e1 f1
f −1 (B) B
e2 f2

e3 f3

e4 f4

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Applications Images directes, images réciproques

Image réciproque

Exemples 12
1 Soit f : {a, b, c, d, e} → {t, u, v , w} définie par :

f (a) = t, f (b) = t, f (c) = v , f (d) = w, f (e) = w.

Soit B = {t, v }.
On a : f −1 (B) = {a, b, c}, f ({w}) = {d, e}, f −1 (u) = ∅.
2 Soit f : R −→ R l’application définie par f (x) = x 2 .
On a f −1 ([0, 1]) = [−1, 1] et f −1 (R+ ) = R.

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Applications Images directes, images réciproques

Image réciproque

Remarques 38
1 x ∈ f −1 (B) ⇐⇒ f (x) ∈ B.
2 f −1 (B) peut être vide même si B 6= ∅.
3 Ne pas confondre l’image réciproque d’une partie et la réciproque
d’une fonction bijective.
La notation f −1 (B) ne signifie pas l’existence de la bijection
réciproque.
Par exemple, si f : R −→ R alors f −1 ({4} = {−2, 2} mais
x 7−→ f (x) = x 2

f (4) n’existe pas car f n’est pas bijective.


−1

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Applications Images directes, images réciproques

Image réciproque
Proposition 39
Soient E et F deux ensembles, A, B ∈ P(F ) et f : E −→ F .
1 f −1 (∅) = ∅.
2 A ⊂ B =⇒ f −1 (A) ⊂ f −1 (B).
3 f −1 (A) = f −1 (A).
4 f −1 (A ∪ B) = f −1 (A) ∪ f −1 (B).
5 f −1 (A ∩ B) = f −1 (A) ∩ f −1 (B).

Proposition 40
Soient f : E −→ F une application, A ⊂ E et B ⊂ F .
1 A ⊂ f −1 (f (A)).
2 f (f −1 (B)) ⊂ B.
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Applications Images directes, images réciproques

Images directe et réciproque

Remarque 41
En général, on n’a pas des égalités.
Par exemple, soit f : x −→ x 2 .
Pour A = {1, 2}, on a f (A) = {1, 4} et f −1 (f (A)) = {±1, ±2}.
Pour B = {−1, 4}, on a f −1 (B) = {±2} et f (f −1 (B)) = {4}.

E F
e1 f1
f −1 (f (A))
e2 f2
A f (A)
e3 f3

e4 f4

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Applications Images directes, images réciproques

Images directe et réciproque

Proposition 42
Soient f : E −→ F une application, A ⊂ E et B ⊂ F .
1 Si f est surjective alors f (f −1 (B)) = B.
2 Si f est injective alors A = f −1 (f (A)).

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Relations binaires

Plan

2 Relations binaires
Définitions et propriétés
Relation d’équivalence
Relation d’ordre

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Relations binaires Définitions et propriétés

Plan

2 Relations binaires
Définitions et propriétés
Relation d’équivalence
Relation d’ordre

56 / 83
Relations binaires Définitions et propriétés

Relation binaire

Définition 43
Une relation R sur un ensemble E est la donnée d’une partie
R ⊂ E × E appelée le graphe de R.
x est en relation avec y ∈ E si (x, y ) ∈ R. On écrit xRy .
On dit que R est une relation binaire reliant les éléments de E.

Explication 1
Une relation binaire R peut être vue comme une propriété que chaque
couple (x, y ) ∈ E 2 peut avoir ou non.

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Relations binaires Définitions et propriétés

Relation binaire

Exemples 13
1 Sur R, on définit une relation binaire par

∀x, y ∈ R, xRy ⇐⇒ sin x = sin y .

2 Soit E un ensemble. Sur P(E), on définit une relation binaire par

∀A, B ∈ P(E), ARB ⇐⇒ A ⊂ B.

3 Sur Z, on définit une relation binaire par

∀m, n ∈ Z, mRn ⇐⇒ m divise n.

4 Sur R, on définit une relation binaire par

∀x, y ∈ R, xRy ⇐⇒ x 6= y .
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Relations binaires Définitions et propriétés

Propriétés éventuelles des relations binaires

Définition 44
Soit R une relation binaire sur l’ensemble E.
1 R est dite réflexive si : ∀x ∈ E, xRx.
2 R est dite symétrique si : ∀x, y ∈ E, xRy =⇒ y Rx.
3 R est dite antisymétrique si : ∀x, y ∈ E, (xRy et y Rx) =⇒ x = y .
4 R est dite transitive si : ∀x, y , z ∈ E, (xRy et y Rz) =⇒ xRz.

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Relations binaires Définitions et propriétés

Propriétés éventuelles des relations binaires

Exemples 14
1 L’égalité est une relation binaire sur R définie par :

∀x, y ∈ R, xRy ⇐⇒ x = y .

Cette relation est réflexive, symétrique, antisymétrique et transitive.

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Relations binaires Définitions et propriétés

Propriétés éventuelles des relations binaires

2 La relation d’ordre strict dans R est définie par :

∀x, y ∈ R, x < y ⇐⇒ y − x ∈]0, +∞[.

Cette relation n’est pas réflexive, ni symétrique mais transitive.

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Relations binaires Définitions et propriétés

Propriétés éventuelles des relations binaires

3 On définit sur l’ensemble D des droites du plan, la relation binaire


R par
∀D, D 0 ∈ D, DRD 0 ⇐⇒ D ⊥ D 0 .
R n’est pas réflexive, ni antisymétrique, ni transitive. Elle est
symétrique.

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Relations binaires Relation d’équivalence

Plan

2 Relations binaires
Définitions et propriétés
Relation d’équivalence
Relation d’ordre

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Relations binaires Relation d’équivalence

Relation d’équivalence

Définition 45
Une relation binaire R est une relation d’équivalence si R est à la fois
réflexive, symétrique et transitive.

Exemples 15
1 La relation binaire définie sur R par

∀x, y ∈ R, xRy ⇐⇒ sin x = sin y .

2 La relation binaire définie sur l’ensemble D des droites du plan par

∀D, D 0 ∈ D, DRD 0 ⇐⇒ D//D 0 .

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Relations binaires Relation d’équivalence

Relation d’équivalence

3 La relation binaire définie sur Z × Z∗ par

∀(p, q), (p, q 0 ) ∈ Z × Z∗ , (p, q)R(p0 , q 0 ) ⇐⇒ pq 0 = p0 q.

4 Les relations “a le même nom ” ou “a les mêmes parents” définies


sur l’ensemble des êtres humains.

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Relations binaires Relation d’équivalence

Classes d’équivalence

Définition 46
Soit R une relation d’équivalence sur un ensemble E.
1 Pour tout x ∈ E, on appelle classe d’équivalence de x et on note x,
l’ensemble des éléments en relation avec x ; i.e.

x = {y ∈ E; y Rx}.

2 Si y ∈ x, on dit que y est un représentant de x.

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Relations binaires Relation d’équivalence

Classes d’équivalence

Exemple 16
On considère la relation binaire définie sur R par

∀x, y ∈ R, xRy ⇐⇒ sin x = sin y .

Soit x ∈ R. Trouver x.

On a : y ∈ x ⇐⇒ y Rx
⇐⇒ sin y = sin x
⇐⇒ y = x + 2k π, k ∈ Z
Donc, x = {x + 2k π, k ∈ Z}.

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Relations binaires Relation d’équivalence

Classes d’équivalence

Remarque 47
Soient R une relation d’équivalence sur un ensemble E, et x, y ∈ E.

x = y ⇐⇒ xRy .

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Relations binaires Relation d’ordre

Plan

2 Relations binaires
Définitions et propriétés
Relation d’équivalence
Relation d’ordre

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Relations binaires Relation d’ordre

Relation d’ordre

Définition 48
Une relation R est une relation d’ordre si R est à la fois réflexive,
antisymétrique et transitive.
On dit alors que (E, R) est un ensemble ordonné.

Exemples 17
1 La relation d’inclusion dans l’ensemble des parties de E.

2 La relation de divisibilité sur les entiers relatifs.

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Relations binaires Relation d’ordre

Ordre total, ordre partiel

Définition 49
Soit 4 une relation d’ordre sur E.
1 Deux éléments x et y sont dits comparables (pour 4) si x 4 y ou
y 4 x.
2 Si deux éléments quelconques sont toujours comparables, on dit
que 4 est une relation d’ordre total : l’ensemble E est dit
totalement ordonné par 4.
3 Sinon (s’il existe au moins deux éléments non comparables) on dit
que 4 est une relation d’ordre partiel : l’ensemble E est dit
partiellement ordonné par 4.

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Relations binaires Relation d’ordre

Ordre total, ordre partiel

Exemples 18
La relation d’ordre ≤ sur R est totale.

La relation d’ordre “divise” sur N n’est pas totale car 2 et 3 ne sont


pas comparables.

Si E = {a, b} alors (P(E), ⊂) n’est pas totalement ordonné car {a}


et {b} ne sont pas comparables.

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Relations binaires Relation d’ordre

Majorant, minorant

Définition 50
Soient (E, 4) un ensemble ordonné, et A une partie de E.
1 Un élément M de E est un majorant de A si

∀x ∈ A, x 4 M.

On note MajoE (A) l’ensemble de tous les majorants de A dans E.

2 Un élément m de E est un minorant de A si

∀x ∈ A, m 4 x.

On note MinoE (A) l’ensemble de tous les minorants de A dans E.

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Relations binaires Relation d’ordre

Majorant, minorant

Exemples 19
1 Dans (R, ≤), pour A =]0, 1] ∪ [2, 3], on a

MajoR (A) = [3, +∞[ et MinoR (A) =] − ∞, 0].

2 Soit E = {a, b, c, d}.


 
Dans (P(E), ⊂), pour A = {a, b}, {b}, {a, c} , on a

   
MajoP(E) (A) = {a, b, c}, E et MinoP(E) (A) = ∅ .

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Relations binaires Relation d’ordre

Majorant, minorant

Définition 51
Soit (E, 4) un ensemble ordonné et A ⊂ E.
On dit que A est majorée (resp. minorée) si elle possède un majorant
(resp. un minorant).
On dit que A est bornée si elle est majorée et minorée.

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Relations binaires Relation d’ordre

Plus grand élément, plus petit élément

Définition 52
Soient (E, 4) un ensemble ordonné, et A une partie de E.
1 On dit qu’un élément M de A est un plus grand élément de A si

∀x ∈ A, x 4 M.

Quand il existe, le plus grand élément de A se note max(A).


2 On dit qu’un élément m de A est un plus petit élément de A si

∀x ∈ A, m 4 x.

Quand il existe, le plus petit élément de A se note min(A).

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Relations binaires Relation d’ordre

Plus grand élément, plus petit élément

Remarque 53
Un plus grand élément (resp. plus petit élément) est un majorant (resp.
minorant) qui appartient à la partie.

Exemples 20
1 Dans (R, ≤), pour A = [0, 1[ on a min A = 0 et max A n’existe pas.
2 Dans (R, ≤), pour B = { n1 , n ∈ N∗ } on a max B = 1 et min B n’existe
pas.

Proposition 54
Si A admet un plus grand élément (ou un plus petit élément) alors
celui-ci est unique.

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Relations binaires Relation d’ordre

Borne supérieure, borne inférieure

Définition 55
Soient (E, 4) un ensemble ordonné, et A une partie de E.
1 Si MajoE (A) 6= ∅ et admet un ppe M, alors M est appelé la borne
supérieure de A dans E et est noté sup(A) :
E

∀a ∈ A, a 4 M

M = sup(A) ⇐⇒
E ∀M 0 ∈ MajoE (A), M 4 M 0

La borne supérieure, quand elle existe, est le plus petit des


majorants.

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Relations binaires Relation d’ordre

Borne supérieure, borne inférieure

2 Si MinoE (A) 6= ∅ et admet un pge m, alors m est appelé la borne


inférieure de A dans E et est noté inf(A) :
E

∀a ∈ A, m 4 a

m = inf(A) ⇐⇒
E ∀m0 ∈ MinoE (A), m0 4 m

La borne inférieure, quand elle existe, est le plus grand des


minorants.

Remarque 56
Les bornes supérieure et inférieure, quand elles existent, ne sont pas
nécessairement des éléments de A.

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Relations binaires Relation d’ordre

Borne supérieure, borne inférieure

Exemples 21
1 Dans (R, ≤), pour A = [0, 1[ on a

Majo(A) = [1, +∞[ et Mino(A) =] − ∞, 0].

Donc sup A et inf A existent et on a sup A = 1 et inf A = 0.


2 Dans (R, ≤), pour B =]∞, 1], on a

Majo(B) = [1, +∞[ et Mino(B) = ∅.

Donc sup B existe et on a sup B = 1 et inf B n’existe pas.

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Relations binaires Relation d’ordre

Borne supérieure, borne inférieure

2 Dans (N∗ , /), soit A = {2, 3, 6}.

M majorant de A ⇐⇒ ∀x ∈ A, x/M
⇐⇒ ∃k ∈ N∗ ; M = kx
⇐⇒ M ∈ {6, 12, . . .}.
Donc, sup A = max A = 6.

m minorant de A ⇐⇒ ∀x ∈ A, m/x
⇐⇒ m = 1.
Par suite inf A = 1 et min A n’existe pas.

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Relations binaires Relation d’ordre

Élément maximal, élément minimal

Définition 57
Soit (E, 4) un ensemble partiellement ordonné.
1 a ∈ E est dit maximal si :

∀x ∈ E, a 4 x =⇒ x = a.

2 a ∈ E est dit minimal si :

∀x ∈ E, x 4 a =⇒ x = a.

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Relations binaires Relation d’ordre

Élément maximal, élément minimal

Remarque 58
Autrement dit, a est maximal si pour tout élément x de E,
soit a et x ne sont pas comparables ;
soit a et x sont comparables et dans ce cas x 4 a.

Exemple 22
Soient E = {a, b, c} et
 
A = P(E) \ {∅, E} = {a}, {b}, {c}, {a, b}, {a, c}, {b, c} .

Trouver les éléments maximaux et les éléments minimaux de (A, ⊂).

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