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Université Toulouse III Année 2022-2023

C-TD Ensemble 2 (Printemps) Feuille n◦ 0

Quelques rappels sur les applications

1 Applications
Définition 1 (Applications). Soit E et F deux ensembles. Une application de E dans F associe à tout élément de E un
unique élément de F. L’ensemble des applications de E dans F est noté F ( E, F ), ou F E . On appelle graphe de l’application
f : E −→ F la partie Γ de E × F définie par

Γ = {( x, y) ∈ E × F : y = f ( x )}.

Définition 2 (Composition). Soient E, F et G trois ensembles et f : E −→ F et g : F −→ G deux applications. On


appelle application composée de f et g l’application g ◦ f : E −→ G par la formule

g ◦ f ( x ) = g( f ( x )) pour tout x ∈ E
Exercice 1. Soient A = {Julie,Karim,Marie,Paul,Pierre} et B = {Anglais,Math,Info,Chimie}. On considère les
applications suivantes:
• l’application f : A −→ B qui à chaque élève donne la matière suivie définie à l’aide du diagramme de
Venn suivant:

Anglais
×
Julie Pierre Math
× × ×
Karim
Marie × Chimie
× ×
Paul
× Info
×

• l’application g : B −→ [0, 24[ qui à chaque matière donne l’horaire du début du cours donnée par le
tableau suivant:

x Anglais Math Info Chimie


g(x) 8,25 16,5 13,5 9,75

1. Déterminer g ◦ f et dire à quoi correspond cette fonction.


2. Déterminer si f , g et g ◦ f sont injectives ou surjectives.

2 Image directe et image réciproque


Définition 3 (Image directe et réciproque). Soit f une application de E dans F.
Soit A une partie de E, on appelle image directe de A par f l’ensemble

f ( A) = { f ( x ) : x ∈ A} ⊆ F.

Soit B une partie de F, on appelle image réciproque de B par f l’ensemble

f −1 ( B) = { x ∈ E : f ( x ) ∈ B} ⊆ E.
Exercice 2. On donne E = { a, b, c, d} et F = {1, 2, 3, 4}. Déterminer f ({ a, b, c}) et f −1 ({1, 3}) pour les appli-
cations f : E −→ F suivantes:
1. f ( a) = 1, f (b) = 3, f (c) = 4 et f (d) = 2;
2. f ( a) = f (b) = 2, f (c) = f (d) = 3;
3. f ( a) = f (b) = (c) = f (d) = 2.

Exercice 3. Soit f : E −→ F une application. Soient A, B deux sous-ensembles de E, montrer que:


1. Si A ⊂ B alors f ( A) ⊂ f ( B).
2. f ( A ∪ B) = f ( A) ∪ f ( B).
3. f ( A ∩ B) ⊂ f ( A) ∩ f ( B) et trouver un exemple qui montre qu’on ne peut pas avoir égalité.

Exercice 4. Soit f : E −→ F une application. Soient C, D deux sous-ensembles de F, montrer que:


1. Si C ⊂ D alors f −1 (C ) ⊂ f −1 ( D ).
2. f −1 (C ∪ D ) = f −1 (C ) ∪ f −1 ( D ).
3. f −1 (C ∩ D ) = f −1 (C ) ∩ f −1 ( D ).

3 Injection et surjection
Définition 4. Soit f : E −→ F une application. On dit que f est
• injective si, pour tout y ∈ F, l’équation y = f ( x ) admet au plus une solution x ∈ E;
• surjective si, pour tout y ∈ F, l’équation y = f ( x ) admet au moins une solution x ∈ E, autrement dit f ( E) = F;
• bijective si elle est injective et surjective, autrement dit pour tout y ∈ F, l’équation y = f ( x ) admet exactement
une solution x ∈ E.
Souvent pour démontrer que f : E −→ F est injective, on considère x et x ′ dans E tels que f ( x ) = f ( x ′ ) et
on montre que x = x ′ . Pour démontrer que f est surjective, on considère y ∈ F arbitraire et on cherche un
antécédent x tel que f ( x ) = y.
Exercice 5. Parmi les applications suivantes, déterminer celles qui sont injectives, surjectives ou bijectives.

f : Z −→ Z g: Z −→ ( Z h: Q −→ Q
2n − 3 si n ≥ 1
n 7−→ 2n + 1 n 7−→ x 7−→ 2x + 1
n+1 si n < 1

Exercice 6. Montrer que si E est fini et f : E → E est injective, alors f est bijective.
Exercice 7. Soient f : E −→ F et g : F −→ G deux applications.
1. On suppose que g ◦ f est surjective, montrer que g est surjective. Est-ce que f est obligatoirement surjec-
tive?
2. On suppose que g ◦ f est injective, montrer que f est injective. Est-ce que g est obligatoirement injective?
3. On suppose que g ◦ f est injective et f surjective, montrer que g est injective.
4. On suppose que g ◦ f est surjective et g injective, montrer que f est surjective.

Exercice 8. Soit f : E → F une application. Montrer que les trois propositions suivantes sont équivalentes:
1. f est injective
2. pour toutes parties A et B de E on a f ( A ∩ B) = f ( A) ∩ f ( B),
3. pour toutes parties A et B de E, si f ( A ∩ B) = ∅ alors f ( A) ∩ f ( B) = ∅.

4 Application réciproque
Proposition 1
L’application f : E → F est bijective si et seulement si il existe une application g : F → E telle que
f ◦ g = Id F et g ◦ f = IdE .
Si f est bijective, l’application g est unique, c’est l’application réciproque de l’application f , on la note
généralement f −1 (attention il ne faut pas la confondre avec la notation de l’image réciproque qui s’applique
aux parties de F).

Proof : Si f : E → F est bijective alors à chaque élément x ∈ E correspond un et un seul élément y ∈ F, c’est la définition
de l’application. De même, à chaque élément y ∈ F correspond un élément x ∈ E (c’est la surjectivité), et cet élément est
unique (c’est l’injectivité). Cela permet de définir une fonction g : F → E qui vérifie

x = g(y) si et seulement si f ( x ) = y.

On en déduit que f ◦ g = Id F et g ◦ f = IdE .


Montrons qu’une telle application est unique. Soit h : F → E telle que f ◦ h = Id F et h ◦ f = Id E . On a f ◦ h(y) = f ◦ g(y) =
Id F (y) pour tout y ∈ F, par injectivité de f , on en déduit que h(y) = g(y). Les fonctions g et h sont donc égales.
Supposons maintenant qu’il existe une fonction g : F → E telle que f ◦ g = Id F et g ◦ f = Id E et montrons que f est
bijective:
• Soient x1 , x2 ∈ E tels que f ( x1 ) = f ( x2 ), on a donc g( f ( x1 )) = g( f ( x2 )) et comme g ◦ f = IdE on en déduit que
x1 = x2 et donc que f est injective.
• Soient y ∈ F, on a y = Id F (y) = f ( g(y)). Ainsi, g(y) est une préimage de y par f , on en déduit que f est surjective.
f est injective et surjective, on en déduit que f est bijective.

Exercice 9. Soit f : Z −→ Z définie par f (n) = n + (−1)n .


1. Montrer que n et f (n) sont toujours de parité différente.
2. Calculer f ( f (n)).
3. En déduire que f est bijective et donner une expression de la fonction réciproque f −1 .
4. Résoudre l’équation n + (−1)n = 2017.

Exercice 10. Soit E un ensemble non vide. On se donne deux parties A et B de E et on définit l’application

f : P ( E) −→ P ( E)
X 7−→ ( A ∩ X ) ∪ ( B ∩ X )

1. Résoudre l’équation f ( X ) = ∅. C’est à dire trouver les ensembles X ⊂ E pour lesquels f ( X ) = ∅.


2. Donner une condition nécessaire reliant B et A pour que f soit bijective (en particulier que ∅ ait un
unique antécédent).
3. On suppose dans la suite de l’exercice que B = A. Montrer que f ◦ f = f .
4. Montrer que f est bijective et préciser la fonction réciproque.

Proposition 2
Soient f : E → F et g : F → G deux bijections. La composée g ◦ f est bijective et
( g ◦ f ) −1 = f −1 ◦ g −1 .
Proof : On a:
( g ◦ f ) ◦ ( f −1 ◦ g−1 ) = g ◦ f ◦ f −1 ◦ g−1 = g ◦ IdF ◦ g−1 = g ◦ g−1 = Id G .
De même, on a:
( f −1 ◦ g−1 ) ◦ ( g ◦ f ) = f −1 ◦ g−1 ◦ g ◦ f = f −1 ◦ Id F ◦ f = f −1 ◦ f = Id E .
Par la proposition 1, on en déduit que g ◦ f est bijective et par unicité de l’application réciproque, on a

( g ◦ f ) −1 = f −1 ◦ g −1 .
Université Toulouse III Année 2022-2023
C-TD Ensemble 2 (Printemps) Feuille n◦ 0

Quelques rappels sur les applications (Méthodes)

Z Comment définir un ensemble?


Il y a quatre façons de définir un ensemble:

• On donne la liste des éléments constituant cet ensemble, on dit qu’il est défini en extension.
• On donne une propriété qui caractérise les éléments constituant cet ensemble, on dit qu’il est défini en
compréhension.
• On construit un ensemble en appliquant des opérations sur d’autres ensembles.

Z Comment montrer que A ⊂ B?

• Si A est défini en extension, pour tout élément de A on vérifie qu’il appartient à B.


• Si A et B sont définis en compréhension, on considère un élément x qui vérifie la propriété définissant
les éléments de A et on montre qu’il vérifie aussi la propriété définissant les éléments de B.

Z Comment montrer que A 6⊂ B?


On exhibe un élément qui est dans A mais pas dans B.

Z Comment montrer que A = B?


On montre que A ⊂ B puis B ⊂ A.

Z Rappels sur les relations ensemblistes:


Quelques propriétés sur les opérations sur les ensembles qui doivent facilement être retrouvées à partir des
diagrammes de Venn. On considère que A, B et C sont des sous-ensembles d’un univers Ω.

A∩∅ = ∅ A∪∅ = A
A∩Ω = A A∪Ω = Ω
A∩A = A A∪A = A
A∩B = B∩A A∪B = B∪A
A∩B = A∪B A∪B = A∩B
A ∩ ( B ∩ C) = ( A ∩ B) ∩ C A ∪ ( B ∪ C) = ( A ∪ B) ∪ C
A ∩ ( B ∪ C) = ( A ∩ B) ∪ ( A ∩ C) A ∪ ( B ∩ C) = ( A ∪ B) ∩ ( A ∪ C)
A∩A = ∅ A∪A = Ω
Si B ⊂ A alors A ∩ B = B Si B ⊂ A alors A ∪ B = A

Z Comment montrer qu’une table de valeur ou une représentation graphique est une fonction?
On montre que tout élément de l’ensemble de départ a au plus une image.

Z Comment montrer que f : E → F est surjective?


Pour chaque élément y ∈ F on cherche s’il existe un élément x ∈ E tel que f ( x ) = y.

Z Comment montrer que f : E → F est injective?


On considère deux éléments génériques x1 , x2 ∈ E tels que f ( x1 ) = f ( x2 ) et on montre que nécessairement
x1 = x2 .

Z Comment montrer que f : E → F n’est pas injective?


Il suffit d’exhiber deux éléments x1 , x2 ∈ E tels que x1 6= x2 et f ( x1 ) = f ( x2 ).

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