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Cours d’Analyse/Chap.

2 (Fonction et Application) Cycle EUF/ST2/1 /CHCL-UEH @JSI 2014

Table des matières


1 Généralités sur les fonctions 1
1.1 Définition - Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Égalité - Composition des applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.3 Injection - Surjection - Bijection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.4 Application réciproque - Image . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

2 Fonctions numériques d’une variable réelle 4


2.1 Opérations sur les fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.2 Domaine de définition d’une fonction numérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.3 Restrictions - Prolongements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.4 Exemples de Fonctions numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.5 Propriétés éventuelles d’une fonction numérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.6 Variation d’une fonction numérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.7 Extréma et concavité d’une fonction numérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.8 Fonction lipschitzienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

3 Fonctions usuelles 8
3.1 Fonctions logarithmes, exponentielles et puissances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
3.2 Fonctions circulaires et leurs réciproques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3.3 Fonctions hyperboliques et leurs réciproques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

4 Fiches d’Exercices 12
4.1 Questions Vrai ou Faux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

i
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Fonctions

1 Généralités sur les fonctions

1.1 Définition - Exemples

Soient A et B deux parties non vides de R. Alors une relation ou correspondance R de A vers (ou
dans) B est le fait d’associer un élément a de A à un élément b de B. En abrégé, on écrit aRb, pour signifier
que a est associé à b par la relation R.
Exemple 1.1
Soit A = {1, 2, 3, 4, 5, 6} une partie de N. Alors un élément a de A est associé à un élément b de A ssi a divise
b : c’est la relation « divise (|) » de A vers A.
RA = {(1; 1), (1; 2), . . . , (1; 6), (2; 2), . . . , (2; 6), . . . , (6; 6)}.

Définition 1.1 (Fonction et Application) —


1. Une fonction de A vers B : toute relation de A vers B qui associe chaque élément de A au plus à un
élément de B.

2. Une application de A vers B : toute relation de A vers B qui associe chaque élément de A à un élément
unique de B.

Remarque 1.1
Une application est une fonction mais une fonction n’est pas toujours une application.

Exemple 1.2

Définition 1.2 —
Soit f une fonction de A vers B. Alors
1. On écrit f (x) = y au lieu de x f y et on lit : f de x égale à y, y est l’image de x par f ou x est
l’antécédent de y par f .
On note aussi Gf = {(x, y) | y = f (x)} : Graphe de la fonction f .
2. L’ensemble des éléments de A qui ont une image dans B, s’appelle ensemble ou domaine de définition
de f, noté Df . Si f est une application de A vers B, alors Df = A.
3. L’ensemble des éléments de B qui ont un antécédent dans A par f s’appelle ensemble des images par
f et se note f (A) ou encore f hAi ou encore Imf .

Notation :
f
1. Une application f de A vers B se note : f : A −→ B ou A −→ B.
2. L’ensemble des applications de de A vers B se note : F(A, B) ou B A .
3. On écrit x 7−→ f (x) pour exprimer que f (x) est l’image de x par f ou la valeur de f en x.

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Quelques exemples :
A Id
1. L’application identique d’un ensemble A, notée IdA , c’est l’application A −→ A, x 7−→ x.

2. La fonction caractéristique ou indicatrice de A, notée χA , c’est l’application A −→ {0, 1}, x 7−→ χA(x) ,
telle que :
χA(x) = 1 si x ∈ A et χA(x) = 0 six 6∈ A.

1.2 Égalité - Composition des applications

Égalité : Soit f ∈ B A et g ∈ DC . Alors f et g sont dites égales si

A = C, B = D et f (x) = g(x) pour tout x ∈ A.

Compositions : Soient f et g deux applications telles que :


f g
A −→ B −→ C
x 7−→ f (x) 7−→ g[f (x)]

L’application x 7−→ g[f (x)] s’appelle application composée de f suivie de g, on la note g ◦ f :

(g ◦ f )(x) = g[f (x)]

1.3 Injection - Surjection - Bijection

Une application f de A vers B est dite :


(1) injective : (∀x, x0 ∈ A, x 6= x0 =⇒ f (x) 6= f (x0 )) ou (∀x, x0 ∈ A, f (x) = f (x0 ) =⇒ x = x0 ).
(2) surjective : ∀y ∈ B, ∃x ∈ A tel que f (x) = y.
(3) bijective si elle est à la fois injective et surjective : ∀y ∈ B, ∃ !x ∈ A tel que y = f (x).

NB : Une application injective (resp. surjective ou bijective) est simplement appelée une injection (resp.
une surjection ou une bijection).
Exemple 1.3

Remarque 1.2
1. La représentation graphique du graphe d’une fonction f dans un plan rapporté au repère orthonormé
(0,~i, ~j) est appelée Courbe représentative de f , notée Cf .
2. Pour une injection f de A vers B, toute verticale du domaine A coupe la courbe Cf et toute horizontale
du domaine B la coupe au plus une fois.
3. Pour une surjection f de A vers B, toute horizontale du domaine B coupe la courbe Cf au moins
une fois.
4. Pour une bijection f de A vers B, toute verticale du domaine A et toute horizontale du domaine B
coupent la courbe Cf une seule fois.

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Exemple 1.4
Les graphes ci-dessous sont les courbes représentatives des fonctions de R dans R. Dire si elles sont des bijections.

Proposition 1.1—
Soient f : A −→ B et g : B −→ C deux applications.
1) si f et g sont injectives, alors g ◦ f injective.
2) si f et g sont surjectives, alors g ◦ f surjective.
3) si f et g sont bijectives, alors g ◦ f bijective.
4) si g ◦ f injective, alors f est injective.
5) si g ◦ f surjective, alors g est surjective.

1.4 Application réciproque - Image


Définition 1.3 —
1. Si f est une application bijective de A vers B, alors il existe une autre application bijective, notée f −1 ,
de B vers A telle que f ◦ f −1 = IdB et f −1 ◦ f = IdA .
f −1 s’appelle application réciproque de f .
2. f (A) = {y ∈ B | ∃ x ∈ A, y = f (x)} est l’image directe de A par f et f −1 (B) = {x ∈ A | f (x) ∈ B}
est l’image réciproque de B par f et on a :

y ∈ f (A) ⇔ ∃ x ∈ A | f (x) = y et x ∈ f −1 (B) ⇔ f (x) ∈ B

3. Toute application bijective f d’un ensemble A vers A est appelée permutation de A. C’est une application
involutive ou une involution si f ◦ f = IdA .
4. Soit f : A −→ B. Alors une partie D de A est dite stable par f si et seulement si f (D) ⊂ D et invariante
par f si et seulement si f (D) = D.

Exemple 1.5

Proposition 1.2—
Si f : A −→ B et g : B −→ C sont bijectives, alors g ◦ f bijective et (g ◦ f )−1 = f −1 ◦ g −1 .

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2 Fonctions numériques d’une variable réelle


Définition 2.1 —
On appelle fonction numérique d’une variable réelle, toute fonction f d’une partie non vide de R vers une
partie non vide de R.

On rappelle que R est en particulier une partie de R et RR est l’ensemble des fonctions de R vers R.

2.1 Opérations sur les fonctions

Soient A et B deux parties non vides de R et f, g ∈ B A . Alors on définit :


1. Somme de f et g : la fonction f + g : A −→ B, x 7−→ (f + g)(x) = f (x) + g(x).
2. Produit de f et g : la fonction f.g : A −→ B, x 7−→ (f.g)(x) = f (x).g(x).
f f  f (x)
3. Quotient de f par g : la fonction : A −→ B, x 7−→ (x) = , où g ne s’annule pas sur A.
g g g(x)
4. Produit de f par un réel λ : la fonction λ.f : A −→ B, x 7−→ (λ.f )(x) = λ.f (x).

2.2 Domaine de définition d’une fonction numérique


Définition 2.2 —
Soit f une fonction numérique de A vers B, avec A et B deux parties non vides de R. On appelle Domaine de
définition ou encore Ensemble de définition de f : ensemble de tous les points de A pour lesquels f est définie
ou qui ont une image par f dans B. On le note Df et on a : Df = {x ∈ A tel que f (x) ∈ B}.

2.3 Restrictions - Prolongements


Définition 2.3 —
Soit f et g deux fonctions de domaines de définition respectifs A et B.
1. Si B ⊂ A et ∀x ∈ B f (x) = g(x), alors g est une restriction de f à B et on la note f |B .
2. Si A ⊂ B et ∀x ∈ A f (x) = g(x), alors g est un prolongement de f sur B.

Exemple 2.1

2.4 Exemples de Fonctions numériques

1. Fonction Partie entière : Fonction E définie par : x 7−→ E(x) = n si n ≤ x < n + 1, n ∈ Z



x si x ≥ 0,
2. Fonction valeur absolue : Fonction | . | définie par : x 7−→| x |=
−x si x ≤ 0.

f (x) si x ∈ Df ,
3. Fonction définie par morceaux : toute fonction h définie sous la forme x 7−→ h(x) =
g(x) si x ∈ D ,
g
avev Dh = Df ∪ Dg .

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n
f X
4. Fonctions polynômes : toute fonction algébrique f définie sous la forme x 7−→ f (x) = ak xk
k=0
où ak sont les coefficients réels, an 6= 0, coefficient dominant et n ∈ N, degré.
Les fonctions polynômes sont généralement définies sur R.
- Un polynôme de la forme f (x) = kx est dit fonction linéaire.
- Un polynôme de la forme f (x) = px + m est dit fonction affine.
- Un polynôme de la forme f (x) = ax2 +bx+c est dit Fonction quadratique et peut être ramenée
sous la forme dite canonique : f (x) = a(x + h)2 + δ.
f (x)
5. Fonction rationnelle : toute fonction algébrique de la forme h(x) = où f et g sont des
g(x)
fonctions polynômes, et g n’est pas nulle. Les fonctions rationnelles h sont généralement définies
sur Dh = {x ∈ R | g(x) 6= 0}.
6. Fonction irrationnelle : toute fonction algébrique contenant l’expression de la forme : h(x) =
p
f (x) où f est un polynôme. Les fonctions irrationnelles h sont généralement définies sur Dh =
{x ∈ R | f (x) ≥ 0}.
\
REMARQUE : Le domaine de définition Df = Dfk pour toute fonction numérique de la forme :
k

f X Y
x 7−→ f (x) = fk (x) ou f (x) = fk (x).
k k

Exemple 2.2

2.5 Propriétés éventuelles d’une fonction numérique

Soit f une fonction numérique définie sur D ⊂ Df .


1. Périodicité : f est périodique s’il existe T ∈ R∗ tel que ∀ x ∈ D, on a x + T ∈ D et f (x + T ) = f (x).
La période de f est le plus petit réel p > 0 tel que f (x + p) = f (x) pour tout x ∈ D et tout multiple
de p est appelé période répétitive de f . Pour étudier une fonction numérique périodique f , on peut
étudier sa restriction à tout intervalle de la forme [x , x + p] pour tout x ∈ D.
2. Parité et Symétrie : on dit que f est paire (resp. impaire) si
∀ x ∈ D, −x ∈ D et f (−x) = f (x) ( resp. ∀ x ∈ D, −x ∈ D et f (−x) = −f (x)).
Toute fonction numérique paire admet la droite (Ox) comme axe de symétrie et toute fonction
numérique impaire admet le point (0, 0) comme centre de symétrie.
D’une façon générale, on dit que
(a) f admet le point (a, f (a)) comme centre de symétrie si
- la fonction φ telle que φ(X) = f (X + a) − f (a) est impaire.
- pour tout réel x tel que a ± x ∈ D, on a : f (a − x) + f (a + x) = 2f (a).
(b) f admet la droite x = a comme axe de symétrie si

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- la fonction φ telle que φ(X) = f (X + a) est paire.


- pour tout réel x tel que a ± x ∈ D, on a : f (a − x) = f (a + x).
3. Majoration :
(1) On dit que f est sur D si ∃ M ∈ R, ∀ x ∈ D, f (x) ≤ M .
On dit que f est minorée sur D si ∃ m ∈ R, ∀ x ∈ D, f (x) ≥ m.
Une fonction majorée et minorée est dite bornée, c’est-à-dire ∃ M ∈ R+ , ∀ x ∈ D, | f (x) | ≤ M.
(2) On dit que f majore g (ou encore g minore f ) sur D, en abrégé g ≤ f ssi ∀ x ∈ D, g(x) ≤ f (x).
(3) La borne supérieure (resp. la borne inférieure de f dans D, lorsqu’elle existe, est définie par :
sup f (x) = sup{f (x), x ∈ D} (resp. inf f (x) = inf{f (x), x ∈ D}).
x∈D x∈D

4. Positivité : on dit que f est positive (resp. négative) sur D : si ∀ x ∈ D, f (x) ≥ 0 (resp. f (x) ≤ 0)
Exemple 2.3

Théorème 2.1 —
f
1. f et g paires =⇒ λf, f + g, f g, paires.
g
f
2. f et g impaires =⇒ f + g, λf impaires et f g, paires.
g
f
3. f paire, g impaire =⇒ f g, impaires.
g
4. ∀ f ∈ B A , ∃ ! g (paire), h(impaire) ∈ B A telles que f = g + h.

Exemple 2.4
Soit f une fonction p-périodique. Étudier la périodicité de la fonction g définie par : x 7−→ g(x) = f (2x).

2.6 Variation d’une fonction numérique


f (x) − f (x0 )
Soit f une fonction numérique de A vers B et x0 un élément distinct de Df . Alors Le réel τf,∆x =
x − x0
est appelé taux de variation ou taux d’accroissement moyen de la fonction f sur [x0 , x].
Définition 2.4 —
1. f est dite croissante sur Df si ∀x0 , x ∈ Df τf,∆x ≥ 0 ou encore x0 ≤ x =⇒ f (x0 ) ≤ f (x).
2. f est dite décroissante sur Df si ∀x0 , x ∈ Df τf,∆x ≤ 0 ou encore x0 ≤ x =⇒ f (x0 ) ≥ f (x).
3. f est dite constante sur Df si ∀x0 ∈ Df τf,∆x = 0 ou encore si x 6= x0 =⇒ f (x) = f (x0 ) ou encore si
∃ c ∈ R, ∀ x ∈ Df , f (x) = c. Alors f est dite nulle si f (x) = 0, ∀ x ∈ Df .
4. On dit que f est monotone sur Df si elle est soit croissante, soit décroissante sur Df . On parle de la
monotonie stricte lorsque la croissance (ou la décroissance) est stricte.

Exemple 2.5

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2.7 Extréma et concavité d’une fonction numérique

Soit I une partie de Df et a ∈ I. Alors on dit que le réel f (a) est :


1. un maximum relatif de f ⇐⇒ ∀ x ∈ I, f (x) ≤ f (a) .
un minimum relatif de f ⇐⇒ ∀ x ∈ I, f (x) ≥ f (a).
2. un maximum absolu de f ⇐⇒ ∀ x ∈ Df , f (x) ≤ f (a) . (Dans ce cas I = Df )
un minimum absolu de f ⇐⇒ ∀ x ∈ Df , f (x) ≥ f (a). (Dans ce cas I = Df )
3. Si f (a) est un extémum de f , alors c’est soit un maximum, soit un minimum de f . Dans les 2 cas,
le point (a, f (a)) est un sommet à la courbe Cf .
• Si f (a) est un minimum, alors Cf présente au point (a, f (a)) une concavité vers le haut sur I.
• Si f (a) est un maximum, alors Cf présente au point (a, f (a)) concavité vers le bas sur I .

Exemple 2.6 (Étude générale d’une fonction quadratique)


Pour une fonction quadratique f (x) = a(x − h)2 + δ, on a :

1. la courbe Cf présente une concavité vers le haut sur Df si a > 0.


De plus si δ > 0, alors f est strictement positive sur Df . Sinon, elle admet au moins un zéro.
2. la courbe Cf présente une concavité vers le bas sur Df si a < 0.
De plus si δ < 0, alors f est strictement négative sur Df . Sinon, elle admet au moins un zéro.
3. la courbe Cf admet un axe de symétrie (x = h) et f (h) = δ est un extrémum absolu de f .

2.8 Fonction lipschitzienne


Définition 2.5 —
Soit f une fonction numérique définie sur D ⊂ R. Alors
(1) f est dite k-lipschitzienne (ou lipschitzienne de rapport k) sur D si et seulement si
∃ k > 0 tel que ∀ x, y ∈ D, |f (x) − f (y)| ≤ k|x − y|.
(2) Si f est k-lipschitzienne, avec 0 < k < 1, alors on dit que f est contractante.

Exemple 2.7

Proposition 2.1—
Soit f, g deux fonctions numériques définies sur D ⊂ R et α ∈ R∗ . Alors
1) Si f et g sont lipschitziennes sur D, alors f g est aussi lipschitzienne sur D.
2) Si f et g sont k-lipschitziennes sur D, alors f + g est k-lipschitzienne sur D.
3) Si f est k-lipschitzienne sur D, alors αf est |α|k-lipschitzienne sur D.
4) Si f est k-lipschitzienne sur D, alors pour tout µ > k, f est µ-lipschitzienne sur D.

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3 Fonctions usuelles
Parmi les fonctions usuelles, il y en a qui sont dites algébriques : les polynômes, fonctions fonctions
rationnelles et irrationnelles qui sont déjà vues ; il y en a qui sont dites non algébriques ou transcen-
dantales telles que les fonctions circulaires, les fonctions hyperboliques, les fonctions logarithmes et leurs
cocktails dérivés.

3.1 Fonctions logarithmes, exponentielles et puissances


Définition 3.1 (Soit a un réel positif, a 6= 1) —
1) Fonction exponentielle de base a notée expa , toute fonction de la forme x 7−→ expa (x) = ax avec
ax+y = ax ay et (ax )y = axy pour tous réels x et y.
En particulier, la fonction exponentielle de base e (avec e = 2.7182818284...) s’écrit f (x) = ex .
2) La fonction exponentielle expa , définie de R dans R∗+ , admet une bijection réciproque de R∗+ vers R,
appelée fonction logarithme de base a, notée loga , et définie par l’équivalence suivante :
 
exp x = y x = log y
a a
⇐⇒
x ∈ R y ∈ R∗
+

En particulier, la fonction exponentielle x 7−→ ex admet une bijection réciproque de R∗+ vers R, appelée
fonction logarithme népérien ou naturel et on la note x 7−→ ln(x) :
 
ex = y x = ln(y)
⇐⇒
x ∈ R y ∈ R∗
+

Les fonctions expa et loga sont strictement croissantes (resp. décroissantes ) si a > 1 (resp. 0 < α < 1).

Notation : expa x = ax , loge x = lnx = Logx et log x = log10 x (logarithme décimal).

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Propriétés :
1
 
ln1 = 0,  loga ( ) = − loga (x),


 lnx 
 x
log (x) = , x
  
 a
  
lna loga ( ) = loga x − loga y
  
lne = 1
  
y
y = ax ⇔ y = exlna ,


lnx < 0 si 0 < x < 1 




loga (xk ) = k loga (x) k ∈ Z∗
 log (xy) = log x + log y
 
loga (x)
 
 a a a 
lnx > 0 si x > 1

logb (x) =

 [changement de base].
loga (b)

Définition 3.2 (Fonctions puissances) —


On définit, sur R∗+ , la fonction puissance par : x 7−→ xα , avec α ∈ R. Elle est strictement croissante si α > 0
et strictement décroissante si α < 0.

3.2 Fonctions circulaires et leurs réciproques


Définition 3.3 —
(1) Les fonctions circulaires sinus (notée sin), cosinus (notée cos), tangente (notée tan) et cotangente
(notée cot) sont respectivement définies par :
sin : R −→ [−1; +1], x 7−→ sin(x) et cos : R −→ [−1; +1], x 7−→ cos(x)
π
tan : R r { + kπ, k ∈ Z} −→ R, x 7−→ tan(x) et cot : R r {kπ, k ∈ Z} −→ R, x 7−→ cot(x).
2

Quelques propriétés : .
sin(a) cos(a)
(a) Pour tout réel a donné, tan(a) = et cot(a) = .
cos(a) sin(a)
(b) Pour tout réel a donné, sin2 (a) + cos2 (a) = 1

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(c) Pour tous réels a, b donnés, cos(a + b) = cos a cos b − sin a sin b
(d) Pour tous réels a, b donnés, sin(a + b) = sin a cos b + sin b cos a
tan a + tan b
(e) Pour tous réels a, b bien définis, tan(a + b) =
1 − tan a tan b
(f) Voir les propriétés sur les arcs opposés, complémentaires, supplémentaire, etc.
(2) Des restrictions de ces fonctions permettent de déterminer des bijections réciproques, strictement crois-
santes sur leurs domaines de définition et appelées fonctions circulaires réciproques. On les note res-
pectivement : arcsin, arccos, arctan et arccot, et elles sont définies par :
  
y = arcsin(x) x = sin(y) arcsin(sin(x)) = x ∀ x ∈ R,
⇐⇒ ⇐⇒
x ∈ [−1; +1] y ∈ [− π ; + π ] sin(arcsin(x)) = x ⇔ x ∈ [− π ; + π ]
2 2 2 2
  
y = arccos(x) x = cos(y) arccos(cos(x)) = x ∀ x ∈ R,
⇐⇒ ⇐⇒
x ∈ [−1; +1] y ∈ [0; π] cos(arccos(x)) = x ⇔ x ∈ [0; π]
  
y = arctan(x) x = tan(y) arctan(tan(x)) = x ∀ x ∈ R
⇐⇒ ⇐⇒
x ∈ R y ∈] − π ; + π [ tan(arctan(x)) = x ⇔ x ∈] − π ; + π [
2 2 2 2

Quelques propriétés : .
1. ∀ x ∈ R, ch(x) + sh(x) = ex ; ch(x) − sh(x) = e−x ; ch2 (x) − sh2 (x) = 1.
p x p
2. sin(arccos(x)) = 1 − x2 sin(arctan(x)) = √ ; cos(arcsin(x)) = 1 − x2
1 + x2 √
1 x 1 − x2
3. cos(arctan(x)) = √ ; tan(arcsin(x)) = √ ; tan(arccos(x)) = √
1 + x2 1 − x2 x
π 1 π
4. ∀ x ∈ [−1; +1] arcsin(x) + arccos(x) = ; ∀ x ∈ R∗ arctan(x) + arctan( ) = sg(x) .
2 x 2

3.3 Fonctions hyperboliques et leurs réciproques


Définition 3.4 —
(1) Les fonctions sinus hyperbolique (notée sh), cosinus hyperbolique (notée ch) et tangente hyperbo-
lique (notée th) sont respectivement définies, pour tout x ∈ R par :
ex − e−x ex + e−x ex − e−x e2x − 1
sh(x) = ; ch(x) = ; sh(x) = x = .
2 2 e + e−x e2x + 1

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(2) Des restrictions de ces fonctions permettent de déterminer des bijections réciproques, strictement crois-
santes sur leurs domaines de définition et appelées Argument hyperbolique. On les note respectivement :
Argsh, Argch et Argth, et elles sont définies par :
 
y = Argsh(x) x = sh(y) p
⇐⇒ et ∀ x ∈ R, Argsh(x) = ln(x + x2 + 1)
x ∈ R y ∈ R

 
y = Argch(x) x = ch(y) p
⇐⇒ et ∀ x ∈ R, Argsh(x) = ln(x + x2 − 1)
x ∈ [1; +∞[ y ∈ [0; +∞[
 
y = Argth(x) x = th(y) 1 1+x
⇐⇒ et ∀ x ∈] − 1; +1[, Argth(x) = ln( )
x ∈] − 1; +1[ y ∈ R 2 1−x

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4 Fiches d’Exercices
Exercice 1
1. La somme de deux fonctions monotones est monotone.
2. La composée de deux fonctions monotones est monotone.
3. Toute fonction périodique monotone est constante.
4. Pour toute fonction, il existe au moins un intervalle ouvert non vide sur lequel elle est monotone.
5. Toute fonction périodique possède une plus petite période strictement positive.

Exercice 2
Sont la fonction f : R −→ R dont le graphe est donné ci-après. Dire s’il s’agit d’une injection, une surjection
et/ou une bijection. Puis préciser pour chaque cas le domaine de définition et l’ensemble des images.

a) b) c) d)

Exercice 3 (-)
1 ax
Soit f une application définie de R r { } vers R par : f (x) = où a est un réel non nul.
3 3x − 1
a) Montrer que l’application f est une injection.
b) L’application f est-elle une surjection ?
c) Modifier l’ensemble d’arrivée pour que f soit bijective puis donner sa réciproque f −1 .
d) En déduire la valeur de a pour f −1 (a) = a2 .

Exercice 4
2x + 1
Soit f : R −→ R, x 7−→
x−1
a) f est-elle une application ?
b) La restriction g de f à Df est-elle une injection ? une surjection ?
c) Comment modifier les ensembles d’arrivée pour que f soit une bijection ?

Exercice 5
Soit f (x) = 2x − 3 une fonction numérique définie d’un intervalle A vers un intervalle B. Etudier l’injectivité et
la sujectivité de f pour
a) A = B = R
b) A = R et B = [−5; +∞[
c) Dans chaque cas, comment modifier les ensembles de départ et d’arrivée pour que f soit une bijection ?
si elle ne l’est pas.

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Exercice 6
Soit g(t) = t2 − 5 une fonction numérique définie d’un intervalle A vers un intervalle B. Étudier la bijectivité de
g pour
a) A = B = R+
b) A = [0, +∞[ et B = R
c) Au cas où g n’est pas bijective, Comment modifier les ensembles de départ et d’arrivée pour que g soit
une bijection ?

Exercice 7
Déterminer l’ensemble de définition des fonctions numériques suivantes :
p
1) a) f : R −→ N, x 7−→ f (x) = x − 10, b) g : R −→ R, x 7−→ g(x) = x − E(x).
x − 10 x−1
2) a) f : [−2, +2] −→ R, x 7−→ f (x) = 2
, b) g : R −→ R, x 7−→ g(x) = 2 .
x x + 2x + 3
√ √
10 − x x
3) a) f : R −→ R, x 7−→ f (x) = 2 , b) g : R −→ R, x 7−→ g(x) = .
x − 9x + 10 x − E(x)
4) f : R −→ R, x 7−→ f (x) = f1 (x) + f2 (x) + f3 (x) + f4 (x), avec f1 , f2 , f3 , f4 des fonctions numériques
définies par :
p x 1 −2x
f1 (x) = E(x) − x, f2 (x) = , f3 (x) = 2 et f4 (x) = .
+1 x3 x + 5x + 6 |3x − 1| + 2

1− x tan(x)
5) a) f : R −→ R, x 7−→ f (x) = , b) g : R −→ R, x −
7 → g(x) = .
cos(πx) sin(π − 2x)

Exercice 8
Étudier la parité des fonctions hyperboliques et circulaires.

Exercice 9
Démontrer que les fonctions sin et cos sont 2π-périodiques et que les fonctions tan et cot sont π-périodiques.

Exercice 10
Montrer que la fonction numérique f est périodique et préciser sa période.
x
a) f (x) = sin(3x), b) f (x) = tan , c) f (x) = sin ax + cos bx, avec a, b ∈ R∗ .
6 √
3 2
d) f (x) = sin πx − cos πx, f) f (x) = sin(x ) + cos(x √ ), g) f (x) = 3x − E(3x)
2 3

Exercice 11
Déterminer le domaine de définition Df de la fonction numérique f . La restriction de f à Df est-elle une injection ?
une surjection ? une bijection ?
x √ 2x − 1
a) f (x) = + 5, b) f (x) = x + 3, c) f (x) = .
2 x+2
Exercice 12
Déterminer les extrémums des fonctions numériques suivantes et les valeurs pour lesquelles ces extrémums sont
atteints.
a) f (x) = 3|x + 1| − 2x + 5, b) f (x) = x2 − 4x + 1, c) f (x) = cos x, f (x) = 3 − sin x.

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Exercice 13
2x − 3 4x + 7
Soit f : x 7−→ , g : x 7−→ .
x+1 2x + 2
a) Vérifier que f et g ont le même ensemble de définition D et le même ensemble d’image Γ.
b) f et g sont-elles des bijections de D sur Γ ?
c) Déterminer f ◦ g, g ◦ f , f −1 et g −1 . Préciser leurs ensembles de définition.

Exercice 14
Soient f une application d’un ensemble E vers un ensemble F et g une application d’un ensemble F vers un
ensemble G. Alors démontrer que
1. Si g ◦ f est injective, alors f est injective.
2. Si g ◦ f est surjective, alors g est surjective.
3. Si f (E) = F , alors g ◦ f injective =⇒ g est injective.

Exercice 15
Soient f une application d’un ensemble E vers un ensemble F et g une application d’un ensemble F vers un
ensemble G. Alors démontrer que
1. Si f et g sont injectives, alors g ◦ f est aussi injective.
2. Si f et g sont surjectives, alors g ◦ f est aussi surjective.
3. Si f et g sont bijectives, alors g ◦ f est aussi bijective et (g ◦ f )−1 = f −1 ◦ g −1 .

Exercice 16
Soit f une fonction numérique définie sur [−a, +a], avec a > 0. Soient g et h les fonctions telles que : g(x) =
1 1
[f (x) + f (−x)] et h(x) = [f (x) − f (−x)]. Alors
2 2
1. Démontrer que g est une fonction paire et h est une fonction impaire.
2. Vérifier que f = g + h.
2x + 3
3. Déterminer g et h pour a) f (x) = x2 + x + 1, b) f (x) = .
x+2
Exercice 17
Pour chacune des fonctions numériques définies ci-dessous, calculer le taux d’accroissement puis en déduire le
sens de variation de la fonction sur l’intervalle I donné.
3
a) f (x) = 3x − 4, I = R ; b) f (x) = − x + 2, I = R ; c) f (x) = x2 − 2x, I = [2, +∞[.
5
Exercice 18
Soit f une fonction numérique monotone sur l’intervalle [a, b].
1
Étudier sur l’intervalle [a, b], le sens de variation des fonctions : a) λf, λ ∈ R∗ , b)
p
, c) f 2 , d) f pour f ≥ 0.
f

Exercice 19
Soit f une fonction numérique définie par : f (x) = ax2 + bx + c, avec a 6= 0.
a) Déterminer h et δ pour f (x) = a(x + h)2 − δ.

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b) Montrer que f admet un maximun, que l’on précisera, quand a < 0 et qu’elle est croissante puis décroissante
sur l’intervalle [−ε − h, ε − h], avec ε > 0.
c) Montrer que f admet un minimun, que l’on précisera, quand a > 0 et qu’elle est décroissante puis croissante
sur l’intervalle [−ε − h, ε − h], avec ε > 0.

Exercice 20
1) Étudier sur R la lipschitzianité des fonctions suivantes : x 7−→ sin(x) et x 7−→ x2 .
2) On pose f (x) = x3 pour tout x ∈ [−3, 3]. Établir que f est lipschitzienne sur [−3, 3] de rapport k que
l’on précisera.
f 1
3) Montrer que la fonction x 7−→ cos( x) est lipschitzienne sur R de rapport k que l’on précise. En déduire
5
que f est contractante.

Exercice 21
Démontrer toutes les propriétés sur les fonctions circulaires et hyperboliques vues en cours.

Exercice 22
Résoudre dans R les équations : a) ch(x) + 2sh(x) = 3 b) 32x − 34 × 15x−1 + 52x = 0

Exercice 23
a) Montrer que ∀ x ∈ R, sh(2x) = 2sh(x)ch(x).
n
Y x
b) Simplifier Pn = ch( ) si x ∈ R∗ .
2k
k=1
ex − 1
c) En déduire lim Pn . [Indication : lim =1].
n→+∞ x→0 x
Exercice 24
1 2
a) Montrer que ∀ x ∈ R, th(x) + = .
th(x) th(2x)
n
X
b) En déduire la valeur de S = 2k th(2k x).
k=0

Exercice 25
Résoudre dans R : a) ch(x) = 3 b) sh(3x) = 5 c) ch(x) ≤ 2.

Exercice 26
a) Démontrer que ∀ n ∈ N, ∀ x ∈ R, ch(x) + sh(x))n = ch(nx) + sh(nx) et ch(x) − sh(x))n = ch(nx) −
sh(nx).
b) Calculer ch(5x) et sh(5x) respectivement en fonction de ch(x) et sh(x).
c) Linéariser ch5 (x).

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4.1 Questions Vrai ou Faux

1. Toute fonction monotone sur R admet une limite à gauche et une limite à droite (finie ou infinie) en
tout point.
2. Toute fonction qui tend vers +∞ en +∞ est croissante au voisinage de +∞.
3. Toute fonction admettant en un point une limite à gauche et une limite à droite égales est continue
en ce point.
4. Si deux fonctions sont équivalentes au voisinage de a, leur différence tend vers 0 en a.
5. Deux fonctions dont la différence tend vers 0 en a sont équivalentes au voisinage de a.
6. S’il existe une suite (xn ) convergeant vers a telle que (f (xn )) converge vers f (a), alors f est continue
en a.
7. L’image d’un intervalle ouvert par une fonction continue est un intervalle ouvert.
8. Toute fonction continue sur un intervalle borné est bornée.
9. La fonction partie entière est continue sur [0 ; 1[.
10. ex ∼ 1 − x au voisinage de 0.

11. 1 + 2x = 1 + x + o(x) au voisinage de 0.

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