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Sommaire
1.1 GÉNÉRALITÉS SUR LES APPLICATIONS DIFFÉRENTIABLES . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.1 Applications différentiables, différentielle d’une application différentiable . . . . . . 2
1.1.2 Cas particuliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.3 Propriétés des applications différentiables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 DÉRIVÉES PARTIELLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.1 Dérivée suivant un vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.2 Dérivées partielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.2.3 Matrice jacobienne et jacobien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.2.4 Applications de classes C 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.2.5 Cas où F = R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.3 DÉRIVÉES PARTIELLES D’ORDRES SUPÉRIEURES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.4 APPLICATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.4.1 Caractérisation des applications constantes sur un connexe par arcs . . . . . . . . . . 20
1.4.2 Extremums d’une fonction réelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.4.3 Vecteurs tangents à une partie d’un espace normé de dimension finie . . . . . . . . . 24
1
Dans ce chapitre, E, F, G, H désignent des R-espaces vectoriels normés de dimensions fi-
nis, p = dim E, n = dim F , U un ouvert non vide de E, V un ouvert non vide de F , B =
(e1 , · · · , ep ) une base de E, C = (e01 , · · · , e0n ) une base de F , a ∈ U, f ∈ F(U, F ), et f1 , · · · , fn
X n
les applications coordonnée de f relativement à la base C ; c’est à dire f (x) = fi (x).e0i pour
i=1
tout x ∈ E. En identifiant E à Rp et F à Rn , on écrira f = (f1 , · · · , fn ), x = (x1 , · · · , xp ) et
p
X n
X
y = (y1 , · · · , yn ) pour tout x = xi .ei ∈ E et tout y = yi .ei ∈ E.
i=1 i=1
Définition. 1.1.1:
On dit que l’application f est différentiable en a s’ils existent une application linéaire l
de E dans F , et une application ε : Ua → F telles que :
∀x ∈ U , f (x) = f (a) + l(x − a) + kx − ak.ε (x − a)
(1.1.1)
lim ε(h) = 0
h→0
2
Proposition. 1.1.1:
l1 (h) − l2 (h)
P REUVE : Supposons que f admet deux différentielles l1 et l2 en a. Donc lim = 0, et par
h→0 ||h||
l1 (t.e) − l2 (t.e) l1 (e) − l2 (e)
suite, pour tout vecteur non nul e ∈ E on a lim = 0, ce qui donne = 0 et
t→0+ ||t.e|| ||e||
finalement l1 (e) = l2 (e).
E XEMPLES 1.1.1
1. Soit l’application f : R2 → R définie par f (x, y) = 1 + x + 2y + xy et soit a = (0, 0).
Remarquons que
— f (0, 0) = 1,
— l’application
l : R2 → R
(x, y) 7→ x + 2y
est linéaire
xy
— lim = 0 ; car 0 ≤ |xy| ≤ x2 + y 2 , c’est à dire que xy = o (k(x, y)k2 ).
(x,y)→(0,0) k(x, y)k2
Donc,
f (x, y) = f (a) + x + 2y + o (k(x, y)k2 )
et par la suite f est différentiable en a, et
= 2 + 2x + 2h − 3y − 3k + x2 y + x2 k + h2 y + h2 k + 2xhy + 2xhk
= 2 + 2x − 3y + x2 y + 2h − 3k + x2 k + 2xhy + 2xhk + h2 y + h2 k
ce qui prouve que ε(h, k) = o (k(h, k)k∞ ). Donc, f est différentiable sur R2 et :
3
1.1.2 Cas particuliers
Proposition. 1.1.2:
P REUVE : Évident
Proposition. 1.1.3:
P REUVE : Évident
P REUVE :
=⇒) On a ∀h ∈ Ua , f (a + h) = f (a) + df (a)(h) + o(|h|), donc f (a + h) = f (a) + hdf (a)(1) + o(h),
ainsi f est dérivable en a et f 0 (a) = df (a)(1)
⇐=) On a ∀h ∈ Ua , f (a + h) = f (a) + hf 0 (a) + o(h), et l’application qui à chaque h fait correspondre
hf 0 (a) est linéaire, donc f est différentiable au point a df (a)(h) = hf 0 (a) pour tout h ∈ R
Proposition. 1.1.5:
4
P REUVE : Soit l une application linéaire de E vers F de composantes l1 , · · · ln dans la base C, c’est
n
X
à dire l(h) = li (h).e0i . Alors on a les deux propriétés suivantes sont équivalentes :
i=1
1
lim (f (a + h) − f (a) − l(h)) = 0E
h→0E ||h||
1
∀i ∈ [ 1, p]] , lim (fi (a + h) − fi (a) − li (h)) = 0
h→0E ||h||
d’où le résultat.
E XEMPLE 1.1.1
Considérons l’application
f : R2 → R2
(x, y) 7→ f (x, y) = (1 + x + 2y + xy, x2 y)
f est différentiable en a = (0, 0), car les applications f1 et f2 définies par f1 (x, y) = 1 + x + 2y + xy
et f2 (x, y) = x2 y le sont (voir exemple précédent), et
Proposition. 1.1.6:
P REUVE : Il est clair, à partir du développement limité de f à l’ordre 1 en a que lim f (x)) = f (a), donc
x→a
f est continue en a.
R EMARQUE 1.1.2 La réciproque est fausse. En effet, la fonction f : R → R définie par f (x) = |x| est
continue sur R, mais elle n’est pas dérivable (donc non différentiable) en 0.
On a lim f (x2 , x) = 1 6= f (0, 0) = 0, donc f n’est pas continue en a = (0, 0), et par la suite elle n’est
x→0
x6=0
pas différentiable en ce point.
Proposition. 1.1.7:
5
P REUVE : Facile
Rappelons que si f : E → F est une application linéaire et E est de dimension finie alors f
est continue sur E, et que ceci se traduit par l’existence d’un réel C > 0 tel que :
∀x ∈ E, kf (x)k ≤ Ckxk.
est compact dans E×F , alors B est bornée sur S, ainsi, si on pose C = sup{kB(x, y)k : (x, y) ∈
S} alors on peut déduire que pour tous vecteurs non nuls x ∈ E et y ∈ F on a
x y
B( , ) ≤C
kxk kyk
puis
kB(x, y)k ≤ C.kxk.kyk.
Proposition. 1.1.8:
B(f, g) : U −→ H
x 7−→ B(f (x), g(x))
P REUVE : Supposons que f et g sont différentiables en a. Elles admettent alors des développe-
ments limités à l’ordre 1 :
∀h ∈ Ua , f (a + h) = f (a) + df (a)(h) + khk.ε1 (h)) et g(a + h) = g(a) + dg(a)(h) + khk.ε2 (h)
avec
lim ε1 (h) = lim ε2 (h) = 0.
h→0 h→0
Donc,
∀h ∈ Ua , B (f (a + h), g(a + h)) = B (f (a) + df (a)(h) + khk.ε1 (h)), g(a) + dg(a)(h) + khk.ε2 (h))
= B(f (a), g(a)) + B(df (a)(h), g(a)) + B(f (a), dg(a)(h)) + ε(h)
avec
ε(h) = khk.B (f (a), ε2 (h)) + B (df (a)(h), dg(a)(h)) + khk.B (df (a)(h), ε2 (h)) + khk.B (ε1 (h), g(a))
6
Or, ils existent des réel strictement positifs C1 , C2 , C3 tels que pour tous x ∈ E, y ∈ F et z ∈ G on a
Proposition. 1.1.9:
P REUVE :
Supposons que f et g sont différentiables en a et b = f (a) respectivement. Comme dans la proposi-
tion précédente, on peut écrire :
et
g(b + h) = g(b) + dg(b)(h) + khk.ε2 (h)
avec
lim ε1 (h) = 0 et lim ε2 (h) = 0
h→0 h→0
et ils existent des réel strictement positifs C1 , C2 tels que pour tous x ∈ E et y ∈ F on a
g ◦ f (a + h) = g(f (a + h))
= g (f (a) + df (a)(h) + khk.ε1 (h))
= g(f (a)) + dg(f (a)) (df (a)(h) + khk.ε1 (h))) + kdf (a)(h) + khk.ε1 (h)k.ε2 (df (a)(h) + khk.ε1 (h))
= g(f (a)) + dg(f (a))(df (a)(h)) + ε(h)
avec
ε(h) = khk.dg(f (a)) (ε1 (h))) + kdf (a)(h) + khk.ε1 (h)k.ε2 (df (a)(h) + khk.ε1 (h))
ε(h)
D’où : lim = 0, et le résultat est démontré.
h→0 khk
7
Corollaire. 1.1.2: Dérivée le long d’un arc ϕ
Définition. 1.2.1:
On dit que f admet une dérivée en a suivant le vecteur v, si la fonction ϕa,v est déri-
∂f
vable en 0. Dans cas, ϕ0a,v (0) se noté Dv f (a) ou (a), et s’appelle la dérivé de f en a
∂v
selon le vecteur v.
∂f f (a + tv) − f (a)
ie : Dv f (a) = (a) = ϕ0a,v (0) = lim
∂v t→0 t
E XEMPLES 1.2.1
1. f (x, y) = xy + x, a = (x, y); v = (v1 , v2 ).
f (a + tv) − f (a)
On peut calculer lim pour déterminer Dv f (a), mais il est plus facile ici de
t→0 t
0
calculer la dérivée ϕa,v (0), où ϕa,v (t) = f (a + tv) = (x + tv1 )(y + tv2 ) + x + tv1 . On trouve
alors : Dv f (a) = v1 y + xv2 + v1
2. Soit
f : R2 → R
2
y
si x 6= 0
(x, y) 7−→ x
0 sinon
8
Pour tout t ∈ R, en notant ϕ (t) = f (a + tv) on a
2
tk
; si h 6= 0
h
ϕ (t) =
0, si h = 0
Donc, f est dérivable en (0, 0) suivant tout vecteur non nul v = (h, k) de R2 et
2
k
; si h 6= 0
∂f
h
(0, 0) = ϕ0 (0) =
∂v
0, si h = 0
Proposition. 1.2.1:
Si f est différentiable en a, alors f admet en a une dérivée suivant tout vecteur non nul
v ∈ E, et on a
∂f
Dv f (a) = (a) = df (a).v
∂v
= df (a)(v)
E XEMPLE 1.2.1 Reprenons l’exemple précédent ; f (x, y) = xy + x. Elle est différentiable sur R2 car
les applications (x, y) 7→ x et (x, y) 7→ x le sont. Ainsi, pour tout a = (x, y) et v = (v1 , v2 ) dans R2
on a
df (a).v = Dv f (a) = v1 y + xv2 + v1 .
R EMARQUE 1.2.1 La réciproque est fausse, en effet, il suffit de considérer l’exemple précédent 1.2.1. 2.
Il s’agit d’une application qui admet une dérivée suivant tout vecteur, alors qu’elle n’est pas continue,
donc non différentiable en (0, 0) (voir exemple 1.1.2).
Proposition. 1.2.2:
9
1.2.2 Dérivées partielles
Définition. 1.2.2:
∂f
: U → Rn
∂xj ∂f
x 7−→ (x)
∂xj
R EMARQUES 1.2.1 1. f admet une j-ème dérivée partielle en un point a = (a1 , . . . , ap ) ∈ U, si, et
seulement si, l’application partielle fj : xj 7−→ f (a1 , . . . , aj−1 , xj , aj+1 , . . . , ap ) est dérivable
au point aj , et dans ce cas on a
∂f
(a) = fj0 (aj ).
∂xj
2. Parfois, selon la notation choisie pour la variable, les dérivées partielles premières de f peuvent
∂f ∂f
être notées notées autrement ; par exemple (a), (a)...
∂yj ∂zj
E XEMPLES 1.2.2
1. Soit f : R3 → R
(x, y, z) 7−→ x2 − yz
Il est clair que f admet des dérivée partielles en tout point (x, y, z) ∈ R3 et
∂f ∂f ∂f
(x, y, z) = 2x, (x, y, z) = −z et (x, y, z) = −y,
∂x ∂y ∂z
2. soit f : R3 → R
(r, θ, ϕ) 7−→ r sin θ cos ϕ
f admet des dérivée partielles en tout point (r, θ, ϕ) ∈ R3 et
∂f ∂f ∂f
(r, θ, ϕ) = sin θ cos ϕ, (r, θ, ϕ) = r cos θ cos ϕ et (r, θ, ϕ) = −r sin θ sin ϕ,
∂r ∂θ ∂ϕ
Propriétés 1.2.1
Soient f, g ∈ F(U, Rn ) et λ ∈ R.
1. f admet une j−ème dérivée partielle au point a si,et seulement si, f1 , · · · , fn admettent une
j−ème dérivée partielle au point a. Dans ce cas,
n
∂f X ∂fi ∂f1 ∂fn
(a) = (a)e0i = (a), · · · , (a)
∂xj i=1
∂xj ∂xj ∂xj
10
2. Si f et g admettent une j−ème dérivée partielle au point a, alors λ.f + g admet une j−ème
∂(λ.f + g) ∂f ∂g
dérivée partielle au point a, et (a) = λ. (a) + (a)
∂xj ∂xj ∂xj
∂f ∂f
(a1 , a2 ) = (a2 cos a1 , 0) et (a1 , a2 ) = (sin a1 , − sin a2 )
∂x ∂y
Proposition. 1.2.3:
∂f
∀i ∈ [ 1, p]] , (a) = df (a)(ei )
∂xi
∂f ∂f
df (x, y).(h, k) = h. (x, y) + k. (x, y) = h(2xy + y 2 ) + k(2xy + x2 )
∂x ∂y
R EMARQUE 1.2.2 L’application f peut avoir des dérivées partielles en un point a, sans être continue
(et à fortiori, sans être différentiable ) en ce point ; voir exemple 1.2.1-2.
11
Proposition. 1.2.4: Règle de la chaine
2. les composantes de g◦f dans la base canonique de Rq sont (g◦f )1 = g1 ◦f, · · · , (g◦
f )q = gq ◦ f et on a ;
n
∂(g ◦ f )i X ∂fk ∂gi
∀j ∈ [ 1, p]] ∀i ∈ [ 1, q]] , (a) = (a). (f (a))
∂xj ∂xj ∂yk
k=1
P REUVE : Nous avons déjà démontré que l’application g ◦ f est différentiable en a. Pour j ∈ [ 1, p]],
on a alors :
∂(g ◦ f )
(a) = d(g ◦ f )(a)(ej )
∂xj
n
X ∂fi
= (a).dg(f (a))(e0i )
i=1
∂x j
n
X ∂fi ∂g
= (a). ((f (a))
i=1
∂x j ∂y i
Corollaire. 1.2.1:
Sous les mêmes hypothèses, si E = R alors g ◦ f est dérivable en a, (resp : sur U), et on
a:
n
X ∂g
(g ◦ f )0 (a) = fi0 (a). (f (a))
i=1
∂yi
12
E XERCICE 1.2.2 Soit f : R2 → R une fonction différentiable sur R2 , et g l’application définie sur R
par :
∀t ∈ R , g(t) = f (2t, 1 + t2 )
Montrer que g est dérivable sur R, et exprimer g 0 (t) pour tout t ∈ R en fonction des dérivées partielles
première de f .
Définition. 1.2.3:
E XEMPLES 1.2.3
1. La matrice Jacobienne de l’application f : R2 → R3 définie par :
est :
2x −2
Jf (x, y) = 1 3y 2
−3y −3x
2. Soit l’application f définie sur Rn par : ∀x ∈ Rn , f (x) = ||x||2 , où ||.|| désigne la norme
euclidienne sur Rn . f est différentiable sur Rn et pour tout a = (x1 , . . . , xn ) on a :
D(x, y)
En posant x et y les applications coordonnées de f , son Jacobien s’écrit : = r.
D(r, θ)
4. Coordonnées sphériques : Soit S l’application de R3 à valeurs dans R3 définie par :
13
z
y
x φ
14
df (x, y).(h, k) = 2xh + 2yk , yh + (x − 1)k
Solution 1 1. Les fonctions (x, y) 7→ x et (x, y) 7→ y sont différentiables sur R2 , car elles sont
linéaires, et la fonction sin est différentiables car elle est dérivable) sur R, donc f et g sont diffé-
rentiables sur R2 comme composées de fonctions différentiables sur R2 . On peut remarquer aussi
que g est linéaire. De plus, pour tout point (x, y) ∈ R2 on a
1 1
J(g)(x, y) =
1 −1
2. (a) On a facilement
On en déduit que
∂f ◦ g ∂f ◦ g
∀(x, y), (u, v) ∈ R2 , d(f ◦g)(x, y).(u, v) = u (x, y)+v (x, y) = 4(yu+xv) cos(4xy)
∂x ∂y
15
1.2.4 Applications de classes C 1
Définition. 1.2.4:
On dit que que f est de classe C 1 sur U, si elle admet en tout point de U, des dérivées
partielles continues. L’ensemble des applications de classes C 1 sur U se note C 1 (U, Rn )
E XEMPLES 1.2.4
1. Toute application constante sur U est de classe C 1 sur U
2. Toute application linéaire sur Rp est de classe C 1 sur Rn
Théorème. 1.2.1:
Propriétés 1.2.3
1.2.5 Cas où F = R
Dans cette partie, on suppose que F = R, et que f, g sont deux applications de U dans R
différentiables en a.
Définition. 1.2.5:
Propriétés 1.2.4
16
Soient f, g ∈ C 1 (U, R)
1. ∀h ∈ Rp , df (a)(h) =< grad (f )(a)/h >
2. ∀α ∈ R, grad (α.f + g)(a) = α.grad (f )(a) + grad (g)(a)
3. f g est différentiable en a, grad (f g)(a) = f (a)grad (g)(a) + g(a)grad (f )(a).
1 f
4. Si de plus g ne s’annule pas sur U, alors et sont différentiables en a, et :
g g
1 −1
grad (a) = 2 grad (g)(a)
g g (a)
et
f 1
grad (a) = 2 (f (a)grad (g)(a) − g(a)grad (f )(a))
g g (a)
f : R2 −→ R
1+x+y
(x, y) 7→
1 + x2 + y 2
est de classe C 1 sur R2 , car c’est une fraction rationnelle. Son gradient en a = (x, y) ∈ R2 est
1
1 − x2 + y 2 − 2x − 2xy, 1 − y 2 + x2 − 2y − 2xy
∇(f ))(a) = 2
(1 + x2 + y2 )
1 − x2 + y 2 − 2x − 2xy 1 − y 2 + x2 − 2y − 2xy
df (a)(v) = h∇(f )(a)/vi = 2 .h + 2 .k
(1 + x2 + y 2 ) (1 + x2 + y 2 )
17
Définition. 1.3.1:
Notations
1. Pour tout k ∈ N∗ ∪ {∞}, l’ensemble des applications de classes C k sur U se note
C k (U, F ).
∂kf ∂kf
2. On note =
...∂xi ∂xi ...∂xi ... ...∂xm
i ...
| {z }
m−f ois
3. Dans le cas p = 2, on note x et y au lieu de x1 et x2 .
E XEMPLE 1.3.1 Déterminer les dérivées secondes de la fonction définie sur R2 par : f (x, y) = x3 y 4 +
x2 + y 3 pour tout (x, y) ∈ R2 .
Propriétés 1.3.1
Soient f, g ∈ F(U, F ) et α ∈ R.
1. f est de classe C k sur U si, et seulement si, f1 · · · , fn le sont. Si c’est le cas les fonctions
∂kf ∂ k fi
composantes de sont avec i ∈ [ 1, n]]
∂xi1 . . . ∂xik ∂xi1 . . . ∂xik
2. Si f et g sont de classes C k sur U alors αf + g l’est aussi, et pour tout i1 , . . . , ik ∈ [ 1, p]], on
a:
∂ k (αf + g) ∂kf ∂kg
= α. +
∂xi1 . . . ∂xik ∂xi1 . . . ∂xik ∂xi1 . . . ∂xik
Propriétés 1.3.2
18
Conséquences
1. L’ensemble des fonction de classe C k de U à valeurs dans R est une sous algèbre de
C (U, R)
2. Toute application polynômiale est de classe C ∞ sur Rp .
3. Toute fraction rationnelle est de classe C ∞ sur son domaine de définition.
Proposition. 1.3.1:
∂2f ∂2f
∀(i, j) ∈ [ 1, p]]2 , ∀a ∈ U , (a) = (a)
∂xi ∂xj ∂xj ∂xi
R EMARQUE 1.3.1 En pratique, on utilise ce résultat souvent pour montrer que f n’est pas de classe
C 2 sur U.
2 2
xy(x − y ) si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) = x2 + y 2
0 si (x, y) = (0, 0)
R EMARQUE 1.3.2 La réciproque du théorème de Schwartz n’est pas vraie comme le montre l’exemple
ci-dessous.
y4
si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) = x2 + y 2
0 si (x, y) = (0, 0)
∂2f ∂2f
n’est pas de classe C 2 sur R2 , et que : ∀(x, y) ∈ R2 , (x, y) = (x, y).
∂x∂y ∂y∂x
19
1.4 APPLICATIONS
L EMME 1.4.1 Si f est une application de classe C 1 de U dans F , et si γ est une application de classe
C 1 de [0, 1] dans U telle que γ(0) = a, γ(1) = b, alors :
Z 1
f (b) − f (a) = df (γ(t)).γ 0 (t)dt.
0
Théorème. 1.4.1:
Si U est connexe par arcs et f est de classe C 1 sur U, alors f est constante sur U si et
seulement si df est nulle sur U.
P REUVE : Le sens direct est évident, pour le sen réciproque, conformément au programme, on se
limitera dans la preuve au cas où U est convexe. Soit a, b ∈ U . Dans ce cas, la fonction :
γ: [0, 1] → U
t 7 → (1 − t)a + tb
est bien définie et de classe C 1 sur [0, 1], de plus, γ(0) = a et γ(1) = b, donc d’après le lemme précédent
on a Z 1
f (b) − f (a) = df (γ(t)).γ 0 (t)dt = 0
0
Fin de la démonstration
Dans ce cas on dit que f (a) est un maximum (resp : minimum) local de f .
— un extremum local au point a si f admet un maximum local ou un minimum en
a
20
R EMARQUE 1.4.1 Si ces relations sont vérifiées sur tout U, on parlera de maximum, minimum ou
extrémum global. Si les inégalités sont strictes (sauf en x = a bien entendu), on parle de maximum,
minimum ou extrémum strict.
P REUVE : Pour tout i ∈ [ 1, p]], l’application fi : t 7−→ f (a + tei ) est définie est dérivable sur un voisinage
∂f
de 0, de plus, elle admet un extremum local en 0, par conséquent g 0 (0) = 0. Or g 0 (0) = (a), d’où le
∂xi
résultat.
Définition. 1.4.2:
c’est à dire :
∂f ∂f ∂f
(a) = (a) = · · · = (a) = 0
∂x1 ∂x2 ∂xp
R EMARQUE 1.4.2 Les points extrémaux d’une application différentielle sont des point critiques, mais
la réciproque est fausse.
E XEMPLES 1.4.1
1. Soit f : (x, y) 7−→ x2 + y 2 . f admet un unique point critique, (0, 0). Il est clair que f présente
en ce point un minimum global strict.
2. Soit f : (x, y) 7−→ xy. Là aussi, f admet un unique point critique, (0, 0). Mais, pour tout x > 0
on a f (x, −x) < f (0, 0) < f (x, x), donc, f n’admet pas un extrémum local.
3. f : (x, y) 7−→ 2x2 + y 2 − 2xy − 2x + 1. Soit (x, y) ∈ R2 , alors :
∂f ∂f
∇(f )(x, y) = (0, 0) ⇐⇒ (x, y) = (x, y) = 0
∂x ∂y
⇐⇒ 4x − 2y − 2 = 2y − 2x = 0
⇐⇒ 2x − 2 = 0 et x = y
⇐⇒ x=y=1
Ainsi, f admet un unique extrémum local. Il s’agit d’un minimum global et il est présenté en
(1, 1).
21
Z +∞
E XERCICE 1.4.1 Calculer min (t2 + at + b)2 e−t dt.
(a,b)∈R2 0
Z +∞
Solution 2 En posant f (a, b) = (t2 + at + b)2 e−t dt pour tout (a, b) ∈ R2 alors un calcul
0
simple donne
Z +∞
f (a, b) = (t2 + at + b)2 e−t dt
0
Z +∞
= (t4 + 2at3 + (a2 + 2b)t2 + 2abt + b2 )e−t dt
0
On en déduit que
Z +∞
min (t2 + at + b)2 e−t dt = f (−4, 2) = 4.
(a,b)∈R2 0
Cas particulier : p = 2
Pour n = 2, la formule de Taylor-Young pour une fonction de de classe C 2 sur un ouvert U
de R2 , et à valeurs dans R s’écrit :
1 2
f (a + h) = f (a) + h∇f (a)/hi + Q(h) + o(khk )
2
pour tout a ∈ U et tout h ∈ R2 tel que a + h ∈ U, où Q est définie sur R2 par :
22
Ainsi, si a est un point critique on a :
f (a + h) − f (a) 1 h
= Q + o(1)
khk2 2 khk
Notations de Monge : En pratique on pose :
Q(h) = h.H.t h
pour tout h ∈ R2 .
P REUVE : Remarquons que H est symétrique, donc, d’après le théorème spectral, l’endomorphisme
de l’espace Euclidien R2 (muni de sa structuré canonique) associé canoniquement à H, est diagona-
lisable dans une b.o.n (u, v). Soient α, β les valeurs propres de H associées à u et v respectivement.
det(H) = rt − s2 = α.β et tr (H) = r + t = α + β. Remarquons aussi que pour tout h ∈ R2 non nul si,
h
= λ.u + γ.v alors :
khk
h
Q = αλ2 + βγ 2 .
khk
- Premier cas : rt − s2 > 0 et r > 0.
Dans ce cas, puisque rt > 0s2 ≥ 0, alors r et t ont le même signe, et comme r > 0 alors t > 0.
Ainsi det(H) > 0 et tr (H) > 0, c’est à dire α.β > 0 et α + β > 0. On en déduit que les valeurs
propres de H sont strictement positives, et par suite Q est strictement positive sur la sphère S
unité de R2 . Par ailleurs, puisque S est compacte, alors Q atteint
sa borne inférieure m sur S et
2 f (a + h) − f (a) 1 h m m m
m > 0, donc pour h ∈ R on a : = Q + o(1) ≥ − = au
khk2 2 khk 2 4 4
voisinage de (0, 0). Ainsi f présente en (a, b) un minimum local.
- Deuxième cas : rt − s2 > 0 et r < 0. Il suffit d’appliquer le cas précédent à −f.
- Troisième cas : rt − s2 < 0.
Dans ce cas α.β < 0. On peut supposer alors que α < 0 < β, ce qui donne, pour t assez proche
f (a + tu) − f (a) 1 f ((a, b) + tv) − f (a, b) 1
de 0 on a = Q (u) + o(1) < 0 et = Q (v) + o(1) > 0
ktk2 2 ktk2 2
Ainsi f ne présente pas en (a, b) un extremum local.
23
E XEMPLES 1.4.2
Définition. 1.4.3:
γ(0) = x et γ 0 (0) = v
On dit que S est la surface d’équation z = f (x, y). Alors l’ensemble des vecteurs tan-
gents à la surface S en un point a = (x0 , y0 , z0 ) ∈ S est un plan vectoriel P dirigé par
les vecteurs
∂f ∂f
1, 0, (x0 , y0 ) et 0, 1, (x0 , y0 )
∂x ∂y
et il est caractérisé par l’équation cartésienne :
∂f ∂f
z=x (x0 , y0 ) + y (x0 , y0 ).
∂x ∂y
Le plan affine Ta (S) passant par a et dirigé par P s’appelle le plan affine tangent à la
surface d’équation S, il est caractérisé par l’équation cartésienne suivante :
∂f ∂f
Ta (S) : z − z0 = (x − x0 ) (x0 , y0 ) + (y − y0 ) (x0 , y0 ).
∂x ∂y
P REUVE : Soit v un vecteur tangent à S en a. Il existe alors ε > 0 et un arc γ défini sur ] − ε, ε[
dérivable en 0 à valeurs dans S, tels que γ(0) = x et γ 0 (0) = v. Remarquons alors que γ(t) est de la
24
forme γ(t) = (γ1 (t), γ2 (t), f (γ1 (t), γ2 (t))) pour tout t ∈] − ε, ε[, puis d’après la règle de la chaine on a
v γ 0 (0)
=
∂f ∂f
= γ10 (0), γ20 (0), γ10 (0)
(γ1 (0), γ2 (0)) + γ20 (0)
(γ1 (0), γ2 (0))
∂x ∂y
∂f ∂f
= γ10 (0) 1, 0, (x0 , y0 ) + γ20 (0) 0, 1, (x0 , y0 )
∂x ∂y
∂f ∂f
∈ Vect 1, 0, (x0 , y0 ) , 0, 1, (x0 , y0 )
∂x ∂y
∂f ∂f
Réciproquement, soit v ∈ Vect 1, 0, (x0 , y0 ) , 0, 1, (x0 , y0 ) , donc de la forme
∂x ∂x
∂f ∂f
v = α, β, α (x0 , y0 ) + β (x0 , y0 ) avec α, β ∈ R.
∂x ∂x
Il suffit de prendre γ(t) = (x0 + α.t, y0 + β.t, f (x0 + α.t, y0 + β.t)). En effet, la continuité de f sur R
assure l’existence d’un ε > 0 tel que (x0 + α.t, y0 + β.t) ∈ U pour tout t ∈] − ε, ε[, c’est à dire que γ est
bien définie de ] − ε, ε[ vers S, et il est clair que γ(0) = a et γ 0 (0) = v.
D’autre part, pour tout b = (x, y, z) ∈ R2 on a
∂f ∂f
b ∈ Ta (S) ⇐⇒ b − a ∈ Vect 1, 0, (x0 , y0 ) , 0, 1, (x0 , y0 )
∂x ∂x
x − x0 y − y0 z − z0
∂f
⇐⇒ 1 0 (x0 , y0 ) = 0
∂x
∂f
0 1 (x0 , y0 )
∂x
∂f ∂f
⇐⇒ z − z0 = (x − x0 ) (x0 , y0 ) + (y − y0 ) (x0 , y0 ).
∂x ∂x
E XERCICE 1.4.2 (La méthode de dédoublement) Montrer que le plan tangent T à la partie S de
R2 définie par l’équation cartésienne :
b 1
T : ax0 x + (xy0 + x0 y) + cy0 y + e(x0 + x) + f (y0 + y) = (z0 + z)
2 2
Définition. 1.4.4:
{x ∈ U , z = f (x)}
où z ∈ R est fixé.
25
Proposition. 1.4.3:
Si f est une fonction à valeurs réelles définie et différentiable sur un ouvert de l’espace
euclidien E, si X est une ligne de niveau de f , alors les vecteurs tangents à X en un
point a de X sont orthogonaux au gradient de f en a.
une ligne de niveau de f , où z ∈ R est fixé. Soit v un vecteur tangent à X en a. Il existe alors ε > 0
et un arc γ défini sur ] − ε, ε[ dérivable en 0 à valeurs dans X, tels que γ(0) = a et γ 0 (0) = v. Donc,
f ◦ γ(t) = 0 pour tout t ∈] − ε, ε[, et par la suite df (γ(t)).γ 0 (t) = 0 pour tout t ∈] − ε, ε[. En particulier,
pour t = 0, on a df (a).v = 0, ce qui signifie :
h∇(f )(a)/vi = 0
d’où le résultat..
S = {(x, y, z) : g(x, y, z) = 0}
avec
g : U ×R → R
(x, y, z) 7→ f (x, y) − z
Ainsi, si v = (x, y, z) est un vecteur tangent à S en un a = (x0 , y0 , z0 ) ∈ S alors h∇(g)(a)/vi = 0.
On retrouve alors l’équation :
∂f ∂f
z=x (x0 , y0 ) + y (x0 , y0 ).
∂x ∂x
26