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M ATRICES
Sommaire
3.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3.2 Inverse d’une matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.2.1 Calcul de l’inverse d’une matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.3 La transposition d’une matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.4 La trace d’une matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
3.1 ) Définition
• Les nombres m et n sont appelés dimensions de la matrice. On dit qu’une matrice est de taille
m × n.
Notation.
• L’ensemble des matrices de taille m × n à coefficients dans K est noté Mm,n (K).
21
CHAPITRE 3. MATRICES
SECTION 3.1. DÉFINITION Cours algèbre 2
1 0 ··· 0
0 1 ··· 0
3 On appelle matrice identité de taille n (ou d’ordre n) la matrice carrée : In = . .
.. .. ..
. .
0 0 ··· 1
3 On appelle matrice triangulaire supérieure la matrice carrée :
a1,1 a1,2 a1,3 ··· a1,n
0 a2,2 a2,3 ··· a2,n
..
A= 0 0 a3,3 ... . .
.. .. ..
..
. . . .
0 0 ··· 0 an,n
3 Une matrice diagonale est une matrice carrée dont les coefficients en dehors de la diagonale
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CHAPITRE 3. MATRICES
SECTION 3.1. DÉFINITION Cours algèbre 2
Définition 3.1.3. Soient A et B deux matrices de même taille à coefficients dans K. Leur somme
est une matrice A + B à coefficients dans K, de même taille que A et B :
a1,1 a1,2 ··· a1,n b1,1 b1,2 ··· b1,n a1,1 + b1,1 a1,2 + b1,2 ··· a1,n + b1,n
a2,1 a2,2 ··· a2,n
b2,1
b2,2 ··· b2,n a2,1 + b2,1 a2,2 + b2,2 ··· a2,n + b2,n
+ = .
. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
..
. . . . . . .
. . . .
am,1 am,2 ··· am,n bm,1 bm,2 ··· bm,n am,1 + bm,1 am,2 + bm,2 ··· am,n + bm,n
Exemple.
1 −1 7 −1 5 7 1 + (−1) −1 + 5 7 + 7 0 4 14
0 3 −2 + 3 0 1 = 0 + 3
= 3 3 −1 .
3 + 0 −2 + 1
1 15 6 1 4 2 1+1 15 + 4 6+2 2 19 8
Définition 3.1.4. Le produit d’une matriceA ∈ Mm,n (K) par un scalaire λ ∈ K est la matrice
λA ∈ Mm,n (K) dont les coefficients sont ceux de A multipliés par λ :
a1,1 a1,2 · · · a1,n λa1,1 λa1,2 · · · λa1,n
a2,1 a2,2 · · · a2,n λa2,1 λa2,2 · · · λa2,n
λ× .
.. .. .. = ..
.. .. .. .
. . . . . . . . .
am,1 am,2 · · · am,n λam,1 λam,2 · · · λam,n
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CHAPITRE 3. MATRICES
SECTION 3.1. DÉFINITION Cours algèbre 2
Exemple.
1 −1 7 4 −4 28
−1 0 1 2 0 −2
−2 × = et 4×0 3 −2 = 0 12 −8 .
2 1 2 −4 −2 −4
1 15 6 4 60 24
4) (α + β)A = αA + βA,
5) α(A + B) = αA + βB.
Définition 3.1.5. Soient A = (ai,j ) ∈ Mm,n (K) et B = (bi,j ) ∈ Mn,p (K) deux matrices telles
le nombre de colonnes de A égale le nombre de lignes de B.
Le produit de A par B est la matrice suivante :
a a1,2 · · · a1,n b b1,2 · · · b1,p
1,1 1,1
a2,1 a2,2 · · · a2,n b2,1 b2,2 · · · b2,p
AB = .
.. .. .. . ..
.. .. ..
.. . . . . . . .
am,1 am,2 · · · am,n bn,1 bn,2 · · · bn,p
n n n
P P P
k=1 a1,k bk,1 k=1 a1,k bk,2 · · · k=1 a1,k bk,p
n n n
P P P
a 2,k b k,1 a2,k b k,2 · · · a2,k b k,p
= k=1 k=1 k=1
.. .. ..
..
.
n . . .
P Pn n
P
am,k bk,1 am,k bk,2 · · · am,k bk,p
k=1 k=1 k=1
n
!
X
= ai,k bk,j ∈ Mm,p (K).
k=1
Exemples.
1)
1 −1 0 1
2 1 × (−1) + 2 × 2 1×0+2×1 1×1+2×2
=
3 −1 2 1 2 3 × (−1) + (−1) × 2 3 × 0 + (−1) × 1 3 × 1 + (−1) × 2
3 2 5
= .
−5 −1 1
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CHAPITRE 3. MATRICES
SECTION 3.1. DÉFINITION Cours algèbre 2
1 1 1 −2 2 0 −2 + 1 − 2 2+0+2 0−1+2 −3 4 1
2) 0
1 1 . 1 0 −1 =
0+1−2
0+0+2 0 − 1 + 2 = −1
2 .
1
1 0 1 −2 2 2 −2 + 0 − 2 2+0+2 0+0+2 −4 4 2
2 2 3 1 1 1 5 4 7
3)
1 1 2 . 0 1 1 = 3
2 4.
2 1 2 1 0 1 4 3 5
Propriétés 3.1.1.
On a :
1 0 1 2 1 2
3 Id2 A = = = A = A Id2 .
0 1 3 −1 3 −1
1 0 0
−1 0 1 −1 0 1
3 B Id3 = 0 1 0=
= B.
2 1 2 2 1 2
0 0 1
1 0 −1 0 1 −1 0 1
3 Id2 B = = = B.
0 1 2 1 2 2 1 2
3) A · 0 = 0 et 0 · A = 0.
Démonstration. Exercice.
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CHAPITRE 3. MATRICES
SECTION 3.1. DÉFINITION Cours algèbre 2
Contre-exemple.
5 1 2 0
On considère les matrices : A = et B = .
3 −2 4 3
On a
5 1 2 0 14 3 2 0 5 1 10 2
AB = = mais BA = = .
3 −2 4 3 −2 −6 4 3 3 −2 29 −2
Contre-exemple.
0 −1 2 −3 0 0 1 0 0 0 0 0
= et = .
0 5 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0
On a
0 −1 4 −1 −5 −4 0 −1 2 5 −5 −4
AB = = et AC = = .
0 3 5 4 15 12 0 3 5 4 15 12
Donc AB = AC mais B 6= C.
Définition 3.1.6. Pour tout A ∈ Mn,n (K), on définit les puissances successives de A par A0 = In
et Ap+1 = Ap × A pour tout p ∈ N. Autrement dit, Ap = A × A × · · · × A.
| {z }
p facteurs
Définition 3.1.7. On dit qu’une matrice carrée A est nilpotente s’il existe un entier naturel p tel
que la matrice Ap soit nulle. L’indice de nilpotence est alors le plus petit p.
Exemple.
3 9 −9
0 1
Les matrices A = et B = 2 0 0 sont nilpotentes, car A2 = 0 et B 3 = 0.
0 0
3 3 −3
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CHAPITRE 3. MATRICES
SECTION 3.1. DÉFINITION Cours algèbre 2
n!
où Ckn = désigne le coefficient du binôme.
k!(n − k)!
Exercice. On considère les matrices suivantes :
3 1 −2
A= −1 1 2 et B = A − 2I3 .
−2 −2 2
1) a) Calculer B 2 et B 3 .
Proposition 3.1.5.
1) (Eij )(i,j)∈{1,··· ,n}×{1,··· ,m} est une base de Mnm (K), appelée base canonique de Mnm (K).
Démonstration. Exercice.
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CHAPITRE 3. MATRICES
SECTION 3.2. INVERSE D’UNE MATRICE Cours algèbre 2
Définition 3.2.1. Soit une matrice A ∈ Mn,n (K). On dit que A est inversible, s’il existe une
matrice B ∈ Mn,n (K) telle que :
A B = B A = In .
−1 1 1 1 0 1 0 0 1
et
1 1 1 1 −1 0 1 0 0
BA =
0 1 1 1
0 −1 = 0 1 0 = I3 .
1 0 1 −1 1 1 0 0 1
Proposition 3.2.1.
(AB)−1 = B −1 A−1 .
0 −1 0
1) Calculer A2 et A3 .
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CHAPITRE 3. MATRICES
SECTION 3.2. INVERSE D’UNE MATRICE Cours algèbre 2
3 Multiplier une ligne (ou une colonne) par un scalaire non nul : Li ← αLi (resp. Ci ← αCi ).
3 Ajouter à une ligne (ou une colonne) un multiple d’une autre ligne (resp. une autre colonne) :
Li ← Li + αLj , avec i 6= j (resp. Ci ← Ci + αCj ).
La méthode pour inverser une matrice A consiste à faire des opérations élémentaires sur les
lignes de la matrice A jusqu’à la transformer en la matrice identité I. On fait simultanément les
mêmes opérations élémentaires en partant de la matrice I. On aboutit alors à une matrice qui
est A−1 .
• En pratique, on fait les deux opérations en même temps en adoptant la disposition suivante : à
côté de la matrice A que l’on veut inverser, on rajoute la matrice identité pour former un tableau
(A|I). Sur les lignes de cette matrice augmentée, on effectue des opérations élémentaires jusqu’à
obtenir le tableau (I|B). Et alors B = A−1 .
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CHAPITRE 3. MATRICES
SECTION 3.2. INVERSE D’UNE MATRICE Cours algèbre 2
Maintenant, calculons B −1 .
2 2 3 1 0 0
1 −1 0 0 1 0
−1 2 1 0 0 1
2 2 3 1 0 0
1 −1 0
L3 ←− L3 + L2 0 1 0
0 1 1 0 1 1
2 2 3 1 0 0
0 −2 − 3
1
− 1 1 0
2
L2 ←− L2 − L1 2
2
0 1 1 0 1 1
2 2 3 1 0 0
0 −2 − 3
1
− 1 1 0
2
L3 ←− L3 + L2 2
2
1 1 3
0 0 4
−4 2 1
2 2 3 1 0 0
0 −2 − 3 L3 ←− 4L3 − 1 1 0
2 2
0 0 1 −1 6 4
2 2 0 4 −18 −12
3
0 −2 0 L2 ← L2 + L3 et L1 ← L1 − 3L3 −2 10 6
2
0 0 1 −1 6 4
2 0 0 2 −8 −6
0 −2 0
L1 ←− L1 + L2 −2 10
6
0 0 1 −1 6 4
1 0 0 1 −4 −3
1 1
0 1 0 L1 ←− L1 et L2 ←− − L2 1 −5 −3
2 2
0 0 1 −1 6 4
1 −4 −3
Il en résulte que la matrice B est inversible, d’inverse B −1
=
1 −5 −3 .
−1 6 4
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CHAPITRE 3. MATRICES
SECTION 3.3. LA TRANSPOSITION D’UNE MATRICE Cours algèbre 2
Définition 3.3.1. La transposée d’une matrice A ∈ Mm,n (K) est la matrice notée tA ∈ Mn,m (K)
(aussi parfois notée AT ou At ), obtenue en échangeant les lignes et les colonnes de A. Si B = AT
alors
bi,j = aj,i , ∀1 ≤ i ≤ n, 1 ≤ j ≤ m.
Exemples.
T T
1 −1 0 1 1 −1 23 4 2 −1 −2
1
0 −1
= −1 0
,
1 −1 0 1 = 3 0
6
−1 1 1 0 −1 1 −2 6 5 4 1 5
T
T 1 −1 1 T
1 0 2 1 5 1 0
= 0 4 , −1 = (1, −1, 8), = .
−1 4 1 0 2 5 2
2 1 8
Propriétés 3.3.1.
1) (AT )T = A.
2) (A + B)T = AT + B T .
3) (AB)T = B T AT .
4) (αA)T = αAT , où α ∈ K.
Remarque 3.3.1.
Si A = (ai,j )1≤i,j≤n est une matrice antisymétrique alors ai,i = 0 pour 1 ≤ i ≤ n.
Exemples.
1 2 5
1) La matrice A = 2 −1 3 est symétrique, car AT = A.
5 3 0
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CHAPITRE 3. MATRICES
SECTION 3.4. LA TRACE D’UNE MATRICE Cours algèbre 2
0−1 3
T
2) La matrice B =
−3 0 8 est antisymétrique, car B = −B.
1 −8 0
−1 2 −4
3) La matrice
5 1 1 n’est ni symétrique, ni antisymétrique.
0 3 9
4) Pour une matrice B quelconque, les matrices B.B T et B T .B sont symétriques :
Exercice.
A+AT A−AT
Soit A une matrice carrée. On considère les matrices B = 2
et C = 2
.
B est-elle symétrique ? antisymétrique ? même question pour C.
Définition 3.4.1. Soit A ∈ Mn,n (K) une matrice carrée. La trace de A est la somme des éléments
diagonaux de A. Elle est notée : tr(A) ou Tr(A) :
n
X
Tr(A) = aii .
i=1
1 −1 0 2 −1 −2
Exemple. Soient A =
1 4 et B = 3
−1 0 deux matrices.
6
−1 1 1 4 1 5
On a : Tr(A) = 1 + 4 + 1 = 6 et Tr(B) = 2 + 0 + 5 = 7.
1) Tr (A + B) = Tr(A) + Tr(B)
2) Tr (α A) = α Tr(A), avec α ∈ R.
3) Tr(tA) = Tr(A)
4) Tr (AB) = Tr (BA).
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