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MATHS

MATHS
bcpst 1 année
re

Marc-Aurèle Massard
Conception et création de couverture : Dominique Raboin
Avec la collaboration scientifique de Sabrina Bergez,
professeur en classes préparatoires au lycée Saint-Louis (Paris)

© Dunod, 2018
11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-078679-4
Avant propos
Cet ouvrage s’adresse aux élèves de première année de la filière BCPST. Il recouvre l’intégralité
du programme.
Ce livre ne se veut en aucun cas être un cours tout prêt ou se substituer au professeur. Il doit
plutôt être vu comme un complément permettant de revoir les notions et méthodes abordées en
cours avec un point de vue potentiellement différent.
Il est divisé en cinq parties thématiques et vingt-quatre chapitres. Il commence par une brève intro-
duction exposant quelques règles de rédaction mathématiques. Puis les douze premiers chapitres
portent sur le programme du premier semestre et les douze autres sur le programme du second
semestre (à l’exception du chapitre sur les suites qui navigue entre les deux).
Chaque chapitre se décompose en cinq parties :
• L’essentiel du cours, rappelant les points les plus importants du cours et permettant à l’élève
de vérifier qu’il connaît bien les hypothèses exactes des résultats utilisés
• Les méthodes à maîtriser, exposant quelques méthodes classiques illustrées d’exemples
• Interro de cours, regroupant des questions d’application directe du cours (Vrai/Faux, QCM,
citation d’un résultat du cours ou petit exercice)
• Exercices, regroupant, comme son nom l’indique, des exercices. Ils sont classés par ordre de
difficulté globalement croissant et séparés en deux parties :
 « Pour s’entraîner » comprenant des exercices couvrant les différents points du chaptire
 « Pour aller plus loin » comprenant des exercices d’approfondissement
• Correction, regroupant le corrigé détaillé de l’interro de cours et de tous les exercices du
chapitre.
Tout au long de l’ouvrage, les symboles suivants ont été utilisés :
pour ajouter quelques remarques aux résultats et méthodes cités

pour signaler un piège ou une erreur à éviter

pour donner quelques conseils concernant la rédaction

pour exposer un programme en Python associé à un résultat du cours ou à une méthode.

En tant qu’auteur, je me permets de souligner mon intérêt pour toute remarque des lecteurs de
ce livre, étudiants ou enseignants. C’est grâce à ces retours que cet ouvrage pourra converger
rapidement vers une forme définitive répondant pleinement aux exigences des élèves de classes
préparatoires.
Je termine en remerciant A. Lalauze, M. Marouby et J.-M. Monier pour leurs relectures avisées,
leurs remarques et leurs suggestions et sans qui ce livre ne serait certainement pas aussi abouti.
Table des matières

Pour bien commencer...................................................... 5


1 Raisonnements, ensembles et applications ........................ 9

Partie 1 Techniques de calcul


2 Ensembles de nombres ................................................39
3 Sommes et produits ....................................................57
4 Nombres complexes ....................................................73
5 Trigonométrie ............................................................91
6 Fonctions d’une variable réelle .................................... 109

Partie 2 Algèbre générale


7 Systèmes linéaires .................................................... 137
8 Matrices ................................................................. 149
9 Polynômes .............................................................. 165
10 Géométrie du plan et de l’espace ............................... 185
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Partie 3 Probabilités et statistiques


11 Dénombrement ...................................................... 207
12 Statistique descriptive.............................................. 221
13 Probabilités ........................................................... 233
14 Variables aléatoires finies.......................................... 251
15 Couples de variables aléatoires finies........................... 273
Partie 4 Algèbre linéaire
16 Espaces vectoriels ................................................... 301
17 Applications linéaires ............................................... 321

Partie 5 Analyse réelle


18 Suites réelles.......................................................... 339
19 Limites et continuité ............................................... 373
20 Dérivation ............................................................. 397
21 Développements limités ........................................... 413
22 Intégration ............................................................ 439
23 Équations différentielles ........................................... 457
24 Fonctions de deux variables réelles ............................. 477
Annexes ........................................... ........................ 485
Index ....................................................................... 489
Pour bien commencer
Le but de cette introduction est de donner des conseils pour prendre de bonnes habitudes de
rédaction dès le début de l’année.

Méthode 0.1 : Bien définir ses objets


Dans la rédaction d’un raisonnement, avant d’utiliser un objet, il convient de le définir. Sinon,
une personne lisant votre raisonnement pourrait ne pas le comprendre. A priori, x n’est pas
forcément un réel, n pas forcément un entier, f pas forcément une fonction (même si ces noms
sont très courants pour chacun de ces objets).
On peut, par exemple, définir un objet (ici un réel x) par « soit x ∈ R » lorsque l’on veut
définir un objet quelconque ou bien par « on pose x = . . . » lorsque l’on veut définir un objet
en particulier ou encore par « on dispose de x ∈ R tel que . . . » si un résultat préalable nous
a justifié l’existence de cet objet.

Exemple d’application
Un élève a voulu utiliser le fait que toute suite croissante majorée converge de la
façon suivante :
« Pour tout n, on a an+1 − an ≥ 0 et an ≤ M . Donc an −−−−−→ . »
n→+∞
Compléter ce raisonnement pour définir correctement les objets utilisés.
Correction :
Soient (an )n∈N une suite à valeurs réelles et M un réel. Pour tout entier naturel n, on a
an+1 − an ≥ 0 et an ≤ M . Donc, on dispose d’un réel  tel que an −−−−−→ .
n→+∞

Méthode 0.2 : Prêter attention aux hypothèses d’un théorème

Il convient de bien regarder (et de bien connaître) les hypothèses d’un théorème avant de
l’utiliser. On ne peut rien conclure tant que toutes les hypothèses ne sont pas remplies.
Par exemple, le théorème reliant signe de la dérivée d’une fonction et monotonie ne s’applique
que sur un intervalle.

Exemple d’application
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Déterminer si les énoncés suivants sont vrais ou faux :


(1) Le carré d’un nombre est positif.
(2) Deux nombres réels et leurs carrés sont rangés dans le même ordre.
(3) Si la dérivée d’une fonction est nulle sur I, cette fonction est constante sur I.
(4) Une fonction dont la dérivée s’annule peut être strictement monotone.
Correction :
(1) Faux. Le carré d’un nombre réel est positif mais le carré d’un complexe, pas forcément.
(2) Faux. Il faut que les deux réels soient positifs pour que ce résultat soit vrai. Par exemple,
on a (−1)2 > 02 alors que −1 < 0.
6 Pour bien commencer

(3) Faux. Comme expliqué dans la méthode, il faut que I soit un intervalle pour que le résultat
soit vrai. Par exemple, on prend I = [0, 1] ∪ [2, 3] et f la fonction définie sur I par

1 si x ∈ [0, 1]
f (x) =
2 si x ∈ [2, 3]
Cette fonction n’est pas constante car f (0) = f (2) mais sa dérivée est nulle sur [0, 1] et sur
[2, 3]. La dérivée f  est donc nulle sur I sans que f soit constante sur I.
(4) Vrai. La courbe d’une fonction strictement monotone peut avoir une tangente horizontale
(comme celle de la fonction x → x3 en 0 par exemple).

Méthode 0.3 : Vérifier le bien-fondé des opérations à utiliser


Lors d’un raisonnement, avant de faire une opération, il faut bien vérifier que l’on peut la faire.
On évitera typiquement de diviser par 0, de prendre la racine carrée d’un nombre négatif (ou
d’un nombre complexe), de dériver une fonction si on ne sait pas qu’elle est dérivable, etc.
A chaque fois qu’il y a besoin, on précise pourquoi on peut effectuer cette opération.

Exemple d’application
Trouver l’erreur dans le raisonnement suivant :
« Soient a et b deux réels non nuls tels que a = b. On a donc
a2 = ab donc a2 − b2 = ab − b2 et (a − b)(a + b) = (a − b)b ainsi a+b=b
Vu que a = b, on en déduit que 2b = b puis que 2 = 1 en divisant par b. »
Correction :
L’erreur réside au moment où on passe de (a − b)(a + b) = (a − b)b à a + b = b. En effet, à ce
moment-là, on a divisé par a − b sans vérifier si on pouvait. Or, comme a = b on a a − b = 0. Il
n’est donc pas possible d’effectuer cette opération.

Méthode 0.4 : Faire attention au type des objets manipulés


En mathématiques, on manipule différents types d’objets : des ensembles, des fonctions, des
nombres (entiers, réels, complexes), des vecteurs, des suites, etc. Il ne faut pas les confondre.
Un élément peut appartenir à un ensemble, pas à un nombre. On peut comparer deux nombres
réels (avec ≤), pas deux nombres complexes. On peut dire qu’une suite est croissante, pas un
nombre. On peut dériver une fonction dérivable, pas un réel.

Exemple d’application
Déterminer si les énoncés suivants sont vrais ou faux :
1
(1) La fonction est décroissante sur R∗+ .
x
(2) cos, sin et exp sont dérivables sur R.
(3) ∀z ∈ C, z 2 ≥ 0.
(4) Soit f la fonction définie sur R par f (x) = x2 ex . Cette fonction est dérivable et, si x ∈ R,
 
f  (x) = x2 × ex + x2 × (ex ) = 2xex + x2 ex = (2x + x2 )ex

7

Correction :
1 1
(1) Faux. n’est pas une fonction, c’est un nombre. On peut corriger en « la fonction x →
x x
est décroissante sur R∗+ ».
(2) Vrai. Il s’agit de trois fonctions, qui sont effectivement dérivables sur R.
(3) Faux. Il n’y a pas de relation d’ordre (avec ≤) sur les nombres complexes.
(4) Faux. Même si le résultat obtenu pour f  (x) est juste au final, il y a une erreur de rédaction
 
dans le calcul de f  (x). En effet, x2 et (ex ) n’ont pas de sens car x2 et ex sont des réels et


non pas des fonctions, on ne peut donc pas les dériver. Pour la rédaction, il conviendrait donc
de simplement sauter l’étape de calcul faisant intervenir ces expressions erronées. Dans le cas
d’un calcul plus compliqué, on donnera des noms aux sous-fonctions que l’on veut dériver lors
de ce calcul.
Dans d’autres matières scientifiques, comme la physique, les notations sont utilisées de
manière un peu moins rigoureuse et il peut arriver de tolérer les écritures du type (ex ) .
Mais ces libertés ne doivent pas se retrouver en mathématiques.

Méthode 0.5 : Différencier implication et équivalence


Lors d’un raisonnement dans lequel on part des hypothèses A pour montrer une conclusion B,
on montre que A ⇒ B. Mais on n’a pas nécessairement A ⇔ B, on ne peut pas forcément
remonter toutes les implications effectuées lors de notre démonstration. C’est pour cela qu’il est
toujours dangereux dans un calcul de partir de ce que l’on veut montrer pour finir par arriver
à quelque chose de vrai, parce que cela ne montre rien et on n’a pas forcément équivalence.
Dans ce cas, il convient de faire ce raisonnement au brouillon et de le rédiger dans le bon sens
au propre (c’est-à-dire partir de ce que l’on sait pour arriver à ce que l’on veut) pour être sûr
que le raisonnement ne soit pas erroné.

Exemple d’application
Trouver l’erreur dans le raisonnement suivant :
« On considère l’équation x2 + x + 1 = 0, d’inconnue x ∈ R. Si x est solution, on a
x3 + x2 + x = 0 puis x3 = −x2 − x = 1
D’où x = 1 (c’ est la seule solution réelle de x3 = 1). Pourtant 12 + 1 + 1 = 0. »
Correction :
Ce qui a été montré dans ce raisonnement c’est que si x est une solution réelle de l’équation,
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alors x = 1. Mais il ne s’agit en aucun cas d’une équivalence. On n’a pas montré que si x = 1,
alors x est solution de l’équation. Ce que montre finalement le raisonnement en entier est que la
seule potentielle solution réelle est 1 et qu’elle n’est pas solution : cette équation n’a donc aucune
solution réelle (ce qui se retrouve en calculant le discriminant du trinôme).
Dans une résolution d’équation, à moins d’avoir justifié au fur et à mesure du calcul
qu’il y avait équivalence du début à la fin, il conviendra de vérifier que les valeurs
trouvées sont bien solutions de l’équation.
8 Pour bien commencer

Méthode 0.6 : Raisonner en français


Une succession d’égalités ou d’inégalités ne constitue pas un raisonnement mathématique. Il
faut y mettre des mots pour savoir comment tout cela s’articule et qu’une autre personne que
son auteur puisse suivre le même raisonnement.
Pour commencer à écrire un résultat, que l’on a supposé comme hypothèse ou que l’on veut
montrer, on peut l’introduire par « on a » dans le premier cas et « on veut montrer que » dans
le second cas.
Au sein d’un raisonnement pour passer d’un résultat à un autre, il ne peut y avoir qu’une
implication (que l’on pourra traduire par « donc », « alors, », « ainsi », « d’où », etc) ou il peut
y avoir équivalence entre ces deux résultats (que l’on pourra traduire par « si et seulement
si », « c’est-à-dire », « i.e. », etc).

Exemple d’application
x
Un élève a produit le raisonnement suivant pour encadrer avec x ∈ [−1, 2] et
y
y ∈ [1, 2]. Rédiger correctement ce raisonnement :
«
1 1 x
• 0 ≤ x ≤ 2, ≤ ≤ 1, 0 ≤ ≤ 2.
2 y y
1 1 x x
• −1 ≤ x ≤ 0, 0 ≤ −x ≤ 1, ≤ ≤ 1, 0 ≤ − ≤ 1, −1 ≤ ≤ 0.
2 y y y
x
−1 ≤ ≤ 2. »
y
Correction :
x
On souhaite encadrer . On va distinguer deux cas, en fonction du signe de x :
y
1 1 x
• Si 0 ≤ x ≤ 2, comme ≤ ≤ 1, on déduit par produit de facteurs positifs que 0 ≤ ≤ 2.
2 y y
1 1
• Si −1 ≤ x ≤ 0, on a 0 ≤ −x ≤ 1. De plus ≤ ≤ 1. Donc, par produit de facteurs positifs,
2 y
x x
on obtient 0 ≤ − ≤ 1, puis −1 ≤ ≤ 0.
y y
x
Ainsi, on a donc montré que −1 ≤ ≤ 2.
y
• Les symboles ⇔ et ⇒ sont à proscrire dans la rédaction d’un raisonnement. On
peut éventuellement les utiliser dans la résolution d’une équation/inéquation ou d’un
système d’équations.
• Le terme « i.e. » est une abréviation du latin id est (qui se traduit littéralement par
« ce qui est » et qui a la même signification que « c’est-à-dire »). Cette locution est
souvent utilisé en mathématiques.
CHAPITRE

Raisonnements, ensembles
et applications 1
L’essentiel du cours
 1 Bases de la logique
Définition
Une assertion est une phrase plus ou moins complexe qui est soit vraie soit fausse. On peut
opérer sur des assertions de la façon suivante :
• négation : si P est une assertion, non P est aussi une assertion qui est vraie si et seulement
si P est fausse.
• conjonction : si P et Q sont deux assertions, P et Q est une assertion qui est vraie si et
seulement si P est vraie et Q est vraie.
• disjonction : si P et Q sont deux assertions, P ou Q est une assertion qui est vraie si et
seulement si P est vraie ou Q est vraie (ou les deux en même temps).

Définition
Si P et Q sont deux assertions, on note :
• P ⇒ Q, l’assertion (non P ) ou Q (qui se lit « P implique Q »)
• P ⇔ Q, l’assertion P ⇒ Q et Q ⇒ P (qui se lit « P équivaut à Q »).

• Si P ⇒ Q, on dit que P est une condition suffisante pour Q (en effet, il suffit que P
soit vraie pour que Q soit vraie). On dit aussi que Q est une condition nécessaire
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pour P (en effet, pour que P soit vraie, il est nécessaire que Q soit vraie).
• Si P ⇔ Q, on dit P est une condition nécessaire et suffisante pour Q (on abrège
souvent par CNS).

Contraposée
Si P et Q sont deux assertions, alors P ⇒ Q est équivalente à (non Q) ⇒ (non P ). On appelle
cette deuxième assertion la contraposée de P ⇒ Q.

Ne pas confondre la contraposée avec Q ⇒ P , qui est la réciproque de P ⇒ Q.


10 Chapitre 1 Raisonnements, ensembles et applications

Négation des connecteurs logiques


Si P et Q sont deux assertions, alors :
• non (non P ) est équivalente à P
• non (P et Q) est équivalente à (non P ) ou (non Q)
• non (P ou Q) est équivalente à (non P ) et (non Q)
• non (P ⇒ Q) est équivalente à P et (non Q).

La négation d’une implication n’est pas une implication.

Distributivité du « et » et du « ou »
Si P , Q et R sont trois assertions, alors :
• l’assertion P et (Q ou R) est équivalente à (P et Q) ou (P et R)
• l’assertion P ou (Q et R) est équivalente à (P ou Q) et (P ou R).

Définition
Si E est un ensemble et P (x) une assertion comportant une variable x, on définit alors les
assertions suivantes :
• ∀x ∈ E, P (x) est vraie si et seulement si P (x) est vraie pour tous les éléments x de E
(qui se lit « pour tout x appartenant à E, P (x) »)
• ∃x ∈ E, P (x) est vraie si et seulement si P (x) est vraie pour au moins un élément x de
E (qui se lit « il existe x appartenant à E tel que P (x) »)
• ∃!x ∈ E, P (x) est vraie si et seulement si P (x) est vraie pour exactement un élément x
de E (qui se lit « il existe un unique x appartenant à E tel que P (x) »).

Chacune des trois assertions précédentes ne dépend plus de x. On dit alors que x est
une variable muette.

• L’usage des quantificateurs hors des énoncés mathématiques est à proscrire. Ils ne
doivent donc pas apparaître comme abréviation dans la rédaction d’un raisonnement.
• On ne peut pas intervertir les quantificateurs ∀ et ∃ dans une assertion. L’assertion
∀x ∈ R, ∃y ∈ R, y < x
signifie que pour tout réel x on peut trouver un réel y, qui peut dépendre de x,
qui soit strictement inférieur à x. Cette assertion est clairement vraie (il suffit de
prendre y = x − 1). Alors que l’assertion
∃y ∈ R, ∀x ∈ R, y < x
signifie qu’il existe un réel y, ne dépendant pas de x (x n’a pas encore été
introduit lorsqu’on introduit y), qui soit strictement inférieur à tous les réels x. Cela
reviendrait donc à dire que R est minoré, ce qui est clairement faux.
L’essentiel du cours 11

Négation des quantificateurs


Si E est un ensemble et P (x) une assertion comportant une variable x, alors
• non (∀x ∈ E, P (x)) est équivalente à ∃x ∈ E, non (P (x))
• non (∃x ∈ E, P (x)) est équivalente à ∀x ∈ E, non (P (x)).

En ajoutant à ces deux règles, les règles de négation des connecteurs logiques, on est
maintenant à même de nier n’importe quelle assertion.

Principe de récurrence simple


Soit P (n) une assertion dépendant d’un entier naturel n. Si P (0) est vraie et si
∀n ∈ N, P (n) ⇒ P (n + 1)
alors ∀n ∈ N, P (n).

• Ce principe de récurrence se découpe en deux parties : l’initialisation qui consiste


à montrer que P (0) est vraie ; l’hérédité qui consiste à montrer que
∀n ∈ N, P (n) ⇒ P (n + 1).
• Si on veut juste montrer que P (n) est vraie pour n ≥ n0 , il suffit d’initialiser avec
P (n0 ).
• Si on se rend compte qu’on n’utilise pas le fait que P (n) est vraie pour montrer que
P (n+1) est vraie, il ne sert à rien de faire une récurrence. Un raisonnement classique
suffit alors.
• Avant de se lancer dans une récurrence il faut toujours réfléchir à comment mon-
trer l’hérédité (l’initialisation est souvent très simple à montrer). Si on ne voit pas
comment montrer l’hérédité, il vaut mieux se tourner vers une autre méthode de
raisonnement.

Pour que l’assertion P (n) dépende de n il ne faut surtout pas qu’elle commence (ou
même comporte) « ∀n ∈ N ».

Principe de récurrence double


© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Soit P (n) une assertion dépendant d’un entier naturel n. Si P (0) et P (1) sont vraies et si
∀n ∈ N, (P (n) et P (n + 1)) ⇒ P (n + 2)
alors ∀n ∈ N, P (n).

Principe de récurrence forte


Soit P (n) une assertion dépendant d’un entier naturel n. Si P (0) est vraie et si
∀n ∈ N, (∀k ∈ [[0, n]] , P (k)) ⇒ P (n + 1)
alors ∀n ∈ N, P (n).
12 Chapitre 1 Raisonnements, ensembles et applications

 2 Ensembles

Définition
Si E et F sont deux ensembles, on dit que F est inclus dans E (ou que F est un sous-
ensemble de E ou encore que F est une partie de E), que l’on note F ⊂ E, si tous les
éléments de F sont aussi dans E, autrement dit :
∀x ∈ F, x ∈ E
On note P(E) l’ensemble des parties de E.

Les éléments de P(E) sont des ensembles.

Double inclusion
Si E et F sont deux ensembles, alors
E = F ⇔ (E ⊂ F et F ⊂ E).

Définition
Si E est un ensemble et P (x) une assertion comportant une variable x, on définit un ensemble
contenant les éléments x de E vérifiant la propriété P (x). On note cet ensemble
{x ∈ E / P (x)} .

Cet ensemble peut aussi être noté {x ∈ E ; P (x)}.

Définition
• Si E et F sont deux ensembles, on appelle couple de E et F tout élément de la forme (x, y)
avec x ∈ E et y ∈ F . On appelle produit cartésien de E et F , noté E × F , l’ensemble
des couples de E et F .
• Si n est un entier naturel non nul et E1 , . . . , En sont des ensembles, on appelle n-uplet de
E1 , . . . , En tout élément de la forme (x1 , . . . , xn ) avec xi ∈ Ei pour tout entier 1 ≤ i ≤ n.
On appelle produit cartésien de E1 , . . . , En , noté E1 × · · · × En , l’ensemble des n-uplets de
E1 , . . . , En .

Si E1 = · · · = En = E, on simplifie la notation par E1 × · · · × En = E n . Dans ce cas,


on dit qu’un élément de E n est une n-liste d’éléments de E.
L’essentiel du cours 13

Définition
Si E est un ensemble et A et B sont des parties de E, alors :
• le complémentaire de A, noté A, est l’ensemble des éléments de E qui ne sont pas dans A :
A = {x ∈ E / x ∈
/ A}
• la différence de A et B, noté A\B et qui se lit « A privé de B », est l’ensemble des éléments
de A qui ne sont pas dans B :
A\B = {x ∈ A / x ∈
/ B}
• l’ intersection de A et B, noté A ∩ B, est l’ensemble des éléments appartenant à la fois
aux deux ensembles A et B :
A ∩ B = {x ∈ E / x ∈ A et x ∈ B}
• l’ union de A et B, noté A ∪ B, est l’ensemble des éléments appartenant à au moins un
des deux ensembles A et B :
A ∪ B = {x ∈ E / x ∈ A ou x ∈ B} .

Complémentaire et opérations
Si E est un ensemble et A et B sont deux parties de E, alors
A = A, A∩B =A∪B et A ∪ B = A ∩ B.

Distributivité de l’intersection et de l’union


Si E est un ensemble et A, B et C sont trois parties de E, alors
A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C) et A ∪ (B ∩ C) = (A ∪ B) ∩ (A ∪ C).

Toutes ces propriétés reviennent à traduire les propriétés sur le « non », le « ou » et le


« et » vues plus tôt.

 3 Applications
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Définition
Une application est définie par son ensemble de départ E, son ensemble d’arrivée F et sa
façon de transformer tout élément x de E en un unique élément de F , que l’on notera f (x).
On la note
f: E → F
x → f (x)
On note F (E, F ) (ou F E ) l’ensemble des applications de E dans F .

Par souci de gain de place, on peut aussi noter l’application f : E → F , x → f (x).


14 Chapitre 1 Raisonnements, ensembles et applications

Définition
• Si E est un ensemble, on appelle application identité de E l’application
IdE : E → E
x → x
• Si E est un ensemble et A une partie de E, on appelle fonction indicatrice de A l’appli-
cation
1A : E → F 
1 si x ∈ A
x →
0 sinon

Définition
Si f est une application de E dans F et A est une partie de E, on appelle image directe
de A par f l’ensemble des images par f des éléments de A, c’est-à-dire
f (A) = {f (x) / x ∈ A } = {y ∈ F / ∃x ∈ A, y = f (x) } .

Définition
Si f : E → F et g : G → H deux applications et f (E) ⊂ G, on appelle composée de f par g
l’application :
g◦f : E → H
x → g(f (x))

Définition
Si f est une application de E dans F , on dit que f est :
• injective si tout élément de F possède au plus un antécédent dans E par f , c’est-à-dire
∀(x1 , x2 ) ∈ E 2 , f (x1 ) = f (x2 ) ⇒ x1 = x2
• surjective si tout élément de F possède au moins un antécédent dans E par f , c’est-à-dire
∀y ∈ F, ∃x ∈ E, y = f (x)
• bijective si tout élément de F possède exactement un antécédent dans E par f , c’est-à-dire
∀y ∈ F, ∃!x ∈ E, y = f (x).

On remarque qu’une application est bijective si et seulement si elle est injective et


surjective.

Définition
Si f : E → F est une application bijective, on appelle réciproque de f , notée f −1 , l’applica-
tion de F dans E qui à y ∈ F associe l’unique antécédent de y par f .
L’essentiel du cours 15

Proposition
Si f : E → F est une application bijective, alors f ◦ f −1 = IdF et f −1 ◦ f = IdE .

Théorème
Si u : E → F et v : F → E sont deux applications vérifiant u ◦ v = IdF et v ◦ u = IdE , alors
u et v sont bijectives et réciproques l’une de l’autre.

Proposition
 −1
• Si f : E → F est bijective, alors f −1 est bijective et f −1 = f.
• Si f : E → F et g : F → G sont bijectives, alors g ◦ f est bijective et (g ◦ f ) = f −1 ◦ g −1 .
−1

Il faut bien faire attention à l’inversion d’une composée : on inverse l’ordre des appli-
cations. L’opération inverse de remplir une bouteille puis de la fermer est d’ouvrir la
bouteille puis de la vider.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
16 Chapitre 1 Raisonnements, ensembles et applications

Les méthodes à maîtriser


Méthode 1.1 : Montrer une implication
Si l’on veut montrer P ⇒ Q, on suit le schéma suivant :
Supposons P .
Raisonnement où l’on traduit l’hypothèse P , la conclusion Q et où l’on essaye de compléter
entre les deux.
Donc Q.

Exemple d’application
Montrer que le carré d’un entier pair est pair.
Soit n ∈ Z pair. On dispose de k ∈ Z tel que n = 2k. Ainsi n2 = 4k 2 = 2 × 2k 2 est pair.
Voir exercices 1.3 et 1.20.

Méthode 1.2 : Raisonner par contraposée


Pour montrer que P ⇒ Q, il peut être plus facile de montrer que non Q ⇒ non P , tout
particulièrement quand la négation de la conclusion (non Q) est plus simple à utiliser que
l’hypothèse (P ).

Exemple d’application
Montrer que si le carré d’un entier est pair, alors cet entier est pair.
Soit n ∈ Z. On veut montrer que « n2 pair ⇒ n pair ». On raisonne par contraposée, sup-
posons que n n’est pas pair, donc impair. On dispose donc de k ∈ Z tel que n = 2k + 1.
Ainsi n2 = 4k 2 + 4k + 1 = 2(2k 2 + 2k) + 1 est impair.
Voir exercice 1.3.

Méthode 1.3 : Montrer une équivalence


A part dans des résolutions d’équations, de systèmes d’équations ou d’équivalence simple où
l’on procède par équivalences successives, pour montrer que P ⇔ Q, on montre séparément
les deux implications (on dit qu’on procède par double implication).

Exemple d’application
Montrer qu’un entier est pair si et seulement si son carré est pair.
Soit n ∈ Z. On procède par double implication :
• On montre que n pair ⇒ n2 pair (cf. ci-dessus).
• Réciproquement, on montre que n2 pair ⇒ n pair (cf. ci-dessus).
On peut donc conclure que n est pair si et seulement si n2 est pair.
Voir exercices 1.9, 1.16 et 1.19.
Les méthodes à maîtriser 17

Méthode 1.4 : Montrer un énoncé avec ∀


Pour montrer que ∀x ∈ E, P (x), on suit le schéma suivant :
Soit x ∈ E.
Raisonnement utilisant le fait que x est dans E et aucune autre propriété sur x.
Alors P (x). On a donc montré que ∀x ∈ E, P (x).

Exemple d’application
Montrons que ∀x ∈ [−1, 1], x2 − 1 ≤ 0
Soit x ∈ [−1, 1]. On a x2 − 1 = (x − 1)(x + 1). Or x − 1 est négatif (car x ≤ 1) et x + 1 est positif
(car −1 ≤ x). Alors, par produit, x2 − 1 ≤ 0. On a donc montré que ∀x ∈ [−1, 1], x2 − 1 ≤ 0.
Voir exercice 1.19.

Méthode 1.5 : Montrer un énoncé avec ∃


Pour montrer que ∃x ∈ E, P (x), il faut réussir à trouver un x ∈ E tel que P (x). Il convient
donc de chercher cet élément par un raisonnement préliminaire ou de l’intuiter. Une fois trouvé
on suit le schéma suivant :
Posons x = l’élément qu’on a trouvé.
Raisonnement en utilisant ce x.
Alors P (x). On a donc montré que ∃x ∈ E, P (x).

Exemple d’application
 x
Montrons que ∀x ∈ R∗+ , ∃y ∈ R, (2t3 + yt)dt = 0.
0
Soit x ∈ R∗+ . On commence par calculer l’intégrale donnée
 x  4 x
3 t t2 x4 yx2
(t + yt)dt = 2 + y = +
0 4 2 0 2 2
 x
Ainsi, l’intégrale serait nulle pour y = −x2 . Posons donc y = −x2 . On a (t2 + yt)dt = 0.
 x 0

On a donc montré que ∀x ∈ R∗+ , ∃y ∈ R, (2t3 + yt)dt = 0.


0
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Voir exercice 1.4.

Méthode 1.6 : Raisonner par disjonction de cas


Pour montrer une assertion P , on peut être amené à distinguer plusieurs cas lors du raison-
nement. Il convient de bien faire attention à n’oublier aucun cas.

Exemple d’application
Pour tout entier naturel n, montrons que n(n + 1) est un entier pair.
On s’intéresse à la parité de n(n + 1), distinguons donc les cas selon la parité de n.
• si n pair : alors on dispose de k ∈ N tel que n = 2k. Donc n(n + 1) = 2 × k(2k + 1) est pair.
18 Chapitre 1 Raisonnements, ensembles et applications

• si n impair : alors on dispose de k ∈ N tel que n = 2k + 1. Donc n(n + 1) = 2 × (2k + 1)(k + 1)


est pair.
Dans tous les cas n(n + 1) est pair.
Voir exercices 1.4, 1.15, 1.16 et 1.17.

Méthode 1.7 : Nier une assertion


Pour nier une assertion, on va utiliser les règles de négation : les ∀ deviennent des ∃ et vice-
versa, les « et » deviennent des « ou » et vice-versa.

Exemple d’application
Soit E une partie de R. Donnons la négation de « E est majoré ».
On commence par traduire l’assertion à nier. Donc dire que E est majoré revient à dire que
∃M ∈ R, ∀x ∈ E, x ≤ M . Sa négation est donc ∀M ∈ R, ∃x ∈ E, x > M .
Voir exercices 1.1, 1.2 et 1.13.

Méthode 1.8 : Raisonner par l’absurde


Pour montrer une assertion P , on peut supposer non P et arriver à montrer quelque chose de
faux (on parle d’une absurdité).

Exemple d’application

Pour a, b ∈ Q, montrons que si a + b 2 = 0, alors a = 0 et b = 0.
Supposons que a = 0 ou b = 0. Traitons 2 cas :

• si b = 0, alors a + 0 2 = 0 et a = 0 ce qui absurde car on a supposé que soit a soit b est non
nul. √ √
a
• si b = 0, alors 2 = − ∈ Q ce qui est absurde car on sait que 2 n’est pas un rationnel.
b
On arrive bien à une absurdité dans tous les cas. Ainsi a = 0 et b = 0.
Voir exercices 1.4, 1.8 et 1.13.

Méthode 1.9 : Raisonner par analyse/synthèse


Pour déterminer l’ensemble des éléments vérifiant une assertion P , on peut procéder en deux
temps.
Analyse : on prend un élément x vérifiant l’assertion et on cherche à la spécifier le plus
possible/à en tirer le plus d’information possible (on analyse la situation).
Synthèse : on vérifie que le ou les éléments x obtenus conviennent (on fait une synthèse de
ce qu’on a trouvé).

Exemple d’application
Division Euclidienne : pour a ∈ Z et b ∈ N∗ , montrons qu’il existe un unique couple
(q, r) ∈ Z × N tel que a = bq + r et r < b.
Les méthodes à maîtriser 19

r
• Analyse : Soit (q, r) ∈ Z × N tel que a = bq + r et r < b. On obtient que 0 ≤ < 1. Or
b
r a a a
= − q. Donc 0 ≤ − q < 1 puis q ≤ < q + 1. On en déduit donc que q est la partie
b b b a b
a
entière de , c’est-à-dire q = , et r = a − bq.
b a b
• Synthèse : Posons q = ∈ Z et r = a − bq ∈ Z. Tout d’abord, on a bien a = bq + r.
b
a
Ensuite, par définition de la partie entière, q ≤ < q + 1 puis bq ≤ a < bq + b. On en déduit
b
donc que 0 ≤ r < b. On obtient bien ainsi que (q, r) ∈ Z × N, a = bq + r et r < b.
On a donc montré qu’il existe un unique couple (q, r) ∈ Z × N tel que a = bq + r et r < b.

• La phase d’analyse permet de trouver les candidats potentiels et la phase de synthèse


permet de vérifier que ces candidats conviennent bien.
• Dans le cas où, comme dans l’exemple ci-dessus, la phase d’analyse ne nous laisse
qu’un seul candidat vérifié par la synthèse, on obtient en plus l’unicité de l’élément
vérifiant l’assertion.
• Ce type de raisonnement est très approprié pour montrer des énoncés du genre
« Montrer que . . . s’écrit de manière unique sous la forme . . . »

Voir exercices 1.17 et 1.18.

Méthode 1.10 : Montrer une unicité


Pour montrer qu’un élément x vérifiant P (x) est unique, on prend deux éléments x et y
vérifiant cette propriété et on montre que x = y.

Exemple d’application

Montrons que la décomposition d’un réel sous la forme a + b 2 avec a, b ∈ Q est
unique.

Soit x un réel se décomposant√sous la forme x = a + b 2 avec a, b ∈ Q. On√suppose que x s’écrit

aussi sous la forme x = c +√d 2 avec c, d ∈ Q. On obtient donc que a + b 2 = x = c + d 2 et
donc que (a − c) + (b − d) 2 = 0 avec a − c ∈ Q et b − d ∈ Q. Alors a − c = 0 et b − d = 0
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

(cf. exemple d’illustration du raisonnement par l’absurde). Ainsi (a, b) = (c, d), ce qui montre
l’unicité de l’écriture demandée.

Cette méthode ne montre que l’unicité, elle ne montre en aucun cas l’existence.

Voir exercices 1.5 et 1.15.


20 Chapitre 1 Raisonnements, ensembles et applications

Méthode 1.11 : Raisonner par récurrence


Pour raisonner par récurrence
• On définit proprement la proposition P (n) à montrer.
• On repère quel type de récurrence on veut faire. Pour ce faire, on regarde de quoi on a
besoin pour montrer P (n + 1) : si l’on n’a besoin que de P (n), il s’agit d’une récurrence
simple ; si on a besoin de P (n) et P (n − 1), il s’agit d’une récurrence double ; si on a
besoin de tous les P (k) pour k ∈ [[0, n]], il s’agit d’une récurrence forte.
• On initialise : on montre P (0) pour les récurrences simples et fortes ; on montre P (0) et
P (1) pour les récurrences doubles.
• On montre l’hérédité : on fixe un entier n ∈ N et on montre l’implication qui traduit
l’hérédité (c’est-à-dire pour une récurrence simple, on suppose P (n) vraie et on montre que
P (n + 1) est vraie).
• On n’oublie pas de conclure.

Exemple d’application
(1) Soit (un ) la suite définie par récurrence par
u0 = 1, u1 = 1 et ∀n ∈ N, un+2 = un+1 + un
Montrer que ∀n ∈ N, un ∈ N.
(2) Soit (un ) la suite définie par récurrence par
n

u0 = 1 et ∀n ∈ N, un+1 = 1 + uk
k=0
Montrer que ∀n ∈ N, un = 2n .

(1) On note P (n) : « un ∈ N ». On remarque que les termes de la suite (un ) sont définis à l’aide des
deux précédents : on va donc utiliser une récurrence double (cette remarque n’a pas forcément
besoin d’être écrite au propre).
Initialisation : u0 = u1 = 1 ∈ N ce qui montre P (0) et P (1).
Hérédité : Soit n ∈ N, on suppose P (n) et P (n + 1). On a donc un ∈ N et un+1 ∈ N. Ainsi
un+2 = un+1 + un ∈ N, ce qui montre P (n + 2).
On a donc montré par récurrence double que ∀n ∈ N, un ∈ N.
(2) On note Q(n) : « un = 2n ». On remarque que les termes de la suite (un ) sont définis à l’aide
de tous les précédents : on va donc utiliser une récurrence forte.
Initialisation : u0 = 1 = 20 ce qui montre Q(0)
Hérédité : Soit n ∈ N, on suppose ∀k ∈ [[0, n]] , Q(k). On a donc
2n+1 − 1
n n
un+1 = 1 + uk = 1 + 2k = 1 + = 1 + 2n+1 − 1 = 2n+1
2−1
k=0 k=0
ce qui montre P (n + 1).
On a donc montré par récurrence forte que ∀n ∈ N, un = 2n .

Voir exercices 1.6, 1.7, 1.14 et 1.15.


Les méthodes à maîtriser 21

Méthode 1.12 : Montrer une inclusion d’ensembles


Si E et F sont deux ensembles, montrer que F ⊂ E revient à montrer que ∀x ∈ F, x ∈ E.
En reprenant ce que l’on a vu précédemment, on suit le schéma suivant :
Soit x ∈ F .
Raisonnement utilisant le fait que x est dans F et aucune autre propriété sur x.
Alors x ∈ E. On a donc montré que F ⊂ E.

Exemple d’application
 
Si E = (x, y, z) ∈ R3 / x + y + z = 0 et F = {λ(1, −2, 1) / λ ∈ R}, montrons que
F ⊂ E.
Soit u = (x, y, z) ∈ F . Par définition de F , on dispose de λ ∈ R tel que u = λ(1, −2, 1) =
(λ, −2λ, λ). Ainsi x = λ, y = −2λ et z = λ. Donc x + y + z = λ − 2λ + λ = 0, ce qui montre que
u ∈ E. On a donc montré que F ⊂ E.
Voir exercices 1.9, 1.10 et 1.19.

Méthode 1.13 : Montrer une égalité d’ensembles


Si E et F sont deux ensembles, pour montrer que E = F , sauf cas particuliers où on peut
montrer aisément que x ∈ E ⇔ x ∈ F , on procède par double inclusion : on montre séparément
que E ⊂ F et que F ⊂ E.

Exemple d’application
Pour A ⊂ B, montrons que A ∩ B = A.
On procède par double inclusion.
• A ∩ B ⊂ A : Soit x ∈ A ∩ B. On a, par définition de l’intersection, x ∈ A et x ∈ B. Donc,
entre autres, x ∈ A. On a donc montré que A ∩ B ⊂ A.
• A ⊂ A ∩ B : Soit x ∈ A. On a A ⊂ B, donc x ∈ B. On a alors que x ∈ A et x ∈ B. Donc
x ∈ A ∩ B, ce qui montre que A ⊂ A ∩ B.
On a alors montré, par double inclusion, que A ∩ B = A.
Voir exercices 1.9, 1.16 et 1.19.

Méthode 1.14 : Montrer qu’une application est injective


Si f : E → F , montrer que f est injective renvient à montrer que
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

∀(x1 , x2 ) ∈ E 2 , f (x1 ) = f (x2 ) ⇒ x1 = x2 .


En reprenant ce que l’on a déjà vu, on suit le schéma suivant :
Soient x1 et x2 ∈ E tels que f (x1 ) = f (x2 ).
Raisonnement.
Alors x1 = x2 . On a donc montré que f est injective.

Exemple d’application
Montrons que f : N∗ → N , n → n − 1 est injective.
Soient n et m ∈ N∗ tels que f (n) = f (m). On a donc que n − 1 = m − 1 et alors n = m. On a
donc montré que f est injective.
Voir exercices 1.12, 1.19 et 1.20.
22 Chapitre 1 Raisonnements, ensembles et applications

Méthode 1.15 : Montrer qu’une application est surjective

Si f : E → F , montrer que f est surjective renvient à montrer que ∀y ∈ F, ∃x ∈ E, y = f (x).


En reprenant ce que l’on a vu précédemment, on suit le schéma suivant :
Soit y ∈ F .
On pose x = valeur intuitée au brouillon. Raisonnement.
Alors y = f (x). On a donc montré que f est surjective.

Exemple d’application
Montrons que f : N∗ → N , n → n − 1 est surjective.
Soit m ∈ N, on pose n = m + 1 ∈ N∗ et on a f (n) = n − 1 = m + 1 − 1. Alors f (n) = m.
On a donc montré que f est surjective.
Voir exercices 1.12 et 1.20.

Méthode 1.16 : Montrer qu’une application est bijective


Si f : E → F , pour montrer que f est bijective il existe trois méthodes générales
Méthode 1 : on montre que f est injective et surjective.
Méthode 2 : on arrive directement à trouver la réciproque g de f de manière intuitive et on
vérifie que g ◦ f = IdE et f ◦ g = IdF
Méthode 3 : on montre que l’équation y = f (x) d’inconnue x ∈ E admet une unique solution
pour tout y ∈ F .

Exemple d’application
(1) Montrons que f : N∗ → N , n → n − 1 est bijective.

(2) Montrons que f : R+ → R− , x → − ln(1 + x) est bijective.

(1) Méthode 1 : On a montré déjà que f est injective et surjective, donc elle est bijective.
Méthode 2 : On peut assez naturellement penser que l’opération inverse d’enlever 1 est
d’ajouter 1, on pose donc g : N → N∗ , n → n + 1.
Si n ∈ N, on a f ◦ g(n) = f (n + 1) = n + 1 − 1 = n donc f ◦ g = IdN .
Si n ∈ N∗ , on a g ◦ f (n) = g(n − 1) = n − 1 + 1 = n donc g ◦ f = IdN∗ .
Ainsi f est bijective.
(2) Méthode 3 : Soient x ∈ R+ et y ∈ R− , on a :
√ √ √  2
y = f (x) ⇔ ln(1 + x) = −y ⇔ 1 + x = e−y ⇔ x = e−y − 1 ⇔ x = e−y − 1 .
car x≥0

L’équation y = f (x) admet donc bien une unique solution dans R+ et ce pour tout y ∈ R− .
L’application f est donc bijective.

En utilisant la méthode 3, si on résout l’équation, on trouve même une expression de


la réciproque de f .

Voir exercice 1.12.


Les méthodes à maîtriser 23

Interro de cours
1. Déterminer la négation, la réciproque et la contraposée de :
(a) « Il fait beau donc il ne pleut pas ».
(b) « J’ai bien dormi donc je suis en forme ».
(c) « J’ai bien révisé donc je connais mon cours ».
2. Soit f : R → R, on pose
• P : « ∀x ∈ R, f (x) = 0 »,
• Q : « ∃x ∈ R, f (x) = 0 ».
(a) Associer les assertions P et Q aux phrases suivantes :
« f s’annule », « f est la fonction nulle ».
(b) Nier les assertions P et Q.
(c) Déterminer si les implications suivantes sont vraies ou fausses
P ⇒ Q, Q⇒P et non Q ⇒ non P.
3. Soient n ∈ Z et p ∈ R. Montrer que p ∈ Z si et seulement si n + p ∈ Z.
n(n + 1)(2n + 1)
n

4. Montrer que ∀n ∈ N, k2 = .
6
k=0
5. Soit E = {1, 2, 3}. Quelles assertions a-t-on le droit d’écrire ?
(a) 1 ∈ E (d) {1} ⊂ E (g) 1 ∈ P(E) (j) {1} ⊂ P(E)
(b) 1 ⊂ E (e) ∅ ∈ E (h) 1 ⊂ P(E) (k) ∅ ∈ P(E)
(c) {1} ∈ E (f) ∅ ⊂ E (i) {1} ∈ P(E) (l) ∅ ⊂ P(E).

6. Soient A et B deux parties d’un ensemble E. Montrer que A\B = B\A.


7. Soit f l’application qui va de l’ensemble des aéroports dans l’ensemble des villes et qui à un
aéroport associe la ville où il se situe. Dire que f n’est pas surjective revient à dire que :
(a) il y a des aéroports qui ne sont pas associés à une ville,
(b) il y a au moins une ville sans aéroport,
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(c) tous les aéroports sont associés à une ville,


(d) une ville ne peux pas avoir plus d’un aéroport.
8. De la même manière qu’à la question précédente transformer les affirmation suivantes en ap-
plications qui sont ou non surjectives, injectives, bijectives :
(a) Une mairie possède un et un seul maire.
(b) Les raisins ne possèdent pas tous des pépins.
(c) Une place de parking ne peut pas être occupée par plus d’une voiture à la fois.
(d) Un arbre possède au moins une branche.
24 Chapitre 1 Raisonnements, ensembles et applications

Exercices
Pour s’entraîner
Exercice 1.1
Transcrire les énoncés suivants en assertions logiques puis donner leur négation :
1. La somme de deux éléments d’un ensemble E appartient encore à E.
2. La fonction réelle f est croissante.
3. La partie E de R est minorée.
4. La fonction f s’annule.

Exercice 1.2
Donner la négation des assertions suivantes :
1. ∀y ∈ F, ∃x ∈ E, y = f (x)
2. ∀(x1 , x2 ) ∈ E 2 , f (x1 ) = f (x2 ) ⇒ x1 = x2
3. ∀ε > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ I, |x − a| ≤ η ⇒ |f (x) − f (a)| ≤ ε.

Exercice 1.3
Soit x un nombre réel. Montrer que
1. (∀ε ≥ 0, |x| ≤ ε) ⇒ x = 0
2. (∀ε > 0, |x| ≤ ε) ⇒ x = 0.

Exercice 1.4

1. Montrer par l’absurde que 2 est irrationnel.
 √ √ 2
√ 2
2. Calculer 2 .
3. En déduire qu’il existe deux irrationnels a et b tel que ab soit rationnel.

Exercice 1.5
Soit f : R → R une fonction continue. On admet que f possède une primitive qui s’annule en 0
(on verra ce résultat plus tard). Montrer que f admet une unique primitive qui s’annule en 0.

Exercice 1.6
Montrer que ∀n ∈ N∗ , 2n−1 ≤ n! ≤ nn .

Exercice 1.7
Soit (un )n∈N∗ la suite définie par récurrence par
u1 = u2 = 1 et un+2 = n (un+1 + un )
Montrer que, pour tout n ∈ N∗ , un = (n − 1)!.
Exercices 25

Exercice 1.8
Montrer qu’il n’existe pas de nombre à la fois pair et impair.

Exercice 1.9
Soient A et B deux parties d’un ensemble E. Montrer que
1. A ∪ B = B ⇔ A ⊂ B
2. A ∪ B = A ∩ B ⇔ A = B
3. (A ∪ B)\(A ∩ B) = (A\B) ∪ (B\A).

Exercice 1.10
 
Soient A = (x, y, z) ∈ R3 / x + y + z = 0 et B = {λ(1, 1, −2) / λ ∈ R } .
1. Montrer que B ⊂ A.
2. A-t-on A = B ?
3. Écrire A sous la forme A = {au + bv / a, b ∈ R } où u et v sont des triplets à déterminer.

Exercice 1.11
Déterminer si les transformations suivantes définissent des applications et le cas échéant donner
leur ensemble de départ et leur ensemble d’arrivée :
1. À deux réels associer leur somme 4. À une fonction associer sa primitive
2. À deux réels associer leur quotient 5. À une suite associer son premier terme
3. À un rationnel associer son dénominateur 6. À une suite associer sa limite.

Exercice 1.12
Déterminer si les applications suivantes sont injectives, surjectives, bijectives :
1. f : N → N 4. f ◦ g
n → n + 1 5. h : N → N 
2. g : N → N 
n
2 si n pair
n − 1 si n > 0 n →
n →
n−1
2 si n impair
0 si n = 0
6. u : N → Z
3. g ◦ f 
n
2 si n pair
n →
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n+1
− 2 si n impair.

Pour aller plus loin


Exercice 1.13
Soient n + 1 réels vérifiant 0 ≤ x0 ≤ x1 ≤ · · · ≤ xn ≤ 1. On veut montrer qu’il y en a au moins
1
deux consécutifs qui sont distants d’au plus .
n
1. Écrire l’assertion mathématique correspondant à ce que l’on veut montrer.
2. Donner la négation de cette assertion.
3. Démontrer par l’absurde le résultat que l’on veut montrer.
26 Chapitre 1 Raisonnements, ensembles et applications

Exercice 1.14
1
Soit x ∈ R∗ tel que x + ∈ Z.
x
1
Montrer que, pour tout n ∈ N, xn + n ∈ Z.
x   
1 1
On pourra commencer par développer l’expression xn+1 + x+ .
xn+1 x

Exercice 1.15
Montrer que tout n ∈ N∗ s’écrit de manière unique sous la forme n = 2p (2q + 1) avec (p, q) ∈ N2 .
Pour l’existence, on utilisera une récurrence forte sur l’hypothèse
P (n) : « ∃(p, q) ∈ N2 , n = 2p (2q + 1) ».

Exercice 1.16
Soient A et B deux parties d’un ensemble E.
1. Montrer que 1A = 1B ⇔ A = B.
2. Montrer que
a. 1A = 1 − 1A b. 1A∩B = 1A 1B c. 1A∪B = 1A + 1B − 1A 1B .

Exercice 1.17
En raisonnant par analyse-synthèse, déterminer toutes les applications de R → R telles que
∀(x, y) ∈ R2 , f (x)f (y) = f (x) + f (y).

Exercice 1.18
Montrer que toute fonction de R dans R s’écrit de manière unique comme la somme d’une fonction
paire et d’une fonction impaire.

Exercice 1.19
Soient f : E → F et A, B des parties de E.
1. Montrer que ∀(A, B) ∈ P(E)2 , f (A ∩ B) ⊂ f (A) ∩ f (B).
2. Montrer l’équivalence suivante :
f est injective ⇔ ∀(A, B) ∈ P(E)2 , f (A ∩ B) = f (A) ∩ f (B).

Exercice 1.20
Soient f : E → F et g : F → G deux applications.
1. Montrer que si f et g sont injectives, alors g ◦ f est injective.
2. Montrer que si f et g sont surjectives, alors g ◦ f est surjective.
3. Montrer que si g ◦ f est injective, alors f est injective.
4. Montrer que si g ◦ f est surjective, alors g est surjective.
Corrections 27

Corrections
Interro de cours
1. Pour les négations, on utilise la négations de A ⇒ B qui est A et non B. On obtient
(a) « Il fait beau et il pleut »
(b) « J’ai bien dormi et je suis fatigué »
(c) « J’ai bien révisé et je ne connais pas mon cours ».
Pour les réciproques :
(a) « Il ne pleut pas donc il fait beau »
(b) « Je ne suis pas fatigué donc j’ai bien dormi »
(c) « Je connais mon cours donc j’ai bien révisé ».
Pour les contraposées :
(a) « Il pleut donc il ne fait pas beau »
(b) « Je suis fatigué donc j’ai mal dormi »
(c) « Je ne connais pas mon cours donc je n’ai pas bien révisé ».
2. (a) On a P : « f est la fonction nulle » et Q : « f s’annule ».
(b) On a les négations suivantes
• non P : « f n’est pas la fonction nulle », c’est-à-dire « ∃x ∈ E, f (x) = 0 »
• non Q : « f ne s’annule pas », c’est-à-dire « ∀x ∈ E, f (x) = 0 ».
(c) « Si f est la fonction nulle, alors elle s’annule » est vrai et sa contraposée aussi, mais sa
réciproque est fausse. Ainsi P ⇒ Q et non Q ⇒ non P sont vraies et Q ⇒ P est fausse.
3. On procède par double implication.
• « Si p ∈ Z, alors n + p ∈ Z » : On suppose que p ∈ Z.
On sait que la somme de deux entiers relatifs est un entier relatif. Donc, comme n ∈ Z, on a
n + p ∈ Z.
• « Si n + p ∈ Z, alors p ∈ Z » : On suppose que n + p ∈ Z.
On a p = (n + p) − n. Or n + p et n sont des entiers relatifs et la différence de deux entiers
relatifs est un entier relatif. Ainsi p ∈ Z.
4. On procède par récurrence en posant l’hypothèse de récurrence, pour n ∈ N,
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

n(n + 1)(2n + 1)
n
P(n) : « k2 = ».
6
k=0
• Initialisation : pour n = 0, on a
0
 0 × (0 + 1) × (2 × 0 + 1)
k 2 = 02 = ,
6
k=0
ce qui montre P(0).
• Hérédité : soit n ∈ N, on suppose P(n).
On a
n(n + 1)(2n + 1)
n+1
 n
k2 = k 2 + (n + 1)2 = + (n + 1)2 .
P(n) 6
k=0 k=0
28 Chapitre 1 Raisonnements, ensembles et applications

On factorise ensuite l’expression trouvée


n(n + 1)(2n + 1) n+1 n+1 2 
+ (n + 1)2 = (n(2n + 1) + 6(n + 1)) = 2n + 7n + 6 .
6 6 6
Or (n + 2)(2n + 3) = 2n2 + 7n + 6. On obtient donc que
(n + 1)((n + 1) + 1)(2(n + 1) + 1)
n+1

k2 = ,
6
k=0
ce qui montre P(n + 1).
n(n + 1)(2n + 1)
n

On a donc montré par récurrence que ∀n ∈ N, k2 = .
6
k=0

Il ne faut pas hésiter à écrire explicitement (au brouillon ou au propre) ce que l’on
doit montrer. Cela peut toujours guider la manière de mener les calculs. C’est ce qui a
permis ici de factoriser 2n2 + 7n + 6 (sans passer par l’étude du trinôme).

5. Les assertions que l’on a le droit d’écrire sont : (a), (d), (f), (i), (k), (l).
6. On procède par double inclusion.
• « A\B ⊂ B\A » : Soit x ∈ A\B.
On a x ∈ A donc x ∈ / A et x ∈
/ B donc x ∈ B. Ainsi x est un élément de B qui n’est pas
dans A, c’est-à-dire x ∈ B\A.
Alors A\B ⊂ B\A.
• « B\A ⊂ A\B » : Soit x ∈ B\A.
On a x ∈ B donc x ∈ / B et x ∈ / A donc x ∈ A. Ainsi x ∈ A\B.
Alors B\A ⊂ A\B.
On a donc montré, par double inclusion, que A\B = B\A.
7. Dire que f n’est pas surjective revient à dire qu’un élément de l’ensemble d’arrivée de f (une
ville) n’a pas d’antécédent par f (ne possède pas d’aéroport), ce qui correspond à (b).
(a) veut dire que f n’est pas bien définie ; (c) veut dire que f est bien définie et (d) veut dire
que f est injective.
8. (a) L’application qui va de l’ensemble des maires dans l’ensemble des mairies et qui à un maire
associe sa mairie est bijective.
(b) L’application qui va de l’ensemble des pépins de raisins dans l’ensemble des raisins et qui
à un pépin associe le raisin dans lequel il se trouve n’est pas surjective.
(c) L’application qui va de l’ensemble des voitures garées sur le parking dans l’ensemble des
places de ce parking et qui à une voiture associe la place où elle est garée est injective.
(d) L’application qui va de l’ensemble des branches d’arbres dans l’ensemble des arbres et qui
à une branche associe l’arbre sur lequel elle se trouve est surjective.

Exercice 1.1
1. Assertion : « ∀x, y ∈ E, x + y ∈ E » ; négation : « ∃x, y ∈ E, x + y ∈ / E ».
2. Assertion : « ∀a, b ∈ Df , a ≤ b ⇒ f (a) ≤ f (b) » ; négation : « ∃a, b ∈ Df , a ≤ b et f (a) > f (b) ».
3. Assertion : « ∃m ∈ R, ∀x ∈ E, x ≥ m » ; négation : « ∀m ∈ R, ∃x ∈ E, x < m ».
4. Assertion : « ∃x ∈ Df , f (x) = 0 » ; négation « ∀x ∈ Df , f (x) = 0 ».
Corrections 29

Exercice 1.2
1. ∃y ∈ F, ∀x ∈ E, y = f (x).
2. ∃(x1 , x2 ) ∈ E 2 , f (x1 ) = f (x2 ) et x1 = x2 .
3. ∃ε > 0, ∀η > 0, ∃x ∈ I, |x − a| ≤ η et |f (x) − f (a)| > ε.

Exercice 1.3
1. On suppose que ∀ε ≥ 0, |x| ≤ ε. Cette assertion est vraie même si ε = 0. Donc, pour ε = 0, on
obtient |x| ≤ 0. Ainsi |x| = 0 et x = 0, ce qui montre l’implication demandée.
2. On suppose que ∀ε > 0, |x| ≤ ε. On suppose, par l’absurde, que x = 0. On a donc |x| > 0. Donc
si on pose ε = |x|2 > 0, on a |x| ≤ ε = 2 . En divisant de chaque côté par |x| > 0, on obtient
|x|

que 1 ≤ 12 , ce qui est absurde.


Alors x = 0, ce qui montre l’implication demandée.

Exercice 1.4

1. √
On suppose par l’absurde que 2 est rationnel. On dispose donc de p ∈ Z et q ∈ N∗ tels que
2 = pq . Quitte à simplifier la fraction, on peut supposer que p et q ne sont pas tous les deux

pairs. On a donc p = 2 × q puis p2 = 2q 2 . Ainsi p2 est pair, donc p est pair (cf. exemple
d’application de la méthode 1.2). On dispose donc de k ∈ Z tel que p = 2k. On en déduit que
2 2
q 2 = p2 = 4k2 = 2k 2 . Donc q 2 est pair et q est aussi pair. Ainsi, p et q sont tous les deux pairs,
ce qui est absurde car,
√ par hypothèse, p et q ne sont pas tous les deux pairs.
On en conclut √ que 2 est irrationnel.
 √  2
√ 2 √ (√2×√2) √ 2
2. On a 2 = 2 = 2 = 2.
3. On distingue deux cas :
√ √2 √
• Si 2 est rationnel, alors on pose a = b = 2 et on a bien a et b irrationnels tels que ab
est rationnel.
√ √2 √ √2 √
• Si 2 est irrationnel, alors on pose a = 2 et b = 2. D’après la question précédente,
on a ab = 2 qui est rationnel. Donc on a bien a et b deux irrationnels tels que ab est rationnel
Dans les deux cas, on dispose de a et b irrationnels tels que ab est rationnel.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Exercice 1.5
Soient F et G deux primitives de f s’annulant en 0. On a (F − G) = F  − G = f − f = 0, donc la
fonction F − G est constante sur R. On dispose donc de k ∈ R tel que ∀x ∈ R, F (x) − G(x) = k.
Or F (0) = G(0) = 0, donc k = 0. Ainsi F = G.
On a donc montré que f n’admet qu’une seule primitive s’annulant en 0.

Exercice 1.6
On procède par récurrence en posant l’hypothèse de récurrence, pour n ∈ N∗
P(n) : « 2n−1 ≤ n! ≤ nn ».
• Initialisation : pour n = 1, 21−1 = 1 ≤ 1! = 1 ≤ 11 = 1, ce qui montre P(1).
30 Chapitre 1 Raisonnements, ensembles et applications

• Hérédité : soit n ∈ N∗ , on suppose P(n).


On a
2n = 2 × 2n−1 ≤ 2 × n! ≤ (n + 1) × n! = (n + 1)!.
P(n)
Et
(n + 1)! = (n + 1) × n! ≤ (n + 1) × nn ≤ (n + 1) × (n + 1)n = (n + 1)n+1 .
P(n)
On a donc montré P(n + 1).
Alors, on a démontré par récurrence que ∀n ∈ N∗ , 2n−1 ≤ n! ≤ nn .

Exercice 1.7
On procède par récurrence double en posant l’hypothèse de récurrence, pour n ∈ N∗
P(n) : « un = (n − 1)! ».
• Initialisation : on a u1 = 1 = (1 − 1)! et u2 = 1 = (2 − 1)!, ce qui montre P(1) et P(2).
• Hérédité : soit n ∈ N∗ , on suppose P(n) et P(n + 1). On a
un+2 = n(un+1 + un ) = n (n! + (n − 1)!) ,
puis, en factorisant par (n − 1)!
un+2 = n (n × (n − 1)! + (n − 1)!) = n ((n + 1) × (n − 1)!) = (n + 1) × n × (n − 1)! = (n + 1)!,
ce qui montre P(n + 2).
On a donc démontré par récurrence double que ∀n ∈ N∗ , un = (n − 1)!.

Exercice 1.8
Supposons par l’absurde qu’il existe un entier n à la fois pair et impair. Comme n est pair, on
dispose d’un entier p tel que n = 2p. Comme n est impair, on dispose d’un entier k tel que
n = 2k + 1. On obtient donc que 2p = n = 2k + 1, puis 1 = 2(p − k). On a ainsi que 1 est pair, ce
qui est absurde.
On a donc montré par l’absurde qu’il n’existe pas d’entier à la fois pair et impair.

Exercice 1.9
1. On procède par double implication
• « A ∪ B = B ⇒ A ⊂ B » : On suppose que A ∪ B = B.
On a A ⊂ A ∪ B = B, donc A ⊂ B.
• « A ⊂ B ⇒ A ∪ B = B » : On suppose que A ⊂ B et on montre que A ∪ B = B par
double inclusion
 « B ⊂ A ∪ B » : cette inclusion est toujours vraie
 « A ∪ B ⊂ B » : soit x ∈ A ∪ B. On a deux cas
 Si x ∈ A, comme A ⊂ B, alors x ∈ B.
 Si x ∈ B, alors x ∈ B.
Dans les deux cas, x ∈ B. Donc A ∪ B ⊂ B.
On a donc montré, par double implication, que A ∪ B = B.
Ainsi A ∪ B = B ⇔ A ⊂ B.
Corrections 31

2. On procède par double implication


• « A ∪ B = A ∩ B ⇒ A = B » : On suppose que A ∪ B = A ∩ B.
On a A ⊂ A ∪ B = A ∩ B ⊂ B, donc A ⊂ B. On montre de même que B ⊂ A.
Ainsi A = B.
• « A = B ⇒ A ∪ B = A ∩ B » : On suppose que A = B.
On a A ∪ B = A ∪ A = A = A ∩ A = A ∩ B. Ainsi A ∪ B = A ∩ B.
Alors A ∪ B = A ∩ B ⇔ A = B.
3. On procède par double inclusion
• « (A ∪ B)\(A ∩ B) ⊂ (A\B) ∪ (B\A) » : Soit x ∈ (A ∪ B)\(A ∩ B). On a x ∈ A ∪ B,
on distingue donc deux cas.
 Si x ∈ A, alors, comme x ∈ / A ∩ B, x ne peut pas appartenir à A et à B à la fois. Étant
dans A, il n’est pas dans B. Ainsi x ∈ A\B.
 Si x ∈ B, alors en procédant de la même manière, on obtient que x ∈/ A. Ainsi x ∈ B\A.
Au final, x ∈ A\B ou x ∈ B\A, c’est-à-dire x ∈ (A\B) ∪ (B\A), d’où l’inclusion voulue.
• « (A\B) ∪ (B\A) ⊂ (A ∪ B)\(A ∩ B) » : Soit x ∈ (A\B) ∪ (B\A). On distingue deux
cas.
 Si x ∈ A\B, alors x ∈ A, donc x ∈ A ∪ B. De plus x ∈ / B, donc x ∈/ A ∩ B. Ainsi
x ∈ (A ∪ B)\(A ∩ B).
 Si x ∈ B\A, on procède de la même manière pour montrer que x ∈ (A ∪ B)\(A ∩ B).
Dans les deux cas, x ∈ (A ∪ B)\(A ∩ B), ce qui montre l’inclusion voulue.

Exercice 1.10
1. Soit u = (x, y, z) ∈ B. On dispose de λ ∈ R tel que u = λ(1, 1, −2). On obtient donc que x = λ,
y = λ et z = −2λ. Ainsi x + y + z = λ + λ − 2λ = 0 puis u ∈ A. On en conclut que B ⊂ A.
2. On a (1, −1, 0) ∈ A mais (1, −1, 0) ∈ / B (sinon, on aurait un λ égal à 1, −1 et 0 à la fois).
On en déduit donc que A = B.
3. On va exprimer z en fonction de x et y dans l’équation de A pour paramétriser A :
 
A = (x, y, z) ∈ R3 / z = −x − y
= {(x, y, −x − y) / x, y ∈ R }
= {(x, 0, −x) + (0, y, −y) / x, y ∈ R }
= {x(1, 0, −1) + y(0, 1, −1) / x, y ∈ R } .
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Si on pose u = (1, 0, −1) et v = (0, 1, −1), les variables étant muettes, on obtient bien
A = {au + bv / a, b ∈ R } .

Exercice 1.11
1. C’est une application de R2 dans R.
2. Ce n’est pas une application car on ne peut pas diviser par 0.
3. Un rationnel n’a pas un seul et unique dénominateur ( 12 = 24 , donc ce rationnel admet 2 et 4
comme dénominateurs). L’application n’est donc pas correctement définie.
4. Les fonctions n’ont pas toutes des primitives et celles qui en ont n’en n’ont pas qu’une seule.
L’application n’est donc pas correctement définie.
32 Chapitre 1 Raisonnements, ensembles et applications

5. C’est une application des l’ensemble des suites dans R.


6. Les suites n’ont pas toutes des limite. L’application n’est donc pas correctement définie.

Exercice 1.12
1. • Injectivité : Soient n, m ∈ N tels que f (n) = f (m). On a alors n + 1 = m + 1 et n = m. Donc
f est injective.
• Surjectivité : 0 n’a pas d’antécédent par f (car −1 ∈ / N), donc f n’est pas surjective, donc f
n’est pas bijective.
2. • Injectivité : g(0) = 0 = g(1) donc g n’est pas injective, donc g n’est pas bijective.
• Surjectivité : Soit n ∈ N. On a n + 1 > 0, donc g(n + 1) = n et n admet au moins un
antécédent par g. Ainsi g est surjective.
3. On a, pour tout n ∈ N, g ◦ f (n) = g(n + 1) = n. Ainsi g ◦ f = IdN et g ◦ f est bijective.
4. On a, pour tout n ∈ N, f ◦ g(n) = f (n − 1) = n et f ◦ g(0) = f (0) = 1.
• Injectivité : f ◦ g(1) = 1 = f ◦ g(0) donc f ◦ g n’est pas injective, donc f ◦ g n’est pas bijective.
• Surjectivité : on remarque que pour tout n ∈ N, f ◦ g(n) ≥ 1. Donc 0 n’a pas d’antécédent
par f ◦ g et f ◦ g n’est pas surjective.
5. • Injectivité : h(0) = 0 = h(1) donc h n’est pas injective.
• Surjectivité : Pour tout n ∈ N, on a n = h(2n). Donc h est surjective.
6. • Injectivité : Soient n, m ∈ N tels que u(n) = u(m).
 Si u(n) ≥ 0, alors on est dans le cas où n est pair et u(n) = n2 . Or u(m) = u(n) ≥ 0, donc
de même u(m) = m 2 . Ainsi 2 = 2 puis n = m.
n m

 Si u(n) < 0, alors n est impair et u(n) = − n+1 2 . Or u(m) = u(n) < 0, donc de même
u(m) = − m+1 2 . Ainsi − n+1
2 = − m+1
2 puis n = m.
Dans les deux cas, n = m. On en conclut que u est injective.
• Surjectivité : Soit n ∈ Z.
 Si n ≥ 0, alors n = 2n 2 = u(2n) car 2n ∈ N est pair.
 Si n < 0, alors n = − −2n−1+1
2 = u(−2n − 1) car −2n − 1 ∈ N est impair.
Dans les deux cas, n admet un antécédent par u. On en conclut que u est surjective.

Exercice 1.13
1. On veut montrer que « ∃k ∈ [[1, n]], xk − xk−1 ≤ n1 ».
2. La négation de cette assertion est « ∀k ∈ [[1, n]], xk − xk−1 > n1 ».
3. On suppose par l’absurde que ∀k ∈ [[1, n]], xk − xk−1 > n1 . On a ainsi
1 1 1 1
(x1 − x0 ) + (x2 − x1 ) + · · · + (xn−1 − xn−2 ) + (xn − xn−1 ) > + + · · · + + = 1.
n n  n n
n fois

De plus cette somme se simplifie en


(x1 − x0 ) + (x2 − x1 ) + · · · + (xn−1 − xn−2 ) + (xn − xn−1 ) = xn − x0 .
Donc, xn − x0 > 1. Or x0 et xn sont dans [0, 1], alors xn − x0 ≤ 1, ce qui est absurde.
1
On a donc montré, par l’absurde, qu’il y a au moins deux xk consécutifs distants d’au plus n.
Corrections 33

Exercice 1.14
On commence par utiliser l’indication :
      
1 1 1 1
xn+1 + n+1 x+ = xn+2 + n+2 + xn + n .
x x x x
On va donc démontrer le résultat par récurrence double en posant l’hypothèse de récurrence,
pour n ∈ N
1
P(n) : « xn + n ∈ Z »
x
• Initialisation : On a x0 + x10 = 2 ∈ Z et x1 + x11 = x + x1 ∈ Z par hypothèse. On a donc
bien P(0) et P(1).
• Hérédité : Soit n ∈ N, on suppose P(n) et P(n + 1). On utilise le calcul de l’indication
pour obtenir
      
1 1 1 1
x n+2
+ n+2 = x n+1
+ n+1 x+ − x + n .
n
x x x x
1
Par produit et différence d’entiers, xn+2 + est un entier, ce qui montre P(n + 2).
xn+2
1
On a donc montré, par récurrence double, que ∀n ∈ N, xn + n ∈ Z.
x

Exercice 1.15
On procède par récurrence forte en posant l’hypothèse de récurrence, pour n ∈ N∗ ,
P(n) : « ∃(p, q) ∈ N2 , n = 2p (2q + 1) »
• Initialisation : On a 1 = 20 (2 × 0 + 1) ce qui montre P(1).
• Hérédité : Soit n ∈ N∗ , on suppose ∀k ∈ [[1, n]], P(k).
On distingue deux cas, selon la parité de n + 1.
 Si n + 1 est pair, alors on dispose de k ∈ [[1, n]] tel que n + 1 = 2k. Comme k ≤ n, d’après
P(k), on dispose de deux entiers naturels r et s tels que k = 2r (2s + 1). Ainsi
n + 1 = 2k = 2r+1 (2s + 1) = 2p (2q + 1) en posant p = r + 1 et q = s.
 Si n + 1 est impair, alors on dispose de k ∈ N tel que n + 1 = 2k + 1. Ainsi
n + 1 = 20 (2k + 1) = 2p (2q + 1) en posant p = 0 et q = k.
Dans les deux cas, on peut trouver deux entiers naturels p et q tels que n + 1 = 2p (2q + 1),
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

ce qui montre P(n + 1).


On a donc montré, par récurrence forte, que ∀n ∈ N∗ , ∃(p, q) ∈ N2 , n = 2p (2q + 1).

Exercice 1.16
1. Si A = B, il est évident que 1A = 1B . Il faut donc montrer l’implication dans le sens direct.
On suppose que 1A = 1B . Soit x ∈ A, on a 1A (x) = 1 par définition. Ainsi 1B (x) = 1A (x) = 1.
On en conclut que x ∈ B puis que A ⊂ B.
On montre de même que B ⊂ A.
On en conclut, par double inclusion, que A = B.
34 Chapitre 1 Raisonnements, ensembles et applications

2. a. • Si x ∈ A, alors 1A (x) = 0 = 1 − 1 = 1 − 1A (x).


/ A, alors 1A (x) = 1 = 1 − 0 = 1 − 1A (x).
• Si x ∈
Ainsi 1A = 1 − 1A .
b. • Si x ∈ A ∩ B, alors 1A∩B (x) = 1 = 1 × 1 = 1A (x)1B (x).
• Si x ∈
/ A ∩ B, alors x ∈ / A ou x ∈/ B puis 1A (x) = 0 ou 1B (x) = 0. On en déduit que
1A (x)1B (x) = 0 = 1A∩B (x).
Ainsi 1A∩B = 1A 1B .
c. • Si x ∈ A et x ∈ B, alors 1A∪B (x) = 1 = 1 + 1 − 1 = 1A (x) + 1B (x) − 1A (x)1B (x).
/ B, alors 1A∪B (x) = 1 = 1 + 0 − 0 = 1A (x) + 1B (x) − 1A (x)1B (x).
• Si x ∈ A et x ∈
/ A et x ∈ B, alors 1A∪B (x) = 1 = 0 + 1 − 0 = 1A (x) + 1B (x) − 1A (x)1B (x).
• Si x ∈
• Si x ∈
/ A et x ∈
/ B, alors 1A∪B (x) = 0 = 0 + 0 − 0 = 1A (x) + 1B (x) − 1A (x)1B (x).
Ainsi 1A∪B = 1A + 1B − 1A 1B .

Exercice 1.17
On procède par analyse-synthèse.
• Analyse : Soit f : R → R vérifiant ∀(x, y) ∈ R2 , f (x)f (y) = f (x) + f (y).
On commence par utiliser l’égalité donnée pour x = y = 0 pour obtenir que
f (0)f (0) = f (0) + f (0), c’est-à-dire f (0)(f (0) − 2) = 0.
On en déduit que f (0) = 0 ou que f (0) = 2.
 Si f (0) = 0, alors, en prenant x ∈ R et en utilisant l’égalité pour x et 0, on obtient que
f (x)f (0) = f (x) + f (0), c’est-à-dire 0 = f (x).
On en déduit que f est l’application nulle.
 Si f (0) = 2, alors, en prenant x ∈ R et en utilisant l’égalité pour x et 0, on obtient que
f (x)f (0) = f (x) + f (0), c’est-à-dire 2f (x) = f (x) + 2 donc f (x) = 2.
On en déduit que f est constante et égale à 2.
On obtient au final que soit f est nulle soit f est constante et égale à 2.
• Synthèse : Soit f qui est soit l’application nulle soit l’application constante égale à 2.
Soit (x, y) ∈ R2 .
 Si f est l’application nulle, alors
f (x)f (y) = 0 × 0 = 0 = 0 + 0 = f (x) + f (y).
 Si f est l’application constante égale à 2, alors
f (x)f (y) = 2 × 2 = 4 = 2 + 2 = f (x) + f (y).
Dans les deux cas, f est solution du problème.
Ainsi les applications solutions du problème sont l’application nulle et l’application constante égale
à 2.
Dans ce genre de problème où l’on dispose d’une condition vraie pour toute(s) valeur(s)
d’un ou plusieurs paramètres (ici pour tous x et y), c’est en général une bonne idée de
tester cette condition en des valeurs particulières (ici, x = y = 0).
Corrections 35

Exercice 1.18
On procède par analyse-synthèse. Soit f une fonction de R dans R.
• Analyse : On suppose qu’il existe une fonction paire p et une fonction impaire i telles que
f = p + i. Soit x ∈ R. Par parité des fonctions p et i, on obtient que
f (x) = p(x) + i(x) et f (−x) = p(x) − i(x).
En sommant et en soustrayant ces deux égalités, on obtient que
f (x) + f (−x) f (x) − f (−x)
p(x) = et i(x) = .
2 2
• Synthèse : On pose les fonctions p et i définies sur R par
f (x) + f (−x) f (x) − f (−x)
∀x ∈ R, p(x) = et i(x) = .
2 2
Soit x ∈ R. On a
f (x) + f (−x) + f (x) − f (−x) 2f (x)
p(x) + i(x) = = = f (x)
2 2
et
f (−x) + f (−(−x)) f (−x) + f (x)
p(−x) = = = p(x)
2 2
et
f (−x) − f (−(−x)) f (−x) − f (x) f (x) − f (−x)
i(−x) = = =− = −i(x).
2 2 2
On en conclut que f = p + i avec p paire et i impaire.
Ainsi f se décompose de manière unique comme la somme d’une fonction paire et d’une fonction
impaire.
La phase d’analyse nous donne même l’expression de ces deux fonctions.

Exercice 1.19
1. Soit (A, B) ∈ P(E)2 . Soit y ∈ f (A ∩ B). On dispose de x ∈ A ∩ B tel que y = f (x).
On a x ∈ A, donc y = f (x) ∈ f (A). De même, x ∈ B, donc y ∈ f (B).
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Ainsi y ∈ f (A) ∩ f (B) ce qui montre que f (A ∩ B) ⊂ f (A) ∩ f (B).


2. On procède par double implication.
• « f injective ⇒ ∀(A, B) ∈ P(E)2 , f (A ∩ B) = f (A) ∩ f (B) ».
On suppose f injective. Soit (A, B) ∈ P(E)2 .
Soit y ∈ f (A) ∩ f (B). Comme y ∈ f (A), on dispose de a ∈ A tel que y = f (a). De même,
comme y ∈ f (B), on dispose de b ∈ B tel que y = f (b). On a donc que f (a) = f (b). Par
injectivité de f , on en déduit que a = b ∈ A ∩ B. Ainsi y ∈ f (A ∩ B) ce qui montre que
f (A) ∩ f (B) ⊂ f (A ∩ B).
L’autre inclusion ayant été démontrée à la question précédente, on en conclut que
f (A ∩ B) = f (A) ∩ f (B).
36 Chapitre 1 Raisonnements, ensembles et applications

• « ∀(A, B) ∈ P(E)2 , f (A ∩ B) = f (A) ∩ f (B) ⇒ f injective ».


On suppose que ∀(A, B) ∈ P(E)2 , f (A ∩ B) = f (A) ∩ f (B).
Soient x1 , x2 ∈ E tels que f (x1 ) = f (x2 ). On pose A = {x1 } et B = {x2 }. On a donc
f (A) = {f (x1 )} = {f (x2 )} = f (B), puis f (A) ∩ f (B) = {f (x1 )} = ∅.
On suppose, par l’absurde, que x1 = x2 . On a donc que A ∩ B = ∅ et f (A ∩ B) = ∅.
Or f (A ∩ B) = f (A) ∩ f (B) = ∅ ce qui est absurde.
Alors x1 = x2 donc f est injective.
On en conclut que : f injective ⇔ ∀(A, B) ∈ P(E)2 , f (A ∩ B) = f (A) ∩ f (B)

Exercice 1.20
1. On suppose f et g injectives. Soient x1 , x2 ∈ E tels que g ◦ f (x1 ) = g ◦ f (x2 ).
On a g(f (x1 )) = g(f (x2 )), donc f (x1 ) = f (x2 ) par injectivité de g.
Puis, par injectivité de f , on obtient x1 = x2 .
On en conclut que g ◦ f est injective.
2. On suppose f et g surjectives. Soit z ∈ G. L’application g étant surjective, on dispose de y ∈ F
tel que z = g(y). L’application f étant surjective, on dispose de x ∈ E tel que y = f (x). On
obtient donc que
z = g(y) = g(f (x)) = g ◦ f (x).
Ainsi, tout élément de G admet un antécédent par g ◦ f dans E donc g ◦ f est surjective.
3. On suppose g ◦ f injective. Soient x1 , x2 ∈ E tels que f (x1 ) = f (x2 ). En composant par
l’application g, on obtient que g(f (x1 )) = g(f (x2 )) c’est-à-dire g ◦ f (x1 ) = g ◦ f (x2 ). Par
injectivité de g ◦ f , on en déduit que x1 = x2 .
Ainsi f est injective.
4. On suppose g ◦ f surjective. Soit z ∈ G. L’application g ◦ f étant surjective, on dispose de x ∈ E
tel que z = g ◦ f (x). Si on pose y = f (x) ∈ F , on obtient
z = g ◦ f (x) = g(f (x)) = g(y).
Ainsi, tout élément de G admet un antécédent par g dans F et g est surjective.
Partie 1

Techniques de calcul
CHAPITRE

Ensembles de nombres
2
L’essentiel du cours
 1 Nombres entiers
Définition
• On appelle entier naturel tout entier positif ou nul. On note N l’ensemble des entiers
naturels.
• On appelle entier relatif tout entier qu’il soit positif ou négatif. On note Z l’ensemble des
entiers relatifs.

Définition
Soit n un entier. On dit que
• n est pair s’il existe un entier k tel que n = 2k.
• n est impair s’il existe un entier k tel que n = 2k + 1.

Définition
p
On appelle nombre rationnel tout nombre de la forme avec p ∈ Z et q ∈ N∗ . On note Q
q
l’ensemble des nombres rationnels.

 2 Nombres réels
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Définition
On appelle intervalle de R toute partie de R d’une des formes suivantes (avec a ≤ b ∈ R) :
[a, b] = {x ∈ R / a ≤ x ≤ b} [a, +∞[ = {x ∈ R / a ≤ x}
]a, b] = {x ∈ R / a < x ≤ b} ]a, +∞[ = {x ∈ R / a < x}
[a, b[ = {x ∈ R / a ≤ x < b} ] − ∞, b] = {x ∈ R / x ≤ b}
]a, b[ = {x ∈ R / a < x < b} ] − ∞, b[ = {x ∈ R / x < b}

Si a > b, alors [a, b] = ∅. L’ordre des bornes a donc une très grande importance.
40 Chapitre 2 Ensembles de nombres

Définition
Si x ∈ R, la valeur absolue de x est le réel |x| = max(x, −x).
Ainsi |x| = x si x ≥ 0 et |x| = −x sinon.

Inégalité triangulaire
Soient x, y ∈ R. On a
|x + y| ≤ |x| + |y| et ||x| − |y|| ≤ |x − y| .

On n’a en aucun cas ∀x, y ∈ R, |x − y| ≤ |x| − |y|. La seule chose que l’on peut avoir est
|x − y| ≤ |x| + |−y| = |x| + |y|

Définition
Soit x ∈ R. On appelle partie entière de x, noté x, le seul entier n ∈ Z vérifiant
n ≤ x < n + 1.

Il s’agit du plus grand entier inférieur ou égal à x.

Propriétés de la puissance
Soient x, y ∈ R∗ et n, m ∈ Z. On a
1
x−n = n , xn+m = xn xm , xnm = (xn ) et (xy) = xn y n .
m n
x

Définition

Soit x ∈ R+ . On appelle racine carrée de x, noté x, le réel positif dont le carré vaut x.

Propriétés de la racine carrée


Soient x ∈ R et y ∈ R. On a
√ √ 2 √ √ √
x2 = |x| , si x ≥ 0, x = x, et si x ≥ 0 et y ≥ 0, xy = x y.

Identités remarquables
Soient a, b ∈ R. On a
(a + b)2 = a2 + 2ab + b2 , (a − b)2 = a2 − 2ab + b2 et a2 − b2 = (a − b)(a + b).

Si a, b sont non nuls, ne jamais écrire (a+b)2 = a2 +b2 ou encore pire (a−b)2 = a2 −b2 .
L’essentiel du cours 41

Opérations et inégalités
Soient a, x, y, z, t ∈ R.
• Si x ≤ z et y ≤ t, alors x + y ≤ z + t.
• Si x ≤ y et a ≥ 0, alors ax ≤ ay. Si x ≤ y et a ≤ 0, alors ax ≥ ay.
• Si 0 ≤ x ≤ z et 0 ≤ y ≤ t, alors xy ≤ zt.
1 1 1 1
• Si 0 < x ≤ y, alors ≥ . Si x ≤ y < 0, alors ≥ .
x y x y

• On ne peut pas soustraire deux inégalités de même sens, on multiplie la deuxième


par −1 et on l’ajoute à la première.
• Lorsqu’on multiplie par un élément de chaque côté d’une inégalité, il faut bien faire
attention au signe de cet élément.
• Il faut bien se ramener à n’avoir que des réels positifs pour pouvoir multiplier deux
inégalités.

Définition
Soit ax2 + bx + c un trinôme du second degré (avec a, b, c des réels et a = 0). On appelle
discriminant du trinôme le réel ∆ = b2 − 4ac.

Équation du second degré


Soient a, b, c ∈ R avec a = 0. On considère l’équation ax2 + bx + c = 0 de discriminant ∆.
• Si ∆ > 0, l’équation admet deux solutions réelles
√ √
−b − ∆ −b + ∆
x1 = et x2 = ,
2a 2a
le trinôme est du signe de a en-dehors de racines et du signe de −a entre les racines et
ax2 + bx + c = a(x − x1 )(x − x2 ).
b
• Si ∆ = 0, l’équation admet une seule solution réelle x0 = − , le trinôme est du signe de a
2a
sur R et ax2 + bx + c = a(x − x0 )2 .
• Si ∆ < 0, l’équation n’admet pas de solution réelle, le trinôme est du signe de a sur R
et ax2 + bx + c ne se factorise pas dans R.
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 3 Majorant, maximum, borne supérieure


Définition
Soit A une partie de R.
• On dit que A est majorée s’il existe un réel M tel que ∀x ∈ A, x ≤ M . Un tel réel M est
appelé un majorant de A.
• On dit que A est minorée s’il existe un réel m tel que ∀x ∈ A, x ≥ m. Un tel réel m est
appelé un minorant de A.
• On dit que A est bornée si elle est majorée et minorée.
42 Chapitre 2 Ensembles de nombres

Définition
Soit A une partie de R.
• On dit que M est le maximum de A si M est un majorant de A et M est un élément de A.
On le note max(A).
• On dit que m est le minimum de A si m est un minorant de A et m est un élément de A.
On le note min(A).

• Une partie majorée n’admet pas forcément de maximum.


• Si le maximum/minimum existe, il est unique.

Définition
Soit A une partie de R.
• On appelle borne supérieure de A le plus petit des majorants de A, s’il existe.
On la note sup(A).
• On appelle borne inférieure de A le plus grand des minorants de A, s’il existe.
On la note inf(A).

Si la borne supérieure/inférieure existe, elle est unique.

La borne supérieure d’une partie de R n’appartient pas forcément à cette partie. La


borne supérieure de ] − ∞, 0[ est 0 mais n’appartient pas à ] − ∞, 0[.

Théorème
• Toute partie non vide majorée de R admet une borne supérieure.
• Toute partie non vide minorée de R admet une borne inférieure.

Caractérisation de la borne supérieure / inférieure


Soit A une partie de R.
• s est la borne supérieure de A si et seulement si s est un majorant de A et
∀ε > 0, ∃x ∈ A, x > s − ε.
• i est la borne inférieure de A si et seulement si i est un minorant de A et
∀ε > 0, ∃x ∈ A, x < i + ε.

La deuxième partie de la caractérisation de la borne supérieure revient à dire que, pour


tout ε > 0 aussi petit soit-il, s − ε n’est pas un majorant.
Les méthodes à maîtriser 43

Les méthodes à maîtriser


Méthode 2.1 : Encadrer une différence, un produit et un quotient
Il ne faut pas se précipiter en créant de nouvelles règles de calcul sur les inégalités. Il faut
commencer par modifier nos inégalités pour se ramener aux règles de base : on peut ajouter
deux inégalités et, quand tout est positif, on peut multiplier deux inégalités.
• Pour une différence : on multiplie l’inégalité que l’on veut soustraire par −1 et on l’ajoute
à l’autre.
• Pour un produit : on se ramène à ne considérer que des objets positifs, quitte à multiplier
les inégalités par −1 ou à distinguer des cas, et on les multiplie ensuite.
• Pour un quotient : grâce au passage à l’inverse on compare les inverses des dénominateurs,
quitte à distinguer les cas pour tout avoir du même signe, et ensuite on multiplie cette
inégalité à celle concernant les numérateurs en suivant la démarche pour le produit.

Exemple d’application
x
Soient −1 ≤ x ≤ 2 et 2 ≤ y ≤ 4. Encadrer x + y, x − y, xy et .
y
• Aucun problème, il s’agit d’une somme, on ajoute terme à terme et on obtient 1 ≤ x + y ≤ 6.
• On commence par multiplier par −1 l’inégalité avec y : −4 ≤ y ≤ −2. Ensuite, on l’ajoute à
l’inégalité avec x pour obtenir −5 ≤ x − y ≤ 0.
• Le réel x n’est pas de signe fixé, il va donc falloir disjoindre des cas.
— Si x ≥ 0, alors 0 ≤ x ≤ 2. Tout étant positif, on peut multiplier et obtenir 0 ≤ xy ≤ 8.
— Si x ≤ 0, alors −1 ≤ x ≤ 0. On commence par multiplier cette dernière inégalité par −1 :
0 ≤ −x ≤ 1. On peut maintenant multiplier : 0 ≤ (−x)y ≤ 4. On multiplie cette dernière
inégalité par −1 pour retrouver xy : −4 ≤ xy ≤ 0.
Au final, on obtient −4 ≤ xy ≤ 8.
• On commence par inverser l’inégalité de y (on peut le faire car tout est strictement positif dans
1 1 1
cette inégalité) : ≤ ≤ . On va ensuite encore devoir distinguer des cas suivant le signe
4 y 2
de x.
1
— Si x ≥ 0, alors 0 ≤ x ≤ 2. On peut ensuite multiplier pour obtenir : 0 ≤ x × ≤ 1.
y
— Si x ≤ 0, alors −1 ≤ x ≤ 0 et 0 ≤ −x ≤ 1. On peut ensuite multiplier :
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

1 1 x 1 x
0 ≤ (−x) × ≤ . On multiplie par −1 pour récupérer : − ≤ ≤ 0.
y 2 y 2 y
1 x
Au final, on obtient − ≤ ≤ 1.
2 y

Voir exercices 2.1, 2.2, 2.5, 2.7 et 2.8.


44 Chapitre 2 Ensembles de nombres

Méthode 2.2 : Exploiter une valeur absolue


Parfois, on peut vouloir se débarrasser d’une valeur absolue dans une expression. Pour ce faire,
il va falloir distinguer des cas en fonction du signe de ce qui se trouve dans la valeur absolue.
Ensuite, on utilise le fait que |x| = x si x ≥ 0 et |x| = −x si x ≤ 0.

Exemple d’application
Résoudre l’équation |2x − 8| + |x − 1| = 9
On va distinguer deux cas en fonction du signe de 2x − 8, qui change en x = 4, et de celui de
x − 1, qui change en x = 1. Le plus simple ensuite est d’effectuer un tableau pour récapituler les
expressions de |2x − 8| et |x − 1| puis de leur somme, que l’on notera S.
x −∞ 1 4 +∞
|2x − 8| 8 − 2x 8 − 2x 0 2x − 8
|x − 1| 1−x 0 x−1 x−1
S 9 − 3x 0 7−x 0 3x − 9

Ensuite, on résout l’équation sur chacun des intervalles (en vérifiant bien que la ou les solutions
trouvées sont bien dans cet intervalle).
• Sur ] − ∞, 1], on obtient x = 0 qui est dans l’intervalle.
• Sur [1, 4], on obtient x = −2 qui n’est pas dans l’intervalle.
• Sur [4, +∞[, on obtient x = 6 qui est dans l’intervalle.
Au final, les solutions de l’équation sont 0 et 6.
Voir exercices 2.2, 2.3 et 2.4.

Méthode 2.3 : Résoudre une équation

Pour résoudre une équation simple du type f (x) = g(x), on commence par se ramener à une
équation du type h(x) = 0, par une simple soustraction. Ensuite, on factorise notre expression :
on met tout au même dénominateur s’il y a des fractions et ensuite on repère des facteurs
communs ou des identités remarquables. Pour finir on utilise le fait qu’un produit est nul si et
seulement si au moins un des facteurs est nul ou le fait qu’un quotient est nul si et seulement
si le numérateur est nul et le dénominateur est non nul.

Exemple d’application
(x − 1)(x2 + 6x + 7) x−1 x−1
Résoudre = +
(x + 1)(x + 2) x+1 x+2
On commence par donner un nom à l’équation : (E), puis par tout ramener à gauche de l’inégalité
et tout mettre au même dénominateur :
(x − 1)(x2 + 6x + 7) − (x − 1)(x + 2) − (x − 1)(x + 1)
(E) ⇔ =0
(x + 1)(x + 2)
Ensuite, on repère (x − 1) comme facteur commun pour factoriser le numérateur :
(x − 1)(x2 + 6x + 7) − (x − 1)(x + 2) − (x − 1)(x + 1) = (x − 1)(x2 + 4x + 4)
Les méthodes à maîtriser 45

Une simple résolution nous donne que la solution de x2 +4x+4 = 0 est −2. Place à la conclusion :
 
(E) ⇔ x − 1 = 0 ou x2 + 4x + 4 = 0 et x + 1 = 0 et x + 2 = 0
⇔ (x = 1 ou x = −2) et x = −1 et x = −2
Ainsi la seule solution de (E) est 1.
Attention aux simplifications hasardeuses :
• On aurait pu diviser par x−1 toute l’équation, mais on aurait perdu la seule solution
que l’on a trouvé à la fin. En effet, pour pouvoir diviser par x − 1, il faut s’assurer
que x − 1 = 0, ce qui n’est pas le cas ici.
• En poussant le calcul un peu plus loin et en factorisant le trinôme, on aurait pu faire
la simplification suivante :
(x − 1)(x + 2)2 (x − 1)(x + 2)
(E) ⇔ =0⇔ =0
(x + 1)(x + 2) x+1
On aurait ainsi trouvé 1 et −2 comme solutions, ce qui est faux. En effet, en faisant
ceci, il aurait fallu continuer de préciser que x + 2 devait être non nul.

Voir exercice 2.3.

Méthode 2.4 : Résoudre une inéquation


Pour résoudre une inéquation simple, on applique le même principe que pour la résolution
d’une équation simple, jusqu’à avoir à déterminer le signe d’une expression factorisée. Pour
ce faire, on dresse un tableau de signe pour chacun des facteurs.

Exemple d’application
(x − 1)(x2 + 6x + 7) x−1 x−1
Résoudre ≥ +
(x + 1)(x + 2) x+1 x+2
On commence par donner un nom à l’inéquation : (I), puis on reprend les calculs de l’exercice
précédent pour se ramener à :
(x − 1)(x2 + 4x + 4)
(I) ⇔ ≥0
(x + 1)(x + 2)
Ensuite, on fait un tableau de signe, en notant Q le quotient obtenu,
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

x −∞ −2 −11 +∞
x−1 − − − 0 +
x2 + 4x + 4 + 0 + + +
x+1 − − 0 + +
x+2 − 0 + + +
Q − + − 0 +

Ainsi l’ensemble des solutions de (I) est ] − 2, −1[∪[1, +∞[.


Voir exercice 2.4.
46 Chapitre 2 Ensembles de nombres

Méthode 2.5 : Exploiter la partie entière dans des inégalités


Pour utiliser la partie entière dans des inégalités, il faut revenir à la définition :
x ≤ x < x + 1
et utiliser le plus possible le fait que si m, n ∈ Z, on a : n < m ⇔ n ≤ m − 1.
Si on veut égaler des parties entières, il faut aussi revenir à la définition : x est le seul
entier n vérifiant n ≤ x < n + 1.

Exemple d’application
(1) Montrer que la fonction · est croissante.
(2) Soit x ∈ R. Montrer que x + 1 = x + 1

(1) Soient x ≤ y deux réels. Par définition, on a x ≤ x < x + 1 et y ≤ y < y + 1. Ainsi
x ≤ x ≤ y < y + 1 d’où x < y + 1.
Or x et y sont des entiers, donc x ≤ y.
On en conclut que la fonction · est croissante.
(2) Soit x ∈ R. Par définition, on a x ≤ x < x + 1. On a donc
x + 1 ≤ x + 1 < (x + 1) + 1.
Ainsi, x + 1 est un entier n vérifiant n ≤ x + 1 < n + 1.
Par unicité, n = x + 1. Ainsi x + 1 = x + 1.

Voir exercice 2.6.


Les méthodes à maîtriser 47

Interro de cours
1. Est-ce qu’un nombre entier est rationnel ?
2. Soient 4 ≤ x ≤ 8 et −2 ≤ y ≤ −1. Parmi les inégalités suivantes, lesquelles sont vraies ?
(a) 2 ≤ x + y ≤ 6
(b) 6 ≤ x − y ≤ 7
(c) −16 ≤ xy ≤ −4
x
(d) −2 ≤ ≤ −8.
y
3. Soient a et b deux réels. Montrer que |a| = |b| si et seulement si a = b ou a = −b.
4. Résoudre l’équation |3x + 2| = |x + 4|, d’inconnue x ∈ R.
5. Soient x, a et ε trois réels tels que ε > 0 et |x − a| ≤ ε. Parmi les inégalités suivantes, lesquelles
sont vraies ?
(a) x − a ≤ ε
(b) x − a ≥ −ε
(c) x − a ≤ ε ≤ x + a
(d) a − ε ≤ x ≤ a + ε.
6. Soient x et y deux réels. A-t-on x + y = x + y ?
7. Résoudre l’inéquation 2x2 + 5x − 3 > 0, d’inconnue x ∈ R.
8. Soit A une partie non vide de R. Parmi les propositions suivantes, lesquelles sont vraies ?
(a) Si s est la borne supérieure de A, alors s un majorant de A.
(b) Si s est la borne supérieure de A, alors A admet un maximum M ≤ s.
(c) Si M est le maximum de A, alors M est aussi sa borne supérieure.
(d) Si s est la borne supérieure de A, alors il existe x ∈ A tel que s − 1 ≤ x.
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48 Chapitre 2 Ensembles de nombres

Exercices
Pour s’entraîner
Exercice 2.1
1−x 1−x
Montrer que pour tout x > 1, √ ≥ .
1+ x 2

Exercice 2.2
On suppose que |x − 1| ≤ 2 et que −5 ≤ y ≤ −4. Encadrer les expressions suivantes :

1. x + y 3. xy 5. |x| 7. x2
x x2
2. x − y 4. 6. |x| − |y| 8. .
y y2 − x2

Exercice 2.3
Résoudre dans R les équations suivantes :

3x + 1 3. |x + 3| + |x − 5| = 8
1. = −1
x2 + 1
 
2. |2x − 1| = |x − 5| 4. |x + 12| = x2 − 8.

Exercice 2.4
Résoudre dans R les inéquations suivantes :

1. |x − 3| + |x + 4| ≤ 7 x3 − 1
3. ≤ x2 − x − 1
x+1  
x √ 3 
2. 0 ≤ ≤1 4. x − 4x + 4 ≤  x − 1.
2 
x2 − 1 2

Exercice 2.5
On considère le sous-ensemble A de R défini par
 
x−y
A= / x ∈ [−1, 1], y ∈ [−1, 1] .
x+y+3
Trouver un majorant de A.

Exercice 2.6
Soient a et b deux réels tels que a ≤ b. Montrer que Card([a, b] ∩ Z) = b + 1 − a.
Exercices 49

Pour aller plus loin


Exercice 2.7
Soient a, b, c ∈ R+ . Le but est de montrer qu’au moins un des réels a(1 − b), b(1 − c), c(1 − a) est
1
inférieur ou égal à .
4
1. Si a, b ou c est supérieur ou égal à 1, montrer la propriété voulue.
2. On suppose désormais que a, b et c sont dans [0, 1[.
a. Déterminer le signe de a(1 − b), b(1 − c) et c(1 − a).
1
b. Soit x ∈ R, mettre x(1 − x) sous forme canonique et en déduire que x(1 − x) ≤ .
4
c. En déduire que
1
a(1 − b) × b(1 − c) × c(1 − a) ≤ 3 .
4
d. Conclure.

Exercice 2.8
a2 + b2
1. Montrer que ∀a, b ∈ R, |ab| ≤ .
2
2. Soient 0 < x ≤ y. On définit
x+y
• la moyenne arithmétique de x et y : m =
2

• la moyenne géométrique de x et y : g = xy
 
1 1 1 1
• la moyenne harmonique de x et y, notée h, par : = + .
h 2 x y
On veut montrer que
x ≤ h ≤ g ≤ m ≤ y.

a. Montrer que m ≤ y.
b. Montrer que x ≤ h.
c. Montrer que g ≤ m.
1 1 1 1 1
d. En remarquant que est la moyenne arithmétique de et , montrer que ≥ et
h x y h g
conclure.
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50 Chapitre 2 Ensembles de nombres

Corrections
Interro de cours
1. Oui. Si n ∈ Z, alors n = n1 avec n et 1 des entiers, donc n est rationnel.
2. (a) Vrai. On a le droit d’ajouter des inégalités.
(b) Faux. On n’a pas le droit de soustraire des inégalités. Il aurait fallu encadrer −y puis
l’ajouter à x.
(c) Vrai. On a 1 ≤ −y ≤ 2. On peut multiplier cet encadrement avec celui de x (car tous les
nombres sont positifs) et on obtient 4 ≤ −xy ≤ 16. On finit en multipliant par −1 < 0
pour obtenir −16 ≤ xy ≤ −4.
(d) Faux. −2 n’est pas inférieur à −8.
3. Si a = b ou a = −b, il est clair que |a| = |b|.
Pour l’autre sens, on suppose que |a| = |b|. On a |a| qui vaut a ou −a (en fonction du signe
de a) et de même pour |b|. On considère tous les cas.
• Si |a| = a et |b| = b, alors a = |a| = |b| = b.
• Si |a| = a et |b| = −b, alors a = |a| = |b| = −b.
• Si |a| = −a et |b| = b, alors a = − |a| = − |b| = −b.
• Si |a| = −a et |b| = −b, alors a = − |a| = − |b| = b.
Donc, au final, on obtient que a = b ou a = −b.
4. En utilisant le résultat de la question précédente, on a
3
|3x + 2| = |x + 4| ⇔ 3x + 2 = x + 4 ou 3x + 2 = −x − 4 ⇔ x = 1 ou x = − .
2
5. On a
|x − a| ≤ ε ⇔ −ε ≤ x − a ≤ ε ⇔ a − ε ≤ x ≤ a + ε.

    vraies sont (a), (b), (d).


Ainsi les propositions  
6. Non. On a 12 + 12 = 0 + 0 = 0, alors que 12 + 12 = 1 = 1.
7. On calcule le discriminant du trinôme ∆ = 52 − 4 × 2 × (−3) = 25 + 24 = 49 = 72 . On trouve
donc les deux racines du trinôme
−5 − 7 −5 + 7 1
x1 = = −3 et x2 = = .
2×2 2×2 2
Le cœfficient du trinôme est 2 > 0, donc la solution de l’inéquation est l’ensemble ]−∞, −3[∪] 12 , +∞[.
8. (a) Vrai. Par définition, s est le plus petit des majorants, c’est donc bien un majorant.
(b) Faux. Il existe des ensembles non vide majorés qui n’ont pas de maximum : R∗+ par
exemple est majoré, admet 0 comme borne supérieure mais n’a pas de maximum.
(c) Vrai. Étant le maximum, M est un majorant. Et si α est un majorant de A, on a M ≤ α
car M ∈ A. Donc M est bien le plus petit des majorants.
(d) Vrai. On a s − 1 < s, donc s − 1 n’est pas un majorant de A (car s est le plus petit des
majorants). On peut donc trouver un élément x ∈ A qui lui est supérieur, c’est-à-dire tel
que s − 1 ≤ x.
Corrections 51

Exercice 2.1
√ √
On a x > 1, donc x > 1 puis 1 + x > 2. Tous ces nombres étant positifs, on peut inverser et
1 1
obtenir √ < . On finit par multiplier de chaque côté de l’inégalité par 1 − x < 0 (ce qui
1+ x 2
1−x 1−x
change le sens de l’inégalité) pour en conclure que √ > . L’inégalité stricte étant vraie,
1+ x 2
l’inégalité large l’est aussi.

Exercice 2.2
On commence par encadrer x : on a −2 ≤ x − 1 ≤ 2, donc −1 ≤ x ≤ 3.
1. Par somme, on a −6 ≤ x + y ≤ −1
2. On a 4 ≤ −y ≤ 5, puis par somme 3 ≤ x − y ≤ 8
3. On distingue deux cas en fonction du signe de x.
• Si x ≤ 0, alors −1 ≤ x ≤ 0, puis 0 ≤ −x ≤ 1. De plus 4 ≤ −y ≤ 5. Tout est positif, on peut
donc multiplier et obtenir 0 ≤ xy ≤ 5.
• Si x ≥ 0, alors 0 ≤ x ≤ 3. De plus, 4 ≤ −y ≤ 5. Tout est positif, on peut donc multiplier et
obtenir 0 ≤ −xy ≤ 15. Donc −15 ≤ xy ≤ 0.
Au final, on obtient −15 ≤ xy ≤ 5
4. On distingue deux cas en fonction du signe de x.
1 1 1
• Si x ≤ 0, alors −1 ≤ x ≤ 0, puis 0 ≤ −x ≤ 1. De plus 4 ≤ −y ≤ 5 donc ≤− ≤ .
5 y 4
x 1
Tout est positif, on peut donc multiplier et obtenir 0 ≤ ≤ .
y 4
1 1 1
• Si x ≥ 0, alors 0 ≤ x ≤ 3. De plus, 4 ≤ −y ≤ 5 donc ≤ − ≤ .
5 y 4
x 3 3 x
Tout est positif, on peut donc multiplier et obtenir 0 ≤ − ≤ . Donc − ≤ ≤ 0.
y 4 4 y
3 x 1
Au final, on obtient − ≤ ≤
4 y 4
5. On distingue deux cas en fonction du signe de x.
• Si x ≤ 0, alors |x| = −x. On a −1 ≤ x ≤ 0, puis 0 ≤ −x ≤ 1. Donc 0 ≤ |x| ≤ 1.
• Si x ≥ 0, alors |x| = x. On a 0 ≤ x ≤ 3. Donc 0 ≤ |x| ≤ 3.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Au final, on obtient 0 ≤ |x| ≤ 3


6. On −5 ≤ y ≤ −4, donc y < 0 et |y| = −y. Donc −5 ≤ − |y| ≤ −4.
Par somme, on obtient −5 ≤ |x| − |y| ≤ −1
7. On distingue deux cas en fonction du signe de x.
• Si x ≤ 0, alors −1 ≤ x ≤ 0, puis 0 ≤ −x ≤ 1. En multipliant cet encadrement avec lui-même,
on obtient 0 ≤ x2 ≤ 1.
• Si x ≥ 0, alors 0 ≤ x ≤ 3. En multipliant cet encadrement avec lui-même, on obtient
0 ≤ x2 ≤ 9.
Au final, on obtient 0 ≤ x2 ≤ 9
52 Chapitre 2 Ensembles de nombres

8. On a 4 ≤ −y ≤ 5. En multipliant cet encadrement avec lui-même, on obtient 16 ≤ y 2 ≤ 25.


De plus −9 ≤ −x2 ≤ 0. Par somme 7 ≤ y 2 − x2 ≤ 25, puis en inversant (tout étant positif),
1 1 1 x2 9
on obtient ≤ 2 ≤ . Par produit, on en déduit que 0 ≤ ≤
25 y −x 2 7 2
y −x 2 7

Exercice 2.3
1. L’expression x2 + 1 étant non nulle, on a
3x + 1
= −1 ⇔ 3x + 1 = −x2 − 1 ⇔ x2 + 3x + 2 = 0.
x2 + 1
On calcule le discriminant du trinôme obtenu ∆ = 32 − 4 × 1 × 2 = 1.
−3 − 1 −3 + 1
Les solutions sont donc x1 = = −2 et x2 = = −1
2 2
2. On utilise le fait (démontré à la question 3. de l’interro de cours) : |a| = |b| si et seulement si
a = b ou a = −b.

|2x − 1| = |x − 5| ⇔ 2x − 1 = x − 5 ou 2x − 1 = −x + 5 ⇔ x = −4 ou 3x = 6.

Les solutions de l’équation sont donc −4 et 2


3. On note S = |x + 3| + |x − 5| et on calcule son expression sur différents intervalles

x −∞ −3 5 +∞
|x + 3| −x − 3 0 x+3 x+3
|x − 5| 5−x 5−x 0 x−5
S 2 − 2x 8 2x − 2

On résout l’équation sur chacun des intervalles.


• Sur ] − ∞, −3], on obtient x = −3 qui est bien dans l’intervalle.
• Sur [−3, 5], l’équation est toujours vraie.
• Sur [5, +∞[, on obtient x = 5 qui est bien dans l’intervalle.
Ainsi l’ensemble des solutions de l’équation est [−3, 5]
4. Comme pour la question 2., on a
 
|x + 12| = x2 − 8 ⇔ x + 12 = x2 − 8 ou x + 12 = −x2 + 8
⇔ x2 − x − 20 = 0 ou x2 + x + 4 = 0.

On résout les deux équations du second degré obtenues.


La deuxième n’a pas de solution (∆ = −17 < 0) et la première a pour solutions −4 et 5.
Les solutions de l’équation sont donc −4 et 5
Corrections 53

Exercice 2.4
1. On note S = |x − 3| + |x + 4| et on calcule son expression sur différents intervalles

x −∞ −4 3 +∞
|x − 3| 3−x 3−x 0 x−3
|x + 4| −x − 4 0 x+4 x+4
S −2x − 1 7 2x + 1

On résout l’inéquation sur chacun des intervalles.


• Sur ] − ∞, −4], on obtient x ≥ −4. Donc l’ensemble de solutions sur cet intervalle est {−4}.
• Sur [−4, 3], l’inéquation est toujours vraie. Donc l’ensemble de solutions sur cet intervalle est
[−4, 3].
• Sur [3, +∞[, on obtient x ≤ 3. Donc l’ensemble de solutions sur cet intervalle est {3}.
Ainsi l’ensemble des solutions de l’inéquation est [−4, 3]
x x
2. On sépare l’encadrement en deux inégalités 0 ≤ 2 et 2 ≤ 1. On a
x −1 x −1
x x − (x2 − 1) −x2 + x + 1
≤1⇔ ≤0⇔ ≤ 0.
x2 −1 x −1
2 x2 − 1
Le trinôme au numérateur n’a pas de racine réelle. On obtient donc le tableau de signe suivant

x −∞ −1 0 1 +∞
x − − 0 + +
−x2 + x + 1 − − − −
2
x −1 + 0 − − 0 +
x
x2 −1 − + 0 − +
−x2 +x+1
x2 −1 − + + −

x −x2 + x + 1
L’encadrement que l’on veut résoudre est équivalent à : ≥ 0 et ≤ 0.
x2 − 1 x2 − 1
Ainsi l’ensemble des solutions de l’encadrement est ]1, +∞[
3. On a
x3 − 1 x3 − 1 − (x + 1)(x2 − x − 1) 2x
≤ x2 − x − 1 ⇔ ≤0⇔ ≤ 0.
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x+1 x+1 x+1


2x
On dresse le tableau de signe du quotient Q =
x+1
x −∞ −1 0 +∞
2x − − 0 +
x+1 − 0 + +
Q + − 0 +

On en conclut que l’ensemble des solutions de l’inéquation est ] − 1, 0]


54 Chapitre 2 Ensembles de nombres

√ 
4. On commence par remarquer que x2 − 4x + 4 = (x  3− 2) = |x − 2|.
2
 
L’inéquation à résoudre peut donc se réécrire |x − 2| ≤ 2 x − 1, ou encore |x − 2|− 32 x − 1 ≤ 0.

On regarde l’expression de la différence = D |x − 2| −  32 x − 1 sur différents intervalles
2
x −∞ 3 2 +∞
|x − 2| 2−x 2−x 0 x−2
3 
 x − 1
2 1 − 32 x 0 32 x − 1 3
2x − 1
D 2 +1
x
− 52 x + 3 0 − x2 − 1

On résout l’inéquation sur chacun des intervalles.


2
 2  3 ], on obtient x ≤6 −2. Donc l’ensemble de solutions sur cet intervalle est
• Sur ]−∞,  ]−∞,
 −2].
• Sur 3 , 2 , on obtient x ≥ 5 . Donc l’ensemble de solutions sur cet intervalle est 65 , 2 .
• Sur [2, +∞[, on obtient x ≥ −2. Donc l’ensemble de solutions sur cet intervalle est [2, +∞[.
 
6
On en conclut que l’ensemble des solutions de l’inéquation est ] − ∞, −2] ∪ , +∞
5

Exercice 2.5
On va chercher à majorer les éléments de A. Soient x, y ∈ [−1, 1].
1 1
Par somme on a 1 ≤ x + y + 3 ≤ 5 puis ≤ ≤ 1. De plus, −1 ≤ x ≤ 1 et −1 ≤ −y ≤ 1,
5 x+y+3
donc −2 ≤ x − y ≤ 2.
On distingue deux cas en fonction du signe de x − y.
1
• Si x−y ≥ 0, alors 0 ≤ x−y ≤ 2. Tout étant positif, par produit avec l’encadrement de ,
x+y+3
x−y
on obtient 0 ≤ ≤ 2.
x+y+3
• Si x − y ≤ 0, alors x − y est négatif et x + y + 3 est positif donc leur quotient est négatif,
x−y
d’où ≤ 0.
x+y+3
x−y
Au final, ≤ 2. Ainsi tous les éléments de A sont plus petits que 2.
x+y+3
On en conclut que 2 est un majorant de A.

Exercice 2.6
• Si a ∈ Z, alors [a, b] ∩ Z = [[a , b]] et Card([a, b] ∩ Z) = b − a + 1. Or a ∈ Z, donc
− a + 1 = −a + 1 = 1 − a = 1 − a
car 1 − a ∈ Z. On en conclut que Card([a, b] ∩ Z) = b + 1 − a.
• Si a ∈
/ Z, alors [a, b] ∩ Z = [[a + 1, b]] et Card([a, b] ∩ Z) = b − a. On pose n = 1 − a et
on a n ≤ 1 − a < n + 1. Comme 1 − a ∈ / Z, alors n = 1 − a. On en déduit que
n < 1 − a < n + 1, puis − n < a < −n + 1.
Ainsi −n = a et 1 − a = n = − a. On en conclut que Card([a, b] ∩ Z) = b + 1 − a.
Dans les deux cas, on obtient Card([a, b] ∩ Z) = b + 1 − a.
Corrections 55

Exercice 2.7
1. Si a est supérieur ou égal à 1, alors 1 − a est négatif, donc c(1 − a) est négatif (car c est positif),
1
donc inférieur à . On procède de même si b ou c est supérieur ou égal à 1.
4
2. a. Par produit, ils sont tous les trois positifs.
   2
2 2 1 1 1 1 1
b. On a x(1 − x) = −x + x = − x − x + + =− x− + ≤ .
4 4 2 4 4
c. Les trois termes a(1 − a), b(1 − b) et c(1 − c) étant positifs, on a
1 1 1
a(1 − b) × b(1 − c) × c(1 − a) = a(1 − a) × b(1 − b) × c(1 − c) ≤ × × .
4 4 4
1
d. Si les trois nombres proposés étaient strictement supérieurs à , alors le produit de la
4
1
question précédente serait strictement supérieur à 3 ce qui n’est pas possible.
4
On en conclut, par l’absurde, qu’au moins un des trois nombres proposés est supérieur ou
1
égal à .
4

Exercice 2.8
1. On a a2 + b2 − 2 |ab| = (|a| − |b|)2 ≥ 0 ce qui montre le résultat demandé.
x+y y+y
2. a. On a m = ≤ = y.
2 2  
1 1 1 1 1 1 1 1
b. On a = + ≤ + = , donc h ≥ x.
h 2 x y 2 x x x
√ 2 √ 2
√ √ x + y x+y
c. D’après la question 1., on a g = x y ≤ = = m.
2 2
1 1 1
d. est la moyenne arithmétique de et .
h x y
Elle est donc
 supérieure à la moyenne géométrique de ces deux nombres.
1 1 1 1 1
Ainsi ≥ · =√ = .
h x y xy g
On en conclut que h ≤ g.
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CHAPITRE

Sommes et produits
3
L’essentiel du cours
 1 Sommes et produits

Définition
Si (ai )i∈I est une famille de nombres
• complexes indicée sur un ensemble fini I, on note
ai la sommes des ai pour i ∈ I et ai le produit des ai pour i ∈ I.
i∈I i∈I
• Si I = [[p, n]], avec p ≤ n, alors
 n n

ai = ap + ap+1 + · · · + an et ai = ap × ap+1 × · · · × an .
i=p i=p

• Dans une somme, l’indice est muet et peut donc être remplacé par n’importe quel
autre lettre :
n n n
ai = ak = aθ .
i=p k=p θ=p
• La valeur d’une somme ne peut pas dépendre de son indice, c’est-à-dire la valeur
n
ai ne dépend pas de i.
i=p
• Une somme vide est nulle
 et un produit
 vide est égal à 1. En d’autres termes, si
p > n ou I = ∅, alors ai = 0 et ai = 1. Ne rien ajouter revient à ajouter 0 et
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i∈I i∈I
ne multiplier par rien revient à multiplier par 1.

Opérations sur les sommes et les produits


Si λ est un nombre complexe, alors
   
n
 n
 n
 n
 n
 n

(λai + bi ) = λ ai + bi et (ai bi ) =  ai  ×  bi  .
i=p i=p i=p i=p i=p i=p
58 Chapitre 3 Sommes et produits

Découpage de sommes et de produits


On peut découper les sommes et produits en deux par rapport à un indice r ∈ [[p, n]]
   
n r n n r n

ai = ai + ai et ai =  ai  × ai .
i=p i=p i=r+1 i=p i=p i=r+1

On peut aussi les découper en séparant les termes d’indices pairs et les termes d’indices impairs
   
n   n  
ai = a2k + a2k+1 et ai =  a2k  ×  a2k+1  .
i=p p≤2k≤n p≤2k+1≤n i=p p≤2k≤n p≤2k+1≤n

Changements d’indice
n
 n+r
 n
 n+r

• Si r ∈ N∗ , alors ai+r = aj et ai+r = aj .
i=p j=p+r i=p j=p+r
Dans ce cas, on dit qu’on a effectué le changement d’indice j = i + r.
 n r−p
 n
 r−p

• Si r ∈ N∗ , alors ar−i = aj et ar−i = aj .
i=p j=r−n i=p j=r−n
Dans ce cas, on dit qu’on a effectué le changement d’indice j = r − i.

L’indice étant muet on peut donc directement écrire


n
 n+r
 n
 r−p

ai+r = ai et ar−i = ai .
i=p i=p+r i=p i=r−n

Télescopage
Si p ≤ n et ap , . . . , an+1 ∈ C (C∗ pour la deuxième formule), alors
n n  
ai+1 an+1
(ai+1 − ai ) = an+1 − ap et = .
i=p i=p
ai ap

Sommes usuelles

n(n + 1) n(n + 1)(2n + 1)


n
 n
• Si n ∈ N∗ , on a k= et k2 = .
2 6
k=1 k=1
• Si q ∈ C et p ≤ n, on a alors la somme géométrique
1 − q n−p+1
n n
qk = qp si q = 1 et q k = n − p + 1 si q = 1.
1−q
k=p k=p

Dans un calcul faisant intervenir une somme géométrique, bien penser au cas q = 1.
L’essentiel du cours 59

 2 Binôme de Newton
Définition
• Si n ∈ N∗ , on appelle factorielle de n le nombre
n
n! = k.
k=1
 
n
• Si n, p ∈ N, le cœfficient binomial (qui se lit « p parmi n ») est défini par
p

   n!
p  si 0 ≤ p ≤ n
= p!(n − p)!
n 
 0 sinon.

Par convention 0! = 1 (produit vide).

Propriétés des cœfficients binomiaux


   
n n
• Si n ∈ N, on a = = 1.
0 n
• Si n ∈ N et p ∈ [[0, n]], alors    
n n
= .
p n−p
• Si n ∈ N∗ et p ∈ [[1, n]], alors    
n n n−1
= .
p p p−1

Formule de Pascal
Si n, p ∈ N, alors      
n n+1 n+1
+ = .
p p p+1
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• Cette formule reste vraie


  même sicertains coefficients binomiaux sont nuls.
n n
• Grâce à l’information = = 1, on peut calculer les coefficients binomiaux
0 n
avec le triangle de Pascal (voir méthode 3.4).

Binôme de Newton
Soient a, b ∈ C et n ∈ N. On a
n  
 n
(a + b) =
n
ak bn−k .
k
k=0
60 Chapitre 3 Sommes et produits

 3 Sommes doubles
Définition
On appelle somme double une somme faisant intervenir deux indices :
  n  s
ai,j = ai,j .
p≤i≤n i=p j=r
r≤j≤s

Dans une somme double, une borne de la deuxième somme peut dépendre de l’indice
de la première somme. On dit alors qu’il s’agit d’une somme triangulaire.

Produit de deux sommes


On a    
n s
 n 
 s
 ai  ×  bj  = ai bj .
i=p j=r i=p j=r

Inversion des sommes


• Si la somme n’est pas triangulaire, l’inversion des sommes se fait aisément :
n  s s 
 n
ai,j = ai,j
i=p j=r j=r i=p

• Si la somme est triangulaire, il faut revenir à une relation entre i et j, comme par exemples :
n 
 n  j
n 

ai,j = ai,j = ai,j
i=1 j=i 1≤i≤j≤n j=1 i=1

 i−1
n   n
 n

ai,j = ai,j = ai,j .
i=0 j=0 0≤j<i≤n j=0 i=j+1
Les méthodes à maîtriser 61

Les méthodes à maîtriser


Méthode 3.1 : Calculer une somme télescopique

Si on arrive à mettre le terme général d’une somme sous la forme uk+1 − uk (ou l’opposé)
avec k qui varie entre p et n, beaucoup de termes vont se télescoper et donner lieu à une
simplification. Cette somme vaut alors un+1 − up (ou up − un+1 ).

Exemple d’application
n

Calculer Sn = k · k!
k=0
On commence par transformer le terme général de la manière suivante : si k ∈ [[0, n]], alors
k · k! = (k + 1 − 1)k! = (k + 1)k! − k! = (k + 1)! − k!. Il s’ensuit que
n n
Sn = k · k! = ((k + 1)! − k!) = (n + 1)! − 1.
k=0 k=0

Voir exercices 3.2, 3.5 et 3.9.

Méthode 3.2 : Effectuer un changement d’indice

Une fois que l’on a choisi le changement d’indice que l’on veut effectuer (du type j = i + r ou
j = n − i en général) :
• On exprime i (l’ancien indice) en fonction de j (le nouvel indice)
• Dans le terme général, on remplace i par son expression en fonction de j
• Pour finir, on s’occupe des bornes en regardant les valeurs de i pour trouver celles de j.
Si le changement est du type j = n − i, il faudra bien penser à remettre les bornes dans le
bon ordre.

Exemple d’application
2n

On pose Sn = (n − i). A l’aide du changement d’indice j = 2n − i, montrer que
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

i=0
Sn = −Sn et en déduire la valeur de Sn .
Si on pose j = 2n − i, alors i = 2n − j, ainsi n − i = j − n. Pour ce qui est des bornes, lorsque
i = 0, on a j = 2n et lorsque i = 2n, on a j = 0. En remettant dans le bon ordre, les bornes de
la nouvelle somme sont 0 et 2n. Ainsi
2n
 2n

Sn = (j − n) = − (n − j).
j=0 j=0

La variable d’une somme étant muette, la dernière somme n’est autre que Sn .
On a donc bien obtenu que Sn = −Sn , puis que 2Sn = 0 et enfin que Sn = 0.
62 Chapitre 3 Sommes et produits

Lorsqu’on procède à un changement d’indice, on effectue toutes ces opérations en même


temps. Il est hors de question d’avoir, dans la même somme l’ancien indice et le nouvel
indice.

Voir exercices 3.2, 3.6 et 3.12.

Méthode 3.3 : Scinder une somme


Dans certains calculs, il pourra être judicieux de scinder une somme en plusieurs morceaux
(soit en coupant au niveau d’une valeur de l’indice, soit en séparant les indices pairs et impairs
par exemple).

Exemple d’application
n
 n+1

(1) En scindant les deux sommes de l’expression, calculer k3 − k3 .
k=0 k=3
2n

(2) Calculer (−1)k .
k=1

(1) On remarque que l’on a la somme de deux sommes ayant le même terme général. On se doute
donc qu’il va y avoir des simplifications. On va donc faire apparaître les termes communs des
deux sommes pour pouvoir les simplifier proprement. La plage des indices communs entre les
deux sommes est [[3, n]]. On va donc scinder les deux sommes de la manière suivante :
n
 2
 n
 n+1
 n
 n+1

k3 = k3 + k3 et k3 = k3 + k3 .
k=0 k=0 k=3 k=3 k=3 k=n+1
On obtient donc que
n
 n+1
 2
 n+1

k3 − k3 = k3 − k 3 = 03 + 13 + 23 − (n + 1)3 = 9 − (n + 1)3 .
k=0 k=3 k=0 k=n+1

(2) On commence par remarquer que la valeur de (−1)k dépend de la parité de k. On va donc
scinder la somme en fonction de la parité de l’indice :
2n
   n
 n−1

(−1)k = (−1)2k + (−1)2k+1 = 1+ (−1) = n + (−n) = 0.
     
k=1 1≤2k≤2n =1 1≤2k+1≤2n =−1 k=1 k=0

Pour chacune des deux sommes, à partir de l’encadrement sur 2k ou 2k + 1, on a retrouvé la


plage de valeur de l’indice pour pouvoir continuer le calcul.

Voir exercices 3.3 et 3.10.


Les méthodes à maîtriser 63

Méthode 3.4 : Appliquer le binôme de Newton pour un petit exposant


Pour appliquer la formule du binôme de Newton  sur une petite valeur de l’exposant r,
r
on va avoir besoin des coefficients binomiaux . Pour les calculer, on va se servir de
p
la r + 1ème ligne du triangle de Pascal(celle
 pour
 n = r).
n n
On commence par utiliser le fait que et valent 1 pour remplir la première colonne
0 n
et la diagonale. Ensuite, on utilise la formule du triangle de Pascal pour calculer les suivants,
c’est-à-dire chaque coefficient manquant est la somme de celui au-dessus et de celui au-dessus
à gauche.

Exemple d’application
Développer (a + b)4
Pour remplir le triangle de Pascal, on va commencer par placer les coefficients valant 1 puis on
va remplir ligne par ligne jusqu’à celle pour n = 4 (les lignes correspondant aux valeurs de n et
les colonnes aux valeurs de p)
 n  n  n  n
p 0 1 2 3 4 p 0 1 2 3 4 p 0 1 2 3 4 p 0 1 2 3 4
0 1 0 1 0 1 0 1
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
2 1 1 2 1 2 1 2 1 2 1 2 1 2 1
3 1 1 3 1 1 3 1 3 3 1 3 1 3 3 1
4 1 1 4 1 1 4 1 1 4 1 4 6 4 1
On applique ensuite la formule : (a + b)4 = a4 + 4a3 b + 6a2 b2 + 4ab3 + b4 .
Voir exercice 3.5.

Méthode 3.5 : Intervertir deux signes sommes


L’interversion de deux signe sommes lorsque les indices sont indépendants ne pose pas de
problème.
En revanche, dans une somme triangulaire, pour intervertir les deux signes sommes, on se
ramène à une propriété sur le couple (i, j).

Exemple d’application
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

n
 n

Intervertir les signes sommes dans l’expression : ai,j .
i=1 j=i+1
On commence par identifier la propriété sur le couple (i, j) : 1 ≤ i ≤ n et i + 1 ≤ j ≤ n, c’est-à-
dire 1 ≤ i < j ≤ n. Cette fois-ci, on veut définir j en premier, donc j peut varier de 2 jusqu’à n.
Une fois j fixé, i peut varier de 1 jusqu’à j − 1. On obtient donc que
n
 n
 j−1
n 

ai,j = ai,j .
i=1 j=i+1 j=2 i=1

Voir exercices 3.7 et 3.8.


64 Chapitre 3 Sommes et produits

Interro de cours
1. Soit n ∈ N∗ . Déterminer si les formules suivantes sont vraies ou fausses :
n n
 n  n 
  n
  
(a) (λ + ai ) = λ + ai (d) (ai bi ) = ai bi
i=1 i=1 i=1 i=1 i=1
n n
 n
 n
 n λ
(b) (ai + bi ) = ai + bi    
(e) aλi = ai .
i=1 i=1 i=1
n n i=1 i=1
 
(c) (λai ) = λ ai
i=1 i=1

2. Soit n ∈ N∗ . Déterminer si les formules suivantes sont vraies ou fausses :


n
 n+3
 n−2
 n−2

(a) ai−3 = ai (c) an−i = ai
i=4 i=7 i=1 i=1
n
 n−2
 n
 0

(b) ai = ai+2 (d) ai = an−i .
i=3 i=1 i=0 i=n

n
  
3. Calculer (k + 1)k+1 − k k .
k=1
p+n−1

4. Soient p ∈ Z, n ∈ N\ {0, 1} et ω ∈ C\ {1} tels que ω n = 1. Calculer ωk .
k=p

5. Citer la formule du binôme de Newton.


6. Remplir le triangle de Pascal jusqu’à la ligne n = 5.
7. Déterminer si les formules suivantes sont vraies ou fausses :
n 
 n n 
 n n n−1 n−1 j
  
(a) ai,j = ai,j (c) ai,j = ai,j
i=0 j=i j=0 i=j i=0 j=i+1 j=1 i=1
n 
 i−1 n
 n
 n 
 i n 
 n
(b) ai,j = ai,j (d) ai,j = ai,j .
i=1 j=1 j=1 i=j+1 i=1 j=1 j=1 i=j
Exercices 65

Exercices
Pour s’entraîner
Exercice 3.1
n

Soit n ∈ N. Montrer que k! ≤ (n + 1)!.
k=0

Exercice 3.2
Calculer les sommes suivantes :

k+1
n
 n
 k
1. ln 3.
k (k + 1)!
k=1 k=1
 
1 k3
n n
2. 4. ln .
k(k + 1) (k + 2)(k − 1)2
k=1 k=2

Exercice 3.3
n

Calculer (−1)k k.
k=1
On pourra séparer le cas n pair et le cas n impair.

Exercice 3.4
Calculer les produits suivants à l’aide de nombres factoriels
n
 n

1. (2k) 2. (2k + 1).
k=1 k=1
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Exercice 3.5
Soit n ∈ N∗ , on définit
n
 n
 n

 
Sn = (k + 1)4 − k 4 , Tn = k3 et Dn = k2 .
k=0 k=0 k=0

1. Calculer Sn .
2. Exprimer Sn en faisant intervenir Tn et Dn .
3. Rappeler une expression, sans symbole somme, de Dn puis en déduire une expression, sans
symbole somme, de Tn .
66 Chapitre 3 Sommes et produits

Exercice 3.6
   
n n−1
Soient n ∈ N et k ∈ [[1, n]]. Montrer l’égalité k

=n , puis en déduire la valeur de
k k−1
 n  
n
Sn = k .
k
k=1

Pour aller plus loin


Exercice 3.7
n 
 i n

Calculer de deux manières différentes 2i puis en déduire la valeur de i2i .
i=1 j=1 i=1

Exercice 3.8
n 
 n
k
Calculer la somme .
l
k=1 l=k

Exercice 3.9
n−1

Soient n ∈ N\ {0, 1} et ω ∈ C\ {1} tels que ω = 1. Calculer Sn =
n
(k + 1)ω k .
k=0
On pourra calculer (1 − ω)Sn .

Exercice 3.10
√ √
Soit n ∈ N. Montrer qu’il existe deux entiers a et b tels que (1 + 2)n = a + b 2.
On pourra utiliser un binôme de Newton et scinder la somme en deux.

Exercice 3.11
Soit n ∈ N. Calculer les sommes suivantes :
n 
 n n 
 n
1. max(i, j) 2. |i − j|.
i=1 j=1 i=1 j=1

Exercice 3.12

Soit n ∈ N∗ . On pose Cn = (i + j).
1≤i<j≤n
 n

1. Montrer que (i + j) = 2Cn + 2 i.
1≤i,j≤n i=1
2. En déduire la valeur de Cn .
Corrections 67

Corrections
Interro de cours
1. (a) Faux. Un contre-exemple : (2 + 1) + (2 + 3) = 2 + (1 + 3).
(b) Vrai. D’après le cours (opération sur les sommes).
(c) Vrai. D’après le cours (opération sur les sommes).
(d) Faux. Un contre-exemple : (1 × 4 + 3 × 5) = (1 + 3)(4 + 5).
(e) Faux. Un contre-exemple : (1 + 3)2 = 12 = 32 .
n
 n−3

2. (a) Faux. Les bornes ne sont pas bonnes, le bon changement est ai−3 = ai .
i=4 i=1
(b) Vrai. Le changement d’indice j = i − 2 a été effectué dans la somme de droite,
puis j a été renommé en i.
n−2
 n−1

(c) Faux. Les bornes ne sont pas bonnes, le bon changement est an−i = ai .
i=1 i=2
n
 n

(d) Faux. Les bornes ne sont pas dans le bon ordre, le bon changement est ai = an−i .
i=0 i=0
n
  
3. Il s’agit d’une somme télescopique, donc (k + 1)k+1 − k k = (n+1)n+1 −11 = (n+1)n+1 −1.
k=1
p+n−1
 1 − ωn
4. Il s’agit d’une somme géométrique de raison ω = 1, donc ωk = ωp · = 0
1−ω
k=p
car ω n = 1.
n  
 n
5. Soient a, b ∈ C et n ∈ N. On a (a + b)n = ak bn−k .
k
  k=0
6. np 0 1 2 3 4 5
0 1
1 1 1
2 1 2 1
3 1 3 3 1
4 1 4 6 4 1
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

5 1 5 10 10 5 1
7. (a) Faux. Dans la première double somme, on a i ≤ j, alors que dans la seconde i ≥ j.
n 
 i−1 n−1
 n

(b) Vrai. Même si cela paraît faux car on devrait avoir ai,j = ai,j . Mais
i=1 j=1 j=1 i=j+1
n
 n
 n−1
 n
 n
ai,j = ai,j + ai,j .
j=1 i=j+1 j=1 i=j+1 i=n+1
  
n n−1
  n−1
 j−1 =0
(c) Faux. On devrait avoir ai,j = ai,j .
(d) Vrai. Cf. cours.
i=0 j=i+1 j=1 i=0
68 Chapitre 3 Sommes et produits

Exercice 3.1
n

Si k ∈ [[0, n]], alors k! ≤ n!. En sommant ces n+1 inégalités, on obtient k! ≤ n!×(n+1) = (n+1)!.
k=0

Exercice 3.2
k+1 
n
 n
1. On a ln = (ln(k + 1) − ln(k)). Il s’agit d’une somme télescopique donc
k
k=1 k=1

k+1
n

ln = ln(n + 1) − ln(1) = ln(n + 1)
k
k=1
 
1  k+1−k  1 1
n
 n n
2. On a = = − . Il s’agit d’une somme télescopique donc
k(k + 1) k(k + 1) k k+1
k=1 k=1 k=1

1 1
n

=1−
k(k + 1) n+1
k=1
n  
k+1−1  1 1
n
 n

k
3. On a = = − . Il s’agit d’une somme télescopique,
(k + 1)! (k + 1)! k! (k + 1)!
k=1 k=1 k=1
donc
1
n
 k
=1−
(k + 1)! (n + 1)!
k=1

4. Grâce aux propriétés de la fonction ln, on a


 
k3
n n n
 n

ln = 3 ln(k) − ln(k + 2) − 2 ln(k − 1).
(k + 2)(k − 1)2
k=2 k=2 k=2 k=2

On effectue le changement d’indice i = k + 2 dans la 2 somme et j = k − 1 dans la 3ème :


ème

 
k3
n n n+2
 n−1

ln = 3 ln(k) − ln(i) − 2 ln(j)
(k + 2)(k − 1) 2
i=4 j=1
k=2 k=2
n−1

= 3 ln(2) + 3 ln(3) + 3 ln(n) + 3 ln(k)
k=4
n−1

− ln(n) − ln(n + 1) − ln(n + 2) − ln(i)
i=4
n−1

−2 ln(1) − 2 ln(2) − 2 ln(3) − 2 ln(j).
j=4

Les sommes restantes étant les mêmes, elles se simplifient et on en déduit que
 
k3
n
ln = ln(2) + ln(3) + 2 ln(n) − ln(n + 1) − ln(n + 2).
(k + 2)(k − 1)2
k=2
Corrections 69

   
k3 6n2
n

On en conclut que ln = ln
(k + 2)(k − 1)2 (n + 1)(n + 2)
k=2

Exercice 3.3
On distingue deux cas en fonction de la parité de n.
• Si n = 2p est pair, alors
n
 p
 p p
    n
(−1)k k = (−1)2i−1 (2i − 1) + (−1)2i (2i) = (−(2i − 1) + (2i)) == 1=p= .
i=1 i=1 i=1
2
k=1

• Si n = 2p + 1 est impair, alors on fait apparaître la somme ci-dessus et on a


2p
n+1
n
 
(−1) k =k
(−1)k k + (−1)2p+1 (2p + 1) = p − (2p + 1) = −(p + 1) = − .
2
k=1 k=1

n 
n 
 si n est pair
 2
On en conclut que (−1) k = k

k=1  − +1
 n
si n est impair
2

Exercice 3.4
n
 n
 n
 n

1. On a (2k) = 2× k, d’où (2k) = 2n × n!
k=1 k=1 k=1 k=1
2. Le produit de la question précédente correspond au produit des facteurs pairs jusqu’à 2n + 1
et celle de cette question au produits des facteurs impairs. En les multipliant, on obtient donc
n
 n
 2n+1

(2k) (2k + 1) = i = (2n + 1)!.
k=1 k=1 i=1

En utilisant le résultat de la question précédente, on en conclut que

(2n + 1)!
n

© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

(2k + 1) =
2n × n!
k=1

Exercice 3.5
1. Il s’agit d’une somme télescopique, donc Sn = (n + 1)4 .
2. On utilise le développement (k + 1)4 = k 4 + 4k 3 + 6k 2 + 4k + 1 pour obtenir
n
 n
 n
 n
 n

3 2 3 2
Sn = (4k +6k +4k +1) = 4 k +6 k +4 k+ 1 = 4Tn +6Dn +2n(n+1)+(n+1).
k=0 k=0 k=0 k=0 k=0
70 Chapitre 3 Sommes et produits

n(n + 1)(2n + 1)
3. On rappelle que Dn = . De la question précédente, on déduit que
6
4Tn = Sn − 6Dn − (n + 1)(2n + 1) = (n + 1)4 − n(n + 1)(2n + 1) − (n + 1)(2n + 1) = n4 + 2n3 + n2 .
n2 (n + 1)2
On en conclut que Tn =
4

Exercice 3.6
Soient n ∈ N∗ et k ∈ [[1, n]]. On a
   
n n! n! (n − 1)! n−1
k =k = =n =n .
k k!(n − k)! (k − 1)!(n − k)! (k − 1)!((n − 1) − (k − 1))! k−1
On en déduit que
   n − 1
n−1
n
 n−1
Sn = n = n 1i × 1n−1−i = n(1 + 1)n−1 = n2n−1 .
k − 1 i=k−1 i=0 i
k=1

Exercice 3.7
On note S cette somme double. Le terme 2i ne dépendant pas de j, on a
 
n i n
S= 2 i 1 = i2i .
i=1 j=1 i=1

En intervertissant les signes sommes, on obtient


2n−j+1 − 1   n+1 2n − 1
n  n n n

S= 2i = 2j · = 2 − 2j = n2n+1 − 21 · .
j=1 i=j j=1
2−1 j=1
2−1

n

On en déduit que i2i = (n − 1)2n+1 + 2 .
i=1

Exercice 3.8
On intervertit les signes sommes et on obtient
1 1 l(l + 1) 1 1 n(n + 3) n(n + 3)
n 
 n n 
 l n
 l n
 n
k k
= = k= · = (l + 1) = · = .
l l l l 2 2 2 2 4
k=1 l=k l=1 k=1 l=1 k=1 l=1 l=1

Exercice 3.9
On a
n−1
 n−1

(1 − ω)Sn = Sn − ωSn = (k + 1)ω k − (k + 1)ω k+1 .
k=0 k=0
Corrections 71

On effectue le changement d’indice l = k + 1 dans la 2ème somme, puis on renomme l en k :


n−1
 n
 n−1
 n

(1 − ω)Sn = (k + 1)ω k − lω l = (k + 1)ω k − kω k .
k=0 l=1 k=0 k=1

On continue en sortant le terme en k = 0 de la 1 ère


somme et le terme en k = n de la 2ème somme
n−1
 n−1
 n−1

(1 − ω)Sn = ω 0 + (k + 1)ω k − kω k − nω n = 1 + ω k − nω n .
k=1 k=1 k=1
0
De plus ω correspond au terme en k = 0 de la somme et ω = 1. Ainsi n

1 − ωn
n−1

(1 − ω)Sn = ωk − n = − n = 0 − n.
1−ω
k=0

n
On en déduit que Sn =
ω−1

Exercice 3.10
On utilise le binôme de Newton puis on sépare selon les indices pairs et les indices impairs :
n    n √   n √
√ n  n n−k √ k 2p
(1 + 2) = 1 ( 2) = ( 2) + ( 2)2p+1
k 2p 2p + 1
k=0 0≤2p≤n 0≤2p+1≤n

  
n
2  
n−1
2 
n √ n
= 2p + 2 2p .
p=0
2p p=0
2p + 1

2
n
 2 
n−1

√ √ n n
Ainsi (1 + 2) = a + b 2 en posant a =
n
2 ∈ N et b =
p
2p ∈ N.
p=0
2p p=0
2p + 1

Exercice 3.11
1. On note S la somme et on la sépare en deux : celle pour i ≤ j et celle pour i > j
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

   j
n  n 
 i−1 n
 n

S= max(i, j) + max(i, j) = j+ i= j2 + i2 − i.
     
1≤i≤j≤n =j 1≤j<i≤n =i j=1 i=1 i=1 j=1 j=1 i=1

De plus
n(n + 1)(2n + 1) n(n + 1)(2n + 1) n(n + 1)
n
 n
 n
 n

j2 = et i2 − i = i2 − i= − .
j=1
6 i=1 i=1 i=1
6 2

n(n + 1)(4n − 1)
n 
 n
On en conclut que max(i, j) =
i=1 j=1
6
72 Chapitre 3 Sommes et produits

2. On note S la somme et on la sépare en trois : celle pour i < j, pour i = j et pour i > j
    
S= |i − j| + |i − j| + |i − j| = (j − i) + (i − j).
        
1≤i<j≤n =j−i 1≤i=j≤n =0 1≤j<i≤n =i−j 1≤i<j≤n 1≤j<i≤n

Les deux sommes obtenues sont les mêmes, en renommant les deux indices (muets). Et
    j−1
n  n
 n
 n
 n

(j − i) = j− i= j− i= j(j − 1) − i(n − i).
1≤i<j≤n 1≤i<j≤n 1≤i<j≤n j=1 i=1 i=1 j=i+1 j=1 i=1

De plus
n(n + 1)(2n + 1) n(n + 1)
n
 n
 n

j(j − 1) = j2 − j= −
j=1 j=1 j=1
6 2
et
n(n + 1) n(n + 1)(2n + 1)
n
 n
 n

i(n − i) = n i− i2 = n − .
i=1 i=1 i=1
2 6

n(n2 − 1) n(n2 − 1)
 n  n
Ainsi, après un calcul élémentaire, (j−i) = puis |i − j| =
6 3
1≤i<j≤n i=1 j=1

Exercice 3.12
 
1. Les indices étant muets, on a Cn = (i + j) = (j + i).
1≤i<j≤n 1≤j<i≤n

On sépare (i + j) en trois : celle pour i < j, pour i = j et pour i > j
1≤i,j≤n

    n

(i + j) = (i + j) + (i + j) + (i + j) = 2Cn + 2 i.
  
1≤i,j≤n 1≤i<j≤n 1≤i=j≤n =2i 1≤j<i≤n i=1
     
Cn Cn

n(n + 1)
n

2. On a i= et
i=1
2
   n 
 n n 
 n n
 n

(i + j) = i+ j= i+ j = ni + nj
1≤i,j≤n 1≤i,j≤n 1≤i,j≤n i=1 j=1 j=1 i=1 i=1 j=1

n(n + 1) n(n + 1)
= n +n
2 2
= n2 (n + 1).
1  n

De plus, d’après la question 1., on a Cn = (i + j) − i.
2
1≤i,j≤n i=1

n(n2 − 1)
On ne conclut que Cn =
2
CHAPITRE

Nombres complexes
4
L’essentiel du cours
 1 Nombres complexes
Définition
• Un nombre complexe est un élément de la forme z = a + ib avec (a, b) ∈ R2 où i est un
nombre imaginaire tel que i2 = −1. On note C l’ensemble des nombres complexes.
• Si a et b ∈ R, a + ib est appelé la forme algébrique de z.
• Le réel a est appelé partie réelle de z notée Re(z).
• Le réel b est appelé partie imaginaire de z notée Im(z).
• Tout complexe de la forme ib avec b ∈ R est appelé imaginaire pur. On note iR l’ensemble
des imaginaires purs.
• Si z1 = a + ib et z2 = c + id avec a, b, c et d ∈ R, alors
• z1 + z2 = (a + c) + i(b + d) • z1 z2 = (ac − bd) + i(ad + bc).

• Un nombre réel a peut aussi s’écrire a + i0 et est donc aussi un complexe.


• Les formules de somme et produit se retrouvent simplement en développent et en
utilisant le fait que i2 = −1.

Proposition
Soient z1 , z2 ∈ C et λ ∈ R. On a
Re(λz1 + z2 ) = λRe(z1 ) + Re(z2 ) et Im(λz1 + z2 ) = λIm(z1 ) + Im(z2 ).
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

• Il faut bien vérifier que λ est réel pour utiliser ces formules.
• Les formules Re(z1 z2 ) = Re(z1 )Re(z2 ) et Im(z1 z2 ) = Im(z1 )Im(z2 ) sont fausses.

Définition
Si z = a + ib avec a, b ∈ R, on appelle conjugué de z le complexe z = a − ib.

Il faut bien vérifier que a et b sont réels pour pouvoir dire que a + ib = a − ib, sinon
cela est clairement faux.
74 Chapitre 4 Nombres complexes

Proposition
Soit z ∈ C. On a
z+z z−z
Re(z) = et Im(z) = .
2 2i

Propriétés de la conjugaison
Soient z1 , z2 ∈ C et n ∈ N. On a
 
z1 z1
z1 + z 2 = z1 + z2 , z1 z2 = z1 z2 , (z1n ) = z1 n et si z2 = 0, = .
z2 z2

Définition

Soit z ∈ C. On appelle module de z le réel positif |z| = zz.

Proposition
√ 1 z
Si z = a + ib avec a, b ∈ R, alors |z| = a2 + b2 et si z = 0, = 2.
z |z|

La deuxième formule est utile pour mettre sous forme algébrique l’inverse d’un complexe
(elle revient à multiplier au numérateur et au dénominateur par z et utiliser le fait que
2
zz = |z| ).

Propriétés du module
Soient z1 , z2 ∈ C et n ∈ N. On a
 
 z1  |z1 |
|z1 z2 | = |z1 | |z2 | , |z1n | = |z1 | et si z2 = 0,   =
n
z2 |z2 |

Inégalité triangulaire
• Soient z1 , z2 ∈ C. On a |z1 + z2 | ≤ |z1 | + |z2 | avec cas d’égalité si et seulement s’il existe
λ ∈ R+ tel que z1 = λz2 ou si z2 = 0.
• On a aussi ||z1 | − |z2 || ≤ |z1 − z2 | (il s’agit de l’inégalité triangulaire renversée).

On n’a en aucun cas ∀z1 , z2 ∈ C, |z1 − z2 | ≤ |z1 | − |z2 |. La seule chose que l’on peut
avoir est
|z1 − z2 | ≤ |z1 | + |−z2 | = |z1 | + |z2 | .
L’essentiel du cours 75

 2 Forme exponentielle
Définition
Soit θ ∈ R. On définit le complexe eiθ = cos θ + i sin θ.

Formules d’Euler
eiθ + e−iθ eiθ − e−iθ
Soit θ ∈ R. On a cos θ = et sin θ = .
2 2i

Propriétés de l’exponentielle complexe


Soient α, β ∈ R et n ∈ N. On a
 iα  eiα  n
e  = 1, eiα = e−iα , ei(α+β) = eiα eiβ , ei(α−β) = et eiα = einα .
eiβ

Formule de Moivre
Soient θ ∈ R et n ∈ N. On a (cos θ + i sin θ) = cos(nθ) + i sin(nθ).
n

Proposition

Soit z ∈ C∗ . Il existe un réel θ ∈ R tel que z = |z| eiθ .

Définition
Soit z ∈ C∗ . L’écriture z = reiθ avec r > 0 et θ ∈ R est appelée forme exponentielle de z.
On dit que le réel θ est un argument de z. On note arg(z) un argument de z.

• Le réel r doit être strictement positif sinon il ne s’agit pas de la forme exponentielle.
• Le réel r n’est autre que le module de z.
• On parle bien d’un argument et non de l’argument de z. En effet si θ est un argument
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

de z, alors θ + 2kπ avec k ∈ Z est aussi un argument de z. On dit alors que ces
arguments sont congrus à θ modulo 2π, que l’on note ≡ θ [2π].
• Cette forme est particulièrement pratique pour gérer les produits, quotients et puis-
sances, mais beaucoup moins pour les sommes.

Propriétés de l’argument
Soient z1 , z2 ∈ C∗ et n ∈ N. On a  
z1
• arg(z1 ) ≡ − arg(z1 ) [2π] • arg ≡ arg(z1 ) − arg(z2 ) [2π]
z2
• arg(z1 z2 ) ≡ arg(z1 ) + arg(z2 ) [2π] • arg (z1 ) ≡ n arg(z1 ) [2π].
n
76 Chapitre 4 Nombres complexes

Proposition
Soit z = a + ib ∈ C∗ avec a, b ∈ R.
π π
• Si a = 0, alors arg(z) ≡ [2π] si b > 0 et arg(z) ≡ − [2π] si b < 0.
2   2
b
• Si a > 0, alors arg(z) ≡ arctan [2π].
a
b
• Si a < 0, alors arg(z) ≡ arctan + π [2π].
a

Définition
Soit z = a + ib ∈ C avec a, b ∈ R. On définit l’ exponentielle complexe de z par ez = ea eib .

Propriété de l’exponentielle complexe


Soient z1 , z2 ∈ C. On a ez1 +z2 = ez1 ez2 .

 3 Représentation géométrique
Dans toute cette partie, on se place dans un repère orthonormé (O,i, j).

Définition
Soit z = x + iy ∈ C avec x, y ∈ R.
• On dit que le point M de coordonnées (x, y) a pour affixe le complexe z et que M et le
point image de z.  
x
• On dit que le vecteur v de coordonnées a pour affixe le complexe z et que v est le
y
vecteur image de z.

Proposition
Soient z, z  ∈ C, M d’affixe z, u d’affixe z et v d’affixe z  .
• Si on note M  le symétrique de M par rapport à l’axe des abscisses, l’affixe de M  est z.
• La longueur OM est égale au module de z : OM = |z|.
−−→
• Si z = 0, alors l’angle orienté entre le vecteur i et le vecteur OM est un argument de z :
−−→
arg(z) ≡ (i, OM ) [2π]
• Le vecteur u + v a pour affixe z + z  .

y M (z)
z)

r v (z  )
z+
θ v(
O x u +

−y M  (z) u(z)
L’essentiel du cours 77

Proposition
−−→
Soient A et B des points d’affixes respectives zA et zB . Si on note z−
−→ l’affixe du vecteur AB,
AB
alors
z−
−→ = zB − zA et AB = |zB − zA | .
AB

 4 Résolution d’équations
Définition
Soit az 2 + bz + c un trinôme du second degré (avec a, b, c des réels et a = 0). On appelle le
discriminant du trinôme, le réel ∆ = b2 − 4ac.

Équation du second degré


Soient a, b, c ∈ R avec a = 0. On considère l’équation az 2 + bz + c = 0 de discriminant ∆.
• Si ∆ > 0, l’équation admet deux solutions réelles
√ √
−b − ∆ −b + ∆
z1 = et z2 = .
2a 2a
b
• Si ∆ = 0, l’équation admet une seule solution réelle z0 = − .
2a
• Si ∆ < 0, l’équation admet deux solutions complexes conjuguées
√ √
−b − i −∆ −b + i −∆
z1 = et z2 = .
2a 2a

Relations racines-coefficients
Soient a, b, c ∈ R avec a = 0. L’équation az 2 + bz + c = 0 a pour solutions r1 et r2 (avec
r1 = r2 dans le cas où le discriminant est nul) si et seulement si
b c
r 1 + r2 = − et r1 r2 = .
a a
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Égalité de deux nombres complexes


Soient z1 , z2 ∈ C. En les mettant sous forme algébrique z1 = a + ib et z2 = c + id
(où a, b, c, et d ∈ R), on a 
a=c
z1 = z2 ⇔
b = d.
Si de plus z1 = 0 et z2 = 0, en les mettant sous forme exponentielle z1 = reiθ et z2 = ρeiϕ
(où r, ρ ∈ R∗+ et θ, ϕ ∈ R), on a

r=ρ
z1 = z2 ⇔
θ ≡ ϕ [2π] .
78 Chapitre 4 Nombres complexes

Les méthodes à maîtriser


Méthode 4.1 : Mettre sous forme algébrique
Pour mettre sous forme algébrique un nombre complexe :
• S’il s’agit d’une somme ou d’un produit de deux nombres complexes sous forme algébrique,
il suffit d’utiliser la définition de la somme et du produit.
• S’il y a un quotient, il faut multiplier au numérateur et au dénominateur par le conjugué
du dénominateur.
• S’il y a un terme sous forme exponentielle reiθ , on décompose eiθ = cos θ + i sin θ pour
passer sous forme algébrique.

Exemple d’application
3+i
Mettre sous forme algébrique le nombre complexe z = 3 + 4i − .
1−i
On commence par s’occuper du quotient
3+i (3 + i)(1 + i) 3 + 3i + i + i2
= 2 = = 1 + 2i.
1−i |1 − i| 2
Ainsi, par différence, z = 2 + 2i.
Voir exercices 4.1, 4.7 et 4.11.

Méthode 4.2 : Passer de la forme algébrique à exponentielle

On part d’un nombre complexe √ z ∈ C∗ sous forme algébrique z = a + ib (où a et b ∈ R).


On commence par calculer |z| = a2 + b2 . Ensuite, deux cas
• En passant directement par la forme algébrique, on factorise z par |z| et on reconnaît un
angle θ tel que z = |z| (cos θ + i sin θ).  
b
• Sinon, on applique les formules z = |z| eiθ avec θ = arctan si a > 0 ou
  a
b
θ = arctan + π si a < 0.
a

Exemple d’application
Mettre sous forme exponentielle 1 + i et −1 + 2i.
√ √
• On commence par calculer |1 + i| = 2 et ensuite on met 2 en facteur
√ √ 
√ 2 2 √  π π √ iπ
1+i= 2 +i = 2 cos + i sin = 2e 4.
2 2 4 4

• On commence par calculer |−1 + 2i| √ = 5,√mais cette fois-ci, on ne reconnait pas des valeurs
5 2 5
connues de cosinus et sinus pour − et . On applique donc les formules en prenant pour
5 5 √
argument arctan(−2) + π (car −1 < 0). Ainsi −1 + 2i = 5 ei(− arctan(2)+π) .

Voir exercices 4.3, 4.4 et 4.5.


Les méthodes à maîtriser 79

Méthode 4.3 : Calculer les puissances d’un nombre complexe


Pour calculer des puissances, il est souvent préférable d’utiliser la forme exponentielle du
nombre complexe et ensuite on utilise les propriétés de l’exponentielle avec une puissance.

Exemple d’application
Calculer (1 + i)2017

On a déjà vu juste avant que 1 + i = 2 ei 4 . Ainsi
π

√ 2017 i 2017π √
(1 + i)2017 = 2 e 4 = 21008 2 e504iπ+i 4
π

(on a effectué la division euclidienne de 2017 par 4 : 2017 = 4 × 504 + 1).


 252
De plus e504iπ = e2iπ = 1. Ainsi

(1 + i)2017 = 21008 2 ei 4 = 21008 (1 + i).
π

Voir exercices 4.1,4.3 et 4.9.

Méthode 4.4 : Factoriser eip ± eiq


On peut être amené à factoriser une expression du type eip ± eiq (pour simplifier un calcul,
pour déterminer le module et un argument de ce nombre complexe, etc). Pour ce faire, on
factorise par l’angle moitié, c’est-à-dire par le nombre complexe ei 2 et ensuite on utilise les
p+q

formules d’Euler pour reconnaître un cosinus ou un sinus :


 p−q   
p−q
e +e =e
ip iq i p+q
2 ei 2
+e −i p−q
2 =ei p+q
2 × 2 cos .
2

Exemple d’application
Factoriser eip − eiq puis cos p − cos q
On applique le principe ci-dessus
 p−q   
p−q
e −e =e
ip iq i p+q
2 ei 2
−e−i p−q
2 =ei p+q
2 × 2i sin .
2
Ensuite pour récupérer cos p − cos q, il suffit de prendre la partie réelle de eip − eiq . Or
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

     
p−q p+q p+q p−q
e −e =e
ip iq i p+q
2 × 2i sin = cos + i sin × 2i sin .
2 2 2 2
Ainsi, en développant, on obtient
 
  p+q p−q
cos p − cos q = Re eip − eiq = −2 sin sin .
2 2

Voir exercices 4.5, 4.9 et 4.12.


80 Chapitre 4 Nombres complexes

Méthode 4.5 : Résoudre une équation du second degré dans C


On commence par calculer le discriminant du trinôme et selon le signe de ce dernier, on en
déduit les solutions de l’équation.

Exemple d’application
Résoudre dans C l’équation z 2 − 4z + 5 = 0.
On commence par calculer le discriminant ∆ = (−4)2 − 4 × 1 × 5 = −4 < 0. L’équation admet
donc les deux solutions suivantes
4 − 2i
z1 = = 2 − i et z2 = 2 + i.
2
Voir exercices 4.6, 4.10 et 4.12.

Méthode 4.6 : Utiliser les relations racines-cœfficients


Les relations racines-cœfficients permettent de faire deux choses.
• Si on a trouvé une solution d’une équation du second degré (en cherchant au hasard ou
parce que l’énoncé nous la donne), on peut facilement trouver l’autre solution sans passer
par le discriminant.
• Si on connaît le produit p et la somme s de deux nombres complexes z1 et z2 , on peut
déterminer z1 et z2 comme étant les solutions de l’équation z 2 − sz + p = 0.

Exemple d’application
2
 de l’équation z − 2019z + 2018 = 0.
(1) Déterminer les solutions
x+y =5
(2) Résoudre le système
xy = 6.

(1) Le calcul du discriminant est assez affreux. On commence plutôt par remarquer que 1 est
une solution évidente de l’équation. En effet, 12 − 2019 × 1 + 2018 = 0. D’après les relations
racines-cœfficients, le produit des deux solutions doit être égale à 2018. On en déduit donc
que les deux solutions sont 1 et 2018.
(2) Les deux nombres x et y sont donc solutions de l’équation z 2 − 5z + 6 = 0. On calcule le
discriminant ∆ = 1 > 0. Les deux solutions sont donc 2 et 3. Ainsi le système a pour solutions
(2, 3) et (3, 2).

Voir exercice 4.12.


Les méthodes à maîtriser 81

Interro de cours
1. Parmi les égalités suivantes, lesquelles sont vraies pour tous z1 , z2 ∈ C et n ∈ N ?
(a) Re(z1 + z2 ) = Re(z1 ) + Re(z2 ) (c) Im(z1 − z2 ) = Im(z1 ) − Im(z2 )
(b) Re(z1 z2 ) = Re(z1 )Re(z2 ) (d) Im(z1n ) = Im(z1 )n .

2. Si a = 1 + i, b = 1 + 2i et z = a + ib. Parmi les égalités suivantes, lesquelles sont vraies ?


(a) z = a − ib (c) ab = ab
(b) z = 2 − 3i (d) z = a − ib.

3. Parmi les inégalités suivantes, lesquelles sont vraies pour tous z1 , z2 ∈ C ?


(a) |z1 + z2 | ≤ |z1 | + |z2 | (c) |z1 − z2 | ≤ |z1 | − |z2 |
(b) |z1 | + |z2 | ≤ |z1 + z2 | (d) |z1 | − |z2 | ≤ |z1 − z2 |.

4. À quelle condition, sur z1 , z2 ∈ C, a-t-on |z1 + z2 | = |z1 | + |z2 | ?


5. Soit z ∈ C. Montrer que z ∈ R si et seulement si z = z.
6. Citer les formules d’Euler.

7. Mettre z = 3 + i sous forme exponentielle.
8. Déterminer un argument de 1 + ei 4 .
π

√ √ 256
2 2
9. Calculer −i .
2 2
10. Soient r1 et r2 les deux solutions de l’équation −2r2 − 3r + 4 = 0. Que valent r1 r2 et r1 + r2 ?
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
82 Chapitre 4 Nombres complexes

Exercices
Pour s’entraîner
Exercice 4.1
Mettre sous forme algébrique les nombres complexes suivants
 2
1+i 1 − 7i √
1. z1 = (1 + i)36 2. z2 = + 3. z3 = ( 3 − i)9 (−3 + i)2 .
2−i 4 + 3i

Exercice 4.2
Calculer le module des nombres complexes suivants
√ 4
1 − 7i 53 + i 3−i
1. z1 = (1 + 2i)3 2. z2 = 3. z3 = .
4 + 3i 53 − i 1+i

Exercice 4.3
√ 5π
On donne z1 = ei 6 , z2 = 3e−i 3 et z3 = 2e−i 6 .
π π

z1
Mettre sous forme exponentielle les nombres complexes suivants : z1 z2 z3 , , z 2 et z36 .
z2 z3 2

Exercice 4.4
Mettre sous forme exponentielle les nombres
√ complexes
√  suivants
3 6 − i 2 (1 + i) −1 + i
1. z1 = 2. z2 = 3. z3 = −5 √ .
2 + 3i 1−i 3+i

Exercice 4.5
3iπ
Déterminer la forme exponentielle de 1 + ei 3 et de e − 1.
π
5

Exercice 4.6
Résoudre dans C les équations suivantes

1. 2z 2 − 12z + 18 = 0 3. z 2 − 2z cos θ + 1 = 0 (θ ∈ R)
2. 3z 2 + 3z + 3 = 2z 2 + z + 1 4. z 4 + 3z 2 − 4 = 0.

Pour aller plus loin


Exercice 4.7
z−2+i
Déterminer l’ensemble des points M d’affixe z = −2i tels que soit imaginaire pur.
z + 2i
Exercices 83

Exercice 4.8
1
1. Soit u ∈ C. Montrer que si |u| = 1, alors u = .
u
2. Soient a, z ∈ C tels que |a| = |z| = 1. Exprimer (z − a)2 en fonction de |z − a|, a et z.
 2
b z−a
3. Soient a, b, z ∈ C tels que |a| = |b| = |z| = 1 et z = b. Montrer que ∈ R∗+ .
a z−b

Exercice 4.9
Calculer pour θ ∈ R et n ∈ N,
n   n  

n n
Cn = cos(kθ) et Sn = sin(kθ).
k k
k=0 k=0

Exercice 4.10
Soient U = {z ∈ C / |z| = 1 } et f : C∗ → C .
1
z → z+
z
1. Résoudre l’équation f (z) = 0.
2. L’application f est-elle injective ?
3. Montrer que f (U) = [−2, 2].

Exercice 4.11
Soient les ensembles P = {z ∈ C / Imz > 0 } et D = {z ∈ C / |z| < 1 } et la fonction
f: P → D
z−i
z → .
z+i

1. Montrer que f est bien définie.


2. Si α ∈ D, résoudre l’équation f (z) = α. En déduire que f est bijective.

Exercice 4.12
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

2iπ 8iπ 4iπ 6iπ


1. a. Comparer e 5 et e 5 , puis e 5 et e 5 .
b. En déduire que cos 2π 8π 4π
5 = cos 5 et cos 5 = cos 5 .

2iπ 4iπ 6iπ 8iπ
2. a. Calculer 1 + e 5 + e 5 + e 5 + e 5 .
b. En déduire la valeur de cos 2π 4π
5 + cos 5 .
3. a. Soient a, b ∈ R. Factoriser e i(a+b)
+ ei(a−b) et en déduire que
1
cos a cos b = (cos(a + b) + cos(a − b)) .
2
b. Calculer cos 2π
5 cos 4π
5 .
4. En déduire la valeur de cos 2π 5 .
84 Chapitre 4 Nombres complexes

Corrections
Interro de cours
1. (a) Vrai. Cf. cours.
(b) Faux. Un contre-exemple : Re(i × i) = −1 = 0 = Re(i)Re(i).
(c) Vrai. Cf. cours.
(d) Faux. Un contre-exemple : Im(i2 ) = 0 = 1 = Im(i)2 .
2. (a) Faux. a et b ne sont pas des réels donc cette égalité est fausse.
(b) Vrai. On a z = 2 + 3i, donc z = 2 − 3i.
(c) Vrai. Cf. cours.
(d) Vrai. On a z = a + ib = a + ib = a − ib.
3. (a) Vrai. Cf. cours.
(b) Faux. On a |i| + |−i| = 2 ≤ 0 = |i + (−i)|.

(c) Faux. Un contre-exemple : |1 − i| = 2 > 0 = |1| − |i|.
(d) Vrai. Grâce à l’inégalité triangulaire renversée, on a |z1 | − |z2 | ≤ ||z1 | − |z2 || ≤ |z1 − z2 |.
4. À condition que z2 = 0 ou qu’il existe λ ∈ R+ tel que z1 = λz2 .
5. Soit z = a + ib la forme algébrique de z, on a
z = z ⇔ a − ib = a + ib ⇔ b = 0 ⇔ z ∈ R.
eiθ + e−iθ eiθ − e−iθ
6. Soit θ ∈ R. On a cos θ = et sin θ = .
√ 2  2i
3 i
7. On a |z| = 2, puis z = 2 + = 2ei 6 .
π

2 2 π 
π  π   π
8. On factorise par l’angle moitié 1 + ei 4 = ei 8 e−i 8 + ei 8 = 2 cos π8 ei 8 . Or 2 cos > 0,
π π

8
π
donc est un argument de 1 + e 4 .

8√ √  π 256
9. On a ( 22 − i 22 )256 = e−i 4 = e−64iπ = 1.
3 4
10. Grâce aux relations racines-cœfficients, on obtient r1 + r2 = − −3
−2 = − 2 et r1 r2 = −2 = −2.

Exercice 4.1
√ π √
1. On a 1 + i = 2ei 4 , donc z1 = ( 2)36 e36i 4 = 218 e9iπ = −218 .
π

2. On commence par le premier terme


 2
1+i 1 + 2i + i2 2i 2i(3 + 4i) −8 + 6i
= 2 = = 2 = .
2−i 2 − 4i + i2 3 − 4i 3 + 42 25
Puis le deuxième terme
1 − 7i (1 − 7i)(4 − 3i) −17 − 31i
= = .
4 + 3i 42 + 32 25
Par somme, on obtient z2 = −1 − i .
Corrections 85

√ √ 3iπ
3. On a 3 − i = 2e−i 6 , donc ( 3 − i)9 = 29 e− 2 = 512i.
π

Puis (−3 + i)2 = 9 − 6i − 1 = 8 − 6i. Par produit, on obtient z3 = 3072 + 4096i .

Même si on veut déterminer la forme algébrique d’un nombre, il peut être utile de
passer par des formes exponentielles (surtout lorsqu’on est en présence de puissances
élevées).

Exercice 4.2
1. On calcul le module de chacun des facteurs et on applique les propriétés du module

3 |1 − 7i|
√ 3 50 √
|z1 | = |1 + 2i| = ( 5) √ = 5 10.
|4 + 3i| 25
2. De même √
|53 + i| 532 + 1
|z2 | = =√ = 1.
|53 − i| 532 + 1
3. De même √ 4
3+1 √
|z3 | = √ = ( 2)4 = 2.
1+1

Pour calculer le module d’un produit ou quotient, ce serait une très mauvaise idée de
tout développer pour mettre sous forme algébrique. Cela fonctionne mais génère beau-
coup de calculs (et donc potentiellement d’erreurs de calcul) et fait perdre beaucoup
de temps.

Exercice 4.3
On utilise les propriétés de l’exponentielle complexe pour obtenir

√ −iπ z1 2 4iπ 2iπ
z1 z2 z3 = 3 2e , = e 3 , z22 = 9e− 3 et z36 = 8e−5iπ = 8eiπ .
z2 z3 6

On a aussi z36 = −8, mais il ne s’agit plus de sa forme exponentielle car −8 < 0.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Exercice 4.4
1. On met sous forme exponentielle chaque terme puis on utilise les propriétés de l’exponentielle
complexe √
3 3 13 −i arctan( 32 )
z1 = √ = e .
13 ei arctan( 2 ) 13
3

2. De même
√ √  √ √ √ 
√ √ π
2 2 23 − 2i × 2 22 + i 22 2 2e−i 6 × 2ei 4
π
√ π
z2 = √ √2 √  = √ −i π = 2 2ei 3 .
2 −i 2 2e 4
2 2
86 Chapitre 4 Nombres complexes

3. De même √ −i π √
1−i 2e 4 5 2 − 5iπ
z3 = 5 √ =5 = e 12 .
3+i 2ei 6 2
π

Exercice 4.5
On factorise par l’angle moitié pour obtenir
π  π
π  π
1 + ei 3 = ei 6 e−i 3 + ei 3 = 2 cos ei 6 = ei 6 .
π π π

3
et  π  4iπ
3iπ 3iπ 4iπ  π
e 5 − 1 = e 5 + eiπ = e 5 e−i 5 + ei 5 = 2 cos
π
e 5 .
  5 
>0

Exercice 4.6
1. On calcule le discriminant du trinôme ∆ = 0. La seule solution est donc − −122×2 , c’est-à-dire 3 .
2. On commence par ramener tous les termes du même côté de l’égalité. L’équation à résoudre
est donc équivalente à z 2 + 2z + 2 = 0. On calcule le discriminant du trinôme obtenu : ∆ = −4.
Le solutions sont donc
−2 − 2i
z1 = = −1 − i et z2 = −1 + i .
2
    
3. On a z 2 − 2 cos θ + 1 = z 2 − eiθ + e−iθ z + eiθ e−iθ = z − eiθ z − e−iθ .
Les solutions de l’équation sont donc eiθ et e−iθ .
4. On pose Z = z 2 et l’équation devient Z 2 + 3Z − 4 = 0. On calcule le discriminant du trinôme
obtenu : ∆ = 25. Les solutions sont donc Z1 = −3−52 = −4 et Z2 = −3+5 2 = 1. Ainsi
z 4 + 3z 2 − 4 = 0 ⇔ z 2 = −4 ou z 2 = 1 ⇔ z = ±2i ou z = ±1.
Les solutions de l’équation sont donc 2i, −2i, 1 et − 1 .

Exercice 4.7
On note Z le complexe étudié et on le met sous forme algébrique. On commence par écrire z = x+iy
sous forme algébrique (avec x, y ∈ R). On a
x − 2 + i(y + 1) (x − 2 + i(y + 1))(x − i(y + 2)) x2 − 2x + y 2 + 3y + 2 2y − x + 4
Z= = = +i 2 .
x + i(y + 2) x + (y + 2)
2 2 x2 + (y + 2)2 x + (y + 2)2
Ainsi
Z ∈ iR ⇔ Re(Z) = 0 ⇔ x2 − 2x + y 2 + 3y + 2 = 0 et x2 + (y + 2)2 = 0.
Or x2 + (y + 2)2 = 0 ⇔ (x, y) = (0, −2) et
 2
3 5
x2 − 2x + y 2 + 3y + 2 = 0 ⇔ (x − 1)2 + y + = .
2 4
Il s’agit de l’équation d’un cercle qui contient le point de coordonnées (0, −2).
Corrections 87

Alors, si on note Ω(1, 32 ) et A(0, −2) l’ensemble des points recherché est le cercle de centre Ω et de

5
rayon privé du point A.
2

Exercice 4.8
2 1
1. Si |u| = 1, alors |u| = 1, puis uu = 1 et u = (car u = 0, du fait que |u| = 0).
u
2. Comme a et z sont de module 1, on peut leur appliquer le résultat de la question précédente
   
2 1 1 a−z (z − a)(z − a) a 2
(z − a) = (z − a) − = (z − a) =− = − |z − a| .
z a az az z
3. On utilise le résultat de la question précédente pour (z − a)2 et pour (z − b)2
 2 2  
b z−a b − az |z − a|  z − a 2
= =   ∗
 z − b  ∈ R+ .
a z−b a − b |z − b|2
z

Exercice 4.9
On a
n  
 n  

n n  k  n
Cn + iSn = e ikθ
= eiθ × 1n−k = eiθ + 1 .
k k
k=0 k=0
  θ
On factorise eiθ + 1 par l’angle moitié pour obtenir 2 cos θ2 ei 2 . Donc
         
θ θ nθ θ nθ
Cn + iSn = 2n cosn ei 2 = 2n cosn cos + i2n cosn sin

.
2 2 2 2 2
On récupère Cn (resp. Sn ) comme la partie réelle (resp. imaginaire) du complexe ci-dessus. D’où
       
θ nθ θ nθ
Cn = 2 cos
n n
cos et Sn = 2 cosn n
sin .
2 2 2 2

Exercice 4.10
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

1. On a
1
⇔ z 2 = −1.
f (z) = 0 ⇔ z = −
z
Les solutions de l’équation f (z) = 0 sont donc i et −i.
2. D’après la question précédente, on a f (i) = f (−i) avec i = −i, donc f n’est pas injective.
3. On procède par double inclusion
• f (U) ⊂ [−2, 2] : Soit y ∈ f (U). On dispose de z ∈ U tel que y = f (z) puis de θ ∈ R tel
que z = eiθ . On obtient
y = f (z) = eiθ + e−iθ = 2 cos(θ) ∈ [−2, 2].
Donc f (U) ⊂ [−2, 2].
88 Chapitre 4 Nombres complexes

x
• [−2, 2] ⊂ f (U) : Soit x ∈ [−2, 2]. On a ∈ [−1, 1], donc on dispose de θ ∈ R tel que
2
x
2 = cos θ. D’où
 
x = 2 cos θ = eiθ + e−iθ = f eiθ ∈ f (U).
Donc [−2, 2] ⊂ f (U).
Ainsi f (U) = [−2, 2].

Exercice 4.11
1. Il faut et il suffit de montrer que si z ∈ P , alors f (z) existe et f (z) ∈ D.
Soit z ∈ P . On note z = x + iy sa forme algébrique (avec x, y ∈ R).
Comme z ∈ P , alors y > 0, puis
 
|z − i| x2 + (y − 1)2 x2 + (y − 1)2
|f (z)| = = = .
|z + i| x2 + (y + 1)2 x2 + (y + 1)2
 
Or x2 + (y + 1)2 − x2 + (y − 1)2 = 4y > 0, donc 0 < x2 + (y − 1)2 < x2 + (y + 1)2 d’où
|f (z)| < 1. Ainsi f (z) ∈ D et f est bien définie.
2. Soit α ∈ D. On remarque que α = 1 et on résout l’équation de l’énoncé
1+α
f (z) = α ⇔ α(z + i) = z − i ⇔ (1 − α)z = i(1 + α) ⇔ z = i car α = 1.
1−α
z−i
Tout élément de D admet donc un et un seul antécédent par l’application z → . Il ne reste
z+i
plus qu’à montrer que cet antécédent est dans P . On note α = a + ib sous forme algébrique
(avec a, b ∈ R) et on a
1+α 1 + a + ib (1 + a + ib)(1 − a + ib) −2b 1 − a2 − b2
i =i =i = + i .
1−α 1 − a − ib (1 − a)2 + b2 (1 − a)2 + b2 (1 − a)2 + b2
  2
1+α 1 − |α| 1+α
Ainsi Im i = > 0 car |α| < 1 donc i ∈ P.
1+α (1 − a)2 + b2 1−α
Alors, tout élément de D admet un et un seul antécédent dans P par f , ce qui signifie que f
est bijective.

La résolution de l’équation f (z) = α donne une expression de la bijection réciproque


1+α
de f : f −1 (α) = i .
1−α

Exercice 4.12
8π 2π
1. a. On commence par remarquer que = 2π − , donc
5 5
8iπ 2iπ 2iπ
e 5 = e− 5 =e 5 .
6iπ 4iπ
On a de même e 5 =e 5 .
Corrections 89

b. On utilise les formules d’Euler


  8iπ 8iπ 2iπ 2iπ  
8π e 5 + e− 5 e− 5 + e 5 2π
cos = = = cos .
5 2 2 5
   
On a de même cos 6π 5 = cos 4π 5 .
2iπ
2. a. La somme considérée est une somme géométrique de raison e 5 = 1, donc
 2iπ 5
2iπ 4iπ 6iπ 8iπ
1− e 5 1 − e2iπ
1+e 5 +e 5 +e 5 +e 5 = 2iπ = 2iπ = 0.
1−e 5 1−e 5
b. En calculant la somme d’une autre façon, on obtient
   
2iπ 4iπ 6iπ 8iπ 2iπ 2iπ 4iπ 4iπ 2π 4π
1+e 5 +e 5 +e 5 +e 5 =1+e 5 +e 5 +e 5 +e 5 = 1 + 2 cos + 2 cos .
5 5
   
2π 4π 1
On en déduit donc que cos + cos =− .
5 5 2
3. a. On factorise par l’angle moitié pour obtenir
 
ei(a+b) + ei(a−b) = eia eib + e−ib = (cos a + i sin a) × 2 cos b = 2 cos a cos b + 2i sin a cos b.
1
Ainsi, en prenant la partie réelle, on obtient bien cos a cos b = (cos(a + b) + cos(a − b)) .
2
b. On applique la formule précédente pour a = 2iπ 4iπ
5 et b = 5 et on obtient
             
2π 4π 1 6π 2π 1 4π 2π 1
cos cos = cos + cos − = cos + cos =− .
5 5 2 5 5 2 5 5 4
 2π   4π 
4. À l’aide des relations racines-cœfficients, on en déduit que cos 5 et cos 5 sont solutions
5
de l’équation x2 + 12 x − 14 = 0. On calcule le discriminant du trinôme obtenu : ∆ = .
4
Les solutions sont donc

√ √
− 12 − 54 −1 − 5 −1 + 5
x1 = = < 0 et x2 = > 0.
2 4 4
   
2π 2π  π  4π 4π  π 
Or cos > 0 car ∈ 0, et cos < 0 car ∈ , π . On en conclut donc que
5 5 2 5 5 2
  √
2π −1 + 5
cos = .
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5 4
CHAPITRE

Trigonométrie
5
L’essentiel du cours
 1 Le cercle trigonométrique
Définition

• Le cercle trigonométrique est le cercle centré sur le tan(θ) •


π
repère et de rayon 1. On le parcourt dans le sens direct •2
(sens anti-horaire). sin(θ) • Mθ
• On place un point Mθ sur ce cercle de sorte que la lon-
gueur de l’arc entre le point de coordonnées (1, 0) et Mθ
soit égal à θ. On note alors (cos(θ), sin(θ)) les coordon-
π• θ 0
nées de ce point. •

• Si le point Mθ n’est pas sur l’axe des ordonnées, la droite cos(θ)


(OMθ ) et la tangente au cercle trigonométrique en le
point de coordonnées (1, 0) se coupent en un point. On
appelle tan(θ) l’ordonnée de ce point d’intersection. 3π
• 2

sin(θ) π
A l’aide du théorème de Thalès, on retrouve la formule tan(θ) = si θ ≡ [π]
cos(θ) 2
(formule très souvent donnée comme définition de tan(θ)).

 2 Formules de trigonométrie
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Proposition
Soient θ, α ∈ R. On a
• cos2 (θ) + sin2 (θ) = 1.
• Si θ ≡ α [2π], alors cos(θ) = cos(α) et sin(θ) = sin(α).
• Si θ ≡ α [π], alors tan(θ) = tan(α).

Ajouter un multiple de 2π revient à faire plusieurs tours sur le cercle trigonométrique,


ce qui donne le même point sur le cercle et donc les mêmes valeurs de cosinus et sinus.
92 Chapitre 5 Trigonométrie

Formules de translation et symétries


Soit θ ∈ R. En regardant bien le cercle trigonométrique, on obtient les formules suivantes
• cos(−θ) = cos θ • sin(−θ) = − sin θ
tan(θ)
• cos(π − θ) = − cos θ • sin(π − θ) = sin θ
sin θ
• cos(π + θ) = − cos θ • sin(π + θ) = − sin θ Mπ−θ Mθ

• tan(−θ) = − tan θ • tan(π + θ) = tan θ


θ
• tan(π − θ) = − tan θ − cos θ cos θ

π 
• cos − θ = sin θ cos θ
 π2  Mπ+θ − sin θ M−θ
• sin − θ = cos θ sin θ
2π
−θ
 1
• tan −θ = θ − tan(θ)
2 tan θ
sin θ cos θ

En cas de trou de mémoire, il ne faut pas hésiter à tracer un cercle trigonométrique au


brouillon pour retrouver ces formules.

Formules d’addition et de duplication


Soient a, b ∈ R. On a les égalités suivantes :


cos(a + b) = cos a cos b − sin a sin b  sin(2a) = 2 sin a cos a


cos(a − b) = cos a cos b + sin a sin b  cos(2a) = cos2 a − sin2 a


sin(a + b) = sin a cos b + sin b cos a  = 2 cos2 a − 1


sin(a − b) = sin a cos b − sin b cos a  = 1 − 2 sin2 a

Transformation de a cos θ + b sin θ


Soient a, b, θ ∈ R avec (a, b) = (0, 0). Il existe A ∈ R∗+ et ϕ ∈ R tels que
a cos θ + b sin θ = A cos(θ − ϕ)
et de plus
 a b
A= a2 + b2 , cos ϕ = et sin ϕ = .
A A
L’essentiel du cours 93

 3 Résolution d’équations trigonométriques


Existence et unicité de solution
• Soit x ∈ [−1, 1]. L’équation cos θ = x (d’inconnue θ) admet une unique solution dans [0, π].
On la note arccos(x) (il s’agit de l’ arccosinus de x).
• Soit x ∈ [−1, 1]. L’équation sin θ = x (d’inconnue θ) admet une unique solution dans
[− π2 , π2 ]. On la note arcsin(x) (il s’agit de l’ arcsinus de x).
• Soit x ∈ R. L’équation tan θ = x (d’inconnue θ) admet une unique solution dans ] − π2 , π2 [.
On la note arctan(x) (il s’agit de l’ arctangente de x).

Résolution d’équations
Soient θ, α ∈ R. On a
• cos θ = cos α si et seulement si θ ≡ α [2π] ou θ ≡ −α [2π].
• sin θ = sin α si et seulement si θ ≡ α [2π] ou θ ≡ π − α [2π].
• tan θ = tan α si et seulement si θ ≡ α [π].
Si c, s ∈ [−1, 1] et t ∈ R, on a donc
• cos θ = c si et seulement si θ ≡ arccos(c) [2π] ou θ ≡ − arccos(c) [2π].
• sin θ = s si et seulement si θ ≡ arcsin(s) [2π] ou θ ≡ π − arcsin(s) [2π].
• tan θ = t si et seulement si θ ≡ arctan(t) [π].

Pour les équations avec cosinus et sinus tout se passe à un multiple de 2π près, et le
figures suivantes illustrent les deux familles de solutions de cos θ = cos α et sin θ = sin α

sin α

α −α α
−α cos α
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94 Chapitre 5 Trigonométrie

Les méthodes à maîtriser


Méthode 5.1 : Résoudre des équations trigonométriques
Le but est de se ramener à une équation de la forme cos θ = cos α, sin θ = sin α ou tan θ = tan α
dans la mesure du possible ou sinon de la forme cos θ = c, sin θ = s ou tan θ = t. Ensuite on
utilise le théorème sur le cas d’égalité des fonctions trigonométriques.

Exemple d’application
Résoudre cos(x) + sin(2x) = 0.
Soit x ∈ R. On a cos(x) + sin(2x) = 0 si et seulement si cos(x) = −sin(2x). Ensuite,
 on essaye
π
de transformer − sin(2x) en un cosinus : − sin(2x) = sin(−2x) = cos − (−2x) . On a ainsi
2
π  π π 
cos(x) + sin(2x) = 0 ⇔ cos(x) = cos + 2x ⇔ x ≡ + 2x [2π] ou x ≡ − + 2x [2π] .
2 2 2
π π
Pour finir la résolution, on a x ≡ + 2x [2π] si et seulement si x ≡ − [2π]. Et
2 2
π   
π π 2π
x≡− + 2x [2π] ⇔ 3x ≡ − [2π] ⇔ x ≡ − .
2 2 6 3
π π 2π
Ainsi les solutions de l’équation initiale sont les − + 2kπ, k ∈ Z et les − + ,  ∈ Z.
2 6 3
Voir exercices 5.2, 5.7 et 5.10.

Méthode 5.2 : Transformer cos(nx) et sin(nx) en fonction de cos(x) et sin(x)


Il s’agit de faire l’opération inverse de la linéarisation. Voici la démarche à suivre :
• Grâce à la formule de Moivre, on écrit cos(nx) = Re(einx ) = Re((eix )n ) (ou avec la partie
imaginaire pour sin(nx)).
• A l’aide du binôme de Newton, on développe (eix )n = (cos(x) + i sin(x))n .
• On récupère la partie réelle (ou la partie imaginaire pour sin(nx)).
• On exprime les sin à l’aide de cos (et inversement) grâce à l’identité cos2 (x) + sin2 (x) = 1,
en fonction de ce que demande l’énoncé.

Exemple d’application
Exprimer sin(3x) en fonction de sin(x).
Soit x ∈ R. A l’aide de la formule de Moivre, on observe que
sin(3x) = Im((eix )3 ) = Im((cos(x) + i sin(x))3 ).
Ensuite, on applique le binôme de Newton pour obtenir
(cos(x) + i sin(x))3 = cos3 (x) + 3 cos2 (x)(i sin(x)) + 3 cos(x)(i sin(x))2 + (i sin(x))3 .
Les méthodes à maîtriser 95

On récupère la partie imaginaire de cette expression et on remplace les cos(x) à l’aide de la


relation sin2 (x) = 1 − cos2 (x) :
sin(3x) = 3 cos2 (x) sin(x) − sin3 (x)
= 3(1 − sin2 (x)) sin(x) − sin3 (x)
= −4 sin3 (x) + 3 sin(x).

Voir exercice 5.6.

Méthode 5.3 : Linéariser une expression trigonométrique

Linéariser une expression du type cosp (x) sinq (x) (avec p, q ∈ N) veut dire la transformer
en une combinaison linéaire des cos(mx) et sin(nx) (avec n, m ∈ N). Voici la démarche à
suivre :
• On exprime cos(x) et sin(x) en fonction de eix et e−ix grâce aux formules d’Euler.
• On développe tout à l’aide du binôme de Newton.
• On regroupe les termes conjugués ensemble pour faire apparaitre des cos et sin.

Exemple d’application
Linéariser cos2 (x) sin3 (x).
Soit x ∈ R. D’après les formules d’Euler et le binôme de Newton, on a
 ix 2  ix 3
e + e−ix e − e−ix
cos2 (x) sin3 (x) =
2 2i
1  2ix  
= e + 2 + e−2ix e3ix − 3eix + 3e−ix − e−3ix
2 i
5 3
1  5ix
= − e − 3e3ix + 3eix − e−ix + 2e3ix − 6eix + 6e−ix − 2e3ix
32i 
+eix − 3e−ix + 3e−3ix − e−5ix
1  5ix 
= − e − e−5ix − e3ix + e3ix − 2eix + 2e−ix
32i
1
= − (2i sin(5x) − 2i sin(3x) − 2 × 2i sin(x))
32i
1
= (− sin(5x) + sin(3x) + 2 sin(x)) .
16
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Voir exercices 5.3 et 5.8.


96 Chapitre 5 Trigonométrie

Interro de cours
1. Déterminer si les égalités suivantes sont vraies ou fausses, pour tout x ∈ R :
(a) cos(−x) = − cos(x) (f) tan(x + 2π) = tan(x)
 π
(b) sin(−x) = − sin(x) (g) cos x − = sin(x)
2
(c) tan(x − π) = − tan(x)  π
(h) sin x − = cos(x)
2
(d) cos(x + π) = cos(x)  π 1
(i) tan x − =− .
(e) sin(π − x) = − sin(x) 2 tan(x)
π π π
2. Calculer − . En déduire la valeur de cos .
3 4 12

3. Transformer cos(x) + 3 sin(x) sous la forme A cos(x − ϕ).
 
1
4. Calculer arcsin .
2

5. Résoudre l’équation tan(x) = 1.


6. Résoudre l’équation cos(x) + sin(x) = 1.
7. Linéariser sin4 (x).
8. Exprimer cos(3x) en fonction de cos(x).
Exercices 97

Exercices
Pour s’entraîner
Exercice 5.1
1. Exprimer cos2 (θ) en fonction de cos(2θ), puis sin2 (θ) en fonction de cos(2θ).
π π π
2. Calculer cos , sin et tan .
8 8 8

Exercice 5.2
Résoudre les équations suivantes
 π  π
1. sin(x) = 0 3. cos(x) = cos x + 5. sin(3x) = cos 2x −
√ 3 6
2 4. cos(x) = sin(x)

2. cos(x) = 6. cos(x) − 3 sin(x) = 1.
2

Exercice 5.3
Soit x ∈ R. Linéariser les expressions suivantes
1. cos5 (x)
2. cos3 (x) sin2 (x).

Exercice 5.4
 
1 − cos(θ) θ
1. Soit θ ≡ 0 [π]. Montrer que = tan .
 πsin(θ)
 2
2. En déduire la valeur de tan .
12

Exercice 5.5
Soient a, b, p, q ∈ R.
1. Calculer cos(a + b) − cos(a − b).
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2. Factoriser cos p − cos q et sin p + sin q.


cos p − cos q
3. Simplifier .
sin p + sin q
π
4. En déduire la valeur de tan .
24

Exercice 5.6
1. Soit θ ∈ R. Exprimer sin5 (θ)
 πen fonction de sin(θ).
2. En déduire la valeur de sin .
5
98 Chapitre 5 Trigonométrie

Pour aller plus loin


Exercice 5.7
Résoudre les équations suivantes

1. 2 sin2 (x) − 3 sin(x)


√ +1=0 √ 3. tan(x) tan(2x) = 1
2. tan2 (2x) + (1 − 3) tan(2x) − 3 = 0 4. cos4 (x) + sin4 (x) = 1.

Exercice 5.8
1. Soient x ≡ 0 [2π] et n ∈ N∗ . En exploitant les nombres complexes, montrer que
 
(n + 1)x
n  nx  sin 2
cos(kx) = cos x .
2 sin
2
k=0

2. Soit θ ∈ R. Linéariser cos3 (θ).


9  
3 kπ
3. En déduire la valeur de cos .
9
k=1

Exercice 5.9
Soient θ ∈ R et n ∈ N.
1 2
1. Calculer − en précisant l’ensemble de validité.
tan(θ) tan(2θ)
n
2. En déduire une expression simple de 2k tan(2k ).
k=0

Exercice 5.10
1. Soit θ ∈ R. Exprimer cos(3θ) en fonction de cos θ.
2. On considère l’équation suivante

8x3 − 6x + 2 = 0 (E)
(on admet que cette équation possède au plus trois solutions réelles).
a. Déterminer les solutions de (E) dans [−1, 1].
(Si x ∈ [−1, 1], on pourra introduire θ = arccos(x)).
b. Conclure.
Corrections 99

Corrections
Interro de cours
1. On utilise les formules du cours pour obtenir que les égalités correctes sont (b), (f), (g), (i).
Pour la (i), on a
  
π sin x − π2 − cos(x) 1
tan x − =  = =− .
2 cos x − 2 π sin(x) tan(x)
π π π
2. On a − = . Donc
3 4 12
π π π  π  π π   π  √2 + √6
cos = cos − = cos cos + sin sin = .
12 3 4 3 4 3 4 4
 √
3. On a 12 + ( 3)2 = 2, donc
 √   π   π 
√ 1 3
cos(x) + 3 sin(x) = 2 cos(x) + sin(x)) = 2 cos(x) cos + sin(x) sin .
2 2 6 6
√  π
On conclut que cos(x) + 3 sin(x) = 2 cos x − .
6
 
  1 π
4. On cherche un angle entre − π2 et π2 dont le sinus vaut 12 . Or sin π6 = 12 , donc arcsin =
2 6
5. On a
π π
tan x = 1 ⇔ tan x = tan ⇔ x ≡ [π] .
4 4
π
Donc les solutions sont les + kπ, k ∈ Z
4
√  
6. On commence par transformer cos(x) + sin(x) = 2 cos x − π4 . On a ensuite
 √
π 2  π π
cos(x) + sin(x) = 1 ⇔ cos x − = ⇔ cos x − = cos
4 2 4 4
π π π π
⇔ x− ≡ [2π] ou x − ≡ − [2π]
4 4 4 4
π
⇔ x≡ [2π] ou x ≡ 0 [2π] .
2
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

π
Donc les solutions sont les + 2kπ, k ∈ Z et 2π,  ∈ Z
2
7. On applique les formules d’Euler
 ix 4
e − e−ix
sin4 (x) =
2i
1  4ix 
= e − 4e2ix + 6 − 4e−2ix + e−4ix
(2i) 4

1 
= 2 cos(4x) − 8 cos(2x) + 6
16
1 
= cos(4x) − 4 cos(2x) + 3 .
8
100 Chapitre 5 Trigonométrie

8. On applique la formule de Moivre


 
cos(3x) = Re (cos x + i sin x)3
 
= Re cos3 x + 3i cos2 x sin x − 3 cos x sin2 x − i sin3 (x)
= cos3 x − 3 cos x sin2 x
= cos3 x − 3 cos x(1 − cos2 x)
= 4 cos3 x − 3 cos x.

Exercice 5.1
1. On a cos(2θ) = 2 cos2 θ − 1 et cos(2θ) = 1 − 2 sin2 θ, donc
1 + cos(2θ) 1 − cos(2θ)
cos2 θ = et sin2 θ =
2 2
π  π  π π
2. On a ∈ 0, , donc cos ≥ 0 et sin ≥ 0. Ainsi
8 2 8 8
   √
π π 1 + cos π4 2+ 2
cos = cos 2 = = .
8 8 2 2
 √
π 2− 2
On procède de même pour le sinus : sin = .
8 2
On fait le quotient pour la tangente et on obtient
 √  √ √
π 2− 2 (2 − 2)2 2− 2 √
tan = √ = √ √ = √ = 2 − 1.
8 2+ 2 (2 + 2)(2 − 2) 2
Ainsi
 √  √
π 2+ 2 π 2− 2 π √
cos = , sin = et tan = 2−1
8 2 8 2 8

Exercice 5.2
1. On a
sin x = 0 ⇔ sin x = sin 0 ⇔ x ≡ 0 [2π] ou x ≡ π − 0 [π] ⇔ x ≡ 0 [π] .
Donc les solutions sont les kπ, k ∈ Z
2. On a √
2 π π π
cos x = ⇔ cos x = cos ⇔ x ≡ [2π] ou x ≡ − [2π] .
2 4 4 4
π π
Donc les solutions sont les + 2kπ, k ∈ Z et − + 2π,  ∈ Z
4 4
3. On a
 π π π π
cos x = cos x + ⇔x≡x+ [2π] ou x ≡ −x − [2π] ⇔ 2x ≡ − [2π] ,
3 3 3 3
car la première famille de solutions est vide.
π
Donc les solutions sont les − + kπ, k ∈ Z
6
Corrections 101

4. On transforme le sinus à l’aide d’un cosinus et on obtient


π  π π π
cos x = sin x ⇔ cos x = cos − x ⇔ x ≡ − x [2π] ou x ≡ x − [2π] ⇔ 2x ≡ [2π] .
2 2 2 2
car la deuxième famille de solutions est vide.
π
Donc les solutions sont les + kπ, k ∈ Z
4

On aurait aussi pu remplacer le cosinus à l’aide d’un sinus, mais il est en général plus
léger en terme de calcul de passer par une égalité de cosinus qu’une égalité de sinus si
on a le choix.

5. On remplace le sinus à l’aide d’un cosinus et on obtient


 π π   π
sin(3x) = cos 2x − ⇔ cos − 3x = cos 2x −
6 2 6
π π π π
⇔ − 3x ≡ 2x − [2π] ou − 3x ≡ − 2x [2π]
2 6 2 6
2π π
⇔ 5x ≡ [2π] ou x ≡ [2π] .
3 3
2π 2kπ π
Donc les solutions sont les + , k ∈ Z et + 2π,  ∈ Z
15 5 3

6. On commence par transformer cos x − 3 sin x :
 √  
√ 1 3 π π  π
cos x − 3 sin x = 2 cos x − sin x = 2 cos x cos − sin x sin = 2 cos x + .
2 2 3 3 3
Puis, en remarquant que 12 = cos π3 , on a
√  π π π π π π
cos x − 3 sin x = 1 ⇔ cos x + = cos ⇔ x + ≡ [2π] ou x + ≡ − [2π] .
3 3 3 3 3 3

Donc les solutions sont les 2kπ, k ∈ Z et − + 2π,  ∈ Z
3

Exercice 5.3
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

1. Soit x ∈ R. On utilise les formules d’Euler


 ix 5
5 e + e−ix
cos x =
2
1  5ix 
= e + 5e3ix + 10eix + 10e−ix + 5e−3ix + e−5ix
25
1 
= 2 cos(5x) + 10 cos(3x) + 20 cos(x)
32
1 
= cos(5x) + 5 cos(3x) + 10 cos(x) .
16
102 Chapitre 5 Trigonométrie

2. Soit x ∈ R. On utilise les formules d’Euler


 ix 3  ix 2
e + e−ix e − e−ix
cos3 x sin2 x =
2 2i
1  3ix  
= e + 3eix + 3e−ix + e−3ix e2ix − 2 + e−2ix
23 (2i)2
1  5ix 
= − e + e3ix − 2eix − 2e−ix + e−3ix + e−5ix
32
1
= − (2 cos(5x) + 2 cos(3x) − 4 cos(x))
32
1
= − (cos(5x) + cos(3x) − 2 cos(x)) .
16

Exercice 5.4
1. On pose α = 2θ. On utilise le fait que 1−cos(2α) = 1−(1−2 sin2 α) = et sin(2α) = 2 cos α sin α.
Ainsi
1 − cos(θ) 1 − cos(2α) 2 sin2 α θ
= = = tan α = tan .
sin(θ) sin(2α) 2 cos α sin α 2
2. On applique le résultat précédent pour θ = π6 et on obtient

3
π 1 − cos π6 1− 2

tan = = 1 =2− 3.
24 sin 6
π
2

Exercice 5.5
1. On utilise les formules d’addition :
cos(a + b) − cos(a − b) = cos a cos b − sin a sin b − (cos a cos b + sin a sin b).
D’où
cos(a + b) − cos(a − b) = −2 sin a sin b
2. On essaye de se ramener à la formule précédente. On cherche donc à écrire p et q de la forme
p = a + b et q = a − b. En résolvant le système obtenu, on trouve a = p+q 2 et b = p−q 2 .
En posant ce a et ce b, on obtient cos p − cos q = cos(a + b) − cos(a − b) = −2 sin a sin b. D’où
   
p+q p−q
cos p − cos q = −2 sin sin
2 2
On procède de la même manière pour obtenir sin(a + b) + sin(a − b) = 2 sin a cos b et
   
p+q p−q
sin p + sin q = 2 sin cos
2 2
3. On utilise les formules trouvées à la question précédente
     
p+q p−q p−q
−2 sin sin sin  
cos p − cos q 2 2 2 p−q
=     =−   = − tan
sin p + sin q p+q p−q p−q 2
2 sin cos cos
2 2 2
Corrections 103

π π
4. On applique la formule de la question précédente avec p = et q = et on obtient
3 4
π  √ √
π 3 − π
4 cos π3 − cos π4 3− 2
tan = tan =− =− √
12 2 sin π3 + sin π4 1+ 2

Exercice 5.6
1. Soit θ ∈ R. On utilise la formule de Moivre
 
sin 5θ = Im (cos θ + i sin θ)5
 
= Im cos5 θ + 5i cos4 θ sin θ − 10 cos3 θ sin2 θ − 10i cos2 θ sin3 θ + 5 cos θ sin4 θ + i sin5 θ
= 5 cos4 θ sin θ − 10 cos2 θ sin3 θ + sin5 θ
= 5(1 − sin2 θ)2 sin θ − 10(1 − sin2 θ) sin3 θ + sin5 θ
= 16 sin5 θ − 20 sin3 θ + 5 sin θ.
π π
2. Si θ = , alors sin(5θ) = 0. Donc si on pose x = sin , on déduit de la question précédente que
5 5
16x5 − 20x3 + 5x = 0.
Comme x = 0, on a 16x4 − 20x2 + 5 = 0. Ainsi x2 est solution de l’équation 16y 2 − 20y + 5 = 0.
Le discriminant du trinôme obtenu est ∆ = 202 − 4 × 16 × 5 = 20(20 − 16) = 4 × 5 × 4 = 16 × 5.
On obtient les solutions
√ √ √
20 − 4 5 5− 5 5+ 5
y1 = = > 0 et y2 = > 0.
2 × 16 8 8
√ √
On en déduit donc que x2 = y1 ou x2 = y2 puis que x = ± y1 ou x = ± y2 .
Pour savoir laquelle de ces 4 solutions
√ est la bonne, on encadre x. √
π π 2 5 1 √ 2
Comme 0 ≤ ≤ , on a 0 ≤ x ≤ . On remarque ensuite que y2 > > , donc y2 > .
5 4 2 8 2 2


√ π 5− 5
On en déduit que la seule valeur possible pour x est y1 et on en conclut que sin =
5 8
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Exercice 5.7
1. Si on pose y = sin x, l’équation devient 2y 2 − 3y + 1 = 0. Il s’agit d’une équation du second
degré dont les solutions sont 1 et 12 . Ainsi
1
2 sin2 (x) − 3 sin(x) + 1 = 0 ⇔ sin x = 1 ou sin x =
 2 
π π 5π
⇔ x≡ [2π] ou x ≡ [2π] ou x ≡ [2π] .
2 6 6
π π 5π
Donc les solutions sont les + 2kπ, k ∈ Z ; + 2π,  ∈ Z et + 2nπ, n ∈ Z
2 6 6
104 Chapitre 5 Trigonométrie

√ √
2. Si on pose y = tan(2x), l’équation devient y 2 + (1 − 3)y − 3 = 0.
Il s’agit d’une équation du second degré dont le discriminant vaut
√ √ √ √ √ √ √ √
∆ = (1 − 3)2 + 4 3 = 1 − 2 3 + ( 3)2 + 4 3 = 1 + 2 3 + ( 3)2 = (1 + 3)2 .

On en déduit que les solutions de l’équation du second degré vérifiée par y sont −1 et 3. Ainsi
√ √ √
tan2 (2x) + (1 − 3) tan(2x) − 3 = 0 ⇔ tan(2x) = −1 ou tan(2x) = 3
− π
⇔ 2x ≡ 4 [π] ou 2x ≡ [π] .
π 3

− kπ π π
Donc les solutions sont les 8+ , k ∈ Z et + , ∈ Z
π 2 6 2
3. On commence par utiliser les formules de duplication de cosinus et sinus pour obtenir une
formule de duplication pour tangente :

sin(2x) 2 cos(x) sin(x) cos2 (x) × 2 tan(x)) 2 tan(x)


tan(2x) = = 2 = = .
cos(2x) cos2 (x) − sin (x) cos2 (x)(1 − tan2 (x)) 1 − tan2 (x)
Ainsi
2 tan(x)
tan(x) tan(2x) = 1 ⇔ tan(x) × =1
1 − tan2 (x)
⇔ 2 tan2 (x) = 1 − tan2 (x)
1
⇔ tan2 (x) =
√3 √
3 3
⇔ tan(x) = ou tan(x) = −
3 3
π π
⇔ x≡ [π] ou x ≡ − [π] .
6 6
π π
Donc les solutions sont les + kπ, k ∈ Z et − + π,  ∈ Z
6 6
 2
4. On utilise le fait que 1 = cos2 x + sin2 x
 2
cos4 x + sin4 x = 1 ⇔ cos4 x + sin4 x = cos2 x + sin2 x
⇔ cos4 x + sin4 x = cos4 x + 2 cos2 x sin2 x + sin4 x
⇔ cos2 x sin2 x = 0
⇔ cos(x) = 0 ou sin(x) = 0
π 
⇔ x≡0 .
2


Donc les solutions sont les , k∈Z
2
Corrections 105

Exercice 5.8
1. On utilise le fait que cos(kx) = Re(eikx ) et la linéarité de la partie réelle pour obtenir que
n
 n 
 
cos(kx) = Re eikx .
k=0 k=0

La somme S obtenue est une somme géométrique de raison eix = 1. Donc


1 − ei(n+1)x
n
  ix k
S= e = .
1 − eix
k=0
On factorise ensuite par l’angle moitié au numérateur et au dénominateur
 
 (n+1)x  (n + 1)x
i
e 2
(n+1)x
e−i
−e 2 i
(n+1)x
−2i sin
2
2

S= = ei 2
nx
x  x x x .
i −i i
e 2 e 2 −e 2
−2i sin
2
On extrait la partie réelle de S pour obtenir le résultat demandé.
2. On utilise les formules d’Euler
 iθ 3
3 e + e−iθ
cos θ =
2
1  3iθ 
= e + 3eiθ + 3−iθ + e−3iθ
8
1 
= 2 cos(3θ) + 6 cos(θ)
8
1 
= cos(3θ) + 3 cos(θ) .
4
3. On fait commencer la somme à k = 0 (pour pouvoir utiliser la question 1. par la suite) et on

utilise la formule de la question précédente pour θ =
9
9    9   9   9  
 kπ kπ 1  kπ 3 kπ
cos3 = cos3 −1= cos + cos − 1.
9 9 4 9 4 3
k=1 k=0 k=0 k=0
Ensuite, on calcule chacune des deux sommes à l’aide de la question 1.
 

9   π  sin
9
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

 kπ
cos = cos  π  = 0.
9   2  sin
18
k=0
=0
Et 

9     sin
 kπ 3π 3
cos = cos  π  = 0.
3 2
k=0    sin 6
=0
9
  

On en conclut que cos3 = −1
9
k=1
106 Chapitre 5 Trigonométrie

Exercice 5.9
1. L’expression considérée
 π  a un senssiπ et seulement si tan(θ) et tan(2θ) sont définis et non nuls,
c’est-à-dire θ ≡ 0 et 2θ ≡ 0 .
2 2 π
On en conclut que l’expression considérée a un sens si et seulement si θ ≡ 0 .
4
Ensuite on utilise les formules de duplication de cosinus et sinus pour obtenir une formule de
duplication pour tangente :
sin(2θ) 2 cos(θ) sin(θ) cos2 (θ) × 2 tan(θ)) 2 tan(θ)
tan(2θ) = = 2 = 2 = .
cos(2θ) cos (θ) − sin (θ)
2 cos (θ)(1 − tan (θ))
2 1 − tan2 (θ)
Ainsi
1 2 1 2(1 − tan2 (θ)) tan2 (θ)
− = − = = tan(θ).
tan(θ) tan(2θ) tan(θ) 2 tan(θ) tan(θ)
π
2. Pour tout k ∈ N, on a 2k ≡ 0 , on peut donc appliquer la formule précédente pour θ = 2k
4
 
1 2
n n
2 tan(2 ) =
k k
2 k

tan(2k ) tan(2 × 2k )
k=0 k=0
n  
 2k 2k+1
= − .
tan(2k ) tan(2k+1 )
k=0

1 2n+1
n

Il s’agit d’une somme télescopique, et on en conclut que 2k tan(2k ) = −
tan(1) tan(2n+1 )
k=0

Exercice 5.10
1. On utilise les formules d’Euler
 iθ 3
e + e−iθ 1  3iθ  1 
cos3 θ = = e + 3eiθ + 3−iθ + e−3iθ = 2 cos(3θ) + 6 cos(θ)
2 8 8
1 
= cos(3θ) + 3 cos(θ) .
4
2. a. Soit x ∈ [−1, 1]. On pose θ = arccos(x) ∈ [0, π] et on a x = cos(θ). Ainsi
√ √
8x3 − 6x + 2 = 0 ⇔ 8 cos3 θ − 6 cos θ + 2 = 0

⇔ 2 cos(3θ) + 2 = 0

2
⇔ cos(3θ) = −
2
3π 3π
⇔ 3θ ≡ [2π] ou 3θ ≡ − [2π]
4  4 
π 2π π 2π
⇔ θ≡ ou θ ≡ − .
4 3 4 3
L’angle θ étant entre 0 et π, on obtient seulement les trois valeurs suivantes de θ :
π 2π π 2π π 2π
+0× , +1× et − +1× .
4 3 4 3 4 3
Corrections 107

On obtient donc les valeurs suivantes pour x :


 π  √2 
π 2π

π 2π π 2π

2+ 6

cos = , cos + = cos cos − sin sin =− ,
4 2 4 3 4 3 4 3 4
et   √ √
π 2π π 2π π 2π − 2+ 6
cos − + = cos cos + sin sin = .
4 3 4 3 4 3 4
b. L’énoncé nous affirme que l’équation admet au plus trois solutions (fait que l’on pourra
aisément démontrer une fois que l’on aura vu le chapitre sur les polynômes). Or on a trouvé
trois solutions distinctes à la question précédente. Ce sont donc les seules.
On en conclut que les solutions de (E) sont
√ √ √ √ √
2 2+ 6 − 2+ 6
, − et
2 4 4
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
CHAPITRE

Fonctions d’une variable


réelle 6
L’essentiel du cours
 1 Généralités sur les fonctions
Définition
Soit f une fonction définie sur I. On appelle graphe de la fonction f l’ensemble de points :
Cf = {(x, f (x)) / x ∈ I } .

Proposition
Soit f : I → J une fonction bijective. Le graphe de la fonction f et celui de f −1 sont
symétriques par rapport à la première bissectrice (la droite d’équation y = x).

Définition
Soit f une fonction définie sur I. On dit que :
• f est paire si ∀x ∈ I, −x ∈ I et f (−x) = f (x).
• f est impaire si ∀x ∈ I, −x ∈ I et f (−x) = −f (x).

• Le graphe d’une fonction paire est symétrique par rapport à l’axe des ordonnées.
• Le graphe d’une fonction impaire est symétrique par rapport à l’origine du repère.

Définition
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Soient f une fonction définie sur I et T > 0. On dit que f est T - périodique si
∀x ∈ I, x + T ∈ I et f (x + T ) = f (x).

Définition
Soient f une fonction définie sur I. On dit que
• f est majorée sur I si ∃M ∈ R, ∀x ∈ I, f (x) ≤ M . Alors M est un majorant de f sur I.
• f est minorée sur I si ∃m ∈ R, ∀x ∈ I, f (x) ≥ m. Alors m est un minorant de f sur I.
• f est bornée sur I si elle est majorée et minorée sur I.
110 Chapitre 6 Fonctions d’une variable réelle

Proposition
Une fonction f est bornée sur I si et seulement si ∃K > 0, ∀x ∈ I, |f (x)| ≤ K.

Définition
Soient f une fonction définie sur I et A un sous-ensemble de I. On dit que
• f admet un maximum sur A en a si ∀x ∈ A, f (x) ≤ f (a).
• f admet un minimum sur A en a si ∀x ∈ A, f (x) ≥ f (a).

Définition
Soient f une fonction définie sur I et A un sous-ensemble de I.
• La fonction f est croissante (resp. strictement croissante) sur A si :
∀(x, y) ∈ A2 , x ≤ y ⇒ f (x) ≤ f (y) (resp. x < y ⇒ f (x) < f (y))
• La fonction f est décroissante (resp. strictement décroissante) sur A si :
∀(x, y) ∈ A2 , x ≤ y ⇒ f (x) ≥ f (y) (resp. x < y ⇒ f (x) > f (y))
• La fonction f est monotone (resp. strictement monotone) sur A si elle est croissante
ou décroissante (resp. strictement croissante ou strictement décroissante) sur A.

Définition
Soient f une fonction définie sur I et g une fonction définie sur J avec f (I) ⊂ J. On définit
alors la composée de f par g par :
g◦f : I → R .
x → g ◦ f (x) = g (f (x))

 2 Fonctions puissance entières


Proposition
Soit n ∈ N∗ . La fonction x → xn est définie sur R, a la même parité que n, est dérivable (et
donc continue) sur R, de dérivée x → nxn−1 .

y y y
f (x) = x2
f (x) = x f (x) = x3

x x

x
L’essentiel du cours 111

Proposition
1
Soit n ∈ N∗ . La fonction x → est définie sur R∗ , a la même parité que n, est dérivable (et
xn
n
donc continue) sur R∗ , de dérivée x → − n+1 .
x
y y

1 1
f (x) = f (x) =
x x2

1
En utilisant le fait que = x−n , on peut réécrire ces fonctions sous la forme x → xn
xn
avec n ∈ Z\N. Les propriétés de parité et la formule de la dérivée sont les mêmes que
pour x → xn avec n ∈ N (mais l’ensemble de définition change).

Définition
On appelle fonction polynomiale toute fonction de la forme
x → an xn + an−1 xn−1 + · · · + a1 x + a0 où n ∈ N et an , . . . , a0 sont des réels.

Définition

Soit x ∈ R+ . On appelle racine carrée de x, notée x le réel positif dont le carré est x.
On peut ainsi définir la fonction racine carrée

· : R+ → √ R+
x → x
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Propriétés de la fonction racine carrée y

La fonction racine carrée est


• strictement croissante sur R+ , f (x) = x2
• continue sur R+ ,
1
• dérivable sur R∗+ , de dérivée x → √ .
2 x √
f (x) = x
La fonction racine carrée est la bijection réciproque de la
fonction R+ → R+ , x → x2 . x
112 Chapitre 6 Fonctions d’une variable réelle

 3 Fonctions logarithme et exponentielle


y

f (x) = exp(x)
Définition
• Le fonction exponentielle, notée exp, est la seule fonction
vérifiant y  = y et y(0) = 1. x
• La fonction logarithme népérien, notée ln, est la bijection
réciproque de exp.
f (x) = ln(x)

Propriétés de la fonction exp


La fonction exp est strictement croissante, dérivable (et donc continue) de R dans R∗+ et
∀x ∈ R, exp (x) = exp(x), exp(0) = 1, lim exp(x) = +∞ et lim exp(x) = 0.
x→+∞ x→−∞
De plus, si a, b sont des réels et si n ∈ Z, on a
exp(a)
exp(a + b) = exp(a) exp(b), exp(a − b) = , et exp(na) = exp(a)n .
exp(b)

Propriétés de la fonction ln
La fonction ln est strictement croissante, dérivable (et donc continue) de R∗+ dans R et
1
∀x ∈ R∗+ , ln (x) = , ln(1) = 0, lim ln(x) = +∞, et lim ln(x) = −∞.
x x→+∞ x→0+
De plus, si a, b sont des réels strictement positifs et si n ∈ Z, on a
a
ln(ab) = ln(a) + ln(b), ln = ln(a) − ln(b), et ln (an ) = n ln(a).
b

Définition
Si a ∈ R∗+ et b ∈ R, on note ab = exp(b ln(a)).

Si on note e = exp(1), on a donc ex = exp(x ln(e)) = exp(x).

Définition
• Les fonctions exponentielles sont les fonctions du type R → R, x → ax avec a ∈ R∗+ .
ln(x)
• La fonction logarithme décimal, notée log, est la fonction R∗+ → R, x → .
ln(10)
L’essentiel du cours 113

Si a ∈ R, on a log(10a ) = ln(10 ) a ln(10)


a

ln(10) = ln(10) = a.
La fonction log est donc la bijection réciproque de la fonction x → 10x .

Définition
Les fonctions puissances sont les fonctions R∗+ → R∗+ , x → xa = ea ln(x) avec a ∈ R.

Propriétés de la fonction puissance


Une fonction puissance x → xa est dérivable (donc continue) sur R∗+ , de dérivée x → axa−1 .
• Si a > 0, alors la fonction est strictement croissante sur R∗+ et
lim xa = +∞ et lim xa = 0.
x→+∞ x→0+
• Si a < 0, alors la fonction est strictement décroissante sur R∗+ et
lim xa = 0 et lim xa = +∞.
x→+∞ x→0+

Règles de calcul des puissances


Si x, y ∈ R∗+ et a, b ∈ R, on a
(xy)a = xa y a , xa+b = xa xb , xab = (xa ) et ln (xa ) = a ln(x).
b

 4 Fonctions trigonométriques

Propriétés des fonctions cos et sin


Les fonctions cosinus et sinus sont dérivables (donc continues) sur R et, si x ∈ R, on a
cos (x) = − sin(x) et sin (x) = cos(x).
La fonction cosinus est paire et la fonction sinus est impaire.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

y
1
f (x) = cos(x)

π 2
x
π
−π f (x) = sin(x)
2
−1
114 Chapitre 6 Fonctions d’une variable réelle

Propriétés de la fonction tan f (x) = tan(x)


La fonction tangenteest impaire, π-périodique,
 dérivable
(donc continue) sur R\ π2 + kπ / k ∈ Z et, si x est dans cet −π π
ensemble, on a x
π π

sin(x) 1 2 2
tan(x) = et tan (x) = 1 + tan2 (x) = .
cos(x) cos2 (x)

 5 Fonction partie entière et fonction valeur absolue


y
Définition et propriétés de la fonction partie entière
La fonction partie entière, définie par f (x) = x
·: R → R x
x → x
est dérivable (donc continue) sur R\Z et est discontinue en
chaque point de Z.

Définition et propriétés de la fonction valeur absolue y


La fonction valeur absolue, définie par f (x) = |x|
|·|: R → R
x → |x|
est paire, continue sur R, dérivable sur R∗ et de dérivée

1 si x > 0 x
x →
−1 si x < 0

 6 Limites usuelles
Théorème des croissances comparées
On a les limites suivantes
ex ln(x)
lim = +∞, lim = 0, et lim x ln(x) = 0.
x→+∞ x x→+∞ x x→0+

Ce qu’il faut retenir de ce théorème, c’est surtout qu’en +∞ l’exponentielle l’emporte


sur une puissance qui l’emporte sur un ln ; et qu’en 0, une puissance l’emporte sur un
ln.
L’essentiel du cours 115

Limites classiques en 0
On a les limites suivantes
ex − 1 ln(1 + x) sin(x) 1 − cos(x) 1
lim = 1, lim = 1, lim =1 et lim = .
x→0 x x→0 x x→0 x x→0 x2 2

 7 Dérivées
Toutes les dérivées usuelles sont regroupées dans le formulaire Dérivées usuelles en appendice
(page 486).

Opérations sur les dérivées


Soient u et v dérivables sur I et λ ∈ R. Les fonctions λu + v et uv sont dérivables sur I et
(λu + v) = λu + v  et
(uv) = u v + uv  .
1 u
De plus si la fonction v ne s’annule pas sur I, alors les fonctions et sont dérivables sur I
v v
et  
1 v  
u  u v − uv 
= − 2 et = .
v v v v2

Dérivée et composition
Soient u : I → R et v : J → R dérivables telles que u(I) ⊂ J. La fonction v ◦ u est dérivable
sur I et
(v ◦ u) = u × (v  ◦ u).

Définition
Soient f une fonction de deux variables définie sur un domaine D ⊂ R2 et (x0 , y0 ) ∈ D.
• Si on note f1 : x → f (x, y0 ) et que cette fonction f1 est dérivable en x0 , alors on dit que f
∂f
admet une dérivée partielle par rapport à x en (x0 , y0 ) et on note (x0 , y0 ) = f1 (x0 ).
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

∂x
• Si on note f2 : x → f (x0 , y) et que cette fonction f2 est dérivable en y0 , alors on dit que f
∂f
admet une dérivée partielle par rapport à y en (x0 , y0 ) et on note (x0 , y0 ) = f2 (y0 ).
∂y

Pour calculer ces dérivées partielles, il suffit de dériver par rapport à une variable et
de considérer les autres variables comme des constantes.
116 Chapitre 6 Fonctions d’une variable réelle

 8 Primitives
Toutes les primitives usuelles sont regroupées dans le formulaire Primitives usuelles en appendice
(page 487).

Définition
Soit f : I → R. Une primitive de f sur I est une fonction F : I → R dérivable telle que
F  = f.

Une première façon de déterminer une primitive est de reconnaître une forme dérivée
connue (d’où l’intérêt de très bien connaître ses dérivées).

Structure des primitives d’une fonction


Soit f une fonction admettant une primitive F . Alors, les primitives de f sont de la forme
F + k avec k une constante.

Toutes les primitives sont donc trouvées à une constante près. On parle donc d’une
primitive de f et non de la primitive de f (à moins d’avoir précisé une de ses valeurs).

Existence d’une primitive


Toute fonction continue sur un intervalle admet une primitive sur cet intervalle.

Définition
Soient f une fonction continue sur [a, b] et F une primitive de f sur [a, b]. On appelle intégrale
de f de a à b le réel
 b
f (t)dt = [F (t)]a = F (b) − F (a).
b

Les primitives
 x étant calculées à une constante additive près, on pourra écrire
F (x) = f (t)dt pour désigner une primitive F de f .

Intégration par parties


Soient u et v deux fonctions dérivables sur [a, b] telles que u et v  soient continues sur [a, b].
On a  b  b
u(t)v  (t)dt = [u(t)v(t)]a − u (t)v(t)dt.
b

a a

Cette méthode permet de calculer une primitive pour un produit de fonction que l’on ne
pouvait pas reconnaître comme une dérivée usuelle (comme par exemple les fonctions du
type P (x) ln(x), P (x)ex , P (x) cos(x), P (x) sin(x) où P est une fonction polynomiale).
L’essentiel du cours 117

 9 Équations différentielles linéaires à cœfficients constants

Équation différentielle linéaire du premier ordre


Soient a, b ∈ R, a = 0.
• Les solutions de l’équation différentielle (dite homogène ou sans second membre) y  +ay = 0
sont de la forme y(x) = Ke−ax où K ∈ R.
b
• Les solutions de l’équation différentielle y  + ay = b sont de la forme y(x) = Ke−ax + où
a
K ∈ R.

Dans la pratique, quand on cherche les solutions d’une équation différentielle du premier
ordre y  + ay = b (E ) :
• on cherche les solutions yh de l’équation homogène associée y  + ay = 0 (H )
• on cherche une solution particulière constante yp de (E )
• on somme yh et yp pour trouver les solutions de l’équation différentielle (E ).

Équation différentielle linéaire homogène du second ordre


Soient a ∈ R∗ , b, c ∈ R et (H ) l’équation différentielle linéaire homogène ay  + by  + cy = 0.
On appelle équation caractéristique de (H ) : ar2 + br + c = 0. On note ∆ = b2 − 4ac.
• Si ∆ > 0, l’équation caractéristique admet deux solutions réelles distinctes r1 et r2 et les
solutions de l’équation (H ) sont
y(x) = λer1 x + µer2 x avec λ, µ ∈ R
• Si ∆ = 0, l’équation caractéristique admet une solution réelle double r0 et les solutions de
l’équation (H ) sont
y(x) = (λx + µ)er0 x avec λ, µ ∈ R
• Si ∆ < 0, l’équation caractéristique admet deux solutions complexes conjuguées :
ρ + iω et ρ − iω (où ρ ∈ R et ω ∈ R∗ ) et les solutions de l’équation (H ) sont
y(x) = eρx (λ cos(ωx) + µ sin(ωx)) avec λ, µ ∈ R.

Résolution d’une équation différentielle linéaire du second ordre


© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Soient ay  + by  + cy = d (E ) une équation différentielle linéaire du second ordre à cœfficients


constants, ay  + by  + cy = 0 (H ) son équation homogène associée et yp une solution de (E ).
Toute solution de (E ) se décompose comme la somme de yp et d’une solution yh de (H ).

Dans la pratique, quand on cherche les solutions d’une équation différentielle du second
ordre (E ) :
• on cherche les solutions yh de l’équation homogène associée (H ),
• on cherche une solution particulière constante yp de (E ),
• on somme yh et yp pour trouver les solutions de l’équation différentielle (E ).
118 Chapitre 6 Fonctions d’une variable réelle

Les méthodes à maîtriser


Méthode 6.1 : Étudier une fonction
Voici le plan d’étude d’une fonction
1. Déterminer le domaine de définition ;
2. Déterminer les symétries et les périodicités afin de réduire l’ensemble d’étude ;
3. Déterminer les variations et les limites ;
4. Déterminer les extrema éventuels ;
5. Tracer le graphe en faisant apparaitre les asymptotes et les tangentes remarquables.

Exemple d’application 
|1 − x2 | 3
Étudier les fonctions x → et x → − 2 et tracer leurs graphes.
 x 2 + cos(πx)
|1 − x2 |  
(1) On pose f (x) = . On a x ∈ Df ⇔ (1 − x2  ≥ 0 et x = 0). On en déduit que
x
Df = R∗ . La fonction f est clairement impaire, on restreint donc l’intervalle d’étude à R∗+
(on complétera avec une symétrie par rapport à l’origine). Soit x ∈ R∗+ , on a
√ √
1 − x2 x2 − 1
f (x) = si x < 1 et f (x) = si x > 1.
x x
 
Sur R∗+ , si x = 1, 1 − x2  > 0. Donc f est dérivable sur ]0, 1[ et ]1, +∞[.
Si 0 < x < 1, on a
−2x √ −x2 1 − x2
√ × x − 1 − x2 × 1 √ −√
2 1 − x2 1 − x2 1 − x2 1
f  (x) = 2
= 2
=− √ .
x x x 1 − x2
2

1
De même, si x > 1, on a f  (x) = √ .
x x2 − 1
2
De plus f (x) −−−−→ +∞ et si x > 1,
x→0+ √  
x2 − 1 x2 − 1 1
f (x) = = = 1 − 2 −−−−−→ 1.
x x2 x x→+∞
On obtient donc le tableau de variations de f sur R∗+ . En ajoutant le fait que f  (x) −−−−→ −∞
x→1−
et f  (x) −−−−→ +∞, on trace le graphe de f sur R∗+ , puis sur R∗ par symétrie.
x→1+
y
x 0 1 +∞
1
f  (x) − −∞ +∞ +
+∞ 1 x
1
f
0
3
(2) On pose g(x) = − 2. Comme, pour tout x réel, 2 + cos(πx) = 0, on a Dg = R.
2 + cos(πx)
La fonction g étant paire et 2-périodique, on restreint l’intervalle d’étude à [0, 1]. Par somme
3π sin(πx)
et composition, g est dérivable sur [0, 1]. Si x ∈ [0, 1], on a g  (x) = .
(2 + cos(πx))2
Les méthodes à maîtriser 119

On a, de plus, g(0) = −1 et g(1) = 1. On obtient donc le tableau de variations de g sur [0, 1]


et on trace le graphe de g par symétrie et périodicité.
y
x 0 1
1
g  (x) 0 + 0
1
x
g 1
−1

Voir exercices 6.10, 6.11, 6.14, 6.15 et 6.16.

Méthode 6.2 : Déterminer une primitive

À ce stade de l’année, pour déterminer une primitive d’une fonction, on peut s’y prendre de
deux manières :
• On reconnait une forme connue (du type uu , αu uα−1 , u eu , etc)


• Sinon, on voit notre fonction comme un produit et on fait une intégration par parties
pour simplifier l’expression à intégrer. Par exemple, si on veut intégrer une expression de
la forme P (x) ln(x) (où P est une fonction polynomiale) : on dérive le ln et on primitive P .
Si on veut intégrer une expression de la forme P (x)ex , P (x) cos(x) ou P (x) sin(x) (où P
est une fonction polynomiale) : on dérive le polynôme et primitive l’autre fonction et on
recommence jusqu’à ce que le polynôme devienne constant.

Exemple d’application
Calculer une primitive de x → − tan(x) et une primitive de x → (x2 + x + 1)ex .
− sin(x) u
(1) En transformant légèrement − tan(x) = , on retrouve une forme connue du type
cos(x) u
(avec u(x) = cos(x)). Une primitive de cette fonction est donc x → ln |cos(x)|.
(2) On effectue plusieurs intégrations par parties pour faire « disparaître » le polynôme (on a le
droit de les faire car les fonctions présentes sont dérivables une infinité de fois) :
 x  x  x
2 2 2
(t + t + 1) 
e dt = [(t + t + 1) 
t
e ] −
t x
(2t + 1) 
e dt = (x +x+1)e −
t x
(2t+1)et dt
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

         
u(t) v (t) u(x) v(t) u (t) v(t)

On effectue de nouveau une intégration par partie


 x  x
(2t + 1)e dt = [(2t + 1)e ] −
t t x
2et dt = (2x + 1)ex − 2ex = (2x − 1)ex .

En regroupant ces deux calculs, on obtient donc que


 x
(t2 + t + 1)et dt = (x2 + x + 1)ex − (2x − 1)ex = (x2 − x + 2)ex .

Ainsi la fonction x → (x2 − x + 2)ex est une primitive de la fonction x → (x2 + x + 1)ex .

Voir exercices 6.5 et 6.6.


120 Chapitre 6 Fonctions d’une variable réelle

Méthode 6.3 : Établir une inégalité à l’aide d’une étude de fonction


Lorsqu’on veut montrer une inégalité, mais que les opérations sur les inégalités ne suffisent
pas, on peut s’aider d’une étude de fonction pour y parvenir. On commence par transformer
l’inégalité en mettant tout ce qui est variable du même côté et on donne un nom à cette
fonction. On l’étudie et, à l’aide des ses variations, on la majore ou la minore (en fonction de
l’inégalité à montrer).

Exemple d’application
Montrer que, si x ≥ 0, alors sin(x) ≤ x.
Soit x ∈ R+ . Cela revient à montrer que sin(x)−x ≤ 0. On pose donc la fonction f définie sur R+
par f (x) = sin(x) − x et on l’étudie. Par somme, f est dérivable et on a f  (x) = cos(x) − 1 ≤ 0.
On obtient donc le tableau de variations suivant
x 0 +∞
f  (x) −
0
f

On en déduit donc que, si x ∈ R+ , f (x) ≤ 0, c’est-à-dire sin(x) ≤ x.


Voir exercices 6.10, 6.14 et 6.15.

Méthode 6.4 : Résoudre une équation différentielle linéaire à cœfficients contants

Pour résoudre une équation différentielle linéaire à cœfficients constants, deux cas :
1. On trouve les solutions yh de l’équation homogène associée en se référant au cours.
2. On cherche une solution particulière yp constante (de sorte que yp = yp = 0) et on
conclut en disant que les solutions de l’équation sont de la forme y = yh + yp .

Exemple d’application
Résoudre les équations différentielles y  + 2y = 4 et y  − 3y  + 2y = −6.
(1) On note (E1 ) l’équation différentielle. L’équation homogène associée est y  + 2y = 0 et
les solutions de l’équation homogène sont donc les fonctions de la forme yh (x) = Ke−2x
avec K ∈ R.
On cherche ensuite une solution particulière constante yp . Comme yp = 0, on obtient que
0 + 2yp = 4 c’est-à-dire yp = 2. Ainsi les solutions de (E1 ) sont les fonctions de la forme
y(x) = 2 + Ke−2x avec K ∈ R.
(2) On note (E2 ) l’équation différentielle. L’équation homogène associée est y  − 3y + 2y = 0.
L’équation caractéristique est donc r2 − 3r + 2 = 0 dont les solutions sont r = 1 et r = 2.
Les solutions de l’équation homogène sont donc les fonctions de la forme yh (x) = λex + µe2x
avec λ, µ ∈ R.
On cherche ensuite une solution particulière constante yp . Comme yp = yp = 0, on obtient
que 0 − 3 × 0 + 2yp = −6 c’est-à-dire yp = −3. Ainsi les solutions de (E2 ) sont les fonctions
de la forme y(x) = −3 + λex + µe2x avec λ, µ ∈ R.
Voir exercice 6.7.
Les méthodes à maîtriser 121

Interro de cours
1. Soient f, g et h trois fonctions définies sur R et dont les graphes sont
y y y

Cf Cg
1 1 1
Ch
1 1
x x x
1

(a) Étudier la parité et la périodicité de ces trois fonctions.


(b) Ces fonctions sont-elles majorées ? Minorées ? Bornées ?
(c) Pour chaque fonction, déterminer, s’il existe, son maximum et son minimum.
2. Reconnaitre les fonctions usuelles associées aux graphes ci-dessous
y y y

Cf
Cg

Ch
−π π
x x
π π

2 2

x
2
x
3. Étudier la fonction x → .
1 + x2
4. Montrer que, si x ∈ R, on a ex ≥ x + 1.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

x
5. On définit la fonction f : R → R, x → √ .
1 + x2
(a) Calculer la dérivée de f .
(b) Déterminer une primitive de f .
6. Déterminer une primitive de x → (x2 − x + 1) ln(x).
7. Résoudre l’équation différentielle y  + 4y  + 4y = −8.
122 Chapitre 6 Fonctions d’une variable réelle

Exercices
Pour s’entraîner
Exercice 6.1
Parmi les relations suivantes, lesquelles sont vraies, pour tous a, b et c ∈ R∗+ :

1. (ab )c = abc 3. a2b = (ab )2 5. (ab )c = a(b )


c

2. ab ac = abc 4. (ab)c = ac/2 bc/2 6. (ab )c = (ac )b .

Exercice 6.2
Simplifier ab pour
ln(ln x) 1  1
1. a = x et b = 2. a = exp(x2 ) et b = ln x x .
ln x x

Exercice 6.3
Calculer la dérivée des fonctions suivantes :
1. f (x) = x2 cos(x) x+1
5. f (x) =
x2 + 1
2. f (x) = sin9 (x)
ex − e−x
√ 6. f (x) =
3. f (x) = 1 + x2 ex + e−x
   
4. f (x) = ln 1 + 2 + cos(x) 7. f (x) = ln(x) 1 + cos2 (x).

Exercice 6.4
Déterminer les dérivées partielles de :
x−y 2
1. f (x, y) = xy 2 + yx2 2. f (x, y) = 3. f (x, y) = exy .
x+y

Exercice 6.5
En reconnaissant une forme connue, déterminer une primitive des fonctions suivantes
x
2
1. f (x) = (x − 1)ex −2x 1
4. f (x) = sin2
x ln x 6. f (x) = 2
2. f (x) = 2
x x − sin x
(x − 1)3 1
5. f (x) =  x x
√ 1 + e−x 7. f (x) = ln x.
2
3. f (x) = (x + 3) x + 9x − 5
3 e
Exercices 123

Exercice 6.6
En se servant d’intégration(s) par parties, déterminer une primitive des fonctions suivantes
x
1. f (x) = (x − 1) cos x 2. f (x) = xn ln x 3. f (x) = ln(1 + x2 ) 4. f (x) = .
cos2 x

Exercice 6.7
Résoudre les équations différentielles suivantes
1. y  − 3y = 9 3. y  + 5y  − 6y = 3
2. y  + 4y  + 5y = −10 4. y  − 6y  + 9y = 6.

Exercice 6.8
Montrer que la composée d’une fonction croissante par une fonction décroissante est une fonction
décroissante.

Exercice 6.9
Montrer que la dérivée d’une fonction paire est impaire et que la dérivée d’une fonction impaire
est paire.

Exercice 6.10

1. Montrer que si x ∈ R+ , sin(x) ≤ x et que si x ∈ R− , sin(x) ≥ x.


x2
2. En déduire que, si x ∈ R, cos(x) ≥ 1 − .
2

Pour aller plus loin


Exercice 6.11

1. Montrer que ∀x > −1, ln(1 + x) ≤ x.


 n  −n
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

1 1
2. En déduire que ∀n ≥ 2, 1 + ≤e≤ 1− .
n n

Exercice 6.12
n

Soient x ∈] − 1, 1[ et f (x) = xk .
k=0
1. Si x ∈] − 1, 1[, calculer xf  (x) de deux façons différentes.
 n
2. Déterminer une expression simple de kxk puis sa limite quand n → +∞.
k=0
124 Chapitre 6 Fonctions d’une variable réelle

Exercice 6.13
n  
 n
Soient x, y ∈ R, p ∈ [0, 1] et f (x, y) = xk y n−k .
k
k=0
n  
 n
1. Déterminer une expression simple de kxk y n−k .
k
k=0
n  
 n
2. En déduire la valeur de kpk (1 − p)n−k .
k
k=0

Exercice 6.14
ln(1 + ax)
Soient 0 < a ≤ b, f (x) = et g(x) = a(1 + bx) ln(1 + bx) − b(1 + ax) ln(1 + ax).
ln(1 + bx)
1. Étudier la fonction g sur R+ .
2. Déterminer les variations de f sur R∗+ .
3. En déduire que ln(1 + ab ) ln(1 + ab ) ≤ (ln 2)2 .

Exercice 6.15
Montrer que
1
∀x ∈]0, 1[, xx (1 − x)1−x ≥ .
2
(On pourra commencer par composer par ln.)

Exercice 6.16
Soit
f: R → R
ex − e−x
x → .
ex + e−x
1. Étudier f .
2. Justifier que f (R) = ] − 1, 1[.
3. Soient x ∈ R et y ∈ ] − 1, 1[. Résoudre l’équation f (x) = y d’inconnue x, en déduire que f est
une bijection de R dans ] − 1, 1[ et que
 
1 1+y
f −1 (y) = ln .
2 1−y
4. Étudier f −1 .
5. Tracer le graphe de f et de f −1 sur le même graphique.
Corrections 125

Corrections
Interro de cours
1. On se fie à la partie de la courbe que l’on nous donne en extrapolant son comportement au-delà.
(a) La fonction f est paire et 1-périodique. La fonction g est paire sans périodicité. La fonction
h est impaire sans périodicité.
(b) La fonction f est bornée. La fonction g est minorée mais pas majorée. La fonctions h est
bornée.
(c) Par lecture graphique, le minimum de f est −1 et son maximum est 1.
Le minimum de g est environ −1, 25 et g ne possède pas de maximum.
Le minimum de h est environ −1, 57 et son maximum est environ 1, 57 (il s’agit en réalité
de − π2 et π2 ).

2. On reconnaît f = ln, g = tan et h = · .
x2
3. On note f la fonction définie sur R par f (x) = . Tout d’abord, si x = 0, on a
1 + x2
x2 1
f (x) = 2  1 = 1 −−−−−→ 1.
x x2 + 1 x2 + 1
x→±∞

Ensuite, par quotient, f est dérivable et, si x ∈ R, on a


2x(1 + x2 ) − x2 × 2x 2x
f  (x) = = .
(1 + x2 )2 (1 + x2 )2
Ainsi, f  (x) est du signe de x. On en déduit le tableau de variations suivant
x −∞ 0 +∞
f  (x) − 0 +
1 1
f
0

On aurait aussi pu remarquer que f était paire. Mais dans un cas aussi simple, ça ne
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valait pas la peine d’utiliser cet argument de symétrie.

4. On note f la fonction définie sur R par f (x) = ex − x − 1.


Par différence, f est dérivable et, si x ∈ R, on a f  (x) = ex − 1.
On obtient donc le tableau de variations suivant
x −∞ 0 +∞
f (x)

− 0 +
0
f
0
126 Chapitre 6 Fonctions d’une variable réelle

On en déduit que, si x ∈ R, on a f (x) ≥ 0. Ainsi ∀x ∈ R, ex ≥ x + 1.


5. (a) Soit x ∈ R. On a

√ ( 1+x )
2 2 −x2
1 × 1 + x2 − x 2√2x1+x2

1+x2 1
f  (x) = √ 2 = = √ .
1+x 2 1 + x 2
(1 + x2 ) 1 + x2

(b) Soit x ∈ R. On a
2x u (x)
f (x) = √ =  avec u(x) = 1 + x2 .
2 1 + x2 2 u(x)

Or u est une primitive de √ . On obtient donc une primitive de f définie sur R par

u
2 u

F (x) = 1 + x2 .
6. On procède par intégration par parties. Soit x > 0, on a
 x  3  x  x  3 
2 t t2 t t2 1
(t − t + 1) ln(t)dt = − + t ln(t) − − +t dt
3 2 3 2 t
 3   x 2 
x x2 t t
= − + x ln(x) − − + 1 dt
3 2 3 2
 3   3 
x x2 x x2
= − + x ln(x) − − +x .
3 2 9 4
7. Il s’agit d’une équation différentielle linéaire d’ordre 2. On commence par résoudre l’équation
caractéristique de l’équation différentielle : r2 + 4r + 4 = 0, c’est-à-dire (r + 2)2 = 0. On obtient
donc une solution double −2 et les solutions de l’équation différentielle homogène associée sont
les fonctions
yh : t → (λ + µt)e−2t avec λ, µ ∈ R.
On cherche une solution particulière yp constante. On a donc yp = yp = 0, donc 4yp = −8 et
yp = −2. D’après le principe de superposition, les solutions de l’équation différentielle proposée
sont les fonctions
y : t → −2 + (λ + µt)e−2t avec λ, µ ∈ R

Exercice 6.1
Les relations toujours vraies sont les 1., 3. et 6..

Exercice 6.2
Dans les deux questions on utilise la forme exponentielle ab = eb ln a .
 
ln(ln x)  
1. a = exp
b
ln x = exp ln(ln x) = ln(x).
 ln x   
1  1   1  
2. a = exp
b
ln x x ln exp(x2 ) = exp 2
ln(x) × x2
= exp ln(x) = x.
x x
Corrections 127

Exercice 6.3
1. On a f  (x) = 2x cos(x) − x2 sin(x).
 
2. On utilise l’identité u9 = 9u u8 et on a f  (x) = 9 cos(x) sin8 (x).
2x x
3. On a f  (x) = √ =√ .
2 1+x 2 1 + x2

u
4. On utilise l’identité (ln u) = et on a
u
√− sin(x)
2 2+cos(x) sin(x)
f (x) =

 =−    .
1 + 2 + cos(x) 2 2 + cos(x) 1 + 2 + cos(x)

1 × (x2 + 1) − (x + 1) × 2x x2 + 2x
5. On a f  (x) = 2 =− 2.
(x2 + 1) (x2 + 1)
(ex + e−x )(ex + e−x ) − (ex − e−x )(ex − e−x ) 4
6. On a f  (x) = = x .
(e + e )
x −x 2 (e + e−x )2
1 −2 sin(x) cos(x)
7. On a f  (x) = 1 + cos2 (x) + ln(x)  .
x 2 1 + cos2 (x)

Exercice 6.4
∂f ∂f
1. On a (x, y) = y 2 + 2xy et (x, y) = 2xy + x2 .
∂x ∂y
∂f (x + y) − (x − y) 2y ∂f −(x + y) − (x − y) −2x
2. On a (x, y) = = et (x, y) = = .
∂x (x + y)2 (x + y)2 ∂y (x + y)2 (x + y)2
∂f 2 ∂f 2
3. On a (x, y) = y 2 exy et (x, y) = 2xyexy .
∂x ∂y

Exercice 6.5
Dans chaque question F dénommera une primitive de f .
1 1 1 2
1. On reconnaît une forme u eu = (eu ) , donc F (x) = ex −2x
2 2 2
   
1 u 1 1 1
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

2. On reconnaît une forme − −2 3 = − , donc F (x) = −


4 u 4 u2 4(x2 − 1)2
 
2 3 √ 2  3  2 3
3. On reconnaît une forme u u = u 2 , donc F (x) = (x3 + 9x − 5) 2
9 2 9 9
u
4. On reconnaît une forme = (ln |u|) avec u(x) = ln x, donc F (x) = ln |ln x|
u
ex
5. En multipliant au numérateur et au dénominateur par ex , on obtient f (x) = x .
e +1

u
On reconnaît une forme = (ln |u|) , donc F (x) = ln(ex + 1)
u
1 − cos(2θ) 1 1 − cos x
6. On utilise le fait que sin2 θ = pour obtenir que f (x) = · .
2 2 x − sin x
128 Chapitre 6 Fonctions d’une variable réelle

1 u 1 1
On reconnaît une forme = (ln |u|) , donc F (x) = ln |x − sin x|
2u 2 2
7. On transforme un peu l’expression de f :
  x 
f (x) = exp x ln ln(x) = ln(x) exp (x ln x − x) .
e
Or, si on note u(x) = x ln x − x, alors u (x) = ln x. On reconnaît une forme u eu = (eu ) , donc
 x x
F (x) = exp (x ln x − x) =
e

Exercice 6.6
1. Soit x ∈ R, on a
 x  x
(t − 1) cos(t)dt = [(t − 1) sin(t)] − 1 × sin(t)dt = (x − 1) sin(x) + cos(x).
x

2. Soit x ∈ R∗+ , on a
 x  n+1 x 
t x
tn+1 1 xn+1 xn+1
t ln(t)dt =
n
ln(t) − dt = ln(x) − .
n+1 n+1 t n+1 (n + 1)2
3. Soit x ∈ R, on a
 x  t
 x 2t2
1 × ln(1 + t2 )dt = t ln(1 + t2 )− dt
1 + t2
 x 2
t +1−1
= x ln(1 + x2 ) − 2 dt
t2 + 1
 x 
2 1
= x ln(1 + x ) − 2 1− 2 dt
t +1
= x ln(1 + x2 ) − 2x + 2 arctan(x).
π 1
4. Soit x ≡ [π]. On a tan (x) = , donc
2 cos2 (x)
 x  x
t
dt = [t tan(t)] 1 × tan(t)dt.
x

cos2 (t)
sin u
On remarque ensuite que tan = et est donc de la forme − = (ln |u|) . On obtient ainsi
cos u
 x
t
dt = x tan(x) + ln |cos(x)| .
cos2 (t)

Exercice 6.7
1. Les solutions de l’équation différentielle homogène associée sont les yh : t → Ke3t avec K ∈ R.
Une solution particulière constante est yp = −3.
Ainsi, d’après le principe de superposition, les solutions sont les fonctions de la forme
y : t → Ke3t − 3
Corrections 129

2. On commence par résoudre l’équation caractéristique r2 +4r+5 = 0 pour obtenir deux solutions
complexes −2 + i et −2 − i. Les solutions de l’équation différentielle homogène associée sont les
yh : t → e−2t (λ cos(t) + µ sin(t)) avec λ, µ ∈ R.
Une solution particulière constante est yp = −2.
Ainsi, d’après le principe de superposition, les solutions sont les fonctions de la forme
y : t → e−2t (λ cos(t) + µ sin(t)) − 2 avec λ, µ ∈ R
3. On commence par résoudre l’équation caractéristique r2 +5r−6 = 0 pour obtenir deux solutions
réelles 1 et −6. Les solutions de l’équation différentielle homogène associée sont les
yh : t → λet + µe−6t avec λ, µ ∈ R.
1
Une solution particulière constante est yp = − .
2
Ainsi, d’après le principe de superposition, les solutions sont les fonctions de la forme
1
y : t → λet + µe−6t − avec λ, µ ∈ R
2
4. On commence par résoudre l’équation caractéristique r2 − 6r + 9 = 0 pour obtenir une seule
solution réelle 3. Les solutions de l’équation différentielle homogène associée sont les
yh : t → (λ + µt)e3t avec λ, µ ∈ R.
2
Une solution particulière constante est yp = .
3
Ainsi, d’après le principe de superposition, les solutions sont les fonctions de la forme
2
y : t → (λ + µt)e3t + avec λ, µ ∈ R
3

Exercice 6.8
Soient g : J → R croissante et f : I → J décroissante où I est J sont des parties de R.
Soient a, b ∈ I tels que a ≤ b. Comme f est décroissante, on a f (a) ≥ f (b). Comme g est croissante,
on a g(f (a)) ≥ g(f (b)). On a donc montré que
∀a, b ∈ I, a ≤ b ⇒ g ◦ f (a) ≥ g ◦ f (b).
On en conclut que g ◦ f est décroissante.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Exercice 6.9
Soient I une partie de R, f une fonction dérivable paire et g une fonction dérivable impaire. On a
∀x ∈ I, f (−x) = f (x).
Si on dérive cette identité (en voyant x → f (−x) comme la composée de f par x → −x), on obtient
∀x ∈ I, −f  (−x) = f  (x),
et f  est impaire.
De même, ∀x ∈ I g(−x) = −g(x), donc en dérivant, on obtient ∀x ∈ I, −g  (−x) = −g(x) et g est
paire.
130 Chapitre 6 Fonctions d’une variable réelle

Exercice 6.10
1. On note f la fonction définie sur R par f (x) = sin x − x.
Par différence, f est dérivable et, si x ∈ R, f  (x) = cos x − 1 ≤ 0.
On obtient donc le tableau de variations suivant

x −∞ 0 +∞
f (x)


0
f 0

On en déduit donc que f est négative sur R+ et positive sur R− .


D’où ∀x ∈ R+ , sin(x) ≤ x et ∀x ∈ R− , sin(x) ≥ x.
2
2. On note g la fonction définie sur R par g(x) = cos(x) − 1 + x2 .
Par différence, g est dérivable et, si x ∈ R, on a g  (x) = − sin(x) + x.
D’après la question précédente, on obtient le tableau de variations suivant

x −∞ 0 +∞
g  (x) − 0 +
0
g

x2
On en déduit donc que g est positive sur R. Ainsi ∀x ∈ R, cos(x) ≥ 1 − .
2

Exercice 6.11
1. On note f la fonction définie sur ] − 1, +∞[ par f (x) = ln(1 + x) − x.
1
Par différence, f est dérivable et, si x > −1, on a f  (x) = x+1 − 1 = − x+1
x
.
On obtient le tableau de variations suivant

x −1 0 +∞
f (x)
+ 0 −
0
f
0

On en déduit donc que f est négative sur ] − 1, +∞[. Ainsi ∀x > −1, ln(1 + x) ≤ x.
Corrections 131

1
2. Soit n ≥ 2. On applique l’inégalité de la question précédente à x = > −1 et on obtient
n
   
1 1 1
ln 1 + ≤ donc n ln 1 + ≤ 1 car n > 0
n n n
 n 
1
donc ln 1+ ≤1
n
 n
1
donc 1+ ≤ e car exp est croissante.
n
1
Pour l’autre inégalité, on utilise l’inégalité de la question précédente avec x = − > −1 car
n
n ≥ 2 et on obtient
   
1 1 1
ln 1 − ≤− donc −n ln 1 − ≥ 1 car − n < 0
n n n
 −n 
1
donc ln 1− ≥1
n
 −n
1
donc 1− ≥ e car exp est croissante.
n

Exercice 6.12
1. Premièrement, par linéarité de la dérivation, on a, si x ∈] − 1, 1[,
n
 n

xf  (x) = x kxk−1 = kxk .
k=0 k=0

Deuxièmement, f (x) est une somme géométrique de raison x = 1, donc


1 − xn+1
f (x) = .
1−x
−(n + 1)xn (1 − x) − (1 − xn+1 )(−1) 1 − (n + 1)xn + nxn+1
Donc f  (x) = = . Ainsi
(1 − x)2 (1 − x)2
x − (n + 1)xn+1 + nxn+2
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

xf  (x) = .
(1 − x)2

x − (n + 1)xn+1 + nxn+2
n

2. On obtient donc que kxk =
(1 − x)2
k=0

Comme x ∈] − 1, 1[, on a (n + 1)xn+1 −−−−−→ 0 et nxn+2 −−−−−→ 0 par croissances comparées.


n→+∞ n→+∞
On en conclut que
n
 x
kxk −−−−−→
n→+∞ (1 − x)2
k=0
132 Chapitre 6 Fonctions d’une variable réelle

Exercice 6.13
1. D’après la formule du binôme de Newton, on a f (x, y) = (x + y)n . Ainsi
n   n  
n n ∂f
k n−k
kx y =x kxk−1 y n−k = x (x, y) = x × n(x + y)n−1 = nx(x + y)n−1 .
k k ∂x
k=0 k=1

2. On remplace x par p et y par 1 − p dans la formule obtenue à la question précédente et on


obtient
n  
n
kpk (1 − p)n−k = np(p + 1 − p)n−1 = np.
k
k=0

Exercice 6.14
1. Par différence et produit, g est dérivable sur R+ et, pour tout x ≥ 0, on a
 
b a 1 + bx
g  (x) = ab ln(1 + bx) + a(1 + bx) − ab ln(1 + ax) − b(1 + ax) = ab ln .
1 + bx 1 + ax 1 + ax
Or 0 < a < b et x ≥ 0, donc 1 + ax ≤ 1 + bx et g  (x) ≥ 0.
On obtient le tableau de variations suivant
x 0 +∞
g (x)

0 +
0
g

2. Par quotient, f est dérivable sur R∗+ et, pour tout x > 0, alors
a(1 + bx) ln(1 + bx) − b(1 + ax) ln(1 + ax) g(x)
f  (x) =  2 =  2 .
(1 + ax)(1 + bx) ln(1 + bx) (1 + ax)(1 + bx) ln(1 + bx)
Or, d’après la question précédente, la fonction g est positive.
On en déduit que f  ≥ 0 et on en conclut que f est croissante.
1 1
3. Comme 0 < a < b, on a 0 < < .
b a    
1 1
Par décroissance de f on obtient que f ≥f , c’est-à-dire
a b
ln(2) ln(1 + ab )
≥ .
ln(1 + ab ) ln(2)
 
b
On finit en multipliant de chaque côté par ln 1 + > 0 et par ln(2), on en conclut que
a
  
a b 2
ln 1 + ln 1 + ≤ (ln 2) .
b a
Corrections 133

Exercice 6.15
Soit x ∈]0, 1[. En composant par ln qui est une bijection strictement croissante, on a
 
1   1
xx (1 − x)1−x ≥ ⇔ ln xx (1 − x)1−x ≥ ln ⇔ x ln(x) + (1 − x) ln(1 − x) ≥ − ln 2.
2 2
On note donc f la fonction définie sur ]0, 1[ par f (x) = x ln(x) + (1 − x) ln(1 − x) + ln 2.
Par produit et somme, f est dérivable et, si x ∈]0, 1[, on a
1 (−1)
f  (x) = ln(x) + x − ln(1 − x) + (1 − x) = ln(x) − ln(1 − x).
x 1−x
Ainsi
1
f  (x) ≥ 0 ⇔ ln(x) ≥ ln(1 − x) ⇔ x ≥ 1 − x ⇔ x ≥ .
        2
1 1 1 1 1
De plus, f = ln + 1− ln 1 − + ln 2 = 0.
2 2 2 2 2
On obtient le tableau de variations suivant
1
x 0 2 1
f (x)

− 0 +
0 0
f

0
On en déduit que f est positive. Donc ∀x ∈]0, 1[, x ln(x) + (1 − x) ln(1 − x) ≥ − ln 2. Ainsi, d’après
1
l’équivalence établie au début du raisonnement, on en conclut que ∀x ∈]0, 1[, xx (1 − x)1−x ≥ .
2

Exercice 6.16
1. La fonction f est impaire car, si x ∈ R
e−x − ex ex − e−x
f (−x) = =− x = −f (x).
e +e
−x x e + e−x
Par somme et quotient, f est dérivable et, si x ∈ R, on a
(ex + e−x )(ex + e−x ) − (ex − e−x )(ex − e−x ) 4
f  (x) = = x > 0.
(ex + e−x )2 (e + e−x )2
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

De plus
ex (1 − e−2x ) 1 − e−2x
f (x) = = −−−−−→ 1
e (1 + e
x −2x ) 1 + e−2x x→+∞
et, f étant impaire, f (x) −−−−−→ −1.
x→−∞
On obtient le tableau de variations suivant
x −∞ 0 +∞
f (x)

+
1
f 0
−1
134 Chapitre 6 Fonctions d’une variable réelle

2. La fonction f est continue et strictement croissante, donc


 
f (R) = f (] − ∞, +∞[) = lim f (x), lim f (x) = ] − 1, 1[.
x→−∞ x→+∞

3. Soient x ∈ R et y ∈] − 1, 1[. On a
y = f (x) ⇔ y(ex + e−x ) = ex − e−x
⇔ y(e2x + 1) = e2x − 1 car ex = 0
⇔ (y − 1)e2x = −y − 1
1+y
⇔ e2x = car 1 − y = 0
1−y
 
1+y
⇔ 2x = ln car 1 + y > 0 et 1 − y > 0
1−y
 
1 1+y
⇔ x = ln .
2 1−y
On en déduit que tout élément de ] − 1, 1[ admet un unique antécédent par f dans R.
Ainsi f est une bijection de R dans ] − 1, 1[.
Par définition, on a y = f (x) ⇔ x = f −1 (y).
 
1 1+y
On en conclut que ∀y ∈] − 1, 1[, f −1 (y) = ln
2 1−y
4. Par symétrie, f −1 est impaire et strictement croissante. On obtient le tableau de variations
suivant
x −1 0 1
+∞
f −1 0
−∞
5. On obtient
y Cf −1

Cf
1
x
1
Partie 2

Algèbre générale
CHAPITRE

Systèmes linéaires
7
L’essentiel du cours
Dans ce chapitre K sera toujours égal à R ou C.

 1 Systèmes linéaires et matrices

Définition
• On appelle système linéaire de n équations à p inconnues tout système de la forme


 a1,1 x1 + a1,2 x2 + · · · + a1,p xp = b1

 a2,1 x1 + a2,2 x2 + · · · + a2,p xp = b2
S : .. ..


 . .

an,1 x1 + an,2 x2 + · · · + an,p xp = bn
où les ai,j et les bi ∈ K.
• Une solution du système est un p-uplet de valeurs (x1 , x2 , . . . , xp ) pour lesquelles les n
équations du système sont vérifiées.
• On appelle système homogène associé au système précédent le système obtenu en rem-
plaçant les bi par 0.

• Avec deux inconnues, une équation linéaire ax + by + c = 0 représente une droite de


R2 (si (a, b) = (0, 0)).
• Avec trois inconnues, une équation linéaire ax + by + cz + d = 0 représente un plan
dans R3 (si (a, b, c) = (0, 0, 0)).
• Avec trois inconnues, un système de deux équations non proportionnelles représente
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

l’intersection de deux plans non parallèles de R3 , c’est-à-dire une droite de R3 .

Définition
• On dit qu’un système S est compatible s’il admet au moins une solution. Sinon, on dit
qu’il est incompatible.
• On dit que deux systèmes S1 et S2 sont équivalents s’ils ont exactement les mêmes
solutions. On note S1 ⇔ S2 .
138 Chapitre 7 Systèmes linéaires

Définition
Soit S le système de la première définition. On appelle matrice (resp. matrice augmentée)
du système S le tableau à n lignes et p colonnes (resp. p + 1 colonnes)
    
a1,1 a1,2 . . . a1,p a1,1 a1,2 . . . a1,p b1
 a2,1 a2,2 . . . a2,p    a2,1 a2,2 . . . a2,p b2 
    
 .. .. .. ..  resp.  .. .. .. .. .. 
 . . . .    . . . . . 
an,1 an,2 . . . an,p an,1 an,2 . . . an,p bn

Il ne s’agit que d’une façon de "coder" notre système afin d’alléger un peu la rédaction
lors de sa résolution.

Définition
On appelle opérations élémentaires sur les lignes d’un système ou d’une matrice les opé-
rations suivantes :
• l’échange de la ligne i et de la ligne j. On note Li ←→ Lj .
• la multiplication de la ligne i par un scalaire α non nul. On note Li ←− αLi .
• l’ajout de la ligne j multiplié par un scalaire α à la ligne i. On note Li ←− Li + αLj .

On peut combiner les deux dernières opérations en Li ← αLi + βLj , avec α = 0, pour
un peu plus de rapidité dans les calculs.

Proposition
Si on peut passer du système S1 au système S2 par des opérations élémentaires sur les lignes,
alors ils sont équivalents.

 2 Résolution des systèmes linéaires

Définition
• On dit qu’un système est échelonné si, dans sa matrice, le nombre de zéros précédant la
première valeur non nulle d’une ligne augmente ligne par ligne jusqu’à ce qu’il ne reste plus
de ligne ou jusqu’à ce qu’il ne reste plus que des zéros.
• Dans un système échelonné, on appelle pivot le premier coefficient non nul de chaque ligne
non nulle dans la matrice du système.
L’essentiel du cours 139

Une matrice échelonnée est de la forme suivante


 
0 ··· 0 ⊕ ∗ ∗ ∗ ∗ ∗ ∗ ∗ ∗
 0 ··· 0 0 ··· 0 ⊕ ∗ ∗ ∗ ∗ ∗ 
 
 .. .. .. .. . . . 
 . . . . . .. ∗ ∗ ∗ ∗ 
 
 .. .. .. .. .. 
 .
 . . . . ⊕ ∗ ∗ ∗  
 . .. .. .. 
 .. . . . 0 ··· ··· 0 
 
 . .. .. .. .. .. 
 .. . . . . . 
0 ··· 0 0 ··· 0 ··· ··· 0 ··· ··· 0
Le nombre de ligne de zéros en bas peut être nul.
Il en va de même du nombre de colonne de zéros à gauche.

Pivot de Gauss
Tout système linéaire est équivalent à un système échelonné.

L’algorithme du Pivot de Gauss (cf méthode 7.1) permet de déterminer un tel système
échelonné.

Définition
Soit S un système linéaire équivalent à un système échelonné S1 de matrice A1 .
• On appelle inconnue principale de S une inconnue se situant sur la colonne d’un pivot
de A1 . Les autres inconnues sont appelées inconnues secondaires.
• On appelle rang de S le nombre de pivots de A1 .

• Dans un système avec p inconnues et de rang r, il y a donc r inconnues principales


et p − r inconnues secondaires.
• En allant de bas en haut, il est facile de résoudre un système échelonné, en exprimant
les inconnues principales en fonctions des inconnues secondaires (qui jouent donc le
rôle de paramètres dans l’ensemble des solutions).
• Si on se place dans R2 ou R3 , l’ensemble des solutions est
(1) vide si le système est incompatible ;
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

(2) un singleton s’il est compatible sans inconnue secondaire, c’est-à-dire s’il y a une
seule solution ;
(3) une droite s’il est compatible avec une inconnue secondaire ;
(4) un plan s’il est compatible avec deux inconnues secondaires.

Nombre de solutions d’un système


• Un système linéaire admet zéro, une seule ou une infinité de solutions.
• Un système de n équations à n inconnues de rang n admet une unique solution. On dit qu’il
s’agit d’un système de Cramer.
140 Chapitre 7 Systèmes linéaires

Les méthodes à maîtriser


Méthode 7.1 : Pivot de Gauss
La méthode du pivot de Gauss permet d’obtenir un système échelonné équivalent à un sys-
tème linéaire quelconque en utilisant les opérations élémentaires sur les lignes. Cette méthode
fonctionne aussi pour les matrices. Le principe général est de placer les pivots à leurs places
et d’éliminer tous les cœfficients non nuls qui se trouvent en-dessous. Plus précisément, sur
une matrice avec n lignes et p colonnes, voici l’algorithme du Pivot de Gauss :
1. On commence en haut à gauche de la matrice avec i = 1 et j = 1.
2. Sur la ième colonne, on regarde s’il y a un coefficient non nul entre la j ème ligne et la
dernière ligne.
• Si oui, on note q le numéro de la ligne du coefficient non nul que l’on a choisi (notre
pivot) et on effectue Lq ↔ Lj , puis on passe à l’étape 3.
• Sinon, on augmente i de 1. Si i > p, on s’arrête, sinon, on retourne à l’étape 2.
3. Le coefficient aj,i est non nul, on effectue donc les opérations Lk ← aj,i Lk − ak,i Lj ,
pour tout k entre j + 1 et n, pour faire apparaître des 0 sous notre pivot.
4. On augmente i et j de 1. Si i > p ou j > n, on s’arrête sinon on retourne à l’étape 2.

Exemple d’application
 
 x + y + z =0 x + y =2
Échelonner les systèmes S1 : x + 2y + 3z = 0 et le système S2 : x + 2y = 3
 
3x + 5y + 7z = 0 2x + y = 3.
(1) On applique l’algorithme du pivot de Gauss au système S1 :
    
1 1 1 1 1 1 x + y + z = 0
S1 ⇔ 0 1 2 ⇔ 0 1 2 ⇔ y + 2z = 0

0 2 4 0 0 0 0 = 0.
L2 ←L2 −L1 L3 ←L3 −2L2
L3 ←L3 −3L1

On remarque que pour le deuxième pivot, on avait le choix entre le 1 de la deuxième ligne et
le 2 de la troisième ligne. Quand on fait l’algorithme à la main, on essaye de choisir des pivots
engendrant les calculs les plus légers : le 1 de la deuxième ligne était donc la meilleure option
(en plus d’être déjà à la bonne place).
(2) On applique l’algorithme du pivot de Gauss au système S2 :
 
x + y = 2 x + y = 2
S2 ⇔ y= 1 ⇔ y= 1
L2 ←L2 −L1  L ←L +L 
L3 ←L3 −2L1 − y = −1 3 3 2 0 = 0.

Il est important de bien préciser les opérations effectuées à chaque étape pour que le
calcul puisse être suivi par une tierce personne (le correcteur par exemple).

Voir exercices 7.1 et 7.2.


Les méthodes à maîtriser 141

Méthode 7.2 : Résoudre un système linéaire


Pour résoudre un système linéaire, on commence par échelonner sa matrice augmentée grâce
à la méthode du pivot de Gauss pour ensuite décoder et récupérer un système échelonné et
équivalent à celui de départ (si le système est petit, on peut même pivoter directement sur le
système). Si on obtient une équation du type « 0 = 1 » (ou toute autre égalité impossible),
le système est incompatible. Sinon, on exprime les inconnues principales en fonctions des
inconnues secondaires en allant du bas vers le haut.

Exemple d’application
 
 x +y+ z =3 x − y + z = 1
Résoudre les systèmes S1 : 2x + y − z = 0 et S2 : x − 2y − z = 6
 
−x + y + 5z = 1 2x − y + 4z = −3.
(1) On applique l’algorithme du pivot de Gauss à la matrice augmentée de S1 :
     
1 1 1 3 1 1 1 3 1 1 1 3
 2 1 −1 0  ⇔ 0 −1 −3 −6  ⇔  0 −1 −3 −6  .
L3 ←L3 +2L2
−1 1 5 1 0 2 6 4 0 0 0 −8
L2 ←L2 −2L1
L3 ←L3 +L1

x + y + z = 3
Le système S1 est donc équivalent à − y − 3z = −3 et n’a donc pas de solution.

0 = −8
(2) On applique l’algorithme du pivot de Gauss à la matrice augmentée de S2 :
     
1 −1 1 1 1 −1 1 1 1 −1 1 1
 1 −2 −1 6  ⇔  0 −1 −2 5  ⇔  0 −1 −2 5  .
L3 ←L3 +L2
2 −1 4 −3 0 1 2 −5 0 0 0 0
L2 ←L2 −L1
L3 ←L3 −2L1

x − y + z = 1
Le système S2 est donc équivalent au système − y − 2z = 5

0 = 0.
On en déduit que y = −5 − 2z puis que x = 1 + y − z = −4 − 3z.
Les solutions de S2 sont donc les (−4 − 3z, −5 − 2z, z), z ∈ K.
Il est tout à fait possible d’intervertir l’ordre des inconnues dans le système avant de
le coder en matrice (pour simplifier les calculs). Il faudra alors faire bien attention de
reprendre le même ordre des inconnues au moment de décoder.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Voir exercices 7.1 et 7.2.


142 Chapitre 7 Systèmes linéaires

Interro de cours
 
0 2 3
1. Échelonner la matrice A = 1 −1 2 .
2 −6 −4

2x + y − 2z = 1
2. Résoudre le système linéaire x + 2y − z = 2

x − y + z = 1.

 y − z =1
3. Résoudre le système linéaire x + y − 2z = 0

x + 2y − 3z = 2.
4. Parmi les propositions suivantes, lesquelles sont vraies ?
(a) Un système homogène est toujours compatible.
(b) Un système de n équations à n inconnues admet toujours une unique solution.
(c) Un système de n équations à p inconnues avec n > p admet 0 ou 1 solution.
(d) Un système de n équations à p inconnues avec n < p admet 0 ou une infinité de solutions.
5. Parmi les propositions suivantes, lesquelles sont vraies ?
(a) Un système de n équations à p inconnues de rang p admet au moins une solution.
(b) Un système de n équations à p inconnues de rang p admet au plus une solution.
(c) Un système de n équations à p inconnues de rang n admet au moins une solution.
(d) Un système de n équations à p inconnues de rang n admet au plus une solution.
Exercices 143

Exercices
Pour s’entraîner
Exercice 7.1
Résoudre dans R les systèmes linéaires suivants :
 
x + y −z=0  x + y + 3z + 2t = −2
1. x + 5y =2 4. 2x + 3y + 4z + t = −1
 
2x + y − z = 1 3x + 7y + z − 6t = 6
 
 x + 2y − z = 1 
 x + y + z + t = −2

2. 2x + y + 2z = 2 x + 2y + 3z + 4t = 0
 5.
x − 4y + 7z = 3 
 x + y + 2z = 3

 2y − 2z + t = −15.
 x − y + 3z + t = −1
3. x + 2z + 3t = 2

−x − 2y − 7t = −6

Exercice 7.2
Résoudre dans R les systèmes linéaires suivants, en discutant suivant la valeur du paramètre m :
 

 3x + y + 2z = 7 x + y +z =1

x + y + z = 2 3. x + my + z = 2
1. 

 3x + 3y + 7z = 10 2x + y −z=3

3x + y − 2z = m 
 x + y + mz =3
x − my + z =2 4. x + 2y + (m + 1)z = 2

2. x + (m + 1)z = 3 2x + y + (m − 1)z = 1

x + my + 3z =4 
 mx + y +z= 2
5. x + 2y + z = 1

(m + 1)x − y + z = 0.
Pour aller plus loin
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Exercice 7.3
Dans le plan usuel R2 , on prend deux vecteurs u = (a, b) et v = (c, d) non colinéaires.
1. Montrer que l’équation xu + yv = 0 n’admet que (x, y) = (0, 0) comme solution.
2. En déduire que pour tout vecteur w ∈ R2 , il existe un unique couple (x, y) tel que w = xu + yv .

Exercice 7.4
Soient p > n et u1 , . . . , up ∈ Kn .
p

Montrer qu’il existe (λ1 , . . . , λp ) ∈ K \ {(0, . . . , 0)} tel que
p
λi ui = 0.
i=1
144 Chapitre 7 Systèmes linéaires

Corrections
Interro de cours
1. On applique l’algorithme du pivot de Gauss
     
0 2 3 1 −1 2 1 −1 2
A = 1 −1 2  ⇔ 0 2 3 ⇔ 0 2 3 .
L3 ←L3 +2L2
2 −6 −4 L3 ←L3 −2L1 0 −4 0 0
L2 ↔L1
−8 −2
2. On applique l’algorithme du Pivot de Gauss en utilisant la matrice augmentée du système
     
2 1 −2 1 1 −1 1 1 1 −1 1 1
 2 1 −1 2  ⇔  0 3 −2 1  ⇔  0 3 −2 1  .
1 −1 1 1 0 3 −4 −1 0 0 −2 −2
L3 ↔L1 L3 ←L3 −L2
L2 ←L2 −L1
L3 ←L3 −2L1

x − y + z = 1
Le système est donc équivalent au système 3y − 2z = 1

− 2z = −2.
On en déduit que z = 1 puis que y = 1 et x = 1.
La seule solution du système est donc (1, 1, 1).
3. On applique l’algorithme du Pivot de Gauss en utilisant la matrice augmentée du système
     
0 1 −1 1 1 1 −2 0 1 1 −2 0
 1 1 −2 0  ⇔  0 1 −1 1  ⇔  0 1 −1 1  .
1 2 −3 2 0 1 −1 2 0 0 0 1
L2 ↔L1 L3 ←L3 −L2
L3 ←L3 −L1


x + y − 2z = 0
Le système est donc équivalent au système y− z = 1

0 = 1.
On en conclut que le système n’a pas de solution.
4. (a) Vrai. Le n-uplet (0, 0, . . . , 0) est toujours solution.

x−y=0
(b) Faux. Le système est un système de deux équations à deux inconnues n’ayant
x−y=1
clairement pas de solution.

x − y = 0
(c) Faux. Le système x − y = 0 a strictement plus d’équations que d’inconnues et admet

x−y=0
une infinité de solutions (tous les (y, y) avec y ∈ R).
(d) Vrai. Le système admet au plus n inconnues principales. Comme p > n, il y aura néces-
sairement des inconnues secondaires. Si le système admet au moins une solution, alors les
solutions sont paramétrisées par les inconnues secondaires.
Ainsi le système a 
0 ou une infinité de solutions
x − y = 0
5. (a) Faux. Le système y = 0 a deux inconnues et est de rang 2, mais n’a pas de solution.

y=1
(b) Vrai. Le système n’a que des inconnues principales. Il n’y aura donc aucun paramètres
dans les solutions. Ainsi, s’il y a une solution, elle sera unique.
Corrections 145

(c) Vrai. Une fois échelonné, on n’aura pas d’équation du type 0 = bk (où bk ∈ R). On pourra
donc toujours trouver une/des solution(s) au système.

x−y+z=0
(d) Faux. Le système a deux équations et est de rang 2, pourtant il admet
y−z=0
une infinité de solutions (tous les (0, z, z) avec z ∈ R).

Exercice 7.1
Après avoir appliqué l’algorithme du Pivot de Gauss, on obtient les solutions suivantes
 
1 6
1. 1, , .
5 5
2. Aucune solution.
3. Aucune solution.
4. Tous les (−5 − 5z − 5t, 3 + 2z + 3t, z, t) avec z, t ∈ R.
5. (−2, −3, 4, −1).

Exercice 7.2
1. On note S le système. On pivote comme d’habitude pour arriver à


 x+ y +z= 2

− 2y − z = 1
S ⇔

 z= 1

0 = m − 3.
On distingue donc deux cas
• Si m = 3, alors le système n’a pas de solution.
• Si m = 3, alors la seule solution du système est (2, −1, 1).
2. On note S le système. Cette fois-ci le paramètre est dans la partie homogène du système. On
va donc essayer, autant que possible, de ne pas utiliser un pivot contenant un paramètre (sinon,
on pourrait être amener à distinguer des cas pendant le pivot). On va donc essayer de laisser
les paramètres le plus à droite de la partie homogène du système. On va donc commencer à
pivoter avec la deuxième ligne (car elle n’a pas de paramètre sur le y).
   
1 0 m+1 3 1 0 m+1 3
S ⇔  0 −m −m −1  ⇔  0 −m −m −1  .
L3 ←L3 +L2
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

0 m 2−m 1 0 0 2 − 2m 0
L2 ↔L1
L2 ←L2 −L1
L3 ←L3 −L1

Maintenant que le système est échelonné, pour savoir quels cas distinguer, on regarde les termes
diagonaux. 
x + z = 3
• Si m = 0, alors S est équivalent à 0 = −1 et n’a donc pas de solution.

 2z = 0
 x + 2z = 3
• Si m = 1, alors S est équivalent à − y − z = −1 dont les solutions sont les (3−2z, 1−z, z)

0 = 0
avec z ∈ R.  
1
• Si m = 0 et m = 1, alors le système est de Cramer et a une seule solution 3, , 0 .
m
146 Chapitre 7 Systèmes linéaires

On en conclut que l’ensemble SS des solutions du système S est


Si m = 0, SS = ∅
Si m = 1, SS = {(3
 − 2z, 1
− z, z) / z ∈ R }
1
Sinon, SS = 3, , 0 .
m
3. On note S le système et on procède comme à la question précédente.
   
1 1 1 1 1 1 1 1
S ⇔  0 m−1 0 1  ⇔  0 −1 −3 1 .
0 −3 1 0 0 −3(m − 1)
L2 ←L2 −L1 L2 ↔L3
L3 ←L3 −2L1 −1 L3 ←L3 +(m−1)L2 m
On distingue donc deux cas 
x + y + z = 1
• Si m = 1, alors S est équivalent à − y − 3z = 1 et n’a donc pas de solution.

0 =1  
4m − 6 1 m
• Si m = 1, alors S est de Cramer et a pour seule solution , ,− .
3m − 3 m − 1 3m − 3
On en conclut que l’ensemble SS des solutions du système S est
Si m = 1, SS = ∅
 
4m − 6 1 m
Sinon, SS = , ,− .
3m − 3 m − 1 3m − 3
4. On note S le système et on procède comme à la question précédente.
   
1 1 m 3 1 1 m 3
S ⇔  0 1 1 −1  ⇔  0 1 1 −1  .
L3 ←L3 +L2
0 −1 −m − 1 −5 0 0 −m
L2 ←L2 −L1
L3 ←L3 −2L1 −6
On distingue donc deux cas 
x + y = 3
• Si m = 0, alors S est équivalent à y + z = −1 et n’a donc pas de solution.

0 = −6  
−2m + 6 −m − 6 6
• Si m = 0, alors S est de Cramer et a pour seule solution , , .
m m m
On en conclut que l’ensemble SS des solutions du système S est
Si m = 0, SS = ∅
 
−2m + 6 −m − 6 6
Sinon, SS = , ,
m m m
5. On note S le système. On remarque que les paramètres sont sur la gauche de la partie homogène
du système. Un pivot direct va propager le paramètre partout dans le système et on va devoir
distinguer beaucoup de cas durant le pivot. On va donc commencer par inverser les colonnes 1
et 3 avant de coder. Il faudra bien faire attention de décoder « dans le même ordre » (z, y, x et
non x, y, z).
    
z + y + mx = 2 1 2 1 1 1 2 1 1
S ⇔ z + 2y + x =1 ⇔  0 −1 m − 1 1  ⇔  0 −1 m − 1 1 

z − y + (m + 1)x = 0 L2 ←L2 −L1 0 −3 m −1 0 −2m + 3 −4
L2 ↔L1 L3 ←L3 −3L2
L3 ←L3 −L1
Corrections 147

On distingue donc deux cas 


3 z + 2y + x = 1
• Si m = , alors S est équivalent à − y + x2 = 1 et n’a donc pas de solution.
2 
 0 = −4
 z + 2y + x = 1
3
• Si m = , alors S est équivalent à − y + (m − 1)x = 1
2 
(−2m + 3)x = −4.
 
4 2m − 1 −2m − 5
Il est donc de Cramer et a pour seule solution , , .
2m − 3 2m − 3 2m − 3
On en conclut que l’ensemble SS des solutions du système S est
3
Si m = , SS = ∅
2  
4 2m − 1 −2m − 5
Sinon, SS = , ,
2m − 3 2m − 3 2m − 3

Exercice 7.3
1. On commence par chercher à retranscrire sur a, b, c et d le fait que u et v soient non colinéaires.
Il est plus simple de regarder la négation
u et v colinéaires ⇔ v = 0 ou ∃λ ∈ R, u = λv
  
a = λc a = λc
⇔ (c, d) = (0, 0) ou ∃λ ∈ R,  b = λd ou b = λd 
 
d = 0 d= 0
  
 a = λc a = λc
⇔ (c, d) = (0, 0) ou ∃λ ∈ R,  bc − ad = 0 ou b = 0 
 
d = 0 d= 0
⇔ ad − bc = 0.
En prenant la négation, on en déduit que ad − bc = 0.
Ainsi, si a = 0,
 
ax + cy = 0 ax + cy =0
xu + yv = 0 ⇔
 ⇔ ⇔ x = y = 0.
bx + dy = 0 L2 ←aL2 −bL1 (ad − bc)y = 0
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Si a = 0, alors c = 0 (sinon on aurait u = 0 et u et v seraient colinéaire). Ainsi



cy = 0
xu + yv = 0 ⇔ ⇔ x = y = 0.
bx + dy = 0
Dans les deux cas, la seule solution est (x, y) = (0, 0).
2. Soit w
 = (α, β). On a

ax + cy = α
xu + yv = w
⇔
bx + dy = β.
Le système linéaire homogène associé est de Cramer d’après la question précédente, donc ce
système aussi. Il admet donc une unique solution.
148 Chapitre 7 Systèmes linéaires

Exercice 7.4
Pour chaque i ∈ [[1, n]], on explicite ui en ui = (a1,i , a2,i , . . . , an,i ). et on a


 a1,1 λ1 + a1,2 λ2 + · · · + a1,p λp = 0

 p  a2,1 λ1 + a2,2 λ2 + · · · + a2,p λp = 0
λi u i = 0 ⇔ .. ..
i=1


 . .

an,1 λ1 + an,2 λ2 + · · · + an,p λp = 0
Le système obtenu a strictement plus d’inconnues que d’équations. Une fois réduit il y aura néces-
sairement des inconnues secondaires. Donc ce système admet soit aucune solution soit une infinité
de solutions. Or le n-uplet (0, 0, . . . , 0) est solution de ce système. Il y a donc une infinité de so-
lutions. On peut donc trouver une solution (λ1 , λ2 , . . . , λp ) = (0, 0, . . . , 0) du système. On a donc
montré que
p

∃(λ1 , λ2 , . . . , λp ) = (0, 0, . . . , 0), λi ui = 0.
i=1
CHAPITRE

Matrices
8
L’essentiel du cours
Dans ce chapitre K sera toujours égal à R ou C et n, p et q seront des entiers naturels non nuls.

 1 Matrices particulières et opérations


Définition
On appelle matrice à n lignes et p colonnes à cœfficients dans K un tableau à n lignes et p
colonnes d’éléments de K. On note Mn,p (K) l’ensemble de ces matrices.
• Si n = p, on parle de matrice carrée d’ordre n et on note plus simplement Mn (K)
l’ensemble des matrices carrées d’ordre n.
• Si n = 1, on parle de matrice ligne.
• Si p = 1, on parle de matrice colonne.

Définition
Si A = (ai,j )1≤i,j≤n ∈ Mn (K), on dit que A est
2
• diagonale si ∀(i, j) ∈ [[1, n]] , i = j ⇒ ai,j = 0. On note Dn (K) l’ensemble de ces matrices.
2
• triangulaire supérieure (resp. inférieure) si ∀(i, j) ∈ [[1, n]] , i > j ⇒ ai,j = 0
(resp. i < j ⇒ ai,j = 0). On noté Tn (K) l’ensemble des matrices triangulaires supérieures.

Définition
• La matrice nulle de taille n × p est la matrice de Mn,p (K) composée uniquement de 0.
• La matrice identité d’ordre n est la matrice diagonale d’ordre n avec des 1 sur la diagonale.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

On la note In .

Définition
• Si A, B ∈ Mn,p (K) et λ ∈ K, on définit
A + B = (ai,j + bi,j ) 1≤i≤n et λ · A = (λai,j ) 1≤i≤n
1≤j≤p 1≤j≤p

• Si A ∈ Mn,p (K) et B ∈ Mp,q (K), on définit


 p 

A×B = ai,k bk,j
k=1 1≤i≤n
1≤j≤q
150 Chapitre 8 Matrices

Pour la somme et la multiplication par un scalaire, tout se passe comme dans K.

Pour le produit de matrices


• Il faut que le nombre de colonnes de la première matrice soit égal au nombre de
lignes de la deuxième pour que le produit soit défini.
• S’il n’y a pas d’ambiguïté, on écrit généralement λA et AB plutôt que λ · A et A × B.
• Le produit est associatif et distributif par rapport à la somme, mais le parallèle avec
les calculs dans K s’arrête là.
• Le produit n’est pas commutatif : on n’a pas forcément AB = BA.
• Si AB = 0, on n’a pas forcément A = 0 ou B = 0.
• Si AB = AC, on n’a pas forcément B = C.
• Les identités remarquables usuelles sont en général fausses pour les matrices.
• Si A et B commutent (c’est-à-dire AB = BA), on retrouve alors toutes les identités
remarquables avec ces deux matrices là.

Multiplication par la matrice identité


Si A ∈ Mn,p (K), alors In A = A et AIp = A.

Produit de matrices diagonales ou triangulaires


Si A et B ∈ Mn (K) sont diagonales (resp. triangulaires supérieures), alors AB est diagonale
(resp. triangulaire supérieure) et les cœfficients diagonaux de AB sont les produits terme à
terme des cœfficients diagonaux de A par ceux de B.

Définition
Si A ∈ Mn (K), on définit Ap , pour p ∈ N, par récurrence de la manière suivante A0 = In et
∀p ∈ N, Ap+1 = Ap × A.

Binôme de Newton
p  
 p
Soient A, B ∈ Mn (K) telles que AB = BA et p ∈ N. On a (A + B)p = Ak B p−k .
k
k=0

Si A et B ne commutent pas, cette formule est fausse.

Définition
• Si A ∈ Mn,p (K), on appelle transposée de A la matrice (aj,i ) 1≤i≤p ∈ Mp,n (K).
1≤j≤n

On la note t A (ou AT ).
• On dit que A ∈ Mn (K) est une matrice symétrique si t A = A.
On note Sn (K) l’ensemble des matrices symétriques d’ordre n.
L’essentiel du cours 151

Transposée d’une somme et d’un produit

• Si A, B ∈ Mn,p (K) et λ ∈ K, alors (A + B) = t A + t B et (λA) = λ t A.


t t

• Si A ∈ Mn,p (K) et B ∈ Mp,q (K), alors (AB) = t B t A.


t

 2 Matrices et systèmes linéaires

Définition
On appelle opérations élémentairesur les lignes d’une matrice les opérations suivantes :
• l’échange de la ligne i et de la ligne j. On note Li ←→ Lj .
• la multiplication de la ligne i par un scalaire α non nul. On note Li ←− αLi .
• l’ajout de la ligne j multipliée par un scalaire α à la ligne i. On note Li ←− Li + αLj .
On peut effectuer les même opérations sur les colonnes Ci ↔ Cj , Ci ← αCi et Ci ← Ci +αCj .


 a1,1 x1 + a1,2 x2 + · · · + a1,p xp = b1

Le système S : .. ..
 . .

an,1 x1 + an,2 x2 + · · · + an,p xp = bn
peut s’écrire matriciellement AX = B, avec
   
b1 x1
 .. 
X =  ...  ∈ Mp,1 (K).
 
A = (ai,j ) 1≤i≤n ∈ Mn,p (K), B =  .  ∈ Mn,1 (K) et
1≤j≤p
bn xp

Définition
Si on peut passer de A ∈ Mn,p (K) à A1 ∈ Mn,p (K), qui est échelonnée, à l’aide d’opérations
élémentaires sur les lignes (ou sur les colonnes), on définit alors le rang de A comme le nombre
de pivots de A1 .

Le rang d’une matrice est donc le rang d’un système dont elle est la matrice.

Rang et transposition
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

 
Si A ∈ Mn,p (K), alors rg t A = rg(A).

 3 Matrices inversibles
Définition
On dit que A ∈ Mn (K) est une matrice inversible s’il existe B ∈ Mn (K) telle que
AB = BA = In .
Dans ce cas la matrice B est unique, est appelée la matrice inverse de A et est notée A−1 .
152 Chapitre 8 Matrices

Une matrice qui n’est pas carrée ne peut pas être inversible.

Propriétés de l’inverse

Si A, B ∈ Mn (K) sont inversibles, alors AB et t A le sont aussi et


t −1 t  −1 
(AB)−1 = B −1 A−1 et A = A .

Proposition
Si A ∈ Mn (K) et B ∈ Mn,1 (K), alors A est inversible si et seulement si le système AX = B
admet une unique solution. Dans ce cas, la solution est X = A−1 B.

Une matrice carrée d’ordre n est donc inversible si et seulement si son rang vaut n.

Proposition
Si une suite d’opérations élémentaires sur les lignes permet de passer de la matrice A à In ,
alors A est inversible et la même suite d’opérations permet de passer de In à A−1 .

 4 Cas des matrices carrées d’ordre 2


Définition
   
a b a b 
Si A = ∈ M2 (K), on appelle déterminant de A, que l’on note det(A) ou  , le
c d c d
nombre (complexe ou réel) ad − bc.

Inversibilité d’une matrice carrée d’ordre 2


 
a b
• Si A = ∈ M2 (K), alors A est inversible si et seulement si det(A) = 0. Dans ce cas :
c d
 
1 d −b
A−1 = .
det(A) −c a

ax + by = e
• Le système est de Cramer si et seulement si ad − bc = 0.
cx + dy = f    
 e b a e 
   
f d c f 
Dans ce cas la solution du système est donnée par x =   et y = 
 a b  .

a b   
 c d  c d
Les méthodes à maîtriser 153

Les méthodes à maîtriser


Méthode 8.1 : Effectuer un produit de matrices
Dans un cas concret, pour effectuer le produit AB, on écrit explicitement la matrice A puis
on écrit, explicitement aussi, la matrice B en haut à droite de A. Pour calculer le coefficient
d’indice (i, j) du produit, il suffit de faire la somme des produits des éléments de la ième ligne
de A par ceux de la j ème colonne de B.
Dans un cas théorique, on utilise la formule de la définition.

Exemple d’application
   
0 1 2 1 1
(1) Calculer le produit de A = 2 0 3 par B = 3 2
1 1 1 0 1
(2) Si A est une matrice réelle, montrer que t AA est carrée et que tous ses coefficients
diagonaux sont positifs.

(1) On commence par illustrer le calcul du coefficient de la deuxième ligne et première colonne :
 
 1 1 
 
1  3 2 
 
2× 3  
0 1
+

0 ×
0
+

3 ×
   
 0 1 2   3 4 
   

 2 0 3 


 2 5 

   
1 1 1 4 4
 
3 4
En poursuivant le calcul pour chaque coefficient, on obtient donc que AB = 2 5.
4 4
(2) On note S = AA. Si A ∈ Mn,p (R), alors A ∈ Mp,n (R), on peut donc effectuer le produit et
t t
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

S ∈ Mn (R) est carrée. De plus, si i ∈ [[1, n]], on a


p
 p

 
si,i = t
A a =
i,k k,i
a2k,i ≥ 0.
k=1 k=1
Ainsi tous les coefficients diagonaux de S sont positifs.

Voir exercices 8.2, 8.4, 8.6, 8.7, 8.8, 8.9, 8.10 et 8.11 .
154 Chapitre 8 Matrices

Méthode 8.2 : Calculer une puissance à l’aide du binôme de Newton


Pour calculer les puissances d’une matrice, on peut décomposer cette matrice en une somme
A + B avec A diagonale et B une matrice dont les puissances se calculent facilement et telles
que AB = BA. La formule du binôme de Newton permet alors de conclure.

Exemple d’application
 
1 1
Si M = , calculer M n pour tout n ∈ N.
0 1
 
0 1
On commence par décomposer M sous la forme M = A + I2 avec A = . Un simple calcul
0 0
de produit donne que A2 = 0. Ainsi, Ak = 0 pour tout k ≥ 2. De plus AI2 = A = I2 A. On peut
donc appliquer la formule du binôme de Newton :
n        
 n k n−k n 0 n 1 1 n
M = (A + I2 ) =
n n
A In = A + A = I2 + nA = .
k 0 1 0 1
k=0

Voir exercices 8.4 et 8.11.

Méthode 8.3 : Calculer l’inverse d’une matrice


Pour calculer l’inverse (s’il existe) d’une matrice carrée M , on lui applique le pivot de Gauss en
allant plus loin qu’avec les systèmes : on doit la transformer en In . Pour ce faire, on applique le
pivot de Gauss pour transformer M en une matrice échelonnée, donc triangulaire supérieure.
Si le rang de M n’est pas égal à sa taille, alors M n’est pas inversible. Sinon, on continue
de pivoter pour obtenir des 1 sur la diagonale et éliminer tout ce qu’il reste au-dessus de la
diagonale.
On a transformé M en In et il ne reste plus qu’à appliquer exactement les mêmes opérations
(dans le même ordre) à In pour obtenir M −1 . Dans la pratique, on fait les opérations sur M
et In en même temps en les accolant sous la forme (M |In ).
 
Exemple d’application 1 1 1
Déterminer l’inverse de M = 2 −1 3 .
0 2 −1
On colle la matrice M à In et on commence à pivoter :
     
1 1 1 1 0 0 1 1 1 1 0 0 1 1 1 1 0 0
 2 −1 3 0 1 0  ⇔  0 −3 1 −2 1 0  ⇔ 0 −3 1 −2 1 0 
0 2 −1 0 0 1 0 2 −1 0 0 1 0 0 −1 −4 2 3
L2 ←L2 −2L1 L3 ←3L3 −2L2

   
1 1 0 −3 2 3 1 0 0 −5 3 4
⇔  0 −3 0 −6 3 3  ⇔1 0 1 0 2 −1 −1  .
0 0 1 4 −2 −3 0 0 1 4 −2 −3
L3 ←−L3 L2 ←− L2
L1 ←L1 −L3 3
L1 ←L1 −L2
L2 ←L2 −L3
 
−5 3 4
Ainsi M est inversible et M −1 =  2 −1 −1.
4 −2 −3
Voir exercice 8.1.
Les méthodes à maîtriser 155

Interro de cours
   
1 2 0 2 −1
1. Calculer le produit de A = −1 1
par B =
1 −1 1
.
 
1 2
2. La matrice A =
3 6
est-elle inversible ?
 
0 2 −1
3. Montrer que la matrice A = 1 −1 1  est inversible et calculer son inverse.
2 1 1
4. Parmi les propositions suivantes lesquelles sont vraies ?
(a) Il existe deux matrices non nulles dont le produit est nul.
(b) Si AC = BC avec C non nulle, alors A = B.
(c) Si AC = BC avec C inversible, alors A = B.
(d) La somme de deux matrices inversibles est inversible.
5. Montrer qu’une matrice diagonale est inversible si et seulement si tous ses coefficients diagonaux
sont non nuls.  
1 −1
6. Calculer les puissances n ème
de A =
0 1
, où n ∈ N.

7. Parmi les propositions suivantes, lesquelles sont vraies ?


(a) La somme de deux matrices symétriques est symétrique.
(b) Le produit de deux matrices symétriques est symétrique.
(c) Le produit de deux matrices triangulaires supérieures est triangulaire supérieure.

x+y =a
8. Résoudre le système
x − y = b.
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156 Chapitre 8 Matrices

Exercices
Pour s’entraîner
Exercice 8.1
Les matrices suivantes sont-elles inversibles ? Si oui calculer leurs inverses respectifs :
 
  0 −1 1 1
  2 4 3 1 −2 4 −1
7 5 5.  
1. 3. 0 1 1  1 −1 1 1 
4 3
2 2 −1 2 −4 6 1
 
  1 2 3 0 0 0
  0
1 2 3 2 1 −1  1 8 9 2 3 
2. −1 −1 −1 4. 1 m 1 2
6.  3 −2 3 4 5.
1 3 6 3 1 0 3 5 1 5 2 7
1 3 11 4 1 6

Exercice 8.2
   
x 0 z −y
Soient U = y  ∈ M3,1 (K) avec x2 + y 2 + z 2 = 1, M = −z 0 x  et P = I3 + M 2 .
z y −x 0
1. Exprimer P en fonction de U et U .
t

2. Montrer que P 2 = P , puis P M = M P = 0.

Exercice 8.3
 
3 1 1
Soient A = 1 3 1 et J = A − 2I3 . Démontrer par récurrence sur n que An = 2n I3 + 5 −2
n n

3 J.
1 1 3

Exercice 8.4
   
a 0 0 0 1 1
Soient a ∈ R, D = 0 a 0, N = 0 0 1 et A = D + N .
0 0 a 0 0 0
Vérifier que N 3 = 0 et DN = N D, puis en déduire An pour n ∈ N.

Pour aller plus loin


Exercice 8.5
On dit qu’une matrice carrée A est antisymétrique si t A = −A.
Montrer que toute matrice carrée peut s’écrire d’une unique façon comme la somme d’une matrice
symétrique et d’une matrice antisymétrique.
Exercices 157

Exercice 8.6
 
8 10 −6
Soit M = −2 −3 1 .
6 7 −5
3
1. Calculer M .
2. Si x ∈ R, factoriser l’expression polynomiale 1 − x3 dans R.
En déduire que I3 − M est inversible et calculer son inverse.

Exercice 8.7
 
0 1 2
Soit A =  1 1 1.
−1 0 3
Calculer A3 − 4A2 + 4A + 2I3 , puis en déduire que A est inversible et calculer A−1 .

Exercice 8.8
 
0 1 2
Soit A =  1 1 1.
−1 0 1
1. Calculer A3 − 2A2 + 2A.
2. On suppose que A est inversible.
a. Justifier sans calcul que A2 − 2A + 2I3 = 0.
b. Calculer A2 − 2A + 2I3 .
3. En déduire que A n’est pas inversible.

Exercice 8.9 
1 ··· 1

 .. .. .
Pour A ∈ Mn (K), on note σ (A) la somme de tous les coefficients de A. On pose J =  . (1) .
1 ··· 1
Vérifier que JAJ = σ(A)J.

Exercice 8.10
Soit A = (aij ) ∈ Mn (K). On appelle trace de la matrice A, et on note Tr(A), la somme des éléments
n
diagonaux de A. Autrement dit, Tr(A) = aii . Soient A, B ∈ Mn (K) et λ ∈ K. Montrer que
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i=1
1. Tr(A + B) = Tr(A) + Tr(B) 3. Tr(t A) = Tr(A)
2. Tr(λA) = λ Tr(A) 4. Tr(AB) = Tr(BA).
Exercice 8.11 
1 1 1

Soient α, β deux scalaires et J = 1 1 1.


1 1 1
1. Calculer J 2 , puis J n pour n ∈ N.
2. On pose A = αI3 + βJ. nCalculer A pour n ∈ N.
n

a b b
3. En déduire  b a b  pour n ∈ N.
b b a
158 Chapitre 8 Matrices

Corrections
Interro de cours
 
2 0 1
1. Après calcul, on obtient AB = .
1 −3 2
2. On a det(A) = 0, donc A n’est pas inversible.
3. On applique l’algorithme du pivot de Gauss à la matrice A accolée de I3 .
 
1 −1 1 0 1 0
(A|I3 ) ⇔ L1 ↔L2  0 2 −1 1 0 0 
0 3 −1 0 −2 1
L3 ←L3 −2L1

 
1 −1 1 0 1 0
⇔L3 ←2L3 −3L2  0 2 −1 1 0 0 
0 0 1 −3 −4 2
 
1 −1 0 3 5 −2
⇔ L1 ←L1 −L3  0 2 0 −2 −4 2 
L2 ←L2 +L3
0 0 1 −3 −4 2
 
1 0 0 2 3 −1
⇔ L2 ← 21 L3  0 1 0 −1 −2 1  .
L1 ←L1 +L2
0 0 1 −3 −4 2
 
2 3 −1
Ainsi A est inversible et A−1 = −1 −2 1 .
   −4 2
−3
0 1 0 2
4. (a) Vrai. Si A = et B = , alors AB = 0.
0 0 0 0
     
0 1 0 2 0 3
(b) Faux. Si A = ,B= et C = , alors AC = 0 = BC mais A = B.
0 0 0 0 0 0
(c) Vrai. Si AC = BC, alors ACC −1 = BCC −1 , donc A = B.
(d) Faux. Si A = In et B = −In , alors A et B sont inversibles mais A + B = 0 ne l’est pas.
5. Soit D une matrice diagonale d’ordre n inversible. Le système associé à D est échelonné et de
Cramer, il est donc de rang n. Ainsi chaque terme diagonal est un pivot et est non nul.
La réciproque est évidente.

0 −1
6. On note N = et on a N 2 = 0. On a A = I2 + N et I2 N = N = N I2 .
0 0
On peut donc appliquer la formule du binôme de Newton.
n        
 n n 0 n n 1 n−1 1 −n
A =
n k n−k
N I2 = N I2 + N I2 + 0 = .
k 0 1 0 1
k=0

7. (a) Vrai. Si A et B sont symétriques, alors (A + B) = t A + t B = A + B, donc A + B est


t

symétrique.
 
1 1
(b) Faux. Il faut et il suffit qu’elles commutent pour avoir ce résultat. Si A = et
    1 1
1 0 1 2
B= , alors A et B sont symétriques mais AB = ne l’est pas.
0 2 1 2
Corrections 159

(c) Vrai. Cf. cours.


8. On a 1 × (−1) − 1 × 1 = −2 = 0 donc le système est de Cramer et
   
a 1  1 a
   
 b −1 a+b 1 b  a−b
x =   = et y =  = .
1 1 
 2 1 1 
 2
1 −1 1 −1

Exercice 8.1
On utilise l’algorithme du pivot de Gauss.
 
3 −5
1. La matrice est inversible, d’inverse .
−4 7 
−3 −3 1
2. La matrice est inversible, d’inverse  5 3 −2.
−2 −1 1
 
3 −10 −1
1
3. La matrice est inversible, d’inverse −2 8 2 .
4
2 −4 −2
4. On applique l’algorithme du pivot de Gauss à la matrice, que l’on notera A, accolée de I3 .
 
2 1 −1 1 0 0
(A|I3 ) ⇔ L2 ←2L2 −L1  0 2m − 1 3 −1 2 0 
0 3 −3 0 2
L3 ←2L3 −3L1
−1
 
2 1 −1 1 0 0
⇔ L2 ↔L3  0 −1 3 −3 0 2 .
0 0 6m −6m + 2 2 4m − 2
L3 ←L3 +(2m−1)L2

Ainsi A est inversible si et seulement si m = 0. Et, si m = 0


 
2 1 −1 1 0 0
(A|I3 ) ⇔  0 −1 3 −3 0 2 
0 0 3m −3m + 1 1 2m − 1
 
6m 3m 0 1 1 2m − 1
⇔ L2 ←mL2 −L3  0 −m 0 −1 −1 1 
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

L1 ←3mL1 +L3
0 0 3m −3m + 1 1 2m − 1
 
6m 0 0 −2 −2 2m + 2
⇔L1 ←L1 +3L2  0 −m 0 −1 −1 1 .
0 0 3m −3m + 1 1 2m − 1
 
−1 −1 m + 1
1
Si m = 0, on obtient donc que A−1 =  3 3 −3 
3m
−3m + 1 1 2m − 1
5. La matrice n’est pas inversible.
6. La matrice n’est pas carrée, elle n’est donc pas inversible.
160 Chapitre 8 Matrices

Exercice 8.2
 
−y 2 − z 2 xy xz
1. Après calcul, M 2 =  xy −x2 − z 2 yz  puis
2 2
xz yz −x − y
   2 
1 − y2 − z2 xy xz x xy xz
P = xy 1 − x2 − z 2 yz  = xy y2 yz  .
xz yz 1 − x2 − y 2 xz yz z2

car x2 + y 2 + z 2 
= 1. 
x2 xy xz
De plus U t U = xy y 2 yz . D’où P = U t U
xz yz z 2
2. On a P = P × P = U t U × U t U = U × t U U × t U . Or t U U = (x2 + y 2 + z 2 ) = 1.
2

Donc P 2 = U t U = P .
De plus P M = (I3 + M 2 )M = M +M3 = M (I3 + M 2 ) = M P . Et M P = M U t U .
0
Or, après un calcul simple, M U = 0. Donc M U t U = 0. Ainsi P M = M P = 0
0

Exercice 8.3  
1 1 1
On commence par calculer J = 1 1 1 et J 2 = 3J. De plus A = 2I3 + J.
1 1 1
Ensuite, pour n ∈ N, on pose P(n) : « An = 2n I3 + 5 −2 J ».
n n

3
0 0
• Initialisation. On a A0 = I3 = 20 I3 + 5 −2
3 J, ce qui montre P(0).
• Hérédité. Soit n ∈ N, on suppose P(n). On a

An+1 = An × A
 
5 n − 2n
= 2 I3 +
n
J (2I3 + J)
P(n) 3
5n − 2n 5 n − 2n 2
= 2n+1 I3 + 2n J + 2 J+ J
3 3
3 × 2n 5 n − 2n 5 n − 2n
= 2n+1 I3 + J +2 J +3 J
3 3 3
5n (2 + 3) + 2n (3 − 2 − 3)
= 2n+1 I3 + J
3
5 n+1
−2 n+1
= 2n+1 I3 + J.
3
ce qui montre P(n + 1).
5n −2n
Ainsi, par une récurrence simple, ∀n ∈ N, An = 2n I3 + 3 J.
Corrections 161

Exercice 8.4
On a D = aI3 , donc DN
 = aN = N D. On peut alors utiliser la formule du binôme de Newton. De
0 0 1
plus N 2 = 0 0 0 et N 3 = 0. On en déduit ainsi que ∀k ≥ 3, N k = 0. Alors, si n ∈ N, on a
0 0 0
An = (D + N )n
n  
n
= N k Dn−k
k
k=0
     
n n n
= N 0 (aI3 )n + N 1 (aI3 )n−1 + N 2 (aI3 )n−2 + 0
0 1 2
n(n − 1) n−2 2
= an I3 + nan−1 N + a N .
2
 
n(n − 1) n−2
an nan−1 a

On en conclut que ∀n ∈ N, An =  0 2 

an nan−1
0 0 an

On pourrait croire qu’il faut distinguer les cas n = 0 et n = 1 à part,pour


 être n(n−1)
sûr de
bien avoir les trois termes restants dans la somme. Mais si n = 1, alors 2 = 0 =
n
2
   
et si n = 0, alors n1 = 0 = n et n2 = 0 = n(n−1) 2 . Donc tout le calcul et le
raisonnement restent valables pour ces deux valeurs de n.

Exercice 8.5
On procède par analyse-synthèse. Soit M ∈ Mn (K).
• Analyse. On suppose qu’il existe S symétrique et A antisymétrique telles que M = S + A.
M +t M M −t M
On a t M = t S + t A = S − A. Ainsi M + t M = 2S donc S = 2 . De même A = 2 .
M +t M M −t M
• Synthèse. On pose S = 2 et A = 2 .
t
M +M t
On a S + A = 2M 2 = M et S = = S et A = = −A.
t t M −M
2 2
Ainsi M = S + A avec S symétrique et A antisymétrique.
Alors, par analyse-synthèse, M se décompose de manière unique comme la somme d’une matrice
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

M +t M M −t M
symétrique S et d’une matrice antisymétrique A. De plus S = 2 et A = 2 .

Exercice 8.6
 
8 8 −8
1. Après calcul, on a M 2 = −4 −4 4  et M 3 = 0.
4 4 −4
2. On a 1 − x3 = (1 − x)(1 + x + x2 ). Ainsi
(I3 − M )(I3 + M + M 2 ) = I3 − M 3 = I3 car M 3 = 0.
De même (I3 + M + M 2 )(I3 − M ) = I3 .
162 Chapitre 8 Matrices

 
17 18 −14
Alors I3 − M est inversible d’inverse I3 + M + M 2 = −6 −6 5 .
10 11 −8

Si A est une matrice carrée et qu’on a trouvé une matrice carrée B telle que AB = In ,
on a forcément BA = In . Il s’ensuit que A est inversible et que B = A−1 .

Exercice 8.7    
−1 1 7 −6 0 20
Après calcul, on a A2 =  0 2 6 et A3 = −4 2 20. On en déduit que
−3 −1 7 −8 −4 14

A3 − 4A2 + 4A + 2I3 = 0
 2 
On en déduit ensuite que A3 − 4A2 + 4A = −2I3 puis que A A −4A+4I −2
3
= I3 .
 2 
De même, A −4A+4I3
−2 A = I3 . On en conclut que A est inversible et que

 
−3 3 1
A2 − 4A + 4I3 1
A−1 = = 4 −2 −2
−2 2
−1 1 1

Exercice 8.8
   
−1 1 3 −2 0 2
1. Après calcul, on a A2 =  0 2 4  et A3 = −2 2 6 . On en déduit que
−1 −1 −1 0 −2 −4

A3 − 2A2 + 2A = 0

2. a. On a A3 − 2A2 + 2A = 0, donc A−1 (A3 − 2A2 + 2A) = A 0, c’est-à-dire


−1
 A2 − 2A + 2I3 = 0.
1 −1 −1
b. Après calcul on obtient que A2 − 2A + 2I3 = −2 2 2 .
1 −1 −1
3. Si on suppose que A est inversible, on en déduit que A2 − 2A + 2I3 = 0.
Or A2 − 2A + 2I3 = 0, ce qui est absurde.
Ainsi A n’est pas inversible.
Corrections 163

Exercice 8.9
n 
 n
On a σ(A) = ak, . De plus, A ∈ Mn (K) et JAJ ∈ Mn (K).
k=1 =1
n
 n

Soient i, j, k ∈ [[1, n]]. On a (AJ)k,j = ak, J,j = ak, , puis
=1
 =1
=1

n
 n  n
(JAJ)i,j = Ji,k (AJ)k,j = ak, == σ(A) = σ(A)Ji,j .
k=1
 k=1 =1
=1

Ainsi JAJ et σ(A)J ont même format et mêmes cœfficients.


On en conclut que JAJ = σ(A)J.

Exercice 8.10
n
 n
 n
 n

1. On a Tr(A + B) = (A + B)i,i = (ai,i + bi,i ) = ai,i + bi,i = Tr(A) + Tr(B).
i=1 i=1 i=1 i=1
n
 n
 n

2. On a Tr(λA) = (λA)i,i = λai,i = λ ai,i = λ Tr(A).
i=1 i=1 i=1
n n
t 
3. On a Tr(t A) = A i,i = ai,i = Tr(A).
i=1 i=1
n n  n  n
n  n

4. On a Tr(AB) = (AB)i,i = ai,k bk,i = bk,i ai,k = (BA)k,k = Tr(BA).
i=1 i=1 k=1 k=1 i=1 k=1
  
=(BA)k,k

Exercice 8.11
1. Après calcul, on obtient J 2 = 3J. On démontre par récurrence, sur k ∈ N∗ , la proposition
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P(k) : « J k = 3k−1 J ».
• Initialisation. On a J 1 = 31−1 J, ce qui montre P(1).
• Hérédité. Soit k ∈ N∗ , on suppose P(k). On a

J k+1 = J k × J = 3k−1 J × J = 3k−1 J 2 = 3k−1 × 3J = 3k J,

ce qui montre P(k + 1).


Ainsi J 0 = I3 et ∀k ∈ N∗ , J k = 3k−1 J.
164 Chapitre 8 Matrices

2. Soit n ∈ N. Les matrices αI3 et βJ commutent. On peut donc utiliser la formule du binôme de
Newton :
An = (αI3 + βJ)n
n  
n
= (αI3 )n−k (βJ)k
k
k=0
   n  
n n n n−k k k
= α I3 + α β J
0 k
k=1
n  
n n−k k k−1
= α I3 +
n
α β 3 J
k
k=1
n  
 n n−k 1
= αn I3 + α (3β)k J
k 3
k=1
 n   
 n 1
= α I3 +
n
α n−k
(3β) − α
k n
J
k 3
k=0
(α + 3β)n − αn
= αn I3 + J.
3
 
a b b
3. Soit n ∈ N. On a  b a b  = (a − b)I3 + bJ. D’après la question précédente, on a
b b a
 n
a b b
 b a b  = (a − b)n I3 + (a + 2b) − (a − b) J.
n n

3
b b a
CHAPITRE

Polynômes
9
L’essentiel du cours
Dans ce chapitre K sera toujours égal à R ou C.

 1 Opérations et premières propriétés sur les polynômes


Définition
• On définit le monôme X k comme la fonction X k : K → K, x → xk .
• On appelle polynôme à une indéterminée et à cœfficients dans K toute fonction de la forme
n
ak X k avec n ∈ N et a0 , . . . , an ∈ K.
k=0
• On note K[X] l’ensemble des polynômes à une indéterminée et à cœfficients dans K.

Opérations sur les polynômes


 l
• Si k, l ∈ N, alors X k × X l = X k+l et X k = X kl .
• Si P, Q ∈ K[X], alors P + Q ∈ K[X] et P Q ∈ K[X].

Pour effectuer des opérations sur les polynômes, on peut faire comme si X était un
nombre indéterminé et appliquer les règles de calcul habituelles.

Définition
n

Soit le polynôme P = ak X k .
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k=0
• Si P est non nul, on appelle degré de P , noté deg(P ), le plus grand entier d tel que ad = 0.
Par convention, si P = 0, alors deg(P ) = −∞.
• Si k ∈ [[0, n]], on appelle cœfficient de degré k de P le cœfficient ak .
• Si P est non nul, on appelle cœfficient dominant de P le cœfficient ad où d = deg(P ).
• On dit que P est unitaire si P est non nul et que son cœfficient dominant vaut 1.
• Si n ∈ N, on note Kn [X] l’ensemble des polynômes de degré inférieur ou égal à n.

Égalité de deux polynômes


Deux polynômes sont égaux si et seulement s’il ont le même degré et les mêmes cœfficients.
166 Chapitre 9 Polynômes

Opérations et degré
Si P et Q ∈ K[X], alors
• deg(P + Q) ≤ max(deg(P ), deg(Q)) avec égalité si deg(P ) = deg(Q)
• deg(P Q) = deg(P ) + deg(Q).

Définition
n

Si P = ak X k , on appelle polynôme dérivé de P (ou dérivée de P ), le polynôme
k=0 n n−1

P = kak X k−1 = (k + 1)ak+1 X k .
k=1 k=0
 
On définit, par récurrence sur k ∈ N, la dérivée k ème de P par P (0) = P et P (k+1) = P (k) .

Il s’agit de la même formule que pour dériver le polynôme en tant que fonction.
On retrouve donc les formules habituelles.

Dérivée et opérations
Si P, Q ∈ K[X] et λ ∈ K, alors
(λP + Q) = λP  + Q et (P Q) = P  Q + P Q .
 

Dérivée et degré
Si P ∈ K[X] est non constant, alors deg(P  ) = deg(P ) − 1.

 2 Racines et multiplicité
Définition
n
 n

• Si P = ak X k ∈ K[X] et x ∈ K, on peut évaluer P en x par P (x) = ak xk .
k=0 k=0
• On dit que α ∈ K est une racine de P si P (α) = 0.

Proposition
• Si α ∈ K, alors : α est une racine de P si et seulement si P est factorisable par X − α.
• Si α1 , . . . , αp ∈ K sont deux à deux distincts, alors : les α1 , . . . , αp sont des racines de P
p
si et seulement si P est factorisable par (X − αk ).
k=1

On dit aussi parfois « X − α divise P », au lieu de « P est factorisable par X − α ».


L’essentiel du cours 167

Définition
Soient P ∈ K[X], α ∈ K et r ∈ N. On dit que α est une racine de multiplicité exactement r
(ou d’ordre r) de P si P est factorisable par (X − α)r mais pas par (X − α)r+1 .

Le nombre α est une racine de multiplicité 0 de P si P (α) = 0 (i.e. α n’est pas racine
de P ).

Caractérisation de la multiplicité
Soient P ∈ K[X], α ∈ K et r ∈ N. Le nombre α est une racine de multiplicité r de P
si et seulement si
∀k ∈ [[0, r − 1]] , P (k) (α) = 0 et P (r) (α) = 0.

Si on veut seulement montrer que α est une racine de multiplicité supérieure ou égale
à r, il n’est pas nécessaire de calculer P (r) (α).

Proposition
Soit P ∈ R[X]. Si α ∈ C est racine de multiplicité r de P , alors α (le conjugué de α) aussi.

Théorème
Soient P ∈ K[X] et n ∈ N.
• Si P est non nul, son nombre de racines ne dépasse pas son degré.
• Si deg(P ) ≤ n et si P admet au moins n + 1 racines, alors P = 0.
• Si P possède une infinité de racines, alors P = 0.

 3 Factorisation des polynômes


Théorème de d’Alembert-Gauss
Tout polynôme non constant de C[X] admet au moins une racine.

Factorisation dans C[X]


© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Soit P ∈ C[X] non nul, de degré n et de cœfficient dominant λ.


n

• Il existe z1 , . . . , zn ∈ C tels que P = λ (X − zk ).
k=1
• Si α1 , . . . , αp sont les racines (deux à deux distinctes) de P de multiplicité m1 , . . . mp , alors
p
P =λ (X − αk )mk .
k=1

Pour factoriser un polynôme dans C[X], il suffit donc de trouver ses racines et leur
ordre de multiplicité.
168 Chapitre 9 Polynômes

Les méthodes à maîtriser


Méthode 9.1 : Déterminer le degré d’un polynôme
Si un polynôme n’est pas sous forme développée et que l’on veut déterminer son degré, on
utilise les propriétés du degré avec les opérations.
Cependant, s’il s’agit d’une combinaison linéaire de polynômes de même degré, il conviendra
de commencer à développer pour voir si les termes dominants s’annulent ou non.

Exemple d’application
Déterminer le degré de P = (X + 1)5 − X 5 .
On sait que deg(P ) ≤ 5 d’après le cours. On va donc développer, à l’aide du binôme de Newton
(X + 1)5 = X 5 + 5X 4 + 10X 3 + 10X 2 + 5X + 1.
Les termes de degré 5 se simplifient mais pas ceux de degré 4 :
P = 5X 4 + 10X 3 + 10X 2 + 5X + 1
et deg(P ) = 4 (et son coefficient dominant vaut 5).
Voir exercices 9.1, 9.2, 9.5 et 9.8.

Méthode 9.2 : Montrer qu’un polynôme est le polynôme nul


Pour montrer qu’un polynôme est le polynôme nul, soit on montre qu’il a une infinité de
racines soit on commence par majorer son degré par un entier n ∈ N et on montre qu’il admet
au moins n + 1 racines.

Exemple d’application
Déterminer tous les polynômes P tels que P (X + 1) = P (X).
On évalue l’égalité polynomiale en 1 pour obtenir que
P (1) = P (0).
On recommence en 2 :
P (2) = P (1) = P (0).
Par une récurrence simple, on montre que
∀n ∈ N, P (n) = P (0).
Ainsi P − P (0) admet une infinité de racines (tous les entiers naturels), donc est le polynôme
nul. Alors P − P (0) = 0, donc P = P (0) et P est constant.
Réciproquement tous les polynômes constants vérifient la relation P (X + 1) = P (X).
On en conclut que les seuls polynômes vérifiant P (X + 1) = P (X) sont les polynômes constants.
Voir exercice 9.9.
Les méthodes à maîtriser 169

Méthode 9.3 : Déterminer la multiplicité d’une racine

Pour déterminer la multiplicité de α en tant que racine de P , on calcule P (α), P  (α), etc
jusqu’à tomber sur une valeur non nulle P (r) (α) = 0. La multiplicité de α est alors l’entier r.

Exemple d’application
Déterminer la multiplicité de 1 comme racine de P = X 3 − 3X + 2.
On a P (1) = 0, donc 1 est racine de P . On calcule
P  = 3X 2 − 3
et on a P  (1) = 0, donc 1 est racine au moins double de P . On calcule
P  = 6X
et on a P  (1) = 0.
On peut donc en conclure que 1 est une racine de P de multiplicité 2 (on dit aussi que c’est une
racine double de P ).

Voir exercices 9.3, 9.5, 9.6 et 9.10.

Méthode 9.4 : Montrer qu’un polynôme est factorisable par un autre


Pour montrer qu’un polynôme P est factorisable par un polynôme Q, on commence par
factoriser Q dans C[X]. Ensuite on montre que les racines de Q sont aussi racines de P avec
une multiplicité dans P au moins aussi grande que dans Q.

Exemple d’application
Montrer que P = X 5 + 3X 4 − X 3 − 11X 2 − 12X − 4 est factorisable par
Q = (X + 1)2 (X − 2).
Le polynôme Q est déjà factorisé, donc ses racines sont −1, de multiplicité 2, et 2 de multiplicité 1.
Il suffit donc de montrer que −1 est racine au moins double de P et que 2 est racine de P . On a :
P (−1) = −1 + 3 + 1 − 11 + 12 − 4 = 0
puis
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

P  = 5X 4 + 12X 3 − 3X 2 − 22X − 12 et P  (−1) = 5 − 12 − 3 + 22 − 12 = 0,


ce qui montre que −1 est racine au moins double de P . Ensuite :
P (2) = 32 + 48 − 8 − 44 − 24 − 4 = 0,
ce qui montre que 2 est racine de P .
Ainsi P est factorisable par (X + 1)2 (X − 2) = Q.

Voir exercices 9.5 et 9.7.


170 Chapitre 9 Polynômes

Méthode 9.5 : Effectuer une factorisation


En trouvant des racines α1 , . . . , αp , on peut être amené à déterminer qu’un polynôme P peut
p
se factoriser par un polynôme Q = (X − αk ).
k=1
Pour effectuer cette factorisation, on écrit que P = QR avec R un polynôme quelconque de
degré deg(P ) − deg(Q), on développe QR et on identifie les coefficients de P avec ceux de
QR pour obtenir un système linéaire qu’il ne reste alors plus qu’à résoudre pour déterminer
le polynôme R.

Exemple d’application
Factoriser X 3 − 3X + 2 par (X − 1)2 .
On cherche un polynôme R tel que
X 3 − 3X + 2 = (X − 1)2 R.
En observant les degrés, R est de degré 1, donc de la forme R = aX + b. En remplaçant et
développant, on obtient que
(X − 1)2 R = (X 2 − 2X + 1)(aX + b) = aX 3 + (b − 2a)X 2 + (a − 2b)X + b.
Par unicité, on obtient le système suivant


 a = 1

b − 2a = 0

 a − 2b = −3

b = 2
Ainsi a = 1 , b = 2 et on en conclut que X 3 − 3X + 2 = (X − 1)2 (X + 2).

Voir exercice 9.6.

Méthode 9.6 : Factoriser un polynôme dans C[X]

Pour factoriser un polynôme P dans C[X] :


1. On commence par déterminer le degré et le coefficient dominant du polynôme P .
2. On cherche des racines évidentes (0, 1, -1 ou i) et leur multiplicité. On sait désormais
que P est factorisable par un certain polynôme R. On factorise P par R : P = QR.
3. Il reste à factoriser Q pour finir. On cherche à résoudre l’équation dans C, Q(z) = 0.
On identifie les solutions distinctes et on compte le nombre de racines obtenues.
• Si ce nombre correspond au degré de Q, on conclut qu’on a déterminé toutes les racines
de Q et on peut ainsi le factoriser.
• Sinon, on regarde la multiplicité des racines trouvées pour pouvoir factoriser Q.
4. On n’oublie pas de bien multiplier la forme factorisée de Q par R (qui est déjà factorisé)
pour obtenir la forme factorisée de P .
Les méthodes à maîtriser 171

Exemple d’application
Factoriser dans C[X] le polynôme P = 2X 4 − 2X 3 − 22X 2 − 2X − 24.
Le polynôme P est de degré 4 et a pour coefficient dominant 2.
On commence par remarquer que i est une racine évidente de P . En effet,
P (i) = 2 + 2i + 22 − 2i − 24 = 0.
Puis
P  = 8X 3 − 6X 2 − 44X − 2 et P  (i) = −8i + 6 − 44i − 2 = 0.
Donc i est une racine simple de P . Le polynôme P étant à coefficients réels, on a aussi i = −i
comme racine simple de P . On peut donc factoriser P par (X − i)(X + i) = X 2 + 1. En observant
les degrés, on cherche a, b et c ∈ R tels que
P = (X 2 + 1)(aX 2 + bX + c).
Après calcul, on obtient a = 2, b = −2 et c = −24.
Il ne reste plus qu’à factoriser Q = 2X 2 − 2X − 24. Il s’agit d’un trinôme du second degré dont
les racines sont −3 et 4. Ainsi P admet i, −i, −3 et 4 comme racines. Or P est de degré 4 et de
coefficient dominant 2. Alors
P = 2(X − i)(X + i)(X + 3)(X − 4).
• Ne pas oublier le coefficient dominant dans la forme factorisée.
• Ne pas écrire P (X) = 0 quand on cherche à résoudre une équation polynomiale.
En effet, écrire P (X) = 0 revient à dire que P est le polynôme nul. Alors que,
si z ∈ C, écrire P (z) = 0 revient à dire que z est une racine de P .

Voir exercices 9.1, 9.5, 9.6, 9.8 et 9.9.


© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
172 Chapitre 9 Polynômes

Interro de cours
1. Déterminer le degré, le coefficient dominant et le coefficient constant des polynômes suivants
(a) 2X 3 − X 2 + X + 3
(b) (X 2 − 2)2
(c) (2X 5 − 10X 3 + 1)5 .
2. Soient P , Q ∈ K[X]. Les propositions suivantes sont-elles toujours vraies ?
(a) Si P Q = 0, alors P = 0 ou Q = 0.
(b) deg(P + Q) = max(deg(P ), deg(Q)).
(c) deg(P Q) = deg(P ) + deg(Q).
3. Si α ∈ C, montrer que (X − α)(X − α) ∈ R[X].
4. Si P ∈ Kn [X] admet n racines, est-ce toujours le polynôme nul ?
5. Factoriser X 3 − 3X 2 + 3X − 2 par X − 2.
6. Si P ∈ Kn [X], montrer que P (n+1) = 0.
7. Soient P ∈ K[X], α ∈ K et r ∈ N. Les propositions suivantes sont-elles vraies ?
(a) Si α est une racine de P de multiplicité r, alors P est factorisable par (X − α)r .
(b) Si P est factorisable par (X − α)r , alors α est une racine de P de multiplicité r.
8. Factoriser dans C[X] le polynôme P = X 4 − 3X 3 + X 2 − 3X.
Exercices 173

Exercices
Pour s’entraîner
Exercice 9.1
Factoriser dans C[X] les polynômes suivants

1. X 4 − 5X 3 + 7X 2 − 5X + 6 3. X 4 − 2X 3 − 8X 2 + 18X − 9
2. X 4 − 2X 3 + 4X 2 + 2X − 5 4. X 4 − X 2 + 1.

Exercice 9.2
Déterminer tous les polynômes P ∈ K[X] tels que
1. P (X 2 ) = (X 2 + 1)P (X)
2. (P  )2 = 4P
3. (X 2 + 1)P  − 6P = 0.

Exercice 9.3
Soit n ∈ N. Montrer que le polynôme
X2 X3 Xn
Pn = 1 + X + + + ··· +
2 3! n!
n’a pas de racine multiple.

Exercice 9.4
n 
 
Développer le polynôme P = 1 + X2 .
k

k=0
On pourra considérer (1 − X)P .

Exercice 9.5
Soit P le polynôme (X + 1)7 − X 7 − 1.
1. Montrer que P a deux racines réelles évidentes et donner leur ordre de multiplicité.
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2iπ
2. Montrer que P est factorisable par (X − j)2 où j = e 3 .
3. Factoriser P dans C[X].

Exercice 9.6
Le but est de factoriser dans C[X] le polynôme
P = X 8 + 2X 7 + 2X 6 + 2X 5 + 2X 4 + 2X 3 + 2X 2 + 2X + 1.
1. Factoriser dans C[X] le polynôme R = X 3 + X 2 + X + 1.
2. Vérifier que −1 est racine au moins double de P .
3. Factoriser P par (X + 1)2 .
4. Conclure.
174 Chapitre 9 Polynômes

Exercice 9.7
Déterminer une condition nécessaire et suffisante sur
1. a et b ∈ R pour que X 4 + aX 3 + bX 2 + X + 2 soit factorisable par X 2 − 3X + 2.
2. n ∈ N∗ pour que X 2n + X n + 1 soit factorisable par X 2 + X + 1.

Pour aller plus loin


Exercice 9.8
On définit les polynômes de Tchebychev par
T 0 = 1 T1 = X et ∀n ∈ N, Tn+2 = 2XTn+1 − Tn .
1. Calculer T2 et T3 .
2. Montrer que, pour tout n ∈ N et pour tout x ∈ R, Tn (cos x) = cos(nx).
3. Pour n ∈ N∗ , déterminer le degré et le coefficient dominant de Tn .
4. Pour n ∈ N∗ , résoudre l’équation Tn (y) = 0 d’inconnue y ∈ [−1, 1].
5. Si n ∈ N∗ , en déduire toutes les racines de Tn et factoriser Tn .

Exercice 9.9
Soient n ∈ N∗ et a0 , a1 , . . . , an ∈ R deux à deux distincts. On définit les polynômes de Lagrange
associés aux nombres a0 , a1 , . . . , an par
(X − aj )
n
∀i ∈ [[0, n]] , Li = .
j=1
ai − aj
j=i

1. Soient i, j ∈ [[0, n]]. Montrer que Li (aj ) vaut 0 si i = j et 1 si i = j.


2. En déduire que, si P ∈ Rn [X], alors
n
P = P (ai )Li .
i=0

Exercice 9.10
Montrer qu’il existe un unique polynôme P de degré 7 tel que P + 1 est factorisable par (X − 1)4
et P − 1 est factorisable par (X + 1)4 .
Corrections 175

Corrections
Interro de cours
1. (a) Degré : 3, cœfficient dominant : 2 et cœfficient constant : 3.
(b) Degré : 4, cœfficient dominant : 1 et cœfficient constant : 4.
(c) Degré : 25, cœfficient dominant : 32 et cœfficient constant : 1.
2. (a) Vrai. On procède par contraposée. Si P = 0 et Q = 0, alors ils ont chacun un nombre
fini de racine. On peut donc trouver un élément a ∈ K tel que P (a) = 0 et Q(a) = 0. Il
s’ensuit que P Q(a) = P (a)Q(a) = 0. On en conclut que P Q = 0.
(b) Faux. On a deg(P + Q) ≤ max(deg(P ), deg(Q)), mais pas forcément l’égalité.
 
Si P = X 2 +X et Q = −X 2 , alors P +Q = X et deg(P +Q) = 1 < 2 = max deg(P ), deg(Q) .
(c) Vrai. Cf. cours.
2
3. On a (X − α)(X − α) = X 2 − (α + α)X + αα = X 2 − 2 Re(α)X + |α| ∈ R[X].
4. Faux. Le résultat est vrai si P admet au moins n + 1 racines. Si P = (X − 1)(X − 2) ∈ K2 [X],
alors P = 0 et P admet 2 racines.
5. On développe (X − 2)(aX 2 + bX + c) = aX 3 + (b − 2a)X 2 + (c − 2b)X − 2c.
Par identification avec X 3 − 3X 2 + 3X − 2, on obtient

 a = 1 

 a = 1
b − 2a = −3
donc b = −1
 c − 2b = 3 

 c = 1.
−2c = −2
Ainsi X 3 − 3X 2 + 3X − 2 = (X − 2)(X 2 − X + 1).
6. On démontre le résultat par récurrence. Pour n ∈ N, on note
P(n) : « ∀P ∈ Kn [X], P (n+1) = 0 ».
• Initialisation. Soit P ∈ K0 [X]. Le polynôme P est constant, donc sa dérivée P  est nulle,
ce qui montre P(0).
• Hérédité. Soit n ∈ N, on suppose P(n).
Soit P ∈ Kn+1 [X]. On a P  ∈ Kn [X], donc, d’après P(n), alors (P  )(n+1) = 0, c’est-à-dire
P (n+2) = 0, ce qui montre P(n + 1).
On en conclut que ∀n ∈ N, ∀P ∈ Kn [X], P (n+1) = 0.
7. a. Vrai. Cf. cours.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

b. Faux. Cela signifie que α est une racine de P de multiplicité supérieure ou égale à r.
On pourrait factoriser P par (X − α)k avec k strictement plus grand que r.
8. On commence par factoriser P par X pour obtenir P = X(X 3 − 3X 2 + X − 3).
On note Q = X 3 − 3X 2 + X − 3. On cherche une racine évidente de Q. On a Q(i) = 0, donc
aussi Q(−i) = 0. On factorise Q par (X − i)(X + i) = X 2 + 1 :


 a= 1

b = −3
Q = (X 2 + 1)(aX + b) ⇔ X 3 − 3X 2 + X − 3 = aX 3 + bX 2 + aX + b ⇔

 a = 1

b = −3.

On en conclut que X 4 − 3X 3 + X 2 − 3X = X(X − 3)(X 2 + 1)


176 Chapitre 9 Polynômes

Exercice 9.1
1. On note P le polynôme. On commence par remarquer que P (i) = P (−i) = 0. Ainsi P se
factorise par X 2 + 1 :
P = (X 2 + 1)(aX 2 + bX + c) ⇔ X 4 − 5X 3 + 7X 2 − 5X + 6 = aX 4 + bX 3 + (a + c)X 2 + bX + c


 a = 1

 b = −5

⇔ a+c= 7



 b = −5

c = 6.
Donc P = (X 2 + 1)(X 2 − 5X + 6). On calcule le discriminant du trinôme obtenu en factorisant :
∆ = 1, puis ses racines x1 = 5−1 5+1
2 = 2 et x2 = 2 = 3. Ainsi

X 4 − 5X 3 + 7X 2 − 5X + 6 = (X 2 + 1)(X − 2)(X − 3)

Il est très utile de se rappeler que si P est un polynôme à cœfficients réels et si α ∈ C


est une racine de P , alors α est aussi une racine de P avec même multiplicité. Cela
évite de factoriser par un polynôme à cœfficients complexes et donc de faire apparaitre
des complexes de partout dans le calcul.

2. On note P le polynôme. On commence par remarquer que P (1) = P (−1) = 0. Ainsi P se


factorise par X 2 − 1 :
P = (X 2 − 1)(aX 2 + bX + c) ⇔ X 4 − 2X 3 + 4X 2 + 2X − 5 = aX 4 + bX 3 + (c − a)X 2 − bX − c


 a = 1

 b = −2

⇔ c−a= 4



 −b = 2

−c = −5.
Donc P = (X 2 − 1)(X 2 − 2X + 5). On calcule le discriminant du trinôme obtenu en factorisant :
∆ = −16, puis ses racines x1 = 2−4i
2 = 1 − 2i et x2 = 1 + 2i. Ainsi

X 4 − 2X 3 + 4X 2 + 2X − 5 = (X − 1)(X + 1)(X − 1 + 2i)(X − 1 − 2i)


3. On note P le polynôme. On commence par remarquer que P (1) = 0.
De plus, on a P  = 4X 3 − 6X 2 − 16X + 18 et P  (1) = 0.
Donc 1 est racine au moins double de P .
Ainsi P se factorise par (X − 1)2 = X 2 − 2X + 1 :
P = (X 2 − 2X + 1)(aX 2 + bX + c)
⇔ X 4 − 2X 3 − 8X 2 + 18X − 9 = aX 4 + (b − 2a)X 3 + (c − 2b + a)X 2 + (b − 2c)X + c


 a = 1 

 b − 2a = −2
 a = 1
⇔ c − 2b + a = −8 ⇔ b = 0
 


 b − 2c = 18 c = −9.

c = −9
Corrections 177

Donc P = (X 2 − 2X + 1)(X 2 − 9). On reconnaît une identité remarquable. Ainsi

X 4 − 2X 3 − 8X 2 + 18X − 9 = (X − 1)2 (X − 3)(X + 3)

On s’est arrêté à P  (1) car un calcul au brouillon nous donne P  (1) = 0. Cette informa-
tion ne nous avance pas beaucoup dans le cadre pratique d’une factorisation (cela nous
assure juste que le second polynôme obtenu en factorisant n’admettra pas 1 comme
racine).

4. On note P le polynôme. Si on pose Y = X 2 , on obtient que P = Y√2 − Y + 1. On calcul le


discriminant du trinôme obtenu : ∆ = −3 et ses racines x1 = 1−i2 3 = e−i 3 et x2 = ei 3 .
π π

Donc P = (Y − ei 3 )(Y − e−i 3 ) = (X 2 − ei 3 )(X 2 − e−i 3 ). De plus


π π π π

  π 2 
(X 2 − ei 3 ) = X 2 − ei 6 = (X − ei 6 )(X + ei 6 ).
π π π

On procède de même pour le second facteur pour obtenir que


X 4 − X 2 + 1 = (X − ei 6 )(X + ei 6 )(X − e−i 6 )(X + e−i 6 )
π π π π

Exercice 9.2
1. Soit P ∈ K[X]. Le polynôme nul est solution du problème. Si P = 0, on note n = deg(P ).
On a deg(P (X 2 )) = 2n et deg((X 2 + 1)P (X)) = n + 2. Alors, si P est solution, on a 2n = n + 2
donc n = 2. On note alors P = aX 2 + bX + c et on obtient
P (X 2 ) = (X 2 + 1)P (X) ⇔ aX 4 + bX 2 + c = aX 4 + bX 3 + (a + c)X 2 + bX + c

b =0

a+c=b

b= 0

c = −a.
Ainsi P est solution si et seulement si P = 0 ou s’il existe a ∈ K∗ tel que P = a(X 2 − 1).
En regroupant, on en conclut que P (X 2 ) = (X 2 + 1)P (X) ⇔ ∃a ∈ K, P = a(X 2 − 1)
2. Soit P ∈ K[X]. Le polynôme nul est solution du problème. Si P = 0, on note n = deg(P ).
On a deg((P  )2 ) = 2(n − 1) et deg(4P ) = n. Alors, si P est solution, on a 2(n − 1) = n donc
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

n = 2. On note alors P = aX 2 + bX + c et on obtient


(P  )2 = 4P
⇔ 4a2 X 2 + 4abX + b2 = 4aX 2 + 4bX + 4c
 2
a = a
⇔ ab = b
 2
b = 4c
 
a = 1 a = 0
⇔ b2 ou b = 0
c = 
4 c = 0.
 
 2 2 b2
Ainsi (P ) = 4P ⇔ P = 0 ou ∃b ∈ K, P = X + bX +
4
178 Chapitre 9 Polynômes

3. Soit P ∈ K[X].
• Si deg P ≤ 1, alors P  = 0. Donc P est solution si et seulement si P = 0.
• Si deg P ≥ 2, on note n = deg(P ). On a P = an X n + Q avec an = 0 et Q ∈ Kn−1 [X].
Ensuite,
(X 2 + 1)P  − 6P = (n(n − 1) − 6)an X n + n(n − 1)an X n−2 + (X 2 + 1)Q − 6Q .
  
∈Kn−1 [X]

Donc, si P est solution, alors (n(n − 1) − 6)an = 0. Or an = 0, donc n(n − 1) = 6 puis n = 3.


Si on note P = aX 3 + bX 2 + cX + d, on obtient
(X 2 + 1)P  − 6P = 0 ⇔ (2b − 6b)X 2 + (6a − 6c)X + 2b − 6d = 0

 −4b = 0
⇔ 6a − 6c = 0

2b − 6d = 0

b = 0
⇔ c= a

d = 0.
Donc P est solution si et seulement si P = 0 ou s’il existe a ∈ K∗ tel que P = a(X 3 + X).
En regroupant, on en conclut que (X 2 + 1)P  − 6P = 0 ⇔ ∃a ∈ K, P = a(X 3 + X)

Exercice 9.3
On suppose par l’absurde que Pn admet une racine multiple α. Ainsi Pn (α) = Pn (α) = 0. Or
X2 X3 X n−1
Pn = 1 + X + + + ··· + .
2 3! (n − 1)!
Ainsi Pn − Pn = Xn! . Donc αn! = Pn (α) − Pn (α) = 0 puis α = 0. Cependant, Pn (0) = 1 = 0 ce qui
n n

est absurde.
On ne conclut que Pn n’a pas de racine multiple.

Exercice 9.4
On voit apparaître successivement des identités remarquables (1 − X 2 )(1 + X 2 ) = 1 − X 2 .
k k k+1

n  
On démontre donc par récurrence, sur n ∈ N, P(n) : « (1 − X) 1 + X2 = 1 − X2 ».
k n+1

k=0
0 
  0+1
• Initialisation. On a (1 − X) 1 + X2 = (1 − X)(1 + X) = 1 − X 2 ce qui montre P(0).
k

k=0
• Hérédité. Soit n ∈ N. On suppose P(n). On a
 

n+1  n  
(1−X) 1 + X 2 = (1 − X) 1 + X2 (1−X 2 ) = (1+X 2 )(1−X 2 ) = 1−X 2
k k n+1 n+1 n+1 n+2

P(n)
k=0 k=0

ce qui montre P(n + 2).


Corrections 179

n 
 
Ainsi ∀n ∈ N, (1 − X) 1 + X2 = 1 − X2 .
k n+1

k=0
Soit n ∈ N. On utilise les sommes géométriques pour obtenir
2n+1
−1
2n+1
1−X = (1 − X) Xk.
k=0

n 
  2n+1
−1
2k
On en conclut que 1+X = Xk
k=0 k=0

Exercice 9.5
1. On a P (0) = P (−1) = 0. De plus P  = 7(X + 1)6 − 7X 6 , puis P  (0) = 0 et P  (−1) = 0.
Ainsi 0 et −1 sont deux racines simples de P .
2. On cherche à montrer que j est une racine au moins double de P . On rappelle que j 3 = 1 et
j 2 + j + 1 = 0. On a donc
P (j) = (j + 1)7 − j 7 − 1 = (−j 2 )7 − (j 3 )2 j − 1 = −j 14 − j − 1 = −(j 2 + j + 1) = 0
et
P  (j) = 7(−j 2 )6 − 7j 6 = 7j 12 − 7j 6 = 7 − 7 = 0.
Ainsi j est une racine au moins double de P donc P est factorisable par (X − j)2 .
3. Si on commence à développer (X + 1)7 avec la binôme de Newton, on obtient

P = X 7 + 7X 6 + Q − X 7 − 1 = 7X 6 + Q − 1 où deg(Q) = 5.
  
deg=5

Ainsi P est de degré 6 et son cœfficient dominant vaut 7. Il nous « manque » encore deux
racines. Or P est à cœfficients réels et j est une racine au moins double de P . Donc j est aussi
une racine au moins double de P . Ainsi

P = 7X(X + 1)(X − j)2 (X − j)2


© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Exercice 9.6
1. On cherche des racines évidentes de R. On trouve que R(−1) = R(i) = R(−i) = 0. Or R est un
polynôme de degré 3 dont le cœfficient dominant vaut 1, donc R = (X + 1)(X − i)(X + i) .
2. On a P (−1) = 0. Ensuite P  = 8X 7 +14X 6 +12X 5 +10X 4 +8X 3 +6X 2 +4X +2 et P  (−1) = 0.
Ainsi −1 est une racine au moins double de P .
3. On factorise P par (X + 1)2 = X 2 + 2X + 1. On a
180 Chapitre 9 Polynômes



 a =1 



 2a + b =2 
 a= 1
 


 a + 2b + c = 2 

 b=0
 
 b + 2c + d = 2
 c = 1

P = (X 2 + 2X + 1)(aX 6 + bX 5 + cX 4 + dX 3 + eX 2 + f X + g) ⇔ c + 2d + e = 2 ⇔ d = 0
 


 d + 2e + f = 2 

 e=1
 


 e + 2f + g = 2 

 f =0
 


 f + 2g = 2 g = 1.

g =1

On en conclut que P = (X + 1)2 (X 6 + X 4 + X 2 + 1)


4. On remarque que P = (X + 1)2 R(X 2 ) (où R est le polynôme factorisé dans la question 1.).
Puis
R(X 2 ) = (X 2 + 1)(X 2 − i)(X 2 + i) = (X 2 − i2 )(X 2 − ei 2 )(X 2 − e−i 2 )
π π

  π 2   2  −i π 2 
= (X 2 − i2 ) X 2 − ei 4 X − e 4 .
On en conclut donc que
P = (X + 1)2 (X − i)(X + i)(X − ei 4 )(X + ei 4 )(X − e−i 4 )(X + e−i 4 )
π π π π

Exercice 9.7
1. On note P = X 4 + aX 3 + bX 2 + X + 2 et Q = X 2 − 3X + 2. On commence par factoriser Q.
En trouvant les racines de ce trinôme, on obtient que Q = (X − 1)(X − 2).
Ainsi P est factorisable par Q si et seulement si 1 et 2 sont racines de P .
Or P (1) = 4 + a + b et P (2) = 20 + 8a + 4b. Donc
 
4+a+b =0 a = −1
P (1) = P (2) = 0 ⇔ ⇔
20 + 8a + 4b = 0 b = −3.
On en conclut que P est factorisable par Q si et seulement si a = −1 et b = −3.
2. Soit n ∈ N. On note P = X 2n + X n + 1 et Q = X 2 + X + 1. On commence par factoriser Q.
2iπ
En trouvant les racines du trinôme, on obtient Q = (X − j)(X − j) où j = e 3 .
Ainsi P est factorisable par Q si et seulement si j et j sont racines de P si et seulement si j est
racine de P (car P est à cœfficients réels). On rappelle que j 2 = j et on a
P (j) = 0 ⇔ j 2n + j n + 1 = 0
 n
⇔ j2 + jn + 1 = 0
 n
⇔ j + jn + 1 = 0
2inπ 2inπ
⇔ e− +e 3 +1=0
3
 
2nπ
⇔ 2 cos +1=0
3
 
2nπ 1
⇔ cos =−
3 2
2nπ 2π 2nπ 2π
⇔ ≡ [2π] ou ≡− [2π]
3 3 3 3
⇔ n ≡ 1 [3] ou n ≡ −1 [3] .
Corrections 181

On en conclut que P est factorisable par Q si et seulement si n n’est pas un multiple de 3.

Exercice 9.8
1. On a
T2 = 2XT1 − T0 = 2X 2 − 1 et T3 = 2XT2 − T1 = 4X 3 − 3X.
2. On montre par récurrence double, sur n ∈ N, P(n) : « ∀x ∈ R, Tn (cos x) = cos(nx) ».
• Initialisation. Soit x ∈ R. On a
T0 (cos x) = 1 = cos(0 × x) et T1 (cos x) = cos x = cos(1 × x)
ce qui montre P(0) et P(1).
• Hérédité. Soit n ∈ N, on suppose P(n) et P(n + 1).
Soit x ∈ R. On a
Tn+2 (cos(x)) = 2(cos(x))Tn+1 (cos(x)) − Tn (cos(x)) = 2 cos(x) cos((n + 1)x) − cos(nx).
Or
cos((n + 2)x) = cos((n + 1)x + x) = cos((n + 1)x) cos(x) − sin((n + 1)x) sin(x)
et
cos(nx) = cos((n + 1)x − x) = cos((n + 1)x) cos(x) + sin((n + 1)x) sin(x).
En ajoutant, on obtient
cos((n + 2)x) + cos(nx) = 2 cos((n + 1)x) cos(x)
puis
cos((n + 2)x) = 2 cos(x) cos((n + 1)x) − cos(nx).
Ainsi Tn+2 (cos x) = cos((n + 2)x), ce qui montre P(n + 2).
Alors ∀n ∈ N, ∀x ∈ R, Tn (cos x) = cos(nx).
3. En regardant T1 , T2 , T3 et la formule qui définit les polynômes Tn , on conjecture que, si n ∈ N∗ ,
Tn est de degré n et de cœfficient dominant 2n−1 . On montre par récurrence double, sur n ∈ N∗ ,
P(n) : « Tn est de degré n et de cœfficient dominant 2n−1 ».
• Initialisation. P(1) et P(2) sont clairement vérifiées.
• Hérédité. Soit n ∈ N∗ . On suppose P(n) et P(n + 1). On a deg(Tn ) = n et on dispose de
Q ∈ Kn [X] tel que Tn+1 = 2n X n+1 + Q. Donc
Tn+2 = 2XTn+1 − Tn = 2n+1 X n+2 + 2XQ − Tn .
  
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

∈Kn [X]

Ainsi, le degré de Tn+2 est n + 2 et son cœfficient dominant est 2(n+2)−1 , ce qui montre
P(n + 2).
Alors, pour tout n ∈ N, Tn est de degré n et de cœfficient dominant 2n−1 .
4. Soit y ∈ [−1, 1]. On pose x = arccos(y) ∈ [0, π], de sorte que y = cos(x). On a
Tn (y) = 0 ⇔ Tn (cos(x)) = 0
⇔ cos(nx) = 0
π
⇔ ∃k ∈ Z, nx = + kπ
2
π π
⇔ ∃k ∈ Z, x = +k .
2n n
182 Chapitre 9 Polynômes

Or x ∈ [0, π], donc


π π 1 1
0≤
+k ≤π ⇔− ≤k ≤n− .
2n n 2 2
Or k est un entier, donc k ∈ [[0, n − 1]]. Ainsi
π π
Tn (y) = 0 ⇔ ∃k ∈ [[0, n − 1]] , cos(x) = cos +k
 π 2nπ  n
⇔ ∃k ∈ [[0, n − 1]] , y = cos +k .
2n n
π π
5. Pour tout k tel que 0 ≤ k ≤ n − 1, on note xk = + k , on a alors
2n n
0 < x0 < x1 < · · · < xn−1 < π.
Or la fonction cos est strictement décroissante sur [0, π], donc, si on note yk = cos(xk ), on a
y0 > y1 > · · · > yn−1 .
Donc, pour 0 ≤ k ≤ n − 1, les yk sont tous différents.
Le polynôme Tn , étant de degré n, ne peut pas avoir plus de n racines.
Or, on vient de montrer qu’il en a au moins n.
Donc les yk sont toutes les racines de Tn .
Vu que le coefficient dominant de Tn est 2n−1 , on obtient


n−1 π π 
Tn = 2n−1 X − cos +k .
2n n
k=0

Exercice 9.9
1. Soient i, j ∈ [[0, n]].
n n
aj − ak aj − aj aj − ak
• Si i = j, alors Li (aj ) = = × = 0.
k=0
ai − ak ai − aj k=0
ai − ak
k=i k∈{i,j}
/

n
ai − ak
• Si i = j alors Li (aj ) = = 1.
k=0
ai − ak
k=i
n

2. On note Q = P (ai )Li . Tous les Li sont de degré n, donc Q ∈ Rn [X]. De plus, si j ∈ [[0, n]],
i=0
alors
n

Q(aj ) = P (ai )Li (aj ) = P (aj ).
i=0
Ainsi P − Q ∈ Rn [X] et ∀j ∈ [[0, n]], (P − Q)(aj ) = 0.
Le polynôme P − Q est donc de degré au plus n et admet au moins n + 1 racines.
n

On en déduit que P − Q = 0 et on en conclut que P = P (ai )Li
i=0
Corrections 183

Exercice 9.10
Soit P un polynôme de degré 7. On remarque que P + 1 et P − 1 ont la même dérivée égale à P  .
On a : P + 1 factorisable par (X − 1)4
ssi 1 est une racine de multiplicité au moins 4 de P + 1
ssi 1 est racine de P + 1 et est une racine au moins triple de (P + 1)
ssi P (1) = −1 et 1 est une racine au moins triple de P  .
De même, P − 1 est factorisable par (X + 1)4 si et seulement si P (−1) = 1 et −1 est une racine
au moins triple de P  .
Ainsi P + 1 est factorisable par (X − 1)4 et P − 1 est factorisable par (X + 1)4 si et seulement si
P (1) = −1, P (−1) = 1 et 1 et −1 sont des racines au moins triples de P .
Or deg(P  ) = 6. Donc P + 1 est factorisable par (X − 1)4 et P − 1 est factorisable par (X + 1)4 si
et seulement si P (1) = −1, P (−1) = 1 et il existe λ ∈ K tel que P  = λ(X − 1)3 (X + 1)3 .
De plus, (X − 1)3 (X + 1)3 = ((X − 1)(X + 1))3 = (X 2 − 1)3 = X 6  − 3X 4 + 3X 2 − 1. 
X7 3X 5
Et P  = λ(X 6 − 3X 4 + 3X 2 − 1), si et seulement si ∃µ ∈ K, P = λ − + X 3 − X + µ.
 7  7 5
X 3X 5
Pour finir, si P = λ − + X 3 − X + µ, alors
7 5
 16 
 − λ + µ = −1
 λ = 35
P (1) = −1 35 16
⇔ ⇔
P (−1) = 1  16 λ + µ = 1
 
µ = 0.
35
On en conclut que le seul polynôme P de degré 7 tel que P + 1 est factorisable par (X − 1)4 et
P − 1 est factorisable par (X + 1)4 est
 
35 X 7 3X 5
P = − + X3 − X
16 7 5
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CHAPITRE

Géométrie du plan et de
l’espace 10
L’essentiel du cours
Dans tout le chapitre, dans le plan, B = (i, j) sera une base orthonormée directe et R = (O,i, j)
sera un repère orthonormé direct ; dans l’espace, B = (i, j, k) sera une base orthonormée directe
et R = (O,i, j, k) sera un repère orthonormé direct.
 1 Coordonnées, produit scalaire et déterminant
Définition
Dans le plan :  
x
• On dit que le vecteur u est de coordonnées dans B si u = xi + yj.
y
−−→
• On dit que le point M est de coordonnées (x, y) dans R si OM = xi + yj.
 
Dans l’espace : x
• On dit que le vecteur u est de coordonnées y  dans B si u = xi + yj + zk.
z
−−→
• On dit que le point M est de coordonnées (x, y, z) dans R si OM = xi + yj + zk.

On peut donc représenter des vecteurs du plan par un couple de réels et les vecteurs
de l’espace avec un triplet de réels. On peut donc « assimiler » l’ensemble des vecteurs
du plan à R2 et l’ensemble des vecteurs de l’espace à R3 .

Définition
On dit que deux vecteurs u et v sont colinéaires si v = 0 ou s’il existe λ ∈ R tel que u = λv .
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Théorème du barycentre
n

Si n ∈ N∗ , A1 , . . . , An sont des points et a1 , . . . , an ∈ R tels que ak = 0, alors il existe un
n
 k=1
−−→
unique point G tel que ak GAk = 0. On appelle G le barycentre des points A1 , . . . , An
k=1
affectés des poids a1 , . . . ,
an et onnote G = bar ((A1 , a1 ), . . . , (An , an )).
n
 n
−−→  −−−→
Si M est un point, alors ak M G = ak Ak M .
k=1 k=1
186 Chapitre 10 Géométrie du plan et de l’espace

• Si tous les poids sont égaux, on parle d’isobarycentre et on note isobar (A1 , . . . , An ).
• Le milieu d’un segment [AB] n’est autre que l’isobarycentre des points A, B.

Coordonnées du barycentre
n

Si G est le barycentre des points A1 , . . . , An affectés des poids a1 , . . . , an , avec a = ak = 0,
k=1
alors les coordonnées de G sont
 
1 1
n n
Dans le plan : G ak xAk , ak yAk
a a
k=1 k=1
 
1 1 1
n n n
Dans l’espace : G ak xAk , ak yAk , ak zAk
a a a
k=1 k=1 k=1

Définition
Dans le plan :    
x x
On appelle produit scalaire de u et v  le réel u · v = xx + yy  .
y y
Dans l’espace :    
x x
On appelle produit scalaire de u y  et v y   le réel u · v = xx + yy  + zz  .
z z

Propriétés du produit scalaire


Si u, v et w
 sont des vecteurs et λ ∈ R, alors
• (λu + v ) · w
 = λ(u · w)
 + v · w  • u · v = v · u  
• u · (λv + w)
 = λ(u · v ) + u · w
 • u · u ≥ 0 et u · u = 0 ⇔ u = 0 .

Définition

On appelle norme du vecteur u le réel u = u · u.

Expression géométrique du produit scalaire

Si u et v sont deux vecteurs non nuls et si θ = (u


 , v ), alors u · v = u v  cos θ.

Caractérisation de l’orthogonalité
Deux vecteurs u et v sont orthogonaux si et seulement si u · v = 0.
L’essentiel du cours 187

Propriétés de la norme
Si u et v sont des vecteurs et λ ∈ R, alors
• λu = |λ| u • u + v  ≤ 
u+v  (Inégalité triangulaire)
• |u · v | ≤ u v  (Cauchy-Schwarz) • u ≥ 0 et u = 0 ⇔ u = 0 .

Définition

Dans le plan. Si u et v sont deux vecteurs et si on pose l’angle orienté θ = (u


, v ), on définit
le déterminant de u et v par

u v  sin θ si u = 0 et v = 0
det(u, v ) =
0 sinon.

Caractérisation de la colinéarité
Dans le plan. Deux vecteurs u et v sont colinéaires si et seulement si det(u, v ) = 0.

Formule du déterminant
   
x x
Dans le plan. Si u et v  , alors det(u, v ) = xy  − x y.
y y

 
x x
Il s’agit du déterminant de la matrice des coordonnées .
y y

Propriétés du déterminant
Si u, v et w
 sont des vecteurs et λ ∈ R, alors
• det(λu + v , w)
 = λ det(u, w)
 + det(v , w)
 • det(u, u) = 0
• det(u, λv + w)
 = λ det(u, v ) + det(u, w)
 • det(v , u) = − det(u, v ).

 2 Droites et cercles du plan


© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

On notera P l’ensemble des points du plan.

Définition
Si A est un point et si u est un vecteur non nul, on appelle droite passant par A et dirigée
par u l’ensemble   
−−→
D(A, u) = M ∈ P ∃t ∈ R, AM = tu .
Dans ce cas, on dit que u est un vecteur directeur de la droite.

Si u est un vecteur directeur d’une droite D, alors λu l’est aussi, si λ = 0.


On parlera donc bien d’un vecteur directeur et jamais du vecteur directeur.
188 Chapitre 10 Géométrie du plan et de l’espace

Définition
On dit que deux droites sont
• parallèles si leurs vecteurs directeurs sont colinéaires
• perpendiculaires si leurs vecteurs directeurs sont orthogonaux.

Représentation paramétrique d’une droite


 
α
Si A(xA , yA ) est un point, u un vecteur non nul et D = D(A, u), alors
β

x = xA + αt
M (x, y) ∈ D ⇔ ∃t ∈ R,
y = yA + βt.

• Grâce à une représentation paramétrique, on peut récupérer facilement un point de


la droite et un vecteur directeur.
• Tout comme il n’y a pas unicité du point et du vecteur pour définir une droite,
il n’y a pas unicité de la représentation paramétrique.

Définition
Si D est une droite dirigée par un vecteur u, on appelle vecteur normal à la droite D tout
vecteur non nul orthogonal à u.

Équation cartésienne d’une droite


 
a
Si D est une droite, A(xA , yA ) ∈ D et n un vecteur normal à D, alors
b
−−→
M (x, y) ∈ D ⇔ AM · n = 0 ⇔ a(x − xA ) + b(y − yA ) = 0.
Réciproquement, toute partie du plan ayant une équation  dela forme ax + by + c = 0 (avec
a
(a, b) = (0, 0)) est une droite et le vecteur de coordonnées lui est normal.
b

   
α −β
Si u est une vecteur directeur de D, alors n est un vecteur normal à D.
β α

Équation réduite d’une droite


Si D est une droite du plan non verticale (c’est-à-dire si j n’est pas un vecteur directeur de D),
alors elle admet une unique équation de la forme y = mx + p. On dit que m est la pente (ou
le cœfficient directeur) de D.
L’essentiel du cours 189

Définition
Si B est un point et D = D(A, u), alors le projeté orthogonal de B sur D est le seul point H
vérifiant
−−→
H ∈ D et BH ⊥ u.

Caractérisation du projeté orthogonal sur une droite


Si B est un point, D = D(A, u) et H le projeté orthogonal de B sur D, alors
−−→
−−→ AB · u
AH = 2 
u.
u

Définition
Si A est un point et r > 0, on appelle cercle de centre A et de rayon r l’ensemble
C (A, r) = {M ∈ P / AM = r } .

Équation d’un cercle


Si A(xA , yA ) est un point, r > 0 et C = C (A, r), alors

2 2 2 x = xA + r cos t
M (x, y) ∈ C ⇔ (x − xA ) + (y − yA ) = r ⇔ ∃t ∈ R,
y = yA + r sin t.
Réciproquement, toute partie du plan ayant une équation de la forme x2 + y 2 + ax + by + c = 0
est un cercle ou un point ou l’ensemble vide.

 3 Droites et plans de l’espace


On notera E l’ensemble des points de l’espace.

Définition
Si A est un point et si u est un vecteur non nul, on appelle droite passant par A et dirigée
par u l’ensemble   
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

−−→
D(A, u) = M ∈ E ∃t ∈ R, AM = tu .
Dans ce cas, on dit que u est un vecteur directeur de la droite.

Définition
On dit que deux droites sont
• parallèles si leurs vecteurs directeurs sont colinéaires
• orthogonales si leurs vecteurs directeurs sont orthogonaux
• perpendiculaires si elles sont orthogonales et qu’elles se croisent.
190 Chapitre 10 Géométrie du plan et de l’espace

Représentation paramétrique d’une droite


 
α
Si A(xA , yA , zA ) est un point, u β  un vecteur non nul et D = D(A, u), alors
γ 
x = xA + αt
M (x, y) ∈ D ⇔ ∃t ∈ R, y = yA + βt

z = zA + γt.

Définition
Si B est un point et D = D(A, u), alors le projeté orthogonal de M sur D est le seul
point H vérifiant
−−→
H ∈ D et BH ⊥ u.

Caractérisation du projeté orthogonal sur une droite


Si B est un point, D = D(A, u) et H le projeté orthogonal de B sur D, alors
−−→
−−→ AB · u
AH = 2 
u.
u

Définition
Si A est un point et si u et v sont deux vecteurs non colinéaires, on appelle plan passant
par A et dirigé par u et v l’ensemble
  −−→ 
P(A, u, v ) = M ∈ E ∃λ, µ ∈ R, AM = λu + µv .

Définition
Si P est un plan dirigé par les vecteurs non colinéaires u et v , on appelle vecteur normal
au plan P tout vecteur non nul orthogonal à u et à v .

Définition
On dit que deux plans sont
• parallèles si leurs vecteurs normaux sont colinéaires
• perpendiculaires si leurs vecteurs normaux sont orthogonaux.
L’essentiel du cours 191

Représentation paramétrique d’un plan


   
α1 α2
Si A(xA , yA , zA ) est un point, u  β1 , v  β2  deux vecteurs non colinéaires et
γ1 γ2
P = P(A, u, v ), alors 
x = xA + α1 λ + α2 µ
M (x, y, z) ∈ P ⇔ ∃λ, µ ∈ R, y = yA + β1 λ + β2 µ

z = zA + γ1 λ + γ2 µ.

Équation cartésienne d’un plan


 
a
Si P est un plan, A(xA , yA , zA ) ∈ P et n  b  un vecteur normal à P, alors
c
−−→
M (x, y, z) ∈ P ⇔ AM · n = 0 ⇔ a(x − xA ) + b(y − yA ) + c(z − zA ) = 0.
Réciproquement, toute partie de l’espace ayant une équation de la forme
 ax + by + cz + d = 0
a
(avec (a, b, c) = (0, 0, 0)) est un plan et le vecteur de coordonnées  b  lui est normal.
c

Une droite peut être vue comme l’intersection de deux plans. Pour caractériser de
manière cartésienne une droite, il faut donc se donner deux équations cartésiennes de
plans.

Définition
Si B est un point et P = P(A, u, v ), alors le projeté orthogonal de B sur P est le seul
point H vérifiant
−−→ −−→
H ∈ D, BH ⊥ u et BH ⊥ v .

Caractérisation du projeté orthogonal sur un plan


Si B est un point, P = P(A, u, v ), avec u ⊥ v , et H le projeté orthogonal de B sur P, alors
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−−→ −−→
−−→ AB · u AB · v
AH = 2 
u + 2 
v.
u v 
192 Chapitre 10 Géométrie du plan et de l’espace

Les méthodes à maîtriser


Méthode 10.1 : Passer d’une représentation cartésienne à paramétrique

Lorsque l’on a une droite ou un plan donné par sa (ou ses) équation(s) cartésienne(s), on
pivote comme pour résoudre un système linéaire. Il suffit ensuite de considérer les inconnues
secondaires comme des paramètres pour obtenir une représentation paramétrique.

Exemple d’application
(1) Déterminer un représentation paramétrique de P : x − 2y − 3z − 4 = 0,
puis en déduire A, u
 et 
v tels que P = P(A, u v ).
,  
x +y + z + 1= 0
(2) Déterminer un représentation paramétrique de D :
x − y + 3z − 1 = 0
puis en déduire B et w tels que D = D(B, w).


(1) On transforme assez facilement l’équation en x = 2y+3z+4 avec y, z en inconnues secondaires.
x = 2λ + 3µ + 4
On obtient donc la représentation paramétrique suivante P : y = λ
    
2 3 z = µ.
En posant A(4, 0, 0), u 1 et v 0 , on a bien P = P(A, u, v ).
   
0 1

x = −2z
(2) En appliquant le pivot de Gauss sur le système, on arrive à avec z en inconnue
y = z − 1
x = −2t
secondaire. On obtient donc la représentation paramétrique suivante D : y = t − 1
  
−2 z = t.
En posant B(0, −1, 0) et w  1 , on a bien D = D(B, w). 
1

Pour passer d’une représentation paramétrique à cartésienne, on fait l’inverse : on


pivote pour « éliminer » les paramètres.

Voir exercices 10.1, 10.2, 10.5 et 10.6.

Méthode 10.2 : Déterminer le centre et le rayon d’un cercle

En partant d’une équation de la forme x2 + y 2 + ax + by + c = 0, pour déterminer s’il s’agit


d’une cercle, d’un point ou du vide, on commence par mettre sous forme canonique x2 + ax
puis y 2 + bx. On arrive à une équation de la forme (x − α)2 + (y − β)2 = γ.
• Si γ < 0, il n’y a pas de solutions à cette équation, il s’agit donc du vide.
• Si γ = 0, il s’agit du point de coordonnées (α, β).

• Si γ > 0, il s’agit d’un cercle de centre Ω(α, β) et de rayon γ.
Les méthodes à maîtriser 193

Exemple d’application
Déterminer si C1 : x2 − 2x + y 2 + 2y + 3 = 0 et C2 : x2 − 4x + y 2 + y + 2 = 0 sont
des cercles. Si oui, déterminer leur centre et leur rayon.
• Pour C1 , on met sous forme canonique
x2 − 2x = (x2 − 2x + 1) − 1 = (x − 1)2 − 1 et y 2 + 2y = (y + 1)2 − 1.
L’équation de C1 se transforme donc en
(x − 1)2 + (y + 1)2 = −1
qui n’a pas de solution dans R2 . Donc C1 = ∅.
• On procède de même pour arriver à
 2
2 1 9
(x − 2) + y + = .
2 4
   
1 3
Si on pose Ω 2, − , alors C2 = C Ω, .
2 2
Voir exercice 10.4.

Méthode 10.3 : Déterminer le projeté orthogonal d’un point


Dans la pratique, il n’est pas conseillé d’utiliser la formule avec les produits scalaires pour
déterminer le projeté orthogonal (très très calculatoire), on se sert plutôt de la définition.
• Pour projeter B sur une droite dans le plan ou sur un plan dans l’espace (que l’on
notera A ) : on commence par déterminer la droite D perpendiculaire à A et passant par B
(D sera dirigée par un vecteur normal à A ), puis on détermine le point d’intersection
de A et D.
• Pour projeter B sur une droite D dans l’espace : on commence par déterminer un plan
P perpendiculaire à D et passant par B (un vecteur directeur de D est un vecteur normal
à P), puis on détermine le point d’intersection de P et D.

Exemple d’application x = 1 + t
Déterminer le projeté orthogonal H de B(−2, −1, 0) sur D : y = 2 + t
  
1 z = 3 + 2t.
La droite D est dirigée par le vecteur u 1. Soit P le plan perpendiculaire à D et passant
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2
par B. Le vecteur u est normal à P, donc
−−→
M (x, y, z) ∈ P ⇔ BM · u = 0 ⇔ (x + 2) + (y + 1) + 2(z − 0) = 0 ⇔ x + y + 2z + 3 = 0
Il ne reste plus qu’à déterminer
 l’intersection de D 
et P (encore un système linéaire à résoudre) :

 x = 1 + t  x = −1

 
y =2+t y=0
M (x, y, z) ∈ D ∩ P ⇔ ⇔
 z = 3 + 2t
  z = −1

 
x + y + 2z + 3 = 0 t = −2.
Ainsi H(−1, 0, −1).
Voir exercices 10.2 et 10.6.
194 Chapitre 10 Géométrie du plan et de l’espace

Interro de cours
 
−−→ 1
1. Soient A et B deux points du plan tels que A(1, 2) et AB
−4
.
Déterminer les coordonnées de B.
2. Déterminer les coordonnées du milieu du segment [AB] où A(2, 4) et B(−4, 2).
   
1 2
3. Les vecteurs u 0 et v 1 sont-ils colinéaires ? orthogonaux ?
2 0
4. Soient u, v, w des vecteurs et λ ∈ R. Les propositions sont-elles toujours vraies ?
(a) λu = λ u
(b) det(u, v ) = det(v , u)
(c) u · v = v · u
(d) det(u, u) = 0 si et seulement si u = 0.
   
2a + 1 3
5. Pour quelle(s) valeur(s) de a ∈ R les vecteurs u 1
et v
2a − 1
sont-ils colinéaires ?

6. Soient A(2, −1) et B(3, 1). Déterminer une équation cartésienne de (AB).
 
1
7. Soient A(1, 2), B(2, 1), u −1 et D = D(A, u).
Déterminer une équation cartésienne de la droite perpendiculaire à D passant par B.

x=2+t
8. Déterminer une équation cartésienne de la droite D :
y = 3 − t.
9. Déterminer une représentation paramétrique du plan P : x − y + z − 1 = 0.
10. Soient A(1, 2) et B(3, 6). Déterminer une équation cartésienne du cercle de diamètre [AB].
11. Déterminer le centre et le rayon du cercle C d’équation : x2 + x + y 2 − 3y + 2 = 0.
12. Les propositions suivantes sont-elles vraies ?
(a) Dans le plan, l’intersection d’une droite et d’un cercle est soit le vide, soit un point, soit
deux points.
(b) Dans l’espace, deux droites qui ne se croisent pas sont parallèles.
(c) Dans l’espace, l’intersection de deux plans est soit le vide, soit une droite.
13. Déterminer les coordonnées du projeté orthogonal de B(1, 3, 1) sur P : x + y + z + 1 = 0.
Exercices 195

Exercices
Pour s’entraîner
Exercice 10.1
Déterminer une représentation paramétrique de la droite D d’équation cartésienne 4x+2y−1 = 0.

Exercice 10.2

x = 2t + 3
Soit D :
y = t − 1.
Déterminer une équation cartésienne de D et les coordonnées du projeté orthogonal de O sur D.

Exercice 10.3
Soient D : 2x − y + 3 = 0 et D  : 2x + 4y − 2 = 0.
1. Montrer que D ⊥ D  .
2. En quel point sont-elles perpendiculaires ?

Exercice 10.4
Soient C : x2 + 2x + y 2 − 2y − 2 = 0 et D : x + y − 2 = 0.
1. Montrer que C est un cercle dont on déterminera le centre et le rayon.
2. Déterminer le(s) point(s) d’intersection de C et D.

Exercice 10.5
Déterminer une représentation paramétrique du plan P d’équation cartésienne 4x+2y−z −1 = 0.

Exercice 10.6

x = 2λ + µ + 3
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Soient A(−1, 4, 3) et P : y = λ − µ − 1

z = −λ + 2µ + 1.
Déterminer une équation cartésienne de P et les coordonnées du projeté orthogonal de A sur P.

Exercice 10.7

x = −4λ + µ + 1
Soient P : x − 3y − 2z + 1 = 0 et P  : y = −2λ − µ − 3

z = λ + 2µ.
1. Montrer que les plans P et P sont parallèles.


2. Sont-ils confondus ?
196 Chapitre 10 Géométrie du plan et de l’espace

Pour aller plus loin


Exercice 10.8
 
1
Soient A(1, 2, 3), u −1 et D = D(A, u).
2
1. Déterminer une représentation paramétrique de D.
2. Déterminer deux plans différents P et P  contenant D et une équation cartésienne de chacun
d’eux.
3. En déduire une représentation cartésienne de D.

Exercice 10.9
   
1 0
Soient A(1, 1, 1), B(1, 2, 3), u 1, v 1, D = D(A, u) et D  = D(B, v ).
0 1
Le but de cet exercice est de chercher la perpendiculaire commune à D et D  .
1. Les droites D et D  sont-elles parallèles ?
2. Déterminer un vecteur normal à D et à D  , on le notera w. 
3. Déterminer une représentation cartésienne de P = P(A, u, w)  et P  = P(B, v , w).

4. À quoi correspond l’intersection de P et P ? On la notera D .
 

5. Déterminer une représentation paramétrique de D  .

Exercice 10.10
Soient D : ax + by + c = 0 (avec (a, b) = (0, 0)) et B(xB , yB ) ∈ D. Si A(xA , yA ) est un point du
plan et si H est son projeté orthogonal sur D, on appelle distance de A à D le réel d(A, D) = AH.
Le but de l’exercice est
 de trouver une formule donnant cette distance.
a
1. Justifier que n est un vecteur normal à D.
b
−−→
2. Exprimer c en fonction de a, b, xB et yB . En déduire
−−→ que BA · n = axA + byA + c.
−−→ −−→  
3. Montrer que BA · n = HA · n. En déduire que BA · n = AH n.
|axA + byA + c|
4. Conclure que d(A, D) = √ .
a2 + b2

Exercice 10.11
Soient (Ox) l’axe des abscisses, N (0, 2), Ω(0, 1) et C = C (Ω, 1). Si M ∈ C \ {N }, on définit σ(M ),
la projection stéréographique de M , comme l’intersection de la droite (N M ) et de (Ox).
1. Si M (a, b) ∈ C \ {N }, déterminer les coordonnées de σ(M ).
2. Si P ∈ (Ox), déterminer les coordonnées des points d’intersection de (N P ) et C .
3. En déduire que
σ : C \ {N } → (Ox)
M → σ(M )
est bijective.
Corrections 197

Corrections
Interro de cours
 
−−→ xB − 1
1. On note (xB , yB ) les coordonnées de B. Les coordonnées du vecteur AB sont donc .
yB − 2
Par identification, xB − 1 = 1 et yB − 2 = −4.
On en conclut que les coordonnées de B sont (2, −2).
2. On utilise les coordonnées du barycentre. Si on note I le milieu de [AB], on a
xA + xB yA + yB
xI = = −1 et yI = = 3.
2 2
3. Les vecteurs ne sont clairement pas colinéaires à cause de l’emplacement des zéros. En effet s’il
existe λ ∈ R tel que v = λu, alors 2 = λ, 1 = 0 et 0 = 2λ, ce qui est impossible.
Pour l’orthogonalité, on a u · v = 2 = 0. Ainsi u et v ne sont pas orthogonaux.
4. (a) Faux. Si λ = −1 et u = 0, alors −u = u =  − u.
(b) Faux. Si u et v ne sont pas colinéaires, det(u, v ) = − det(v , u) = det(v , u).
(c) Vrai. C’est la symétrie du produit scalaire.
(d) Faux. On a toujours det(u, u) = 0.
5. On a u et v colinéaires si et seulement si det(u, v ) = 0. Or det(u, v ) = 4a2 −4. Donc det(u, v ) = 0
si et seulement si 4a2 − 4 = 0 c’est-à-dire a = ±1.
Ainsi u et v sont colinéaires si et seulement si a = 1ou a = −1. 
−−→ −−→
x−2 1
6. On a M (x, y) ∈ (AB) ⇔ det AM , AB = 0 ⇔ det = 0 ⇔ 2x − y − 5 = 0.
y+1 2
Ainsi une équation cartésienne de (AB) est 2x − y − 5 = 0.
7. On note D  cette droite, dont u est un vecteur normal, et on a
−−→
M (x, y) ∈ D  ⇔ BM · u = 0 ⇔ (x − 2) − (y − 1) = 0.
Ainsi une équation cartésienne de D  est x − y − 1 = 0.
8. On pivote pour éliminer le paramètre t :
 
x=2+t t=x−2
M (x, y) ∈ D ⇔ ∃t ∈ R, ⇔ ∃t ∈ R, ⇔ x + y − 5 = 0.
y =3−t x+y =5
Ainsi une équation cartésienne de D est x + y − 5 = 0.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

9. On paramétrise l’équation cartésienne donnée



 x=λ−µ+1
M (x, y, z) ∈ P ⇔ x = y − z + 1 ⇔ ∃λ, µ ∈ R, y=λ

z = µ.
AB
10. On note C ce cercle et I le milieu de [AB]. Ainsi C est le cercle de centre I et de rayon .
2
1+3 2+6
On obtient xI = = 2 et yI = = 4.
 2 2√ √
De plus AB = (3 − 1) + (6 − 2) = 20 = 2 5.
2 2

On en conclut qu’une équation cartésienne de C est (x − 2)2 + (y − 4)2 = 5.


198 Chapitre 10 Géométrie du plan et de l’espace

 2  2  2
1 1 3 9 1
11. Si x, y ∈ R, on a x2 + x + y 2 − 3y + 2 = x + − + y− − +2 = x+ +
2 4 2 4 2
 2
3 1
y− − . Ainsi
2 2
 2  2  √ 2
1 3 2
M (x, y) ∈ C ⇔ x + + y− = .
2 2 2
  √
1 3 2
On en conclut que C est le cercle de centre Ω − , et de rayon .
2 2 2
12. (a) Vrai.
(b) Faux. Dans le repère (O,i, j, k), si on note A(1, 0, 0), D1 = D(O, j) et D2 = D(A, k), alors
D1 et D2 ne sont pas parallèles car j et k ne sont pas colinéaires. De plus, D1 est contenue
dans la plan d’équation x = 0 et D2 est contenue dans la plan d’équation x = 1. Elles ne
se croisent donc pas.
(c) Faux. Silesdeux plans sont les mêmes, l’intersection est un plan.
1
13. Le vecteur n 1 est normal à P. On note D = D(B, n). On a
1
 

 x=1+t 
 x = −1
 
y =3+t y=1
M (x, y, z) ∈ P ∩ D ⇔ ∃t ∈ R, ⇔ ∃t ∈ R,

 z =1+t 
 z = −1
 
x+y+z+1=0 t = −2.
On en conclut que le projeté orthogonal de B sur P a pour coordonnées (−1, 1, −1).

Exercice 10.1
On paramétrise l’équation cartésienne donnée

1 x=t
M (x, y) ∈ D ⇔ y = − 2x ⇔ ∃t ∈ R, 1
2 y = − 2t.
2

x=t
Une représentation paramétrique de D est donc 1
y = − 2t.
2

Exercice 10.2
On pivote pour éliminer le paramètre
 
x = 2t + 3 x − 2y = 5
M (x, y) ∈ D ⇔ ∃t ∈ R, ⇔ ∃t ∈ R, ⇔ x − 2y − 5 = 0.
y =t−1 t=y+1
Ainsi une équation cartésienne de D est x − 2y − 5 = 0.
Corrections 199

 
1
Soit n qui est normal à D. On note D  = D(O, n). On a
−2
 
 x=t  x=1
M (x, y) ∈ D ∩ D  ⇔ ∃t ∈ R, y = −2t ⇔ ∃t ∈ R, y = −2
 
x − 2y − 5 = 0 t = 1.
On en conclut que le projeté orthogonal de O sur D a pour coordonnées (1, −2).

Exercice 10.3
   
2 2
1. Soient n un vecteur normal à D et n un vecteur normal à D  . On a n · n = 0
−1 4
donc n ⊥ n . Alors D ⊥ D  .
2. On résout le système
 
2x − y = −3 x = −1
M (x, y) ∈ D ∩ D  ⇔ ⇔
2x + 4y = 2 y = 1.
On en conclut que D et D  se coupent en le point de coordonnées (−1, 1).

Exercice 10.4
1. Si x, y ∈ R, on a x2 + 2x + y 2 − 2y − 2 = (x + 1)2 − 1 + (y − 1)2 − 1 − 2. Donc
M (x, y) ∈ C ⇔ (x + 1)2 + (y − 1)2 = 4.
On en conclut que C est le cercle de centre Ω(−1, 1) et de rayon 2.
2. On résout le système.
 2  2  
x + 2x + y 2 − 2y − 2 = 0 2x − 2 = 0 x=1 x = −1
M (x, y) ∈ C ∩ D ⇔ ⇔ ⇔ ou
y =2−x y =2−x y=1 y = 3.
On en conclut que les points d’intersection de C et D sont les points A(1, 1) et B(−1, 3).
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Exercice 10.5
On paramétrise l’équation cartésienne donnée

 x=λ
M (x, y, z) ∈ P ⇔ z = 4x + 2y − 1 ⇔ ∃λ, µ ∈ R, y=µ

z = 4λ + 2µ − 1.

 x=λ
Une représentation paramétrique de P est donc y=µ

z = 4λ + 2µ − 1.
200 Chapitre 10 Géométrie du plan et de l’espace

Exercice 10.6
• On pivote pour éliminer les paramètres

x = 3 + 2λ + µ
M (x, y, z) ∈ P ⇔ ∃λ, µ ∈ R, y = −1 + λ − µ

z = 1 − λ + 2µ

x − 2y = 5 + 3µ
⇔ ∃λ, µ ∈ R, y = −1 + λ − µ

y+ z =
L1 ←L1 −2L2
L3 ←L3 +L2 µ

 x − 5y − 3z = 5
⇔ ∃λ, µ ∈ R, y = −1 + λ − µ

y +z =µ
L1 ←L1 −3L3

⇔ x − 5y − 3z − 5 = 0.
On en conclut
 que une équation cartésienne de P est x − 5y − 3z − 5 = 0.
1
• On note n −5 un vecteur normal à P et D = D(A, n). On a
−3
 

 x = −1 + t 
 x=0
 
y = 4 − 5t y = −1
M (x, y, z) ∈ P ∩ D ⇔ ∃t ∈ R, ⇔ ∃t ∈ R,

 z = 3 − 3t 
 z=0
 
x − 5y − 3z − 5 = 0 t = 1.
On en conclut que le projeté orthogonal de A sur P a pour coordonnées (0, −1, 0).

Exercice 10.7
     
−4 1 1
1. Si on note A(1, −3, 0), u −2 et v −1, alors P  = P(A, u, v ). On pose n −3 un
1 2 −2
vecteur normal à P.
On a u · n = 0 et v · n = 0, donc u ⊥ n et v ⊥ n. Ainsi n est un vecteur normal à P  . Alors P
et P  sont parallèles.
2. On a xA − 3yA − 2zA + 1 = 11 = 0, donc A ∈ / P. Or A ∈ P  . Donc P et P  ne sont pas
confondus.

Exercice 10.8

 x=1+t
1. De manière immédiate, on a une représentation paramétrique de D : y =2−t

z = 3 + 2t.
2. On pivote pour éliminer le paramètre.
 
 x=1+t t = x − 1 
x+y−3 = 0
M (x, y, z) ∈ D ⇔ ∃t ∈ R, y = 2 − t ⇔ ∃t ∈ R, y + x = 3 ⇔
  2x − z + 1 = 0.
z = 3 + 2t z − 2x = 1
On note P le plan d’équation x + y − 3 = 0 et P  le plan d’équation 2x − z + 1 = 0.
Corrections 201

On a B(1, 2, 0) ∈ P et B ∈ / P  , donc P = P  .
De plus, si M (x, y, z) ∈ D, alors d’après le calcul effectué au début de la question, x + y − 3 = 0
et M ∈ P. Ainsi D ⊂ P. De même, on a D ⊂ P  .
3. D’après la question précédente, on a D = P ∩ P  . 
x+y−3=0
On en conclut qu’une représentation cartésienne de D est
2x − z + 1 = 0.

Exercice 10.9
1. Les vecteurs
uet v ne sont clairement pas colinéaires, donc D et D ne sont pas parallèles.


a  
a+b=0 a= c
2. On note w  b . On a w  ⊥ u et w
 ⊥ v ⇔ ⇔
b+c=0 b = −c.
c  
1
Donc, pour c = 1, le vecteur w  −1 est orthogonal à u et v . Ainsi w est normal à D et D  .
1
3. Dans les deux cas, on part d’une représentation paramétrique  et on pivote pour éliminer les
x = 1 + λ + µ
paramètres. Pour P : M (x, y, z) ∈ P ⇔ ∃λ, µ ∈ R, y = 1 + λ − µ

z =1 +µ

x − z = λ
⇔ y+z=2+λ

z=1 +µ
L1 ←L1 −L3
L2 ←L2 +L3

 x − y − 2z = −2
⇔ y+z =2 +λ
L1 ←L1 −L2 
z =1 +µ
⇔ x − y − 2z + 2 = 0.

On en conclut qu’une équation cartésienne de P est x − y − 2z + 2 = 0.


De même on trouve une équation cartésienne de P  : 2x + y − z − 1 = 0.
4. Le plan P est dirigé par u et w ; le plan P  est dirigé par v et w,
 donc leur intersection D 
est dirigée par w.
 Ainsi D est orthogonale à D et à D . De plus D et D  sont incluses dans le
 

plan P. Comme elles ne sont pas parallèles, elles se croisent. De même D  et D  se croisent.
On en conclut que D  est la perpendiculaire commune à D et D  .
5. On part des équations cartésiennes définissant D  puis on pivote pour paramétriser.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.


x − y − 2z = −2
M (x, y, z) ∈ D 

2x + y − z = 1

x − y − 2z = −2

L2 ←L2 −2L1 3y + 3z = 5

x − z = − 13
⇔ 1
L1 ←L1 + 3 L2 3y + 3z = 5



 x = t − 13

⇔ ∃t ∈ R, y = −t + 53



 z = t.
202 Chapitre 10 Géométrie du plan et de l’espace


 1
x = t −

 3
Une représentation paramétrique de D  est donc y = −t + 5
3



 z = t.

Exercice 10.10
 
a
1. Les réels a et b n’étant pas tous les deux nuls, d’après le cours n est normal à D.
b
2. Le point B appartient à D, donc axB + byB + c = 0 et c = −axB − byB . Donc
−−→
BA · n = a(xA − xB ) + b(yA − yB ) = axA + byA − axB − byB = axA + byA + c.
−−→
3. Les points B et H sont sur la droite D, donc BH est colinéaire à un vecteur directeur de D,
−−→
puis BH · n = 0. Ainsi
−−→ −−→ −−→ −−→ −−→ −−→
BA · n = BH + HA · n = BH · n +HA · n = HA · n.
=0
 


−→
Ensuite, on note θ = HA, n . Le point H étant le projeté orthogonal de A sur D, les vecteurs
−−→
HA et n sont colinéaires, donc θ ≡ 0 [π]. On en déduit que cos θ = ±1. Ainsi
−−→  −−→  −−→
     
BA · n = HA · n = HA n |cos θ| = AH n .

4. On en conclut donc que


−−→ 
 
BA · n |axA + byA + c|
d(A, D) = AH = = √ .
n a2 + b2

Exercice 10.11
1. Comme M ∈ C \ {N }, on a a2 + (b − 1)2 = 1 et (a,b) =  (0, 2). Nécessairement, on a b = 2
−− → a
(sinon on aurait a2 = 0 et (a, b) = (0, 2)). On a N M et
b−2
−−→ −−→  
x a
A(x, y) ∈ (N M ) ⇔ det N A, N M = 0 ⇔ det = 0 ⇔ x(b − 2) − a(y − 2) = 0.
y−2 b−2
On cherche ensuite à déterminer le point d’intersection de (N M ) et (Ox) :
  2a
x(b − 2) − a(y − 2) = 0 x=
A(x, y) ∈ (N M ) ∩ (Ox) ⇔ ⇔ 2 −b
y=0 y = 0.
 
2a
On en conclut que les coordonnées de σ(M ) sont ,0 .
2−b
Corrections 203


−−→ a
2. Soit P (a, 0) ∈ (Ox). On a N P , puis
−2
−−→ −−→  
x a
M (x, y) ∈ (N P ) ⇔ det N M , N P = 0 ⇔ det = 0 ⇔ −2x − a(y − 2) = 0.
y−2 −2
Ainsi

x2 + (y − 1)2 = 1
M (x, y) ∈ (N P ) ∩ C ⇔
−2x − a(y − 2) = 0
 2
 a (y − 2)2 + (y − 1)2 = 1
⇔ 4
 x = − a (y − 2)
2
 2
 a
(y − 2)2 + y 2 − 2y = 0
⇔ 4
 x = − a (y − 2)
2
 2
 a
(y − 2)2 + y(y − 2) = 0
⇔ 4
 x = − a (y − 2)
  2 2 
 a (y − 2) + y (y − 2) = 0

⇔ 4
 x = − a (y − 2)

 2 
2

 y= 2a 

  y=2
⇔ 4+a 2
ou
 x = 4a

 

 x = 0.
4+a 2
 
4a 2a2
Les points d’intersection de (N P ) et C sont donc N et le point de coordonnées , .
4 + a2 4 + a2
3. D’après la question précédente pour tout point P , on trouve un unique point M ∈ C \ {N } sur
(N P ), c’est-à-dire tel que σ(M ) = P . Ainsi σ est une bijection.
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Partie 3

Probabilités et statistiques
CHAPITRE

Dénombrement
11
L’essentiel du cours
 1 Ensembles finis

Définition
On dit qu’un ensemble E est une ensemble fini s’il a un nombre fini d’éléments. On appelle
alors cardinal de E son nombre d’éléments, noté Card(E) ou |E| ou #E.

Théorème
Deux ensembles finis E et F sont de même cardinal si et seulement s’il existe une bijection
de E dans F .

Cardinal d’un sous-ensemble


Si E est un ensemble fini et F ⊂ E, alors F est un ensemble fini et Card(F ) ≤ Card(E), avec
égalité si et seulement si E = F .

Cardinaux et sous-ensembles
Si E et F sont des ensembles finis et p ∈ N, alors :
• Si E ∩ F = ∅, alors Card(E ∪ F ) = Card(E) + Card(F ).
• Card(E ∪ F ) = Card(E) + Card(F ) − Card(E ∩ F ) (formule du crible).
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• Card(E × F ) = Card(E) × Card(F ).


• Card(E p ) = Card(E)p .
• Card(P(E)) = 2Card(E) .

 2 Dénombrement
Dans toute cette partie p sera un entier naturel non nul et E un ensemble fini de cardinal n.
208 Chapitre 11 Dénombrement

Définition
• Une p-liste sans répétition de E est une p-liste de E dont les éléments sont deux à deux
distincts.
• Une permutation de E est une liste de E contenant exactement une fois chaque élément
de E.
• Si p ∈ N∗ , une p-combinaison d’un ensemble E est une partie de E à p éléments.

• Un p-liste sans répétition de E est aussi appelée un arrangement de E à p éléments.


• Une permutation de E est une n-liste sans répétition de E.
• Une p-liste modélise p tirages successifs avec remise en tenant compte de l’ordre.
• Une p-liste sans répétition modélise p tirages successifs sans remise en tenant compte
de l’ordre.
• Une p-combinaison modélise p tirages successifs sans remise sans tenir compte de
l’ordre ou p tirages simultanés.

Nombre de p-listes
Le nombre de p-listes de E est np .

Nombre de p-listes sans répétition


n!
Le nombre de p-listes sans répétition de E est Apn = = n(n − 1) · · · (n − p + 1).
(n − p)!

Nombre de permutations
Le nombre de permutations de E est n!.

Nombre de combinaisons
 
n n! n(n − 1) · · · (n − p + 1)
Le nombre de p-combinaisons de E est = = .
p p!(n − p)! p!

RÉPÉTITION
AVEC SANS
AVEC

p-listes p-arrangements
n!
np Apn =
ORDRE

(n − p)!
SANS

p-combinaisons
 
n n!
=
p p!(n − p)!
Les méthodes à maîtriser 209

Les méthodes à maîtriser


Méthode 11.1 : Dénombrer des anagrammes
Un certain nombre de problèmes de dénombrement peuvent se ramener à compter des
anagrammes d’un « mot ». Pour ce faire, si notre mot initial est de longueur n :
1. On compte le nombre de fois qu’apparaît chaque lettre dans le mot initial.
2. On prend une de ces lettres (en général, celle qui apparait le plus). Si elle apparaissait
p fois dans le mot initial, on compte le nombre de façons de placer ces p mêmes lettres
dans un mot de longueur
 n. Cela revient à choisir la place de ces p lettres parmi n places
n
possibles. On a donc possibilités.
p
3. On recommence avec une autre lettre du mot, en n’oubliant pas qu’il ne reste plus que
n − p places disponibles pour placer les lettres.
4. On continue ainsi de suite pour toutes les lettres. Le nombre d’anagrammes sera le
produit de toutes les possibilités trouvées pour chaque lettre.

Exemple d’application
Compter les anagrammes du mot MISSISSIPPI
Ce mot contient 11 caractères dont 4 S, 4 I, 2 P et 1 M. Comptons les anagrammes de ce mot :
 
11
• On place les 4 S dans un mot de 11 lettres : possibilités.
4
 
7
• On place les 4 I parmi les 7 places restantes : possibilités.
4
 
3
• On place les 2 P parmi les 3 places restantes : = 3 possibilités.
2

• On place le M sur la seule place restante : 1


possibilité.
  
11 7
Ainsi le nombre d’anagrammes du mot MISSISSIPPI est × 3 × 1 = 34 650.
4 4
Voir exercices 11.2, 11.6 et 11.10.
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Méthode 11.2 : Dénombrer un ensemble


Pour compter le nombre d’éléments vérifiant une propriété ou compter le nombre de configu-
rations issues d’une expérience, on découpe le problème en plusieurs étapes et on utilise les
formules du cours pour dénombrer chaque étape. On fera bien attention de vérifier qu’on n’a
pas oublié de cas et qu’on n’a pas compté plusieurs fois les mêmes cas (sinon il faudra diviser
par le nombre de fois que l’on a compté).

Exemple d’application
(1) Avec un jeu de 52 cartes, on distribue une main de 5 cartes. Combien y a-t-il de
mains comportant une double paire (mais pas de full) ?
210 Chapitre 11 Dénombrement

(2) Si n ∈ N, de combien de façon peut-on répartir n paires de chaussettes identiques


dans trois tiroirs ? (On ne peut pas dissocier les chaussettes d’une même paire)

(1) On commence par rappeler qu’un jeu de 52 cartes est découpé en 4 couleurs (pique, carreau,
cœur et trèfle) et dans chaque couleur il y a 13 hauteurs différentes (2, 3, . . ., 10, Valet, Dame,
Roi, As). On va « construire » une main comportant exactement deux paires :
 
13
• On choisit les hauteurs de nos deux paires : possibilités.
2
 
4
• On choisit les deux couleurs pour notre première paire : possibilités.
2
 
4
• De même pour la deuxième paire : possibilités.
2
 
52 − 8
• On choisit la 5ème carte, d’une hauteur différente : = 44 possibilités.
1
  2
13 4
Ainsi le nombre de mains comportant exactement deux paires est × 44 = 123 552.
2 2
(2) Les paires de chaussettes étant identiques, la seule chose qui importe est le nombre de paires
dans chaque tiroir. Des tiroirs pouvant difficilement être indiscernables, ils ont un ordre. Si
on note a le nombre de paires de chaussettes dans le premier tiroir, b celui dans le deuxième
et c celui dans le troisième, le problème se ramène à chercher trois entiers naturels a, b et c
tels que a + b + c = n.
• On choisit a ∈ [[0, n]] : n + 1 possibilités.
• On choisit b ∈ [[0, n − a]] : n + 1 − a possibilités.
• On choisit c = n − a − b : 1 possibilité.
Ici, on ne peut pas simplement faire le produit car le nombre de choix de b dépend de la valeur
de a. On va donc distinguer en fonction de la valeur de a :
n(n + 1) (n + 1)(n + 2)
n  n n
((n + 1 − a) × 1) = (n + 1) − a = (n + 1)2 − = .
a=0 a=0 a=0
2 2
(n + 1)(n + 2)
Il y a donc façons de répartir les paires de chaussettes.
2
• Un des grands avantages du dénombrement est qu’on n’est pas du tout obligé de
suivre l’ordre chronologique pour compter.
• Pour dénombrer le nombre de configurations issues d’une expérience, il suffit de
chercher à construire une configuration voulue, en comptant toutes les possibilités à
chaque étape de la construction.

Voir exercices 11.1 à 11.11.


Les méthodes à maîtriser 211

Interro de cours
1. Soient E et F deux ensembles finis. Les propositions suivantes sont-elles toujours vraies ?
(a) Si Card(E) = Card(F ), alors E = F .
(b) Card(E ∪ F ) = Card(E) + Card(F ).
(c) Card(E ∩ F ) = Card(E) × Card(F ).
(d) Card(P (E)) = 2Card(E) .
2. Si Card(E) = n, rappeler le nombre de p-listes sans répétition de E et le nombre de p-
combinaisons de E.
3. On considère une urne contenant des boules numérotées de 1 à 50. Déterminer le nombre de
tirages possibles de 5 boules :
(a) avec remise et en tenant compte de l’ordre.
(b) sans remise et en tenant compte de l’ordre.
(c) sans remise et sans tenir compte de l’ordre.
4. Le raisonnement suivant est-il juste ? Le corriger le cas échéant.
Dans un jeu de 52 cartes, on veut compter le nombre de mains de 5 cartes contenant exactement
une paire (on exclut les doubles paires, les brelans, etc).
 
4
Pour choisir la hauteur de la paire, on a 13 possibilités. On a ensuite = 6 possibilités pour
2
les couleurs des cartes de cette paire.
Ensuite, on a 52 − 4 = 48 choix pour la troisième carte (pour éviter une carte de la même
hauteur que la paire), 48 − 4 = 44 choix pour la quatrième carte (qui doit être d’une hauteur
encore différente pour éviter une double paire) et 44 − 4 = 40 choix pour la dernière carte.
On a donc 13 × 6 × 48 × 44 × 40 = 6 589 440 mains avec exactement une paire.
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212 Chapitre 11 Dénombrement

Exercices
Pour s’entraîner
Exercice 11.1
On utilise un jeu de 32 cartes (7, 8, 9, 10, Valet, Dame, Roi et As dans cet ordre dans chacune des
quatre couleurs ♠, ♦, ♥ et ♣).
1. On tire une carte. Quel est le nombre de possibilités d’obtenir un 7 ou une figure (Valet, Dame
ou Roi) ?
2. On tire successivement deux cartes sans remise. Quel est le nombre de possibilités d’obtenir un
Roi suivi d’une Dame ?
3. On tire successivement 4 cartes sans remise. Quel est le nombre de possibilités d’obtenir quatre
Rois ?
4. On tire une main de 5 cartes. Quel est le nombre de possibilités d’obtenir :
a. la Dame de ♥. d. exactement deux ♠ et deux Rois.
b. exactement trois ♥. e. au moins un Roi.
c. exactement deux ♠ et deux ♣. f. au plus quatre ♠.

Exercice 11.2
Déterminer le nombre d’anagrammes du mot
1. PLUME 3. ASSASSIN
2. MOUTON 4. ABRACADABRA.

Exercice 11.3
Dans une classe de 45 élèves, tout le monde se serre la main le matin en arrivant. Quel est le
nombre de poignées de mains échangées ?

Exercice 11.4
Une association composée de 32 personnes (18 hommes et 14 femmes) doit élire parmi ses membres
son bureau constitué d’un président, d’un vice-président du sexe opposé à celui du président, d’un
trésorier, d’un secrétaire et d’un gardien nécessairement un homme.
Quel est le nombre de bureaux possibles ?

Exercice 11.5
Sur une étagère, un élève possède 4 livres de SVT, 2 livres de Mathématiques et 3 livres de
Physique-Chimie.
Quel est le nombre de façon de ranger les livres en les gardant groupés par matière ?

Exercice 11.6
Déterminer le nombre de chemins allant du point O(0, 0) au point A(3, 5) en n’autorisant que les
déplacements d’un cran vers la droite et les déplacements d’un cran vers le haut.
Exercices 213

Pour aller plus loin


Exercice 11.7
On lance un dé à 6 faces n fois et on note le résultat de chaque lancer. On note k et p des entiers
tels que 0 ≤ k ≤ p ≤ n.
1. Combien y a-t-il de résultats possibles ?
2. Dans combien de ces résultats a-t-on obtenu un 6 exactement k fois ?
3. Dans combien de ces résultats a-t-on obtenu un 6 exactement k fois au cours des p premiers
lancers ?
4. Dans combien de ces résultats a-t-on obtenu le kème 6 au pème lancer ?

Exercice 11.8
On dispose de sept pierres précieuses toutes différentes. De combien de façon peut-on les disposer
pour constituer
1. un collier avec un fermoir ?
2. un collier sans fermoir ?

Exercice 11.9
On lance six dés de couleurs différentes (bleu, blanc, rouge, jaune, vert et noir), chacun à 6 faces.
1. Quel est le nombre de résultats possibles ?
2. Quel est le nombre de résultats avec 5 valeurs identiques ?
3. Quel est le nombre de résultats avec 5 entiers consécutifs ?

Exercice 11.10
On dispose de r paires de chaussettes et n tiroirs. On répartit toutes les paires de chaussettes dans
les tiroirs. Chaque tiroir est assez grand pour accueillir toutes les paires de chaussettes.
1. On suppose les paires de chaussettes toutes différentes.
Combien de répartitions possibles peut-on avoir ?
2. On suppose les paires de chaussettes toutes identiques.
Combien de répartitions possibles peut-on avoir ?
3. On suppose encore les paires de chaussettes toutes identiques.
Combien de répartitions sans aucun tiroir vide peut-on avoir ?
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Exercice 11.11
On dispose de n jetons numérotés de 1 à n. On les tire successivement sans remise. On dit qu’il
y a record au rang i, si lors du ième tirage, le jeton tiré a un numéro supérieur aux jetons tirés
auparavant. Par convention, le premier tirage est forcément un record.
1. Déterminer le nombre de façons d’avoir n records.
2. Déterminer le nombre de façons d’avoir 1 seul record.
3. Déterminer le nombre de façons d’avoir un record au rang i.
4. Déterminer le nombre de façons d’avoir exactement 2 records.
214 Chapitre 11 Dénombrement

Corrections
Interro de cours
1. (a) Faux. Si E = {0} et F = {1}, alors Card(E) = Card(F ) mais E = F .
(b) Faux. D’après la formule du crible, Card(E ∪ F ) = Card(E) + Card(F ) − Card(E ∩ F ).
(c) Faux. Si E = {0} et F = {1}, alors Card(E ∩ F ) = Card(∅) = 0 = Card(E) × Card(F ).
(d) Vrai. Cf. cours.
n!
2. • Le nombre de p-listes sans répétition de E est .
  (n − p)!
p n!
• Le nombre de p-combinaisons de E est = .
n p!(n − p)!
3. On peut modéliser l’ensemble des boules tirées par E = [[1, 50]].
(a) Il s’agit de compter les 5-listes de E. Il y en a 505 = 312 500 000.
(b) Il s’agit de compter les 5-listes sans répétition de E. Il y en a
50!
= 50 × 49 × 48 × 47 × 46 = 254 251 200.
45!
(c) Il s’agit de compter les 5-combinaisons de E. Il y en a
50! 50 × 49 × 48 × 47 × 46
= = 2 118 760.
5!45! 5×4×3×2×1
4. Le raisonnement est faux.
Pour compter le nombre de mains de 5 cartes, on ne tient pas compte de l’ordre des cartes
tirées. Ceci a bien été respecté dans le tirage de la paire mais n’a pas été respecté dans le tirage
des trois autres cartes.
Pour corriger, il suffit de compter combien de fois on a compté en trop nos mains, du fait d’avoir
introduit un ordre sur les trois dernières cartes. Les trois dernières cartes étant différentes, le
choix de l’ordre de ces cartes correspond à une permutation de trois éléments : 3! = 6 possibilités.
Il suffit donc juste de diviser le résultat donné par le raisonnement erroné par 6 pour le rectifier.
13 × 6 × 48 × 44 × 40
On a donc = 1 098 240 mains avec exactement une paire.
6

Exercice 11.1
1. On a 4 possibilités pour tirer un 7 et 12 possibilités pour tirer une figure. Ces deux éventualités
étant incompatibles, il suffit de faire la somme des cardinaux.
Ainsi il y a 4 + 12 = 16 possibilités de tirer un 7 ou une figure.
2. On tire d’abord un Roi : 4 possibilités ; puis on tire une Dame : 4 possibilités.
On a donc 4 × 4 = 16 possibilités d’obtenir un Roi puis une Dame sur le tirage successif de
deux cartes.
3. On tire tous les Rois et que des Rois. Il ne reste plus qu’à déterminer dans quel ordre on les a
tiré : 4! possibilités.
Il y a donc 4! = 24 possibilités d’obtenir quatre Rois sur le tirage successif de quatre cartes.
4. Dans le tirage d’une main de 5 cartes, on ne tient pas compte de l’ordre.
Corrections 215

a. On tire la Dame de ♥ : 1 possibilité ; puis on tire 4 autres cartes (parmi les 31 restantes) :
   
31 31
possibilités. On a donc = 31 465 possibilités de tirer la Dame de ♥.
4 4
 
8
b. On tire 3 cartes de ♥ : possibilités ; puis on tire 2 cartes qui ne sont pas des ♥ :
3
     
24 8 24
possibilités. On a donc × = 15 456 possibilités de tirer exactement 3 ♥.
2 3 2
   
8 8
c. On tire 2 cartes de ♠ : possibilités ; puis on tire 2 cartes de ♣ : possibilités ; on
2 2
   
8 8
finit en tirant une carte de ♦ ou ♥ : 16 possibilités. On a donc × × 16 = 12 544
2 2
possibilités de tirer exactement deux ♠ et deux ♣.
d. On distingue deux cas.
• Si on tire le Roi de ♠. On tire le Roi de ♠ : 1 possibilité ; puis on tire un autre Roi : 3
possibilités ; puis on tire uneautre carte de ♠ : 7 possibilités ; on finit en  tirant
 2 cartes qui
21 21
ne sont ni un ♠ ni un Roi : possibilités. Dans ce cas, on a 3 × 7 × possibilités.
2   2
3
• Si on ne tire pas le Roi de ♠. On tire 2 Rois en évitant le Roi de ♠ : = 3 possibilités ;
  2
7
puis on tire 2 cartes de ♠ : possibilités ; on finit en tirant une carte qui n’est ni un
2  
7
♠ ni un Roi : 21 possibilités. Dans ce cas, on a 3 × × 21 possibilités.
2
Ces deux cas étant incompatibles, il suffit d’effectuer la somme pour conclure.
   
21 7
Ainsi il y a 3 × 7 × +3× × 21 = 5 733 possibilités de tirer exactement 2 Rois
2 2
et 2 ♠.
e. Il est plus simple de considérer le contraireA :« Ne tirer aucun Roi ». On dénombre A.
28
On tire 5 cartes qui ne sont pas des Rois : possibilités. Donc le cardinal de A est le
  5
32
nombre de mains totales auquel on soustrait le cardinal de A.
5
   
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

32 28
Ainsi, il y a − = 103 096 possibilités de tirer au moins un Roi.
5 5
 
8
f. On procède de même. On dénombre le fait de n’avoir tiré que des ♠ : possibilités.
5
   
32 8
Ainsi, il y a − = 201 320 possibilités de tirer au plus 4 ♠.
5 5
216 Chapitre 11 Dénombrement

Quand on doit dénombrer un ensemble comportant un grand nombre de cas à distin-


guer, il peut être intéressant de regarder si le complémentaire impose moins de cas à
distinguer. C’est typiquement le cas quand on doit dénombrer un événement du type
« Obtenir au moins un . . . ».

Exercice 11.2
1. Ici toutes les lettres sont différentes, seul leur ordre compte. Il s’agit du nombre d’arrangements
de 5 éléments. On a donc 5! = 120 anagrammes de PLUME.
2. On commence par  placer la lettre apparaissant plusieurs fois. On place les 2 O dans les 6 places
disponibles : 62 possibilités ; puis on place toutes les autres lettres distinctes parmi les 4 places
restantes : 4! possibilités.
 
6
On a donc × 4! = 360 anagrammes de MOUTON.
2

3. On place les 4 S dans les 8 places disponibles : 84 possibilités ; puis on place les 2 A dans les 4
4
places restantes : 2 possibilités ; on finit en plaçant les deux autres lettres distinctes dans les
deux places restantes : 2! possibilités.
   
8 4
On a donc × × 2! = 840 anagrammes de ASSASSIN.
4 2
 
4. On place les 5 A dans les 11 places disponibles : 11 5 possibilités ; puis on place les 2 B dans
6 
les 6 places restantes : 2 possibilités ; puis on place les 2 R dans les 4 places restantes : 42
possibilités ; on finit en plaçant les deux autres lettres distinctes : 2! possibilités.
     
11 6 4
On a donc × × × 2! = 83 160 anagrammes de ABRACADABRA.
5 2 2

Exercice 11.3
Une poignée de mains correspond à un couple d’élève. Compter le nombre de poignées de mains
revient donc à compter le nombre de couples d’élèves. Il s’agit du nombre de façon de choisir 2
élèves parmi 45.
 
45
Il y a donc = 990 poignées de mains échangées.
2

Exercice 11.4
On commence par ceux imposant un choix.
• On choisit une femme . . . . . . . . . . . . . . . : 14 possibilités
• On choisit un homme . . . . . . . . . . . . . . . : 18 possibilités
• On choisit lequel est le président . . . . : 2 possibilités
• On choisit le gardien . . . . . . . . . . . . . . . . : 17 possibilités
• On choisit le trésorier . . . . . . . . . . . . . . . : 29 possibilités
• On choisit le secrétaire . . . . . . . . . . . . . . : 28 possibilités.
Ainsi il y a 14 × 18 × 2 × 17 × 29 × 28 = 6 957 216 bureaux possibles.
Corrections 217

Exercice 11.5
• On choisit l’ordre dans lequel on range les matières entre elles : 3! possibilités
• On choisit l’ordre dans le quel on range les livres de SVT entre eux : 4! possibilités
• On choisit l’ordre dans le quel on range les livres de Maths entre eux : 2! possibilités
• On choisit l’ordre dans le quel on range les livres de P-C entre eux : 3! possibilités.
Ainsi il y a 3! × 4! × 2! × 3! = 1 728 façons de ranger les livres en les gardant groupés par matière.

Exercice 11.6
On commence par remarquer que chaque chemin nous intéressant est constitué de 8 déplacements :
3 à droite et 5 en haut.
On code le problème en notant « d » un déplacement vers la droite et « h » un déplacement vers
le haut. À chaque chemin nous intéressant correspond un et un seul mot de 8 lettres comprenant
3 « d » et 5 « h ». Il s’agit donc de compter
  le nombre d’anagrammes correspondant. On place les
5 « h » dans les 8 places disponibles : 85 possibilités ; puis on place les 3 « d » dans les 3 places
restantes : 1 possibilité.
 
8
Ainsi il y a = 56 chemins allant de O jusqu’à A.
5

Exercice 11.7
En notant le résultat de chaque lancer, on modélise une série de tirages par une n-liste de [[1, 6]].
1. Il s’agit de compter le nombre de n-listes de [[1, 6]]. Il y a donc 6n résultats possibles.
2. Il s’agit de déterminer la place des 6 et les valeurs prises là où il n’y a pas de 6.
• On choisit la place des k 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . : nk possibilités
• On choisit la valeur prise dans les autres emplacements : 5n−k possibilités.
 
n n−k
Il y a donc 5 résultats avec exactement k 6.
k
 
3. • On choisit la place des k 6 dans les p premières places : kp possibilités
• On choisit la valeur prise dans les autres emplacements : 5n−k possibilités.
 
p n−k
Il y a donc 5 résultats avec exactement k 6 dans les p premiers lancers.
k
4. • On place un 6 à la pème place . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . :  1  possibilité
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

• On choisit la place des k − 1 autres 6 dans les p − 1 premières places : k−1 p−1
possibilités
• On choisit la valeur prise dans les autres emplacements. . . . . . . . . . . : 5n−k possibilités.
 
p − 1 n−k
Il y a donc 5 résultats avec le k ème et dernier 6 au pème lancer.
k−1

Exercice 11.8
1. Le fermoir permet de distinguer quelle pierre on met en premier sur le collier. Il ne s’agit donc
que d’une permutation de 7 éléments.
On peut donc disposer de 7! = 5 040 façons les pierres pour constituer un collier avec fermoir.
218 Chapitre 11 Dénombrement

2. On note C le cardinal à déterminer. S’il n’y a pas de fermoir, il est impossible de savoir quelle
pierre a été mise en premier. Pour se ramener au cas précédent, il faudrait rajouter un fermoir
après avoir rempli le collier. Il a 7 façons de rajouter un fermoir (il y a 7 pierres sur le collier
et donc 7 espaces entre deux pierres consécutives). Il y a donc 7C façons de remplir un colier
avec fermoir. D’après la question précédente, 7C = 7!, puis C = 6!.
On peut donc disposer de 6! = 720 façons les pierres pour constituer un collier sans fermoir.

Exercice 11.9
Les 6 dés étant discernables, on peut relever les résultats dans un certain ordre. Tout fonctionne
donc avec ordre et avec répétition.
1. Il s’agit du nombre de 6-listes de [[1, 6]]. Il y a donc 66 = 46 656 résultats possibles.

2. On choisit les 5 dés ayant la même valeur : 65 = 6 possibilités ; puis on choisit la valeur de ces
5 dés : 6 possibilités ; pour finir, on choisit la valeur de l’autre dé : 5 possibilités.
Ainsi il y a 6 × 6 × 5 = 180 résultats possibles avec 5 valeurs identiques.
3. Les suites possibles de 5 valeurs consécutives dans [[1, 6]] sont « 1, 2, 3, 4, 5 » et « 2, 3, 4, 5, 6 ».
La valeur minimale de cette suite est donc soit 1 soit 2. De plus, si on a 5 valeurs consécutives,
il y a forcément une valeur atteinte deux fois.
• On choisit la valeur minimale de la suite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . : 2 possibilités
• On choisit, parmi les valeurs de la suite, la valeur prise deux fois : 5 possibilités
• On choisit les deux dés prenant cette valeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . : 62 possibilités
• On ordonne les dés restant pour leur affecter les autres valeurs
de la suite par ordre croissant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . : 4! possibilités.
 
6
Ainsi il y a 2 × 5 × × 4! = 7 200 résultats possibles avec 5 valeurs consécutives.
2

Exercice 11.10
Les tiroirs sont forcément discernables, donc on peut considérer qu’ils sont numérotés de 1 à n.
1. Les paires de chaussettes étant toutes différentes, on peut les numéroter de 1 à r. On peut donc
placer les paires de chaussettes une à une en suivant la numérotation et noter le numéro du
tiroir dans lequel elle atterrit. On peut donc coder le problème avec une r-liste de [[1, n]].
Ainsi le nombre de répartitions possibles est nr
2. Les paires de chaussettes étant indiscernables, seul le nombre de paires de chaussettes dans
chaque tiroir nous intéresse. On va coder le problème de la façon suivante :
• Chaque répartition va correspondre à un mot contenant les caractères « ◦ » et « | ».
• On met autant de « ◦ » qu’il y a de paire de chaussettes dans le premier tiroir.
• On met un « | » pour signifier que l’on change de tiroir.
• On met autant de « ◦ » qu’il y a de paire de chaussettes dans le deuxième tiroir.
• On met un « | » pour signifier que l’on change de tiroir.
• On recommence jusqu’à arriver au dernier tiroir et finir par mettre autant de « ◦ » qu’il y a
de paire de chaussettes dans le dernier tiroir.
Par exemple, pour r = 6 et n = 4, le mot « ◦ ◦ | ◦ ◦ ◦ ||◦ » correspond à la répartition où il y a
2 paires de chaussettes dans le premier tiroir, 3 paires de chaussettes dans le deuxième tiroir,
rien dans le troisième tiroir et 1 paire de chaussettes dans le quatrième et dernier tiroir.
Corrections 219

Chaque mot est composé de r « ◦ » et n − 1 « | ». Il s’agit juste de savoir dans quel ordre on
place ces caractères. Cela revient à compter le nombre d’anagrammes.  
• On place les n−1 « | » dans les r +n−1 places disponibles : r+n−1 n−1 possibilités
• On place les r « ◦ » dans les r places restantes . . . . . . . . . : 1 possibilité.
 
r+n−1
Ainsi le nombre de répartitions est
n−1
3. Si r < n, alors il n’y a aucune répartition sans tiroir vide. On suppose donc r ≥ n.
Pour dénombrer le problème, on se ramène à la situation de la question précédente :
• on commence par mettre une paire de chaussette dans chaque tiroir : 1 possibilité
 
• on répartit les r − n paires de chaussettes restantes . . . . . . . . . . . . . . : (r−n)+n−1
n−1 possibilités.
 
r−1
Ainsi le nombre de répartitions sans tiroir vide est
n−1

Exercice 11.11
En notant le no de chaque tirage, on modélise une série de tirage par une permutation de [[1, n]].
1. La seule façon de battre le record à chaque tirage est de tirer les jetons dans l’ordre croissant.
Il n’y a donc qu’une seule façon d’obtenir n records.
2. Le premier tirage étant forcément un record, si on ne veut qu’un seul record, il faut et il suffit
de tirer le jeton no n au premier tirage. On dénombre :
• on place le jeton no n à la première place : 1 possibilité
• on place les autres jetons . . . . . . . . . . . . . . . : (n − 1)! possibilités.
Ainsi, il y a (n − 1)! façons d’obtenir un seul record.
3. On va construire une permutation correspondant à une série de tirages pour laquelle on a eu
un record au rang i. n
• On prend i jetons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . : i possibilités
• On place le plus grand de ces i jetons à la ième place . . . . . . . . . . . . . : 1 possibilité
• On place les i − 1 autres jetons tirés dans les i − 1 premières places : (i − 1)! possibilités
• On prend tous les jetons restants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . : 1 possibilité
• On les place dans les n − i places restantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . : (n − i)! possibilités.
 
n n!
Ainsi, il y a × (i − 1)! × (n − i)! = façons d’obtenir un record au rang i.
i i
4. Si on veut exactement 2 records, le premier record sera au premier tirage, et pour le deuxième
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

record, on aura tiré le jeton no n. Si on suppose que le deuxième record a eu lieu au j ème tirage
(avec j ∈ [[2, n]]), on dénombre :
• on place le jeton no n à la j ème place. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . :  1  possibilité
• on prend j − 1 jetons dans les n − 1 restants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . : n−1 j−1 possibilités
• on place le plus grand de ces jetons à la première place . . . . . . . . . . . . . . : 1 possibilité
• on place les j − 2 autres jetons tirés entre la 2ème et la (j − 1)ème place : (j − 2)! possibilités
• on prend tous les jetons restants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . : 1 possibilité
• on les place dans  les n
 − j places restantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . : (n − j)! possibilités.
n−1 (n − 1)!
On obtient donc × (j − 2)! × (n − j)! = façons d’avoir exactement 2 records
j−1 j−1
avec le deuxième au rang j ∈ [[2, n]].
220 Chapitre 11 Dénombrement

Tous ces cas sont incompatibles, on peut donc sommer les cardinaux obtenus.
1 1
n n−1
Ainsi, il y a (n − 1)! = (n − 1)! façons d’obtenir exactement 2 records.
j=2
j−1 k
k=1
CHAPITRE

Statistique descriptive
12
L’essentiel du cours
 1 Statistique univariée

Définition
• Une population (ou série statistique) est un ensemble fini d’éléments sur lesquels portent
une étude statistique.
• Les éléments de la population sont appelés individus.
• Le nombre total d’individus est appelé effectif total.

Définition
• Un caractère est une donnée que l’on peut observer sur les individus de la population.
• La caractère est dit quantitatif lorsqu’il est numérique (taille, poids, durée, etc).
Les différentes valeurs prises par un tel caractère sont appelé ses classes.
• Sinon, il est dit qualitatif (couleur des yeux, etc).

Dans la suite de cette partie, on considèrera un caractère quantitatif x dont les classes sont
x1 < x2 < · · · < xn sur une population d’effectif global N et on prendra k ∈ [[1, n]].

Définition
• L’effectif de la classe xk est le nombre nk d’individus dont le caractère vaut xk .
nk
• La fréquence de la classe xk est fk = ∈ [0, 1].
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

• La somme des effectifs est égale à N et la somme des fréquences est égale à 1.
• On peut représenter graphiquement les effectifs (resp. les fréquences) en fonction des
classes.
• On utilisera un diagramme en bâtons si on connaît les effectifs (resp. fréquence) des
valeurs exactes du caractère ou par un histogramme si on connaît les effectifs (resp.
fréquence) de plages de valeurs du caractère.
222 Chapitre 12 Statistique descriptive

Définition
k

• L’effectif cumulé croissant de la classe xk est ni .
i=1
k

• La fréquence cumulée croissante de la classe xn est fk .
i=1

On peut aussi représenter graphiquement les effectifs cumulés croissants (resp. fré-
quences cumulées croissantes) par la courbe d’une fonction affine par morceaux.

Définition
• Le mode de la série statistique est la valeur du caractère ayant le plus gros effectif.
• La médiane Me de la série statistique est une valeur qui sépare la population en deux
groupes de même effectif : ceux dont la classe est inférieure et ceux dont la classe est
supérieure. En particulier si l’effectif de chaque classe vaut 1 :
 si n = 2p + 1 est impair, la médiane est xp+1 ,
 si n = 2p est pair, la médiane est une valeur entre xp et xp+1 (par défaut, leur moyenne).
• La moyenne de la série statistique est le réel
1 
n n
x= xi ni = xi fi .
N i=1 i=1

On peut déterminer graphiquement la médiane si on connaît les effectifs des valeurs


exactes du caractère et approximer graphiquement la médiane si on connaît les effectifs
de plages de valeurs du caractère (cf méthode 12.1).

Définition
• Le premier quartile Q1 est la plus petite valeur de la série statistique telle qu’au moins
un quart des valeurs lui soient inférieures ou égales.
• Le troisième quartile Q3 est la plus petite valeur de la série statistique telle qu’au moins
trois quarts des valeurs lui soient inférieures ou égales.
• Si p ∈ [[1, 9]], le pème décile Dk est la plus petite valeur de la série statistique telle qu’au
moins k dixièmes des valeurs lui soient inférieures ou égales.
• La variance de x est le réel
1 
n n
Vx = (xi − x)2 ni = (xi − x)2 fi .
N i=1 i=1

• L’écart-type de x est le réel sx = Vx .

Formule de Kœnig-Huygens

La variance de x est égale à Vx = x2 − x2 .


L’essentiel du cours 223

 2 Statistique bivariée
Dans cette partie, on considèrera deux caractères quantitatifs x et y dont les classes sont
x1 < x2 < · · · < xn et y1 < y2 < · · · < yn sur une population d’effectif global N .

Définition
• Le nuage de points associé aux caractères x et y est l’ensemble de points
{(x1 , y1 ), (x2 , y2 ), . . . , (xn , yn )}.
• Le point moyen du nuage est le point G(x, y).

Définition
• On note, pour i, j ∈ [[1, n]], ni,j le nombre d’individus vérifiant les caractères x = xi et
y = yj .
La covariance de x et y est le réel
1 
n n
sx,y = (xi − x)(yj − y)ni,j .
N i=1 j=1
sx,y
• Le cœfficient de corrélation de x et y est le réel rx,y = ∈ [−1, 1].
sx sy

• Le cœfficient de corrélation mesure à quel point les caractères x et y sont liés de


manière affines. Plus ce cœfficient est proche de −1 ou de 1 et plus leur nuage de
point suit une droite.
• On considère qu’il est pertinent de supposer une relation affine entre x et y dès lors
que |rx,y | > 0, 8.

Formule de Kœnig-Huygens
La covariance de x et y est égale à sx,y = xy − x · y.

Moindres carrés
La droite qui approxime le mieux le nuage de point associé à x et y, au sens où elle minimise
la somme des carrés des écarts verticaux entre les points et la droite, est la droite d’équation
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

sx,y sx,y
y = ax + b avec a = 2 et b = y − 2 x.
sx sx

Proposition
Le point moyen est sur la droite obtenue avec la méthode des moindres carrés (cf proposition
précédente).
224 Chapitre 12 Statistique descriptive

Les méthodes à maîtriser


Méthode 12.1 : Approximer la valeur de la médiane

Si les effectifs (resp. fréquences) d’un caractère ne sont pas donnés valeur par valeur, mais
plutôt sur des plages de valeurs, on peut déterminer dans quelle plage de valeur se trouve la
médiane, mais on ne peut pas trouver sa valeur exacte. On peut néanmoins l’approximer de
la façon suivante.
(1) On représente graphiquement les effectifs cumulés croissants (resp. fréquences cumulées
croissantes).
(2) On relie les points obtenus pour obtenir une courbe polygonale.
N 1
(3) On trace la droite d’équation y = (resp. y = ). Son point d’intersection a pour
2 2
abscisse la médiane Me (que l’on peut donc déterminer algébriquement).

Exemple d’application
Déterminer la médiane de la série statistique donnée par :
x [0, 2[ [2, 6[ [6, 7[ [7, 9[
Effectifs 5 30 15 10
On dresse le tableau des effectifs cumulés croissants. On les représente graphiquement, en reliant
les points et on y ajoute la droite d’équation y = 30 pour obtenir
x [0, 2[ [2, 6[ [6, 7[ [7, 9[
Effectifs cumulés 5 35 50 60
Effectifs cumulés

50

B
35 •
M
30 •

A
5 •
x
2 Me 6 7
Les points A, M et B étant alignés, les taux d’accroissements de A à B et de A à M sont égaux.
35 − 5 30 − 5 16
Ainsi = et Me =  5, 33.
6−2 Me − 2 3
Voir exercice 12.2.
Les méthodes à maîtriser 225

Méthode 12.2 : Ajuster deux caractères


Pour ajuster deux caractères statistiques x et y, on peut utiliser la méthode des moindre carrés.
Cependant, on ne veut pas toujours faire une ajustement affine entre x et y. On commence
par tracer le nuage de points de x et y et on regarde sa forme.
• Si le nuage est éparpillé, il n’y a aucune corrélation entre x et y. Un ajustement ne sera
donc pas pertinent.
• Si le nuage ressemble à une droite, on peut appliquer la méthode des moindres carrés pour
obtenir un ajustement affine.
• Si le nuage ressemble à la courbe d’un exponentielle, on cherchera plutôt un ajustement
de la forme y = λeax (avec λ > 0), c’est-à-dire ln(y) = ax + ln(λ). On cherchera donc un
ajustement affine de x et ln(y).
• Si le nuage ressemble à la courbe d’une puissance, on cherchera plutôt un ajustement de
la forme y = λxa (avec λ > 0), c’est-à-dire ln(y) = a ln(x) + ln(λ). On cherchera donc un
ajustement affine de ln(x) et ln(y).

Exemple d’application
Déterminer un ajustement pertinent entre x et y donnés par

x 1, 4 4 5 6 9 12 14 15
y 27 44 54 68 119 214 334 406
On commence par représenter le nuage de points
y



100 •
• ••• x
La relation entre y et x ne semble pas affine mais plutôt exponentielle. On calcule donc ln(y).
x 1, 4 4 5 6 9 12 14 15
ln(y) 3, 3 3, 8 4 4, 2 4, 8 5, 4 5, 8 6

ln(y)
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.


• •

•••

1
x
Cette fois-ci, le nuage de points ressemble à une droite. Et après calculs, on obtient a  0, 2 et
b  3 (et rx,ln(y) > 0, 999). On obtient donc l’ajustement y = e0,2x+3 .
Voir exercices 12.4 et 12.5.
226 Chapitre 12 Statistique descriptive

Interro de cours
1. La langue maternelle d’un individu est-elle un caractère quantitatif ou qualitatif ?
2. Calculer les effectifs cumulés croissant de la série donnée par
x 1 2 4 5
Effectifs 5 4 6 3
puis les représenter graphiquement.
3. Déterminer la médiane, le premier quartile et le troisième quartile de la série {0, 2, 5, 8, 9, 12, 15, 18, 20}.
4. Calculer la moyenne et l’écart-type de la série donnée par
x 0 1 3 6
Fréquences 0, 1 0, 4 0, 3 0, 2
5. On dispose de la série statistique double
x 1 2 3 4
y 2, 9 5, 1 7, 2 8, 9
(a) Tracer le nuage de points associés à x et y et leur point moyen G.
(b) On conjecture un ajustement affine de x et y. Calculer le cœfficient de corrélation de x
et y. Cet ajustement semble-t-il pertinent ?
(c) Effectuer l’ajustement affine à l’aide de la méthode des moindres carrés et tracer cette
droite sur le graphique comportant le nuage de points.
Exercices 227

Exercices
Pour s’entraîner

Exercice 12.1
13
12
Dans un établissement scolaire, on demande à 11

Nombres de personnes
10
un échantillon de 50 élèves combien de fois ils 9
mangent au restaurant scolaire dans la semaine. 8
Les données sont représentées dans le diagramme 7
ci-contre. 6
5
1. Déterminer le mode, la médiane et le premier 4
et troisième quartile de la série statistique. 3
2
2. Calculer la moyenne et l’écart-type de la série
1
statistique. 0
0 1 2 3 4 5
Nombre de repas

Exercice 12.2
Après une étude sur le taux de cholestérol (en g/L) d’un échantillon de 100 personnes, on obtient
les résultats suivants :
Taux de cholestérol [1.2, 1.4[ [1.4, 1.6[ [1.6, 1.8[ [1.8, 2.0[ [2.0, 2.2[
Effectifs 5 14 15 21 18

Taux de cholestérol [2.2, 2.4[ [2.4, 2.6[ [2.6, 2.8[ [2.8, 3.0[ [3.0, 3.2[
Effectifs 10 7 5 3 2
1. Approximer la valeur de la médiane, ainsi que du premier et troisième quartile.
2. On suppose homogène la répartition dans chaque classe. Calculer la moyenne et l’écart-type de
cette série statistique.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Exercice 12.3
On cherche à étudier la relation entre le nombre d’enfants d’un couple et son salaire mensuel en
euros. On dispose de la série bidimensionnelle suivantes :
Salaire en euros (x) 510 590 900 1420 2000 600 850 1300 2200
Nombre d’enfants (y) 4 3 2 1 0 5 6 7 8
1. Représenter le nuage de points et calculer le cœfficient de corrélation linéaire de x et y.
2. Ces deux séries statistiques sont-elles indépendantes ?
228 Chapitre 12 Statistique descriptive

Pour aller plus loin


Exercice 12.4
L’évolution de la population mondiale (en millions d’habitants) de 1950 à 2015 est résumée dans
le tableau suivant
Année 1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980
Rang de l’année (x) 0 5 10 15 20 25 30
Population mondiale (y) 2 525 2 758 3 018 3 322 3 682 4 061 4 439

Année 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015


Rang de l’année (x) 35 40 45 50 55 60 65
Population mondiale (y) 4 852 5 309 5 735 6 126 6 519 6 929 7 349

Source : ONU (World Population Prospects : The 2015 Revision)

1. À l’aide d’une calculatrice ou d’un logiciel sur ordinateur, tracer le nuage de points de x et y.
2. Effectuer un ajustement de la forme y = 2 525 + λxa .
3. Quelle population mondiale peut-on prévoir en 2100 ?

Exercice 12.5
Une étude portant sur les dépenses mensuelles moyennes, en euros, (alimentaires/habillement-
loisirs) a été effectuée sur des ménages français composés d’un couple et d’un enfant mineur.
Les données récoltées ont été résumées dans le tableau suivant
Revenus mensuel moyen (x) 790 1 198 1 577 1 986 3 007 4 989 7 906
Dépenses alimentaires (y) 614 738 828 908 1 094 1 406 1 730
Dépenses habillement-loisirs (z) 40 81 131 199 406 951 2 030
1. À l’aide d’une calculatrice ou d’un logiciel sur ordinateur, représenter graphiquement sur
une même première figure le nuage des points de x et y et le nuage des points de x et z.
Quels ajustements peut-on prévoir ?
2. a. À l’aide d’une calculatrice ou d’un logiciel sur ordinateur, calculer le cœfficient de corrélation
linéaire entre ln(x) et ln(y) et celui entre ln(x) et ln(z).
b. Vérifier alors la validité des ajustements prévus à la question 1. .
h
c. En déduire des relations de la forme : y = kxα et z = 5 xβ .
10
(On arrondira k, h, α et β à 10−2 près)
3. a. Déterminer les dépenses alimentaires et les dépenses d’habillement-loisirs moyennes d’un
ménage dont le revenu mensuel moyen est de 4 000e.
b. Déterminer le revenu mensuel d’un ménage qui dépense autant pour la nourriture que pour
l’habillement-loisirs.
Corrections 229

Corrections
Interro de cours
1. Il s’agit d’un caractère qualitatif.
2. On obtient le tableau et le graphique suivant
y

15 •
x 1 2 4 5
10
Effectifs cumulés 5 9 15 18 •
5 •
x
1 2 4 5
3. Les 10 valeurs sont classées par ordre croissant, donc la médiane est la moyenne du 5ème et du
6ème terme ; le 1er quartile est le 3ème terme (car 10
4 = 2.5) et le 3
ème
quartile est le 8ème terme
3×10
(car 4 = 7.5).
Donc Me = 10.5 ; Q1 = 5 ; Q3 = 15
4. On a x = 0 × 0.1 + 1 × 0.4 + 3 × 0.3 + 6 × 0.2 = 2.5.
Pour l’écart-type, on commence par calculer x2 = 02√× 0.1 + 12 × 0.4 + 32 × 0.3 + 62 × 0.2 = 10.3,
puis Vx = x2 − x2 = 10.3 − 2.52 = 4.05. Ainsi sx = 4.05  2.
5. (a) On obtient le graphique suivant
y

8 •
6 •
• G
4

2
x
0 1 2 3 4

(b) Après calculs, on obtient x = 2.5, y = 6.025, x2 = 7.5, y 2 = 41.3675, xy = 17.575,


sx  1.1180340, sy  2.2509720, sx,y  2.5125 et rx,y  0.9983457. Le cœfficient de
corrélation est très proche de 1 donc un ajustement affine semble pertinent.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

(c) Après calculs, a  2.01 et b  1. On obtient donc le graphique suivant


y

8 •
6 •
• G
4

2
x
0 1 2 3 4
230 Chapitre 12 Statistique descriptive

Exercice 12.1
1. Le mode vaut 0. Si on notait le nombre de repas de chaque élève et qu’on classait le tout par
ordre croissant, les 25ème et 26ème valeurs seraient des 1, donc Me = 1. La 13ème valeur serait
un 0, donc Q1 = 0 ; la 38ème valeur serait un 4, donc Q3 = 4.
2. Après calculs, on obtient x = 2.16 ; x2 = 8 et sx  1.826.

Exercice 12.2
1. On commence par calculer les effectifs cumulés croissants
Taux de cholestérol [1.2, 1.4[ [1.4, 1.6[ [1.6, 1.8[ [1.8, 2.0[ [2.0, 2.2[
Effectifs 5 19 34 55 73

Taux de cholestérol [2.2, 2.4[ [2.4, 2.6[ [2.6, 2.8[ [2.8, 3.0[ [3.0, 3.2[
Effectifs 83 90 95 98 100
Puis on représente graphiquement

Effectifs cumulés

75
M
50 •
25
5
1.2 1.4 Q1 Me Q3 Taux de cholestérol
La 50ème valeur se situe donc entre 1.8 et 2. Si on considère que le point M (Me, 50) est sur le
50−34
segment défini par les points de coordonnées (1.8, 34) et (2, 55), on obtient que Me−1.8 = 55−34
2−1.8 ,
0.2×16
c’est-à-dire Me = 1.8 + 21  1.95.
De même, on a Q25−19
1 −1.6
34−19
= 1.8−1.6 , c’est-à-dire Q1 = 1.6 + 0.2×6
15 = 1.68, et Q75−73
3 −2.2
83−73
= 2.4−2.2 ,
0.2×2
c’est-à-dire Q3 = 2.2 + 10 = 2.24.
2. Si on considère la répartition homogène au sein de chaque classe, on peut remplacer chaque
intervalle par son milieu. On obtient donc la série statistique suivantes
Taux de cholestérol 1.3 1.5 1.7 1.9 2.1 2.3 2.5 2.7 2.9 3.1
Effectifs 5 14 15 21 18 10 7 5 3 2
Après calculs, on obtient x = 1.996 et sx  0.4199810.

Exercice 12.3
y
1. On obtient le graphique ci-contre. •
Après calculs, rx,y  0.0256692. 7 •

5• •
2. Le cœfficient de corrélation est très proche
3 •
de 0, les deux séries statiqtiques semblent •
1 •
donc indépendantes. • x
500 1 000 1 500 2 000
Corrections 231

Exercice 12.4
1. On obtient le graphique suivant
y
8 000
• • •

5 000 • •

• • •
• •
• •
2 000 x
5 25 50
2. On a y = 2 525 + λxa si et seulement si ln(y − 2525) = a ln(x) + ln(λ). Il faut donc enlever la
première valeur de la série statistique de x (pour éviter d’avoir ln(0)) et donc de y aussi. On
applique donc la méthode des moindres carrées aux séries statistiques ln(x) et ln(y − 2 525).
Après calculs, on obtient a  1.2054434 et ln(λ)  3.4603496, c’est-à-dire λ  31.828102
3. L’année 2100 correspond à x = 150. Donc en 2100, on peut prévoir une population de
2 525 + λ × 150a  15 890 millions d’habitants

Exercice 12.5
1. On obtient le graphique suivant, avec en noir les points de x et y et en gris les points de x et z.
y
2 000 •


1 000 • •
• •
• •

100 • • • • x
700 2 500 5 000 7 500
Les points de x et y semblent ralentir leur croissance, on peut donc conjecturer un ajustement
du type y = λxa .
Les points de x et z semblent augmenter un peu leur croissance, on peut donc conjecturer un
ajustement du type z = µxb ou du type z = µebx .
2. a. Après calculs, on a rln(x),ln(y)  0.9995673 et rln(x),ln(z)  0.9999254.
b. Ces deux cœfficients de corrélation sont très proches de 1 ce qui semble confirmer un ajus-
tement du type puissance pour x et y et pour x et z.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

c. On a y = kxα si et seulement si ln(y) = α ln(x) + ln(k). On a z = 10h5 xβ si et seulement


 
si ln(z) = β ln(x) + ln 10h5 . Après calculs, on obtient α  0.45, ln(k)  3.4030174, donc
k  30.05 et β  1.71, ln( 10h5 )  −7.7219540 donc h  44.30.
3. a. Pour un ménage dont le revenu mensuel moyen est 4 000 e, les dépenses alimentaires
sont estimées à k × 4000α  1 255 e et les dépenses d’habillement-loisirs sont estimées à
105 × 4000  640 e.
h β

b. On cherche donc la valeur de x > 0 pour laquelle kxα = 10h5 xβ , c’est-à-dire xα−β = k10h
5.

Ainsi, le revenu mensuel d’un ménage qui dépense autant pour la nourriture que pour
  
1 h
l’habillement-loisirs est estimé à exp ln  6 831 e
α−β k105
CHAPITRE

Probabilités
13
L’essentiel du cours
 1 Espaces probabilisés finis

Définition
• On appelle expérience aléatoire une situation dont l’issue est laissée au hasard.
• On appelle univers l’ensemble Ω de toutes les issues possibles de l’expérience.
• On appelle événement toute partie de Ω.

Définition
Si Ω est un univers fini et si A et B sont deux événements, alors
• on appelle ∅ l’événement impossible et Ω l’événement certain.
• on appelle A ∩ B l’événement « A et B » et A ∪ B l’événement « A ou B ».
• on appelle A l’événement complémentaire de A.

Définition
Si Ω est un univers fini, alors
• on dit que deux événements A et B sont incompatibles si A ∩ B = ∅.
• on dit que (A1 , . . . , An ) est un système complet d’événements si A1 , . . . , An sont deux
n

à deux incompatibles et si Ω = Ai .
i=1
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Si A est un événement, (A, A) forme un système complet d’événements.

Définition
• Si Ω est un univers fini, on appelle probabilité sur Ω toute application P : P(Ω) → [0, 1]
vérifiant P(Ω) = 1 et P(A ∪ B) = P(A) + P(B) pour tous événements A et B incompatibles.
• On appelle espace probabilisé fini tout couple (Ω, P) où Ω est un univers fini et P une
probabilité sur Ω.
234 Chapitre 13 Probabilités

Propriétés d’une probabilité


Si (Ω, P) est un espace probabilisé fini et si A et B sont deux événements, alors
P(A) = 1 − P(A), P(∅) = 0, si A ⊂ B, P(A) ≤ P(B)
P(A ∪ B) = P(A) + P(B) − P(A ∩ B).

Propriétés des systèmes complets d’événements


Si (Ω, P) est un espace probabilisé fini, si (A1 , . . . , An ) est un système complet d’événements
et si B est un événement, alors
n
P(B) = P(Ai ∩ B).
i=1

Détermination d’une probabilité


Si Ω = {x1 , . . . , xn } est un univers fini et si (p1 , . . . , pn ) ∈ (R+ ) tel que p1 + · · · + pn = 1,
n

alors il existe une unique probabilité P sur Ω vérifiant :


∀i ∈ [[1, n]] , P({xi }) = pi .

Dans ce cas, si A est un événement, alors P(A) = pi .
i tels que xi ∈A

Cela revient à dire qu’il y a une et une seule façon de construire une probabilité si on
connait la probabilité d’avoir chaque issue possible.

Définition
Si Ω = {x1 , . . . , xn } est un univers fini, l’unique probabilité P vérifiant
1
∀i ∈ [[1, n]] , P({xi }) =
n
est appelée probabilité uniforme sur Ω. Dans ce cas, on parle d’équiprobabilité.

Théorème
Si Ω est un univers fini, si P est la probabilité uniforme sur Ω et si A est un événement, alors
Card(A)
P(A) = .
Card(Ω)

Il s’agit donc de dire que


nombre de cas favorables
P(A) =
nombre de cas possibles
et de se ramener à un problème de dénombrement.
L’essentiel du cours 235

On peut simuler le hasard avec Python


• Dans le module random, la commande rand() renvoie aléatoirement un réel entre
0 et 1 ; la commande randint(a,b) renvoie aléatoirement de manière équiprobable
un entier entre a et b, compris ; la commande choice(l) renvoie aléatoirement de
manière équiprobable un élément de la liste l.
• Dans le module numpy, la commande rand() renvoie aléatoirement un réel entre
0 et 1, par contre la commande randint(a,b) renvoie aléatoirement de manière
équiprobable un entier entre a et b, a compris et b exclu (elle renvoie aléatoirement
un élément de range(a,b)).

 2 Probabilités conditionnelles
Dans toute la suite (Ω, P) sera un espace probabilisé fini.

Définition
Si A et B sont deux événements avec P(A) > 0, la probabilité conditionnelle de B sa-
chant A, notée PA (B) ou P(B | A), est le réel
P(A ∩ B)
PA (B) = .
P(A)

B | A n’est pas un événement, P(B | A) est juste une notation.

PA (B) représente la probabilité de réaliser l’événement B sachant que l’événement A


est réalisé.

Proposition
Si A est un événement vérifiant P(A) > 0, alors PA est une probabilité sur Ω.

Formule des probabilités composées


Si A1 , . . . , An sont des événements tels que P(A1 ∩ · · · ∩ An−1 ) > 0, alors
P(A1 ∩ · · · ∩ An ) = P(A1 ) P(A2 | A1 ) P(A3 | A1 ∩ A2 ) · · · P(An | A1 ∩ · · · ∩ An−1 ).
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Cette formule appliquée à deux événements A et B tels que P(A) > 0 devient
P(A ∩ B) = P(A)P(B | A).

Formule des probabilités totales


Si (A1 , . . . , An ) est un système complet d’événements tel que P(Ai ) > 0 pour tout i ∈ [[1, n]]
et si B est un événement, alors
n
P(B) = P(Ai )PAi (B).
i=1
236 Chapitre 13 Probabilités

• Si A est un événement tel que 0 < P(A) < 1, cette formule appliquée au système
complet d’événements (A, A) devient P(B) = PA (B)P(A) + PA (B)P(A).
• Ces deux formules sont très utiles pour passer d’un arbre de probabilité (ne consti-
tuant pas une preuve rigoureuse) à une rédaction propre et rigoureuse.

Formule de Bayes
Si B est un événement tel que P(B) > 0 et si (A1 , . . . , An ) est un système complet d’événe-
ments tels que, pour tout i ∈ [[1, n]], P(Ai ) > 0, alors
PAj (B)P(Aj )
∀j ∈ [[1, n]] , PB (Aj ) = n .

PAi (B)P(Ai )
i=1

• Cette formule permet de calculer la probabilité d’avoir un événement sachant un


événement se produisant après dans la chronologie de l’expérience.
• On ne sait jamais comment prononcer le nom de cette formule. Thomas Bayes étant
un mathématicien britannique, son nom se prononce à l’anglaise.

 3 Indépendance
Définition
Deux événements A et B sont indépendants si P(A ∩ B) = P(A)P(B).

Il faut bien faire attention aux hypothèses de l’énoncé pouvant donner l’indépendance
ou non d’épreuves (et donc l’indépendance d’événements).

Définition
On dit que A1 , . . . , An sont des événements mutuellement indépendants si pour toute
partie non vide I de [[1, n]], on a
 
 
P Ai = P(Ai ).
i∈I i∈I

Proposition
Si A1 , . . . , An sont des événements mutuellement indépendants et si, pour tout i ∈ [[1, n]],
Bi = Ai ou Bi = Ai , alors les événements B1 , . . . , Bn sont mutuellement indépendants.
Les méthodes à maîtriser 237

Les méthodes à maîtriser


Méthode 13.1 : Utiliser la formule des probabilités composées
On utilise la formule des probabilités composées pour calculer la probabilité d’une succession
d’étapes quand on sait calculer facilement les probabilités conditionnelles à chaque étape. Cela
revient à justifier rigoureusement la probabilité d’une branche sur un arbre de probabilité
comme le produit des différentes probabilités le long de cette branche.

Exemple d’application
On dispose d’une urne avec 4 boules noires et 3 boules rouges. On tire successivement
3 boules sans remise. Quelle est la probabilité de n’avoir tiré que des boules noires ?
Pour apprivoiser le problème, on peut commencer
2
par faire au brouillon une arbre de probabilité, par- 5 N
tiellement rempli (ci-contre). 3
6 N
Pour la justification rigoureuse : on note A : « on n’a 4
3
7 N R
tiré que des boules noires au cours des trois tirages » , 5
Ri : « on tire une boule rouge au i ème
tirage » et 3
Ni : « on tire une boule noire au ième tirage ». 6 R
Si on sait que l’événement N1 ∩ · · · ∩ Ni a été réalisé, 3
7
il reste 4 − i boules noires et 7 − i boules dans l’urne. R
Ainsi
4 3 2 4
P(A) = P(N1 )P(N2 | N1 )P(N3 | N2 ∩ N1 ) = × × = .
7 6 5 35

Voir exercices 13.4, 13.8 et 13.9.

Méthode 13.2 : Utiliser la formule des probabilités totales


On utilise la formule des probabilités totales pour calculer la probabilité d’un événement B
pouvant arriver de différentes manières. On commence par se donner un système complet
d’événements (A1 , . . . , An ) (correspondant aux différents cas de figure amenant à notre évé-
nement) et ensuite on détermine les probabilités conditionnelles P(B | Ai ). Cela revient à jus-
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

tifier rigoureusement la probabilité de plusieurs branches sur un arbre de probabilité comme


la somme de la probabilité de chaque branche.

Exemple d’application
On dispose d’une urne avec 4 boules noires et 3 boules rouges. On tire successivement
2 boules sans remise. Quelle est la probabilité d’avoir tiré une boule de chaque
couleur ?
238 Chapitre 13 Probabilités

3
Pour apprivoiser le problème, on peut commencer par faire au 6 N
brouillon une arbre de probabilité (ci-contre). 4 N
7
Pour la justification rigoureuse : on note 3 R
6
A : « on tire une boule de chaque couleur »,
Ri : « on tire une boule rouge au ième tirage », 4
6 N
3
Ni : « on tire une boule noire au ième tirage ». 7
R
La famille (N1 , R1 ) est un système complet d’événements donc 2
6
R
4 3 3 4 4
P(A) = P(N1 )PN1 (A) + P(R1 )PR1 (A) = P(N1 )PN1 (R2 ) + P(R1 )PR1 (N2 ) = × + × = .
7 6 7 6 7
Voir exercices 13.7, 13.10, 13.12 et 13.14.

Méthode 13.3 : Utiliser la formule de Bayes

On utilise la formule de Bayes lorsque l’on veut calculer une probabilité conditionnelle PB (A)
en connaissant PA (B). Cela revient à inverser cause et conséquence en général.

Exemple d’application
On dispose d’une pièce équilibrée et d’une autre pièce donnant Face avec la proba-
bilité 13 . On prend une des deux pièces au hasard, on la lance et on obtient Face.
Quelle est la probabilité d’avoir utilisé la pièce équilibrée ?
On note F (resp. P ) : « obtenir Face » (resp. Pile) et E : « utiliser la pièce équilibrée ».
Les pièces étant choisies au hasard, on a P(E) = P(E) = 12 . Ainsi
1 1
P(E)PE (F ) 2 × 2 3
PF (E) = = 1 1 1 1 = .
P(E)PE (F ) + P(E)PE (F ) 2 × 2 + 2 × 3
5

Voir exercices 13.5, 13.6 et 13.7.

Méthode 13.4 : Exploiter l’indépendance

L’indépendance (mutuelle) est très souvent donnée (ou sous-entendue) dans l’énoncé. Il suffit
ensuite d’utiliser la définition de l’indépendance.

Exemple d’application
On lance n fois un dé équilibré. Quelle est la probabilité de n’avoir eu le premier 6
qu’au nème lancer ?
On note Si : « obtenir un 6 au ième lancer ». On cherche la probabilité de A = S1 ∩· · ·∩Sn−1 ∩Sn .
Les événements Si sont mutuellement indépendants donc S1 , . . . , Sn−1 , Sn aussi. Ainsi
 n−1
5 1
P(A) = P(S1 ) · · · P(Sn−1 )P(Sn ) = .
6 6

Voir exercices 13.1 et 13.2.


Les méthodes à maîtriser 239

Interro de cours
1. Soient A et B deux événements incompatibles. Parmi les propositions suivantes lesquelles sont
toujours vraies ?
(a) A et B sont indépendants.
(b) (A, B) est un système complet d’événements.
(c) P(A ∪ B) = P(A) + P(B).
(d) PB (A) = P(A).
2. Dans une urne, on dispose de 2n boules blanches et 2n boules noires indiscernables au toucher.
On tire successivement sans remise n boules. Quelle est la probabilité de tirer une boule noire
pour la première fois au nème tirage ?
3. On dispose de 2n jetons blancs, n jetons rouges et n jetons noirs. Les jetons peuvent être ronds
ou carrés. La moitié des jetons blancs sont ronds, le tiers des jetons rouges sont ronds et le
quart des jetons noirs sont ronds. On tire un jeton au hasard.
(a) Quelle est la probabilité de tirer une jeton rond ?
(b) On a tiré un jeton rond, quelle est la probabilité qu’il soit blanc ?
4. On lance un dé équilibré à 6 faces n fois. Quelle est la probabilité d’obtenir au moins un 6 ?
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
240 Chapitre 13 Probabilités

Exercices
Pour s’entraîner

Exercice 13.1
Est-il plus probable d’obtenir au moins un 6 en quatre lancers d’un dé équilibré, ou au moins un
double 6 en vingt-quatre lancers de deux dés équilibrés ?

Exercice 13.2
La probabilité qu’un forage conduise à une nappe de pétrole est 0, 1.
1. Quelle est la probabilité pour que, sur dix forages, on ait au moins un succès ?
2. Combien de forages sont nécessaires pour avoir au moins une chance sur deux de succès ?

Exercice 13.3
On considère une famille de deux enfants. On suppose que chaque enfant a une chance sur deux
d’être une fille.
1. Quelle est la probabilité que les deux enfants soient des filles sachant que l’aîné est une fille ?
2. Quelle est la probabilité que les deux enfants soient des filles sachant que l’un des deux enfants
est une fille ?

Exercice 13.4
Une urne contient au départ une boule blanche et une boule noire. On tire une boule au hasard.
Si cette boule est blanche on la remet dedans et on remet une autre boule blanche. Si cette boule
est noire on s’arrête.
Calculer la probabilité pn de tirer la boule noire au nème tirage.

Exercice 13.5
Une maladie affecte une personne sur mille. On dispose d’un test sanguin qui détecte cette maladie
avec une fiabilité de 99% si cette personne est malade. Par contre, on obtient un faux positif pour
0, 2% des personnes saines.
Une personne a été testée positive, quelle est la probabilité qu’elle soit réellement malade ?

Exercice 13.6
Dans une entreprise 1 % des articles produits sont défectueux. Un contrôle qualité permet de
refuser 95 % des articles défectueux mais aussi de refuser 2 % des articles non défectueux.
1. Quelle est la probabilité qu’il y ait une erreur de contrôle ?
2. Quelle est la probabilité qu’un article accepté soit en réalité défectueux ?
Exercices 241

Exercice 13.7
On dispose de n urnes numérotées de 1 à n. Dans l’urne no k il y a k boules blanches et n − k boules
noires. On choisit une urne au hasard puis dans cette urne, on tire une boule au hasard.
1. Quelle est la probabilité de tirer une boule blanche ?
2. Quelle est la probabilité d’avoir utilisé l’urne n sachant qu’on a tiré une boule blanche ?

Exercice 13.8
Romulus distribue à Rémus n cartes parmi un jeu de 32 cartes.
Rémus est gagnant s’il reçoit la Dame de ♠.
1. Quelle est la probabilité que Rémus gagne ?
2. Romulus tente de tricher. Il retire p cartes du jeu, sans savoir lesquelles, avant de donner n
cartes à Rémus.
Est-ce plus intéressant pour Romulus de tricher ?

Pour aller plus loin

Exercice 13.9
Sur un navire, n marins tirent à la courte paille. Vous êtes le k-ième à tirer. Quel est la probabilité
que vous ayez la paille la plus courte ?

Exercice 13.10
On dispose de deux pièces : A qui est équilibrée et B qui donne Face avec probabilité 23 . On choisit
une pièce au hasard. On la lance et si on obtient Face on garde la pièce et si on obtient Pile on
prend l’autre pièce. On continue les lancers de la même manière.
1. On note pn la probabilité de tirer la pièce A au lancer numéro n. Montrer que (pn ) est une
suite arithmético-géométrique.
2. En déduire une expression de pn .
3. Quelle est la probabilité d’obtenir Face au lancer numéro n ?
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Exercice 13.11
Une classe contient n élèves.
1. Quelle est la probabilité qu’un élève ait la même date d’anniversaire que le professeur ?
2. Quelle est la probabilité que deux élèves aient la même date d’anniversaire (on ne tient pas
compte des années bissextiles) ?
3. À partir de combien d’élèves il y a plus d’une chance sur deux d’avoir deux élèves ayant la
même date d’anniversaire ?
242 Chapitre 13 Probabilités

Exercice 13.12
Vous participez à un jeu télévisé. On vous présente trois portes. Derrière l’une d’elles se trouve
une voiture de luxe. Derrière les deux autres, une chèvre.
Vous choisissez une porte au hasard. Pour faire durer le suspense, l’animateur du jeu ouvre, en
connaissance de cause, une porte derrière laquelle se trouve une chèvre. On vous laisse la possibilité
de changer de porte. Que choisissez-vous ?

Exercice 13.13
Deux joueurs A et B lancent à tour de rôle une pièce truquée qui amène Pile avec la probabilité p.
A commence. A gagne dès qu’il obtient Pile et le jeu s’arrête alors. B gagne dès qu’il obtient Face,
et le jeu s’arrête alors.
1. Quelle est la probabilité pour que A gagne lors de son nème lancer ?
2. Quelle est la probabilité pour que A gagne.
3. Quelle est la probabilité pour que le jeu ne s’arrête pas ?
4. Quelle valeur faut-il donner à p pour que les deux joueurs aient tous deux les même chances de
gagner ?

Exercice 13.14
Un jeu entre deux joueurs A et B est divisé en parties indépendantes. À chaque partie, celui qui
perd donne un euro au gagnant. La probabilité que A gagne est p. On note q = 1 − p la probabilité
que B gagne. Les deux joueurs possèdent au total N euros. Le jeu s’arrête dès que l’un des joueurs
est ruiné. On note pk la probabilité que A soit ruiné en démarrant avec k euros.
1. Calculer p0 et pN .
2. Montrer que ∀k ∈ N∗ , pk = ppk+1 + qpk−1
3. En déduire que    N  k

 q q

 −

 p p 1


  N si p =
 q 2
pk = −1

 p





 N −k 1

 si p = .
N 2
4. On note qk la probabilité que B soit ruiné en démarrant avec k euros. En déduire une expression
de qk .
5. Calculer pk + qN −k et interpréter.
Corrections 243

Corrections
Interro de cours
1. (a) Faux. Si P(A) = 0 et P(B) = 0, alors P(A∩B) = 0 par incompatibilité mais P(A)P(B) = 0.
(b) Faux. Si Ω = {1, 2, 3}, alors A = {1} et B = {2} sont incompatibles mais ne forment pas
un système complet d’événements de Ω car A ∪ B = {1, 2} = Ω.
(c) Vrai. Il s’agit d’un des points définissant une probabilité.
(d) Faux. Si P(A) = 0 et P(B) = 0, alors PB (A) = P(A∩B)
P(B) = 0 = P(A).
2. On note A :« tirer une boule noire pour la première fois au nèmetirage » et, pour i ∈ [[1, n]], on
n−1 
note Bi : « tirer une boule blanche au i ème
tirage ». On a A = i=1 Bi ∩ Bn , donc d’après
la formule des probabilités composées, on obtient
  n−2    n−1 
   
 
P(A) = P(B1 )P(B2 | B1 ) · · · P Bn−1  Bi P Bn  Bi
 
i=1 i=1
n n−1 2 n
= × × ··· × ×
2n 2n − 1 2n − (n − 2) 2n − (n − 1)
n! × n
= (2n)!
n!
n(n!)2
= .
(2n)!
3. (a) On note C : « le jeton tiré est carré », B : « le jeton tiré est blanc », R : « le jeton tiré
est rouge » et N : « le jeton tiré est noir ». La famille (B, R, N ) est un système complet
d’événements, donc d’après la formule des probabilités totales, on obtient
1 1 1 1 1 1 19
P(C) = P(B)PB (C) + P(R)PR (C) + P(N )PN (C) = × + × + × = .
2 2 4 3 4 4 48
(b) On utilise la formule de Bayes pour obtenir
1 1
P(B)PB (C) 2 × 2 12
PC (B) = = 19 = .
19
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

P(C) 48
 5 n
4. On note A : « obtenir au moins un 6 ». On a A : « n’obtenir aucun 6 ». Ainsi P(A) = 6 ,
 n
5
puis P(A) = 1 − .
6

Lorsque l’on doit calculer la probabilité d’un événement du type


« obtenir au moins . . . »
il est en général beaucoup plus simple de passer par l’événement contraire.
244 Chapitre 13 Probabilités

Exercice 13.1
On note U : « obtenir au moins un 6 en quatre lancers » et D : « obtenir au moins un double 6 en
 4
 4 5
vingt-quatre lancers ». On a P(U ) = 56 , donc P(U ) = 1 −  0, 52
6
 24
 35 24 35
On a P(D) = 36 , donc P(D) = 1 −  0, 49
36
Il est donc plus probable d’obtenir au moins un 6 en lançant un dé équilibré quatre fois que
d’obtenir au moins un double 6 en lançant deux dés équilibrés vingt-quatre fois.

Exercice 13.2
1. On note S : « on est tombé au moins une fois sur une nappe de pétrole en dix forages ».
 10
 9 10 9
On a P(S) = 10 , donc P(S) = 1 −
10
2. On note Sn : « on est tombé au moins une fois sur une nappe de pétrole en n forages ».
9 n
En procédant comme à la question précédente, on obtient P(Sn ) = 1 − 10 . Ainsi
 n      
1 9 1 9 1 ln(2) 9
P(Sn ) ≥ ⇔ ≤ ⇔ n ln ≤ ln ⇔ n ≥ −  9  car ln < 0.
2 10 2 10 2 ln 10 10

Or − lnln(2)  6, 6, donc il faut au moins 7 forages pour avoir au moins une chance sur deux de
( 10
9
)
succès.

Exercice 13.3
2
On modélise le problème avec un F pour une fille et un G pour un garçon. Ainsi Ω = {F, G} .
1. On note A : « l’aîné est une fille » et B : « les deux enfants sont des filles ».
On a A = {(F, F ), (F, G)}, B = {(F, F )} et A ∩ B = {(F, F )}.
Donc Card(A) = 2 et Card(A ∩ B) = 1. Ainsi, par équiprobabilité,
Card(A∩B)
P(A ∩ B) Card(Ω) Card(A ∩ B) 1
PA (B) = = = = .
P(A) Card(A) Card(A) 2
Card(Ω)

2. On note C : « l’un des deux enfants est une fille ». On a C = {(F, F ), (F, G), (G, F )} et
C ∩ B = {(F, F )}. Donc Card(C) = 3 et Card(C ∩ B) = 1. Ainsi
Card(C∩B)
P(C ∩ B) Card(Ω) Card(C ∩ B) 1
PC (B) = = = = .
P(C) Card(C) Card(C) 3
Card(Ω)
Corrections 245

Exercice 13.4
On note A :« tirer la boule noire au nèmetirage » et, pour i ∈ [[1, n]], on note Bi : « tirer une
boule blanche au ième tirage ». On a A = i=1 Bi ∩ Bn , donc d’après la formule des probabilités
n−1

composées, on obtient
     
 n−2  n−1
   
P(A) = P(B1 )P(B2 | B1 ) · · · P Bn−1  Bi P Bn  Bi
 
i=1 i=1
k

De plus, si l’événement Bi est réalisé, alors il y a k + 2 boules dans l’urne, dont k + 1 boules
i=1
blanches et une boule noire. Ainsi
1 2 n−1 1 1
P(A) = × × · · · × × = .
2 3 n n+1 n(n + 1)

Exercice 13.5
On note M :« être malade » et P : « être testé positif ».
1
D’après l’énoncé P(M ) = 1000 , PM (P ) = 0, 99 et PM (P ) = 0, 002. D’après la formule de Bayes, on
a
P(M )PM (P ) 0, 001 × 0, 99
PP (M ) = =  0, 33.
P(M )PM (P ) + P(M )PM (P ) 0, 001 × 0, 99 + 0, 999 × 0, 002

Exercice 13.6
On note D : « l’article est défectueux » et A : « l’article est accepté ».
D’après l’énoncé, P(D) = 0, 99, PD (A) = 0, 95 et PD (A) = 0, 02.
1. On note E : « il y a eu une erreur de contrôle ». On a E = (D ∩ A) ∪ (D ∩ A). Cette union
étant disjointe, on a P(E) = P(D ∩ A) + P(D ∩ A). Ainsi
P(E) = P(D)PD (A) + P(D)PD (A) = (1 − 0, 99) × (1 − 0, 95) + 0, 99 × 0, 02 = 0, 0203.
2. D’après la formule de Bayes, on a
P(D)PD (A) (1 − 0, 99) × (1 − 0, 95)
PA (D) = =  0, 025.
(1 − 0, 99) × (1 − 0, 95) + 0, 99 × (1 − 0, 002)
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

P(D)PD (A) + P(D)PD (A)

Exercice 13.7
1. Pour i ∈ [[i, n]], on note Ui : « choisir l’urne no i » et on note B : « tirer une boule blanche ».
La famille (U1 , . . . , Un ) forme un système complet d’événements, donc d’après la formule des
1 1  n+1
n n n
i
probabilités totales : P(B) = P(Ui )PUi (B) = × = 2 i= .
i=1 i=1
n n n i=1 2n
1
P(Un )PUn (B) n × n
n
2
2. On utilise la formule de Bayes : PB (Un ) = = = .
P(B) n+1
2n
n+1
246 Chapitre 13 Probabilités

Exercice 13.8
On modélise le problème en définissant l’univers Ω comme l’ensemble des mains de n cartes d’un
jeu de 32 cartes.
 
1. On note G : « Rémus gagne ». On a Card(Ω) = 32 . Pour dénombrer G, on prend la Dame
 31 
n
de ♠ : 1 possibilité ; on prend n − 1 autres cartes : n−1 possibilités. Par équiprobabilité,
 31 
Card(G) n
P(G) = = n−1
32
 = .
Card(Ω) n
32
2. On note T : « Romulus enlève la Dame de ♠ ». En réutilisant le résultat de la question pré-
cédente, P(T ) = 32
p
. Si l’événement T est réalisé, il reste 32 − p cartes dans le jeu, dont la
Dame de ♠. Ainsi, en réutilisant le résultat de la question précédente PT (G) = 32−p
n
. De plus
PT (G) = 0. Alors, d’après la formule des probabilités totales appliquée au système complet
d’événements (T, T ), on obtient
p n 32 − p n n
P(G) = P(T )PT (G) + P(T )PT (G) = 0 + (1 − )× = × = .
32 32 − p 32 32 − p 32
Romulus n’a donc aucun intérêt à tricher de cette façon.

Exercice 13.9
On modélise le problème en notant l’ordre dans lequel ont été tirées les pailles. Ainsi Ω est l’ensemble
des permutations des n pailles et Card(Ω) = n!. Tous les éléments de Ω ont la même probabilité
d’arriver. On est donc dans une situation d’équiprobabilité.
On note C : « on tire la courte-paille ». Pour dénombrer C, on place la paille la plus courte à la
k ème place : 1 possibilité ; on place les autres pailles aux n − 1 places restantes : (n − 1)! possibilités.
(n − 1)! 1
Ainsi P(C) = =
n! n

Exercice 13.10
1. Si k ∈ N∗ , on note Ak : « tirer la pièce A au k ème lancer » et Fn : « obtenir Face au k ème lan-
cer ». On utilise la formule des probabilités totales appliquée au système complet d’événements
(An , An ) :
pn+1 = P(An+1 ) = P(An ∩ An+1 ) + P(An ∩ An+1 ).
Or, d’après l’énoncé, An ∩ An+1 = An ∩ Fn et An ∩ An+1 = An ∩ Fn , d’où
1 1 1 1
pn+1 = P(An )PAn (Fn ) + P(An )PAn (Fn ) = pn × + (1 − pn ) × = pn + ,
2 3 6 3
ce qui montre que la suite (pn ) est une suite arithmético-géométrique.
2. On commence par chercher α tel que α = 61 α + 13 c’est-à-dire α = 25 . La suite (pn − α) est
géométrique de raison 16 . Ainsi pn − α = ( 16 )n−1 (p1 − α). Or, d’après l’énoncé p1 = 12 . Alors
 n−1
1 1 2
pn = +
10 6 5
Corrections 247

3. On utilise la formule des probabilités totales appliquée au système complet d’événements


(An , An ) pour obtenir P(Fn ) = P(An )PAn (Fn ) + P(An )PAn (Fn ). Ainsi
 n
1 2 1 2 1 1 3
P(Fn ) = pn × + (1 − pn ) × = − pn + = − + .
2 3 6 3 10 6 5

Exercice 13.11
1. On modélise en notant la date d’anniversaire du professeur puis celle de chaque élève.
Ainsi Ω = [[1, 365]] .
n+1

On note P : « au moins un élève a la même date d’anniversaire que le professeur ». L’événement


P signifie que chaque élève a une date de naissance différente de celle du professeur. Donc pour
dénombrer P , on choisit la date d’anniversaire du professeur : 365 possibilités ; on choisit la date
d’anniversaire des élèves parmi les 364 dates restantes : 364n possibilités. Par équiprobabilité,
 n
Card(P ) 365 × 364n 364
P(P ) = 1 − P(P ) = 1 − =1− =1− .
Card(Ω) 365n+1 365
2. La date de naissance du professeur n’entrant plus en compte, on a Ω = [[1, 365]] .
n

On note A : « au moins deux élèves ont la même date de naissance ».


L’événement A signifie que tous les élèves ont des dates de naissance différentes, cela correspond
donc aux n-listes sans répétition. Par équiprobabilité,
365!
Card(A) (365−n)!
P(A) = 1 − P(A) = 1 − =1− .
Card(Ω) 365n
3. En testant différentes valeurs, on trouve qu’à partir de 23 élèves, cette probabilité est plus
grande que 12 .

Exercice 13.12
On note V1 : « avoir choisi au début la porte cachant la voiture » et V2 : « avoir choisi à la fin la
porte cachant la voiture ».
On calcule la probabilité de remporter la voiture dans les deux cas.
• Dans le cas où on change de porte, si l’événement V1 est réalisé, alors on est sûr de ne pas choisir
à la fin la porte cachant la voiture, donc PV1 (V2 ) = 0. Si l’événement V1 est réalisé, vu que
l’animateur va forcément révéler une chèvre, on est sûr de choisir à la fin la porte cachant la
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

voiture, donc PV1 (V2 ) = 1. Donc d’après la formule des probabilités totales
2 2
P(V2 ) = P(V1 )PV1 (V2 ) + P(V1 )PV1 (V2 ) = 0 +×1= .
3 3
• Dans le cas où on ne change pas de porte, si l’événement V1 est réalisé, alors on est sûr de choisir
à la fin la porte cachant la voiture, donc PV1 (V2 ) = 1. Si l’événement V1 est réalisé, alors on
est sûr de ne pas choisir à la fin la porte cachant la voiture, donc PV1 (V2 ) = 0. Donc d’après la
formule des probabilités totales
1 1
P(V2 ) = P(V1 )PV1 (V2 ) + P(V1 )PV1 (V2 ) = × 1 + 0 = .
3 3
Donc, si on veut gagner la voiture, il vaut mieux changer de porte.
248 Chapitre 13 Probabilités

Exercice 13.13
1. Si k ∈ N∗ , on note Ak: « A gagne lors
 de son k
ème
lancer » et Bk : « B gagne lors de son k ème
n−1

lancer ». On a An = (Ak ∩ Bk ) ∩ An . D’après la formule des probabilités composées
k=1

P(An ) = P(A1 ) P(B1 | A1 ) × · · ·


     
=1−p =p
       n−1 
n−2 n−2 
  
× P An−1  (Ak ∩ Bk ) P Bn−1  (Ak ∩ Bk ) ∩ An−1 P An  (Ak ∩ Bk )
  
k=1 k=1 k=1
      
=1−p =p =p

= p (1 − p)
n n−1
.
n

2. Si n ∈ N∗ , on note Gn : « A gagne en au plus n lancers » et GA : « A gagne » . On a Gn = An .
k=1
Les événements étant deux à deux incompatibles, on a
1 − (p(1 − p))n
n n

P(Gn ) = P(Ak ) = p (p(1 − p))k−1 = p .
1 − p(1 − p)
k=1 k=1
La probabilité que A gagne est la limite de cette probabilité lorsque n → +∞.
Or 0 < p(1 − p) < 1 donc (p(1 − p))n −−−−−→ 0.
n→+∞
p
On en conclut que P(GA ) =
1 − p(1 − p)
3. On note GB : « B gagne ».
(1 − p)2
On procède de même pour déterminer que P(Bn ) = pn−1 (1 − p)n+1 et P(GB ) = .
1 − p(1 − p)
Si on note S : « le jeu s’arrête ». On a S = GA ∪ GB . Ces deux événements étant incompatibles,
p + (1 − p)2
on a P(S) = P(GA ) + P(GB ) = = 1.
1 − p(1 − p)
On en conclut que la probabilité que le jeu ne s’arrête jamais est nulle.

3− 5
4. On a : P(GA ) = P(GB ) ⇔ p = (1 − p)2 ⇔ p2 − 3p + 1 = 0 ⇔ p = car p ∈]0, 1[.
2

Exercice 13.14
1. On a p0 = 1 car A est sûr de finir ruiné s’il commence avec 0 e et pN = 0 car, si A commence
avec N e, alors B est ruiné dès le début et le jeu s’arrête sans que A soit ruiné.
2. On note Rk : « A est ruiné en commençant avec k e » et P : « A gagne la première partie ».
D’après la formule des probabilités totales appliquée au système complet d’événements (P, P ),
on obtient
P(Rk ) = P(P )PP (Rk ) + P(P )PP (Rk ).
Or, si A a démarré avec k e et a gagné la première partie, alors il dispose de k + 1 e.
Il est donc ruiné avec la probabilité pk+1 et PP (Rk ) = pk+1 . De même PP (Rk ) = pk−1 .
On en conclut que pk = ppk+1 + qpk−1
Corrections 249

3. On obtient donc pk+1 = p1 pk − pq pk−1 . Ainsi la suite (pk ) est une suite récurrente linéaire
d’ordre 2 d’équation caractéristique r2 = p1 r − pq , dont les solutions sont r = 1 ou r = pq .
• Si p = 12 , alors les deux solutions de l’équation caractéristiques sont différentes.
Ainsi, il existe λ, µ ∈ R tels que, pour tout k ∈ [[0, N ]], on a pk = λ + µ( pq )k . En uti-
lisant les égalités p0 = 1 et pN = 0, on détermine les valeurs de λ et µ et on obtient
 N  k
q q

p p
pk =  N
q
−1
p
• Si p = 12 , alors l’équation caractéristique admet une solution double. Ainsi il existe λ, µ ∈ R
tels que, pour tout k ∈ [[0, N ]], on a pk = λ + µk. En utilisant les égalités p0 = 1 et pN = 0,
N −k
on détermine les valeurs de λ et µ et on obtient pk =
N
4. En appliquant le résultat précédente à (q, p) au lieu de (p, q), on obtient que
  N  k

 p p

 −

 q q 1


  N si p =
 p 2
qk = −1

 q





 N −k 1

 si p =
N 2
5. • Si p = 12 , alors
 N  k  N  N −k  N  k  N   k 
p q
q

q p

p q

q 1−
p p q q p p q p
pk + qN −k =  N +  N =  N +  N   N 
q p q p q
−1 −1 −1 1−
p q p q p
 N  k  k
q q q
− −1
p p p
=  N +  N
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q q
−1 −1
p p
 N
q
−1
p
=  N
q
−1
p
= 1.
N − k N − (N − k)
• Si p = 12 , alors pk + qN −k = + = 1.
N N
Dans tous les cas, pk + qN −k = 1. Ainsi, si A commence avec k e et B avec N − k e, alors la
probabilité que A ou B soit ruiné est de 1. Donc le jeu s’arrête presque sûrement.
CHAPITRE

Variables aléatoires finies


14
L’essentiel du cours
Dans tout le chapitre (Ω, P) sera un espace probabilisé fini.

 1 Variables aléatoires finies


Définition
Une variable aléatoire réelle sur Ω est une application X : Ω → R.

L’univers Ω étant fini, l’ensemble X(Ω) l’est aussi.

Définition
Si X est une variable aléatoire réelle sur Ω, A ⊂ R et x ∈ R, on définit les événements
• [X = x] = {ω ∈ Ω / X(ω) = x }
• [X ≤ x] = {ω ∈ Ω / X(ω) ≤ x }
• [X ∈ A] = {ω ∈ Ω / X(ω) ∈ A }.

• On a des définitions analogues pour [X < x], [X ≥ x] et [X > x].


• Pour alléger les notations, on note simplement P(X = x), P(X ≤ x) et P(X ∈ A).

Définition
Si X est une variable aléatoire réelle sur Ω, on appelle loi de X l’application
fX : X(Ω) → [0, 1]
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

x →
 P(X = x)
et fonction de répartition de X l’application FX : R → R
x → P(X ≤ x).

Proposition
Si X est une variable aléatoire réelle sur Ω, et X(Ω) = {x1 , . . . , xn } alors
n

([X = x1 ] , . . . , [X = xn ]) est un système complet d’événements de Ω et P(X = xi ) = 1.
i=1
252 Chapitre 14 Variables aléatoires finies

Proposition
Si X est une variable aléatoire réelle sur Ω à valeurs entières, alors
∀k ∈ N, P(X = k) = FX (k) − FX (k − 1).

Cette formule traduit simplement le fait que avoir X = k revient à avoir X ≤ k et ne


pas avoir X ≤ k − 1.

 2 Espérance et variance
Dans toute cette partie X sera une variable aléatoire réelle sur Ω.

Définition
On appelle espérance de X le réel

E(X) = xP(X = x).
x∈X(Ω)

On dit que X est une variable aléatoire réelle centrée si E(X) = 0.

L’espérance de X est la moyenne des valeurs prises par X pondérées par leur probabi-
lité.

Propriétés de l’espérance
Soient X et Y sont deux variables aléatoires réelles sur Ω et a, b ∈ R.
• Positivité : si X est à valeurs positives, alors E(X) ≥ 0.
• Croissance : si ∀ω ∈ Ω, X(ω) ≤ Y (ω), alors E(X) ≤ E(Y ).
• Linéarité : E(aX + b) = aE(X) + b.

Théorème de transfert
Si u : X(Ω) → R, alors u(X) est une variable aléatoire réelle sur Ω et

E(u(X)) = u(x)P(X = x).
x∈X(Ω)

Il suffit donc de connaître la loi de X et la fonction u pour calculer l’espérance de u(X).

Définition

Si k ∈ N, on appelle moment d’ordre k de X le réel E(X k ) = xk P(X = x).
x∈X(Ω)
L’essentiel du cours 253

Définition
La variance de X est le réel V(X) = E((X − E(X))2 ).
On dit que X est réduite si V(X) = 1.

La variance calcule la moyenne des carrés des écarts à la moyenne. Elle mesure donc
la dispersion des valeurs de X.

Propriétés de la variance
Soient a et b ∈ R.
• V(X) ≥ 0
• V(X) = E(X 2 ) − E(X)2 (formule de Kœnig-Huygens)
• V(aX + b) = a2 V(X).

Dans la pratique, on utilise la formule de Kœnig-Huygens pour calculer la variance.

Définition

L’écart-type de X est le réel σ(X) = V(X).

X − E(X)
La variable aléatoire réelle est centrée réduite.
σ(X)

Inégalité de Bienaymé-Tchebychev
V(X)
Si ε > 0, alors P(|X − E(X)| ≥ ε) ≤ .
ε2

 3 Lois usuelles
Définition
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

On dit que X suit une loi certaine s’il existe a ∈ R tel que P(X = a) = 1.

Il s’agit de la modélisation d’une situation déterministe.

Propriétés de la loi certaine


Si X suit une loi certaine a, alors E(X) = a et V(X) = 0.
254 Chapitre 14 Variables aléatoires finies

Définition
Si a, b ∈ N avec a < b, on dit que X suit une loi uniforme sur [[a, b]] si
1
X(Ω) = [[a, b]] et ∀k ∈ [[a, b]] , P(X = k) = .
b−a+1
On note X ∼ U ([[a, b]]) (ou X → U ([[a, b]])).

Il s’agit de la modélisation d’une situation d’équiprobabilité.

Propriétés de la loi uniforme


n+1
Si n ∈ N∗ et X ∼ U ([[1, n]]), alors E(X) = .
2

import random as rd
On peut simuler une loi uniforme sur [[a, b]] def loi_uniforme (a , b ):
à l’aide la fonction randint du module k = rd . randint (a , b )
random de la façon ci-contre. return ( k )

Définition
Si p ∈ [0, 1] et q = 1 − p, on dit que X suit une loi de Bernoulli de paramètre p si
X(Ω) = {0, 1} , P(X = 1) = p et P(X = 0) = q.
On note X ∼ B(p).

Il s’agit de la fonction indicatrice d’un événement ayant la probabilité p de se réaliser.


Il s’agit donc de la modélisation d’une expérience pouvant soit réussir, avec la proba-
bilité p, soit échouer, avec la probabilité q (on parle d’épreuve de Bernoulli).

Propriétés de la loi de Bernoulli


Si p ∈ [0, 1], q = 1 − p et X ∼ B(p), alors
E(X) = p et V(X) = pq.

import random as rd
On peut simuler une loi de Bernoulli à
def loi_Bernoulli ( p ):
l’aide de la fonction random du module
if rd . random () < p :
random. En effet random() renvoie aléatoi-
return (1)
rement, de manière uniforme, un nombre
else :
entre 0 et 1. Donc l’événement « random()
return (0)
< p » se réalise avec la probabilité p.
L’essentiel du cours 255

Définition
Si n ∈ N∗ , p ∈ [0, 1] et q = 1 − p, on dit que X suit la loi binomiale de paramètres n et p si
 
n k n−k
X(Ω) = [[0, n]] et ∀k ∈ [[0, n]] , P(X = k) = p q .
k
On note X ∼ B(n, p).

Il s’agit de la modélisation du nombre de succès à l’issue de n épreuves indépendantes


de Bernoulli de paramètre p.

Propriétés de la loi binomiale


Si p ∈ [0, 1], q = 1 − p, n ∈ N∗ et X ∼ B(n, p), alors
E(X) = np et V(X) = npq.

On peut simuler une loi binomiale en enchaînant n épreuves de Bernoulli et en comptant


le nombre de succès obtenus.
import random as rd
def loi_binomiale (n , p ):
nb_succes = 0
for i in range ( n ):
if rd . random () < p :
nb_succes += 1
return ( S )

Définition
Si N et n ∈ N∗ , p ∈ [0, 1] tel que N p ∈ N et q = 1 − p, on dit que X suit la loi hypergéo-
métrique de paramètres N , n et p si
  
Np Nq
k n−k
X(Ω) ⊂ [[0, n]] et ∀k ∈ [[0, n]] , P(X = k) =   .
N
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

n
On note X ∼ H (N, n, p).

Il s’agit de la modélisation d’une situation du type :


On dispose de N éléments dont une proportion p vérifie une propriété. On prend n
éléments (sans remise) et on compte le nombre d’éléments tirés vérifiant la propriété.

Propriétés de loi hypergéométrique


Si N et n ∈ N∗ , p ∈ [0, 1] tel que N p ∈ N et X ∼ H (N, n, p), alors E(X) = np.
256 Chapitre 14 Variables aléatoires finies

Pour simuler une loi hypergéométrique, il va falloir s’inspirer de la modélisation donnée


dans la remarque précédente.
import random as rd
def loi_hyper (N ,n , p ):
nb_succes = 0
for i in range ( n ):
if rd . random () < ( N *p - nb_succes )/( N - i ):
nb_succes += 1
return ( nb_succes )

Ici, au départ, il y a N*p éléments vérifiant la propriété voulue et N éléments au total.


Au bout du ième tirage, il ne reste plus que N*p-nb_succes éléments vérifiant la pro-
priétés (on en a déjà retiré nb_succes avant) et il ne reste plus que n-i éléments au
total.

Approximation d’une loi hypergéométrique par une loi binomiale


Si N et n ∈ N∗ , p ∈ [0, 1] tel que N p ∈ N, q = 1 − p, XN ∼ H (N, n, p), k ∈ [[0, n]] et
Y ∼ B(n, p) alors
  
Np Nq
 
k n−k n k n−k
P(XN = k) =   −−−−−→ P(Y = k) = p q .
N N →+∞
N p∈N
k
n

On approxime en général une loi hypergéométrique par une loi binomiale quand l’échan-
tillon étudié (n) représente moins de 10% de la population totale (N ), c’est-à-dire quand
10n ≤ N .
Les méthodes à maîtriser 257

Les méthodes à maîtriser


Méthode 14.1 : Déterminer la loi d’une variable aléatoire réelle
Pour déterminer la loi d’une variable aléatoire réelle X, on commence par déterminer X(Ω)
(l’ensemble des valeurs prises par X). Puis pour chaque élément x de cet ensemble, on calcule
P(X = x). Si on ne trouve pas de formule générique en fonction de x, on peut représenter les
résultats dans un tableau.

Exemple d’application
On dispose d’une urne contenant une boule rouge et 4 boules noires. On tire suc-
cessivement toutes les boules sans remise et on note X le rang du tirage de la boule
rouge. Déterminer la loi de X.
Le tirage recherché se situe entre le 1er et le 5ème, on obtient donc que X(Ω) = [[1, 5]]. On a
1
• P(X = 1) = (on tire la boule rouge au premier tirage).
5
4 1 1
• P(X = 2) = × = (on tire une boule noire, 4 chances sur 5, puis une boule rouge, 1
5 4 5
chance sur 4).
4 3 1 1
• P(X = 3) = × × = .
5 4 3 5
1
• On obtient de même P(X = 4) = P(X = 5) = .
5
Ainsi, X suit une loi uniforme sur [[1, 5]]. Voir exercices 14.1 à 14.11.

Méthode 14.2 : Utiliser les lois usuelles


Dans un problème concret, on peut reconnaître des schémas modélisés par les lois usuelles et
ainsi exprimer notre variable aléatoire en fonction d’autres suivant des lois usuelles. En cas
d’équiprobabilité, on pourra considérer une loi uniforme. S’il s’agit d’une expérience ayant
une probabilité p de réussir, on a une loi de Bernoulli. Si on compte le nombre de succès
dans la répétition de n expériences de Bernoulli identiques et indépendantes, on a une loi
binomiale. Enfin si on effectue des tirages ciblés sans remise dans une population, on a une
loi hypergéométrique.

Exemple d’application
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Une puce se déplace de manière rectiligne. À chaque saut, elle avance d’un centimètre
avec la probabilité p et recule d’un centimètre avec la probabilité 1 − p. Chaque saut
est indépendant des autres. On note Xn la distance qui sépare la puce de son point
de départ au bout de n sauts.
Exprimer Xn en fonction d’une variable aléatoire suivant une loi usuelle.
On a un enchainement d’épreuves de Bernoulli. Si on note Sn le nombre de fois que la puce
avance au cours de n premiers sauts, alors Sn ∼ B(n, p). De plus, la distance parcourue est égale
au nombre de fois que la puce a avancé multiplié par 1 ajouté au nombre de fois que la puce a
reculé multiplié par −1. D’où Xn = 1 × Sn + (−1) × (n − Sn ) = 2Sn − n.
Voir exercices 14.6, 14.4, 14.7, 14.9 et 14.11.
258 Chapitre 14 Variables aléatoires finies

Méthode 14.3 : Calculer une espérance et une variance


• Si on connait la loi, on utilise la définition pour calculer l’espérance et la formule de
Kœnig-Huygens pour calculer la variance.
• Si la variable s’exprime en fonction d’autre(s) variable(s) aléatoire(s), on utilise la linéarité
de l’espérance ou le théorème de transfert pour calculer l’espérance. Pour la variance, si
on peut exploiter l’indépendance, on utilise la variance d’une combinaison affine sinon, on
revient à la formule de Kœnig-Huygens.

Exemple d’application
(1) On lance un dé équilibré à 6 faces. On gagne 2 euros si on obtient entre 1 et
4 (compris) et on perd 1 euro sinon. Déterminer l’espérance et la variance du
gain X.
(2) Une puce se déplace de manière rectiligne. À chaque saut, elle avance d’un cen-
timètre avec la probabilité p et recule d’un centimètre avec la probabilité 1 − p.
Chaque saut est indépendant des autres. On note Xn la distance qui sépare la
puce de son point de départ au bout de n sauts.
Déterminer l’espérance et la variance de Xn .
4 2
(1) On commence par déterminer la loi de X : on a X(Ω) = {−1, 2} et P(X = 2) = = et
6 3
1
P(X = −1) = . Ensuite, on passe au calcul de l’espérance
3
2 1
E(X) = 2 × P(X = 2) + (−1) × P(X = −1) = 2 × − = 1.
3 3
Pour le calcul de la variance, on va commencer par calculer
2 1
E(X 2 ) = 22 × P(X = 2) + (−1)2 × P(X = −1) = 4 × + = 3.
3 3
On utilise la formule de Kœnig-Huygens pour conclure
V(X) = E(X 2 ) − E(X)2 = 3 − 12 = 2.
(2) En reprenant l’exemple de la méthode 14.2, on a Xn = 2Sn − n avec Sn ∼ B(n, p). On
applique donc les propriétés de l’espérance et de la variance pour obtenir
E(Xn ) = 2E(Sn ) − n = n(2p − 1) et V(Xn ) = 22 V(Sn ) = 4np(1 − p).

Voir exercices 14.1, 14.2, 14.3, 14.4, 14.5, 14.6, 14.8, 14.9, 14.10 et 14.11.
Les méthodes à maîtriser 259

Interro de cours
1. Un glacier vend des cornets de glaces contenant 1 ou 2 boules. Chaque jour, il a 100 clients qui
choisissent de manière indépendante. Un tiers de ses clients prend systématiquement 1 boule,
un sixième systématiquement 2 boules. L’autre moitié est constitué d’indécis qui prennent 2
boules 3 fois sur 4. Combien de boules le glacier vend-il en moyenne par jour ?
2. On lance deux dés équilibrés et on notre X le plus grand des deux résultats. Déterminer la
fonction de répartition de X puis en déduire sa loi.
3. Citer l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev.
4. Dans une urne, il y a 50 boules noires, 80 boules bleues, 120 boules blanches et 150 boules
rouges. On tire simultanément 100 boules et on note X le nombre de boules bleues tirées.
Reconnaître la loi de X.
5. Si X ∼ U ([[1, n]]), déterminer l’espérance de 1 + n2X .
6. Les propositions suivantes sont-elles toujours vraies ?
(a) Si X et Y ont la même loi, alors pour tout ω ∈ Ω, X(ω) = Y (ω).
(b) Si X est positive, alors E(X) ≥ 0.
(c) V(X) = E(X)2 − E(X 2 )
(d) Si a et b ∈ R, V(aX + b) = aV(X) + b.
7. Par quelle loi peut approximer la loi hypergéométrique et à quelle(s) condition(s) ?
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
260 Chapitre 14 Variables aléatoires finies

Exercices
Pour s’entraîner
Exercice 14.1
Un forain possède deux roues découpées en 10 secteurs égaux. Sur la première roue, il y a 3 secteurs
rouges et 7 blancs ; sur la deuxième roue, il y a un secteur rouge et 9 blancs. Les gains sont attribués
de la manière suivante :
• 3 e si les deux roues tombent sur un secteur rouge,
• 1 e si une des deux roues tombe sur un secteur rouge,
• 0, 5 e si aucune des deux roues ne tombe sur un secteur rouge.
Déterminer à quel prix le forain doit faire payer son jeu pour gagner en moyenne 0, 25 e par
partie ?

Exercice 14.2
On lance un dé à 4 faces numérotées de 1 à 4. La probabilité d’obtenir une face est proportionnelle
au numéro qu’elle porte. On appelle X la variable aléatoire égale au nombre obtenu.
1. Déterminer la loi de X.
2. Calculer l’espérance
  de X.
1
3. Calculer E .
X

Exercice 14.3
Les n individus d’une population souffrent d’une maladie avec la probabilité p = 0, 05. Pour dépister
cette maladie, on procède de l’une des deux manières suivantes :
• Première méthode : on dépiste tout le monde.
• Deuxième méthode : on mélange le sang des n individus et on le teste. Si le mélange est
contaminé par cette maladie, on dépiste tout le monde sinon, on ne dépiste personne.
On note Xn le nombre de tests effectués avec la deuxième méthode
1. Calculer l’espérance de Xn .
2. Étudier la fonction f : x → x ln(0, 95) + ln(x).
3. Jusqu’à quelle valeur de n la deuxième méthode est-elle plus économique que la première ?

Exercice 14.4
On dispose d’une urne contenant n jetons numérotés de 1 à n. On tire successivement avec remise
deux jetons et on note M la plus grande valeur obtenue.
1. Écrire une fonction Python M(n) qui simule M .
2. Déterminer la fonction de répartition FM de M .
3. En déduire la loi de M puis calculer son espérance.
4. On suppose maintenant que l’on tire successivement sans remise les deux jetons.
Déterminer de même la loi et l’espérance de M .
Exercices 261

Exercice 14.5
On dispose d’une urne contenant n boules vertes, 5 boules rouges et 10 boules blanches. On tire
une boule au hasard. Si elle est rouge, on gagne 5 e, si elle est blanche, on perd 3 e et si elle est
verte, on tire une deuxième boule, sans remettre la première. Si cette deuxième boule est rouge,
on gagne 4 e, si elle est blanche on perd 1 e et si elle est verte, on ne gagne rien et le jeu s’arrête.
On note X le gain du joueur.
1. Déterminer la loi de X.
2. Calculer E(X) et en déduire la valeur de n pour que le jeu soit équitable.

Exercice 14.6 G2E 2016

Les n échantillons d’une usine de traitement sont relevés par un laboratoire qui choisit d’analy-
ser une partie de ces échantillons (partie choisie de façon équiprobable, éventuellement réduite à
l’ensemble vide ou égale à l’ensemble des n échantillons).
Pour une semaine donnée, on considère X la variable aléatoire correspondant au nombre d’échan-
tillons analysés.
 
n 1
1. a. Rappeler Card P(E) (où E = [[1, n]]) puis montrer que : ∀k ∈ [[0, n]] , P(X = k) = .
k 2n
b. Quelle est la loi suivie par X ? Quels sont les paramètres de cette loi ?
c. Quel est le nombre moyen d’échantillons analysés par ce laboratoire ?
2. Calculer le plus petit entier naturel n non nul tel qu’on est certain à strictement plus de 99%
qu’au moins un échantillon a été analysé.

Pour aller plus loin


Exercice 14.7
On s’intéresse à la proportion p de personnes possédant une certaine mutation génétique.
On cherche à estimer la valeur de p. Pour ce faire, on examine n personnes prises au hasard et
on compte X personnes portant cette mutation génétique. On veut savoir combien de personnes
examiner pour avoir une marge d’erreur sur p assez faible.
À l’aide de l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev, déterminer une valeur de n à partir de laquelle
on a 95% de chances que p soit dans l’intervalle Xn − 0, 05 ; n + 0, 05 .
X
1
On pourra démontrer puis utiliser le fait que p(1 − p) ≤ 4 .
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Exercice 14.8
On cherche à transmettre des données informatiques (une suite de 0 et de 1). Un bruit dans la
transmission peut fausser un caractère (transformer un 0 en 1 ou un 1 en 0) avec la probabilité
1 − p, de manière indépendante. Pour limiter cette altération, on envoie trois fois chaque caractère
et si on a obtenu une majorité de 0, on considère que le caractère est 0, sinon 1.
1. Montrer que, si p > 12 , la fiabilité de la réception est meilleure avec le triple envoi qu’avec l’envoi
simple.
2. Quelle est la probabilité qu’un message de n caractères ait été envoyé sans erreur ?
3. Quel est le nombre moyen de caractères erronés à la réception d’un message de n caractères ?
262 Chapitre 14 Variables aléatoires finies

Exercice 14.9
Soit X une variable aléatoire réelle suivant la loi binomial B(n, p). Les résultats de X sont affichés
sur un compteur détraqué :
• si X(ω) = 0, le compteur affiche X(ω),
• si X(ω) = 0, le compteur affiche un nombre au hasard entre 1 et n.
On note Y la valeur affichée par le compteur.
1. Écrire une fonction Python X(n,p) qui simule la variable aléatoire X puis une fonction Y(n,p)
qui simule la variable aléatoire Y .
2. Déterminer la loi de Y ainsi que son espérance.

Exercice 14.10
On dispose de n boules blanches et n boules noires indiscernables au toucher dans une urne.
On tire les 2n boules successivement sans remise. On note Xn le rang du tirage de la dernière
boule noire.
1. Déterminer la loi de Xn .
2. En déduire que        
n n+1 2n 2n + 1
+ + ··· + = .
n n n n+1
3. Calculer l’espérance de Xn .

Exercice 14.11
Une puce se déplace de manière rectiligne dans un seul sens par bonds successifs de 1 cm, avec une
probabilité p, ou de 2 cm, avec une probabilité q = 1 − p. Tous les sauts sont indépendants.
1. On note Sn le nombre de sauts de 2 cm effectués au cours des n premiers sauts.
Déterminer la loi de Sn .
2. On note Xn le nombre de cm parcourus par la puce après n sauts.
a. Écrire une fonction Python X(n,p) qui simule Xn .
b. Exprimer Xn en fonction de Sn . En déduire l’espérance et la variance de Xn .
3. On note Yn le nombre de sauts nécessaires pour parcourir n cm.
a. Écrire une fonction Python Y(n,p) qui simule Yn .
b. Exprimer P(Yn+2 = k + 1) en fonction de P(Yn+1 = k) et P(Yn = k).
c. En déduire une relation de récurrence sur E(Yn ).
d. On pose un = E(Yn ) − an. Déterminer le réel a pour que (un ) soit une suite récurrente
linéaire d’ordre 2.
e. En déduire l’espérance de Yn .
Corrections 263

Corrections
Interro de cours
1. On considère les événements
D : « être parmi ceux qui prennent systématiquement 2 boules »,
U : « être parmi ceux qui prennent systématiquement 1 boule »,
I : « être un client indécis »,
et la variable aléatoire réelle X égale au nombre de boules prises par un client.
On a X(Ω) = {1, 2}. On applique la formule des probabilités totales avec le système complet
d’événements (D, U, I) pour obtenir
1 1 1 11
P(X = 1) = P(D)PD (X = 1) + P(U )PU (X = 1) + P(I)PI (X = 1) = 0 + ×1+ × =
3 2 4 24
et
1 1 3 13
P(X = 2) = P(D)PD (X = 2) + P(U )PU (X = 2) + P(I)PI (X = 2) = ×1+0+ × = .
6 2 4 24
37
On en conclut que E(X) = 1 × P(X = 1) + 2 × P(X = 2) =  1, 54.
24
Ayant 100 clients par jour, le glacier vend en moyenne 154 boules de glace par jour.
2. Soit k ∈ [[1, 6]]. L’événement [X ≤ k] correspond au fait d’avoir eu deux valeurs inférieures ou
 2
k
égales à k, donc P(X ≤ k) = (la formule reste vraie pour k = 0).
6
k2 − (k − 1)2 2k − 1
On en déduit ensuite que P(X = k) = P(X ≤ k) − P(X ≤ k − 1) = = .
6 2 36
V(X)
3. Si X est une variable aléatoire réelle et si ε > 0, alors P(|X − E(X)| ≥ ε) ≤ ε2 .
4. Il s’agit d’effectuer un tirage sans remise et de compter un certain type d’élément, cela se
modélise par une loi hypergéométrique. Il y a N = 400 boules au total, on en tire n = 100 et
80
la proportion de boules qui nous intéresse est de p = 400 = 15 . Ainsi X ∼ H (400, 100, 15 ).
5. D’après la formule de transfert
1  k 1
n
 n
 n
E(1 + n2X ) = (1 + n2k )P(X = k) = + 2 = n × + 2n+1 − 2 = 2n+1 − 1.
n n
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

k=1 k=1 k=1

6. (a) Faux. Si on lance n fois une pièce équilibrée et que l’on note X le nombre de Pile obtenus
et Y le nombre de Face obtenus, il est clair que X et Y ne sont pas égales, pourtant elles
suivent toutes les deux la même loi binomiale B(n, 12 ).
(b) Vrai. Il s’agit de la positivité de l’espérance.
(c) Faux. Le second membre de la formule correcte pour la variance est l’opposée de celui
donné.
(d) Faux. La formule correcte est V(aX + b) = a2 V(X).
7. On peut approximer la loi H (N, n, p) par la loi binomiale B(n, p) si N ≥ 10n.
264 Chapitre 14 Variables aléatoires finies

Exercice 14.1
On note G le gain du joueur et
R1 : « tomber sur un secteur rouge avec la première roue »,
R2 : « tomber sur un secteur rouge avec la deuxième roue ».
 
On a G(Ω) = 12 , 1, 3 , et
1 7 9 63
P(G =) = P(R1 ∩ R2 ) = × = ,
2 10 10 100
  3 9 7 1 34
P(G = 1) = P (R1 ∩ R2 ) ∪ (R1 ∩ R2 ) = × + × =
10 10 10 10 100
et
3 1 3
P(G = 3) = P(R1 ∩ R2 ) = × = .
10 10 100
1 63 34 3 149
Ainsi E(G) = × +1× +3× = = 0, 745.
2 100 100 100 200
Donc si le forain veut gagner en moyenne 0, 25 e par partie, il faut qu’il fasse payer E(G)+0, 25  1
e la partie.

Exercice 14.2
1. D’après l’énoncé X(Ω) = [[1, 4]] et on dispose de α ∈ R tel que ∀k ∈ [[1, 4]] , P(X = k) = αk.
Pour déterminer la valeur de α, on utilise le fait que la somme de toutes les probabilités vaut 1 :
4
 4

1= P(X = k) = α k = 10α.
k=1 k=1

1 k
Ainsi α = 10 et ∀k ∈ [[1, 4]] , P(X = k) =
10
4 4
 1  2 1
2. On a E(X) = kP(X = k) = k = × 30. Donc E(X) = 3
10 10
k=1 k=1
   4 4  
1 1 1 k 4 1 2
3. D’après la formule de transfert, E = P(X = k) = = . Donc E =
X k 10 k 10 X 5
k=1 k=1

Exercice 14.3
1. Soit le test du mélange du sang des individus n’est pas contaminé, auquel cas on n’a effectué
qu’un seul test ; sinon, en plus, on dépiste tout le monde, auquel cas on a effectué n + 1 tests.
On a donc Xn (Ω) = {1, n + 1}. L’événement [Xn = 1] correspond au cas où personne n’est
malade. Donc P(Xn = 1) = 0, 95n . Puis P(Xn = n + 1) = 1 − P(Xn = 1) = 1 − 0, 95n .
Ainsi E(Xn ) = 1 × 0, 95n + (n + 1)(1 − 0, 95n ). D’où E(Xn ) = n + 1 − n × 0, 95n
1
2. Par somme, f est dérivable sur R∗+ et, si x > 0, on a f  (x) = ln(0, 95) + . De plus,
x
f (x) −−−−→+
−∞ et f (x) −−−−−→ −∞ par croissances comparées et car ln(0, 95) < 0.
x→0 x→+∞
Corrections 265

On obtient donc le tableau de variations suivant


1
x 0 − ln(0,95) +∞
f (x)

+ 0 −
>0
f
−∞ −∞
3. La deuxième méthode est plus économique que la première si et seulement si
E(Xn ) < n ⇔ n × 0, 95n > 1 ⇔ f (n) > 0.
Or à l’aide de l’étude de la fonction f et en cherchant une valeur approchée des deux valeurs qui
annulent la fonction (en regardant différentes valeurs sur ordinateur par exemple), on en conclut
que la deuxième méthode est plus économique que la première si et seulement si 2 ≤ n ≤ 87.

Exercice 14.4
1.
import random as rd
def M ( n ):
J1 = rd . randint (1 , n ) # tirage du premier jeton
J2 = rd . randint (1 , n ) # tirage du second jeton
if J1 > J2 :
return J1
else :
return J2

2. On a M (Ω) = [[1, n]]. Si k ∈ [[1, n]], l’événement [M ≤ k] correspond au cas où on a tiré deux
 2
k
jetons ayant chacun un numéro inférieur ou égal à k. Ainsi P(M ≤ k) = . D’où
n


 0 si k < 1
  2
k
FM (k) = si 1 ≤ k ≤ n

 n

1 si k > n
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

3. En utilisant le résultat précédent, si k ∈ [[1, n]], on a


 2  2
k k−1 k 2 − (k − 1)2 2k − 1
P(M = k) = FM (k) − FM (k − 1) = − = = .
n n n2 n2
Puis
 
1
n
 n
 n

E(M ) = kP(M = k) = 2 k2 − k
n2
k=1 k=1 k=1
 
1 n(n + 1)(2n + 1) n(n + 1)
= 2 −
n2 6 2
(n + 1)(4n − 1)
= .
6n
266 Chapitre 14 Variables aléatoires finies

4. Dans ce cas, on a 

 0 si k < 1
 k(k − 1)
FM (k) = si 1 ≤ k ≤ n

 n(n − 1)

1 si k > n
d’où, si k ∈ [[1, n]],
k(k − 1) − (k − 1)(k − 2) 2(k − 1)
P(M = k) = FM (k) − FM (k − 1) = = .
n(n − 1) n(n − 1)
Puis  n 
2
n
  n
2
E(M ) = kP(M = k) = k − k
n(n − 1)
k=1 k=1 k=1
 
2 n(n + 1)(2n + 1) n(n + 1)
= −
n(n − 1) 6 2
2n + 2
= .
3
Exercice 14.5
1. On définit les événements suivants, pour i = 1 ou i = 2
Vi : « tirer une boule verte au ième tirage »
Ri : « tirer une boule rouge au ième tirage »
Bi : « tirer une boule blanche au ième tirage ».
On a X(Ω) = {−3, −1, 0, 4, 5} et, en utilisant la formule des probabilités composées,
n 10 10n
P(X = −1) = P(V1 ∩ B2 ) = P(V1 )PV1 (B2 ) = × = ,
n + 15 n + 14 (n + 15)(n + 14)
n n−1 n(n − 1)
P(X = 0) = P(V1 ∩ V2 ) = P(V1 )PV1 (V2 ) = × = ,
n + 15 n + 14 (n + 15)(n + 14)
n 5 5n
P(X = 4) = P(V1 ∩ R2 ) = P(V1 )PV1 (R2 ) = × = ,
n + 15 n + 14 (n + 15)(n + 14)
10 5
P(X = −3) = P(B1 ) = et P(X = 5) = P(R1 ) = .
n + 15 n + 15
On résume tous ces résultats dans le tableau suivant
k −3 −1 0 4 5
10 10n n(n − 1) 5n 5
P(X = k)
n + 15 (n + 15)(n + 14) (n + 15)(n + 14) (n + 15)(n + 14) n + 15
2. On déduit de la question précédente que
10 10n n(n − 1)
E(X) = −3 × −1× +0×
n + 15 (n + 15)(n + 14) (n + 15)(n + 14)
5n 5
+4 × +5×
(n + 15)(n + 14) n + 15
5n − 70
= .
(n + 15)(n + 14)
Ainsi E(X) = 0 ⇔ 5n − 70 = 0 ⇔ n = 14.
Le jeu est donc équitable si et seulement s’il y a 14 boules vertes.
Corrections 267

Exercice 14.6
1. a. On a Card(P(E)) = 2n .  
De plus, si k ∈ [[0, n]], pour dénombrer [X = k], on choisit les k échantillons analysés : nk
possibilités ; puis on choisit les n − k échantillons
 non analysés parmi les n − k échantillons
restants : 1 possibilité. Donc Card([X = k]) = nk .  
n 1
Par équiprobabilité, on en conclut que ∀k ∈ [[0, n]] , P(X = k) = .
k 2n
   k  n−k
n 1 1
b. Si k ∈ [[0, n]], on peut réécrire P(X = k) = .
k 2 2
1
Ainsi X ∼ B(n, 2 ).
n
c. Le nombre moyen d’échantillons analysés par ce laboratoire est E(X) = .
2
2. Soit n ∈ N∗ , on a
P(X ≥ 1) ≥ 0, 99 ⇔ 1 − P(X = 0) ≥ 0, 99 ⇔ P(X = 0) ≤ 0, 01
1
⇔ ≤ 0, 01
2n
ln(0, 01)
⇔ n≥−  6, 64.
ln(2)
On est donc sûr à au moins 99% d’analyser au moins un échantillon dès que n ≥ 7.

Exercice 14.7
La variable X suit une loi binomiale B(n, p). On a donc E(X) = np et V(X) = np(1 − p).
V(X)
Soit ε > 0, d’après l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev, on a P(|X − np| ≥ ε) ≤ .
 ε2
2
1 1 1
On commence par utiliser l’indication. On a p(1 − p) = p − p2 = − p − + ≤ .
2 4 4
n n
Donc V(X) ≤ . Ainsi P(|X − np| ≥ ε) ≤ 2 puis
4 4ε
n
P(|X − np| < ε) = 1 − P(|X − np| ≥ ε) ≥ 1 − 2 .

Or en modifiant un peu l’événement considéré ci-dessus, on obtient
X ε X ε
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

|X − np| < ε ⇔ −ε < X − np < ε ⇔ − <p< + .


n n n n
Au final, on arrive à  
X ε X ε n
P − <p< + ≥ 1 − 2.
n n n n 4ε
ε n
Il suffit donc de trouver ε et n de sorte que = 0, 05 et 1 − 2 = 0, 95. On obtient ε = 0, 05n
n 4ε
n n 1 1
puis 2 = = et n = = 2000.
4ε 4 × 0, 052 n2 0, 01n 0, 01 × 0, 05
Ainsi, si on examine au moins 2 000  personnes, on a au moins 95% de chances que p soit dans
X X
l’intervalle − 0, 05 ; + 0, 05 .
n n
268 Chapitre 14 Variables aléatoires finies

Exercice 14.8
1. On note S le nombre de fois que le caractère a été transmis avec succès. La variable S suit une
loi binomiale B(3, p). La probabilité que le caractère ait été transmis sans erreur vaut

P(S = 2) + P(S = 3) = 3p2 (1 − p) + p3 = p2 (3 − 3p + p) = p2 (3 − 2p).

On compare avec l’envoi simple :

p2 (3 − 2p) > p ⇔ 2p2 − 3p + 1 < 0.

Après étude du trinôme, on a 2p2 − 3p + 1 < 0 ⇔ 12 < p < 1.


Ainsi, si p > 12 , le triple envoi est plus fiable que le simple envoi.
2. On note C le nombre de caractères envoyés correctement (avec le triple envoi) sur un message
de n caractères. La variable C suit une loi binomiale B(n, p2 (3 − 2p)). La probabilité que le
message ait été envoyé sans erreur est P(C = n) = (p2 (3 − 2p))n .
3. Le nombre moyen de caractères corrects envoyés est E(C) = np2 (3 − 2p).
Donc le nombre moyen de caractères erronés n(1 − p2 (3 − 2p)).

Exercice 14.9

1.
import random as rd def Y (n , p ):
def X (n , p ): S = X (n , p )
S = 0 if S != 0:
for i in range ( n ): return rd . randint (1 , n )
if rd . random () < p : else :
S += 1 return S
return S

2. On a Y (Ω) = [[1, n]]. Si k ∈ [[1, n]] et i ∈ [[1, n]] avec i = k, on a P[X=i] (Y = k) = 0.


On applique ensuite la formule des probabilités totales au système complet d’événements ([X =
i])0≤i≤n et on obtient
n

P(Y = k) = P(X = i)P[X=i] (Y = k) = P(X = 0)P[X=0] (Y = k) + P(X = k)P[X=k] (Y = k)
i=0
 
1 n k
= (1 − p) × +
n
p (1 − p)n−k × 1.
n k
Corrections 269

Pour l’espérance,
n

E(Y ) = kP(Y = k)
k=1
 
(1 − p)n  n k
n n
= k + k p (1 − p)n−k
n k
k=1 k=1
 
(1 − p) n n n
n k
= k+ k p (1 − p)n−k − 0
n k
k=1 k=0
(1 − p)n n(n + 1)
= × + E(X)
n 2
(n + 1)(1 − p)n
= + np.
2

Exercice 14.10
1. On modélise le problème en notant la couleur de la boule tirée à chaque tirage pour obtenir un
« mot » de 2n éléments. Chaque série de tirages a la même probabilité d’arriver. On est donc
dans une situation d’équiprobabilité.  
Pour dénombrer Ω, on choisit les places des n boules noires : 2n n possibilités ; puis on choisit
 
les places de n boules blanches dans les n places restantes : 1 possibilité. Ainsi Card(Ω) = 2n n .
On a Xn (Ω) = [[n, 2n]]. Si k ∈ [[n, 2n]], pour dénombrer [Xn = k], on commence par placer
une boule noire à la k ème place : 1 possibilité ; puis on place les n − 1 boules noires restantes
dans k − 1 premières places : n−1k−1
possibilités ; pour finir, on place les n boules noires dans
les n places restantes : 1 possibilité. Ainsi
 
k−1
n−1
∀k ∈ [[n, 2n]] , P(Xn = k) =  
2n
n

2. On considère la variable aléatoire réelle Xn+1 . On a Xn+1 (Ω) = [[n + 1, 2n + 2]], donc
 
k−1
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

2n+2
 2n+2
 n 1  k − 1
2n+2
1= P(Xn+1 = k) =  =  .
2n + 2 2n + 2 n
k=n+1 k=n+1 k=n+1
n+1 n+1
2n+2 
 k−1   
2n + 2
Alors = , puis
n n+1
k=n+1
       k − 1 2n + 1 2n + 2 2n + 1
2n+2
n n+1 2n
+ + ··· + = − = − .
n n n n n n+1 n
k=n+1
270 Chapitre 14 Variables aléatoires finies

     
2n + 1 2n + 1 2n + 2
On conclut en utilisant la formule du triangle de Pascal : + = .
n+1 n n+1
Ainsi        
n n+1 2n 2n + 1
+ + ··· + = .
n n n n+1
3. On a  
k−1
2n 2n 2n  
  n−1 1  k−1
E(Xn ) = kP(Xn = k) = k   =  k .
2n 2n n−1
k=n k=n k=n
n n
   
k−1 k
On applique les propriétés des cœfficients binomiaux k =n , puis l’égalité obtenue
n−1 n
à la question précédente pour obtenir
2n    
1  k n 2n + 1 n(2n + 1)
E(Xn ) =   n = × = .
2n n 2n n+1 n+1
k=n
n n

Exercice 14.11
1. Sn suit la loi binomiale B(n, q).
2. a.
from random import random
def X (n , p ):
X = 0
for k in range ( n ):
if random () < p :
X += 1
else :
X += 2
return X

b. Pour avoir la distance parcourue, on compte : la puce a effectué Sn sauts de 2 cm et n − Sn


sauts de 1 cm. Ainsi Xn = 2 × Sn + 1 × (n − Sn ) = Sn + n.
Par linéarité, on obtient E(Xn ) = E(Sn ) + n = n(q + 1).
3. a.
def Y (n , p ) :
nb_sauts = 0 # nombre de sauts
d = 0 # distance parcourue
while d < n :
nb_sauts += 1
if random () < p :
d += 1
else :
d += 2
return nb_sauts
Corrections 271

b. Soient n un entier naturel et k un entier naturel non nul. La famille ([X1 = 1], [X1 = 2])
forme un système complet d’événements, on peut donc lui appliquer la formule des proba-
bilités totales :
P(Yn+2 = k) = P(X1 = 1) P[X1 =1] (Yn+2 = k) + P(X1 = 2) P[X1 =2] (Yn+2 = k).
     
=p =q

Pour le calcul de P[X1 =1] (Yn+2 = k) : parcourir n + 2 cm en k sauts sachant qu’on en a


parcouru 1 au premier saut, cela revient à parcourir n + 1 cm sur les k − 1 sauts suivants.
Ainsi P[X1 =1] (Yn+2 = k) = P(Yn+1 = k − 1).
De même P[X1 =2] (Yn+2 = k) = P(Yn = k − 1).
On en conclut que P(Yn+2 = k) = pP(Yn+1 = k − 1) + qP(Yn = k − 1)
c. Par souci de simplicité, on prendra les sommes à partir de l’indice 0 (même si la moitié des
termes de la somme est nulle). On a
n+2
 n+2
 n+2

E(Yn+2 ) = kP(Yn+2 = k) = p kP(Yn+1 = k − 1) + q kP(Yn = k − 1)
k=0 k=1 k=1
n+1
 n+1

= p (j + 1)P(Yn+1 = j) + q (j + 1)P(Yn = j)
j=0 j=0
n+1
 n+1
 n+1
 n+1

= p jP(Yn+1 = j) +p P(Yn+1 = j) +q jP(Yn = j) +q P(Yn = j)
j=0 j=0 j=0 j=0
           
= E(Yn+1 ) =1 = E(Yn ) =1

= pE(Yn+1 ) + qE(Yn ) + 1.
d. On a
un+2 = E(Yn+2 ) − a(n + 2) = pE(Yn+1 ) + qE(Yn ) + 1 − a(n + 2)
= pun+1 + qun + 1 + a(pn + p + qn − n − 2)
= pun+1 + qun + 1 − a(1 + q).
1
La suite (un ) est donc récurrente linéaire d’ordre 2 si a = .
1+q
e. On considère l’équation caractéristique de la suite (un ) : r2 − pr − q = 0, dont les deux
solutions sont r = 1 et r = −q. Ainsi, il existe λ et µ tels que, pour tout n ∈ N
un = λ + µ(−q)n .
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Or les variables aléatoires réelles Y0 et Y1 sont constantes égales respectivement à 0 et 1.


1
Donc u0 = 0 et u1 = 1 − 1+q . On en déduit que λ = (1+q)
q
2 et µ = − (1+q)2 . Ainsi
q

q n
∀n ∈ N, E(Yn ) = (1 − (−q)n ) +
(1 + q) 2 1+q
CHAPITRE

Couples de variables
aléatoires finies 15
L’essentiel du cours
Dans tout le chapitre (Ω, P) sera un espace probabilisé fini.

 1 Couples de variables aléatoires réelles


Dans toute cette partie X et Y seront des variables aléatoires réelles sur Ω.

Définition
• La loi conjointe de X et Y est la loi du couple (X, Y ) : Ω → R2 .
• Si Z = (X, Y ) est un couple de variables aléatoires réelles, les lois marginales de Z sont
celles de X et Y .

Proposition
Les lois marginales de (X, Y ) sont données par les formules suivantes

∀x0 ∈ X(Ω), P(X = x0 ) = P(X = x0 , Y = y)
y∈Y (Ω)

∀y0 ∈ Y (Ω), P(Y = y0 ) = P(X = x, Y = y0 ).
x∈X(Ω)

Il n’est en revanche pas possible de déterminer la loi conjointe à partir des deux lois
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marginales (on ne sait pas comment elles interagissent entre elles).

Définition
Si x ∈ X(Ω) tel que P(X = x) > 0, la loi conditionnelle de Y sachant X = x est la loi
PX=x définie par
P(X = x, Y = y)
∀y ∈ Y (Ω), PX=x (Y = y) = P(Y = y | X = x) = .
P(X = x)
274 Chapitre 15 Couples de variables aléatoires finies

Théorème de transfert
Si u : X(Ω) × Y (Ω) → R, alors u(X, Y ) est une variable aléatoire réelle sur Ω et

E(u(X, Y )) = u(x, y)P(X = x, Y = y).
x∈X(Ω)
y∈Y (Ω)

Définition
  
La covariance de X et Y est le réel Cov(X, Y ) = E X − E(X) Y − exp(Y ) .

Formule de Kœnig-Huygens
On a Cov(X, Y ) = E(XY ) − E(X)E(Y ).

Propriétés de la covariance
Si a, b ∈ R et si Z est une variable aléatoire réelle, alors
Cov(aX + bY, Z) = a Cov(X, Z) + b Cov(Y, Z), Cov(X, Y ) = Cov(Y, Z)
Cov(X, aY + bZ) = a Cov(X, Y ) + b Cov(X, Z), Cov(X, X) = V(X).

Propriétés de la somme de deux variable aléatoire réelle


Si a, b et k ∈ R, alors
 
• P(X + Y = k) = P(X = x, Y = k − x) = P(X = k − y, Y = y).
x∈X(Ω) y∈Y (Ω)
• E(aX + bY ) = aE(X) + bE(Y ).
• V(aX + bY ) = a2 V(X) + 2ab Cov(X, Y ) + b2 V(Y ).

Définition
On dit que X et Y sont indépendantes si
∀(x, y) ∈ X(Ω) × Y (Ω), P(X = x, Y = y) = P(X = x)P(Y = y).

Propriétés de l’indépendance
Si u : X(Ω) → R et v : Y (Ω) → R, et si X et Y sont indépendantes alors
• u(X) et v(Y ) sont indépendantes.
• E(XY ) = E(X)E(Y ).
• Cov(X, Y ) = 0.

Si Cov(X, Y ) = 0, cela ne veut pas forcément dire que X et Y sont indépendantes.


L’essentiel du cours 275

 2 Vecteurs de variables aléatoires réelles


Définition
Soient X1 , . . . , Xn des variables aléatoires réelles sur Ω.
• La loi conjointe de X1 , . . . , Xn est la loi du n-uplet (X1 , . . . , Xn ).
• Les lois marginales de (X1 , . . . , Xn ) sont les lois de X1 , . . . , Xn .
• X1 , . . . , Xn sont indépendantes (ou mutuellement indépendantes) si
∀(x1 , . . . , xn ) ∈ X1 (Ω)×· · ·×Xn (Ω), P(X1 = x1 , . . . , Xn = xn ) = P(X1 = x1 ) · · · P(Xn = xn ).

Lemme des coalitions


Soient X1 , . . . , Xn des variables aléatoires réelles indépendantes.
• Si p ∈ [[1, n]], alors X1 , . . . , Xp sont indépendantes.
• Si p ∈ [[1, n − 1]], ϕ est une fonction de Rp dans R et si ψ est une fonction de Rn−p dans R,
alors ϕ(X1 , . . . , Xp ) et ψ(Xp+1 , . . . , Xn ) sont indépendantes.
• Si u1 , . . . , un sont des fonctions de R dans R, alors u1 (X1 ), . . . , un (Xn ) sont indépendantes.

Espérance et variance d’une somme


Si X1 , . . . , Xn sont des variables aléatoires réelles sur Ω, alors
E(X1 + · · · + Xn ) = E(X1 ) + · · · + E(Xn )

V(X1 + · · · + Xn ) = V(X1 ) + · · · + V(Xn ) + 2 Cov(Xi , Xj ).
1≤i<j≤n
Si, de plus, X1 , . . . , Xn sont indépendantes, alors
V(X1 + · · · + Xn ) = V(X1 ) + · · · + V(Xn ).

Somme de variables de Bernoulli


Si p ∈ [0, 1] et X1 , . . . , Xn sont des variables aléatoires réelles indépendantes suivant la loi de
Bernoulli B(p), alors X1 + · · · + Xn ∼ B(n, p).

Ce résultat permet de justifier que, lorsque l’on effectue n expériences de Bernoulli, de


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paramètre p, identiques et indépendantes, alors le nombre de succès obtenus suit une


loi binomiale de paramètres n et p.
276 Chapitre 15 Couples de variables aléatoires finies

Les méthodes à maîtriser


Méthode 15.1 : Calculer les lois marginales à partir d’une loi conjointe

Si on connait la loi du couple (X, Y ) :


• si l’ensemble des valeurs possibles pour X et Y n’est pas trop important, on peut repré-
senter cette loi dans un tableau. Il suffit ensuite de faire la somme sur les lignes/colonnes
pour récupérer les lois de X et Y .
• sinon, on utilise les formules du cours.

Exemple d’application
(1) On lance deux dés et on note X le plus petit des nombres apparus et Y le plus
grand. Déterminer la loi du couple (X, Y ) dans un tableau, puis en déduire ses
lois marginales.
(2) Soit X et Y deux variables aléatoires à valeurs dans [[1, n]] dont la loi conjointe
4ij
est donnée par ∀i, j ∈ [[1, n]] , P(X = i, Y = j) = n2 (n+1) 2 . Déterminer les lois de

X et Y .
2 2
(1) On a Ω = [[1, 6]] . Soit (i, j) ∈ [[1, 6]] , on a
• si i > j, P ([X = i] ∩ [Y = j]) = P (∅) = 0,
1
• si i = j, P ([X = i] ∩ [Y = j]) = P ({(i, i)}) = ,
36
2 1
• si i < j, P ([X = i] ∩ [Y = j]) = P ({(i, j), (j, i)}) = = .
36 18
On peut représenter la loi conjointe de X et Y dans un tableau à double entrée et on en
déduit les lois marginales en effectuant la somme de chaque ligne ou colonne
Y
1 2 3 4 5 6 loi de X
X
1 1 1 1 1 1 11
1
36 18 18 18 18 18 36
1 1 1 1 1 9
2 0
36 18 18 18 18 36
1 1 1 1 7
3 0 0
36 18 18 18 36
1 1 1 5
4 0 0 0
36 18 18 36
1 1 3
5 0 0 0 0
36 18 36
1 1
6 0 0 0 0 0
36 36
1 3 5 7 9 11
loi de Y 1
36 36 36 36 36 36
Les méthodes à maîtriser 277

On lit ainsi la loi de X sur la dernière colonne et la loi de Y sur la dernière ligne.
La case en bas à droite permet de vérifier que la somme des probabilités est bien égale à
1 (ce qui permet de limiter les erreurs de calcul).
(2) Si i ∈ [[1, n]], on a
4i 4i n(n + 1) 2i
 n n
P(X = i) = P(X = i, Y = j) = 2 j= 2 × = .
j=1
n (n + 1) 2
j=1
n (n + 1) 2 2 n(n + 1)

De même (et par symétrie du rôle de i et j dans la loi conjointe), on obtient que
2j
∀j ∈ [[1, n]] , P(Y = j) = .
n(n + 1)

Voir exercices 15.1, 15.5 et 15.11.

Méthode 15.2 : Décomposer une variable aléatoire en une somme de variables


aléatoires réelles
Il peut être parfois intéressant d’exprimer une variable aléatoire dont la loi ou l’espérance peut
être un peu compliquée à déterminer directement. En général, quand on a une expérience
faisant intervenir une succession d’étapes, on décompose la variable avec des variables de
Bernoulli portant sur chaque étape.

Exemple d’application
Soit X ∼ B(n, p). En exprimant X comme une somme de variables de Bernoulli,
retrouver E(X) et V(X).
La variable X modélise une succession de n épreuves de Bernoulli indépendantes et compte le
nombre de ces épreuves ayant eu un succès. Pour i ∈ [[1, n]], on note Xi l’indicatrice de l’événement
« la ième épreuve a été un succès ». On obtient donc que X = X1 + · · · + Xn , les Xi étant des
variables de Bernoulli de paramètre p et indépendantes. Il s’ensuit que
n n
E(X) = E(Xi ) = p = np
i=1 i=1
et, par indépendance, que
n
 n

V(X) = V(Xi ) = p(1 − p) = np(1 − p).
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i=1 i=1

Voir exercices 15.4, 15.8, 15.9, 15.12 et 15.13.


278 Chapitre 15 Couples de variables aléatoires finies

Interro de cours
1. Soient X, Y, X1 , Y1 des variables aléatoires réelles. Parmi les propositions suivantes lesquelles
sont toujours vraies ?
(a) Si (X, Y ) a la même loi que (X1 , Y1 ), alors X a la même loi que X1 et Y a la même loi
que Y1 .
(b) Si X a la même loi que X1 et Y a la même loi que Y1 , alors (X, Y ) a la même loi que
(X1 , Y1 ).
(c) Si X et Y sont indépendantes, alors la loi de X sachant Y = y est la même pour tout
y ∈ Y (Ω).
2. Un urne contient 2 boules blanches, 3 boules rouges et 4 boules bleues. On tire simultanément 3
boules dans l’urne et on note X le nombre de boules blanches et Y le nombre de boules rouges.
(a) Déterminer la loi conjointe de X et Y dans un tableau.
(b) En déduire les lois marginales X et Y dans ce même tableau.
3. Soient X et Y deux variables aléatoires réelles et a et b deux réels non nuls. Déterminer, parmi
les propositions suivantes, lesquelles sont équivalentes entre elles.
(a) X et Y sont indépendantes
(b) E(XY ) = E(X)E(Y )
(c) Cov(X, Y ) = 0
(d) V(aX + bY ) = a2 V(X) + b2 V(Y ).
4. Soient X1 , . . . , Xn des variables aléatoires réelles. Parmi les propositions suivantes lesquelles
sont toujours vraies ?
(a) Si, pour tous i = j dans [[1, n]], Xi et Xj sont indépendantes, alors X1 , . . . , Xn sont
(mutuellement) indépendantes.
(b) Si X1 , . . . , Xn sont (mutuellement) indépendantes, alors, pour tous i = j dans [[1, n]],
Xi et Xj sont indépendantes.
(c) Si X1 , . . . , Xn sont (mutuellement) indépendantes, alors, pour tout p ∈ [[1, n]], X1 , . . . , Xp
aussi.
Exercices 279

Exercices
Pour s’entraîner

Exercice 15.1

Soient p un réel, X et Y deux variables de Bernoulli dont la loi conjointe est donnée par le tableau :
Y
0 1
X
2 1
0 −p − +p
3 6
1
1 p −p
2
1. Quelles sont les valeurs que peut prendre p ?
2. Déterminer les lois marginales du couple. Calculer l’espérance et la variance de X et de Y .
3. Pour quelle valeur de p les variables X et Y sont-elles indépendantes ?

Exercice 15.2

On lance deux dés équilibrés à 6 faces et on note S la somme des valeurs obtenues.
Déterminer la loi de S.

Exercice 15.3 Agro-Veto 2016 (section TB)

On dispose d’une urne contenant 4 jetons numérotés de 1 à 4. On effectue deux tirages successifs
sans remise. On appelle Y1 le numéro du premier jeton tiré et Y2 celui du second jeton tiré. Il est
clair que Y1 suit une loi uniforme sur [[1, 4]], ce que l’on pourra utiliser dans la suite.
1. Soit j ∈ [[1, 4]], justifier que :

 0 si j = 1
P(Y2 = 1 | Y1 = j) =
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

1
 sinon.
3
2. En déduire la valeur de P(Y2 = 1). On nommera la formule utilisée.
3. En procédant de même, déterminer la loi de Y2 .
4. Déterminer l’espérance et la variance de Y2 .
5. Déterminer la loi conjointe du couple (Y1 , Y2 ). On pourra représenter cette loi sous forme d’un
tableau à double entrée.
6. Calculer la covariance du couple (Y1 , Y2 ).
7. Les variables aléatoires Y1 et Y2 sont-elles indépendantes ?
280 Chapitre 15 Couples de variables aléatoires finies

Exercice 15.4
Soient r et n deux entiers naturels non nuls. On considère r boules numérotées de 1 à r que l’on
place au hasard dans n tiroirs numérotés de 1 à n. On note
• si i ∈ [[1, n]], Vi l’indicatrice de "le i-ème tiroir est vide",
• V le nombre de tiroirs vides,
• si j ∈ [[1, r]], Bj l’indicatrice de "la j-ème boule est dans le tiroir 1",
• T le nombre de boules dans le tiroir 1.
1. Déterminer la loi et l’espérance des Vi et des Bj .
2. Calculer la covariance de Vi et Bj .
3. Exprimer V en fonction des Vi , et T en fonction des Bj .
4. En déduire l’espérance de V et de T puis la covariance de V et l’espérance de T .

Exercice 15.5
Soient n ∈ N∗ et p et p deux réels de ]0, 1[. On considère X ∼ B(n, p) et Y telle que, pour tout
k ∈ [[0, n]], la loi de Y sachant [X = k] est B(n, p ).
1. Déterminer la loi du couple (X, Y ).
2. En déduire la loi de Y .

Exercice 15.6
Soit n ≥ 2. On dispose de n urnes numérotées de 1 à n. Dans l’urne k, il y a k boules numérotées
de 1 à k. On choisit une urne au hasard et dans celle-ci on tire une boule au hasard. On note X le
numéro de l’urne choisie et Y le numéro de la boule tirée.
1. Déterminer la loi de X et la loi de Y .
2. Déterminer l’espérance de X et l’espérance de Y .
3. Déterminer la covariance de X et Y .

Exercice 15.7
Soient X1 , . . . , Xn des variables aléatoires réelles indépendantes et de même loi uniforme sur [[1, n]].
On note Y = max(X1 , . . . , Xn ).
1. Déterminer la loi de Y .
  k n
n−1
2. En déduire que E(Y ) = n − .
n
k=0

Pour aller plus loin

Exercice 15.8
On dispose d’une urne contenant n jetons numérotés de 1 à n. On tire simultanément k jetons
(k ∈ [[1, n]]) et on note X la somme des valeurs des jetons tirés.
Déterminer l’espérance de X en la décomposant comme la somme de variables de Bernoulli.
Exercices 281

Exercice 15.9

Un lecteur mp3 contient n ≥ 2 pistes de lectures numérotées de 1 à n et fonctionne en mode


aléatoire (à la fin de chaque piste, une nouvelle piste, éventuellement égale à l’ancienne, est choisie
aléatoirement). Pour k ∈ N∗ , on note Xk le nombre de pistes différentes qui ont été lues au moins
une fois au cours des k premières lectures.
1. Déterminer, en fonction de n et k, les valeurs prises par Xk .
2. Pour k ∈ N∗ , calculer P(Xk = 1) et P(Xk = k).
3. Pour k ∈ N∗ , exprimer P(Xk+1 = i) en fonction de P(Xk = i) et P(Xk = i − 1).
n−1
4. En déduire que E(Xk+1 ) = E(Xk ) + 1, puis déterminer une expression de E(Xk ).
n
5. On note Np l’indicatrice de l’événement « un nouveau morceau est lu à la pème lecture ».
 p−1
n−1
Montrer que Np suit une loi de Bernoulli de paramètre .
n
6. Exprimer Xk en fonction des Np puis retrouver l’expression de E(Xk ).

Exercice 15.10 Agro-Veto 2014 (section TB)

Une urne contient b boules blanches et r boules rouges (b, r ∈ N∗ ). Nous allons procéder à des
tirages successifs dans cette urne de la manière suivante :
• si la boule tirée est de couleur blanche, nous replaçons la boule tirée dans l’urne avec en plus
c boules blanches,
• si la boule tirée est de couleur rouge, nous replaçons la boule tirée dans l’urne avec en plus
c boules rouges.
Pour tout entier naturel non nul n, nous désignerons par Xn la variable aléatoire égale à 1 si la
boule sortie au nème tirage est blanche, 0 si la boule sortie au nème tirage est rouge.
1. Reconnaître la loi de X1 , puis déterminer la loi de X2 et la reconnaître.
b
2. Démontrer que la variable X3 suit la loi de Bernoulli de paramètre .
b+r
Que peut-on conjecturer ?
n
3. Pour n ∈ N∗ , notons Sn = Xk .
k=1
a. Soit k ∈ [[0, n]]. Si l’événement [Sn = k] est réalisé à l’issue du nème tirage, quelle est la
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

composition de l’urne ?
b. Si k ∈ [[0, n]], calculer P(Xn+1 = 1 | Sn = k).
b + cE(Sn )
c. En déduire que P(Xn+1 = 1) = .
b + r + nc
d. Soit n ∈ N . On suppose que les variables aléatoires X1 , . . . , Xn suivent une loi de Bernoulli

b
de paramètre .
b+r
Déterminer la loi de Xn+1 puis la reconnaître.
e. Quel raisonnement mathématique nous permet de conclure sur la loi suivie par les variables
aléatoires Xn , n ∈ N∗ ?
282 Chapitre 15 Couples de variables aléatoires finies

Exercice 15.11 G2E 2016


On note E = [[1, n]]. Les n échantillons d’une usine de traitement sont relevés par deux laboratoires
L1 et L2 qui choisissent chacun de manière indépendante et équiprobable une partie quelconque des
n échantillons. La partie des échantillons analysés par L1 est notée P1 et la partie des échantillons
analysés par L2 est notée P2 .
1. On note X1 la variable aléatoire correspondant au nombre d’échantillons analysés par L1 et B
désigne l’événement P1 ⊂ P2 .
1
a. Démontrer que ∀k ∈ [[0, n]] , P(B | X1 = k) = k .
2
b. En déduire P(B).
2. On note Y la variable aléatoire correspondant au cardinal de P1 ∩ P2 .
a. Les variables aléatoires X1 et Y sont-elles indépendantes ?
2
b. Calculer P(Y = i | X1 = k) pour tout (i, k) ∈ [[0, n]] .
c. En déduire la loi de Y .    
n n−1
3. a. Démontrer que ∀k ∈ E, k =n .
k k−1 
b. Déduire enfin des questions précédentes que Card(P1 ∩ P2 ) = n4n−1 .
(P1 ,P2 )∈P(E)2

Exercice 15.12
Une urne contient N boules blanches ou noires, la proportion de boules blanches est p et la
proportion de boules noires est q = 1 − p. On tire n boules simultanément et on note X le nombre
de boules blanches tirées. On suppose que les boules blanches sont numérotées de 1 à N p. Pour
i ∈ [[1, N p]], on note Xi l’indicatrice de l’événement « la ième boule blanche est tirée ».
1. Reconnaître la loi de X et exprimer X en fonction des Xi .
2. Déterminer l’espérance et la variance des Xi .
3. Si i = j, déterminer la covariance de (Xi , Xj ).
4. En déduire l’espérance et la variance de X. Quel résultat vient-on de (re)démontrer ?

Exercice 15.13
Une urne contient n boules numérotées de 1 à n. On tire successivement toutes les boules sans
remise. On dit qu’il y a rencontre au i-ème tirage si on tire la boule numéro i au i-ème tirage. On
note X le nombre de rencontres.
Déterminer l’espérance et la variance de X.
Corrections 283

Corrections
Interro de cours
1. (a) Vrai. Avec la loi conjointe on peut récupérer chaque loi marginale. Donc si (X, Y ) et
(X1 , Y1 ) suivent la même loi, alors leur première loi marginale aussi, c’est-à-dire X et X1
aussi. Il en va de même pour Y et Y1 .
(b) Faux. Les variables peuvent interagir différemment entre elles.
Si X ∼ B( 12 ) et si on pose Y = 1 − X, X1 = X et Y1 = X. On a P(X = 1, Y = 1) = 0,
alors que P(X1 = 1, Y1 = 1) = P(X = 1) = 12 Donc (X, Y ) et (X1 , Y1 ) ne suivent pas la
même loi alors que X et X1 suivent toutes les deux la loi binomiale B( 12 ) et que Y et Y1
suivent toutes les deux la loi binomiale B( 12 ).
(c) Vrai. Par indépendance, P(X = x, Y = y) = P(X = x)P(Y = y), donc
P(X = x, Y = y) P(X = x)P(Y = y)
PY =y (X = x) = = = P(X = x).
P(Y = y) P(Y = y)
2. Pour pouvoir raisonner
 par l’équiprobabilité, on considère les boules toutes différentes,
donc Card(Ω) = 93 = 84. Soient i ∈ [[0, 2]] et j ∈ [[0, 3]]. Pour dénombrer [X = i, Y = j],
  
on choisit i boules blanches : 2i possibilités ; puis on choisit j boules rouges : 3j possibilités ;
 4 
pour finir on choisit 3 − i − j boules bleues : 3−i−j possibilités.
Après calcul, on récapitule tout ceci dans un tableau en ajoutant une ligne et une colonne pour
récupérer la loi de X et la loi de Y .

Y
0 1 2 3 loi de X
X

4 18 12 1 35
0
84 84 84 84 84
12 24 6 42
1 0
84 84 84 84
4 3 7
2 0 0
84 84 84
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

20 45 18 1
loi de Y 1
84 84 84 84
3. D’après la formule de Kœnig-Huygens, (b) et (c) sont équivalents. D’après la formule
de V(aX + bY ), (c) et (d) sont équivalents. Cependant Cov(X, Y ) = 0 n’entraîne pas for-
cément que X et Y sont indépendants.
Ainsi (b), (c) et (d) sont équivalentes.
4. (a) Faux. On lance deux fois un dé à 6 faces. On note X1 l’indicatrice de l’événement « le pre-
mier résultat est pair », X2 l’indicatrice de l’événement « le deuxième résultat est impair »
et X3 l’indicatrice de l’événement « les deux résultats ont la même parité ». Les variables
X1 et X2 sont indépendantes, les variables X1 et X3 sont indépendantes et les variables
284 Chapitre 15 Couples de variables aléatoires finies

X2 et X3 sont indépendantes. Cependant,


P(X1 = 1, X2 = 1, X3 = 1) = 0 = P(X1 = 1)P(X2 = 1)P(X3 = 1),
donc les variables X1 , X2 et X3 ne sont pas (mutuellement) indépendantes.
(b) Vrai. D’après le lemme de coalitions.
(c) Vrai. D’après le lemme de coalitions.

Exercice 15.1
1. Il faut que chacune des
 quatre
 probabilités
 données
  dansle tableau
  soit dans [0, 1]. Il faut donc
1 2 1 7 1 1 1 1
que p appartienne à − , ∩ [0, 1] ∩ , ∩ − , = , .
3 3 6 6 2 2 6 2
2. En rajoutant une ligne et une colonne, on obtient
Y
0 1 loi de X
X
2 1 1
0 −p − +p
3 6 2
1 1
1 p −p
2 2
2 1
loi de Y 1
3 3
Ainsi X suit la loi de Bernoulli B( 12 ) et Y suit la loi de Bernoulli B( 13 ). Il s’ensuit que

1 1 1 2
E(X) = , V(X) = , E(Y ) = et V(Y ) = .
2 4 3 9
3. On procède par analyse-synthèse :
• Analyse. Si X et Y sont indépendants, alors P(X = 1, Y = 0) = P(X = 1)P(Y = 0),
1 2 1
c’est-à-dire p = × = .
2 3 3
• Synthèse. Si p = 13 , alors
2 1 1
P(X = 0, Y = 0) = − = = P(X = 0)P(Y = 0),
3 3 3
1 1 1
P(X = 0, Y = 1) = − + = = P(X = 0)P(Y = 1),
6 3 6
1
P(X = 1, Y = 0) = = P(X = 1)P(Y = 0),
3
1 1 1
P(X = 1, Y = 1) = − = = P(X = 1)P(Y = 1).
2 3 6
Donc X et Y sont indépendantes.
1
On conclut que X et Y sont indépendantes si et seulement si p = .
3
Corrections 285

Exercice 15.2
On distinguera les deux dés dans notre raisonnement. On note X la valeur obtenue par le premier
dé et Y la valeur obtenue par le deuxième. Les variables aléatoires X et Y suivent la loi uniforme
sur [[1, 6]] et sont indépendantes. De plus S = X + Y .
Ainsi S(Ω) = [[2, 12]] et pour tout k ∈ [[2, 12]], on a
k−1
 k−1
 1 1
k−1
• Si k ≤ 6, alors P(S = k) = P(X = i, Y = k − i) = P(X = i)P(Y = k − i) = × =
i=1 i=1 i=1
6 6
k−1
.
36
6 6
  13 − k
• Si k ≥ 7, alors P(S = k) = P(X = i, Y = k − i) = P(X = i)P(Y = k − i) = .
36
i=k−6 i=k−6

 k−1

 si k ≤ 6
36
On conclut que ∀k ∈ [[2, 12]] , P(S = k) =

 13 − k
 si k ≥ 7.
36

Exercice 15.3
1. Si on a déjà tiré le jeton i au premier tirage, il ne reste que trois jetons. Si j = 1, on ne peut
pas tirer le jeton 1 au second tirage, d’où P(Y2 = 1 | Y1 = 1) = 0. Si j = 1, on a une chance sur
trois de tirer le jeton 1 au second tirage, d’où P(Y2 = 1 | Y1 = j) = 13 .
2. On utilise la formule des probabilités totales appliquée au système complet d’événements
([Y1 = j])1≤j≤4 pour obtenir
P(Y2 = 1) = P(Y1 = 1)PY1 =1 (Y2 = 1) + P(Y1 = 2)PY1 =2 (Y2 = 1)
+ P(Y1 = 3)PY1 =3 (Y2 = 1) + P(Y1 = 4)PY1 =4 (Y2 = 1)
1 1 1 1 1 1 1
= ×0+ × + × + ×
4 4 3 4 3 4 3
1
= .
4

3. Soit i ∈ [[2, 4]]. On procède de même pour obtenir


© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

4 4
  1 1 1
P(Y2 = i) = P(Y1 = j)PY1 =j (Y2 = 1) = × = .
j=1 j=1
4 3 4
j=i

On conclut que Y2 suit aussi la loi uniforme sur [[1, 4]].


4. En utilisant les formules de l’espérance et de la variance sur la loi uniforme, on obtient

5 42 − 1 5
E(Y2 ) = et V(Y2 ) = =
2 12 4
5. Si i, j ∈ [[1, 4]], on a P(Y1 = j, Y2 = i) = P(Y1 = j)PY1 =j (Y2 = i).
En utilisant les probabilités conditionnelles déterminées aux questions 1. et 2., on obtient
286 Chapitre 15 Couples de variables aléatoires finies

Y2
1 2 3 4
Y1

1 1 1
1 0
12 12 12
1 1 1
2 0
12 12 12
1 1 1
3 0
12 12 12
1 1 1
4 0
12 12 12
6. D’après la formule de transfert, on a

E(Y1 Y2 ) = ijP(Y1 = j, Y2 = i)
1≤i,j≤4
 1
= ij
1≤i,j≤4
12
i=j
 
1    
=  ij − ij 
12
1≤i,j≤4
1≤i,j≤4
i=j
 
4 4 4
1   
= i j− i2 
12 i=1 j=1 i=1
10 × 10 − 30
=
12
35
= .
6
D’après la formule de Kœnig-Huygens, on en déduit que
35 25 5
Cov(Y1 , Y2 ) = E(Y1 Y2 ) − E(Y1 )E(Y2 ) = − =− .
6 4 12
7. On a Cov(Y1 , Y2 ) = 0, donc Y1 et Y2 ne sont pas indépendantes.

Exercice 15.4
n−1
1. • Soit i ∈ [[1, n]]. La probabilité qu’une boule donnée n’atterrisse pas dans le tiroir i est .
 r  r  n
n−1 n−1
Ainsi P(Vi = 1) = et Vi suit la loi de Bernoulli B .
n n
1
• Soit j ∈ [[1, r]]. La probabilité que la j ème boule soit dans le tiroir 1 est .
  n
1
Ainsi Bj suit la loi de Bernoulli B .
n
2. Soient i ∈ [[1, n]] et j ∈ [[1, r]]. On distingue deux cas.
Corrections 287

• Si i = 1, on ne peut pas avoir la j ème boule dans le tiroir 1 et avoir le tiroir 1 vide,
donc P(V1 = 1, Bj = 1) = 0.
• Si i = 1 et si on sait que la j ème boule est dans le tiroir i (donc pas dans le tiroir 1), pour
que le tiroir i soit vide il faut et il suffit que les r − 1 autres boules ne soient pas non plus
 r−1
dans ce tiroir i. Donc PBj =1 (Vi = 1) = n−1 , puis
n  r−1
1 n−1
P(Vi = 1, Bj = 1) = P(Bj = 1)PBj =1 (Vi = 1) = .
n n
Ainsi

  0 si i = 1
 r−1
E(Vi Bj ) = k P(Vi = k, Bj = ) = P(Vi = 1, Bj = 1) = 1 n−1
 si i = 1.
0≤k,≤1 n n
 n−1 r
Or E(Vi ) = n et E(Bj ) = n1 . Donc, avec la formule de Kœnig-Huygens, on obtient
  r
 1 n−1


 −n si i = 1
n
Cov(Vi , Bj ) = E(Vi Bj ) − E(Vi )E(Bj ) =  r−1

 1 n−1

 2 si i = 1.
n n
3. La variable Vi vaut 1 si le tiroir i est vide et 0 sinon, donc il suffit d’additionner les Vi pour
n
obtenir le nombre de tiroirs vides. Ainsi V = Vi
i=1
r

De même T = Bj
j=1
4. Par linéarité de l’espérance, on obtient
n  r  r
n−1 n−1
n 
E(V ) = E(Vi ) = =n
i=1 i=1
n n
et
1
r
 r
r
E(T ) = E(Bj ) = = .
j=1 j=1
n n
Par linéarité à gauche et à droite de la covariance
 
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

n r
 n  r
Cov(V, T ) = Cov  Vi , Bj  = Cov(Vi , Bj )
i=1 j=1 i=1 j=1
r
 n 
 r
= Cov(V1 , Bj ) + Cov(Vi , Bj )
j=1 i=2 j=1
 r   r−1
1 n−1 1 n−1
r n  r
= − +
j=1
n n i=2 j=1
n2 n
 r  r−1
r n−1 r(n − 1) n − 1
= − +
n n n2 n
= 0.
288 Chapitre 15 Couples de variables aléatoires finies

Exercice 15.5
1. Soient k,  ∈ [[0, n]]. On a
   
n k n−k n
P(X = k, Y = ) = P(X = k)PX=k (Y = ) = p (1 − p) p (1 − p )n− .
k 
2. Soit  ∈ [[0, n]]. On utilise la formule des probabilités totales appliquée au système complet
d’événements ([X = k])0≤k≤n pour obtenir
n

P(Y = ) = P(X = k, Y = )
k=0
n    
n k n−k n
= p (1 − p) p (1 − p )n−
k 
k=0
   n  
n  n k
= p (1 − p )n− p (1 − p)n−k
 k
k=0
   n
n 
= p (1 − p )n− P(X = k)

k=0
  
=1
 
n 
= p (1 − p )n− .

On conclut que Y suit la loi binomiale B(n, p ).

Exercice 15.6
1. La variable aléatoire X suit la loi uniforme sur [[1, n]].
Les boules sont numérotées de 1 à n, donc Y (Ω) = [[1, n]].
Soient i, k ∈ [[1, n]]. Si i < k, il n’y a aucune boule numérotée k dans l’urne no i, donc PX=i (Y =
k) = 0. En revanche, si i ≥ k, il y a une boulé numérotée k et i boules au total dans l’urne no i,
1
donc PX=i (Y = k) = . Ainsi
i
1 1 11
n n n
P(Y = k) = P(X = i)PX=i (Y = k) = × = .
i=1
n i n i
i=k i=k
n+1
2. Par propriété E(X) = et
2
k1 11 1  1 i(i + 1)
n n
 n n i n
E(Y ) = kP(Y = k) = = k = ×
n i n i=1 i n i=1 i 2
k=1 k=1 i=k k=1

1 
n
= (i + 1)
2n i=1
1 n((1 + 1) + (n + 1))
= ×
2n 2
n+3
= .
4
Corrections 289

3. On a
 
E(XY ) = ik P(X = i, Y = k) = ik P(X = i)PX=i (Y = k)
1≤i,k≤n 1≤i,k≤n

1 1
n 
 i
= ik × ×
i=1 k=1
n i

1 
n i
= k
n i=1
k=1

1  i(i + 1)
n
=
n i=1 2
 n 
1  2 
n
= i + i
2n i=1 i=1
 
1 n(n + 1)(2n + 1) n(n + 1)
= +
2n 6 2
(n + 1)(n + 2)
= .
6
On conclut, avec la formule de Kœnig-Huygens, que
(n + 1)(n + 2) n + 1 n + 3 n2 − 1
Cov(X, Y ) = E(XY ) − E(X)E(Y ) = − × = .
6 2 4 24

Exercice 15.7
1. La variable aléatoire réelle Y est à valeurs dans [[1, n]].
Soit k ∈ [[1, n]]. On a FY (k) = P(X1 ≤ k, X2 ≤ k, . . . , Xn ≤ k).
Par indépendance des X1 , . . . , Xn , on en déduit
 n
k
FY (k) = P(X1 ≤ k)P(X2 ≤ k) · · · P(Xn ≤ k) = .
n
De plus, FY (0) = 0 car 0 ≤ 1 = min(Y (Ω)). On récupère donc la loi de Y
 n  n
k k−1
P(Y = k) = FY (k) − FY (k − 1) = − .
n n
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

2. On a  n   n
k−1
n
 n
 n
k
E(Y ) = k P(Y = k) = k − k .
n n
k=1 k=1 k=1
On effectue le changement d’indice  = k − 1 dans la deuxième somme
 n n−1  n
k−1
n  
k = ( + 1) .
n n
k=1 =0
On renomme  en k et on obtient
n
  n n−1   n n  n n−1
  k n n−1
  k n
k k k
E(Y ) = k − (k + 1) = k − k − .
n n n n n
k=1 k=0 k=1 k=0 k=0
290 Chapitre 15 Couples de variables aléatoires finies

Les deux premières sommes se télescopent, d’où


 n n  n n−1   k n   k n
0
n−1
E(Y ) = n −0 − =n− .
n n n n
k=0 k=0

Exercice 15.8
Pour i ∈ [[1, n]], on note Xi l’indicatrice de l’événement « on tire le jeton i ». On a donc Xi = 1 si
n
le jeton i est tiré et 0 sinon, d’où iXi = i si le jeton i est tiré et 0 sinon. Alors X = iXi .
n i=1
Pour dénombre Ω, on choisit les k jetons tirés : k possibilités. Si i ∈ [[1, n]], pour dénombrer
[Xi = 1], on choisit
 le jeton i : 1 possibilité ; puis on choisit les k − 1 autres jetons tirés parmi les
n − 1 restants : n−1k−1 possibilités. Par équiprobabilité
n−1
k
P(Xi = 1) = k−1  n = .
k
n
 
k k
Ainsi Xi suit la loi de Bernoulli B et E(Xi ) = .
n n
Par linéarité de l’espérance, on conclut que
k(n + 1)
 n n
k
E(X) = iE(Xi ) = i= .
i=1
n i=1 2

Exercice 15.9
1. Si k < n, alors on a pu lire entre 1 et k pistes différentes. Si k ≥ n, alors on a pu lire entre 1 et
n pistes différentes. Donc Xk prend ses valeurs dans [[1, min(k, n)]].
2. Soit k ∈ N∗ . On procède par dénombrement. On note Ω l’ensemble des listes des pistes lues
au cours des k premières lectures. L’ensemble Ω correspond à un ensemble de k-listes avec
répétition, donc Card(Ω) = nk .
• On dénombre [Xk = 1]. Cela revient à choisir la seule piste qui a été lue : n choix. Donc
1
Card([Xk = 1]) = n et P(Xk = 1) = k−1
n
• On dénombre [Xk = k]. Cela veut dire qu’on n’a lu que des pistes différentes, il s’agit donc du
n!
nombre de k-listes sans répétition et Card([Xk = k]) = (n−k)!
n!
. Donc P(Xk = k) =
(n − k)!nk
3. Soient k ∈ N∗ et i ∈ [[1, min(k, n)]], on utilise la formule des probabilités totales avec le système
complet d’événements ([Xk = i], [Xk = i − 1], [Xk ∈ / {i − 1, i}]) et on obtient
P(Xk+1 = i) = P(Xk = i)P[Xk =i] (Xk+1 = i) + P(Xk = i − 1)P[Xk =i−1] (Xk+1 = i)
/ {i − 1, i}) P[Xk ∈{i−1,i}]
+P(Xk ∈ / (Xk+1 = i) .
  
=0

Pour P[Xk =i] (Xk+1 = i), cela veut dire que la k + 1 ème
piste lue a déjà été lue avant. Sachant
qu’on en a lu i, on obtient P[Xk =i] (Xk+1 = i) = ni .
Corrections 291

Pour P[Xk =i−1] (Xk+1 = i), cela veut dire que la k +1ème piste lue n’a pas encore été lue. Sachant
qu’on en a lu i − 1, on obtient P[Xk =i−1] (Xk+1 = i) = n−i+1
n . Ainsi

i n−i+1
P(Xk+1 = i) = P(Xk = i) + P(Xk = i − 1)
n n
k

4. • Soit k ∈ N∗ . Pour simplifier les calculs, on peut écrire que E(Xk ) = iP(Xk = i),
i=1
quitte à écrire des termes nuls. On a donc
k+1

E(Xk+1 ) = iP(Xk+1 = i)
i=1
 2
k+1
i i(n − i + 1)
= P(Xk = i) + P(Xk = i − 1)
i=1
n n
 2
k+1
i k
( + 1)(n − )
= P(Xk = i) + P(Xk = )
i=1
n n
=0
 
1 k
2 2
= 0+ (i − in + n − i − i)P(Xk = i) + 0
n i=1
 
1  k k
= (n − 1) iP(Xk = i) + n P(Xk = i)
n i=1 i=1
1
= ((n − 1)E(Xk ) + n)
n
n−1
= E(Xk ) + 1.
n
n−1
• On reconnaît une suite arithmético-géométrique. On cherche un réel α tel que α = α+1.
n
On trouve α = n. La suite (E(Xk ) − n)k∈N∗ est donc géométrique de raison n−1n .
On a E(X1 ) = 1 car X1 est la variable constante égale à 1. On en conclut donc que
 k−1
n−1
∀k ∈ N∗ , E(Xk ) = (1 − n) +n
n
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

5. Soit p ∈ N∗ . On considère la liste des p premières lectures : Ω. Il s’agit de l’ensemble des p-listes
de [[1, n]], donc Card(Ω) = np . Pour dénombrer l’événement [Np = 1], on choisit le morceau lu à
la pème lecture : n possibilités ; puis on choisit les morceaux lus lors des p − 1 premières lectures
(morceaux différents de celui choisi juste avant) : (n − 1)p−1 possibilités. Par équiprobabilité,
on obtient
 p−1
n(n − 1)p−1 n−1
P(Np = 1) = = .
np n
 p−1 
n−1
La variable aléatoire Np étant une indicatrice, on en conclut que Np ∼ B .
n
292 Chapitre 15 Couples de variables aléatoires finies

k

6. On a l’égalité Xk = Np . Par linéarité de l’espérance, on en déduit que
p=1

 k
n−1
k  p−1 −1  k−1
n−1 n−1
k
  n
E(Xk ) = E(Np ) = = = (1 − n) + n.
n n−1 n
p=1 p=1 −1
n

Exercice 15.10
1. • Au début, l’urne contient b boules blanches et b + r boules au total. Ainsi P(X1 = 1) = b+r b
.
 
b
On conclut que X1 ∼ B .
b+r
• Si l’événement [X1 = 1] est réalisé, l’urne contient b + c boules blanches et b + r + c boules.
Ainsi PX1 =1 (X2 = 1) = b+r+c
b+c
. De même, on obtient PX1 =0 (X2 = 1) = b+r+c
b
. En utilisant la
formule des probabilités totales avec le système complet d’événements ([X1 = 0], [X1 = 1]),
on en déduit que

P(X2 = 1) = P(X1 = 0)PX1 =0 (X2 = 1) + P(X1 = 1)PX1 =1 (X2 = 1)


r b b b+c
= × + ×
b+r b+r+c b+r b+r+c
b r + (b + c)
= ×
b+r b+r+c
b
= .
b+r
 
b
On conclut que X2 ∼ B .
b+r
2. On procède de même en appliquant la formule des probabilités totales avec le système complet
d’événements ([X1 = i, X2 = j])0≤i,j≤1 pour obtenir

P(X3 = 1) = P(X1 = 0, X2 = 0)P[X1 =0,X2 =0] (X3 = 1)


+ P(X1 = 0, X2 = 1)P[X1 =0,X2 =1] (X3 = 1)
+ P(X1 = 1, X2 = 0)P[X1 =1,X2 =0] (X3 = 1)
+ P(X1 = 1, X2 = 1)P[X1 =1,X2 =1] (X3 = 1)
= P(X1 = 0)PX1 =0 (X2 = 0)P[X1 =0,X2 =0] (X3 = 1)
+ P(X1 = 0)PX1 =0 (X2 = 1)P[X1 =0,X2 =1] (X3 = 1)
+ P(X1 = 1)PX1 =1 (X2 = 0)P[X1 =1,X2 =0] (X3 = 1)
+ P(X1 = 1)PX1 =1 (X2 = 1)P[X1 =1,X2 =1] (X3 = 1).
Corrections 293

En regardant la composition des urnes dans chacun des cas puis en factorisant astucieusement,
on en déduit que
r r+c b r b b+c
P(X3 = 1) = × × + × ×
b + r b + r + c b + r + 2c b + r b + r + c b + r + 2c
b r b+c b b+c b + 2c
+ × × + × ×
b + r b + r + c b + r + 2c b + r b + r + c b + r + 2c
 
b r((r + c) + (b + c)) (b + c)(r + (b + 2c))
= +
b + r (b + r + c)(b + r + 2c) (b + r + c)(b + r + 2c)
 
b r b+c
= +
b+r b+r+c r+b+c
b
= .
b+r
 
b
On conclut que X3 ∼ B .
b+r  
b
On peut donc conjecturer que ∀n ∈ N , Xn ∼ B

.
b+r
3. a. La valeur de Sn correspond au nombre de fois que l’on a tiré une boule blanche au cours
des n premiers tirages. Donc si Sn = k, après le nème tirage,
• on a rajouté c boules après chaque tirage, il y a donc b + r + nc boules dans l’urne ;
• on a tiré k fois une boule blanche et donc ajouté k fois c boules blanches, il y a donc
b + kc boules blanches dans l’urne ;
• on a tiré n − k fois une boule rouge et donc ajouté n − k fois c boules rouges, il y a donc
r + (n − k)c boules rouges dans l’urne.
b + kc
b. On déduit de la question précédente que P(Xn+1 = 1 | Sn = k) = .
b + r + nc
c. On applique la formule des probabilités totales avec le système complet d’événements
([Sn = k])k∈[[0,n]] pour obtenir que
n

P(Xn+1 ) = P(Sn = k)P(Xn+1 = 1 | Sn = k)
k=0

b + kc
n
= P(Sn = k) ×
b + r + nc
k=0
 n 
1   n
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

= b P(Sn = k) +c kP(Sn = k)
b + r + nc
k=0 k=0
     
=1 = E(Sn )

b + cE(Sn )
= .
b + r + nc
 
b b
d. Pour tout k ∈ [[0, n]], Xk ∼ B , donc E(Xk ) = .
b+r b+r
Ainsi, par linéarité de l’espérance, on en déduit que
n n
b nb
E(Sn ) = E(Xk ) = = .
b+r b+r
k=1 k=1
294 Chapitre 15 Couples de variables aléatoires finies

En utilisant la formule démontrée à la question précédente, on obtient que


b + c b+r
nb b(b+r)+nbc
b(b + r + nc) b
P(Xn+1 = 1) = = b+r
= = .
b + r + nc b + r + nc (b + r)(b + r + nc) b+r
 
b
On conclut que Xn+1 ∼B .
b+r  
b
e. On a utilisé une récurrence forte sur l’hypothèse, pour n ∈ N∗ , P(n) : « Xn ∼ B .»
b+r

Exercice 15.11
1. a. Soit k ∈ [[0, n]].
Si l’événement [X1 = k] est réalisé, l’événement B est réalisé si et seulement si les k échan-
tillons choisis par le laboratoire L1 soient aussi choisis par le laboratoire L2 .
1
Or un élément est choisi par L2 (c’est-à-dire dans P2 ) avec la probabilité .
2 
1
k
Donc par indépendance, k éléments fixés sont dans P2 avec la probabilité .
2
1
On en déduit donc que ∀k ∈ [[0, n]] , P(B | X1 = k) = k .
  2
1
b. La variable X1 suit la loi binomiale B n, . Donc, si k ∈ [[0, n]],
2
   k  n−k  
n 1 1 n 1
P(X1 = k) = = .
k 2 2 k 2n
Ensuite, on utilise la formule des probabilités totales avec le système complet d’événements
([X1 = k])k∈[[0,n]] pour obtenir que
n  
1  n 1
n
P(B) = P(X1 = k)P(B | X1 = k) = n .
2 k 2k
k=0 k=0

On utilise la formule du binôme de Newton pour conclure


n    k   n  n
1  n 1 1 1 3
P(B) = n 1n−k
= n +1 = .
2 k 2 2 2 4
k=0

2. a. On a Card(P1 ∩ P2 ) ≤ Card(P1 ), donc l’événement [X1 = 0, Y = 1] est impossible.


Ainsi P(X1 = 0, Y = 1) = 0 = P(X1 = 0)P(Y = 1).
On conclut que X1 et Y ne sont pas indépendantes.
b. Soit k ∈ [[0, n]]. Si l’événement [X1 = k] est réalisé, Y correspond au nombre d’éléments de
P1 qui sont aussi dans P2 . Cela revient donc à compter le nombre d’éléments sélectionnés
 
1
dans un ensemble à k éléments. Ainsi Y sachant X1 = k suit la loi binomiale B k, .
2
   i  k−i  
k 1 1 k 1
Si i ∈ [[0, n]], on conclut que P(Y = i | X1 = k) = = si k ≥ i et
i 2 2 i 2k
P(Y = i | X1 = k) = 0 si k < i.
Corrections 295

c. Soit i ∈ [[0, n]]. On utilise la formule des probabilités totales avec le système complet d’évé-
nements ([X1 = k])k∈[[0,n]] pour obtenir que
n   
1  n k 1
 n
P(Y = i) = P(X1 = k)P(Y = i | X1 = k) = n .
2 k i 2k
k=0 k=i

3. a. Soit k ∈ E, on a
   
n n! n! (n − 1)! n−1
k =k = =n =n .
k k!(n − k)! (k − 1)!(n − k)! (k − 1)!((n − 1) − (k − 1))! k−1
b. Soit i ∈ [[0, n]]. Le nombre de couples de parties P1 et P2 de E tels que Card(P1 ∩ P2 ) = i
est égal au cardinal de l’événement [Y = i]. Donc
  n
 n

Card(P1 ∩ P2 ) = i = i Card(Y = i) = iP(Y = i) Card(Ω) = Card(Ω)E(Y ).
(P1 ,P2 )∈P(E)2 (P1 ,P2 )∈P(E)2 i=0 i=0
Card(P1 ∩P2 )=i

Or Card(Ω) = Card(P(E)2 ) = (2n )2 = 4n et


n   
1  n k 1
n
 n
E(Y ) = iP(Y = i) = n i .
i=0
2 i=0 k i 2k
k=i

On permute les symboles somme pour obtenir


n   k  
1  n 1  k
E(Y ) = n i .
2 k 2k i=0 i
k=0

Pour la somme sur i, le terme pour i = 0 est nul, on peut donc la faire commencer à i = 1 ;
on utilise la formule de la question précédente ; on change d’indice et on applique la formule
du binôme de Newton pour arriver à
k      k − 1
k−1
 k k−1
k
i = k =k 1j 1k−1−j = k(1 + 1)k−1 = k 2k−1 .
i=0
i i=1
i − 1 j=0
j

On réintègre ce résultat dans le calcul de E(Y ) et on effectue exactement les mêmes opéra-
tions sur la somme que l’on obtient pour en conclure que
n    
1  n 1 1  n 1
n
n
E(Y ) = n × k2k−1
= k = n+1 × n 2n−1 = .
2 k 2 k 2n+1 k 2 4
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

k=0 k=0
 n
On obtient ainsi que Card(P1 ∩ P2 ) = 4n × = n4n−1 .
4
(P1 ,P2 )∈P(E)2

Exercice 15.12
1. On reconnaît une loi hypergéométrique : X ∼ H (N, n, p).
La variable Xi vaut 1 si la ième boule blanche est tirée et 0 sinon, donc il suffit d’additionner
Np
les Xi pour obtenir le nombre de boules blanches tirées. Ainsi X = Xi .
i=1
296 Chapitre 15 Couples de variables aléatoires finies

2. Soit i ∈ [[1, N p]]. Pour dénombrer l’événement [Xi = 1], on choisit la ième boule blanche :
1 possibilité
 ; puis on choisit les n − 1 autres boules à tirer parmi les N − 1 boules restantes :
N −1
n−1 possibilités. Ainsi
N −1
n
P(Xi = 1) = n−1 N
 = .
n
N
n n n(N − n)
On conclut que Xi ∼ B , puis que E(Xi ) = et V(Xi ) = .
N N N2
3. Soient i, j ∈ [[1, N p]] tels que i = j. D’après la formule de transfert

E(Xi Xj ) = k P(Xi = k, Xj = ) = 0 + P(Xi = 1, Xj = 1).
0≤k,≤1

Pour dénombrer [Xi = 1, Xj = 1], on choisit la ième et la j ème boule blanche :1 possibilité
 ; puis
on choisit les n − 2 autres boules à tirer parmi les N − 2 boules restantes : n−2 possibilités.
N −2

Ainsi N −2
n(n − 1)
E(Xi Xj ) = n−2  = .
N
n
N (N − 1)
D’après la formule de Kœnig-Huygens, on conclut que
n(n − 1) n n n(N − n)
Cov(Xi , Xj ) = E(Xi Xj ) − E(Xi )E(Xj ) = − × =− 2 .
N (N − 1) N N N (N − 1)
4. Par linéarité de l’espérance, on obtient
Np
 Np
 n n
E(X) = E(Xi ) = = Np × = np.
i=1 i=1
N N
On utilise la formule de la variance d’une somme pour arriver à
Np
  Np
   
n(N − n) n(N − n)
V(X) = V(Xi ) + 2 Cov(Xi , Xj ) = +2 − 2 .
N2 N (N − 1)
i=1 1≤i<j≤N p i=1 1≤i<j≤N p
 
La deuxième somme est composée de N2p = N p(N2p−1) termes (on choisit deux éléments dis-
tincts dans [[1, N p]] et on appelle i le plus petit des deux et j l’autre). Ainsi
 
n(N − n) N p(N p − 1) n(N − n) N −n
V(X) = N p × + 2 × × − = npq .
N2 2 N 2 (N − 1) N −1
On vient de redémontrer le formule de l’espérance d’une variable aléatoire suivant une loi
hypergéométrique et démontrer la formule de sa variance.

Exercice 15.13
On modélise le problème en notant le numéro de chaque boule tirée dans une liste. Ainsi Ω est
l’ensemble des permutations de [[1, n]] et Card(Ω) = n!.
Pour i ∈ [[1, n]], on note Xi l’indicatrice de l’événement « il y a rencontre au ième tirage ».
La variable Xi vaut 1 s’il y a rencontre au ième tirage et 0 sinon, donc il suffit d’additionner les Xi
n
pour obtenir le nombre de rencontres obtenues. Ainsi X = Xi .
i=1
Corrections 297

Pour dénombrer l’événement [Xi = 1], on place la boule numéro i à la ième place : 1 possibilité ;
puis on place les n − 1 boules restantes 
dans les n − 1 places restantes : (n − 1)! possibilités. Donc
1
P(Xi = 1) = (n−1)!
n! = n1 . Ainsi Xi ∼ B , puis
n
1 n−1
E(Xi ) = et V(Xi ) = .
n n2

• Par linéarité de l’espérance, on obtient


1 1
n n
E(X) = E(Xi ) = = n × = 1.
i=1 i=1
n n
• Pour la variance de X, il nous faut d’abord calculer la covariance des Xi et Xj .
Soient i, j ∈ [[1, n]] tels que i = j. D’après la formule de transfert, on a

E(Xi Xj ) = k P(Xi = k, Xj = ) = 0 + P(Xi = 1, Xj = 1).
0≤k,≤1

Pour dénombrer [Xi = 1, Xj = 1], on place la boule numéro i à la ième place : 1 possibilité ; puis on
place la boule numéro j à la j ème place : 1 possibilités ; pour finir on place les n−2 boules restantes
(n − 2)! 1
dans les n − 2 places restantes : (n − 2)! possibilités. Donc E(Xi Xj ) = = .
n! n(n − 1)
Ensuite, d’après la formule de Kœnig-Huygens, on obtient
1 1 1 1
Cov(Xi , Xj ) = E(Xi Xj ) − E(Xi )E(Xj ) = − × = 2 .
n(n − 1) n n n (n − 1)
On conclut avec la formule de la variance d’une somme
n−1 1
n  n 
V(X) = V(Xi ) + 2 Cov(Xi , Xj ) = +2 .
n 2 n (n − 1)
2
i=1 1≤i<j≤n i=1 1≤i<j≤n
 
La deuxième somme est composée de n2 = n(n−1) 2 termes (on choisit deux éléments dans [[1, n]]
et on appelle i le plus petit des deux et j l’autre). Ainsi
n−1 n(n − 1) 1 n−1 1
V(X) = n × +2× × 2 = + = 1.
n 2 2 n (n − 1) n n
On a donc démontré (sans trouver la loi de X) que E(X) = 1 et V(X) = 1
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Partie 4

Algèbre linéaire
CHAPITRE

Espaces vectoriels
16
L’essentiel du cours
Dans tout ce chapitre K désignera R ou C.

 1 L’espace vectoriel Kn
Définition
Soient n ∈ N∗ , λ ∈ K, (x1 , . . . , xn ) et (y1 , . . . , yn ) ∈ Kn . On définit la somme et la multipli-
cation par un scalaire sur Kn de la façon suivante :
(x1 , . . . , xn ) + (y1 , . . . , yn ) = (x1 + y1 , . . . , xn + yn )
λ · (x1 , . . . , xn ) = (λx1 , . . . , λxn ).
On dit que Kn muni de ces deux lois, (Kn , +, ·), est un espace vectoriel sur K (ou K-espace
vectoriel).
Les éléments de Kn sont appelés des vecteurs et les éléments de K sont appelés des scalaires.

• Ce nom d’espace vectoriel vient du fait que l’on s’autorise les mêmes calculs qu’avec
des vecteurs du plan et de l’espace.
• On note en général les vecteurs de Kn avec des lettres romaines minuscules (avec par-
fois des flèches dessus, comme en géométrie) et les scalaires avec des lettres grecques.
• On pourra faire le parallèle entre R2 (resp. R3 ) et l’ensemble des vecteurs du plan
(resp. de l’espace).
• Vous verrez en deuxième année d’autres espaces vectoriels que Kn .
• Si λ ∈ K et u ∈ Kn , on écrira en général plus simplement λu plutôt que λ · u.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Règles de calcul dans l’espace vectoriel Kn


Soit n ∈ N∗ . On a les règles de calcul suivantes dans Kn :
• Associativité de la loi + : ∀u, v, w ∈ Kn , (u + v) + w = u + (v + w)
• Existence d’un neutre 0Kn = (0, . . . , 0) vérifiant ∀u ∈ Kn , u + 0Kn = 0Kn + u = u
• Existence d’un symétrique pour la loi + : ∀u ∈ Kn , ∃v ∈ Kn , u + v = v + u = 0Kn
• Commutativité de la loi + : ∀u, v ∈ Kn , u + v = v + u
• Distributivité à gauche : ∀λ, µ ∈ K, ∀u ∈ Kn , (λ + µ) · u = λ · u + µ · u
• Distributivité à droite : ∀λ ∈ K, ∀u, v ∈ Kn , λ · (u + v) = λ · u + λ · v
• Compatibilité de la multiplication : ∀λ, µ ∈ K, ∀u ∈ Kn , λ · (µ · u) = (λµ) · u
• Neutre à gauche pour la loi · : ∀u ∈ Kn , 1 · u = u.
302 Chapitre 16 Espaces vectoriels

• S’il n’y a pas d’ambiguïté, on notera 0 le vecteur nul de Kn , au lieu de 0Kn .


• Le symétrique de u pour la loi + est unique et noté −u.

Proposition
• ∀u, v, w ∈ Kn , u + w = v + w ⇒ u = v
• ∀λ ∈ K, λ · 0Kn = 0Kn
• ∀λ ∈ K, ∀u ∈ Kn , λ · u = 0Kn ⇔ (λ = 0 ou u = 0Kn )
• ∀λ ∈ K, ∀u ∈ Kn , (−λ) · u = λ · (−u) = −λ · u.

 2 Sous-espaces vectoriels
Définition
Une combinaison linéaire des vecteurs u1 , . . . , up ∈ Kn est un vecteur de la forme
p

λk uk = λ1 u1 + · · · + λp up avec λ1 , . . . , λp ∈ K.
k=1

Définition
On dit que F est un sous-espace vectoriel de Kn si
(1) F ⊂ Kn
(2) 0Kn ∈ F
(3) ∀λ ∈ K, ∀u, v ∈ F, λu + v ∈ F .

• Un sous-espace vectoriel de Kn est donc un sous-ensemble de Kn contenant le vec-


teur nul et étant stable par combinaison linéaire.
• Les ensembles {0} et Kn sont des sous-espaces vectoriels de Kn .

Intersection de sous-espaces vectoriels


L’intersection d’un nombre fini de sous-espaces vectoriels de Kn est un sous-espace vectoriel
de Kn .

La réunion de sous-espaces vectoriels n’est, en général, pas un sous-espace vectoriel.

Définition
On appelle sous-espace vectoriel engendré par les vecteurs u1 , . . . , up ∈ Kn , le plus petit
sous-espace vectoriel de Kn contenant u1 , . . . , up . On le note Vect (u1 , . . . , up ).

On dit aussi qu’il s’agit du sous-espace vectoriel engendré par la famille (u1 , . . . , up ).
L’essentiel du cours 303

Caractérisation des sous-espace vectoriel engendrés


Soient u1 , . . . , up ∈ Kn . Le sous-espace vectoriel engendré par la famille (u1 , . . . , up ) est
l’ensemble des combinaisons linéaires de u1 , . . . , up :
Vect (u1 , . . . , up ) = {λ1 u1 + · · · + λp up / λ1 , . . . , λp ∈ K } .

 3 Familles libres, familles génératrices, bases


Définition
Soient F un sous-espace vectoriel de Kn et u1 , . . . , up ∈ F . On dit que (u1 , . . . , up ) est
une famille génératrice de F si F = Vect (u1 , . . . , up ).

Une famille est génératrice de F si et seulement si tout vecteur de F s’écrit d’au moins
une façon comme la combinaison linéaire de u1 , . . . , up .

Définition
Soient u1 , . . . , up ∈ Kn . On dit que (u1 , . . . , up ) est une famille libre si
 
∀λ1 , . . . , λp ∈ K, λ1 u1 + · · · + λp up = 0 ⇒ λ1 = · · · = λp = 0 .
Une famille qui n’est pas libre est une famille liée.

• Dire qu’un famille est libre revient à dire qu’il n’y a pas de vraie relation pouvant
les relier. La seule pouvant les relier est la relation triviale revenant à 0 = 0.
• Une famille est libre si et seulement si tout vecteur de Kn s’écrit d’au plus une façon
comme la combinaison linéaire de u1 , . . . , up .
• Une famille est donc liée si on peut exprimer un vecteur en fonction des autres
(on peut lier les vecteurs).

Caractérisation des familles libres de 1 ou 2 vecteur(s)


• Soit u ∈ Kn . La famille (u) est libre si et seulement si u = 0.
• Soient u, v ∈ Kn . La famille (u, v) est libre si et seulement si u et v ne sont pas colinéaires.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Une famille, d’au moins 3 vecteurs, dont les vecteurs sont deux à deux non colinéaires
n’est pas forcément libre.

Définition
Soient F un sous-espace vectoriel de Kn et u1 , . . . , up ∈ F . On dit que B = (u1 , . . . , up )
est une base de F si tout vecteur de F s’écrit d’une et une seule façon comme combinaison
linéaire de u1 , . . . , up :
∀v ∈ F, ∃ ! (λ1 , . . . , λp ) ∈ Kp , v = λ1 u1 + · · · + λp up .
Dans ce cas, on appelle coordonnées de v dans B les coefficients λ1 , . . . , λp .
304 Chapitre 16 Espaces vectoriels

Caractérisation des bases


Une famille d’un sous-espace vectoriel F de Kn est une base de F si et seulement si elle est
libre et génératrice de F .

Définition
Soient F un sous-espace vectoriel de Kn et B une base de F . Soit v ∈ F de coordonnées
(λ1 , . . . , λp ) dans la base B. On définit la matrice de v dans la base B par :
 
λ1
 .. 
MatB (v) =  .  ∈ Mp,1 (K).
λp
Soient v1 , . . . , vm sont des vecteurs de F tels que, si i ∈ [[1, m]], vi a pour coordonnées
(λ1,i , λ2,i , . . . , λp,i ) dans la base B. On définit la matrice de la famille (v1 , . . . , vm ) dans la
base B par : 
λ1,1 λ1,2 · · · λ1,m

λ2,1 λ2,2 · · · λ2,m 
 
MatB (v1 , . . . , vm ) =  . .. ..  ∈ Mp,m (K).
 .. . . 
λp,1 λp,2 · · · λp,m

Définition
La base canonique de Kn est la famille (e1 , . . . , en ) où ei = (0, . . . , 0, 1, 0, . . . , 0) si i ∈ [[1, n]].

ème
i place

Coordonnées dans la base canonique


 
x1
Si B est la base canonique de Kn et u = (x1 , . . . , xn ) ∈ Kn , alors MatB (u) =  ... .
 

xn

La lecture des coordonnées dans la base canonique est donc transparente (elle découle
de l’écriture standard du vecteur).

Caractérisation matricielle des bases de Kn


Soit B une base de Kn . Une famille (u1 , . . . , up ) de Kn est une base de Kn si et seulement si
p = n et MatB (u1 , . . . , up ) est inversible.

 4 Dimension
Théorème
Tout sous-espace vectoriel de Kn non réduit à {0} admet une base et toutes ses bases ont
le même cardinal.
L’essentiel du cours 305

Définition
On appelle dimension d’un sous-espace vectoriel F = {0} de Kn le cardinal d’une base de F .
On la note dim(F ). Par convention, si F = {0}, alors dim(F ) = 0.

Kn est un sous-espace vectoriel de Kn et il est de dimension n.

Dimension et familles de vecteurs


Soit F un sous-espace vectoriel de Kn de dimension p. On a
• Toute famille libre de F a au plus p éléments
• Une famille libre de F ayant p éléments est une base de F
• Toute famille génératrice de F a au moins p éléments
• Une famille génératrice de F ayant p éléments est une base de F .

Le deuxième point est très souvent utilisé pour montrer qu’une famille est une base
(cf méthode 16.5).

Théorème de la base extraite


De toute famille génératrice on peut extraire une base.

Dimension et sous-espaces vectoriels


Soient F et G deux sous-espaces vectoriels de Kn .
• Si F ⊂ G, alors dim(F ) ≤ dim(G)
• Si F ⊂ G et dim(F ) = dim(G), alors F = G.

Définition
Soient u1 , . . . , up ∈ Kn . On appelle rang de la famille (u1 , . . . , up ) la dimension du sous-
espace vectoriel engendré par cette famille, c’est-à-dire
rg(u1 , . . . , up ) = dim (Vect (u1 , . . . , up )) .
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Caractérisation matricielle du rang


Soient u1 , . . . , up ∈ Kn et B une base de Kn . Le rang de la famille (u1 , . . . , up ) est égal au
rang de sa matrice dans la base B, c’est-à-dire
rg(u1 , . . . , up ) = rg(MatB (u1 , . . . , up )).

• Le calcul du rang d’une famille se ramène donc au simple calcul du rang d’une matrice
(en utilisant le pivot de Gauss par exemple).
• Le rang ne dépend pas de la base B choisie.
306 Chapitre 16 Espaces vectoriels

Les méthodes à maîtriser


Méthode 16.1 : Montrer qu’un ensemble est un sous-espace vectoriel de Kn
Pour montrer qu’un ensemble F est un sous-espace vectoriel de Kn , on peut
• Dans les cas les plus simples, on montre que F est le sous-espace vectoriel engendré par
une famille de vecteurs. Pour ce faire, on peut partir des équations caractérisant F , résoudre
le système linéaire obtenu et transformer les inconnues secondaires en paramètres (comme
en géométrie pour passer d’un représentation cartésienne à paramétrique).
• Sinon, on applique la définition d’un sous-espace vectoriel de Kn .

Exemple d’application
 
(1) Montrer que E = (x, y, z) ∈ K3 / x + 2y + 3z = 0 est un sous-espace vectoriel
de K3 .  
(2) Soient a, b ∈ K, montrer que F = (x, y) ∈ K2 / ax + by = 0 est un sous-espace
vectoriel de K2 .

(1) L’ensemble E est déterminé par une équation explicite, on va donc la résoudre, faire apparaître
des inconnues secondaires et exhiber une famille engendrant cet ensemble :
 
E = (x, y, z) ∈ K3 / x = −2y − 3z
= {(−2y − 3z, y, z) / y, z ∈ K }
= {(−2y, y, 0) + (−3z, 0, z) / y, z ∈ K }
= {(y(−2, 1, 0) + z(−3, 0, 1) / y, z ∈ K }
= Vect ((−2, 1, 0), (−3, 0, 1)) .
Ainsi E est un sous-espace vectoriel de K3 .
(2) Si on voulait procéder comme à la question précédente, il faudrait distinguer des cas ((a, b) =
(0, 0) ; b = 0). On va plutôt revenir à la définition :
• F ⊂ K2 par définition
• (0, 0) ∈ F car a × 0 + b × 0 = 0
• Soient λ ∈ K et u = (x1 , y1 ), v = (x2 , y2 ) ∈ F . On a
λu + v = λ(x1 , y1 ) + (x2 , y2 ) = (λx1 + x2 , λy1 + y2 )
Si on note X = λx1 + x2 et Y = λy1 + y2 , on a λu + v = (X, Y ). De plus :
aX + bY = a(λx1 + x2 ) + b(λy1 + y2 ) = λ (ax1 + by1 ) + (ax2 + by2 ) = 0.
     
= 0 car u∈F = 0 car v∈F

Ainsi λu + v = (X, Y ) avec aX + bY = 0, d’où λu + v ∈ F .


On a donc montré que F est un sous-espace vectoriel de K2 .

Voir exercices 16.1 et 16.4.


Les méthodes à maîtriser 307

Méthode 16.2 : Montrer qu’une famille est libre

Pour montrer qu’une famille (u1 , . . . , up ) est libre :


• Si elle ne contient qu’un ou deux vecteur(s), on applique la caractérisation des familles
libres de 1 ou 2 vecteur(s) (cf page 303).
• Sinon, on prend des scalaires λ1 , . . . , λp ∈ K vérifiant λ1 u1 + · · · + λp up = 0. On traduit
cette égalité en un système linéaire d’inconnues λ1 , . . . , λp que l’on résout pour montrer que
λ1 = · · · = λp = 0.

Exemple d’application
Soient u = (0, 1, 1), v = (1, 0, 1) et w = (1, 1, 0). Montrer que (u, v, w) est libre.
Soient λ, µ, η ∈ K tels que λu + µv + ηw = 0. On a donc
 
 µ +η =0  µ+ η = 0
(µ + η, λ + η, λ + µ) = (0, 0, 0) ⇔ λ +η =0 ⇔ λ + η = 0
 L ←L −L −L 
λ +µ =0 3 3 1 2 − 2η = 0.
On obtient donc que λ = µ = η = 0.
Ainsi, la famille (u, v, w) est libre.

Voir exercices 16.1, 16.2 et 16.4.

Méthode 16.3 : Déterminer une base d’un sous-espace vectoriel de Kn


Pour déterminer une base d’un sous-espace vectoriel F de Kn , on commence par montrer
que F est le sous-espace vectoriel engendré par une famille de vecteurs (cf méthode 16.1)
pour obtenir une famille génératrice F de F . On montre ensuite que F est libre
(ce qui sera toujours le cas si on détermine correctement F ).
La famille ainsi obtenue est libre et génératrice de F . C’est ainsi une base de F et son cardinal
nous donne la dimension de F .

Exemple d’application
 
Déterminer la dimension de E = (x, y, z) ∈ K3 / x + 2y + 3z = 0 .
En reprenant les calculs de l’exemple de la méthode 16.1, on obtient
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

E = Vect ((−2, 1, 0), (−3, 0, 1)) .


Ainsi ((−2, 1, 0), (−3, 0, 1)) est une famille génératrice de E. Or les deux vecteurs la constituant
ne sont clairement pas colinéaires, cette famille est donc libre.
Alors ((−2, 1, 0), (−3, 0, 1)) est une base de E. Elle contient 2 vecteurs, donc dim(E) = 2.

Voir exercices 16.2, 16.3 et 16.8.


308 Chapitre 16 Espaces vectoriels

Méthode 16.4 : Montrer une égalité ensembliste à l’aide des dimensions


Pour montrer que deux sous-espaces vectoriels E et F de Kn sont égaux, on peut éviter de
procéder par double inclusion si on connaît leur dimension. Dans ce cas, il suffit de montrer
une inclusion et qu’ils ont la même dimension.

Exemple d’application
 
Montrer que (x, y, z) ∈ K3 / x + y + z = 0 = Vect ((1, 1, −2), (−3, 2, 1)).
 
On commence par noter E = (x, y, z) ∈ K3 / x + y + z = 0 et F = Vect ((1, 1, −2), (−3, 2, 1)).
On a
E = {(x, y, −x − y) / x, y ∈ K }
= {x(1, 0, −1) + y(0, 1, −1) / x, y ∈ K }
= Vect ((1, 0, −1), (0, 1, −1)) .
ce qui montre, entre autres, que E est un sous-espace vectoriel de K3 .
Les deux vecteurs obtenus n’étant clairement pas colinéaires, ils forment une famille libre.
Ainsi ((1, 0, −1), (0, 1, −1)) est une base de E et dim(E) = 2.
La famille ((1, 1, −2), (−3, 2, 1)) est, par définition, une famille génératrice de F .
Les deux vecteurs la constituant n’étant pas colinéaires, la famille est libre.
Ainsi ((1, 1, −2), (−3, 2, 1)) est une base de F et dim(F ) = 2.
On a (1, 1, −2) ∈ E (car 1 + 1 + (−2) = 0) et (−3, 2, 1) ∈ E (car −3 + 2 + 1 = 0).
Donc, par stabilité, F = Vect ((1, 1, −2), (−3, 2, 1)) ⊂ E.
Ainsi E et F sont deux sous-espaces vectoriels de K3 tels que F ⊂ E et dim E = dim F .
On conclut que E = F .
Voir exercices 16.4 et 16.7.

Méthode 16.5 : Montrer qu’une famille est une base

Pour montrer qu’une famille F = (u1 , . . . , up ) est une base d’un sous-espace vectoriel F
de Kn , on a plusieurs méthodes :
• Si F = Kn , on montre que la matrice de la famille F dans une base B (en général, la base
canonique) est inversible.
• Si on connaît la dimension de F et qu’elle vaut p (sinon la famille F ne peut pas en être
une base), il suffit de montrer que F est libre ou génératrice de F pour être une base de F .
• Sinon, on montre que la famille F est libre et génératrice de F .

Exemple d’application
Montrer que la famille, de vecteurs de K3 , F = ((1, 1, −1), (−5, 1, 1)) est une base
de E = (x, y, z) ∈ K3 / x + 2y + 3z = 0 .
D’après l’exemple de la méthode 16.3, E est de dimension 2 et la famille F est composée de 2
vecteurs également. Les deux vecteurs de F sont clairement non colinéaires, donc F est libre.
On a donc F une famille libre de E et Card(F ) = dim(E), alors F est une base de E.
Voir exercice 16.2.
Les méthodes à maîtriser 309

Méthode 16.6 : Trouver une/des équation(s) d’un espace vectoriel engendré

Pour trouver une/des équation(s) caractérisant un sous-espace vectoriel engendré par les vec-
teurs (u1 , . . . , up ), on prend un élément quelconque (x1 , . . . , xn ) ∈ Kn et on pose le système
λ1 u1 + · · · + λp up = (x1 , . . . , xn )
d’inconnues λ1 , . . . , λp . On le résout par pivot de Gauss et on cherche des conditions sur
x1 , . . . , xn pour que le système soit compatible. Ces conditions nous fournissent une/des équa-
tion(s) du sous-espace vectoriel.

Exemple d’application
Déterminer une/des équations caractérisant F = Vect ((1, 1, −3, 1), (−2, 2, 1, −1)).
Soit (x, y, z, t) ∈ K4 . On résout le système, d’inconnues λ et µ ∈ K,
 

 λ − 2µ = x 
 λ = −x + 2t
 
λ + 2µ = y µ= −x + t
λ(1, 1, −3, 1) + µ(−2, 2, 1, −1) = (x, y, z, t) ⇔ ⇔ .

 −3λ + µ = z 
 0 = −2x + z + 5t
 
λ − µ = t 0 = 3x + y − 4t
Ainsi (x, y, z, t) ∈ Vect ((1, 1, −3, 1), (−2, 2, 1, −1)) ⇔ (−2x + z + 5t = 0 et 3x + y − 4t = 0).
D’où
 
Vect ((1, 1, −3, 1), (−2, 2, 1, −1)) = (x, y, z, t) ∈ K4 / −2x + z + 5t = 0 et 3x + y − 4t = 0.
Voir exercices 16.5 et 16.7.
Méthode 16.7 : Extraire une base d’une famille génératrice

Soit (u1 , . . . , up ) une famille génératrice d’un sous-espace vectoriel F . Pour en extraire une
base, on prend des scalaires λ1 , . . . , λp ∈ K vérifiant λ1 u1 + · · · + λp up = 0 et on résout
le système en découlant. On exprime les inconnues principales en fonction des inconnues
secondaires et on va « faire disparaître » les vecteurs associés aux inconnues secondaires sans
perdre le caractère générateur de la famille. En procédant ainsi, il ne reste plus que les vecteurs
associés aux inconnues principales. On se sert de nouveau du système initial pour montrer la
liberté de la nouvelle famille.
Exemple d’application
Déterminer une base de F = Vect ((1, 1, 1), (1, 2, 3), (0, 1, 2), (−2, 0, 2)).
On note u1 , u2 , u3 et u4 les quatre vecteurs engendrant F (dans l’ordre de l’énoncé). On résout
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

le système, d’inconnues λ1 , λ2 , λ3 , λ4 ∈ K, par pivot de Gauss,



λ1 = λ3 + 4λ4
λ1 u1 + λ2 u2 + λ3 u3 + λ4 u4 = 0 ⇔
λ2 = −λ3 − 2λ4 .
Pour λ3 = 1 et λ4 = 0, on obtient que (λ1 , λ2 , λ3 , λ4 ) = (1, −1, 1, 0) est solution du système.
On obtient donc la relation u1 − u2 + u3 = 0 et u3 = −u1 + u2 ∈ Vect (u1 , u2 ).
De même, avec λ3 = 0 et λ4 = 1, on obtient u4 = −4u1 + 2u2 ∈ Vect (u1 , u2 ).
Ainsi F = Vect (u1 , u2 , u3 , u4 ) = Vect (u1 , u2 ) et (u1 , u2 ) est une famille génératrice de F .
En reprenant le système avec λ3 = λ4 = 0, on obtient que λ1 u1 + λ2 u2 = 0 ⇔ λ1 = λ2 = 0, ce
qui entraîne la liberté de la famille (u1 , u2 ).
Ainsi (u1 , u2 ) est une famille libre et génératrice de F . C’est donc une base de F .
Voir exercice 16.7.
310 Chapitre 16 Espaces vectoriels

Interro de cours
 
1. Montrer que E = (x, y, z) ∈ K3 / x − y − z = 0 est un sous-espace vectoriel de K3 .
 
2. Déterminer la dimension de E = (x, y, z) ∈ K3 / x − y − z = 0 .
3. Les propositions suivantes sont-elles toujours vraies ?
(a) L’intersection de deux sous-espaces vectoriels de Kn est un sous-espace vectoriel de Kn .
(b) L’union de deux sous-espaces vectoriels de Kn est un sous-espace vectoriel de Kn .
(c) Le complémentaire d’un sous-espace vectoriel de Kn est un sous-espace vectoriel de Kn .
4. Donner la définition d’une famille libre, d’une famille génératrice et d’une base.
5. Donner la base canonique de K4 .
6. Déterminer la matrice, dans la base canonique de K3 , de la famille F = ((1, 1, 1), (1, 2, 3)).
7. Montrer que la famille ((1, 1, 1, 1), (0, 1, 1, 1), (1, 0, 1, 1)) est libre.
8. Montrer que la famille ((1, 1, 1), (1, 2, 3), (1, −1, 1)) est une base de K3 .
9. Soit F une famille d’un sous-espace vectoriel E de Kn .
Les propositions suivantes sont-elles toujours vraies ?
(a) Si Card(F ) = dim E, alors F est libre si et seulement si F est génératrice de E.
(b) Si Card(F ) ≤ dim E, alors F est libre.
(c) Si F est une famille génératrice de E, alors Card(F ) ≥ dim E.
10. Déterminer une équation caractérisant Vect ((1, 1, 1), (1, −1, 1)) dans K3 .
 
11. Montrer que (x, y, z) ∈ K3 / x − y − z = 0 = Vect ((2, 1, 1), (3, 2, 1)).
12. Soit F une famille de vecteurs de Kn . Les propositions suivantes sont-elles vraies ?
(a) rg(F ) ≤ n
(b) rg(F ) = n si et seulement si F est une famille génératrice de Kn
(c) Si Card(F ) ≥ n, alors rg(F ) = n
(d) rg(F ) ≤ Card(F )
(e) rg(F ) = Card(F ) si et seulement si F est libre.
Exercices 311

Exercices
Pour s’entraîner

Exercice 16.1
Les ensembles suivants sont-ils des sous-espaces vectoriels ?
 
1. A = (x, y, z) ∈ R3 / x +
 2y − 3z =20
2. B = (x + y, x − y, 2y) (x, y) ∈ R 
3. C = (x, y, z) ∈ R3 / x + 2y − z= 2 
2
4. D = (2x − 3y, x + 1, −x
 + 3y) (x, y) ∈ R 
x + 2y − 2t = 0
5. E = (x, y, z, t) ∈ R4 .
x − 3y + 9z = 2

Exercice 16.2
Soit B = (e1 , e2 , e3 ) une base de K3 .
1. On pose u1 = e2 + 2e3 , u2 = e3 − e1 et u3 = e1 + 2e2 .
Montrer que B  = (u1 , u2 , u3 ) est une base de K3 .
2. On pose v1 = e1 + 2e2 + 2e3 et v2 = e2 + e3 .
a. Montrer que (v1 , v2 ) est une famille libre.
b. Déterminer un vecteur v3 tel que (v1 , v2 , v3 ) soit une base de K3 .
3. On pose w1 = (1, 1, 1), w2 = (1, 2, 3) et w3 = (2, 3, 1).
a. Montrer que B  = (w1 , w2 , w3 ) est une base de K3 .
b. Déterminer les coordonnées de (1, 1, 4) dans B  .

Exercice 16.3
Déterminer la dimension de
    
1. (x, y, z) ∈ R3 / 2x + y − 3z =
 0 3. (x − y, 2x + 3y, −x + y)  (x, y) ∈ R2 
2. (x, y, z) ∈ R3 / x = 2y = 3z 4. (−x − y, x + 2y, 2x + y) (x, y) ∈ R2 .
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Exercice 16.4
Montrer que
 
1. (x, y, z) ∈ R3 / x + 2y − 3z = 0 = Vect ((1, 1, 1), (−1, 2, 1))
2. (x, y, z) ∈ R3 / x +
 2y − z = 02  = Vect ((1, 1, 3), (1, −1, −1))
3. (x + y, x − y, 2y) (x,y) ∈ R = Vect ((1, 0, 1), (3, 1, 2))
4. (2x − 3y, x, −x + 3y) (x, y) ∈ R2 = Vect ((−1, 1, 2), (1, 2, 1)) .
312 Chapitre 16 Espaces vectoriels

Exercice 16.5
Déterminer une/des équation(s) caractérisant les sous-espaces vectoriels suivants :
1. E = Vect ((1, 1, 1), (2, −1, 2)) dans K3
2. F = Vect ((1, 1, −1, −1), (−2, −1, 1, 2)) dans K4 .

Exercice 16.6
Déterminer le rang de
1. ((0, 1, 1), (1, 0, 1), (1, 1, 0))
2. ((1, 2, 3), (2, 4, 6), (3, 6, 9))
3. ((1, 1, 1), (2, 2, 2), (0, 1, 2))
4. ((0, 1, 2), (1, 2, 3), (2, 3, 4), (3, 4, 5))
5. ((1, 0, 2, 0), (1, 1, 1, 1), (0, 1, −1, 1), (2, 1, 3, 1)).

Pour aller plus loin


Exercice 16.7
Soit F = (u1 , u2 , u3 , u4 , u5 ) une famille de K4 où
u1 = (1, 1, 1, 1), u2 = (1, 2, 3, 4), u3 = (3, 1, 4, 2) u4 = (10, 4, 13, 7), u5 = (1, 7, 8, 14).
1. Déterminer le rang de la famille F . La famille F est-elle libre ?
2. Extraire de F une base de E = Vect (u1 , u2 , u3 , u4 , u5 ).
3. Déterminer une équation caractérisant E.

Exercice 16.8
   
Soient F1 = (x, y, z) ∈ R3 / x + y + z = 0 , F2 = (x, y, z) ∈ R3 / x + 2y − z = 0 ,
G1 = Vect ((1, 1, 1), (1, 1, 0)) et G2 = Vect ((1, −1, 1), (1, 0, 0)) .
Déterminer une base, ainsi que la dimension, de : F1 ∩ F2 , F1 ∩ G1 et G1 ∩ G2 .

Exercice 16.9
Soient E un K-espace vectoriel et F et G deux sous-espaces vectoriels de E. Montrer que
F ∪ G est un sous-espace vectoriel de E ⇔ F ⊂ G ou G ⊂ F .
Corrections 313

Corrections
Interro de cours
1. On peut éviter de passer par le critère de sous-espace vectoriel, en exhibant une famille géné-
ratrice. On exprime x en fonction de y et z pour obtenir
E = {(y + z, y, z) / y, z ∈ K } = {y(1, 1, 0) + z(1, 0, 1) / y, z ∈ K } = Vect ((1, 1, 0), (1, 0, 1)) .
Ainsi E est un sous-espace vectoriel engendré de K3 , donc est un sous-espace vectoriel de K3 .
2. D’après la question précédente, la famille ((1, 1, 0), (1, 0, 1)) est génératrice de E. Or les deux
vecteurs la constituant ne sont clairement pas colinéaires, donc cette famille est libre.
Ainsi ((1, 1, 0), (1, 0, 1)) est une base de E et on en conclut que dim(E) = 2.
3. (a) Vrai.
(b) Faux. Si E = R2 , F = Vect ((1, 0)) et G = Vect ((0, 1)), alors F et G sont des sous-
espaces vectoriels de E. Cependant, u = (1, 0) ∈ F , donc u ∈ F ∪ G et v = (0, 1) ∈ G donc
v ∈ F ∪ G, alors que u + v = (1, 1) ∈
/ F ∪ G. Ainsi F ∪ G n’est pas un sous-espace vectoriel
de E.
(c) Faux. C’est même toujours faux car il ne contient pas 0E .
4. • Une famille (u1 , . . . , un ) de E est libre si :
 
∀(λ1 , . . . , λn ) ∈ Kn , λ1 u1 + · · · + λn un = 0 ⇒ λ1 = · · · = λn = 0 .

• Une famille (u1 , . . . , un ) est génératrice de E si : E = Vect (u1 , . . . , un ).


• Une famille (u1 , . . . , un ) est une base de E si :
∀v ∈ F, ∃ ! (λ1 , . . . , λn ) ∈ Kn , v = λ1 u1 + · · · + λn un .
5. La base canonique de K4 est ((1, 0, 0, 0), (0, 1, 0, 0), (0, 0, 1, 0), (0, 0, 0, 1)).
6. Pour déterminer la matrice dans la base canonique, il suffit de « mettre  lesvecteurs en colonne »
1 1
puis les ranger côte à côte dans une matrice. Ainsi MatBc (F ) = 1 2.
1 3
7. On note u, v et w les trois vecteurs de cette famille. Soient λ, µ, η ∈ K tels que λu+µv +ηw = 0.
On a donc   
 λ +η =0 1 1 1 

 λ = 0
λ +µ =0 0 1 −1
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

⇔  ⇔ η = 0
 λ + µ + η = 0 L2 ←L2 −L1 0 1 0  

 µ = 0.
λ + µ + η = 0 L4 ←L4 −L1 0 1 0
L3 ←L3 −L1

Ainsi la famille (u, v, w) est libre.


8. On note u, v et w les trois vecteurs de cette famille. Soient λ, µ, η ∈ K tels que λu+µv +ηw = 0.
On a donc    
λ + µ + η = 0 1 1 1 λ = 0
λ + 2µ − η = 0 ⇔ 0 1 2 ⇔ η = 0
 
λ + 3µ + λ = 0 L3 ←L3 −L1 0 2 0 µ = 0.
L2 ←L2 −L1

Ainsi la famille (u, v, w) est une famille libre de K3 .


Or dim(K3 ) = 3 = Card(u, v, w), donc la famille (u, v, w) est une base de K3 .
314 Chapitre 16 Espaces vectoriels

9. (a) Vrai. Si F est une famille libre de E, alors F est une base de E car Card(F ) = dim(E) ;
la réciproque est clairement vraie. Si F est une famille génératrice de E, alors F est une
base de E car Card(F ) = dim(E) ; la réciproque est clairement vraie. Ainsi F est libre si
et seulement si F est une base de E si et seulement si F est une famille génératrice de E.
(b) Faux. Si E = R3 et F = ((1, 1, 1), (2, 2, 2)), alors Card(F ) = 2 ≤ 3 = dim(E). Cependant
les deux vecteurs composant F sont colinéaires, donc la famille F est liée.
(c) Vrai. Cf. cours
10. On note u et v les deux vecteurs de l’énoncé. Soit w = (x, y, z) ∈ K3 . On résout l’équation,
d’inconnues λ et µ, suivante, dont on code directement le système linéaire obtenu,
   
1 1 x 1 1 x
λu + µv = w ⇔  1 −1 y  ⇔  0 −2 y − x  .
1 1 z 0 0 z−x
L2 ←L2 −L1
L3 ←L3 −L1

Ainsi l’équation admet au moins une solution si et seulement si z − x = 0.


On conclut que (x, y, z) ∈ Vect ((1, 1, 1), (1, −1,
 1)) ⇔ x = z.
11. On note E = (x, y, z) ∈ K3 / x − y − z = 0 , u = (2, 1, 1), v = (3, 2, 1) et F = Vect (u, v).
D’après la question 2., E est de dimension 2.
Par définition de F , la famille (u, v) est génératrice de F . Le vecteurs u et v ne sont clairement
pas colinéaires, donc la famille (u, v) est libre. Ainsi (u, v) est une base de F et dim(F ) = 2.
De plus u ∈ E (car 2 − 1 − 1 = 0) et v ∈ E (car 3 − 2 − 1 = 0), donc F = Vect (u, v) ⊂ E.
On a donc montré que E et F sont deux sous-espaces vectoriels de K3 vérifiant F ⊂ E et
dim E = dim F . Donc E = F. 
On en conclut que (x, y, z) ∈ K3 / x − y − z = 0 = Vect ((2, 1, 1), (3, 2, 1)).
12. (a) Vrai. On a Vect (F ) ⊂ Kn , donc rg(F ) = dim (Vect (F )) ≤ n.
(b) Vrai. On a Vect (F ) ⊂ Kn et dim(Vect (F )) = rg(F ) = n = dim(Kn ).
Donc Vect (F ) = Kn et on en conclut que F est une famille génératrice de Kn .
(c) Faux. Si n = 2 et F = ((1, 1), (2, 2), (3, 3)), alors Card(F ) ≥ 2 mais rg(F ) = 1 = 2.
(d) Vrai. La famille F est génératrice de Vect (F ), donc Card(F ) ≥ dim(Vect (F )) = rg(F ).
(e) Vrai. La famille F est génératrice de Vect (F ), donc : F est une base de Vect (F ) si et
seulement si F est libre.
En utilisant les propriétés des dimensions et des familles de vecteurs, on a aussi : F est
une base de Vect (F ) si et seulement si Card(F ) = dim(Vect (F )) = rg(F ).

Exercice 16.1
1. On a A = {(−2y + 3z, y, z) / y, z ∈ R } = Vect ((−2, 1, 0), (3, 0, 1)).
On conclut que A est un sous-espace vectoriel de R3 .
2. On a B = {(x, x, 0) + (y, −y, 2y) / x, y ∈ R } = Vect ((1, 1, 0), (1, −1, 2)).
On conclut que B est un sous-espace vectoriel de R3 .
3. On a 0 + 2 × 0 − 0 = 0 = 2, donc (0, 0, 0) ∈
/ C.
On conclut que C n’est pas un sous-espace vectoriel de R3 .
4. Si on suppose que (0, 0, 0) ∈ D, alors on dispose de x, y ∈ R tels que 2x − 3 = 0, x + 1 = 0 et
−x + 3y = 0. Après résolution, on en déduit que x = y = 0 et 1 = 0, ce qui est absurde.
/ D. On conclut que D n’est pas un sous-espace vectoriel de R3 .
Ainsi (0, 0, 0) ∈
5. On a 0 − 3 × 0 + 9 × 0 = 0 = 2, donc (0, 0, 0, 0) ∈
/ E.
On conclut que E n’est pas un sous-espace vectoriel de R4 .
Corrections 315

Exercice 16.2
1. Soient λ, µ et η ∈ K tels que λu1 + µu2 + ηu3 = 0. On obtient
(−µ + η)e1 + (λ + 2η)e2 + (2λ + µ)e3 = 0.
La famille (e1 , e2 , e3 ) est une base de K3 , donc est libre. On en déduit que

−µ + η = 0
λ + 2η = 0 donc λ = µ = η = 0.

2λ + µ = 0
On conclut que la famille B  = (u1 , u2 , u3 ) est une famille libre de K3 constituée de trois
vecteurs. Ainsi B  est une base de K3 .
2. a. Les vecteurs v1 et v2 ne sont pas colinéaires, donc la famille (v1 , v2 ) est libre.
b. On cherche un vecteur qui n’est pas combinaison linéaire de v1 et v2 . On pose donc par
exemple v3 = e2 . On montre que (v1 , v2 , v3 ) est libre : soient λ, µ et η ∈ K tels que
λv1 + µv2 + ηv3 = 0.
On obtient
λe1 + (2λ + µ + η)e2 + (2λ + µ)e3 = 0.
La famille (e1 , e2 , e3 ) étant libre, on en déduit que λ = 0, 2λ + µ + η = 0 et 2λ + µ = 0,
donc λ = µ = η = 0.
Ainsi la famille (v1 , v2 , v3 ) est une famille libre de K3 constituée de trois vecteurs.
On en conclut que la famille (v1 , v2 , v3 ) est une base de K3 .
3. a. Soient λ, µ et η ∈ K tels que λw1 + µw2 + ηw3 = 0, c’est-à-dire tels que
(λ + µ + 2η, λ + 2µ + 3η, λ + 3µ + η) = (0, 0, 0).
On identifie composante par composante et on code le système linéaire obtenu
      
1 1 2 1 1 2 1 1 2 λ = 0
1 2 3 ⇔ 0 1 1  ⇔ 0 1 1  ⇔ µ = 0

1 3 1 L3 ←L3 −L1 0 2 −1 0 0 −3 η =0
L2 ←L2 −L1 L3 ←L3 −2L2

Ainsi B  est une famille libre de K3 avec Card(B  ) = 3 = dim(K3 ).


On en conclut que B  est une base de K3 .
b. Soient λ, µ, η les coordonnées de a = (1, 1, 4) dans la base B  .
On a λw1 + µw2 + ηw3 = a, c’est-à-dire
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

(λ + µ + 2η, λ + 2µ + 3η, λ + 3µ + η) = (1, 1, 4).


On identifie composante par composante et on code le système linéaire obtenu
      
1 1 2 1 1 1 2 1 1 1 2 1 λ = 2
 1 2 3 1  ⇔  0 1 1 0  ⇔  0 1 1 0 ⇔ µ = 1

1 3 1 4 0 2 −1 3 0 0 −3 3 η = −1
L2 ←L2 −L1 L3 ←L3 −2L2
L3 ←L3 −L1

 
2
On en conclut que MatB (a) =  1 .
−1
316 Chapitre 16 Espaces vectoriels

Exercice 16.3
   
1. On a E = (x, y, z) ∈ R3 / 2x + y − 3z = 0 = (x, y, z) ∈ R3 / y = −2x + 3z
= {(x, −2x + 3z, z) / x, z ∈ R }
= {(x, −2x, 0) + (0, 3z, z) / x, z ∈ R }
= {x(1, −2, 0) + z(0, 3, 1) / x, z ∈ R }
= Vect ((1, −2, 0), (0, 3, 1)) .
Donc la famille ((1, −2, 0), (0, 3, 1)) est génératrice de E.
De plus les deux vecteurs (1, −2, 0) et (0, 3, 1) ne sont pas colinéaires, alors ils forment une
famille libre. Ainsi ((1, −2, 0), (0, 3, 1)) est une base de E constituée de deux vecteurs.
On en conclut que dim(E) = 2.  
  x x
2. On a E = (x, y, z) ∈ R3 / x = 2y = 3z = (x, y, z) ∈ R3 y = et z =
 x x   2 3
= x, , /x∈R
x 2 3 
= (6, 3, 2) / x ∈ R
6
= Vect ((6, 3, 2)) .
Donc la famille ((6, 3, 2)) est génératrice de E.
De plus le vecteur (6, 3, 2) est non nul, alors il forme une famille libre. Ainsi ((6, 3, 2)) est une
base de E constituée d’un vecteur.
On en conclut que dim(E) = 1.
  
3. On a E = (x − y, 2x + 3y, −x + y) (x, y) ∈ R2 = {(x, 2x, −x) + (−y, 3y, y) / x, y ∈ R }
= {x(1, 2, −1) + y(−1, 3, 1) / x, y ∈ R }
= Vect ((1, 2, −1), (−1, 3, 1)) .
Donc la famille ((1, 2, −1), (−1, 3, 1)) est génératrice de E.
De plus les deux vecteurs (1, 2, −1) et (−1, 3, 1) ne sont pas colinéaires, alors ils forment une
famille libre. Ainsi ((1, 2, −1), (−1, 3, 1)) est une base de E constituée de deux vecteurs.
On en conclut que dim(E) = 2.
  
4. On a E = (−x − y, x + 2y, 2x + y) (x, y) ∈ R2 = {(−x, x, 2x) + (−y, 2y, y) / x, y ∈ R }
= {x(−1, 1, 2) + y(−1, 2, 1) / x, y ∈ R }
= Vect ((−1, 1, 2), (−1, 2, 1)) .
Donc la famille ((−1, 1, 2), (−1, 2, 1)) est génératrice de E.
De plus les deux vecteurs (−1, 1, 2) et (−1, 2, 1) ne sont pas colinéaires, alors ils forment une
famille libre. Ainsi ((−1, 1, 2), (−1, 2, 1)) est une base de E constituée de deux vecteurs.
On en conclut que dim(E) = 2.

Exercice 16.4
 
1. On note E = (x, y, z) ∈ R3 / x + 2y − 3z = 0 , u = (1, 1, 1), v = (−1, 2, 1) et F = Vect (u, v).
On a E = {(−2y + 3z, y, z) / y, z ∈ R } = Vect ((−2, 1, 0), (3, 0, 1)) et les deux vecteurs (−2, 1, 0)
et (3, 0, 1) ne sont pas colinéaires. Ils forment donc une base de E et dim(E) = 2.
De plus, u ∈ E (car 1 + 2 − 3 = 0) et v ∈ E (car −1 + 2 × 2 − 3 = 0). Alors F = Vect (u, v) ⊂ E.
Or les vecteurs u et v ne sont pas colinéaires, d’où dim(F ) = 2.
Corrections 317

On a donc montré que E et F sont deux sous-espaces vectoriels de R3 vérifiant F ⊂ E et


dim E = dim F . Ainsi E = F .
On en conclut que {(−2y + 3z, y, z) / y, z ∈ R} = Vect ((1, 1, 1), (−1, 2, 1)).
2. On note E = (x, y, z) ∈ R3 / x + 2y − z = 0 , u = (1, 1, 3), v = (1, −1, −1) et F = Vect (u, v).
On a E = {(−2y + z, y, z) / y, z ∈ R } = Vect ((−2, 1, 0), (1, 0, 1)) et les deux vecteurs (−2, 1, 0)
et (1, 0, 1) ne sont pas colinéaires. Ils forment donc une base de E et dim(E) = 2.
De plus, u ∈ E (car 1+2−3 = 0) et v ∈ E (car 1+2×(−1)+1 = 0). Alors F = Vect (u, v) ⊂ E.
Or les vecteurs u et v ne sont pas colinéaires, d’où dim(F ) = 2.
On a donc montré que E et F sont deux sous-espaces vectoriels de R3 vérifiant F ⊂ E et
dim E = dim F . Ainsi  E = F. 
On en conclutque (x, y, z) ∈ R3 / x + 2y − z= 0 = Vect ((1, 1, 3), (1, −1, −1)).
3. On note E = (x + y, x − y, 2y) (x, y) ∈ R2 , u = (1, 0, 1), v = (3, 1, 2) et F = Vect (u, v).
On a E = {(x, x, 0) + (y, −y, 2y) / x, y ∈ R } = Vect ((1, 1, 0), (1, −1, 2)) et les deux vecteurs
(1, 1, 0) et (1, −1, 2) ne sont pas colinéaires. Ils forment donc une base de E et dim(E) = 2.
De plus, u = (x + y, x − y, 2y) avec x = y = 12 , donc u ∈ E. Et v = (x + y, x − y, 2y) avec x = 2
et y = 1, donc v ∈ E. Alors F = Vect (u, v) ⊂ E. Or les vecteurs u et v ne sont pas colinéaires,
d’où dim(F ) = 2.
On a donc montré que E et F sont deux sous-espaces vectoriels de R3 vérifiant F ⊂ E et
dim E = dim F . Ainsi E = F .
On en conclut que {(x, x, 0) + (y, −y,2y) / x, y ∈ R } = Vect ((1, 0, 1), (3, 1, 2)).
4. On note E = (2x − 3y, x, −x + 3y) (x, y) ∈ R2 , u = (−1, 1, 2), v = (1, 2, 1), F = Vect (u, v).
On a E = {(2x, x, −x) + (−3y, 0, 3y) / x, y ∈ R } = Vect ((2, 1, −1), (−3, 0, 3)) et les deux
vecteurs (2, 1, −1) et (−3, 0, 3) ne sont pas colinéaires. Ils forment donc une base de E et
dim(E) = 2.
De plus, u = (2x − 3y, x, −x + 3y) avec x = y = 1, donc u ∈ E. Et v = (2x − 3y, x, −x + 3y)
avec x = 2 et y = 1, donc v ∈ E. Alors F = Vect (u, v) ⊂ E. Or les vecteurs u et v ne sont pas
colinéaires, d’où dim(F ) = 2.
On a donc montré que E et F sont deux sous-espaces vectoriels de R3 vérifiant F ⊂ E et
dim E = dim F . Ainsi  E = F.  
On en conclut que (2x − 3y, x, −x + 3y) (x, y) ∈ R2 = Vect ((−1, 1, 2), (1, 2, 1)).

Exercice 16.5
1. On note u = (1, 1, 1) et v = (2, −1, 2). Soit w = (x, y, z) ∈ R3 . On résout l’équation suivante,
d’inconnues λ et µ, dont on code directement le système linéaire obtenu,
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

   
1 2 x 1 1 x
λu + µv = w ⇔  1 −1 y  ⇔  0 −3 y − x  .
1 2 z 0 0 z−x
L2 ←L2 −L1
L3 ←L3 −L1

Ainsi l’équation admet


 au moins une solution  si et seulement si z − x = 0.
On conclut que E = (x, y, z) ∈ R3 / x = z .
2. On note u = (1, 1, −1, −1) et v = (−2, −1, 1, 2). Soit w = (x, y, z, t) ∈ R4 . On résout l’équation
suivante, d’inconnues λ et µ, dont on code directement le système linéaire obtenu,
     
1 −2 x 1 1 x 1 1 x
 1 −1 y   0 1 y−x   0 1 y−x 
λu + µv = w ⇔   −1 1 z  L2 ←L
 ⇔  
 0 −1 z + x  L3 ←L ⇔ 
 0 0 z + y .

2 −L1 3 +L2
L3 ←L3 +L1
−1 2 t L4 ←L4 +L1 0 0 t+x 0 0 t+x
318 Chapitre 16 Espaces vectoriels

Ainsi l’équation admet


 au moins une solution si et seulement si z + y = 0 et t + x = 0.
On conclut que F = (x, y, z, t) ∈ R4 / x + t = 0 et y + z = 0 .

Exercice 16.6
On utilise la matrice dans la base canonique de la famille de vecteurs. On note F la famille de
vecteurs dont on doit déterminer le rang.
     
0 1 1 1 0 1 1 0 1
 
1. On a rg(F ) = rg 1 0 1 = rg 0 1 1 = rg  0 1 1  = 3.
1 1 0 L3 ←L3 −L1 0 1 0
L1 ↔L2 L3 ←L3 −L2
0 0 −1
   
1 2 3 1 2 3
2. On a rg(F ) = rg 2 4 6 = rg  0 0 0 = 1.
3 6 9 L3 ←L3 −3L1
L2 ←L2 −2L1
0 0 0
     
1 2 0 1 2 0 1 2 0
3. On a rg(F ) = rg 1 2 1 = rg 0 0 1 = rg  0 0 1  = 2.
1 2 2 L3 ←L3 −L1 0 0 2
L2 ←L2 −L1 L3 ←L3 −2L2
0 0 0
     
0 1 2 3 1 2 3 4 1 2 3 4
4. On a rg(F ) = rg 1 2 3 4 = rg 0 1 2 3 = rg  0 1 2 3 = 2.
L3 ←L3 +L2
2 3 4 5 L3 ←L3 −2L1 0 −1 −2 −3
L1 ↔L2
0 0 0 0
     
1 1 0 2 1 1 0 2 1 1 0 2
0 1 1 1 0 1 1 1  0 1 1 1
5. On a rg(F ) = rg 
2 1 −1 3 L3 ←L=3 −2L1 rg 0 −1 −1 −1 L3 ←L
   =  0 0 0 0 = 2.
rg  
3 +L2

0 1 1 1 0 1 1 1
L4 ←L4 −L2
0 0 0 0

Exercice 16.7
   
1 1 3 10 1 1 1 3 10 1
1 2 1 4 7 0 1 −2 −6 6 
1. On a rg(f ) = rg 
1
 = rg  
3 4 13 8  L2 ←L2 −L1 0 2 1 3 7
1 4 2 7 14 0 3 −1 −3 13 
L3 ←L3 −L1
L4 ←L4 −L1

1 1 3 10 1
0 1 −2 −6 6 
= rg 
 
L3 ←L3 −2L2 0 0 5 15 −5
0 0 5 15 −5
L4 ←L4 −3L2

 
1 1 3 10 1
0 1 −2 −6 6 
= rg 
0
.
L4 ←L4 −L3 0 5 15 −5
0 0 0 0 0
On conclut que rg(F ) = 3.
Ainsi rg(F ) < Card(F ), donc F n’est pas une famille libre.
2. On cherche des relations entre ces vecteurs. Soient λ1 , . . . , λ5 ∈ K tels que λ1 u1 +· · ·+λ5 u5 = 0.
En identifiant composante par composante, on obtient le système linéaire homogène codé par
la matrice de F dans la base canonique. En effectuant les mêmes opérations qu’à la question
Corrections 319

précédente, on en déduit que


 
λ1 + λ2 + 3λ3 + 10λ4 + λ5 = 0
 λ2 − 2λ3 − 6λ4 + 6λ5 = 0  .
5λ3 + 15λ4 − 5λ5 = 0
Si on force λ4 = 1 et λ5 = 0, alors λ3 = −3, λ2 = 0 et λ1 = −1.
Donc −u1 + 0 × u2 − 3u3 + u4 = 0, puis u4 = u1 + 3u3 ∈ Vect (u1 , u2 , u3 ).
De même, en forçant λ4 = 0 et λ5 = 1, on obtient u5 = 4u2 − u3 ∈ Vect (u1 , u2 , u3 ).
Ainsi u4 , u5 ∈ Vect (u1 , u2 , u3 ), donc E = Vect (u1 , u2 , u3 , u4 , u5 ) = Vect (u1 , u2 , u3 ).
Alors (u1 , u2 , u3 ) est une famille génératrice de E.
Or si λ1 u1 + λ2 u2 + λ3 u3 = 0, alors λ1 u1 + · · · + λ5 u5 = 0 avec λ4 = λ5 = 0. En réutilisant le
système ci-dessus, on obtient λ1 = λ2 = λ3 = 0, donc la famille (u1 , u2 , u3 ) est libre.
On en conclut que (u1 , u2 , u3 ) est une base de E.
3. Soit v = (x, y, z, t) ∈ K4 . On résout l’équation suivante, d’inconnues λ1 , λ2 et λ3 , dont on
code directement le système linéaire obtenu. On résout ce système en effectuant exactement les
mêmes opérations qu’à la question 1..
   
1 1 3 x 1 1 3 x
 1 2 1 y   0 1 −2 −x + y 
λ1 u1 + λ2 u2 + λ3 u3 = v ⇔  
 1 3 4 z ⇔ 0 0 5
 .
x − 2y + z 
1 4 2 t 0 0 0 x−y−z+t
 4

On en conclut que E = (x, y, z, t) ∈ K / x − y − z + t = 0 .

Exercice 16.8
• Pour F1 ∩ F2 , on résout un système linéaire de deux équations à trois inconnues. On a
  
x+ y +z =0 x+ y + z =0 x = −3z
(x, y, z) ∈ F1 ∩ F2 ⇔ ⇔ ⇔
x + 2y − z = 0 L2 ←L2 −L1 y − 2z = 0 y = 2z.
Donc F1 ∩ F2 = {(−3z, 2z, z) / z ∈ R } = Vect ((−3, 2, 1)).
Le vecteur (−3, 2, 1) étant non nul, il forme une base de F1 ∩ F2 .
On en conclut que dim(F1 ∩ F2 ) = 1.
• Pour F1 ∩ G1 , on exprime le fait d’appartenir à G1 à l’aide de deux paramètres, puis on utilise
l’équation de F1 pour exprimer un de ces paramètres en fonctions de l’autre. On a
 

 x=λ+µ 
 x= λ +µ
 
y=λ+µ y = λ +µ
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

(x, y, z) ∈ F1 ∩ G1 ⇔ ∃λ, µ ∈ R, ⇔ ∃λ, µ ∈ R,



 z = λ 
 z = λ
 
x+y +z =0 (λ + µ) + (λ + µ) + (λ) = 0
 λ

 x= −


 2


y = − λ
⇔ ∃λ, µ ∈ R, 2



 z = λ


µ = − 3λ .

2
  
λ λ
Donc F1 ∩ G1 = − , − , λ / λ ∈ R = Vect ((−1, −1, 2)).
2 2
320 Chapitre 16 Espaces vectoriels

Le vecteur (−1, −1, 2) étant non nul, il forme une base de F1 ∩ G1 .


On en conclut que dim(F1 ∩ G1 ) = 1.
• Pour G1 ∩ G2 , on exprime le fait d’appartenir à G1 à l’aide de deux paramètres et le fait d’ap-
partenir à G2 à l’aide de deux autres paramètres. Puis, on identifie composante par composante
pour exprimer tous ces paramètres en fonction d’un seul. On a
 
x = λ + µ x = s + t
(x, y, z) ∈ G1 ∩ G2 ⇔ ∃λ, µ, s, t ∈ R, y = λ + µ et y = −s
 
z =λ z= s
 
s + t = λ + µ x = s + t
⇔ ∃λ, µ, s, t ∈ R, − s = λ + µ et y = −s
 
s=λ z= s
 
 t = −2s x = −s
⇔ ∃λ, µ, s, t ∈ R, µ = −2s et y = −s
 
λ= s z = s.

Donc G1 ∩ G2 = {(−s, −s, s) / s ∈ R } = Vect ((−1, −1, 1)). Le vecteur (−1, −1, 1) étant non
nul, il forme une base de G1 ∩ G2 .
On en conclut que dim(G1 ∩ G2 ) = 1.

Exercice 16.9
On procède par double implication.
• ⇐ : On suppose que F ⊂ G ou G ⊂ F . On distingue deux cas.
 Si F ⊂ G, alors F ∪ G = G. Or G est un sous-espace vectoriel de E, donc F ∪ G aussi.
 Si G ⊂ F , alors F ∪ G = F . Or F est un sous-espace vectoriel de E, donc F ∪ G aussi.
Dans les deux cas, F ∪ G est un sous-espace vectoriel de E.
• ⇒ : On suppose que F ∪ G est un sous-espace vectoriel de E.
On suppose, par l’absurde, que F ⊂ G et G ⊂ F .
On dispose donc de f ∈ F \G car F ⊂ G, et de g ∈ G\F car G ⊂ F .
Or F ⊂ (F ∪ G) et G ⊂ (F ∪ G), donc f et g sont de vecteurs de F ∪ G. Comme F ∪ G est un
sous-espace vectoriel de E, on en déduit que f + g ∈ F ∪ G. On distingue deux cas.
 Si f + g ∈ F , alors g = f + g − f ∈ F , ce qui est absurde.
   
∈F ∈F
 Si f + g ∈ G, alors f = f + g − g ∈ G, ce qui est absurde.
   
∈G ∈G
Dans les deux cas, on aboutit à une absurdité. On en conclut que F ⊂ G ou G ⊂ F .
CHAPITRE

Applications linéaires
17
L’essentiel du cours
Dans tout ce chapitre K désignera R ou C et p, q, n désigneront des entiers naturels non nuls.

 1 Applications linéaires de Kp dans Kn

Définition
• Une application linéaire f de Kp dans Kn est une application de Kp dans Kn vérifiant
∀λ ∈ K, ∀u, v ∈ Kp , f (λu) = λf (u) et f (u + v) = f (u) + f (v).
On note L (K , K ) l’ensemble des applications linéaires de Kp dans Kn .
p n

• Si de plus p = n, on dit alors que f est un endomorphisme de Kn .


On note L (Kn ) l’ensemble des endomorphismes de Kn .

Une application linéaire est donc une application qui préserve les deux opérations des
espaces vectoriels Kp et Kn (la somme et la multiplication par un scalaire).

Critère de linéarité
Une application f de Kp dans Kn est linéaire si et seulement si
∀λ ∈ K, ∀u, v ∈ Kp , f (λu + v) = λf (u) + f (v).

Proposition
Soient f ∈ L (Kp , Kn ), λ1 , . . . , λq ∈ K et u1 , . . . , uq ∈ Kp . On a
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

 q  q
 
f (0K ) = 0K
p n et f λk u k = λk f (uk ).
k=1 k=1

Propriétés des opérations sur les applications linéaires


• Si f, g ∈ L (Kp , Kn ) et λ ∈ K, alors λf ∈ L (Kp , Kn ) et f + g ∈ L (Kp , Kn )
• Si f ∈ L (Kp , Kq ) et g ∈ L (Kq , Kn ), alors g ◦ f ∈ L (Kp , Kn )
• Si f ∈ L (Kp , Kn ) est bijective, alors f −1 ∈ L (Kn , Kp ).
322 Chapitre 17 Applications linéaires

 2 Noyau et image
Dans toute cette partie f désignera une application linéaire de Kp dans Kn .

Définition
Le noyau de f est l’ensemble ker f = {u ∈ Kp / f (u) = 0Kn }.

Le noyau de f est l’ensemble des antécédents de 0 par f .

Propriétés du noyau
• Le noyau de f est un sous-espace vectoriel de Kp .
• L’application f est injective si et seulement si ker f = {0Kp }.

Définition
L’image de f est l’ensemble Im f = {f (u) / u ∈ Kp }.

L’image de f est l’ensemble des valeurs prises par f . Il s’agit donc de f (Kp ).

Propriétés de l’image
• L’image de f est un sous-espace vectoriel de Kn .
• L’application f est surjective si et seulement si Im f = Kn .
• Si (e1 , . . . , ep ) est une base de Kp , alors Im f = Vect (f (e1 ), . . . , f (ep )).

Proposition
• Si f est injective, alors p ≥ n
• Si f est surjective, alors p ≤ n
• Si f est bijective, alors p = n
• Si p = n, alors
f injective ⇔ f bijective ⇔ f surjective.

• Cette proposition permet de voir si f peut être injective (ou surjective) juste en
regardant p et n.
• Si f peut être bijective (c’est-à-dire si p = n), il n’est alors pas nécessaire de montrer
de montrer l’injectivité et la surjectivité pour montrer que f est bijective. Il suffit
de montrer l’un des deux.
L’essentiel du cours 323

 3 Matrice d’une application linéaire


Théorème
Soient (e1 , . . . , ep ) une base de Kp et (u1 , . . . , up ) une famille de Kn . Il existe une et une seule
application linéaire de Kp dans Kn vérifiant ∀k ∈ [[1, p]] , f (ek ) = uk .

Définition
Soient B = (e1 , . . . , ep ) une base de Kp et C une base de Kn . On définit la matrice de f
relativement aux bases B et C par
MatB,C (f ) = MatC (f (e1 ), . . . , f (ep )) ∈ Mn,p (K).
La matrice canoniquement associée est la matrice relativement aux bases canoniques.

Définition
Soit M ∈ Mn,p (K). L’application linéaire canoniquement associée à M est l’application
linéaire de Kp dans Kn dont la matrice canoniquement associée est M .

Propriétés matricielles des opérations sur les applications linéaires


Soient B une base de Kp , C une base de Kn et D une base de Kq .
• Si u ∈ Kp et f ∈ L (Kp , Kn ), alors MatC (f (u)) = MatB,C (f ) MatB (u).
• Si f, g ∈ L (Kp , Kn ) et λ ∈ K, alors
MatB,C (λf ) = λ MatB,C (f ) et MatB,C (f + g) = MatB,C (f ) + MatB,C (g).
• Si f ∈ L (K , K ) et g ∈ L (K , K ), alors
p q q n

MatB,C (g ◦ f ) = MatD,C (g) × MatB,D (f ).


• Si f ∈ L (K , K ), alors f est bijective si et seulement si : p = n et MatB,C (f ) est inversible.
p n

Dans ce cas, MatC ,B (f −1 ) = (MatB,C (f )) .


−1

 4 Rang d’une application linéaire


Dans toute cette partie f désignera une application linéaire de Kp dans Kn .
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Définition
Le rang de f , noté rg f , est la dimension de Im f .

Propriétés du rang
Soient B = (e1 , . . . , ep ) une base de Kp et C une base de Kn .
• On a rg f = rg(f (e1 ), . . . , f (ep )) = rg (MatB,C (f ))
• L’application f est surjective si et seulement si rg f = n
• L’application f est injective si et seulement si rg f = p.
324 Chapitre 17 Applications linéaires

Les méthodes à maîtriser


Méthode 17.1 : Montrer qu’une application est linéaire
Pour montrer qu’une application est linéaire on se sert du critère linéarité. On prend deux
vecteurs u et v et λ scalaire et on montre que f (λu + v) = λf (u) + f (v).

Exemple d’application
Montrer que f : R3 → R3
(x, y, z) → (x + y + 2z, x + 2y + 3z, x − y)
est une application linéaire.
Soient λ ∈ R, u = (x, y, z) et v = (a, b, c) ∈ R3 . On a
f (λu + v) = f (λx + a, λy + b, λz + c)

= λx + a + λy + b + 2(λz + c),
λx + a + 2(λy + b) + 3(λz + c),

λx + a − (λy + b)
= λ(x + y + 2z, x + 2y + 3z, x − y) + (a + b + 2c, a + 2b + 3c, a − b)
= λf (x, y, z) + f (a, b, c).
Ainsi, f (λu + v) = λf (u) + f (v) et on conclut que f est une application linéaire de R3 dans R3 .
Voir exercices 17.1 et 17.8.

Méthode 17.2 : Déterminer le noyau d’une application linéaire


Pour déterminer le noyau d’une application linéaire f , il suffit de résoudre, à l’aide d’un
système d’équations linéaires, l’équation f (u) = 0 (d’inconnue u). Le système en résultant
étant codé par la matrice de f relativement aux bases canoniques des espaces de départ et
d’arrivée, on peut directement pivoter sur cette matrice.

Exemple d’application
Déterminer le noyau de f : R3 → R3
(x, y, z) → (x + y + 2z, x + 2y + 3z, x − y).
On code directement le système que l’on obtient pour avoir
     
1 1 2 1 1 2 1 1 2
(x, y, z) ∈ ker f ⇔ 1 2 3 ⇔ 0 1 1 ⇔ 0 1 1 .
L3 ←L3 +2L2
1 −1 0 0 −2 −2 0 0 0
L2 ←L2 −L1
L3 ←L 3 −L 1

Ainsi (x, y, z) ∈ ker f si et seulement si y = −z et x = −z. On en déduit donc que


ker f = {(−z, −z, z) / z ∈ R } = Vect ((−1, −1, 1)) .

Voir exercices 17.2, 17.4, 17.5, 17.6 et 17.8.


Les méthodes à maîtriser 325

Méthode 17.3 : Déterminer une base de l’image d’une application linéaire.


Pour déterminer une base de l’image d’une application linéaire f de Kp dans Kn , on commence
par choisir une base de Kp (en général la base canonique) B = (e1 , . . . , ep ). On utilise ensuite
le fait que la famille (f (e1 ), . . . , f (ep )) est génératrice de Im f . Il suffit ensuite d’extraire une
base de cette famille génératrice (cf. méthode 16.7). Le système sur lequel on finit par pivoter
est codé par la matrice de f dans la base B choisie au départ. On pourra donc reprendre les
calculs éventuellement effectués pour déterminer le noyau de f .

Exemple d’application
Déterminer une base de l’image de f : R3 → R3
(x, y, z)  → (x + y + 2z, x + 2y + 3z, x − y).
Soit B = (e1 , e2 , e3 ) la base canonique de R3 . En codant directement, on obtient
 
1 1 2 
λ = −η
λf (e1 ) + µf (e2 ) + ηf (e3 ) = 0 ⇔ 1 2 3 ⇔
cf. ker f µ = −η.
1 −1 0
Ainsi (λ, µ, η) = (−1, −1, 1) est solution du système, donc
(−1)f (e1 ) + (−1)f (e2 ) + f (e3 ) = 0,
c’est-à-dire f (e3 ) = f (e1 ) + f (e2 ) ∈ Vect (f (e1 ), f (e2 )).
On en déduit que
Im f = Vect (f (e1 ), f (e2 ), f (e3 )) = Vect (f (e1 ), f (e2 )) .
De plus, en reprenant le même système avec η = 0, on obtient que
λf (e1 ) + µf (e2 ) = 0 ⇔ λ = µ = 0.
On en déduit donc que la famille (f (e1 ), f (e2 )) est libre.
La famille (f (e1 ), f (e2 )) est donc libre et génératrice de Im f . En explicitant ces deux vecteurs,
on obtient donc que la famille ((1, 1, 1), (1, 2, −1)) est une base de Im f .
Voir exercices 17.2 et 17.7.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
326 Chapitre 17 Applications linéaires

Interro de cours
1. Donner la définition d’une application linéaire et la définition d’un endomorphisme.
2. Montrer que f : R2 → R2 est un endomorphisme bijectif de R2 .
(x, y) → (x + y, x − y)
3. Soit v = (1, 2, 3) ∈ R . Montrer que
3

f : R3 → R
u  → u · v (produit scalaire)
est une application linéaire et déterminer son noyau. Que représente géométriquement ker f ?
4. Soit l’application linéaire
f: R3 → R4
(x, y, z)  → (x + y + z, x − y + z, x + y − z, −x + y + z).
(a) Déterminer la matrice canoniquement associée à f .
(b) Déterminer le rang de f .
5. Soit f l’endomorphisme de K3 canoniquement associé à
 
1 1 1
1 2 0 .
−3 2 −1
Calculer f (1, −1, 1).
6. Soient B une base de Kp et C une base de Kn .
Parmi les propositions suivantes lesquelles sont toujours vraies ?
(a) Si f, g ∈ L (Kp , Kn ), alors MatB,C (f + g) = MatB,C (f ) + MatB,C (g)
(b) Si f ∈ L (Kp , Kq ) et g ∈ L (Kq , Kn ), alors MatB,C (g ◦ f ) = MatB,C (g) × MatB,C (f )
(c) Si f ∈ L (Kp , Kn ) est bijective, alors MatB,C (f −1 ) = (MatB,C (f ))
−1

(d) Si B  est une base de Kp et C  une base de Kn , alors MatB,C (f ) = MatB ,C  (f ).


Exercices 327

Exercices
Pour s’entraîner
Exercice 17.1
Les application suivantes sont-elles linéaires ?

1. f : R 3 → R2 3. h : R3 → R2
(x, y, z) → (xz, x − y) (x, y, z) → (x, x + z + 3)
2. g : R2 → R2 4. u : R3 → R3
(x, y) → (x, x − y) (x, y, z) → (x + y, y + z, z 2 ).

Exercice 17.2
Déterminer la matrice canoniquement associée, le noyau, le rang et une base de l’image des appli-
cations linéaires suivantes.

1. f : R2 → R2 3. u : R3 → R3
(x, y) → (x + y, x − y) (x, y, z) → (x + y, x + y + z, x + y − z)
2. g : R3 → R2 4. v : R 2 → R3
(x, y, z) → (x, x + z) (x, y) → (x + y, x − y, x + 2y).

Exercice 17.3
Déterminer les applications linéaires canoniquement associées aux matrices suivantes.
       
0 0 1 1 −1 0 1 1 1 0 3 5
4. .
1. 0 1 0 −1 1  3. 1 1 2 4 8 9 2
2.  
1 0 0 2 3 2 1 3
1 0

Pour aller plus loin


© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Exercice 17.4
 
Si f est un endomorphisme, on note f 2 = f ◦ f et f 3 = f ◦ f ◦ f . 3 6 1
1. Soit f l’endomorphisme de K3 canoniquement associé à la matrice M = −1 −2 0 .
a. Déterminer une base ainsi que la dimension de ker f et de ker(f 2 ). −1 −2 −1
b. Déterminer ker(f 3 ).
c. Que remarque-t-on ?
2. Si f est un endomorphisme de Kn , montrer que {0} ⊂ ker f ⊂ ker(f 2 ) ⊂ ker(f 3 ).
3. Soit f un endomorphisme de K3 tel que les inclusions {0} ⊂ ker f ⊂ ker(f 2 ) ⊂ ker(f 3 ) sont
strictes. Déterminer f 3 .
328 Chapitre 17 Applications linéaires

Exercice 17.5
 
3 1 −3
Soient f l’endomorphisme de K3 canoniquement associé à M = −1 1 1 
et C = (u1 , u2 , u3 ) la famille définie par 1 1 −1
u1 = (1, 1, 1), u2 = (1, −1, 0) et u3 = (1, 0, 1).
1. Montrer que C est une base de K3 .
2. Déterminer la matrice de f dans la base C .
3. En déduire une base de ker f et une base de Im f .

Exercice 17.6
Soient a, b, c ∈ K et f l’endomorphisme de K3 canoniquement associé à
 
0 0 −c
M = 1 0 −b  .
0 1 −a
1. Déterminer le noyau de f .
2. En déduire une condition nécessaire et suffisante sur a, b, c pour que f soit bijective.
3. Montrer que f 3 + af 2 + bf + c Id = 0.
(On pourra calculer les images par f des vecteurs de la base canonique).
4. Lorsque M est inversible, en déduire une expression de M −1 en fonction de M .

Exercice 17.7
Soient f ∈ L (Kp , Kn ) de rang 1 et M sa matrice relativement à des bases de Kp et Kn .
Montrer que toutes les colonnes de M sont proportionnelles entre elles.

Exercice 17.8
Soient B la base canonique de R3 et f : R3 → R 3
(x, y, z) → (x + 2z, −x − y − z, x + 2y).
1. a. Montrer que f est un endomorphisme de R3 et déterminer sa matrice relativement à B.
b. Déterminer une base du noyau de f (on la notera (u2 )), puis le rang de f .
c. Déterminer toutes les valeurs de λ ∈ R telles que f − λ Id n’est pas bijective.
On les notera λ1 , λ2 et λ3 (avec λ1 < λ2 < λ3 ).
d. Déterminer une base de ker(f − λ1 Id) (on la notera (u1 )) puis une base de ker(f − λ3 Id)
(on la notera (u3 )).  
−1 0 0
e. Montrer que C = (u1 , u2 , u3 ) est une base de R3 , puis que MatC (f ) =  0 0 0.
0 0 1
2. On cherche à déterminer tous les endomorphismes g de R3 tels que g 2 = f (où g 2 = g ◦ g).
On suppose qu’il existe un tel endomorphisme g.
a. Montrer que f et g commutent
 (c’est-à-dire
 f ◦ g = g ◦ f ).
b. Si λ ∈ R, montrer que g ker(f − λ Id) ⊂ ker(f − λ Id).
c. En déduire que la matrice de g relativement à la base C est diagonale.
d. Conclure.
Corrections 329

Corrections
Interro de cours
1. Une application linéaire f de Kp dans Kn est une application de Kp dans Kn vérifiant
∀λ ∈ K, ∀u, v ∈ Kp , f (λu) = λf (u) et f (u + v) = f (u) + f (v).
Un endomorphisme de K est une application linéaire de Kn dans Kn .
n

2. Soient u = (x, y), v = (a, b) ∈ R2 et λ ∈ R. On a λu + v = (λx + a, λy + b), donc


f (λu + v) = (λx + a + λy + b, λx + a − λy − b) = λ(x + y, x − y) + (a + b, a − b) = λf (u) + f (v).
Ainsi f est une application linéaire de R2 dans R2 . L’ensemble de départ et d’arrivée étant
identiques, on peut donc dire que f est un endomorphisme de R2 .
3. Soient u1 , u2 ∈ R3 et λ ∈ R, on a
f (λu1 + u2 ) = (λu1 + u2 ) · v = λu1 · v + u2 · v = λf (u1 ) + f (u2 ).
Ainsi f est une application linéaire de R3 dans R.
De plus u ∈ ker f si et seulement si u · v = 0.
On en conclut que ker f représente l’ensemble des vecteurs orthogonaux à v.
4. (a) Si on note B3 la base canonique de R3 et B4 la base canonique de R4 , on obtient
 
1 1 1
 1 −1 1 
MatB3 ,B4 (f ) = 
1
.
1 −1
−1 1 1
(b) On utilise la matrice de f déterminée à la question précédente. On a
     
1 1 1 1 1 1 1 1 1
1  
−1 1   0 −2 0   0 −2 0 
rg(f ) = rg 
1 = rg 
0 0 −2 L4 ←L4= rg   = 3.
1 −1 L2 ←L2 −L1 +L2 +L3 0 0 −2 
1 1 0 2 2
L3 ←L3 −L1
−1 L4 ←L4 +L1
0 0 0
5. On note B la base canonique de K3 et u = (1, −1, 1). On a
    
1 1 1 1 1
MatB (f (u)) = MatB (f ) MatB (u) =  1 2 0  −1 = −1 .
−3 2 −1 1 −6
On en conclut que f (1, −1, 1) = (1, −1, −6).
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

6. (a) Vrai. Cf. cours


(b) Faux. Il faut bien faire attention aux bases avec lesquelles on définit les matrices. Si on
note D une base de Kq , la bonne formule est MatB,C (g ◦ f ) = MatD,C (g) × MatB,D (f ).
(c) Faux. Il faut encore une fois faire attention aux bases. En considérant f −1 , on inverse
l’ensemble de départ et celui d’arrivée, il faut donc faire de même avec les bases utilisées.
 −1
la formule correcte est MatC ,B (f −1 ) = MatB,C (f ) .
2
(d) Faux. Soient f l’endomorphisme de R défini par f (x, y) = (x+y, x−y), B = ((1, 0), (0, 1))
la base canonique de R2 , B  = ((1, 1), (1, −1)) une base de R2 et C = C  = B.
On a f (1, 1) = (2, 0) = 2(1, 0)
 + 0(0, 1) et f (1, −1) = (0, 2) = 0(1, 0) + 2(0, 1).
2 0 1 1
Ainsi MatB ,C  (f ) = = = MatB,C (f ).
0 2 1 −1
330 Chapitre 17 Applications linéaires

Exercice 17.1
1. Non. On pose u = (1, 0, 0) et v = (0, 0, 1). On a f (u) + f (v) = (0, 1) + (0, 0) = (0, 1) et
f (u + v) = f (1, 0, 1) = (1, 1) = f (u + v). Donc f n’est pas une application linéaire.
2. Oui. Soient u = (x, y), v = (a, b) ∈ R2 et λ ∈ R, on a
f (λu + v) = (λx + a, λx + a − λy − b) = λ(x, x − y) + (a, a − b) = λf (u) + f (v).
Ainsi f est une application linéaire.
3. Non. On a f (0, 0, 0) = (0, 3) = (0, 0). Donc f n’est pas une application linéaire.
4. Non. On pose u = (0, 0, 1). On a f (u) = (0, 1, 1) et f (2u) = f (0, 0, 2) = (0, 2, 4) = 2f (u).
Donc f n’est pas une application linéaire.

Exercice 17.2
On note B2 la base canonique de R2 et B3 la base canonique de R3 .
     
1 1 1 1 1 1
1. On a MatB2 (f ) = et rg(f ) = rg = rg = 2.
1 −1 1 −1 L2 ←L2 −L1 0 −2
Ainsi MatB2 (f ) est inversible et f est bijectif. On en conclut que ker f = {0} et Im(f ) = R2 ,
donc que B2 est une base
 de Imf .    
1 0 0 1 0 0 1 0 1
2. On a MatB3 ,B2 (g) = et rg(g) = rg = rg = 2.
1 0 1 1 0 1 L1 ↔L2 0 0 1
On a rg(g) = dim(R2 ), donc g est surjective et Im g = R2 . Pour le noyau :

x=0
(x, y, z) ∈ ker g ⇔ ⇔ x = z = 0.
x+ z =0
Ainsi ker g = {(0, y, 0) / y ∈ R } = Vect ((0, 1, 0)). Le vecteur (0, 1, 0) étant non nul, il forme
une base de ker g.  
1 1 0
3. On a MatB3 (u) = 1 1 1  et
1 1 −1
     
1 1 0 1 1 0 1 1 0
rg(u) = rg 1 1 1  = rg 0 0 1  = rg  0 0 1  = 2.
L3 ←L3 +L2
1 1 −1 L3 ←L3 −L1 0 0 −1
L2 ←L2 −L1
0 0 0
Pour le noyau, en reprenant les mêmes calculs par pivot que pour le rang, on obtient

x+ y = 0
(x, y, z) ∈ ker u ⇔
z = 0.
Donc ker u = {(−y, y, 0) / y ∈ R } = Vect ((−1, 1, 0)). Le vecteur (−1, 1, 0) étant non nul, il
forme une base de ker u.
Ensuite, Im u = Vect (u(1, 0, 0), u(0, 1, 0), u(0, 0, 1)) = Vect ((1, 1, 1), (1, 1, 1), (0, 1, −1))
= Vect ((1, 1, 1), (0, 1, −1)) .
Or les deux vecteurs (1, 1, 1) (0, 1, −1) ne sont pas colinéaires, donc ils forment une base de
Im u.
Corrections 331

 
1 1
4. On a MatB2 ,B3 (v) = 1 −1 et
1 2
     
1 1 1 1 1 1
rg(v) = rg 1 −1 = rg 0 −2 = rg  0 1  = 2.
1 2 0 1
L2 ←L2 −L1 L2 ↔L3
L3 ←L3 −L1 L3 ←L3 +2L2 0 0
On a rg(v) = dim(R2 ), donc v est injective et ker v = {0}.
Ensuite Im v = Vect (v(1, 0), v(0, 1)) = Vect ((1, 1, 1), (1, −1, 2)). Or les deux vecteurs (1, 1, 1)
et (1, −1, 2) ne sont pas colinéaires, donc ils forment une base de Im v.

Exercice 17.3
1. f : K3 → K3
(x, y, z) → (z, y, x)
2. f : K 2 → K4
(x, y) → (x − y, −x + y, 2x + 3y, x)
3. f : K3 → K3
(x, y, z) → (y + z, x + y + 2z, 2x + y + z)
4. f : K 4 → K2
(x, y, z, t) → (x + 3z + 5t, 4x + 8y + 9z + 8t).

Exercice 17.4
1. a. • On a
   
3 6 1 −1 −2 0 
x = −2y
(x, y, z) ∈ ker f ⇔ −1 −2 0  ⇔ 0 0 1  ⇔
z = 0.
0 0
L1 ↔L2
−1 −2 −1 L2 ←L2 +3L1 −1
L3 ←L3 −L1

Donc ker f = Vect ((−2, 1, 0)) avec (−2, 1, 0) non nul.


On en conclut que ((−2, 1,0)) est une base de ker f et que dim(ker f ) = 1.
2 4 2
• Après calcul, on a M 2 = −1 −2 −1. Ainsi
0 0 0
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   
2 4 2 −1 −2 −1
(x, y, z) ∈ ker(f 2 ) ⇔ −1 −2 −1 ⇔ 0 0 0  ⇔ x = −2y − z.
0 0 0 0 0 0
L1 ↔L2
L2 ←L2 +2L1

Donc ker(f 2 ) = {(−2y − z, y, z) / y, z ∈ R } = Vect ((−2, 1, 0), (−1, 0, 1)) avec les deux
vecteurs (−2, 1, 0) et (−1, 0, 1) non colinéaires.
On en conclut que ((−2, 1, 0), (−1, 0, 1)) est une base de ker(f 2 ) et que dim(ker(f 2 )) = 2.
b. Après calcul, on a M 3 = 0, donc f 3 = 0 et ker(f 3 ) = R3 .
c. On remarque que ker f ⊂ ker(f 2 ) ⊂ ker(f 3 ).
2. On démontre chacune des inclusions.
• L’ensemble ker f est un sous-espace vectoriel de Kn , il contient donc 0. D’où {0} ⊂ ker f .
332 Chapitre 17 Applications linéaires

• Si x ∈ ker f , alors f (x) = 0 puis f 2 (x) = f (f (x)) = f (0) = 0. Donc x ∈ ker(f 2 ).


On en conclut que ker f ⊂ ker(f 2 ).
• On montre exactement de la même manière que ker(f 2 ) ⊂ ker(f 3 ).
3. Si les inclusions sont strictes, alors dim({0}) < dim(ker f ) < dim(ker(f 2 )) < dim(ker(f 3 )).
On en déduit que dim(ker(f 3 )) ≥ 3. Or ker(f 3 ) est un sous-espace vectoriel de R3 ,
donc dim(ker(f 3 )) ≤ 3. Alors dim(ker(f 3 )) = 3.
Ainsi ker(f 3 ) est un sous-espace vectoriel de R3 et dim(ker(f 3 )) = dim(R3 ), d’où ker(f 3 ) = R3 .
On en conclut que f 3 = 0.

Exercice 17.5
1. Soient λ, µ, η ∈ R tels que λu1 + µu2 + ηu3 = 0. On obtient le système linéaire homogène
     
1 1 1 1 1 1 1 1 1
1 −1 0 ⇔ 0 −2 −1 ⇔ 0 −1 0  ⇔ λ = µ = η = 0.
1 0 1 L3 ←L3 −L1 0 −1 0 0 0 −1
L2 ←L2 −L1 L3 ↔L2
L3 ←L3 −2L2

Ainsi la famille C est une famille libre composée de trois éléments dans un espace vectoriel de
dimension 3. Alors C est une base de R3 .
2. On calcule les images de u1 , u2 et u3 par f et on les exprime en fonction de u1 , u2 et u3 :
f (u1 ) = (1, 1, 1) = 1u1 + 0u2 + 0u3 , f (u2 ) = (2, −2, 0) = 0u1 + 2u2 + 0u3 et f (u3 ) = (0, 0, 0).
Donc  
1 0 0
MatC (f ) = 0 2 0 .
0 0 0
3. • La famille C étant une base de R3 , on a
Im(f ) = Vect (f (u1 ), f (u2 ), f (u3 )) = Vect (u1 , 2u2 , 0) = Vect (u1 , u2 ) .
Or les deux vecteurs u1 et u2 ne sont pas colinéaires, donc la famille (u1 , u2 ) est libre.
On en conclut que (u1 , u2 ) est une base de Im f .
• Soient v ∈ R3 et λ, µ, η les coordonnées de v dans la base C . On a
v ∈ ker f ⇔ f (λu1 + µu2 + ηu3 ) = 0 ⇔ λu1 + 2µu2 = 0 ⇔ λ = µ = 0 ⇔ v = ηu3 .
(u1 ,u2 ) libre

On en déduit que ker f = Vect (u3 ).


Or le vecteur u3 est non nul.
On en conclut que (u3 ) est une base de ker f .

Exercice 17.6

cz = 0
1. On a (x, y, z) ∈ ker f ⇔ x = bz . On distingue donc deux cas.

y = az
• Si c = 0, alors ker f = {0}.
• Si c = 0, alors ker f = {(bz, az, z) / z ∈ R } = Vect ((b, a, 1)).
2. Comme f est un endomorphisme de K3 , alors :
f bijective ⇔ f injective ⇔ ker f = {0}.
On en conclut, d’après la question précédente, que : f est bijective si et seulement si c = 0.
Corrections 333

3. On note e1 , e2 et e3 les vecteurs de la base canonique de K3 .


On a f (e1 ) = (0, 1, 0) = e2 , f 2 (e1 ) = f (f (e1 )) = f (e2 ) = (0, 0, 1) = e3 et
f 3 (e1 ) = f (f 2 (e1 )) = f (e3 ) = (−c, −b, −a) = −ce1 − be2 − ae3 = −c Id(e1 ) − bf (e1 ) − af 2 (e1 ).
On en déduit
f 3 (e1 ) + af 2 (e1 ) + bf (e1 ) + c Id(e1 ) = 0. (∗)
Si on applique f à l’égalité (∗), comme f (e1 ) = e2 , on obtient
f 3 (e2 ) + af 2 (e2 ) + bf (e2 ) + c Id(e2 ) = 0
et si on applique une nouvelle fois f à cette égalité, comme f (e2 ) = e3 , on obtient
f 3 (e3 ) + af 2 (e3 ) + bf (e3 ) + c Id(e3 ) = 0.
Or une application linéaire est entièrement déterminée par les images des vecteurs d’une base.
On en conclut que f 3 + af 2 + bf + c Id = 0.
4. Si M est inversible, c’est-à-dire si c = 0, on traduit matriciellement le résultat démontré à la
question précédente : M 3 + aM 2 + bM + cI3 = 0.
1 
On obtient donc que I3 = − M 3 + aM 2 + bM car c = 0. En multipliant par M −1 , on en
c
conclut que
1 
M −1 = − M 2 + aM + bI3 .
c

Exercice 17.7
On note B = (e1 , . . . , ep ) la base de Kp et C la base de Kn telles que M = MatB,C (f ).
Pour tout j ∈ [[1, p]], on note Cj la j ème colonne de M et on a Cj = MatC (f (ej )).
Comme f est de rang 1, on dispose de u ∈ Kn tel que Im f = Vect (u).
Soit j ∈ [[1, p]]. On a f (ej ) ∈ Im f = Vect (u), donc on dispose de λj ∈ K tel que f (ej ) = λj uj .
Donc Cj = λj MatC (u). Ainsi toutes les colonnes de M sont proportionnelles à MatC (u) = 0.
On en conclut que toutes les colonnes de M sont proportionnelles entre elles.

Exercice 17.8
1. a. Soient (x, y, z), (a, b, c) ∈ R3 et λ ∈ R. On a
   
f λ(x, y, z) + (a, b, c) = f λx + a, λy + b, λz + c
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= λx + a + 2(λz + c), −(λx + a) − (λy + b) − (λz + c),

λx + a + 2(λy + b)
= λ(x + 2z, −x − y − z, x + 2y) + (a + 2c, −a − b − c, a + 2c)
= λf (x, y, z) + f (a, b, c).
Donc f est une application linéaire de R3 dans R3 , alors c’est un endomorphisme de R3 .
 
1 0 2
Et de plus MatB (f ) = −1 −1 −1
1 2 0
334 Chapitre 17 Applications linéaires

b. On résout l’équation f (x, y, z) = (0, 0, 0) qui est équivalente au système homogène codé par
la matrice ci-dessus. Donc
     
1 0 2 1 0 2 1 0 2
(x, y, z) ∈ ker f ⇔ −1 −1 −1 ⇔ 0 −1 1  ⇔ 0 −1 1 .
L2 ←L2 +L1 L3 ←L3 +2L2
1 2 0 L3 ←L3 −L1 0 2 −2 0 0 0
On décode pour obtenir
 
x + 2z = 0 x = −2z
(x, y, z) ∈ ker f ⇔ ⇔
− y + z =0 y = z.
Ainsi ker f = {(−2z, z, z) / z ∈ R } = Vect ((−2, 1, 1)). On notera donc u2 = (−2, 1, 1)
On reprend les mêmes opérations effectuées sur le système pour obtenir que
   
1 0 2 1 0 2
rg(f ) = rg −1 −1 −1 = rg 0 −1 1 = 2.
1 2 0 0 0 0
c. Soit λ ∈ R. On calcule rg(f − λ Id) en utilisant les matrices
   
1−λ 0 2 1 2 −λ
rg(f − λ Id) = rg  −1 −1 − λ −1  = rg 0 1 − λ −1 − λ 
1 2 0 2λ − 2 −λ2 + λ + 2
L1 ↔L3
−λ L2 ←L2 +L1
L3 ←L3 −(1−λ)L1
 
1 2 −λ
= rg 0 1 − λ −1 − λ  .
L3 ←L3 +2L2
0 0 −λ2 − λ
Comme f − λ Id est un endomorphisme de R3 , il n’est pas bijectif si et seulement si
rg(f − λ Id) < 3, ce qui est le cas si et seulement si : 1 − λ = 0 ou λ2 + λ = 0.
On obtient donc les trois valeurs λ1 = −1, λ2 = 0 et λ3 = 1
d. On réutilise le calcul fait à la question précédente pour obtenir, avec λ = −1,
 
1 2 1
(x, y, z) ∈ ker(f + Id) ⇔ 0 2 0 .
0 0 0
On décode et on obtient que (f + Id)(x, y, z) = (0, 0, 0) ⇔ x = −z et y = 0.
Ainsi ker(f + Id) = {(−z, 0, z) / z ∈ R } = Vect ((−1, 0, 1)) et u1 = (−1, 0, 1)
On procède de même avec λ = 1 pour obtenir,
 
1 2 −1
(x, y, z) ∈ ker(f − Id) ⇔ 0 0 −2 .
0 0 −2
On décode et on obtient que (f − Id)(x, y, z) = (0, 0, 0) ⇔ x = −2y et z = 0.
Ainsi ker(f − Id) = {(−2y, y, 0) / y ∈ R } = Vect ((−2, 1, 0)) et u3 = (−2, 1, 0)
e. Après résolution d’un système, on a λu1 + µu2 + ηu3 = 0 ⇒ λ = µ = η = 0.
Donc C est une famille libre de K3 telle que Card(C ) = dim(K3 ). Alors C est une base de R3 .
De plus f (u1 ) = −u1 , f (u2 ) = 0 et f (u3 ) = u3 , d’où
 
−1 0 0
MatC (f ) =  0 0 0 .
0 0 1
Corrections 335

2. On cherche à déterminer tous les endomorphismes g de R3 tels que g 2 = f (où g 2 = g ◦ g).


On suppose qu’il existe un tel endomorphisme g.
a. On a f ◦ g = g 2 ◦ g =g 3 = g ◦ g 2 = g ◦ f .
b. Soient λ ∈ R et y ∈ g ker(f − λ Id) . On dispose de x ∈ ker(f − λ Id) tel que y = g(x) et
(f − λ Id)(y) = f ◦ g(x) − λg(x) = g(f (x)) − g(λx) = g(f (x) − λx) = g(0) = 0.
Donc y∈ ker(f − λ Id).

Ainsi g ker(f − λ Id) ⊂ ker(f − λ Id).
c. On a u1 ∈ ker(f + Id), donc g(u1 ) ∈ ker(f + Id) d’après la question précédente.
Or ker(f + Id) = Vect (u1 ). Alors, il existe α1 ∈ R tel que g(u1 ) = α1 u1 .
De même il existe α2 , α3 ∈ R tels que g(u2 ) = α2 u2 et g(u3 ) = α3 u3 .
On en conclut que  
α1 0 0
MatC (g) =  0 α2 0  .
0 0 α3
d. Si g est un endomorphisme de R3 tel que g 2 = f , alors il existe α1 , α2 , α3 ∈ R tels que
 
α1 0 0
MatC (g) =  0 α2 0  .
0 0 α3
Donc    2 
−1 0 0 α1 0 0
 0 0 0 = MatC (f ) = MatC (g 2 ) =  0 α22 0 .
0 0 1 0 0 α32
2
On en déduit que α1 = −1 avec α1 ∈ R ce qui est impossible.
Alors il n’y a aucun endomorphisme de R3 donc le carré est égal à f.
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Partie 5

Analyse réelle
CHAPITRE

Suites réelles
18
L’essentiel du cours
 1 Généralités
Définition
Une suite réelle est une application de N dans R. On note un l’image de n par cette suite
(et non u(n) comme on le note classiquement pour une application) et on l’appelle le terme
général de la suite. On note u ou (un )n∈N la suite et RN l’ensemble des suites réelles.

S’il n’y a pas d’ambiguïté, on notera plus simplement (un ) au lieu de (un )n∈N .

Il ne faut pas confondre (un ) qui est la suite et un qui est le terme général de la suite
(c’est un nombre). Il s’agit de la même différence qu’il y a entre f et f (x).

Définition
Soient (un ), (vn ) ∈ RN et λ ∈ R, on définit les opérations suivantes sur les suites :
 
(un ) un
λ(un )+(vn ) = (λun +vn ), (un )(vn ) = (un vn ) et si ∀n ∈ N, vn = 0, alors = .
(vn ) vn

Définition
On dit qu’une suite réelle (un ) est
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• majorée s’il existe M ∈ R tel que ∀n ∈ N, un ≤ M . Un tel réel M est appelé un majorant
de la suite (un ).
• minorée s’il existe m ∈ R tel que ∀n ∈ N, un ≥ m. Un tel réel m est appelé un minorant
de la suite (un ).
• bornée si elle est majorée et minorée.

Caractérisation des suites bornées


La suite (un ) est bornée si et seulement si (|un |) est majorée, c’est-à-dire
∃K ≥ 0, ∀n ∈ N, |un | ≤ K.
340 Chapitre 18 Suites réelles

Définition
On dit qu’une suite réelle (un ) est
• croissante (resp. strictement croissante) si ∀n ∈ N, un ≤ un+1 (resp. un < un+1 ).
• décroissante (resp. strictement décroissante) si ∀n ∈ N, un ≥ un+1 (resp. un > un+1 ).
• monotone (resp. strictement monotone) si elle est croissante ou décroissante (resp.
strictement croissante ou strictement décroissante).

 2 Suites usuelles
Définition
Une suite réelle (un ) est une suite arithmétique de raison r ∈ R si ∀n ∈ N, un+1 = un + r.

Propriétés des suites arithmétiques


Soient n, p ∈ N avec p ≤ n, r ∈ R et (un ) une suite arithmétique de raison r. On a
(u0 + un )(n + 1)
n
un = u0 + nr et uk =
2
k=0

(up + un )(n − p + 1)
n

un = up + (n − p)r et uk = .
2
k=p

Définition
Une suite réelle (un ) est une suite géométrique de raison q ∈ R si ∀n ∈ N, un+1 = q un .

Propriétés des suites géométriques


Soient n, p ∈ N avec p ≤ n, q ∈ R\ {1} et (un ) une suite géométrique de raison q. On a
1 − q n+1
 n
un = u0 q n
et uk = u0
1−q
k=0

1 − q n−p+1
n

un = up q n−p et u k = up .
1−q
k=p

Définition
Une suite réelle (un ) est une suite arithmético-géométrique s’il existe a et b ∈ R tels que
∀n ∈ N, un+1 = aun + b.

On peut déterminer le terme général d’une suite arithmético-géométrique en utilisant


les propriétés des suites géométriques (cf. méthode 18.3).
L’essentiel du cours 341

Définition
Une suite (un ) est une suite récurrente linéaire d’ordre 2 s’il existe a et b ∈ R tels que
∀n ∈ N, un+2 = aun+1 + bun .
On appelle alors équation caractéristique de (un ) l’équation r2 = ar + b, d’inconnue r.

Propriétés des suites récurrentes linéaires d’ordre 2


Soient n ∈ N, a ∈ R, b ∈ R∗ et (un ) une suite réelle vérifiant ∀n ∈ N, un+2 = aun+1 + bun .
On note r1 et r2 ∈ C les solutions de l’équation caractéristique de (un ) et ∆ son discrimi-
nant.
• Si ∆ > 0 (ie r1 = r2 réels), alors il existe λ et µ ∈ R tels que
∀n ∈ N, un = λr1n + µr2n .
• Si ∆ = 0 (ie r1 = r2 ∈ R), alors il existe λ et µ ∈ R tels que
∀n ∈ N, un = (λ + µn)r1n .
• Si ∆ < 0 (ie r2 = r1 = ρeiθ avec ρ > 0 et θ ∈ R), alors il existe λ, µ ∈ R tels que
∀n ∈ N, un = ρn (λ cos(nθ) + µ sin(nθ)) .

 3 Notion de limite
Définition
La suite réelle (un ) converge vers un réel  ∈ R, ce que l’on note un −−−−−→ , si
n→+∞

∀ε > 0, ∃n0 ∈ N, ∀n ≥ n0 , |un − | ≤ ε.


La suite (un ) diverge si elle ne converge vers aucun réel.

Définition
Soit (un ) une suite réelle. On dit que
• (un ) diverge vers +∞, ce que l’on note un −−−−−→ +∞, si
n→+∞
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∀A ∈ R, ∃n0 ∈ N, ∀n ≥ n0 , un ≥ A
• (un ) diverge vers −∞, ce que l’on note un −−−−−→ −∞, si
n→+∞
∀A ∈ R, ∃n0 ∈ N, ∀n ≥ n0 , un ≤ A.

On pourra plus simplement dire que (un ) tend vers +∞ ou −∞, plutôt que diverge
vers +∞ ou −∞.

Unicité de la limite
Si une suite réelle admet une limite (finie ou infinie), alors cette limite est unique.
342 Chapitre 18 Suites réelles

Si une suite réelle (un ) admet une limite, étant unique, on la note lim (un ).
n→+∞

Proposition
Toute suite convergente est bornée.

Opérations sur les limites


Soient ,  ∈ R et (un ), (vn ) des suites réelles. On a les opérations suivantes sur les limites

lim un lim un
un + vn n→+∞
un vn n→+∞

 +∞ −∞  = 0 0 ∞

  +  +∞ −∞  = 0  0 ∞
lim vn

lim vn
n→+∞

n→+∞
+∞ +∞ +∞ FI 0 0 0 FI

−∞ −∞ FI −∞ ∞ ∞ FI ∞

un lim un • FI est l’acronyme de « Forme Indéterminée ».


n→+∞
Cela signifie qu’il n’est pas toujours suffisant
vn
 = 0 0 ∞ de connaître les limites de (un ) et (vn ) pour
trouver la limite de leur somme, produit ou
 quotient (il faudra donc modifier l’expres-
 = 0 0 ∞ sion).

lim vn

• Pour le produit et le quotient, il suffit de


n→+∞

0 ∞ FI ∞ suivre la règle des signes sur les produits et


les quotients pour déterminer si on obtient
∞ 0 0 FI +∞ ou −∞ comme limite finale.

Proposition
Soit (un ) une suite réelle admettant une limite  (finie ou infinie).
• Si  > 0, alors un > 0 à partir d’un certain rang, c’est-à-dire ∃n0 ∈ N, ∀n ≥ n0 , un > 0.
• Si  < 0, alors un < 0 à partir d’un certain rang, c’est-à-dire ∃n0 ∈ N, ∀n ≥ n0 , un < 0.

Passage à la limite dans les inégalités


Soient (un ) et (vn ) deux suites réelles admettant respectivement pour limite  ∈ R et  ∈ R.
Si, à partir d’un certain rang, un ≤ vn , alors  ≤  .
L’essentiel du cours 343

Ceci ne fonctionne qu’avec des inégalités larges. Si à partir d’un certain rang un < vn ,
on ne peut en conclure que l’inégalité  ≤  (on perd le côté strict de l’inégalité).
On dit que le passage à la limite élargit les inégalités (elle les rend larges peu importe
comment elles étaient avant le passage à la limite).

 4 Théorèmes de convergence

Composition des limites


Soient (un ) une suite réelle, f une fonction définie sur un intervalle I, a ∈ I et b ∈ R.
Si un −−−−−→ a et f (x) −−−→ b, alors f (un ) −−−−−→ b.
n→+∞ x→a n→+∞

Ce résultat reste vrai si a et/ou b sont +∞ ou −∞.

Théorème de la limite monotone


• Si (un ) est une suite réelle croissante majorée alors elle converge.
• Si (un ) est une suite réelle croissante non majorée elle diverge vers +∞.
• Si (un ) est une suite réelle décroissante minorée alors elle converge.
• Si (un ) est une suite réelle décroissante non minorée alors elle diverge vers −∞.

Ce théorème peut se résumer, de manière un peu moins précise, en « Toute suite réelle
monotone admet une limite (finie ou infinie) ».

Théorème d’encadrement (ou des gendarmes)


Soient (un ), (vn ), (wn ) trois suites réelles et  ∈ R. Si, à partir d’un certain rang, un ≤ vn ≤ wn
et si (un ) et (wn ) convergent vers la même limite , alors (vn ) converge vers .

Théorème de comparaison
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Soient (un ) et (vn ) deux suites réelles telles que, à partir d’un certain rang, un ≤ vn .
• Si un −−−−−→ +∞, alors vn −−−−−→ +∞.
n→+∞ n→+∞
• Si vn −−−−−→ −∞, alors un −−−−−→ −∞.
n→+∞ n→+∞

Théorème
Une suite réelle (un ) admet une limite  (finie ou infinie) si et seulement si les suites (u2n ) et
(u2n+1 ) admettent  comme limite.
344 Chapitre 18 Suites réelles

Ce théorème a deux principales utilisations :


• Il permet de montrer que (un ) admet une limite : s’il est plus simple d’étudier (u2n )
et (u2n+1 ) que la suite de départ (comme dans la méthode 18.7), on peut déterminer
leurs limites respectives et si on obtient les mêmes on peut conclure avec le théorème.
• Il permet de montrer que (un ) n’a pas de limite : si on arrive à montrer que (u2n ) et
(u2n+1 ) n’ont pas la même limite, on peut directement en déduire que (un ) n’a pas
de limite.

Définition
On dit que deux suites sont des suites adjacentes si l’une est croissante, l’autre est décrois-
sante et si leur différence converge vers 0.

Théorème des suite adjacentes


Deux suites adjacentes convergent vers la même limite.

 5 Relations de comparaison
Dans toute cette partie, (un ), (vn ), (wn ), (xn ) et (yn ) seront des suites réelles.

Définition
On dit que (un ) est négligeable devant (vn ) s’il existe un rang n0 ∈ N et une suite (εn ),
définie à partir de n0 , qui converge vers 0 tels que
∀n ≥ n0 , un = εn vn .
On note un = o(vn ) et on le lit « (un ) est un petit o de (vn ) » .

Théorème
Si, à partir d’un certain rang, (vn ) ne s’annule pas, alors
un
un = o(vn ) ⇔ −−−−−→ 0.
vn n→+∞

Dans la pratique, pour montrer qu’une suite est négligeable devant une autre, on cal-
culera presque tout le temps la limite de leur quotient.
L’essentiel du cours 345

Opérations et négligeabilité
On a les propriétés suivantes sur les opérations avec la négligeabilité :
Hypothèses Conclusion
un = o(wn ) et vn = o(wn ) un + vn = o(wn )
λ ∈ R et un = o(wn ) λun = o(wn )
un = o(wn ) un vn = o(wn vn )
un = o(xn ) et vn = o(yn ) un vn = o(xn yn )
un = o(vn ) et vn = o(wn ) un = o(wn )

Croissances comparées
On notera, uniquement dans cette proposition, que un  vn pour dire que un = o(vn ).
Soient α > 0, β > 0 et a > 1. On a
 α
ln(n)  nβ  an  n!  nn .

Ce résultat s’utilise lorsque l’on rencontre des formes indéterminées pour les calculs de
limites. En cas de litige, il faut en retenir que l’exponentielle l’emporte sur la puissance
qui l’emporte sur le logarithme.

Définition
On dit que (un ) est équivalente à (vn ) s’il existe un rang n0 ∈ N et une suite (an ), définie à
partir de n0 , qui converge vers 1 tels que
∀n ≥ n0 , un = an vn .
On note un ∼ vn .

Si un ∼ vn , alors vn ∼ un . On peut donc dire que des suites sont équivalentes.


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Théorème
Si, à partir d’un certain rang, (vn ) ne s’annule pas, alors
un
un ∼ vn ⇔ −−−−−→ 1.
vn n→+∞

Dans la pratique, pour montrer que deux suites sont équivalentes, on calculera presque
tout le temps la limite de leur quotient.
346 Chapitre 18 Suites réelles

Équivalence et signe
Si un ∼ vn , alors, à partir d’un certain rang, (un ) et (vn ) sont de même signe.

Équivalence et limite
• Si un ∼ vn et si (vn ) admet une limite (finie ou infinie), alors (un ) admet la même limite.
• Si  ∈ R∗ , on a un ∼  ⇔ un −−−−−→ .
n→+∞

Proposition
On a un = o(vn ) si et seulement si un + vn ∼ vn .

Opérations et équivalence
On a les propriétés suivantes sur les opérations avec l’équivalence :
Hypothèses Conclusion
un ∼ vn et vn ∼ wn un ∼ wn
un ∼ xn et vn ∼ yn un vn ∼ xn yn
un ∼ xn et vn ∼ yn un xn

(vn ) et (yn ) ne s’annulent pas vn yn

α ∈ R et un ∼ vn uα α
n ∼ vn

Il y a trois choses qu’il ne faut absolument pas faire avec des équivalents :
(1) Ajouter des équivalents
Il n’y a aucune règle pour traiter la somme d’équivalents si ce n’est de dire que,
d’après la proposition ci-dessus, un + vn ∼ vn si un = o(vn ).
(2) Composer des équivalents
Il n’y a aucune règle permettant de dire que f (un ) ∼ f (vn ) si un ∼ vn .
(3) Être équivalent à 0
Si un ∼ 0, cela revient à dire que la suite (un ) est nulle à partir d’un certain rang
(ce qui n’arrive jamais dans la pratique).

Équivalents usuels
Si un −−−−−→ 0 et si α ∈ R, alors
n→+∞

ln(1 + un ) ∼ un , eun − 1 ∼ un , sin(un ) ∼ un , tan(un ) ∼ un ,


u2n
cos(un ) − 1 ∼ − et (1 + un )α − 1 ∼ αun .
2
Les méthodes à maîtriser 347

Les méthodes à maîtriser


Méthode 18.1 : Déterminer le sens de variation d’une suite
Pour étudier les variations d’une suite (un ) :
• Si un = f (n) (où f est une fonction définie sur R+ ), il suffit d’étudier les variations de f .
• Si (un ) est définie à l’aide de sommes, on simplifie un+1 − un pour déterminer son signe.
• Si (un ) ne s’annule pas, ne change pas de signe et est définie à l’aide de produits,
on simplifie uun+1
n
pour déterminer si ce quotient est plus grand ou plus petit que 1.

Exemple d’application
Déterminer les variations de

e−n 2n
 (−1)k (n + 1)!
(1) un = (2) vn = (3) wn = .
n+1 k 2n
k=1

e−x
(1) En définissant la fonction f sur R+ par f (x) = , on obtient que ∀n ∈ N, un = f (n).
x+1
(x + 2)e−x
La fonction f est dérivable sur R+ , par quotient, et ∀x ∈ R+ , f  (x) = − ≤ 0.
(x + 1)2
Ainsi f est décroissante sur R+ et (un ) est décroissante.
(2) Soit n ∈ N, on a
2n+2 2n
 (−1)k  (−1)k (−1)2n+2 (−1)2n+1 1
vn+1 − vn = − = + =− < 0.
k k 2n + 2 2n + 1 (2n + 1)(2n + 2)
k=1 k=1
Ainsi, ∀n ∈ N, vn+1 < vn et la suite (vn ) est strictement décroissante.
wn+1 (n + 2)! 2n n+2
(3) Soit n ∈ N, on a = × = ≥ 1.
wn 2n+1 (n + 1)! 2
Or la suite (wn ) est à termes strictement positifs.
Ainsi, ∀n ∈ N, wn+1 ≥ wn et la suite (wn ) est croissante.

Voir exercices 18.5, 18.6, 18.12, 18.13, 18.14, 18.15 et 18.16.


© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Méthode 18.2 : Exploiter les équivalents pour un calcul de limite


Pour déterminer la limite d’une suite à l’aide des équivalents, à moins de repérer des simpli-
fications évidentes, on commence par transformer l’expression pour avoir le plus possible des
produits, des quotients ou des puissances d’exposant constant. Ensuite on utilise les équiva-
lents usuels et les propriétés de l’équivalence :
• compatibilité avec le produit, le quotient et la puissance d’exposant constant,
• si un = o(vn ), alors un + vn ∼ vn .
Si l’expression fait apparaître des composées, on veillera bien à ne pas composer les équivalents,
mais à simplement composer les limites.
348 Chapitre 18 Suites réelles

Exemple d’application
Déterminer les limites de :   
2
1
(n + sin(n))(2 + ln(n) + 2) 1 − cos
n
n
(1) un = √ n
4 + 3n
 
1 1 2 n
(2) vn =  −   (3) w = 1 + .
1 1 n
n
sin tan
n n
(1) L’expression est déjà factorisée. On cherche un équivalent de chacun des facteurs.
sin(n)
• On a n2 −−−−−→ +∞ et sin(n) bornée, donc −−−−−→ 0 et sin(n) = o(n2 ).
n→+∞ n2 n→+∞
Ainsi n2 + sin(n) ∼ n2 .
• Par croissances comparées ln(n) + 2 = o(2n ), donc 2n + ln(n) + 2 ∼ 2n .  
1 1 1
• Comme −−−−−→ 0, on utilise un équivalent usuel pour obtenir que 1 − cos ∼ 2.
n n→+∞  n n 2n
3
• Enfin, 3 = o(4 ) car leur quotient vaut
n n
−−−−−→ 0. Ainsi 4n + 3n ∼ 4n . Grâce à la
4 n→+∞
compatibilité de l’équivalence avec les puissances d’exposant constant, on en déduit que
√ 1 1
4n + 3n = (4n + 3n ) 2 ∼ (4n ) 2 = 2n .
1
n 2 × 2n × 2
Par produits et quotient, un ∼ 2n = 1 . Ainsi u −−−−−→ 1 .
2n 2 n→+∞ 2
n

(2) On commence par factoriser l’expression (c’est-à-dire réduire au même dénominateur dans
notre cas) :    
1 1
cos 1 − cos
1 n n
vn =  −   =   .
1 1 1
sin sin sin
n n n
1
1 1
Comme −−−−−→ 0, on peut utiliser les équivalents usuels pour obtenir que vn ∼ 2n1 =
2
.
n n→+∞ n
2n
Ainsi vn −−−−−→ 0.
n→+∞
(3) On est en présence d’une puissance variable, on commence par modifier l’expression pour ne
plus avoir que des produits et quotients. Cela revient à mettre sous forme exponentielle ici :
  
2
wn = exp n ln 1 + .
n
On ne peut pas composer des équivalents par la fonction exponentielle. On va donc utiliser
 la limite
les équivalents pour chercher  de l’expression dans l’exponentielle.
 
2 2 2 2 2
Or −−−−−→ 0, donc ln 1 + ∼ . Ainsi par produit n ln 1 + ∼ n × −−−−−→ 2.
n n→+∞ n n n n n→+∞
Alors, par composition des limites, wn −−−−−→ e2 .
n→+∞

Voir exercice 18.3.


Les méthodes à maîtriser 349

Méthode 18.3 : Expliciter une suite arithmético-géométrique

Soit (un ) une suite arithmético-géométrique définie par la relation


∀n ∈ N, un+1 = aun + b avec a, b ∈ R.
Si a = 1, la suite est arithmétique.
Si a =
 1, on commence par chercher le réel  vérifiant
 = a + b.
En soustrayant l’égalité ci-dessus à l’égalité exprimant un+1 en fonction de un , on montre que
la suite (un − ) est géométrique de raison a. On en déduit l’expression de un − , puis de un .

Exemple d’application
Déterminer le terme général de la suite définie par u0 = 3 et ∀n ∈ N, un+1 = 3un −4.
On cherche le réel  tel que  = 3 − 4, c’est  = 2. En soustrayant l’égalité précédente à l’égalité
exprimant un+1 en fonction de un , on obtient que
un+1 −  = 3un − 4 − (3 − 4) = 3(un − ).
Ainsi la suite (un − ) est géométrique de raison 3. Donc, si n ∈ N, un −  = 3n (u0 − ).
On conclut que ∀n ∈ N, un = 3n + 2.
Voir exercices 18.4 et 18.7.

Méthode 18.4 : Expliciter une suite récurrente linéaire d’ordre 2

Soit (un ) est une suite récurrente linéaire d’ordre 2 définie par la relation
∀n ∈ N, un+2 = aun+1 + bun avec a, b ∈ R.
On cherche les solutions, dans C, de l’équation caractéristique associée r2 = ar + b.
On en déduit une expression de un en fonction de deux paramètres réels λ et µ.
Pour finir on utilise les valeurs de u0 et u1 pour trouver λ et µ, en résolvant un système.

Exemple d’application
Déterminer le terme général de la suite définie par u0 = 3, u1 = 0 et
∀n ∈ N, un+2 = un+1 + 2un .
On considère l’équation caractéristique r2 = r + 2, c’est-à-dire r2 − r − 2 = 0. Son discriminant
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

vaut 9 et ses solutions sont (−1) et 2. On dispose donc de deux réels λ et µ tels que
∀n ∈ N, un = λ(−1)n + µ2n .
À l’aide des conditions initiales on obtient les équations : 3 = u0 = λ + µ et 0 = u1 = −λ + 2µ.
Après résolution, on obtient que λ = 2 et µ = 1.
On conclut que ∀n ∈ N, un = 2(−1)n + 2n .
Voir exercices 18.4, 18.8, 18.9 et 18.10.
350 Chapitre 18 Suites réelles

Méthode 18.5 : Montrer la convergence d’une suite


Pour montrer la convergence d’une suite :
• Dans les cas les plus simples, on peut calculer la limite à l’aide des opérations sur les
limites, des équivalents et des croissance comparées.
• Si on est en présence d’un terme qui n’a pas de limite (par exemple sin(n)), on essaye de s’en
« débarrasser » à l’aide d’inégalité(s). On conclut ensuite grâce au théorème d’encadrement
ou au théorème de comparaison.
• Dans les cas où l’on n’a pas une expression simple de un , on commence par déterminer
le sens de variation de la suite et une éventuelle majoration ou minoration pour utiliser le
théorème de la limite monotone (qui ne donne cependant pas la valeur de la limite).

Exemple d’application
Montrer la convergence des suites :
 
2n 1 1
n
sin(n) 
(1) un = + n ln 1 + (2) vn = (3) wn =
n! n n+1 k=0
kk

2n
(1) Par croissances comparées, on a −−−−−→ 0.
n! n→+∞
 
1 1
Grâce aux équivalents usuels, on a n ln 1 + ∼ n × −−−−−→ 1.
n n n→+∞
Par somme, on conclut que un −−−−−→ 1.
n→+∞
(2) On va se « débarrasser » du terme sin(n) qui n’a pas de limite.
1 1
Soit n ∈ N. On commence par remarquer que −1 ≤ sin(n) ≤ 1 et donc − ≤ vn ≤ .
n+1 n+1
1
Or −−−−−→ 0. On conclut donc, par théorème d’encadrement que vn −−−−−→ 0.
n + 1 n→+∞ n→+∞
(3) On n’a pas une expression assez simple de ,wn pour chercher la limite par un calcul direct.
On commence par déterminer les variations de (wn ). Soit n ∈ N, on a
1
wn+1 − wn = > 0.
(n + 1)n+1
Ainsi la suite (wn ) est croissante.
1 1
On essaye ensuite de majorer la suite en remarquant que, si k ≥ 2, alors ≤ k . On a donc
k k 2
1 1  1  1
n n
wn = + 1+ ≤1+1+ ,
00 1 k k 2k
k=2 k=2
puis
 n−1
1
1−
1 1 2 1 1 1
n

= 2× ≤ × = .
2k 2 1 4 1 2
k=2 1−
2 2
1 5 5
Ainsi (wn ) est croissante et majorée par 2 + = , donc elle converge vers une limite  ≤ .
2 2 2
Voir exercices 18.1, 18.2, 18.3, 18.11, 18.12, 18.13, 18.14, 18.15 et 18.16.
Les méthodes à maîtriser 351

Méthode 18.6 : Étudier une suite récurrente un+1 = f (un ) avec f croissante
Pour étudier une suite du type un+1 = f (un ) avec f continue croissante, on peut commencer
par représenter la suite au brouillon en traçant la courbe de f et la première bissectrice
(c’est-à-dire la droite d’équation y = x). On place u0 sur l’axe des abscisses et on détermine
graphiquement u1 grâce à la courbe de f . On reporte u1 sur la première bissectrice pour
récupérer u1 sur l’axe des abscisses afin de pouvoir recommencer le procédé. On peut ainsi
conjecturer le comportement de la suite. Pour l’étude théorique :
1. On commence par étudier les variations de f et le signe de g(x) = f (x) − x dans un
même tableau. On remarquera que les zéros de la fonction g correspondent aux points
fixes de f (c’est-à-dire les réels c tels que f (c) = c).
2. On repère un intervalle fermé I contenant u0 et stable par f (c’est-à-dire tel que
f (I) ⊂ I). Pour le trouver, il suffit de se servir du tableau précédent et de déterminer deux
zéros consécutifs de g encadrant u0 .
3. Une récurrence immédiate donne que ∀n ∈ N, un ∈ I. En effet u0 ∈ I et si un ∈ I,
alors un+1 = f (un ) ∈ f (I) ⊂ I.
4. On utilise ensuite le signe de g sur I pour déterminer le sens de variation de (un ).
En effet, un+1 − un = f (un ) − un = g(un ). On trouvera que la suite est monotone.
5. Pour finir, il y a deux cas :
• Si la suite (un ) est croissante et majorée (resp. décroissante et minorée), alors elle
converge vers un réel . Pour déterminer cette limite, on passe à la limite la relation
un+1 = f (un ) pour obtenir que f () =  (car f est continue), c’est-à-dire g() = 0.
Il suffit donc de se référer au tableau de signe de g pour trouver la limite.
• Sinon, on suppose par l’absurde qu’elle est majorée (resp. minorée). Donc elle converge
vers un réel  vérifiant g() = 0. On justifie avec le sens de variation et la valeur de u0 que
c’est impossible. Donc (un ) est croissante non majorée (resp. décroissante non minorée).
Ainsi, d’après le théorème de la limite monotone, (un ) diverge vers +∞ (resp. −∞).

Exemple d’application
Étudier les suites définies par
7 9
(1) u0 = et un+1 = u2n − 2un + 2 (2) v0 = 2
et vn+1 = vn − 2vn + 2.
4 4

(1) On représente graphiquement la suite (un ) ci-contre.


© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

y
On conjecture qu’elle reste dans le segment [1, 2],
qu’elle est décroissante et qu’elle converge vers 1.
Sur ce segment la fonction f est bien croissante,
on peut donc appliquer la méthode ci-dessus.
Place à l’étude théorique. Cf
On pose les fonctions f et g définies sur R par
f (x) = x2 − 2x + 2
et
g(x) = f (x) − x = x2 − x + 2.
Une simple étude de fonction et une simple fac-
torisation de trinôme donnent le tableau suivant x
1 u2 u1 u0
352 Chapitre 18 Suites réelles

x −∞ 1 u0 2 +∞
+∞ +∞
f 2
1
g(x) + 0 − 0 +
On en déduit donc que [1, 2] est un intervalle stable par f contenant u0 . Donc, par une
récurrence évidente, ∀n ∈ N, un ∈ [1, 2]. De plus, g est négative sur [1, 2], donc, si n ∈ N,
un+1 − un = f (un ) − un = g(un ) ≤ 0 car un ∈ [1, 2].
Ainsi, (un ) est décroissante et minorée par 1. Elle converge donc vers une limite  ∈ [1, 2].
Par passage à la limite dans l’égalité un+1 = f (un ), on obtient que f () =  (car f est
continue), c’est-à-dire g() = 0. Le tableau de signe de g nous donne que  = 1 ou  = 2.
Or u0 < 2 et (un ) est décroissante. La seule valeur possible est donc  = 1.
Pour conclure, (un ) est une suite décroissante qui converge vers 1.
(2) On représente graphiquement la suite (vn ) ci-contre.
On conjecture qu’elle reste dans l’intervalle y
[2, +∞[, qu’elle est croissante et qu’elle diverge
vers +∞. Sur cet intervalle la fonction f est bien Cf
croissante, on peut donc appliquer la méthode ci-
dessus.
Place à l’étude théorique. 3
On reprend les mêmes notations et le même ta-
bleau de variations et signe qu’à la question précé-
dente. On obtient que [2, +∞[ est intervalle stable
par f contenant v0 .
Ainsi, par une récurrence évidente, 2
∀n ∈ N, vn ∈ [2, +∞[.
De plus, g est positive sur [2, +∞[, donc, si n ∈ N, x
2 v0 v1 3 v2
vn+1 − vn = f (vn ) − vn = g(vn ) ≥ 0 car vn ∈ [2, +∞[.
Ainsi, la suite (vn ) est croissante. Si on suppose, par l’absurde, qu’elle est majorée, alors elle
convergerait vers une limite  ∈ [2, +∞[. Par passage à la limite dans l’égalité vn+1 = f (vn ),
on obtient que f () =  (car f est continue), c’est-à-dire g() = 0. Le tableau de signe de g
nous donne que  = 2 (car  ∈ [2, +∞[). Or v0 > 2 et (vn ) est croissante. Donc (vn ) ne
peut pas converger vers 2, ce qui est absurde. Alors (vn ) est croissante non majorée, donc elle
diverge vers +∞.
Pour conclure, (vn ) est une suite croissante qui diverge vers +∞.

Voir exercice 18.5.


Les méthodes à maîtriser 353

Méthode 18.7 : Étudier une suite récurrente un+1 = f (un ) avec f décroissante
Pour étudier une suite du type un+1 = f (un ) avec f continue décroissante, on peut commencer
par tracer la suite au brouillon de la même manière qu’à la méthode 18.6. Pour l’étude
théorique, on commence par trouver un intervalle fermé I contenant u0 et stable par f (on
pourra s’aider de la conjecture graphique ou d’une étude succincte de la fonction f pour le
déterminer). Comme f est décroissante sur I, alors, par stabilité de I, f ◦f est croissante sur I.
Il suffit donc de considérer les deux suites (u2n ) et (u2n+1 ) qui sont des suites récurrentes via
la fonction f ◦ f qui est croissante sur I. En effet
u2(n+1) = u2n+2 = f (u2n+1 ) = f ◦ f (u2n ),
et il en va de même pour u2(n+1)+1 = f ◦ f (u2n+1 ).
On se ramène à appliquer la méthode 18.6 aux suites (u2n ) et (u2n+1 ). On trouvera que ces
deux suites sont monotones, de monotonies inverses l’une de l’autre. Si elles tendent toutes
les deux vers la même limite, alors (un ) tendra aussi vers cette limite. Sinon, (un ) n’aura pas
de limite.

Exemple d’application
Étudier les suites définies par :

1 2
(2) v0 = 0 et vn+1 = 1 − vn .
(1) u0 = 1 et un+1 =
1 + un

(1) On représente graphiquement la suite (un ) ci-contre.


On conjecture qu’elle reste dans le segment [0, 1],qu’elle y
converge vers un réel (environ 0, 61), que (u2n ) est crois-
sante et que (u2n+1 ) est décroissante. 1
Place à l’étude théorique. On pose la fonction f définie Cf
1
sur R par f (x) = . On commence par remarquer
x+1
que f est clairement décroissante et que f (R+ ) = ]0, 1].
Ainsi le segment [0, 1] est stable par f et contient u0 .
De plus
1 x+1
f ◦ f (x) = =
1 x+2
1+
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

x+1
et
−x2 − x + 1
g(x) = f ◦ f (x) − x = . u1 u3u2 u0
x
x+2
En étudiant le trinôme au numérateur de g, on obtient que les zéros de g sont
√ √
−1 − 5 −1 + 5
x1 = et x2 = .
2 2
On obtient donc le tableau suivant
354 Chapitre 18 Suites réelles

x 0 u1 x2 u0 = 1
2
3
f ◦f x2
1
2
g(x) + 0 −
On en déduit que [x2 , 1] est un intervalle stable par f ◦ f contenant u0 et que g est négative
sur cet intervalle. Ainsi, ∀n ∈ N, u2n ∈ [x2 , 1] et (u2n ) est décroissante. Étant minorée par x2 ,
elle converge vers un réel  vérifiant g() = 0. Il s’ensuit que  = x2 .
De même, en utilisant l’intervalle [0, x2 ], la suite (u2n+1 ) est croissante majorée par x2 et
converge vers x2 . √
−1 + 5
On peut donc conclure que (un ) converge vers x2 = .
2
(2) En calculant les premiers termes, on remarque que
∀n ∈ N, v2n = 0 et v2n+1 = 1.
On montre ce résultat par une récurrence évidente car f ◦ f (0) = 0 et f ◦ f (1) = 1.
Ainsi (v2n ) converge vers 0, alors que (v2n+1 ) converge vers 1.
On conclut que (vn ) n’a pas de limite.

Voir exercice 18.5.

La fonction terme_suite_rec(a,f,n) renvoie le terme d’indice n de la suite (un )


définie par u0 = a et un+1 = f (un ) et la fonction liste_suite_rec(a,f,n) renvoie la
liste des termes de u0 à un de cette même suite.

def terme_suite_rec (a ,f , n ): def liste_suite_rec (a ,f , n ):


u = a u = [a]
for i in range ( n ): for i in range ( n ):
u = f(u) u += [ f ( u [ i ])]
return u return u
Les méthodes à maîtriser 355

Interro de cours
1. Parmi les énoncés suivant, lesquels sont toujours vrais ?
(a) Si (un ) converge vers un réel , alors un =  à partir d’un certain rang.
(b) Si un+1 − un −−−−−→ 0, alors (un ) converge.
n→+∞
(c) Si un −−−−−→ , alors un+1 −−−−−→ .
n→+∞ n→+∞
(d) Si (un ) est bornée, alors elle converge.
(e) Si (un ) et (vn ) sont deux suites convergentes telles que un < vn , alors lim un < lim vn .
(f) Si (un ) et (vn ) divergent, alors (un + vn ) diverge forcément.
(g) Si (un ) converge et (vn ) diverge, alors (un + vn ) diverge.
(h) Si (un ) est monotone, alors elle admet une limite (finie ou infinie).
(i) Si (un ) est décroissante et minorée par 0, alors elle converge vers 0.
(j) Si (un ) est bornée et si vn −−−−−→ 0, alors un vn −−−−−→ 0.
n→+∞ n→+∞
(k) Si un −−−−−→  ≥ 0, alors, à partir d’un certain rang, un ≥ 0.
n→+∞

2. Déterminer le terme général de la suite définie par u0 = 2 et un+1 = −un + 2.


3. Citer le théorème d’encadrement.
4. Montrer que si un ∼ αwn et vn ∼ βwn avec α + β = 0, alors un + vn ∼ (α + β)wn .
5. Parmi les énoncés suivant, lesquels sont toujours vrais ?
(a) Si un − vn −−−−−→ 0, alors un ∼ vn .
n→+∞
(b) Si  = 0, on a : un −−−−−→  ⇔ un ∼ .
n→+∞
(c) On a un+1 ∼ un .
(d) On a en + cos(n) ∼ en .
√ √
(e) Si (un ) et (vn ) sont positives et si un ∼ vn , alors un ∼ vn .
6. Donner la définition de deux suites adjacentes.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
356 Chapitre 18 Suites réelles

Exercices
Pour s’entraîner
Exercice 18.1
Déterminer la limite des suites suivantes
3n − (−2)n n + (−1)n sin(n!)
1. un = 3. un = 5. un =
3n + (−2)n√
√ n
√ + ln(n3 ) n
 + (−1)n+1
2. un = n2 + 2 − n2 + 1 4. un = n2
n
6. un = 2 + (−1)n .
n

Exercice 18.2
Déterminer la limite des suites suivantes
2n
1 1 1
n n
 n
  1
1. un = √ 2. un = 3. un = √ 4. un = .
k n2 + k 2 n2 +k k2
k=1 k=1 k=1 k=n+1

Exercice 18.3
Déterminer un équivalent simple puis la limite des suites suivantes
   √
1. un = n2 − 1 5. =  n + 1 +1n
2
n  3. un = ln cos u n
n+1 n 1 − cos n
2. un = sin √ 6. un = .
n2 4. un = n2 + 1 − n 1
e n3 − 1
Exercice 18.4
Déterminer le terme général des suites suivantes
1. u0 = 2 et un+1 = 2un − 3 2. u0 = 3, u1 = 1 et un+2 = 2un+1 + 3un .

Exercice 18.5
Étudier les suites suivantes
1. u0 = 1 et un+1 = sin(un ) 3
4. u0 = et un+1 = (un − 1)3 + 1
2
2. u0 = 1 et un+1 = 1 − e−un 5
5. u0 = et un+1 = (un − 1)3 + 1
2
1
3. u0 = 1 et un+1 = un + 1
un 6. u0 = et un+1 = 1 − u2n .
2
Exercice 18.6
1 1
n n
√ √
On pose, pour n ∈ N , un =
∗ √ − 2 n et vn = √ − 2 n + 1.
k=1
k k=1
k
1. Montrer que les suites (un ) et (vn ) sont adjacentes.
1
n
2. En déduire un équivalent de √ .
k=1
k
Exercices 357

Pour aller plus loin

Exercice 18.7
Soient (un ) et (vn ) les suites définies par u0 = 1, v0 = 2 et pour tout n ∈ N :
un+1 = 3un + 2vn et vn+1 = 2un + 3vn .
1. Montrer que la suite (un − vn ) est constante.
2. Prouver que (un ) est une suite arithmético-géométrique.
3. Exprimer les termes généraux des suites (un ) et (vn ).

Exercice 18.8

Déterminer le terme général de la suite définie par u0 = 1 , u1 = 2 et un+2 = 2u2n+1 + 3u2n .

Exercice 18.9
Soit la suite (un ) définie par u0 = 1, u1 = 2 et la relation
∀n ∈ N, un+2 − un+1 − 6un = 2n . (R)
1. Déterminer α pour que tn = α2 vérifie la relation (R).
n

2. Montrer que (un − tn ) est une suite récurrente linéaire d’ordre 2.


3. En déduire le terme général de (un ).

Exercice 18.10
Soient la suite (xn ) définie par x0 = 0, x1 = 1, x2 = 2,
xn+3 = 2xn+2 + xn+1 − 2xn
et la suite (un ) définie par un = xn+1 − xn .
1. Montrer que (un ) est une suite récurrente linéaire d’ordre 2 et en déduire son terme général.
2. Déterminer le terme général de la suite (xn ).
n−1

© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

On pourra considérer uk .
k=0

Exercice 18.11
5un − 2
Soit la suite (un ) définie par u0 = 0 et un+1 = .
un + 2
1. Montrer que ∀n ∈ N, un = 1.
un − 2
2. Montrer que la suite (vn ) définie par vn = est géométrique.
un − 1
3. En déduire le terme général de (un ) ainsi que sa limite.
358 Chapitre 18 Suites réelles

Exercice 18.12
1
n

Pour n ∈ N∗ , on pose Hn = .
k
k=1
1
1. Montrer que, pour tout n ∈ N∗ , on a H2n − Hn ≥ .
2
2. La suite (Hn ) converge-t-elle ?

Exercice 18.13
n

Soit (an ) une suite décroissante convergeant vers 0. On définit Sn = (−1)k ak .
k=1
1. Montrer que les deux suites (S2n ) et (S2n+1 ) sont adjacentes.
2. En déduire que la suite (Sn ) converge.

Exercice 18.14
u1 + · · · + u n
Soit (un ) une suite croissante convergeant vers . Pour n ∈ N∗ , on pose vn = .
n
1. Montrer que (vn ) est croissante.
un + vn
2. Montrer que, pour tout n ∈ N∗ , on a v2n ≥ .
2
3. En déduire que (vn ) converge vers .

Exercice 18.15
Soit (un ) une suite vérifiant u0 ∈ ]0, 1[ et un+1 = un − u2n .
1. Montrer que ∀n ∈ N, un ∈ ]0, 1[.
2. En déduire que (un ) est décroissante et converge vers 0.
1 1
3. On pose, pour n ∈ N∗ , vn = − .
un−1 un
Montrer que (vn ) est croissante et converge vers -1.
4. En utilisant le résultat de l’exercice 18.14, déterminer un équivalent simple de (un ).

Exercice 18.16
Pour n ∈ N, on pose fn (x) = x5 + nx − 1.
(1) Montrer que fn admet un unique zéro sur R que l’on notera un .
(2) Montrer que pour tout n ∈ N, un > 0.
(3) Montrer que fn+1 (un ) > 0 et en déduire que la suite (un ) est décroissante.
(4) Montrer que (un ) converge vers 0.
On pourra procéder par l’absurde pour déterminer la valeur de la limite.
(5) Déterminer un équivalent simple de un .
Corrections 359

Corrections
Interro de cours
1
1. (a) Faux. La suite tend vers 0 mais n’est jamais égale à 0.
n
 
1
(b) Faux. Si un = ln(n), alors un+1 − un = ln 1 + −−−−−→ 0 mais (un ) diverge vers +∞.
n n→+∞
(c) Vrai.
(d) Faux. Si un = (−1)n , alors (un ) est bornée. Cependant u2n = 1 −−−−−→ 1 et
n→+∞
u2n+1 = −1 −−−−−→ −1, donc (un ) diverge.
n→+∞
1 1
(e) Faux. Si un = et vn = , alors un < vn mais lim un = 0 = lim vn .
2n n
(f) Faux. Si un = (−1)n et vn = 1 − (−1)n , alors (un ) et (vn ) divergent.
Cependant, un + vn = 1 −−−−−→ 1.
n→+∞

(g) Vrai. Si on suppose par l’absurde que (un +vn ) converge, alors, comme vn = (un +vn )−un ,
on a (vn ) qui converge, ce qui est absurde.
Ainsi (un + vn ) diverge.
(h) Vrai. Cf. théorème de la limite monotone.
1
(i) Faux. Si un = 1+ , alors (un ) est décroissante et minorée par 0. Cependant un −−−−−→ 1.
n n→+∞
En fait, si (un ) est décroissante et minorée par 0, on peut en déduire que (un ) converge
vers une limite  ≥ 0.
(j) Vrai. Comme (un ) est bornée, on dispose d’un réel K tel que ∀n ∈ N, |un | ≤ K.
Par produit, on en déduit que ∀n ∈ N, 0 ≤ |un vn | ≤ K |vn |. Or K |vn | −−−−−→ 0, donc,
n→+∞
d’après le théorème d’encadrement |un vn | −−−−−→ 0, d’où un vn −−−−−→ 0.
n→+∞ n→+∞

(−1) n
(k) Faux. Si un = , alors un −−−−−→ 0 ≥ 0, mais (un ) n’est pas positive à partir d’un
n n→+∞
certain rang.
2. Il s’agit d’une suite arithmético-géométrique. On commence par chercher un réel α tel que
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

α = −α + 2. On obtient α = 1. Soit n ∈ N. On a donc


un+1 = −un + 2,

α = −α + 2.
Donc, en soustrayant ces deux égalités, on obtient que un+1 − α = −(un − α).
Ainsi la suite (un − α) est géométrique de raison −1.
On en déduit que un − α = (−1)n (u0 − α).
Or α = 1 et u0 = 2. On en conclut que ∀n ∈ N, un = 1 + (−1)n .
3. Soient (un ), (vn ), (wn ) trois suites réelles et  ∈ R. Si, à partir d’un certain rang, un ≤ vn ≤ wn
et si (un ) et (wn ) convergent vers la même limite , alors (vn ) converge vers .
360 Chapitre 18 Suites réelles

4. On dispose de deux suites (an ) et (bn ) convergeant vers 1 et telles que ∀n ∈ N, un = αwn an et
vn = βwn bn . Ainsi, si n ∈ N,
 
αan + βbn
un + vn = αwn an + βwn bn = (α + β)wn .
α+β
  
−−−−−→1
n→+∞

On en conclut que un + vn ∼ (α + β)wn .


1 1 un
5. (a) Faux. Si un = et vn = 2 , alors un − vn −−−−−→ 0. Cependant = n −−−−−→ +∞,
n n n→+∞ vn n→+∞
donc un ∼ vn .
(b) Vrai. Cf. cours.
un+1
(c) Faux. Si un = 2n , alors = 2 −−−−−→ 2 = 1.
un n→+∞
On en conclut que un+1 ∼ un .
cos n
(d) Vrai. On a n −−−−−→ 0 car (cos n) est bornée. Donc cos n = o(en ) et cos n + en ∼ en .
e n→+∞

(e) Vrai. L’équivalence est compatible avec les puissances d’exposant constant.
1 1 √ √
Donc (un ) 2 ∼ (vn ) 2 , c’est-à-dire un ∼ vn .
6. On dit que deux suites sont des suites adjacentes si l’une est croissante, l’autre est décroissante
et si leur différence converge vers 0.

Exercice 18.1
 n
(−2)n 2 3n
1. On a = − −−− −−→ 0, donc (−2)n
= o(3 n
). Ainsi u ∼ = 1 −−−−−→ 1.
3n 3 3n
n
n→+∞ n→+∞
On en conclut que (un ) converge vers 1.
2. On multiplie et divise par la quantité conjuguée
√ √ √ √ √ 2 √ 2
( n2 + 2 − n2 + 1)( n2 + 2 + n2 + 1) n 2 + 2 − n2 + 1 1
un = √ √ = √ √ =√ √ .
n +2+ n +1
2 2 n +2+ n +1
2 2 n + 2 + n2 + 1
2

On en conclut que un −−−−−→ 0.


n→+∞
(−1)n ln(n3 )
3. On a −−−−−→ 0 donc (−1)n = o(n), et −−−−−→ 0 par croissances comparées, donc
n n→+∞ n n→+∞
ln(n3 ) = o(n). Ainsi
n
un ∼ = 1 −−−−−→ 1.
n n→+∞
4. On est en présence d’une puissance d’exposant variable, on transforme donc l’expression sous
forme exponentielle.  
1 2 2
un = (n2 ) n = n n = exp ln(n) .
n
2
Or, par croissances comparées, ln(n) −−−−−→ 0.
n n→+∞
Donc par composition des limites, on en déduit que un −−−−−→ 1.
n→+∞
Corrections 361

5. On a n + (−1)n+1 ≥ n − 1 −−−−−→ +∞, donc, par comparaison, n + (−1)n+1 −−−−−→ +∞.


n→+∞ n→+∞
Ainsi
1
0 ≤ |un | ≤ −−−−−→ 0.
|n + (−1)n+1 | n→+∞
Donc, par théorème d’encadrement |un | −−−−−→ 0 et on en conclut que un −−−−−→ 0.
n→+∞ n→+∞
6. On est en présence d’une puissance d’exposant variable, on transforme donc l’expression sous
forme exponentielle.
 
1  
un = exp ln 2 + (−1)n −−−−−→ exp(0) = 1.
n n→+∞

Exercice 18.2
On ne cherchera pas à calculer les sommes, mais on va les encadrer. On peut minorer une somme
par son plus petit terme multiplié par le nombre de termes de la somme. On peut majorer une
somme de la même manière avec le plus grand terme multiplié par le nombre de termes de la
somme.
1 1
1. Si k ∈ [[1, n]], alors √ ≥ √ . Donc
k n
1 1
n

un ≥ √ = n × √ = n −−−−−→ +∞.
n n n→+∞
k=1

Par comparaison, un −−−−−→ +∞.


n→+∞
1 1
2. Si k ∈ [[1, n]], alors 0 ≤ ≤ 2 . Donc
n2+k 2 n
1 1 1
n

0 ≤ un ≤ = n × 2 = −−−−−→ 0.
n2 n n n→+∞
k=1

Par encadrement, un −−−−−→ 0.


n→+∞
1 1 1 1
3. Si k ∈ [[1, n]], alors √ ≤√ ≤ √ = . Donc
+n n2 n +k
2 n 2 n
1 1
n
 n
 n
√ ≤ un ≤ , puis √ ≤ un ≤ 1.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

k=1
n +n
2 n n +n
2
k=1

n 1
Or √ = −−−−−→ 1. Par encadrement, on en conclut que un −−−−−→ 1.
n +n
2
1+ 1 n→+∞ n→+∞
n
1 1
4. Si k ∈ [[n + 1, 2n]], on a 0 ≤ 2
≤ 2 . Donc
k n
2n
 1 1 1
0 ≤ un ≤ = n × 2 = −−−−−→ 0.
n2 n n n→+∞
k=n+1

Par encadrement, un −−−−−→ 0.


n→+∞
362 Chapitre 18 Suites réelles

Exercice 18.3
1. On a n = o(n2 ), donc un ∼ n2 −−−−−→ +∞.
n→+∞
n+1
2. On a −−−−−→ 0, donc, comme sin x ∼0 x,
n2 n→+∞
n+1 n 1
un ∼ = 2 = −−−−−→ 0.
n2 n n n→+∞

Il faut bien faire attention à l’ordre dans lequel on effectue les équivalents. Le raison-
nement suivant est faux
   
n+1 1 1 1
sin ∼ sin ∼ car −−−−−→ 0.
n2 n n n n→+∞
1
n2 ∼ n et on a composé
En effet, dans ce raisonnement, on est parti de l’équivalent n+1
à gauche par la fonction sinus. Or la composition à gauche ne conserve par forcément
les équivalents.
 
1 1
3. On a −−−−−→ 0, donc cos −−−−−→ 1. Ainsi
n n→+∞ n n→+∞
     
1 1 1
un = ln 1 + cos − 1 ∼ cos − 1 ∼ − 2 −−−−−→ 0.
n n 2n n→+∞
  
−−−−−→0
n→+∞

4. On commence par factoriser par le terme dominant sous la racine.


     
1 1 1 1 1
un = n 1 + 2 − n = n 1 + 2 − n = n
2 1+ 2 −1 ∼n× 2 = −−−−−→ 0.
n n n 2n 2n n→+∞
5. On commence par factoriser par le terme dominant sous la racine.
     
1 1 1
un = n2 1 + 2 + n = n 1 + 2 + n = n 1 + 2 + 1 ∼ n × 2 = 2n −−−−−→ +∞.
n n n n→+∞
  
−−−−−→2 = 0
n→+∞
 
1 1 1 1
6. On a 1 − cos ∼ 2 et e n3 − 1 ∼ 3 . Donc par quotient d’équivalents
n 2n n
1
2n2 n
un ∼ 1 = −−−−−→ +∞.
n3
2 n→+∞

Exercice 18.4
1. Il s’agit d’une suite arithmético-géométrique.
On cherche le réel α tel que α = 2α − 3. On trouve α = 3.
Soit n ∈ N, on a
un+1 = 2un − 3,
α = 2α − 3.
Corrections 363

En soustrayant ces deux égalités, on obtient un+1 − α = 2(un − α).


Donc la suite (un − α) est géométrique de raison 2.
On en déduit que un − α = 2n (u0 − α).
On en conclut que ∀n ∈ N, un = 3 − 2n
2. L’équation caractéristique de cette suite récurrente linéaire d’ordre 2 est r2 − 2r − 3 = 0 dont
les solutions sont −1 et 3.
On dispose donc de deux réels λ et µ tels que ∀n ∈ N, un = λ(−1)n + µ3n .
En utilisant les conditions initiales, on obtient
 
λ + µ =3 λ = 2
donc
−λ + 3µ = 1 µ = 1.

On en conclut que ∀n ∈ N, un = 2(−1)n + 3n

Exercice 18.5
 π
1. Une représentation graphique permet de conjecturer que la suite reste dans 0, .
 π 2
On pose f et g les deux fonctions définies sur 0, par f (x) = sin(x) et g(x) = f (x) − x.
 π 2
La fonction g est dérivable et si x ∈ 0, , alors g (x) = cos(x) − 1 ≤ 0.

2
On obtient donc le tableau de variations suivant
x 0 π
2
1
f

0
0
g
0
 π   π
Ainsi f 0, = [0, 1] ⊂ 0, .
2 2
π  
Comme u0 ∈ 0, , on montre par une récurrente simple que ∀n ∈ N, un ∈ 0, π2 .
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

2  π
On en déduit que un+1 − un = f (un ) − un = g(un ) ≤ 0 car la fonction g est négative sur 0, .
 π2
La suite (un ) est donc décroissante et minorée par 0, alors elle converge vers un réel  ∈ 0, .
2
Ainsi un+1 −−−−−→  et f (un ) −−−−−→ f () car f est continue. Par unicité de la limite, on a
n→+∞ n→+∞  π
 = f (), c’est-à-dire g() = 0. D’après l’étude de g sur 0, , on en déduit que  = 0.
2
On conclut que (un ) est une suite décroissante convergeant vers 0.
2. Une représentation graphique permet de conjecturer que la suite reste dans R+ .
On pose f et g les deux fonctions définies sur R+ par f (x) = 1 − e−x et g(x) = f (x) − x.
364 Chapitre 18 Suites réelles

Les fonctions f et g sont dérivables et si x ∈ R+ , alors f  (x) = e−x > 0 et g  (x) = e−x − 1 ≤ 0.
On obtient donc le tableau de variations suivant
x 0 +∞
1
f
0
0
g
0

Ainsi f (R+ ) = [0, 1[⊂ R+ .


Comme u0 ∈ R+ , on montre par une récurrence simple que ∀n ∈ N, un ∈ R+ .
On en déduit que un+1 − un = f (un ) − un = g(un ) ≤ 0 car la fonction g est négative sur R+ .
La suite (un ) est donc décroissante et minorée par 0, alors elle converge vers un réel  ∈ R+ .
Ainsi un+1 −−−−−→  et f (un ) −−−−−→ f () car f est continue. Par unicité de la limite, on a
n→+∞ n→+∞
 = f (), c’est-à-dire g() = 0. D’après l’étude de g sur R+ , on en déduit que  = 0.
On conclut que (un ) est une suite décroissante convergeant vers 0.
3. Une représentation graphique permet de conjecturer que la suite reste dans [1, +∞[.
1 1
On pose f et g les deux fonctions définies sur [1, +∞[ par f (x) = x + et g(x) = f (x) − x = .
x x
1 x2 − 1
La fonction f est dérivable et si x ≥ 1, alors f  (x) = 1 − 2 = ≥ 0.
x x2
Le signe de g étant évident, on obtient donc le tableau suivant

x 1 +∞
+∞
f
2
g(x) +

Ainsi f ([1, +∞[) = [2, +∞[⊂ [1, +∞[.


Comme u0 ∈ [1, +∞[, on montre par une récurrence simple que ∀n ∈ N, un ∈ [1, +∞[.
On en déduit que un+1 −un = f (un )−un = g(un ) ≥ 0 car la fonction g est positive sur [1, +∞[.
La suite (un ) est donc croissante. D’après le théorème de la limite monotone, elle converge ou
elle tend vers +∞. On suppose par l’absurde qu’elle converge vers un réel  ∈ [1, +∞[.
Ainsi un+1 −−−−−→  et f (un ) −−−−−→ f () car f est continue. Par unicité de la limite, on a
n→+∞ n→+∞
 = f (), c’est-à-dire g() = 0. Or la fonction g ne s’annule pas sur [1, +∞[, ce qui est absurde.
On conclut que (un ) est une suite croissante divergeant vers +∞.
4. On pose f et g les deux fonctions définies sur R par f (x) = (x − 1)3 + 1 et g(x) = f (x) − x.
Les fonctions f et g sont dérivables et si x ∈ R, alors f  (x) = 3(x − 1)2 ≥ 0 et
g(x) = x3 − 3x2 + 3x − 1 + 1 − x = x(x2 − 3x + 2) = x(x − 1)(x − 2).
Corrections 365

La fonction g s’annule donc en 0, 1 et 2. Comme u0 se situe entre 1 et 2, on continue l’étude


des fonctions sur [1, 2]. On obtient donc le tableau suivant
x 1 u0 2
g(x) −
2
f
1
Ainsi f ([1, 2]) = [1, 2].
Comme u0 ∈ [1, 2], on montre par une récurrence simple que ∀n ∈ N, un ∈ [1, 2].
On en déduit que un+1 − un = f (un ) − un = g(un ) ≤ 0 car la fonction g est négative sur [1, 2].
La suite (un ) est donc décroissante et minorée par 1, alors elle converge vers un réel  ∈ [1, 2].
Ainsi un+1 −−−−−→  et f (un ) −−−−−→ f () car f est continue. Par unicité de la limite, on a
n→+∞ n→+∞
 = f (), c’est-à-dire g() = 0. D’après l’étude de g sur [1, 2], on en déduit que  = 1 ou  = 2.
La suite étant décroissante et de premier terme u0 < 2, on a  = 2, donc  = 1.
On conclut que (un ) est une suite décroissante convergeant vers 1.
5. On pose f et g les deux fonctions définies sur R par f (x) = (x − 1)3 + 1 et g(x) = f (x) − x.
Les fonctions f et g sont dérivables et si x ∈ R, alors f  (x) = 3(x − 1)2 ≥ 0 et
g(x) = x3 − 3x2 + 3x − 1 + 1 − x = x(x2 − 3x + 2) = x(x − 1)(x − 2).
La fonction g s’annule donc en 0, 1 et 2. Comme u0 se situe entre 2 et +∞, on continue l’étude
des fonctions sur [2, +∞[. On obtient donc le tableau suivant
x 2 u0 +∞
g(x) +
+∞
f

2
Ainsi f ([2, +∞[) = [2, +∞[.
Comme u0 ∈ [2, +∞[, on montre par une récurrence simple que ∀n ∈ N, un ∈ [2, +∞[.
On en déduit que un+1 −un = f (un )−un = g(un ) ≥ 0 car la fonction g est positive sur [2, +∞[.
La suite (un ) est donc croissante. D’après le théorème de la limite monotone elle converge ou
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

elle tend vers +∞. On suppose par l’absurde qu’elle converge vers un réel  ∈ [2, +∞[.
Ainsi un+1 −−−−−→  et f (un ) −−−−−→ f () car f est continue. Par unicité de la limite, on a
n→+∞ n→+∞
 = f (), c’est-à-dire g() = 0. D’après l’étude de g sur [2, +∞[, on en déduit que  = 2.
Or (un ) est croissante et de premier terme u0 > 2, ce qui est absurde.
On conclut que (un ) est une suite croissante divergeant vers +∞.
6. Une représentation graphique permet de conjecturer que la suite reste dans [0, 1].
On pose f , h et g les fonctions définies sur [0, 1] par f (x) = 1 − x2 , h(x) = f ◦ f (x) et
g(x) = h(x) − x.
La fonction f est dérivable et si x ∈ [0, 1], on a f  (x) = −2x ≤ 0, donc f est décroissante.
Si x ∈ R, on a
 2
h(x) = 1 − 1 − x2 = 1 − 1 + 2x2 − x4 = 2x2 − x4
366 Chapitre 18 Suites réelles

et
g(x) = 2x2 − x4 − x = −x(x3 − 2x + 1).
On remarque que 1 est racine du polynôme X 3 − 2X + 1.
Après factorisation, on obtient X 3 − 2X + 1 = (X − 1)(X 2 + X − 1). √
2 −1 − 5
Après étude du trinôme X + X − 1, on obtient que la fonction g s’annule en / [0, 1],

√ 2
−1 + 5
0, α = et 1.
2
On obtient donc le tableau suivant
x 0 α 1
g(x) 0 − 0 + 0
1
f α

0
3
Ainsi f ([0, α]) = [α, 1] et f ([α, 1]) = [0, α]. Comme u0 ∈ [0, α] et u1 = ∈ [α, 1], et comme
4
∀n ∈ N, u2(n+1) = h(u2n ) et u2(n+1)+1 = h(u2n+1 ), on montre par une récurrence simple que
∀n ∈ N, u2n ∈ [0, α] et u2n+1 ∈ [α, 1].
On en déduit que u2(n+1) − u2n = g(u2n ) ≤ 0 car g est négative sur [0, α].
La suite (u2n ) est donc décroissante et minorée par 0, alors elle converge vers un réel  ∈ [0, α].
Ainsi u2(n+1) −−−−−→  et h(u2n ) −−−−−→ h() car h est continue. Par unicité de la limite, on a
n→+∞ n→+∞
 = h(), c’est-à-dire g() = 0. D’après l’étude de g sur [0, α], on en déduit que  = 0 ou  = α.
La suite étant croissante et de premier terme u0 < α, on obtient  = 0.
On conclut que (u2n ) est une suite décroissante convergeant vers 0. On montre de même que
(u2n+1 ) est une suite croissante convergeant vers 1.
On a donc (u2n ) et (u2n+1 ) qui convergent vers deux limites différentes.
On en conclut que (un ) n’a pas de limite.

Exercice 18.6

1 √ √ 2 n(n + 1) − (2n + 1)
1. Soit n ∈ N. On a un+1 − un = √ −2 n+1+2 n = √
n+1 n+1
√ √
4n2 + 4n − 4n2 + 4n + 1
= √ ≤ 0,
n+1

1 √ √ 2 (n + 1)(n + 2) − (2n + 1)
et vn+1 − vn = √ −2 n+2+2 n+1 = √
n+1 n+1
√ √
4n2 + 6n + 8 − 4n2 + 4n + 1
= √ ≥ 0,
n+1
Corrections 367

donc la suite (un ) est décroissante et le suite (vn ) est croissante. Pour finir
√ √ √ √
√ √ ( n − n + 1)( n + n + 1) 2
vn − un = −2 n + 1 + 2 n = 2 √ √ = −√ √ −−−−−→ 0.
n+ n+1 n + n + 1 n→+∞
On en conclut que (un ) et (vn ) sont des suites adjacentes.
2. On déduit de la question précédente que la suite (un ) converge vers un réel . Ainsi
1
 n
√ √
k 2 n + un un
k=1
√ = √ = 1 + √ −−−−−→ 1.
2 n 2 n 2 n n→+∞
1
n

On en conclut que √ ∼ 2 n.
k=1
k

Exercice 18.7
1. Soit n ∈ N, on a un+1 − vn+1 = 3un + 2vn − 2un − 3vn = un − vn .
Donc la suite (un − vn ) est constante égale à u0 − v0 = −1.
2. D’après la question précédente, vn = 1 + un . Donc un+1 = 3un + 2(1 + un ) = 5un + 2.
3. On cherche un réel α tel que α = 5α + 2. On trouve α = − 12 . On a
un+1 = 5un + 2,
α = 5α + 2.
En soustrayant ces deux égalités, on obtient un+1 − α = 5(un − α).
La suite (un − α) est donc géométrique de raison 5, d’où un − α = 5n (u0 − α).
3 1 3 1
On en conclut que ∀n ∈ N, un = 5n − et vn = 1 + un = 5n +
2 2 2 2

Exercice 18.8 
On commence par remarquer que u0 et u1 sont positifs et un+2 = 2u2n+1 + 3u2n ≥ 0.
Donc la suite (un ) est à valeurs positives.

Soit n ∈ N. On pose vn = u2n donc un = vn car un ≥ 0. On a

vn+2 = u2n+2 = 2u2n+1 + 3u2n = 2u2n+1 + 3u2n = 2vn+1 + 3vn .
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

La suite (vn ) est donc récurrente linéaire d’ordre 2. Son équation caractéristique est r2 − 2r − 3 = 0
dont les solution sont −1 et 3. On dispose donc de deux réels λ et µ tels que
∀n ∈ N, vn = λ(−1)n + µ3n .
Or v0 = u20 = 1 et v1 = u21 = 4, d’où

 1
 λ = −
λ + µ =1 4
puis
−λ + 3µ = 4 µ = 5 .

4

(−1)n+1 + 5 × 3n
On en conclut que ∀n ∈ N, un =
2
368 Chapitre 18 Suites réelles

Exercice 18.9
1. La suite (tn ) vérifie la relation (R) si et seulement si
1
(∀n ∈ N, α2n+2 − α2n+1 − 6α2n = 2n ) ⇔ 4α − 2α − 6α = 1 ⇔ α = − .
4
2. Soit n ∈ N. On a
un+2 − un+1 − 6un = 2n ,
tn+2 − tn+1 − 6rn = 2n .
En soustrayant ces deux inégalités, on obtient (un+2 − tn+2 ) − (un+1 − tn+1 ) − 6(un − tn ) = 0.
On en conclut que la suite (un − tn ) est une suite récurrente linéaire d’ordre 2.
3. L’équation caractéristique de cette suite récurrente linéaire d’ordre 2 est r2 − r − 6 = 0 dont
les solutions sont −2 et 3. On dispose donc de deux réels λ et µ tels que
un − tn = λ(−2)n + µ3n .
5 5
Or u0 − t0 = et u1 − t1 = , d’où
4 2

5 

 λ + µ = λ = 1
4 puis 4
−2λ + 3µ = 5
 µ = 1.
2
(−2)n + 4 × 3n − 2n
On en conclut que ∀n ∈ N, un =
4

Exercice 18.10
1. • Soit n ∈ N. On a
un+2 = xn+3 − xn+2 = xn+2 + xn+1 − 2xn .
Or xn+2 = un+1 + xn+1 , donc
un+2 = un+1 + 2xn+1 − 2xn = un+1 + 2un .
• L’équation caractéristique de cette suite récurrente linéaire d’ordre 2 est r2 − r − 2 = 0 dont
les solutions sont −1 et 2. On dispose donc de deux réels λ et µ tels que
un = λ(−1)n + µ2n .
Or u0 = x1 − x0 = 1 et u1 = x2 − x1 = 1, d’où

 1
 λ =
λ + µ =1 3
puis
−λ + 2µ = 1 µ = 2 .

3
(−1)n + 2n+1
On en conclut que ∀n ∈ N, un =
3
Corrections 369

2. On a, par télescopage
n−1
 n−1

uk = (xk+1 − xk ) = xn − x0 = xn .
k=0 k=0

De plus,
n−1   
1 1 1 − (−1)n 1 − 2n 2n+2 − 3 − (−1)n
n−1
  n−1

uk = (−1) + 2
k
2k
= +2 = .
3 3 1 − (−1) 1−2 6
k=0 k=0 k=0

2n+2 − 3 − (−1)n
On en conclut que ∀n ∈ N, xn =
6

Exercice 18.11
1. On montre par récurrence, sur n ∈ N, la proposition P(n) : « un = 1 ».
• Initialisation. On a u0 = 0 = 1, ce qui montre P(0).
• Hérédité. Soit n ∈ N, on suppose P(n). On a
un+1 = 1 ⇔ 5un − 2 = un + 2 ⇔ 4un = 4 ⇔ un = 1.
Or un = 1, donc un+1 = 1, ce qui montre P(n + 1).
On en conclut que ∀n ∈ N, un = 1.
5un −2
un+1 − 2 un +2 − 2 3un − 6 3 un − 2 3
2. Soit n ∈ N. On a vn+1 = = 5u = = = vn .
un+1 − 1 n −2
un +2 − 1 4u n − 4 4 u n − 1 4
3
Ainsi la suite (vn ) est géométrique de raison .
 n 4  n
3 3
3. D’après la question précédente, vn = v0 = 2 . On a
4 4
un − 2 vn − 2
vn = ⇔ vn (un − 1) = un − 2 ⇔ (vn − 1)un = vn − 2 ⇔ un = .
un − 1 vn − 1
 n
3
2 −2
4
On en conclut que ∀n ∈ N, un =  n
3
2 −1
4
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Exercice 18.12
2n
 1
1. Soit n ∈ N∗ . On a H2n − Hn = .
k
k=n+1
1 1
Or si k ∈ [[n + 1, 2n]], alors ≥ . Ainsi
k 2n
2n
 1 1 1
H2n − Hn ≥ =n× = .
2n 2n 2
k=n+1
370 Chapitre 18 Suites réelles

1
2. On a Hn+1 − Hn = > 0, donc la suite (Hn ) est strictement croissante.
n+1
D’après le théorème de la limite monotone, (Hn ) converge ou diverge vers +∞.
On suppose par l’absurde que (Hn ) converge vers . Alors H2n −−−−−→ .
n→+∞
Donc si on passe à la limite dans l’inégalité démontrée à la question précédente, on obtient
1 1
 −  ≥ , c’est-à-dire 0 ≥ , ce qui est absurde.
2 2
On en conclut que (Hn ) est une suite croissante qui diverge vers +∞.

Exercice 18.13
1. Soit n ∈ N. On a
S2n+2 − S2n = (−1)2n+2 a2n+2 + (−1)2n+1 a2n+1 = a2n+2 − a2n+1 ≤ 0
car (an ) est décroissante. Donc la suite (S2n ) est décroissante.
De même,
S2n+3 − S2n+1 = (−1)2n+3 a2n+3 + (−1)2n+2 a2n+2 = −a2n+3 + a2n+2 ≥ 0
car (an ) est décroissante. Donc la suite (S2n+1 ) est croissante.
Pour finir,
S2n+1 − S2n = (−1)2n+1 a2n+1 −−−−−→ 0.
n→+∞
On en conclut que les deux suites (S2n ) et (S2n+1 ) sont adjacentes.
2. Étant adjacentes, les suites (S2n ) et (S2n+1 ) convergent vers une même limite  ∈ R.
On en conclut que (Sn ) converge vers cette limite commune .

Exercice 18.14
1. Soit n ∈ N∗ . On a
n+1 n
 n
 n n
    
uk uk n un+1 + uk − (n + 1) uk nun+1 − uk
vn+1 − vn = k=1
− k=1
= k=1 k=1
= k=1
.
n+1 n n(n + 1) n(n + 1)
Or, si k ∈ [[1, n]], on a uk ≤ un+1 car la suite (un ) est croissante. Ainsi
n
 n

uk ≤ un+1 = nun+1 .
k=1 k=1

On en déduit vn+1 − vn ≥ 0 et on en conclut que la suite (vn ) est croissante.


2. On a  2n 
2n  n 
uk uk uk − nun
un + vn un
= =
k=1 k=1 k=n+1
v2n − − − .
2 2n 2 2n 2n
Or si k ∈ [[n + 1, 2n]], on a uk ≥ un car la suite (un ) est croissante. Ainsi
2n
 2n

uk ≥ un = nun ,
k=n+1 k=n+1
Corrections 371

un + vn
puis v2n − ≥ 0.
2
un + vn
On en conclut que ∀n ∈ N∗ , v2n ≥ .
2n
3. Sur le même principe, comme (un ) est croissante, on a

1 1
n n
vn = uk ≤ un = un .
n n
k=1 k=1

Or (un ) est croissante et converge vers , d’où : vn ≤ un ≤ .


Ainsi la suite (vn ) est croissante et majorée par , donc (vn ) converge vers un réel  ≤ .
En passant à la limite dans l’inégalité démontrée à la question précédente, on obtient
 + 
 ≥ c’est-à-dire  ≥ .
2
Or  ≤ , d’où  = .
On en conclut que (vn ) converge vers .

Exercice 18.15
1. On montre par récurrence, sur n ∈ N, la proposition P(n) : « un ∈ ]0, 1[ ».
• Initialisation. On a u0 ∈ ]0, 1[ d’après l’énoncé, ce qui montre P(0).
• Hérédité. Soit n ∈ N, on suppose P(n).
On a 0 < un < 1, donc 0 < u2n < un car un est positif, puis un+1 = un − u2n > 0.
De plus un < 1 et −u2n < 0, donc par somme, un+1 = un − u2n < 1.
On a ainsi montré que un+1 ∈ ]0, 1[, c’est-à-dire P(n + 1).
On en conclut que ∀n ∈ N, un ∈ ]0, 1[.
2. Soit n ∈ N. On a un+1 − un = −u2n < 0, donc (un ) est décroissante.
Or (un ) est minorée par 0, donc elle converge vers un réel .
Si on passe à la limite dans l’égalité un+1 = un − u2n , on obtient  =  − 2 , c’est-à-dire 2 = 0.
On en conclut que (un ) est décroissante et converge vers 0.
un − un−1 −u2n−1 1
3. Soit n ∈ N∗ . On a vn = = 2 =− −−−−−→ −1.
un un−1 un−1 (un−1 − un−1 ) 1 − un−1 n→+∞
De plus, comme la suite (un ) est décroissante à valeurs dans ]0, 1[, on a un ≤ un−1 < 1, donc
1 1
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

1 − un ≥ 1 − un−1 > 0, puis ≤ .


1 − un 1 − un−1
On en déduit que vn+1 ≥ vn et on en conclut que la suite (vn ) est croissante.
1
n
4. D’après le résultat de l’exercice précédent, vk −−−−−→ −1.
n n→+∞
k=1
n  
1 1 1 1 1 1 1
n  n
Or vk = − = − . Ainsi = − vk −−−−−→ 0 − (−1).
uk−1 uk u0 un nun nu0 n n→+∞
k=1 k=1 k=1
1 1
On en déduit que ∼ 1 et on en conclut que un ∼
nun n
372 Chapitre 18 Suites réelles

Exercice 18.16
1. Soit n ∈ N. La fonction fn est dérivable sur R et, si x ∈ R, on a fn (x) = 5x4 + n > 0 (sauf en
x = 0 si n = 0). La fonction fn est donc strictement croissante sur R.
De plus fn (x) −−−−−→ +∞ et fn (x) −−−−−→ −∞.
x→+∞ x→−∞
Ainsi, la fonction fn est continue, strictement croissante sur R et change de signe. D’après le
corollaire du théorème des valeurs intermédiaires (que l’on appellera plutôt « Théorème de la
bijection continue » à partir du chapitre suivant), la fonction fn s’annule une et une seule fois
sur R.
2. Soit n ∈ N. On a fn (0) = −1 < 0 = fn (un ). Si on suppose par l’absurde que un ≤ 0, alors,
comme fn est croissante, on aurait fn (un ) ≤ fn (0), ce qui est absurde.
On en conclut que ∀n ∈ N, un > 0.
3. Soit n ∈ N. On a fn+1 (un ) = u5n + (n + 1)un − 1 = u5n + nun − 1 + un = fn (un ) + un = un > 0.
On en déduit donc que fn+1 (un ) > fn+1 (un+1 ). Alors, de même qu’à la question précédente,
on en déduit que un > un+1 .
On en conclut que (un ) est une suite strictement décroissante.
4. La suite (un ) est décroissante et minorée par 0. D’après le théorème de la limite monotone, elle
converge vers un réel  ≥ 0.
On suppose par l’absurde que  > 0. On réutilise la seule information calculatoire en notre
possession : fn (un ) = 0. On a u5n −−−−−→ 5 et nun −−−−−→ +∞ car  > 0, donc
n→+∞ n→+∞

0 = fn (un ) = u5n + nun − 1 −−−−−→ +∞,


n→+∞
ce qui est absurde.
On en conclut que la suite (un ) converge vers 0.
5. On réutilise encore la seule information calculatoire en notre possession et on sépare les termes
dont on connaît la limite et les termes dont on ne connaît pas la limite. On obtient donc
nun = 1 − u5n −−−−−→ 1.
n→+∞

1
Donc nun ∼ 1 et un ∼
n
CHAPITRE

Limites et continuité
19
L’essentiel du cours
Dans tout le chapitre I désignera un intervalle de R.
 1 Notion de limite
Définition
Soit a est un élément ou une borne de I.
On appelle voisinage de a tout intervalle de la forme :
• ]a − η, a + η[ avec η > 0, si a ∈ R
• ]A, +∞[ avec A ∈ R, si a = +∞
• ] − ∞, A[ avec A ∈ R, si a = −∞.
On dit qu’une fonction f définie sur I vérifie une propriété au voisinage de a s’il existe un
voisinage V de a tel que f vérifie cette propriété sur V ∩ I.

Définition
Soient f une fonction définie sur I et a un élément ou une borne de I.
On dit que f (x) tend vers  quand x tend vers a, noté f (x) −−−→ , si
x→a
• cas a ∈ R
 cas  ∈ R : ∀ε > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ I, |x − a| ≤ η ⇒ |f (x) − | ≤ ε.
 cas  = +∞ : ∀A ∈ R, ∃η > 0, ∀x ∈ I, |x − a| ≤ η ⇒ f (x) ≥ A.
 cas  = −∞ : ∀A ∈ R, ∃η > 0, ∀x ∈ I, |x − a| ≤ η ⇒ f (x) ≤ A.
• cas a = +∞
 cas  ∈ R : ∀ε > 0, ∃B ∈ R, ∀x ∈ I, x ≥ B ⇒ |f (x) − | ≤ ε.
 cas  = +∞ : ∀A ∈ R, ∃B ∈ R, ∀x ∈ I, x ≥ B ⇒ f (x) ≥ A.
 cas  = −∞ : ∀A ∈ R, ∃B ∈ R, ∀x ∈ I, x ≥ B ⇒ f (x) ≤ A.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

• cas a = −∞
 cas  ∈ R : ∀ε > 0, ∃B ∈ R, ∀x ∈ I, x ≤ B ⇒ |f (x) − | ≤ ε.
 cas  = +∞ : ∀A ∈ R, ∃B ∈ R, ∀x ∈ I, x ≤ B ⇒ f (x) ≥ A.
 cas  = −∞ : ∀A ∈ R, ∃B ∈ R, ∀x ∈ I, x ≤ B ⇒ f (x) ≤ A.

Ces neufs définitions peuvent se résumer en : pour tout voisinage V de , il existe un


voisinage U de a dont l’image par f reste dans V (c’est-à-dire tel que f (U ∩ I) ⊂ V ).

Unicité de la limite
Si une fonction admet une limite (finie ou infinie), alors cette limite est unique.
374 Chapitre 19 Limites et continuité

Si une fonction f admet une limite en a, étant unique, on la note lim (f (x)).
x→a

Définition
Soient f une fonction définie sur I et a un point ou l’extrémité gauche de I (si elle est finie).
On dit que f (x) admet  comme limite à droite, noté f (x) −−−−→ +
 si
x→a
• cas  ∈ R : ∀ε > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ I, a ≤ x ≤ a + η ⇒ |f (x) − | ≤ ε.
• cas  = +∞ : ∀A ∈ R, ∃η > 0, ∀x ∈ I, a ≤ x ≤ a + η ⇒ f (x) ≥ A.
• cas  = −∞ : ∀A ∈ R, ∃η > 0, ∀x ∈ I, a ≤ x ≤ a + η ⇒ f (x) ≤ A.

On définit de même la notion de limite à gauche, notée f (x) −−−−→ .


x→a−

Proposition
Une fonction f admet une limite en a si et seulement si elle admet une limité à gauche et à
droite en a et que ces deux limites sont égales.

Opérations sur les limites


Soient ,  ∈ R et f, g des fonctions définies sur I et a un élément ou une borne de I.
On a les opérations suivantes sur les limites
lim (f (x)) lim (f (x))
f (x) + g(x) x→a f (x)g(x) x→a

 +∞ −∞  = 0 0 ∞

  +  +∞ −∞  = 0  0 ∞
lim (g(x))

lim (g(x))

+∞ +∞ +∞ FI 0 0 0 FI
x→a

x→a

−∞ −∞ FI −∞ ∞ ∞ FI ∞

f (x) lim (f (x)) • FI est l’acronyme de « Forme Indéterminée ».


x→a
g(x) Cela signifie qu’il n’est pas toujours suffisant
 = 0 0 ∞ de connaître les limites de f et g pour trouver
la limite de leur somme, produit ou quotient
 (il faudra donc modifier l’expression).
 = 0 0 ∞
lim (g(x))

 • Pour le produit et le quotient, il suffit de


0 ∞ FI ∞ suivre la règle des signes sur les produits et
les quotients pour déterminer si on obtient
x→a

+∞ ou −∞ comme limite finale.


∞ 0 0 FI
L’essentiel du cours 375

Composition des limites


Si f et g sont deux fonctions telles que f (x) −−−→ b et g(x) −−−→ , alors g ◦ f (x) −−−→ .
x→a x→b x→a

Proposition
Soit f une fonction admettant une limite  (éventuellement infinie) en a.
• Si  > 0, alors f (x) > 0 au voisinage de a.
• Si  < 0, alors f (x) < 0 au voisinage de a.

Passage à la limite dans les inégalités


Soient f et g deux fonctions admettant respectivement pour limites, en a,  ∈ R et  ∈ R.
Si, au voisinage de a, f (x) ≤ g(x), alors  ≤  .

En passant à la limite, les inégalités strictes deviennent larges.

Limite de l’image d’une fonction


Soient (un ) une fonction réelle, f une fonction définie sur un intervalle I, a ∈ I et b ∈ R.
Si un −−−−−→ a et f (x) −−−→ b, alors f (un ) −−−−−→ b.
n→+∞ x→a n→+∞

Ce résultat reste vrai si a et/ou b sont +∞ ou −∞.

Théorème de la limite monotone


Soient f une fonction croissante sur I et a et b les bornes de I.
• Si f est majorée au voisinage de b alors elle admet une limite finie en b, sinon f (x) −−−→ +∞.
x→b
• Si f est minorée au voisinage de a alors elle admet une limite finie en a, sinon f (x) −−−→ −∞.
x→a

On a un résultat analogue si f est décroissante.

Théorème d’encadrement (ou des gendarmes)


© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Soient f , g, h trois fonctions définies au voisinage de a et  ∈ R. Si, au voisinage de a,


f (x) ≤ g(x) ≤ h(x) et si f et h tendent vers la même limite  en a, alors g(x) −−−→ .
x→a

Théorème de comparaison
Soient f et g deux fonctions telles que, au voisinage de a, f (x) ≤ g(x).
• Si f (x) −−−→ +∞, alors g(x) −−−→ +∞.
x→a x→a
• Si g(x) −−−→ −∞, alors f (x) −−−→ −∞.
x→a x→a
376 Chapitre 19 Limites et continuité

 2 Relations de comparaison
Dans toute cette partie, f , g, h, u et v seront des fonctions.

Définition
On dit que f est négligeable devant g au voisinage de a s’il existe un voisinage V de a et
une fonction ε, définie sur V , qui tend vers 0 en a tels que
∀x ∈ V ∩ I, f (x) = ε(x)g(x).
On note f (x) = o(g(x)) et le lit « f est un petit o de g » .

Théorème
Si, au voisinage de a, g ne s’annule pas, alors
f (x)
f (x) = o(g(x)) ⇔ −−−→ 0.
g(x) x→a

Dans la pratique, pour montrer qu’une fonction est négligeable devant une autre, on
calculera presque tout le temps la limite de leur quotient.

Opérations et négligeabilité
On a les propriétés suivantes sur les opérations avec la négligeabilité :
Hypothèses Conclusion
f (x) = o(h(x)) et g(x) = o(h(x)) f (x) + g(x) = o(h(x))
λ ∈ R et f (x) = o(h(x)) λf (x) = o(h(x))
f (x) = o(h(x)) f (x)g(x) = o(h(x)g(x))
f (x) = o(u(x)) et g(x) = o(v(x)) f (x)g(x) = o(u(x)v(x))
f (x) = o(g(x)) et g(x) = o(h(x)) f (x) = o(h(x))

Croissances comparées
On notera, uniquement dans cette proposition, f (x)  g(x) pour dire que f (x) = o(g(x)).
Soient α > 0, β > 0 et a > 1. On a, au voisinage de +∞,
 α
ln(x)  xβ  ax .

Ce résultat s’utilise lorsque l’on rencontre des formes indéterminées pour les calculs de
limites. En cas de litige, il faut en retenir que l’exponentielle l’emporte sur la puissance
qui l’emporte sur le logarithme.
L’essentiel du cours 377

Définition
On dit que f est équivalente à g au voisinage de a, noté f (x) ∼a g(x), s’il existe un voisinage
V de a et une fonction u, définie sur V , qui converge vers 1 en a tels que
∀x ∈ V ∩ I, f (x) = u(x)g(x).

Théorème
Si, au voisinage de a, g ne s’annule pas, alors
f (x)
f (x) ∼a g(x) ⇔ −−−→ 1.
g(x) x→a

Dans la pratique, pour montrer que deux fonctions sont équivalentes, on calculera
presque tout le temps la limite de leur quotient.

Équivalence et signe
Si f (x) ∼a g(x), alors, au voisinage de a, f (x) et g(x) sont de même signe.

Équivalence et limite
• Si f (x) ∼a g(x) et si g admet une limite (finie ou infinie) en a, alors f admet la même
limite en a.
• Si  ∈ R∗ , on a f (x) ∼a  ⇔ f (x) −−−→ .
x→a

Proposition
Au voisinage de a, on a f (x) = o(g(x)) si et seulement si f (x) + g(x) ∼a g(x).

Opérations et équivalence
On a les propriétés suivantes sur les opérations avec l’équivalence :
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Hypothèses Conclusion
f (x) ∼a g(x) et g(x) ∼a h(x) f (x) ∼a h(x)
f (x) ∼a u(x) et g(x) ∼a v(x) f (x)g(x) ∼a u(x)v(x)
f (x) ∼a u(x) et g(x) ∼a v(x) f (x) u(x)
∼a
g et v ne s’annulent pas g(x) v(x)

α ∈ R et f (x) ∼a g(x) f (x)α ∼a g(x)α


378 Chapitre 19 Limites et continuité

Il y a trois choses qu’il ne faut absolument pas faire avec des équivalents
(1) Ajouter des équivalents
Il n’y a aucune règle pour traiter la somme d’équivalents si ce n’est de dire que,
d’après la proposition ci-dessus, f (x) + g(x) ∼a g(x) si f (x) = o(g(x)).
(2) Composer des équivalents
Il n’y a aucune règle permettant de dire que h(f (x)) ∼a h(g(x)) si f (x) ∼a g(x).
(3) Être équivalent à 0
Si f (x) ∼a 0, cela revient à dire que la fonction f est nulle au voisinage de a (ce
qui n’arrive jamais dans la pratique).

Équivalents usuels
Si α ∈ R, alors
ln(1 + x) ∼0 x, ex − 1 ∼0 x, sin(x) ∼0 x, tan(x) ∼0 x,
2
x
cos(x) − 1 ∼0 − et (1 + x)α − 1 ∼0 αx.
2

 3 Continuité
Définition
Soient f une fonction définie sur I et a ∈ I. On dit que
• f est continue en a si f (x) −−−→ f (a).
x→a
• f est continue à gauche en a si f (x) −−−−→

f (a).
x→a
• f est continue à droite en a si f (x) −−−−→
+
f (a).
x→a
• f est continue sur I si elle est continue en tout point de I.
On note C (I) ou C 0 (I) l’ensemble des fonctions continues sur I.

Opérations et continuité
Soient f et g deux fonctions continues sur I et λ ∈ R.
• Les fonctions λf + g et f g sont continues sur I.
f
• Si g ne s’annule pas sur I, alors est continue sur I.
g

Composition et continuité
Si f : I → R et g : J → R sont continues avec f (I) ⊂ J, alors g ◦ f est continue sur I.

Prolongement par continuité


Soit a ∈ I. Si f : I\ {a} → R est continue et admet une limite finie  en a, alors on peut
prolonger f en une fonction continue sur I en posant f (a) = .
L’essentiel du cours 379

 4 Théorèmes de continuité

Théorème des valeurs intermédiaires


Soient f une fonction continue sur I, a et b ∈ I tels que a < b. Si λ ∈ [f (a), f (b)] (ou
[f (b), f (a)] si f (b) < f (a)), alors il existe c ∈ [a, b] tel que λ = f (c).

• Cela revient à dire que toutes les valeurs entre f (a) et f (b) sont atteintes par f .
• Ce théorème peut se reformuler en disant que l’image d’un intervalle par une fonction
continue est un intervalle.
• Ce théorème permet de montrer la surjectivité de fonctions et l’existence de solutions
à une équation (cf méthode 19.3).

Théorème des bornes atteintes


Soient a, b ∈ R avec a < b. Si f est continue sur le segment [a, b], alors elle est bornée et
atteint ses bornes, c’est-à-dire qu’il existe α et β ∈ [a, b] tels que
∀x ∈ [a, b], f (α) ≤ f (x) ≤ f (β).

• Dans ce cas, m = f (α) est le minimum de f sur [a, b] et M = f (β) son maximum.
• Ce théorème peut se reformuler en disant que l’image d’un segment par une fonction
continue est un segment, ici f ([a, b]) = [f (α), f (β)] = [m, M ].

 5 Bijections continues

Théorème de la bijection continue


Si f est une fonction continue et strictement monotone sur I, alors f réalise une bijection de I
dans l’intervalle f (I) et f −1 est continue sur f (I) et strictement de même monotonie que f .
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Ce théorème permet de montrer qu’une fonction est bijective et de montrer qu’une


équation admet une unique solution.

Il faut bien identifier f (I) pour pouvoir dire vers quoi f réalise une bijection (et donc
sur quel intervalle f −1 est définie). La fonction f étant monotone et continue, il suffit
de regarder les valeurs ou limites aux bornes de I (cf méthode 19.4).
380 Chapitre 19 Limites et continuité

Définition
Soit n ∈ N∗ .
• Si n est pair, on définit la fonction • Si n est impair, on définit la fonction
√ √
n
· : R+ → R √+
n
·: R → R √
x → n x x → n x
comme la bijection réciproque de comme la bijection réciproque de
R + → R+ . R → R .
x → xn x → xn
√ √
La fonction n · est continue et strictement La fonction n · est continue et strictement
croissante sur R+ . croissante sur R.
y
√ y √
f (x) = x f (x) = 3
x

1

f (x) = 5
x

1 f (x) = 4
x x
1

Définition
On définit la fonction  π π
arctan : R − , →
2 2
x → arctan(x)
comme la bijection réciproque de la fonction
 π π
tan : − , → R .
2 2
x → tan(x)
La fonction arctan est continue, strictement croissante sur R et impaire.

y
π
2
1 f (x) = arctan(x)

x
1

π

2
Les méthodes à maîtriser 381

Les méthodes à maîtriser


Méthode 19.1 : Exploiter les équivalents pour un calcul de limite
Le principe d’utilisation des équivalents pour un calcul de limite est le même que pour les
suites (cf méthode 18.2). La différence se situe dans le fait que les limites calculées ne sont pas
forcément en +∞. On effectuera donc en général un changement de variable pour se ramener
en 0 car les équivalents usuels sont donnés en 0. Pour ce faire,
• si on cherche une limite en un réel a, on effectuera le changement de variable h = x − a
(ou h = a − x si la limite est en a− de sorte que h tende vers 0+ )
1
• si on cherche une limite en ±∞, on effectuera le changement de variable h = .
x

Exemple d’application
Calculer les limites des fonctions suivantes
 x
ln(x) 1
(1) f (x) =   en 1 (2) g(x) = 1+ en +∞.
π x
cos x
2
(1) On pose h = x − 1 → 0. On a donc x = 1 + h et
ln(1 + h) ln(1 + h) h 2
f (x) = π π =  π ∼ −−−→ − .
h→0 −h π h→0
cos +h − sin h π
2 2 2 2
2
On conclut que lim f (x) = − .
x→1 π  
1 1 1 1
(2) On pose h = → 0. On a donc x = et g(x) = (1 + h) h = exp ln(1 + h) .
x h h
1 1
Or ln(1+h) ∼ ×h −−−→ 1. On conclut, par composition des limites, que lim g(x) = e.
h h→0 h h→0 x→+∞

Voir exercices 19.2, 19.5.

Méthode 19.2 : Montrer la continuité d’une fonction


Pour montrer la continuité d’une fonction
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

• S’il s’agit de sommes, produits ou quotients de fonctions usuelles, il suffit d’utiliser les
propriétés des opérations sur les fonctions continues (en précisant que le dénominateur ne
s’annule pas s’il y en a un).
• S’il s’agit de la composée de deux fonctions continues, il faut bien vérifier que l’image
de la première fonction est inclus dans le domaine de continuité de la deuxième fonction
(f (I) ⊂ J pour reprendre les notations du cours) puis conclure par composition de fonctions
continues.
• S’il ne reste plus qu’à montrer la continuité en certains points, on revient à la définition :
f (x) −−−→ f (a).
x→a
382 Chapitre 19 Limites et continuité

Exemple d’application
Montrer que f : R+ → R
 est continue.
xx si x > 0
x →
1 si x = 0
Du fait de la définition de f , on sépare la justification sur R∗+ et en 0.
• Sur R∗+ , f (x) = exp(x ln(x)). La fonction x → x ln(x) est continue de R∗+ dans R (par produit)
et la fonction exp est continue sur R. Donc par composition de fonctions continues, f est
continue sur R∗+ .
• En 0 : par croissances comparées x ln(x) −−−→ 0. Par composition des limites
x→0

f (x) −−−→ e0 = 1 = f (0).


x→0
Donc f est continue en 0.
On conclut que f est continue sur R+ .
Ne pas écrire « x ln(x) est continue » car x ln(x) n’est pas une fonction mais un réel.
La fonction que l’on veut mentionner est x → x ln(x).

Voir exercices 19.4, 19.5, 19.6, 19.7, 19.8 et 19.9.

Méthode 19.3 : Montrer qu’une équation admet au moins une solution

Si on cherche à montrer qu’une équation (E ) du type f (x) = g(x) admet au moins une
solution, on commence par modifier l’équation en f (x)−g(x) = 0. On pose h(x) = f (x)−g(x)
et l’équation (E ) devient h(x) = 0. La fonction h est continue (sur un ensemble à déterminer).
Il suffit ensuite de montrer que h change de signe (en général il suffit de regarder les valeurs
de h aux bornes de son ensemble de définition). On conclut, d’après le théorème des valeurs
intermédiaires, que h s’annule et que l’équation (E ) admet au moins une solution.

Exemple d’application
Soit f : [a, b] → [a, b] continue. Montrer que f admet au moins un point fixe (c’est-
à-dire un réel c tel que f (c) = c).
On est ramené à montrer que l’équation f (x) = x admet au moins une solution.
On pose donc g(x) = f (x) − x qui est continue sur [a, b], par somme de fonctions continues.
On regarde les valeurs de g aux bornes de son ensemble de définition :
g(a) = f (a) − a ≥ 0 car f (a) ∈ [a, b] et g(b) = f (b) − b ≤ 0 car f (b) ∈ [a, b].
Donc g est une fonction continue sur l’intervalle [a, b] et qui change de signe.
Alors, d’après le théorème des valeurs intermédiaires, on dispose de c ∈ [a, b] tel que g(c), c’est-
à-dire tel que f (c) = c.

Voir exercices 19.10, 19.12, 19.13 et 19.14.


Les méthodes à maîtriser 383

Pour trouver une valeur approchée d’une solution de f (x) = 0 sur [a, b], on peut
utiliser l’algorithme de dichotomie ci-dessous. La fonction dicho(f,a,b,eps) renvoie
une valeur approchée d’une solution de f (x) = 0 sur [a, b] à eps près.
def dicho (f ,a ,b , eps ):
while b - a >= eps :
c = ( a + b )/2
if f ( a )* f ( c ) < 0:
b = c
else :
a = c
return ( a + b )/2

Tant que la précision n’est pas assez bonne, on coupe le segment en 2 en définissant c
son milieu. Si f (a) et f (c) sont de signe contraires, alors la solution est entre a et c et
b prend la valeur de c. Sinon, elle est entre c et b et a prend la valeur de c. Dans les
deux cas, l’écart entre a et b est divisé par 2. En réitérant l’opération, cet écart va finir
par devenir inférieur à eps.

Méthode 19.4 : Montrer qu’une fonction réalise une bijection


Pour montrer, à l’aide du théorème de la bijection continue, qu’une fonction f définie sur un
intervalle I induit une bijection :
1. On montre que f est continue
2. On montre que f est strictement monotone
3. On détermine son intervalle image J (dont les bornes sont données par les images ou
limites de f aux bornes de son intervalle de définition).
On conclut que f réalise une bijection de I dans J.

Exemple d’application
Montrer que la fonction f définie par f (x) = (x + 1)e−x réalise une bijection de R+
dans un ensemble à déterminer.
Par produit, f est continue sur R. Elle est aussi dérivable et si x ∈ R+ , f  (x) = −xe−x . On a f 
strictement négative sauf en un point (en 0), donc f est strictement décroissante.
De plus f (0) = 1 et lim f (x) = 0 par croissances comparées.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

x→+∞
Donc, comme f est continue et décroissante,
 
f ([0, +∞[) = lim f (x), f (0) = ]0, 1].
x→+∞

Ainsi, d’après le théorème de la bijection continue, f réalise une bijection de R+ dans ]0, 1].
Voir exercices 19.7, 19.8 et 19.12.
384 Chapitre 19 Limites et continuité

Interro de cours
1. Parmi les énoncés suivants lesquels sont toujours vrais ?
(a) Si f (x) −−−−−→ +∞, alors f est croissante au voisinage de +∞.
x→+∞
(b) Si f (x) −−−→ +∞, alors f ne peut pas se prolonger par continuité en a.
x→a
(c) Si f admet une limite en a à gauche et une limite à droite, alors elle admet une limite en
a.
(d) Si f admet une limite en a et si g n’en admet pas, alors f + g n’a pas de limite en a.
ln(1 + |x|)
2. Déterminer les limites à gauche et à droite de f (x) = en 0. La fonction f admet-elle
x
une limite en 0 ?
3. Si f (x) −x→a
−−→  ≥ 0, alors f est-elle forcément positive au voisinage de a ?
4. Soit f une fonction définie sur ]a, b[. Parmi les énoncés suivants lesquels sont toujours vrais ?
(a) Si f est croissante et majorée par M , alors f (x) −−−→ M .
x→b
(b) Si f est croissante et minorée, alors elle admet une limite finie en a.
(c) Si f est décroissante et majorée, alors elle admet une limite finie en b.
(d) Si f est décroissante et non minorée, alors f (x) −−−→ −∞.
x→b
sin(x)
5. Montrer que la fonction f définie par f (x) = peut se prolonger par continuité sur R.
x

6. Justifier (proprement) que la fonction f définie par f (x) = 1 − x2 est continue sur [−1, 1].
 π π
7. Montrer que la fonction sin réalise une bijection de − , dans un intervalle à déterminer.
2 2
Exercices 385

Exercices
Pour s’entraîner
Exercice 19.1

1. Déterminer une condition nécessaire et suffisante sur α, β ∈ R pour que :


 
a. Au voisinage de 0, on ait xα = o xβ . 
b. Au voisinage de +∞, on ait xα = o xβ .
n

2. Soient n, p ∈ N tels que p ≤ n ∈ N et P (x) = ak xk avec an = 0 et ap = 0. Montrer que
k=p
a. P (x) ∼0 ap xp .
b. P (x) ∼+∞ an xn .

Exercice 19.2
Calculer les limites suivantes.
 
sin x ln(1 + x2 ) 2 3
1. lim 5. lim −
x→0 x tan x x→1 1 − x2 1 − x3
πx
2. lim (x2 + x − 2) tan
1
6. lim (ln(e + x)) x
x→1 2 x→0
1
xx − 1 x
3. lim+  √  7. lim (1 + sin x) cos 2
x→1 ln 1 + x2 − 1 x→π

4. lim (ln x)
ln(e−x) sin(3x) − sin(x)
8. lim .
sin(4x)
x→e−
x→0

Exercice 19.3
Déterminer des équivalents simples de
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

1. (x + sin(x))(ex + ln(x) − 2) au voisinage de +∞


2. ln(cos(x)) au voisinage de 0
1
3. x x − 1 au voisinage de +∞.

Exercice 19.4
Justifier que les fonctions suivantes sont continues :

1 + sin(x)
1. f (x) = sur R.
1 + x2

2. g(x) = ln(1 + e−x ) sur R.
386 Chapitre 19 Limites et continuité

Exercice 19.5
Montrer que les fonctions suivantes sont continues
1. f : ] − 1, +∞[ → R 
 ln(1 + x)
√ si x = 0
x → 1+x−1

2 si x = 0
 π π
2. g : − , → R
2 2  π

 0 si x = ±

 2
x → −2 si x = 0

 sin(x)(ex − 1)

 sinon.
ln(cos(x))

Exercice 19.6
Étudier la continuité de f : R → R 
x → x + x − x.

Exercice 19.7
Soit la fonction f définie par f : [−1, +∞[ → R+
1+x
x → .
2
1. Montrer que f est continue.
2. Montrer que f est bijective.

Exercice 19.8
Soit la fonction f définie par f : I → R √
x → 1 + 2e−x − 1.
1. Déterminer l’ensemble de définition I de f .
2. Montrer que f est continue.
3. Déterminer un réel α tel que f réalise une bijection de I dans [α, +∞[.

Exercice 19.9
Soit la fonction f définie par f : R∗ → R  
1
x → arctan .
x
1. Justifier que f est continue sur R∗ .
2. La fonction f admet-elle une limite à droite en 0 ? à gauche en 0 ?
3. La fonction f est-elle prolongeable par continuité en 0 ?

Exercice 19.10
Montrer qu’un polynôme de R[X] de degré impair s’annule au moins une fois sur R.
Exercices 387

Pour aller plus loin


Exercice 19.11
Soit f : R → R une fonction T -périodique avec T > 0.
Montrer que si f admet une limite finie en +∞, alors elle est constante.

Exercice 19.12
Montrer qu’une fonction f continue et décroissante sur R admet un unique point fixe sur R
(c’est-à-dire un unique réel c tel que f (c) = c).

Exercice 19.13
f (x)
Soit f : R+ → R+ continue et telle que lim =  < 1.
x→+∞ x
Montrer que f admet au moins un point fixe sur R+ (c’est-à-dire c ∈ R+ tel que f (c) = c).

Exercice 19.14
Soient f : [0, 1] → R une fonction continue telle que f (0) = f (1) et n ∈ N∗ .
 
1
1. Montrer que l’équation f (x) = f x + possède au moins une solution dans [0, 1].
 2
1
2. Montrer que l’équation f (x) = f x + possède au moins une solution dans [0, 1].
n
   k
1
n−1
On pourra introduire la fonction h(x) = f x + − f (x) et calculer h .
n n
k=0

Exercice 19.15
Soient f et g deux fonctions continues sur [a, b] telles que ∀x ∈ [a, b], f (x) > g(x).
Montrer qu’il existe m > 0 tel que ∀x ∈ [a, b], f (x) ≥ g(x) + m.

Exercice 19.16
Soit f : R → R continue telle que lim f (x) = lim f (x) = +∞.
x→−∞ x→+∞
Montrer que f possède un minimum.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Exercice 19.17
Soit f : R → R continue en 0 telle que ∀x ∈ R, f (x) = f (2x).
Montrer que f est constante.
388 Chapitre 19 Limites et continuité

Corrections
Interro de cours
1. (a) Faux. Si f (x) = x + 2 sin(x), pour x ∈ R, alors f (x) ≥ x − 2 −−−→ ∞.
x→+
Cependant, f  (x) = 1 + 2 cos(x) qui n’est positif ou nul sur aucun voisinage de +∞.
(b) Vrai. Pour pouvoir prolonger par continuité en a, il faut avoir une limite finie en a.
(c) Faux. Il faut que la limite à gauche et la limite à droite soient égales.
1
(d) Faux. Le résultat est vrai si on parle de limite finie. Mais si on pose f (x) = 2 et
  x
1
g(x) = sin , on a que f −−−→ +∞ et que g n’a pas de limite en +∞. Cependant
x x→0
1
f (x) + g(x) ≥ 2 + 1 −−−→ +∞, donc f + g admet une limite (infinie).
x x→0
2. Au voisinage de 0, on a

|x| 1 si x > 0
f (x) ∼0 =
x −1 si x < 0.
Ainsi f (x) −−−−→

−1 et f (x) −−−−→
+
1.
x→0 x→0
La limite à gauche et la limite à droite de f en 0 ne sont pas les mêmes, donc f n’admet pas
de limite en 0.  
1
3. Non. Il faudrait supposer que  > 0. On a f (x) = x sin −−−→ 0 mais f n’est de signe
x x→0
constant sur aucun voisinage de 0.
4. (a) Faux. Si on définit f (x) = 1 − e−x , alors f est croissante et majorée par 2. Cependant,
f (x) −−−−−→ 1.
x→+∞

(b) Vrai. Cf théorème de la limite monotone.


1
(c) Faux. Si f (x) = , alors f est décroissante et majorée par 0 sur ] − 1, 0[. Cependant
x
f (x) −−−−→ −∞.
x→0−
(d) Vrai. Cf théorème de la limite monotone.
x
5. Par quotient, f est continue sur R∗ . De plus, au voisinage de 0, on a f (x) ∼0 = 1 −−−→ 1.
x x→0
On peut donc prolonger f par continuité en posant f (0) = 1. √
6. La fonction x → 1 − x2 est continue de [−1, 1] dans [0, 1] et la fonction · est continue
sur [0, 1].
Ainsi, par composition de fonctions continues, la fonction f est continue sur [−1, 1].
π π
7. La fonction sinus est continue et strictement croissante sur − , .
 π π 2 2
De plus sin − = −1 et sin = 1.
2 2
Alors,
 πd’après  le théorème de la bijection continue, la fonction sinus réalise une bijection
π
de − , dans [−1, 1].
2 2
Corrections 389

Exercice 19.1
1. (a) Au voisinage de 0, on a

xα = o(xβ ) ⇔ −−−→ 0 ⇔ xα−β −−−→ 0 ⇔ α − β > 0 ⇔ α > β.
xβ x→0 x→0

(b) Au voisinage de +∞, on a


xα 1
xα = o(xβ ) ⇔ β
−−−−−→ 0 ⇔ β−α −−−−−→ 0 ⇔ β − α > 0 ⇔ α < β.
x x→+∞ x x→+∞

2. (a) Au voisinage de 0, on a
P (x)
n
 ak xk−p
= 1 + −−−→ 1 + 0.
ap xp ap x→0
k=p+1

On en conclut que P (x) ∼0 ap x . p

(b) Au voisinage de +∞, on a

P (x)
n−1
 ak
= + 1 −−−−−→ 0 + 1.
an xn an xn−k x→+∞
k=p

On en conclut que P (x) ∼+∞ an xn .

Exercice 19.2
Pour chaque question, on notera f (x) l’expression dont on cherche la limite.
1. On utilise les équivalents usuels en 0 pour obtenir que
sin x ln(1 + x2 ) x × x2
∼0 = x.
x tan x x×x
On en conclut que f (x) −−−→ 0
x→0
2. Il s’agit d’une forme indéterminée. On change de variable pour se ramener en 0 en posant
h = x − 1 −−−→ 0. On a
x→1
   
2 π(1 + h) 2 π πh
f (x) = f (1 + h) = ((1 + h) + (1 + h) − 2) tan = (3h + h ) tan + .
2 2 2
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Or, si α ≡ π
2 [π], alors
π  sin( π2 + α) cos α 1
tan +α = = =− .
2 cos( 2 + α)
π
− sin α tan α
On en déduit que
−1 −1 6
f (x) = (3h + h2 ) × ∼ 3h × πh = − .
tan 2
πh h→0
2
π

6
On en conclut que f (x) −−−→ −
x→1 π
390 Chapitre 19 Limites et continuité

3. On change de variable pour se ramener en 0 en posant h = x − 1 −−−−→


+
0+ . On a
x→1

x − 1 = exp( x
x
ln x ) − 1 ∼1 x ln x = (1 + h) ln(1 + h) ∼ 1 × h
 
−−−→0
x→1

et    √
ln(1 + x2 − 1) ∼ x2 − 1 = 2h + h2 ∼ + 2h.
   1 h→0
−−−→0
x→1

h h
Ainsi, par quotient d’équivalents f (x) ∼h→0+ √ = .
2h 2
On en conclut que f (x) −−−−→ +
0
x→1
4. On change de variable pour se ramener en 0 en posant h = e − x −−−−→

0+ . On a
x→e
ln(e−x)    
(ln x) = exp ln(e − x) ln(ln x) = exp ln(h) ln(ln(e − h)) .
Or     
h h
ln(ln(e − h)) = ln ln(e) + ln 1 − ∼ ln 1 − .
   e h→0+ e
=1   
−−−−+→0
h→0

  h ln h
Donc ln(h) ln ln(e − h) ∼ + − −−−−→ 0.
h→0 e h→0+
On en conclut, par composition des limites, que f (x) −−−−→ 1
x→e−

5. On change de variable pour se ramener en 0 en posant h = x − 1 −−−→ 0. On a


x→1
2
2 3 1 −3h − 2h −3h 1
f (x) = − = × ∼ =− .
−2h − h2 −3h − 3h2 − h3 h (2 + h)(3 + 3h + h2 ) h→0+ 6h 2
1
On en conclut que f (x) −−−→ −
x→1 2
 
1  
6. On a f (x) = exp ln ln(e + x) . Or
x
     x    x   x x
ln ln(e + x) = ln ln e 1 + = ln 1 + ln 1 + ∼0 ln 1 + ∼0 .
e e e e
1 1 x 1
Donc ln(ln(e + x)) ∼0 × = .
x x e e  
1
On en conclut, par composition des limites, que f (x) −−−→ exp
x→0 e
7. On change de variable pour se ramener en 0 en posant h = x − π −−−→ 0. On a
x→π
     
ln(1 + sin x) ln(1 + sin(π + h)) ln(1 − sin h)
f (x) = exp = exp = exp .
cos( x2 ) cos( π2 + h2 ) − sin( h2 )
ln(1 − sin h) − sin h
Or ∼+ ∼ 2.
− sin( 2 ) h→0
h
− h2 h→0+
Corrections 391

On en conclut, par composition des limites, que f (x) −−−→ e2


x→π
 
sin(3x) − sin(x) 1 sin(3x) sin(x)
8. Au voisinage de 0, on a f (x) ∼0 = − .
4x 4 x x
sin(x) x sin(3x) 3x
Or ∼0 −−−→ 1 et ∼0 −−−→ 3.
x x x→0 x x x→0
1
On en conclut, par somme de limites, que f (x) −−−→
x→0 2

Exercice 19.3
sin x
1. On a −−−−−→ 0, donc sin(x) = o(x) puis x + sin(x) ∼+∞ x.
x x→+∞
Par croissances comparées, ln(x) − 2 = o(ex ), d’où ex + ln(x) − 2 ∼+∞ ex .
Par produit, on en conclut
 que (x +sin(x))(ex + ln(x) − 2) ∼+∞ xex .
2. On a ln(cos(x)) = ln 1 + cos(x) − 1 . Or cos(x) − 1 −−−→, donc
x→0

x2
ln(cos(x)) ∼0 cos(x) − 1 ∼0 − .
2
3. On a  
1 1 1
x − 1 = exp
x ln x − 1 ∼+∞ ln x car x ln x −−−−−→ 0.
x x x→+∞

Exercice 19.4

1. La fonction x → 1 + sin√x est continue de R dans [0, 2] et la fonction · est continue sur [0, 2].
Par composition, x → 1 + sin x est continue sur R.
De plus, la fonction x → 1 + x2 est continue sur R et ne s’annule pas. Ainsi, par quotient de
fonctions continues, avec le dénominateur qui ne s’annule pas, on en conclut que la fonction f
est continue sur R.
2. La fonction x → 1 + e−x√est continue de R dans ]1, +∞[, la fonction ln est continue de ]1, +∞[
dans R∗+ et la fonction · est continue sur R∗+ .
On en conclut, par composition de fonctions continues, que g est continue sur R.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Exercice 19.5
ln(1 + x)
1. Par quotient, la fonction x → √ est continue sur ] − 1, 0[∪]0, +∞[.
1+x−1
√ x
De plus, au voisinage de 0, on a 1 + x − 1 ∼0 et ln(1 + x) ∼0 x.
2
Ainsi, par quotient,
x
f (x) ∼0 x −−−→ 2 = f (0).
x→0
2
On en déduit que la fonction f est continue en 0.
On en conclut que la fonction f est continue sur ] − 1, +∞[.
392 Chapitre 19 Limites et continuité

 π π
2. La fonction cos est continue de − , dans ]0, 1] et la fonction ln est continue sur ]0, 1].
2 2  π π
Alors, par composition, la fonction x → ln(cos(x)) est continue sur − , .
    2 2
De plus, ln(cos x)) est non nul sur − π2 , 0 ∪ 0, π2 .  
Donc,  par produit et quotient de fonctions continues, la fonction g est continue sur − π2 , 0 ∪
0, π2 . π    π π
Ensuite, on a g(x) −−−−→ 0 = g = f − π2 , donc g est continue en et en − .
x→± 2π
2 2 2
De plus, au voisinage de 0, on a sin x ∼0 x, ex − 1 ∼0 x et
  x2
ln(cos x) = ln 1 + (cos(x) − 1) ∼0 cos(x) − 1 ∼0 − .
2
x×x
Ainsi g(x) ∼0 2 = −2 −−−→ −2 = g(0). Donc g est continue en 0.
− x2 x→0
On en conclut que la fonction g est continue sur R.

Exercice 19.6

La fonction x → x − x est continue de R\Z dans [0, 1[ et la fonction · est continue sur [0, 1[.
Par composition, x → x − x est continue sur R\Z.
La fonction  ·  est continue sur R\Z.
Alors, par somme, la fonction√f est continue sur R\Z.
Soit n ∈ Z. On a f (n) = n + n − n = n. Si x ∈ ]n, n + 1[, alors x = n et
√ √
f (x) = n + x − n −−−−→+
n + n − n = n = f (n).
x→n

Si x ∈ ]n − 1, n[, alors x = n − 1 et


 √
f (x) = n − 1 + x − (n − 1) −−−−→

n − 1 + n − n + 1 = n − 1 + 1 = n = f (n).
x→n

Ainsi f (x) −−−→ f (n) et f est continue en n.


x→n
On en conclut que f est continue sur R.

Exercice 19.7
1+x √
1. La fonction x → est continue de [−1, +∞[ dans R+ et la fonction · est continue
2
sur R+ .
On en conclut, par composition, que la fonction f est continue sur [−1, +∞[.
1+x √
2. La fonction x → est strictement croissante de [−1, +∞[ dans R+ et la fonction · est
2
strictement croissante sur R+ . Donc par composition, la fonction f est strictement croissante
sur [−1, +∞[.
De plus f ([−1, +∞[) = [f (−1), lim f [= R+ .
+∞
Ainsi la fonction f est continue et strictement croissante sur [−1, +∞[. Donc, d’après le théo-
rème de la bijection continue, la fonction f réalise une bijection de [−1, +∞[ dans R+ .
Corrections 393

Exercice 19.8
1
1. On a x ∈ I ⇔ 2e−x − 1 ≥ 0 ⇔ e−x ≥ ⇔ −x ≥ − ln 2 ⇔ x ≤ ln 2.
2
Ainsi I = ] − ∞, ln 2]. √
2. La fonction x → 2e−x − 1 est continue de I dans R+ et la fonction · est continue sur R+ .
On en conclut, par composition, que f est continue. √
3. La fonction x → 2e−x − 1 est strictement décroissante de I dans R+ et la fonction · est
strictement croissante sur R+ . Donc, par composition, la fonction f est strictement décroissante
sur I.
De plus, f (ln 2) = 0 et f (x) −−−−−→ +∞. Donc f (I) = f (] − ∞, ln 2]) = [f (ln 2), lim f [= R+ .
x→−∞ −∞
Ainsi la fonction f est continue et strictement décroissante sur I. Donc, d’après le théorème de
la bijection continue, la fonction f réalise une bijection de I dans R+ (c’est-à-dire dans [α, +∞[
avec α = 0).

Exercice 19.9
1
1. La fonction x → est continue de R∗ dans R∗ et la fonction arctan est continue sur R∗ .
x
On en conclut, par composition, que la fonction f est continue sur R∗ .
1 π
2. On a −−−−→ +∞ et arctan(y) −−−−−→ .
x x→0+ y→+∞ 2
π
Donc, par composition des limites, f (x) −−−−→ et f admet une limite à droite en 0.
x→0+ 2
1 π
On a −−−−→ −∞ et arctan(y) −−−−−→ − .
x x→0 − y→−∞ 2
π
Donc, par composition des limites, f (x) −−−−→ − et f admet une limite à gauche en 0.
x→0 − 2
3. D’après la question précédente, la fonction f admet une limite à gauche en 0 et une limite à
droite en 0 qui sont différentes. Donc la fonction f n’admet pas de limite en 0 et ne peut donc
pas être prolongée par continuité en 0.

Exercice 19.10
On note aX n le terme dominant de P avec a ∈ R∗ et n = deg(P ) qui est impair.
• Si a > 0, alors P (x) −−−−−→ +∞ et P (x) −−−−−→ −∞.
x→+∞ x→−∞
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

• Si a < 0, alors P (x) −−−−−→ −∞ et P (x) −−−−−→ +∞.


x→+∞ x→−∞
Dans les deux cas, P (x) change de signe. Or la fonction x → P (x) est polynomiale donc continue
sur R.
Donc d’après le théorème des valeurs intermédiaires, P s’annule au moins une fois.

Exercice 19.11
On note  ∈ R la limite de f en +∞. Soit x ∈ R. On a
f (x) = f (x + T ) = f ((x + T ) + T ) = f (x + 2T ) = f (x + 3T ).
On montre ainsi par une récurrence simple que ∀n ∈ N, f (x) = f (x + nT ).
394 Chapitre 19 Limites et continuité

Or, si n ∈ N, on a x + nT −−−−−→ +∞, donc par composition des limites, on obtient que f (x +
n→+∞
nT ) −−−−−→ .
n→+∞
Alors si on passe à la limite quand n → +∞ dans l’égalité f (x) = f (x + nT ), on obtient que
f (x) = .
On en conclut que f est constante et égale à .

Exercice 19.12
On pose la fonction g définie sur R par g(x) = f (x) − x. Par différence, la fonction g est continue
sur R.
Soient a, b ∈ R sont tels que a < b, alors f (a) ≥ f (b) car f est décroissante. De plus −a > −b,
donc en ajoutant ces deux inégalités, on obtient que f (a) − a > f (b) − b, c’est-à-dire g(a) > g(b).
Ainsi la fonction g est strictement décroissante sur R.
Si x > 0, alors f (x) ≤ f (0) car f est décroissante, donc g(x) = f (x) − x ≤ f (0) − x −−−−−→ −∞.
x→+∞
Ainsi, par comparaison, g(x) −−−−−→ −∞.
x→+∞
De même, si x < 0, alors g(x) ≥ f (0) − x −−−−−→ +∞, donc par comparaison, g(x) −−−−−→ +∞.
x→−∞ x→−∞
La fonction g est donc continue et strictement décroissante sur R et elle change de signe. D’après
le théorème de la bijection continue, g s’annule une fois et une seule.
On dispose donc d’un unique c ∈ R tel que g(c) = 0, c’est-à-dire tel que f (c) = c.

Exercice 19.13
On pose la fonction g définie sur R par g(x) = f (x) − x.
Par différence, la fonction g est continue surR+ . 
f (x)
On a g(0) = f (0) ≥ 0 et, si x > 0, g(x) = x − 1 −−−−−→ −∞.
x x→+∞
  
−−−−−→−1<0
x→+∞

La fonction g est donc continue et change de signe. D’après le théorème des valeurs intermédiaires,
la fonction g s’annule au moins une fois sur R+ . On dispose donc d’un réel c ∈ R+ tel que g(c) = 0,
c’est-à-dire tel que f (c) = c.

Exercice 19.14
 
1. On pose la fonction g définie par g(x) = f x + 12 − f (x) et on note Dg son domaine de
définition. On a
   
1 1
x ∈ Dg ⇔ x ∈ Df = [0, 1] et x + ∈ Df ⇔ x ∈ 0, .
2 2
 
1
Ainsi Dg = 0, .
2
Par différence de fonctions
 continues,
 la fonction g est
  continue.  
1 1 1 1
De plus g(0) = f − f (0) et g = f (1) − f = f (0) − f = −g(0).
2 2 2 2
Corrections 395

La fonction g est donc continue et change de signe.  D’après


 le théorème des valeurs intermé-
 
1 1
diaires, la fonction g s’annule au moins une fois sur 0, . On dispose donc d’un réel c ∈ 0,
  2 2
1
tel que g(c) = 0, c’est-à-dire tel que f c + = f (c).
2 
2. On pose la fonction h définie par h(x) = f x + n1 − f (x) et on note Dh son domaine de
définition. On a
 
1 1
x ∈ Dh ⇔ x ∈ Df = [0, 1] et x + ∈ Df ⇔ x ∈ 0, 1 − .
n n
 
1
Ainsi Dh = 0, 1 − .
n
Par différence de fonctions continues, la fonction h est continue.
Par télescopage, on a
  k  n−1
n−1   k + 1  
k
h = f −f = f (1) − f (0) = 0.
n n n
k=0 k=0
 
k
Tous les termes h ne peuvent pas être strictement du même signe (sinon la somme ci-
n
dessus serait aussi strictement de ce signe). On en déduit que h change de signe.
La fonction h est donc continue et change de signe. D’après  le théorème
 des valeurs intermé-
1
diaires, la fonction h s’annule au moins une fois sur 0, 1 − . On dispose donc d’un réel
   n
1 1
c ∈ 0, 1 − tel que g(c) = 0, c’est-à-dire tel que f c + = f (c).
n n

Exercice 19.15
On pose h la fonction définie sur [a, b] par h(x) = f (x) − g(x).
Par différence de fonctions continues, la fonction h est continue sur [a, b].
La fonction h est continue sur le segment [a, b], donc, d’après le théorème des bornes atteintes, elle
admet un minimum m.
Le minimum étant atteint, on dispose de c ∈ [a, b] tel que m = h(c) = f (c) − g(c) > 0.
Comme m est le minimum de h, si x ∈ [a, b], on a h(x) ≥ m, c’est-à-dire f (x) − g(x) ≥ m.
On en conclut qu’il existe un réel m > 0 tel que ∀x ∈ [a, b], f (x) ≥ g(x) + m.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Exercice 19.16
La fonction f tend vers +∞ en +∞, donc on dispose de b > 0 tel que ∀x > b, f (x) ≥ f (0).
La fonction f tend vers +∞ en −∞, donc on dispose de a < 0 tel que ∀x < a, f (x) ≥ f (0).
Sur le segment [a, b], la fonction f est continue, donc, d’après le théorème des bornes atteintes, elle
admet un minimum m sur [a, b]. Comme 0 ∈ [a, b] (par construction de a et b), on a f (0) ≥ m.
Montrons que m est le minimum de f sur R. Soit x ∈ R.
• Si x < a, alors f (x) ≥ f (0) ≥ m
• Si a ≤ x ≤ b, alors f (x) ≥ m car m est le minimum de f sur [a, b]
• Si x > b, alors f (x) ≥ f (0) ≥ m.
396 Chapitre 19 Limites et continuité

Dans tous les cas, f (x) ≥ m avec m atteint par f (car c’est le minimum de f sur [a, b]).
On en conclut que m est le minimum de f sur R.

Exercice 19.17
Soit x ∈ R. On a  x x x
f (x) = f 2 × =f =f .
2 2 4
On montre par une récurrence simple que
x
∀n ∈ N, f (x) = f n .
2
x x
Or si n ∈ N, n −−−−−→ 0, donc f n −−−−−→ f (0) car f est continue en 0. Ainsi
2 n→+∞ 2 n→+∞
x
f (x) = f n −−−−−→ f (0).
2 n→+∞

On en déduit que f (x) = f (0), pour n’importe quelle valeur de x ∈ R.


On en conclut que f est constante.
CHAPITRE

Dérivation
20
L’essentiel du cours
Dans tout ce chapitre I désignera un intervalle de R, non vide et non réduit à un point.

 1 Dérivée
Dans toute cette partie, f désignera une fonction définie sur I et a ∈ I.

Définition
f (x) − f (a)
On dit que la fonction f est dérivable en a si le taux d’accroissement
x−a
admet une limite finie en a.
df
On appelle alors dérivée de f en a cette limite et on la note f  (a) ou (a).
dx

f (x) − f (a)
Le taux d’accroissement correspond à la pente de la corde reliant les points
x−a
de coordonnées (a, f (a)) et (x, f (x)). La dérivée de f en a correspond donc à la pente
de la tangente à Cf en le point de coordonnées (a, f (a)).

Théorème
Si f est dérivable en a alors elle est continue en a.

La réciproque est fausse ! La fonction valeur absolue est continue en 0 mais n’est pas
dérivable en 0.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Proposition
Si f est dérivable en a et que f  (a) = 0, alors f (x) − f (a) ∼a f  (a)(x − a).

Définition
On dit que f est dérivable à droite (resp. dérivable à gauche) en a si le taux d’accrois-
f (x) − f (a)
sement admet une limite finie à droite (resp. à gauche) en a.
x−a
On appelle alors dérivée à droite (resp. dérivée à gauche) de f en a cette limite à droite
(resp. à gauche) et on la note fd (a) (resp. fg (a)).
398 Chapitre 20 Dérivation

Proposition
La fonction f est dérivable en a si et seulement si elle est dérivable à droite et à gauche en a
et fd (a) = fg (a).

Équation de la tangente
• Si la fonction f est dérivable en a, alors sa courbe Cf possède une tangente au point de
coordonnées (a, f (a)). Cette tangente a pour équation y = f  (a)(x − a) + f (a).
f (x) − f (a)
• Si f est continue en a et si lim = ±∞, alors sa courbe Cf possède une tangente
x→a x−a
verticale au point de coordonnées (a, f (a)). Cette tangente a pour équation x = a.

Définition
On dit que f est dérivable sur I si f est dérivable en tout point de I.
df
Dans ce cas, on appelle fonction dérivée de f , notée f  ou , la fonction x → f  (x).
dx
On note D(I) ou D 1 (I) l’ensemble des fonctions dérivables sur I.

Toutes les dérivées usuelles sont dans le formulaire Dérivées usuelles en appendice (page 486).

Opérations sur les dérivées


Soient f et g dérivables sur I et λ ∈ R. Les fonctions λf + g et f g sont dérivables sur I et
(λf + g) = λf  + g  et (f g) = f  g + f g  .
1 f
De plus si la fonction g ne s’annule pas sur I, alors les fonctions et sont dérivables sur I
g g
et    
1

g f f  g − f g
= − 2 et = .
g g g g2

Dérivée et composition
Soient f : I → R et g : J → R dérivables telles que f (I) ⊂ J. La fonction g ◦ f est dérivable
sur I et (g ◦ f ) = f  × (g  ◦ f ).

Dérivée et bijection réciproque


Si f est dérivable sur I, si f réalise une bijection de I dans J et si f  ne s’annule pas sur I,
alors la fonction f −1 est dérivable sur J et
 −1  1
f =  .
f ◦ f −1
L’essentiel du cours 399

Proposition
Soit n ∈ N∗ . √
√ x n

• Si n est pair, la fonction n


· est dérivable sur R∗+ .
et sa dérivée est la fonction x →
nx√
√ n
x
• Si n est impair, la fonction n · est dérivable sur R∗ et sa dérivée est la fonction x → .
nx

Proposition
1
La fonction arctan est dérivable sur R et sa dérivée est la fonction x → .
1 + x2

 2 Théorème de Rolle et conséquences

Extremum et dérivée
Si f est dérivable en a ∈ I et si f admet un extremum local en a, qui n’est pas une borne
de I, alors f  (a) = 0.

• Le résultat est faux si a est une borne de I : x → x sur [0, 1] admet un maximum
en 1, mais sa dérivée en 1 n’est pas nulle.
• La réciproque est fausse : la fonction x → x3 n’a pas d’extremum mais voit sa dérivée
s’annuler en 0.

Théorème de Rolle
Soient a < b et f une fonction telle que
(1) f est continue sur [a, b]
(2) f est dérivable sur ]a, b[
(3) f (a) = f (b).
Alors il existe c ∈ ]a, b[ tel que f  (c) = 0.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Si on a à faire à une fonction dérivable sur [a, b], elle sera aussi continue sur [a, b] et
dérivable sur ]a, b[ aussi.

Théorème des accroissements finies


Soient a < b deux réels et f une fonction continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[.
f (b) − f (a)
Alors il existe c ∈ ]a, b[ tel que f  (c) = .
b−a
400 Chapitre 20 Dérivation

Dérivée et variations
Soit f une fonction dérivable sur un intervalle I.
• f  = 0 sur I si et seulement si f est constante sur I.
• f  ≥ 0 (resp. f  ≤ 0) sur I si et seulement si f est croissante (resp. décroissante) sur I.
• Si f  > 0 sur I (resp. f  < 0) sauf en un nombre fini de points, alors f est strictement
croissante sur I (resp. strictement décroissante).

 3 Dérivées d’ordre supérieur


Dans toute cette partie n désignera un entier naturel (n ∈ N).

Définition
On définit par récurrence la notion de fonction dérivable n fois et de dérivée nème de f ,
notée f (n) .
• Toute fonction est dérivable 0 fois et f (0) = f .
• La fonction f est dérivable n + 1 fois si elle est dérivable n fois et si f (n) est dérivable.
 
On pose alors f (n+1) = f (n) .
Si n ∈ N, on dit que f est de classe C n si f est dérivable n fois et si f (n) est continue.
On note C n (I) l’ensemble des fonctions de classe C n sur I.
On dit que f est de classe C ∞ si elle est de classe C n pour tout n ∈ N.
On note C ∞ (I) l’ensemble des fonctions de classe C ∞ sur I.

Dire qu’une fonction est de classe C 0 revient donc à dire qu’elle est continue, ce qui
justifie la notation C 0 (I) pour l’ensemble des fonctions continues sur I.

Opérations sur les fonctions de classe C n


Soient f et g de classe C n sur I et λ ∈ R. Les fonctions λf + g et f g sont de classe C n sur I
et (λf + g)(n) = λf (n) + g (n) .
f
De plus si la fonction g ne s’annule pas sur I, alors la fonction est de classe C n sur I.
g

Il existe aussi une formule pour la dérivée nème d’un produit (appelée formule de Leib-
niz), mais elle n’est pas au programme.

Fonctions de classe C n et composition


Si f : I → R et g : J → R sont de classe C n telles que f (I) ⊂ J, alors la fonction g ◦ f est de
classe C n sur I.

Fonctions de classe C n et bijection réciproque


Si f est de classe C n sur I, si f réalise une bijection de I dans J et si f  ne s’annule pas sur
I, alors la fonction f −1 est de classe C n sur J.
Les méthodes à maîtriser 401

Les méthodes à maîtriser


Méthode 20.1 : Montrer la dérivabilité d’une fonction
Pour montrer la dérivabilité d’une fonction
• S’il s’agit de sommes, produits ou quotients de fonctions usuelles, il suffit d’utiliser les
propriétés des opérations sur les fonctions dérivables (en précisant que le dénominateur ne
s’annule pas s’il y en a un).
• S’il s’agit de la composée de deux fonctions dérivables, il faut bien vérifier que l’image
de la première fonction est incluse dans le domaine de dérivabilité de la deuxième fonction
(f (I) ⊂ J pour reprendre les notations du cours) puis conclure par composition de fonctions
dérivables.
• S’il ne reste plus qu’à montrer la dérivabilité en certains points, on en revient à la défini-
f (x) − f (a)
tion : admet une limite finie en a.
x−a

Exemple d’application
Montrer que f : R+ → R
 est dérivable.
2
x(x ) si x > 0
x →
1 si x = 0
Du fait de la définition de f , on sépare la justification sur R∗+ et en 0.
• Sur R∗+ , f (x) = exp(x2 ln(x)). La fonction x → x2 ln(x) est dérivable de R∗+ dans R (par
produit) et la fonction exp est dérivable sur R.
Donc par composition de fonctions dérivables, f est dérivable sur R∗+ .
• En 0 : par croissances comparées x2 ln(x) −−−→ 0. Donc
x→0

f (x) − f (0) exp(x2 ln(x)) − 1 x2 ln(x)


= ∼0 = x ln(x) −−−→ 0.
x−0 x x x→0

Donc f est dérivable en 0 et f  (0) = 0.


On conclut que f est dérivable sur R+ .
En montrant la dérivabilité de f , on a aussi montré sa continuité (y compris en 0).

Voir exercices 20.1, 20.2 et 20.4.


© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Méthode 20.2 : Montrer la caractère C n d’une fonction


Pour montrer qu’une fonction est de classe C n
• S’il s’agit de sommes, produits ou quotients de fonctions usuelles, il suffit d’utiliser les
propriétés des opérations sur les fonctions de classe C n (en précisant que le dénominateur
ne s’annule pas s’il y en a un).
• S’il s’agit de la composée de deux fonctions de classe C n , il faut bien vérifier que l’image
de la première fonction est incluse dans le domaine de la deuxième fonction (f (I) ⊂ J pour
reprendre les notations du cours) puis conclure par composition de fonctions de classe C n .
402 Chapitre 20 Dérivation

Exemple d’application
Montrer que f : ] − 1, 1[ → R √ est de classe C ∞ .
x → 1 − x2
2

La fonction x → 1 − x est de classe C ∞ de ] − 1, 1[ dans R∗+ et la fonction · est de classe C ∞
sur R∗+ . Alors par composition de fonctions de classe C ∞ , f est de classe C ∞ sur ] − 1, 1[.
Voir exercice 20.2.

Méthode 20.3 : Utiliser le théorème de Rolle


Si une fonction f , dérivable sur un intervalle I, prend deux fois la même valeur, alors sa dérivée
f  s’annule au moins une fois. Ce résultat peut être utile dans des exercices demandant de
montrer que la dérivée d’une fonction s’annule une fois (ou un nombre de fois exigé par
l’énoncé).

Exemple d’application
Soient n ∈ N et f dérivable sur [a, b] s’annulant au moins n + 1 fois sur [a, b].
Montrer que f  s’annule au moins n fois sur [a, b].
En représentant graphiquement le problème, on se rend compte que f  s’annule entre deux zéros
consécutifs de f . Il ne reste plus qu’à appliquer le théorème de Rolle plusieurs fois et à compter
le nombre de zéros de f  obtenus.
On note x1 < x2 < · · · < xn+1 des zéros de f , classés par ordre croissant.
Soit k ∈ [[1, n]]. La fonction f est continue sur [xk , xk+1 ], dérivable sur ]xk , xk+1 [ et
f (xk ) = 0 = f (xk+1 ).
On peut donc appliquer le théorème de Rolle à f sur [xk , xk+1 ]. On dispose ainsi de yk ∈]xk , xk+1 [
tel que f  (yk ) = 0.
On a
x1 < y1 < x2 < y2 < x3 < · · · < xn < yn < xn+1 .
Ainsi les yk sont deux à deux distincts. Il y en a donc n et ce sont des zéros de la fonction f 
sur [a, b].
Alors f  s’annule au moins n fois sur [a, b]
Voir exercices 20.6, 20.8 et 20.11.
Les méthodes à maîtriser 403

Interro de cours
1. Parmi les énoncés suivants lesquels sont toujours vrais ?
(a) Si f est continue en a, alors elle est dérivable a.
(b) Soit  une constante réelle. Si f (a) = , alors f  (a) = 0.
(c) Si f est bijective, dérivable en a et telle que que f  (a) = 0, alors f −1 est dérivable en f (a).
(d) Si f est dérivable en a, alors f est dérivable à droite et à gauche en a.

2. Calculer la dérivée de f : x → arctan( 4 x).
3. Parmi les énoncés suivants lesquels sont toujours vrais ?
(a) Si f est dérivable en a et si f  s’annule en a, alors f admet un extremum local en a.
(b) Si f est dérivable sur un intervalle I et si f admet un extremum local en a ∈ I, alors
f  (a) = 0.
(c) Si f est dérivable sur [a, b] et admet un minimum local en a, alors f  (a) ≥ 0.
(d) Si f est dérivable sur [a, b] et admet un minimum local en b, alors f  (b) ≥ 0.
4. Énoncer le théorème de Rolle.
5. Parmi les énoncés suivants lesquels sont toujours vrais ?
(a) Une fonction de classe C 1 est dérivable.
(b) Une fonction dérivable est de classe C 1 .
(c) Si f est de classe C n , alors, pour tout k ∈ [[0, n]], f (k) est continue.
(d) Soient p ≤ n. Une fonction de classe C n est de classe C p .
(e) Une fonction est de classe C ∞ si et seulement si elle est indéfiniment dérivable.
6. Justifier que la fonction x → ln(2 + sin(x)) est de classe C ∞ sur R.
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404 Chapitre 20 Dérivation

Exercices
Pour s’entraîner

Exercice 20.1
Étudier la dérivabilité des fonctions suivantes :

x √
1. f : x → 2. g : x → x2 − x3 .
1 + |x|

Exercice 20.2
Déterminer si les fonctions suivantes sont dérivables et si elles sont de classe C 1 :
     
 2 1  3 1
x sin si x ∈ R∗ x sin si x ∈ R∗
1. f : x → x 2. g : x → x
 
0 si x = 0 0 si x = 0.

Exercice 20.3
Soit n ∈ N.
1 1
1. Déterminer une expression la dérivée nème de x → et de x → .
x−1 x+1
1
2. En déduire une expression de la dérivée nème de x → 2 .
x −1

Exercice 20.4
Soit f : [0, 1] → R une fonction dérivable. On définit la fonction
g : [0, 1] → R   
f (2x) si x ∈ 0, 12
x  →
f (2x − 1) sinon.

À quelle(s) condition(s) sur f la fonction g est-elle dérivable ?

Exercice 20.5
 1 1

En utilisant le théorème des accroissements finis, déterminer lim (x + 1)e x+1 − xe x .
x→+∞
Exercices 405

Exercice 20.6
Soient f, g : [a, b] → R deux fonctions dérivables. On suppose que
∀x ∈ [a, b], g  (x) = 0.
1. Montrer que g(a) = g(b).
2. Montrer qu’il existe c ∈]a, b[ tel que
f (b) − f (a) f  (c)
=  .
g(b) − g(a) g (c)
Indications : on pourra poser h(x) = f (x) − λg(x) avec λ ∈ R bien choisi.
f  (x) f (x) − f (a)
3. Démontrer la règle de l’Hôpital : si  −−−→ , alors −−−→ .
g (x) x→a g(x) − g(a) x→a

Pour aller plus loin


Exercice 20.7
Soit f : R → R dérivable en 0 telle qu’il existe α ∈ ]0, 1[ vérifiant ∀x ∈ R, f (αx) = αf (x).
 
f (αn x)
1. Calculer f (0) et montrer que, si x ∈ R∗ , la suite est constante.
  αn x
f (αn x)
2. Calculer lim de deux façons différentes, puis en déduire qu’il existe a ∈ R
n→+∞ αn x
tel que ∀x ∈ R, f (x) = ax.

Exercice 20.8
1. Soient f une fonction de classe C ∞ sur un intervalle I et n ∈ N. Montrer que si f s’annule au
moins n + 1 fois sur I, alors f (n) s’annule au moins une fois sur I.
2. Soit P ∈ R[X]. Montrer que l’équation P (x) = ex admet seulement un nombre fini de solutions.

Exercice 20.9
Soit f une fonction dérivable et bornée sur R telle que f  (x) −−−−−→  ∈ R.
x→+∞
f (2x) − f (x)
1. En utilisant le théorème des accroissements finis, montrer que lim = .
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

x→+∞ x
2. En déduire que  = 0.

Exercice 20.10
Soit f une fonction de classe C 1 sur [0, 1] telle que f (0) = 0 et ∀x ∈ [0, 1] , f  (x) > 0.
Montrer qu’il existe m > 0 tel que ∀x ∈ [0, 1], f (x) ≥ mx.

Exercice 20.11
Soient a, b ∈ R∗+ tels que a < b et f une fonction dérivable sur [a, b] telle que f (a) = f (b) = 0.
Montrer que la courbe représentative de f admet une tangente passant par l’origine.
f (x)
On pourra considérer la fonction x → .
x
406 Chapitre 20 Dérivation

Corrections
Interro de cours
1. (a) Faux. La fonction valeur absolue est continue en 0 sans être dérivable en 0.
(b) Faux. La valeur f (a) est toujours une constante (il s’agit d’une valeur). Pour avoir une
dérivée nulle, il faut que la fonction soit constante sur un intervalle (non vide et non réduit
à un point).
(c) Vrai. Cf. cours.
(d) Vrai. Cf. cours.
√ 1
2. Il s’agit de la dérivée d’une composée. On note, si x ∈ R+ , u(x) = 4 x = x 4 .
La fonction u est dérivable sur R∗+ et si x > 0, on a
1 1 −1 1 3 1
u (x) =
x 4 = x− 4 = √ .
4 4 4 x3
4

La fonction arctan étant dérivable sur R, la fonction f est dérivable sur R∗+ et si x > 0, on a
1 1 1
f  (x) = u (x) arctan (u(x)) = √ × √ 2 =
√ √ .
4 x 4( x + x5 )
4 4 4
3 1 + ( x)
4 3

3. (a) Faux. C’est la réciproque qui est vraie. Si f (x) = x3 , alors f est strictement croissante et
n’a donc pas d’extremum local. Cependant, f  (0) = 0.
(b) Faux. Il faut préciser que a n’est pas une borne de I. Si on définit la fonction f sur [0, 1]
par f (x) = x, alors f atteint son maximum en 1, mais f  (1) = 1 = 0.
(c) Vrai. Si x ∈ [a, b], alors f (x) − f (a) ≥ 0, car f (a) est le minimum de f sur [a, b], et
x − a ≥ 0 car a ≤ x ≤ b. Ainsi
f (x) − f (a) f (x) − f (a)
≥0 et f  (a) = lim ≥ 0.
x−a x→a x−a
(d) Faux. En raisonnant de manière identique à la question 3.(c), on montre que f  (b) ≤ 0.
4. Soient a < b et f une fonction telle que
(1) f est continue sur [a, b]
(2) f est dérivable sur ]a, b[
(3) f (a) = f (b).
Alors il existe c ∈ ]a, b[ tel que f  (c) = 0.
5. (a) Vrai. Par définition, si f est C 1 , elle est dérivable et f  est continue. Elle est donc, entre
autres, dérivable.
(b) Faux. Si f est dérivable, f  n’est pas nécessairement continue. Si on définit la fonction f
sur R par f (x) = x2 sin( x1 ) si x = 0 et f (0) = 0, alors f est dérivable en 0 mais f  n’a pas
de limite en 0 et n’est donc pas continue en 0.
(c) Vrai. Si k ∈ [[0, n − 1]], f (k) est dérivable, donc continue. Et par définition de la classe C n ,
f (n) est continue.
(d) Vrai. Si p = n, le résultat est évident. Si p < n, comme f est n fois dérivable, elle est,
entre autres, p fois dérivable. De plus f (p) est dérivable, donc est continue.
Corrections 407

(e) Vrai. Si f est n + 1 fois dérivable, elle est n fois dérivable et f (n) est dérivable donc
continue. Alors f est de classe C n .
Donc si f est indéfiniment dérivable, alors elle est de classe C n pour tout n ∈ N. Elle est
donc de classe C ∞ .
La réciproque est évidente.
6. La fonction x → 2 + sin(x) est de classe C ∞ de R dans [1, 3] et la fonction ln est
 de classeC

sur [1, 3]. Donc, par composition de fonctions de classe C , la fonction x → ln 2 + sin(x) est

de classe C ∞ sur R.

Exercice 20.1
1. Par quotient de fonctions dérivables, la fonction f est dérivable sur R∗ .
f (x) − f (0) 1
Au voisinage de 0, = −−−→ 1. Donc f est dérivable en 0.
x−0 1 + |x| x→0
On en conclut que f est dérivable sur R.
2. On note Dg le domaine de définition de g. On a
x ∈ Dg ⇔ x2 − x3 ≥ 0 ⇔ x ≤ 1.

√ g est définie sur Dg = ] − ∞, 1].


Ainsi la fonction
La fonction · n’est pas dérivable en 0 et
x2 − x3 = 0 ⇔ x = 0 ou x = 1.
On note K = Dg \ {0, 1}.

• La fonction x → x2 − x3 est dérivable de K dans R∗+ et la fonction · est dérivable sur R∗+ .
Donc par composition de fonctions dérivables, g est dérivable sur K.
• Au voisinage de 0, si x ∈ Dg \ {0},
 √  √
x2 (1 − x) |x| 1 − x
√1 − x si x > 0
g(x) − g(0)
= = =
x−0 x x − 1 − x si x < 0.
Ainsi
g(x) − g(0) g(x) − g(0)
−−−−→ 1 et −−−−→ −1.
x−0 x→0+ x−0 x→0−
Le taux d’accroissement de g en 0 n’a donc pas de limite et g n’est donc pas dérivable en 0.
• Au voisinage de 1, si x ∈ Dg \ {1},
 
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

g(x) − g(1) x2 (1 − x) x2
=  =− −−−−→ −∞.
x−1 − (1 − x)2 1 − x x→1−
Donc la fonction g n’est pas dérivable en 1.
On en conclut que la fonction g est dérivable uniquement sur ] − ∞, 0[∪]0, 1[.

Exercice 20.2
1. Par produit et composition, f est de classe C 1 sur R∗ . Puis, si x ∈ R∗ ,
   
f (x) − f (0) 1 1
= x sin −−−→ 0 car sin bornée.
x−0 x x→0 x
408 Chapitre 20 Dérivation

Donc f est dérivable en 0 et f  (0) = 0. De plus, si x ∈ R∗ ,


       
1 −1 1 1 1
f  (x) = 2x sin + x2 × 2 cos = 2x sin − cos .
x x x x x
Étant la différence d’un terme convergeant et d’un terme n’ayant pas de limite, f  (x) n’a pas
de limite en 0 et f  n’est donc pas continue en 0.
On en conclut que f est dérivable sur R et de classe C 1 uniquement sur R∗ .
2. Par produit et composition, g est de classe C 1 sur R∗ . Puis, si x ∈ R∗ ,
   
g(x) − g(0) 2 1 1
= x sin −−−→ 0 car sin bornée.
x−0 x x→0 x
Donc g est dérivable en 0 et g  (0) = 0. De plus, si x ∈ R∗ ,
       
2 1 3 −1 1 2 1 1
g (x) = 3x sin

+ x × 2 cos = 3x sin − x cos −−−→ 0 = g  (0).
x x x x x x→0
Donc g  est continue en 0.
On en conclut que g est de classe C 1 sur R.

Exercice 20.3
1 1
1. Si x = ±1, on note f (x) = et g(x) = .
x−1 x+1
En calculant les dérivées successives de ces fonctions on conjecture une expression de leur dérivée
nèmes, que l’on démontre par récurrence sur n ∈ N avec l’hypothèse
(−1)n n! (−1)n n!
P(n) : « ∀x ∈ R\ {−1, 1} , f (n) (x) = et g (n) (x) = »
(x − 1)n+1 (x + 1)n+1
• Initialisation. Soit x ∈ R\ {−1, 1}. On a
1 (−1)0 0! 1 (−1)0 0!
f (0) (x) = f (x) = = et g (0) (x) = g(x) = = ,
x−1 (x − 1)0+1 x+1 (x + 1)0+1
ce qui montre P(0).
(−1)n n!
• Hérédité. Soit n ∈ N, on suppose P(n). Soit x ∈ R\ {−1, 1}. On a f (n) (x) = ,
(x − 1)n+1
donc
  −(n + 1) (−1)n+1 (n + 1)!
f (n+1) (x) = f (n) (x) = (−1)n n! = .
(x − 1)n+2 (x − 1)n+2
(−1)n n!
De même, on a g (n) (x) = , donc
(x + 1)n+1
  −(n + 1) (−1)n+1 (n + 1)!
g (n+1) (x) = g (n) (x) = (−1)n n! = .
(x + 1)n+2 (x + 1)n+2
Nous avons donc bien démontré P(n + 1).
(−1)n n! (−1)n n!
On en conclut que ∀n ∈ N, ∀x ∈ R\ {−1, 1} , f (n) (x) = et g (n) (x) =
(x − 1)n+1 (x + 1)n+1
Corrections 409

2. Si x = ±1, on note h(x) = x21−1 .


Soit x ∈ R\ {−1, 1}. On décompose h(x) de la manière suivante
 
1 1 1 1 f (x) − g(x)
h(x) = 2 = − = .
x −1 2 x−1 x+1 2
Par linéarité de la dérivation, on obtient que, si n ∈ N,
 
(n) f (n) (x) − g (n) (x) (−1)n n! (−1)n n! (−1)n n! (x + 1)n+1 − (x − 1)n+1
h (x) = = − = .
2 2(x − 1)n+1 2(x + 1)n+1 2(x − 1)n+1 (x + 1)n+1
 
(n) (−1)n n! (x + 1)n+1 − (x − 1)n+1
On en conclut que ∀n ∈ N, ∀x ∈ R\ {−1, 1} , h (x) =
2(x2 − 1)n+1

Exercice 20.4
On procède par analyse-synthèse.
• Analyse. Supposons que g soit dérivable sur [0, 1]. On a
lim g(x) = lim− f (2x) = f (1) et lim g(x) = lim+ f (2x − 1) = f (0).
x→ 12 − x→ 12 x→ 12 + x→ 12

1
La fonction g étant continue en , on en déduit que f (0) = f (1).
2
De plus
g(x) − g( 12 ) f (2x) − f (1)
lim− 1 = lim 2 = 2f  (1),
1
x→ 2 x − 2
2x→1 − 2x − 1
et
g(x) − g( 12 ) f (2x − 1) − f (0)
lim+ 1 = lim + 2 = 2f  (0).
x→ 12 x− 2 2x−1→0 (2x − 1) − 0
1
La fonction g étant dérivable en , on en déduit que f  (0) = f  (1).
2
• Synthèse. On suppose que f (0) = f (1) et f  (0) = f  (1).    
1 1
Par composition de fonctions dérivables, g est dérivable sur 0, et sur ,1 .
2 2
  1
1 g(x) − g( 2 ) f (2x) − f (1)
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

De plus, si x ∈ 0, , =2 −−−−→ 2f  (1).


2 x − 12 2x − 1 x→ 12 −
 
1
Et si x ∈ , 1 , comme g( 12 ) = f (1) = f (0),
2
g(x) − g( 12 ) f (2x − 1) − f (0)
1 =2 −−−−→ 2f  (0) = 2f  (1).
x− 2 (2x − 1) − 0 x→ 12 +

1
Ainsi g est dérivable en .
2
Alors g est dérivable sur [0, 1].
On en conclut que g est dérivable sur [0, 1] si et seulement si f (0) = f (1) et f  (0) = f  (1).
410 Chapitre 20 Dérivation

Exercice 20.5
1
On définit la fonction f sur R∗+ par f (x) = xe x .
Par produit et composition de fonctions dérivables, f est dérivable. Et si x ∈ R∗+ ,
 
1 −1 1 1 1
f  (x) = e x + x × 2 e x = 1 − ex .
x x
Soit x ∈ R∗+ . On applique le théorème des accroissements finis à la fonction f sur le segment
f (x + 1) − f (x) 1 1
[x, x + 1]. On dispose donc de cx ∈ ]x, x + 1[ tel que f  (cx ) = = (x + 1)e x+1 − xe x .
(x + 1) − x
Or cx ≥ x −−−−−→ +∞. Donc, par comparaison, cx −−−−−→ +∞. Ainsi
x→+∞ x→+∞
 
1 1
f (cx ) = 1 −

e cx −−−−−→ (1 − 0)e0 .
cx x→+∞

1 1
On en déduit que (x + 1)e x+1 − xe x −−−−−→ 1
x→+∞

Exercice 20.6
1. On suppose par l’absurde que g(a) = g(b). On peut donc appliquer le théorème de Rolle à la
fonction g sur le segment [a, b]. On dispose ainsi de c ∈ ]a, b[ tel que g  (c) = 0.
Or ∀x ∈ [a, b], g  (x) = 0, ce qui est absurde.
On en déduit que g(a) = g(b).
2. On définit la fonction h sur [a, b] par h(x) = f (x) − λg(x) avec λ ∈ R de sorte que h(a) = h(b).
On a
f (b) − f (a)
h(a) = h(b) ⇔ f (a) − λg(a) = f (b) − λg(b) ⇔ λ = car g(b) − g(a) = 0.
g(b) − g(a)
Par différence de fonctions dérivables, la fonction h est dérivable sur [a, b].
Ainsi h est continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[ et h(a) = h(b).
D’après le théorème de Rolle, on dispose de c ∈ ]a, b[ tel que h (c) = 0, c’est-à-dire f  (c) = λg  (c),
c’est-à-dire
f  (c) f (b) − f (a)
= car g  (c) = 0.
g (c)
 g(b) − g(a)
3. Soit x ∈ ]a, b]. D’après le résultat de la question précédente, on dispose de cx ∈ ]a, x[ tel que
f  (cx ) f (x) − f (a)
= .
g (cx )
 g(x) − g(a)
Or a < cx < x, donc d’après le théorème d’encadrement, cx −−−−→
+
a.
x→a
f  (cx )
Donc par composition des limites  −−−→ .
g (cx ) x→a
f (x) − f (a)
On en déduit que −−−→ .
g(x) − g(a) x→a
Corrections 411

Exercice 20.7
1. On a f (0) = f (α × 0) = αf (0), donc (1 − α)f (0) = 0 et f (0) = 0 car α = 1.
De plus, si x ∈ R∗ et si n ∈ N, on a f (αn+1 x) = f (α × αn x) = αf (αn x), donc
f (αn+1 x) αf (αn x) f (αn x)
n+1
= n+1
= .
α x α x αn x
 
f (αn x)
On en déduit que la suite est constante.
  αn x
f (αn x)
2. La suite est constante, donc ∀n ∈ N,
αn x
f (αn x) f (α0 x) f (x) f (x)
= = −−−−−→ .
n
α x α0 x x n→+∞ x
De plus, αn x −−−−−→ 0 car α ∈ ]0, 1[, donc
n→+∞

f (αn x) f (αn x) − f (0)


= −−−−−→ f  (0).
n
α x αn x − 0 n→+∞

f (x)
Par unicité de la limite = f  (0).
x ∗
On a donc montré que ∀x ∈ R , f (x) = f  (0)x.
Cette égalité reste vraie pour x = 0 car f (0) = 0.
On en conclut que si on pose a = f  (0) ∈ R, on a ∀x ∈ R, f (x) = ax.

Exercice 20.8
1. Soit I un intervalle. On réutilise le résultat démontré dans l’exemple d’application de la méthode
20.3. On montre par récurrence, sur n ∈ N, la proposition
P(n) : « Si f est une fonction de classe C ∞ sur I s’annulant au moins n + 1 fois sur I, alors
f (n) s’annule au moins une fois sur I. »
• Initialisation. Soit f de classe C ∞ sur I s’annulant au moins 0 + 1 fois sur I.
Alors f (0) = f s’annule au moins une fois sur I, ce qui montre P(0).
• Hérédité. Soit n ∈ N, on suppose P(n).
Soit f une fonction de classe C ∞ sur I et s’annulant au moins n + 2 fois sur I. D’après le
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

résultat démontré dans l’exemple d’application de la méthode 20.3, f  s’annule au moins


n + 1 fois sur I. Or f  est de classe C ∞ sur I.
On peut donc appliquer P(n) à f  . On en déduit que (f  )(n) s’annule au moins une fois sur I,
c’est-à-dire f (n+1) s’annule au moins une fois sur I, ce qui montre P(n + 1).
On en conclut que, pour tout n ∈ N, si f est une fonction de classe C ∞ sur I s’annulant au
moins n + 1 fois sur I, alors f (n) s’annule au moins une fois sur I.
2. Si P = 0, le résultat est évident. On supposera P = 0 dans la suite de l’exercice.
On suppose par l’absurde que l’équation P (x) = ex admet une infinité de solutions. On note
n = deg(P ) et on définit la fonction f sur R par f (x) = P (x) − ex . Si x ∈ R, on a
f (n+1) (x) = P (n+1) (x) − ex = −ex .
412 Chapitre 20 Dérivation

L’équation P (x) = ex ayant une infinité de solutions, la fonction f s’annule au moins n + 2 fois
sur R. Donc, d’après la question précédente, f (n+1) = − exp s’annule au moins une fois sur R,
ce qui est absurde.
On en conclut que l’équation P (x) = ex admet seulement un nombre fini de solutions.

Exercice 20.9
1. Soit x > 0. On applique le théorème des accroissements finis à f sur le segment [x, 2x].
f (2x) − f (x) f (2x) − f (x)
On dispose de cx ∈ ]x, 2x[ tel que f  (cx ) = = .
2x − x x
De plus, cx > x −−−−−→ +∞. Donc, par comparaison, cx −−−−−→ +∞.
x→+∞ x→+∞
Par composition des limites, on a donc f  (cx ) −−−−−→ . Ainsi
x→+∞

f (2x) − f (x)
= f  (cx ) −−−−−→ .
x x→+∞

2. La fonction f est bornée, donc on dispose de K > 0 tel que ∀x ∈ R, |f (x)| ≤ K. Ainsi, si x > 0,
 
 f (2x) − f (x)  |f (2x)| + |f (x)| 2K
0 ≤  ≤
 ≤ −−−−−→ 0.
x x x x→+∞
f (2x) − f (x)
Donc d’après le théorème d’encadrement, −−−−−→ 0.
x x→+∞
D’après la question précédente et par unicité de la limite, on en déduit que  = 0.

Exercice 20.10
Soit x ∈ ]0, 1]. On applique le théorème des accroissements finis à f sur le segment [0, x].
f (x) − f (0) f (x)
On dispose de cx ∈ ]0, x[ tel que f  (cx ) = = .
x−0 x
De plus la fonction f est continue sur le segment [0, 1], car f est de classe C 1 .


D’après le théorème des bornes atteintes, f  admet un minimum m sur [0, 1], atteint en α ∈ [0, 1].
f (x)
On a m = f  (α) > 0. Ainsi = f  (cx ) ≥ m. On en déduit que ∀x ∈ ]0, 1], f (x) ≥ mx.
x
L’inégalité reste valable pour x = 0.
On en conclut que ∀x ∈ [0, 1], f (x) ≥ mx avec m = min(f  ) > 0.
[0,1]

Exercice 20.11
f (x)
On définit la fonction g sur [a, b] par g(x) = .
x
xf  (x) − f (x)
Par quotient, la fonction g est dérivable sur [a, b] et si x ∈ [a, b], g  (x) = .
x2
De plus, g(a) = g(b) = 0. Donc, d’après le théorème de Rolle, on dispose de c ∈ ]a, b[ tel que
g  (c) = 0, c’est-à-dire tel que cf  (c) − f (c) = 0.
Si α ∈ [a, b], l’équation de la tangente Tα à la courbe représentative de f en le point de coordonnées
(α, f (α)) est y = f  (α)(x − α) + f (α). On a
O ∈ Tα ⇔ 0 = f  (α)(0 − α) + f (α) ⇔ αf  (α) − f (α) = 0.
Cette relation est vérifiée si α = c. On en déduit que la tangente Tc passe par l’origine.
CHAPITRE

Développements limités
21
L’essentiel du cours
 1 Notion de développement limité
Définition
Soit f une fonction définie au voisinage d’un réel a. On dit que f possède un développement
limité d’ordre n en a s’il existe b0 , b1 , . . . , bn ∈ R tels qu’au voisinage de a,
 n
f (x) = bk (x − a)k + o((x − a)n ).
k=0

Tous les développements limités usuels sont dans le formulaire Développements limités usuels
en appendice (page 488).
Il suffit d’effectuer le changement de variable h = x − a pour se ramener en 0 avec
n

f (a + h) = bk hk + o(hn ).
k=0
On ne considèrera donc que des développements limités en 0 dans la suite du chapitre.

Unicité du développement limité


Soient f définie au voisinage de 0, n ∈ N, a0 , . . . , an , b0 , . . . , bn ∈ R tels qu’au voisinage de 0,
n
  n
f (x) = ak xk + o(xn ) = bk xk + o(xn ).
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

k=0 k=0
Alors pour tout k ∈ [[0, n]] , ak = bk .

Développement limité et parité


Soient D un sous-ensemble de R centré en 0 et f : D → R une fonction admettant un
n

développement limité d’ordre n en 0 : f (x) = ak xk + o(xn ).
k=0
• Si f est paire, alors pour tout k ∈ [[0, n]], ak = 0 si k est impair ;
• Si f est impaire, alors pour tout k ∈ [[0, n]], ak = 0 si k est pair.
414 Chapitre 21 Développements limités

 2 Calcul de développement limité


Combinaison linéaire et produit de développements limités
Soient λ, µ ∈ R, f et g deux fonctions possédant un développement limité d’ordre n en 0 :
f (x) = P (x) + o(xn ) et g(x) = Q(x) + o(xn ).
Le fonctions λf + µg et f g possèdent un développement limité d’ordre n en 0 :
λf (x) + µg(x) = (λP + µQ)(x) + o(xn ) et f (x)g(x) = R(x) + o(xn )
où R est le polynôme P Q auquel on a retiré les termes de degrés strictement supérieurs à n.

Pour un produit, si le terme de plus petit degré dans le développement limité de f est
ap xp , il suffit alors d’effectuer le développement limité de g à l’ordre n − p. En effet, les
termes du développement limité de f vont « rehausser » tous ceux du développement
limité de g.
Cette remarque permet simplement d’alléger potentiellement les calculs, mais n’est pas
nécessaire.
Composition de développements limités
Soient f et g deux fonctions possédant un développement limité d’ordre n en 0 avec f (0) = 0 :
f (x) = P (x) + o(xn ) et g(x) = Q(x) + o(xn ).
La fonction g ◦ f possède un développement limite d’ordre n en 0 : g ◦ f (x) = R(x) + o(xn )
où R est le polynôme Q ◦ P auquel on a retiré les termes de degrés strictement supérieurs
à n.

Il n’est pas non plus toujours nécessaire d’effectuer le développement limité de g jusqu’à
l’ordre n (cf méthode 21.1).

Développement limité de l’inverse d’une fonction


Soit f une fonction possédant un développement limité d’ordre n en 0 avec f (0) = 0.
1
Alors possède un développement limité à l’ordre n en 0.
1+f

1
• Ce développement limité s’obtient en composant celui de f avec celui de x → .
1+x
• Ceci permet de calculer des développements limités de quotient (cf méthode 21.2).

Primitivation d’un développement limité


n

Soit f possédant un développement limité d’ordre n en 0 : f (x) = ak xk + o(xn ).
k=0
Si F est une primitive de f , alors F admet un développement limité d’ordre n + 1 en 0 :
n
ak k+1  
F (x) = F (0) + x + o xn+1 .
k+1
k=0
L’essentiel du cours 415

Formule de Taylor-Young
Si f est une fonction de classe C n au voisinage d’un réel a, alors, au voisinage de a,
f (k) (a)
n
f (x) = (x − a)k + o ((x − a)n ) .
k!
k=0

Ceci entraîne le fait que toute fonction de classe C n au voisinage de a admet un


développement limité d’ordre n en a (la réciproque est fausse pour n ≥ 2).

 3 Applications
Développement limité et équivalent
Soit f une fonction possédant un développement limité d’ordre n en 0 :
f (x) = ap xp + · · · + an xn + o(xn ), avec ap = 0 et p ≤ n.
Alors f (x) ∼0 ap x .
p

Il suffit donc d’effectuer un développement limité à un ordre assez grand pour avoir un
terme non nul afin d’obtenir un équivalent.

Définition
Soit f une fonction définie au voisinage de +∞.
• Si f (x) −−−−−→  ∈ R, on dit que Cf admet une asymptote horizontale d’équation y = .
x→+∞
• Si f (x) −−−−−→ ±∞,
x→+∞
f (x)
 si −−−−−→ ±∞, on dit que Cf admet une branche parabolique de direction (Oy).
x x→+∞
f (x)
 si −−−−−→ 0, on dit que Cf admet une branche parabolique de direction (Ox).
x x→+∞
f (x)
 si −−−−−→ a ∈ R,
x x→+∞
 si f (x)−ax −−−−−→ ±∞, on dit que Cf admet une branche parabolique de direction
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

x→+∞
la droite d’équation y = ax.
 si f (x)−ax −−−−−→ b ∈ R, on dit que Cf admet une asymptote d’équation y = ax+b.
x→+∞

• On a des définitions analogues en −∞.


• Pour déterminer
 des asymptotes, il suffit d’effectuer un développement limité
1
de hf quand h → 0 (cf méthode 21.4).
h
416 Chapitre 21 Développements limités

Les méthodes à maîtriser


Méthode 21.1 : Calculer le développement limité d’une composée

Pour calculer le développement limité d’ordre n en 0 d’une composée g ◦ f (x) :


1. On commence par déterminer le développement limité de f d’ordre n en 0 :
f (x) = a0 + a1 x + · · · + an xn + o(xn ).
2. Ensuite, à l’aide des propriétés calculatoires de la fonction g, on transforme l’expression
pour obtenir Q ∈ R[X] avec Q(0) = 0 et h une fonction telle que g◦f (x) = h(Q(x)+o(xn )).
3. En effectuant le développement limité de h d’ordre r en 0 :
h(x) = b0 + b1 x + · · · + br xr + o(xr ),
on obtient donc que
h(Q(x) + o(xn )) = b0 + b1 Q(x) + · · · + br Q(x)r + o(xn ) + o(Q(x)r ).
Si Q(x) ∼0 αxp avec p ∈ N∗ et α = 0, alors Q(x)r ∼0 αr xrp .
Il suffit donc que rp ≥ n pour ne pas « perdre de précision » en composant.
4. Il ne reste plus qu’à tout développer pour finir. Pour éviter de se perdre dans les calculs,
il peut être préférable de récupérer les termes degré par degré : d’abord tous les termes
constants, puis tous les termes en x, puis tous les termes en x2 , etc, puis tous les termes
en xn (les autres termes sont d’une puissance trop grande et vont finir dans le o(xn )).
Quelques pistes pour exécuter le deuxième point ci-dessus :
• Si g = exp, alors g ◦ f (x) = exp(a0 ) × exp(a1 x + · · · + an xn +o(xn )).
  
= Q(x)a an n 
1
• Si g = ln et a0 = 0, alors g ◦ f (x) = ln(a0 ) + ln 1 + x + · · · + x +o(xn ) .
a a0
0  
= Q(x)
 a1 an n α
• Si g(x) = xα et a0 = 0, alors g ◦ f (x) = aα0 1 + x + · · · + x +o(x n
) .
a a0
0  
= Q(x)
• Si g = cos, sin ou tan, on utilise les formules de duplication (cos(a + b) et sin(a + b)).

Exemple d’application
Calculer les développements limités suivantes
 
π √
(1) DL4 (0) : ecos(x) (2) DL2 (0) : sin (3) DL2 (0) : ln(1 + 1 + x).
2(1 + x)
(1) On commence par effectuer le développement limité de cos(x) en 0 à l’ordre 4 :
x2 x4
cos(x) = 1 − + + o(x4 ). Ensuite
2 24
   x2 
x2 x4 x4
ecos(x) = exp 1 − + + o(x4 ) = e × exp − + + o(x4 ) .
2 24  2 24
 
2
=u∼0 − x2 →0

Il ne reste plus qu’à faire le développement limité de eu . Or, u est de l’ordre de x2 , il suffit
donc de faire le développement limité de eu à l’ordre 2 en u pour obtenir un développement
Les méthodes à maîtriser 417

u2
limité à l’ordre 4 en x (cf troisième point de la méthode) : eu = 1 + u + + o(u2 ). Il s’ensuit
2
  2   2 2 
cos(x) x x4 1 x x4 4
e = e× 1+ − + + − + + o(x )
2 24 2 2 24
   
x2 4 1 1 4
= e× 1− +x + + o(x )
2 24 8
e e
= e − x2 + x4 + o(x4 ).
2 6
π
(2) On commence par effectuer le développement limité en 0 à l’ordre 2 de :
2(1 + x)
π π 1 π π π π
= × = (1 − x + x2 + o(x2 )) = − x + x2 + o(x2 ).
2(1 + x) 2 1+x 2 2 2 2
π 
On utilise ensuite la formule de trigonométrie sin + α = cos(α) pour obtenir
2
   π 
π π
sin = cos − x + x2 + o(x2 )
2(1 + x)  2 2 
=u∼0 − π
2 x→0

u2
= 1− + o(u2 )
2
1 π π 2
= 1− − x + x2 + o(x2 )
2 2 2
π2 2
= 1− x + o(x2 ).
8
1
(3) On procède encore de la même manière, en utilisant le DL de (1 + x)α avec α = .
2
 
√ 1 1 2 2
ln(1 + 1 + x) = ln 1 + 1 + x − x + o(x )
2 8
 1 1 
= ln(2) + ln 1 + x − x2 + o(x2 )
4 16  
=u∼0 14 x→0
2
u
= ln(2) + u − + o(u2 )
2
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

   2
1 1 2 1 1 1 2
= ln(2) + x− x − x− x + o(x2 )
4 16 2 4 16
 
1 2 1 1
= ln(2) + x + x − − + o(x2 )
4 16 32
1 3
= ln(2) + x − x2 + o(x2 ).
4 32

Voir exercices de 21.1 à 21.7.


418 Chapitre 21 Développements limités

Méthode 21.2 : Calculer le développement limité d’un quotient

f (x)
Pour effectuer le développement limité d’un quotient en 0 à l’ordre n
g(x)
1. On commence par calculer les premiers termes du développement limité de g(x) pour
repérer son terme non nul de plus petit degré bp xp , avec p ∈ N et bp = 0.
2. On effectue le développement limité de f et de g à l’ordre n + p et on factorise celui
de g par bp xp .
3. On obtient donc que
f (x) a0 + a1 x + · · · + an+p xn+p + o(xn+p ) 1
= ×
g(x) bp xp 1 + c1 x + · · · + cn xn + o(xn )
  
=u→0
 
a0 1 ap an+p n 1
= · + ··· + + ··· + x + o(xn ) × .
bp xp bp bp 1+u
1
4. On finit en utilisant la méthode 21.1 pour calculer le développement limité de
1+u
en 0 à l’ordre n et en développant le produit.
1
En général, les termes en k disparaissent au cours du calcul (sinon il ne s’agit plus d’un
x
développement limité en 0, mais simplement d’un développement au voisinage de 0).

Exemple d’application
1 − cos(x)
Déterminer le développement limité d’ordre 2 en 0 de .
x sin(x)
On repère que le développement limité de x sin(x) commence par x2 . On va donc « perdre deux
ordres » au cours du calcul. On effectue donc tous les développements limités à l’ordre 4.
x2 x4
1 − cos(x) − + o(x4 )
= 2 24
x sin(x) x4
x2 − + o(x4 )
 6 
1 x2 2 1
= − + o(x ) ×
2 24 x2
1 − + o(x2 )
 6  
2
=u∼0 − x6 →0
 
1 x2
= − + o(x2 ) (1 − u + o(u))
2 24
   2 
1 x2 x
= − + o(x2 ) 1− − + o(x2 )
2 24 6
 
1 1 1
= + x2 − − + o(x2 )
2 12 24
1 x2
= − + o(x2 ).
2 8
Voir exercices 21.2, 21.3, 21.4, 21.5 et 21.6.
Les méthodes à maîtriser 419

Méthode 21.3 : Étudier une tangente


Si on cherche la position de la courbe Cf par rapport à sa tangente en a, on fait un dévelop-
pement limité en a de la forme f (x) = b0 + b1 (x − a) + bp (x − a)p + o ((x − a)p ) où p ≥ 2 et
bp = 0. Ainsi, la tangente à Cf en a a pour équation y = b0 + b1 (x − a) et
f (x) − (b0 + b1 (x − a)) ∼a bp (x − a)p
qui est donc du signe de bp (x − a)p au voisinage de a, ce qui va donner la position de la courbe
par rapport à sa tangente.

Exemple d’application
Étudier la tangente en 0 de f : R R
→ 
 ln(1 + x)
x  → si x = 0
 x
1 si x = 0.
x2 x3 3
x− 2 + 3 + o(x ) x x 2
Au voisinage de 0, f (x) = =1− + + o(x2 ).
x 2 3
Ainsi  x  x2 x2
f (x) − 1 − = + o(x2 ) ∼0 −−−→ 0+ .
2 3 3 x→0
x
On conclut que la droite d’équation y = − + 1 est la tangente de Cf en l’origine et Cf est
2
au-dessus de cette tangente au voisinage de 0.
Voir exercice 21.4.

Méthode 21.4 : Étudier une asymptote


Le principe est d’écrire un développement limité en ±∞ (on parle alors plutôt de développe-
ment asymptotique)
1 de f (x)
x . Si on pose
1
 h = x , on est ramené à regarder le développement
1
limité de hf h en 0. Si on a hf h = a0 + a1 h + ap hp + o(hp ) avec p ≥ 2 et ap = 0,
1
on obtient f (x) = a0 x + a1 + xp−1 + o xp−1 , et on conclut de la même manière que pour
ap

la tangente (cf méthode 21.3).

Exemple d’application
1
Étudier le comportement asymptotique en +∞ de f (x) = xe x .
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

 
1 f (x) h2 1 1 1
On pose h = −−−−−→ 0 et on a = eh = 1 + h + + o(h2 ) = 1 + + 2 + o .
x x→+∞ x   2 x 2x x2

1 1 1
On en déduit que f (x) = x + 1 + +o et f (x) − (x + 1) ∼+∞ −−−−−→ 0+ .
2x x 2x x→+∞
On conclut que la droite d’équation y = x + 1 est une asymptote oblique de Cf et Cf est
au-dessus de cette asymptote au voisinage de +∞.
Voir exercice 21.5.
420 Chapitre 21 Développements limités

Interro de cours
x − sin(x)
1. Déterminer la limite en 0 de .
ln(1 + x3 )
2. Parmi les énoncés suivants lesquels sont toujours vrais ?
(a) Si f est dérivable en 0, alors, au voisinage de 0, f (x) = f (0) + xf  (0) + o(x).
(b) Si f admet une développement limité d’ordre 1 en 0, f (x) = a0 + a1 x + o(x), alors f est
dérivable en 0 et a0 = f (0) et a1 = f  (0).
(c) Si f est de classe C 2 au voisinage de 0, alors f admet un développement limité d’ordre 2
en 0.
(d) Si f admet un développement limité d’ordre 2 en 0, alors f est de classe C 2 au voisinage
de 0.
3. Déterminer le développement limité d’ordre 3 en 0 de (1 + x)x .
sin(x)
4. Déterminer le développement limité d’ordre 3 en 0 de tan(x) = .
cos(x)

x4
5. Étudier les branches infinies de f : x → .
x2+1
Exercices 421

Exercices
Dans les exercices ci-dessous DLn (a) désigne le développement limité d’ordre n en a.

Pour s’entraîner

Exercice 21.1

Soient 0 < a < b. Calculer les limites suivantes


√  1
ex − 1 + 4x ax + bx x
1. lim 2. lim
x→0 sin(2x) − ln(1 + x) x→0 2
1
− 2 tan x xx − x
3. limπ cos x
2
4. lim
x→ 4 1 + cos 4x x→1 1 − x + ln x
    x  
1 1 1 1
5. lim − 6. lim x2 1 + − ex3 ln 1 +
x→0 x2 tan2 x x→+∞ x x
  sin1 x  
sin x 1 (ln x)2 + 1
7. lim 8. lim exp .
x→0 x x→+∞ x2 ln x + 2

Exercice 21.2

Calculer les développements limités suivants


x+1
1. DL3 (0), 2 2. DL3 (1), cos(ln(x))
x +x+2
3

sin x x2
3. DL3 (0), ln(3ex + e−x ) 4. DL2 (0),
x
   √
5. DL1 (0), exp ln(2 + x) 6. DL2 (0), 1 + 1 + x
 x2 π 
dt
7. DL10 (0), √ 8. DL2 , esin x .
1 + t4 6
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Exercice 21.3

Déterminer un équivalent simple de


   
sin(x) 1 1
1. ln en 0 2. (e + x)e − ee+x en 0 3. ln 1 + − en +∞.
x 1+x x
422 Chapitre 21 Développements limités

Exercice 21.4
Dans chacun des cas suivants, montrer que f peut être prolongée par continuité en 0 et que ce
prolongement est alors dérivable en 0, puis étudier la position relative de la courbe de f par rapport
à sa tangente en ce point.
x 1 1
1. f (x) = 2. f (x) = −
ln(1 + x) sin x x
ln(1 + x) − x x
3. f (x) = 4. f (x) = .
x2 ex −1

Exercice 21.5
Dans chacun des cas suivants, étudier les branches infinies de la courbe représentative de la fonc-
tion f au voisinage de +∞ et au voisinage de −∞.  
x2 − x + 2 − 1  2 x+1
1. f (x) = e x 2. f (x) = x + |x − 1|
2 3. f (x) = x ln .
x+1 x−1

Pour aller plus loin


Exercice 21.6
 x2
dt
On définit la fonction G sur ]0, 1[ par G(x) = .
x ln(t)
1
1. Justifier l’existence d’une primitive F de x → sur ]0, 1[.
ln(x)
1 1
2. Déterminer le développement limité à l’ordre 0 en 1 de − .
ln(x) x − 1
1 1
3. En déduire que la fonction h : x → − définie sur ]0, 1[ se prolonge par continuité
ln(x) x−1
sur ]0, 1]. On renommera h la fonction ainsi prolongée.
4. Justifier l’existence d’une primitive H de h sur ]0, 1].
5. En déduire le développement limité à l’ordre 1 en 1 de F (x) − ln(1 − x), puis l’existence d’une
constante k ∈ R telle que
x−1
F (x) = ln(1 − x) + k + + o (x − 1).
2 x→1

6. En déduire la limite de G en 1− .

Exercice 21.7
1. Montrer que la fonction f : R → R est bijective.
2
x → xex
2. Montrer que f −1 possède un développement limité d’ordre 5 en 0.
3. Montrer que ce développement limité est de la forme f −1 (y) = ay + by 3 + cy 5 + o(y 5 ).
4. Calculer le développement limité d’ordre 5 en 0 de f −1 (f (x)) en fonction de a, b et c.
5. En déduire le développement limité de f −1 d’ordre 5 en 0.
Corrections 423

Corrections
Interro de cours
 
x3 x3 x3
1. Au voisinage de 0, on a x − sin(x) = x − x − + o(x3 ) = + o(x3 ) ∼0 .
6 6 6
De plus, ln(1 + x3 ) ∼0 x3 . Donc par quotient d’équivalents, on obtient
3
x − sin(x) x
6 1 1
∼ 0 = −−−→ .
ln(1 + x )
3 x 3 6 x→0 6
f (x) − f (0)
2. (a) Vrai. Si f est dérivable en 0, alors −−−→ f  (0).
x−0 x→0
f (x) − f (0)
On peut réécrire ceci en = f  (0) + o(1) puis f (x) − f (0) = xf  (0) + o(x).
x
On en conclut que f (x) = f (0) + xf  (0) + o(x).
(b) Vrai. Si, au voisinage de 0, f (x) = a0 + a1 x + o(x), alors f (x) −−−→ a0 .
x→0
La fonction f admet une limite en 0, donc nécessairement cette limite est f (0).
Donc a0 = f (0), puis
f (x) − f (0) a1 x + o(x)
= = a1 + o(1) −−−→ a1 .
x−0 x x→0

On en conclu que f est dérivable en 0 et que a1 = f  (0).


(c) Vrai. D’après le théorème de Taylor-Young
(d) Faux. Si on définit le fonction f sur R par f (x) = x3 sin( x1 ) si x = 0 et f (0) = 0, alors au
voisinage de 0, on a f (x) = o(x2 ), donc f admet bien un développement limité d’ordre 2
en 0. Cependant f  n’a pas de limite en 0 donc f n’est pas de classe C 2 en 0.

Dans la question (b), il peut sembler curieux d’affirmer que si f admet une limite en 0,
alors nécessairement cette limite vaut f (0). Si on regarde bien la vraie définition de
« f (x) −−−→  »
x→a
∀ε > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ Df , |x − a| < η ⇐ |f (x) − | < ε,
si x = a, alors |a − a| = 0 < η, donc |f (a) − | < ε, pour tout ε > 0.
On en déduit que  = f (a).
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Dans la pratique, en général, quand on cherche à justifier la continuité en un point a


particulier, on ne regarde pas lim f (x) mais x→a
lim f (x). Dans ce cas, il est bien nécessaire
x→a
x=a

de vérifier que la limite obtenue est égale à f (a) pour obtenir la continuité.

3. On est en présence d’une puissance d’exposant variable, on modifie donc son expression en
mettant sous forme exponentielle :
    
x2 2 2 x3 3
(1 + x) = exp(x ln(1 + x)) = exp x x −
x
+ o(x ) = exp x − + o(x ) .
2 2
x3
On continue en utilisant le développement limité de exp(u) avec u = x2 − + o(x3 ).
2
424 Chapitre 21 Développements limités

Dès le terme u2 , il n’y a que des exposants supérieurs ou égaux à 4, termes qui vont être
« absorbés » par le o(x3 ).
Ainsi
u2 x3
(1 + x)x = 1 + u + + o(u2 ) = 1 + x2 − + o(x3 ).
2 2
4. On applique le développement limité du quotient
3   
x − x6 + o(x3 ) x3 3 x2 3 x3
tan x = = x − + o(x ) 1 + + o(x ) = x + + o(x3 ).
x2 3 6 2 3
1 − + o(x )
 2  
2
= u∼− x2 →0

1
5. On pose h = −−−−−→ 0. On a
x x→±∞
   
1
f (x) 1 4 1 h 1
= hf =h 1h =h 2 (1 + h2 )
=√ ×√ .
x h h2 + 1 h h 2 1 + h2
√ 1  − 1 1
Or h2 = |h| et √ = 1 + h2 2 = 1 − h2 + o(h2 ).
1 + h2 2
• Si x → +∞, alors h → 0+ et |h| = h. Donc
 
f (x) 1 1 1
= 1 − h2 + o(h2 ) = 1 − 2 + o
x 2 2x x2
 
1 1 1
et f (x) = x − +o . Ainsi f (x) − x ∼+∞ − −−−−−→ 0− .
2x x 2x x→+∞
On conclut que la droite d’équation y = x est une asymptote oblique de Cf et Cf est au-
dessous de cette asymptote au voisinage de +∞.  
1 1
• Si x → −∞, alors |h| = −h et on obtient de la même manière que f (x) = −x + +o .
2x x
1
Ainsi f (x) + x ∼−∞ −−−−−→ 0− .
2x x→−∞
On conclut que la droite d’équation y = −x est une asymptote oblique de Cf et Cf est
au-dessous de cette asymptote au voisinage de −∞.

Dans la question 5., on aurait aussi pu utiliser la parité de la fonction f pour l’étude
de l’asymptote en −∞.

Exercice 21.1
Pour chaque question, on notera f (x) l’expression dont on cherche la limite.
1. Au voisinage de 0, on a
 
√ 1
e − 1 + 4x = 1 + x + o(x) − 1 + (4x) + o(x)
x
= 1 + x − 1 − 2x + o(x)
2
= −x + o(x) ∼0 −x,
et
sin(2x) − ln(1 + x) = 2x + o(x) − x + o(x) = x + o(x) ∼0 x.
Corrections 425

−x
Ainsi f (x) ∼0 = −1.
x
On en conclut que f (x) −−−→ −1.
x→0   
1 ax + bx
2. On commence par mettre sous forme exponentielle f (x) = exp ln .
x 2
Ensuite, on effectue le développement limité de l’expression dans le ln :
ax + b x ex ln a + ex ln b 1 + x ln(a) + o(x) + 1 + x ln(b) + o(x)
= =
2 2 2
ln(a) + ln(b)
= 1+x + o(x)
2

= 1 + x ln ab + o(x).

On continue en utilisant le développement limité de ln(1 + u) avec u = x ln ab + o(x) −−−→ 0,
x→0
 x 
a + bx √
ln = u + o(u) = x ln ab + o(x).
2
 x 
1 a + bx √ √
Ainsi ln = ln ab + o(1) −−−→ ln ab.
x 2 x→0

On en conclut, par composition des limites que f (x) −−−→ ab.
x→0
1
3. On commence en utilisant l’identité cos2 = 1 + tan2 pour obtenir
2
1 + tan (x) − 2 tan(x) (tan(x) − 1)2
f (x) = = .
1 + cos(4x) 1 + cos(4x)
π
Ensuite, on change de variable pour se ramener en 0 en posant h = x − → 0, et on a
4
 π tan(h) + tan( π4 ) tan(h) + 1 − (1 − tan(h))
tan(x) − 1 = tan h + −1= −1 =
4 1 − tan(h) tan( π4 ) 1 − tan(h)
2 tan(h)
= .
1 − tan(h)
Or tan(h) ∼0 h et 1 − tan(h) −−−→ 1 = 0, donc 1 − tan(h) ∼0 1. Ainsi tan(x) − 1 ∼ 2h.
h→0 h→0
1
De plus 1 + cos(4x) = 1 + cos(4h + π) = 1 − cos(4h) ∼0 (4h)2 = 8h2 .
2
Donc, par quotient,
(tan(x) − 1)2 (2h)2 1
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

f (x) = ∼ = .
1 + cos(4x) h→0 8h2 2
1
On en conclut que f (x) −−−→ .
x→ π
4 2  
4. On pose h = x − 1 → 0. On a xx = exp x ln(x) et
 
h2 2 h2
x ln(x) = (1 + h) ln(1 + h) = (1 + h) h − + o(h ) = h + + o(h2 ).
2 2
 
h2 2 u2
Ainsi x = exp h +
x
+ o(h ) = 1 + u + + o(u2 ) = 1 + h + h2 + o(h2 ),
2 2
  
= u∼h→0
et xx − x = 1 + h + h2 + o(h2 ) − (1 + h) = h2 + o(h2 ) ∼0 h2 .
426 Chapitre 21 Développements limités

h2 h2 h2
De plus, 1 − x + ln(x) = −h + ln(1 + h) = −h + h − + o(h2 ) = − + o(h2 ) ∼0 − .
2 2 2
h2
Donc par quotient f (x) ∼ 2 = −2.
h→0 − h
2
On en conclut que f (x) −−−→ −2.
x→1
tan2 (x) − x2 (tan(x) − x)(tan(x) + x)
5. On a f (x) = 2 2 = .
x tan (x) x2 tan2 (x)
Or tan(x) + x = x + o(x) + x = 2x + o(x) ∼0 2x et
x3 x3 x3
tan(x) − x = x + − x + o(x3 ) = + o(x3 ) ∼0 .
3 3 3
3
2x × x3 2
Ainsi, par produit et quotient, on obtient que f (x) ∼0 2 = .
x × x2 3
2
On en conclut que f (x) −−−→ .
 x 3
x→0  
2 1 1
6. On a f (x) = x 1+ − ex ln 1 + .
x x
1
On pose h = → 0 et on effectue un développement limité de chacun des deux termes
x
dans l’expression ci-dessus. Pour savoir à quel ordre on effectue ces développements limités,
1
on remarque que cette somme de deux termes est multipliée par x2 = 2 . On va donc perdre
h
deux ordres (en h) à la fin du calcul. Or on cherche la limite (si elle existe) de cette expression.
Il nous suffit donc d’avoir un développement limité d’ordre 0 à la fin. On va donc calculer le
développement
 xlimité de chacun
 des  deux termes à l’ordre 2.
1 1
On a 1 + = exp x ln 1 + et
x x
   
1 1 1 h2 h3 h h2
x ln 1 + = ln(1 + h) = h− + + o(h3 ) = 1 − + + o(h2 ).
x h h 2 3 2 3
 x  
1 h h2
Donc 1 + = exp 1 − + + o(h2 )
x 2 3
 
h h2 2
= exp(1) × exp − + + o(h )
 2 3 
   2
h h2 1 h h2 2
= e 1+ − + + − + + o(h )
2 3 2 2 3
 
h 11h2 2
= e 1− + + o(h ) .
2 24
De plus, d’après le calcul précédent
   
1 e h h2 2
ex ln 1 + = ln(1 + h) = e 1 − + + o(h ) .
x h 2 3
   
e h 11h2 h h2 e h2 e
Ainsi f (x) = 2 1 − + −1+ − + o(h2 ) = 2 + o(h2 ) = + o(1).
h 2 24 2 3 h 8 8
e
On en conclut que f (x) −−−−−→ .
x→+∞ 8
Corrections 427

  
1 sin(x)
7. On a f (x) = exp ln et
sin(x) x
   3
  
sin(x) x − x6 + o(x3 ) x2 x2 x2
ln = ln = ln 1 − + o(x2 ) = − + o(x2 ) ∼0 − .
x x 6 6 6
 
1 sin(x) 1 −x2 x
Ainsi ln ∼0 × = − −−−→ 0.
sin(x) x x 6 6 x→0
On en conclut, par composition des limites, que f (x) −−−→ e0 = 1.
x→0
8. On commence par s’occuper de ce qu’il y a en argument de l’exponentielle. On factorise par le
terme dominant au numérateur et par le terme dominant au dénominateur,

(ln x)2 + 1 (ln x)2 (1 + (ln1x)2 ) 1 + (ln1x)2


= = (ln x) .
ln x + 2 (ln x)(1 + ln2x ) 1 + ln2x
1
On effectue le changement de variable h = → 0 et on obtient
ln x
1  
1+ (ln x)2 1 + h2 2 2 1
= = (1 + h )(1 − 2h + o(h)) = 1 − 2h + o(h) = 1 − +o .
1 + ln2x 1 + 2h ln x ln x
   
1 2 1 1  
Ainsi f (x) = 2 exp (ln x) 1 − +o = 2 exp ln(x) − 2 + o(1)
x ln x ln x x
1
= 2 exp(ln x) exp(−2 + o(1)).
x
Or −2 + o(1) −−−→ −2, donc par composition des limites, exp(−2 + o(1)) −−−→ e−2 .
x→0 x→0
1 x 1
De plus 2 exp(ln x) = 2 = −−−→ 0.
x x x x→0
On en conclut, par produit de limites, que f (x) −−−→ 0.
x→0

Exercice 21.2
Pour chaque question, on notera f (x) l’expression dont on cherche le développement limité et on
effectuera des calculs valables pour x au voisinage du point donné par l’énoncé.
1+x 1
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

1. On a f (x) = ×
2 x x2
1+ +
2  2
 = u→0 
     2  3
1 x x x2 x x2 x x2
= + 1− + + + − + + o(x3 )
2 2 2 2 2 2 2 2
  
1 x x x2 3 3 3
= + 1− − + x + o(x )
2 2 2 4 8
1 1 3 1
= + x − x2 + x3 + o(x3 ).
2 4 8 16
428 Chapitre 21 Développements limités

2. On pose h = x − 1 → 0 et on a
 
  h2 h3 3
f (x) = cos ln(1 + h) = cos h − + + o(h )
2 3
  
= u→0
  2  4
1 h2 h3 1 h2 h3
= 1− h− + + h− + + o(h3 )
2 2 3 24 2 3
1 1
= 1 − h2 + h3 + o(h3 )
2 2
1 1  
= 1 − (x − 1)2 + (x − 1)3 + o (x − 1)3 .
2 2
3. On commence par calculer le développement limité de ce qui est dans le ln.
3 3 1 1
3ex + e−x = 3 + 3x + x2 + x3 + 1 − x + x2 − x3 + o(x3 )
2 6 2 6
2 1 3 3
= 4 + 2x + 2x + x + o(x ).
3
Ensuite, on compose par ln. Cependant l’expression ci-dessus ne tend pas vers 1, on va donc
factoriser par le terme dominant, qui est 4.
  
1 1 1
f (x) = ln 4 1 + x + x2 + x3 + o(x3 )
2 2 12
 
1 1 2 1 3 3
= ln 4 + ln 1 + x + x + x + o(x )
2 2 12 
= u→0
   2  3
1 1 2 1 3 1 1 1 2 1 3 1 1 1 2 1 3
= ln 4 + x+ x + x − x+ x + x + x+ x + x + o(x3 )
2 2 12 2 2 2 12 3 2 2 12
1 3 1
= ln 4 + x + x2 − x3 + o(x3 ).
2 8  8 
3 sin x
4. On a f (x) = exp ln . En partant de sin x, on remarque que notre expression va
x2 x
2
être divisée par x puis par x . On va donc « perdre » 3 ordres en cours de route. Si on veut une
précision à l’ordre 2 à la fin, il faut commencer avec un ordre 5.
   3

x5
sin x x − x6 + 120 + o(x5 )
ln = ln
x x
 
x2 x4
= ln 1 − + + o(x4 )
 6 120
 
= u→0
 2   2
x x4 1 x2 x4
= − + − − + + o(x4 ).
6 120 2 6 120
x2 x4
= − − + o(x4 )
6 180
Puis, dans l’exponentielle, on sépare les termes qui tendent vers 0 des autres.
Corrections 429

  2 
3 x x4 4
f (x) = exp − − + o(x )
x2 6 180
 
1 x2 2
= exp − − + o(x )
2 60
   2 
1 x
= exp − exp − + o(x2 )
2 60
  
= u→0
 
1 x2
= √ 1− + o(x2 )
e 60
1 x2
= √ − √ + o(x2 ).
e 60 e
5. On y va étape par étape. On commence par s’occuper du ln. L’expression dans le ln ne tend
pas vers 1, donc on factorise par son terme dominant c’est-à-dire 2.
  x 
ln(2 + x) = ln 2 1 +
2
 x
= ln 2 + ln 1 +
2
x
= ln 2 + + o(x).
2
Ensuite, on compose par la racine carrée. Encore une fois ce qui se trouve sous la racine ne
tend pas vers 1, donc on factorise par le terme dominant c’est-à-dire ln 2.
 
x √ x
ln 2 + + o(x) = ln 2 1 + + o(x)
2 2 ln 2
 
√ 1 x
= ln 2 1 + × + o(x)
2 2 ln 2
√ x
= ln 2 + √ + o(x).
4 ln 2
Pour finir, on compose par l’exponentielle. On sépare les termes qui tendent vers 0 des autres
termes.
 
√ x
f (x) = exp ln 2 + √ + o(x)
4 ln 2 
√ x
= exp( ln 2) exp √ + o(x)
4 ln 2 
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.



x
= e ln 2 1 + √ + o(x)
√ 4 ln 2
√ e ln 2
= e ln 2 + √ x + o(x).
4 ln 2
6. On commence par la petite racine carrée.
1 1
√ 1 1 ( − 1) 2 1 1
1 + x = (1 + x) 2 = 1 + x + 2 2 x + o(x2 ) = 1 + x − x2 + o(x2 ).
2 2 2 8
Ensuite, on compose par la racine carrée. Ce qui se trouve sous la racine ne tend pas vers 1,
donc on factorise par le terme dominant c’est-à-dire 2.
430 Chapitre 21 Développements limités


1 1
f (x) = 2 + x − x2 + o(x2 )
 2 8
√ 1 1
= 2 1 + x − x2 + o(x2 )
 4  16   2 
√ 1 1 1 2 1 1 1 2 2
= 2 1+ x− x − x− x + o(x )
2 4 16 8 4 16
 
√ 1 5 2
= 2 1+ x− x + o(x2 )
√ 8 128

√ 2 5 2 2
= 2+ x− x + o(x2 ).
8 128
7. On ne sait pas calculer de manière simple cette intégrale. On commence donc par effectuer un
développement limité de l’expression sous l’intégrale que l’on primitivera ensuite. On demande
un développement limité d’ordre 10. Comme on va « gagner » un ordre en primitivant, on va
effectuer le développement limité d’ordre 9 de l’expression sous l’intégrale.

1 1 1 − 1 (− 1 − 1)  4 2 1 3
√ = (1 + t4 )− 2 = 1 − t4 + 2 2 t + o(t9 ) = 1 − t4 + t8 + o(t9 ).
1 + t4 2 2 2 8
1
Si on note G une primitive de t → √ . On en déduit que
1 + t4
1 5 1
G(x) = G(0) + x − x + x9 + o(x10 ).
10 24
Comme x2 → 0, on a aussi
1 10 1 1
G(x2 ) = G(0) + x2 − x + x18 + o(x20 ) = G(0) + x2 − x10 + o(x10 ).
10 24 10
Ainsi
1 5 1 1
f (x) = G(x2 ) − G(x) = −x + x2 + x − x9 − x10 + o(x10 ).
10 24 10
π
8. On pose h = x − → 0.
6
π 
sin x = sin +h
6
π π
= sin cos h + cos sin h
6 6 √
1 h2 3
= 1− + o(h2 ) + (h + o(h2 ))
2 √ 2 2
1 3 h2
= + h− + o(h2 ).
2 2 4
Ensuite, on compose par l’exponentielle. On sépare les termes qui tendent vers 0 des autres
termes.
Corrections 431

 √ 
1 3 h2
f (x) = exp + h− + o(h2 )
2 2 √ 4
   
1 3 h2 2
= exp exp h− + o(h )
 2 √ 2 
4
√ 2 
√ 3 h2 1 3 h2
= e 1+ h− + h− + o(h2 )
2 4 2 2 4
 √ 
√ 3 1 2 2
= e 1+ h + h + o(h )
√ 2 8
√   
√ 3e π e π 2 π 2
= e+ x− + x− +o x− .
2 6 8 6 6

Exercice 21.3
Pour chaque question, on notera f (x) l’expression dont on cherche un équivalent et on effectuera
des calculs valables pour x au voisinage du point donné par l’énoncé.
 3
  
x − x6 + o(x3 ) x2 x2 x2
1. On a f (x) = ln = ln 1 − + o(x ) = − + o(x2 ) ∼0 − .
2
x 6 6 6
       
x e x e(e − 1) x 2
2. On a (e + x)e = ee 1 + = ee 1 + e + + o(x2 )
e e 2 e
 
e−1 2 2
= e 1+x+
e
x + o(x )
2e
et  
x2 2
ee+x
=e e =e 1+x+
e x e
+ o(x ) .
2
Ainsi  
e − 1 2 x2 ee 2 ee−1 2
f (x) = ee x − + o(x2 ) =− x + o(x2 ) ∼0 − x .
2e 2 2e 2
1
3. On pose h = → 0 et on obtient
x
       
1 1 h 1 + 2h
ln 1 + = ln 1 + = ln 1 + = ln
1+x 1 + h1 1+h 1+h
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

= ln(1 + 2h) − ln(1 + h)


(2h)2 h2
= (2h) − −h+ + o(h2 )
2 2
3h2
= h−+ o(h2 ).
2
3h2 3h2 3h2
On en déduit que f (x) = h − + o(h2 ) − h = − + o(h2 ) ∼ − .
2 2 h→0 2
3
On en conclut que f (x) ∼+∞ − 2 .
2x
432 Chapitre 21 Développements limités

Exercice 21.4
Pour chaque question, on effectuera des calculs valables pour x au voisinage de 0 et on notera Cf
la courbe représentative de la fonction f .
1. Par quotient, f est dérivable sur ] − 1, 0[∪]0, +∞[. On a
x 1
f (x) = x2 x3 2 =
x− + + o(x3 )
x x
2 3 1− + + o(x2 )
 2 3
 
 = u→0 2   2
x x x x2
= 1− − + + − + + o(x2 )
2 3 2 3
x x2
= 1+ − + o(x2 ).
2 12
Ainsi, f (x) −−−→ 1 et on peut prolonger f par continuité en 0 par f (0) = 1.
x→0
De plus,
x2
f (x) − f (0) + o(x2 )
x
2 − 121 x 1
= = − + o(x) −−−→ .
x−0 x 2 12 x→0 2
1
Donc, la fonction f ainsi prolongée est dérivable en 0 et f  (0) = .
2
Pour finir
x x2 x2
f (x) − − 1 = − + o(x2 ) ∼0 − −−−→ 0− .
2 12 12 x→0
1
Alors la droite d’équation y = x + 1 est la tangente à Cf en le point d’abscisse 0 et Cf est en
2
dessous de cette tangente.
2. Par différence, f est dérivable sur ] − π, 0[∪]0, π[. On a
3 5 3
x − sin(x) x − x + x6 − 120
x
+ o(x5 ) x
− x + o(x3 )
f (x) = =   = 6 120
x sin(x) 3
x x − 6 + o(x4 )
x 2
1 − x6 + o(x3 )
  
x x3 x2
= − + o(x3 ) 1+ + o(x3 )
6 120 6
x 7 3
= + x + o(x3 ).
6 360
Ainsi, f (x) −−−→ 0 et on peut prolonger f par continuité en 0 par f (0) = 0.
x→0
De plus,
7 3
f (x) − f (0) x
+ 360 x 1 + o(x3 )
7 2 1
= 6
+ x + o(x2 ) −−−→ .
=
x−0 6 360
x x→0 6
1
Donc, la fonction f ainsi prolongée est dérivable en 0 et f  (0) = .
6
Pour finir
x 7 3 7 3
f (x) − = x + o(x3 ) ∼0 x −−−→ 0.
6 360 360 x→0
1
Alors la droite d’équation y = x est la tangente à Cf en le point d’abscisse 0 et Cf est en
6
dessous de cette tangente à gauche de 0 et au-dessus à droite de 0.
Corrections 433

3. Par quotient, f est dérivable sur ] − 1, 0[∪]0, +∞[. On a

x2 x3 4
x− + − x4 + o(x4 ) − x 1 x x2
f (x) = 2 3
= − + − + o(x2 ).
x2 2 3 4

Ainsi, f (x) −−−→ − 12 et on peut prolonger f par continuité en 0 par f (0) = − 12 .


x→0
De plus,
x2
f (x) − f (0) x
3 − 4 + o(x2 ) 1 x 1
= = − + o(x) −−−→ .
x−0 x 3 4 x→0 3

Donc, la fonction f ainsi prolongée est dérivable en 0 et f  (0) = 13 .


Pour finir
 
1 x x2 x2
f (x) − − + = − + o(x2 ) ∼0 − −−−→ 0− .
2 3 4 4 x→0

1 x
Alors la droite d’équation y = − + est la tangente à Cf en le point d’abscisse 0 et Cf est
2 3
en dessous de cette tangente.
4. Par quotient, f est dérivable sur R∗ . On a
x 1
f (x) = x2 x3
= x2
x+ 2 + 6 + o(x3 ) 1+ x
2 + + o(x2 )
6
   2
x x2 x x2
= 1− + + + + o(x2 )
2 6 2 6
x x2
+ + o(x2 ).
= 1−
2 12
Ainsi, f (x) −−−→ 1 et on peut prolonger f par continuité en 0 par f (0) = 1.
x→0
De plus,
2
f (x) − f (0) − x + x12 + o(x2 ) 1 x 1
= 2 =− + + o(x) −−−→ − .
x−0 x 2 12 x→0 2

Donc, la fonction f ainsi prolongée est dérivable en 0 et f  (0) = − 12 .


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Pour finir
x x2 x2
f (x) + = + o(x2 ) ∼0 −−−→ 0+ .
2 12 12 x→0
1
Alors la droite d’équation y = − x est la tangente tangente à Cf en le point d’abscisse 0 et
2
Cf est au-dessus de cette tangente.
434 Chapitre 21 Développements limités

Exercice 21.5
Pour chaque question, on notera Cf la courbe représentative de la fonction f .
1
1. Pour x au voisinage de ±∞, on pose h = → 0. On a
x
  1 1
f (x) 1 2 − + 2 −h
= hf = h× h 1 h e
h +1
x h
1
= (1 − h + 2h2 ) × × e−h
1+h  
h2
= (1 − h + 2h2 )(1 − h + h2 + o(h2 )) 1 − h + + o(h2 )
2
13 2
= 1 − 3h + h + o(h2 )
2  
3 13 1
= 1− + 2 +o .
x 2x x2
 
13 1
Ainsi f (x) = x − 3 + +o .
2x x
13
On en déduit que f (x) − (x − 3) ∼±∞ −−−−−→ 0.
2x x→±∞
On en conclut que la droite D d’équation y = x − 3 est une asymptote oblique de Cf et que Cf
est au-dessus de D au voisinage de +∞ et en dessous de D au voisinage de −∞.
2. On commence
 2  par remarquer que si x est au voisinage de ±∞, alors x2 − 1 > 0,
2
donc x − 1 = x − 1.
 
1 √
• Pour x au voisinage de +∞, on pose h = → 0+ . Comme h > 0, on a h2 = h. Ainsi
x  
  
f (x) 1 1 1
= hf = h + −1
x h h h2

1 − h2
= 1+h 2
√ h
1 − h2
= 1+h
h
 1
= 1 + 1 − h2 2
1
= 1+1+ × (−h2 ) + o(h2 )
2  
1 1
= 2− 2 +o .
2x x2
 
1 1
Ainsi f (x) = 2x − +o .
2x x
1
On en déduit que f (x) − 2x ∼±∞ − −−−−−→ 0− .
2x x→+∞
On en conclut que la droite D d’équation y = 2x est une asymptote oblique de Cf et que Cf
est au-dessous de D au voisinage de +∞.
Corrections 435

1 √
• Pour x au voisinage de −∞, on pose h = → 0− . Comme h < 0, on a h2 = |h| = −h.
x
Ainsi  
  
f (x) 1 1 1
= hf = h + −1
x h h h2

1 − h2
= 1+h 2
√ h
1 − h2
= 1+h
−h
 1
= 1 − 1 − h2 2
1
= 1−1− × (−h2 ) + o(h2 )
2 
1 1
= +o .
2x2 x2
 
1 1
Ainsi f (x) = +o .
2x x
1
On en déduit que f (x) ∼±∞ −−−−−→ 0− .
2x x→−∞
On en conclut que l’axe (Ox) des abscisses est une asymptote horizontale de Cf et que Cf
est au-dessous de (Ox) au voisinage de −∞.
1
3. Pour x au voisinage de ±∞, on pose h = → 0. On a
x
  1 
f (x) 1 1 +1
= hf = h × 2 ln h1
x h h h −1
 
1 1+h
= ln
h 1−h
1 
= ln(1 + h) − ln(1 − h)
h    
1 h2 h3 3 (−h)2 (−h)3 3
= h− + + o(h ) − (−h) − + + o(h )
h 2 3 2 3
 
1 2
= 2h + h3 + o(h3 )
h 3
2 2
= 2 + h + o(h2 )
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3  
2 1
= 2+ 2 +o .
3x x2
 
2 1
Ainsi f (x) = 2x + +o .
3x x
2
On en déduit que f (x) − 2x ∼±∞ −−−−−→ 0.
3x x→±∞
On en conclut que la droite D d’équation y = 2x est une asymptote oblique de Cf et que
Cf est au-dessus de D au voisinage de +∞ et en dessous de D au voisinage de −∞.
436 Chapitre 21 Développements limités

Exercice 21.6
1
1. La fonction x → est continue sur ]0, 1[, donc elle admet une primitive sur ]0, 1[.
ln(x)
2. Si x est au voisinage de 1, on pose u = x − 1 −−−→ 0 et on a
x→1
 
1 1 1 1 1 1 1 1
− = − = − = −1
ln(x) x − 1 ln(1 + u) u 2
u − u2 + o(u2 ) u u 1 − u2 + o(u)
1 u 
= 1 + + o(u) − 1
u 2
1
= + o(1).
2
1 1 1
Ainsi, − = + o (1)
ln(x) x − 1 2 x→1
3. Par quotients et différences, h est continue sur ]0, 1[. On déduit de la question précédente que
1 1
h(x) −−−−→ . On peut donc prolonger h par continuité sur ]0, 1] en posant h(1) = .
x→1− 2 2
4. La fonction h étant continue sur ]0, 1], elle admet une primitive sur ]0, 1].
5. La fonction x → F (x) − ln(1 − x) est une primitive de h sur ]0, 1[. On dispose donc de C ∈ R tel
que, pour tout x ∈ ]0, 1[, H(x) = F (x)−ln(1−x)+C. Donc, par primitivation du développement
limité de h, on obtient
x−1
H(x) = H(1) + + o (x − 1).
2 x→1
puis
x−1
F (x) − ln(1 − x) = H(1) − C + + o (x − 1).
2 x→1
x−1
En posant k = H(1) − C, on en conclut que F (x) = ln(1 − x) + k + + o (x − 1)
2 x→1
6. Soit x ∈]0, 1[. On a G(x) = F (x2 ) − F (x), donc, comme x2 −−−→ 1, on obtient au voisinage
x→1
x2 − 1 x−1
de 1 que G(x) = ln(1 − x2 ) + k + + o(x2 − 1) − ln(1 − x) − k − − o(x − 1)
2 2
= ln(1 + x) + o(1).
Ainsi G(x) −−−−→ ln 2
x→1−

Exercice 21.7
1. La fonction f est clairement dérivable sur R (par produit et composition). Et de plus si x ∈ R,
2
f  (x) = (1 + 2x2 )e(x )
> 0.
Donc f est strictement croissante et continue. Alors, d’après le théorème de la bijection continue,
f admet une application réciproque f −1 définie sur f (R). Or
lim f (x) = +∞ et lim f (x) = −∞,
x→+∞ x→−∞

donc f (R) = R d’après le théorème des valeurs intermédiaires.


Ainsi f est une bijection de R dans R et f −1 est définie sur R.
Corrections 437

2. Pour tout x ∈ R, f  (x) = 0 et f est clairement de classe C ∞ sur R. Donc f −1 est aussi de
classe C ∞ sur R et elle possède donc, d’après le théorème de Taylor-Young, un développement
limité à l’ordre 5 en 0.
3. La fonction f est clairement impaire, on va montrer qu’il en est de même pour f −1 . Soit y ∈ R,
vu que f est bijective de R dans R, il existe un unique x ∈ R tel que y = f (x). On a donc
x = f −1 (y) et
f −1 (−y) = f −1 (−f (x)) = f −1 (f (−x)) = −x = −f −1 (y).
Alors f −1 est impaire donc les termes de degré pair dans son développement limité en 0 sont
nuls, ce qui nous donne bien le résultat demandé.
4. On commence par déterminer le développement limité à l’ordre 5 en 0 de f .
On obtient, au voisinage de 0,
 
2 (x2 )2 x5
f (x) = x 1 + x + + o(x ) = x + x3 +
4
+ o(x5 ).
2 2
Maintenant, on va faire le développement limité de f −1 (f (x)) à l’ordre 5 en 0 :
   3
3 x5 5 3 x5 5
f (f (x)) = a x + x +
−1
+ o(x ) + b x + x + + o(x )
2 2
 5
x5
+ c x + x3 + + o(x5 ) + o(x5 )
2
a 
= ax + x3 (a + b) + x5 + 3b + c + o(x5 ).
2
5. Par définition, f (f (x)) = x, donc son développement limité d’ordre 5 en 0 est x + o(x5 ). Par
−1

unicité du développement limité, on en déduit que


 

a
 =1 

 a= 1
 
a + b = 0 ⇔ b = −1
 
c = 5 .

 a 

 + 3b + c = 0
2 2
Ainsi, on a, au voisinage de 0,
5
f −1 (y) = y − y 3 + y 5 + o(x5 ).
2
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CHAPITRE

Intégration
22
L’essentiel du cours

 1 Notion d’intégrale

Définition
Soit f une fonction continue sur le segment [a, b], on appelle intégrale de f de a à b le réel
 b
f (t)dt = F (b) − F (a),
a
où F est une primitive de f .

• L’intégrale de f est indépendant du choix de la primitive.


• Par aspect pratique, on note F (b) − F (a) = [F (t)]a .
b
 a  a  b
• On a f (t)dt = 0 et f (t)dt = − f (t)dt.
a b a

Aire et intégrale
y
Si f est une fonction continue et positive sur [a, b], alors
 b
f (t)dt correspond à l’aire sous la courbe représentative de f ,  b
a f (t)dt
entre les droites verticales d’équations x = a et x = b.
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a
x
a b

Proposition
 b
Si f est de classe C 1 sur [a, b], alors f  (t)dt = f (b) − f (a).
a
440 Chapitre 22 Intégration

 2 Propriétés de l’intégrale

Linéarité de l’intégrale
Soient f et g deux fonctions continues sur [a, b] et λ un réel. On a alors
 b  b  b
(λf (t) + g(t))dt = λ f (t)dt + g(t)dt.
a a a

Relation de Chasles
Soient f une fonction continue sur I et a, b, c ∈ I. Alors
 b  c  b
f (t)dt = f (t)dt + f (t)dt.
a a c

Le théorème de Chasles n’impose pas d’ordre sur les réels a, b et c.

Positivité et croissance de l’intégrale


Soient f et g deux fonctions continues sur [a, b].
 b
• Si f est positive sur [a, b], alors f (t)dt ≥ 0
a  b  b
• Si, pour tout t ∈ [a, b], f (t) ≤ g(t), alors f (t)dt ≤ g(t)dt.
a a

Intégrale et encadrement
Soient m, M ∈ R et f une fonction continue sur [a, b] telle que ∀x ∈ [a, b], m ≤ f (x) ≤ M .
Alors  b
(b − a)m ≤ f (t)dt ≤ (b − a)M.
a

Inégalité triangulaire sur les intégrales


  
 b  b
 
Si f est une fonction continue sur [a, b], alors  f (t)dt ≤ |f (t)| dt.
 a  a

Il faut bien vérifier que a < b pour utiliser ce résultat.


L’essentiel du cours 441

Proposition
 b
Soit f une fonction continue positive sur [a, b]. Si f (t)dt = 0, alors f est la fonction nulle.
a

Théorème fondamental de l’analyse


Soient f une fonction continue sur I, a ∈ I. Alors  xf admet une unique primitive F sur I
s’annulant en a et F est définie sur I par F (x) = f (t)dt.
a

Valeur moyenne
Si f est une fonction continue sur [a, b], alors il existe c ∈ [a, b] tel que
 b
1
f (c) = f (t)dt.
b−a a
Cette valeur est appelée valeur moyenne de f sur [a, b].

 3 Fonctions continues par morceaux


Définition
Soit f une fonction définie sur [a, b]. On dit que f est continue par morceaux s’il existe
n + 1 réels a = x0 < x1 < · · · < xn−1 < xn = b tels que, pour tout k ∈ [[0, n − 1]],
la restriction de f à ]xk , xk+1 [ est continue et se prolonge par continuité sur [xk , xk+1 ].
On dit que (x0 , . . . , xn ) est une subdivision adaptée à f .

Ceci revient à dire qu’une fonction continue par morceaux sur [a, b] est continue sauf
en un nombre fini de points et que, en chacun de ces points, elle admet une limite finie
à droite et à gauche (pas nécessairement égales).

Définition
Soit f continue par morceaux sur [a, b] et x0 < · · · < xn une subdivision adaptée à f .
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Pour tout k ∈ [[0, n − 1]], on note fk la fonction qui prolonge la restriction de f sur ]xk , xk+1 [.
Alors l’intégrale de f de a à b est
 b   xk+1
n−1
f (t)dt = fk (t)dt.
a k=0 xk

• Pour calculer l’intégrale d’une fonction continue par morceaux, il suffit donc de cal-
culer les intégrales sur chacun des morceaux et de les ajouter.
• La linéarité, la positivité, la croissance et l’encadrement de l’intégrale ainsi que la
relation de Chasles restent vrais pour des fonctions continues par morceaux.
442 Chapitre 22 Intégration

Définition
Soit f une fonction définie sur [a, b]. On dit que f est une fonction en escalier s’il existe
n + 1 réels a = x0 < x1 < · · · < xn−1 < xn = b tels que, pour tout k ∈ [[0, n − 1]], f est
constante sur ]xk , xk+1 [, c’est-à-dire il existe λ0 , . . . , λn−1 des réels tels que
∀k ∈ [[0, n − 1]] , ∀x ∈]xk , xk+1 [, f (x) = λk .

Proposition
Soient f une fonction en escalier sur [a, b], (x0 , . . . , xn ) une subdivision adaptée à f et
λ0 , . . . , λn−1 des réels tels que, pour tout k ∈ [[0, n − 1]], f (x) = λk . Alors l’intégrale de f
de a à b est
 b n−1

f (t)dt = λk (xk+1 − xk ) .
a k=0

Sommes de Riemann y
Si f est une fonction continue sur [0, 1], alors
  n−1    1
1 1
n
k k
lim f = lim f = f (t)dt.
n→+∞ n n n→+∞ n n 0
k=1 k=0

Ce théorème revient à approximer l’intégrale de f par celle 0 1


x
d’une fonction en escalier.

 4 Calcul intégral
Intégration par parties
Soient u et v deux fonctions de classe C 1 sur [a, b]. Alors
 b  b
u (t)v(t)dt = [u(t)v(t)]a − u(t)v  (t)dt.
 b

a a

Bien vérifier (et mentionner) que les deux fonctions sont de classe C 1 .

Changement de variable
Soient I et J deux intervalles, f une fonction continue sur I et ϕ une fonction de classe C 1
sur J telle que ϕ(J) ⊂ I. On a alors pour tout α, β dans J
 β  ϕ(β)
f (ϕ(t)) ϕ (t)dt =

f (u)du.
α ϕ(α)

On dit qu’on a effectué le changement de variable u = ϕ(t).


Les méthodes à maîtriser 443

Les méthodes à maîtriser


Méthode 22.1 : Utiliser les sommes de Riemann
Si on arrive à mettre une suite définie comme une somme, en se forçant à la factoriser
   1
1 1
n
k
par , sous la forme f avec f continue sur [0, 1], alors elle convergera vers f (t)dt.
n n n 0
k=1

Exemple d’application
n
 n
Calculer la limite de un = .
k=1
n2 + k2
 
1 1 1 1
n n
 k
On a un = = f avec f : x → qui est continue sur [0, 1].
n 1 + (n)
k 2 n n 1 + x2
k=1 k=1
Ainsi  1
1 1 π
un −−−−−→ dt = [arctan(t)]0 = .
n→+∞ 0 1 + t2 4

Voir exercice 22.3.

Méthode 22.2 : Effectuer un changement de variable


 b
Il a deux façons d’appréhender le calcul f (t)dt à l’aide d’un changement de variables.
a
• Si on a repéré une fonction qu’il nous arrangerait de remplacer dans l’expression de f ,
on pose u = ϕ(t) cette fonction (de classe C 1 ) puis on met en forme pour utiliser pour la
formule  
b ϕ(b)
g(ϕ(t))ϕ (t)dt = f (u)du.
a ϕ(a)
Dans la pratique :
1. On se force à faire apparaître le « futur du » : ϕ (t)dt.
2. On exprime l’expression restante uniquement en fonction de ϕ(t).
3. On calcule l’image des bornes : si t = a, alors u = ϕ(a) et si t = b, alors u = ϕ(b) puis
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on effectue le changement de variable.


• Si au contraire, on veut faire apparaître une fonction dans l’expression de f , on pose
t = ψ(u) cette fonction (de classe C 1 ) puis on utilise le fait que si ψ(c) = a et ψ(d) = b, alors
 b  b
f (t)dt = f (ψ(u))ψ  (u)du.
a c
Dans la pratique :
1. On « calcule dt » : ψ  (u)du.
2. On cherche une solution de ψ(u) = a pour trouver c (si t = a, alors ψ(u) = a et donc
u = c convient). On procède de même pour d puis on effectue le changement de variable.
444 Chapitre 22 Intégration

Exemple d’application
Calculer les intégrales suivantes :
  1
1
π
2 2
3
(1) cos (t)dt en posant u = sin(t). (2) √ dt en posant t = sin(u).
0 0 1 − t2

(1) La fonction sin est de classe C 1 , on est donc en droit d’effectuer ce changement de variable.
On doit faire apparaître du = cos(t)dt pour effectuer le changement de variable
 π2  π2  π2  sin( π2 )
3 2 2
cos (t)dt = cos (t) × cos(t)dt = (1 − sin (t)) cos(t)dt = (1 − u2 )du.
0 0 0    sin(0)
= du
Il ne reste plus qu’à finir le calcul
 π2  1
3 u3 2
cos (t)dt = u − = .
0 3 0 3
(2) La fonction sin est de classe C 1 , on est donc en droit d’effectuer ce changement de variable.
1
On a dt = cos(u)du. Et si t = 0, alors sin(u) = 0 et u = 0 convient. De même si t = ,
2
π
alors u = convient. Ainsi
3
 12  π3  π3
1 1 1
√ dt =  × cos(u)du =  × cos(u)du.
0 1−t 2
0
2
1 − sin (u) 0 cos2 (u)
 π 
Or, sur 0, , cos(u) ≥ 0, donc cos2 (u) = |cos(u)| = cos(u). Ainsi
3
 12  π3
1 π
√ dt = du = .
0 1−t 2
0 3
• Il est important de bien vérifier (et mentionner) que le changement de variable est
de classe C 1 .
• Contrairement à ce qu’on entend/lit souvent, le changement de variable n’a en aucun
cas l’obligation d’être bijectif (même si, dans la pratique, cela sera très souvent le
cas).

On effectue le changement de variable d’un seul coup. Il ne faut pas avoir l’ancienne et
la nouvelle variable mélangées sous la même intégrale.

Voir exercices 22.2 et 22.6.


Les méthodes à maîtriser 445

Interro de cours
1. Parmi les énoncés suivants lesquels sont toujours vrais ?
(a) Une fonction en escalier est continue par morceaux.
(b) La fonction  ·  est continue par morceaux.
(c) Une fonction continue est continue par morceaux.
2. Soient f une fonction continue sur R et a et b deux réels. Parmi les énoncés suivants lesquels
sont toujours vrais ?
 b
(a) Si f est positive, alors f (t)dt ≥ 0.
a
 b
(b) Si a < b et f (t)dt ≥ 0, alors f est positive.
a
 x  x  a
(c) Si x ∈ R, f (t)dt = f (t)dt − f (t)dt.
a b b
 b  b
(d) Si g est une fonction continue sur R et si f (t)dt = g(t)dt, alors f = g sur [a, b].
a a
 1
sin(tn )
3. Par encadrement, calculer la limite, quand n → +∞, de la suite In = dt.
0 n
 e
4. Calculer t ln(t)dt par intégration par parties.
1
 1
et
5. Calculer dt à l’aide du changement de variable u = et .
0 1 + et
1
n−1

6. Calculer la limite, quand n → +∞, de un = .
n+k
k=0
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446 Chapitre 22 Intégration

Exercices
Pour s’entraîner
Exercice 22.1
En se servant d’intégration(s) par parties, calculer les intégrales suivantes
 1  π4  1
2 t
1. ln(1 + t )dt 2. dt 3. arctan(t)dt.
0 0 cos2 t 0

Exercice 22.2
Calculer les intégrales suivantes à l’aide du changement de variable indiqué.
 π2  a
2 3 t2
1. sin t cos tdt (u = sin t) 2. 1 − 2 dt (t = a sin u)
0 0 a
 π4  1
1 et
3. dt (u = tan t) 4. dt (u = et )
0 1 + cos 2t
0 1 + e2t
 e  1√
dt 2+t
5.  (u = ln(t)) 6. dt (t = u2 − 2).
1 t ln(t) + 1 0 1 + t

Exercice 22.3
Montrer que les suites suivantes convergent et préciser leur limite :
√ √ √
1 + 2 + ··· + n 1
n n

n
1. 2. √ 3. √
n2 + k 2 n n n2 + 2kn
k=1 k=1
2n−1 n  1 2n
 1  k2 n  1
4. 5. 1+ 2 6. kk.
k n
k=n k=1 k=n+1

Exercice 22.4
Calculer les limites suivantes, quand n → +∞ :
  π 
1 1 sin x 1
exp(−nx)
1. (arctan x) dx
n
2. dx 3. dx.
n! 0 0 x+n 0 1+x

Exercice 22.5
2n x
Pour n ∈ N et x ∈ [0, 1], on pose fn (x) = .
1 + n2n x2
 1
1. Pour x ∈ [0, 1] fixé, préciser f (x) = lim fn (x) et préciser I = f (t)dt.
n→+∞
 1  1   1 0 
2. Calculer In = fn (t)dt. A-t-on lim fn (t)dt = lim fn (t) dt ?
0 n→+∞ 0 0 n→+∞
Exercices 447

Pour aller plus loin


Exercice 22.6
  π2
cos(t) sin(t)
π
2
Soient C = dt et S = dt.
0 cos(t) + sin(t) 0 cos(t) + sin(t)
1. À l’aide d’un changement de variable, montrer que C = S.
2. Calculer C + S puis en déduire les valeurs de C et S.
1
dt
3. À l’aide d’un changement de variable, calculer √ .
0 t+ 1 − t2

Exercice 22.7
Soit f une fonction de classe C 1 sur [a, b]. Montrer que
 b  b
lim f (t) sin(nt)dt = lim f (t) cos(nt)dt = 0.
n→+∞ a n→+∞ a

Exercice 22.8
Soient f et g deux fonctions continues sur [a, b], avec g à valeurs positives ou nulles.
 b  b
Montrer qu’il existe c ∈ [a, b] tel que f (t)g(t)dt = f (c) g(t)dt.
a a

Exercice 22.9
  x
 1

f (t)dt si x = 0
Soient f un fonction continue sur R et G définie sur R par : G(x) = 2x −x


f (0) si x = 0.
 x
1. On définit, sur R, la fonction F : x → f (t)dt. Déterminer le développement limité à l’ordre 1
0
de F en 0 en fonction de f (0) et en déduire que G est continue sur R
2. Montrer que G est de classe C 1 sur R∗ et calculer G (x) pour x ∈ R∗ .
3. On suppose désormais f de classe C 1 en 0.
a. Montrer que G est dérivable en 0 et calculer G (0).
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

b. Montrer que G est de classe C 1 sur R.

Exercice 22.10
 π
2
Pour tout n ∈ N, on définit les intégrales de Wallis : Wn = sinn (x)dx.
0
1. Calculer W0 et W1 .
2. Déterminer une relation Wn+2 et Wn . (On pourra effectuer une intégration par parties).
3. En déduire que la suite ((n + 1)Wn Wn+1 ) est constante et déterminer son expression.
4. Montrer que la suite (Wn ) est décroissante et en déduire que Wn ∼ Wn+1 .
5. Déterminer un équivalent simple de Wn .
448 Chapitre 22 Intégration

Corrections
Interro de cours
1. (a) Vrai. Si f est une fonction en escaliers, il existe une subdivision telle que, sur chaque
morceau ouvert de cette subdivision, f soit constante. Elle peut donc se prolonger en une
fonction continue sur le morceau fermé. Elle est donc continue par morceaux.
(b) Vrai. C’est une fonction en escaliers.
(c) Vrai. Elle est continue sur un seul morceau.
2. (a) Faux. Il faut supposer que a ≤ b.
 2
(b) Faux. Si f est la fonction définie sur [−1, 2] par f (x) = 2x, alors f (t)dt = 3 ≥ 0, alors
−1
que f n’est pas positive, car f (−1) = −2 par exemple.
(c) Vrai. D’après la relation de Chasles
 x  b  x  a  x
f (t)dt = f (t)dt + f (t)dt = − f (t)dt + f (t)dt.
a a b b b

(d) Faux. Sur [−π, π], si on définit f (x)


= x et g(x) = sin
 x. On a clairement f = g alors que,
π π
ces deux fonctions étant impaires, f (t)dt = 0 = g(t)dt.
−π π
1 sin(tn ) 1
3. Soient n ∈ N et t ∈ [0, 1]. On a −1 ≤ sin(t ) ≤ 1, donc − ≤
∗ n
≤ . Comme 0 < 1,
n n n
on a  1  1  1
1 sin(t )
n
1 1 1
− dt ≤ dt ≤ dt donc − ≤ In ≤ .
n n n n n
 0 0  0
1 1
Or lim − = lim = 0.
n→+∞ n n→+∞ n
Alors, d’après le théorème d’encadrement, lim (In ) = 0.
n→+∞
4. On effectue une intégration par parties avec les fonctions u et v de sorte que u (t) = t et
t2
v(t) = ln(t). On pose donc u(t) = et v(t) = ln(t) sur [1, e]. Ces deux fonctions sont de
2
1
classe C , donc
 e  2 e  e 2  2 e
t t 1 e2 t 1 + e2
t ln(t)dt = ln(t) − × dt = −0− = .
1 2 1 1 2 t 2 4 1 4
5. Si on pose u = et , alors du = et dt. Et si t = 0, alors u = e0 = 1 ; si t = 1, alors u = e1 = e.
D’où
 1  1  e
et 1 1
dt = dt = du = [ln |u + 1|]1 = ln(e + 1) − ln(2).
t e
× e
0 e +1 0 e +1 1 u+1
t t

n−1  
1 1 1 1
n−1
k
6. On a un = = f avec f : x → qui est continue sur [0, 1]. Ainsi
n 1 + k
n
n n 1 + x
k=0 k=0
 1
1 1
un −−−−−→ dt = [ln |1 + t|]0 = ln(2).
n→+∞ 0 1 + t
Corrections 449

Exercice 22.1
1. On effectue une intégration par parties avec les fonctions u et v de sorte que u (t) = 1 et
v(t) = ln(1 + t2 ). On pose donc u(t) = t et v(t) = ln(1 + t2 ) sur [0, 1]. Ces deux fonctions sont
de classe C 1 , donc
 1  1  1
2
 
2 1 2t 1 + t2 − 1
1 × ln(1 + t )dt = t ln(1 + t ) 0 − t× dt = ln(2) − 2 dt
0 0 1 + t2 1 + t2
0 1  
1
= ln(2) − 2 1− dt
0 1 + t2
1
= ln(2) − 2 [t − arctan(t)]0
π
= ln(2) − 2 + .
2
1
2. On effectue une intégration par parties avec les fonctions u et v de sorte que u (t) =
 π cos 2 (t)

et v(t) = t. On pose donc u(t) = tan(t) et v(t) = t sur 0, . Ces deux fonctions sont de
4
classe C 1 , donc
 π4  π4
t π
dt = [t tan(t)] 0
4
− 1 × tan(t)dt.
0 cos2 (t) 0
 √
sin(t) cos (t) 2 1
π
4 π
Or tan(t) = =− . Donc tan(t)dt = [− ln |cos(t)|]0 = − ln
4
+ 0 = ln(2).
cos(t) cos(t) 0 2 2
 π4
t π 1
Ainsi dt = − ln 2.
0 cos2 (t) 4 2
3. On effectue une intégration par parties avec les fonctions u et v de sorte que u (t) = 1 et
v(t) = arctan(t). On pose donc u(t) = t et v(t) = arctan(t) sur [0, 1]. Ces deux fonctions sont
de classe C 1 , donc
 1  1  
1 1 π 1  2
 1 π 1
arctan(t)dt = [t arctan(t)]0 − t× dt = − ln 1 + t = − ln(2).
0 0 1 + t 2 4 2 0 4 2

Exercice 22.2
π
1. Si on pose u = sin t, alors du = cos tdt. Et si t = 0, alors u = 0 ; si t = , alors u = 1. D’où
2
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

   1  3 1
u5 2
π π
2 2  2  u
sin2 t cos3 tdt = sin2 t(1 − sin2 t) × cos tdt = u − u4 du = − = .
0 0 0 3 5 0 15
2. Si on pose u de sorte que t = a sin u, alors dt = a cos udu. Pour avoir t = 0, u = 0 convient ;
π
pour avoir t = a, u = convient. D’où
2
 a 2  π2   π2
t
1 − 2 dt = 1 − sin2 u × a cos udu = a |cos u| cos udu.
0 a 0 0
 π
De plus, si u ∈ 0, , cos u ≥ 0, donc |cos u| = cos u. Ainsi
2
 a  π2  π2  π
t2 2 1 + cos(2u) a sin(2u) 2 aπ
1 − 2 dt = a cos udu = a du = u+ = .
0 a 0 0 2 2 2 0 4
450 Chapitre 22 Intégration

dt π
3. Si on pose u = tan t, alors du = . Si t = 0, alors u = 0 ; si t = , alors u = 1. On utilise
cos2 t 4
1 2
aussi l’identité = 1 + tan t. D’où
cos2 t
 π4  π4  π4  1
1 1 dt 1 dt du
dt = 1 × = 2 × cos2 t =
0 1 + cos 2t
0 cos2 t + 1 cos 2t
0 2 + tan t 0 2 + u2
Pour finir, on se ramène à la dérivée d’une arctangente.
   1
 1 arctan u √ √ 
1 du 1 √
2 2 2
 2 =  = arctan .
2 0 2 √1 2 2
1 + √2u 2
0

4. Si on pose u = et , alors du = et dt. Si t = 0, alors u = 1 ; si t = 1, alors u = e. D’où


 1  1  e
et 1 1 π
dt = dt = du = [arctan(u)]1 = arctan(e) − .
t e
2 × e
0 1+e 1 1+u 4
2t 2
0 1 + (e )
t

5. Si on pose u = ln t, alors du = dt t . Si t = 1, alors u = 0 ; si t = e, alors u = 1. D’où


 e  e  1
dt 1 dt du  √ 1 √
 =  × = √ = 2 u + 1 0 = 2 2 − 2.
1 t ln(t) + 1 1 ln(t) + 1 t 0 u+1
2

6. Si on pose u de sorte
√ que t = u − 2, alors dt = 2udu. Pour avoir t = 0, u = 2 convient ; pour
avoir t = 1, u = 3 convient. D’où
 1√  √3  √3  √3  
2+t 2u2 2(u2 − 1) + 2 2
dt = √ du = du = 2 + du.
0 1+t 2 u −1
2 √
2 u2 − 1 √
2 u2 − 1
2 1 1
Or 2 = − .
u −1 u−1 u+1
On en conclut que
 1√
2+t √
3
dt = [2u + ln |u − 1| − ln |u + 1|]√2
0 1+t
√ √ √ √ √ √
= 2 3 + ln( 3 − 1) − ln( 3 + 1) − 2 2 − ln( 2 − 1) + ln( 2 + 1).

Exercice 22.3
Pour chaque question, on notera (un ) la suite dont on cherche la limite.
 
1 1 1 1
n n
k
1. On a un =  k 2 = f avec f : x → qui est continue sur [0, 1].
1 + x2
k=1 1 + n
n n n
k=1
Ainsi  1
1 1 π
un −−−−−→ dt = [arctan(t)]0 = .
0 1+t 4
n→+∞ 2
n   
1 1
  n
k k √
2. On a un = = f avec f : x → x qui est continue sur [0, 1]. Ainsi
n n n n
k=1 k=1
 1√  1  3 1
1 t2 2
un −−−−−→ tdt = t 2 dt = 3 = .
n→+∞ 0 0 2
3
0
Corrections 451

 
1 1 1 1
n n
k
3. On a un =  = f avec f : x → √ qui est continue sur [0, 1].
n k n n 1 + 2x
k=1 1+2 k=1
n
Ainsi  1
dt √ 1 √
un −−−−−→ √ = 1 + 2t 0 = 3 − 1.
n→+∞ 0 1 + 2t
4. En effectuant le changement d’indices  = k − n puis en renommant  en k, on a un =
 1 n−1  
1 1 1 1
n−1 n−1
k
= = f avec f : x → qui est continue sur [0, 1].
k+n n 1 + k
n
n n 1 + x
k=0 k=0 k=0
Ainsi  1
dt 1
un −−−−−→ = [ln |1 + t|]0 = ln(2).
n→+∞ 0 1+t
  2   
1 1
n n
k k  
5. On a ln(un ) = ln 1 + = f avec f : x → ln 1 + x2 qui est continue
n n n n
k=1 k=1
sur [0, 1]. Ainsi
 1
π
ln(un ) −−−−−→ ln(1 + t2 )dt = ln(2) − 2 + (cf. exercice 22.1, question 1.).
n→+∞ 0 2
 π
On en conclut que un −−−−−→ exp ln(2) − 2 + .
n→+∞ 2
2n
1 1 1 1 1  ln(1 + nk )
 n n n
6. On a ln(un ) = ln k = ln(k + n) = ln(n) × + .
k k+n n 1 + nk n 1 + nk
k=n+1 k=1 k=1 k=1
 1  1
1 1 dt 1  ln(1 + nk ) ln(1 + t)
n n
Or − −− −−→ > 0 et −−−− −→ dt.
1+ n 0 1+t 1+ n 1+t
n k n→+∞ n k n→+∞
k=1 k=1 0

Ainsi ln(un ) −−−−−→ +∞, donc un −−−−−→ +∞.


n→+∞ n→+∞

Exercice 22.4
Pour chaque question, on notera In l’intégrale dont on cherche la limite.
1 1  π n
1. Si n ∈ N∗ et x ∈ [0, 1], alors 0 ≤ (arctan x) ≤ , par croissance de la fonction
n
n! n! 4
arctan.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Donc, en intégrant sur le segment [0, 1], on obtient


1  π n
0 ≤ In ≤ −−−−−→ 0.
n! 4 n→+∞

D’après le théorème d’encadrement, on en conclut que lim (In ) = 0.


n→+∞
sin x 1
2. Si n ∈ N et x ∈ [0, π], alors 0 ≤

≤ .
x+n n
Donc, en intégrant sur le segment [0, π], on obtient
π
0 ≤ In ≤ −−−−−→ 0.
n n→+∞
D’après le théorème d’encadrement, on en conclut que lim (In ) = 0.
n→+∞
452 Chapitre 22 Intégration

e−nx
3. Si n ∈ N∗ et x ∈ [0, 1], alors 0 ≤ ≤ e−nx .
1+x
Donc, en intégrant sur le segment [0, 1], on obtient
 1  −nx 1
e 1 − e−n
0 ≤ In ≤ e−nx
dx = = −−−−−→ 0.
0 −n 0 n n→+∞

D’après le théorème d’encadrement, on en conclut que lim (In ) = 0.


n→+∞

Exercice 22.5
2n x 1
1. Si x ∈]0, 1], alors fn (x) ∼ n 2
= −−−−−→ 0. De plus, fn (0) = 0 −−−−−→ 0.
n→+∞ n2 x nx n→+∞ n→+∞
Ainsi f est la fonction
 1 nulle et I = 0.
1 n2n × 2x 1   1 1
2. On a In = dx = ln 1 + n2n x2  0 = ln(1 + n2n ).
2n 0 1 + n2n x2 2n 2n
On calcule ensuite la limite de cette intégrale.
    
1 1 1 1 1 1 ln 2
In = ln n × 2n × + 1 = ln n + ln(2 n
) + ln + 1 −−−−−→ .
2n n2 n
2n  2n   2n n2 n n→+∞ 2
 
−−−−−→0 = ln22 −−−−−→0
n→+∞
n→+∞

 1   1 
ln 2
On en conclut que lim fn (t)dt = = 0 = lim fn (t) dt.
n→+∞ 0 2 0 n→+∞

Exercice 22.6
1. On effectue le changement de variable u = π2 − t pour obtenir
 0    0
cos π2 − u sin u
C=     × (−du) = − du = S.
π cos + sin π sin u + cos u
π π
2 2 − u 2 − u 2

 π
2 π π
2. On a C + S = dt =. Comme C = S, on en déduit que C = S = .
0 2 4
3. On effectue le changement de variable t = sin(u) et on obtient
 1  π2
dt 1
√ =  × cos udu.
0 t+ 1−t 2
0 sin u + 1 − sin2 u
   √
Or, sur 0, π2 , cosinus est positif, donc 1 − sin2 u = cos2 u = cos u. Ainsi
 1  π2
dt cos u π
√ = du = C = .
0 t+ 1−t 2
0 sin u + cos u 4
Corrections 453

Exercice 22.7
On effectue une intégration par parties pour obtenir
 b  b  b 
f (t) sin(nt) f (t) sin(nt)
f (t) cos(nt)dt = − dt.
a n a a n
  
−−−−−→0
n→+∞

Or la fonction f  est continue sur le segment [a, b] (car f est de classe C 1 sur [a, b]). Donc, d’après
le théorème des bornes atteintes, la fonction f  est bornée sur [a, b]. On dispose donc de K ∈ R+
tel que ∀x ∈ [a, b], |f (x)| ≤ K. Ainsi
 
 b f  (t) sin(nt)   b |f  (t) sin(nt)|  b
K K(b − a)
 
0≤ dt ≤ dt ≤ dt = −−−−−→ 0.
 a n  a n a n n n→+∞

 b   b
f (t) sin(nt)
Par encadrement dt −−−−−→ 0. On en conclut que f (t) cos(nt)dt −−−−−→ 0.
a n n→+∞ a n→+∞
 b
On procède de même pour montrer que f (t) sin(nt)dt −−−−−→ 0.
a n→+∞

Exercice 22.8
La fonction f est continue sur le segment [a, b], donc, d’après le théorème des bornes atteintes,
f admet un minimum et un maximum. On dispose donc de α, β ∈ [a, b] tels que
∀x ∈ [a, b], f (α) ≤ f (x) ≤ f (β).
La fonction g étant positive, on en déduit que
∀x ∈ [a, b], f (α)g(x) ≤ f (x)g(x) ≤ f (β)g(x).
En intégrant sur le segment [a, b], on obtient
 b  b  b
f (α)g(t)dt ≤ f (t)g(t)dt ≤ f (β)g(t)dt.
a a a

Si g est la fonction nulle, le résultat demandé est vrai pour n’importe quelle valeur de c ∈ [a, b].
 b
Sinon, comme g est continue, on a g(t)dt > 0. Ainsi
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

a
 b
f (t)g(t)dt
f (α) ≤ a
 b
≤ f (β).
g(t)dt
a

Ainsi, d’après le théorème des valeurs intermédiaires, on dispose de c entre α et β (donc dans [a, b])
 b
f (t)g(t)dt  b  b
tel que f (c) = a b , c’est-à-dire tel que f (t)g(t)dt = f (c) g(t)dt.
a a
g(t)dt
a
454 Chapitre 22 Intégration

Exercice 22.9
1. La fonction f étant continue, on en déduit que F est de classe C 1 .
Donc au voisinage de 0, on a F (x) = F (0) + xF  (0) + o(x).
Comme F (0) = 0 et F  = f , on en déduit qu’au voisinage de 0, F (x) = xf (0) + o(x).
1
Si x ∈ R∗ , alors G(x) = (F (x) − F (−x)). Par somme et quotient, la fonction G est continue
2x
sur R .

De plus, au voisinage de 0, on a

1
G(x) = (xf (0) + o(x) − (−xf (0) + o(x))) = f (0) + o(1) −−−→ f (0) = G(0).
2x x→0

On en conclut que la fonction G est continue sur R.


1
2. Si x ∈ R∗ , alors G(x) = (F (x) − F (−x)). Par somme et quotient, la fonction G est de classe
2x
1
C sur R .∗

(F  (x) − (−F  (−x))) × 2x − (F (x) − F (−x)) × 2


De plus, si x = 0, alors G (x) =
(2x)2
x(f (x) + f (−x)) − F (x) + F (−x)
= .
2x2
3. a. La fonction f étant de classe C en 0, on en déduit que F est de classe C 2 en 0.
1

F  (0) 2
Donc au voisinage de 0, on a F (x) = F (0) + xF  (0) + x + o(x2 ).
2
Comme F (0) = 0 et F  = f , on en déduit qu’au voisinage de 0,

f  (0)
F (x) = xf (0) + x2 + o(x2 ).
2

Alors
G(x) − G(0) f (0) + o(x) − f (0)
= = o(1) −−−→ 0.
x x x→0

On en conclut que G est dérivable en 0et que G (0) = 0.


1
b. Au voisinage de 0, on a G (x) = x(f (0) + xf  (0) + f (0) + (−x)f  (0) + o(x))
2x2

f  (0) 2 f  (0)
−xf (0) − x + (−x)f (0) + (−x)2 + o(x2 )
2 2
o(x2 )
= = o(1) −−−→ 0 = G (0).
2x2 x→0

On en conclut que G est de classe C 1 sur R.


Corrections 455

Exercice 22.10
 π
2
 π2
π π
1. On a W0 = dx = et W1 = sin xdx = [− cos x]02 = 1.
0 2 0
2. Soit n ∈ N. On procède par intégration par parties :
 π2  π2
 π
Wn+2 = sin(x) sinn+1 (x)dx = − cos(x) sinn+1 (x) 02 + (n + 1) cos2 (x) sinn (x)dx
0 IPP 0
 π2
= 0 + (n + 1) (1 − sin2 (x)) sinn (x)dx
0

= (n + 1)Wn − (n + 1)Wn+2
n+1
On en conclut que Wn+2 = Wn .
n+2
n+1
3. Soit n ∈ N. On a (n + 2)Wn+1 Wn+2 = (n + 2)Wn+1 × Wn = (n + 1)Wn Wn+1 .
  n+2
On en conclut que la suite (n + 1)Wn Wn+1 est constante.
π
Donc ∀n ∈ N, (n + 1)Wn Wn+1 = (0 + 1)W0 W1 = .
2
π
On en conclut que ∀n ∈ N, Wn Wn+1 = .
 π 2n + 1)
4. • Soient x ∈ 0, et n ∈ N. On a 0 ≤ sin(x) ≤ 1, donc sinn+1 (x) ≤ sinn (x). En intégrant sur
 2π 
le segment 0, , on obtient Wn+1 ≤ Wn . Ainsi la suite (Wn ) est décroissante.
2 
π
• Soit n ∈ N. Sur 0, , la fonction x → sinn x est continue, positive et pas identiquement
2
nulle. Ainsi Wn > 0.
Wn+2 Wn+1
De plus, par décroissance de la suite (Wn ), on a ≤ ≤ 1.
W Wn
 n 
= n+1
n+2 →1
Wn+1
Ainsi par théorème d’encadrement, −−−−−→ 1, d’où Wn ∼ Wn+1 .
Wn n→+∞
π π
5. Comme Wn ∼ Wn+1 , on a Wn2 ∼ Wn Wn+1 = ∼ .
2(n + 1) 2n 
 1  π  12 π
Comme Wn > 0, on en conclut que Wn = Wn2 2 ∼ = .
2n 2n
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CHAPITRE

Équations différentielles 23
L’essentiel du cours
 1 Équation différentielle linéaire du premier ordre
Dans toute cette partie, I désignera un intervalle de R et a, b deux fonctions continues sur I.

Définition
Une équation différentielle linéaire du premier ordre est de la forme
y  + a(t)y = b(t), (E )
son équation différentielle linéaire homogène associée est
y  + a(t)y = 0. (H )

Résolution d’une équation différentielle linéaire homogène du premier ordre


Soit H une équation différentielle linéaire homogène y  + a(t)y = 0.
Alors les solutions de H sont les fonctions de la forme
yh (t) = Ke−A(t) avec K ∈ R,
où A est une primitive de a.

Structure des solutions d’une équation différentielle linéaire du premier ordre


Soit yp une solution d’une équation différentielle linéaire du premier ordre E . Alors les solutions
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

de E sont les fonctions de la forme


y = yp + y h
avec yh solution de l’équation différentielle linéaire homogène H associée à E .

Pour trouver une solution particulière yp :


• Si on a une idée de sa forme, on réinjecte dans l’équation E pour déterminer yp .
• Sinon, on peut utiliser la méthode de la variation de la constante (cf méthode 23.1).
458 Chapitre 23 Équations différentielles

 2 Équation différentielle linéaire du second ordre


Dans toute cette partie, a, b désigneront des réels et f une fonction continue sur R.

Définition
Une équation différentielle linéaire du second ordre à cœfficients constants est de la forme
y  + ay  + by = f (t), (E )
son équation différentielle linéaire homogène associée est
y  + ay  + by = 0. (H )
2
On appelle équation caractéristique de H l’équation ar + br + c = 0, d’inconnue r.

Résolution d’une équation différentielle linéaire homogène du second ordre


Soit H une équation différentielle linéaire homogène y  + ay  + by = 0.
On note ∆ le discriminant de l’équation caractéristique de H .
• Si ∆ > 0, l’équation caractéristique admet deux solutions réelles distinctes r1 et r2 et les
solutions de l’équation H sont
y(x) = λer1 x + µer2 x avec λ, µ ∈ R
• Si ∆ = 0, l’équation caractéristique admet une solution réelle double r0 et les solutions de
l’équation H sont
y(x) = (λx + µ)er0 x avec λ, µ ∈ R
• Si ∆ < 0, l’équation caractéristique admet deux solutions complexes conjuguées :
ρ + iω et ρ − iω (où ρ ∈ R et ω ∈ R∗ ) et les solutions de l’équation H sont
y(x) = eρx (λ cos(ωx) + µ sin(ωx)) avec λ, µ ∈ R.

Structure des solutions d’une équation différentielle linéaire du second ordre


Soit yp une solution d’une équation différentielle linéaire du second ordre E .
Alors les solutions de E sont les fonctions de la forme
y = yp + yh
avec yh solution de l’équation différentielle linéaire homogène H associée à E .

On verra dans la méthode 23.2 comment trouver une solution particulière yp en fonc-
tion de la forme du second membre f (t).

Principe de superposition
Soient f1 et f2 deux fonctions continues sur R et λ et µ deux réelles. On suppose que
• y1 est solution de l’équation différentielle y  + ay  + by = f1 (t),
• y2 est solution de l’équation différentielle y  + ay  + by = f2 (t).
Alors λy1 + µy2 est solution de l’équation différentielle y  + ay  + by = λf1 (t) + µf2 (t).

On parle de linéarité des « sorties » (y1 et y2 ) par rapport aux « entrées » (f1 et f2 ).
Les méthodes à maîtriser 459

Les méthodes à maîtriser


Méthode 23.1 : Résoudre une équation différentielle linéaire du premier ordre

Pour résoudre une équation différentielle linéaire du premier ordre y  + a(t)y = b(t) (E ).
1. On commence par déterminer les solutions de l’équation homogène associée (H ).
Ces solutions sont de la forme yh : t → Kϕ(t) où K ∈ R et ϕ(t) = e−A(t) avec
A une primitive de a.
2. Ensuite, à moins d’avoir une idée sur la forme d’une solution particulière, on cherche
une solution particulière de la forme
yp (t) = K(t)ϕ(t) (méthode de la variation de la constante).
3. On réinjecte yp dans l’équation différentielle y  + a(t)y = b(t) pour en déduire une
expression de K  (t). En effectuant un calcul de primitive, on détermine ainsi une fonction K
qui convient puis une solution particulière de (E ) : yp : t → K(t)ϕ(t).
4. On somme cette solution particulière de (E ) aux solutions de (H ) pour avoir les
solutions de (E ).
5. Si on dispose d’une condition initiale, on l’utilise pour déterminer la valeur de la
constante figurant dans l’expression des solutions trouvées.

Exemple d’application
y
Résoudre l’équation différentielle y  − = t cos(t) sur R∗+ , avec y(π) = π.
t
1
On note (E ) l’équation différentielle. Une primitive de t → − est t → − ln(t) sur R∗+ . Ainsi les
t
solutions de l’équation homogène associée sont les fonctions de la forme
yh : t → K exp(−(− ln(t))) = Kt avec K ∈ R.
On cherche une solution particulière de la forme yp (t) = K(t)t. On a yp (t) = K  (t)t + K(t). Ainsi
K(t)t
yp est solution de (E ) ⇔ (K  (t)t + K(t)) − = t cos(t) ⇔ K  (t) = cos(t).
t
Donc la fonction K : t → sin(t) convient et yp : t → t sin(t) est une solution de l’équation (E ).
Alors, les solutions de (E ) sont les fonctions de la forme
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

y : t → t(sin(t) + K) avec K ∈ R.
On utilise la condition initiale
y(π) = π ⇔ πK = π ⇔ K = 1.
Ainsi la seule solution répondant au problème posé est la fonction t → t(sin(t) + 1).

Voir exercices 23.1, 23.5, 23.3, 23.8, 23.9 et 23.10.


460 Chapitre 23 Équations différentielles

Méthode 23.2 : Résoudre une équation différentielle linéaire du second ordre

Pour résoudre une équation différentielle linéaire du second ordre à cœfficients constants (E )
de la forme
y  + ay  + by = P (t)eαt avec P ∈ R[X] et α ∈ R.
1. On commence par déterminer les solutions de l’équation homogène associée (H ).
2. On note m ∈ {0, 1, 2} la multiplicité de α comme solution de l’équation caractéristique
de l’équation différentielle. On cherche une solution particulière de la forme
yp (t) = tm Q(t)eαt avec Q ∈ R[X] et deg(Q) = deg(P ).
3. On réinjecte yp dans l’équation différentielle de départ, on divise par eαt (qui est non
nul) et on identifie les coefficients de l’égalité polynômiale obtenue. On obtient un système
linéaire d’inconnues les coefficients de Q. On le résout pour déterminer Q puis yp .
4. On somme la solution particulière aux solutions de (H ) pour avoir les solutions de (E ).
5. Si on dispose de conditions initiales (ou d’autres conditions), on les utilise pour déter-
miner la valeur des constantes figurant dans l’expression des solutions trouvées.

Exemple d’application
Résoudre l’équation différentielle y  − 3y  + 2y = (2t + 3)e2t .
On note (E ) l’équation différentielle. Son équation caractéristique est r2 − 3r + 2 = 0 dont les
solutions sont 1 et 2. Donc les solutions de l’équation homogène associée à (E ) sont les fonctions
de la forme yh : t → λet + µe2t avec λ, µ ∈ R.
On remarque que le cœfficient dans l’exponentielle du second membre (égal à 2) est une solution
d’ordre 1 de l’équation caractéristique. On cherche donc une solution particulière de la forme
yp (t) = (at + bt2 )e2t .
Après calcul, on obtient que yp (t) − 3yp (t) + 2yp (t) = ((−2a + 4b)t + a + 2b)e2t . Ainsi
yp est solution de (E ) ⇔ ∀t ∈ R, (−2a + 4b)t + a + 2b = 2t + 3.
Par identification des cœfficients, on obtient
 
−2a + 4b = 2 a=1
yp est solution de (E ) ⇔ ⇔ .
a + 2b = 3 b =1
Donc yp : t → (t + t2 )e2t est une solution particulière de (E ).
Alors, les solutions de (E ) sont les fonctions de la forme
y : t → λet + (µ + t + t2 )e2t avec λ, µ ∈ R.
• Dans le cas où le cœfficient dans l’exponentielle est une solution double de l’équation
caractéristique, il est plus rapide de laisser la solution particulière sous la forme
R(t)eαt sans chercher à expliciter plus le polynôme R. En réinjectant dans l’équation
différentielle, on obtient R = P .
• Si le second membre est de la forme cos(ωt) ou sin(ωt), on cherchera plutôt une
solution de la forme a cos(ωt) + b sin(ωt).
• Si le second membre est de la forme t cos(ωt) ou t sin(ωt), on cherchera plutôt une
solution de la forme (at + b) cos(ωt) + (ct + d) sin(ωt).
Voir exercices 23.2, 23.3, 23.4 et 23.7.
Les méthodes à maîtriser 461

Interro de cours
1. Déterminer les solutions de y + ay = 0 avec a ∈ R.
2. Déterminer les solutions de ty − y = 0 sur R∗+ .
2y
3. Déterminer les solutions de y − = t sur R∗+ .
  t
y − 2y = 2te2t
4. Déterminer la solution de
y(0) = 1.
5. Déterminer les solutions de y  − 6y  + 10y = 0.
6. Déterminer les solutions de y  − 4y  + 4y = 0.
7. Déterminer les solutions de y  − 2y  − 3y = 0.
8. Dans chaque cas, déterminer sous quelle forme rechercher une solution particulière (sans cher-
cher à la calculer explicitement).
(a) y  − 6y  + 10y = et
(b) y  − 4y  + 4y = tet
(c) y  − 2y  − 3y = e−t
(d) y  − 2y  + y = (t2 + 1)et .
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
462 Chapitre 23 Équations différentielles

Exercices
Pour s’entraîner
Exercice 23.1
Résoudre les équations différentielles suivantes
1. y  + y = t2 + t + 1 4. 2ty  + y = tn avec n ∈ N sur R∗+
1 1 + ln t
2. y  + y = 5. (t ln t)y  − y = − sur ]1, +∞[
1 + et  π π t
3. y  + y tan t = cos2 t sur − , 6. y sin t − y cos t = 1 sur ]0, π[.

2 2

Exercice 23.2
Résoudre sur R les équations suivantes
1. y  − 3y  + 2y = e−t 4. y  − 2y  + 2y = t2
2. y  − 3y  + 2y = et 5. y  − 5y  + 6y = et + e2t
3. y  − 4y  + 4y = te2t 6. y  + 2y  + 2y = t cos t.

Exercice 23.3
Soient a, b, c ∈ R∗+ et f une solution de ay  + by  + cy = 0. Montrer que f (t) −−−−→ 0.
t→+∞

Exercice 23.4
Soit ω ∈ R∗+ . Montrer que les solutions de l’équation différentielle y  = −ω 2 y sont de la forme
t → ρ cos(ωt + ϕ).

Pour aller plus loin


Exercice 23.5
1. Montrer que si une solution d’une équation différentielle linéaire homogène du premier ordre
s’annule, alors c’est la fonction nulle.
2. En déduire que si deux solutions d’une même équation différentielle linéaire du premier ont une
valeur en commun, alors ces deux fonctions sont égales.

Exercice 23.6
Soit f une solution définie sur R de l’équation différentielle y  = |y|.
1. On suppose qu’il existe t0 ∈ R tel que f (t0 ) = 0.
a. Déterminer le signe de f sur ] − ∞, t0 ] et le signe de f sur [t0 , +∞[.
b. En déduire f .
2. Exprimer f en fonction de y0 = f (0).
Exercices 463

Exercice 23.7
Déterminer les fonctions réelles f définies sur R, vérifiant ∀t ∈ R, f  (t) = f (−t).

Exercice 23.8
Soient a, b deux fonctions continues sur R. On considère l’équation différentielle
y  + a(t)y  + b(t)y = 0. (H )
1. On suppose que ϕ est une solution de (H ) définie sur R et qui ne s’annule jamais.
a. Soit f une fonction deux fois dérivable définie sur R. On définit la fonction g par
∀t ∈ R, f (t) = ϕ(t)g(t).
Vérifier que g est deux fois dérivable.
b. Montrer que f est solution de (H ) si et seulement si g  est solution de
  
2ϕ (t)
z + + a(t) z = 0 (d’inconnue z).
ϕ(t)
En déduire une méthode pour résoudre (H ) lorsqu’on connaît ϕ.
2. Application. On considère l’équation différentielle
(1 + t2 )2 y  − 2t(1 + t2 )y  + 2(t2 − 1)y = 0. (H )
a. Déterminer un polynôme de degré 2 solution de (H ).
b. Résoudre (H ).

Exercice 23.9
On peut modéliser l’évolution d’une population à l’aide de la fonction logistique N (issue du modèle
de Verhulst) définie par l’équation différentielle
 
N
N = r 1 − N et N (0) = N0 ≥ 0, (E )
K
où r > 0 est le taux de croissance et K > 0 est la capacité d’accueil.
1. Quelles sont les solutions constantes de (E ) ?
1
2. On pose y = . Montrer que y est solution d’une équation différentielle linéaire.
N
3. En déduire une expression de N , ainsi que la limite de N (t) en +∞.
4. On suppose que N0 ∈]0, K[.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

a. Montrer que ∀t ≥ 0, N (t) ∈]0, K[.


b. En revenant à l’équation différentielle, montrer que N est croissante.
5. Que dire si N0 > K ?

Exercice 23.10
On peut modéliser l’évolution d’une population avec le modèle de Gompertz régi par l’équation
différentielle  
K
N = r ln

N et N (0) = N0 ≥ 0, (E )
N
où r > 0 est le taux de croissance et K > 0 est la capacité d’accueil.
1. On pose y = ln(N ). Montrer que y est solution d’une équation différentielle linéaire.
2. En déduire une expression de N , ainsi que la limite de N (t) en +∞.
464 Chapitre 23 Équations différentielles

Corrections
Interro de cours
1. Les solutions sont les fonctions de la forme t → Ke−at avec K ∈ R.
2. On commence par transformer l’équation différentielle pour que le terme y  n’ait aucun facteur
1
devant lui : y  − y = 0. On note (E ) l’équation différentielle. Une primitive de t → − 1t est
t
t → − ln t sur R∗+ . De plus, si t ∈ R∗+ , exp(−(− ln t)) = t.
On en conclut que les solutions de (E ) sur R∗+ sont les fonctions de la forme
y : t → Kt avec K ∈ R.
3. On note (E ) l’équation différentielle. Une primitive de t → − 2t est t → −2 ln t sur R∗+ . De plus,
si t ∈ R∗+ , exp(−(−2 ln t)) = t2 . Ainsi les solutions de l’équation homogène associée sont les
fonctions de la forme
yh : t → Kt2 avec K ∈ R.
On cherche une solution particulière de la forme yp (t) = K(t)t2 . On a yp (t) = K  (t)t2 + 2K(t)t.
Ainsi
2K(t)t2 1
yp est solution de (E ) ⇔ ∀t ∈ R, K  (t)t2 + 2K(t)t − = t ⇔ ∀t ∈ R, K  (t) = .
t t
2
Donc la fonction K : t → ln t convient et yp : t → t ln t est une solution de l’équation (E ).
On en conclut que les solutions de (E ) sont les fonctions de la forme
y : t → (ln t + K)t2 avec K ∈ R.
4. On note (E ) l’équation différentielle. Les solutions de l’équation homogène associée sont les
fonctions de la forme
yh : t → Ke2t avec K ∈ R.
On cherche une solution particulière de la forme yp (t) = K(t)e2t .
On a yp (t) = K  (t)e2t + 2K(t)e2t . Ainsi
yp est solution de (E ) ⇔ ∀t ∈ R, K  (t)e2t + 2K(t)e2t − 2K(t)e2t = 2te2t
⇔ ∀t ∈ R, K  (t) = 2t.
Donc la fonction K : t → t2 convient et yp : t → t2 e2t est une solution de l’équation (E ).
Alors, les solutions de (E ) sont les fonctions de la forme
y : t → (K + t2 )e2t avec K ∈ R.
On utilise la condition initiale
y(0) = 1 ⇔ 1 × (K + 0) = 1 ⇔ K = 1.
On en conclut que la seule solution répondant au problème posé est la fonction t → (1 + t2 )e2t .
5. On note (E ) l’équation différentielle. Son équation caractéristique est r2 − 6r + 10 = 0 dont les
solutions sont 3 − i et 3 + i.
On en conclut que les solutions de l’équation homogène associée à (E ) sont les fonctions de la
forme
y : t → e3t (λ cos(t) + µ sin(t)) avec λ, µ ∈ R.
Corrections 465

6. On note (E ) l’équation différentielle. Son équation caractéristique est r2 − 4r + 4 = 0 dont la


seule solution est 2.
On en conclut que les solutions de l’équation homogène associée à (E ) sont les fonctions de la
forme
y : t → (λ + µt) e2t avec λ, µ ∈ R.
7. On note (E ) l’équation différentielle. Son équation caractéristique est r2 − 2r − 3 = 0 dont les
solutions sont −1 et 3.
On en conclut que les solutions de l’équation homogène associée à (E ) sont les fonctions de la
forme
y : t → λe−t + µe3t avec λ, µ ∈ R.
8. (a) Le cœfficient dans l’exponentielle du second membre (égal à 1) n’est pas solution de l’équa-
tion caractéristique de l’équation différentielle. On cherche donc une solution particulière
de la forme t → aet avec a ∈ R.
(b) Le cœfficient dans l’exponentielle du second membre (égal à 1) n’est pas solution de l’équa-
tion caractéristique de l’équation différentielle. On cherche donc une solution particulière
de la forme t → (at + b)et avec a, b ∈ R.
(c) Le cœfficient dans l’exponentielle du second membre (égal à −1) est une solution d’ordre 1
de l’équation caractéristique de l’équation différentielle. On cherche donc une solution
particulière de la forme t → ate−t avec a ∈ R.
(d) Le cœfficient dans l’exponentielle du second membre (égal à 1) est une solution d’ordre 2
de l’équation caractéristique de l’équation différentielle. On cherche donc une solution
particulière de la forme t → R(t)et où R = aX 4 + bX 3 + cX 2 avec a, b, c ∈ R.

Exercice 23.1
1. On note (E ) l’équation différentielle. Les solutions de l’équation homogène associée sont les
fonctions de la forme
yh : t → Ke−t avec K ∈ R.
On cherche une solution particulière de la même forme que le second membre yp (t) = at2 +bt+c.
On a yp (t) = 2at + b. Ainsi
yp est solution de (E ) ⇔ ∀t ∈ R, at2 + (2a + b)t + (b + c) = t2 + t + 1
⇔ (a = 1, b = −1, c = 2).
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Donc la fonction yp : t → t2 − t + 2 est une solution de l’équation (E ).


On en conclut que les solutions de (E ) sont les fonctions de la forme
y : t → t2 − t + 2 + Ke−t avec K ∈ R.

On aurait aussi pu passer par la méthode de la variation de la constante dans cette


question. Les calculs auraient été plus fastidieux (détermination d’une primitive de
t → (t2 + t + 1)et ).
Lorsqu’on est en présence d’une équation différentielle linéaire à cœfficients constants
avec un second membre d’une forme simple, on peut essayer de chercher une solution
particulière de la même forme ou d’une forme analogue..
466 Chapitre 23 Équations différentielles

2. On note (E ) l’équation différentielle. Les solutions de l’équation homogène associée sont les
fonctions de la forme
yh : t → Ke−t avec K ∈ R.
On cherche une solution particulière de la forme yp (t) = K(t)e−t .
On a yp (t) = K  (t)e−t − K(t)e−t . Ainsi
1
yp est solution de (E ) ⇔ ∀t ∈ R, K  (t)e−t − K(t)e−t + K(t)e−t =
1 + et
et
⇔ ∀t ∈ R, K  (t) = .
1 + et
Donc la fonction K : t → ln(1 + et ) convient et yp : t → e−t ln(1 + et ) est une solution de
l’équation (E ).
On en conclut que les solutions de (E ) sont les fonctions de la forme
y : t → (ln(1 + et ) + K)e−t avec K ∈ R.
cos (t)
3. On note (E ) l’équation différentielle. Une primitive de t → tan t = − est t → − ln |cos t|
 π π  π π cos(t)
 
sur − , . De plus, si t ∈ − , , exp − (− ln |cos t|) = |cos t| = cos t.
2 2 2 2
Ainsi les solutions de l’équation homogène associée sont les fonctions de la forme
yh : t → K cos t avec K ∈ R.
On cherche une solution particulière de la forme yp (t) = K(t) cos t.
On a yp (t) = K  (t) cos t − K(t) sin t. Ainsi
yp est solution de (E ) ⇔ ∀t ∈ R, K  (t) cos t − K(t) sin t + K(t) cos ttan t = cos2 t
= sin t
⇔ ∀t ∈ R, K  (t) = cos t.
Donc la fonction K : t → sin t convient et yp : t → cos t sin t est une solution de l’équation (E ).
On en conclut que les solutions de (E ) sont les fonctions de la forme
y : t → (sin t + K) cos t avec K ∈ R.
4. On commence par transformer l’équation différentielle pour que le terme y  n’ait aucun facteur
devant lui :
1 tn−1
y + y = .
2t 2
1 1
On note (E ) l’équation différentielle. Une primitive de t → est t → ln t sur R∗+ . De plus,
  2t 2
1 1
si t ∈ R∗+ , exp − ln t = √ . Ainsi les solutions de l’équation homogène associée sont les
2 t
fonctions de la forme
K
yh : t → √ avec K ∈ R.
t
K(t) K  (t) K(t)
On cherche une solution particulière de la forme yp (t) = √ . On a yp (t) = √ − √ .
t t 2t t
Ainsi
1
K  (t) K(t) K(t) tn−1 tn− 2
yp est solution de (E ) ⇔ ∀t ∈ R, √ − √ + √ = ⇔ ∀t ∈ R, K  (t) = .
t 2t t 2t t 2 2
Corrections 467

1 √
tn+ 2 tn t tn
Donc la fonction K : t → = convient et y : t →
 est une solution de
2(n + 12 ) 2n + 1 2n + 1
p

l’équation (E ).
On en conclut que les solutions de (E ) sont les fonctions de la forme
K tn
y : t → √ + avec K ∈ R.
t 2n + 1
5. On commence par transformer l’équation différentielle pour que le terme y  n’ait aucun facteur
devant lui :
1 1 + ln t
y − y=− 2 .
t ln t t ln t
1 ln (t)
On note (E ) l’équation différentielle. Une primitive de t → − =− est t → ln(ln t)
  t ln t ln(t)
sur ]1, +∞[. De plus, si t ∈ ]1, +∞[, exp − (− ln(ln t)) = ln t. Ainsi les solutions de l’équation
homogène associée sont les fonctions de la forme
yh : t → K ln t avec K ∈ R.
K(t)
On cherche une solution particulière de la forme yp (t) = K(t) ln t. On a yp (t) = K (t) ln t+ .
t
Ainsi
K(t) K(t) 1 + ln t
yp est solution de (E ) ⇔ ∀t ∈ R, K  (t) ln t + − =− 2
t t t ln t
1 + ln t
⇔ ∀t ∈ R, K (t) = −

.
(t ln t)2
u
Or la dérivée de la fonction t → t ln t est t → 1 + ln t. On reconnaît ainsi une forme − 2 .
u
1 1
Donc la fonction K : t → convient et yp : t → est une solution de l’équation (E ).
t ln t t
On en conclut que les solutions de (E ) sont les fonctions de la forme
1
y : t → + K ln t avec K ∈ R.
t
6. On commence par transformer l’équation différentielle pour que le terme y  n’ait aucun facteur
devant lui :
cos t 1
y − y= .
sin t sin t
cos t sin (t)
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

On note (E ) l’équation différentielle. Une primitive de t → − =− est t → − ln(sin t)


  sin t sin(t)
sur ]0, π[. De plus, si t ∈ ]0, π[, exp − (− ln(sin t)) = sin t. Ainsi les solutions de l’équation
homogène associée sont les fonctions de la forme
yh : t → K sin t avec K ∈ R.
On cherche une solution particulière de la forme yp (t) = K(t) sin t.
On a yp (t) = K  (t) sin t + K(t) cos t. Ainsi
cos t 1
yp est solution de (E ) ⇔ ∀t ∈ R, K  (t) sin t + K(t) cos t − K(t) sin t =
sin t sin t
1
⇔ ∀t ∈ R, K  (t) = .
sin2 t
468 Chapitre 23 Équations différentielles

 π π 1
En s’inspirant du fait que, si t ∈ − , , on a tan t = et en échangeant le rôle de cos
2 2 cos2 t
cos t 1
et sin, on remarque que, sur ]0, π[, la dérivée de t → est t → − 2 .
sin t sin t
cos t
Donc la fonction K : t → − convient et yp : t → − cos t est une solution de l’équation (E ).
sin t
On en conclut que les solutions de (E ) sont les fonctions de la forme
y : t → − cos t + K sin t avec K ∈ R.

Exercice 23.2
1. On note (E ) l’équation différentielle. Son équation caractéristique est r2 − 3r + 2 = 0 dont les
solutions sont 1 et 2. Donc les solutions de l’équation homogène associée à (E ) sont les fonctions
de la forme
yh : t → λet + µe2t avec λ, µ ∈ R.
On remarque que le cœfficient dans l’exponentielle du second membre (égal à −1) n’est pas
solution de l’équation caractéristique. On cherche donc une solution particulière de la forme
yp (t) = ae−t .
On obtient que yp (t) − 3yp (t) + 2yp (t) = 6ae−t . Ainsi
1
yp est solution de (E ) ⇔ 6a = 1 ⇔ a = .
6
1 −t
Donc yp : t → e est une solution particulière de (E ).
6
On en conclut que les solutions de (E ) sont les fonctions de la forme
1
y : t → λet + µe2t + e−t avec λ, µ ∈ R.
6
2. On note (E ) l’équation différentielle. Son équation caractéristique est r2 − 3r + 2 = 0 dont les
solutions sont 1 et 2. Donc les solutions de l’équation homogène associée à (E ) sont les fonctions
de la forme
yh : t → λet + µe2t avec λ, µ ∈ R.
On remarque que le cœfficient dans l’exponentielle du second membre (égal à 1) est une solution
d’ordre 1 de l’équation caractéristique. On cherche donc une solution particulière de la forme
yp (t) = atet .
Après calcul, on obtient que yp (t) − 3yp (t) + 2yp (t) = −aet . Ainsi
yp est solution de (E ) ⇔ −a = 1.
Donc yp : t → −tet est une solution particulière de (E ).
On en conclut que les solutions de (E ) sont les fonctions de la forme
y : t → (λ − t)et + µe2t avec λ, µ ∈ R.
Corrections 469

3. On note (E ) l’équation différentielle. Son équation caractéristique est r2 − 4r + 4 = 0 dont


la solution est 2. Donc les solutions de l’équation homogène associée à (E ) sont les fonctions de
la forme
yh : t → (λ + µt)e2t avec λ, µ ∈ R.
On remarque que le cœfficient dans l’exponentielle du second membre (égal à 2) est une solution
d’ordre 2 de l’équation caractéristique. On cherche donc une solution particulière de la forme
yp (t) = R(t)e2t .
Après calcul, on obtient que yp (t) − 4yp (t) + 4yp (t) = R (t)e2t . Ainsi
yp est solution de (E ) ⇔ ∀t ∈ R, R (t) = t.
X3 t3
Le polynôme R = convient. Donc yp : t → e2t est une solution particulière de (E ).
6 6
On en conclut que les solutions de (E ) sont les fonctions de la forme
 
t3
y : t → λ + µt + e2t avec λ, µ ∈ R.
6
4. On note (E ) l’équation différentielle. Son équation caractéristique est r2 − 2r + 2 = 0 dont les
solutions sont 1 + i et 1 − i. Donc les solutions de l’équation homogène associée à (E ) sont les
fonctions de la forme
yh : t → et (λ cos t + µ sin t) avec λ, µ ∈ R.
On remarque que le cœfficient dans l’exponentielle du second membre (égal à 0) n’est pas
solution de l’équation caractéristique. On cherche donc une solution particulière de la forme
yp (t) = at2 + bt + c.
Après calcul, on obtient que yp (t) − 2yp (t) + 2yp (t) = 2at2 + (2b − 4a)t + (2c − 2b + 2a). Ainsi

yp est solution de (E ) ⇔ ∀t ∈ R, 2at2 + (2b − 4a)t + (2c − 2b + 2a) = t2 .


Par identification des cœfficients, on obtient
 
 2a = 1 a = 21
yp est solution de (E ) ⇔ 2b − 4a = 0 ⇔ b = 1
 
2c − 2b + 2a = 0 c = 12 .
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

t2 1
Donc yp : t → + t + est une solution particulière de (E ).
2 2
On en conclut que les solutions de (E ) sont les fonctions de la forme
t2 1
y : t → + t + + et (λ cos t + µ sin t) avec λ, µ ∈ R.
2 2
5. On note (E ) l’équation différentielle. Son équation caractéristique est r2 − 5r + 6 = 0 dont les
solutions sont 2 et 3. Donc les solutions de l’équation homogène associée à (E ) sont les fonctions
de la forme
yh : t → λe2t + µe3t avec λ, µ ∈ R.
470 Chapitre 23 Équations différentielles

• On cherche une solution particulière de l’équation différentielle (E1 ) :


y  − 5y  + 6y = et .
On remarque que le cœfficient dans l’exponentielle du second membre (égal à 1) n’est pas
solution de l’équation caractéristique. On cherche donc une solution particulière de la forme
yp,1 (t) = aet .
On obtient que yp,1

(t) − 5yp,1

(t) + 6yp,1 (t) = 2aet . Ainsi
yp,1 est solution de (E1 ) ⇔ 2a = 1.
1 t
Donc yp,1 : t → e est une solution particulière de (E1 ).
2
• On cherche une solution particulière de l’équation différentielle (E2 ) :
y  − 5y  + 6y = e2t .
On remarque que le cœfficient dans l’exponentielle du second membre (égal à 2) est une
solution d’ordre 1 de l’équation caractéristique. On cherche donc une solution particulière de
la forme
yp,2 (t) = ate2t .
Après calcul, on obtient que yp,2

(t) − 5yp,2

(t) + 6yp,2 (t) = −ae2t . Ainsi
yp,2 est solution de (E2 ) ⇔ −a = 1.
2t
Donc yp,2 : t → −te est une solution particulière de (E2 ).
1
Par principe de superposition, yp,1 + yp,2 : t → et − te2t est une solution particulière de (E ).
2
On en conclut que les solutions de (E ) sont les fonctions de la forme
1
y : t → et + (λ − t)e2t + µe3t avec λ, µ ∈ R.
2
6. On note (E ) l’équation différentielle. Son équation caractéristique est r2 + 2r + 2 = 0 dont les
solutions sont −1 − i et −1 + i. Donc les solutions de l’équation homogène associée à (E ) sont
les fonctions de la forme
yh : t → e−t (λ cos t + µ sin t) avec λ, µ ∈ R.
On cherche une solution particulière d’une forme analogue au second membre
yp (t) = (at + b) cos t + (ct + d) sin t.
Après calcul, on obtient que
 
yp (t) + 2yp (t) + 2yp (t) = (a + 2c)t + (2a + b + 2c + 2d) cos t
 
+ (−2a + c)t + (−2a − 2b + 2c + d) sin t.
Ainsi, par identification des cœfficients, on obtient

 
a = 15

 a + 2c = 1 


 b = − 2
2a + b + 2c + 2d = 0 25
yp est solution de (E ) ⇔ ⇔
−2a
 + c = 0 c = 2

  5
−2a − 2b + 2c + d = 0 


d = − 14
25 .
Corrections 471

   
t 2 2t 14
Donc yp : t → − cos t + − sin t est une solution particulière de (E ).
5 25 5 25
On en conclut que les solutions de (E ) sont les fonctions de la forme
   
t 2 2t 14
y : t → − cos t + − sin t + e−t (λ cos t + µ sin t) avec λ, µ ∈ R.
5 25 5 25

Exercice 23.3
On note (E ) l’équation différentielle. Comme a = 0, l’équation différentielle (E ) est équivalente à
b c b c
y  + y  + y = 0, dont l’équation caractéristique est r2 + r + = 0, c’est-à-dire ar2 + br + c = 0.
a a a a
On note ∆ = b2 − 4ac.
• Si ∆ > 0, alors les deux solutions de l’équation caractéristique sont
√ √
−b − ∆ −b + ∆
r1 = et r2 = .
2a 2a

Or, a, b, c ∈ R∗+ , donc b2 − 4ac < b2 puis ∆ < b. Ainsi r1 < 0 et r2 < 0.
Or f est solution de (E ) donc on dispose de λ, µ ∈ R tels que
∀t ∈ R, f (t) = λer1 t + µer2 t .
Comme r1 < 0 et r2 < 0, on a lim er1 t = lim er2 t = 0.
t→+∞ t→+∞
On en conclut que f (t) −−−−→ 0.
t→+∞
b
• Si ∆ = 0, alors la seule solution de l’équation caractéristique est r0 = − < 0.
2a
Or f est solution de (E ) donc on dispose de λ, µ ∈ R tels que
∀t ∈ R, f (t) = (λ + µt)er0 t .
Comme r0 < 0, on a lim er0 t = 0.
t→+∞
On en conclut, par croissances comparées, que f (t) −−−−→ 0.
t→+∞

−b ± i −∆
• Si ∆ < 0, alors les deux solutions de l’équation caractéristique sont .
2a
Or f est solution de (E ) donc on dispose de λ, µ ∈ R tels que
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

  √   √ 
−∆ −∆
∀t ∈ R, f (t) = e λ cos t + µ sin t
bt
− 2a
.
2a 2a
b
Comme − < 0, on a lim e− 2a = 0.
bt

2a  √ t→+∞
  √ 
−∆ −∆
De plus, t → λ cos t + µ sin t est bornée.
2a 2a
On en conclut, d’après le théorème d’encadrement, que f (t) −−−−→ 0.
t→+∞
Dans tous les cas, on a f (t) −−−−→ 0.
t→+∞
472 Chapitre 23 Équations différentielles

Exercice 23.4
On note (E ) l’équation différentielle. Son équation caractéristique est r2 = −ω 2 dont les solutions
sont iω et −iω. Les solutions de (E ) sont donc les fonctions de la forme
y : t → λ cos(ωt) + µ sin(ωt).

On considère une telle solution y. On pose ρ = λ2 + µ2 .
• Si ρ = 0, cela signifie que λ = µ = 0 et on a bien y : t → ρ cos(ωt + ϕ) pour n’importe quelle
valeur de ϕ.
 2  2
λ µ
• Si ρ = 0, on a + − = 1. On dispose donc de ϕ tel que
ρ ρ
λ µ
cos ϕ = et sin ϕ = − .
ρ ρ
Ainsi
y(t) = ρ (cos(ωt) cos ϕ − sin(ωt) sin ϕ) = ρ cos(ωt + ϕ).

Exercice 23.5
1. Soient (H ) une équation différentielle linéaire homogène du premier ordre : y  + a(t)y = 0, et
f une solution de (H ) s’annulant en t0 . On dispose de K ∈ R tel que
∀t ∈ R, f (t) = Ke−A(t) ,
où A est une primitive de a. Or f (t0 ) = 0, donc Ke−A(t0 ) = 0. Comme e−A(t0 ) = 0, on a K = 0.
On en conclut que f est la fonction nulle.
2. Soient (E ) une équation différentielle linéaire du premier ordre : y  + a(t)y = b(t), et f1 et f2
deux solutions de (E ) ayant la même valeur en t0 . Par principe de superposition, f1 − f2 est
solution de l’équation différentielle linéaire homogène y  + a(t)y = 0. Or f1 (t0 ) − f2 (t0 ) = 0.
On en conclut, d’après la question précédente, que f1 − f2 = 0, puis que f1 = f2 .

Exercice 23.6
1. a. On a f  = |f | ≥ 0, donc la fonction f est croissante. Or elle s’annule en t0 .
On en conclut que f est négative sur ] − ∞, t0 ] et positive sur [t0 , +∞[.
b. D’après la question précédente, sur ] − ∞, t0 ], la fonction f est solution de l’équation diffé-
rentielle y  = −y. On dispose donc de K1 ∈ R tel que
∀t ∈ ] − ∞, t0 ], f (t) = K1 e−t .
De même, sur [t0 , +∞[, la fonction f est solution de l’équation différentielle y  = y.
On dispose donc de K2 ∈ R tel que
∀t ∈ [t0 , +∞[, f (t) = K2 et .
Or f (t0 ) = 0, donc, comme t0 ∈ ] − ∞, t0 ], 0 = f (t0 ) = K1 e−t0 et K1 = 0. De même K2 = 0.
On en conclut que f est la fonction nulle.
2. On déduit de la question précédente que f est de signe strictement constant. En effet, si f
changeait strictement de signe, étant continue, elle s’annulerait d’après le théorème des valeurs
intermédiaires. Elle serait donc nulle d’après la question précédente, ce qui est absurde car la
fonction nulle ne change pas strictement de signe.
Corrections 473

• Si f est strictement positive, alors elle est solution de l’équation différentielle y  = y. On


dispose donc de K ∈ R tel que ∀t ∈ [t0 , +∞[, f (t) = Ket . Puis f (0) = K.
• Si f est strictement négative, alors elle est solution de l’équation différentielle y  = −y. On
dispose donc de K ∈ R tel que ∀t ∈ [t0 , +∞[, f (t) = Ke−t . Puis f (0) = K.
Au final 

 si y0 > 0, alors ∀t ∈ R, f (t) = f (0)et

si y0 = 0, alors ∀t ∈ R, f (t) = 0



si y0 < 0, alors ∀t ∈ R, f (t) = f (0)e−t .

Exercice 23.7
On procède par analyse-synthèse.
• Analyse. Soit f une fonction dérivable sur R vérifiant ∀t ∈ R, f  (t) = f (−t).
Par composition de fonctions dérivables, t → f (−t) est dérivable. Donc f  est dérivable.
Soit t ∈ R. Si on dérive l’égalité f  (t) = f (−t), on obtient f  (t) = −f  (−t). Or f  (−t) =
f (−(−t)) = f (t). On en déduit que f  (t) = −f (t). Ainsi f est solution de l’équation différentielle
y  = −y. Il s’agit d’une équation différentielle linéaire homogène d’ordre 2 à cœfficients constants.
Son équation caractéristique est r2 = −1 dont les solutions sont i et −i. On dispose donc de
λ, µ ∈ R tels que
∀t ∈ R, f (t) = λ cos t + µ sin t.
Il s’ensuit que, pour t = 0,
f  (0) = f (−0), donc − λ sin 0 + µ cos 0 = λ cos 0 − µ sin 0, donc µ = λ.
On obtient
∀t ∈ R, f (t) = λ(cos t + sin t).
• Synthèse. Soient λ ∈ R et f la fonction définie sur R par f (t) = λ(cos t + sin t).
Par somme de fonctions dérivables, f est dérivable. Et si t ∈ R, on a
f  (t) = λ(− sin t + cos t) = λ(cos(−t) + sin(−t)) = f (−t).
On en conclut que les fonctions réelles définies sur R vérifiant ∀t ∈ R, f  (t) = f (−t) sont les
fonctions de la forme f : t → λ(cos t + sin t) avec λ ∈ R.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Exercice 23.8
1. On suppose que ϕ est une solution de (H ) définie sur R et qui ne s’annule jamais.
a. Comme ϕ ne s’annule jamais, on a
f (t)
∀t ∈ R, g(t) = .
ϕ(t)
Ainsi g est le quotient de deux fonctions dérivables dont le dénominateur ne s’annule jamais,
alors g est deux fois dérivable.
474 Chapitre 23 Équations différentielles

b. On a f  = ϕ g + ϕg  et f  = ϕ g + 2ϕ g  + ϕg  . Donc si t ∈ R, on a

f  (t) + a(t)f  (t) + b(t)f (t)

= ϕ (t)g(t) + 2ϕ (t)g  (t) + ϕ(t)g  (t) + a(t) (ϕ (t)g(t) + ϕ(t)g  (t)) + b(t)ϕ(t)g(t)
    
2ϕ (t)
= g(t) (ϕ (t) + a(t)ϕ (t) + b(t)ϕ(t)) +ϕ(t) g (t) +
  
+ a(t) g (t) .

   ϕ(t)
=0
Or la fonction ϕ ne s’annule jamais. On en déduit que
  
2ϕ (t)
f est solution de (H ) ⇔ ∀t ∈ R, g  (t) + + a(t) g  (t) = 0.
ϕ(t)
On en conclut que f est solution de (H ) si et seulement si g  est solution de l’équation
différentielle   
2ϕ (t)
z + + a(t) z = 0.
ϕ(t)

2. a. En notant P = aX 2 + bX + c et en remplaçant la fonction t → P (t) dans (H ), on obtient


aisément que P = 1 + X 2 est solution de (H ).
b. On pose ϕ(t) = 1 + t2 qui ne s’annule
  jamaiset qui est solution de (H ). On commence par
2ϕ (t) 2t 2ϕ (t) 4t
chercher une solution de z +
+ a(t) z = 0. Ici a(t) = − et = .
ϕ(t) 1+t 2 ϕ(t) 1 + t2
Ainsi, on cherche g  solution de
2t
z + z = 0.
1 + t2
λ
Ainsi g  (t) = avec λ un réel et donc g(t) = λ arctan(t) + µ avec µ un réel.
1 + t2
On en conclut que les solutions de (H ) sont les fonctions de la forme
t → (1 + t2 )(λ arctan(t) + µ) avec λ, µ ∈ R.

Exercice 23.9
 
N
1. Si N est constante, alors N = 0, d’où r 1 −

N = 0. Comme r = 0, on en déduit que
K
N
1− = 0 ou N = 0.
K
On en conclut que les deux seules solutions constantes sont 0 et K.
2. On a  
N 1 1 r
y = − 2 = −r

− = −ry + .
N N K K
On en conclut que y est bien solution d’une équation différentielle linéaire.
3. Après résolution de l’équation différentielle linéaire du premier ordre obtenue, on dispose de
λ ∈ R tel que
1
∀t ∈ R, y(t) = λe−rt + .
K
Corrections 475

1 1 1 1
Or, y(0) = et y(0) = λ + . On en déduit que λ = − . D’où
N0 K N0 K
(K − N0 )e−rt
+ N0
∀t ∈ R, y(t) = .
KN0
1
Comme N = , on a
y
KN0
∀t ∈ R, N (t) = .
(K − N0 )e−rt + N0
De plus, r > 0, donc lim e−rt = 0 et on en conclut que
t→+∞
KN0
N (t) −−−−→ = K.
t→+∞ N0
K
4. a. Soit t ≥ 0. On a N (t) = .
( NK0 − 1)e−rt + 1
 
K 1
Puisque 0 < N0 < K, on a − 1 e−rt + 1 > 1, donc 0 < K < 1.
N0 ( N0 − 1)e−rt + 1
Comme K > 0, on en conclut que 0 < N (t) < K.  
N N
b. Puisque N (t) ∈ ]0, K[, on a 1 − > 0 et N > 0, donc N = r 1 −

N > 0.
K K
On en conclut que N est croissante.
5. En procédant de la même manière, on montre que ∀t ≥ 0, N (t) > K et que N est décroissante.

Exercice 23.10
1. On a  
N K
y =

= r ln = −r ln N + r ln K = −ry + r ln K.
N N
On en conclut que y est bien solution d’une équation différentielle linéaire.
2. Après résolution de l’équation différentielle linéaire du premier ordre obtenue, on dispose de
λ ∈ R tel que
∀t ∈ R, y(t) = λe−rt + ln K.
 
N0
Or, y(0) = ln N0 et y(0) = λ + ln K. On en déduit que λ = ln N0 − ln K = ln . D’où
K
 
N0
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

∀t ∈ R, y(t) = ln e−rt + ln K.
K
Comme N = ey , on a
 e−rt
N0
∀t ∈ R, N (t) = K .
K
De plus, r > 0, donc lim e−rt = 0 et on en conclut que
t→+∞
 0
N0
N (t) −−−−→ K = K.
t→+∞ K
CHAPITRE

Fonctions
de deux variables réelles 24
L’essentiel du cours

 1 Généralités

Définition
Un pavé ouvert de R2 est un ensemble de la forme I × J avec I et J des intervalles ouverts
de R.

Définition
Une fonction de deux variables à valeurs réelles définie sur une partie D de R2 est une
application de D dans R.

Définition
Soient f : D → R où D ⊂ R2 et λ ∈ R.
La surface représentative de f est l’en-
semble
{(x, y, f (x, y)) / (x, y) ∈ D }
et la courbe de niveau λ est l’ensemble
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

des éléments de D tels que


f (x, y) = λ.

Sur une carte topographique, les lignes


de niveau permettent d’identifier les 2
−y 2
points à la même altitude. La surface représentative de f (x, y) = e−x
et sa ligne de niveau e−1 en noir.
478 Chapitre 24 Fonctions de deux variables réelles

Définition
Soient D = I × J un pavé ouvert, f : D → R une fonction de deux variables et a = (α, β) ∈ D.
La première fonction partielle de f en a est la fonction f1 : I → R
t → f (t, β).
La deuxième fonction partielle de f en a est la fonction f2 : J → R
t → f (α, t).

• La définition formelle de la continuité pour les fonctions de deux variables


est hors programme. Il faudra se contenter d’un argument graphique :
f est continue en a si sa surface ne se « déchire » pas en a.
• On justifiera la continuité par somme, produit, etc de fonctions continues
(les fonctions polynomiales en x et y étant continues sur R2 ).

 2 Dérivées partielles
Définition
Soient D = I × J un pavé ouvert de R2 , f : D → R et a = (α, β) ∈ D.
• Si la première fonction partielle de f en a est dérivable en α, sa dérivée s’appelle nombre
∂f
dérivé partiel de f par rapport à x en a, que l’on note (a). On appelle dérivée
∂x
∂f
partielle première par rapport à x de f et on note la fonction D → R
∂x ∂f
u → (u).
∂x
• Si la deuxième fonction partielle de f en a est dérivable en β, sa dérivée s’appelle nombre
∂f
dérivé partiel de f par rapport à y en a, que l’on note (a). On appelle dérivée
∂y
∂f
partielle première par rapport à y de f et on note la fonction D → R
∂x ∂f
u → (u).
∂y

Pour calculer ces dérivées partielles, il suffit de dériver par rapport à une variable et
de considérer l’autre comme une constante. On peut donc utiliser toutes les formules
vues auparavant pour la dérivation des fonctions d’une variable (somme, produit, etc)

Dérivées et extrema
Soient D un pavé ouvert, f : D → R admettant des dérivées partielles en a ∈ D. Si f admet
∂f ∂f
un extremum en a, alors (a) = (a) = 0.
∂x ∂y

La réciproque est fausse (comme pour les fonctions d’une variable).

Définition
On dit qu’une fonction est de classe C 1 sur un pavé ouvert D si elle admet des dérivées
partielles premières sur D et que celles-ci sont continues sur D.
L’essentiel du cours 479

Petites variations
Si f est de classe C 1 sur le pavé ouvert D et si a = (α, β) ∈ D, alors pour tous h, k ∈ R au
∂f ∂f
voisinage de 0, on a f (α + h, β + k) = f (a) + h (a) + k (a) + o(h, k).
∂x ∂y

• Pour faire simple, o(h, k) désigne une fonction négligeable devant max(|h| , |k|).
• Cela revient à dire qu’on a approximé, au voisinage de a, la surface représentative
de f par son plan tangent.

Dérivée de fonctions paramétrées


Soient E un intervalle de R, f une fonction de classe C 1 sur la pavé ouvert D = I × J, x une
fonction de classe C 1 de E dans I et y une fonction de classe C 1 de E dans J. La fonction
F : t → f (x(t), y(t)) est de classe C 1 sur E et, pour tout t ∈ E,
∂f ∂f
F  (t) = x (t) (x(t), y(t)) + y  (t) (x(t), y(t)).
∂x ∂y

∂f ∂f
Cela justifie l’égalité utilisée dans les sciences physiques : df = dx + dy.
∂x ∂y

Définition
Soient D un pavé ouvert, f : D → R de classe C 1 a ∈ D. On appelle gradient de f en a le
vecteur de R2 :  
∂f
(a)
 ∂x 

− −−→
∇f (a) = gradf (a) = 
 ∂f
.

(a)
∂y

Le gradient donne la direction de plus forte pente en a et il est orthogonal à la ligne


de niveau f (a).

Définition
Soit D un pavé ouvert et f de classe C 1 sur D. Si les dérivées partielles de f admettent des
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dérivées partielles, on définit les dérivées partielles d’ordre deux de f comme suit
       
∂2f ∂ ∂f ∂2f ∂ ∂f ∂2f ∂ ∂f ∂2f ∂ ∂f
= , = , = , et = .
∂x2 ∂x ∂x ∂x∂y ∂x ∂y ∂y∂x ∂y ∂x ∂y 2 ∂y ∂y
On dit que f est de classe C 2 si ses dérivées partielles secondes existent et sont continues.

Théorème de Schwarz
∂2f ∂2f
Si f est une fonction de classe C 2 sur D, alors = .
∂x∂y ∂y∂x
480 Chapitre 24 Fonctions de deux variables réelles

Les méthodes à maîtriser


Méthode 24.1 : Déterminer les potentiels extrema
Pour déterminer les potentiels extrema d’une fonction f admettant des dérivées partielles
premières.
1. On commence par calculer les dérivées partielles de f .
2. On cherche en quel(s) point(s) ces deux dérivées partielles sont nulles.
3. On est ramené à un système (pas nécessairement linéaire) de deux équations à deux
inconnues, que l’on résout.
Les points ainsi déterminés s’appellent des points critiques de f .

Exemple d’application
Déterminer les points critiques de f : R2 → R
(x, y) → xy(x + y − 1).
On calcule les dérivées partielles premières de f .
∂f ∂f
(x, y) = 2xy + y 2 − y = y(2x + y − 1) et (x, y) = x2 + 2xy − x = x(x + 2y − 1).
∂x ∂y
Le point (x, y) est un point critique si et seulement si y(2x + y − 1) = 0 et x(x + 2y − 1) = 0.
On a donc 4 cas à distinguer :
• Si x = 0 et y = 0, alors (x, y) est un point critique.
• Si x = 0 et y = 0, alors 2x + y − 1 = 0 puis y = 1.
• Si x = 0 et y = 0, alors x + 2y − 1 = 0 puis x = 1.
• Si x = 0 et y = 0, alors 2x + y − 1 = 0 et x + 2y − 1 = 0. On résout le système linéaire obtenu
 
2x + y = 1 −3y = −1 1
⇔ ⇔x=y= .
x + 2y = 1 L1 ←L1 −2L2 x + 2y = 1 3
 
1 1
Ainsi f admet quatre points critiques : (0, 0), (0, 1), (1, 0) et , .
3 3
Voir exercice 24.2.
Les méthodes à maîtriser 481

Interro de cours
1. Parmi les propositions suivantes lesquelles sont toujours vraies ?
(a) La courbe de niveau λ de f est la courbe obtenue comme l’intersection de la surface
représentative de f et du plan d’équation z = λ.
(b) La courbe représentative de la première fonction partielle de f en a = (α, β) s’obtient
comme étant l’intersection de la surface représentative de f et du plan x = α.
(c) Si les deux fonctions partielles de f sont croissantes, alors f est croissante.
2. Calculer les dérivées partielles d’ordre 1 et d’ordre 2 de f (x, y) = x2 + 2xy 2 .
3. Donner la définition du gradient d’une fonction de deux variables.
4. Soit f une fonction de classe C 1 sur R2 . Calculer la dérivée de g : t → f (cos(t), sin(t)).
5. Citer le théorème de Schwarz.
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482 Chapitre 24 Fonctions de deux variables réelles

Exercices
Pour s’entraîner
Exercice 24.1
Dans chacun des cas suivants, déterminer l’ensemble de définition de f et ses dérivées partielles
premières.
1. f (x, y) = xy 2 + yx2
x−y
2. f (x, y) =
x +y 
3. f (x, y) = exp x2 + 2xy .

Exercice 24.2
Dans chacun des cas, déterminer en quel(s) point(s) f peut admettre un extremum.
1. f (x, y) = x2 + y 2
2. f (x, y) = x2 − y 2
3. f (x, y) = x3 + y 3
4. f (x, y) = x4
5. f (x, y) = x3 + y 3 − 9xy
6. f (x, y) = x4 + y 4 − 8(x − y)4 .

Pour aller plus loin


Exercice 24.3
Dans chacun des cas suivants, préciser les fonctions f vérifiant
∂f
1. f est une fonction de (x, y) telle que =0
∂x
∂f
2. f est une fonction de (x, y) telle que (x, y) = ey
∂x
∂f
3. f est une fonction de (x, y) telle que = 3f .
∂x
Corrections 483

Corrections
Interro de cours
1. (a) Vrai. Cf. cours.
(b) Faux. Si on fixe x = α, on obtient plutôt la deuxième fonction partielle de f .
(c) Faux. La notion de croissance pour une fonction de plusieurs variables n’a pas de sens.
∂f ∂f
2. Soit (x, y) ∈ R2 , on a (x, y) = 2x + 2y 2 et (x, y) = 4xy, puis
∂x ∂y
∂2f ∂2f ∂2f ∂2f
(x, y) = 2, (x, y) = 4y = (x, y) et (x, y) = 4x.
∂x2 ∂x∂y ∂y∂x ∂y 2
3. Soient D un pavé ouvert, f : D → R de classe C 1 a ∈ D.
On appelle gradient de f en a le vecteur de R2 :
 
∂f
(a)
 ∂x 

− −−→
∇f (a) = gradf (a) =   ∂f
.

(a)
∂y
∂f   ∂f  
4. Soit t ∈ R, on a g  (t) = − sin(t) cos(t), sin(t) + cos(t) cos(t), sin(t) .
∂x ∂y
∂2f ∂2f
5. Si f est une fonction de classe C 2 sur D, alors = .
∂x∂y ∂y∂x

Exercice 24.1
∂f ∂f
1. Soit (x, y) ∈ R2 , on a (x, y) = y 2 + 2xy et (x, y) = 2xy + x2 .
∂x ∂y
∂f 2y ∂f 2x
2. Soit (x, y) ∈ R2 avec x = −y, on a (x, y) = et (x, y) = − .
∂x (x + y) 2 ∂y (x + y)2
∂f   ∂f  
3. Soit (x, y) ∈ R2 , on a (x, y) = (2x + 2y) exp x2 + 2xy et (x, y) = 2x exp x2 + 2xy .
∂x ∂y
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Exercice 24.2

 ∂f
 (x, y) = 0
 
∂f ∂f ∂x 2x = 0
1. Soit (x, y) ∈ R2 , on a (x, y) = 2x et (x, y) = 2y. Ainsi ⇔
∂x ∂y  ∂f 2y = 0.
 (x, y) = 0

∂y
On en conclut que f peut admettre un extremum en (0, 0). 
 ∂f
 (x, y) = 0
 
∂f ∂f ∂x 2x = 0
2. Soit (x, y) ∈ R2 , on a (x, y) = 2x et (x, y) = −2y. Ainsi ⇔
∂x ∂y  ∂f −2y = 0.
 (x, y) = 0

∂y
On en conclut que f peut admettre un extremum en (0, 0).
484 Chapitre 24 Fonctions de deux variables réelles

∂f ∂f
3. Soit (x, y) ∈ R2 , on a (x, y) = 3x2 et (x, y) = 3y 2 . Ainsi
∂x ∂y

 ∂f
 (x, y) = 0
  2
∂x 3x = 0

 ∂f 3y 2 = 0.
 (x, y) = 0

∂y
On en conclut que f peut admettre un extremum en (0, 0).
∂f ∂f
4. Soit (x, y) ∈ R2 , on a (x, y) = 4x3 et (x, y) = 0. Ainsi
∂x ∂y

 ∂f
 (x, y) = 0
  3
∂x 4x = 0

 ∂f 0 = 0.
 (x, y) = 0

∂y
On en conclut que f peut admettre un extremum en tous les points (0, y) avec y ∈ R.
∂f ∂f
5. Soit (x, y) ∈ R2 , on a (x, y) = 3x2 − 9y et (x, y) = 3y 2 − 9x. Ainsi
∂x ∂y

 ∂f  4
 (x, y) = 0
  2 x = 9y 2 = 27x
∂x x = 3y
⇔ 2 ⇔ y2 = 3x
 ∂f y = 3x 
 (x, y) = 0
 y ≥ 0.
∂y
On en conclut que f peut admettre un extremum en (3, 3)
∂f ∂f
6. Soit (x, y) ∈ R2 , on a (x, y) = 4x3 − 32(x − y)3 et (x, y) = 4y 3 + 32(x − y)3 . Ainsi
∂x ∂y

 ∂f
 (x, y) = 0
  3   
∂x x = 8(x − y)3 x = 2(x − y) x = −y x = 0
⇔ ⇔ ⇔ ⇔
 ∂f y 3 = −8(x − y)3 y = −2(x − y) y = 2y y = 0.
 (x, y) = 0

∂y
On en conclut que f peut admettre un extremum en (0, 0).

Exercice 24.3
1. La première fonction partielle de f est constante. Donc on dispose d’une fonction C d’une
variable telle que
∀(x, y) ∈ R2 , f (x, y) = C(y).
2. La première fonction partielle de f est constante par rapport à x. Donc on dispose d’une
fonction C d’une variable telle que
∀(x, y) ∈ R2 , f (x, y) = xey + C(y).
3. À y fixé, la première fonction partielle de f vérifie une équation différentielle linéaire du premier
ordre. Donc on dispose d’une fonction C d’une variable telle que
∀(x, y) ∈ R2 , f (x, y) = C(y)e3x .
Annexes 485

Annexes

Formulaire de trigonométrie
Valeurs particulières
π π π π
t 0
6 4 3 2
√ √
3 2 1
cos t 1 0
2 2 2
√ √
1 2 3
sin t 0 1
2 2 2

3 √
tan t 0 1 3 /
3

Translations
Soit t ∈ R. On a alors :
 π
• cos(−t) = cos t • cos t − = sin t • sin(π − t) = sin t
• cos(t + π) = − cos t π 2   π
• cos − t = sin t • sin t + = cos t
2 2
• cos(t − π) = − cos t  π 
• sin(−t) = − sin t • sin t − = − cos t
• cos(π − t) = − cos t 2
 π • sin(t + π) = − sin t π 
• cos t + = − sin t • sin(t − π) = − sin t • sin − t = cos t
2 2
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Duplications
Soient a, b ∈ R. On a alors :

• cos(a + b) = cos a cos b − sin a sin b • sin(a + b) = sin a cos b + sin b cos a
• cos(a − b) = cos a cos b + sin a sin b • sin(a − b) = sin a cos b − sin b cos a
2
• cos(2a) = 2 cos a − 1 • sin(2a) = 2 sin a cos a
1 + cos(2a) 1 − cos(2a)
• cos2 a = • sin2 a =
2 2
486 Annexes

Dérivées usuelles
La fonction f est dérivable sur l’ensemble I, de dérivée f  .

f (x) f  (x) I

xn (n ∈ N∗ ) nxn−1 R

xn (n ∈ Z\N) nxn−1 R∗

xα (α ∈ R\Z) αxα−1 R∗+

1
ln |x| R∗
x

eax aeax R

ax (a > 0) ln(a) · ax R

cos x − sin x R

sin x cos x R

1  π π 
tan x 1 + tan2 x = − + kπ, + kπ (k ∈ Z)
cos2 x 2 2

1
arctan x R
1 + x2
Annexes 487

Primitives usuelles
La fonction F est une primitive de la fonction f sur l’intervalle I.

f (x) F (x) I

xn+1 R si n ≥ 0
xn (n ∈ Z\ {−1})
n+1 R∗+ ou R∗− si n < 0

(u(x))n+1 Du si n ≥ 0
u (x)(u(x))n (n ∈ Z\ {−1})
n+1 I tel que u ne s’annule pas sur I si n < 0

xα+1
xα (α ∈ R\Z) R∗+
α+1

(u(x))α+1
u (x)(u(x))α (α ∈ R\Z) I tel que u est strictement positive sur I
α+1

1
ln |x| R∗+ ou R∗−
x

u (x)
ln |u(x)| I tel que u est non nulle sur I
u(x)

eax
eax (a ∈ C∗ ) R
a

ln x x ln x − x R∗+
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cos x sin x R

sin x − cos x R

 π π 
tan x − ln | cos x| − + kπ, + kπ (k ∈ Z)
2 2

1
arctan x R
1 + x2
488 Annexes

Développements limités usuels


Soit n ∈ N. On a les développements limités suivants en 0

f (x) Développement limité en 0

x2 x3 xn
ex 1+x+ + + ··· + + o(xn ).
2 3! n!

1
1 + x + x2 + · · · + xn + o(xn ).
1−x

1
1 − x + x2 − · · · + (−1)n xn + o(xn ).
1+x

α(α − 1) 2 α(α − 1) · · · (α − n + 1) n
(1 + x)α 1 + αx + x + ··· + x + o(xn ).
2 n!

x2 x3 xn
ln(1 + x) x− + − · · · + (−1)n−1 + o(xn ).
2 3 n

x2 x3 xn
ln(1 − x) −x − − − ··· − + o(xn ).
2 3 n

x3 x5 x2n+1
sin x x− + − · · · + (−1)n + o(x2n+2 ).
3! 5! (2n + 1)!

x2 x4 x2n
cos x 1− + − · · · + (−1)n + o(x2n+1 ).
2 4! (2n)!
Index

A C ∞ , 400
affixe, 76 C n , 400
application, 13 classes, 221
identité, 14 cœfficient, 165
linéaire, 321 binomial, 59
linéaire canoniquement associée, 323 de corrélation, 223
arccosinus, 93 directeur, 188
arcsinus, 93 dominant, 165
arctangente, 93
colinéaires, 185
argument, 75
combinaison, 208
arrangement, 208
linéaire, 302
assertion, 9
asymptote, 415 compatible, 137
horizontale, 415 complémentaire, 13
composée, 14, 110
B condition
barycentre, 185 nécessaire, 9
base, 303 nécessaire et suffisante, 9
canonique, 304 suffisante, 9
bijective, 14 congrus, 75
borne conjonction, 9
inférieure, 42 conjugué, 73
supérieure, 42 continue, 378
bornée, 41, 109, 339 à droite, 378
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branche à gauche, 378


parabolique, 415 par morceaux, 441
contraposée, 9
C
caractère, 221 converge, 341
cardinal, 207 coordonnées, 185, 303
centrée, 252 cosinus, 113
cercle, 189 couple, 12
trigonométrique, 91 courbe
changement de niveau, 477
d’indice, 58 covariance, 223, 274
classe croissante, 110, 340
490 Index

D probabilisé fini, 233


décile, 222 vectoriel, 301
décroissante, 110, 340 événement, 233
degré, 165 certain, 233
dérivable, 397, 398 complémentaire, 233
n fois, 400 impossible, 233
à droite, 397 expérience
à gauche, 397 aléatoire, 233
dérivée, 397 exponentielle, 112
nème, 400 complexe, 76
à droite, 397
à gauche, 397 F
partielle, 115 factorielle, 59
partielle première, 478 famille
dérivées génératrice, 303
partielles d’ordre deux, 479 liée, 303
déterminant, 152, 187 libre, 303
deuxième fonction fonction
partielle, 478 de deux variables, 477
diagonale, 149 de répartition, 251
dimension, 305 en escalier, 442
discriminant, 41, 77 indicatrice, 14
disjonction, 9 polynomiale, 111
diverge, 341 puissance, 113
vers +∞, 341 fonction
vers −∞, 341 dérivée, 398
droite, 187, 189 forme
algébrique, 73
E exponentielle, 75
écart-type, 222, 253 fréquence, 221
échelonné, 138 cumulée croissante, 222
effectif, 221
G
cumulé croissant, 222
gradient, 479
total, 221
graphe, 109
endomorphisme, 321
ensemble H
fini, 207 hérédité, 11
entier
naturel, 39 I
relatif, 39 image, 322
équation image directe, 14
caractéristique, 117, 341, 458 imaginaire pur, 73
équiprobabilité, 234 impair, 39
équivalente, 345, 377 impaire, 109
équivalents, 137 inclus, 12
espérance, 252 incompatible, 137
espace incompatibles, 233
Index 491

inconnue symétrique, 150


principale, 139 maximum, 42, 110
inconnues médiane, 222
secondaires, 139 minimum, 42, 110
indépendantes, 274, 275 minorant, 41, 109, 339
indépendants, 236 minorée, 41, 109, 339
individus, 221 mode, 222
initialisation, 11 module, 74
injective, 14 moment, 252
intégrale, 116, 439 monôme, 165
intersection, 13 monotone, 110, 340
intervalle, 39 moyenne, 222
multiplicité, 167
L mutuellement
limite indépendants, 236
à droite, 374
à gauche, 374 N
liste, 12 négation, 9
sans répétition, 208 négligeable, 344, 376
logarithme nombre
décimal, 112 complexe, 73
népérien, 112 rationnel, 39
loi, 251 nombre dérivé
binomiale, 255 partiel, 478
certaine, 253 norme, 186
conditionnelle, 273 noyau, 322
conjointe, 273, 275 nuage
de Bernoulli, 254 de points, 223
hypergéométrique, 255
uniforme, 254 O
lois opérations
marginales, 273, 275 élémentaires, 138
operations
M opérations
méthode élémentaires, 151
de la variation de la constante, 459 orthogonales, 189
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majorant, 41, 109, 339


majorée, 41, 109, 339 P
matrice, 138, 149, 323 pair, 39
augmentée, 138 paire, 109
canoniquement associée, 323 parallèles, 188–190
carrée, 149 partie, 12
colonne, 149 entière, 40, 114
identité, 149 imaginaire, 73
inverse, 151 réelle, 73
inversible, 151 pavé ouvert, 477
ligne, 149 pente, 188
nulle, 149 périodique, 109
492 Index

permutation, 208 double, 60


perpendiculaires, 188–190 triangulaire, 60
pivot, 138 sous-ensemble, 12
plan, 190 sous-espace
point vectoriel, 302
moyen, 223 strictement
polynôme, 165 croissante, 110, 340
dérivé, 166 monotone, 110, 340
population, 221 strictement
première fonction décroissante, 110, 340
partielle, 478 suite
premier arithmético-géométrique, 340
quartile, 222 arithmétique, 340
primitive, 116 géométrique, 340
probabilité, 233 récurrente linéaire d’ordre 2, 341
conditionnelle, 235 réelle, 339
uniforme, 234 suites
produit adjacentes, 344
scalaire, 186 surface
produit cartésien, 12 représentative, 477
projeté surjective, 14
orthogonal, 189–191 système
complet d’événements, 233
Q de Cramer, 139
qualitatif, 221 homogène, 137
quantitatif, 221 linéaire, 137
R T
récurrence, 20 tangente, 114
racine, 166 taux
carrée, 40, 111 d’accroissement, 397
rang, 139, 151, 305, 323 terme
réciproque, 9, 14 général, 339
récurrence, 11 transposée, 150
double, 20 triangulaire
forte, 20 inférieure, 149
simple, 20 supérieure, 149
récurrence troisième
double, 11 quartile, 222
forte, 11
réduite, 253 U
union, 13
S unitaire, 165
scalaires, 301 univers, 233
série uplet, 12
statistique, 221
sinus, 113 V
somme valeur
Annexes 493

absolue, 40, 114 vecteur


moyenne, 441 directeur, 187, 189
variable normal, 188, 190
aléatoire réelle, 251 vecteurs, 301
variance, 222, 253 voisinage, 373
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