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Cours de Mathématiques

UE : Analyse 1
L1 & MIPI
Calcul en analyse
21 octobre 2022

Alexandre MIZRAHI
Table des matières
7 Cours 7 : Variations d'une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
7.1 Dérivées et variations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
7.2 Extrema . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
7.3 Tableaux de variations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
7.4 Asymptotes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
8 Cours 8 : Développements limités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
8.1 Dérivées d'ordre n. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
8.2 Développements limités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
8.3 Somme et produit de développements limités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
9 Cours 9 : Développements limités (suite) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
9.1 Composées de développements limités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
9.2 Applications des DL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
9.3 Convexité (hors programme) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
10 Cours 10 : Primitives d'une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
10.1 Primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
10.2 Intégration par parties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
11 Cours 11 : Changements de variable et fonction Arctangente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
11.1 Changement de variable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
11.2 Linéarisation (hors programme) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
11.3 Compléments sur les applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
11.4 La fonction Arctangente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
11.5 La fonction Arcsinus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Présentation de l'enseignement

7 Cours 7 : Variations d'une fonction

7.1 Dérivées et variations

Dénition 7.1 Soit I un intervalle de R, f : I → R, et a ∈ ˚I , la fonction f est dérivable en a si la fonction


dénie sur I \ {a} par f (x)x −− fa (a) a une limite nie en a, dans ce cas on note f (a) = lim

x→a x−a .
f (x)−f (a)

On dit que la fonction f est dérivable sur ˚I si elle est dérivable en tout point de ˚I .
Remarque 7.1 Une interprétation en terme de corde de la courbe représentative C de f , nous donne que
si f est dérivable en a alors C a, au point (a, f (a)), une tangente d'équation
y = f (a) + f ′ (a)(x − a)

est donc la pente de la tangente à la courbe représentative C de f en (a, f (a)).


f ′ (a)

Proposition 7.1 Soit I un intervalle ouvert de R, et f : I → R, si la fonction f est dérivable et croissante


alors f ≥ 0, (c'est à dire ∀x ∈ I, f (x) ≥ 0).
′ ′

2
7. COURS 7 : VARIATIONS D'UNE FONCTION A.Mizrahi
Preuve : On commence par rappeler la dénition d'une fonction croissante : ∀x, y ∈ I, x ≤ y ⇒ f (x) ≤ f (y).
Soit a ∈ I (on écrit cela pour xer un a quelconque, dans la suite de la preuve, ce a ne varie plus), comme I est un
intervalle ouvert a n'est pas une extrémité de l'intervalle, il existe donc des x ∈ I qui sont strictement supérieurs à a,
pour de tels x, on a x > a, comme f est croissante on a, f (x) ≥ f (a), le taux d'accroissement τ (x) = f (x)x −− fa (a) est
donc positif pour tout x ∈ I tel que x > a, or la fonction f étant dérivable en a ce taux d'accroissement a une limite
nie lorsque x tend vers a, et cette limite est positive car τ ≥ 0. on a donc f (a) ≥ 0.

Remarque 7.2 Attention si la fonction f est f (x) = x3


strictement croissante cela n'implique pas que f ′

soit strictement positive. Par exemple la fonction


dénie sur R par f (x) = x est strictement crois-
3 x
sante et pourtant f (0) = 0.

Proposition 7.2 (admis) Soit f une fonction dérivable sur un intervalle I


1. f est croissante si et seulement si sa dérivée est positive.
2. f est décroissante si et seulement si sa dérivée est négative.
3. f est constante si et seulement si sa dérivée est nulle.
4. Si f est strictement positive alors f est strictement croissante.

5. Si f est strictement négative alors f est strictement décroissante.


Preuve : Ces résultats se démontrent à l'aide d'un résultat très important que vous verrez au second semestre :
le théorème des accroissements nis.
Remarque 7.3 Dans la proposition précédente, y
il faut être très attentif au fait que f doit est dé-
nie sur un intervalle. Par exemple si l'on considère
la fonction dénie sur R = R \ {0} qui n'est pas

un intervalle, par f (x) = . Dans ce cas f n'est


1
1
f (x) = x

pas décroissante car x



(1, 1)

−1 < 1 et f (−1) = −1 < 1 = f (1)


x

et pourtant f est strictement négative :

(−1, −1)

−1
∀x ∈ R∗ , f ′ (x) = <0
x2

7.2 Extrema

Dénition 7.2 Soit A ̸= ∅ une partie de R et f : A → R, a ∈ A, m, M ∈ R.


 M est un majorant de f si ∀x A, f (x) ≤ M .
 m est un minorant de f si ∀x A, f (x) ≥ m.
 f possède en a un maximum (global) si ∀x ∈ A, f (x) ≤ f (a).
 f possède en a un minimum (global) si ∀x ∈ A, f (x) ≥ f (a).
 f possède en a un maximum local si ∃d ∈ R , ∀x ∈ A ∩ [a − d, a + d], f (x) ≤ f (a).

 f possède en a un minimum local si ∃d ∈ R , ∀x ∈ A ∩ [a − d, a + d], f (x) ≥ f (a).


+

 f possède en a un maximum global strict si ∀x ∈ A \ {a}, f (x) < f (a).


+

 f possède en a un maximum local strict si ∃d ∈ R , ∀x ∈ A ∩ [a − d, a + d] \ {a}, f (x) < f (a).


 f possède en a un extremum si f possède en a un maximum ou un minimum.


+

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7. COURS 7 : VARIATIONS D'UNE FONCTION A.Mizrahi
y

Maximum local strict


• Pas un maximum global

Maximum global strict



x

• •

Minimum local
non global
Minimum local strict
Minimum global non strict
Proposition 7.3 Soit I un intervalle de R, a ∈ ˚I et f : I → R une fonction dérivable en a, si f possède un
extremum en a alors f (a) = 0.

Preuve : On suppose que f possède un maximum global en a


Comme a ∈ ˚I , a n'est pas une extrémité de l'intervalle,
• il existe donc des x ∈ I qui sont strictement supérieurs à a, pour de tels x, on a x > a, et comme f possède un
maximum en a, f (x) ≤ f (a), le taux d'accroissement τ (x) = f (x)x −− af (a) est donc négatif pour tout x ∈ I tel que x > a.
Comme la fonction f est dérivable en a, son taux d'accroissement a une limite nie en a, donc f (a) = lim τ (x) ≤ 0.

x→a

• de même il existe donc des x ∈ I qui sont strictement inférieurs à a, pour de tels x, on a x < a, et comme f
x>a

possède un maximum en a, f (x) ≤ f (a), le taux d'accroissement τ (x) = f (x)x −− fa (a) est donc positif pour tout
x ∈ I tel que x < a. Comme la fonction f est dérivable en a, son taux d'accroissement a une limite nie en a, donc
f (a) = lim τ (x) ≥ 0, nalement f (a) = 0. Si le maximum n'est pas global mais juste local, la preuve est à peu près

x→a

la même il faut juste se limiter à des x proches de a pour lesquels f (x) ≤ f (a), mais cela est susant car la limite du
x<a

taux de variations de f en a ne dépend que des points qui "entourent" a.


y

un maximum en a ∈ ˚I
et la dérivée est nulle.
Remarque 7.4 On peut remarquer que si a est
une extrémité de l'intervalle, et que f possède •
en ce point une dérivée à droite ou à gauche, la
preuve ne convient pas, on a besoin d'avoir des
points supérieurs à a et des points inférieurs à a
x
un minimum et la dérivée
où f est dénie à droite est non nulle.

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7. COURS 7 : VARIATIONS D'UNE FONCTION A.Mizrahi
7.3 Tableaux de variations

Un tableau de variation permet de placer un grand nombre d'informations de façon concise, entre autre
la proposition 7.2, mais aussi le théorème des valeurs intermédiaires pour les fonctions continues que vous
verrez au second semestre.
Exemple 7.1
x −∞ −5 −3 0 2 +∞

f ′ (x) + 0 − 0 + − 0 −

1 +∞ 0
f (x) −4
−1 −4 -6
On peut par exemple déduire du tableau de variations ci-dessus les conclusions suivantes :
1. f possède en −5 un maximum local strict.
2. f possède en −3 un minimum local strict.
3. f ne possède pas de maximum global, et f n'est pas majorée.
4. f ne possède pas de minimum globale mais f est minorée par -6.
5. f (] − ∞; −3]) = [−4; 1], f (]0; +∞[) =] − 6; 0[, et f (] − 5; 0[) = [−4; +∞[.
6. f (] − ∞; −4]) = {−3}∪}[2; +∞[
−1

7. f est strictement décroissante sur ]0; +∞[.


7.4 Asymptotes

Dénition 7.3 Soit f :]a; +∞[→ R et D la droite d'équation y = mx + p. D est une asymptote à la courbe
représentative de f en +∞ si :
lim f (x) − (mx + p) = 0
x→+∞

Remarque 7.5 La quantité |f (x) − y = f (x)


(mx + p)| correspond pour un réel x
à la distance entre f (x) et l(x) où
l(x) = mx + p, et on demande que
cette distance tende vers 0 lorsque x x

tend vers l'inni.


|f (x) − (mx + p)|

y = mx + p

Proposition 7.4 Si D la droite d'équation y = mx + p est une asymptote à la courbe représentative de f


en +∞ alors :
= m et
f (x)
lim lim f (x) − mx = p
x→+∞ x x→+∞

Preuve : Vous devez être capable de démonter cette propriété si ce n'est pas le cas n'hésitez pas à demander de
l'aide auprès d'autres étudiants ou de vos enseignants.
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8. COURS 8 : DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS A.Mizrahi
8 Cours 8 : Développements limités

8.1 Dérivées d'ordre n.


Dénition 8.1 Soit I un intervalle ouvert de R et f : I → R une application dérivable. la dérivée de f ,
dénie une fonction f : I → R, si cette fonction est dérivable en un point a on dit que f est deux fois

dérivable en a et on note f (a) ou f (a) la dérivée de la fonction f en a. Si f est dérivable en tout point
′′ (2) ′ ′

de I , on dit que f est deux fois dérivable.


Si f est dérivable on note f ou f sa dérivée appelée dérivée troisième.
′′ ′′′ (3)

On appelle dérivée nième de f en a, si elle existe, la dérivée au point a de la fonction f on la note alors (n−1)

f (n) (a)

Exemple 8.1 si f = cos1, alors f = − sin, f = − cos, −1


′ f = sin et f = cos
′′ ′′′ (4)

si ∀x ∈]0; +∞[, f (x) = x , alors ∀x ∈]0; +∞[, f (x) = x , f (x) = x2 , f (x) = −6



x
, f 2
′′
3
(3)
4
(4)
(x) =
24
x5

8.2 Développements limités

Calculer la limite lim e − sin(x) , cherchez un peu ... ce n'est pas simple?
−1 x
Exercice 1 : :
Supposons que vous sachiez que e = 1 + x + x + x ε (x) et sin x = x − x + x ε (x) avec lim ε = 0.
x x→0 2
x 1 2 2 1 3 3

On a alors e − sin(x) 1 + x + x + x ε (x) − x − x + x ε (x) − 1 = 1 + 1 x + ε (x) − xε (x)


2 1 6 2 0 i
x 1 2 2 1 3 3
−1 2 1 6 2
=
e
2 2 1 2
x x 2 6
donc lim
x
− sin(x) − 1 1
=
Nous avons utilisé un développement limité des fonction exponentielle et sinus, c'est à dire que nous les avons
x→0 x 2 2

approchées par des polynômes.


Dénition 8.2 f : I → R, 0 ∈ I , n ∈ N, f possède un DL (Développement limité d'ordre n) en 0 si il
existe a , a , ..., a des réels et une fonction ε : I → R telle que lim ε(x) = 0 et
n
0 1 n
x→0

∀x ∈ I, f (x) = a0 + a1 x + a2 x2 + ... + an xn + xn ε(x)


| {z } | {z }
partie principale reste

n
X
∀x ∈ I, f (x) = ak xk + xn ε(x)
| {z }
|k=0{z } reste
partie principale

Remarque 8.1 Il y a trois points très important pour bien comprendre les DL : n
1. Pour "x petit" : 1 ≫ |x| ≫ |x| ≫ |x| ≫ .... ≫ |x| ≫ |x| ε(x).
2 3 n n

Autrement dit lorsque "x est petit" chaque terme du développement limité est plus important que le
terme suivant.
2. Lorsque "x n'est pas proche de 0", on ne sait rien de ε(x) et donc le DL ne nous donne aucune
information sur le fonction f .
n

3. C'est le n du reste (x ε(x)) qui nous donne la précision du développement limité.


n

Proposition 8.1 Une fonction f possède au plus un DL en 0 : elle peut donc ne pas en posséder ou bien
en posséder un mais elle ne peux pas en posséder plusieurs.
n

Preuve : Supposons que f possède deux DL en 0 : n

f (x) = a0 + a1 x + a2 x2 + ... + an xn + xn ε1 (x) = b0 + b1 x + b2 x2 + ... + bn xn + xn ε2 (x)

On obtient donc
a0 − b0 + (a1 − b1 )x + (a2 − b2 )x2 + ... + (an − bn )xn + xn ε1 (x) − ε2 (x) = 0


en faisant tendre x vers 0 on a l'égalité a 0 − b0 = 0 donc a 0 = b0 . on a donc


(a1 − b1 )x + (a2 − b2 )x2 + ... + (an − bn )xn + xn ε1 (x) − ε2 (x) = 0


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8. COURS 8 : DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS A.Mizrahi
Pour x ̸= 0 on peut donc diviser par x ce qui nous donne :
(a1 − b1 ) + (a2 − b2 )x + ... + (an − bn )xn−1 + xn−1 ε1 (x) − ε2 (x) = 0


en faisant tendre x vers 0 on a l'égalité a − b donc a , et ainsi de suite, pour tout i on obtient par récurrence
a = b , nalement
1 1 =0 1 = b1
i i

xn ε1 (x) = f (x) − (a0 + a1 x + a2 x2 + ... + an xn ) = f (x) − (b0 + b1 x + b2 x2 + ... + bn xn ) = xn ε2 (x)

Les deux développements limités ont même partie principale et même reste, ce sont bien les même développements
limités.
y y

Une parabole qui


correpond au DL . 2
y = a0 + a1 x + a2 x2

La tangente
y = f (x) correpond à un DL . 1
• y = a0 + a1 x Une courbe qui •
correpond au DL . 3
y = a0 + a1 x + a2 x2 + a3 x3
x x

Proposition 8.2 (formule de Taylor-Young (admis)) Si f est n fois dérivable en 0 alors f possède un
DL en 0 et :
n
+ .... + f (0)x + x ε(x) avec lim ε = 0
1 ′′ 1 1
f (x) = f (0) + f ′ (0)x + f (0)x2 + f ′′′ (0)x3 (n) n n
2! 3! n!

Proposition 8.3 On en déduit immédiatement les développements limités classiques au voisinage de 0 :


1. e
n
x 1 2 1 1 X 1
=1+x+ x + x3 + ... + xn + xn ε(x) = xk + xn ε(x)
2! 3! n! k!
k=0

2.
n
1 X
= 1 + x + x2 + x3 + ... + xn + xn ε(x) = xk + xn ε(x)
1−x
k=0

3. ln(1 + x) = x − 12 x + 13 x + ... + n x + x ε(x) = X (−1)k x + x ε(x)


n
2 3 (−1)n−1 n n
k+1
k n

k=1

4. (1 + x) = 1 + αx + α(α − 1)x + α(α − 1)(α − 2)x + x ε(x)


α 1
2!
2 1
3!
3 3

5. sin(x) = x − 3!1 x + 5!1 x + ... + (−1) (2n 1+ 1)! x + x ε(x) = X (2k(−1)


n k
3 5 n 2n+1 2n+2 2k+1
x + x2n+1 ε(x)
+ 1)!
k=0

6. cos(x) = 1 − 2!1 x X (−1)k n


2 1 4 1
+ x + ... + (−1)n x2n + x2n+1 ε(x) = x2k + x2n ε(x)
4! (2n)! (2k)!
k=0

Exemple 8.2 Par exemple un DL de la fonction exponentielle : e = 1 + x + x x 1 2


+ x2 ε(x).
Un DL de la fonction logarithme : ln(1 + x) = x − x + x + x ε(x).
2 2
1 2 1 3 3

Un DL de la fonction cosinus (prendre n = 2) : cos x = 1 − x + x + x ε(x)


3 2 3
1 2 1 4 5
4 2 24

Dénition 8.3 Soit deux entiers m ≤ n, la troncature d'ordre m du polynôme a + a1 x + .... + an xn est le
polynôme a + a x + .... + a x .
0
m
0 1 m

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9. COURS 9 : DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS (SUITE) A.Mizrahi
8.3 Somme et produit de développements limités

Proposition 8.4 Soit deux entiers m ≤ n, et f : I → R qui possède un DL en 0, alors f possède un DL


en 0 dont la partie principale est la troncature d'ordre m de la partie principale du DL de f en 0.
n m
n

Preuve : f (x) = a0 + a1 x + a2 x2 + ... + am xm + am+1 xm+1 + ... + an xn + xn ε(x)


 que l'on peut réécrire :
f (x) = a0 + a1 x + a2 x2 + ... + am xm + xm am+1 x1 + am+2 x2 + ... + an xn−m + xn−m ε(x)
| {z }
 ε1 (x)
et donc tend vers 0 lorsque tend vers 0, et

ε1 (x) = am+1 x1 + am+2 x2 + ... + an xn−m + xn−m ε(x) x
2 m m
f (x) = a0 + a1 x + a2 x + ... + am x + x ε1 (x)

Exemple 8.3 Par exemple si f possède en 0 le DL suivant f (x) = 8 + 7x − 6x + 5x + x ε (x), alors f 2 3 3

possède le DL en 0 : f (x) = 8 + 7x − 6x + x ε (x) avec lim ε = 0


3 1
2 2
2 2 i
0

Proposition 8.5 Soient f et g deux fonctions admettant un DL en 0, notons P la partie principale du


DL de f et P celle de g.
n f

1. f + g possède un DL dont la partie principale est P + P .


n g

2. f g possède un DL dont la partie principale est obtenue en ne gardant du polynôme P P que les
n f g

termes de degré inférieur ou égal à n.


n f g

On fera bien attention au fait que dans le cas général pour obtenir un DL de degré n il faut partir de DL de
degré n.
Si f (x) = Pf (x) + xn εf (x) et
g(x) = Pg (x) + xn εg (x) et des polynômes de degré n : , avec
et .
Preuve : Pf Pg
Pf (x) = a0 + a1 x + a2 x2 + a3 x3 + ... + an xn Pg (x) = b0 + b1 x + b2 x2 + ... + bn xn
1. |
avec lim ε = 0.
f (x) + g(x) = Pf (x) + xn εf (x) + Pg (x) + xn εg (x) = Pf (x) + Pg (x) + xn (εf (x) + εg (x))
{z } 0
1

P (x) + P (x) = (a + b ) + (a + b )x + (a + b )x + (a + b )x + ... + (a + b )x est un polynôme de degré inférieur


ε1 (x)
2 3 n

ou égal à n.
f g 0 0 1 1 2 2 3 3 n n

2. f (x) + g(x) = (P (x) + x ε (x))(P (x) + x ε (x)) = P (x)P (x) + x P (x)ε (x) + P (x)ε (x) + ε (x)ε (x) avec
 
n n n
f f g g f g f g g f f g
| {z }

. Mais attention dans le terme P (x)P (x) il peut y avoir des termes de degré supérieur à n, il peut y avoir
ε2 (x)
lim ε2 = 0 f g

des termes de degré jusqu'à 2n, or on a un terme de la forme x ε (x), on ne pourra donc pas avoir un DL d'ordre
0
n

supérieur à n ; c'est pourquoi on ne doit conserver que les termes de degré inférieur à n, c'est à dire la troncature
2

d'ordre n de P (x)P (x).


f g

Remarque 8.2 Nous avons vu la formule de Taylor Young qui permet de trouver des DL mais ce n'est
pas la seule méthode, par exemple pour la fonction x → on peut utiliser une formule très importante :
n
1

la somme des n premiers termes d'une suite géométrique 1−x

2 3+ r que l'on peut aussi noter S =


n−1 n n k
P
S = 1 + r + r + r + ... + r r
2
rS = r(1 + r + r + r + . . . + r 3 n−1
+ r ) = r + r+ r + . . . + r + rnou encore rS = r P r = P r
2 3 n n+1
k=0
n
k=0
k n
k=0
k+1

S − rS = 1 + r + r2 + r3 + . . . + rn−1 + rn − r + r2 + r3 + . . . + rn + rn+1 = 1 − rn+1

ou encore S − rS = r − r = r − r = 1 +
n
X n
X n
X n+1
X n
X Xn
k k+1 k t k
r −( rt + rn+1 ) = 1 − rn+1
k=0 k=0 k=0 t=1 k=1 t=1

Donc S − rS = 1 − r , donc pour r ̸= 1 on a l'égalité S = 1 −1 −r r . Que l'on peut réécrire pour |x| < 1 :
n+1
n+1

1 xn+1 x
=S+ = 1 + x + x2 + . . . + xn−1 + +xn + xn
1−x 1−x 1−x
En posant x
ε(x) = 1−x lim0 ε = 0 on a bien
1
1−x
et
= 1 + x + x2 + . . . + xn−1 + xn + xn ε(x) .
9 Cours 9 : Développements limités (suite)

9.1 Composées de développements limités

Proposition 9.1 Soient f et g deux fonctions admettant un DL en 0, notons P la partie principale du


DL de f et P celle de g.
n f
n g

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9. COURS 9 : DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS (SUITE) A.Mizrahi
Si f (0) = 0, alors g ◦ f possède un DL dont la partie principale est obtenue en ne gardant du polynôme
P ◦ P que les termes de degré inférieur ou égal à n.
n

On fera bien attention au fait que dans le cas général pour obtenir un DL de degré n il faut partir de DL
g f

de degré n.
Preuve : Si f (x) = P (x) + x ε (x) et g(x) = P (x) + x ε (x), avec P et P des polynômes de degré n :
n n

P (x) = a + a x + a x + a x + ... + a x et P (x) = b + b x + b x + ... + b x .


f f g g f g
2 3 n 2 n

On se limite au cas n = 2, f (x) = a x + a x + x ε (x) et g(x) = b + b x + b x + x ε (x)


f 0 1 2 3 n g 0 1 2 n
2 2 2 2
1 2 f 0 1 2 g
g(x) = b0 + b1 (a1 x + a2 x + x εf (x)) + b2 (a1 x + a2 x + x εf (x)) + (a1 x + a2 x + x εf (x))2 εg (a1 x + a2 x2 + x2 εf (x))
2 2 2 2 2 2 2

(a1 x + a2 x2 + x2 εf (x))2 εg (a1 x + a2 x2 + x2 εf (x)) = x2 (a1 + a2 x + xεf (x))2 εg (a1 x + a2 x2 + x2 εf (x))


| {z }
 tend vers 0 lorsque x tend vers 0 
b2 (a1 x + a2 x2 + x2 εf (x))2 = b2 x2 a21 + a22 x2 + x2 εf (x)2 ) + 2a1 a2 x + 2a1 xεf (x) + 2a2 x2 εf (x)
| {z }
tend vers 0 lorsque x tend vers 0
g(x) = b0 + b1 a1 x + b1 a2 x2 + b2 a21 x2 + x2 ε3 (x))

9.2 Applications des DL

Exemple de calcul de limites


On cherche à calculer √
cos x + 2 sin x − ex
lim
x→0 sin2 (x)
Le numérateur et le dénominateur tendent vers 0, nous avons une forme indéterminée, nous pouvons réécrire
la fonction : √ √
cos x + 2 sin x − ex cos x + 2 sin x − ex x2
= ×
sin2 (x) x2 sin2 (x)

Le second facteur tend vers 1 car = . x2


sin2 (x)
 1 
sin(x) 2

Le premier facteur est toujours une forme indéterminée, mais vu le dénominateur si l'on arrive à écrire un
x

DL du numérateur dans tous les cas cela lèvera l'indétermination, il est possible qu'un DL soit susant.
Cherchons un DL , avec la notation pour tout i, lim ε = 0.
2 1

cos x = 1 − x + x ε (x) (d'après 8.3)


2 0 i
1 2 2

sin x = x + x ε (x) (d'après 8.3 et 8.4)


2 1
2
2
2 sin x = 2x + x ε (x) 2

cos x + 2 sin x = 1 + 2x − x + x ε (x) (d'après 8.5)


3
1 2 2

Or √1 + x = (1 +qx) = 1 + x + ( − 1)x + x ε (x) = 1 + x − x + x ε (x) (d'après 8.3)


2 4
1
2
1 1 1 1 2 2 1 1 2 2
5 5

Donc √d'après 9.1 1 + 2x − x + x ε (x) = 1 + (2x − x ) − (2x − x ) + x ε (x)


2 2! 2 2 2 8
1 2 2 1 1 2 1 1 2 2 2
4 6
D'ou √cos x + 2 sin x = 1 + x − x − (4x − 2x + x ) + x ε (x)
2 2 2 8 2
1 2 1 2 3 1 4 2 2

D'ou cos x + 2 sin x = 1 + x − x + x ε (x) 4 8 4 6


1 2 2

or√ d'après 8.3 : e = 1 + x + x + x ε (x), on a donc d'après 8.5 :


4 7
x 1 2 2
2 8
cos x + 2 sin x − e = 1 + x − 4 x − (1 + x + 21 x2 ) + x2 ε9 (x) = − 45 x2 + x2 ε9 (x)
x 3 2

nalement cos x + 2 sin x − ex
x 2
=
− 45 x2 + x2 ε9 (x)
x 2
5
= − + ε9 (x) −→ −
4
5
4

cos x + 2 sin x − ex 5
lim 2 =−
x→0 sin (x) 4

Exemple d'étude d'asymptote


La courbe représentative de f possède-t-elle une asymptote au voisinage de +∞ ?
p
3
f (x) = x3 + x2 + 1

On commence par étudier la qlimite en +∞ de x 7→ f (x)

or lim et lim √x = 1, donc .


√ √ x
3 3
f (x) x3 +x2 +1 x3√
+x2 +1 3 x3 +x2 +1 x3 +x2 +1 3 f (x)
x = = x = 3 3 x3 x3
=1 lim x =1
x x→∞ x→1 x→∞

Université de Cergy Pontoise 9


10. COURS 10 : PRIMITIVES D'UNE FONCTION A.Mizrahi
Ensuite étudions
q la limite en +∞ deqx 7→ f (x) − x

3
x3 + x2 + 1 = 3
x3 (1 + x2
x3
+ 1
= x 3 1 + x1 + ( x1 )3
x3
) posons
g(x) = x1 + ( x1 )3 on a lim g(x) = 0 Déter-
minons un DL de la fonction en 0, à l'aide de la formule de Taylor Young
√ x→+∞
h : x 7→ 3 1 + x
,
2
1 −2 −5
∀x ∈]−1; +∞[, h(x) = (1+x) 3 , h′ (x) = 13 (1+x) 3 , h′′ (x) = 31 −2 3 (1+x)
3 , h(0) = 1; h′ (0) =
1 ′′
3 ; h (0) =
−2

donc ′ 1 ′′ 2
h(x) = h(0) + h (0)x + 2 h (0)x + x ε1 (x) 2 avec
lim0 ε1 = 0 . 9

h(x) = 1 + 13 x − 19 x2 + x2 ε1 (x) 
√3
x3 + x2 + 1 = x 3 1 + g(x) = x 1 + 13 g(x) − 19 g(x)2 + g(x)2 ε1 g(x)
p 
avec .
g(x) = x1 (1 + x12 )

3


x3 + x2 + 1 = x + 13 (1 + x12 ) − 19 ( x1 (1 + x12 )2 ) + x1 (1 + x12 )2 ε1 g(x)

posonsε2 (x) = (1 + x12 )2 ε1 g(x)



3
x3 + x2 + 1 = x + 13 + 3x12 − 91 ( x1 (1 + 2 x12 + x14 )) + x1 ε2 (x) = x + 31 − 9x 1
+ x1 3x 1
− 9x22 + 9x13 + ε2 (x)

3
x3 + x2 + 1 = x + 13 − 9x1
+ x1 ε3 (x) = x + 13 + x1 − 19 + ε3 (x)

. avec
lim+∞ ε3 = 0
On a donc lim f (x) − (x + 3 ) = 0, la droite d'équation
1
est une asymptote à la courbe
y = x + 13
représentative de f au voisinage de +∞. De plus on remarque que f (x) − (x + ) = − + ε (x) or
x→+∞
1 1 1

− +ε (x) = − , donc pour x assez grand − +ε (x) < 0, pour x assez grand f (x)−(x+ ) < 0,
3 x 9 3
1 1 1 1 1
lim
ce qui correspond à f (x) < x + , la courbe représentative de f est en dessous de son asymptote lorsque x
x→+∞ 9 3 9 x 9 3 3
1

est assez grand. 3

9.3 Convexité (hors programme)

Dénition 9.1 Nous avons vu que f (a) était le coecient directeur de la tangente au point (a, f (a)), si ce

coecient directeur augmente lorsque a augmente on dit que f est convexe , si il diminue lorsque a augmente
on dit que f est concave . Si sur un intervalle [a, b], f est convexe et sur [b, c], f est concave alors on dit
que f change de convexité en b, et que b est un point d'inexion de f . De même si l'on passe de concave à
convexe.
Proposition 9.2 Si f est deux fois dérivable.
 f est convexe ssi f ≥ 0. ′′

 f est concave ssi f ≤ 0. ′′

 a est un point d'inexion ssi f (a) = 0 et f change de signe en a.


′′ ′′

10 Cours 10 : Primitives d'une fonction

10.1 Primitives

Dans le cas d'une fonction f dénie par une formule, on sait calculer sa dérivée, en revanche il est
beaucoup plus dicile de trouver une fonction dont la dérivée est égale à f
Dénition 10.1 Soit f une fonction, F est une primitive de f si F est une fonction dérivable et si F = f . ′

Proposition 10.1 Soit une fonction f dénie sur un intervalle I , F et F deux primitives de f , alors il
existe une constante K ∈ R telle que F = F + K , c'est à dire :
1 2
1 2

∃K ∈ R, ∀x ∈ I, F1 (x) = F2 (x) + K

L'ensemble des primitives de f est l'ensemble {G ∈ F(I, R)/∃K ∈ R, G = F + K} 2

Remarque 10.1  La fonction f égale à -1 sur ] − ∞; 0[ et à 1 sur ]0; +∞[ est dérivable et sa dérivée
est la fonction nulle, évidemment f n'est pas une fonction constante.
 Les primitives d'une fonction f dénie sur un intervalle sont donc dénies à une constante additive
près, mais si on fait la diérence entre les valeurs prises en deux points, les constantes s'éliminent et
la valeur ne dépend plus que de la fonction f , en eet
F1 (b) − F1 (a) = F2 (b) + K − (F2 (a) + K) = F2 (b) − F2 (a)

Théorème 10.1 (Théorème fondamentale de l'analyse) Une fonction continue sur un intervalle I pos-
sède une primitive dénie sur I .

Université de Cergy Pontoise 10


10. COURS 10 : PRIMITIVES D'UNE FONCTION A.Mizrahi
Dénition 10.2 On note, pour une fonction continue f ,
R
 f (t) dt une primitive de la fonction f .
x

 Si FZ est une primitive de f on notera


f (t) dt = F (x) + K
x

• [F (x)]ba = F (b) − F (a)
d
Z b
• f (t) t = [F (x)]ba = F (b) − F (a)
a

Remarque 10.2
Pour une fonction positive f : [a, b] → R continue, y y
+

l'intégrale de a à b de f ( f (t) dt) s'interprète comme


R b

l'aire sous la courbe de la fonction f . a

Pour une fonction qui n'est pas positive, on compte


positivement l'aire se trouvant dans le demi plan su- +
périeur : y ≥ 0 et négativement l'aire se trouvant dans x a x
a b b
le demi plan inférieur : y ≤ 0

Proposition 10.2 soient f et g deux fonctions continues dénies sur un intervalle I et λ ∈ R, alors

f (t) + λg(t) dt = f (t) dt + λ g(t) dt et f (t) + λg(t) dt = f (t) dt + λ g(t) dt


Z x Z x
Z Z x Z Z b b b

a a a

Preuve : Si F est une primitive de f et G une primitive de g, alors F + λG est dérivable et (F + λG) = f + λg ′

d'ou le résultat.
Proposition 10.3 (linéarité) soit f une fonction continue dénie sur un intervalle I et a, b, c ∈ I , alors
d d d
Z b Z c Z b
f (t) t = f (t) t + f (t) t
a a c

Preuve : Soit F une primitive de f , alors R c


d
f (t) t +
Rb
d
f (t) t = F (c) − F (a) + F (b) − F (c) = −F (a) + F (b) =
d
Rb a c

a
f (t) t

10.2 Intégration par parties

Théorème 10.2 Intégration par partie :


Soient u et v deux fonctions dérivables sur un intervalle I , dont les dérivées sont continues :
Z b Z b
∀a, b ∈ I, u(t)v ′ (t) dt = [u(t)v(t)]t=b
t=a − u′ (t)v(t) dt
a a

Preuve : On sait que (uv) (t) = u (t)v(t) + u(t)v (t). On intègre cette égalité entre a et b.
′ ′ ′

d d d d
Z b Z b Z b Z b
′ ′ ′ ′
(uv) (t) t = u (t)v(t) + u(t)v (t) t = u (t)v(t) t + u(t)v ′ (t) t
a a a a

or R (uv) (t) dt = [u(t)v(t)] . D'ou le résultat.


b
a
′ t=b
t=a

Exemple 10.1 Calculer I = R te dt, on cherche Ru et v telles que u (t) R= e et v(t) = t, posons alors
1 2t ′ 2t

on a v (t) = 1, on en déduit : I = te dt = [t e ] − 1. e dt = e − [ e ] =
0
′ 1 1
u(t) = 12 e2t 0
2t 1 2t 1
2 0 0
1 2t
2
1 2
2
1 2t 1
4 0
1 2 1 2 e2 +1
2 e − 4 (e − 1) = 4

Exemple 10.2 Calculer I = R t sin t dt, on cherche π


2
u et v telles que u (t) = sin t et v(t) = t, posons alors ′

u(t) = − cos t on a v (t) = 1, on en déduit : I = t sin t dt = [−t cos t] − 1(− cos t) dt = 0 + [sin t] = 1
0 π π π π

R R 2 2 2 2
0 0 0 0

Université de Cergy Pontoise 11


11. COURS 11 : CHANGEMENTS DE VARIABLE ET FONCTION ARCTANGENTE A.Mizrahi
11 Cours 11 : Changements de variable et fonction Arctangente

11.1 Changement de variable

Théorème 11.1 Changement de variable :


Soient f et g deux fonctions dénies sur un intervalle I , telles que g est dérivables et f et g ′ sont continues :
Z b Z g(b)
∀a, b ∈ I, f (g(t))g ′ (t) dt = f (x) dx
a g(a)

Preuve : est une primitive de (f ◦ g)g en eet pour toutZt : (F ◦ g) (t) = F g(t)g (t) = f g(t)g (t) donc
F ◦g ′ ′ ′ ′ ′

f (g(t))g (t) dt = (F ◦ g)(b) − (F ◦ g)(a) = F (g(b)) − F (g(a)) = f (x) dx


Z b g(b)

a g(a)

Dans la pratique on pose x = g(t), = g (t) on en déduit dx = g (t)dt, tt == ab ↔↔ xx == g(b)



dx ′ g(a) ′
dt

f (g(t)) g (t) dt, il reste alors juste à remplacer les bornes, lorsque t = a, x = g(a) et lorsque t = b, x = g(b).
Z b

a | {z } | {z }
f (x) dx

dt, on pose x = ln t, = on en déduit dx = dt, tt == 12 ↔



x = ln 1 = 0
Exemple 11.1 dx
R2 ln t 1 1
1 t dt t
↔ x = ln 2 t

ln t dt, il reste alors juste à remplacer les bornes. I = x dx = = (ln 2) .


Z 2 Z   ln 2 ln 2
1 1 1 2 2
I= x
1
|{z} t 2 2 0 0
x |{z}
dx

Remarque 11.1 Dans l'intégrale précédente nous avons remplacé g(t) par x, parfois il est plus simple de
remplacer t par Zh(u) où u serait notre nouvelle variable. En remarquant que = h (u) peut-on espérer une dt
du

formule comme f (t) dt = f h(u)h (u) du avec a = h(α) et b = h(β) ?


Z b β

Oui, en fait c'est le même théorème mais u joue le rôle de t, t celui de x et h celui de g.
a α

Exemple 11.2 Calculer I = 1 − t dt.


Z p 1
2
0

On pose t = cos u, on a alors dt = − sin u du et tt == 01 ↔


1

u= π 2
↔u=0

1 − (cos u) (− sin u) du = 1 − (cos u) (− sin u) du = − (sin u) sin u du.


Z p 0 Z p Z p 0 0
I= 2 2 2
1 1 1
2
π 2
π 2
π

d,
1
Z
2
π
I= | sin u| sin u u
x2 + y 2 = 1
or pour uZ∈ [0; π], sin u ≥ 0,
0
1
2

donc I = sin u du, or cos(2u) = 1 − 2 sin u


1
2
π
2 2
0

donc I = 12 1 − cos (2u) du


1
Z
2
π
x
0

donc I = 2 u − 2 sin (2u) = π4


1
  π
1 1  2

On retrouve bien l'aire d'un quart de disque de 0

rayon 1
Remarque 11.2 (intégration de certaines fractions rationnelles)
d sur l'intervalle ] − ∞; a[ ou sur l'intervalle ]a; +∞[
 Z x
1

 t = ln |x − a| + K
 t−a
d pour m > 1,sur l'un des deux intervalles précédents


 Z x
1 1 1
m
t= +K
(t − a) 1 − m (x − a)m−1
d

 Z x
 2t + b
t = ln(x2 + bx + c) + K



t2 + bt + c

Université de Cergy Pontoise 12


11. COURS 11 : CHANGEMENTS DE VARIABLE ET FONCTION ARCTANGENTE A.Mizrahi
11.2 Linéarisation (hors programme)

Lorsqu'on doit intégrer une fonction qui est un produit des fonctions sinus et cosinus, à part certains cas
très simples, on peut linéariser l'expression, c'est à dire eectuer des opérations trigonométriques pour se
ramener à des sommes de sinus et de cosinus.
Exemple 11.3 Linéariser (cos x) (sin x) .
2 2

(cos x)2 (sin x)2 = ( 12 (cos(2x) + 1))( 21 (1 − cos(2x)))


= 41 (1 − (cos 2x)2 )
= 41 (1 − ( 12 (cos(4x) + 1)))
= 18 (1 − cos 4x)

Exemple 11.4 Déterminer les primitives de cos (x). 3

Utilisons un peu les complexes, cos (x) = ( (e + e ))


3 1 ix −ix 3 = 18 (e3ix +R 3eix + 3e−ix +Re−3ix ) = 18 (e3ix + e−3ix +
3eix + 3e−ix )
1
= 1
8 (2 cos 3x + 6 cos x) = 1
2
4 (cos 3x + 3 cos x) nalement d d
cos3 (x) x = 41 (cos 3x + 3 cos x) x =
12 (sin 3x + 9 sin x) + C

11.3 Compléments sur les applications

Dénition 11.1 Soit f : E → F une application cela signie qu'à tout élément de E on associe un unique
élément de F , noté f (x)
1. f est une bijection si tout élément de F possède un unique antécédent par f , c'est à dire :
∀y ∈ F, ∃x ∈ E, f (x) = y et ∀x , x ∈ E, f (x ) = f (x ) =⇒ x = x
1 2 1 2 1 2

On remarque que cette dénition s'appuie sur deux propriétés diérentes qui donnent lieu à deux
nouvelles dénitions :
2. f est une injection si tout élément de F possède aucun ou un antécédent par f , c'est à dire :
∀x1 , x2 ∈ E, f (x1 ) = f (x2 ) =⇒ x1 = x2

3. f est une surjection si tout élément de F possède un ou plusieurs antécédents par f , c'est à dire :
∀y ∈ F, ∃x ∈ E, f (x) = y

4. les adjectifs correspondants à injection, surjection et bijection sont injective, surjective et bijective.
Proposition 11.1 Soit f : E → F une application, f est une bijection si et seulement si f est une injection
et une surjection.
Preuve : Immédiat
Exemple 11.5
f1 : R → R f2 : R → [−1; 1] f3 : [ −π π
2 ; 2] → R f4 : [ −π π
2 ; 2 ] → [−1; 1]
x 7→ sin x x 7→ sin x x 7→ sin x x 7→ sin x

f1 est une application ce n'est ni une injection, ni une surjection, ni une bijection.
f2 est une application c'est une surjection ce n'est pas une injection ce n'est donc pas une bijection.
f3 est une application c'est une injection ce n'est pas une surjection ce n'est donc pas une bijection.
f4 est une application c'est une injection et une surjection, f est donc une bijection.
4

Dénition 11.2 On appelle identité de E et on note id ou id l'application id : Ex → E


7→ x
E E

f ◦ g = id
Soit f : E → F , g : F → E deux applications. g est la réciproque de f si g ◦ f = id

F
E

Proposition 11.2 Si f : E → F possède une réciproque, cette réciproque est unique, on la note alors f . −1

Université de Cergy Pontoise 13


11. COURS 11 : CHANGEMENTS DE VARIABLE ET FONCTION ARCTANGENTE A.Mizrahi
Preuve : Soit et deux réciproques de
g1 g2 f :E→F y∈F , soit
x1 = g1 (y) x2 = g2 (y) posons et .
 
x1 = (g2 ◦ f )(x1 ) = (g2 ◦ f )(g1 (y)) = (g2 ◦ f ◦ g1 )(y) = g2 ◦ (f ◦ g1 ) (y) = g2 ◦ ( G ) (y) = g2 (y) = x2 id .
Proposition 11.3 Une application f : E → F possède une réciproque si et seulement si elle est bijective.
 Supposons f bijective pour tout y ∈ F , y possède un unique antécédent notons le g(y).
Preuve :

• Soit y ∈ F , g(y) est un antécédent de y par f donc f (g(y)) = x


• Soit x ∈ E , x est un antécédent de f (x) or g f (x) est le seul antécédent de f (x), donc g f (x) = x.


 Supposons que f possède une réciproque g.


• Soit y ∈ F , y possède un antécédent car f g(y) = y .


• Soit y ∈ F , et x un antécédent de y par f alors x = g f (x) = g(y), donc y possède au plus un antécédent


par f .
Exemple 11.6 soit f : R → [0; +∞[ et g : [0; +∞[→ R dénies par f (x) = x et g(y) = √y. 2

f est une surjection mais n'est pas injective. g est injective mais n'est pas surjective.
f ◦ g = id mais g ◦ f ̸= id car g ◦ f (−2) = 2 ̸= −2.
[0;+∞[ R

Proposition 11.4 Soit f : E → F une application bijective et g : F → E ,


 Si f ◦ g = id alors g = f . −1

 Si g ◦ f = id alors g = f .
F
−1
E

Preuve : Si f ◦ g = id , comme f est bijective il existe f , donc f ◦ f ◦ g = f ◦ id donc g = f . −1 −1 −1 −1

De même si g ◦ f = id , (g ◦ f ) ◦ f = id ◦ f donc g ◦ (f ◦ f ) = f donc g = f


F F
−1 −1 −1 −1 −1
F F

11.4 La fonction Arctangente

La fonction f : x 7→ est continue sur R, elle possède donc des primitives, on appelle fonction
1

Arctangente celle qui est nulle en 0. 1+x2

dt
Z x
1
Dénition 11.3 ∀x ∈ R, arctan x = 2
1+t 0

Proposition 11.5 ∀x ∈] − 21 π; 12 π[, arctan(tan x) = x

Preuve : On rappelle que pour tout x ∈] − π; π[, tan x = , on en déduit que tan x =
1 1
,sin x ′ sin′ x cos x−cos′ x sin x

donc tan x = ) = 1 + tan x.


2 2 cos x cos2 x
2 2
′ cos x+sin x sin x 2

Posons ∀x ∈] − π; π[; h(x) = arctan(tan x), c'est à dire h = arctan ◦(tan | ). h est dérivable comme composée
=1+(
cos2 x cos x
1 1

de fonctions dérivables, arctan x = , donc


2 2 ]− 21 π; 12 π[
′ 1
1+x2

1
h′ (x) = arctan′ (tan x) × tan′ (x) = (1 + tan2 x) = 1
1 + tan2 x

On en déduit que sur l'intervalle ] − π; π[ les fonctions f et identité ne dièrent que d'une constante. Il existe K
1 1

telle que ∀x ∈] − π; π[; h(x) = x + K , or h(0) = 0 donc K = 0. Donc ∀x ∈] − π; π[; h(x) = x.


2 2
1 1 1 1
2 2 2 2

Remarque 11.3 Attention la fonction tangente n'est pas bijective, ainsi elle ne possède pas de réciproque,
la fonction arctangente n'est pas la réciproque de la fonction tangente, par exemple :
arctan(tan

4
) = arctan(tan
−π
4
)=
−π
4
̸=

4
car −π
4
∈] − π; π[ et pas
1 1
2 2

4

En revanche la restriction de la fonction tangente


à ]− π; π[ : tan |
1 1
:]− π; π[→ R est une 1 1
x − 21 π + 21 π

bijection (cela se voit sur le tableau de variations


2 2 ]− 12 π; 21 π[ 2 2
tan′ (x)
de tan | : une fonction strictement crois-
+

sante et continue). Elle possède donc une fonc-


]− 21 π; 12 π[
+∞
tion réciproque notée (tan | ) . On sait −1
tan(x)
que arctan ◦ tan | = id.
]− 12 π; 12 π[
]− 21 π; 12 π[ −∞

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11. COURS 11 : CHANGEMENTS DE VARIABLE ET FONCTION ARCTANGENTE A.Mizrahi
On sait que arctan ◦ tan | ]− 12 π; 12 π[ = id. Donc
arctan ◦ tan |]− 1 π; 1 π[ ◦ (tan |]− 1 π; 1 π[ )−1 = id ◦ (tan | ]− 12 π; 21 π[ )
−1 . Donc
2 2 2 2
arctan = (tan |]− 1 π; 1 π[ )−1
2 2
y y

π y = arctan x
4
1 y = tan x

− π4 π x x
4 −1 1 2 3 4 5
• −1
−π
• 4

Proposition 11.6
∀x ∈ R, tan(arctan x) = x

∀x ∈] − π2 ; π2 [, arctan(tan x) = x

11.5 La fonction Arcsinus

La fonction f : x 7→ est continue sur ] − 1; 1[, elle possède donc des primitives, on appelle fonction
√ 1

Arcsinus celle qui est nulle en 0. 1−x2

dt
Z x
1
Dénition 11.4 ∀x ∈] − 1; 1[, arcsin x = √
2
1−t 0

Proposition 11.7 ∀x ∈] − 12 π; 12 π[, arcsin(sin x) = x


Posons ∀x ∈] − π; π[; h(x) = arcsin(sin x), c'est à dire h = arcsin ◦(sin |
Preuve :
1 1
. h est dérivable
]− 21 π; 21 π[ )
comme composée de fonctions dérivables, arcsin x = , donc
2 2
′ √ 1
1−x2

1 1 cos x
h′ (x) = arcsin′ (sin x) × sin′ (x) = p cos x = √ cos x =
1 − sin x 2 cos2 x | cos x|

Or pour x ∈] − π; π[, cos x > 0 donc h = 1 donc il existe une constante K telle que ∀x ∈] −
1 1 ′ 1 1
2 π; 2 π[, h(x) =x+K
or h(0) = 0 donc K = 0. Donc ∀x ∈] − π; π[; h(x) = x.
2 2
1 1
2 2

Remarque 11.4 Attention la fonction sinus n'est pas bijective, ainsi elle ne possède pas de réciproque, la
fonction arcsinus n'est pas la réciproque de la fonction sinus, par exemple :
arcsin(sin

6
1 π
) = arcsin( ) = ̸=
2 6

6
car π
6
∈] − π; π[ et
1 1
2 2

6
1 1
̸∈] − π; π[
2 2

En revanche la restriction de la fonction sinus à


] − π; π[ : sin |
x − 21 π + 21 π
1 1 1 1
:] − π; π[→] − 1; 1[
est une bijection (cela se voit sur le tableau de
2 2 ]− 12 π; 21 π[ 2 2
sin′ (x)
variations de sin | : une fonction stricte-
+

ment croissante et continue). Elle possède donc


]− 12 π; 21 π[
+1
une fonction réciproque notée (sin | ) . −1
sin(x)
On sait que arcsin ◦ sin | = id.
]− 12 π; 21 π[
]− 12 π; 12 π[ −1

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11. COURS 11 : CHANGEMENTS DE VARIABLE ET FONCTION ARCTANGENTE A.Mizrahi
On sait que arcsin ◦ sin | id. Donc
]− 21 π; 12 π[ =
arcsin ◦ sin |]− 1 π; 1 π[ ◦ (sin |]− 1 π; 1 π[ )−1 =
2 2 2 2
id ◦ (sin | ]− 12 π; 12 π[ )
−1 . Donc
arcsin = (sin |]− 1 π; 1 π[ )−1
2 2
y y

1
y = sin x π
y = arcsin x
4

x x
−1 −0.5 0.5 1
− π4 π
4

−π
• • 4
−1

Proposition 11.8
∀x ∈] − 1; 1[, sin(arcsin x) = x

∀x ∈] − π2 ; π2 [, arcsin(sin x) = x

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