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Chapitre 1

Analyse Mathématique I

Par

Mohamed Boumazgour

0
Table des matières

1 Fonction réelle d’une variable réelle


Limite et continuité 3
1.1 Généralités sur les fonctions réelles . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.1 Graphe d’une fonction réelle . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.2 Egalité de deux fonctions réelles . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.3 Fonctions paires et impaires . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.4 Fonctions périodiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.5 Fonctions bornées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.6 Fonctions monotones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.7 Opérations sur des fonctions . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2 Limite d’une fonction réelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.1 Limite en un point réel . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.2 Limite à l’infini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3 Fonctions réelles continues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.1 Continuité en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.2 Continuité à droite, continuité à gauche . . . . . . . . . 8
1.3.3 Opérations sur des fonctions continues . . . . . . . . . 9
1.3.4 Composition des fonctions continues . . . . . . . . . . 9
1.3.5 Prolongement par continuité . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.6 Continuité sur un intervalle . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.7 Fonctions continues monotones . . . . . . . . . . . . . 10
1.4 Théorème des valeurs intermédiaires . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.5 Fonctions dérivables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.5.1 Dérivée en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.5.2 Dérivée à droite, dérivée à gauche . . . . . . . . . . . . 12
1.5.3 Interprétation géométrique de la dérivée . . . . . . . . 12
1.5.4 Opérations sur les fonctions dérivables . . . . . . . . . 13

1
1.5.5 Dérivées successives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.5.6 Règle de l’Hospital . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.5.7 Monotonie d’une fonction dérivable . . . . . . . . . . . 15
1.6 Elasticité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.7 Fonctions convexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.7.1 Définitions et propriétés élémentaires . . . . . . . . . . 16
1.7.2 Condition de convexité des fonctions dérivables . . . . 17
1.8 Extrema d’une fonction réelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.9 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

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Chapitre 1

Fonction réelle d’une variable


réelle
Limite et continuité

1.1 Généralités sur les fonctions réelles


Définition 1.1.1. Une fonction réelle (ou numérique) d’une variable réelle
est une fonction f : E → F , où E et F sont des sous ensembles de R.
L’ensemble E s’appelle le domaine de définition de la fonction f .

1.1.1 Graphe d’une fonction réelle


Définition 1.1.2. Soit f : E → F une fonction réelle. Le graphe de la
fonction f , noté Cf , est l’ensemble défini par

Cf = {(x, y) ∈ E × F tel que y = f (x)}·

1.1.2 Egalité de deux fonctions réelles


Définition 1.1.3. Deux fonctions réelles f et g sont dites égales si elles ont
le même ensemble de définition E et si f (x) = g(x) pour tout élément x ∈ E.
On note f ≡ g ou tout simplement f = g·

3
1.1.3 Fonctions paires et impaires
Définition 1.1.4. Une fonction réelle f : E → F est dite :
i) paire si pout tout x ∈ E on a : −x ∈ E et f (−x) = f (x),
ii) impaire si pout tout x ∈ E on a : −x ∈ E et f (−x) = −f (x)·

1.1.4 Fonctions périodiques


Définition 1.1.5. Une fonction réelle f : E → F est dite périodique s’il
existe un nombre T ∈ R tel que x+T ∈ E pour tout x ∈ E et f (x+T ) = f (x)·
Le petit nombre réel T qui vérifie f (x + T ) = f (x) pour tout x ∈ E, s’appelle
la période de f . On dit alors que f est une fonction périodique de période T .

1.1.5 Fonctions bornées


Définition 1.1.6. Une fonction réelle f : E → F est dite :
i) majorée sur E s’il existe un nombre réel M tel que f (x) ≤ M pour
tout x ∈ E. Le nombre M s’appelle un majorant de f sur E.
ii) minorée sur E s’il existe un réel m ∈ R tel que f (x) ≥ m pour tout
x ∈ E. Le nombre m s’appelle un minorant de f sur E.
iii) bornée sur E si elle est majorée et minorée à la fois sur E.

1.1.6 Fonctions monotones


Définition 1.1.7. Soit f une fonction réelle définie sur un intervalle I de R.
On dit que f est :
i) croissante sur I si pour tous x, y ∈ I on a
x ≤ y ⇒ f (x) ≤ f (y),
ii) strictement croissante sur I si pour tous x, y ∈ I on a
x < y ⇒ f (x) < f (y),
iii) décroissante sur I si pour tous x, y ∈ I on a
x ≤ y ⇒ f (x) ≥ f (y),
iv) strictement décroissante sur I si pour tous x, y ∈ I on a
x < y ⇒ f (x) > f (y),

4
v) monotone (respectivement strictement monotone) si f est croissante
ou décroissante (respectivement strictement croissante ou strictement
décroissante).

1.1.7 Opérations sur des fonctions


Soient f et g deux fonctions réelles définies sur un ensemble E et soit
λ ∈ R. Alors
i) la somme de f et g, notée f + g, est définie par
(f + g)(x) = f (x) + g(x) (x ∈ E)·
ii) le produit de f et g, notée f · g, est défini par
(f · g)(x) = f (x) · g(x) (x ∈ E)·
iii) le quotient (ou le rapport) de f et g, notée fg , est défini par
f f (x)
( )(x) = (x ∈ E)·
g g(x)
iv) le produit de f par λ est défini par
(λf )(x) = λf (x) (x ∈ E)·

1.2 Limite d’une fonction réelle


Définition 1.2.1. Soit x0 ∈ R. On appelle un voisinage de x0 tout ensemble
contenant un intervalle de la forme ]x0 − , x0 + [, où  > 0. On dira alors
qu’une fonction réelle, de domaine de définition Df , est définie au voisinage
de x0 s’il existe  > 0 tel que ]x0 − , x0 + [ ⊆ Df .

1.2.1 Limite en un point réel


Limite finie
Définition 1.2.2. Soit f une fonction réelle, de domaine de définition Df ,
définie au voisinage d’un point x0 (sauf peut-être x0 ) et soit l ∈ R. On dit
que l est une limite de f en x0 (ou lorsque x tend vers x0 ) si
∀ > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ Df : |x − x0 | < η ⇒ |f (x) − l| < .
On note lim f (x) = l.
x→x0

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Limite infinie

Définition 1.2.3. Soit f une fonction réelle, de domaine de définition Df ,


définie au voisinage d’un point x0 (sauf peut-être x0 ).
i) On dit que f tend vers +∞ lorsque x tend vers x0 si

∀A > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ Df : |x − x0 | < η ⇒ f (x) > A.

ii) On dit que f tend vers −∞ lorsque x tend vers x0 si

∀B < 0, ∃η > 0, ∀x ∈ Df : |x − x0 | < η ⇒ f (x) < B.

Unicité de la limite

Théorème 1.2.1. La limite d’une fonction réelle en un point réel, lorsqu’elle


existe, est unique.

Limite à droite, limite à gauche

Définition 1.2.4. (Limite à droite) Soit f une fonction réelle définie sur un
intervalle ]x0 , b]. Alors
i) f admet une limite finie l ∈ R à droite de x0 si

∀ > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ R : 0 ≤ x − x0 < η ⇒ |f (x) − l| ≤ ·

On écrit lim+ f (x) = l ou x→x


lim f (x) = l·
x→x0 0
x>x0

ii) f admet une limite infinie à droite de x0 si l’une des propriétés sui-
vantes est vérifiée :
a) ∀A > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ R : 0 ≤ x − x0 < η ⇒ f (x) > A·
On écrit lim+ f (x) = +∞·
x→x0

b) ∀B < 0, ∃η > 0, ∀x ∈ R : 0 ≤ x − x0 < η ⇒ f (x) < B·


On écrit lim+ f (x) = −∞·
x→x0

Définition 1.2.5. (Limite à gauche) Soit f une fonction réelle définie sur
un intervalle [a, x0 [. Alors

6
i) f admet une limite finie l ∈ R à gauche de x0 si

∀ > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ R : 0 ≤ x0 − x < η ⇒ |f (x) − l| ≤ ·

lim f (x) = l·
On écrit lim− f (x) = l ou x→x
x→x0 0
x<x0

ii) f admet une limite infinie à gauche de x0 si l’une des propriétés sui-
vantes est vérifiée :
a) ∀A > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ R : 0 ≤ x0 − x < η ⇒ f (x) > A·
On écrit lim− f (x) = +∞·
x→x0

b) ∀B < 0, ∃η > 0, ∀x ∈ R : 0 ≤ x0 − x < η ⇒ f (x) < B·


On écrit lim− f (x) = −∞·
x→x0

Théorème 1.2.2. Soit f une fonction réelle admettant une limite à droite
et une limite à gauche d’un point x0 . Alors f admet une limite en x0 si et
seulement si lim− f (x) = lim+ f (x)·
x→x0 x→x0

1.2.2 Limite à l’infini


Limite finie

Définition 1.2.6. Soit f une fonction réelle, de domaine de définition Df ,


définie sur un voisinage de +∞ et soit l ∈ R. On dit que l est une limite de
f en +∞ (ou lorsque x tend vers +∞) si

∀ > 0, ∃A > 0, ∀x ∈ Df : x > A ⇒ |f (x) − l| < .

On note lim f (x) = l·


x→+∞

Définition 1.2.7. Soit f une fonction réelle, de domaine de définition Df ,


définie sur un voisinage de −∞ et soit l ∈ R. On dit que l est une limite de
f en −∞ (ou lorsque x tend vers −∞) si

∀ > 0, ∃B < 0, ∀x ∈ Df : x < B ⇒ |f (x) − l| < .

On note lim f (x) = l·


x→−∞

7
Définition 1.2.8. Soit f une fonction réelle définie sur un voisinage de +∞.
On dit que f admet une limite infinie quand x tend vers +∞ si l’une des
propriétés suivantes est satisfaite :
a) ∀A > 0, ∃M > 0, ∀x ∈ R : x > B ⇒ f (x) > A·
On écrit lim f (x) = +∞·
x→+∞

b) ∀B < 0, ∃N > 0, ∀x ∈ R : x > N ⇒ f (x) < B·


On écrit lim f (x) = −∞·
x→+∞

Définition 1.2.9. Soit f une fonction réelle définie sur un voisinage de −∞.
On dit que f admet une limite infinie quand x tend vers −∞ si l’une des
propriétés suivantes est satisfaite :
a) ∀A > 0, ∃B < 0, ∀x ∈ R : x < B ⇒ f (x) > A·
On écrit lim f (x) = +∞·
x→−∞

b) ∀A < 0, ∃B < 0, ∀x ∈ R : x < B ⇒ f (x) < A·


On écrit lim f (x) = −∞·
x→−∞

1.3 Fonctions réelles continues


1.3.1 Continuité en un point
Définition 1.3.1. Une fonction réelle f définie sur un intervalle I est conti-
nue en un point x0 ∈ I si lim f (x) = f (x0 ).
x→x0

1.3.2 Continuité à droite, continuité à gauche


Définition 1.3.2. Une fonction f définie sur un intervalle [x0 , b[ est continue
à droite au point x0 si lim+ f (x) = f (x0 ).
x→x0

Définition 1.3.3. Une fonction f définie sur un intervalle ]a, x0 ] est continue
à gauche au point x0 si lim− f (x) = f (x0 ).
x→x0

Théorème 1.3.1. Une fonction réelle est continue en un point x0 si et


seulement si elle est continue à droite et à gauche de x0 .

8
1.3.3 Opérations sur des fonctions continues
Théorème 1.3.2. Soient f et g deux fonctions réelles continues en un point
x0 et soit λ ∈ R. Alors
i) la fonction somme f + g est continue en x0 .
ii) la fonction produit f · g est continue en x0 .
iii) si de plus la condition g(x0 ) 6= 0 est satisfaite alors fg est continue
en x0 .
iv) la fonction λf est continue en x0 .

1.3.4 Composition des fonctions continues


Théorème 1.3.3. Si f est une fonction continue en un point donné x0 et
g est une fonction continue au point y0 = f (x0 ) alors la fonction g ◦ f est
continue en x0 .

1.3.5 Prolongement par continuité


Définition 1.3.4. Soit x0 ∈ R et soit f une fonction réelle définie au voi-
sinage de x0 sauf en x0 . Supposons que lim f (x) = l ∈ R et considérons la
x→x0
fonction f˜ définie par

f (x) si x 6= x0
f˜(x) =
l si x = x0 ·

La fonction f˜ est continue en x0 et prolonge f . Elle s’appelle un prolongement


par continuité de f en x0 .
ex −1
Exemple 1.3.1. Soit f la fonction réelle définie par f (x) = x
. On a
lim f (x) = 1. Donc la fonction f˜ définie par
x→0

ex −1

si x 6= 0
f˜(x) = x
1 si x = 0

présente un prolongement par continuité au point 0 de la fonction f .

9
1.3.6 Continuité sur un intervalle
Définition 1.3.5. Une fonction réelle est dite continue sur un intervalle
I ⊆ R si elle est continue en tout point de l’intervalle I.
Remarque 1.3.1. Une fonction f définie sur intervalle [a, b] est continue sur
[a, b] si elle est continue en tout point point de ]a, b[, continue à droite de a
et à gauche de b.

1.3.7 Fonctions continues monotones


Théorème 1.3.4. Soit f : [a, b] → R une fonction continue et strictement
croissante. Alors
i) f est bijective de [a, b] sur [f (a), f (b)]·
ii) La fonction réciproque f −1 : [f (a), f (b)] → [a, b] est continue et stric-
tement croissante.
Théorème 1.3.5. Soit f : [a, b] → R une fonction continue et strictement
décroissante. Alors
i) f est bijective de [a, b] sur [f (b), f (a)]·
ii) la fonction réciproque f −1 : [f (b), f (a)] → [a, b] est continue et stric-
tement décroissante.

1.4 Théorème des valeurs intermédiaires


Théorème 1.4.1. L’image d’un intervalle non vide de R par une fonction
continue est un intervalle non vide.
Remarque 1.4.1. Soit [m, M ] l’image d’un intervalle [a, b] par une fonction
continue f . Alors pour tout y ∈ [m, M ] il existe au moins un x ∈ [a, b] tel
que f (x) = y. En particulier si y est compris entre f (a) et f (b), alors il existe
x ∈ [a, b] tel que f (x) = y.
Théorème 1.4.2. (Théorème des valeurs intermédiaires) Soit f une fonction
réelle continue sur un intervalle [a, b]. Si la condition f (a).f (b) < 0 alors il
existe c ∈]a, b[ tel que f (c) = 0.
Exemple 1.4.1. Utilisons le théorème des valeurs intermédiaiares pour mon-
trer que l’équation log(x)+x2 +x−3 = 0 admet une solution dans l’intervalle
]1, 3[. On pose
f (x) = log(x) + x2 + x − 3·

10
On a f est continue sur [1, 3] avec f (1) · f (3) = − log(3) − 9 < 0. D’après
le théorème des valeurs intermédiaires on déduit l’existence d’un élément
x0 ∈]1, 3[ tel que f (x0 ) = log(x0 ) + x20 + x0 − 3 = 0·

1.5 Fonctions dérivables


1.5.1 Dérivée en un point
Définition 1.5.1. Soit I un intervalle de R et soit f une fonction réelle
f (x) − f (x0 )
définie sur I. On dit que f est dérivable en un point x0 ∈ I si lim
x→x0 x − x0
est finie.
On note
f (x) − f (x0 )
f 0 (x0 ) = lim .
x→x0 x − x0
La limite f 0 (x0 ), lorsqu’elle existe, s’appelle la dérivée de f en x0 .
Remarque : Si on pose h = x − x0 alors, lorsque x tend vers x0 le nombre
h tend vers 0. On peut ainsi écrire
f (x) − f (x0 ) f (x0 + h) − f (x0 )
f 0 (x0 ) = lim = lim ·
x→x0 x − x0 h→0 h
Définition 1.5.2. Soit f une fonction réelle définie sur un intervalle I ⊆ R.
On dit que f est dérivable sur I si elle est dérivable en tout point de I.
L’application f 0 : x ∈ I 7→ f 0 (x) est alors appelée la fonction dérivée de f .
Théorème 1.5.1. Si une fonction f est dérivable en un point x0 alors elle
est continue en ce point.
f (x) − f (x0 )
Démonstration. Si f est dérivable en x0 alors f 0 (x0 ) = lim
x→x0 x − x0
f (x) − f (x0 )
existe. Posons (x) = . Alors f (x) = f (x0 ) + (x − x0 )(x). Donc
x − x0
lim f (x) = f (x0 ).
x→x0

Remarque : La réciproque du théorème précédent n’est pas vraie. Considérons


par exemple la fonction f (x) = |x|. Il est clair que f est continue en 0, mais
elle n’est pas dérivable en ce point car
f (x) − f (0) f (x) − f (0)
lim+ = 1 6= −1 = lim− ·
x→0 x x→0 x

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1.5.2 Dérivée à droite, dérivée à gauche
Définition 1.5.3. Soit f une fonction définie sur un intervalle I de R. On
f (x) − f (x0 )
dit que f est dérivable à droite en un point x0 ∈ I si lim+ est
x→x0 x − x0
finie.
Cette limite s’appelle la dérivée à droite de f en x0 . On la note fd0 (x0 ).

Définition 1.5.4. Soit f une fonction définie sur un intervalle I de R. On


f (x) − f (x0 )
dit que f est dérivable à gauche en un point x0 ∈ I si lim− est
x→x0 x − x0
finie.
Cette limite s’appelle la dérivée à gauche de f en x0 . On la note fg0 (x0 ).

Remarque 1.5.1. Une fonction réelle peut être dérivable à droite et à gauche
d’un point x0 sans être dérivable en x0 . Par exemple la fonction f (x) = |x|
est dérivable à droite et à gauche en 0, mais elle n’est dérivable en 0.

Théorème 1.5.2. Soit f une fonction réelle f est dérivable en point x0 si


et seulement si f est dérivable à droite et à gauche de x0 et fd0 (x0 ) = fg0 (x0 ).

1.5.3 Interprétation géométrique de la dérivée


Tangente à la courbe
Soit f une fonction dérivable en un point x0 de dérivée f 0 (x0 ) en ce point.
Soient M0 le point de coordonnées (x0 , f (x0 )) et M le point de coordonnées
(x, f (x)) avec x 6= x0 . Le coefficient directeur (ou la pente) de la droite
(M0 M ) joignant les points M0 et M est le rapport

f (x) − f (x0 )
·
x − x0
Dire que f est dérivable en x0 revient à dire que le coefficient directeur de la
droite (M0 M ) admet une limite finie en x0 , qui n’est autre que f 0 (x0 ). Ainsi,
la droite (M0 M ) a pour position limite la tangente à la courbe de f en x0
dont l’équation est
y = f (x0 ) + (x − x0 )f 0 (x0 )·

12
Point anguleux
Définition 1.5.5. Soit f une fonction définie sur un voisinage d’un point
x0 . On dit qu’un point M0 (x0 , f (x0 )) de la courbe de f est anguleux si les
deux valeurs fd0 (x0 ) et fg0 (x0 ) existent et sont différentes.

1.5.4 Opérations sur les fonctions dérivables


Somme, produit et quotient des fonctions dérivables
Théorème 1.5.3. Soient f et g deux fonctions réelles dérivables en un point
x0 et soit λ ∈ R. Alors
i) la fonction somme f + g est dérivable en x0 et (f + g)0 (x0 ) = f 0 (x0 ) +
g 0 (x0 ) ;
ii) la fonction produit f ·g est dérivable en x0 et (f ·g)0 (x0 ) = f 0 (x0 )g(x0 )+
f (x0 )g 0 (x0 ) ;
f
iii) si de plus la condition g(x0 ) 6= 0 est satisfaite alors est dérivable
g
f f 0 (x0 )g(x0 ) − f (x0 )g 0 (x0 )
en x0 et ( )0 (x0 ) = ;
g (g(x0 ))2
iv) la fonction λf est dérivable en x0 et (λf )0 (x0 ) = λf 0 (x0 ).

Dérivée de la composée de deux fonctions


Théorème 1.5.4. Si f est une fonction dérivable en un point x0 et g est
une fonction dérivable en f (x0 ) alors la fonction g ◦ f est dérivable en x0 et
(g ◦ f )0 (x0 ) = g 0 (f (x0 )).f 0 (x0 )·
Corollaire 1.5.5. Si f est une fonction dérivable sur un intervalle I et g
est une fonction dérivable sur f (I) alors la fonction g ◦ f est dérivable sur I.

Dérivée d’une fonction réciproque


Théorème 1.5.6. Soit f une fonction continue et strictement monotone
d’un intervalle I de R vers f (I). Si la fonction f est dérivable en un point
x0 ∈ I avec f 0 (x0 ) 6= 0, alors la fonction réciproque f −1 est dérivable au
point y0 = f (x0 ) et
1 1
(f −1 )0 (y0 ) = = ·
f 0 (x 0) f 0 (f −1 (y0 ))

13
1.5.5 Dérivées successives
Définition 1.5.6. Soit f une fonction dérivable sur un intervalle I. La fonc-
tion dérivée f 0 peut elle même être dérivable sur I.
Si la fonction f 0 est dérivable sur I on dit que f est deux fois dérivable sur
I. La dérivée f 00 := (f 0 )0 s’appelle la dérivée seconde de f ; on la note aussi
f (2) .
De proche en proche on peut ainsi définir des dérivées d’ordre supérieur de
f . la dérivée nième de la fonction f sur I est, par définition, la dérivée de la
dérivée (n − 1)ième de f sur I, lorsqu’elles existent.
On note f (n) := (f (n−1) )0 . Par convention, on pose f (0) = f .
Exemple 1.5.1. On considère la fonction f définie par f (x) = e−x . On a f
est indefiniment dérivable sur R. Sa dérivée nième (n ∈ N) est donnée par

f (n) (x) = (−1)n e−x ·

Définition 1.5.7. Une f fonction définie sur un intervalle I ⊆ R est dite de


classe C n sur I si sa fonction dérivée f (n) est continue sur I.
Théorème 1.5.7. (Formule de Leibniz) Soient f et g des fonctions admet-
tant des dérivées jusqu’à l’ordre n sur un intervalle I. Alors f · g est n fois
dérivable sur I de fonction dérivée
n
X
(n)
(f · g) = Cnk f (n−k) g (k) ,
k=0

n!
où Cnk = ·
k!(n − k)!

1.5.6 Règle de l’Hospital


Théorème 1.5.8. Soient f et g deux fonctions continues sur un intervalle
I sauf peut-être en un point x0 ∈ I, vérifiant lim f (x) = lim g(x) = 0. Si
x→x0 x→x0
les fonctions f et g sont dérivables sur I \ {0} et si les fonctions g et g 0 ne
s’annulent pas sur I alors
f 0 (x) f (x)
lim 0
= l ⇒ lim = l,
x→x0 g (x) x→x0 g(x)

où l peut-être fini ou infini.

14
log(1+x2 )−x2
Exemple 1.5.2. Soit f la fonction réelle définie par f (x) = x4
.
Puisque
lim log(1 + x2 ) − x2 = lim x4 = 0
x→0 x→0
et
2x
(log(1 + x2 ) − x2 )0 1+x2
− 2x 1
lim = lim =−
x→0 (x4 )0 x→0 4x 3 2
il vient de la règle de l’Hospital que
1
lim f (x) = − ·
x→0 2

1.5.7 Monotonie d’une fonction dérivable


Théorème 1.5.9. Soit f une fonction dérivable sur un intervalle I de R.
Alors
i) f est croissante sur I si et seulement si f 0 (x) ≥ 0 pour tout x ∈ I.
ii) f est strictement croissante sur I si et seulement si f 0 (x) > 0 pour
tout x ∈ I.
Théorème 1.5.10. Soit f une fonction dérivable sur un intervalle I de R.
Alors
i) f est déccroissante sur I si et seulement si f 0 (x) ≤ 0 pour tout x ∈ I.
ii) f est strictement décroissante sur I si et seulement si f 0 (x) < 0 pour
tout x ∈ I.

1.6 Elasticité
Définition 1.6.1. Soit f une fonction définie sur un voisinage d’un point x0
non nul telle que f (x0 ) 6= 0. L’élasticité de la fonction f au point x0 , notée
E(f )(x0 ), est définie par
f (x)−f (x0 )
f (x0 ) x0 f (x) − f (x0 )
E(f )(x0 ) := lim x−x0 = lim · ·
x→x0
x0
x→x0 f (x0 ) x − x0
Théorème 1.6.1. Si f est une fonction réelle dérivable en un point x0 6= 0
telle que f (x0 ) 6= 0 alors
f 0 (x0 )
E(f )(x0 ) = x0 ·
f (x0 )

15
Proposition 1.6.2. Si f et g sont des fonctions réelles dérivables en un
point x 6= 0 telles que f (x) 6= 0 6= g(x) alors
i) E(f n )(x) = nE(f )(x) pour tout n ≥ 1.
ii) E(f · g)(x) = E(f )(x) + E(g)(x).
iii) E( fg )(x) = E(f )(x) − E(g)(x).

1.7 Fonctions convexes


1.7.1 Définitions et propriétés élémentaires
Définition 1.7.1. Soit f une fonction réelle définie sur un intervalle I de R.
i) On dit que f est convexe sur I si quels que soient x, y ∈ I et α ∈ [0, 1],
on a
f (αx + (1 − α)y) ≤ αf (x) + (1 − α)f (y)·
Si l’inégalité est stricte on dit que f est strictement convexe sur I.
ii) On dit que f est concave sur I si quels que soient x, y ∈ I et α ∈ [0, 1],
on a
f (αx + (1 − α)y) ≥ αf (x) + (1 − α)f (y)·
Exemple 1.7.1. La fonction f définie par f (x) = |x| est convexe sur R.
Remarque 1.7.1. Une fonction f est concave sur I si et seulement si −f est
convexe sur I.
Théorème 1.7.1. (Inégalité de Jensen) Si f est une fonction convexe sur
un intervalle I de R alors
X n n
X
f( α i xi ) ≤ f (xi )
i=1 i=1
Pn
quels que soient x1 , · · · , xn dans I et α1 , · · · , αn dans [0, 1] tels que i=1 αi =
1.
Remarque 1.7.2. Si f est convexe sur un intervalle I alors
x1 + · · · x n f (x1 ) + · · · + f (xn )
f( )≤ ·
n n
Proposition 1.7.2. Soient f et g deux fonctions définies sur un intervalle
I et soit λ ∈ R+ . Si f et g sont convexes (resp. concaves) sur I alors λf et
f + g sont convexes (resp. concaves) sur I.

16
1.7.2 Condition de convexité des fonctions dérivables
Théorème 1.7.3. Pour qu’une fonction f , dérivable sur un intervalle I, soit
convexe (resp. strictement convexe) sur I, il faut et il suffit que sa dérivée f 0
soit croissante (resp. strictement croissante) sur I.
Corollaire 1.7.4. Si f est une fonction convexe et dérivable sur un intervalle
I alors la courbe représentative de f se situe au dessus de chacunes de ses
tangentes.
Théorème 1.7.5. Soit f une fonction deux fois dérivable sur un intervalle
I. Alors f est convexe (resp. concave) sur I si et seulement si f 00 (x) ≥ 0
(resp. f 00 (x) ≤ 0) pour tout x ∈ I.
Exemple 1.7.2. La fonction f définie par f (x) = x2 est convexe sur R.

1.8 Extrema d’une fonction réelle


Définition 1.8.1. Soient f une fonction réelle définie sur un intervalle I et
x0 ∈ I. On dit que f admet un maximum (resp. minimum) local en x0 s’il
existe  > 0 tel que

f (x0 ) ≥ f (x) (resp.f (x) ≥ f (x0 )) pour tout x ∈]x0 − , x0 + [·

On appelle extremum local de f sur I un maximum ou minimum local de f


sur I.
Définition 1.8.2. Soient f une fonction réelle définie sur un intervalle I et
x0 ∈ I. On dit que f admet un maximum (resp. minimum) global en x0 si

f (x0 ) ≥ f (x) (resp.f (x) ≥ f (x0 )) pour tout x ∈ I·

On appelle extremum global de f sur I un maximum ou minimum global de


f sur I.
Théorème 1.8.1. Soit f une fonction dérivable sur un intervalle I et soit
x0 ∈ I. Si f admet un extremun en x0 alors f 0 (x0 ) = 0.
Remarques 1.8.1. i) La réciproque de ce théorème est fausse en général. La
fonction réelle définie par f (x) = x3 n’admet pas d’extremun au point 0,
cependant f 0 (0) = 0.

17
ii) Une fonction réelle f peut admettre un extremum en un point x0 sans
que la dérivée f 0 (x0 ) existe, on a comme exemple la fonction définie par
f (x) = |x|. Elle admet un minimum en 0 sans être dérivable en ce point.
Théorème 1.8.2. Soit f une fonction définie sur un intervalle I. Si la fonc-
tion dérivée f 0 s’annule en un point x0 ∈ I en changeant de signe alors f
admet un extremum en x0 .
Définition 1.8.3. Soit f une fonction définie sur un intervalle I et soit
x0 ∈ I. On dit que x0 est un point d’inflexion de f si la courbe représentative
de f change de concavité au point M0 (x0 , f (x0 )) en changeant de sens.

Exemple 1.8.1. Le point 0 représente un point d’inflexion de la fonction f


définie sur R par f (x) = x3 .
Théorème 1.8.3. Soit f une fonction dérivable sur un intervalle I. Si la
fonction dérivée f 0 s’annule en un point x0 ∈ I sans changer de signe alors
f admet un point d’inflexion au point x0 .
Exemple 1.8.2. Considérons la fonction f définie par f (x) = x|x|. On a f
est dérivable de dérivée f 0 (x) = 2|x|. Donc f 0 s’annule en 0 sans changer de
signe. D’après le théorème précédent 0 est un point d’inflexion de f .
Théorème 1.8.4. Soit f une fonction deux fois dérivables sur un intervalle
I et soit x0 ∈ I tel que f 0 (x0 ) = 0. alors la fonction f présente
i) un maximum au point x0 si f 00 (x0 ) < 0.
ii) un minimum au point x0 si f 00 (x0 ) > 0.
iii) un point d’inflexion au point x0 si f 00 (x0 ) = 0.
Exemple 1.8.3. Si f (x) = x2 alors f 0 (0) = 0 et f 00 (0) = 2 > 0, donc f
présente un minimum au point 0.
Théorème 1.8.5. Soit f une fonction définie sur un intervalle I. Si f est
convexe (resp. concave) alors tout extremum local est un minimum (resp.
maximum) local de f sur I.
Théorème 1.8.6. Soit f une fonction dérivable sur un intervalle I et soit
x0 ∈ I tel que f 0 (x0 ) = 0. Si f est convexe alors x0 présente un minimum de
f sur I.

18
1.9 Exercices
Exercice 1.9.1. Étudier les limites suivantes :
1
i) lim (1 + )x .
x→+∞ x
1 ex + e−x
ii) lim log( ).
x→−∞ x 2
Exercice 1.9.2. Soit f : [0, +∞[→ R une fonction la fonction donnée par
 1
x x si x > 0
f (x) =
a si x = 0.

Déterminer le réel a pour que f soit continue en 0.

Exercice 1.9.3. Donner le prolongement par continuité au point x0 des


fonctions suivantes :
3 2 −x
i) f (x) = 4x −3x
x−1
(x0 = 1).
x2
ii) g(x) = e x−1 (x0 = 0).
1
iii) h(x) = e 1−x log(x) (x0 = 0).

Exercice 1.9.4. Soit f : [0, 1] → [0, 1] une fonction continue. Montrer qu’il
existe un point x0 ∈ [0, 1] tel que f (x0 ) = x0 ·

Exercice 1.9.5. Soit f une fonction continue sur [0, 1] telle que f (0) 6= f (1)·
1) Expliquer pourquoi la fonction u, définie sur [0, 1], par

u(x) = f (1 − x) − f (x)

est continue sur [0, 1]·


2) Établir que 0 est une valeur intermédiaire des valeurs u(0) et u(1)·
3) En déduire qu’il existe un élément x0 ∈ [0, 1] tel que f (x0 ) = f (1−x0 )·

Exercice 1.9.6. Soit f une fonction continue sur [0, 1] telle que f (0) = f (1).
Montrer qu’il existe un point x0 ∈ [0, 1] tel que f (x0 ) = f (x0 + 12 )·

Exercice 1.9.7. Montrer que l’équation ex − 4x = 0 a exactement deux


racines.

Exercice 1.9.8. Montrer que l’équation ex − x − 3 = 0 admet une et une


seule solution positive.

19
Exercice 1.9.9. Calculer les dérivées des fonctions suivantes :
i) f (x) = 2x .
1
ii) g(x) = x x .
2
ex log(ex + x2 − 1).
iii) h(x) = p

iv) u(x) = 3 x2 + 2 + x.
x
Exercice 1.9.10. Soit f la fonction réelle définie par f (x) = ex + 1−x ·
1) Déterminer le domaine de définition de f .
2) Étudier la dérivabilité de f .
3) Montrer que f est bijective de ] − ∞, 1[ sur un intervalle J que l’on
précisera.
4) Calculer f (0) et f (1).
x
5) Montrer que l’équation ex + 1−x = 0 admet une solution unique x0 ∈
] − 1, 0[·
2x
Exercice 1.9.11. Soit f la fonction réelle définie sur [0, 1] par f (x) = 1+x 2·

1) Montrer que f réalise une bijection de [0, 1] sur un intervalle I à


déterminer.
2) Montrer que la fonction réciproque f −1 est continue et strictement
croissante sur I.
3) Etudier la dérivabilité de f −1 sur I. Calculer (f −1 )0 (0) si cela est pos-
sible.
Exercice 1.9.12. Utiliser la règle de l’Hospital pour calculer les limites sui-
vantes :
log(x)
i) lim ·
x→+∞ x 1
e − (1 + x) x
ii) lim ·
x→0
x
x
e 1+x − 1 − x
iii) lim ·
x→0 x2
x
Exercice 1.9.13. On considère la fonction réelle f définie par f (x) = 1+x
·
1) Déterminer les nombres a et b tels que
x b
=a+ ·
1+x 1+x

2) Calculer la dérivée nième de f pour tout n ∈ N∗ .


3) En déduire la dérivée nième de g(x) = ex +e−x + 1+x
x
pour tout n ∈ N∗ .

20
Exercice 1.9.14. Etudier les dérivées successives de la fonction f définie
par
f (x) = x2 e−x ·

Exercice 1.9.15. Etudier la convexité des fonctions suivantes sur leurs do-
maines de définition
p
i) f (x) = 1 + |x|.
x2
ii) g(x) = x+1 ·
iii) h(x) = x log(x2 − 1).
iv) u(x) = (1 − x)ex .
3
Exercice 1.9.16. On considère la fonction f définie par f (x) = x 2x+2 ·
1) Vérifier que le point M = (1, 23 ) est un extremum local de f . S’agit-il
d’un maximum ou d’un minimum ?
2) Déterminer le ou les points d’inflexion de f ·

Exercice 1.9.17. Soit f la fonction définie par

2x + log(1 + x2 ) si x > 0

f (x) = 2x
1+x2
si x ≤ 0·

1) Etudier la dérivabilité de f en 0.
2) Déterminer les points d’inflexion de f ·

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