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Ministère de l’Enseignement Supérieur et de

la Recherche Scientifique

Université de Carthage

Institut Supérieur des Technologies de


l’Information et de la Communication

Rappels de cours, Exercices corrigés


Analyse 1

Discipline: Mathématiques

Walid Nefzi
Maître assistant à l’Institut Supérieur des Technologies de l’Information et de la
Communication de Borj Cédria Carthage.
Avant-Propos

Cet ouvrage s’adresse à tous les étudiants de première année, licence


informatique industrielle, Systèmes embarqués et IoT et ceux qui sont
inscrits au premier cycle des universités.

Ce manuscrit a été élaboré à partir des travaux dirigés, devoirs


surveillés et examens en mathématiques (matière analyse1) proposés dans
l’Institut Supérieur des Technologies de l’Information et de la
Communication de Borj Cédria Carthage.

Ce livre contient des rappels de cours et des exercices corrigés (le


programme de l’analyse1, 1ère semestre) : les solutions sont suffisamment
développées pour permettre aux étudiants d’assimiler les techniques,
d’acquérir des automatismes et d’améliorer leurs rédactions.

Auteur

Walid Nefzi

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2
Table des matières

1 Limites, continuité et dérivabilité 5

1.1 Rappels de cours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

1.1.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

1.1.2 Limites d'une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

1.1.3 Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

1.1.4 Dérivée d'une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

1.2 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

1.3 Correction des exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

2 Fonctions Usuelles 33

2.1 Rappels de cours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

2.1.1 Fonctions circulaires inverses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

2.1.2 Fonctions hyperboliques et fonctions hyperboliques

réciproques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

2.2 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

2.3 Correction des exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

3 Intégration 67

3.1 Rappels de cours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

3.1.1 Intégrale de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

3.1.2 Relations entre intégrales et primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

3.1.3 Primitives des fonctions usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70

3.1.4 Intégration par parties et changement de variable . . . . . . . . . . . 71

3.1.5 Intégration des fonctions trigonométriques . . . . . . . . . . . . . . . 72

3.2 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74

3.3 Correction des exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76

4 Développements limités 91

4.1 Rappels de cours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91

4.1.1 Formule de Taylor-Young . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91

4.1.2 Développements limités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92

4.1.3 Développements limités usuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93

4.1.4 Opérations sur les développements limités . . . . . . . . . . . . . . . 94

4.1.5 Applications des développements limités . . . . . . . . . . . . . . . . 98

4.2 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99

4.3 Correction des exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102

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Walid Nefzi

4
Chapitre 1

Limites, continuité et dérivabilité

1.1 Rappels de cours

1.1.1 Généralités

Dénition 1.1.1 On appelle fonction réelle d'une variable réelle toute application f
d'une partie non vide Df de R à valeurs dans R. L'ensemble Df s'appelle un domaine de
dénition de la fonction f .

Si f est une fonction, on écrit


f : Df −→ R
x 7−→ y = f (x)

avec Df = {x ∈ R, f (x) existe}.


Exemples 1.1.2 1. f (x) = cos( x1 ); Df = R∗ .

2. f (x) = x − 1; Df = [1, +∞[.

3. f (x) = x3 − 3x2 + 7x − 3; Df = R.
4. f (x) = tan(x) = sin(x)
cos(x)
; Df = R \ { π2 + kπ; k ∈ Z}.

Opérations sur les fonctions :


1. Égalité :
Deux fonctions f et g sont égales si Df = Dg et si
∀x ∈ Df , f (x) = g(x).

2. Somme :
Soient f , g deux fonctions réelles d'une variable réelle, la fonction f + g est dénie
par
Df +g = Df ∩ Dg , ∀x ∈ Df +g , (f + g)(x) = f (x) + g(x).

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Walid Nefzi

3. Produit :
Soient f , g deux fonctions réelles d'une variable réelle, la fonction f g est dénie
par
Df g = Df ∩ Dg , ∀x ∈ Df g , (f g)(x) = f (x)g(x).
4. Multiplication par un scalaire :
Pour tout λ ∈ R, la fonction λf est dénie par
Dλf = Df , ∀x ∈ Df , (λf )(x) = λf (x).
5. Quotient :
Soient f , g deux fonctions réelles d'une variable réelle, lorsque g ne s'annule pas
sur Dg , la fonction fg est dénie par
f f (x)
D f = Df ∩ Dg , ∀x ∈ D f , (x) = .
g g g g(x)
Dénition 1.1.3 (Composition des fonctions) Soient f, g deux fonctions réelles d'une
variable réelle. On appelle composée de f et g la fonction notée g ◦ f et dénie par
g ◦ f (x) = g(f (x))
avec
Dg◦f = x ∈ R; x ∈ Df et f (x) ∈ Dg .


Exemples 1.1.4 Soient f : x −→ 4x + 3 et g : x −→ sin x. Alors


g ◦ f (x) = g(f (x)) = sin(4x + 3).
Dénition 1.1.5 (Parité) Soit f une fonction réelle d'une variable réelle.
i) On dit que f est une fonction paire si pour tout x ∈ Df , −x ∈ Df (Df est dit
symétrique) et vérie
f (−x) = f (x).
ii) On dit que f est une fonction impaire si pour tout x ∈ Df , −x ∈ Df et vérie
f (−x) = −f (x).
Dénition 1.1.6 Soit f une fonction réelle d'une variable réelle. Soit I ⊂ Df , un inter-
valle.
1. On dit que f est croissante (respectivement décroissante) sur I si
∀x, y ∈ I telque x ≤ y, on a f (x) ≤ f (y) (resp. f (x) ≥ f (y)).
2. On dit que f est strictement croissante (resp. strictement décroissante) sur I si
∀x, y ∈ I telque x < y, on a f (x) < f (y) (resp. f (x) > f (y)).
Exemples 1.1.7 1. La fonction f (x) = est strictement décroissante sur ] − ∞, 0[ et
1
x
sur ]0, +∞[. √
2. La fonction g(x) = x est strictement croissante sur [0, +∞[.

6
Chapitre 1. Limites, continuité et dérivabilité

1.1.2 Limites d'une fonction

Dénition 1.1.8 Pour x0 ∈ R, on appelle voisinage de x0 tout intervalle de la forme


]x0 − , x0 + [ où  > 0. Tout voisinage de x0 est noté V (x0 ) ou V .

Dénition 1.1.9 Soit f une fonction dénie au voisinage du point x0 , sauf peut être en
x0 . On dit que f admet une limite l ∈ R en x0 , ce que l'on note

lim f (x) = l,
x→x0

si
(∀ > 0), (∃δ > 0), tq |x − x0 | < δ ⇒ |f (x) − l| < .

Proposition 1.1.10 Si elle existe, la limite de f en x0 est unique.

Exemples 1.1.11 1. Pour f (x) = 4x, on a limx→1 f (x) = 4.


2. Pour f (x) = sin x, on a limx→π f (x) = 0.

Dénition 1.1.12 Soit f une fonction dénie sur un intervalle I .


1. On dit que f admet une limite l à gauche en x0 si et seulement si

(∀ > 0), (∃δ > 0), tq x0 − δ < x < x0 ⇒ |f (x) − l| < 

et on note
lim f (x) = l.
x→x−
0

2. On dit que f admet une limite l à droite en x0 si et seulement si

(∀ > 0), (∃δ > 0), tq x0 < x < x0 + δ ⇒ |f (x) − l| < 

et on note
lim f (x) = l.
x→x+
0

Proposition 1.1.13 La limite en un point existe si et seulement si les limites à droite et


à gauche existent en ce point et sont égales.

Remarques 1.1.14 Si limx→x+0 f (x) = l1 et limx→x−0 f (x) = l2 avec l1 6= l2 alors f


n'admet pas de limite en x0 .

Exemples 1.1.15 Soit la fonction f dénie par f (x) = |x|


.
On a limx→0+ f (x) = 1 et
x
limx→0− f (x) = −1.
Nous pouvons donc en déduire que la fonction f ne possède pas de limite au point 0.

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Walid Nefzi

Généralisation sur les limites :


lim f (x) = +∞ ⇐⇒ (∀A > 0), (∃δ > 0), tq |x − x0 | < δ ⇒ f (x) > A.
x→x0

lim f (x) = l ⇐⇒ (∀ > 0), (∃A > 0), tq ∀x > A ⇒ |f (x) − l| < .
x→+∞

lim f (x) = l ⇐⇒ (∀ > 0), (∃A > 0), tq ∀x < −A ⇒ |f (x) − l| < .
x→−∞

lim f (x) = +∞ ⇐⇒ (∀A > 0), (∃B > 0), tq ∀x > B ⇒ f (x) > A.
x→+∞

etc............
Exemples 1.1.16 1. Pour f (x) = x2 + 2, on a limx→+∞ f (x) = +∞.
2. Pour f (x) = ln( 2x+3
x+1
), on a limx→+∞ f (x) = −ln(2).

Propriétés 1.1.17 Soient f et g deux fonctions dénies sur I ⊂ R.

Si limx→x0 f (x) = l1 et limx→x0 g(x) = l2 , alors :

a) lim (λ.f ) = λ.l1 pour tout λ ∈ R b) lim (f + g)(x) = l1 + l2


x→x0 x→x0

1 1
c) lim (f (x) × g(x)) = l1 × l2 d)Si l1 6= 0, alors lim = .
x→x0 x→x0 f (x) l1
1
De plus, si limx→x0 f (x) = +∞(ou − ∞) alors lim = 0.
x→x0 f (x)
sin x + ln(1 + 2x)
Exemples 1.1.18 1. lim = 3.
x→0 x
x sin x
2. lim = 2.
x→0 1 − cos x

Théorème 1.1.19 Soit f une fonction d'une variable réelle.

Si f ≥ 0 et lim f (x) = l alors l ≥ 0.


x→x0

Proposition 1.1.20 i) Si f ≤ g et si limx→x0 f (x) = l1 ∈ R et limx→x0 g(x) = l2 ∈ R,


alors l1 ≤ l2 .
ii) Si f ≤ g et si limx→x0 f (x) = +∞, alors limx→x0 g(x) = +∞.

Théorème 1.1.21 (Théorème des gendarmes) Soient f , g et h trois fonctions. Si f ≤


g ≤ h et si limx→x0 f (x) = limx→x0 h(x) = l ∈ R, alors g admet une limite en x0 et
limx→x0 g(x) = l.

Proposition 1.1.22 Soient f : I −→ R et g : J −→ R telles que f (I) ⊂ J .


Si limx→x0 f (x) = l1 et limy→l1 g(y) = l2 , alors
lim gof (x) = l2 .
x→x0

8
Chapitre 1. Limites, continuité et dérivabilité

Dénition 1.1.23 (Formes indéterminées) Dans le calcul des limites, on appelle forme
indéterminée, toute situation qui conduit à un cas où les formules portant sur les opéra-
tions des limites ne permettent pas de conclure.
Les formes indéterminées les plus courantes sont : +∞−∞, 00 , ∞

, 0×∞, 00 , 0∞ , ∞0 , 1∞ , ....

Exemples 1.1.24 Soient f et g deux fonctions dénies par

f (x) = x3 − 1 et g(x) = x − 1,

on a limx→1 f (x) = 0 et limx→1 g(x) = 0.


On dit que limx→1 fg(x)
(x)
est une forme indéterminée de la forme 00 .
Donc on fait ici un changement d'écriture tel que

f (x) (x − 1)(x2 + x + 1)
lim = lim = lim (x2 + x + 1) = 3.
x→1 g(x) x→1 x−1 x→1

1.1.3 Continuité

Dénition 1.1.25 Soient une fonction f : I −→ R et x0 ∈ I .


On dit que f est continue en x0 si

∀ > 0 ∃δ > 0 ∀x ∈ I |x − x0 | < δ ⇒ |f (x) − f (x0 )| < 

c'est-à-dire
lim f (x) = f (x0 ).
x→x0

On dit que f est continue sur I si f est continue en tout point de I .

Dénition 1.1.26 Soient une fonction f : I −→ R et x0 ∈ I .


1. On dit que f est continue à droite en x0 si et seulement si limx→x+0 f (x) = f (x0 ),
2. On dit que f est continue à gauche en x0 si et seulement si limx→x−0 f (x) = f (x0 ),
3. On dit que f est continue dans l'intervalle [a, b] si elle est continue en tout point
x ∈]a, b[, et elle est continue à droite de a et à gauche de b.

Proposition 1.1.27 Soient une fonction f : I −→ R et x0 ∈ I .


Les conditions suivantes sont équivalentes
1. f est continue en x0 ,
2. Pour toute suite (un ) d'éléments de I qui converge vers x0 la suite (f (un )) converge
vers f (x0 ).

Exemples 1.1.28 (fonctions continues)


 Les fonctions constantes, la fonction identité f : x −→ x, les polynômes : sont continues
sur R.
 La fonction valeur absolue f (x) = |x| sur R.

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Walid Nefzi

 Toute fonction lipschitzienne, c'est à dire


f : I −→ R est lipschitzienne s'il existe λ > 0 tel que, pour tout x, y ∈ I , vérie

|f (x) − f (y)| ≤ λ|x − y|.

 La fonction f (x) = |x|


x
est continue sur R∗
 La fonction partie entière f (x) = E(x) est continue sur R \ Z.
 La fonction exponentielle exp sur R, la fonction logarithme ln sur ]0, +∞[.

Propriétés 1.1.29 Soient f, g : I → R deux fonctions continues en un point x0 ∈ I .


Alors
a) Pour tout λ ∈ R, λ.f est continue en x0 ,
b) f + g est continue en x0 ,
c) f × g est continue en x0 ,
d) si f (x0 ) 6= 0, alors f1 est continue en x0 .

Théorème 1.1.30 Soient f : I → R et g : J → R deux fonctions telles que f (I) ⊂ J. Si


f est continue en un point x0 ∈ I et si g est continue en f (x0 ), alors g ◦ f est continue
en x0 .

Exemples 1.1.31 La fonction f est dénie par

f (x) = ln(x2 + 1).

On a h(x) = x2 +1 est continue sur R comme fonction polynôme et vérie h(x) > 0, ∀x ∈
R et g(x) = ln(x) est continue sur ]0, +∞[.
D'où f = g ◦ h est continue en tout point x0 ∈ R comme composée de deux fonctions
continues.

Dénition 1.1.32 (Prolongement par continuité)


Soient I un intervalle et x0 un point de I .
Soit f : I \ {x0 } → R une fonction, on dit que f est prolongeable par continuité en x0 si
f admet une limite nie en x0 .
Dans ce cas, on dénit fe le prolongement par continuité de f en x0 par :
(f (x) si x6=x0
fe(x) =
l si x=x0 ,

avec l = limx−→x0 f (x).


La fonction fe est continue sur I .

Exemples 1.1.33 Considérons la fonction f dénie sur R\{1} par f (x) = x2 −1


x−1
. Voyons
si f admet un prolongement par continuité en 1 ?
On a
x2 − 1
lim f (x) = lim = lim (x + 1) = 2.
x−→1 x−→1 x − 1 x−→1

10
Chapitre 1. Limites, continuité et dérivabilité

Donc la fonction f est prolongeable par continuité en 1 et son prolongement est la


fonction fe dénie sur R par
2 −1
( xx−1 si x6=1

fe(x) =
2 si x=1.

Théorème 1.1.34 (Théorème des valeurs intermédiaires)


Soit f : [a, b] → R une fonction continue. Pour tout y compris entre f (a) et f (b), il existe
au moins un réel c de l'intervalle [a, b] tel que f (c) = y .
On écrit
∀y, f (a) ≤ y ≤ f (b), ∃c ∈ [a, b] tq f (c) = y.

Conséquence 1.1.35 Soit f : [a, b] → R une fonction continue.

Si f (a) × f (b) < 0, alors il existe au moins un réel c ∈]a, b[ tel que f (c) = 0.

Exemples 1.1.36 Montrons que l'équation x3 + x − 7 = 0 admet au moins une racine


dans R.
En eet,
On prend la fonction f (x) = x3 + x − 7, cette fonction est continue sur [0, 2] comme
fonction polynôme et f (0) = −7, f (2) = 3.
D'où f (0) × f (2) < 0, d'aprés le théorème précédent, il existe au moins un réel c dans
]0, 2[ tel que f (c) = 0, ce qui répond à notre question.

Dénition 1.1.37 Soit f : E → F une fonction, avec E et F sont deux domaines de R,


on dit que f est bijective si : Pour tout y dans F il existe un unique réel x de E tel que
y = f (x)
c'est à dire
∀y ∈ F ∃! x ∈ E y = f (x).

Théorème 1.1.38 Soit f : I → R une fonction dénie sur un intervalle I de R. Si f est


continue et strictement monotone (strict.croissante ou strict. décroissante) sur I , alors
a) f réalise une bijection de l'intervalle I dans l'intervalle image J = f (I).
b) La fonction réciproque f −1 : J → I est continue et elle a le même sens de variation
que f .

1.1.4 Dérivée d'une fonction

Dénition 1.1.39 i) Soient f une fonction d'une variable réelle dénie sur un intervalle
]a, b[, et x0 ∈]a, b[. On dit que f est dérivable en x0 si le rapport

f (x) − f (x0 )
Tx0 f =
x − x0

11
Walid Nefzi

admet une limite nie lorsque x tend vers x0 , ou d'une manière équivalente, si le rapport
f (x0 + h) − f (x0 )
h
admet une limite nie lorsque h tend vers 0.
On dénit alors le nombre dérivé f 0 (x0 ) de f en x0 par

f 0 (x0 ) = lim Tx0 f.


x→x0

ii) On dit que la fonction f est dérivable sur ]a, b[ si f est dérivable en tout point x0 ∈]a, b[.
On note par x 7−→ f 0 (x) la fonction dérivée de f .

Exemples 1.1.40 Soit f une fonction dénie par

f (x) = xn , n ∈ N∗ .

Puisque
xn − 1
= xn−1 + xn−2 + ... + x + 1, si x 6= 1,
x−1
on déduit que
f (x) − f (1)
lim = n,
x→1 x−1
donc f est dérivable en 1 et f 0 (1) = n.

Dénition 1.1.41 1. Soit f : [a, b[→ R. La fonction f est dérivable à droite en a si


f (x) − f (a)
lim+ existe.
x→a x−a
Cette limite sera notée fd0 (a). Nous dirons que f est dérivable sur [a, b[ lorsque f est
dérivable sur ]a, b[ et à droite en a.
2. Soit f :]a, b] → R. La fonction f est dérivable à gauche en b si
f (x) − f (b)
lim− existe.
x→b x−b
Cette limite sera notée fg0 (b). Nous dirons que f est dérivable sur ]a, b] lorsque f est
dérivable sur ]a, b[ et à gauche en b.
3. Nous dirons que f est dérivable sur [a, b] lorsque f est dérivable sur ]a, b[, à droite en
a, et à gauche en b.

Proposition 1.1.42 Soient f :]a, b[→ R, x0 ∈]a, b[. Alors f est dérivable en x0 si et
seulement si f est dérivable à gauche et à droite en x0 et fg0 (x0 ) = fd0 (x0 ).

Proposition 1.1.43 Soient I un intervalle ouvert, x0 ∈ I et f : I → R une fonction.


a) Si f est dérivable en x0 alors f est continue en x0 .
b) Si f est dérivable sur I alors f est continue sur I .

12
Chapitre 1. Limites, continuité et dérivabilité

Remarques 1.1.44 La réciproque de la proposition précédente est fausse.

En eet, la fonction f (x) = |x| est continue en 0 mais f n'est pas dérivable au point 0.
Car (−1 si x<0
f (x) − f (0) |x|
T0 f = = =
x−0 x
1 si x>0,

Donc
lim T0 f = −1 et lim T0 f = 1
x→0− x→0+

alors T0 f n'admet pas de limite lorsque x → 0.

Théorème 1.1.45 Soient f, g deux fonctions dérivables en x0 . Alors


a) La fonction f + g est dérivable en x0 et (f + g)0 (x0 ) = f 0 (x0 ) + g 0 (x0 ),
b) Pour tout λ ∈ R, la fonction λf est dérivable en x0 et (λf )0 (x0 ) = λf 0 (x0 ),
c) La fonction f × g est dérivable en x0 et (f × g)0 (x0 ) = f 0 (x0 )g(x0 ) + f (x0 )g 0 (x0 ),
0
d) Si f (x0 ) 6= 0, la fonction inverse f1 est dérivable en x0 et ( f1 )0 (x0 ) = − ff2(x 0)
(x0 )
,
f
e) Si g(x0 ) 6= 0, la fonction est dérivable en x0 et
g

f 0 f 0 (x0 )g(x0 ) − f (x0 )g 0 (x0 )


(x0 ) = .
g g 2 (x0 )

Proposition 1.1.46 Soient f : I → R, g : J → R avec f (I) ⊂ J et que f est dérivable


en x0 ∈ I et g est dérivable en f (x0 ) alors g ◦ f est dérivable en x0 de dérivée

(g ◦ f )0 (x0 ) = g 0 (f (x0 ))f 0 (x0 ).

Exemples 1.1.47 2Soit h(x) = e−x2 /2 .


On pose f (x) = − x2 et g(x) = ex .
On vérie que h0 (x) = (g ◦ f )0 (x) = g 0 (f (x))f 0 (x) = −xe−x /2 .
2

Théorème 1.1.48 Soit f : I → J une fonction dérivable et bijective sur un intervalle


ouvert I , on note f −1 : J → I sa bijection réciproque. Si f 0 ne s'annule pas sur I alors
f −1 est dérivable et on a
1
(f −1 )0 (x) = ∀x ∈ J.
f 0 (f −1 (x))

Dénition 1.1.49 Soit f une fonction dérivable sur un intervalle I , si sa fonction dérivée
f : x → f (x) est dérivable, f 00 dérivée de f 0 s'appelle la dérivée seconde de f .
0 0

D'une manière générale, la dérivée nème de f dite dérivée d'ordre n, sera dénie par la
formule suivante 0
f (n) = f (n−1) , ∀n ≥ 0 avec f (0) = f.

13
Walid Nefzi

Exemples 1.1.50 Pour tout n ∈ N et pour tout x ∈ R, on a



sin(n) (x) = sin(x + ).
2
Dénition 1.1.51 i) Soient I un intervalle de R, n ∈ N et f : I → R une fonction réelle.
On dit que f est de classe C n sur I si f est n fois dérivable sur I et si la dérivée f (n) est
continue sur I .
ii) On dit que f est de classe C ∞ sur I si elle est de classe C n pour tout n ∈ N.
Théorème 1.1.52 ( Formule de Leibniz) Soient f, g deux fonctions n fois dérivable au
point x0 , alors la fonction f × g est n fois dérivable au point x0 telle que
n
X
(n)
(f × g) (x0 ) = Cnk f (n−k) (x0 )g (k) (x0 ).
k=0

Théorème 1.1.53 (Théorème de Rolle) Soit f : [a, b] → R telle que


i) f est continue sur [a, b],
ii) f est dérivable sur ]a, b[,
iii) f (a) = f (b).
Alors il existe c ∈]a, b[ tel que f 0 (c) = 0.

Remarques 1.1.54 1. Si f 0 (c) = 0, la tangente à la courbe Cf au point A(c, f (c)) est


horizontale,
2. La condition f (a) = f (b) est susante mais pas nécessaire.
Exemples 1.1.55 Soit une fonction f : [−1, 1] → R dénie par f (x) = x3 .
On a f (−1) 6= f (1) mais f 0 (0) = 0.
Théorème 1.1.56 (Théorème des accroissements nis) Soit f : [a, b] → R une fonction
continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[. Alors il existe c ∈]a, b[ tel que
f (b) − f (a) = f 0 (c)(b − a).
Conséquence 1.1.57 Soit une fonction f dérivable sur un intervalle I et f 0 sa fonction
dérivée. Alors
1. Si f 0 est positive (resp. strict. positive) sur I , alors la fonction f est croissante (resp.
strict. croissante) sur I .
2. Si f 0 est négative (resp. strict. négative) sur I , alors la fonction f est décroissante
(resp. strict décroissante) sur I .
3. Si f 0 est nulle sur I , alors la fonction f est constante sur I .
Exemples 1.1.58 Soit la fonction f dénie sur [−2, 4] par
1
f (x) = x2 − x + 3.
2
Cette fonction est dérivable sur [−2, 4] et sa dérivée est f 0 (x) = x − 1 qui s'annule en 1.
La fonction f est donc décroissante sur [−2, 1[, puis croissante sur ]1, 4].

14
Chapitre 1. Limites, continuité et dérivabilité

Remarques 1.1.59 Si f 0 est positive sur I et si f 0 s'annule en un nombre ni de point,


alors f est strictement croissante sur I .
Par exemple la fonction f (x) = x3 , elle est strictement croissante sur R et f 0 s'annule en
0.

Théorème 1.1.60 (Inégalité des accroissements nis) Soit f une fonction dérivable sur
un intervalle ouvert I . S'il existe une constante positive C tel que pour tout x ∈ I, |f 0 (x)| ≤
C alors
∀a, b ∈ I |f (a) − f (b)| ≤ C|a − b|.

15
Walid Nefzi

1.2 Exercices

Exercice 1.1 :
Déterminer les domaines de dénition des fonctions suivantes :


r
x2 + 3x2 + 2 x+1 x+1
(a) 2 (b) (c) √ (d) ln( x + 2 − 1).
x − 2x − 3 x−1 x−1
Exercice 1.2 :
Calculer les limites suivantes lorsqu'elles existent.
1.
1 + cos2 x − 2 cos x
lim .
x→0 x4
2.
ln(2 − cos x)
lim .
x→0 x2
Exercice 1.3 :
Calculer les limites suivantes lorsqu'elles existent.
ln(sin x) sin(x(x + 2)) (x + 1) sin x
(a) lim+ (b) lim (c) lim
x→0 ln x x→0 x x→+∞ x2 − 1
 x √ √ √
x+1 x x+x x− a
(d) lim (e) lim 2 (f ) lim ; a > 0.
x→+∞ x−1 x→+∞ x + 4x + 1 x→a x−a
Exercice 1.4 :
Soit f la fonction dénie sur R∗ par

 sin(x) ln( 1 ) si x > 0

f (x) = x
1
 x sin( )
 si x < 0.
x
Montrer que f est prolongeable par continuité en 0.

Exercice 1.5 :
Soit f la fonction dénie sur ] − ∞, 1[ par
 −x
e −1
si x < 0


 x(ex + 1)


f (x) = √

 ln( sin x)
si 0 < x < 1.

 −

ln x
Montrer que f est prolongeable par continuité en 0.

16
Chapitre 1. Limites, continuité et dérivabilité

Exercice 1.6 :
Soit f la fonction dénie sur R par :

|x| p


 |x| si x ∈ R∗
f (x) = x


0 si x = 0.

1. Montrer que f est continue et strictement croissante sur R.


2. En déduire que f est une bijection de R sur un intervalle J que l'on précisera.
Trouver l'expression de la fonction réciproque f −1 .

Exercice 1.7 :
Soit f la fonction dénie sur [0, 1] par :
x
f (x) = .
x2 +1
1. Montrer que f est strictement monotone.
2. En déduire que f est bijective et déterminer f −1 .

Exercice 1.8 :
Soit f : [0, π
2
] → R la fonction dénie par :

f (x) = x + sin x.

1. Justier que f réalise une bijection de [0, π2 ] sur un intervalle I que l'on précisera.
2. Montrer que la fonction réciproque f −1 est continue sur I .
3. Montrer que la fonction réciproque f −1 est dérivable sur I .

Exercice 1.9 :
Soit f la fonction dénie sur [0, π2 [ par

1
f (x) = √ .
cos x

1. Montrer que f est strictement croissante sur [0, π2 [.


2. En déduire que f est une bijection de [0, π2 [ sur un intervalle J que l'on précisera.
3. Donner le domaine de dérivabilité D de la fonction réciproque f −1 de f .
0
4. Calculer f −1 (x) pour tout x ∈ D.

17
Walid Nefzi

Exercice 1.10 :

1. Soit x ≥ 0, en appliquant le théorème des accroissements nis à la fonction


f (t) = ln(1 + t2 ) sur [x, x + 1] prouver l'inégalité suivante :

2x  x2 + 2x + 2  2(x + 1)
< ln < 2 .
x2 + 2x + 2 x2 + 1 x +1

2. En déduire la limite suivante


 x2 + 2x + 2  
x
lim ln 2
.
x→+∞ x +1

18
Chapitre 1. Limites, continuité et dérivabilité

1.3 Correction des exercices

Corrigé de l'exercice 1.1 :

x2 + 3x + 3
(a) La fonction f (x) = 2 est dénie si x2 − 2x − 3 6= 0.
x − 2x − 3
Les coecients de l'équation

x2 − 2x − 3 = 0 de la f orme (a − b + c = 0) ⇐⇒ x1 = −1 et x2 = 3.

Alors Dfr= R\{−1, 3}.


x+1
(b) g(x) = est dénie si
x−1

x+1
x − 1 6= 0 et ≥0
x−1

 x + 1 ≥ 0 et x − 1 > 0
⇐⇒ x − 1 6= 0 et ou
x + 1 ≤ 0 et x − 1 < 0


 x ∈] − 1, +∞[ et x ∈]1, +∞[
⇐⇒ x 6= 1 et ou
x ∈] − ∞, −1] et x ∈] − ∞, 1[


 x ∈] − 1, +∞[ ∩ ]1, +∞[
⇐⇒ x 6= 1 et ou
x ∈] − ∞, −1] ∩ ] − ∞, 1[


 x ∈]1, +∞[
⇐⇒ x 6= 1 et ou
x ∈] − ∞, −1].

D'où Dg √
= ]−∞, −1] ∪ ]1, +∞[.
x+1
(c) h(x) = √ est dénie si
x−1

x+1≥0 et x − 1 > 0,
⇐⇒ x ≥ −1 et x > 1,
⇐⇒ x ∈ [−1, +∞[ et x ∈ ]1, +∞[ ,
⇐⇒ x ∈ [−1, +∞[ ∩ ]1, +∞[ ,

d'où Dh = ]1, +∞[ .

19
Walid Nefzi

(d) k(x) = ln( x + 2 − 1) est dénie si

√x + 2 − 1 > 0 et x + 2 ≥ 0,
⇐⇒ x+2>1 et x ≥ −2,
⇐⇒ x + 2 > 1 et x ≥ −2
⇐⇒ x > −1 et x ≥ −2
⇐⇒ x ∈ ]−1, +∞[ ∩ [−2, +∞[ ,

d'où Dk = ]−1, +∞[.

Corrigé de l'exercice 1.2 :

On vérie tout d'abord qu'il y a des formes indéterminées.


On rappelle les deux limites usuelles suivantes
1 − cos x
lim =0
x→0 x
et
1 − cos x 1
lim 2
= .
x→0 x 2
1. Par changement de l'expression suivante

1 + cos2 x − 2 cos x  1 − cos x 2


=
x4 x2
on obtient que
1 + cos2 x − 2 cos x  1 2 1
lim = = .
x→0 x4 2 4
2. De même, on écrit

ln(2 − cos x) ln(1 + (1 − cos x)) 1 − cos x


2
= × .
x 1 − cosx x2
On sait aussi que
ln(1 + X)
lim = 1,
X→0 X
on pose
X = 1 − cos x → 0 si x → 0
ce qui prouve que
ln(1 + (1 − cos x))
lim = 1.
x→0 1 − cos x
On déduit que
ln(2 − cos x) 1
lim = .
x→0 x2 2

20
Chapitre 1. Limites, continuité et dérivabilité

Corrigé de l'exercice 1.3 :

(a) On a
ln(sin(x)) −∞
lim+ est sous la f orme : F I.
x−→0 ln(x) −∞
sin(x)
On sait que lim+ = 1.
x−→0 x
Or
ln(sin(x)) ln(sin(x)) − ln(x) + ln(x)
=
ln(x) ln(x)
ln(sin(x)) − ln(x)
= +1
ln(x)
ln( sin(x)
x
)
= + 1,
ln(x)

ln( sin(x)
x
)
lim+ = 0.
x−→0 ln(x)
D'où
ln( sin(x)
x
) ln(sin(x))
lim+ + 1 = lim+ = 1.
x−→0 ln(x) x−→0 ln(x)
(b) On a
sin(x(x + 2)) 0
lim est sous la f orme : F.I.
x−→0 x 0
Alors
sin(x(x + 2)) sin(x(x + 2)) x(x + 2) sin(x(x + 2))
= × = × (x + 2).
x x(x + 2) x x(x + 2)
Par le changement de variable X = x(x + 2)
on a
sin(X)
lim X = 0 et lim = 1.
x−→0 X−→0 X
Donc
sin(x(x + 2))
lim = 2.
x−→0 x
(c) On cherche
(x + 1) sin x
lim .
x−→+∞ x2 − 1
On sait que −1 ≤ sin(x) ≤ 1 (| sin(x) |≤ 1),
alors
(x + 1) sin x (x + 1)
| 2
|≤| 2 |.
x −1 x −1

21
Walid Nefzi

Or
(x + 1)
lim = 0.
x−→+∞ x2 − 1

Ce qui donne
(x + 1) sin x
lim = 0.
x−→+∞ x2 − 1
(d) On vérie que
 x
x+1
lim , (1+∞ : F I).
x→+∞ x−1

On écrit
 x   
x+1 x+1 x
= exp ln ( )
x−1 x−1
  
x+1
= exp x ln
x−1
  
x−1+2
= exp x ln
x−1
" #
2
2 ln 1 + x−1
= exp x × 2 .
x−1 x−1

On pose X = 2
x−1
, avec limx−→+∞ 2
x−1
= 0.
On sait que
ln(1 + X)
lim = 1.
X−→0 X
Donc
2

ln 1 + x−1
lim 2 = 1.
x−→+∞
x−1

Ainsi
" #
x 2
ln 1 + x−1

x+1 2
lim = lim exp x × 2
x→+∞ x−1 x→+∞ x−1 x−1
 
2
= lim exp x
x→+∞ x−1
 
2x
= lim exp
x→+∞ x
= exp(2).

22
Chapitre 1. Limites, continuité et dérivabilité

(e) On a
√ √
x x(1 + √1 )
x x+x x
lim = lim 4
x→+∞ x2 + 4x + 1 x2 (1 +
x→+∞
x
+ x12 )

x
= lim
x→+∞ x
1
= lim √
x→+∞ x
= 0.

(e) On a
√ √ √ √
x− a x− a
lim = lim √ 2 √ 2 , a > 0
x→a x−a x→a x − a
√ √
x− a
= lim √ √ √ √
x→a ( x − a)( x + a)
1
= lim √ √
x→a x+ a
1
= √ .
2 a

Corrigé de l'exercice 1.4 :

On cherche l'existence d'une limite nie en 0,


1
lim+ f (x) = lim+ sin(x) ln( ).
x→0 x→0 x
On a
1 sin(x) 1
sin(x) ln( ) = × x ln( )
x x x
1
sin(x) ln( x )
= × .
x 1
x
1
Or si x −→ 0+ alors X = −→ +∞, d'où
x
1
ln( )
lim x = 0.
x→0+ 1
x
23
Walid Nefzi

D'autre part, on a
sin(x)
lim+ = 1,
x→0 x
alors
1
lim+ sin(x) ln( ) = 0.
x→0 x
On a
1
| x sin( ) |≤| x |,
x
donc
1
lim− x sin( ) = 0.
x→0 x
D'où l'existence de la limite de f en 0 telle que

lim f (x) = 0.
x→0

Donc f est prolongeable par continuité en 0 et son prolongement est donné par :
sin(x) ln( x1 ) si x > 0






g(x) = 0 si x = 0



si x < 0.

x sin( x1 )

Corrigé de l'exercice 1.5 :

On a Df =] − ∞, 1[\{0}.
Si 0 < x < 1, on a
√ √ √ √
ln( sin x)  ln( sin x) − ln( x) + ln( x) 
lim − = lim −
x−→0+ ln x x−→0+ ln x
r
sin x 1
ln( ) + ln(x) 
x 2
= lim −
x−→0+ ln x
sin x
1 ln( x ) 1 
= lim − −
x−→0+ 2 ln x 2
1
= − .
2
Si x < 0
e−x − 1
lim f (x) = lim− .
x−→0− x−→0 x(ex + 1)

On sait que
eX − 1
lim = 1,
X−→0 X

24
Chapitre 1. Limites, continuité et dérivabilité

alors
e−x − 1 e−x − 1 1 
lim− = lim− − × x avec X = −x → 0
x−→0 x(ex + 1) x−→0 −x (e + 1)
1
= − .
2
D'où
1
lim+ f (x) = lim− f (x) = − .
x−→0 x−→0 2
Alors f admet une limite en 0
1
lim f (x) = − ,
x−→0 2
et f est prolongeable par continuité en 0, son prolongement est donné par
 −x


e −1
x(ex +1)
si x < 0




f (x) =
e − 21 si x = 0





si 0 < x < 1.
 ln( sin x)

− ln x
Corrigé de l'exercice 1.6 :

1. Étude globale de continuité sur R∗


On a
x 7−→| x | est continue,
x 7−→ |x|
x
est continue comme quotient (x 6= 0) de deux fonctions continues,
x 7−→ | x | est continue comme composée de deux fonctions continues.
p

Étude locale de continuité en 0


Montrons que
lim f (x) = f (0) = 0.
x−→0

Si x > 0,
|x| p
lim+ f (x) = lim+ |x|
x−→0 x−→0 x

= lim+ x
x−→0
= 0.
Si x < 0,
|x| p
lim− f (x) = lim− |x|
x−→0 x−→0 x

= lim− − −x
x−→0
= 0.

25
Walid Nefzi

Ainsi
lim f (x) = lim− f (x) = 0.
x−→0+ x−→0

D'où
lim f (x) = 0 = f (0).
x−→0

Donc f est continue en 0, on déduit que f est continue sur R.


Montrons que f est strictement croissante sur R.
Soient √ √
a, b ∈ R+ ; a < b =⇒ a < b =⇒ f (a) < f (b).
Soient

a, b ∈ R− ; a < b =⇒ −b < −a,


√ √
=⇒ −b < −a,
√ √
=⇒ − −a < − −b,
=⇒ f (a) < f (b).

Soient
√ √
a ∈ R− et b ∈ R+ ; a < b =⇒ − −a < b =⇒ f (a) < f (b).

2. On a f est continue, strictement croissante sur R

f (R) = f (] − ∞, +∞[),
 
= lim f (x), lim f (x) ,
x−→−∞ x−→+∞
√ √
 
= lim − −x, lim x ,
x−→−∞ x−→+∞

= ] − ∞, +∞[,
= R,

donc f réalise une bijection de R sur R.


3. La réciproque f −1 :
Sur R∗

y = f (x) ⇐⇒ x = f −1 (y),
|x| p
⇐⇒ y = |x|,
x
 2
2 |x|
⇐⇒ y = |x| = |x|,
x
⇐⇒ x = y 2 ou x = −y 2 .

26
Chapitre 1. Limites, continuité et dérivabilité

On a
si y > 0

|y|  1
= sgn(y) =
y
−1 si y < 0.

D'où
si y > 0
 2
 y
−1
f (y) =
−y 2 si y < 0,

comme f (0) = 0 ⇐⇒ 0 = f −1 (0), alors on obtient



|y| 2
y si y ∈ R∗


y

f −1 (y) =

si y = 0.

 0

Corrigé de l'exercice 1.7 :

Soit f la fonction dénie de [0, 1] dans R, par


x
f (x) = .
x2 +1

1. Soit (x, y) ∈ [0, 1]2 tel que x < y. Alors

(y − x)(1 − xy)
f (y) − f (x) = .
(1 + x2 )(1 + y 2 )

Donc le signe de f (y)−f


y−x
(x)
est celui de (1 − xy) et comme (x, y) ∈ [0, 1]2 , alors
1 − xy ≥ 0.
De plus x < y , donc 1 − xy > 0. Par suite, f est strictement croissante.
2. La fonction f est continue sur [0, 1] (comme fraction rationnelle) et strictement
croissante donc elle réalise une bijection de [0, 1] sur
h 1i
f ([0, 1]) = 0, .
2
La fonction réciproque f −1 est dénie de [0, 12 ] sur [0, 1], elle est aussi continue et
strictement croissante sur [0, 21 ].
On sait que, pour x ∈ [0, 12 ] et y ∈ [0, 1] :

y = f −1 (x) ⇔ x = f (y).

Donc
y
x= ⇔ xy 2 − y + x = 0.
y2 +1

27
Walid Nefzi

Par conséquent, pour x = 0, on obtient y = 0 et pour x ∈]0, 21 ], on obtient



1 − 1 − 4x2 2x
y= = √ ∈ [0, 1].
2x 1 + 1 − 4x2
D'où (0, si x=0
−1
f (x) = √
1− 1−4x2
2x
, si x∈]0, 21 ].

Corrigé de l'exercice 1.8 :

1. La fonction f est dérivable sur ]0, π2 ] avec


cos x
f 0 (x) = √ + 1 > 0,
2 sin x
et donc f est continue et strictement croissante sur [0, π2 ].
Ainsi f réalise une bijection de [0, π2 ] vers
h π i h π i h πi
I = f 0, = f (0), f = 0, 1 + .
2 2 2
2. Puisque f est continue sur [0, π2 ], alors sa fonction réciproque f −1 est continue sur
h π i
f 0, = I.
2
3. La fonction f est dérivable sur ]0, π2 ] et vérie que f 0 (x) 6= 0, pour tout x ∈]0, π2 ],
alors la fonction réciproque f −1 est dérivable sur
i π i i πi
f 0, = 0, 1 + .
2 2
Dérivabilité de f en 0 :
−1

Si h → 0+ , x = f −1 (h) → 0+ , alors
f −1 (h) − f −1 (0) x
lim+ = lim+ .
h→0 h−0 x→0 f (x)

On sait la limite usuelle suivante


sin x
lim = 1,
x→0 x

donc √
x x x
lim+ = lim+ √ = lim+ √ q = 0.
x→0 f (x) x→0 x + sin x x→0 x + sinx x
Donc f −1 est aussi dérivable en 0 avec
(f −1 )0 (0) = 0.
Ce qui prouve que f −1 est dérivable sur I .

28
Chapitre 1. Limites, continuité et dérivabilité

Corrigé de l'exercice 1.9 :

1. On a
x −→ √ cos x est dérivable sur [0, π2 [
x −→ cos x est dérivable sur [0, π2 [ comme composée de deux fonctions dérivables.
x −→ √cos 1
x
est dérivable sur [0, π2 [ comme inverse d'une fonction dérivable et
cos x 6= 0 sur [0, π2 [.
Pour x ∈]0, π2 [, on a
√ 0
0 cos x
f (x) = −
cos x
sin x π
= √ > 0 sur ]0, [,
2 cos x cos x 2
d'où f est strictement croissante sur [0, π2 [.
2. D'après l'étude de dérivabilité fait dans la question 1), f est continue, strictement
croissante sur [0, π2 [ et on a

 π  h h
f [0, [ = f (0), lim f (x)
2 x→ π2 −
h h
= 1, +∞ .

Alors f réalise une bijection de [0, π2 [ sur [1, +∞[.


3. On a la fonction f est dérivable sur [0, π2 [,
f 0 (x) = 0 ⇐⇒ sin x = 0 ⇐⇒ x = 0
donc f 0 6= 0 sur ]0, π2 [.
Alors f −1 est dérivable sur ]1, +∞[.
4. On a pour x ∈]1, +∞[,
 0 1
f −1 (x) = 0 −1 
f f (x)
p
2 cos(f −1 (x)) cos(f −1 (x))
= .
sin(f −1 (x))
On sait que pour x ∈ [1, +∞[
1
f (f −1 (x)) = x ⇔ p =x
cos(f −1 (x))
p 1
⇔ cos(f −1 (x)) =
x
1
⇔ cos(f −1 (x)) = 2 .
x

29
Walid Nefzi

Donc
p π
sin(f −1 (x)) = 1 − cos2 (f −1 (x)) car f −1 (x) ∈ [0, [
r 2
1
= 1− 4
x

4
x −1
= ,
x2
en remplaçant dans l'expression de (f −1 )0 , on obtient
1
−1 0 2× x
× x12
(f ) (x) = √
x4 −1
x2
2
= √ ∀x ∈]1, +∞[.
x x4 − 1
Corrigé de l'exercice 1.10 :

1. On a
t −→ (1 + t2 ) est continue dérivable sur [0, +∞[ et 1 + t2 > 0
donc
t −→ ln(1 + t2 ) est continue dérivable sur [0, +∞[ comme composée de deux fonc-
tions dérivables.
Pour x ≥ 0, on a toujours [x, x + 1] ⊂ [0, +∞[, donc f est continue sur [x, x + 1],
dérivable sur ]x, x + 1[. Il existe alors une constante c ∈]x, x + 1[ tel que
 
f (x + 1) − f (x) = f 0 (c) (x + 1) − x = f 0 (c).

Puisque
2t 2c
f 0 (t) = 2
⇒ f (x + 1) − f (x) =
1+t 1 + c2
 x2 + 2x + 2  2c
⇔ ln 2
= .
x +1 1 + c2
On a
c ∈]x, x + 1[⇔ x < c < x + 1
⇔ 2x < 2c < 2(x + 1)
et
x2 < c2 < (x + 1)2
1 1 1
⇔ 2 < 2
< .
x + 2x + 2 1+c 1 + x2
On déduit que
2x  x2 + 2x + 2  2(x + 1)
< ln < 2 .
x2 + 2x + 2 x2 + 1 x +1

30
Chapitre 1. Limites, continuité et dérivabilité

2. Pour x > 0, on multiplie l'encadrement précédent par x, on obtient

2x2 h x2 + 2x + 2 x i 2x2 + 2x)


< ln < .
x2 + 2x + 2 x2 + 1 x2 + 1
Puisque
 2x2 
lim =2
x→+∞ x2 + 2x + 2
et  2x2 + 2x) 
lim = 2,
x→+∞ x2 + 1
alors
h x2 + 2x + 2 x i
lim ln = 2.
x→+∞ x2 + 1

31
Walid Nefzi

32
Chapitre 2

Fonctions Usuelles

2.1 Rappels de cours

2.1.1 Fonctions circulaires inverses

Arcsinus :
Étude de la fonction sinus :

Considérons la fonction sinus, notée sin, dénie sur R à valeurs dans [−1, 1] , par :
sin : R −→ [−1, 1]
x 7−→ sin(x).

La fonction sinus est :


 Impaire,
∀x ∈ R, −x ∈ R, et sin(−x) = − sin(x).
 2π−périodique ,

∀x ∈ R, x + 2π ∈ R, et sin(x + 2π) = sin(x).

 Continue sur R.
 Dérivable sur R, et
∀x ∈ R, sin0 (x) = cos(x).
La fonction arcsinus :

Pour obtenir une bijection à partir de la fonction sinus, il faut considérer la restriction
de sinus à l'intervalle [− π2 , π2 ]. Sur cet intervalle la fonction sinus est continue et strictement
croissante, donc la restriction
sin| : [− π2 , π2 ] −→ [−1, 1]
x 7−→ sin| (x),

33
Walid Nefzi

est une bijection.

Sa bijection réciproque est la fonction arcsinus, notée par


arcsin : [−1, 1] −→ [− π2 , π2 ]
x 7−→ arcsin(x).
On a donc, par dénition de la bijection réciproque :
arcsin(sin(x)) = x ∀ x ∈ [− π2 , π2 ],
sin(arcsin(y)) = y ∀ y ∈ [−1, 1].
Autrement dit :

Si x ∈ [− π2 , π2 ], sin(x) = y ⇐⇒ x = arcsin(y).
Propriétés de la fonction arcsinus :

La fonction arcsinus est :


 Impaire.
 Continue sur [−1, 1].
 Strictement croissante sur[−1, 1].
 Réalise une bijection de[−1, 1] dans [− π2 , π2 ].
 Dérivable sur ] − 1, 1[, et
1
∀x ∈] − 1, 1[, arcsin0 (x) = √ .
1 − x2
Arccosinus :
Étude de la fonction cosinus :

Considérons la fonction cosinus, notée cos, dénie sur R à valeurs dans [−1, 1] , par :
cos : R −→ [−1, 1]
x 7−→ cos(x).
La fonction cosinus est :
 Paire,
∀x ∈ R, −x ∈ R, et cos(−x) = cos(x).
 2π−périodique ,

∀x ∈ R, x + 2π ∈ R, et cos(x + 2π) = cos(x).

 Continue sur R.
 Dérivable sur R, et
∀x ∈ R, cos0 (x) = − sin(x).

34
Chapitre 2. Fonctions Usuelles

La fonction arccosinus :

Pour obtenir une bijection à partir de la fonction cosinus, il faut considérer la restric-
tion de cosinus à l'intervalle [0, π]. Sur cet intervalle la fonction cosinus est continue et
strictement décroissante, donc la restriction
cos| : [0, π] −→ [−1, 1]
x 7−→ cos| (x),

est une bijection.

Sa bijection réciproque est la fonction arccosinus, notée par


arccos : [−1, 1] −→ [0, π]
x 7−→ arccos(x).

On a donc, par dénition de la bijection réciproque :


cos(arccos(y)) = y ∀ y ∈ [−1, 1],
arccos(cos(x)) = x ∀ x ∈ [0, π].

Autrement dit :

Si x ∈ [0, π], cos(x) = y ⇐⇒ x = arccos(y).


Propriétés de la fonction arccosinus :

La fonction arccosinus est :


 Ni paire, ni impaire.
 Continue sur [−1, 1].
 Strictement décroissante sur[−1, 1].
 Réalise une bijection de[−1, 1] dans [0, π].
 Dérivable sur ] − 1, 1[, et
−1
∀x ∈] − 1, 1[, arccos0 (x) = √ .
1 − x2
Arctangente :
Étude de la fonction tangente :

Considérons la fonction tangente, notée tan, dénie sur R\{ π2 + kπ, k ∈ Z} à valeurs
dans R , par :
tan : R\{ π2 + kπ, k ∈ Z} −→ R
sin(x)
x 7−→ tan(x) = cos(x)
.

35
Walid Nefzi

La fonction tangente est :


 Impaire sur ] − π2 , π2 [.
 π−périodique.
 Continue sur R\{ π2 + kπ, k ∈ Z}.
 Dérivable sur R\{ π2 + kπ, k ∈ Z}, et
π 1
∀x ∈ R\{ + kπ, k ∈ Z}, tan0 (x) = 1 + tan2 (x) = .
2 cos2 (x)
La restriction de la fonction tangente à ] − π2 , π2 [ est strictement croissante.

La fonction arctangente :

Pour obtenir une bijection à partir de la fonction tangente, il faut considérer la res-
triction à l'intervalle ] − π2 , π2 [. Sur cet intervalle la fonction est continue et strictement
croissante, donc la restriction
tan| : ] − π2 , π2 [ −→ R
x 7−→ tan| (x),

est une bijection.

Sa bijection réciproque est la fonction arctangente, notée par


arctan : R −→ ] − π2 , π2 [
y 7−→ arctan(y).

On a donc, par dénition de la bijection réciproque :


tan(arctan(y)) = y ∀ y ∈ R,
arctan(tan(x)) = x ∀ x ∈] − π2 , π2 [.

Autrement dit :

Si x ∈] − π2 , π2 [, tan(x) = y ⇐⇒ x = arctan(y).

Propriétés de la fonction arctangente :

La fonction arctangente est :


 Impaire.
 Continue sur R.
 Strictement croissante sur R.
 Réalise une bijection de R dans ] − π2 , π2 [.
 Dérivable sur R, et
1
∀x ∈ R, arctan0 (x) = .
1 + x2

36
Chapitre 2. Fonctions Usuelles

2.1.2 Fonctions hyperboliques et fonctions hyperboliques

réciproques

Fonctions hyperboliques :
Sinus et cosinus hyperboliques :

On dénit les fonctions cosinus hyperbolique cosh et sinus hyperbolique sinh sur R
par :

cosh : R −→ R sinh : R −→ R
e + e−x
x et e − e−x
x
x −
7 → x −
7 →
2 2
avec ex c'est la fonction exponentielle de x, notée encore par exp(x).
 Les fonctions cosh et sinh sont dérivables sur R, avec pour tout x ∈ R

cosh0 (x) = sinh(x) et sinh0 (x) = cosh(x).

 La fonction sinh(x) est impaire


e−x − ex ex − e−x
sinh(−x) = =− = − sinh(x) ∀ x ∈ R.
2 2
Elle est strictement croissante sur R, strictement négative sur R∗− et strictement positive
sur R∗+ et s'annule en 0.
 La fonction cosh(x) est paire
ex + e−x
cosh(−x) = = cosh(x) ∀ x ∈ R.
2
Elle est strictement positive sur R, strictement décroissante sur R∗− et strictement crois-
sante sur R∗+ . De plus,
∀x ∈ R, cosh(x) ≥ 1.
lim cosh(x) = +∞ et lim cosh(x) = +∞
x→+∞ x→−∞

lim sinh(x) = +∞ et lim sinh(x) = −∞.
x→+∞ x→−∞
 Pour tout x ∈ R, on a :
cosh(x) + sinh(x) = ex ; cosh(x) − sinh(x) = e−x ; cosh2 (x) − sinh2 (x) = 1.

Tangente hyperbolique :

La fonction tangente hyperbolique, notée tanh, est dénie sur R par :


tanh : R −→ R
sinh(x)
x 7−→ cosh(x)
.

37
Walid Nefzi

La fonction tangente hyperbolique vérie les propriétés suivantes :


 Dérivable sur R, avec pour tout x ∈ R,
1
tanh0 (x) = 1 − tanh2 (x) = .
cosh2 (x)

Donc elle est strictement croissante sur R et s'annule en 0.


 Impaire,
sinh(−x) sinh x
tanh(−x) = =− = − tanh x ∀ x ∈ R.
cosh(−x) cosh x
 Limites aux bornes du domaine de dénition :

lim tanh(x) = 1 et lim tanh(x) = −1.


x→+∞ x→−∞

Elle admet en −1 une asymptote horizontale d'équation y = −1 et en +1 une asymptote


horizontale d'équation y = 1.

Formules d'addition pour les fonctions hyperboliques :

Pour tout x; y ∈ R, on a :
cosh2 (x) − sinh2 (x) = 1.

cosh(x + y) = cosh(x) cosh(y) + sinh(x) sinh(y).


cosh(x − y) = cosh(x) cosh(y) − sinh(x) sinh(y).

cosh(2x) = cosh2 (x) + sinh2 (x)


= 2 cosh2 (x) − 1
= 1 + 2 sinh2 (x).

sinh(x + y) = sinh(x) cosh(y) + sinh(y) cosh(x).


sinh(x − y) = sinh(x) cosh(y) − sinh(y) cosh(x).
sinh(2x) = 2 sinh(x) cosh(x).
tanh(x) + tanh(y)
tanh(x + y) = .
1 + tanh(x) tanh(y)
tanh(x) − tanh(y)
tanh(x − y) = .
1 − tanh(x) tanh(y)
2 tanh(x)
tanh(2x) = .
1 + tanh2 (x)

38
Chapitre 2. Fonctions Usuelles

Fonctions hyperboliques réciproques :


Argument sinus hyperbolique :

La fonction sinus hyperbolique est continue et strictement croissante donc elle admet
une bijection réciproque qui s'appelle Argument sinus hyperbolique et notée
Argsh : R → R
x 7→ Argsh x.

Par dénition de la bijection réciproque, elle a les propriétés


sinh(Argsh (y)) = y ∀y∈R
Argsh(sinh(x)) = x ∀ x ∈ R.

De plus Argsh est continue et dérivable sur R et


1
∀ x ∈ R Argsh0 (x) = √ .
x2 +1
On a ∀ x ∈ R √
Argsh (x) = ln(x + x2 + 1).
Argument cosinus hyperbolique :

La fonction cosh : [0, +∞[→ [1, +∞[ est continue et strictement monotone donc elle
admet une bijection réciproque appelée Argument cosinus hyperbolique dénie par
Argch : [1, +∞[ → [0, +∞[
x 7→ Argch x.

On a :
cosh(Argch (y)) = y ∀ y ∈ [1, +∞[
Argch(cosh(x)) = x ∀ x ∈ [0, +∞[.
De plus Argch est continue sur [1, +∞[ et dérivable sur ]1, +∞[ et on a :
1
∀ x ∈ ]1, +∞[ Argch0 (x) = √ .
x2 −1
On a ∀ x ≥ 1 √
Argch(x) = ln(x + x2 − 1).

39
Walid Nefzi

Argument tangente hyperbolique :

La fonction tanh : R →] − 1, 1[ est continue et strictement croissante donc elle admet


une bijection réciproque appelée Argument tangente hyperbolique dénie par
Argth : ] − 1, 1[ → R
x 7→ Argth x.

On a :
tanh(Argth (y)) = y ∀ y ∈ ] − 1, 1[
Argth(tanh(x)) = x ∀ x ∈ R.
De plus Argth est continue et dérivable sur ] − 1, 1[ et on a :
1
∀ x ∈ ] − 1, 1[ Argth0 (x) = .
1 − x2
On a ∀ x ∈ ] − 1, 1[
1 1 + x
Argth (x) = ln .
2 1−x

40
Chapitre 2. Fonctions Usuelles

2.2 Exercices

Exercice 2.1 :

Calculer arcsin(sin 3π
2
), arccos(cos 3π), arctan(tan 4π
5
).

Exercice 2.2 :

1. Montrer que :
1
(a) cos(arctan x) = √
1 + x2
x
(b) sin(arctan x) = √ .
1 + x2
2. Déduire des simplications pour les expressions suivantes :
(a) A = sin(2 arctan x)
(b) B = cos(2 arctan x)
(c) C = tan(2 arctan x).

Exercice 2.3 :
Soit la fonction f (x) = arccos(2x2 − 1).
1. (a) Déterminer le domaine de dénition de f .
(b) Déterminer le domaine de dérivabilité de f et calculer sa dérivé f 0 .
(c) Déduire une autre expression de f .
 
x
2. Même travail pour g(x) = arcsin √ .
1 + x2

Exercice 2.4 :

Soit √
f (x) = Argsh(2x x2 + 1).
1. Déterminer le domaine de dénition Df de f .
2. Déterminer le domaine de dérivabilité Dd de f .
3. Montrer que pour tout x ∈ Dd
2
f 0 (x) = √ .
1 + x2
4. Déduire une expression simple de f (x).

41
Walid Nefzi

Exercice 2.5 :
1
Soit la fonction f dénie sur R par f (x) = x sinh ( ).
x
1. Étudier la parité de f .
2. Calculer les limites de f en ±∞ et en 0.
3. Déterminer le domaine de dérivabilié de f et calculer sa dérivée.
4. Montre que pour tout y ≥ 0, tanh y ≤ y . En déduire le tableau de variation de f .

Exercice 2.6 :

On considère la fonction f dénie par :



f (x) = 2 cosh x + 1.
1. Étudier le domaine de continuité et de dérivabilité de f .
2. Calculer les limites de f en ±∞.
3. Calculer f 0 et établir le tableau de variations de f .

Exercice 2.7 :

1. Calculer :

arcsin(0), arcsin (sin(π)) , arccos(1), arccos (cos(2π)) .

2. Soit



f : ,
2 2
−→ R
x 7−→ sin x.
Montrer que f est une bijection de π2 , 3π sur [−1, 1] . On note par g la fonction
 
2
réciproque. Trouver la relation entre g et la fonction arcsin .
3. Soit
h : [π, 2π] −→ R
x 7−→ sin x.
Montrer que h est une bijection de [π, 2π] sur [−1, 1] . On note par u sa fonction
réciproque. Trouver la relation entre u et la fonction arccos .

Exercice 2.8 :
Soit f la fonction dénie par

f (x) = arcsin(2x 1 − x2 ).

42
Chapitre 2. Fonctions Usuelles

1. Quel est l'ensemble de dénition de f ?


2. En posant x = sin t, simplier l'écriture de f .

Exercice 2.9 :

1. Simplier les expressions suivantes :


(a) tan(2 arctan(x))
(b) sin(3 arctan(x)).
2. Montrer que :
(a) arccos(x) + arccos(−x) = π pour tout x ∈ [−1, 1]
(b) arctan(x) + arctan(y) = arctan( 1−xy
x+y
), pour tout x, y ∈ R tel que xy < 1.

Exercice 2.10 :
Résoudre les équations suivantes.

1. 2 arcsin(x) = arcsin(2x 1 − x2 ).
2. arccos(x) = arcsin(2x).
3. arctan(2x) = π
4
− arctan(3x).

Exercice 2.11 :
Soit f la fonction dénie par
1
f (x) = arcsin( ).
x
1. Montrer que f est dénie et continue sur ] − ∞, −1] ∪ [1, +∞[.
2. Calculer les limites de f au bord de l'ensemble de dénition.
3. Pour les valeurs où cela ne pose pas de problème calculer f 0 (x), en déduire les
variation de f .
4. Calculer
lim f 0 (x) et lim+ f 0 (x).
x→−1− x→1

Que peut-on en déduire sur le graphe de f en x = −1 et x = 1 ?

Exercice 2.12 :
1. Montrer que :

arctan(x) + arctan( x1 ) = π2 pour tout x > 0,


arctan(x) + arctan( x1 ) = − π2 pour tout x < 0.

43
Walid Nefzi

2. Soit f la fonction dénie par :

f : ]−1, 1[ −→ R
2x

x 7−→ arctan 1−x2
.

a) Justier que f est dérivable sur ]−1, 1[.


b) Calculer f 0 (x) pour tout x ∈ ]−1, 1[.
c) En déduire une expression simple de f (x).
3. Application : Montrer que
1 1 π
arctan( ) + arctan( ) = .
2 3 4

Exercice 2.13 :
Montrer les égalités suivantes :

1. ∀ x ∈ R, Argsh(x) = ln(x + x2 + 1),

2. ∀ x ≥ 1, Argch(x) = ln(x + x2 − 1),
 
3. ∀ x ∈ ]−1, 1[ , Argth(x) = 12 ln 1−x
1+x
.

Exercice 2.14 :
1. Simplier les expressions suivantes :

(a) Argsh 2x x2 + 1 ,

 1 + tanh(x) 
(b) ln .
1 − tanh(x)
2. Montrer que :
 
1
∀x ≥ 0, arctan (sinh(x)) = arccos .
cosh(x)

44
Chapitre 2. Fonctions Usuelles

2.3 Correction des exercices

Corrigé de l'exercice 2.1 :


3π 4π − π π π π
 arcsin(sin( )) = arcsin(sin( )) = arcsin(sin(2π − )) = arcsin(sin(− )) = − .
2 2 2 2 2
 arccos(cos(3π)) = arccos(cos(2π + π)) = arccos(cos(π)) = π .
4π 5π − π π π
 arctan(tan( )) = arctan(tan( )) = arctan(tan(π − )) = arctan(tan(− )) =
5 5 5 5
π
− .
5

Corrigé de l'exercice 2.2 :

π
1. (a) On sait que ∀y ∈ R \ { + kπ, k ∈ Z} :
2
1
1 + tan2 y = .
cos2 y
π π
On pose y = arctan x ∈] − , [, ∀x ∈ R.
2 2
Donc on a :
1 1
1 + tan2 (arctan x) = 2
⇔ 1 + x2 =
cos (arctan x) cos2 (arctan x)
1
⇔ = cos2 (arctan x)
1 + x2
1
⇔ √ = | cos(arctan x)|.
1 + x2
π π π π
Or arctan x ∈] − , [ et la fonction cos est positive sur ] − , [.
2 2 2 2
Donc :
| cos(arctan x)| = cos(arctan x).
D'où :
1
cos(arctan x) = √ .
1 + x2
(b) On sait que :
sin y
tan y = .
cos y
On pose y = arctan x.
On a :
sin (arctan x) sin(arctan x)
tan(arctan x) = ⇔ x=
cos(arctan x) cos(arctan x)
⇔ sin(arctan x) = x cos(arctan x)
x
⇔ sin(arctan x) = √ .
1 + x2

45
Walid Nefzi

2. (a) On sait que sin 2y = 2 sin y cos y .


On pose y = arctan x, on obtient :

A = sin(2 arctan x) = 2 sin(arctan x) cos(arctan x)


x 1
= 2× √ ×√
1 + x2 1 + x2
2x
= .
1 + x2

(b) On sait que cos 2y = cos2 y − sin2 y .


On pose y = arctan x, on obtient :

B = cos(2 arctan x) = cos2 (arctan x) − sin2 (arctan x)


1 x2
= −
1 + x2 1 + x2
1 − x2
= .
1 + x2

2 tan y
(c) On sait que tan 2y = .
1 − tan2 y
On pose y = arctan x, on obtient :

2 tan(arctan x)
C = tan(2 arctan x) =
1 − tan2 (arctan x)
2x
= .
1 − x2

Corrigé de l'exercice 2.3 :

1. Soit la fonction
f (x) = arccos(2x2 − 1).
(a) On sait que le domaine de dénition de arccos est [−1, 1].
La fonction f est dénie comme composée de deux fonctions si

2x2 − 1 ∈ [−1, 1].

On a :
−1 ≤ 2x2 − 1 ≤ 1 ⇔ 0 ≤ 2x2 ≤ 2
⇔ 0 ≤ x2 ≤ 1
⇔ −1 ≤ x ≤ 1
⇒ Df = [−1, 1].

46
Chapitre 2. Fonctions Usuelles

(b) On sait que le domaine de dérivabilité de arccos est ] − 1, 1[. Il faut chercher
un domaine de dérivabilité Dd pour f tel que

∀x ∈ Dd , 2x2 − 1 ∈] − 1, 1[.

On a :
−1 < 2x2 − 1 < 1 ⇔ 0 < 2x2 < 2
⇔ 0 < x2 < 1
⇔ −1 < x < 1 et x 6= 0
⇒ Dd =] − 1, 1[\ {0} .
∀x ∈ Dd :
h i0 −1
f 0 (x) = arccos(2x2 − 1) = (2x2 − 1)0 × p
1 − (2x2 − 1)2
−4x
= p
1 − (4x4 − 4x2 + 1)
−4x
= √
−4x4 + 4x2
−4x
= p
4x2 (1 − x2 )
−2x
= √ .
|x| 1 − x2

(c) Pour x ∈]0, 1[, on a :


−2
f 0 (x) = √ .
1 − x2
Donc, par intégration et continuité on obtient :

f (x) = 2 arccos x + c, ∀x ∈ [0, 1].

Or
f (1) = arccos(2 × 12 − 1) = arccos(1) = 0.
D'autre part :
f (1) = 2 arccos 1 + c = c.
Par identication, on conclut que c = 0. D'où :

f (x) = 2 arccos x.

Pour x ∈] − 1, 0[, on a :
2
f 0 (x) = √ .
1 − x2
Donc, par intégration et continuité on obtient :

f (x) = 2 arcsin x + c, ∀x ∈ [−1, 0].

47
Walid Nefzi

Or
f (−1) = arccos(2 × (−1)2 − 1) = arccos(1) = 0.

D'autre part :
f (1) = 2 arcsin(−1) + c = −π + c.

Par identication, on conclut que c = π . D'où :

f (x) = 2 arcsin x + π

si x ∈ [0, 1]

2 arccos x
⇒ f (x) =
2 arcsin x + π si x ∈ [−1, 0].

2. Soit la fonction
x
g(x) = arcsin( √ ).
x2 + 1
(a) On sait que le domaine de dénition de arcsin est [−1, 1]. Il faut chercher un
domaine de dénition Dg pour g tel que

x
∀x ∈ Dg , √ ∈ [−1, 1].
x2 + 1

On a :
√ √
−1 ≤ √ x≤ 1 ⇔ − x2 + 1 ≤ x ≤ x2 + 1
x2 +1 √
⇔ |x| ≤ x2 + 1
√ √
toujours vraie pour tout x ∈ R car |x| = x2 ≤ x2 + 1.
Ainsi Dg = R.
(b) On sait que le domaine de dérivabilité de arcsin est ] − 1, 1[. Il faut chercher un
domaine de dérivabilité Dd pour g tel que

x
∀x ∈ Dd , √ ∈] − 1, 1[.
x2 + 1

On a :
x √ √
−1 < √ < 1 ⇔ − x2 + 1 < x < x2 + 1
x2 + 1 √
⇔ |x| < x2 + 1
√ √
toujours vraie pour tout x ∈ R car |x| = x2 < x2 + 1.
Ainsi Dd = R.

48
Chapitre 2. Fonctions Usuelles

On a ∀x ∈ Dd :
h i0 1
g 0 (x) = arcsin( √xx2 +1 ) = ( √xx2 +1 )0 × q
1 − ( √xx2 +1 )2
√ 2x2
x2 + 1 − √
2 x2 + 1 1
= 2
×q
x +1 2
1 − ( x2x+1 )
1 1
= √ ×q
(x2 + 1) x2 + 1 2
1
x +1
1
= 2
.
x +1
(c) Pour tout x ∈ R, on a :
1
g 0 (x) = = (arctan x)0 .
x2 +1
Donc, par intégration on obtient :

g(x) = arctan x + c.

Or
g(0) = arcsin(0) = 0.
D'autre part :
g(0) = arctan(0) + c = c.
Par identication, on conclut que c = 0. D'où :

g(x) = arctan(x).

Corrigé de l'exercice 2.4 :

1. On sait que le domaine de dénition de Argsh est R. Il faut chercher un domaine


de dénition Df pour f tel que

∀x ∈ Df , 2x x2 + 1 ∈ R,

d'où Df = R.

2. On a la fonction x 7→ x 1 + x2 est dérivable sur R et x 7→ Argshx est dérivable
sur R , alors f est dérivable sur R comme composée de deux fonctions dérivables
sur R.

49
Walid Nefzi

3. ∀x ∈ R :
√ 0 0 √  √ 2

f 0 (x) = 2x x2 + 1 × Argsh 2x x2 + 1 = 2 x2 + 1 + √2x 1

2
x +1
× q √ 2
1+(2x x2 +1)
4x2 + 2
= √ √
x2 + 1 4x4 + 4x2 + 1
2 (2x2 + 1)
= √
x2 + 1 (2x2 + 1)
2
= √
2
x +1 0
= (2Argsh(x)) .

4. Donc, par intégration on obtient :


f (x) = 2Argsh(x) + C avec C ∈ R
et comme
f (0) = 0 = Argsh(0) + C ⇒ C = 0.

Corrigé de l'exercice 2.5 :

1. f (−x) = −x sinh(− x1 ) = x sinh( x1 ) = f (x) car sinh est impaire ⇒f est une fonction
paire .
1 sinh(X)
2. lim f (x) = lim x sinh( ) = lim = 1.
x7→+∞ x7→+∞ x X7→0 X
1 sinh(X)
3. lim f (x) = lim x sinh( ) = lim− = 1.
x7→−∞ x7→−∞ x X7→0 X
sinh(X) eX
4. lim+ f (x) = lim = lim = +∞.
x7→0 x7→+∞ X X7→+∞ 2X

Et comme f est une fonction paire lim− f (x) = +∞.


x7→0
5. On a x 7→ est dérivable sur R et x 7→ sinh(x) est dérivable sur R
1
x

⇒ f est dérivable sur R∗ comme produit et composée des fonctions dérivables


0 1 1 1
f (x) = sinh( ) − cosh( ).
x x x
6. Soit y ≥ 0 on pose g(y) = tanh(y) − y , g est dérivable sur R
0 1
g (y) = − 1 = 1 − tanh2 (y) − 1 = − tanh2 (y) ≤ 0.
cosh2 (y)
D'où ∀y ≥ 0 g(y) ≤ 0 ⇒ tanh(y) ≤ y.

50
Chapitre 2. Fonctions Usuelles

7. On a 0
f (x) sinh( x1 ) 1
1 = 1 − .
cosh( x ) cosh( x ) x
0
Alors pour y = x1 ⇒ f (x) = cosh(y)(tanh(y) − y) ≤ 0
0
d' où ∀x > 0 f (x) ≤ 0 ⇒ f est décroissante de +∞ vers 1
et ∀x < 0 f est croissante de 1 vers +∞.

Corrigé de l'exercice 2.6 :



Soit f (x) = 2 cosh x + 1.
1. x 7−→ cosh x est continue et dérivable sur R
x 7−→ 2 cosh x + 1 est continue et dérivable sur R (somme des fonctions continues
et dérivables sur R)
et comme 2 cosh x + 1 > 0 sur R donc f est continue et dérivable sur R.
2. On a
lim f (x) = +∞.
x7→±∞

3. Pour tout x ∈ R,
2 sinh x sinh x
f 0 (x) = √ =√
2 2 cosh x + 1 2 cosh x + 1
f 0 (x) = 0 ⇔ sinh x = 0 ⇔ x = 0
donc pour tout x ≥ 0, f 0 (x) ≥ 0 et pour x ≤ 0, f 0 (x) ≤
√0.
Ainsi pour tout√ x ≤ 0, f est décroissante de +∞ vers 3 et pour tout x ≥ 0, f est
croissante de 3 vers +∞.

Corrigé de l'exercice 2.7 :

1. On a
(a) arcsin 0 = 0,
(b) arcsin (sin π) = arcsin (sin 0) = 0,
(c) arccos 1 = 0,
(d) arccos (cos 2π) = arccos (cos 0) = 0.
2. Soit
f : π2 , 3π
 
2
−→ R
x 7−→ sin x,
f est une fonction continue, dérivable sur π2 , 3π .
 
2
Et   
π 3π
f (x) = cos x ≤ 0 pour x ∈
0
, ,
2 2

51
Walid Nefzi

par suite, f est décroissante surcet intervalle.


Alors f réalise une bijection de π2 , 3π sur
  π 3π 
2
f ,
2 2
= [−1, 1] .
On sait que  
f (x) = y  ⇔ x = g (y)
,
x ∈ π2 , 3π

2
y ∈ [−1, 1]
en eet,
π 3π π π
∀ x ∈ [ , ], on a x − π ∈ [− , ].
2 2 2 2
On suppose X = x − π, alors x = X + π.
Donc
 
f (x)
 π =3πy ⇔ sin x = y 
x ∈ 2, 2 x ∈ π2 , 3π2

sin (X + π) = y

X ∈ −π 2 2


sin (π − (−X)) =
 y

−X ∈ −π π

,
2 2

− sin (X)
 =πy

−X ∈ −π 2 2
,

arcsin (sin (X)) = −arcsin y
(En appliquant arcsin) ⇔
 −π
−X ∈ 2 , π2

x − π =− arcsin  y
⇔ π 3π
x ∈ 2, 2

x=π−  πarcsin  y
⇔ 3π
x ∈ 2, 2

π − arcsin y = g (y)

y ∈ [−1, 1] .

3. Soit
h : [π, 2π] −→ R
x 7−→ cos x,
h est une fonction continue, dérivable sur R, en particulier sur [π, 2π].

h0 (x) = − sin x ≥ 0, (pour x ∈ [π, 2π]) ,


h est croissante sur cet intervalle.
Alors h réalise une bijection de [π, 2π] à valeurs dans h ([π, 2π]) = [−1, 1] .
On a  
h (x) = y x = u (y)
⇔ ,
x ∈ [π, 2π] y ∈ [−1, 1]
en eet,
∀ x ∈ [π, 2π], on a x − π ∈ [0, π].

52
Chapitre 2. Fonctions Usuelles

On suppose X = x − π, alors x = X + π.
Donc
 
h (x) = y cos x = y

x ∈ [π, 2π] x ∈ [π, 2π]

cos (X + π) = y

X ∈ [0, π]

− cos (X) = y

X ∈ [0, π]

cos (X) = −y

X ∈ [0, π]

arccos (cos (X)) = arccos (−y)
(En appliquant arccos) ⇔
X ∈ [0, π]

x − π = arccos (−y)

x ∈ [π, 2π]

x = π + arccos (−y)

x ∈ [π, 2π]

π + arccos (−y) = u (y)

y ∈ [−1, 1] .

Corrigé de l'exercice 2.8 :

1. Soit √
f (x) = arcsin(2x 1 − x2 ).
L'ensemble de dénition de f est
n √ o 
Df = x ∈ R; 2x 1 − x2 ∈ [−1, 1] ∩ x ∈ R; 1 − x2 ≥ 0 .

Or 1 − x2 ≥ 0 si et seulement
√ si x ∈ [−1, 1].
Cherchons x tel que 2x 1 − x ∈ [−1, 1] :
2


−1 ≤ 2x 1 − x2 ≤ 1.

En passant au carré, la double inégalité équivaut à

4x2 (1 − x2 ) ≤ 1 ⇔ 4x4 − 4x2 + 1 ≥ 0


⇔ (2x2 − 1)2 ≥ 0.

Cette inégalité est toujours vériée et donc

Df = [−1, 1].

53
Walid Nefzi

2. Puisque le domaine de dénition est [−1, 1], il est légitime de poser x = sin t avec
t ∈ [− π2 , π2 ].
On a alors
p
f (x) = arcsin(2 sin t 1 − sin2 t)
car t ∈ [− π2 , π2 ]

= arcsin(2 sin t cos t)
= arcsin(sin(2t)).

On peut alors simplier cette expression, mais il faut prendre garde que
π π
arcsin(sin u) = u ⇔ u ∈ [− , ].
2 2
Dans les autres cas, il faut se ramener à cet intervalle en utilisant les propriétés
de la fonction sinus. On trouve
• Si t ∈ [− π4 , π4 ], on a 2t ∈ [− π2 , π2 ]. Alors,

arcsin(sin(2t)) = 2t.

• Si t ∈] π4 , π2 ], on a 2t ∈] π2 , π] et π − 2t ∈]0, π2 ].
De plus, on a sin(π − u) = sin(u).
On en déduit que dans ce cas,

arcsin(sin(2t)) = arcsin(sin(π − 2t)) = π − 2t.

• Si t ∈ [− π2 , − π4 [, on a 2t ∈ [−π, − π2 [ et π + 2t ∈ [0, π2 [.
De plus, on a sin(π + u) = − sin(u).
En utilisant l'imparité de la fonction arcsin, on obtient

arcsin(sin(2t)) = − arcsin(− sin(2t))


= − arcsin(sin(π + 2t))
= −π − 2t.

Finalement, on peut revenir à f en utilisant la relation t = arcsin(x). On trouve


que  √
 −π − 2 arcsin(x)
 si x ∈ [−1, − 2[
√ √2
2
f (x) = 2 arcsin(x) si x ∈][−
√ 2
, 22 ]
si x ∈] 22 , 1].

 π − 2 arcsin(x)

54
Chapitre 2. Fonctions Usuelles

Corrigé de l'exercice 2.9 :

1.
(a) tan(2 arctan(x)) ?
Rappelons que
2 tan(y)
tan(2y) = .
1 − tan2 (y)
On pose, y = arctan(x), on obtient

2 tan(arctan(x))
tan(2 arctan(x)) = .
1 − tan2 (arctan(x))

Or pour tout x ∈ R, on a tan(arctan(x)) = x.


D'où
2x
tan(2 arctan(x)) = .
1 − x2
(b) sin(3 arctan(x)) ?
On sait que

sin(3y) = sin(2y + y) = cos(2y) sin(y) + cos(y) sin(2y)


= (2 cos2 (y) − 1)) sin(y) + 2 cos2 (y) sin(y)
= sin(y)(4 cos2 (y) − 1).

Donc
sin(3y) = sin(y)(4 cos2 (y) − 1).
On pose
∀x ∈ R, y = arctan(x).
On obtient

sin(3 arctan(x)) = sin(arctan(x))(4 cos2 (arctan(x)) − 1).

Or
1 1
cos2 (arctan(x)) = 2
= ,
1 + tan (arctan(x)) 1 + x2
ce qui donne que
1
cos(arctan(x)) = ± √ .
1 + x2
De plus arctan(x) ∈] − π2 , π2 [ et donc cos(arctan(x)) > 0.
On en déduit que
1
∀x ∈ R, cos(arctan(x)) = √ .
1 + x2

55
Walid Nefzi

Par suite
x
sin(arctan(x)) = cos(arctan(x)) tan(arctan(x)) = √ .
x2 +1
Ainsi

sin(3 arctan(x)) = sin(arctan(x))(4 cos2 (arctan(x)) − 1)


x 4 
= √ − 1
x2 + 1 1 + x2
x 3 − x2 
= √
x2 + 1 1 + x2
x(3 − x2 )
= 3 .
(1 + x2 ) 2

2.

(a) On pose
f (x) = arccos(x) + arccos(−x)
f est continue sur [−1, 1] et dérivable sur ] − 1, 1[, où

1 1
f 0 (x) = − √ +√ = 0.
1 − x2 1 − x2
Donc
∀x ∈] − 1, 1[, f (x) = c.
Or pour x = 0, on a

f (0) = arccos(0) + arccos(0) = 2 arccos(0) = π.

D'où
f (x) = π.
Ainsi
∀x ∈ [−1, 1], arccos(x) + arccos(−x) = π.
(b) Rappelons que
tan(a) + tan(b)
tan(a + b) = .
1 − tan(a) tan(b)
On pose a = arctan(x) et b = arctan(y).
Alors, on obtient

tan(arctan(x)) + tan(arctan(y))
tan(arctan(x) + arctan(y)) = .
1 − tan(arctan(x)) tan(arctan(y))

56
Chapitre 2. Fonctions Usuelles

Donc
x+y
tan(arctan(x) + arctan(y)) = .
1 − xy
Or, si xy < 1, on a arctan(x) + arctan(y) est dans ] − π2 , π2 [. Dans ce cas
x+y 
arctan(x) + arctan(y) = arctan .
1 − xy

Corrigé de l'exercice 2.10 :



1. 2 arcsin(x) = arcsin(2x 1 − x2 ). √
On pose f (x) = arcsin(x) et g(x) = arcsin(2x 1 − x2 ).
Or, par dénition on a Df = [−1, 1].
Et d'aprés Exercice 8 , on a Dg = [−1, 1].
D'autre part, on a

∀x ∈ [−1, 1], sin(2 arcsin(x)) = sin(arcsin(2x 1 − x2 ))

⇐⇒ 2 sin(arcsin(x)) cos(arcsin(x)) = 2x 1 − x2 .
Or
√ π π π π
∀ x ∈ [−1, 1], arcsin(2x 1 − x2 ) ∈ [− , ] ⇔ 2 arcsin(x) ∈ [− , ].
2 2 2 2
Donc
π π
x solution ⇔ x ∈ [−1, 1] et 2 arcsin(x) ∈ [− , ]
2 2
π π
⇔ x ∈ [−1, 1] et arcsin(x) ∈ [− , ]
4 4
 1 1 
⇔ x∈ −√ ,√ .
2 2

Ainsi, SR = − √1 , √1
 
2 2
.

2.
arccos(x) = arcsin(2x).
Par dénition on a, x 7−→ arccos(x) est dénie sur [−1, 1].
On obtient alors x 7−→ arcsin(2x) est dénie sur [− 12 , 12 ].
Et par suite le domaine de dénition de l'équation est [− 12 , 21 ].
En appliquant le sin, alors

sin(arccos(x)) = sin(arcsin(2x)) = 2x.

57
Walid Nefzi

Par la formule
sin2 (y) + cos2 (y) = 1,
pour y = arccos(x), on obtient

sin(arccos(x)) = ± 1 − x2 .

Puisque par dénition arccos(x) ∈ [0, π], on a donc



sin(arccos(x)) = 1 − x2 .

Et par suite
√ 1
1 − x2 = 2x ⇔ x ≥ 0 et 1 − x2 = 4x2 ⇔ x= √ .
5
Donc l'unique solution est x = √1 .
5

3. Montrer que arctan(2x) + arctan(3x) = π4 .


En appliquant la tan, on a
 π
tan arctan(2x) + arctan(3x) = tan( ) = 1.
4
En utilisant la formule
tan(a) + tan(b)
tan(a + b) =
1 − tan(a) tan(b)
on obtient
tan(arctan(2x)) + tan(arctan(3x))
tan(arctan(2x) + arctan(3x)) =
1 − tan(arctan(2x)) tan(arctan(3x))
5x
=
1 − 6x2
= 1

alors, on a
6x2 + 5x − 1 = 0,
ce qui donne les solutions
1
x1 = et x2 = −1.
6
Puisque arctan(x) a le même signe que x alors x est nécessairement positif.
Donc la solutin est x1 = 61 .

58
Chapitre 2. Fonctions Usuelles

Corrigé de l'exercice 2.11 :

1. Soit f la fonction dénie par

1
f (x) = arcsin( )
x

f est dénie et continue si et seulement si −1 ≤ 1


x
≤ 1.
Or

1
−1 ≤ ≤1 x
1
⇔ ≤1x2
2
⇔ x ≥1
⇔ x ∈] − ∞, −1] ∪ [1, +∞[.

2. • On a
1
lim = 0.
x→−∞ x

Donc
1
lim arcsin( ) = arcsin(0) = 0.
x→−∞ x
• On a
1
lim = 0.
x→+∞ x

Donc
1
lim arcsin( ) = arcsin(0) = 0.
x→+∞ x
• On a
1
lim − = −1.
x→−1 x
Donc
1 π
lim − arcsin( ) = arcsin(−1) = − .
x→−1 x 2
• On a
1
lim+ = −1.
x→1 x
Donc
1 π
lim+ arcsin( ) = arcsin(1) = .
x→1 x 2

59
Walid Nefzi

3. On a, pour x ∈] − ∞, −1[∪]1, +∞[


− 12
f 0 (x) = q x
1 − x12
−1
= q
x2 −1
x2 x2
−|x|
= √ .
x2 x2 − 1
D'où
−|x|
f 0 (x) = √ .
x2
x2 − 1
Ainsi, f est décroissante sur ] − ∞, −1] et sur [1, +∞[.
4.
−|x|
lim − f 0 (x) = lim − √ = −∞
x→−1 x→−1 x2
x2 − 1
−|x|
lim+ f 0 (x) = lim+ √ = −∞.
x→1 x→1 x 2 x2 − 1
Le graphe de f admet des demi−tangentes verticales en x = −1 et en x = 1.

Corrigé de l'exercice 2.12 :

1. (a) On a :
π π 1
∀ y ∈]0, [, tan( − y) = .
2 2 tan y
Donc,  
π π 1
∀ y ∈]0, [, − y = arctan .
2 2 tan y
On prend y = arctan x, avec x > 0, on obtient :
 
1 π
∀ x > 0, arctan x + arctan = .
x 2

(b) Si x < 0, on a −x > 0.


Donc  
1 π
arctan(−x) + arctan = .
−x 2
Comme la fonction x 7−→ arctan x est impaire, on obtient :
 
1 π
∀ x < 0, arctan x + arctan =− .
x 2

60
Chapitre 2. Fonctions Usuelles

2. (a) La fonction :
2x
x 7−→
1 − x2
est dénie, continue et dérivable sur ] − ∞, −1[∪] − 1, 1[∪]1∪, +∞[, et en par-
ticulier sur ] − 1, 1[.
Comme la fonction :
x 7−→ arctan x
est dénie, continue et dérivable sur R. Alors la fonction :
 
2x
f : x 7−→ arctan ,
1 − x2

est dénie, continue et dérivable sur ] − ∞, −1[∪] − 1, 1[∪]1∪, +∞[, et en par-


ticulier sur ] − 1, 1[.
(b) On a :
 0  
0 2x 0 2x
∀x ∈] − 1, 1[, f (x) = arctan
1 − x2 1 − x2
2(1 + x2 ) 1
= 2 2
× 2
(1 − x ) 1 + 2x 2 1−x
2
=
1 + x2
= 2 arctan0 (x).

(c) On a :
∀x ∈] − 1, 1[, f 0 (x) = 2 arctan0 (x).
Par continuité, on obtient :

∀x ∈] − 1, 1[, f (x) = 2 arctan(x) + c, c ∈ R.

Pour x = 0, on a :

f (0) = 2 arctan(0) + c
 
2x
= arctan
1 − x2 |x=0
= 0,

ainsi c = 0.
D'où
∀x ∈] − 1, 1[, f (x) = 2 arctan(x).

61
Walid Nefzi

3. Application :
On a :  
2x
∀x ∈] − 1, 1[, f (x) = arctan = 2 arctan(x).
1 − x2
Pour x = 12 , on a :
   
1 1 2x
arctan = arctan
2 2 1 − x2 |x= 1
2
 
1 4
= arctan .
2 3

Pour x = 31 , on a :
   
1 1 2x
arctan = arctan
3 2 1 − x2 |x= 1
3
 
1 3
= arctan .
2 4

Ainsi,
        
1 1 1 4 3
arctan + arctan = arctan + arctan .
2 3 2 3 4
Or d'après (1) on a :
   
4 3 π
arctan + arctan = .
3 4 2
D'où    
1 1 π
arctan + arctan = .
2 3 4

Corrigé de l'exercice 2.13 :



1. Montrons que ∀ x ∈ R, Argsh(x) = ln(x + x2 + 1),
On pose √
f (x) = ln(x + x2 + 1).
Alors
1 + √xx2 +1 1
0
f (x) = √ =√ = Argsh' (x).
x+ x +12 2
x +1
Donc
f (x) = Argsh (x) + c, c ∈ R,

62
Chapitre 2. Fonctions Usuelles

et f (0) = ln(1) = 0, et Argsh (0) = 0 ( car sinh(0) = 0).


Ainsi , √
∀x ∈ R, f (x) = ln(x + x2 + 1) = Argsh (x).

2. Montrons que ∀ x ≥ 1, Argch(x) = ln(x + x2 − 1), On pose

f (x) = ln(x + x2 − 1).

Alors
1 + √xx2 −1 1
0
f (x) = √ =√ = Argch' (x).
x+ x −12 2
x −1
Donc
f (x) = Argsh (x) + c, c ∈ R,
et f (1) = ln(1) = 0, et Argch (1) = 0 ( car cosh(0) = 1).
Ainsi , √
∀ x ≥ 1, f (x) = ln(x + x2 − 1) = Argch (x).
 
3. Montrons que ∀ x ∈ ]−1, 1[ , Argth(x) = 2 ln 1−x . On pose
1 1+x

1 + x
f (x) = ln .
1−x
Alors  0
1+x 1−x+1+x
1−x (1−x)2 2
0
f (x) =  2 = 2 = = 2Argth' (x).
(1 + x)2

1+x 1+x
1−x 1−x

Donc
f (x) = 2Argth (x) + c, c ∈ R.
Or on a f (0) = ln(1) = 0, et Argth (0) = 0 ( car tanh(0) = 0).
Ainsi ,
1 1 + x
∀ x ∈ ]−1, 1[ , f (x) = 2Argth (x) ⇔ Argth (x) = ln .
2 1−x

Corrigé de l'exercice 2.14 :

1. a) La fonction √
x 7→ 2x 1 + x2
est dénie sur R.
Puisque la√ fonction x 7→ Argshx est dénie sur R, alors la fonction x 7→
Argsh(2x 1 + x2 ) est bien dénie sur R comme composée.

63
Walid Nefzi

Pour tout x ∈ R, on pose x = sinh y , avec y ∈ R, car y 7→ sinh y est bijective


de R dans R. Donc,

 q 
2 2
∀x ∈ R, Argsh(2x 1 + x ) = Argsh 2 sinh(y) 1 + sinh (y)

= Argsh (2 sinh(y) cosh(y))


= Argsh (sinh(2y))
= 2Argsh(x).

b) On a
e2x −1 2e2x
tanh(x) = e2x +1
, 1 + tanh(x) = e2x +1
et 1 − tanh(x) = 2
e2x +1
.
Alors
1 + tanh(x)
= e2x
1 − tanh(x)
et par suite
1 + tanh(x) 
ln = ln(e2x ) = 2x.
1 − tanh(x)
2. • La fonction x 7→ sinh x est dénie et dérivable sur R.
Comme la fonction x 7→ arctan x est dénie et dérivable sur R, alors la fonction
x 7→ arctan(sinh x) est bien dénie et dérivable sur R comme composée.

• La fonction x 7→ 1
cosh(x)
est dénie et dérivable sur R. De plus,

1 1
∀x ∈ R, 0 < ≤1 et =1 si x = 1.
cosh(x) cosh(x)

Comme la fonction x 7→ arccos x est dénie, continue sur [−1, 1] et dérivable


sur ] − 1, 1[, alors la fonction
 
1
x 7→ arccos
cosh(x)

est bien dénie, continue sur R, et dérivable sur ] − ∞, 0[∪]0, +∞[.


Rappelons la formule hyperbolique :

cosh2 x − sinh2 x = 1, x ∈ R

et les dérivées suivantes :


1 1
∀x ∈ R, arctan0 x = 2
et ∀x ∈] − 1, 1[, arccos0 x = √ .
1+x 1 − x2

On pose
f (x) = 2 arctan(tanh(x)) − arctan(sinh(2x)),

64
Chapitre 2. Fonctions Usuelles

f est dénie sur R


1 1 1
f 0 (x) = 2 × 2 − 2 cosh(x) .
cosh (x) 1 + tanh (x) 1 + sinh2 (x)

En utilisant le fait que

1 + sinh2 (2x) = cosh2 (2x) et cosh2 (x) × tanh2 (x) = sinh2 (x)
2 2
f 0 (x) = 2 2 −
sinh (x) + cosh (x) cosh(2x)
or cosh(2x) = sinh2 (x) + cosh2 (x) et par suite
2 2
f 0 (x) = − = 0,
cosh(2x) cosh(2x)

la fonction f est donc constante égale à

f (0) = 2 arctan(0) − arctan(0) = 0,

d'où
2 arctan(tanh(x)) = arctan(sinh(2x)).

65
Walid Nefzi

66
Chapitre 3

Intégration

3.1 Rappels de cours

3.1.1 Intégrale de Riemann

Dénition 3.1.1 1) Soit [a, b], a < b, un intervalle de R. On appelle subdivision de [a, b]
toute suite nie σ = {ν0 , ν1 , ..., νn } vériant
i) ν0 = a, νn = b
ii) ∀k ∈ {0, .., n − 1}, νk < νk+1 .
2) Soit f : [a, b] → R, a < b, une fonction réelle d'une variable réelle. On dit que
f est une fonction en escalier sur [a, b] s'il existe une subdivision σ = {ν0 , ν1 , ..., νn }
telle que f est constante sur chaque intervalle de la subdivision. C'est à dire, pour tout
k ∈ {0, 1, ..., n − 1}, il existe une constante ck telle que

∀x ∈]νk , νk+1 [, f (x) = ck .

Exemples 3.1.2 Soit une fonction constante

f : [a, b] −→ R ; a < b.

Alors, f est une fonction en escalier sur [a, b].


En eet, on suppose que
∃c ∈ R , ∀x ∈]a, b[, f (x) = c.
Alors pour une subdivision σ = {a, b} de [a, b], on a un seul sous intervalle ouvert vériant

∀x ∈]a, b[, f (x) = c.

Dénition 3.1.3 Soit f : [a, b] → R une fonction en escalier et σ = {ν0 , ν1 , ..., νn } une
subdivision associée à f , c'est à dire pour tout k ∈ {0, 1, ..., n − 1}, il existe une constante
ck telle que
∀x ∈]νk , νk+1 [, f (x) = ck .

67
Walid Nefzi

Alors le nombre réel


n−1
X
Iab (f, σ) = (νk+1 − νk )ck
k=0

est indépendant de la subdivision associée à f . Ce nombre réel est appelé intégrale de


Riemann de f sur [a, b] et sera noté
Z b
Ia (f ) ou
b
f (x)dx.
a

Exemples 3.1.4 Soit une fonction constante f (x) = c, c ∈ R dénie sur [a, b].
Dans l'exemple précédent, on a vu que f est une fonction en escalier et que σ = {a, b}
une subdivision associée à f , alors
1−1
X
Iab (f ) = (νk+1 − νk )ck = (ν1 − ν0 )c = (b − a)c.
k=0

Théorème 3.1.5 i) Toute fonction f continue sur [a, b] est intégrable.


ii) Toute fonction f monotone sur [a, b] est intégrable.

Propriétés fondamentales :
Soit I = [a, b] un segment, et f, g : [a, b] −→ R deux fonctions continues sur ce segment.

? Linéarité : Pour tout couple (α, β) ∈ R2 ,


Z b Z b Z b
(αf (t) + βg(t)) dt = α f (t) dt + β g(t) dt .
a a a

? Positivité : Si f ≥ 0, alors Z b
f (t) dt ≥ 0.
a
? Croissance : Si f, g sont deux fonctions continues sur [a, b] et si f (x) ≤ g(x)
pour tout x ∈ [a, b], alors
Z b Z b
f (x) dx ≤ g(x) dx.
a a

En particulier, on en déduit que


Z b Z b
| f (t) dt |≤ | f (t) | dt.
a a

? Relation de Chasles : Si c ∈ [a, b], alors


Z b Z c Z b
f (t) dt = f (t) dt + f (t) dt.
a a c

68
Chapitre 3. Intégration

3.1.2 Relations entre intégrales et primitives

Dénition 3.1.6 Soit f : I −→ R une fonction réelle. On appelle primitive de f toute


fonction F dérivable sur I tel que
∀x ∈ I, F 0 (x) = f (x).
Exemples 3.1.7 Soit f (x) = sin(ax + b); a 6= 0. Alors F (x) = − a1 cos(ax + b) est une
primitive de f sur R.
Proposition 3.1.8 Soit f : I −→ R une fonction et soit F : I −→ R une primitive de
f . Toute primitive de f s'écrit P = F + c où c ∈ R.
Propriétés 3.1.9 On suppose que f est continue sur un intervalle I , et a et b deux
éléments de I .
? L'application Z x
F : x 7−→ f (t) dt,
a
est l'unique primitive de f qui s'annule en a.
? Toute fonction continue sur un intervalle admet des primitives.
? Pour toute primitive F de f sur I , on a :
Z b h ib
f (t) dt = F (b) − F (a) = F .
a a

? Si f est de classe C 1 , alors


Z x
∀x ∈ I, f (x) = f (a) + f 0 (t) dt.
a
? Si u, v : J −→ I sont dérivables sur J , alors l'application
Z v(x)
F (x) = f (t)dt,
u(x)

est dérivable sur J et l'on a


F 0 (x) = v 0 (x)f (v(x)) − u0 (x)f (u(x)).
Théorème 3.1.10 (Somme de Riemann) Soit f : [a, b] −→ R une fonction continue sur
[a, b], alors
n−1  Z b
b−aX  k
lim f a + (b − a) = f (x)dx.
n→+∞ n k=0 n a
Pn−1  
La somme n b−a
f a + n (b − a) s'appelle somme de Riemann de f associée à la
k
nk=0 o
subdivision σ = a + nk (b − a), k ∈ {0, ..., n} .

Remarques 3.1.11 Le cas le plus utile est le cas où a = 0, b = 1 et b−a


n
= n1 , alors
n−1 Z 1
1 X k
lim f = f (x)dx.
n→+∞ n n 0
k=0

69
Walid Nefzi

3.1.3 Primitives des fonctions usuelles

Dans la suite, on donne chaque fois une fonction f et sa primitive F , avec a, b et c des
réels et u une fonction dérivable sur son domaine de dénition :

f (x) −→ F (x)
a, a ∈ R −→ ax + b ; a, b ∈ R
1
xn ; n ∈ Z \ {−1} −→ xn+1 + c, c ∈ R
n+1
1
−→ ln(|x|) + c
x
1
cos(ax + b) ; a 6= 0 −→ sin(ax + b) + c
a
−1
sin(ax + b) ; a 6= 0 −→ cos(ax + b) + c
a
1
−→ arctan x + c
1 + x2
u0 (x)
−→ arctan(u(x)) + c
1 + u2 (x)
1
√ −→ arcsin x + c
1 − x2
0
u (x)
p −→ arcsin(u(x)) + c
1 − u2 (x)
1 √
√ −→ Argsh(x) + c = ln(x + 1 + x2 ) + c
1 + x2
u0 (x)
p −→ Argsh(u(x)) + c
1 + u2 (x)
1 √
√ ; x>1 −→ Argch(x) + c = ln(x + x2 − 1) + c
x2 − 1
u0 (x)
p ; u(x) > 1 −→ Argch(u(x)) + c
u2 (x) − 1
(u(x))α+1
u0 (x)(u(x))α ; α 6= −1 −→ +c
α+1
u0 (x)
−→ ln(| u(x) |) + c
u(x)
1
sinh(ax + b) ; a 6= 0 −→ cosh(ax + b) + c
a
1
cosh(ax + b) ; a 6= 0 −→ sinh(ax + b) + c.
a

70
Chapitre 3. Intégration

3.1.4 Intégration par parties et changement de variable

Théorème 3.1.12 (Théorème d'intégration par parties)


Soient u, v : I −→ R deux fonctions de classe C 1 . Alors pour tous a, b dans I , on a
Z b h ib Z b
0
u (t)v(t)dt = uv u(t)v 0 (t)dt

a a a
Z b
= u(b)v(b) − u(a)v(a) − u(t)v 0 (t)dt.
a

Exemples 3.1.13
R1
1. Calcul de 0 xex dx.
On choisit u(x) = x et v 0 (x) = ex . On obtient par le théorème précédent que
Z 1 h i1 Z 1
x x
xe dx = xe − ex dx
0 0 0
h i1 h i1
= xex − ex
0 0
= 1.
R2
2. Calcul de 1 xln(x)dx.
On choisit u(x) = ln(x) et v 0 (x) = x. On obtient
2 h x2 2
1 x2
Z i2 Z
xln(x)dx = ln(x) − dx
1 2 1 1 x 2
h x2 i2 h x2 i2
= ln(x) −
2 1 4 1
3
= 2ln(2) − .
4

Remarques 3.1.14 La formule d'intégration par parties reste vraie pour les primitives
mais sans les bornes :
Z h i Z
u (x)v(x)dx = uv − u(x)v 0 (x)dx.
0

Exemples 3.1.15
R
arcsin(x)dx =?
On choisit u(x) = arcsin(x) et v 0 (x) = 1, alors
Z i Z
h x
arcsin(x)dx = x arcsin(x) − √ dx
1 − x2
h i h√ i
= x arcsin(x) + 1 − x2

= x arcsin(x) + 1 − x2 + c, c ∈ R.

71
Walid Nefzi

Théorème 3.1.16 ( Théorème de changement de variable)


Soit ϕ une bijection de classe C 1 sur un intervalle I . Soit f une fonction continue sur
ϕ(I) alors pour tous a, b ∈ I , on a
Z ϕ(b) Z b
f (x)dx = f (ϕ(t))ϕ0 (t)dt.
ϕ(a) a

Exemples 3.1.17 Calculer l'intégrale suivante


Z 3
1
p √ dt.
0 1+ 1+t

On pose le changement de variable u = 1 + t, on commence par changer les bornes
x = 0 → u(0) = 1 ; x = 3 → u(3) = 2.
Puis on change la variable d'intégration :

u = 1 + t ⇔ u2 = 1 + t ⇔ t = u2 − 1,

d'où dt = 2udu : relation entre l'ancienne et la nouvelle variable d'intégration.


On obtient Z 3 Z 2
1 2u
p √ dt = √ du.
0 1+ 1+t 1 1+u

On fait un second changement
√ de variable en
√ posant v = 1 + u.
On a u√= 1 → v(1) = 2 ; u = 2 → v(2) = 3
et v = 1 + u ⇔ u = v 2 − 1. D'où du = 2vdv,
donc
Z 3 Z 2 Z √3
1 2u 2(v 2 − 1)
p √ dt = √ du = √
2vdv
0 1+ 1+t 1 1+u 2 v
Z √3
= 4 √ (v 2 − 1)dv
2
h v3 i √3
=4 −v √
3 2
 √33 √ √ 3
2 √ 
=4 − 3− + 2
√3 3
4 2
= .
3

3.1.5 Intégration des fonctions trigonométriques

Dénition 3.1.18 On dit qu'une fonction est trigonométrique si elle est de la forme
P (cos x, sin x) ou ,
avec P et Q sont des polynômes.
P (cos x,sin x)
Q(cos x,sin x)

72
Chapitre 3. Intégration

Le théorème suivant vise le bon choix du changement Rde variable qui nous permet de
calculer les intégrales de la forme P (cos x, sin x)dx ou Q(cos
P (cos x,sin x)
.
R
x,sin x)

Théorème 3.1.19 (Les règles de Bioche)


On note w(x) = f (x)dx.
 Si w(−x) = w(x) alors on eectue le changement de variable u = cos x.
 Si w(π − x) = w(x) alors on eectue le changement de variable u = sin x.
 Si w(π + x) = w(x) alors on eectue le changement de variable u = tan x.

Exemples 3.1.20 On cherche l'intégrale suivant


π
sin3 (x)
Z
4
J= dx.
0 1 + cos2 x
Avec les notations du théorème précédent, on pose

sin3 (x)
w(x) = dx,
1 + cos2 x
qui vérie
w(−x) = w(x)
ce qui exige le changement de variable u = cos x, de sorte que

sin3 xdx = sin2 x sin xdx = −(1 − u2 )du.





On a x = 0 −→ u = 1 et x = π
4
−→ u = 2
2
.
Alors
1
1 − u2
Z
J= √ du
2 1 + u2
2
Z 1 Z 1
2
= − √ du + √ du
2
2
2
2 1 + u2
√ √
2 π 2
= −1 + + − 2 arctan .
2 2 2
Remarques 3.1.21 Un autre changement de variable qu'on peut l'appliquer toujours sur
les fonctions trigonométriques, sont les formules de la "tangente de l'arc moitié" telles
que :
x
u = tan , ce qui donne
2
1 − u2 2u 2u 2
cos x = 2
; sin x = 2
; tan x = 2
et dx = du.
1+u 1+u 1−u 1 + u2

73
Walid Nefzi

3.2 Exercices

Exercice 3.1
√ : En eectuant un changement
Z e de variables, calculer
4 Z 2
1− t ex (ln x)n
Z
1. √ dt 2. x
dx 3. dx , n ∈ N
1 tZ 1 1+e 1 x
x
et
4. F (x) = p dt , x > 0.
t (et − 1)
1 (3 + e )

Exercice
Z 3.2 : Calculer les intégrales
Z esuivantes :
1
x ln x
1. I = x(arctan x)2 dx 2. J = 2 2
dx.
0 1 (x + 1)

Exercice 3.3 : Déterminer une primitive des fonctions suivantes :


ln x √
1. x 7→ 2. x 7→ cos( x) 3. x 7→ arctan(x) 4. x 7→ (ln x)2
x
5. x 7→ sin(ln x).

Z 1
dx
Exercice 3.4 : Pour tout n ∈ N, on pose In = .
0 (x2 + 1)n
1. Exprimer In+1 en fonction de In pour tout n ∈ N.
2. En déduire la valeur de I3 .

Exercice 3.5 : On dénit pour nZ∈ N∗ les intégrales


1 1
xn
Z
In = xn ln(x2 + 1) dx et Jn = 2
dx.
0 0 1+x
1. Calculer J1 et montrer que ∀n ∈ N∗ , 0 ≤ Jn ≤ 1
n+1
.
2. En déduire que (Jn )n est convergente et préciser sa limite.
3. Montrer que ∀n ∈ N∗ , In = ln 2
n+1
− 2
J .
n+1 n+2
4. On déduire que (In )n est convergente et préciser sa limite.

Exercice
Z 3.6 : Déterminer
Z les primitivesZ suivantes :
1. 2. 3. 4. sin4 t cos3 t dt
R
t ln t dt t arctan t dt arcsin t dt
cos3 t + cos5 t
Z
5. dt.
sin2 t + sin4 t

Exercice 3.7 : CalculerZ les intégrales suivantesZ :


Z 1 √ π
sin t e
dt
Z 1
dt
1. 1 − t2 dt 2. 2
dt 3. 2
4. .
0 0 3 + cos t 1 t + t(ln t) 0 1 + et

74
Chapitre 3. Intégration

Exercice 3.8 : En eectuant un changement de variable,


Z r
calculer
π/4 Z 3 ln(2)
x−1
Z
cos(x) 1
1. 2
dx 2. √ dx 3. dx
1 + cos (x) 1+e x x+1
Z0 e ln(3)
Z π
ln(x)n 2 sin3 (x) cos(x)
4. dx , n > 0. 5. dx.
1 x 0 1 + cos2 (x)

Exercice 3.9 : On pose f (t) = (t − 1)e−t + 1.


Z x
1. Exprimer en fonction de x l'intégrale (t − 1)e−t dt.
0
Z x
2. En déduire que pour tout réel x, g(x) = f (t)dt = x(1 − e−x ).
0

3. Déterminer la limite en −∞ de g(x).

Exercice 3.10 : Soit f la fonction dénie sur [1, +∞[ par f (x) =
Z x
x
ex −1
et soit H la
fonction dénie par H(x) = f (t)dt.
1
1. Justier que H est dénie sur [1, +∞[.
Z 3 Z 3
1 1
2. Montrer que f (x) dx = 3 ln(1 − 3 ) − ln(1 − ) − ln(1 − e−x ) dx.
1 e e 1
3. Montrer que si 1 ≤ x ≤ 3 alors ln(1 − e ) ≤ ln(1 − e ) ≤ ln(1 − e13 ).
1 −x
Z 3 Z 3
4. En déduire un encadrement de ln(1 − e )dx, puis de
−x
f (x)dx.
1 1

75
Walid Nefzi

3.3 Correction des exercices

Corrigé de l'exercice 3.1 :



1. La fonction√t 7→ t est une bijection de classe C 1 de [1, 4] sur [1, 2]. On peut donc
poser u = t. Lorsque t = 1, u = 1 et lorsque t = 4, u = 2.
De plus, on a √
1− t 1−u
√ =
t u
et √
u= t =⇒ u2 = t =⇒ 2u du = dt.
Alors on a
Z 4 √ Z 2 Z 2
1− t 1−u
√ dt = 2u du = (2 − 2u) du = [2u − u2 ]21 = −1.
1 t 1 u 1

2. La fonction x 7→ ex réalise une bijection de classe C 1 de [1, 2] sur [e, e2 ]. Eectuons


le changement de variables u = ex dans l'intégrale, de sorte que du = ex dx. On a
alors : Z 2 Z e2
ex du e2 1 + e2
x
dx = = [ln(1 + u)]e = ln( ).
1 1+e e 1+u 1+e
3. La fonction x 7→ ln(x) réalise une bijection de classe C 1 de [1, e] sur [0, 1]. On pose
donc u = ln(x) de sorte que du = dx/x. De plus, lorsque x = 1, u = 0 et lorsque
x = e, u = 1. On trouve donc
Z e Z 1
(ln x)n 1
dx = un du = .
1 x 0 n+1
x
et
Z
4. On a F (x) = t

t
dt; x > 0.
1 (3 + e )( e − 1)
La fonction à intégrer est dénie et continue sur ]0, +∞[ comme produit et quotient
des fonctions continues sur ]0, +∞[.
On se limite donc√ à calculer l'intégrale recherchée pour x > 0. √ √
La fonction t√7→ et − 1 est une bijection de classe C 1 de [1, x] sur [ e − 1, ex − 1].
Posons u = e − 1, on a
et
du = √ t dt
2 e −1
d'où Z √ex −1 √ x √
du e −1 e−1
F (x) = 2 √ 4
= arctan( ) − arctan( ).
e−1 u +2 2 2

76
Chapitre 3. Intégration

Corrigé de l'exercice 3.2 :

1. La fonction x 7→ x(arctan x)2 étant continue sur R.


On intègre par parties en posant :

2 arctan(x)
U (x) = (arctan(x))2 U 0 (x) =
1 + x2
1
V 0 (x) = x V (x) = (x2 + 1).
2
On obtient alors :
Z 1
1
I = [ (x2 + 1)(arctan(x))2 ]10 − arctan(x)dx.
2 0

On calcule la dernière intégrale en réalisant à nouveau une intégration par parties


en posant :
1
U (x) = arctan(x) U 0 (x) =
1 + x2
V 0 (x) = 1 V (x) = x,
donc on a
Z 1 Z 1
x π 1
arctan(x)dx = [x arctan(x)]10 − 2
dx = − [ln(1 + x2 )]10
0 0 1+x 4 2

π 1
= − ln(2).
4 2
Remplaçons alors dans I, on obtient

π2 π 1
I= − + ln(2).
16 4 2
Z e
x ln x
2. J = 2 2
dx.
1 (x + 1)
La fonction x 7→ (xx2ln x
+1)2
est continue sur [1, e], on intègre par parties en prenant

1
U (x) = ln(x) U 0 (x) =
x
x −1
V 0 (x) = V (x) = .
(x2 + 1)2 2(x2 + 1)
D'où h − ln x ie 1 Z e dx
J(x) = + .
2(x + 1) 1 2 1 x(x2 + 1)
2

77
Walid Nefzi

Reste à calculer Z e
dx
.
1 x(x2 + 1)
On peut écrire
1 1 x
= − 2 ,
x(x2 + 1) x x +1
de sorte que
Z e Z e Z e
dx dx x dx h 1 2
ie
= − = ln(x) − ln(x + 1)
1 x(x2 + 1) 1 x 1 x2 + 1 2 1

1 1
=1− ln(e2 + 1) + ln(2)
2 2
d'où on obtient
1 1 1 1
J(x) = − + − ln(e2 + 1) + ln(2)
4 2 4 4
1
= 1 − ln(e2 + 1) + ln(2) .

4
Corrigé de l'exercice 3.3 :

1. La fonction x 7→ lnxx est dénie et continue sur ]0, +∞[, intervalle sur lequel on
cherche à calculer une primitive. Pour cela, on fait le changement de variable
u = ln(x), de sorte que du = dxx
et on trouve
Z Z
ln(x) 1 1
dx = u du = u2 + C = (ln(x))2 + C, C ∈ R.
x 2 2

2. La fonction x 7→ cos( x) est dénie et continue sur ]0, +∞[, intervalle sur lequel
on cherche È calculer une primitive. Pour cela, on eectue le changement de va-
riables u = x, de sorte que x = u2 , donc dx = 2 u du.
On trouve alors

Z Z
cos( x) dx = 2 u cos(u) du.

On eectue une intégration par parties, on déduit que



Z Z
cos( x) dx = 2[u sin(u)] − 2 sin(u) du

= 2u sin(u) + 2 cos(u) + C
√ √ √
= 2 x sin( x) + 2 cos( x) + C, C ∈ R.

3. La fonction x →7 arctan x étant continue sur R, elle admet une primitive sur cet
intervalle. On intègre par parties en posant :
1
U (x) = arctan x U 0 (x) =
1 + x2

78
Chapitre 3. Intégration

V 0 (x) = 1 V (x) = x
de sorte que Z Z
x
arctan x dx = x arctan x − dx
1 + x2
donc Z
1
arctan x dx = x arctan x − ln(x2 + 1) + C, C ∈ R.
2
4. La fonction x → 7 (ln x)2 étant continue sur ]0, +∞[, elle admet des primitives sur
cet intervalle. On se restreint à cet intervalle et on intègre par parties en posant :

2 ln x
U (x) = (ln x)2 U 0 (x) =
x
V 0 (x) = 1 V (x) = x
Z Z
2 2
(ln x) dt = x(ln x) − 2 ln(x) dx
or Z
ln x dx = x ln x − x.

En faisant une intégration par parties avec U (x) = ln x et V 0 (x) = 1, on aboutit à


Z
(ln x)2 dt = x(ln x)2 − 2x ln x + 2x.

5. La fonction x 7→ sin(ln x) est dénie et continue sur ]0, +∞[, donc pour tout x ∈
]0, +∞[ on pose
cos(ln x)
U (x) = sin(ln x) U 0 (x) =
x
V 0 (x) = 1 V (x) = x.
Donc Z Z
sin(ln x) dx = x sin(ln x) − cos(ln x) dx.

On intègre une deuxième fois par parties en posant cette fois

sin(ln x)
U (x) = cos(ln x) U 0 (x) = −
x
V 0 (x) = 1 V (x) = x.
Ce qui nous donne
Z Z
cos(ln x) dx = x cos(ln x) + sin(ln x) dx.

79
Walid Nefzi

En regroupant les deux équations précédentes, nous trouvons :


Z Z
sin(ln x) dx = x sin(ln x) − x cos(ln x) − sin(ln x) dx.

Donc Z
x 
sin(ln x) dx = sin(ln x) − cos(ln x) .
2

Corrigé de l'exercice 3.4 :

Soit Z 1
dx
In = .
0 (x2 + 1)n
1. On intègre In par parties en prenant
1 −2nx
U (x) = U 0 (x) =
(1 + x2 )n (1 + x2 )n+1

V 0 (x) = 1 V (x) = x,
on trouve
1
x2
Z
xh i1
In = + 2n dx
(x2 + 1)n 0 0 (x2 + 1)n+1
or
1 1 1
x2 x2 + 1
Z Z Z
1
dx = dx − dx = In − In+1 .
0 (x2 + 1)n+1 0 (x2 + 1)n+1 0 (x2 + 1)n+1

On regroupe les deux termes, on obtient


1 2n − 1 1
2nIn+1 = (2n − 1)In + n
⇐⇒ In+1 = In + n+1 .
2 2n n2
2. On a Z 1
dx  1 π
I1 = = arctan x 0 =
0 (x2+ 1) 4
d'où
1 1 π 1
I2 = I1 + = +
2 4 8 4
et
3 1 3π 3 1 3π 1
I3 = I2 + = + + = + .
4 16 32 16 16 32 4

80
Chapitre 3. Intégration

Corrigé de l'exercice 3.5 :

1. On a Z 1
x 1 1 1
J1 = 2
dx = ln(1 + x2 ) 0 = ln(2)
0 1+x 2 2
0 ≤ x ≤ 1 ⇐⇒ 0 ≤ x2 ≤ 1
1 1
1 ≤ x2 + 1 ≤ 2 ⇐⇒ 0 ≤ ≤ 2 ≤1
2 x +1
Z 1
xn n
0≤ 2 ≤ x ⇐⇒ 0 ≤ Jn ≤ xn dx
x +1 0
d'où
1
0 ≤ Jn ≤ .
n+1
2. Jn est convergente et :
1
lim 0 ≤ lim Jn ≤ lim .
n−→+∞ n−→+∞ n−→+∞ n + 1

Donc
lim Jn = 0.
n−→+∞

3. Z 1
In = xn ln(x2 + 1) dx.
0
En utilisant une intégration par parties avec :
2x
U (x) = ln(x2 + 1) U 0 (x) =
x2+1
1
V 0 (x) = xn V (x) = xn+1
n+1
on déduit que
1
xn+2
Z
h 1
2 n+1
i1 2
In = ln(x + 1) x −
n+1 0 n+1 0 x2 + 1
1 2
In = ln(2) − Jn+2 .
n+1 n+1
4. On a In est la somme des suites convergentes donc elle est convergente.
Avec
lim In = 0.
n−→+∞

81
Walid Nefzi

Corrigé de l'exercice 3.6 :

1. On pose
1
U (x) = ln(x) U 0 (x) =
x
x2
V 0 (x) = x V (x) = .
2
Donc
x2 ln x 1 x2 ln x x2
Z Z
x ln x dx = − x dx = − + C, C ∈ R.
2 2 2 4

2. t arctan t dt =?.
R

On pose
1
U (t) = arctan t U 0 (t) =
1 + t2
t2
V 0 (t) = t V (t) =
2
t2 arctan t 1 t2
Z Z
t arctan t dt = − dt.
2 2 (1 + t2 )
Or

t2 t2 + 1 − 1
Z Z Z Z
1
dt = dt = dt − dt = t − arctan t
(1 + t2 ) (1 + t2 ) (1 + t2 )

et par suite on a

t2 arctan t 1
Z
1
t arctan t dt = − t + arctan t + C, C ∈ R.
2 2 2

3. arcsin t dt =? .
R

On pose
1
U (t) = arcsin t U 0 (t) = √
1 − t2
V 0 (t) = 1 V (t) = t.
Alors
Z Z
t √
arcsin t dt = t arcsin t − √ dt = t arcsin t + 1 − t2 + C, C ∈ R.
1 − t2

82
Chapitre 3. Intégration

4. sin4 t cos3 t dt =?
R

On a
Z Z Z
sin t cos t dt = sin t cos t cos t dt = sin4 t(1 − sin2 t) cos t dt
4 3 4 2

Z
= (sin4 t − sin6 t) cos t dt.

On pose u = sin t =⇒ du = cos t dt, donc

u5 u7 sin5 t sin7
Z Z
sin t cos t dt = (u4 − u6 ) du =
4 3
− = − + C, C ∈ R.
5 7 5 7
cos3 t+cos5 t
5.
R
sin2 t+sin4 t
dt =?

On a
cos3 t + cos5 t cos t(cos2 t + cos4 t)
Z Z
dt = dt
sin2 t + sin4 t sin2 t + sin4 t
1 − sin2 t + (1 − sin2 t)2
Z
= cos t dt
sin2 t + sin4 t
2 + sin2 t + sin4 t − 4 sin2 t
Z
= cos t dt
sin2 t + sin4 t
2 − 4 sin2 t
Z Z
= cos t dt + cos t dt.
sin2 t + sin4 t

Reste à calculer
2 − 4 sin2 t
Z
I= cos t dt.
sin2 t + sin4 t
On pose x = sin t =⇒ dx = cos t dt, d'où

2 − 4 sin2 t
Z
I= cos t dt
sin2 t + sin4 t
2 − 4x2
Z
= dx
x2 + x4
4x2
Z 
2 
= − dx
x2 (1 + x2 ) x2 (1 + x2 )
Z 
2 2 4 
= − − dx
x2 (1 + x2 ) (1 + x2 )
Z 
2 6 
= − dx
x2 (1 + x2 )
−2 −2
= − 6 arctan x + C = − 6 arctan(sin t) + C, C ∈ R.
x sin t

83
Walid Nefzi

On conclut que

cos3 t + cos5 t −2 −2
Z
2 4 dt = −6 arctan x+C = −6 arctan(sin t)+sin t+C, C ∈ R.
sin t + sin t x sin t

Corrigé de l'exercice 3.7 :

1. On cherche Z 1 √
1 − t2 dt =?
0

On pose
t = sin x =⇒ dt = cos x dx
d'où
Z 1√ Z π/2 √ Z π/2 Z π/2
2 1 + cos(2x)
1− t2 dt = 1− sin x2 cos x dx = cos x dx = dx
0 0 0 0 2
Z π/2 Z π/2
1 1   1  π/2 1  π/2
= dx + 2 cos(2x) dx = u 0 + sin(2x) 0 = π/4.
2 0 0 2 2 4
2. On cherche Z π
sin t
dt =?
0 3 + cos2 t
On pose
x = cos t =⇒ dx = − sin t dt
t = 0 =⇒ x = 1 t = π =⇒ x = −1,
alors
Z π Z 1 Z 1

sin t 1 1 1 2 3 1
dt = dx = x dx = arctan( √ ).
0 1 + cos2 t −1 3 + x2 3 −1 1 + ( √3 )2 3 3

3. On cherche Z e
dt
=?.
1 t + t(ln t)2
On pose
1
x = ln t =⇒ dx = dt
t
ce qui donne
Z e Z 1
dt dx
= = arctan(1) − arctan(0) = π/4.
1 t + t(ln t)2 0 1 + x2

84
Chapitre 3. Intégration

4. On cherche
Z 1
1
dt =?
0 1 + et
On remarque que
1 1 1 1 1
1 + et − et et et
Z Z Z Z Z
1
dt = dt = dt − dt = 1 − dt.
0 1 + et 0 1 + et 0 0 1 + et 0 1 + et

On pose
x = et =⇒ dx = et dt

t = 0 =⇒ x = 1 t = 1 =⇒ x = e .
Donc
1 e
et
Z Z
du  e
dt = = ln(1 + u) 1 = ln(1 + e) − ln(2),
0 1 + et 1 1+u
alors Z 1
1
dt = 1 − ln(1 + e) + ln(2).
0 1 + et

Corrigé de l'exercice 3.8 :

1. Par la règle de Bioche pour les fonctions trigonométriques, on pose


cos x
w(x) = dx,
1 + cos2 x

et on vérie que w(π − x) = w(x).


Ce qui exige le changement de variable u = sin x
d'où
du = cos xdx, cos2 x = 1 − sin2 x = 1 − u2
et
x=0⇒u=0

π 2
x= ⇒u= .
4 2
Donc √ √
Z 2 Z 2
2 du 1 2 du
I1 = = .
0 2−u 2 2 0 1 − ( √u2 )2

85
Walid Nefzi

un deuxième changement de variable v = √u2 , donne que du = 2dv .
On trouve
Z 1
1 2 dv
I1 = √
2 0 1 − v2
1 h i 12
= √ Argth
2 0
1  1 
= √ Argth( ) − Argth0
2 2
ln 3
= √ .
2 2

2. On pose le changement de variable u = 1 + ex qui est une fonction bijective de
classe C 1 . On a
du ex ex dx
= √ ⇔ 2du = √ .
dx 2 1 + ex 1 + ex
Et
√ 1
u = 1 + ex ⇔ u2 = 1 + ex ⇔ ex = u2 − 1 ⇔ e−x = 2 .
u −1
Pour les bornes de l'intégrale

x = ln 3 ⇒ u = 2

x = 3 ln 2 ⇒ u = 3.
D'où
3 ln 2
ex
Z
I2 = e−x √ dx
ln 3 1 + ex
3 Z
1
= −2 2
du
2 1−u
h i3
= −2 Argthu
2
 
= −2 Argth3 − Argth2 .

3. On pose r
x−1 x−1 u2 + 1
u= ⇔ u2 = ⇔ x= .
x+1 x+1 1 − u2
On en déduit que
4u
dx = du
(1 − u2 )2
d'où
4u2
Z
I3 = du,
(1 − u2 )2

86
Chapitre 3. Intégration

et par une décomposition en éléments simples, on obtient


Z 
1 1 1 1 
I3 = + − + du
u − 1 (u − 1)2 u + 1 (u + 1)2
1 1
= ln | u − 1 | − − ln | u + 1 | − + c, c ∈ R
r u−1 u+r1
x−1 1 x−1 1
= ln | − 1 | −q − ln | + 1 | −q + c, c ∈ R.
x+1 x−1
− 1 x+1 x−1
+ 1
x+1 x+1

4. Soit le changement de variable : u = ln x qui est bien bijective de classe C 1 sur


]0, +∞[ et en particulier sur [1, e] ⊂]0, +∞[.
On a
du 1 dx
= ⇒ du = .
dx x x
Et
x = 1 ⇒ u = 0,
x = e ⇒ u = 1.
Alors
e
ln(x)n
Z
I4 = dx
x
Z1 1
= un du
0
h un+1 i1
=
n+1 0
1
= .
n+1

5. Par la règle de Bioche, pour la fonction trigonométrique f dans l'intégrale, on


vérie que
w(−x) = w(x), avec w(x) = f (x)dx.
Donc on eectue le changement de variable

u = cos x.

On obtient
du = − sin xdx sin2 x = 1 − cos2 x = 1 − u2 .
Et pour
x=0⇒u=1
π
x = ⇒ u = 0,
2
87
Walid Nefzi

d'où
π
sin2 x cos x(− sin xdx)
Z
2
I5 = −
1 + cos2 x
Z 10
u(1 − u2 )
= du
0 1 + u2
Z 1
u(u2 + 1 − 2)
=− du
0 1 + u2
Z 1 Z 1
2u
=− udu + 2
du
0 0 u +1
h u2 i1 h i1
2
=− + ln | u + 1 |
2 0 0
1
= − + ln 2.
2

Corrigé de l'exercice 3.9 :

1. Par une intégration par parties


u = t − 1 −→ u0 = 1
v 0 = e−t −→ v = −e−t .
Donc
Z x h ix Z x
−t −t
(t − 1)e dt = − e (t − 1) + e−t dt
0 0 0
h ix h ix
= − e−t (t − 1) + − e−t
0 0
−x −x
= −1 − e (x − 1) + (1 − e )
= −xe−x .
2. On a
Z x
g(x) = f (t)dt
0
Z x Z x
−t
= (t − 1)e dt + dt
0 0
= −xe−x + x
= x(1 − e−x ).
3. On déduit facilement que
lim g(x) = +∞.
x→−∞

88
Chapitre 3. Intégration

Corrigé de l'exercice 3.10 :

1. On a x → x est continue sur R


x → ex − 1 est continue sur R, en particulier elle est continue sur [1, +∞[ et
ex − 1 6= 0, alors
x → exx−1 est continue sur [1, +∞[ comme quotient de deux fonctions continues.
Alors H est dénie comme primitive d'une fonction continue sur [1, +∞[.
2. On écrit la fonction f sous la forme suivante
 e−x 
f (x) = x ×
1 − e−x
ce qui nous permet de poser l'intégration par parties suivante

u = x −→ u0 = 1
e−x
v0 = −→ v = ln(1 − e−x ).
1 − e−x
Alors Z 3 h i3 Z 3
−x
f (x)dx = x ln(1 − e ) − ln(1 − e−x )dx,
1 1 1
d'où le résultat.
3. On a
1≤x≤3
−3 ≤ −x ≤ −1
e−3 ≤ e−x ≤ e−1
1 − e−1 ≤ 1 − e−x ≤ 1 − e−3
alors
1 1
ln(1 − ) ≤ ln(1 − e−x ) ≤ ln(1 − 3 ).
e e
4. En intégrant l'encadrement précédent entre 1 et 3, on obtient
Z 3
1 1
2 ln(1 − ) ≤ ln(1 − e−x )dx ≤ 2 ln(1 − 3 ).
e 1 e

En utilisant la question 2)
Z 3
1 1 1 1
ln(1 − 3 ) − ln(1 − ) ≤ f (x)dx ≤ 3 ln(1 − 3
) − 3 ln(1 − ).
e e 1 e e

89
Walid Nefzi

90
Chapitre 4

Développements limités

4.1 Rappels de cours

4.1.1 Formule de Taylor-Young

Dénition 4.1.1 On considère I un intervalle de R.

 On dit que f : I → R est une fonction de classe C n si f est n fois dérivable sur I
et f (n) est continue. f est de classe C 0 si f est continue sur I .

 Soient a ∈ R ∪ {−∞, +∞}, f et g deux fonctions dénies au voisinage de a. On dit


que f est négligeable devant g au voisinage de a si et seulement s'il existe une fonction 
dénie au voisinage de a telle que
f (x) = (x)g(x) au voisinage de a et lim (x) = 0.
x→a

On écrit f (x) = o(g(x)) lire " petit o de g(x) au voisinage de a .




 Soient f, g deux fonctions dénies au voisinage de a sauf peut être en a. On dit que
f et g sont équivalentes en a et on écrit f ∼ g (x → a) si f − g = o(g) (x → a). Cela est
équivalent à dire que f (x) = g(x) 1 + o(1) (x → a et o(1) = (x) → 0).
Théorème 4.1.2 (Formule de Taylor-Young) Soit f : I → R une fonction de classe C n
et soit a ∈ I .
Alors pour tout x ∈ I on peut écrire
(x − a)2 00 (x − a)n (n)
f (x) = f (a) + (x − a)f 0 (a) + f (a) + · · · + f (a) + (x − a)n (x)
2! n!
n
X (x − a)k
= f (k) (a) + (x − a)n (x),
k=0
k!

où  est une fonction dénie sur I telle que lim (x) = 0.


x→a

91
Walid Nefzi

Remarques 4.1.3 La formule de Taylor-Young au voisinage de 0 s'écrit

x2 00 xn
f (x) = f (0) + xf 0 (0) + f (0) + · · · + f (n) (0) + xn (x)
2! n!
où limx→0 (x) = 0.
Et avec la notation "petit o" cela donne

x2 00 xn
f (x) = f (0) + xf 0 (0) + f (0) + · · · + f (n) (0) + o(xn ).
2! n!

4.1.2 Développements limités

Dénitions et propriétés :
Dénition 4.1.4 Soient I un intervalle ouvert et f : I → R une fonction quelconque.
Pour a ∈ I et n ∈ N, on dit que f admet un développement limité (DL) au point a et à
l'ordre n, s'il existe des réels c0 , c1 , . . . , cn et une fonction  : I → R telle que lim (x) = 0
x→a
de sorte que pour tout x ∈ I :

f (x) = c0 + c1 (x − a) + · · · + cn (x − a)n + (x − a)n (x).

Notations 4.1.5  L'égalité précédente s'appelle un DL de f au voisinage de a à l'ordre


n, on la note aussi par DLn (a).
 Le terme c0 +c1 (x−a)+· · ·+cn (x−a)n est appelé la partie polynomiale du développement
limité.
 Le terme (x − a)n (x) est appelé le reste du développement limité, que l'on note aussi
o (x − a)n .

Exemples 4.1.6 Soit f :] − 1, 1[→ R une fonction dénie par


1 x
f (x) = = 1 + x + x2 + x3 + x3 × ,
1−x 1−x
donc f admet un développement limité au voisinage de 0 à l'ordre 3 de partie polynomiale

P (x) = 1 + x + x2 + x3

et de reste
x
x3 ×
1−x
avec
x
(x) = → 0 si x → 0.
1−x
Remarques 4.1.7  Si une fonction f admet un développement limité à l'ordre n en a
alors ce développement limité est unique.
 Si une fonction paire (respectivement impaire) admet un développement limité à l'ordre n

92
Chapitre 4. Développements limités

en 0, alors la partie polynomiale de son développement est paire (respectivement impaire).


 Si f est de classe C n au voisinage d'un point a alors f admet un DL au point a à l'ordre
n qui provient de la formule de Taylor-Young :
(x − a)2 00 (x − a)n (n)
f (x) = f (a) + (x − a)f 0 (a) + f (a) + · · · + f (a) + o((x − a)n )
2! n!
en posant
f (k) (a)
ck = .
k!

4.1.3 Développements limités usuels

On obtient les développements limités classiques en 0 en calculant les dérivées succes-


sives en 0 et en appliquant la formule de Taylor-Young.
x2 xn
ex = 1 + x + + ··· + + o(xn )
2! n!
x3 x5 x2n+1
sin x = x − + + · · · + (−1)n + o(x2n+2 )
3! 5! (2n + 1)!
2 4
x x x2n
cos x = 1 − + + · · · + (−1)n + o(x2n+1 )
2! 4! (2n)!
3 5 2n+1
x x x
sinh(x) = x + + + ··· + + o(x2n+2 )
3! 5! (2n + 1)!
x2 x4 x2n
cosh(x) = 1 + + + ··· + + o(x2n+1 ).
2! 4! (2n)!
Pour tout réel α :
α(α − 1) 2 α(α − 1) . . . (α − n + 1) n
(1 + x)α = 1 + αx + x + ··· + x + o(xn ).
2! n!
On retrouve, pour α = −1 :
1
= 1 − x + x2 − x3 + · · · + (−1)n xn + o(xn ),
1+x
ou, en changeant x par −x :
1
= 1 + x + x2 + · · · + xn + o(xn ).
1−x
En intégrant terme à terme :
x2 x3 xn
ln(1 + x) = x − + − · · · + (−1)n−1 + o(xn )
2 3 n
x2 x3 xn
ln(1 − x) = −x − − − ··· − + o(xn ).
2 3 n

93
Walid Nefzi

Pour α = 1
2
et n = 2
√ 1 1
1 + x = 1 + x − x2 + o(x2 )
2 8
√ 1 1 2
1 − x = 1 − x − x + o(x2 ).
2 8

4.1.4 Opérations sur les développements limités

On suppose que f et g sont deux fonctions qui admettent des DL en 0 à l'ordre n :


f (x) = c0 + c1 x + · · · + cn xn + o(xn ) = C(x) + o(xn ) ;

g(x) = d0 + d1 x + · · · + dn xn + o(xn ) = D(x) + o(xn ).


Somme et produit :
1. f + g admet un DL en 0 à l'ordre n qui est :
(f + g)(x) = f (x) + g(x) = (c0 + d0 ) + (c1 + d1 )x + · · · + (cn + dn )xn + o(xn ).

2. f × g admet un DL en 0 à l'ordre n qui est :


(f × g)(x) = f (x) × g(x) = Tn (x) + o(xn )

où Tn (x) est le polynôme C(x) × D(x) tronqué à l'ordre n (qui ne contient que les
termes de degrés inférieurs ou égales à n).

Composition :
Si g(0) = 0 (d0 = 0) alors la fonction f ◦ g admet un DL en 0 à l'ordre n dont la partie
polynomiale est le polynôme C(D(x)) tronqué à l'ordre n.

Division :
Pour calculer le DL d'un quotient fg , nous allons utiliser le DL de 1+u 1
.
 Si d0 = 1, on pose u = d1 x + · · · + dn xn + o(xn ) et le quotient s'écrit g = f × 1+u
f 1
.
 Si d0 est quelconque avec d0 6= 0 alors on se ramène au cas précédent en écrivant
1 1 1
= d1 dn n
.
g(x) d0 1 + d0
x + ··· + d0
x + o(xn )

 Si d0 = 0 alors on factorise par xk (pour un certain k) an de se ramener aux cas précé-
dents.

94
Chapitre 4. Développements limités

Intégration : Soit f : I → R une fonction de classe C n dont le DL en a ∈ I à l'ordre


n est
f (x) = c0 + c1 (x − a) + c2 (x − a)2 + · · · + cn (x − a)n + o((x − a)n ).
Notons F une primitive de f , alors F admet un DL en a à l'ordre n + 1 qui s'écrit :
(x − a)2 (x − a)3 (x − a)n+1
F (x) = F (a) + c0 (x − a) + c1 + c2 + · · · + cn + o((x − a)n+1 ).
2 3 n+1

Exemples 4.1.8 1. On cherche le DL d'ordre 2 en 0 de la fonction



f (x) = ex + 1 + x.

On sait que

x2 √ x x2
ex = 1 + x + + o(x2 ) et 1 + x = 1 + − + o(x2 ).
2 2 8
Donc
3x 3x2

f (x) = 2 + + o(x2 ).
2 8
2. Soit h la fonction dénie par h(x) = ln 1 + sin(x) . La fonction f (x) = ln(1 + x)


admet un développement limité en 0 à un n'importe quel ordre,


la fonction g(x) = sin(x) admet aussi un développement limité en 0 à un n'importe
quel ordre avec g(0) = 0.
On en déduit que la fonction h = f ◦ g admet un développement limité en 0 à un
n'importe quel ordre.
On cherche par exemple le DL de h à l'ordre 3, on sait que

u2 u3
f (x) = ln(1 + u) = u − + + o(u3 )
2 3
et
x3
g(x) = x − + o(x3 ) , g 2 (x) = x2 + o(x3 ) , g 3 (x) = x3 + o(x3 ),
6
par conséquent,
x2 x 3
h(x) = x − + + o(x3 ).
2 6
3. On cherche le DL de tan(x) à l'ordre 5.
On écrit
1
tan(x) = sin(x) × .
cos(x)
Or, on sait que
x3 x5
sin(x) = x − + + o(x5 )
6 120
95
Walid Nefzi

et
x2 x4
cos(x) = 1 − + + o(x5 ).
2 24
Ainsi
1 1 x2 x 4
= , avec u(x) = − + + o(x5 ) → 0 si x → 0
cos(x) 1+u 2 24
= 1 − u + u2 − u3 + o(u3 )
x2 5
=1+ + x4 + o(x5 ).
2 24
Donc
x3 x5  x2 5 
tan(x) = x − + × 1+ + x4 + o(x5 )
6 120 2 24
3
x 2
=x+ + x5 + o(x5 ).
3 15
4. Calcul du DL de arctan(x) en utilisant l'intégration.
On a
1
arctan0 (x) = .
1 + x2
On pose f (x) = 1+x
1
2 et sa primitive F (x) = arctan(x), on sait que

n
0 1 X
arctan (x) = = (−1)k x2k + o(x2n )
1 + x2 k=0

puisque arctan(0) = 0 alors


n
X (−1)k 2k+1
arctan(x) = x + o(x2n+1 ).
k=0
2k + 1

Développement limité à l'inni :


Dénition 4.1.9 Soit f une fonction dénie sur un intervalle de la forme [a, +∞[ ou
] − ∞, a], a ∈ R. On dit que f admet un DL d'ordre n à l'inni si la fonction
1
g(X) = f ( )
x
admet un DL d'ordre n en 0. Dans ce cas on a

g(X) = a0 + a1 X + .... + an X n + o(X n )

et
a1 an 1
f (x) = a0 + + .... + n + o( n ).
x x x
96
Chapitre 4. Développements limités

Remarques 4.1.10  Un DL en ±∞ s'appelle aussi un développement asymptotique.


 Par le changement de variable

1
h = x − a si a ∈ R ou h= si a = ±∞,
x
on peut toujours se ramener à un développement limité en 0.

Exemples 4.1.11 On cherche le DL à l'inni d'ordre 2 de la fonction



x2 + x + 1
f (x) = .
x

Posons X = x1 , on a

r
1 1
f (x) = 2
+ + 1 = X 2 + X + 1.
x x
En 0, on sait que
√ u u2
1+u=1+ − + o(u2 )
2 8
avec le changement de variable u = X + X 2 → 0 si x → +∞,

1 1
f (x) = 1 + (X + X 2 ) − (X + X 2 )2 + o(X 2 )
2 8
1 3 2
= 1 + X + X + o(X 2 ).
2 8
D'où
1 3 1
f (x) = 1 + + 2 + o( 2 ) (x → +∞).
2x 8x x

Proposition 4.1.12 On suppose que la fonction x → f (x)


x
admet un DL en +∞ (ou en −
∞), donné par
f (x) a1 ak 1
= a0 + + k + o( k ),
x x x x
avec k c'est le plus petit entier ≥ 2 tel que le coecient ak 6= 0. Alors

lim f (x) − (a0 x + a1 ) = 0 (resp. x → −∞).
x→+∞

Donc la droite y = a0 x + a1 est une asymptote à la courbe de f en +∞ (ou − ∞) et la


position de la courbe par rapport à l'asymptote est donnée par le signe de f (x) − y, c'est
à dire le signe de xk−1
ak
.

97
Walid Nefzi

4.1.5 Applications des développements limités

Calculs de limites :

Remarques 4.1.13 On remarque que si la fonction f possède le DL suivant :


f (x) = c0 + c1 (x − a) + c2 (x − a)2 + · · · + cn (x − a)n + o((x − a)n ),
alors
lim f (x) = c0 .
x→a

Exemples 4.1.14 Soit f une fonction dénie par


sin(x) − tan(x)
f (x) = .
sin(x) 1 − cos(x)
On cherche limx→0 f (x).
D'après les DL usuels de sin, cos et tan en 0 à l'ordre 3, on obtient
1
sin(x) − tan(x) = − x3 + o(x3 )
2
et
x3
sin(x)(1 − cos(x)) = + o(x3 ).
2
Alors
− 1 + o(1)
f (x) = 1 2
2
+ o(1)
avec o(1) = (x) → 0 si x → 0 d'où
lim f (x) = −1.
x→0

Position par rapport à une tangente :


Soit f une fonction réelle qui admet un développement limité à l'ordre n ≥ 2 en a
donnée par :
f (x) = c0 + c1 (x − a) + c2 (x − a)2 + · · · + cn (x − a)n + o((x − a)n ).
1. f est alors dérivable en a avec f (a) = c0 et f 0 (a) = c1 . Par suite, l'équation de la
tangente Ta à Cf la courbe de f au point d'abscisse a est donnée par :
y = c0 + c1 (x − a).
2. Soit m l'indice minimum tel que m ≥ 2 et cm 6= 0.
(a) Si m est pair alors la position de Ta par rapport à Cf est donnée par le signe
de cm .
• Si cm > 0 alors Ta est au-dessous de Cf .
• Si cm < 0 alors Ta est au-dessus de Cf .
(b) Si m est impair alors Ta traverse Cf . Le point (a, f (a)) représente un point
d'inexion pour Cf .

98
Chapitre 4. Développements limités

4.2 Exercices

Exercice 4.1 :
Déterminer les DLn au voisinage de 0 des fonctions suivantes :
ln(1 + x)
1. f1 (x) = , n = 4,
1+x
2. f2 (x) = tan2 (x), n = 3,
1
3. f3 (x) = (1 + x) 3 , n = 3,
1 − cosh(x)
4. f4 (x) = , n = 2,
sinh(x)

5. f5 (x) = ex − 1 + 2x, n = 2,
1
6. f6 (x) = (1 + 2x) 1+x , n = 3,
1
7. f7 (x) = (1 + sin(x)) , n = 2,
x

arctan(x)
8. f8 (x) = , n = 2.
arcsin(x)

Exercice 4.2 :
Déterminer les DLn au voisinage de a des fonctions suivantes :
π
1. f1 (x) = cos(x), a = , n = 2,
4
2. f2 (x) = arctan(x), a = 1, n = 2,
1+x
3. f3 (x) = , a = 2 n = 2,
1−x
π
4. f4 (x) = (sin(x))x , a = , n = 2,
4
1√ 2
5. f5 (x) = x + x + 1, a = +∞, n = 2.
x

Exercice 4.3 :
Calculer les limites suivantes :
 
1 1
1. lim − .
x−→0 sin2 (x) x2
ex − esin(x)
2. lim .
x−→0 x3
sin(x) − x cos(x)
3. lim .
x−→0 sinh(x) − x cosh(x)
 x2
1
4. lim x sin( ) .
x−→+∞ x

99
Walid Nefzi
cos(x) + x − π2
5. limπ .
x−→ 2 (x − π2 )3
x ln(x) + 1 − x
6. lim .
x−→1 (x − 1) ln(x)

Exercice 4.4 :
Calculer le DL à l'ordre n au point x = a des fonctions :
1. f (x) = ecos(x) n=2 a = π2 .
1
2. f (x) = √ n=3 a = 0.
1−x
sinh(x)
3. f (x) = n=3 a = 0.
sin(x)
ln(cosh(x))
4. f (x) = n=3 a = 0.
x(ln(1 + x)
5. f (x) = arccos(x2 ) n=6 a = 0.

Exercice 4.5 :
Soit la fonction dénie par
x+a
fa (x) = arctan( ) ; a ∈ R.
1 − ax
1. Soit n un entier, déterminer le DL en 0 à l'ordre 2n − 1 de la fonction fa0 .
2. En déduire un DL à l'ordre 2n de fa .
3. Soit k un entier, en utilisant le théorème de Taylor-Young, déduire de la question
(k)
précédente la valeur de fa (0).

Exercice 4.6 :
Pour x ∈] − 1, 1[∪]1, +∞[, on dénit la fonction
1+x
f (x) = (x2 − 1)ln .
1−x
1. Donner le DL de f à l'ordre 3 en 0.
2. En déduire l'équation de la tangente (T) au point d'abscisse x = 0 et préciser la
position du graphe de f par rapport à la tangente (T).
3. En utilisant le développement asymptotique de f en +∞, démontrer que le graphe
de f admet une asymptote (A).
Donner une équation cartésienne de (A) et préciser sa position par rapport au
graphe de f .

100
Chapitre 4. Développements limités

Exercice 4.7 :
Calculer les limites suivantes :
sinh(x)
1. lim .
x−→0 sin(x)

1 − cos(x) + ln(cos(x))
2. lim .
x−→0 x4
arctan(x) − x
3. lim .
x−→0 sin(x) − x cos(x)
1
4. lim (cos(x)) x2 .
x−→0
1 ex − 1
5. lim ln( ).
x−→0 x x

101
Walid Nefzi

4.3 Correction des exercices

Corrigé de l'exercice 4.1 :

1. On sait que les DL4 (0) usuels sont donnés par

x2 x3 x4
ln(1 + x) = x − + − + o(x4 ),
2 3 4
1
= 1 − x + x2 − x3 + x4 + o(x4 ).
1+x
Alors
x2 x3 x4 
× 1 − x + x2 − x3 + x4 + o(x4 )

f1 (x) = x − + −
2 3 4
3 2 11 3 25 4
= x − x + x − x + o(x4 ).
2 6 12
2. De même, on a le DL3 (0)
1
tan(x) = x + x3 + o(x3 )
3
donc
1 2
f2 (x) = x + x3 + o(x3 )
3
= x2 + o(x3 ).

1 1 1 5
3. f3 (x) = (1 + x) 3 = 1 + x − x2 − x3 + o(x3 ).
3 9 81
4. En utilisant le DL3 (0) de la fonction 1−cosh(x) et le DL1 (0) de sinh(x), on obtient
1 − cosh(x) x
f4 (x) = = − + o(x2 ).
sinh(x) 2

5. On cherche le DL2 (0) de la fonction f5 (x) = ex − 1 + 2x.
On donne tout d'abord les DL2 (0) des fonctions usuelles suivantes
x2
ex = 1 + x + + o(x2 ),
2
√ 1 1
1 + x = 1 + x − x2 + o(x2 ),
2 8
√ 1 2
1 + 2x = 1 + x − x + o(x2 ),
2
Donc
x2  1 
f5 (x) = 1 + x + − 1 + x − x2 + o(x2 )
2 2
2 2
= x + o(x ).

102
Chapitre 4. Développements limités

6. On fait un changement d'écriture sous la forme suivante


1 1
f6 (x) = (1 + 2x) 1+x = e( 1+x ln(1+2x)) ,

on a
8
ln(1 + 2x) = 2x − 2x2 + x3 + o(x3 )
3
donc
1 8 
ln(1 + 2x) = 1 − x + x2 − x3 × 2x − 2x2 + x3 + o(x3 )

1+x 3
20
= 2x − 4x2 + x3 + o(x3 ).
3

On sait aussi que le DL3 (0) de la fonction exp est donné par

u2 u3
eu = 1 + u + + + o(u3 )
2 6
20
soit le changement de variable u = 2x − 4x2 + x3 , où u −→ 0 si x −→ 0, c'est
3
à dire on reste au voisinage de 0.
Par la propriété de la composée des DL, on obtient

20 3  1 20 2 1 20 3
f6 (x) = 1 + 2x − 4x2 + x + 2x − 4x2 + x3 + 2x − 4x2 + x3 + o(x3 )
3 2 3 6 3
2 20 4 3 3
= 1 + 2x − 2x + − 8 + x + o(x )
3 3
= 1 + 2x − 2x2 + o(x3 ).

7. On a  
1 1
f7 (x) = 1 + sin(x) x = exp ln[1 + sin(x)] .
x
On sait que
x3
sin(x) = x − + o(x3 )
6
et
u2 u3
ln(1 + u) = u − + + o(u3 ),
2 3
en posant u = sin x, on aboutit à

x2 x3
ln[1 + sin(x)] = x − + + o(x3 ), DL3 (0).
2 6
103
Walid Nefzi
1 x x2
=⇒ ln[1 + sin(x)] = 1 − + + o(x2 ).
x 2 6
Ainsi
x x2 
− + +o(x2 )
f7 (x) = e × e 2 6
x x2 1 x x2 2
 
2
= e × 1 + (− + ) + (− + ) + o(x )
2 6 2 2 6
 
x 7
= e × 1 − + x2 + o(x2 ).
2 24
ex 7e 2
= e− + x + o(x2 ).
2 24
8. On cherche le DL2 (0) de
arctan(x)
f8 (x) = .
arcsin(x)
On a
1
arctan(x) = x − x3 + o(x3 ), DL3 (0).
3
On cherche le DL3 (0) de arcsin(x), on commence par chercher le DL2 (0) de sa
dérivé
1 1
arcsin0 (x) = (1 − x2 )− 2 = 1 + x2 + o(x2 ),
2
1 3
=⇒ arcsin(x) = x + x + o(x3 ), DL3 (0).
6
On déduit que
1
x − x3 + o(x3 )
f8 (x) = 3
1 3
x + x + o(x3 )
6
1 2
1 − x + o(x2 )
= 3
1 2
1 + x + o(x2 )
6
1 2
= 1 − x + o(x2 ).
2

Corrigé de l'exercice 4.2 :

1. La formule de Taylor-Young donne


π
π π π π (x − )2
4 + o (x − π )2
   
f1 (x) = cos( ) + cos0 ( ) x − + cos00 ( )
√  4 4 4 4 2 4

2 π 1 π  π  π
= 1 − (x − ) − (x − )2 + o (x − )2 , au voisinage de .
2 4 2 4 4 4

104
Chapitre 4. Développements limités

2. La formule de Taylor-Young donne

f2 (x) = arctan(x)
1
arctan00 (1)(x − 1)2 + o (x − 1)2 ,
= arctan(1) + arctan0 (1) (x − 1) +

2
π 1 1
+ (x − 1) − (x − 1)2 + o (x − 1)2 .

=
4 2 4
3. On cherche le DL2 (2) de la fonction
x+1
f3 (x) = .
−x + 1
On pose le changement de variable u = x − 2, u −→ 0 si x −→ 2.
Donc

g(u) = f3 (u + 2)
u+3
=
−(u + 1)
u+3
= −
u+1
= −(u + 3) × (1 − u + u2 ) + o(u2 )
= −3 + 2u − 2u2 + o(u2 ), (au voisinage de 0).

D'où
f3 (x) = −3 + 2(x − 2) − 2(x − 2)2 + o((x − 2)2 ),
au voisinage de 2.
4. On cherche le DL2 (π/2) de f4 (x), on écrit

f4 (x) = (sin(x))x = exp (x ln[sin(x)]) ,


π π
On pose u = x − ; u −→ 0 si x −→ .
2 2
Soit
π
g(u) = f4 (u + )
 2 π h π i
= exp (u + ) ln sin(u + )
2 2
 π
= exp (u + ) ln [cos(u)] .
2

Par les DL usuels des fonctions ln et exp au voisinage de 0, on a


h
u2
i u2
ln [cos(u)] = ln 1 − 2 + o(u ) = − + o(u2 ),
2
2
donc

105
Walid Nefzi
π π
(u + ) ln [cos(u)] = − u2 + o(u2 ),
2 4
d'où
π  
g(u) = exp (u + ) ln [cos(u)]
2
π 2
= 1 − u + o(u2 ).
4
π
Ainsi, au voisinage de
2
π π π
f4 (x) = 1 − (x − )2 + o((x − )2 ).
4 2 2

5. On pose le changement de variable u = 1


x
; si x −→ +∞, u −→ 0+ .
On obtient au voisinage de 0

1
g(u) = f5 ( )
ru
1 1
= u 1+ + 2
u u

= 2
u + u + 1, u > 0
1  1 2
= 1+ u + u2 − u + u2 + o(u2 )
2 8
1 3 2
= 1 + u + u + o(u2 ) au voisinage de 0.
2 8

D'où
1 3 1
f5 (x) = 1 + + 2 + o( 2 ), au voisinage de + ∞.
2x 8x x

Corrigé de l'exercice 4.3 :

1. On cherche  
1 1
lim 2 − 2 .
x−→0 sin (x) x
Soit
x2 − sin2 (x)
 
1 1
f (x) = 2 − 2 = 2 2 .
sin (x) x x sin (x)

106
Chapitre 4. Développements limités

On donne tout d'abord le DL4 (0) de x2 − sin2 (x) :


On a
2
x3

2 2 2
x − sin (x) = x − x − + o(x4 )
6
x4
= + o(x4 ),
3
et 2
x3

2 2 2
x sin (x) = x x− + o(x4 ) = x4 + o(x4 ),
6
d'où
x4
+ o(x4 )
lim f (x) = lim 3
x−→0 x−→0 x4
+ o(x4 )
1
+ o(1)
= lim 3
x−→0 1 + o(1)
1
= .
3

2. Soit
ex − esin(x)
f (x) = .
x3
Le DL3 (0) de ex − esin(x) :

x2 x3 x2
   
x sin(x) 3 3
e −e = 1+x+ + + o(x ) − 1 + x + + o(x )
2 6 2
x3
= + o(x3 ).
6
x3
On a ex − esin(x) v au voisinage de 0, d'où
6

ex − esin(x) 1
lim 3
= .
x−→0 x 6

3. Pour
sin(x) − x cos(x)
f (x) = ,
sinh(x) − x cosh(x)
on a

x3 x2 1 3
sin(x) − x cos(x) = (x − ) − x(1 − ) + o(x3 ) = x + o(x3 )
6 2 3
107
Walid Nefzi

et

x3 x2 1
sinh(x) − x cosh(x) = (x + ) − x(1 + ) + o(x3 ) = − x3 + o(x3 ).
6 2 3

Au voisinage de 0

1 3
x + o(x3 )
f (x) v 3
1
− x3 + o(x3 )
3
1
+ o(1)
v 3
1
− + o(1)
3

=⇒ lim f (x) = −1.


x−→0

4. On a, par le changement de variable u = 1


x

 x2  1
1 sin(u) u2
lim x sin( ) = lim
x−→+∞ x u−→0 u

et
  1   
sin(u) u2 1 sin(u)
f (u) = = exp 2 ln .
u u u

Le DL2 (0) de ln (sin(u)/u) :

u3
sin(u) u− + o(u3 ) u2
= 6
= 1− + o(u2 )
u u 6
et
u2 u2
   
sin(u) 2
ln = ln 1 − + o(u ) = − + o(u2 ),
u 6 6

d'où
 
1 sin(u) 1 1
ln = − + o(1) =⇒ lim f (x) = e− 6 .
u2 u 6 x−→+∞

108
Chapitre 4. Développements limités

5. On écrit, après changement de variable u = x − π


2

π
cos(x) + x − 2
cos(u + π2 ) + u
limπ = lim
x−→ 2 (x − π2 )3 u−→0 u3
− sin(u) + u
= lim
u−→0 u3
3
u
+ o(u3 )
= lim 6
3
u−→0
 u 
1
= lim + o(1)
u−→0 6
1
= .
6

6. Le changement de variable t = x − 1 donne

x ln(x) + 1 − x (1 + t) ln(1 + t) − t
lim = lim
x−→1 (x − 1) ln(x) t−→0 t ln(1 + t)
2
(1 + t)(t − t2 + o(t3 )) − t
= lim
t−→0 t (t + o(t))
t2
+ o(t2 )
= lim 2
t−→0 t2
+ o(t2 )
1
+ o(1)
= lim 2
t−→0 1 + o(1)
1
= .
2

Corrigé de l'exercice 4.4 :

1. On a
π π π
f (x) = ecos(x) = ecos(x− 2 + 2 ) = e− sin(x− 2 ) .
Soit le changement de variable y = x − π
2
(si x −→ π
2
alors y −→ 0).
On Sait les DL2 (0) usuels suivants

sin(y) = y + o(y 2 ),
− sin(y) = −y + o(y 2 ),
u2
eu = 1 + u + + o(u2 ).
2
109
Walid Nefzi

Donc
(−y)2
e− sin(y) = 1 + (−y) + + o(y 2 )
2
(y)2
= 1−y+ + o(y 2 ).
2
D'où DL2 ( π2 ) de f est :

π (x − π2 )2 π
f (x) = 1 − (x − )+ + o((x − )2 ).
2 2 2
2. On cherche le DL3 (0) de f telle que
1 1
f (x) = √ = (1 − x)− 2 .
1−x
Soit le changement de variable : u = −x et α = − 12 . On a

α(α − 1) 2 α(α − 1)(α − 2) 3


(1 + u)α = 1 + αu + u + u + o(u3 ).
2! 3!
Donc
1 − 1 (− 3 ) − 1 (− 3 )(− 52 )
f (u) = 1 − u + 2 2 (−u)2 + 2 2 (−u)3 + o(u3 ).
2 2! 3!
Ainsi
1 3 15
f (x) = 1 + x + x2 + x3 + o(x3 ).
2 8 48
3. On sait les DL3 (0) suivants

x3
sinh(x) = x + + o(x3 )
6
x3
sin(x) = x − + o(x3 ).
6
Donc

1 1 1
= × 2 ,
sin(x) x x 2
1− + o(x )
6
x2 x4
 
1 4
= × 1+ + + o(x )
x 6 36
car
1
= 1 − u + u2 + o(u2 ) au voisinage de 0.
1+u

110
Chapitre 4. Développements limités

d'où
1
f (x) = sinh(x) ×
sin(x)
3
x2 x4
   
x 1
= x+ × × 1+ + + o(x3 )
6 x 6 36
x2 x2 x4
   
= 1+ × 1+ + + o(x3 ).
6 6 36

Par suite
x2
f (x) = 1 + + o(x3 ).
3
4. On cherche dans cette question le DL3 (0) de

ln(cosh(x)) 1
f (x) = × .
x ln(1 + x)

Puisque

x2 x4
cosh(x) = 1 + + + o(x4 )
2 24
u2
ln(1 + u) = u − + o(u2 ).
2
x2 x4
On pose u = + avec u −→ 0 si x −→ 0,
2 24
on obtient
2
x2 x4 1 x2 x4

ln(cosh(x)) = + − + + o(x5 )
2 24 2 2 24
x2
 
1 1 4
= + − x + o(x5 )
2 24 8
2
x x4
= − + o(x5 ).
2 12

Et

x2 x3 x4
ln(1 + x) = x − + − + o(x4 )
2 3 4
x x2 x3
 
3
= x 1− + − + o(x ) .
2 3 4

111
Walid Nefzi

D'où
ln(cosh(x)) 1
f (x) = × 2
x2 x x x3
1− + − + o(x3 )
2 3 4
avec
ln(cosh(x)) 1 x2
= − + o(x3 )
x2 2 12
et
1 1
2 3 =
x x x 1+V
1− + − + o(x3 )
2 3 4
x x2 x3
où V = − + − → 0 , si x → 0, d'où
2 3 4
1 1
2 3 =
x x x 1+V
1− + − + o(x3 )
2 3 4
= 1 − V + V 2 − V 3 + o(V 3 )
2
x x2 x3 x x2 x3
  
= 1− − + − + − + −
2 3 4 2 3 4
2 3 3
 
x x x
− − + − + o(x3 )
2 3 4
   
x 1 1 2 1 1 1
= 1+ + − + x + − + x3 + o(x3 )
2 3 4 4 3 8
x x2 x3
= 1+ + + + o(x3 ).
2 12 24

On déduit que

1 x2 x x2 x3

  
f (x) = − × 1+ + + + o(x3 )
2 12 2 12 24
   
1 1 1 1 2 1 1
= + x+ − + x + − + x3 + o(x3 ).
2 4 12 24 24 48

D'où  2  3
1 1 x x
f (x) = + x + − + − + o(x3 ).
2 4 24 48
5. On a
0 1
arccos(x2 ) = −2x × √

.
1 − x4
Cherchons le DL5 (0) de cette dérivée :

112
Chapitre 4. Développements limités

1
On cherche le DL4 (0) de √
1 − x4

1 x4
√ =1+ + o(x4 ),
1−x 4 2

d'où
x4
 
2 0
+ o(x5 )
 
arccos(x ) = −2x × 1 +
2
= −2x − x + o(x5 ),
5

donc
Z x
2
arccos(x ) = arccos(0) − (2t + t5 )dt + o(x6 )
0
π x6
= − x2 − + o(x6 ).
2 6

Corrigé de l'exercice 4.5 :


Soit la fonction  
x+a
fa (x) = arctan , a ∈ R.
1 − ax
1. Soit n ∈ N, fa est dérivable comme composée sur R \ { a1 } si a 6= 0 et si a = 0, fa
est dérivable sur R.

 0  
x+a x+a
fa0 (x) = arctan 0
1 − ax 1 − ax
 
1 − ax + a(x + a) 1
= 2
× 2
(1 − ax)

x+a
1+
1 − ax
2
1+a
=
(1 − ax)2 + (x + a)2
1 + a2
=
1 − 2ax + a2 x2 + x2 + 2ax + a2
1 + a2
=
(1 + a2 )(1 + x2 )
1
= .
1 + x2

Si on pose u = x2 en appliquant le DLn (0) de

113
Walid Nefzi

1
= 1 − u + u2 − u3 + · · · + (−1)n un + o(un ),
1+u
on obtient

fa0 (x) = 1 − x2 + x4 − x6 + · · · + (−1)n−1 x2n−2 + o(x2n−1 ).

2. D'aprés 1) et Z x
fa (x) − fa (0) = fa (t)dt.
0
Donc
Z x
1 − t2 + t4 − t6 + · · · + (−1)n−1 t2n−2 + o(t2n−1 ) dt.
 
fa (x) = fa (0) +
0

Ainsi , le DL2n (0) de fa (x) est

x3 x5 x 7 x2n−1
fa (x) = arctan(a) + x − + − + · · · + (−1)n−1 + o(x2n ).
3 5 7 2n − 1

3. La fonction fa est de classe C n sur R \ { a1 } comme composé, d'aprés le théorème


de TaylorYoung la k eme constante Ck dans le DL de fa en 0 est dénie par :
f (k) (0)
Ck = .
k!
D'aprés 2)

fa(k) (0) = k! Ck
fa(0) (0) = 0! C0 = arctan(a)
fa(1) (0) = 1! C1 = 1

fa(2k) (0) = (2k)! C2k = 0, si l0 ordre paire (2k)


et pour l'ordre impaire (2k − 1),

fa(2k−1) (0) = (2k − 1)! C2k−1

(2k − 1)! (−1)k−1


=
2k − 1
= (2k − 2)! (−1)k−1 , ∀k ≥ 1.

Corrigé de l'exercice 4.6 :

114
Chapitre 4. Développements limités

1+x
1. On cherche le DL3 (0) de f . On s'interesse à x ∈] − 1, 1[, où > 0. On a
1−x
     
1+x 1 − x + 2x 2x
ln = ln = ln 1 + .
1−x 1−x 1−x
2x
Soit le changement de variable u = −→ 0 si x −→ 0.
1−x
On sait que le DL3 (0)

u2 u3
ln(1 + u) = u − + + o(u3 ),
2 3
1
= 1 + x + x2 + o(x2 ),
1−x
d'où
2x
u = ,
1−x
1
= 2x ,
1−x
= 2x + 2x2 + 2x3 + o(x3 ),
= 2(x + x2 + x3 + o(x3 )),

et
[2(x + x2 + x3 )]2 [2(x + x2 + x3 )]3
ln(1 + u) = 2(x + x2 + x3 ) − + + o(x3 )
2 3
8
= 2x + 2x2 − 2x2 + (2 − 2 + )x3 + o(x3 )
3
8 3
= 2x + x + o(x3 ).
3
Alors
 
8 3
f (x) = (x − 1) 2x + x + o(x3 ),
2
3
8 3
= −2x + (2 − )x + o(x3 ).
3
Ainsi
2
f (x) = −2x − x3 + o(x3 ).
3
2. D'après un théorème du cour :
l'équation de la tangente (T ) au point d'abscisse 0 est :

T0 : y = −2x

115
Walid Nefzi

et la position de la courbe Cf de f par rapport à T0 est donnée par le signe de

2
f (x) − y = − x3 + o(x3 ).
3

Si x < 0, f (x) − y > 0 ⇒ Cf audessus de T0 ,


si x > 0, f (x) − y < 0 ⇒ Cf audessous de T0 .
Le point (0, f (0)) est donc un point "d'inexion".
3. Cherchons le DL de f au voisinage de l'inni.
On choisit
1+x 1+x
x ∈]1, +∞[, | |= .
1−x x−1
Donc  
2 2
f (x) = (x − 1) ln 1 + .
x−1
2
On pose u = −→ 0 si x −→ +∞.
x−1
u2 u3
ln(1 + u) = u − + + o(u3 ),
2 3
donc
2 2 2 8 1 1
ln(1 + )= − 2
+ 3
+ o( 3 ).
x−1 x − 1 (x − 1) 3 (x − 1) x
Ainsi


2 1+x
f (x) = (x − 1) ln | |
1−x
x+1 8 x+1 1
= 2 (x + 1) − 2 + 2
+ o( ).
x − 1 3 (x − 1) x

On a 
lim f (x) − 2x = 2 − 2 = 0.
x−→+∞

Donc Cf admet une asymptote d'équation (A) : y = 2x, le signe de f (x) − y est
8 x+1
donné au voisinage de l'inni par le signe de > 0.
3 (x − 1)2
Donc Cf est audessus de (A) au voisinage de l'inni.

Corrigé de l'exercice 4.7 :

1. On remarque que
sinh(x) 0
lim = : F.I.
x−→0 sin(x) 0

116
Chapitre 4. Développements limités

Dans l'exercice 1), question 5), on a montré que


sinh(x) x2
=1+ + o(x3 ),
sin(x) 3
donc
sinh(x)
lim = 1.
x−→0 sin(x)

2. De même
1 − cos(x) + ln (cos(x)) 0
lim 4
= : F.I.
x−→0 x 0
On cherche DL4 (0) du numérateur.
Puisque
x2 x4
cos(x) = 1 − + + o(x4 ),
2 24
x2 x4
1 + cos(x) = − + o(x4 ),
2 24
x2 x 4
 
4
ln(cos(x)) = ln 1 − + + o(x ) .
2 24
x2 x4
On pose u = − + + o(x4 ) avec u −→ 0 si x −→ 0.
2 24
D'où
u2
ln(cos(x)) = u − + o(u2 ); ( car u contient au moins x2 ),
2
2
x2 x4 1
 2
x x4
= − + − − + + o(x4 ),
2 24 2 2 24
x2
 
1 1 4
= − + − x + o(x4 ),
2 24 8
x2 x4
= − − + o(x4 ).
2 12

Donc
x4 x4
1 − cos(x) + ln (cos(x)) − − + o(x4 )
lim = lim 24 12 ,
x−→0 x4 x−→0 x4
x4
− + o(x4 )
= lim 8 ,
x−→0 x4
1 
= lim − + o(1) ,
x−→0 8
1
= − .
8

117
Walid Nefzi

3. On sait que

x3
sin(x) = x − + o(x3 ),
6
x2
cos(x) = 1 − + o(x2 ),
2
x3
+ o(x3 ),
x cos(x) = x −
2
x3
 
1 1
sin(x) − x cos(x) = − + x3 + o(x3 ) = + o(x3 ),
6 2 3

x3
arctan(x) = x − + o(x3 ),
3
x3
arctan(x) − x = − + o(x3 ).
3
Donc

x3
arctan(x) − x + o(x3 )

lim = lim 3 ,
x−→0 sin(x) − x cos(x) x−→0 x3
3
+ o(x )
3
−1 + o(1)
= lim ,
x−→0 1 + o(1)

= −1.

4. On vérie que
1
lim (cos(x)) x2 = 1∞ : F.I.
x−→0

On a  
1 1
(cos(x)) x2 = exp ln (cos(x)) .
x2
D'après ce qui précède, question 2) on a

x2
ln (cos(x)) = − + o(x2 ),
2
1 1
ln (cos(x)) = − + o(1).
x2 2
118
Chapitre 4. Développements limités

Donc
 
1 1
lim (cos(x)) x2 = lim exp ln (cos(x)) ,
x−→0 x−→0 x2
 
1
= lim exp − + o(1) ,
x−→0 2
1
= exp(− ).
2
5. On a aussi une forme indéterminée
 
1 exp(x) − 1 0
lim ln = : F.I.
x−→0 x x 0

Puisque

exp(x) = 1 + x + x2 + o(x2 ),
exp(x) − 1
= 1 + x + o(x),
x
et
 
exp(x) − 1
ln = ln (1 + x + o(x)) , (on pose u = x + o(x) )
x
= ln(1 + u), (u −→ 0 si x −→ 0 )
= u + o(u)
= x + o(x).

Ainsi  
1 exp(x) − 1
lim ln = lim (1 + o(1)) = 1.
x−→0 x x x−→0

119
Walid Nefzi

120
Bibliographie

[1] Escoer, J.P., Guimier, F., Houdebine, J., Livre : apprendre à partir d'une base
d'exercices niveau L1, Paris : Dunod, DL 2013.
[2] Bodin, A., Borne, N., Bourdon, M., Chen, G., Costantini, G., Desideri, L., Hanani,
A., Rouget, J.L., Livre : Analyse, cours de mathématiques première année, Lille,
CreateSpace Independent Publishing Platform, 2016.
[3] Gourdon, X., Livre : Analyse, Paris : Ellipses, DL 2020.

121

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