Année Universitaire 2022/2023

Biomathématiques : L1S1 Saint-Christopher

Dr Don Bosco DIATTA

CALCUL INTÉGRAL
Table des matières

1 Calcul Intégral 3
1.1 Primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.2 Calcul de primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.2.1 Primitives des fonctions usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.2.2 Opérations sur les primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2 Intégrale d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.2 Interprétation graphique : calcul d’aire . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.2.1 Aire d’une fonction continue et positive . . . . . . . . . . . 6
1.2.2.2 Aire d’une fonction continue et négative . . . . . . . . . . . 7
1.2.2.3 Aire d’une fonction continue quelconque . . . . . . . . . . . 7
1.3 Propriétés de l’intégrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.1 Relation de Chasles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.2 Linéarité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.3 Intégrale et quelques inégalités marquantes . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.3.1 Ordre et intégrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.3.2 Positivité et intégrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.3.3 Valeur absolue et intégrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.3.4 Inégalité de la moyenne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.4 Méthodes de calcul d’intégrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.4.1 Intégration par partie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.4.2 Changement de variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.4.2.1 Changement de variable du type t = x + β . . . . . . . . . . 12
1.4.2.2 Changement de variable du type t = αx . . . . . . . . . . . 12

2
Chapitre 1

Calcul Intégral

Dans tout le chapitre, a et b sont deux réels d’un intervalle I bornes incluses tels que a ≤ b.

1.1 Primitives
1.1.1 Définitions
Définition 1.1. Soit f une fonction définie sur un intervalle I de R. On appelle primitive
de f sur I toute fonction F définie et dérivable sur I vérifiant F 0 (x) = f (x) pour tout x ∈ I.

Exemple 1.1. Considérons la fonction définie sur R par f (x) = 3x2 .

• La fonction F1 définie sur R par F1 (x) = x3 est une primitive de f sur R, puisque
0
F1 (x) = f (x).
• La fonction F2 définie sur R par F2 (x) = x3 + 2 est une primitive de f sur R, puisque
F20 (x) = f (x).
x
Exemple 1.2. Soit f la fonction définie sur R par f (x) = √ , alors la fonction F
2
x +3
√
définie sur R par F (x) = x2 + 3 est une primitive de f . En effet, lorsque l’on dérive F (x)
2x x
on obtient F 0 (x) = √ =√ = f (x).
2 x2 + 3 x2 + 3
Théorème 1.1. Soit f une fonction définie sur un intervalle I de R, k un réel, x0 ∈ I et
y0 ∈ R fixés.
1) Si f est continue sur I, alors f possède au moins une primitive sur I.
2) Si f admet une primitive F sur I, les primitives de f sont les fonctions du type
F (x) + k,où k ∈ R.
3) Si f est continue sur I, il existe une unique primitive F de f telle que F (x0 ) = y0 .

Exemple 1.3. Soit la fonction f (x) = x3

• Les fonctions F0 (x) = 14 x4 , F1 (x) = 41 x4 +1, F2 (x) 14 x4 +2, . . . , Fk (x) = 14 x4 +k, k ∈ R.
sont toutes des primitives de la fonction f .
• Cependant, il n’existe qu’une unique primitive F de f vérifiant F (0) = 1 : il s’agit de
la fonction F1

3
1.1.2 Calcul de primitives
L’objet de ce paragraphe est de présenter quelques techniques simples permettant l’ob-
tention de primitives de fonctions données sur un intervalle déterminé.

1.1.2.1 Primitives des fonctions usuelles

Les fonctions f suivantes sont définies, dérivables sur un ensemble I, n est un entier relatif
différent de -1.

Fonction f (x) Une primitive F (x) Conditions

0 k , (k ∈ R) I=R
a , (a ∈ R) ax I=R
xn+1
xn n+1
I = R si n > 0
I = R∗ si n < 0
xα+1
xα , (α ∈ R \ {−1}) α+1
I = R si α > 0
I = R∗ si α < 0
1
x2
− x1 I = R∗
1
xn
, (n ∈ N \ {0, 1}) 1
− (n−1)x n−1 I = R∗
1
x−a
ln |x − a| I = R \ {a}
√
√1
x
2 x I = R∗+
cos x sin x I=R
1
cos(ωx) , (ω 6= 0) ω
sin(ωx) I=R
sin x − cos x I=R
sin(ωx) , (ω 6= 0) − ω1 cos(ωx) I=R
π
1 + tan2 x tan x I =] − 2
+ kπ; π2 + kπ[, k ∈ Z
ex ex I=R
1 αx
eαx , (α 6= 0) α
e I=R
ax
ax , (a > 0 et a 6= 1) ln a
I=R
1
x
ln x I = R∗+
ln x x ln x − x I = R∗+

Exemple 1.4.
x3
• Une primitive de la fonction f définie sur R par f (x) = x2 est F (x) = 3
.
• Une primitive de la fonction f définie sur R∗ par f (x) = 1
x5
est F (x) = − 4x14 .

4
1.1.2.2 Opérations sur les primitives
Soient u et v des fonctions de primitives respectives U et V sur un intervalle I. Le tableau
suivant présente des opérations sur les primitives

Forme de la fonction Une primitive F (x) Conditions

u+v U +V
ku kU
un+1
u0 un n+1
n∈N
u0
un
1
− (n−1)un−1 n ∈ N∗
u0 √
√
u
2 u u(x) > 0
u0 cos u sin u
u0 sin u − cos u
u0 eu eu
u0
u
ln u u(x) > 0

Exemple 1.5. On cherche à déterminer dans chacun des cas suivants une primitive F de la
fonction f sur l’intervalle I.
4x3
• f (x) = 4x2 et I = R donc F (x) = 3

(x2 −1)6
• f (x) = 2x(x2 − 1)5 et I = R, on a f (x) = (x2 − 1)0 (x2 − 1)5 donc F (x) = 6
.
(3x−6)0 √
• f (x) = √ 3 et I =]2, +∞[ on a f (x) = √ donc F (x) = 2 3x − 6.
3x−6 3x−6

• f (x) = x + 2 cos(2x) − 6 sin(3x − 1) et I = R, on a f (x) = x + (2x)0 cos(2x)

2
− 2(3x − 1)0 sin(3x − 1), donc F (x) = x2 + sin(2x) + 2 cos(3x − 1).

• f (x) = 6e2x+1 et I = R, on a f (x) = 3(2x + 1)0 e2x+1 donc F (x) = 3e2x+1 .

4x−2 2(x2 −x+3)0
• f (x) = x2 −x+3
et I = R, on a f (x) = x2 −x+3
donc F (x) = 2 ln(x2 − x + 3).

1.2 Intégrale d’une fonction

1.2.1 Définition
Définition 1.2. On appelle intégrale de f sur un intervalle [a, b] le nombre réel F (b)−F (a)
où F est une primitive quelconque de f sur [a, b]. Il est noté
Z b
f (x)dx = F (b) − F (a)
a

5
Exemple 1.6. Calcul de l’intégrale Z 3
xdx
2
x2
Une primitive de f (x) = x est F (x) = 2
, donc
Z 3
9 4 5
xdx = F (3) − F (2) = − =
2 2 2 2
Remarque 1.1.

• Considérons la fonction f sur [a, b], ayant une primitive F . Alors le réel F (a) − F (b)
Rb Ra
est égal à l’intégrale a −f (x) dx et est noté par b f (x) dx : on a donc
Z a Z b
f (x) dx = −f (x) dx = F (a) − F (b).
b a

• L’intégrale d’une fonction f sur [a, b] est indépendante du choix de la primitive F .

Rb
• On note aussi a f (x)dx = [F (x)]ba = F (b) − F (a).
Ra
• Soit a ∈ R un réel, alors a f (x) dx = 0.
Rb
• Dans l’écriture a
f (x)dx, la variable x est « muette » , ce qui signifie que
Z b Z b Z b
f (x)dx = f (y)dy = f (t)dt = . . .
a a a

Le dx, dy ou dt détermine la variable par rapport à laquelle on intègre la fonction : x, y ou

t.

1.2.2 Interprétation graphique : calcul d’aire

1.2.2.1 Aire d’une fonction continue et positive
Propriété 1.1. Si f est une fonction continue et positive sur un intervalle [a, b], alors A =
Rb
a
f (x)dx est égale à l’aire du domaine compris entre la courbe de f , l’axe des abscisses et
les droites d’équation x = a et x = b, exprimée en unité d’aire.

Exemple 1.7. Calcul de l’aire du domaine compris entre la courbe de la fonction f (x) = x1 ,
l’axe des abscisses, et les droites d’équations x = 12 et x = 4 dans un repère orthonormé
(O,~i, ~j) d’unité graphique 1 cm :
Z 4
1 1
dx = [ln x]41 = ln 4 − ln = ln 8 ≈ 2, 08 cm2
1 x 2 2
2

6
 a
bcsisses et les droites d’équations x = a et x = b exprimée en unité d’aire.

pris entre la courbe d’équa-

1 3
droites d’équations x =
→ −
− → 2
rmé (O; i ; j ) d’unité gra-
2

1 1
− ln = ln 4 + ln 2
2

U.A. ≈ 2, 08 cm2 . −1 1 2 3 4
−1

ion négative
Figure 1.1 –
alors la fonction −f est positive et les courbes sont symétriques par rapport à

1.2.2.2 Aire d’une fonction continue et négative

] dx.
Propriété 1.2. Si la fonction f est continue et négative sur [a, b] alors la fonction −f est
positive et leurs courbes respectives sont symétriques par rapport à l’axe des abscisses. Dans
ce cas
= l’aire
x3
− du. domaine Rdélimité
x2 par la courbe de f l’axe des abscisses et les droites d’équation
e sur R par f (x) b
x = a et x = b est A = a −f (x)dx.
27 3
3 2
Exemple
; 9 ]. Pour calculer l’aire1.8. On considère
du domaine comprisla fonction f définie
entre la courbe de sur f (x)
R pardes
f , l’axe = x27 − x3 . La fonction f
abcsisses,
est de
et x = 9, il suffit négative surl’aire
calculer l’intervalle [0, 9].compris
du domaine Pour calculer
entre lal’aire
courbedu de
domaine compris
−f , l’axe des entre la courbe de
n x = 0 et x =f 9, l’axe
: des abscisses et les droites d’équations x = 0 et x = 9, il suffit de calculer l’aire du
domaine compris entre la courbe de −f , l’axe des abscisses et les droites d’équations x = 0
de f : et x = 9 : (illustration dans figure Graphique
1.2). de −f :

9 9  3 9
x2 x4 x3
Z Z  
x 81
A= −f (x)dx = − + dx = − + = u.a.
0 0 27 3 108 9 0 4
A2

A1 1.2.2.3 Aire d’une fonction continue quelconque

Propriété 1.3. Soit f une fonction continue et changeant de signe sur un intervalle [a, b].
Pour calculer l’aire d’un domaine délimité par la courbe de la fonction f , l’axe des abscisses
et les droites d’équations x = a et x = b, il faut d’abord découper l’intervalle [a, b] en plu-
sieurs sous-intervalles sur lesquels la fonction est de signe constant, puis on calcule les aires
correspondantes et on prend leur somme.

Exemple 1.9. On considère la fonction f définie par f (x) = x2 − x − 2. On note A l’aire du

domaine compris xentre 4 f , l’axe
la courbexde 81abscisses et les droites d’équations x = −1
des
9 9 9
x3 2
x3
[−f (x)] dxet= x = 3. − + dx = − + = U.A.
0 0 27 3 108 9 1 4

7
.fr -5-
 x3 x2
On considère la fonction f définie sur R par f (x) = − .
27 3

f est négative sur l’intervalle [ 0 ; 9 ]. Pour calculer l’aire du domaine compris entre la courbe de f , l’axe des abcsisses,
et les droites d’équation x = 0 et x = 9, il suffit de calculer l’aire du domaine compris entre la courbe de −f , l’axe des
abcsisses, et les droites d’équation x = 0 et x = 9 :

Graphique de f : Graphique de −f :

A2

A1

9 9 9
x3 x2 x4 x3 81
A1 = A2 = [−f (x)] dx = +− dx = − + = U.A.
0 0 27 1.2
Figure 3 – 108 9 1 4
.

http://nathalie.daval.free.fr -5-

On remarque que f est négative sur [−1, 2] et positive sur [2, 3]. On a A = A1 + A2 , où
A1 est l’aire associée à la partie négative de f et A2 l’aire associée à la positive de f . On a
Z 2 Z 3
A1 = −f (x)dx et A2 = f (x)dx
−1 2

Z 2 Z 3
A= −f (x)dx + f (x)dx
−1 2
Z 2 Z 3
2
A= (−x + x + 2)dx + (x2 − x − 2)dx
−1 2
3 2
2 3
x3 x2
 
x x
A= − + + 2x + − − 2x
3 2 −1 3 2 2
   
10 7 3 10
A= + + − +
3 6 2 3
19
A = ≈ 6, 33 u.a.
3
Nous avons l’illustration dans la figure 1.3.

1.3 Propriétés de l’intégrale

1.3.1 Relation de Chasles
Propriété 1.4. Soit f une fonction définie et continue sur [a, b] et c ∈ [a, b], alors
Z b Z c Z b
f (x) dx = f (x) dx + f (x) dx.
a a c

Exemple 1.10. Soit la fonction définie par


x si x ∈ [−2 , 1]
f (x) = 1
x
si x ∈ [1 , 4]

8
re d’un domaine définie par une fonction changeant de signe, il faut découper l’intervalle
valles sur lesquels la fonction est de signe constant.

tion f définie par f (x) = x2 − x − 2. On

maine compris entre la courbe de f , l’axe
droites d’équation x = −1 et x = 3 : 4

3 3
dx + [f (x)] dx
2
3 2
+ 2) dx + (x2 − x − 2) dx
2
2 3 1
x3 x2 A2
2x + − − 2x
−1 3 2 2
3 10
− + −2 −1 1 2 3
2 3
A. −1 A1

−2

Figure 1.3 –
étés de l’intégrale

n de Chasles
Z 4
Calculer l’intégrale f (x) dx.
−2
Z 4 Z 1 Z 4
La relation de Chasles permet d’écrire f (x) dx = f (x) dx + f (x) dx
tion dérivable sur R et c ∈ [ a ; b ], alors −2 −2 1
Z 1 Z 1
Calculons ff(x)
(x)dx
dx= xf (x)
dx dx.
b c b
f (x) dx = +
a −2
a c−2
1
1
x2
Z 
1 4 1 3
x dx = = − = −2=− .
−2 2 −2 2 2 2 2
Z 4 Z 4
graphique : 1
Calculons f (x) dx = dx
1 1 x
Z 4
1
dx = [ln x]41 = ln 4 − ln 1 = ln 4
1 x
Par conséquent l’intégrale cherchée est la somme des deux intégrales que nous avons calculées
Z 4 Z 1 Z 4
3
f (x) dx
A2= f (x) dx + f (x) dx = − + ln 4.
A1
−2 −2 1 2

a 1.3.2 Linéarité
b c

Propriété 1.5. Soient f et g deux fonctions définies et continues sur [a , b] et λ un réel,

alors : Z b Z b Z b
daval.free.fr • (f (x) + g(x)) dx = f (x) dx + g(x) dx. -6-
a a a

9
 Z b Z b
• λf (x) dx = λ f (x) dx.
a a

Exemple 1.11. Z 2
1
Calculer l’intégrale √ + 3 cos(2x) dx
1 x
Z 2 Z 2 Z 2
1 1
D’après la propriété de linéarité on a : √ +3 cos(2x)dx = √ dx + 3 cos(2x)dx
1 x 1 x 1

et donc :
2 2
 √ 2
Z 
1 1
√ + 3 cos(2x) dx = 2 x 1 + 3 sin(2x)
1 x 2 1
√ √
 
1 1
=2 2 − 2 1 + 3 sin 4 − sin 2
2 2
√
3

=2 2 − 1 + sin 4 − sin 2
2

1.3.3 Intégrale et quelques inégalités marquantes

1.3.3.1 Ordre et intégrale
Propriété 1.6. Soient f et g deux fonctions définies continues sur l’intervalle [a, b].
Z b Z b
• Si f (x) ≤ g(x) alors, f (x) dx ≤ g(x) dx.
a a

1.3.3.2 Positivité et intégrale

Propriété 1.7. Soit f une fonction continue sur l’intervalle [a, b] :
Z b
• Si pour tout x ∈ [a, b] f (x) ≥ 0 alors, f (x) dx ≥ 0.
a

1.3.3.3 Valeur absolue et intégrale

Propriété 1.8. Soit f une fonction continue sur l’intervalle [a, b], on a :
Z b  Z b
 
• 
 f (x) dx ≤
 |f (x)| dx
a a

1.3.3.4 Inégalité de la moyenne

Définition 1.3. Soit f une fonction continue sur un intervalle [a, b], on appelle valeur
moyenne de f sur [a, b] le nombre réel :
Z b
1
f (x) dx
b−a a

10
Théorème 1.2 (Inégalité de la moyenne). Soit f une fonction continue sur un intervalle
[a, b]. Soient m, M et k des réels : Z b
• Si pour tout x ∈ [a, b] m ≤ f (x) ≤ M, alors m(b − a) ≤ f (x) dx ≤ M (b − a)
a
Z b
• Si pour tout x ∈ [a, b] |f (x)| ≤ k, alors |f (x)| dx ≤ k(b − a).
a
Exemple 1.12. On considère la fonction f (x) = 2 sin x sur l’intervalle [−1, 3].
1) Calculer la valeur moyenne de f sur [−1, 3]
Z 3
2) Montrer que − 8 ≤ 2 sin x dx ≤ 8.
−1
• Calculons la valeur moyenne on a alors :
Z 3
2 3
Z
1 1 3
2 sin x dx = sin x dx = − cos x −1
3 − (−1) −1 4 −1 2
1 
= − cos 3 − cos(−1)
2
• On a ∀x ∈ [−1, 3] − 1 ≤ sin x ≤ 1, d’où − 2 ≤ 2 sin x ≤ 2
Alors le théorème de l’inégalité de la moyenne nous donne :
Z 3
−2(3 − (−1)) ≤ 2 sin x dx ≤ 2(3 − (−1))
−1
Z 3
−8 ≤ 2 sin x dx ≤ 8.
−1

1.4 Méthodes de calcul d’intégrales

1.4.1 Intégration par partie
Soient u et v deux fonctions dérivables sur un intervalle I. La dérivée du produit uv est :
(uv)0 = u0 v + uv 0 d’où u0 v = (uv)0 − uv 0
On peut donc énoncer la propriété suivante :
Propriété 1.9. Soient a et b deux éléments de I et u, v deux fonctions continues et dérivables
sur [a, b] et de dérivées continues sur [a, b], alors :
Z b Z b
0
b
u(x)v 0 (x) dx

u (x)v(x) dx = u(x)v(x) a −
a a
Exemple 1.13. Z 1
On désire calculer l’intégrale xex dx.
0

u0 (x) = ex
 
u(x) = ex
On pose d’où
v(x) = x v 0 (x) = 1
Z 1 Z 1
x
Donc : xe dx = [xex ]10 − ex dx = [xex ]10 − [ex ]10 = e − e + 1 = 1
0 0

11
1.4.2 Changement de variables
Le choix de la variable doit être conditionné par l’obtention d’une forme à intégrer proche
de celles listées dans le tableau des primitives classiques.

1.4.2.1 Changement de variable du type t = x + β

Propriété 1.10. Soit f une fonction continue sur un intervalle [a + β, b + β] où a, b et β
sont des réels avec a ≤ b, alors
Z b Z b+β
f (x + β) dx = f (t) dt.
a a+β

Exemple 1.14. Z −2
• On se propose de calculer l’intégrale I = (x + 3)2 dx
−3

Posons t = x + 3, on a alors dt = dx, d’où

−2 1 1
x3
Z Z 
2 2 1
I= (x + 3) dx = t dt = =
−3 0 3 0 3
2 √
Z
• On se propose de calculer l’intégrale I = x + 1 dx
1
Posons t = x + 1, on a alors dt = dx, d’où
" 1
#3 " 3
#3
Z 2 √
Z 3 √ Z 3
1 t 2
+1
2t 2
I= x+1= t dt = t dx =
2
1 =
1 2 2 2
+1 3
2 2
3 3
2×3 2×2 2 3 2 2 3

I= − = 32 − 22
3 3 3

1.4.2.2 Changement de variable du type t = αx

Propriété 1.11. Soit f une fonction continue sur l’intervalle [αa, αb], où α 6= 0, alors
Z b Z αb
1
f (αx) dx = ± f (t) dt.
a α αa

Exemple 1.15. Z 1
• On se propose de calculer l’intégrale I = e2x dx
0
On pose t = 2x, donc dt = 2dx d’où :
Z 1
1 2 t
Z
2x 1  2 1
I= e dx = e dt = et 0 = (e2 − 1).
0 2 0 2 2

12