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Chapitre 7

Fonctions de plusieurs variables


TAOUFIKI.S
3 novembre 2020

Table des matières


1 Généralités 2
1.1 Ouverts, fermés et voisinages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Une fonction définie sur Rn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

2 Calcul différentiel 4
2.1 Dérivées partielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.2 Fonctions de classe C1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.3 DL du premier ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

3 extremums 7
3.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3.2 Condition nécessaire d’extremalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3.3 Bornes atteintes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

• • • • • • • • ••

1
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1 Généralités
1.1 Ouverts, fermés et voisinages

Définition
v
uX
u n 2
Pour x = (x1 , ..., xn ) ∈ Rn , on pose kxk = t xk .
k=1
kxk est dit la norme (euclidienne) de x.

Définition
Soient a ∈ Rn et r > 0.
• L’ensemble {x ∈ Rn , kx − ak < r} est dit boule ouverte de centre a et de rayon r et se note Bo (a, r).
• L’ensemble {x ∈ Rn , kx − ak ≤ r} est dit boule fermée de centre a et de rayon r et se note Bf (a, r).
• L’ensemble {x ∈ Rn , kx − ak = r} est dit sphère de centre a et de rayon r et se note S(a, r).

Exemples :
• Pour a = (0, 0, 0), Bo (a, 1) = {(x, y, z) , x2 + y2 + z2 < 1}.
• Pour a = (1, −1), Bf (a, 2) = {(x, y) , (x − 1)2 + (y + 1)2 ≤ 4}.
• Pour a = (1, 0, 0, 2), S(a, 3) = {(x, y, z, t) , (x − 1)2 + y2 + z2 + (t − 2)2 = 9}.

Définition
Soient Ω une partie de Rn et a ∈ Rn .
• Ω est un ouvert de Rn si et seulement si est une réunion (quelconque) de boules ouvertes.
• Ω est voisinage du point a si et seulement si il existe r > 0 tel que Bo (a, r) ⊆ Ω.
• Le complémentaire d’un ouvert de Rn est dit un fermé de Rn .

Exemples :
[
• Rn = Bo (0Rn , r) est un ouvert donc ∅ est un fermé de Rn .
r>0
[
• ∅= Bo (0Rn , r) est un ouvert donc Rn est un fermé de Rn .
r<0
• Une boule ouverte est un ouvert de Rn .

Remarques :
• Les seules parties qui sont à la fois ouverte et fermée de Rn sont Rn et ∅.
• Il existe au moins une partie de Rn qui n’est pas ni ouverte ni fermée.
• On donnera après un résultat qui permet de montrer facilement qu’une partie est ouverte (resp. fermée).
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1.2 Une fonction définie sur Rn

Définition
Soit f : Rn → R une fonction réelle définie sur Rn .
• L’ensemble Gf = {(x1 , ..., xn , y) ∈ Rn+1 , f(x1 , ..., xn ) = y} est dit graphe de f.
• Soit λ ∈ R.
L’ensemble Lλ (f) = {(x1 , ..., xn ) ∈ Rn , f(x1 , ..., xn ) = λ} est dit ligne (ou surface) de niveau λ.

Exemples :
• Si f : R3 → R telle que ∀(x1 , x2 , x3 ) ∈ R3 , f(x1 , x2 , x3 ) = x1 − x2 + 2x3 alors Gf un hyperplan de R4 .
• Si f : R2 → R telle que ∀(x1 , x2 ) ∈ R2 , f(x1 , x2 ) = k(x1 , x2 )k alors L1 (f) est le cerle de centre (0, 0) et de
rayon 1.

1.3 Continuité

Définition
Soient f : Rn → R une fonction réelle définie sur Rn et a ∈ Rn .
On dit que f est continue en a si

∀ε > 0 , ∃α > 0 , ∀x ∈ Rn , x ∈ Bo (a, α) ⇒ f(x) ∈]f(a) − ε, f(a) + ε[

Autrement dit
∀ε > 0 , ∃α > 0 , ∀x ∈ Rn , kx − ak < α ⇒ |f(x) − f(a)| < ε
Une fonction est dite continue sur Rn si elle est continue en tout point de Rn .

Exemple :
Une fonction polynomiale est continue sur son ensemble de définition. Par exemple :
• Si f : R3 → R telle que ∀(x1 , x2 , x3 ) ∈ R3 , f(x1 , x2 , x3 ) = 3x21 − x1 x2 + 2x1 x53 alors f est continue sur R3 .
• Si f : R4 → R telle que ∀(x1 , x2 , x3 , x4 ) ∈ R4 , f(x1 , x2 , x3 , x4 ) = 3x1 x2 x3 + 2x2 x24 alors f est continue sur
R4 .
Xn Y
• Si f : Rn → R telle que ∀(x1 , ..., xn ) ∈ Rn , f(x1 , ..., xn ) = xj alors f est continue sur Rn .
i=1 j6=i

Proposition
• La combinaison linéaire et le produit de deux fonctions continues le sont aussi.
• Si la fonction réelle f est continue sur Rn et g : R → R est continue sur I avec f(Rn ) ⊆ I, alors g ◦ f est
continue sur Rn .

Exemples :
• La fonction (x1 , x2 ) 7→ x21 sin(x1 − 2x2 ) est continue sur R2 .
• La fonction (x1 , x2 , x3 ) 7→ x1 x2 − 1/ ln(2 + x41 + 2x22 + x63 ) est continue sur R3 .
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Proposition
Soient f : Rn → R une fonction réelle continue sur Rn et α ∈ R.
• Les ensembles {x ∈ Rn , f(x) > α} et {x ∈ Rn , f(x) < α} sont des ouverts de Rn .
• Les ensembles {x ∈ Rn , f(x) ≥ α} , {x ∈ Rn , f(x) ≤ α} et {x ∈ Rn , f(x) = α} sont des fermés de Rn .

Exemples :
• {(x1 , x2 , x3 ) ∈ R3 , x1 + x22 − x33 < 1} est un ouvert de R3 .
• {(x1 , x2 ) ∈ R2 , (x21 + 6x2 ). ln(1 + x21 + x22 ) = 1} est un fermé de R2 .

2 Calcul différentiel
2.1 Dérivées partielles

Définition
Soient f : Rn → R une fonction réelle définie sur Rn et a ∈ Rn .
f(a+th)−f(a)
On dit que f admet une dérivée directionnelle en a suivant le vecteur h lorsque l’expression t admet
une limite finie quand t → 0. Dans ce cas, la limite est notée par ∂h f(a).

Exemple :
Soient f(x1 , x2 , x3 ) = sin(x1 + x22 − 3x3 ) pour (x1 , x2 , x3 ) ∈ R3 , a = (0, 1, 0) et h = (1, 2, 3). Calculons ∂h f(a).

Définition
Soient f : Rn → R une fonction réelle définie sur Rn , a ∈ Rn et (e1 , ...en ) la base canonique de Rn .
On dit que f admet la iième dérivée partielle en a lorsque la dérivée directionnelle ∂ei f(a) existe. Dans ce cas, on
la note simplement ∂i f(a) ou ∂xi f(a).

Exemples :
q q 2
x x
• Si f(x1 , x2 ) = x21 x22 + 1 alors ∂x1 f(x1 , x2 ) = 2x1 x22 + 1 et ∂x2 f(x1 , x2 ) = √ 12 2 .
x2 +1

• Si f(x1 , x2 , x3 ) = +x21 2x22


+ cos(3x23 ) alors ∂x1 f(x1 , x2 , x3 ) = 2x1 , ∂x2 f(x1 , x2 , x3 ) = 4x2 et
∂x3 f(x1 , x2 , x3 ) = −6x3 sin(3x23 ).

Définition
Soient f : Rn → R une fonction réelle définie sur Rn et a ∈ Rn .
Lorsqu’il existe, le vecteur (∂x1 f(a), ..., ∂xn f(a)) est dit le gradient de f en a et se note ∇f(a).

Exemple :
2 2 2 2 2 2
Si f(x1 , x2 , x3 ) = ex1 +x2 +x3 alors ∇f(x1 , x2 , x3 ) = 2ex1 +x2 +x3 (x1 , x2 , x3 )
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2.2 Fonctions de classe C1

Définition
Soit f : Rn → R une fonction réelle définie sur Rn .
On dit que f est de classe C1 sur Rn si pour tout i = 1, ..., n, la fonction ∂xi f est définie et continue sur Rn .

Remarque :
Une fonction de classe C1 est continue.

Exemple :
Toute fonction polynomiale est de classe C1 sur son ensemble de définition.

Proposition
• La combinaison linéaire et le produit de deux fonctions de classe C1 sur Rn le sont aussi.
• Si la fonction réelle f est de classe C1 sur Rn et g : R → R est de classe C1 sur I avec f(Rn ) ⊆ I, alors
g ◦ f est de classe C1 sur Rn .

Exemples :
• La fonction (x1 , x2 ) 7→ x21 sin(x1 − 2x2 ) est de classe C1 sur R2 .
• La fonction (x1 , x2 , x3 ) 7→ x1 x2 − 1/ ln(2 + x41 + 2x22 + x63 ) est de classe C1 sur R3 .

2.3 DL du premier ordre

Proposition
Soient f : Rn → R une fonction réelle de classe C1 sur Rn et a ∈ Rn . Alors f admet un DL d’ordre 1 en a de
sorte que pour khk assez petit, on a

f(a + h) = f(a) + h∇f(a), hi + khkε(h)

où ε est une fonction continue en (0, ..., 0) avec ε(0, ..., 0) = 0 et pour x = (x1 , ..., xn ) et y = (y1 , ..., yn ) le réel
hx, yi est donné par
Xn
hx, yi = xi yi
i=1

Exemple :
Si f est de classe C1 sur R3 et a = (a1 , a2 , a3 ), le DL de f au voisinage de a s’écrit
q
f(a1 + h1 , a2 + h2 , a3 + h3 ) = f(a1 , a2 , a3 ) + h1 ∂1 f(a) + h2 ∂2 f(a) + h3 ∂3 f(a) + h21 + h22 + h23 ε(h1 , h2 , h3 )
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Proposition
Soient f une fonction de classe C1 sur Rn , a ∈ Rn et h ∈ Rn . On pose g(t) = f(a + th) pour t ∈ R.
g est dérivable sur R et pour tout t ∈ R

g 0 (t) = h∇f(a + th), hi

Preuve :
On a g(t) − g(t0 ) = f(a + th) − f(a + t0 h) = f(a + t0 h + (t − t0 )h) − f(a + t0 h)
Comme f est de classe C1 sur Rn , alors le DL d’ordre 1 s’écrit

g(t) − g(t0 ) = h∇f(a + t0 h), (t − t0 )hi + k(t − t0 )hkε((t − t0 )h)

g(t) − g(t0 )
d’où lim = h∇f(a + t0 h), hi
t→t0 t − t0

Corollaire
Soit h ∈ Rn un vecteur unitaire i.e. khk = 1. On a

∂h f(a) = h∇f(a), hi

Preuve :
On pose : g(t) = f(a + th). On a :

f(a + th) − f(a) g(t) − g(0)


∂h f(a) = lim = lim = g 0 (0) = h∇f(a + 0.h), hi = h∇f(a), hi
t→0 t t→0 t

Remarque :
En admettant l’inégalité de Cauchy-schwartz qui s’écrit

∀(x, y) ∈ Rn × Rn , |hx, yi| ≤ kxk.kyk

Avec égalité si et seulement si (x, y) est liée. En particulier, lorsque x et y sont colinéaires et ont même sens, alors

hx, yi = |hx, yi| = kxk.kyk

Sous les conditions du corollaire précédent, on a

|∂h f(a)| = |h∇f(a), hi| ≤ k∇f(a)k.khk = k∇f(a)k

On dit donc que la dérivée directionnelle ∂h f(a) est maximale lorsque ∇f(a) et h ont même direction et même
sens.
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3 extremums
3.1 Définitions

Définition
Soient f une fonction réelle définie sur Rn et a ∈ Rn .
• On dit que f admet un maximum global en a si

∀x ∈ Rn , f(x) ≤ f(a)

• On dit que f admet un minimum global en a si

∀x ∈ Rn , f(x) ≥ f(a)

• On dit que f admet un maximum local en a si

∃α > 0 , ∀x ∈ Bo (a, α) , f(x) ≤ f(a)

• On dit que f admet un minimum local en a si

∃α > 0 , ∀x ∈ Bo (a, α) , f(x) ≥ f(a)

• f admet un extremum en a si elle admet un maximum ou un minimum en a.

Remarque :
Si f admet un extremum global en a alors elle admet un extremum local en a. Réciproque fausse.

Exemples :
• Si f(x, y, z) = x2 + y2 + z2 + 1 alors f admet un minimum global en a = (0, 0, 0) car

∀x ∈ R3 , f(x) ≥ f(a)

• Si f(x, y) = |x6 + 3x4 y2 + 3x2 y4 + y6 − 1| alors f admet un minimum local en a = (0, 0) car

∀(x, y) ∈ Bo (a, 1) , f(x, y) = |(x2 + y2 )3 − 1| = 1 − (x2 + y2 )3 ≤ 1 = f(a)

• Si f(x, y) = x2 − y2 alors f n’admet pas d’extremum en a = (0, 0) car

∀ε > 0 , f(0, ε) = −ε2 < f(0, 0) < ε2 = f(ε, 0)

3.2 Condition nécessaire d’extremalité


Proposition
Soient f un fonction de classe C1 sur un ouvert Ω et a ∈ Ω.
Si f admet un extremum local en a alors ∇f(a) = ORn .
Dans ce cas, a est dit un point critique de f.

Remarque :
La réciproque est fausse. Voir le dernier exemple où f(x, y) = x2 − y2 , on a bien ∇f(0, 0) = (0, 0) mais f n’admet
pas d’extremum en (0, 0).
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3.3 Bornes atteintes

Définition
• Une fonction est dite bornée s’il existe M > 0 vérifiant ∀x ∈ Rn , |f(x)| ≤ M.
• Une partie A de Rn est dite bornée s’il existe α > 0 vérifiant A ⊆ Bf (ORn , α) i.e. ∀x ∈ A , k x k≤ α.

Proposition
Si f est continue sur un fermé borné A alors f est bornée sur A est atteint ses bornes.
c.à.d. ∃(a, b) ∈ A , ∀x ∈ A , f(a) ≤ f(x) ≤ f(b).
On écrit f(a) = min f(x) = inf f(x) et f(b) = max f(x) = sup f(x).
x∈A x∈A x∈A x∈A

Exemple :
1
Si f est définie sur R3 par f(x, y, z) = ln(2+x2 +2y2 +z4 )
. Alors f est bornée sur Bf (OR3 , 1) et atteint ses bornes.

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