Vous êtes sur la page 1sur 39

ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DES ÉNERGIES RENOUVELABLES

ENVIRONNEMENT ET DÉVELOPPEMENT DURABLE

DÉPARTEMENT DES CLASSES PRÉPARATOIRES EN SCIENCES ET TECHNOLOGIES

1ère ANNÉE CPST

BATNA, ALGÉRIE

Analyse 2
Chapitre 3
Fonctions de plusieurs variables

DR. W. Ghecham

2021-2022

1
Table des matières

3 Fonctions de plusieurs variables 4

3.1 Fonctions de plusieurs variables réelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

3.2 Domaine de définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

3.3 Représentation graphique dune fonction de deux variables . . . . . . . . . 7

3.4 Notion de limite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

3.4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

3.4.2 Définition de la limite d’une fonction de deux variables . . . . . . . 10

3.4.3 Quelques technique de calculer la limite . . . . . . . . . . . . . . . . 13

3.5 Continuité des fonctions de deux variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

3.6 Dérivées partielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

3.6.1 Définition des dérivées pareilles d’ordre un d’une fonction de 2 va-


riables en un point (a, b) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

3.6.2 Dérivées partielle d’ordre deux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

3.7 Fonctions différentiables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

3.7.1 Définition des fonctions différentiables . . . . . . . . . . . . . . . . 22

3.8 Fonctions de classe C 1 ou C 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

3.8.1 Fonctions de classe C 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

2
3.8.2 Fonctions de classe C 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

3.9 Dérivées partielles des fonctions composées . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

3.9.1 Dérivées partielles des fonctions composées du type 1 . . . . . . . . 29

3.9.2 Dérivées partielles des fonctions composées du type 2 . . . . . . . . 30

3.10 Formule de Taylor des fonctions de 2 variables . . . . . . . . . . . . . . . . 31

3.10.1 Dérivées partielles d’ordre supérieur à 2 . . . . . . . . . . . . . . . 31

3.11 Extremums dans R2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

3.11.1 Définition extremum local et global . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

3.11.2 Condition nécessaire d’extremum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

3.11.3 Condition suffisante d’extrémum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

3
Chapitre 3

Fonctions de plusieurs variables

3.1 Fonctions de plusieurs variables réelles


Définition 1
On appelle fonction réelle de plusieurs variables lapplication :

f : D ⊆ Rn →R
(x1 , ..., xn ) 7→ f (x1 , ..., xn )

où la partie D s’appelle domaine de définition de f . D est l’ensemble des (x1 , ..., xn ) pour
lesquels f (x1 , ..., xn ) existe.

Exemple 1
1. f (x, y) = yx2 + xy + y 3 est une fonction de deux variables.
2. f (x, y, z, t) = x2 + cos (yz) − sin t est une fonction à 4 variables.
3. f (P, V, T ) = P V − nRT fonction de trois variables qui représente la loi du gaz
parfait, avec n est la quantité de matière, R est une constante, V est le volume, P
la pression et T la température.
Remarque 1
On s’intéresse dans le cadre de ce cours aux fonctions de deux variables.

Définition 2
On appelle fonction de deux variables l’application :

f: D ⊆ R2 → R
(x, y) 7→ f (x, y)

4
3.2 Domaine de définition
Définition 3
Le domaine de définition pour les fonctions de deux variables est définit par la formule

D = (x, y) ∈ R2 , f (x, y) = z ∈ R existe

Remarque 2
— Le domaine de définition d’une fonction de deux variables est toujours représenté
dans un plan (cela peut être tout le plan, un demi-plan, un carré, un triangle, un
disque ... ).
— Pour savoir quoi tracer, il est souvent bon isolé y dans la condition obtenue.

Exemple 2
— La fonction f (x, y) = x4 − 3xy 2 + cos(xy) est défini ssi x ∈ R et y ∈ R.
Donc
Df = R × R = R 2
Représentation graphique de Df


— La fonction g(x, y) = 4 − 2x + y est définie ssi 4 − 2x + y ≥ 0 ⇒ y ≥ 2x − 4.
Donc

Dg = (x, y) ∈ R2 , y ≥ 2x − 4
Représentation graphique de Dg

5
— La fonction h(x, y) = ln(x(y − x)) est définie ssi x(y − x) > 0 c.à.d
( (
x > 0 et y − x > 0 x > 0 et y > x

x < 0 et y − x < 0 x < 0 et y < x

Représentation graphique de Dh


— La fonction k(x, y) = x+y−1
x−1
est définie ssi x + y − 1 ≥ 0 et x 6= 1. Donc

Dk = (x, y) ∈ R2 , x 6= 1 et y ≥ 1 − x

Représentation graphique de Dk

6
— La fonction L(x, y) = ln(x − y 2 ) est définie ssi x − y 2 > 0. Donc

DL = (x, y) ∈ R2 , y 2 < x
 √
= (x, y) ∈ R2 , |y| < x
 √ √
= (x, y) ∈ R2 , − x < y < x

Représentation graphique de DL

3.3 Représentation graphique dune fonction de deux


variables
Définition 4
Le graphe de f dans un repère orthonormé de l’espace est l’ensemble des points de coor-
données (x, y, z) telles que : (x, y) ∈ D et z = f (x, y).

Exemple 3
x2 +y 2
La fonction f est définie par f (x, y) = 4
sur Df = R2 . On dit que le graphe f a pour
2 2
équation : z = x +y
4
.

7
On obtient une surface ici un paraboloïde.
Exemple 4
Le graphe de la fonction f : R2 → R définie par f (x, y) = x2 − y 2 est une surface de R3
qui a la forme d’une selle de cheval, comme lindique la représentation en perspective de
la figure ci-dessous.

Remarque 3
— la surface représentative de f cest lanalogue de la courbe représentative dune fonc-
tion dune variable.
— Pour n ≥ 3 la représentation graphique de f nest pas possible.

8
3.4 Notion de limite

3.4.1 Introduction

Notion de norme

La notion de norme sur R2 généralise la notion de valeur absolue sur R, on trouve une
seule valeur absolue sur R mais on peut définir plusieurs normes sur R2 , on note norme
par k.k.

Définition 5 ( Norme sur R2 )


On appelle norme sur R2 lapplication

k.k :R2 → R+
(x, y) 7→ k(x, y)k

qui vérifie pour tout (x, y), (x1 , y1 ) ∈ R2 et λ ∈ R


1) k(x, y)k = 0 ⇔ (x, y) = (0, 0).(séparation)
2) kλ(x, y)k = |λ|k(x, y)k. (homogénéité positive)
3) k(x, y) + (x1 , y1 )k ≤ k(x, y)k + k(x1 , y1 )k. (inégalité triangulaire)

Normes usuelles de R2 :

On peut munir R2 de plusieurs normes, on site parmi elles la norme somme k.k1 , la
norme euclidienne k.k2 et la norme infini k.k∞ , qui sont définies pour tout X = (x, y) de
R2 comme suit

kXk1 = |x| + |y|,


p
kXk2 = x2 + y 2 ,
kXk∞ = max(|x|, |y|).

Boule Ouverte et boule fermée

9
Définition 6 (boules)
On muni R2 par la norme k.k, soit a ∈ R2 et r > 0.
1) On appelle lensemble B(a, r) = {X ∈ R2 , kX − ak < r}, la boule ouverte de centre
a et de rayon r.
2) On appelle lensemble B̄(a, r) = {X ∈ Rn , kX − ak ≤ r}, boule fermée de centre a et
de rayon r.

Exemple 5
— La boule B(0, 1) dans R est lintervalle ] − 1, 1[.
— Dans R2 et en utilisant la norme euclidienne, la boule

B((x0 , y0 ), r) = (x, y) ∈ R2 , (x − x0 )2 + (y − y0 )2 < r2

est le disque ouvert de centre (x0 , y0 ) et de rayon r (Figure 2.).


— Dans R2 et en utilisant la norme k.k1 , la boule

B̄1 ((0, 0), 1) = (x, y) ∈ R2 , |x| + |y| ≤ 1

est un losange (Figue 3.).


— Dans R2 et en utilisant la norme k.k∞ , la boule

B̄∞ ((0, 0), 1) = (x, y) ∈ R2 , max(|x| + |y|) ≤ 1

est le carré fermé (Figure 4).

Ouvert et voisinage

Définition 7
Soient V et U deux sous-ensembles de R2
— On dit que U est ouvert ssi : ∀A ∈ U ; ∃ r > 0, B(A, r) ⊂ U .
— On dit que V est voisinage d’un point X ssi : ∃ r > 0; B(X, r) ⊂ V .

3.4.2 Définition de la limite d’une fonction de deux variables

10
Définition 8
Soit f : D ⊆ R2 → R et soit (a, b) ∈ R2 , supposons que f est définie sur un voisinage
V du point (a, b). On dit que f tend vers l quand (x, y) tend vers (a, b), ce que lon écrit
lim f (x, y) = l si
(x,y)→(a,b)

∀ ϵ > 0, ∃ δ > 0, ∀(x, y) ∈ V, (x, y) 6= (a, b) : k(x, y) − (a, b)k < δ =⇒ |f (x, y) − l| < ϵ

Exemple 6
La fonction
f (x, y) = x − 3y + 1
admet au point (1, 1) une limite l = −1 car on a :

|f (x, y) − (−1)| = |x − 3y + 2| = |(x − 1) − 3(y − 1)| ≤ |(x − 1)| + 3|(y − 1)|


≤ 3k(x, y) − (1, 1)k1 ;

donc pour
|f (x, y) − (−1)| < ϵ
soit vérifiée, il suffit de prendre δ = 3ϵ .

Exemple 7
La fonction
f (x, y) = (x2 + y 2 )sin(x.y)
admet au point (0, 0) une limite l = 0 car on a :

|f (x, y) − 0| = |(x2 + y 2 )sin(x.y)| = |x2 + y 2 ||sin(x.y)|


≤ |x2 + y 2 | = k(x, y) − (0, 0)k22

Donc il suffit de prendre δ = ϵ.

11
Remarque 4
— La notion de limite ne dépend pas des normes utilisées.
— La limite, si elle existe, est unique.
— Si f a pour limite l en (a, b), alors la restriction de f à toute courbe continue passant
par (a, b) admet la même limite l.

Théorème 1 (Opérations algébrique sur les limites )


Soient f et g deux fonctions réelles admettant au point (a, b) les limites réelles l1 et l2
respectivement et soit α ∈ R, alors on a :
1. lim (f (x, y) + g(x, y)) = l1 + l2 .
(x,y)→(a,b)

2. lim (f (x, y).g(x, y)) = l1 .l2 .


(x,y)→(a,b)

3. lim (α.f (x, y)) = α.l1 .


(x,y)→(a,b)

4. Si g n’est pas nulle dans un voisinage de (a, b) et l2 6= 0 alors lim f (x,y) = l1


.
(x,y)→(a,b) g(x,y) l2

Remarque 5
La composition est aussi souvent utile :
— soit f : R2 → R une fonction de deux variables, telle que lim f (x, y) = l,
(x,y)→(a,b)

— soit g : R → R une fonction d’une variable, telle que lim g(t) = l ,
t→l
— alors la fonction de deux variables g ◦ f : R2 → R définie par g ◦ f = g(f (x, y)) vérifie
lim g ◦ f (x, y) = l′ .
(x,y)→(a,b)
Par exemple, grâce à lexemple 7, et comme et → 1 lorsque t → 0, en déduit que :
2 +y 2 )sin(x.y)
lim e(x = 1.
(x,y)→(0,0)

Théorème 2 (Théorème dencadrement)


Soient f, g, h : D ⊆ R2 → R trois fonctions définies dans un voisinage V de (a, b).
Si pour tout (x, y) ∈ V , on a f (x, y) ≤ h(x, y) ≤ g(x, y), et lim f (x, y) =
(x,y)→(a,b)
lim g(x, y) = l. Alors h admet une limite au point (a, b) et
(x,y)→(a,b)

lim h(x, y) = l.
(x,y)→(a,b)

Exemple 8
Soit h définie par h(x, y) = cos(x.y)(x2 + y 2 ). On majore la valeur absolue du cosinus par
1:
|h(x, y)| ≤ (x2 + y 2 ).
On a vu que la fonction définie par f (x, y) = (x2 + y 2 ) tend vers 0 en (0, 0). Donc par le
théorème des gendarmes h(x, y) tend aussi vers 0 lorsque (x, y) tend vers (0, 0).

12
3.4.3 Quelques technique de calculer la limite

Afin de calculer la limite lim f (x, y), on peut utiliser plusieurs méthodes :
(x,y)→(a,b)
Se servir dune majoration. Si f et g sont des fonctions définies sur D ⊆ R2 à valeur
dans R, (x, y) ∈ D et (a, b) ∈ R2 , tels que

lim g(x, y) = 0 et |f (x, y) − c| ≤ g(x, y), ∀ (x, y) ∈ V,


(x,y)→(a,b)

où c ∈ R, alors
lim f (x, y) = c
(x,y)→(a,b)

Exemple 9
Soit la fonction f définie sur R2 \{(0, 0)} par

x3 + y 3
f (x, y) = .
x2 + y 2

Pour tout (x, y) ∈ R2 \{(0, 0)}

x3 y3
|f (x, y)| ≤ +
x2 + y 2 x2 + y 2
x3 y3
≤ 2 + 2
x y
≤ |x| + |y| −→ 0
(x,y)→(0,0)

indépendamment de θ, donc
lim f (x, y) = 0.
(x,y)→(0,0)

Changement de variables en coordonnées polaires.


On peut utiliser les coordonnées polaires pour ramener le calcul de la limite d’une fonction
de deux variables à celui dune fonction dune seule variable. En effet, tout point (x, y) de
R2 \(a, b) peut être représenté par ses coordonnées polaires centrées autour dun point (a, b)
grâce aux relations (
x = rcos θ + a,
y = rsin θ + b, r > 0, θ ∈ [0, 2π]
Dans cette écriture, r représente la distance entre (a, b) et (x, y) de sorte que

lim f (x, y) = lim f (rcos θ + a, rsin θ + b)


(x,y)→(a,b) r−→0
∀θ

On peut alors utiliser la condition suffisante suivante :

13
Proposition 1
Sil existe l ∈ R et une fonction h(r) telle que au voisinage de (a, b) on a

|f (rcos θ + a, rsin θ + b) − l| ≤ h(r) −→ 0


r→0

alors
lim f (rcos θ + a, rsin θ + b) = lim f (x, y) = l
r−→0 (x,y)→(a,b)
∀θ

Exemple 10
Soit la fonction f définie sur R2 \{(0, 0)} par
xy
f (x, y) = p
x2 + y 2

En passant aux coordonnées polaires


(
x = rcos θ,
y = rsin θ, r > 0, θ ∈ [0, 2π]

on trouve
r2 cos θsin θ
f (rcos θ, rsin θ) = p
r2 (cos2 θ + sin2 θ)
= r cos θsin θ
r
= sin(2 θ),
2
comme
r r
|sin(2 θ)| ≤ −→ 0
2 2 r→0
alors
lim f (x, y) = 0.
(x,y)→(0,0)

Prouver que la limite nexiste pas.

14
Pour montrer quune limite nexiste pas il suffit dexpliciter une restriction à une courbe
continue passant par (a, b) qui nadmet pas de limite, ou deux restrictions qui conduisent
à des limites différentes. Mais pour prouver lexistence dune limite, il faut considérer le
cas général.

Remarque 6
— Si f a pour limite l en (a, b), la restriction de f à toute courbe continue (non seule-
ment les droites ) passant par (a, b) admet la même limite.
— Si la restriction à toute droite passant par (a, b) admet la même limite, on ne peut
pas conclure que la limite existe.

Exemple 11
Soit f une fonction définie sur R2 \{(0, 0)} par

x2 y 2
f (x, y) =
x2 y 2 + (x − y)2
pour x = y, on a
x4
f (x, y) = 4 = 1
x
pour y = −x, on a
x4 x2
f (x, −x) = 4 = 2 −→ 0
x + 4x2 x + 4 x→0
Comme deux directions ont donnée deux limites différentes donc f n’admet pas de limite
en (0, 0).

Exemple 12
Soit f une fonction définie sur R2 \{(0, 0)} par

|x| + |y|
f (x, y) =
x2 + y 2
pour y = x, on a

|x| + |y|
lim f (x, y) = lim
(x,y)−→(0,0) (x,y)−→(0,0) x2 + y 2
x=y x=y

|x| + |x| |x|


= lim = lim
(x,y)−→(0,0) x2 + x2 (x,y)−→(0,0) x2
1
= lim = +∞.
(x,y)−→(0,0) |x|

donc f n’admet pas de limite en (0, 0).

Remarque 7
Si lim f (rcos θ + a, rsin θ + b) n’existe pas, alors f na pas de limite au point (a, b).
r−→0
∀θ

15
Exemple 13
Soit la fonction f définie sur R2 \{(0, 0)}
y
f (x, y) =
x2 + y3
En posant x = r cos(θ) et y = r sin(θ), on a
r sin θ 1 sin θ
f (rcos θ, r sin θ) = =
r2 (cos2 3
θ + rsin θ) r cos θ + rsin3 θ
2

Fixons θ tel que sin θ 6= 0 alors, lorsque r → 0, f (rcos θ, r sin θ) na pas de limite. En
particulier la fonction (x, y) → f (x, y) na pas de limite en (0, 0).

Remarque 8
Si la limite en coordonnées polaires dépend de l’angle θ, alors elle n’existe pas.

Exemple 14
x2 −y 2
Montrons que lim f (x, y) avec f (x, y) = x2 +y 2
n’existe pas.
(x,y)→(0,0)
En posant x = r cos(θ) et y = r sin(θ), on a
r2 (cos2 (θ) − sin2 (θ))
lim f (x, y) = lim f (rcos (θ), rsin (θ)) = lim
(x,y)→(0,0) r−→0 r−→0 r 2 (cos2 (θ) + sin2 (θ))
∀θ ∀θ

= lim (cos2 (θ) − sin2 (θ))


r−→0
∀θ

= cos(2θ).

Le résultat varie selon la direction θ, donc lim f (x, y) nexiste pas. Pour θ fixé, la
(x,y)→(0,0)
fonction r → f (rcos θ, r sin θ) admet bien une limite dépend de langle θ. Si θ = 0,
lim f (rcos (θ), rsin (θ)) = 1, par contre si θ = π2 lim f (rcos (θ), rsin (θ)) = −1. Comme
r−→0 r−→0
la limite dépend de langle θ, alors la fonction de deux variables f (x, y) na pas de limite
en (0, 0).
Exemple 15
Soit la fonction f définie sur R2 \{(0, 0)}
xy
f (x, y) =
x2 + y2
En posant x = r cos θ et y = r sin θ, on a
r2 cosθsin θ 1
f (rcos θ, r sin θ) = 2 2 2
= cosθsin θ = sin (2θ)
r ( cos θ + sin θ) 2
Pour θ fixé, la fonction r → f (rcos θ, r sin θ) admet bien une limite dépend de langle θ.
Si θ = 0, lim f (rcos (θ), rsin (θ)) = 0, par contre si θ = π4 lim f (rcos (θ), rsin (θ)) = 21 .
r−→0 r−→0
Comme la limite dépend de langle θ, alors la fonction de deux variables f (x, y) na pas de
limite en (0, 0).

16
3.5 Continuité des fonctions de deux variables
Définition 9
Soit f : D ⊆ R2 → R, définie sur un voisinage V du point (a, b) ∈ D, on dit que f est
continue au point (a, b) si
lim f (x, y) = f (a, b),
(x,y)→(a,b)

c’est à dire

∀ ϵ > 0, ∃ δ > 0, ∀(x, y) ∈ V, (x, y) 6= (a, b) : k(x, y) − (a, b)k < δ =⇒ |f (x, y) − f (a, b)| < ϵ

Remarque 9
f est dite continue sur une partie D ⊆ R2 si et seulement si elle est continue en tout point
de D.

Théorème 3
Soit f, g : D ⊆ R2 → R
1. Si f et g sont continues en un point (a, b) ∈ R2 , alors f + g et f.g sont continues en
(a, b).
2. Si f est continue en (a, b) et f (a, b) 6= 0 alors 1
f
est continue en (a, b).
3. Si h : R → R est continue, alors h ◦ f est continue en (a, b).

Proposition 2
Les fonctions élémentaires comme : les polynômes, les fonctions exponentielles, logarith-
mique et trigonométrique sont continues sur leurs domaines de définition.

Exemple 16
1. La fonction définie par f (x, y) = x2 + 3xy est continue sur R2 .
2. La fonction définie par g(x, y) = exy est continue sur R2 .
3. La fonction définie par h(x, y) = √ 1
est continue sur R2 \{(0, 0)}.
x2 +y 2

4. La fonction définie par h(x, y) = ln(x+y 2 )−3 est continue sur D = {(x, y) ∈ R2 |x + y 2 > 0}.

Exemple 17
On considère sur R2 la fonction f définie par
(
x2 y 2
x2 +y 2
si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) =
0 si (x, y) = (0, 0)

La fonction f est continue sur R2 \{(0, 0)} comme fraction rationnelle dont le dénomina-
teur ne sannule pas.

17
On étudie maintenant la continuité en (0, 0) : En passant aux coordonnées polaires
x = r cos θ et y = r sin θ avec r > 0, on trouve

r4 |cos2 (θ)||sin2 (θ)|


|f (r cos(θ), r sin(θ))| = ≤ r2 −→ 0.
r2 r→0

Nous pouvons donc conclure que f est continue sur R2 .

3.6 Dérivées partielles

Dans tout ce qui suit lensemble D désignera un ouvert non vide de R2 .

3.6.1 Définition des dérivées pareilles d’ordre un d’une fonction


de 2 variables en un point (a, b)

Définition 10
Soit f : D ⊆ R2 → R et soit (a, b) ∈ D. Les dérivées partielles du premier ordre de f en
(a, b) s’écrivent comme suit :

∂f f (a + h, b) − f (a, b)
(a, b) = lim ,
∂x h→0 h
∂f f (a, b + k) − f (a, b)
(a, b) = lim .
∂y k→0 k

Remarque 10
∂f ∂f
Les fonctions dérivées partielles premières ∂x
et ∂y
notées aussi ∂x f et ∂y f .

Exemple 18
Soit f la fonction définie par
(
x3 (y−1)2
x4 +(y−1)4
, si (x, y) 6= (0, 1)
f (x, y) =
0, si (x, y) = (0, 1)
∂f ∂f
Calculons les dérivées partielles ∂x
et ∂y
en (0, 1)

∂f f (h, 1) − f (0, 1)
(0, 1) = lim =0
∂x h→0 h
∂f f (0, 1 + k) − f (0, 1)
(0, 1) = lim =0
∂y k→0 k

18
Définition 11
On dit que f admet ses dérivées partielles d’ordre un sur D ⊆ R2 si f est définie sur D et
admet toutes les dérivées partielles premières en chaque point (a, b) ∈ D.

Exemple 19
La fonction f (x, y) = 3x2 + xy − 2y 2 , f est dérivable sur R2 et on a

∂f ∂f
∀(x, y) ∈ R2 , (x, y) = 6x + y, et (x, y) = x − 4y.
∂x ∂y

Remarque 11
1. En pratique, pour calculer la dérivée partielle ∂x f (resp. ∂y f ), on dérive f comme si
elle était une fonction de la seule variable x (resp. y) et que lautre variable, y (resp.
x), était une constante.
2. En particulier les fonctions élémentaires tel que les polynômes, les fonctions expo-
nentielles, logarithmiques et trigonométriques sont dérivables dans leur domaine de
définition.
3. Le théorème des opérations algébriques des fonctions réelles dérivables restent va-
lables.

Exemple 20
Soit
(
xy
x2 +y 2
(x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) =
0 (x, y) = (0, 0)

Pour (x, y) 6= (0, 0), f est dérivable et ses dérivées partielles du premier ordre sont :

∂f y 3 − x2 y
(x, y) =
∂x (x2 + y 2 )2
∂f x3 − y 2 x
(x, y) =
∂y (x2 + y 2 )2

Au point (0, 0) on a :

∂f f (h, 0) − f (0, 0)
(0, 0) = lim =0
∂x h→0 h
∂f f (0, k) − f (0, 0)
(x, y) = lim = 0.
∂y k→0 k

Donc f est dérivable sur R2 .

19
Remarque 12
Une fonction peut admettre ses dérivées partielles en un point sans quelle soit continue en
ce point comme le montre lexemple 20 mais cette fonction nest pas continue au point (0, 0)
( en effet lim f (x, y) = lim cos θ sin θ ), donc différemment au cas réel ; la continuité
(x,y)→(0,0) r→0
nest pas nécessaire pour lexistence des dérivées partielles, et inversement une fonction peut
être continue en un point sans admettre des dérivées partielles en ce point comme par
exemple
f (x, y) = |x| + |y|
qui est continue sur R2 mais nadmet pas de dérivées partielles en (0, 0) car

∂f f (h, 0) − f (0, 0) |h|


(0, 0) = lim = lim
∂x h→0 h h→0 h
∂f f (0, k) − f (0, 0) |k|
(0, 0) = lim = lim .
∂y k→0 k k→0 k

et les deux limites nexistent pas.

Définition 12
Soit f : D ⊆ R2 → R dont les dérivées partielles premières existent, on appelle gradient de
−−→
f lapplication quon note gradf ou ∇f définie par :

∇f :D ⊆ R2 → R2
!
∂f
(x, y)
(x, y) → ∇f (x, y) = ∂x
∂f
∂y
(x, y)

Exemple 21
Soit la fonction f définie par
(
xy
x2 +y 2
(x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) =
0 (x, y) = (0, 0)

Calculons ∇ f (x, y).


Pour (x, y) 6= (0, 0)
! !
∂f y 3 −x2 y
(x, y) (x2 +y 2 )2
∇ f (x, y) = ∂x
∂f = x3 −y 2 x
∂y
(x, y) (x2 +y 2 )2

Pour (x, y) = (0, 0)


!   !
f (h,0)−f (0,0)
∂f
(0, 0) lim 0
= =
h
∇ f (0, 0) = ∂x
∂f
h→0
f (0,k)−f (0,0)
∂y
(0, 0) lim k
0
k→0

20
3.6.2 Dérivées partielle d’ordre deux

Définition 13
Soit f : D ⊆ R2 → R, admettant ses dérivées partielles du premier ordre par rapport à x
et y.
1. On appelle dérivée partielle du second ordre par rapport à x de f en (a, b) de D
la dérivée partielle du premier ordre par rapport à x de la fonction ∂f
∂x
. On la note
∂2f
∂x2
(a, b) et on a
 
∂ 2f ∂ ∂f ∂f
∂x
(a + h, b) − ∂f
∂x
(a, b)
(a, b) = (a, b) = lim
∂x2 ∂x ∂x h→0 h

2. On appelle dérivée partielle du second ordre par rapport à y de f en (a, b) de D,


la dérivée partielle du premier ordre par rapport à y de la fonction ∂f
∂y
. On la note
∂2f
∂y 2
(a, b) et on a
 
∂ 2f ∂ ∂f
∂f
∂y
(a, b + k) − ∂f
∂y
(a, b)
2
(a, b) = (a, b) = lim
∂y ∂y ∂y k→0 k

3. On appelle dérivées partielles mixtes du second ordre dune fonction f en (a, b) de


D la dérivée partielle du premier ordre par rapport à y de la fonction ∂f ∂x
et la
∂f
dérivée partielle du premier ordre par rapport à x de la fonction ∂y . On les note
∂2f ∂2f
respectivement ∂y∂x
(a, b) et ∂x∂y
(a, b). On a
 
∂ 2f ∂ ∂f ∂f
∂x
(a, b + k) − ∂f
∂x
(a, b)
(a, b) = (a, b) = lim
∂y∂x ∂y ∂x k→0 k
 
∂ 2f ∂ ∂f
∂f
∂y
(a + h, b) − ∂f
∂y
(a, b)
(a, b) = (a, b) = lim
∂x∂y ∂x ∂y h→0 h

Exemple 22
La fonction f (x, y) = x3 ey est dérivable sur R2 , aussi ses dérivées partielles sont dérivables
sur R2 et on a
∂f
(x, y) = 3x2 ey
∂x
∂f
(x, y) = x3 ey .
∂y

21
et les dérivées partielles deuxièmes
∂ 2f
2
= 6xey
∂x
∂ 2f
= x3 e y
∂y 2
∂ 2f ∂ 2f
= = 3x2 ey
∂x∂y ∂y∂x
Exemple 23
Soit
(
x3 y−xy 3
x2 +y 2
(x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) =
0 (x, y) = (0, 0)
f est dérivable sur R2 et on a
(
x4 y+4x2 y 3 −y 5
∂f (x2 +y 2 )2
(x, y) 6= (0, 0)
=
∂x 0 (x, y) = (0, 0)
(
x5 +4x3 y 2 −xy 4
∂f (x2 +y 2 )2
(x, y) 6= (0, 0)
=
∂y 0 (x, y) = (0, 0)
donc

∂ 2f ∂ ∂f ∂f
(0, k) − ∂f (0, 0) −k 5
(0, 0) = (0, 0) = lim ∂x ∂x
= lim 5 = −1
∂y∂x ∂y ∂x k→0 k k→0 k

 
∂ 2f ∂ ∂f
∂f
∂y
(h, 0) − ∂f
∂y
(0, 0) h5
(0, 0) = (0, 0) = lim = lim 5 = 1
∂x∂y ∂x ∂y h→0 h h→0 h

3.7 Fonctions différentiables

3.7.1 Définition des fonctions différentiables

Cas des fonctions d’une variable réelle f : R → R :

Soit f : R → R une fonction dérivable au point a de R. On a par définition


f (a + h) − f (a)
f ′ (a) = lim
h→0 h
Au voisinage de a, on peut écrire

f (a + h) − f (a) = hf ′ (a) + h ε(h)

avec lim ε(h) = 0.


h→0

22
Cas des fonctions de deux variables f : R2 → R :

Définition 14 (Fonction différentiable)


Soit f : D ⊆ R2 → R, on dit que f est différentiable en (a, b) ∈ D sil existe deux constantes
réelles A et B telles que

f (a + h, b + k) − f (a, b) = hA + kB + k(h, k)kε(h, k)

avec lim ε(h, k) = 0 et k.k une norme quelconque de R2 .


(h,k)→(0,0)

Exemple 24
Soit f : R2 → R définie par :
f (x, y) = x4 + 3x2 y
est différentiable en tout point (1, −1).

f (1 + h, −1 + k) − f (1, −1) = (1 + h)4 + 3(1 + h)2 (−1 + k) + 2


= 1 + 4h + 6h2 + 4h3 + h4 + (3 + 6h + 3h2 )(−1 + k) + 2
= −2h + 3k + (3h2 + 4h3 + h4 + 6hk + 3h2 k)
= −2h + 3k + k(h, k)kε(h, k)

On vérifie bien que ε(h, k) → 0 quand (h, k) → (0, 0).


Donc f est différentiable au point (1, −1).

Théorème 4
Soit f : D ⊆ R2 → R, si f est différentiable en (a, b) ∈ D alors :
1. f est continue en (a, b) ;
∂f ∂f
2. f admet les dérivées partielles en (a, b). Dans ce cas on a A = ∂x
(a, b) et B = ∂y
(a, b)
et on peut définir la fonction

df(a,b) : R2 → R
∂f ∂f
(h, k) 7→ h (a, b) + k (a, b),
∂x ∂y

appelée différentielle de f au point (a, b). On générale on note

∂f ∂f
df (a, b) = (a, b) dx + (a, b) dy
∂x ∂y

23
Remarque 13
— La réciproque du théorème 4 est fausse.
— En pratique, on utilise la contraposée :
1. si une fonction nest pas continue, alors elle nest pas différentiable.
2. si une fonction nest pas dérivable (i.e. elle nadmet pas toutes les dérivées partielles
dordre 1), alors elle nest pas différentiable.

Exemple 25
1. La fonction f : R2 → R définie par
(
xy 2
x2 +y 4
si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) =
0 si (x, y) = (0, 0)

est non continue en (0, 0) puisque si x = y 2


xy 2 1
lim 2 4
= 6= 0
(y ,y)→(0,0) x + y
2 2
Elle n’est donc pas différentiable en (0, 0).
2. La fonction f : R2 → R définie par

f (x, y) = |x| + |y|

est non dérivable en (0, 0), donc non différentiable en (0, 0).

Proposition 3
On dit que la fonction f : D ⊆ R2 → R est différentiable en (a, b) ∈ D si et seulement si
les dérivées partielles ∂f
∂x
(a, b) et ∂f
∂y
(a, b) existent et

f (a + h, b + k) − f (a, b) − h ∂f
∂x
(a, b) − k ∂f
∂y
(a, b)
lim √ =0
(h,k)→(0,0) h2 + k 2

Exemple 26
La fonction f (x, y) = xy − 2x + 3y est différentiable en (0, 0) car
∂f
(0, 0) = −2
∂x
∂f
(0, 0) = 3
∂y
et
f (h, k) − f (0, 0) − h ∂f
∂x
(0, 0) − k ∂f
∂y
(0, 0) hk − 2h + 3k − h(−2) − k(3)
lim √ = lim √
(h,k)→(0,0) 2
h +k 2 (h,k)→(0,0) h2 + k 2
hk
= lim √ =0
(h,k)→(0,0) h2 + k 2
puisque √ hk
h2 +k2
= r cos(θ)sin(θ) et |r cos(θ)sin(θ)| ≤ r −→ 0.
r→0

24
Remarque 14
— Si f est différentiable en tout point de D, on dit que f est différentiable sur D.
— Notons que les fonctions élémentaires telles que les polynômes, les fonctions expo-
nentielles, logarithmiques et trigonométriques sont automatiquement différentiables
dans leur domaine respectif et que les propriétés de différentiabilité relatives aux
sommes, produits, etc., existent.

Exemple 27
Soit f la fonction définies par :
(
x3 y
x2 +y 2
si (x, y) 6= (0, 0),
f (x, y) = (3.1)
0 si (x, y) = (0, 0)

La fonction f est différentiable sur R2 \{(0, 0)} comme fraction rationnelle dont le déno-
minateur ne sannule pas.
On étudie maintenant la différentiabilité en (0, 0)

∂f
(0, 0) = 0
∂x
∂f
(0, 0) = 0
∂y
et
f (h, k) − f (0, 0) − h ∂f
∂x
(0, 0) − k ∂f
∂y
(0, 0) f (h, k)
lim √ = lim √
(h,k)→(0,0) h2 + k 2 (h,k)→(0,0) h2 + k 2
h3 k
= lim √ =0
(h,k)→(0,0) (h2 + k 2 ) h2 + k 2

h3√
puisque k
(h2 +k2 ) h2 +k2
= r cos3 (θ)sin(θ) et |r cos3 (θ)sin(θ)| ≤ r −→ 0. Donc f est diffé-
r→0
rentiable en (0, 0). Nous pouvons donc conclure que f est différentiable sur R2 .

3.8 Fonctions de classe C 1 ou C 2

3.8.1 Fonctions de classe C 1

Définition 15
Une fonction f : D ⊆ R2 → R est dite de classe C 1 en un point (a, b) ∈ D (resp. sur un
ouvert D) si et seulement si f admet des dérivées partielles continues au point (a, b) ∈ D
(resp. sur un ouvert D).

25
Exemple 28
La fonction f : R2 → R définie par
(
x2 y 2
x2 +y 2
si (x, y) 6= (0, 0),
f (x, y) =
0 si (x, y) = (0, 0)

La fonction f admet des dérivées partielles sur R2 \{(0, 0)} (car f quotient de fonctions
qui admettent des dérivées partielles où le dénominateur ne sannule pas pour (x, y) ∈
R2 \{(0, 0)}).

∂f 2xy 4
(x, y) = 2
∂x (x + y 2 )2
∂f 2yx4
(x, y) = 2
∂y (x + y 2 )2

Au point (0, 0) on a :

∂f f (h, 0) − f (0, 0)
(0, 0) = lim =0
∂x h→0 h
∂f f (0, k) − f (0, 0)
(0, 0) = lim = 0.
∂y k→0 k
∂f
∂x
et ∂f
(x, y) ∂y
(x, y) existent en tout point de R2 .
Vérifions la continuité des dérivées partielles de f sur R2 . On a
(
2xy 4
∂f (x2 +y 2 )2
si (x, y) 6= (0, 0),
(x, y) =
∂x 0 si (x, y) = (0, 0)

donc
∂f ∂f
lim (x, y) = lim 2r cos(θ)sin4 (θ) = 0 = (0, 0)
(x,y)→(0,0) ∂x r→0 ∂x
et (
2yx4
∂f (x2 +y 2 )2
si (x, y) 6= (0, 0),
(x, y) =
∂y 0 si (x, y) = (0, 0)
donc
∂f ∂f
lim (x, y) = lim 2r cos4 (θ)sin(θ) = 0 = (0, 0)
(x,y)→(0,0) ∂y r→0 ∂y
la fonction f est donc de classe C 1 (R2 ).

Théorème 5
Soit f : D ⊆ R2 → R, si f est de classe C 1 en (a, b) ∈ D, alors f est différentiable en (a, b).
La réciproque est fausse.

26
Exemple 29
Considérons la fonction f : R2 → R définie par
  
 x sin √ 2 2 si (x, y) 6= (0, 0),
2 1
f (x, y) = x +y

0 si (x, y) = (0, 0)

La fonction f admet des dérivées partielles sur R2 \{(0, 0)} (car f produit de fonctions
qui admettent des dérivées partielles)
! !
∂f 1 x3 1
(x, y) = 2x sin p − p cos p
∂x x2 + y 2 ( x2 + y 2 ) 3 x2 + y 2
!
∂f x2 y 1
(x, y) = − p cos p
∂y ( x2 + y 2 ) 3 x2 + y 2

Au point (0, 0) on a
∂f f (h, 0) − f (0, 0) 1
(0, 0) = lim = lim h sin =0
∂x h→0 h h→0 |h|
∂f f (0, k) − f (0, 0)
(0, 0) = lim = 0.
∂y k→0 k
Vérifions la continuité des dérivées partielles de f sur R2 . On a
    
∂f  2x sin √ 2 2 − √ 2 2 3 cos √ 2 2
1 x 3 1
si (x, y) 6= (0, 0),
(x, y) = x +y ( x +y ) x +y
∂x 
0 si (x, y) = (0, 0)

Si (x, y) 6= (0, 0)
   
∂f 1 1
(x, y) = 2r cos(θ)sin − cos (θ)cos
3
∂x r r
n’admet pas de limite quand r tend vers 0. Ainsi cette dérivée partielle n’est pas continue
en (0, 0) et donc la fonction f n’est pas de classe C 1 (R2 ).
La fonction f est de classe C 1 sur R2 \{(0, 0)} alors elle différentiable sur R2 \{(0, 0)}.
Différentiabilité de f en (0, 0)
 
2 1
f (h, k) − f (0, 0) − h ∂x (0, 0) − k ∂y (0, 0)
∂f ∂f h sin √
h2 +k2
lim √ = lim √ =0
(h,k)→(0,0) h2 + k 2 (h,k)→(0,0) h2 + k 2
puisque  
  
h2 sin √h21+k2 r2 cos2 (θ)sin 1
1
√ = r 2
= rcos (θ)sin −→ 0
h2 + k 2 r r r→0
alors f est différentiable en (0, 0).
Donc, la fonction f est différentiable sur R2 .

27
Remarque 15
Pour répondre à la question "la fonction f : D ⊆ R2 → R est-elle différentiable en (a, b) ∈
R2 ?" il est utile de se rappeler le schéma suivant :

3.8.2 Fonctions de classe C 2


Définition 16
Une fonction f : D ⊆ R2 → R est dite de classe C 2 en un point (a, b) ∈ D si et seulement
2 2 ∂2f ∂2f
si f admet des dérivées partielles secondes ∂∂xf2 , ∂∂yf2 , ∂x∂y et ∂y∂x sont continues au point
(a, b) (resp. sur un ouvert D).

Théorème 6 (Théorème de Schwartz)


Soit f : D ⊆ R2 → R une fonction de classe C 2 en un point (a, b) ∈ D, alors on a

∂ 2f ∂ 2f
(a, b) = (a, b)
∂x∂y ∂y∂x

Exemple 30
Soit f (x, y) = x2 y − 5xy 3 une fonction polynomiale de deux variables de classe C 2 (R2 ).
Les dérivées partielles premières sont :
∂f ∂f
(x, y) = 2xy − 5y 3 , (x, y) = x2 − 15xy 2
∂x ∂y
Les dérivées partielles secondes sont :
∂ 2f ∂ 2f
2
(x, y) = 2y, (x, y) = 2x − 15y 2
∂x ∂y∂x
2
∂ f ∂ 2f
2
(x, y) = −30xy, (x, y) = 2x − 15y 2
∂y ∂x∂y
On vérifie bien sur cet exemple le théorème de Schwartz.

28
Remarque 16
∂2f ∂2f
Conséquence du théorème de Schwartz : si ∂x∂y
(a, b) 6= ∂y∂x
(a, b) alors l’une au moins des
∂2f ∂2f
deux dérivées partielles secondes et ∂x∂y ∂y∂x
n’est pas continue au point (a, b) donc f
2
nest pas de classe C en un point (a, b).
Exemple 31
Soit
(
xy 2
x+y
si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) =
0 si (x, y) = (0, 0)

Calculons les dérivées partielles de f en tout point (x, y) de R2 {(0, 0)}


∂f y3 ∂f xy 2 + 2x2 y
(x, y) = , (x, y) =
∂x (x + y)2 ∂y (x + y)2
Calculons les dérivées partielles premières de f en (0, 0)
∂f f (h, 0) − f (0, 0) 0−0
(0, 0) = lim = lim = 0,
∂x h→0 h h→0 h
et
∂f f (0, k) − f (0, 0) 0−0
(0, 0) = lim = lim =0
∂y k→0 k k→0 k
Calculons les dérivées partielles deuxièmes de f en (0, 0)
 
∂ 2f ∂ ∂f ∂f
∂x
(0, k) − ∂f
∂x
(0, 0) k−0
(0, 0) = (0, 0) = lim = lim =1
∂y∂x ∂y ∂x k→0 k k→0 k
 
∂ 2f ∂ ∂f
∂f
∂y
(h, 0) − ∂f
∂y
(0, 0) 0−0
(0, 0) = (0, 0) = lim = lim =0
∂x∂y ∂x ∂y h→0 h h→0 h
∂2f ∂2f
Comme ∂y∂x
(0, 0) 6= ∂x∂y
(0, 0), donc f nest pas de classe C 2 au point (0, 0).

3.9 Dérivées partielles des fonctions composées

3.9.1 Dérivées partielles des fonctions composées du type 1

Proposition 4
Soient f : R2 → R une fonction de classe C 1 sur l’ouvert D et γ : t ∈ R 7→ γ(t) =
(x(t), y(t)) ∈ D une fonction de classe C 1 (i.e. les fonctions x(t) et y(t) sont de classe C 1 ),
alors la fonction composée

f ◦γ : R → R2 → R
t 7→ γ(t) 7→ f (x(t), y(t))

29
est de classe C 1 et sa dérivée est donnée par
∂f ∂f
(f ◦ γ)′ (t) = (x(t), y(t)).x′ (t) + (x(t), y(t)).y ′ (t)
∂x ∂y
Exemple 32
On considère la fonction F définie par

F (t) = f (2 + cos(t), sin(t))


f (x, y) = x2 − y 2 + 3xy.
La dérivée de F est
∂f ∂f
F ′ (t) = (x(t), y(t)).x′ (t) + (x(t), y(t)).y ′ (t)
∂x ∂y

avec x(t) = 2 + cos(t) et y(t) = sin(t), donc

F ′ (t) = −(2x(t) + 3y(t))sin(t) + (3x(t) − 2y(t))cos(t)


= −4(1 + cos(t))sin(t) + 3cos(2t) + 6cos(t)

Autre méthode : on trouvera le même résultat si on calcule lexpression de F (t) dabord :

F (t) = f (x(t), y(t)) = (2 + cos(t))2 − (sin(t))2 + 3sin(t).(2 + cos(t))

par la suite on dérive.

3.9.2 Dérivées partielles des fonctions composées du type 2

Proposition 5
Soient la fonction f : (x, y) 7→ f (x, y) de classe C 1 sur l’ouvert D ⊂ R2 , les fonctions
x : (u, v) 7→ x(u, v) et y : (u, v) 7→ y(u, v) sont de classe C 1 . On peut définir la fonction
composée

g : R2 → R
(u, v) 7→ g(u, v) = f (x(u, v), y(u, v))

Lorsque les dérivées partielles premières de f sont définies, on a


∂g ∂f ∂x ∂f ∂y
(u, v) = (x(u, v), y(u, v)) (u, v) + (x(u, v), y(u, v)) (u, v),
∂u ∂x ∂u ∂y ∂u
∂g ∂f ∂x ∂f ∂y
(u, v) = (x(u, v), y(u, v)) (u, v) + (x(u, v), y(u, v)) (u, v)
∂v ∂x ∂v ∂y ∂v

30
Exemple 33
Soit

f : R2 → R
(x, y) 7→ f (x, y) = x3 y 3 + x + 1

tel que

x : R2 → R
(u, v) 7→ x(u, v) = u2 + v 2

et

y : R2 → R
(u, v) 7→ y(u, v) = eu+v + 1

alors

g : R2 → R
(u, v) 7→ g(u, v) = f (x(u, v), y(u, v))

est de classe C 1 sur R2 et on a :


∂g ∂f ∂x ∂f ∂y
u(u, v) = (x(u, v), y(u, v)) (u, v) + (x(u, v), y(u, v)) (u, v),
∂u ∂x ∂u ∂y ∂u
∂g ∂f ∂x ∂f ∂y
(u, v) = (x(u, v), y(u, v)) (u, v) + (x(u, v), y(u, v)) (u, v)
∂v ∂x ∂v ∂y ∂v
doù
∂g
(u, v) = (3x2 y 3 + 1)2u + 3y 2 x3 eu+v ,
∂u
∂g
(u, v) = (3x2 y 3 + 1)2v + 3y 2 x3 eu+v
∂v
Alors
∂g  
(u, v) = 3(u2 + v 2 )2 (eu+v )3 + 1 2u + 3(eu+v )2 (u2 + v 2 )3 eu+v ,
∂u
∂g  
(u, v) = 3(u2 + v 2 )2 (eu+v )3 + 1 2v + 3(eu+v )2 (u2 + v 2 )3 eu+v
∂v

3.10 Formule de Taylor des fonctions de 2 variables

3.10.1 Dérivées partielles d’ordre supérieur à 2

Définition 17
Soit la fonction f : D ⊆ R2 → R admettant toutes ses dérivées partielles du second ordre.
Si les quatre dérivées seconde sont dérivables par rapport à x et y en un point (a, b) on

31
dit que f admet ses dérivées partielles dordre 3 et on a :
   2 
∂ 3f ∂ ∂ 2f ∂ 3f ∂ ∂ f
2
(a, b) = 2
(a, b); (a, b) = (a, b);
∂x∂y ∂x ∂y ∂x∂y∂x ∂x ∂y∂x
 2   
∂ 3f ∂ ∂ f ∂ 3f ∂ ∂ 2f
(a, b) = (a, b); (a, b) = (a, b);
∂x2 ∂y ∂x ∂x∂y ∂x3 ∂x ∂x2
   2 
∂ 3f ∂ ∂ 2f ∂ 3f ∂ ∂ f
2
(a, b) = 2
(a, b); (a, b) = (a, b);
∂y∂x ∂y ∂x ∂y∂x∂y ∂y ∂x∂y
 2   
∂ 3f ∂ ∂ f ∂ 3f ∂ ∂ 2f
(a, b) = (a, b); (a, b) = (a, b).
∂y 2 ∂x ∂y ∂y∂x ∂y 3 ∂y ∂y 2
Et ainsi, de la même façon, on définie les dérivées partielles dordre m supérieur à 3 de f
(en cas dexistence bien sûr).
Définition 18
Soit f : D ⊆ R → R On dit que f est de classe C m , m ≥ 1 sur D et on écrit f ∈ C m (D)
si toutes les dérivées partielles dordre k existent et sont continues sur D.
Exemple 34
Calculons les dérivées partielles de la fonction f (x, y) = x + y − x2 y 3 .
Les dérivées dordre 1 sont
∂f ∂f
(x, y) = 1 − 2xy 3 ; (x, y) = 1 − 3x2 y 2
∂x ∂y
Les dérivées dordre 2 sont :
∂ 2f ∂ 2f
(x, y) = −2y 3
, (x, y) = −6x2 y
∂x2 ∂y 2
∂ 2f ∂ 2f
(x, y) = (x, y) = −6xy 2
∂x∂y ∂y∂x
Les dérivées dordre 3 sont :
∂ 3f ∂ 3f
(x, y) = 0, (x, y) = −6x2
∂x3 ∂y 3
∂ 3f ∂ 3f
(x, y) = (x, y) = −12xy
∂x∂y 2 ∂y 2 ∂x
∂ 3f ∂ 3f
(x, y) = (x, y) = −6y 2
∂y∂x2 ∂x2 ∂y
∂ 3f ∂ 3f
(x, y) = −6y 2 , (x, y) = −12xy
∂x∂y∂x ∂y∂x∂y
Théorème 7 (Formule de Taylor)
Soit f : D ⊆ R2 → R de classe C m sur D et (a, b) ∈ D, alors

∂f ∂f 1 2 ∂ 2f ∂ 2f
f (a + h, b + k) = f (a, b) + h (a, b) + k (a, b) + h (a, b) + 2hk (a, b)
∂x ∂y 2! ∂x2 ∂x∂y

1 X p p m−p ∂ m f
2 m
2∂ f
+k 2
(a, b) + .... + Cm h k p m−p
+ k(h, k)km ε(h, k)
∂y m! p=0 ∂x ∂y

32
avec lim ε(h, k) = 0.
(h,k)→(0,0)
Ou bien

∂f ∂f 1 ∂ 2f
f (x, y) = f (a, b) + (x − a) (a, b) + (y − b) (a, b) + (x − a)2 2 (a, b)+
∂x ∂y 2! ∂x
2 2

∂ f ∂ f
2(x − a)(y − b) (a, b) + (y − b)2 2 (a, b) + ....+
∂x∂y ∂y
1 X p
m
∂ mf
Cm (x − a)p (y − b)m−p p m−p + k(x − a, y − b)km ε(x, y)
m! p=0 ∂x ∂y

avec lim ε(x, y) = 0.


(x,y)→(0,0)

Remarque 17
Si m = 2 (f de classe C 2 ), le développement limité de la fonction f au voisinage de (a, b)
à lordre 2 est donné par

∂f ∂f 1 2 ∂ 2f ∂ 2f
f (a + h, b + k) = f (a, b) + h (a, b) + k (a, b) + h (a, b) + 2hk (a, b)
∂x ∂y 2 ∂x2 ∂x∂y
2

2∂ f
+k (a, b) + k(h, k)k2 ε(h, k)
∂y 2
avec lim ε(h, k) = 0.
(h,k)→(0,0)
Ou bien

∂f ∂f 1 ∂ 2f
f (x, y) = f (a, b) + (x − a) (a, b) + (y − b) (a, b) + (x − a)2 2 (a, b)+
∂x ∂y 2 ∂x
2 2

∂ f ∂ f
2(x − a)(y − b) (a, b) + (y − b)2 2 (a, b) + k(x − a, y − b)k2 ε(x, y
∂x∂y ∂y
avec lim ε(x, y) = 0.
(x,y)→(0,0)

Exemple 35
Soit la fonction f définie sur R2
x+y
f (x, y) =
x−y
La fonction f est de classe C au voisinage du point (1, −1).
2

Calculons son développement limité à l’ordre 2.


∂f 2y ∂f 2x
(x, y) = − , (x, y) = ,
∂x (x − y) 2 ∂y (x − y)2
∂ 2f 4y ∂ 2f 4x ∂ 2f x+y
(x, y) = , (x, y) = ; (x, y) = 2
∂x2 (x − y)3 ∂y 2 (x − y)3 ∂x∂y (y − x)3
On évalue ces dérivées partielles en (1, −1), on obtient
∂f ∂f 1
(1, −1) = (1, −1) = ,
∂x ∂y 2
2 2
∂ f 1 ∂ f 1 ∂ 2f
2
(1, −1) = − ; 2
(1, −1) = ; (1, −1) = 0
∂x 2 ∂y 2 ∂x∂y

33
et
f (1, −1) = 0
On obtient le développement limité de la fonction f au voisinage de (1, −1) à lordre 2 est
donné par
1 1 
f (x, y) = [(x − 1) + (y + 1)] + −(x − 1)2 + (y + 1)2 + o(k(x − 1, y + 1)k2 )
2 4
Exemple 36
Soit la fonction f définie sur R2

f (x, y) = cosx ey

f ∈ C 2 (R2 ). Calculons formule de Taylor au voisinage de (0, 0) à l’ordre 2, on a

∂f ∂f
(x, y) = −sinx ey , (x, y) = cosxey ,
∂x ∂y
∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
2
(x, y) = −cosx e y
, 2
(x, y) = cosx ey ; (x, y) = −sinx ey
∂x ∂y ∂x∂y
donc
∂f ∂f
(0, 0) = 0, (0, 0) = 1,
∂x ∂y
∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
(0, 0) = −1, (0, 0) = 1; (0, 0) = 0
∂x2 ∂y 2 ∂x∂y
et
f (0, 0) = 1.
Le développement limité de la fonction f au voisinage de (1, −1) à lordre 2 est donné par
1 1
f (h, k) = 1 + k − h2 + k 2 + o(k(h, k)k2 )
2 2

3.11 Extremums dans R2

3.11.1 Définition extremum local et global

Définition 19
Soit f : D ⊆ R → R et soit (a, b) ∈ D, on dit que f admet un
1. minimum global (ou absolu) en (a, b) si

∀(x, y) ∈ D : f (a, b) ≤ f (x, y)

34
2. maximum global (ou absolu) en (a, b) si

∀(x, y) ∈ D : f (a, b) ≥ f (x, y)


Exemple 37
1. La fonction x2 + y 2 admet un minimum en (0, 0), en effet

f (x, y) ≥ f (0, 0) = 0, ∀(x, y) ∈ R2

Cependant
lim f (x, y) = +∞
x→+∞

f n’admet pas un maximum.


2. La fonction f (x, y) = xy nadmet pas un extremum car

lim f (x, x) = +∞, lim f (x, −x) = −∞


x→+∞ x→+∞

Définition 20
Soit f : D ⊆ R → R et soit (a, b) ∈ D, on dit que f admet un
1. minimum local en (a, b), sil existe un voisinage V de (a, b) dans D tel que

∀(x, y) ∈ V : f (a, b) ≤ f (x, y)

2. maximum local en (a, b), sil existe un voisinage V de (a, b) dans D tel que

∀(x, y) ∈ V : f (a, b) ≥ f (x, y)


Remarque 18
Si un point (a, b) dans D est un maximum ou minimum de f , on dit que (a, b) est un
extremum de f .

3.11.2 Condition nécessaire d’extremum

Théorème 8
Soit f une fonction de classe C 1 sur D ⊆ R2 , si un point (a, b) ∈ D est un extremum
local de f , alors on a !
0
∇f (a, b) =
0

35
Remarque 19 !
0
Si ∇f (a, b) = alors (a, b) est appelé point critique ou stationnaire.
0

Exemple 38
Soit la fonction f : D ⊆ R2 → R définie par
f (x, y) = x3 + y 3 − 3xy
La fonction f est de classe C 1 (R2 ), recherche des points critiques.
On a !
3x2 − 3y
∇f (x, y) =
3y 2 − 3x
Donc ! ! !
0 3x2 − 3y 0
∇f (x, y) = ⇔ =
0 3y 2 − 3x 0
Le système
(
3x2 − 3y = 0,
3y 2 − 3x = 0.
admet donc 2 solutions (0, 0), (1, 1) qui sont les points critiques de f .
Remarque 20
Après avoir déterminé le point critique (a, b), si on arrive à montrer que le signe de la
différence f (a + h, b + k) − f (a, b) au voisinage de (a, b) est constant pour (h, k), il sagit
dun extrémum local (un minimum si cette différence est positive, un maximum si elle est
négative). Sinon, il s’agit d’un point-col (ou point-selle). Si le signe est constant pour tout
(h, k) , alors lextrémum est global.
Exemple 39
Soit la fonction f : D ⊆ R2 → R définie par
f (x, y) = x2 + xy + y 2 + 1
Recherche des points critiques.
On a !
2x + y
∇f (x, y) =
x + 2y
Donc ! ! !
0 2x + y 0
∇f (x, y) = ⇔ = ⇔ (x, y) = (0, 0)
0 x + 2y 0
le seul point critique de f est (0, 0).
On étudier si (0, 0) est un extremum local
k 3k 2
f (h, k) − f (0, 0) = (h + )2 + + 1 − 1 ≥ 0.
2 4
Ainsi, (0, 0) est un minimum local, et même global de f .

36
Exemple 40
Soit la fonction f : D ⊆ R2 → R définie par
f (x, y) = x2 + xy + y 2 − 3x − 6y
Recherche des points critiques.
On a !
2x + y − 3
∇f (x, y) =
x + 2y − 6
Donc ! ! !
0 2x + y − 3 0
∇f (x, y) = ⇔ = ⇔ (x, y) = (0, 3)
0 x + 2y − 6 0
le seul point critique de f est (0, 3).
La nature de point critique
f (h, k + 3) − f (0, 3) = h2 + hk + k 2 − 9 + 9
k 2 3k 2
= (h + ) + ≥0
2 4
(0, 3) est un minimum local, et même global, de f .
Exemple 41
Soit la fonction f : D ⊆ R → R définie par
f (x, y) = x3 + y 3
Recherche des points critiques.
On a !
3x2
∇f (x, y) =
3y 2
Donc ! ! !
0 3x2 0
∇f (x, y) = ⇔ = ⇔ (x, y) = (0, 0)
0 3y 2 0
Le seul point critique est (0, 0).
On a f (x, 0) > 0 = f (0, 0) si x > 0 et f (x, 0) < 0 = f (0, 0) si x < 0. Ainsi (0, 0) n’est pas
un extrémum local de f .

3.11.3 Condition suffisante d’extrémum

Théorème 9
Soit f une fonction de classe C 2 sur D ⊆ R2 et soit (a, b) ∈ D un point critique de f ,
posons
 2 2
∂ 2f ∂ 2f ∂ f
∆(a, b) = (a, b). (a, b) − (a, b)
∂x2 ∂y 2 ∂x∂y
Alors on a

37
1. Si ∆ > 0, le point (a, b) est un extremum local et on a
2
— Si ∂∂xf2 (a, b) < 0, le point (a, b) est un maximum local.
2
— Si ∂∂xf2 (a, b) > 0, le point (a, b) est un minimum local.
2. Si ∆ < 0, le point (a, b) est un point selle ou un point col ce nest pas un extrémum.
3. Si ∆ = 0, on ne peut pas conclure à partir des dérivées secondes.
Exemple 42
Soit la fonction f : D ⊆ R2 → R définie par

f (x, y) = 3x3 + 3y 3 − x − y

f est de classe C 2 sur R2 . Recherche des points critiques.


Recherche des points critiques.
On a !
3x2
∇f (x, y) =
3y 2
Donc ! ! !
0 9x2 − 1 0
∇f (x, y) = ⇔ =
0 9y 2 − 1 0
Le système
(
9x2 − 1 = 0,
9y 2 − 1 = 0.

admet donc 4 solutions qui sont les points critiques de f


1 1 1 1 1 1 1 1
( , ), ( , − ), (− , ), (− , − )
3 3 3 3 3 3 3 3
Pour déterminer la nature des points critiques, on calcule les dérivées second

∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
(x, y) = 18x, (x, y) = 18y, (x, y) = (x, y) = 0
∂x2 ∂y 2 ∂x∂y ∂y∂x

En ( 31 , 31 ), on a
 2
1 1 ∂ 2f 1 1 ∂ 2f 1 1 ∂ 2f 1 1
∆( , ) = ( , ). ( , )− ( , ) = 36 > 0
3 3 ∂x2 3 3 ∂y 2 3 3 ∂x∂y 3 3
2
et ∂∂xf2 ( 13 , 13 ) = 6 > 0, f admet en ( 13 , 13 ) un minimum local.
En ( 31 , − 13 ) et (− 13 , 31 )
 2
1 1 ∂ 2f 1 1 ∂ 2f 1 1 ∂ 2f 1 1
∆( , − ) = ( , − ). ( ,− ) − ( , − ) = −36 < 0
3 3 ∂x2 3 3 ∂y 2 3 3 ∂x∂y 3 3

38
et  2
1 1 ∂ 2f 1 1 ∂ 2f 1 1 ∂ 2f 1 1
∆(− , ) = (− , ). (− , ) − (− , ) = −36 < 0,
3 3 ∂x2 3 3 ∂y 2 3 3 ∂x∂y 3 3
les deux points sont des points selles et f nadmet pas dextremum en aucun de ces deux
points.
En (− 13 , − 13 ) on a
 2
1 1 ∂ 2f 1 1 ∂ 2f 1 1 ∂ 2f 1 1
∆(− , − ) = (− , − ). ( ,− ) − (− , − ) = 36 > 0
3 3 ∂x2 3 3 ∂y 2 3 3 ∂x∂y 3 3
∂2f
et ∂x2
(− 13 , − 31 ) = −6, f admet en (− 13 , − 13 ) un maximum local.

39

Vous aimerez peut-être aussi