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MAT432 – Analyse de Fourier, analyse spectrale et EDP

Feuille d’exercices no. 5

Exercice 1. Soit E et F deux espaces vectoriels normés et L(E, F ) l’ensemble des appli-
cations linéaires continues de E dans F , muni de la norme d’opérateur. Montrer que si F
est complet alors L(E, F ) est complet.
Exercice 2. Soit A un opérateur (borné) tel que kAk < 1. Montrer que 1−A est inversible,
d’inverse ∞ j
P
j=0 A .
P∞
Exercice 3. Soit A un opérateur (borné). On pose eA = j=0 Aj /(j!). Montrer que si A
et B commutent alors eA+B = eA ◦ eB .
Exercice 4. Soit `2 (C) l’ensemble des suites x = (xj )j∈N de C telles que j |xj |2 < +∞. On
P

se donne une suite (λj ) bornée, et on définit l’opérateur A par Ax = (λj xj )j∈N (opérateur
de multiplication). Montrer que A est un opérateur (borné) de `2 (C), de norme kAk =
supj |λj |.
Exercice 5. Soit ϕ une fonction continue et bornée sur R. Pour f ∈ L2 (R), on définit
Af = ϕf . Montrer que A est un opérateur (borné) de L2 (R), de norme kAk = kϕkL∞ .
Déterminer le spectre de A.
Exercice 6. Montrer que l’opérateur de translation τa dans L2 (T) défini par

(τa f )(x) = f (x − a)

est de norme 1. Par les séries de Fourier, relier cet opérateur à l’opérateur de multiplication
dans `2Z .
Exercice 7. On définit dans `2 (C) les deux opérateurs

(Ax)j = xj+1 , (Bx)j = xj−1 pour j ≥ 1 et (Bx)0 = 0.

Calculer kAk, kBk, AB et BA.


Exercice 8. Montrer que l’ensemble des opérateurs inversibles est un ouvert dans L(E).
Montrer que l’application A 7→ A−1 est continue de L(E) dans lui-même. Indication : soit
A inversible, on vérifiera que si kBk ≤ kA−1 k−1 , alors A + B est inversible en utilisant
l’exercice 2.
Exercice 9. Montrer que le spectre σ(A) d’un opérateur (borné) est compact, non vide et
inclus dans le disque de centre 0, de rayon kAk.
Exercice 10. Déterminer l’adjoint et le spectre des opérateurs définis respectivement aux
exercices 4, 6 et 7.

1
Exercice 11. (i) A tout sous-espace fermé F d’un espace de Hilbert H, on associe le
projecteur orthogonal PF caractérisé par

∀x ∈ H, PF x ∈ F, PF x − x ∈ F ⊥ .

Montrer que si F 6= {0}, alors kPF k = 1.


(ii) Montrer qu’un opérateur borné A est un projecteur orthogonal si et seulement si A est
hermitien et idempotent (i.e. A vérifie A2 = A).
(iii) Déterminer le spectre d’un projecteur orthogonal.
Exercice 12. (Opérateurs de Hilbert-Schmidt) Soit H un espace de Hilbert et (ej )j∈N une
base hilbertienne de H.
(i) Soit (αk,j )k,j∈N une suite de scalaires. Montrer que si

|αk,j |2 < +∞
X

k,j∈N

alors il existe un unique opérateur borné A vérifiant


X
∀x ∈ H, (Ax)k = αk,j xj .
j

De plus, montrer qu’alors kAk2 ≤ k,j∈N |αk,j |2 .


P

(ii) Montrer que si A est un opérateur borné, alors le nombre (fini ou infini) j kAej k2 est
P

indépendant de la base choisie.


On dit que A est un opérateur de Hilbert-Schmidt si j kAej k2 < +∞.
P

(iii) A quelle condition l’opérateur identité est-il de Hilbert-Schmidt ?


(iv) A quelle condition l’opérateur de l’exercice 4 est-il de Hilbert-Schmidt ?
Exercice 13. Montrer que l’adjoint d’un opérateur compact est compact.
Exercice 14. Montrer que si A est compact et (ej ) est une suite orthonormale infinie,
alors la suite (Aej ) tend vers 0.
Exercice 15. Montrer que l’opérateur défini dans l’exercice 4 est compact si et seulement
si la suite (λj ) tend vers 0.
Exercice 16. On définit, pour s ∈ Z, f ∈ L2 (Td ),

(1 + |k|2 )s/2 ck (f )ei k·x .


X
(Λs f )(x) =
k∈Zd

Montrer que pour s ≥ 0, Λ−s est un opérateur borné de L2 (Td ) dans L2 (Td ). Montrer que
pour s > 0, Λ−s est un opérateur compact de L2 (Td ).
Exercice 17. Montrer que si A est un opérateur compact et B est un opérateur borné,
alors AB est compact. En déduire qu’en dimension infinie, si A est compact, il n’admet
pas un opérateur borné comme inverse.

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Exercice 18. On considère l’opérateur K défini sur L2 (]0, 1[) par
Z 1
(Kf )(x) = k(x, y)f (y)dy,
0

où k ∈ L2 (]0, 1[2 ). Montrer que K est un opérateur borné. Quel est son adjoint ?
Montrer que K est un opérateur compact.
Exercice 19. (Polynômes et fonctions d’Hermite)
1 2
(i) Le but de cette question est de montrer que {xk e− 2 x , k ∈ N} est un système total de
L2 (R).
1 2
Justifier qu’il suffit de montrer que si g ∈ L2 (R) vérifie xk e− 2 x g(x)dx = 0 pour tout k,
R

alors g ≡ 0.
Soit g ∈ L2 (R). On considère la fonction de la variable complexe
Z
1 2
G(z) = e−xz e− 2 x g(x)dx.

Montrer que G est une fonction holomorphe et calculer dk G/dz k .


1 2 1 2
En déduire que sous l’hypothèse xk e− 2 x g(x)dx = 0 pour tout k, on obtient F(e− 2 x g) =
R

0 et donc g ≡ 0.
On définit maintenant les polynômes d’Hermite Hn (n ∈ N) :

2 dn  −x2 
Hn (x) = (−1)n ex e ;
dxn
ainsi que les fonctions d’Hermite
 √ −1/2 − 1 x2
ψn = 2n n! π e 2 Hn (x).

d
(ii) Montrer que H0 = 1, Hn+1 = (− dx + 2x)Hn . Montrer que Hn est un polynôme de degré
n dont on calculera le terme de plus haut degré.
(iii) Montrer que {ψn }n∈N est un système orthonormal dans L2 (R). Montrer que {ψn }n∈N
est une base hilbertienne de L2 (R).
(iv) Montrer que pour tout n ∈ N, on a

ψ00 + xψ0 = 0, −ψn0 + xψn = (2n + 2)1/2 ψn+1 .



En déduire ψcn = (−i)n 2πψn .
(v) Déterminer le spectre de l’opérateur G = √12π F.
(vi) Montrer qu’il existe une famille d’opérateurs unitaires (Ut )t∈R sur L2 (Rd ) telle que

U0 = I, Ut+s = Ut Us , U1 = G,

et telle que pour tout f ∈ L2 (Rd ), t 7→ Ut f est continue de R dans L2 (Rd ).

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On définit maintenant l’opérateur différentiel (oscillateur harmonique)
!2
d
H=− + x2
dx

(x2 représente l’opérateur de multiplication par la fonction x2 ).


(vii) Démontrer
Hψn = (2n + 1)ψn .
(viii) Montrer qu’il existe un opérateur (borné) compact J sur L2 (Rd ) tel que si u ∈ S(Rd )
(espace de Schwartz sur Rd ) et Hu = f , alors u = J f . Préciser le spectre de J .
Exercice 20. L’application trace
On définit S(Rd ) l’espace des fonctions φ de classe C ∞ sur Rd à décroissance rapide ainsi
que toutes leurs dérivées, c’est-à-dire vérifiant

∀α, β ∈ Nd , sup |xα ∂ β φ(x)| < ∞,


x∈Rd

où l’on a adopté les notations suivantes xα = xα1 1 . . . xαd d et ∂ β φ = ∂xβ11 . . . ∂xβdd φ.


On rappelle que pour f ∈ L2 (Rd ) et s ∈ [0, +∞[, on note
Z 1/2  1/2
hξi2s |fb(ξ)|2 dξ
Pd 2
kf kH s = où hξi = 1 + j=1 ξj
Rd

et H s (Rd ) = {f ∈ L2 (Rd ) | kf kH s < ∞}. Muni du produit scalaire associé à k.kH s , H s (Rd )
est un espace de Hilbert.
(i) Montrer que pour f ∈ S(Rd ), la transformée de Fourier de f est bien définie et appartient
également à S(Rd ).
(ii) Montrer que si f ∈ S(Rd ) alors f ∈ H s (Rd ) pour tout s ≥ 0.
(iii) On considère l’application trace τ définie (pour l’instant) de S(Rd ) dans S(Rd−1 ) par

τ u(x0 ) = u(0, x0 ), x0 = (x2 , . . . , xd ).

Montrer que pour tout u ∈ S(Rd ) et tout ξ 0 ∈ Rd−1 ,


1 Z
τcu(ξ 0 ) = ub(ξ1 , ξ 0 )dξ1 .
2π R

(iv) Montrer que pour tout s > 1/2, il existe C = C(s) > 0 telle que pour tout u ∈ S(Rd ),

kτ ukH s−1/2 (Rd−1 ) ≤ CkukH s (Rd ) .

Indication : déduire de la question précédente l’estimation suivante :


1
Z  Z 
|τcu(ξ 0 )|2 ≤ 2 |ub(ξ)|2 hξi2s dξ1 hξi −2s
dξ1
4π R R

4
−2s
R hξi en fonction de hξ 0 i (on note ξ = (ξ1 , ξ 0 )).
R
et exprimer dξ1
(v) Soit s > 1/2. En utilisant le fait que S(Rd ) est dense dans H s (Rd ) pour la norme k.kH s
(fait que l’on admettra), montrer que l’on peut étendre de manière unique l’application
trace à une application linéaire continue de H s (Rd ) dans H s−1/2 (Rd−1 ).
(vi) Soit s > 1/2 et g ∈ H s−1/2 (Rd−1 ). Définissons v par

hξ 0 i2(s−1/2)
vb(ξ) = gb(ξ 0 ) .
hξi2s

Montrer que v ∈ H s (Rd ) et v(0, x0 ) = Cg(x0 ) pour une constante C 6= 0. En déduire que
l’extension de l’application trace définie à la question précédente est surjective.
Exercice 21. Transformée de Hilbert.
Pour tout f ∈ L2 (R), on définit Jf la transformée de Hilbert de f par la formule
 
d = −i sgn(ξ)fb ou de façon équivalente Jf = F −1 −i sgn(ξ)fb ,
Jf

où sgn(ξ) est la fonction signe

sgn(ξ) = 1 si ξ > 0 et sgn(ξ) = −1 si ξ < 0.

(i) Montrer que cette formule définit bien un opérateur borné J de L2 (R) dans L2 (R).
Préciser la norme de J.
(ii) Calculer J ∗ , l’adjoint de J.
(iii) Calculer J 2 . En déduire que J est inversible.
(iv) Quelles sont les valeurs propres de J ?
Exercice 22.
(i) On considère dans cette première partie le problème suivant : étant donné f ∈ L2 (Rd ),
résoudre le système

x ∈ Rd ,


 −∆u1 + u1 − c(x)u2 = f,

−∆u2 + u2 − u1 = 0, x ∈ Rd ,

où c(x) est une fonction donnée.


(i1) Dans cette question, c(x) ≡ c0 est une fonction constante avec c0 < 1. Montrer que
pour tout f ∈ L2 (Rd ), il existe (u1 , u2 ) ∈ H 2 (Rd ) × H 4 (Rd ) solution du système en un sens
à préciser.
(i2) On suppose maintenant que c(x) est une fonction de classe C ∞ nulle à l’extérieur d’un
compact. Montrer que l’opérateur défini sur L2 par Av = c(x)(−∆ + 1)−2 v est borné et
compact. En déduire une méthode de résolution du système dans ce cas et une alternative
sur l’existence de solutions faibles (notion à définir) de ce système pour f ∈ L2 (Rd ).

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(ii) On s’intéresse dans cette deuxième partie au problème

x ∈ Rd ,


 −∆u1 + u1 − c(x)u2 = f,

−∆u2 + u2 − d(x)u1 = g, x ∈ Rd ,

où c(x) et d(x) sont des fonctions données, de classe C ∞ et nulles à l’extérieur d’un compact.
Proposer une méthode de résolution de ce système pour f, g ∈ L2 (Rd ) et donner une
alternative sur l’existence de solutions faibles.

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