----Prof : Bouchriha Khaled---- Théorie des graphes ----Bac Eco et Gest----

I- Graphe non orienté simple :

1) Vocabulaire :
➢ Un graphe non orienté simple est la donnée d’un ensemble fini , non vide ,
de points appelés sommets et d’un ensemble de liens entre deux sommets , appelés
arêtes , deux sommets sont reliés par au plus une arête ( une arête reliant A et B
est une paire {A,B} ou simplement A-B ) .

➢ On dit que deux sommets sont adjacents s’ils sont reliés par une arête
Exemple : A et B sont adjacents mais A et C ne le sont pas .
➢ L’ordre d’un graphe est égal au nombre de ses sommets .
Exemple : L’ordre du graphe G est 5 .
➢ Une arête partant et arrivant au même sommet est appelée boucle .
➢ Le degré d’un sommet est le nombre d’arêtes dont ce sommet est une extrémité .
Exemple : Le degré de A est égal à 3 est celui de C est 2 .
Attention ! il ne faut pas oublier de compter deux fois les boucles , car le sommet est deux fois l’extrémité de cette arête .
Exemple : Dans le graphe ci-dessous , le degré du sommet A est 4 .

➢ Un graphe est complet si chaque sommet est adjacent à tous les autres .
Exemple : G n’est pas complet car A n’est pas relié à C par une arête .
➢ Un sous graphe d’un graphe G est un graphe G’ composé de certains sommets de G ainsi que de toutes arrêtes
qui le relient .
Exemple : Le sous graphe ci-dessous est un sous graphe complet de G .

Propriété : (Lemme des poignées de main )

La somme des degrés des sommets d’un graphe non orienté est égale à deux fois le nombre d’arêtes du graphe .

Application : Pour le graphe G on a : deg(A) + deg(B) + deg(C) + deg(D) + deg(E) = 3+4+2+4+3=16=2x8

➢ Une chaine est une liste ordonnée de sommets telle que chaque sommet de la liste est adjacent au suivant .

Exemple : A-B-C-D est une chaîne .

1
 ➢ La longueur d’une chaîne est le nombre d’arêtes qui la composent .

Exemple : La chaîne A-B-C-D est de longueur 3 .

➢ Une chaîne est fermée lorsque l’origine et l’extrémité sont confondues .

Exemple : A-B-C-D-A est une chaîne fermée .

➢ Un cycle est une chaine fermée dont toutes les arêtes sont distinctes .

Exemple : A-B-C-D-B-A est une chaîne fermée mais n’est pas un cycle .

➢ La distance entre deux sommets est la plus courte longueur des chaînes qui le relient .

Exemple : La distance entre A et C est la longueur de la chaîne A-B-C qui est 2 .

➢ Le diamètre d’un graphe est la plus grande distance entre deux sommets du graphe .

Exemple : Le diamètre de G est la distance entre A et B ou entre E et D qui est 4 .

➢ U n graphe est connexe s’il existe toujours une chaîne entre deux sommets distincts .

Exemple : Le graphe G est connexe .

➢ Une chaîne eulérienne est une chaîne qui contient une fois et une seule chaque arête du graphe .

Exemple : E-B-C-D-B-A-D-E-A est une chaîne eulérienne de G .

➢ Un cycle eulérien est une chaîne eulérienne fermée .

Théorème (1) d’Euler : (admis )

Un graphe connexe admet une chaîne eulérienne si et seulement si le nombre de sommets de degrés impairs

vaut 0 ou 2 .

Théorème (2) d’Euler : (admis )

Un graphe connexe admet un cycle eulérien si et seulement si tous ses sommets sont de degrés pairs .

Remarque : Si un graphe connexe admet deux sommets de degrés impairs , alors ils sont nécessairement les extrémités
de la chaine eulérienne .

Exemple : 1- Le graphe G ne contient pas de cycle eulérien .

2- Le graphe ci-contre admet un cycle eulérien : A-C-E-B-D-A

( en effet il est connexe et tous les sommets sont de degrés paire ) .

2) Matrice associée à un graphe non orienté :

a- Définition : La matrice associée à un graphe non orienté à n sommets S1 , S2 , S3 ,......, Sn est une matrice carrée

M = ( aij ) où le terme aij est égale à 1 si Si est adjacent à S j et 0 si non .

1i , j  n

Exemple : La matrice associée à G est de la forme :

2
 b- Commentaire : a21 = 1 car A est adjacent à B ( il y’a une arête entre A et B ) .

c- Remarques : 1- La matrice associée à un graphe non orienté est symétrique par rapport à la 1 ère diagonale .

2- La somme de tous les termes de la matrice associée à un graphe non orienté est égale à la somme

des degrés du graphe correspondant. ( On a : 116 = 16 et 16 correspond à la somme des degrés

du graphe G ) .

d- Propriétés : Soit M la matrice associée à un graphe non orienté dont, les sommets sont numérotés de 1 à n.

Pour tout p  IN* le terme aij de la matrice M p donne le nombre de chaînes de longueur p reliant i à j .

Exemple : Si on calcule M p , on aura :

3 2 2 2 2 6 9 4 9 7
   
2 4 1 3 2 9 8 7 9 9
1- Pour p=2 : M =  2 2 2- Pour p=3 : M =  4 4
2 3
1 2 1 7 2 7
   
2 3 1 4 2 9 9 7 8 9
2 3  7 6 
 2 2 2  9 4 9
e- Commentaires : * Si p=2 alors G admet 3 chaînes de longueur 2 reliant D à B .

* Si p=3 alors G admet 9 chaînes de longueur 3 reliant D à B .

Exercice :
1- Donner la matrice associée à chacun des graphes suivants :

2- Représenter un graphe dont la matrice associée est :

0 1 0 1
0 1 1  
  1 0 1 1
a- 1 0 0 b-  .
  0 1 0 1
1 0 0  
 
1 1 1 0

3) Coloriage d’un graphe :

a- Définition : Colorier un graphe consiste à attribuer une couleur à chaque sommet de façon à ce que deux sommets

adjacents ne soient pas coloriés de la même couleur.

Un même graphe G peut être colorié de plusieurs façons différentes.

On appelle nombre chromatique d’un graphe G , le plus petit nombre de couleurs nécessaires à la coloration
( )
de G. On note  G .

3
 b- Propriétés :

1- Le nombre chromatique d’un graphe G est inférieur ou égal à  + 1 où  ( On note aussi r au lieu de  ) est le plus

grand degré des sommets .

2- Le nombre chromatique d’un graphe G est supérieur ou égal à celui de chacun de ses sous graphes .

3- Le nombre chromatique d’un graphe complet d’ordre n est n .

II- Graphe orienté simple :

1) Vocabulaire :

➢ Un graphe simple orienté est un graphe dont les arêtes appelées arcs sont orientées .
➢ Un graphe orienté est un graphe dont les arêtes sont orientées . On parle alors de l’origine et l’extrémité d’une arête .
➢ Une boucle est une arête orientée dont l’origine et l’extrémité sont les mêmes .
➢ On définit de même une chaîne orientée , une chaîne eulérienne orientée , un cycle orienté ...
Exemple :
Le graphe A ci-contre est orienté .

• L'arête h est une boucle .

• ( 1-2-3-5 ) est une chaîne orientée qui va de 1 à 5 .

• ( e/a/c/d ) est un cycle orienté .

➢ Dans un graphe orienté un chemin est toute suite finie de sommets tels que chacun d’eux est relié au suivant
par un arc .

➢ Un chemin fermé s’appelle circuit .

• ( a-c-d-e) est un circuit .
➢ La longueur d’un chemin est le nombre d’arcs qui le composent .
• ( a-c-d-e) est un chemin de longueur 4 .

2) Matrice associée à un graphe orienté :

a- Définition : Soit G un graphe dont les sommets sont : S1 , S2 , S3 ,......, Sn . On appelle matrice associée au graphe G ,

la matrice carrée d’ordre n , M = ( aij ) où le terme aij est le nombre d’arcs d’origine Si
1i , j  n

et d’extrémité S j .

• Ci-dessous , on a la matrice associée au graphe A précédent :

0 1 0 0 0
 
1 0 1 0 0
0 0 0 1 1
 
1 0 0 1 0
0 0 
 0 0 1

4
 b- Propriétés : 1- Si M = ( aij ) est une matrice associée à un graphe orienté , alors la somme des termes de M est
1i , j  n

égale au nombre d’arcs du graphe .

n
Exemple : Pour le graphe A , on a : a
i , j =1
ij = 8 et le nombre d’arcs du graphe est égal 8 .

2- Si aij = 0 pour tout i , 1  i  n , ( la colonne numéro j n'a que des zéros) cela signifie qu'aucun arc

n'arrive au sommet numéro j .

3- Si aij = 0 pour tout j , 1  j  n , ( la ligne numéro i n'a que des zéros) cela signifie qu'aucun arc
ne part du sommet numéro i .:
n
4- a
i =1
ij est le nombre d’arcs aboutissants au sommet numéro j.

Exemple : Au graphe A on a , la somme des termes de la 1ère colonne de la matrice M associée est égale à 2 , et
le nombre d’arcs aboutissants au sommet 1 est égal à 2 aussi .
n
5- a
j =1
ij est le nombre d’arcs issus du sommet numéro i .

Exemple : Au graphe A on a , la somme des termes de la 3ème ligne de la matrice M associée est égale à 2 , et
le nombre d’arcs issus du sommet 3 est égal à 2 aussi .
6- Le terme aij deM n est égal au nombre de chemins de longueur n partant du sommet numéro i
et arrivant au sommet numéro j .
1 0 1 0 0
 
0 1 0 1 1
Exemple : Pour le graphe A , on a : M =  1 0 0 2 0  , a34 = 2 et 2 est le nombre de chemins de
2

 
1 0 0 1 0
1 0 0 1 0
 
longueur 2 partant du sommet 3 au sommet 4 .

Exercice :

1- Donner la matrice associée à chacun des graphes suivants :

2- Représenter un graphe orienté dans la matrice associée est :

0 1 0 1
0 1 1  
  1 0 1 1
a- 1 0 0 b- 
  0 1 0 1
1 0 0  
 
1 1 1 0

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 c- Théorème :(admis)

Soit G un graphe connexe orienté .

Pour tout sommet S de G , on note : d + ( S ) le nombre d’arcs sortant de S .

d − ( S ) le nombre d’arcs rentrant à S .

➢ G admet un cycle orienté eulérien si et seulement si pour tout sommet S de G : d

+
(S ) = d− (S ) .
➢ G admet une chaîne orientée eulérienne qui n’est pas un cycle orienté si et seulement si pour tout sommet S de G ;
d + ( S ) = d − ( S ) sauf pour deux sommets exactement A et B tels que : d + ( A) = d − ( A) + 1 et d + ( B ) = d − ( B ) − 1
d- Conséquences :
➢ d
+
( Si ) est égal à la somme des termes de la ième ligne de la matrice associée à ce graphe .
➢ d − ( Si ) est égal à la somme des termes de la ième colonne de la matrice associée à ce graphe .

III- Vocabulaires de comparaison entre les deux types de graphes simples ( orienté
et non orientés ) :

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IV- Recherche de plus courte chaîne :
Algorithme de DIJKSTRA
Exemple 1 :
On considère le graphe ci-contre
Déterminer les plus courts chemins d’origine A en utilisant l'algorithme
de Dijkstra .

A B C D E

Exemple 2 :
Une région est munie d'un réseau de trains, représenté par le graphe G ci-dessous.
Les stations sont symbolisées par les sommets A, B, C, D, E, F et G. Chaque arête représente une ligne reliant deux gares. Les
temps de parcours (correspondance comprise) en minutes entre chaque sommet ont été rajoutés sur le graphe.

1. Déterminer grâce à l'algorithme de Dijkstra le plus court chemin en minutes, reliant la gare B à la gare G.
2. Quelle est la longueur en minutes de ce chemin ?

B A C D E F G

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 IV- Graphes probabilistes :
1) Presentation :

Définition : Un graphe probabiliste est un graphe orienté et pondéré dans lequel :

• Il y’a au plus un arc d’un sommet à l’autre .
• La somme des poids des arcs issus d’un même sommet est égal à 1 .
Remarques :
1- Les poids des arcs sont alors des probabilités (nombres réels compris entre 0 et 1).
2- Un graphe probabiliste indique les différents états possibles d’un système (sommets du graphe) et les probabilités de
passage d’un état à l’autre (poids des arcs).

Exemple :

• Le graphe n°1 est un graphe probabiliste d’ordre 2.

• Le graphe n°2 est un graphe probabiliste d’ordre 3.
• Le graphe n°3 n’est pas un graphe probabiliste car la somme des poids des arcs issus du sommet C est égale à 0,9
et non à 1.

2) Etat probabiliste et matrice de transition :

Définition 1 : Soit une expérience aléatoire à deux issues possibles A et B .

A chacune de ces issues est affectée une probabilité, pA et pB .
Lorsque l’on répète cette expérience, dans les mêmes conditions, on se retrouve après chaque réalisation dans un état donné.
Cet état à l’issue de chacune des réalisations de l’expérience est appelé état probabiliste.
Il peut être représenté par une matrice ligne Pn = ( an bn ) qui traduit la probabilité d’obtenir l’issue A ou l’issue B
après n réalisation de l’expérience aléatoire.
On a an + bn = 1 pour tout entier naturel n .
Définition 2 : Soit G un graphe probabiliste d’ordre n dont les sommets sont numérotés de 1 à n.
La matrice de transition M de G est la matrice carrée d’ordre n telle que mij est égal à la probabilité portée par l’arc
reliant le sommet i au sommet j s’il existe et 0 sinon.
Exemple :

• La matrice de transition M 1 associée au graphe

ci-contre est (en supposant les sommets rangés
 0,55 0, 45 
dans l’ordre alphabétique) : M1 =  
 0,8 0, 2 

• La matrice de transition M 2 associée au graphe

ci-contre est (en supposant les sommets rangés
 0, 75 0,1 0,15 
 
dans l’ordre alphabétique) : M 2 = 0, 4 0, 4 0, 2
 
 0, 6 0,1 0,3 
 

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 Propriété :
Soit M la matrice de transition d’un graphe probabiliste associé à un système donné.
Soit P0 la matrice-ligne décrivant l’état initial du système étudié.
Soit Pn la matrice-ligne décrivant l’état probabiliste à l’étape n du système étudié.
On a les relations : Pn+1 = Pn  M et Pn = P0  M n .
Remarque :
La matrice M n permet de trouver l’état probabiliste à l’étape n .

Exercice : Les joueurs d’un club de football sont partagés en deux équipes : une équipe A et une équipe B.L’entraîneur change
la composition de ces équipes après chacun des matchs, suivant les performances des joueurs.

Une étude statistique menée au cours des saisons précédentes permet d’estimer que :

• si un joueur fait partie de l’équipe A, la probabilité qu’il reste dans cette équipe pour le match suivant est 0,6 .

• si un joueur fait partie de l’équipe B, la probabilité qu’il change d’équipe le match suivant est 0,2.

1- Représenter les données précédentes par un graphe probabiliste G de sommets A et B et donner sa matrice de transition .

2- Pour un entier naturel n donné, on note Pn = ( an bn ) la matrice ligne décrivant l'état probabiliste lors du match n .

Paul vient d'arriver dans le club et la probabilité a0 qu'il joue dans l'équipe A pour le match de préparation (match 0) est 0,1.

L'état probabiliste initial est donc P0 = ( 0,1 0,9) .

a- Vérifier que P1 = ( 0, 241 0,76) et calculer P2 .

b- Quelle est la probabilité que Paul joue dans l'équipe A lors du deuxième match de championnat (match 2) ? (on donnera

la valeur approchée du résultat arrondie à 10−2 près).

3) Etat stable :

Définition :

Soit un graphe probabiliste d’ordre n associé à une expérience donnée . On appelle état stable un état probabiliste qui
n’évolue pas lors de la répétition de l’expérience .

Exemple :

 0, 4 0, 6 
La matrice de transition est M = .
 0,3 0, 7 
1 2
Soit l’état initial P0 =   . On vérifie aisément que P1 = P0 et , de proche en proche , que Pn = P0
3 3

pour tout n . L’ 'état décrit par la matrice P0 est donc un état stable .

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Propriété :

Soit G un graphe probabiliste d’ordre 2 dont la matrice de transition ne comporte pas de 0 . L’état probabiliste Pn à l’étape n
converge vers un état P , dit stable , indépendant de l’état initial P0 . L’état P est appelé état stable , il vérifie l’égalité
P.M = P .

P est l’unique solution de l’équation X .M = X où X = (x y) avec x+y=1 .

Exemple : (Bac Juin 2015)

Une compagnie d’assurance propose deux formules A et B d’assurance autos .
Une personne désirant s’affiler à cette compagnie choisit une seule de ces deux formules .
• Au bout d’une année , chaque affilé peut garder la même formule ou changer de formule l’année suivante .
• La probabilité qu’un affilé à la formule A change de formule , vers la formule B , l’année suivante est égale à 0,2 .
Le graphe G ci-contre est le graphe probabiliste décrivant
l’évolution du choix de l’affilé d’une année à l’autre .

 0,8 0, 2 
Soit M =  la matrice de transition associée au graphe G .
 0,1 0,9 

1) Recopier et compléter le graphe G .

2) Donner :

a- La probabilité qu’un affilé à la formule B garde la même formule B l’année suivante .

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

b- La probabilité qu’un affilé à la formule B change de formule , vers la formule A , l’année suivante .

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

3) Soit P0 = (0,3 0,7) la matrice ligne qui décrit l’état initial . Donner la matrice ligne P 1 décrivant l’ état probabiliste

après une année .

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

1 2
4) Montrer que la matrice P =   traduit l’état stable de la situation .
3 3

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

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