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Nous nous intéresserons principalement aux fonctions à valeurs réelles. Nous généralis-
erons dans un dernier paragraphe les principaux résultats aux fonctions à valeurs com-
plexes.
Exemple 1 Le domaine de dénition la fonction inverse est R∗ car 0 est le seul réel
n'ayant pas d'image par la fonction inverse.
√
Exemple 2 La fonction f : x 7→ x2 − 1 a pour domaine de dénition ] − ∞, −1] ∪
[1, +∞[. En eet, x est dans le domaine de dénition de f si et seulement si x2 − 1 est
positif (car la racine carrée n'est dénie que sur R+ ). Or
x2 − 1 > 0 ⇐⇒ x ∈] − ∞, −1] ∪ [1, +∞[.
Exemple 3 La fonction f : x 7→ ln(x2 −1) a pour domaine de dénition ]−∞, −1[∪]1, +∞[.
En eet, x est dans le domaine de dénition de f si et seulement si x2 − 1 est strictement
positif (car ln n'est dénie que sur R∗+ ). Or
x2 − 1 > 0 ⇐⇒ x ∈] − ∞, −1[∪]1, +∞[.
Dénition 2 La courbe représentative d'une fonction f est l'ensemble des points du plan
de coordonnées (x, f (x)) où x appartient au domaine de dénition. La courbe représenta-
tive de f est souvent notée Cf . On a donc
Cf = {(x, f (x)); x ∈ Df }.
1
Proposition 1
Soit f une fonction et a un réel.
• Soit g : x 7→ f (x) + a. La courbe représentative Cg de g se déduit de celle
de f par une translation de vecteur a→−
v.
Preuve :
• g2 : x 7→ f (x + 1),
• g3 : x 7→ f (2 − x),
• g4 : x 7→ f (2x),
• g5 : x 7→ 2f (x).
2
Nous donnons les courbes représentatives de ces cinq fonctions ainsi que la courbe représen-
tative de f .
Cg1 Cg2
Cf Cf
Cg3 Cg4
Cf
Cf
Cg5
Cf
Théorème 1
Soit f une fonction.
• Soit λ un réel. Les solutions de l'équation f (x) = λ est l'ensemble des
abscisses des points d'intersection de Cf et de la droite y = λ.
• Soit λ un réel. Les solutions de l'inéquations f (x) 6 λ est l'ensemble des
abscisses des points de Cf situés sous la droite y = λ.
3
Preuve :
1. pour tout x ∈ Df , −x ∈ Df ,
2. pour tout x ∈ Df , f (−x) = f (x).
• f est dite impaire si
1. pour tout x ∈ Df , −x ∈ Df ,
2. pour tout x ∈ Df , f (−x) = −f (x).
• f est dite périodique de période T > 0 si
1. pour tout x ∈ Df , x + T ∈ Df ,
2. pour tout réel x, f (x + T ) = f (x).
Remarque 1 Une fonction n'est pas forcément paire ou impaire. Elle peut très bien (et
c'est la majorité des cas) n'être l'un ni l'autre. Par contre toute fonction f dénie sur un
ensemble symétrique par rapport à 0 peut s'écrire comme la somme d'une fonction paire
et d'une fonction impaire
1 1
f (x) = (f (x) + f (−x)) + (f (x) − f (−x)).
2 2
Proposition 2
Soit f une fonction.
• f est paire si et seulement si Cf est invariante par la symétrie d'axe (O→
−
v ).
4
.
Preuve :
1.5 Monotonie
R possédant une relation d'ordre, on peut dénir la monotonie d'une fonction.
5
1.6 Bijectivité
Nous avons déjà vu ce qu'est une fonction bijective.
Proposition 3
Soit f une fonction dénie sur un intervalle. Si f est strictement monotone,
alors f est injective et donc bijective de I dans f (I).
De plus, si f est continue, f (I) est un intervalle.
Preuve :
Proposition 4
Soit f une fonction bijective. Alors Cf −1 est l'image de Cf par la symétrie d'axe
y = x.
Preuve :
6
• f est bornée si elle est à la fois majorée et minorée.
Remarque 2 Graphiquement, dire que f est majorée par M signie que la courbe représen-
tative de f est située sous la droite y = M .
De même, dire que f est minorée par m signie que la courbe représentative de f est située
au-dessus la droite y = m.
Proposition 5
Soit f une fonction. f est bornée si et seulement si |f | est majorée.
Preuve :
2 Dérivation
Nous ne présentons ici que des résultats très généraux. L'étude plus théorique de la
dérivation aura lieu ultérieurement.
Preuve :
7
2.2 Opérations sur la dérivation
Proposition 7
Soient f et g deux fonctions dérivables sur un sous-ensemble A de R et λ un réel.
Alors
• f + g est dérivable sur A et (f + g)0 = f 0 + g 0 .
On a en particulier 0
1 g0
= − 2.
g g
Il arrive souvent que l'on ait à manipuler des fonctions de plusieurs variables (nous présen-
tons le cas de deux variables mais cela se généralise facilement à trois, quatre,... variables).
Soit f : (x, y) 7→ f (x, y) une fonction dénie sur un sous ensemble A de R2 . Fixons la
deuxième variable et considérons la fonction f1 : x 7→ f (x, y). Si cette fonction est dériv-
able, alors sa dérivée est appelée dérivée partielle de f par rapport à la première variable.
Elle se note ∂1 (f )(x, y). On dénit bien sûr la dérivée partielle de f par rapport à la
deuxième variable de la même manière.
Exemple 5 Soit
f (x, y) = x2 + 2xy + 3y 2 .
On a f1 (x) = x2 + 2xy + 3y 2 qui est un polynôme en x et donc dérivable. On a alors
f10 (x) = ∂1 (f )(x, y) = 2x + 2y.
De même, on a
f20 (y) = ∂2 (f )(x, y) = 2x + 6y.
Proposition 8
Soit f une fonction dérivable sur un sous-ensemble A de R. Soit g une fonction
dérivable sur f (A). Alors g ◦ f est dérivable sur A et
(g ◦ f )0 = f 0 × g 0 ◦ f.
√
Exemple 6 Soit h : x 7→ x2 + 1. Cette
√ fonction est dénie et dérivable sur R. On a
h = g ◦ f où f : x 7→ x2 + 1 et g : x 7→ x.
Comme
1
f 0 (x) = 2x et g 0 (x) = √
2 x
8
on a
2x x
h0 (x) = f 0 (x) × g 0 (f (x)) = √ =√ .
x2 + 1 x2 + 1
Remarque 3 Soit f une fonction dérivable, sa dérivée est parfois notée
d
(f (x)).
dx
Cette notation peut s'avérer utile lorsqu'on utilise des fonctions de plusieurs variables.
Exemple 7 Soit f : x 7→ x3 . f est dérivable sur R et f 0 (x) = 3x2 . f 0 est une fonction
positive ne s'annulant qu'en 0. On en déduit que f est une fonction strictement croissante
sur R.
Preuve :
9
t
Par convention, la dérivée d'ordre 0 d'une fonction est la fonction elle-même. Autrement
dit
f (0) = f.
3 Étude Graphique
Ce paragraphe a pour but de préciser les notions d'asymptote. Soit a un réel.
1. Si limx→a f (x) = ±∞ alors la droite (verticale) d'équation x = a est une asymptote
verticale à la courbe représentative de f .
2. Si limx→+∞ f (x) = a alors la droite d'équation y = a est une asymptote horizontale
à la courbe représentative de f .
3. Si limx→+∞ f (x) = ±∞.
(a) Si limx→+∞ f (x)/x = ±∞ alors on dit que la courbe représentative de f admet
une branche parabolique verticale au voisinage de +∞.
10
(b) Si limx→+∞ f (x)/x = 0 alors on dit que la courbe représentative de f admet
une branche parabolique horizontale au voisinage de +∞.
(c) Si limx→+∞ f (x)/x = a.
i. Si limx→+∞ (f (x) − ax) = ±∞ alors on dit que la courbe représentative de
f admet une branche parabolique dans la direction y = ax.
ii. Si limx→+∞ (f (x) − ax) = b ∈ R alors on dit que la droite y = ax + b est
une asymptote à la courbe représentative de f au voisinage de +∞
Exemple 8 La fonction f : x 7→ 1/x admet 0 pour limite en ±∞. Donc la droite y = 0
est asymptote à la courbe représentative de f en ±∞.
La fonction f : x 7→ 1/x admet +∞ en 0+ et −∞ en 0− . On en déduit que la droite x = 0
est asymptote à la courbe représentative de f en 0− et 0+ .
La courbe représentative de la fonction f : x 7→ x2 admet une branche parabolique verticale
au voisinage de +∞ car
x2
lim x2 = +∞ et lim = +∞.
x→+∞ x→+∞ x
√
La courbe représentative de la fonction f : x 7→ x admet une branche parabolique
horizontale au voisinage de +∞ car
√
√ x
lim x = +∞ et lim = 0.
x→+∞ x→+∞ x
√
La courbe représentative de la fonction f : x 7→ 2x + x admet une branche parabolique
dans la direction y = 2x au voisinage de +∞ car
√
√ 2x + x √
lim 2x + x = +∞ lim = 2 et lim (2x + x) − 2x = +∞.
x→+∞ x→+∞ x x→+∞
4 Fonctions usuelles
4.1 Fonction exponentielle
Dénition 9 La fonction exponentielle, notée x 7→ ex , est l'unique fonction dénie sur R
solution du problème
∀x ∈ R f 0 (x) = f (x)
f (0) = 1.
D'après sa dénition, la fonction exponentielle est dénie sur R et y est dérivable. De
plus
∀x ∈ R (exp)0 (x) = exp(x).
C'est une fonction strictement croissante sur R. Son tableau de variation est donné
par
11
x −∞ 0 +∞
+∞
%
x
e 1
%
0
Voici sa courbe représentative
0 6 ex 6 1 ⇐⇒ x 6 0 ex > 1 ⇐⇒ x > 0.
lim ex = 0 lim ex = +∞
x→−∞ x→+∞
12
Voici sa courbe représentative
Proposition 10
Soient a et b deux réels. On a
13
Proposition 11
La fonction cosh est une fonction paire, strictement décroissante sur ] − ∞, 0] et
croissante sur [0, +∞[.
La fonction sinh est une fonction impaire, strictement croissante sur R.
Les fonctions cosh et sinh sont dérivables sur R et on a
Voici les courbes représentatives de ces deux fonctions ainsi que celle de x 7→ ex /2 qui
s'"intercalle" entre les deux.
Tout comme pour les fonctions cos et sin il existe une trigonométrie hyperbolique :
Formules de base
cosh(a) + sinh(a) = ea cosh(a) − sinh(a) = e−a
cosh2 (a) − sinh2 (a) = 1 cosh(a) ≥ 1
Formules d'addition
cosh (a + b) = cosh(a) cosh(b) + sinh(a) sinh(b)
cosh (a − b) = cosh(a) cosh(b) − sinh(a) sinh(b)
sinh (a + b) = sinh(a) cosh(b) + cosh(a) sinh(b)
sinh (a − b) = sinh(a) cosh(b) − cosh(a) sinh(b)
cosh(2a) = cosh2 (a) + sinh2 (a) = 2 cosh2 (a) − 1
sinh(2a) = 2 sinh(a) cosh(a)
14
Transformation de produit en somme
1
cosh(a) cosh(b) = (cosh (a + b) + cosh (a − b))
2
1
sinh(a) cosh(b) = (sinh (a + b) + sinh (a − b))
2
1
sinh(a) sinh(b) = (cosh (a + b) − cosh (a − b))
2
Pour a = b, on obtient :
cosh(2a) + 1
cosh2 (a) =
2
2 cosh(2a) − 1
sinh (a) =
2
Remarque 4 Un moyen simple pour retrouver toutes ces formules est d'utiliser les for-
mules de trigonométrie "classique" et de remplacer dans ces formules cos par cosh et sin
par i sinh.
15
Proposition 12
n pair n impair
n pair n impair
16
4.4.3 Fonctions puissances généralisées
Soit α un réel.
Dénition 11 On appelle fonction puissance d'exposant α la fonction fα dénie sur
]0, +∞[ par
∀x ∈]0, +∞[ fα (x) = xα = eα ln(x) .
Proposition 13
fα est une fonction dérivable sur ]0, +∞[ et
Proposition 14
On a pour tout réels x et y strictement positifs
α
α α α α+β α β x xα
(xy) = x y , x =x x , = α, (xα )β = xαβ .
y y
(ex )a
lim = +∞, lim xb (ex )a = 0
x→+∞ xb x→0+
Preuve :
17
t
18
4.6 Fonctions circulaires
Il s'agit de l'étude des fonctions cos, sin et tan. Ces trois fonctions ont été étudiées. Nous
rappellerons uniquement leur propriétés de parité et périodicité.
19
4.7 Fonctions circulaires réciproques
4.7.1 Fonction arccosinus
La fonction cos est continue et strictement décroissante sur [0, π]. Elle réalise donc une bi-
jection de [0, π] sur [−1, 1]. la fonction arccosinus, notée arccos, est la bijection réciproque
de la restriction de cos à [0, π]. Le tableau de variation de arccos est donc
x −1 1
π
arccos(x) &
0
Voici sa courbe représentative
La fonction cos est dérivable sur [0, π] et sa dérivée ne s'annule qu'en 0 et π . Donc La
fonction arccos est dérivable sur [−1, 1] r {cos(0), cos(π)} =] − 1, 1[ et d'après la formule
de la dérivée d'une bijection réciproque, on a
1
∀x ∈] − 1, 1[ arccos0 (x) = − .
sin(arccos(x))
Comme arccos(x) ∈ [0, π], on a sin(arccos(x)) > 0. On en déduit que
p √
sin(arccos(x)) = 1 − cos2 (arccos(x)) = 1 − x2 .
20
On a donc
1
∀x ∈] − 1, 1[ arccos0 (x) = − √ .
1 − x2
Remarque 7 ATTENTION, on a cos(arccos(x)) = x si et seulement si x ∈ [−1, 1].
On a arccos(cos(x)) = x si et seulement si x ∈ [0, π].
La fonction sin est dérivable sur [−π/2, π/2[ et sa dérivée ne s'annule qu'en −π/2 et π/2.
Donc La fonction arcsin est dérivable sur [−1, 1] r {sin(−π/2), sin(π/2)} =] − 1, 1[ et
d'après la formule de la dérivée d'une bijection réciproque, on a
1
∀x ∈] − 1, 1[ arcsin0 (x) = .
cos(arcsin(x))
On a donc
1
∀x ∈] − 1, 1[ arcsin0 (x) = √ .
1 − x2
Remarque 8 ATTENTION, on a sin(arcsin(x)) = x si et seulement si x ∈ [−1, 1]
On a arcsin(sin(x)) = x si et seulement si x ∈ [−π/2, π/2].
21
4.7.3 Fonction arctangente
La fonction tan est continue et strictement croissante sur ] − π/2, π/2[. Elle réalise donc
une bijection de ] − π/2, π/2[ sur R. la fonction arctangente, notée arctan est la bijection
réciproque de la restriction de tan à ] − π/2, π/2[. Le tableau de variation de arcsin est
donc
x −∞ +∞
π
2
arctan(x) %
− π2
Comme la dérivée de tan ne s'annule pas sur ] − π/2, π/2[, la fonction arctan est dérivable
sur R et d'après la formule de la dérivée d'une bijection réciproque, on a
1 1 1
∀x ∈ R arctan0 (x) = 0
= 2
=
tan (arctan(x)) 1 + tan (arctan(x)) 1 + x2
Remarque 9 Comme arctan est dénie sur R il est toujours vrai que tan(arctan(x)) = x.
Par contre l'égalité arctan(tan(x)) = x n'est valable que sur l'intervalle ] − π/2, π/2[.
Preuve :
22
Proposition 16
On a π
∀x ∈ [−1, 1] arccos(x) + arcsin(x) = .
2
Preuve :
Une telle fonction peut s'écrire f = f1 + if2 où f1 et f2 sont des fonctions à valeurs réelles.
Dénition 12 La fonction f1 est appelée la partie réelle de f et est notée Re(f ).
La fonction f2 est appelée la partie imaginaire de f et est notée Im(f ).
Le module de f est noté |f | et est égal à Re(f )2 + Im(f )2 .
p
Les opérations sur la dérivations des fonctions à valeurs complexes sont les mêmes que
pour les fonctions à valeurs réelles.
Proposition 17
23
Soient f et g deux fonctions à valeurs complexes dérivables sur un sous-ensemble
A de R et λ un complexe. Alors
On a en particulier 0
1 g0
= − 2.
g g
Proposition 18
Soit ϕ une fonction dérivable à valeurs complexes sur un sous-ensemble A. exp(ϕ)
est alors dérivable sur A et on a
exp(ϕ)0 = ϕ0 exp(ϕ).
Preuve :
24
6 Tableau récapitulatif
Nous présentons dans un tableau les dérivées des diérentes fonctions usuelles.
Fonction Fonction dérivée Domaine de dérivabilité
x 7→ a a ∈ R x 7→ 0 R
x 7→ xn n ∈ N∗ x 7→ nxn−1 R
1 n
x 7→ x−n = n n ∈ N∗ x 7→ −nx−n−1 = − R∗
x xn+1
x 7→ xα α ∈ R∗ x 7→ αxα−1 ]0, +∞[
√ 1
x 7→ x x 7→ √ ]0, +∞[
2 x
x 7→ sin(x) x 7→ cos(x) R
x 7→ cos(x) x 7→ − sin(x) R
1 nπ o
x 7→ tan(x) x 7→ = 1 + tan2 (x) Rr + kπ; k ∈ Z
cos2 (x) 2
x
x 7→ e x 7→ ex R
x 7→ cosh(x) x 7→ sinh(x) R
x 7→ sinh(x) x 7→ cosh(x) R
1
x 7→ arccos(x) x 7→ − √ ] − 1, 1[
1 − x2
1
x 7→ arcsin(x) x 7→ √ ] − 1, 1[
1 − x2
1
x 7→ arctan(x) x 7→ R
1 + x2
25