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Fonctions de la variable réelle

Nous nous intéresserons principalement aux fonctions à valeurs réelles. Nous généralis-
erons dans un dernier paragraphe les principaux résultats aux fonctions à valeurs com-
plexes.

1 Généralités sur les fonctions


1.1 Domaine de dénition
Dénition 1 Soit f : R → R. Le domaine de dénition de f (souvent noté Df ) est
l'ensemble des réels x tels que x ait une image par f .

Exemple 1 Le domaine de dénition la fonction inverse est R∗ car 0 est le seul réel
n'ayant pas d'image par la fonction inverse.

Exemple 2 La fonction f : x 7→ x2 − 1 a pour domaine de dénition ] − ∞, −1] ∪
[1, +∞[. En eet, x est dans le domaine de dénition de f si et seulement si x2 − 1 est
positif (car la racine carrée n'est dénie que sur R+ ). Or
x2 − 1 > 0 ⇐⇒ x ∈] − ∞, −1] ∪ [1, +∞[.

Exemple 3 La fonction f : x 7→ ln(x2 −1) a pour domaine de dénition ]−∞, −1[∪]1, +∞[.
En eet, x est dans le domaine de dénition de f si et seulement si x2 − 1 est strictement
positif (car ln n'est dénie que sur R∗+ ). Or
x2 − 1 > 0 ⇐⇒ x ∈] − ∞, −1[∪]1, +∞[.

1.2 Représentation graphique


Munissons R2 d'un repère (pas forcément orthonormé) (O, →

u ,→

v ).

Dénition 2 La courbe représentative d'une fonction f est l'ensemble des points du plan
de coordonnées (x, f (x)) où x appartient au domaine de dénition. La courbe représenta-
tive de f est souvent notée Cf . On a donc

Cf = {(x, f (x)); x ∈ Df }.

Voyons à présent la courbe représentative des fonctions associées à f .

1
Proposition 1
Soit f une fonction et a un réel.
• Soit g : x 7→ f (x) + a. La courbe représentative Cg de g se déduit de celle
de f par une translation de vecteur a→−
v.

• Soit g : x 7→ f (x + a). La courbe représentative Cg de g se déduit de celle


de f par une translation de vecteur −a→−u.

• Soit g : x 7→ f (a − x). La courbe représentative Cg de g est la symétrique


de Cf par rapport à la droite x = a/2.
• Soit g : x 7→ f (ax). La courbe représentative Cg de g se déduit de celle de f
par la transformation du plan
x 
(x, y) 7−→ ,y .
a

• Soit g : x 7→ af (x). La courbe représentative Cg de g se déduit de celle de f


par la transformation du plan

(x, y) 7−→ (x, ay).

Preuve :

Exemple 4 Soit f la fonction x 7→ x2 . Notons


• g1 : x 7→ f (x) + 1,

• g2 : x 7→ f (x + 1),

• g3 : x 7→ f (2 − x),

• g4 : x 7→ f (2x),

• g5 : x 7→ 2f (x).

2
Nous donnons les courbes représentatives de ces cinq fonctions ainsi que la courbe représen-
tative de f .

Cg1 Cg2

Cf Cf

Cg3 Cg4

Cf
Cf

Cg5

Cf

La courbe représentative d'une fonction permet de résoudre (approximativement !!) des


équations ou inéquations du type
f (x) = λ f (x) 6 λ.

Théorème 1
Soit f une fonction.
• Soit λ un réel. Les solutions de l'équation f (x) = λ est l'ensemble des
abscisses des points d'intersection de Cf et de la droite y = λ.
• Soit λ un réel. Les solutions de l'inéquations f (x) 6 λ est l'ensemble des
abscisses des points de Cf situés sous la droite y = λ.

3
Preuve :

1.3 Parité, Imparité, périodicité


Dénition 3 Soit f une fonction.
• f est dite paire si

1. pour tout x ∈ Df , −x ∈ Df ,
2. pour tout x ∈ Df , f (−x) = f (x).
• f est dite impaire si

1. pour tout x ∈ Df , −x ∈ Df ,
2. pour tout x ∈ Df , f (−x) = −f (x).
• f est dite périodique de période T > 0 si

1. pour tout x ∈ Df , x + T ∈ Df ,
2. pour tout réel x, f (x + T ) = f (x).
Remarque 1 Une fonction n'est pas forcément paire ou impaire. Elle peut très bien (et
c'est la majorité des cas) n'être l'un ni l'autre. Par contre toute fonction f dénie sur un
ensemble symétrique par rapport à 0 peut s'écrire comme la somme d'une fonction paire
et d'une fonction impaire
1 1
f (x) = (f (x) + f (−x)) + (f (x) − f (−x)).
2 2
Proposition 2
Soit f une fonction.
• f est paire si et seulement si Cf est invariante par la symétrie d'axe (O→

v ).

• f est impaire si et seulement si Cf est invariante par la symétrie centrale


de centre O.
• f est périodique de période T si seulement si Cf est invariante par la trans-
lation de vecteur T →

u.

4
.
Preuve :

1.4 Opérations sur les fonctions


Dénition 4 Soient f et g deux fonctions. La fonction f + g est dénie par
f + g : Df ∩ Dg −→ R
x 7−→ f (x) + g(x).
Dénition 5 Soient f et g deux fonctions. La fonction f g est dénie par
f g : Df ∩ Dg −→ R
x 7−→ f (x)g(x).
Dénition 6 Soient f et g deux fonctions. La fonction g ◦ f est dénie par
g ◦ f : {x ∈ Df , f (x) ∈ Dg } −→ R
x 7−→ g(f (x)).

1.5 Monotonie
R possédant une relation d'ordre, on peut dénir la monotonie d'une fonction.

Dénition 7 Soit f une fonction dénie sur un intervalle I .


• f est dite croissante si
∀x, y ∈ I x 6 y =⇒ f (x) 6 f (y).

• f est dite décroissante si


∀x, y ∈ I x 6 y =⇒ f (x) > f (y).

On peut préciser la stricte croissance ou décroissance.


• f est dite strictement croissante si
∀x, y ∈ I x < y =⇒ f (x) < f (y).

• f est dite strictement décroissante si


∀x, y ∈ I x < y =⇒ f (x) > f (y).

Toute fonction (strictement) croissante ou décroissante est dite (strictement) monotone.

5
1.6 Bijectivité
Nous avons déjà vu ce qu'est une fonction bijective.
Proposition 3
Soit f une fonction dénie sur un intervalle. Si f est strictement monotone,
alors f est injective et donc bijective de I dans f (I).
De plus, si f est continue, f (I) est un intervalle.

Preuve :

Proposition 4
Soit f une fonction bijective. Alors Cf −1 est l'image de Cf par la symétrie d'axe
y = x.

Preuve :

1.7 Fonctions majorées, minorées, bornées


Dénition 8 Soit f une fonction.
• f est dite majorée s'il existe un réel M tel que
∀x ∈ Df f (x) 6 M.
Autrement dit, f est majorée si l'ensemble {f (x); x ∈ Df } est majoré.
• f est dite minorée s'il existe un réel m tel que
∀x ∈ Df f (x) > m.
Autrement dit, f est minorée si l'ensemble {f (x); x ∈ Df } est minoré.

6
• f est bornée si elle est à la fois majorée et minorée.

Remarque 2 Graphiquement, dire que f est majorée par M signie que la courbe représen-
tative de f est située sous la droite y = M .
De même, dire que f est minorée par m signie que la courbe représentative de f est située
au-dessus la droite y = m.
Proposition 5
Soit f une fonction. f est bornée si et seulement si |f | est majorée.

Preuve :

2 Dérivation
Nous ne présentons ici que des résultats très généraux. L'étude plus théorique de la
dérivation aura lieu ultérieurement.

2.1 Équation de la tangente en un point


Rappelons que si une fonction f est dérivable en un point a alors f 0 (a) est le coecient
directeur de la droite tangente à la courbe représentative Cf de f au point d'abscisse a.
Proposition 6
Soit f une fonction dérivable au point a. L'équation de la tangente à Cf au point
d'abscisse a est
y = f 0 (a)(x − a) + f (a).

Preuve :

7
2.2 Opérations sur la dérivation
Proposition 7
Soient f et g deux fonctions dérivables sur un sous-ensemble A de R et λ un réel.
Alors
• f + g est dérivable sur A et (f + g)0 = f 0 + g 0 .

• λf est dérivable sur A et (λf )0 = λf 0 .

• f g est dérivable sur A et (f g)0 = f 0 g + f g 0 .

• Si g ne s'annule pas sur A alors f /g est dérivable sur A et


 0
f f 0g − f g0
= .
g g2

On a en particulier  0
1 g0
= − 2.
g g

Il arrive souvent que l'on ait à manipuler des fonctions de plusieurs variables (nous présen-
tons le cas de deux variables mais cela se généralise facilement à trois, quatre,... variables).
Soit f : (x, y) 7→ f (x, y) une fonction dénie sur un sous ensemble A de R2 . Fixons la
deuxième variable et considérons la fonction f1 : x 7→ f (x, y). Si cette fonction est dériv-
able, alors sa dérivée est appelée dérivée partielle de f par rapport à la première variable.
Elle se note ∂1 (f )(x, y). On dénit bien sûr la dérivée partielle de f par rapport à la
deuxième variable de la même manière.
Exemple 5 Soit
f (x, y) = x2 + 2xy + 3y 2 .
On a f1 (x) = x2 + 2xy + 3y 2 qui est un polynôme en x et donc dérivable. On a alors
f10 (x) = ∂1 (f )(x, y) = 2x + 2y.
De même, on a
f20 (y) = ∂2 (f )(x, y) = 2x + 6y.

Proposition 8
Soit f une fonction dérivable sur un sous-ensemble A de R. Soit g une fonction
dérivable sur f (A). Alors g ◦ f est dérivable sur A et

(g ◦ f )0 = f 0 × g 0 ◦ f.


Exemple 6 Soit h : x 7→ x2 + 1. Cette
√ fonction est dénie et dérivable sur R. On a
h = g ◦ f où f : x 7→ x2 + 1 et g : x 7→ x.
Comme
1
f 0 (x) = 2x et g 0 (x) = √
2 x

8
on a
2x x
h0 (x) = f 0 (x) × g 0 (f (x)) = √ =√ .
x2 + 1 x2 + 1
Remarque 3 Soit f une fonction dérivable, sa dérivée est parfois notée
d
(f (x)).
dx
Cette notation peut s'avérer utile lorsqu'on utilise des fonctions de plusieurs variables.

2.3 Variations d'une fonction dérivable


Soit f dérivable sur un intervalle I .
Théorème 2
On a
• Si f 0 est une fonction strictement positive [resp. négative] sur I alors f est
strictement croissante [resp. décroissante] sur I .
• Si f 0 est une fonction positive [resp. négative] sur I alors f est croissante [resp.
décroissante] sur I .
• Si f 0 est une fonction positive [resp. négative] ne s'annulant qu'en un nombre
ni de points de I alors f est strictement croissante [resp. décroissante].

Exemple 7 Soit f : x 7→ x3 . f est dérivable sur R et f 0 (x) = 3x2 . f 0 est une fonction
positive ne s'annulant qu'en 0. On en déduit que f est une fonction strictement croissante
sur R.

2.4 Dérivation et réciproque


Théorème 3
Soit f une fonction dérivable et strictement monotone sur un intervalle I . Alors
• f réalise une bijection de I sur f (I) (qui est alors un intervalle, nous y
reviendrons).
• f −1 a même sens de variation que f .

• Si f 0 ne s'annule pas sur I alors f −1 est dérivable et


0 1
∀y ∈ f (I), f −1 (y) = .
f 0 (f −1 (y))

Preuve :

9
t

2.5 Dérivées d'ordre supérieur


Soit f une fonction dérivable sur un sous-ensemble A de R. Si f 0 est dérivable alors sa
dérivée est notée f 00 et est appelée la dérivée seconde de f .
Plus généralement : soit n > 2. On dit que f est n fois dérivable si f est n − 1 fois
dérivable et que la dérivée (n − 1)-ième est dérivable. On appelle et on note f (n) alors la
dérivée n-ième de f la dérivée de la dérivée (n − 1)-ième. On a
f (n) = (f (n−1) )0 .

Par convention, la dérivée d'ordre 0 d'une fonction est la fonction elle-même. Autrement
dit
f (0) = f.

Proposition 9 (Formule de Leibniz)


Soient f et g deux fonctions n fois dérivables. sur un sous ensemble A alors f g
est n fois dérivable sur A et on a
n  
(n)
X n (k) (n−k)
(f g) = f g .
k=0
k

Preuve : Elle est identique à celle du binôme et est laissée en exercice !! 

3 Étude Graphique
Ce paragraphe a pour but de préciser les notions d'asymptote. Soit a un réel.
1. Si limx→a f (x) = ±∞ alors la droite (verticale) d'équation x = a est une asymptote
verticale à la courbe représentative de f .
2. Si limx→+∞ f (x) = a alors la droite d'équation y = a est une asymptote horizontale
à la courbe représentative de f .
3. Si limx→+∞ f (x) = ±∞.
(a) Si limx→+∞ f (x)/x = ±∞ alors on dit que la courbe représentative de f admet
une branche parabolique verticale au voisinage de +∞.

10
(b) Si limx→+∞ f (x)/x = 0 alors on dit que la courbe représentative de f admet
une branche parabolique horizontale au voisinage de +∞.
(c) Si limx→+∞ f (x)/x = a.
i. Si limx→+∞ (f (x) − ax) = ±∞ alors on dit que la courbe représentative de
f admet une branche parabolique dans la direction y = ax.
ii. Si limx→+∞ (f (x) − ax) = b ∈ R alors on dit que la droite y = ax + b est
une asymptote à la courbe représentative de f au voisinage de +∞
Exemple 8 La fonction f : x 7→ 1/x admet 0 pour limite en ±∞. Donc la droite y = 0
est asymptote à la courbe représentative de f en ±∞.
La fonction f : x 7→ 1/x admet +∞ en 0+ et −∞ en 0− . On en déduit que la droite x = 0
est asymptote à la courbe représentative de f en 0− et 0+ .
La courbe représentative de la fonction f : x 7→ x2 admet une branche parabolique verticale
au voisinage de +∞ car
x2
lim x2 = +∞ et lim = +∞.
x→+∞ x→+∞ x

La courbe représentative de la fonction f : x 7→ x admet une branche parabolique
horizontale au voisinage de +∞ car

√ x
lim x = +∞ et lim = 0.
x→+∞ x→+∞ x

La courbe représentative de la fonction f : x 7→ 2x + x admet une branche parabolique
dans la direction y = 2x au voisinage de +∞ car

√ 2x + x √
lim 2x + x = +∞ lim = 2 et lim (2x + x) − 2x = +∞.
x→+∞ x→+∞ x x→+∞

La courbe représentative de la fonction f : x 7→ 2x + 3 + 1/x admet la droite y = 2x + 3


pour asymptote au voisinage de +∞ car
f (x)
lim f (x) = +∞ lim =2 lim f (x) − 2x = 3.
x→+∞ x→+∞ x x→+∞

4 Fonctions usuelles
4.1 Fonction exponentielle
Dénition 9 La fonction exponentielle, notée x 7→ ex , est l'unique fonction dénie sur R
solution du problème
∀x ∈ R f 0 (x) = f (x)


f (0) = 1.
D'après sa dénition, la fonction exponentielle est dénie sur R et y est dérivable. De
plus
∀x ∈ R (exp)0 (x) = exp(x).
C'est une fonction strictement croissante sur R. Son tableau de variation est donné
par

11
x −∞ 0 +∞
+∞
%
x
e 1
%
0
Voici sa courbe représentative

Graphiquement, on voit que la fonction exponentielle admet une branche parabolique


verticale au voisinage de +∞ (cela sera mathématiquement justié un peu plus tard).
Les principales propriétés calculatoires de la fonction exponentielle sont
∀x, y ∈ R ∀n ∈ Z ex+y = ex ey enx = (ex )n .

0 6 ex 6 1 ⇐⇒ x 6 0 ex > 1 ⇐⇒ x > 0.
lim ex = 0 lim ex = +∞
x→−∞ x→+∞

On a également l'inégalité suivante


∀x ∈ R ex > 1 + x.

4.2 La fonction logarithme népérien


La fonction exponentielle est une fonction dérivable et strictement croissante sur R. Elle
réalise donc, d'après son tableau de variations, une bijection de R sur ]0, +∞[. Sa bijection
réciproque est appelée fonction logarithme népérien. C'est donc une fonction dénie sur
]0, +∞[ strictement croissante. De plus elle est dérivable et on a
1 1 1
∀x ∈]0, +∞[ ln0 (x) = = = .
exp0 (ln(x)) exp(ln(x)) x
Son tableau de variation est donné par
x 0 1 +∞
+∞
%
ln(x) 0
%
−∞

12
Voici sa courbe représentative

Proposition 10
Soient a et b deux réels. On a

ab > 0 =⇒ ln(ab) = ln(|a|) + ln(|b|).

En particulier, si a > 0 et b > 0


 
1
ln(ab) = ln(a) + ln(b) ln = − ln(a).
a

Les limites du logarithme népérien sont


lim ln(x) = −∞ lim ln(x) = +∞.
x→0+ x→+∞

On a également l'inégalité suivante


∀x ∈] − 1, +∞[ ln(1 + x) 6 x.

4.3 Cosinus et sinus hyperbolique


Dénition 10 La fonction cosinus hyperbolique est la fonction, notée cosh, dénie sur R
par
ex + e−x
cosh(x) = .
2
La fonction sinus hyperbolique est la fonction, notée sinh, dénie sur R par
ex − e−x
sinh(x) = .
2

13
Proposition 11
La fonction cosh est une fonction paire, strictement décroissante sur ] − ∞, 0] et
croissante sur [0, +∞[.
La fonction sinh est une fonction impaire, strictement croissante sur R.
Les fonctions cosh et sinh sont dérivables sur R et on a

cosh0 = sinh sinh0 = cosh .

On a enn, la relation très importante suivante

∀x ∈ R cosh2 (x) − sinh2 (x) = 1.

Voici les courbes représentatives de ces deux fonctions ainsi que celle de x 7→ ex /2 qui
s'"intercalle" entre les deux.

Tout comme pour les fonctions cos et sin il existe une trigonométrie hyperbolique :
Formules de base
cosh(a) + sinh(a) = ea cosh(a) − sinh(a) = e−a
cosh2 (a) − sinh2 (a) = 1 cosh(a) ≥ 1

Formules d'addition
cosh (a + b) = cosh(a) cosh(b) + sinh(a) sinh(b)
cosh (a − b) = cosh(a) cosh(b) − sinh(a) sinh(b)
sinh (a + b) = sinh(a) cosh(b) + cosh(a) sinh(b)
sinh (a − b) = sinh(a) cosh(b) − cosh(a) sinh(b)
cosh(2a) = cosh2 (a) + sinh2 (a) = 2 cosh2 (a) − 1
sinh(2a) = 2 sinh(a) cosh(a)

14
Transformation de produit en somme
1
cosh(a) cosh(b) = (cosh (a + b) + cosh (a − b))
2
1
sinh(a) cosh(b) = (sinh (a + b) + sinh (a − b))
2
1
sinh(a) sinh(b) = (cosh (a + b) − cosh (a − b))
2
Pour a = b, on obtient :
cosh(2a) + 1
cosh2 (a) =
2
2 cosh(2a) − 1
sinh (a) =
2

Transformation de sommes en produits


En posant p = a + b et q = a − b, il vient alors :
   
p+q p−q
cosh(p) + cosh(q) = 2 cosh cosh
 2   2 
p+q p−q
cosh(p) − cosh(q) = 2 sinh sinh
 2   2 
p+q p−q
sinh(p) + sinh(q) = 2 sinh cosh
 2   2 
p−q p+q
sinh(p) − sinh(q) = 2 sinh cosh
2 2

Formule de Moivre hyperbolique


Pour tout réel x et tout entier n
(cosh(x) + sinh(x))n = cosh(nx) + sinh(nx).

Remarque 4 Un moyen simple pour retrouver toutes ces formules est d'utiliser les for-
mules de trigonométrie "classique" et de remplacer dans ces formules cos par cosh et sin
par i sinh.

4.4 Fonction puissance


4.4.1 Monôme
Soit n un entier tel que n > 1. Soit x ∈ R, on a

x0 = 1
x = x × xn−1
n

On peut alors dénir pour tout entier n ∈ N la fonction


pn : x 7−→ xn .

15
Proposition 12

• pn est une fonction dénie et dérivable sur R. On a pour tout entier n

∀x ∈ R p00 (x) = 0 p0n (x) = nxn−1 .

• si n est pair pn est une fonction paire.

• si n est impair pn est une fonction impaire.

Voici les représentations graphiques de pn .

n pair n impair

4.4.2 Fonction inverse


Soit n ∈ N∗ et x ∈ R∗ . La fonction inverse de degré n est la fonction qn dénie par
1
∀x ∈ R∗ qn (x) = .
xn
Cette fonction est dérivable sur R∗ et on a
n
∀x ∈ R∗ qn0 (x) = − .
xn+1
Voici les représentations graphiques des fonctions qn .

n pair n impair

16
4.4.3 Fonctions puissances généralisées
Soit α un réel.
Dénition 11 On appelle fonction puissance d'exposant α la fonction fα dénie sur
]0, +∞[ par
∀x ∈]0, +∞[ fα (x) = xα = eα ln(x) .

Proposition 13
fα est une fonction dérivable sur ]0, +∞[ et

fα0 (x) = αxα−1 .

Proposition 14
On a pour tout réels x et y strictement positifs
 α
α α α α+β α β x xα
(xy) = x y , x =x x , = α, (xα )β = xαβ .
y y

Remarque 5 Il convient de noter le cas particulier α = 12 . On a



x1/2 = x.

Remarque 6 Si α est un réel strictement positif, on peut prolonger par continuité la


fonction fα en 0 en posant fα (0) = 0.

4.5 Croissances comparées


Théorème 4
Soient a et b deux réels strictement positifs.
(ln(x))a
lim = 0, lim xa ln(x)b = 0
x→+∞ xb x→0+

(ex )a
lim = +∞, lim xb (ex )a = 0
x→+∞ xb x→0+

Preuve :

17
t

18
4.6 Fonctions circulaires
Il s'agit de l'étude des fonctions cos, sin et tan. Ces trois fonctions ont été étudiées. Nous
rappellerons uniquement leur propriétés de parité et périodicité.

4.6.1 Fonction cos


La fonction cos est dénie sur R, paire et 2π -périodique. cos est dérivable sur R et on a
∀x ∈ R cos0 (x) = − sin(x).

Voici sa courbe représentative

4.6.2 Fonction sin


La fonction sin est dénie sur R, impaire et 2π -périodique. sin est dérivable sur R et on a
∀x ∈ R sin0 (x) = cos(x).

Voici sa courbe représentative

4.6.3 Fonction tangente


La fonction tan est dénie sur R r π2 + kπ; k ∈ Z . Elle est impaire et π -périodique.


Elle est dérivable sur son domaine de dénition et on a


1
tan0 (x) = 2
= 1 + tan2 (x).
cos (x)

Voici sa courbe représentative

19
4.7 Fonctions circulaires réciproques
4.7.1 Fonction arccosinus
La fonction cos est continue et strictement décroissante sur [0, π]. Elle réalise donc une bi-
jection de [0, π] sur [−1, 1]. la fonction arccosinus, notée arccos, est la bijection réciproque
de la restriction de cos à [0, π]. Le tableau de variation de arccos est donc
x −1 1
π
arccos(x) &
0
Voici sa courbe représentative

La fonction cos est dérivable sur [0, π] et sa dérivée ne s'annule qu'en 0 et π . Donc La
fonction arccos est dérivable sur [−1, 1] r {cos(0), cos(π)} =] − 1, 1[ et d'après la formule
de la dérivée d'une bijection réciproque, on a
1
∀x ∈] − 1, 1[ arccos0 (x) = − .
sin(arccos(x))
Comme arccos(x) ∈ [0, π], on a sin(arccos(x)) > 0. On en déduit que
p √
sin(arccos(x)) = 1 − cos2 (arccos(x)) = 1 − x2 .

20
On a donc
1
∀x ∈] − 1, 1[ arccos0 (x) = − √ .
1 − x2
Remarque 7 ATTENTION, on a cos(arccos(x)) = x si et seulement si x ∈ [−1, 1].
On a arccos(cos(x)) = x si et seulement si x ∈ [0, π].

4.7.2 Fonction arcsinus


La fonction sin est continue et strictement croissante sur [−π/2, π/2]. Elle réalise donc
une bijection de [−π/2, π/2] sur [−1, 1]. la fonction arcsinus, notée arcsin, est la bijection
réciproque de la restriction de sin à [−π/2, π/2]. Le tableau de variation de arcsin est donc
x −1 1
π
2
arcsin(x) %
− π2

Voici sa courbe représentative

La fonction sin est dérivable sur [−π/2, π/2[ et sa dérivée ne s'annule qu'en −π/2 et π/2.
Donc La fonction arcsin est dérivable sur [−1, 1] r {sin(−π/2), sin(π/2)} =] − 1, 1[ et
d'après la formule de la dérivée d'une bijection réciproque, on a
1
∀x ∈] − 1, 1[ arcsin0 (x) = .
cos(arcsin(x))

Comme arcsin(x) ∈ [−π/2π/2], on a cos(arcsin(x)) > 0. On en déduit que


q √
cos(arcsin(x)) = 1 − sin2 (arcsin(x)) = 1 − x2 .

On a donc
1
∀x ∈] − 1, 1[ arcsin0 (x) = √ .
1 − x2
Remarque 8 ATTENTION, on a sin(arcsin(x)) = x si et seulement si x ∈ [−1, 1]
On a arcsin(sin(x)) = x si et seulement si x ∈ [−π/2, π/2].

21
4.7.3 Fonction arctangente
La fonction tan est continue et strictement croissante sur ] − π/2, π/2[. Elle réalise donc
une bijection de ] − π/2, π/2[ sur R. la fonction arctangente, notée arctan est la bijection
réciproque de la restriction de tan à ] − π/2, π/2[. Le tableau de variation de arcsin est
donc
x −∞ +∞
π
2
arctan(x) %
− π2

Voici sa courbe représentative

Comme la dérivée de tan ne s'annule pas sur ] − π/2, π/2[, la fonction arctan est dérivable
sur R et d'après la formule de la dérivée d'une bijection réciproque, on a
1 1 1
∀x ∈ R arctan0 (x) = 0
= 2
=
tan (arctan(x)) 1 + tan (arctan(x)) 1 + x2

Remarque 9 Comme arctan est dénie sur R il est toujours vrai que tan(arctan(x)) = x.
Par contre l'égalité arctan(tan(x)) = x n'est valable que sur l'intervalle ] − π/2, π/2[.

4.7.4 Quelques égalités


Proposition 15
On a  
1 π
∀x > 0 arctan(x) + arctan = .
x 2
 
1 π
∀x < 0 arctan(x) + arctan =− .
x 2

Preuve :

22
Proposition 16
On a π
∀x ∈ [−1, 1] arccos(x) + arcsin(x) = .
2

Preuve :

5 Fonctions à valeurs complexes


Nous considérons ici des fonctions du type
f : R −→ C.

Une telle fonction peut s'écrire f = f1 + if2 où f1 et f2 sont des fonctions à valeurs réelles.
Dénition 12 La fonction f1 est appelée la partie réelle de f et est notée Re(f ).
La fonction f2 est appelée la partie imaginaire de f et est notée Im(f ).
Le module de f est noté |f | et est égal à Re(f )2 + Im(f )2 .
p

Le conjugué de f est la fonction, notée, f dénie par

∀x ∈ Df f (x) = Re(f ) − iIm(f ).

Dénition 13 f est dite bornée si la fonction |f | est bornée.


Dénition 14 Soit f une fonction à valeurs complexes. f est dérivable sur un ensemble
A si Re(f ) et Im(f ) le sont. On a alors

∀x ∈ Df f 0 (x) = Re(f )0 (x) + iIm(f )0 (x).

Les opérations sur la dérivations des fonctions à valeurs complexes sont les mêmes que
pour les fonctions à valeurs réelles.
Proposition 17

23
Soient f et g deux fonctions à valeurs complexes dérivables sur un sous-ensemble
A de R et λ un complexe. Alors

• f + g est dérivable sur A et (f + g)0 = f 0 + g 0 .

• λf est dérivable sur A et (λf )0 = λf 0 .

• f g est dérivable sur A et (f g)0 = f 0 g + f g 0 .

• Si g ne s'annule pas sur A alors f /g est dérivable sur A et


 0
f f 0g − f g0
= .
g g2

On a en particulier  0
1 g0
= − 2.
g g

Proposition 18
Soit ϕ une fonction dérivable à valeurs complexes sur un sous-ensemble A. exp(ϕ)
est alors dérivable sur A et on a

exp(ϕ)0 = ϕ0 exp(ϕ).

Preuve :

24
6 Tableau récapitulatif
Nous présentons dans un tableau les dérivées des diérentes fonctions usuelles.
Fonction Fonction dérivée Domaine de dérivabilité
x 7→ a a ∈ R x 7→ 0 R
x 7→ xn n ∈ N∗ x 7→ nxn−1 R
1 n
x 7→ x−n = n n ∈ N∗ x 7→ −nx−n−1 = − R∗
x xn+1
x 7→ xα α ∈ R∗ x 7→ αxα−1 ]0, +∞[
√ 1
x 7→ x x 7→ √ ]0, +∞[
2 x
x 7→ sin(x) x 7→ cos(x) R
x 7→ cos(x) x 7→ − sin(x) R
1 nπ o
x 7→ tan(x) x 7→ = 1 + tan2 (x) Rr + kπ; k ∈ Z
cos2 (x) 2
x
x 7→ e x 7→ ex R
x 7→ cosh(x) x 7→ sinh(x) R
x 7→ sinh(x) x 7→ cosh(x) R
1
x 7→ arccos(x) x 7→ − √ ] − 1, 1[
1 − x2
1
x 7→ arcsin(x) x 7→ √ ] − 1, 1[
1 − x2
1
x 7→ arctan(x) x 7→ R
1 + x2

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