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Bref historique
La notion de limite est permanente dans l’histoire des mathématiques. Elle est une préoccupation des
mathématiciens grecs, arabes et indiens, alors qu’elle n’est pas encore nommée. Les mathématiques développées
successivement par l’école Pythagoricienne, l’académie de Platon et par Archimède vont ouvrir des voies de
raisonnement qui ne verront un réel aboutissement qu’au cours du XVIIème siècle avec les travaux de Leibniz
(1646-1716) et Newton (1642-1727).
Ce cheminement commencé avec l’aventure des nombres s’est longuement orienté autour de la recherche d’une
continuité dans l’ensemble des nombres de la droite réelle. Les grecs géomètres ont, en particulier, approché la
notion de limite dans leur tentative de définition des nombres transcendants. En suivant des démarches
d’encadrement d’aires ou de séries de calculs, ils ont été les premiers à poser les bases du calcul intégral et
différentiel, lequel est entièrement fondé sur les notions de fonction et de limite. En fait, ces mathématiciens
philosophes avaient élaboré quelques-uns des principes essentiels préalables au calcul intégral.
1. Généralités sur les fonctions
1.1. Définition d’une fonction
Définition
Une fonction d’une variable réelle { valeurs réelles est une application f : → , où est une partie de
. En général, U est un intervalle ou une réunion d’intervalles. On appelle le DOMAINE de définition
de la fonction f .
Exemple
La fonction logarithme neperienne :
f :]0, +∞[
x .
1.2. Définition de graphe d’une fonction
Définition
2 ( )
Le GRAPHE d’une fonction est la partie Γ f de définie par {( )}.
Γf
f (x )
(x , f (x ))
Soient f : U → et g : U → deux fonctions définies sur une même partie U de . On peut alors
définir les fonctions suivantes :
• la somme de f et g est la fonction f + g : U → définie par (f + g)(x) = f (x) + g(x) pour tout x ∈ U ;
• le produit de f et g est la fonction f × g : U → définie par (f × g)(x) = f (x) × g(x) pour tout x ∈ U ;
• la MULTIPLICATION PAR un SCALAIRE ∈ R de f est la fonction · f : U → R définie par ( · f )(x) = · f (x)
pour tout x ∈ U .
1.4. Fonctions majorées, minorées, bornées
Définition 1.
Soient f : U → et g : U → deux fonctions. Alors :
• si ( ) ( );
• si ( ) ;
• f > 0 si ∀x ∈ U, f (x) > 0 ;
• f est dite CONSTANTE sur U si ∃C ∈ , ∀x ∈ U, f (x) = C ;
• f est dite nulle sur U si ∀x ∈ U, f (x) = 0.
Définition 2.
Soit f : U → une fonction. On dit que :
• f est MAJOREE sur U si ∃M ∈ ∀x ∈ U ; f (x) M ;
• f est minorée sur U si ∃m ∈ ∀x ∈ U ; f (x) m;
• f est bornée sur U si f est à la fois majorée et minorée sur U, c’est-à-dire | ( )|
m
1.5. Fonctions croissantes, décroissantes
Définition
Soit f : U → une fonction. On dit que :
f ( y)
f (x )
x y
Exemple
→
• La fonction valeur absolue x → |x | n’est ni croissante, ni décroissante. Par contre, la fonction
.
[0, +∞[→
est strictement croissante.
x → |x|
1.6. Parité d’une fonction
Définition
Soit D f un intervalle de symétrique par rapport à 0 (c’est-à-dire de la forme]− A, A[ ou [−A, A] ou ).
Soit f : D f → une fonction définie sur cet intervalle. On dit que :
• f est PAIRE si
x D f, ( ) ( ).
• f est IMPAIRE si
x D f, ( ) ( ).
INTERPRETATION GRAPHIQUE :
• f est paire si et seulement si son graphe est symétrique par rapport { l’axe des ordonnées.
y
• f est impaire si et seulement si son graphe est symétrique par rapport à l’origine.
Exemple 3.
• La fonction carrée définie sur par x ı→ x 2 est paire.
• La fonction cube définie sur par x ı→ x 3 est impaire.
• La fonction cos : → est paire. La fonction sin : → est impaire.
y
x3
x2
x
Application
Solution
1.Domaine de définition :
Il suffit remarquer que
√ . √ /
La fonction est donc définie sur - , qui est un intervalle symétrique par rapport à .
2. Etude de parité :
Pour étudier la parité, on remplace par – , on trouve
( ) (√ )
On peut rien conclure avec cette écriture, on essaye de modifier cette dernière en multipliant par la quantité
conjuguée
√
( ) ((√ ) )
√
. /
√
(√ ) ( )
Alors la fonction f est donc impaire.
1.7. Périodicité d’une fonction
Définition
Soit f : → une fonction et T un nombre réel, T > 0. La fonction f est dite périodique de période T
si ∀x ∈ f (x + T) = f (x).
f
f (x ) = f (x + T )
i̇ x x+T
INTERPRETATION GRAPHIQUE : f est périodique de période T si et seulement si son graphe est invariant par la
translation de vecteur T i̇, où i̇ est le premier vecteur de coordonnées.
Exemple 4.
Les fonctions sinus et cosinus sont périodiques. La fonction tangente est périodique.
y
+1
cos x
x
sin x
−π 0 π 2π 3π
−1
Application
Solution
Pour montrer que la fonction f est périodique sur de période T=3, on doit vérifier que x f (x + 3) = f (x).
Première étape :
On remplace x par x+2 dans l’égalité, on trouve
( ) ( )
(( ) ) ( )
( ) ( )
Douxième étape :
( )
On remplace ( ) ( )
dans l’égalité précédente, on trouve
( )
( ) ( )
( )
( ) ( )
( ) ( )
( )
( )
Troisième étape :
( )
On remplace ( )
( )
dans l’égalité précédente, on trouve
( )
( ) ( )
( )
( ) ( )
( )
( )
( )
Conclusion :
On trouve finalement
( ) ( )
2. Limites
| | | ( ) |
On dit aussi que f (x) tend vers L lorsque x tend vers x0. On note alors lim f (x ) = L.
x →x0
ε
L
ε
x0
x
Remarque.
• L’inégalité | x − x 0 | < équivaut à x ∈]x 0 − , x 0 + [. L’inégalité | f (x) − L| < ε équivaut à f (x) ∈
]L − ε, L + ε[.
• On peut remplacer certaines inégalités strictes « < » par des inégalités larges « » dans la définition :
• N’oubliez pas que l’ordre des quantificateurs est important, on ne peut pas échanger le ∀ε avec le ∃ :
le dépend en général du ε. Pour marquer cette dépendance on peut écrire : ∀ε > 0 ∃ ( ) > 0 . . .
Application
Montrer, en utilisant la définition, la limite suivante,
( )
( )
(on pourrait remarquer que avec ( ) ( )).
( )
.
Solution
On doit montrer que
( )
| | | ( )
|
| | | ( )
| .
( ) ( )
| ( )
| | ( )
|
( ) ( )
| |
| | | |
et comme | | on peut prendre
| | | |
√ ( )
{
√ ( )
Finalement, on peut écrire
( )
| | √ | ( )
|
2.2. Limite infinie en un point
Soit f une fonction définie sur un ensemble de la forme ]A, x 0 [∪]x 0 , b[.
Définition
• On dit que f a pour limite +∞ en x 0 si
∀A > 0 ∃ > 0 ∀x ∈ I |x − x0 | < ⇒ f (x ) > A
On note alors lim f (x ) = +∞.
x→
x0
• On dit que f a pour limite −∞ en x0 si
∀A > 0 ∃ > 0 ∀x ∈ I |x − x0 | < ⇒ f (x ) < −A
On note alors lim f(x ) = −∞.
x →x0
x x
0
+0
x0 − δ
δ
x
Application
Montrer, en utilisant la définition, la limite suivante,
| |
.
Solution
On doit montrer que
| |
| |
| |
| |
| |
| |
| |
| |
2.3. Limite en infinie
Soit f : I → une fonction définie sur un intervalle de la forme I =] , +∞[.
Définition 1.
• Soit L ∈ . On dit que f a pour limite L en +∞ si
∀ε > 0 ∃B > 0 ∀x ∈ I x > B ⇒ | f (x) − L| < ε
On note alors ( )
On note alors ( )
Définition 2.
• Soit L ∈ . On dit que f a pour limite L en -∞ si
∀ε > 0 ∃B > 0 ∀x ∈ I x < - B ⇒ | f (x) − L| < ε
On note alors ( )
Solution
On doit montrer que
| |
√ √
| |
√
2.4. Limite à gauche et droite.
Soit f une fonction définie sur un ensemble de la forme ]a,x 0 [∪]x 0 ,b[.
Définition
On appelle limite à droite en de f la limite de la restriction de fonction sur - , en et on la note
( ) ( ).
Si la fonction f a une limite en , alors ses limites à gauche et à droite en x0 coïncident et valent ( ) c’est-à-
dire :
( ) ( ) ( )
Application 1
Solution
Considérons la fonction partie entière au point x = 2 :
• comme pour tout x ]2, 3[ on a E(x) = 2, on a ( )
• comme pour tout x ∈ [1, 2[ on a E(x) = 1, on a ( )
Ces deux limites étant différentes, on en déduit que E n’a pas de limite en 2.
y
E(x )
0 2 x
Application 2
( )
Calculer la limite suivante : | |
.
Solution
Proposition 1.
Si ( ) ( )
( ( ) ( ))
( ( ) ( ))
Si . /
( )
Proposition 2.
Si une fonction ADMET une limite, ALORS cette limite est unique.
Il y a des situations où l’on ne peut rien dire sur les limites. Par exemple si limx0 f = +∞ et limx0 g = −∞
alors on ne peut à priori rien dire sur la limite de f + g (cela dépend vraiment de f et de g). On raccourci
cela en +∞ − ∞ est une forme indéterminée.
Voici une liste de formes indéterminées
.
6. Changement de variable.
| |
7. Simplification de l’écriture vers la forme
2.7. Théorème de Gendarmes (PREMIER CAS)
( ) ( ) ( )
x0
( ) ( )
( ) ( )
Application 1
( )
Calculer la limite suivante : .
Solution
( )
( )
En passant à la limite,
( )
( ) ( )
⏟ ⏟
( )
On conclut que
Application 2
Solution
On remarque pour tout que . / et comme de signe positif (car )
. / . / . / . /
En passant à la limite,
( ) ( ) ( )
⏟ ⏟
On conclut que . /
Application 3
Solution
( ) ( )
⏟
On conclut que . /
3. Continuité en un point
3.1. Définition
Soit I un intervalle de et f : I → une fonction.
Définition
• On dit que f est continue en un point x0 ∈ I si
| | | ( ) ( )|
c’est-à-dire si f admet une limite en x0 (cette limite vaut alors nécessairement f (x0)).
• On dit que f est continue sur I si f est continue en tout point de I .
ε
f (x0)
ε
x0
x
δ
Intuitivement, une fonction est continue sur un intervalle, si on peut tracer son graphe « sans lever le
crayon », c’est-à-dire si sa courbe représentative n’admet pas de saut.
Voici des fonctions qui ne sont pas continues en x0 :
y y y
x0 x x0 x
3.2. Continuités d’une fonction (Définition pratique)
On dit que f est continue en x0 ∈ I si lorsque admet une limite en , et cette limite est nécessairement ( )
Proposition
( ) ( ) ( )
Définition 2.
3.3. Propriétés
La continuité se comporte bien avec les opérations élémentaires. Les propositions suivantes sont des
conséquences immédiates des propositions analogues sur les limites.
Proposition 1.
Soient f , g : I deux fonctions continues en un point x 0 I . Alors
• f + g est continue en x 0 ,
• f × g est continue en x 0 ,
• si f (x 0 ) 0, ALORS est continue en x 0 .
Proposition 2.
Soient f : I → et g : J → deux fonctions telles que f (I ) ⊂ J. Si f est continue en un point x 0 ∈ I et si g
est continue en f (x 0 ), ALORS gof est continue en x 0 .
Application
Solution
1.Etude sur
2.Etude sur
Il reste à étudier la continuité en tout point . En utilisant la règle de continuité à gauche et droite,
Ces deux limites étant différentes, on en déduit que n’est pas continue sur .
3.Conclusion
Définition 12.
Soit I un intervalle, x0 un point de I et f : I \ { x0 } → une fonction.
• On dit que f est PROLONGEABLE PAR continuité en x0 si f admet une limite finie en x0 . Notons alors
L= ( ).
x0 x
Application
( )
Solution
1.Domaine de définition :
Il suffit remarquer que
{ } * +
La fonction est donc définie sur Et pour la continuité, on remarque qu’on a quotient de deux
fonctions continues sur
( )
On a trouvé une limite finie, on peut donc prolonger la fonction f sur tout et par convention on note la nouvelle
fonction prolongeable de par ̃,
̃( ) {
3.5. Suites et continuité
Proposition 7.
Soit f : I → une fonction et x0 un point de I . Alors :
Application
( ) {
Solution
Soit par le théorème de densité, Il existe une suite de nombre rationnels et une suite de nombres
irrationnels telles que
mais on a donc ( ) ( )
donc f n’a pas de limite unique en tout point on conclut que f est discontinue en .
4. Continuité sur un intervalle
Une illustration du théorème des valeurs intermédiaires (figure de gauche), le réel c n’est pas nécessairement
unique. De plus si la fonction n’est pas continue, le théorème n’est plus vrai (figure de droite).
f (b) y
y f (b)
y
f( )
C1 c2 c3 b x f( )
a b x
4.2. Applications du théorème des valeurs intermédiaires
Voici la version la plus utilisée du théorème des valeurs intermédiaires.
Théorème
Soit f : [ , b] → une fonction continue sur un segment.
f (b) > 0
A C
b x
f( )<0
Exemple
Tout polynôme de degré IMPAIR possède au moins une RACINE réelle.
y
x ı→ P(x)
−∞ +∞
En effet, un tel polynôme s’écrit P(x ) = An x n + · · · + A1 x + A0 avec n un entier impair. On peut supposer que
le coefficient An est strictement positif. Alors on a lim P = −∞ et lim P = +∞. En particulier, il existe au
moins une racine grâce au corollaire précédent.
Application
Soit , - une fonction continue telle que ( ) ( ). Montrer qu’il existe , - telle que
. / ( ).
Solution
Première étape :
Pour reformuler le problème, on replace c par x afin de trouver l’équation qu’on doit utiliser pour appliquer le
théorème des valeurs intermédiaires.
Soit la fonction définie sur , - défini par
( ) . / ( ).
Comme la fonction g est continue (soustraction de deux fonctions continues . / ( )). On peut appliquer le
théorème des valeurs intermédiaires sur l’intervalle 0 1 en calculant ( ) . /.
Première étape :
On calcule ( ) . /,
( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )
On remarque que
( ) ( ) ( ( ) ( )) ( ( ) ( ))
( ( ) ( ))
La fonction est continue, ( ) . / sont de signes opposés, d’après le théorème des valeurs intermédiaires il
existe , - tel que ( ) , c’est-à-dire tel que . / ( ).
4.1. Fonctions continues sur un segment
Théorème 2.
Soit f : [A, b] → une fonction continue sur un segment. Alors il existe deux réels m et M tels que
f ([A, b]) = [m, M ]. Autrement dit, L’IMAGE d’un segment PAR une fonction continue est un segment.
y
M
A b x
Comme on sait déjà par le théorème des valeurs intermédiaires que f ([A, b]) est un intervalle, le théorème
précédent signifie exactement que
Donc m est le minimum de la fonction sur l’intervalle [A, b] alors que M est le maximum.
Application
Solution
Première étape :
Deuxième étape :
est continue sur le segment [a, b] donc y admet un minimum et maximum positives en un certain [a, b].
Posons ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )
Alors est bornée sur [a,b], et compris entre les deux bornes m et M, c’est à dire
( ) ( ) ( )
Alors on peut écrire pour tout , -
( ) ( ) ( )
5. Fonctions monotones et bijections
Proposition
Si f : E → F est une fonction bijective ALORS il existe une unique APPLICATION telle que
et . LA fonction g est LA bijection réciproque de f et se note f −1 .
Remarque.
( )
• On rappelle aussi l’identité de F,
( )
−
• Dans un repère orthonormé les graphes des fonctions f et f 1 sont symétriques par rapport à la première
bissectrice.
Voici le graphe d’une fonction injective ({ gauche), d’une fonction surjective ({ droite) et enfin le graphe
d’une fonction bijective ainsi que le graphe de sa bijection réciproque.
y y f
y=x
f −1
y
y
x x1 x2 x3 x
y
5.2. Fonctions monotones et bijections
Voici un théorème très utilisé dans la pratique pour montrer qu’une fonction est bijective.
Théorème 3 (Théorème de la bijection).
Soit f : I → une fonction définie sur un INTERVALLE I de . Si f est continue et strictement monotone sur
I , ALORS
1. f ETABLIT une bijection de L’INTERVALLE I DANS L’INTERVALLE IMAGE J = f (I),
2. LA fonction réciproque f −1 : J → I est continue et strictement monotone sur J et elle A le même sens de
VARIATION que f.
y
y=x
f −1
J = f (I )
I x
Remarque :
1.Image d’un intervalle , - par une fonction continue croissante donnée par
(, -) , ( ) ( )-
2.Image d’un intervalle , - par une fonction continue décroissante donnée par
(, -) , ( ) ( )-
Application
Solution
Première étape :
f est la somme de deux fonctions continues, on peut conclure qu’elle est continue .
est strictement croissante sur [0, ], car
( )
( ) √
Comme la fonction st f est continue et strictement monotone sur [0, ], on conclut qu’elle est bijective.
Deuxième étape :
.0 1/ 0 ( ) . /1
*√ ( ) √ . / + 0 1
Bref historique
Isaac Newton est né le jour de Noël 1642, l'année de la mort de Galilée, à Woolsthorpe, petit bourg de la région
de Lincoln, sur la côte est de l'Angleterre. Admis au Trinity College de Cambridge en 1661, il se familiarise avec
les oeuvres de Descartes, Galilée, Wallis et Isaac Barrow. Entre 1665 et 1666, il est contraint de quitter
l'Université de Cambridge qui ferme ses portes à cause de la peste qui sévit dans la région. De retour à
Woolsthorpe, c'est au cours de cette parenthèse qu'il pose les fondements du calcul infinitésimal, de la nature
de la lumière blanche et de sa théorie de l'attraction universelle. De retour à Cambridge en 1669, il succède à
Isaac Barrow à la chaire de mathématiques de l'Université, qu'il conservera jusqu'en 1695. En 1671, il conçoit
lui même un télescope à miroir, exceptionnel pour l'époque, qui grossit 40 fois. Le 11 janvier 1672, il est élu à la
Royal Society de Londres. En 1687, Newton publie son oeuvre maîtresse, Principes mathématiques de
philosophie naturelle, exposant sa théorie de l'attraction universelle. En 1693, il plonge dans une profonde
dépression qui marquera la fin de sa période créatrice. Les Méthodes des fluxions, qu'il avait écrites en 1671, ne
seront publiées qu'en 1736, après sa mort. Newton y faisait alors naître le calcul infinitésimal, en même temps
que Leibniz dont le Calcul différentiel fut, lui, édité en 1686. À l'époque, les deux hommes s'étaient vivement
opposés, chacun revendiquant la paternité de la découverte. À la mort de Newton, le débat continua. Leibniz est
né à Leipzig le 1er juillet 1646. Il est donc parfaitement contemporain à Newton. À quinze ans, maîtrisant les
langues anciennes, il entre à l'université de Leipzig pour étudier le droit mais il y découvre Kepler, Galilée et
Descartes, ce qui l'incite à s'initier aux mathématiques. En 1663 il soutient une thèse sur le principe
d'individuation, part étudier les mathématiques à Iena, puis le droit à Altorf où il obtient un doctorat en 1667.
En 1672, Leibniz rejoint une mission diplomatique à la cour de Louis XIV – pour convaincre le roi de conquérir
l'Égypte. Là, il se lie avec les grands esprits de l'époque, dont le mathématicien hollandais Christiaan Huygens
(1629-1695), se plonge dans la lecture de Pascal et invente une machine à calculer. Leibniz est ébloui par les
méthodes que lui dévoile Huygens ; au cours d'un voyage à Londres en 1673, il rencontre des mathématiciens
anglais à qui il montre ses premiers travaux et assiste à des séances de la Royal Society dont il est élu membre
étranger. De retour à Paris, il retrouve Huygens qui l'encourage vivement à poursuivre ses recherches. À l'issue
de son séjour parisien, il élabore le calcul différentiel. En 1684, il publie son Calcul différentiel. Il fonde en 1700
l'académie de Berlin dont il est le premier président. Leibniz est aussi célèbre en tant que théologien et
philosophe. D'autres grands noms sont liés à l'intégration. Citons entre autres Jacques Bernoulli (1654-1705),
Jean Bernoulli (1667-1748) le frère de Jacques, Daniel Bernoulli (1700-1782) le fils de Jean, le marquis de
l'Hôpital (1661-1704), Leonhard Euler (1707-1783), Joseph Louis Lagrange (1736-1813), Pierre Simon de
Laplace(1749-1827)etAugustiCauchy(1789-1857).
1. Dérivée
f est DERIVABLE en x 0 si le TAUX D’ACCROISSEMENT a une limite finie lorsque x tend vers x 0 . La
limite s’appelle alors le nombre dérivé de f en ,
( ) ( )
( )
Définition
f est DERIVABLE sur I si f est dérivable en tout point x 0 ∈ I . La fonction x ı→ f ’ (x ) est la fonction
dérivée de f , elle se note f ’ ou
1.3. Tangente
M
0
x x
0
2. Dérivabilité et continuité
Proposition .
Soit I un INTERVALLE ouvert, x 0 ∈ I et soit f : → une fonction.
• Si f est DERIVABLE en x0 ALORS f est continue en x 0.
• Si f est DERIVABLE sur I ALORS f est continue sur I .
Remarque.
La réciproque est fausse : par exemple, la fonction valeur absolue est continue en 0 mais n’est pas dérivable
en 0.
y
y = |x|
0 1 x
Il y a bien une limite à droite (qui vaut +1), une limite à gauche (qui vaut −1) mais elles ne sont pas égales :
il n’y a pas de limite en 0. Ainsi f n’est pas dérivable en x = 0.
Cela se lit aussi sur le dessin, il y a une demi-tangente à droite, une demi-tangente à gauche, mais elles ont
des directions différentes.
Application
( ) | |
( )
( ) {
Solution
1.Etude de fonction
( ) ( ) | |
On a ( ) donc | |
( ) ( ) ( )
{
( )
Par conséquent est dérivable en 0 et ( )
2.Etude de fonction g
( ) ( )
On a ( ) donc
( ) ( )
{
3.Etude de fonction h
On a ( ) donc
( ) ( )
{
.( )
/ ( )
( )
( ) ( )
{
( )
( )
( ) ( ) ( ) ( )
Comme . / . / Par conséquent est dérivable en 0 et ( )
2. Calcul des dérivées
Proposition
Soient f , g : → deux fonctions DERIVABLES sur I . Alors pour tout x ∈ I :
• ( )( ) ( ) ( )
• ( )( ) ( ) où est un réel fixé
• ( )( ) ( ) ( ) ( ) ( )
( ) ( ) ( ) ( )
• . / ( ) ( )
( ( ) )
xn nx n− 1 (n ∈ Z) un nu’un−1 (n ∈ Z)
xα αx α− 1 (α ∈ R) uα αu’uα−1 (α ∈ R)
ex ex eu u’eu
u’
ln x 1 ln u u
x
Solution
1. Fonction dérivée de
Attention, il ne faut pas dériver cette fonction comme si elle était de la forme car le « 𝛼 » n’est pas constant, il
s’agit d’une fonction « puissance » qui s’écrit
( )
( )
( )
( ) ( )
( ) (( ) ) ( )
2. Fonction dérivée de
( )
( )
( ) ( ) ( )
2.3. Composition
Proposition
Si f est DERIVABLE en x et g est DERIVABLE en f (x ) ALORS g ◦ f est DERIVABLE en x de dérivée :
( )( ) ( ( )) ( )
Exemple
Calculons la dérivée de ln(1 + x 2). Nous avons g(x ) = ln(x ) avec g’(x ) = 1 ; et
x f (x ) = 1 + x avec
2
Corollaire
soit I un INTERVALLE ouvert. soit f : i → j DERIVABLE et bijective dont on note f −1 : j → i LA bijection
réciproque. si f ’ ne S’ANNULE PAS SUR i ALORS f −1 est DERIVABLE et on A pour tout x ∈ j :
( )( )
( ( ))
Application
Soit f : [0, ] R définie par ( ) √ ( )
Justifier que f réalise une bijection vers un intervalle à préciser.
Calculer si possible les valeurs : ( )( ) ( ) . / ( )( )
√
Solution
1.Etude de la bijection
f est la somme de deux fonctions continues, on peut conclure qu’elle est continue .
est strictement croissante sur [0, ], car
( )
√ ( )
.0 1/ 0 ( ) . /1
*√ ( )√ . /+ , -
𝛼 ( ) (𝛼)
On a donc,
√ (𝛼) (𝛼) 𝛼
On remplace ( ) ,
√ ( )
( )( )
( )) ( ) ( )
(
( ) ( )
√ √
On a donc,
√ ( ) ( )
√
On accepte , - , - remplace . /
√
√ . /
( ) . / ( ))
.
√ ( . / . / √
La plupart des fonctions usuelles sont de classe sur tout intervalle inclus dans leur domaine de
dérivabilité. Les formules suivantes se montrent par récurrence :
( )
( )
{( )
( ) ( ) ( )
( )( ) . /
( )( ) . /
( )
( )
( )
( ) ( ) ( ) ( ) ( )
( ) ( ) ( )
.
Application 1
Solution
On doit calculer la dérivée n-ième de .
D’après le cours, on a
( ) ( )
( )
( ) ( )
( ) ( )
Par décomposition en éléments simples
Or
( ) ( ) ( )
( ) ( ) ( )
Donc
( )
( )
( )
( ) ( )
Application 2
Solution
avec,
( )( ) ( ) ( ) ( )( )
( )( )
( )( )
∑ ( )( )( ) ( )( )
( )( )
( )( )( )( )
( )( ) ( )( )
( )( )( )
( ) ( )( ) ( )
( )( )
( )( )( )( )
( ) ( )( )
( ) (
⏟ )( )
( ) ( ) ( )
( )
Et comme ( ) ( )
( ) ( )
on conclut que
( )
( )( )
( )
( ( ))
4. Fonction de classe Cn
Définition
On dit que est de classe sur lorsque est dérivable sur et que est continue sur .
on notera 2 ( )
Définition
( )
On dit que est de classe ( ) sur lorsque est n fois dérivable sur et que est continue
( ) {
Solution
I. Si la fonction est
car .
( ) ( ) ( )
( ) ( ) b=1.
( ) ( ) ( )
La fonction est donc de classe si et seulement si f’ est continue en , c’est à dire ses limites à gauche et droite
coïncident,
( ) ( ) 2a=1 .
IV. Conclusions
5.1.Extremum local
Définition
’
• On dit que x0 est un point critique de f si f (x 0 ) = 0.
• On dit que f admet un MAXIMUM LOCAL en x 0 (resp. un minimum LOCAL en x 0 ) s’il existe un intervalle
ouvert J contenant x 0 tel que
( ) ( )( ( ) ( ))
• On dit que f admet un extremum LOCAL en x0 si f admet un maximum local ou un minimum local
en ce point.
maximum global
x
I
Théorème
→
Soit I un INTERVALLE ouvert et une fonction f de I vers DERIVABLE . Si f ADMET un MAXIMUM LOCAL (ou
un minimum LOCAL) en x 0 ALORS ( ) .
x
I
5.2.Théorème de Rolle
f ( ) = f (b)
C b
Solution
Première étape :
( )
La fonction est définie, continue et dérivable sur ]0, a].
Quand ,
( )
( )
( ) ( )
( )
Deuxième étape :
Puisque est continue sur [0, a], dérivable sur ]0, a[ et puisque ( ) ( ) , le théorème de Rolle assure
l’annulation de la dérivée de en un point c ]0, a[. Avec le calcul on trouve
( ) ( )
( )
( ) ( ) ( )( )
C b
Solution
Première étape :
Pour reformuler le problème, on doit remarquer que cet exercice est l’application de théorème des accroissement
fini en replaçant et ( ) ( ) ( ).
Deuxième étape :
( ) ( ) ( )
( ) ( ) ( ( ) ( ))
6.2.Fonction croissante et dérivée
Corollaire 2.
Soit , - une fonction continue sur , - et DERIVABLE sur - ,
1. - , ( )
2. - , ( ) ;
3. - , ( )
4. - , ( )
5. - , ( )
Remarque.
La réciproque au point (4) (et aussi au (5)) est fausse. Par exemple la fonction x ı→ x 3 est strictement
croissante et pourtant sa dérivée s’annule en 0.
−
Exemple
Soit f (x) = sin(x ). Comme f ’ (x ) = cos x alors | ( ) | pour tout ∈ L’inégalité des accroissements
finis s’écrit alors :
En particulier si l’on fixe y = 0 alors on obtient
| sin x | |x|
y y=x
y = sin x
x
y = − sin x
y = −x
Application
Montrer que
( ) ( )
Solution
Première étape :
Pour reformuler le problème, on doit remarquer que cet exercice est l’application de théorème des accroissement fini en
replaçant a,b par x+1,x et ( ) ( ).
Deuxième étape :
Théorème :
Soient f , g : I → deux fonctions DERIVABLES et soit x 0 ∈ I . On suppose que
• f (x 0 ) = g(x 0 ) = 0,
’
• ∀x ∈ I \ {x0 } ; g (x ) 0,
( ) ( )
( * +)
( ) ( )
Remarque :
La règle d’hôpital utilisée pour lever l’indétermination de la forme
On peut aussi l’appliquer sur les autres formes indéterminées Si nous pouvions les écrire sur l'une des deux
formes
Il y a des cas où nous devons exécuter la dérivée de l’hôpital plusieurs fois.
Application 1.
Solution
Première étape :
Pour appliquer la règle d’hôpital sur le terme on doit l’écrit sous la forme
Il nous reste à remarquer au point , que le numérateur et dénominateur sont dérivables. Alors
on peut appliquer hopital.
Deuxième étape :
Troisième étape :
( ) ( ) ( ( ))
( ) ( ) ( ( ) ( ))
Application 2.
Solution
Première étape :
Pour appliquer la règle d’hôpital sur le terme on doit remarquer que le numérateur et
dénominateur sont dérivables sur l’intervalle - ,( ). Alors on peut appliquer hôpital.
Deuxième étape :
Solution
Première étape :
Pour appliquer la règle d’hôpital sur le terme ( ( )) on doit l’écrit sous la forme
( ( ))
( ( ))
Il nous reste à remarquer au point , que le numérateur ( ( )) et dénominateur sont dérivables. Alors
on peut appliquer hôpital.
Deuxième étape :
Troisième étape :
On compose l’exponentielle,
( ( )) ( ( ))