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Cours de Mathématiques L1 Semestre 1

Serge Cohen
bat 1R1 bureau 229
Serge.Cohen@math.univ-toulouse.fr

7 septembre 2022
Fonctions

Denition
On appelle fonction d'une variable réelle la donnée d'une
correspondance x 7→ f (x), associant à tout élément x d'un
sous-ensemble Df de R, un unique nombre réel f (x) appelé valeur
de f au point x. L'ensemble Df est appelé domaine de dénition
de f .

Exemple
ln est une fonction dont le domaine de dénition est R+∗ .

x → x−x1 est une fonction dont le domaine de dénition est
[0, 1[∪]1, +∞[.
Composée de fonctions

Denition
Soient E , F , G des sous-ensembles de R et f : E → F , g : F → G .
Alors la composée de f par g que l'on note g ◦ f : E → G est la
fonction dénie par g ◦ f (x) = g f (x) .
f g

E −−−−→ F −−−−→ G

g ◦f
Une question interactive

Soit √
f (x) = x, Df = R+ , g (x) = x 2 , Dg = R.
Quelle est la seule bonne réponse ?
A g ◦f =f ◦g
B f ◦ g (x) = |x|
C g ◦ f (x) = |x|
D f ◦ g (x) = x
Composée de fonctions : un exemple

Exemple


f (x) = x, Df = R+ , g (x) = x 2 , Dg = R


g ◦ f (x) = ( x)2 = x et Dg ◦f = R+

f ◦ g (x) = x 2 = |x| et Df ◦g = R.
Donc g ◦ f ̸= f ◦ g .
Domaine de dénition d'une composée

Exemple
Soient E , F , G des sous-ensembles de R et f : E → F , g : F → G .
Notons h = g ◦ f . Le domaine de dénition de h est l'ensemble des
x de E tels que f (x) et g f (x) sont bien dénies :

Dh = {x ∈ Df : f (x) ∈ Dg } .

Exemple
√ 1
Soit les fonctions f et g dénies par f (x) = 1 − x et g (x) = .
x
Les domaines de dénition de ces fonctions sont respectivement
Df =] − ∞, 1] et Dg = R∗ . Notons h = g ◦ f .
Suite de l'exemple

Exemple
√ 1 1
Rappel f (x) = 1 − x et g (x) = , on a h(x) = √
x 1−x
Le domaine de dénition de h est
n √ o
Dh = x ∈ R : 1 − x ⩾ 0 et 1 − x ̸= 0
n √ o
= x ∈] − ∞, 1] : 1 − x ̸= 0
= ]−∞, 1[ .
Non commutativité

Exemple
Soit les fonctions dénies sur R par f (x) = x + 3 et g (x) = x 2 . A
l'aide de ces deux fonctions, on peut obtenir deux fonctions
composées bien distinctes : d'une part
f ◦g : R → R
x 7→ f (g (x)) = f (x 2 ) = x 2 + 3

et d'autre part
g ◦f : R → R
x 7→ g (f (x)) = g (x + 3) = (x + 3)2 .

On remarque qu'en général f ◦ g ̸= g ◦ f .


Reconnaissance de forme

Le problème consiste à reconnaître une fonction comme une


composée de deux fonctions.
Exemple
 π
Les fonctions dénies sur R par h1 (x) = cos 3x + et
π
3
h2 (x) = 3 cos(x) + s'écrivent très simplement comme les
3 π
composées des fonctions f et g dénies sur R par f (x) = 3x +
3
et g (x) = cos(x).
En eet, h1 = g ◦ f et h2 = f ◦ g .
Fonctions monotones et composée

Denition
Soient I un intervalle de R et f : I → R une fonction à valeurs
réelles. On dit que la fonction f est
1 croissante (resp. strictement croissante ) si pour tout

couple (x, y ) d'éléments de I tels que x ⩽ y , on a


f (x) ⩽ f (y ) (resp. tels que x < y , on a f (x) < f (y )).
2 décroissante (resp. strictement décroissante ) si pour tout

couple (x, y ) d'éléments de I tels que x ⩽ y , on a


f (x) ⩾ f (y ) (resp. tels que x < y , on a f (x) > f (y )).
3 monotone (resp. strictement monotone ) si elle est

croissante ou décroissante sur I (resp. strictement croissante


ou strictement décroissante sur I ).
Fonctions monotones et composée : suite

Proposition
Soient E , F , G des sous-ensembles de R tels que f : E → F ,
g : F → G.
1 si les fonctions f et g sont toutes les deux croissantes ou

toutes les deux décroissantes, alors g ◦ f est croissante,


2 si l'une des fonctions f et g est croissante et que l'autre est

décroissante, alors g ◦ f est décroissante.


Les fonctions strictement monotones vérient des propriétés
similaires.
Continuité et composée

Les fonctions continues usuelles sont les fonctions constantes, les


fonctions anes et plus généralement les fonctions polynomiales,
les fonctions trigonométriques (cos, sin et tan), la fonction
exponentielle et la fonction logarithme. Toutes ces fonctions sont
continues sur leur domaine de dénition.
Pour créer des fonctions continues plus compliquées, nous avons les
règles de calculs suivantes.
Proposition
Soient I une intervalle de R et f , g : I → R deux fonctions
continues. Alors
1 la somme f + g : I → R est continue,

2 le produit f · g : I → R est continu,

f
3 si g ne s'annule pas sur I , le quotient : I → R est continu.
g
Continuité et composée : suite

De plus, la notion de continuité est compatible avec la composition.


Proposition
Soient E , F , G des sous-ensembles de R et f : E → F , g : F → G
des fonctions continues. Alors la composée g ◦ f est continue sur E .
Rappel de la dénition de dérivée

Denition
Soit f une fonction dénie sur ]x − ε, x + ε[ pour ε > 0, on dit que
f est dérivable en x si limh→0 f (x+h)−f
h
(x)
existe et est réel. Dans
ce cas
f (x + h) − f (x)
lim = f ′ (x).
h→0 h
On appelle domaine de dérivabilité de f l'ensemble des points où la
fonction f est dérivable.
Rappel à connaître (et donc à réviser soi-même) sur les calculs de
dérivées : Si f et g sont dérivables en x
(f + g )′ (x) = f ′ (x) + g ′ (x)
(f × g )′ (x) = f ′ (x) × g (x) + f (x) × g ′ (x)
Si g (x) ̸= 0,
f ′ (x) × g (x) − f (x) × g ′ (x)
(f /g )′ (x) =
g (x)2
Dérivée d'une composée de fonction

Théorème
Soient E , F , G des sous-ensembles de R et f : E → F , g : F → G .
On suppose g dérivable sur un intervalle J ⊂ F et f dérivable sur
un intervalle I ⊂ E . On suppose également que pour tout x de I ,
f (x) appartient à J . Alors dans ces conditions, la fonction
h = g ◦ f dénie par h(x) = g f (x) est dérivable sur I et


h′ = f ′ × g ′ ◦ f autrement dit : ∀x ∈ I , h′ (x) = f ′ (x)×g ′ f (x) .


 
Exemples de dérivée d'une composée

Exemple
1 (sin(2x))′ = 2 cos(2x). Ici f (x) = 2x et g (x) = sin(x), et
f ′ (x) = 2 et g ′ (x) = cos(x).
 3 
2 Posons φ(x) = sin cos(x x
3) calculons φ′ (x)
3
Ici φ(x) = f ( g (h(x))
x
), par exemple.
Suite du calcul

x3
 
Rappel φ(x) = sin cos(x 3 )

′
x3 x3
  
′ ′
φ (x) = sin ×
cos(x 3 ) cos(x 3 )
x3 3x 2 cos(x 3 ) − x 3 (cos(x 3 ))′
 
= cos ×
cos(x 3 ) cos2 (x 3 )
x3 3x 2 cos(x 3 ) − x 3 (cos′ (x 3 )) × 3x 2
 
= cos ×
cos(x 3 ) cos2 (x 3 )
3
3x cos(x ) + 3x 5 (sin(x 3 ))
2 3
 
x
= cos ×
cos(x 3 ) cos2 (x 3 )
Preuve du théorème

Démonstration.
Montrons que pour a ∈ I tel que b = f (a) ∈ J , on a
h′ (a) = f ′ (a) × g ′ (b).
Soit τ ∈ R tel que a + τ ∈ I . On cherche à montrer que la limite
h(a + τ ) − h(a)
du quotient est f ′ (a)g ′ (b).
τ
 
h(a + τ ) − h(a) g f (a + τ ) − g f (a)
=
τ τ  
g f (a) + f (a + τ ) − f (a) − g f (a)
=
τ  
g b + f (a + τ ) − f (a) − g b f (a + τ ) − f (a)
=
f (a + τ ) − f (a) τ
Suite de la preuve du théorème

Démonstration.

 
h(a + τ ) − h(a) g b + f (a + τ ) − f (a) − g b f (a + τ ) − f (a)
=
τ f (a + τ ) − f (a) τ

f (a + τ ) − f (a)
On a lim = f ′ (a). Comme f est continue en a.
τ →0 τ
δa (τ ) = f (a + τ ) − f (a) tend vers 0 lorsque τ tend vers 0. Ainsi
 
h(a + τ ) − h(a) g b + δa (τ ) − g b f (a + τ ) − f (a)
= .
τ δa (τ ) τ

g (b + δ) − g b
Comme g est dérivable en b, on a lim = g ′ (b) et
δ→0 δ
h(a + τ ) − h(a)
lim = g ′ (b)f ′ (a).
τ →0 τ

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