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Cours de Mathématiques L1 Semestre 1

Serge Cohen
bureau 229 bat 1R1
Serge.Cohen@math.univ-toulouse.fr

7 septembre 2022
Organisation du cours

1 Programme
Rappel de logique
Analyse : Études de fonctions
fonctions réciproques

calculs de limites, tableaux de variation

intégrales et primitives

Algèbre : nombres complexes et application


2 Méthode de travail
1 Plateforme Moodle http://moodle.univ-tlse3.fr
Math1-Calc1-KMAXIF02
2 Questions interactives
3 Modalité de contrôle de connaissances
1 15 % de note de TD (Présence et travail)
2 39 % provenant de 3 interro en TD
3 45 % un partiel de 1h30 en amphi au milieu du semestre
4 Une épreuve récapitulative en n de semestre.
Logique

Le but est d'éviter les ambiguïtés.


La conjonction ou peut par exemple être exclusive un match qui
aura lieu à Barcelone ou à Toulouse ne se déroulera pas aux deux
endroits à la fois.
Mais elle peut aussi ne pas l'être : si vous cherchez un gateau au
caramel ou au chocolat, ce serait dommage de refuser une tarte
caramel-chocolat.
Une démonstration mathématique est composée d'assertions que
l'on relie au moyen de connecteurs logiques.
Démontrer une assertion revient à montrer qu'elle est vraie.

Denition

Une assertion est une phrase qui est soit vraie (V), soit fausse (F),
mais pas les deux en même temps. Une assertion est complète si
elle ne dépend pas de variables libres.
Exemples d'assertions

Exemple

Il fait jour (ici et maintenant),

1 + 1 = 2,
 P(x) : x 2 ⩾ 9. La phrase contient une variable libre x. Ce
n'est donc pas une assertion complète. Par contre, si l'on
précise que x est un élément de R xé, la phrase P(x) est
alors soit vraie, soit fausse, suivant la valeur de x et P(3) est
donc une assertion complète.
Connecteurs logiques : et

Nous relions ensuite des assertions à l'aide de connecteurs


logiques . Soient P et Q deux assertions.

Denition

L'assertion  P et Q est vraie si P est vraie et Q est vraie. Elle est


fausse sinon.

Table de vérité
P\Q V F
V V F
F F F

les tables de vérité sont la dénition mathématique.


Connecteurs logiques : ou

Denition

L'assertion  P ou Q est vraie si l'une des assertions P ou Q est


vraie. Elle est fausse sinon.

Table de vérité
P\Q V F
V V V
F V F

Le ou dans le langage mathématique est inclusif.


Connecteurs logiques : La négation non

Denition

L'assertion  non P est vraie si P est fausse. Elle est fausse sinon.

Table de vérité
P V F
non P F V
L'implication est un faux ami

Le sens commun de l'implication est diérent de sa dénition


mathématique.

Denition

L'assertion  P ⇒ Q est vraie si l'assertion non P ou Q est vraie.

P\Q V F
V V F
F V V

P\Q V F
V V F
F V V

L'assertion  P ⇒ Q se lit aussi : si P est vraie, alors Q est vraie.


Mais si P est fausse l'assertion  P ⇒ Q  est toujours vraie !
Équivalence

Denition

L'assertion  P ⇔ Q est vraie si l'assertion  (P ⇒ Q) et


(Q ⇒ P) est vraie.

Table de vérité
P\Q V F
V V F
F F V

Denition

L'assertion  Q ⇒ P s'appelle la réciproque de l'assertion  P ⇒ Q


Une démonstration !

Denition

L'assertion  non Q ⇒ non P  s'appelle la contraposée de


l'assertion P ⇒ Q

Proposition

Soient P et Q deux assertions. On a les équivalences suivantes :

1 (P ⇒ Q) ⇔ (non Q ⇒ non P),


2 P ⇔ (non P ⇒ F ).

Démonstration.
Une solution et un piège !

P Q (P ⇒ Q) non Q non P (non Q ⇒ non P)


V V V F F V
V F F V F F
F V V F V V
F F V V V V

Attention (P ⇒ Q) n'est pas équivalent à (non P ⇒ non Q),


{x = y } ⇒ {x 2 = y 2 } mais {x ̸= y } ⇒ {x 2 ̸= y 2 } est FAUX
x = 2, y = −2 et x 2 = y 2 .
Quanticateurs

Les quanticateurs interviennent pour construire des assertions.


Le quantication pour tout ∀
Denition

L'assertion  ∀x ∈ E , P(x) est vraie si l'assertion P(x) est vraie


pour tout élément x de l'ensemble E .

Exemple

L'assertion  ∀n ∈ N, n + 1 ∈ N est vraie.

Le quanticateur il existe ∃


Denition

L'assertion  ∃x∈ E , P(x) est vraie si l'assertion P(x) est vraie


pour au moins un élément x de l'ensemble E . Lorsqu'il y a unicité
de l'élément x tel que P(x) soit vraie, on écrit  ∃!x ∈ E , P(x).
Remarque

1 Dans une assertion, l'ordre des quanticateurs est


important.Par exemple, comparer les valeurs de vérité des deux
assertions suivantes :
 ∀x ∈ R, ∃y ∈ R, y < x ,
 ∃y ∈ R, ∀x ∈ R, y < x .
2 La négation de  ∀x ∈ E , P(x) est  ∃x ∈ E, non P(x).
3 La négation de  ∃x ∈ E , P(x) est  ∀x ∈ E, non P(x).
Une question interactive

x
Soit f (x) = x+ 1
. Quel est votre raisonnement préféré pour montrer
que ∀x > 0, f (x) < 1 ? On pourra remarquer que f ′ (x) = (x+11)2 .
A Soit x > 0, f ′ (x) > 0 donc f est strictement
croissante sur ]0, +∞[, de plus limx→∞ f (x) = 1,
donc pour tout x > 0, f (x) < 1.

B 0 < 1 ⇒ ∀x ∈ R, x < x + 1 et pour tout x >0


x
x + 1 > 0, donc x+ 1
< 1.
C Pour x = 2, 32 < 1. Pour x = 3, 3
4
<1 et ainsi de
suite donc f (x) < 1.

D Les raisonnements A et B sont justes.


Une autre question interactive

x
Soit f (x) = x+ 1
. Quel est votre raisonnement préféré pour montrer
que ∃x > 0, f (x) < 1 ?
A Soit x > 0, f ′ (x) > 0 donc f est strictement
croissante sur ]0, +∞[, de plus limx→∞ f (x) = 1,
donc pour tout x > 0, f (x) < 1.
2
B Pour x = 2; 3
< 1.
−0,5
C Pour x = −0, 5; 0,5
< 1.
Raisonnements

Plusieurs types de raisonnements

Raisonnements directs
Si l'on cherche à démontrer une assertion du type :
 ∀x ∈ E , P(x) par un raisonnement direct, on commencera
notre démonstration par  Soit x ∈ E . Puis on cherchera à
montrer P(x).
Raisonnement par contraposée

Il se base sur la première équivalence de la Proposition :

(P ⇒ Q) ⇔ (non Q ⇒ non P).

1 Montrons : non Q ⇒ non P . + démonstration.


2 Par contraposée, on a démontré : P ⇒ Q.
Exemple

Une fonction est injective si x1 ̸= x2 ⇒ f (x1 ) ̸= f (x2 )


Par contraposée on doit montrer que f (x1 ) = f (x2 ) ⇒ x1 = x2
pour montrer que f est injective.
Montrons que f (x) = exp(x) est injective,

exp(x1 ) = exp(x2 ) ⇒ ln(exp(x1 )) = ln(exp(x2 ))

donc exp(x1 ) = exp(x2 ) ⇒ x1 = x2 . exp est donc injective.


Raisonnement par l'absurde

Il se fonde sur la deuxième équivalence de la Proposition :

P ⇔ (non P ⇒ F )

On peut alors rédiger de cette façon :

1 Supposons par l'absurde : non P. + démonstration.

2 Nous aboutissons à une contradiction. Donc P est vraie.


Un exemple

Démontrons que la limite de x sin(x) quand x → ∞ n'existe pas.


Supposons que limx→∞ x sin(x) = l (par l'absurde).
Alors limn→∞ 2πn sin(2πn) = l, donc comme
limn→∞ 2πn sin(2πn) = 0, l = 0.
π π
De même limn→∞ (2πn + ) sin((2πn + )) = l, donc comme
2 2
limn→∞ (2πn + π2 ) sin((2πn + π2 ))) = ∞, l = ∞. C'est la
contradiction.
Donc la limite de x sin(x) quand x →∞ n'existe pas !
Raisonnement par récurrence

On l'utilise pour démontrer une assertion du type  ∀n ∈ N, P(n).


On peut rédiger de la façon suivante :

1 Montrons par récurrence sur n∈N que P(n).


2 Initialisation : montrons P(0). + démo.

3 Hérédité : soit n ∈ N. Supposons P(n) et montrons P(n + 1).


+ démo.

4 Conclusion : donc pour tout n ∈ N, P(n).

Exercice

Montrer par récurrence que pour tout entier naturel n, 7


n+1 +2 est
un multiple de 3.
Disjonction de cas

Pour démontrer  ∀x ∈ E , P(x),la montrer pour les x dans une


partie A de E, puis la montrer pour les x n'appartenant pas à A.
Exemple

Montrons que pour tout x ∈ R, |x − 2| ⩽ x 2 − x + 2.


Soit x ∈ R. Nous distinguons deux cas.
Premier cas : x ⩾ 2. Alors |x − 2| = x − 2. Ainsi

x 2 −x+2−|x−2| = x 2 −x+2−(x−2) = x 2 −2x+4 = (x−1)2 +3 ⩾ 0.

|x − 2| ⩽ x 2 − x + 2.
On a donc
Deuxième cas : x < 2. Alors |x − 2| = −(x − 2). On obtient donc

x 2 − x + 2 − |x − 2| = x 2 − x + 2 + (x − 2) = x 2 ⩾ 0.

Et ainsi |x − 2| ⩽ x 2 − x + 2.
Conclusion : Dans tous les cas, on a |x − 2| ⩽ x 2 − x + 2.
Contre-exemple

Pour montrer  ∀ x∈ E , P(x) est fausse, on peut montrer sa


négation  ∃x
∈ E , non P(x) est vraie. Il s'agit donc d'exhiber un
contre-exemple x ∈ E à la proposition P(x).

Exercice

Montrer que l'assertion Tout nombre pair est un multiple de 4 est


fausse.
Raisonnement par analyse-synthèse

Pour déterminer les éléments d'un ensemble E qui vérient une


assertion P, on peut suivre le schéma de rédaction suivant.

1 Analyse On cherche à réduire les possibilités : Soit x ∈E tel


que P(x). + raisonnement.

2 Synthèse On teste chacune des possibilités restantes et on


élimine celles qui ne conviennent pas. Puis, on vérie que les
dernières possibilités conviennent : Pour x = . . ., vérions que
x ∈E et que P(x). + démo.

Exercice

Résoudre l'équation x= x +6 dans [0, +∞[.

Si x y = x > 0 et y 2 = y + 6. Or cette
est solution de l'exercice,
équation a deux solutions y1 = 3, et y2 = −2 < 0. Donc l'unique
solution de l'exercice est x = 9.

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