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Chapitre I.

Coordination SM-ST du module


U.S.T.H.B
Logique et modes de MATH I
Faculté des Mathématiques
raisonnement Année universitaire 2023-2024

I) Logique
La logique permet de modéliser et d’étudier le raisonnement mathématique.

1) Définitions
I Proposition : On appelle proposition un énoncé ou une expression pouvant être vrai ou faux. On
associe à toute proposition une valeur de vérité V (vrai) ou F (faux).
Exemple 1.

• Alger est une ville côtière. (V)


• Le triangle rectangle possède un angle droit. (V)
• 3 + 5 = 0. (F)
• x, y deux réels, x est plus grand que y. (Ceci n’est pas une proposition, il s’agit d’un énoncé)
I Axiome : On appelle axiome toute proposition considérée comme évidente, admise vraie sans
démonstration.
Exemple 2. Axiome d’Euclide : il affirme que par un point donné passe une unique parallèle à une droite
donnée.
I Théorème : On appelle théorème toute proposition que l’on démontre vraie.

I Corollaire : Un corollaire est une conséquence directe d’un théorème.

I Lemme : On appelle lemme toute proposition vraie préparatoire à l’établissement d’un théorème de
plus grande importance.

2) Connecteurs logiques
Les connecteurs logiques permettent de définir d’autres propositions à partir d’une ou plusieurs proposi-
tions initiales. Soient P et Q deux propositions, on définit par :

I Négation : La négation d’une proposition P est la proposition, notée P , qui est vraie lorsque P est
fausse et fausse sinon.
Exemple 3. P : 3 est un nombre pair (F), P : 3 n’est pas un nombre pair (V).
I Conjonction : La conjonction des deux propositions P et Q est la proposition (P et Q), notée
(P ∧ Q), qui est vraie si P et Q sont toutes les deux vraies en même temps. Elle est fausse sinon. On
résume ceci dans la table de vérité suivante :
P Q P∧Q
V V V
V F F
F V F
F F F
Exemple 4. 2 divise 9 et 136 est un multiple de 17. (F)

1
I Disjonction : La disjonction des deux propositions P et Q est la proposition (P ou Q), notée (P ∨Q),
qui est vraie si au moins l’une des deux propositions est vraie. Elle est fausse sinon. On résume ceci dans
la table de vérité suivante :
P Q P∨Q
V V V
V F V
F V V
F F F
Exemple 5. 2 divise 9 ou 136 est un multiple de 17. (V)
I Implication : La proposition P implique Q, notée (P ⇒ Q), est la proposition qui est fausse lorsque
P est vraie et Q est fausse. Elle est vraie sinon.
En d’autres termes, il s’agit de la proposition (P ∨ Q).
P Q P ⇒Q
V V V
V F F
F V V
F F V

Exemple 6. 2 × 2 = 6 ⇒ 3 = 1. (V) (Si P est fausse alors P ⇒ Q est toujours vraie)
Remarque. À partir de l’implication (P ⇒ Q), on définit :
• L’implication (Q ⇒ P ), appelée réciproque de l’implication (P ⇒ Q).
• L’implication (Q ⇒ P ), appelée contraposée de l’implication (P ⇒ Q).
• La négation (P ⇒ Q) est la proposition (P ∧ Q).

Exemple 7. Soit l’implication suivante : (n2 est pair )⇒ (n est pair).


1. Sa réciproque est : (n est pair )⇒ (n2 est pair).
2. Sa contraposée est : (n est impair ) ⇒ (n2 est impair).
3. Sa négation est : (n2 est pair ) et (n est impair).
I Équivalence : La proposition P équivalent à Q, notée (P ⇔ Q), est la proposition qui est vraie lorsque
P et Q sont toutes les deux vraies ou toutes les deux fausses. Elle est fausse sinon.
En d’autres termes, il s’agit de la proposition (P ⇒ Q) ∧ (Q ⇒ P ).
P Q P ⇔Q
V V V
V F F
F V F
F F V
Exemple 8. Soit x ∈ R. On a l’équivalence suivante : 2x − 2 = 0 ⇔ x = 1 (l’implication et sa réciproque
sont toutes les deux vraies).
Remarque. Dans la pratique mathématique, nous ne nous intéresserons qu’aux propositions vraies. C’est
à dire, on écrira P ⇔ Q ou P ⇒ Q uniquement lorsque celles ci seront vraies.
Exemple 9.

1. 0 ≤ x ≤ 64 ⇒ x ≤ 8. (V)
2. Soient x, y ∈ R. On a l’équivalence suivante : x2 + y 2 = 0 ⇔ x = y = 0. (V)
Proposition. Soient P , Q deux propositions. Nous avons les équivalences (vraies) suivantes :
1. P ⇔ P , 2. (P ∧ Q) ⇔ P ∨ Q, 3. (P ∨ Q) ⇔ P ∧ Q, 4. (P ⇒ Q) ⇔ (Q ⇒ P ).

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3) Quantificateurs
Soit P (x) une proposition dépendant d’un élément x d’un ensemble E. On écrit
• ∀x ∈ E, P (x) : lorsque la proposition P est vraie pour tous les éléments x ∈ E.
∀, qui se lit quelque soit ou pour tout, est appelé quantificateur universel.
• ∃x ∈ E, P (x) : lorsqu’il existe au moins un élément x de l’ensemble E pour lequel la proposition P
est vraie.
∃, qui se lit il existe au moins un, est appelé quantificateur existentiel.
• ∃ ! x ∈ E, P (x) : lorsqu’il existe un unique élément x de l’ensemble E pour lequel la proposition P
est vraie.
Il y a conjointement existence et unicité de l’élément x vérifiant la proposition P .
Exemple 10.
1. ∀x ∈ [0, +∞[, x2 ≥ 0 (V)
2. ∀x ∈ R, x2 ≥ 4 (F)
3. ∃n ∈ N, n2 − n > n (V) (n=3, n=10, n=100).
4. ∃x ∈ R, x2 = −4 (F) (aucun réel au carré ne donnera un nombre négatif ).
5. ∃!n ∈ N, n2 − n > n (F)

Négation de propositions dépendant de quantificateurs


• La négation de (∀x ∈ E, P (x)) est (∃x ∈ E, P (x)).
Exemple 11. La négation de (∀x ∈ [1, +∞[, x2 ≥ 1) est (∃x ∈ [1, +∞[, x2 < 1).

• La négation de (∃x ∈ E, P (x)) est (∀x ∈ E, P (x)).


Exemple 12. La négation de (∃n ≥ 0, n3 − n est multiple de 3) est (∀n ≥ 0, n3 − n n’est pas
multiple de 3).

Remarque.
• On peut trouver des propositions dépendant de deux quantificateurs.
Par exemple : ∀x ∈ R, ∃y > 0, x + y > 10.
• L’ordre des quantificateurs est très important. Prenons l’exemple des deux propositions suivantes :
∀x ∈ R, ∃y ∈ R, y > x et ∃x ∈ R, ∀y ∈ R, y > x.
La première est vraie et la seconde est fausse. En effet, dans la première on peut toujours trouver
un nombre supérieur à un nombre réel donné car R n’est pas borné. Tandis que pour la seconde, on
ne peut pas trouver un réel inférieur à tous les autres car R n’a pas de borne inférieure.

4) Modes de raisonnement
Voici quelques méthodes de raisonnement :

4.1 Raisonnement direct


On veut montrer que la proposition P ⇒ Q est vraie. Ce raisonnement consiste à supposer que P est
vraie et montrer que Q est vraie.
a b
Exemple 13. Soient a, b ≥ 0. Montrons que si = alors a = b.
1+b 1+a
a b
On suppose que = alors a(1 + a) = b(1 + b) donc a + a2 = b + b2 d’où a2 − b2 = b − a. Cela
1+b 1+a
conduit à (a − b)(a + b) = −(a − b) c’est à dire (a − b)(1 + a + b) = 0 ainsi a = b ou a + b = −1. Comme
a, b ≥ 0 alors leur somme ne peut être négative. Par conséquent, on conclut que a = b.

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4.2 Contraposée
Le raisonnement par contraposée est basé sur l’équivalence suivante : (P ⇒ Q) ⇔ (Q ⇒ P ).
Donc si l’on souhaite montrer P ⇒ Q, il suffit de montrer Q ⇒ P .
Exemple 14. Soit n ∈ N. Montrons que si n2 est pair alors n est pair.
Écrivons d’abord la contraposée : Si n n’est pas pair alors n2 n’est pas pair.
On suppose que n n’est pas pair. On veut montrer que n2 n’est pas pair. Comme n n’est pas pair, il est
impair et donc il existe k ∈ N tel que n = 2k + 1. Alors
n2 = (2k + 1)2 = 4k 2 + 4k + 1 = 2l + 1 avec l = 2k 2 + 2k ∈ N.
Et donc n2 est impair.
Par conséquent, par contraposition, ceci est équivalent à : si n2 est pair alors n est pair.

4.3 Absurde
Le raisonnement par l’absurde pour montrer qu’une proposition P est vraie repose sur le principe suivant:
On suppose que P est vraie et on cherche une contradiction. Ainsi si P est fausse, cela veut dire que P
doit être vraie.
Exemple 15. Montrons la proposition suivante : 0 n’a pas d’inverse dans R.
Raisonnons par l’absurde c’est à dire supposons que 0 admette un inverse dans R.
1
Alors ∃x0 ∈ R : 0 = 0 ⇒ 0.x0 = 1 ⇒ 0 = 1. Ce qui est absurde, ainsi 0 n’a pas d’inverse dans R.
x

4.4 Contre-exemple
Ce mode de démonstration sert à montrer qu’une proposition de la forme : Pour tout x dans E, P (x) est
fausse. Pour cela, il suffit de montrer que sa négation est vraie, c’est à dire que : Il existe x dans E, P (x)
est vraie.
Exemple 16. Montrons que la proposition suivante ∀x ∈ R, x2 + 1 = 0 est fausse.
Il suffit de montrer que sa négation est vraie, c’est à dire : ∃x ∈ R, x2 + 1 6= 0 est vraie. En effet, pour
x = 1 on aura x2 + 1 = 2 6= 0 ce qui est vrai. Ainsi la proposition ∀x ∈ R x2 + 1 = 0 est fausse.

4.5 Récurrence
Le principe de récurrence permet de montrer qu’une proposition P (n), dépendant de n, est vraie pour
tout n ∈ N. La démonstration par récurrence se déroule en trois étapes :
L’initialisation : on montre que P (0) est vraie.
L’hérédité : On suppose que P (n) est vraie pour n ≥ 0 donné et on démontre que l’assertion au rang
suivant P (n + 1) est vraie.
La conclusion : On rappelle que le principe de récurrence P (n) est vraie pour tout n ∈ N.

Remarque. Si on doit montrer qu’une proposition est vraie pour tout n ≥ n0 alors on commence
l’initialisation au rang n0 .
Exemple 17. Montrons que : ∀n ∈ N, 2n > n.
Pour n ≥ 0, notons P (n) l’assertion suivante : 2n > n.
On va montrer par récurrence que P (n) est vraie pour tout n ≥ 0.
Initialisation : Pour n = 0 on a 20 = 1 > 0 donc P (0) est vraie.
Hérédité : Fixons n ≥ 1. Supposons que P (n) est vraie et montrons que P (n + 1) est vraie.
2n+1 = 2 · 2n
= 2n + 2n
> n + 2n car 2n > n
> n + 1 car 2n ≥ 1
Donc P (n + 1) est vraie.
Conclusion : par le principe de récurrence P (n) est vraie pour tout n ≥ 0, c’est à dire 2n > n ∀n ≥ 0.

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II) Ensembles
Définition 1. Ensemble
Un ensemble est une collection d’objets, ces objets s’appellent les éléments de l’ensemble.
Si a est un élément d’un ensemble E, on écrit a ∈ E et on lit a appartient à E ou bien a est un élément
de E.
Si a n’est pas un élément de E, on écrit a ∈
/ E et on lit a n’appartient pas à E.
• On désigne en général les ensembles par des lettres majuscules : E, F, A, B, · · · . Les éléments sont
désignés en général par des lettres minuscules : a, b, x, y, · · · .
• On admet l’existence d’un ensemble noté ∅, appelé ensemble vide, qui ne contient aucun élément.
• Un ensemble réduit à un seul élément a est noté {a}. Il est appelé singleton.
• On dit que l’ensemble E est inclus dans l’ensemble F (ou est contenu dans F ) si tout élément de E
est un élément de F . On dit aussi que E est une partie ou un sous ensemble de F . On écrit E ⊂ F .
Par définition
(E ⊂ F ) ⇔ (∀x, x ∈ E ⇒ x ∈ F )

• On dit que l’ensemble E est égal à l’ensemble F et on note E = F si on a E ⊂ F et F ⊂ E.


• Si E est un ensemble et P une proposition vraie pour certains éléments de E, l’ensemble des éléments
de E qui vérifient la proposition P est un sous ensemble de E souvent noté :
{x ∈ E : P (x) } ou {x ∈ E | P (x)}
Exemple 18. Les exemples suivants sont déjà bien connus :
1. N = {0, 1, 2, · · · } est l’ensemble des entiers naturels.
2. Z = {· · · , −2, −1, 0, 1, 2, · · · } est l’ensemble des entiers relatifs.
3. Q = { pq : p ∈ Z, q ∈ Z∗ , p et q étant premiers entre eux} est l’ensemble des nombres rationnels.

4. R est l’ensemble des nombres réels, 1, 2, π, ln 2, · · ·
5. R∗ est l’ensemble des nombres réels non nuls.
6. R+ est l’ensemble des nombres réels positifs ou nuls.
7. R∗+ désigne l’ensemble des nombres réels strictement positifs.
8. C désigne l’ensemble des nombres complexes.
9. A = {x ∈ R : x2 − 3x + 2 ≥ 0}.
Définition 2. Complémentaire
Soit A une partie d’un ensemble E. On appelle complémentaire de A dans E l’ensemble des éléments de
E qui n’appartiennent pas à A. On note : E \ A ou CEA ou Ac . On a donc
CEA = {x : x ∈ E et x ∈
/ A}

Définition 3. Ensemble des parties de E


On admet que pour tout ensemble E, il existe un ensemble appelé ensemble des parties de E, noté P(E),
et dont les éléments sont tous les sous-ensembles de E, y compris l’ensemble vide et E lui même.
Remarque 1. Le cardinal d’un ensemble fini E est le nombre d’éléments que possède cet ensemble. On
note Card(E).
Nous avons la propriété suivante : Card(E) = n ⇒ Card(P(E)) = 2n .
Exemple 19.
Si E = {1, 2, 6} alors P(E) = {∅, {1}, {2}, {6}, {1, 2}, {1, 6}, {2, 6}, {1, 2, 6}}.
Card(E) = 3 et Card(P(E)) = 23 = 8.

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1) Opérations sur les ensembles
Définition 4. Union
On appelle union (ou réunion) de deux ensembles E et F et on note E ∪ F , l’ensemble des éléments x tels
que x ∈ E ou x ∈ F . On a donc

E ∪ F = {x : x ∈ E ou x ∈ F }.

Définition 5. Intersection
On appelle intersection de deux ensembles E et F et on note E ∩ F , l’ensemble des éléments x tels que
x ∈ E et x ∈ F . On a donc
E ∩ F = {x : x ∈ E et x ∈ F }.
Si E ∩ F = ∅ on dit que E et F sont disjoints.
Définition 6. Différence
La différence de deux ensembles E et F est l’ensemble formé des éléments de E n’appartenant pas à F .
La différence de E et de F (dans cet ordre), notée E \ F , est donnée par :

E \ F = {x : x ∈ E et x ∈
/ F }.

2) Propriétés
Soient A, B, C trois parties d’un ensemble E.
1. A ∩ B = B ∩ A, A ∩ (B ∩ C) = (A ∩ B) ∩ C, A ∪ B = B ∪ A, A ∪ (B ∪ C) = (A ∪ B) ∪ C.

2. A ∩ ∅ = ∅, A ∩ A = A, A ⊂ B ⇔ A ∩ B = A, A ∪ ∅ = A, A ∪ A = A, A ⊂ B ⇔ A ∪ B = B.

3. A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C), A ∪ (B ∩ C) = (A ∪ B) ∩ (A ∪ C).

4. (Ac )c = A, A ⊂ B ⇔ B c ⊂ Ac , (A ∩ B)c = Ac ∪ B c , (A ∪ B)c = Ac ∩ B c .

3) Produit cartésien
Soient E et F deux ensembles. On appelle produit cartésien de E et F et on note E × F , l’ensemble
des couples (x, y) tels que x ∈ E et y ∈ F .

E × F = {(x, y) : x ∈ E et y ∈ F }
Exemple 20.
1. R2 = R × R = {(x, y) : x, y ∈ R}

2. [0, 1] × R = {(x, y) : 0 ≤ x ≤ 1, y ∈ R}

III) Applications
1) Définitions et exemples
Définition 7. Application
Soient E et F deux ensembles. Une application f de E dans F est une correspondance qui associe à
tout élément x de E un unique élément y de F , noté f (x). Autrement dit,

∀x ∈ E, ∃! y ∈ F, f (x) = y

• E est appelé ensemble de départ et F ensemble d’arrivée.

• f (x) est appelée image de x par f et x est appelé antécédent.

• On représente généralement une application de la manière suivante : f : E → F , x 7→ f (x).

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Exemple 21.
1. √
f1 : R+ → R, x 7→ x, f2 : R → R, x 7→ sin x.

2. On appelle l’application identité d’un ensemble E et on note IdE ou 1E , l’application qui à tout
x ∈ E fait correspondre x à lui même. On a donc par définition :
IdE (x) = x pour tout x dans E

Définition 8. Graphe d’une application


On appelle graphe de f : E → F l’ensemble Γf défini par : Γf = {(x, f (x)) ∈ E × F : x ∈ E}.

Exemple 22. Le graphe de l’application représentée


par le diagramme suivant :

est Γ = {(a, α), (b, α), (c, β), (d, β), (e, δ)}.

Définition 9. Égalité
Soient f et g deux applications telles que f, g : E → F . On dit que f et g sont égales si et seulement si
pour tout x dans E, f (x) = g(x). On note f = g.

2) Images directes et images réciproques


Définition 10. Image directe, image réciproque
Soient E et F deux ensembles, f : E → F une application, A ⊂ E et B ⊂ F .
1. On appelle image directe de A par f le sous ensemble de F , noté f (A), défini par :
f (A) = {f (x) : x ∈ A}.
Autrement dit : y ∈ f (A) ⇔ ∃x ∈ A, y = f (x).

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2. On appelle image réciproque de B par f , que l’on note f −1 (B) l’ensemble des x ∈ E tels que
f (x) ∈ B et on a :
f −1 (B) = {x ∈ E : f (x) ∈ B}

Exemple 23. Exercice de la série.


Remarque 2.
• L’image f (E) de E s’appelle l’image de f et se note Im(f ).

• On a les relations évidentes suivantes :

f (∅) = ∅, f −1 (∅) = ∅, f −1 (F ) = E

A ⊂ f −1 (f (A)) pour toute partie A de E


f (f −1 (B)) ⊂ B pour toute partie B de F
A1 ⊂ A2 ⇒ f (A1 ) ⊂ f (A2 ), B1 ⊂ B2 ⇒ f −1 (B1 ) ⊂ f −1 (B2 )
f (A1 ∪ A2 ) = f (A1 ) ∪ f (A2 ), f (A1 ∩ A2 ) ⊂ f (A1 ) ∩ f (A2 )
−1 −1
f (B1 ∪ B2 ) = f (B1 ) ∪ f (B2 ), f −1 (B1 ∩ B2 ) = f −1 (B1 ) ∩ f −1 (B2 )

Définition 11. Soient f : E → F et g : F → G alors g ◦ f : E → G est l’application définie par


g ◦ f (x) = g(f (x)) pour tout x dans E.
Exemple 24. Prenons E = F = G = R et f (x) = cos x, g(x) = x2 + 1.
On a alors : (g ◦ f )(x) = g(f (x)) = cos2 x + 1 et (f ◦ g)(x) = f (g(x)) = cos(x2 + 1).
Théorème 1. Soient f : E → F , g : F → G, h : G → H trois applications. Alors on a

(h ◦ g) ◦ f = h ◦ (g ◦ f ).

3) Applications injectives, surjectives et bijectives


Définition 12. Soient E et F deux ensembles et f une application de E dans F .
1. On dit que f est injective (ou bien une injection) si et seulement si quels que soient x1 , x2 ∈ E,
f (x1 ) = f (x2 ) implique x1 = x2 , ou encore x1 6= x2 implique f (x1 ) 6= f (x2 ). Autrement dit

∀x1 , x2 ∈ E f (x1 ) = f (x2 ) ⇒ x1 = x2 .

2. On dit que f est surjective (ou bien une surjection) si pour tout y ∈ F , il existe x ∈ E tel que
y = f (x). Autrement dit
∀y ∈ F, ∃ x ∈ E y = f (x).

3. On dit que f est bijective si elle est à la fois injective et surjective. C’est à dire : pour tout y ∈ F ,
il existe un unique x ∈ E tel que y = f (x). Autrement dit :

∀y ∈ F, ∃ ! x ∈ E y = f (x).

En effet, l’existence de x vient de la surjectivité et l’unicité de l’injectivité.

8
Remarque 3. Une autre façon de formuler l’injectivité et la surjectivité est d’utiliser les antécédents.
• f est injective si et seulement si tout élément y de F a au plus un antécédent (et éventuellement
aucun).
• f est surjective si et seulement si tout élément y de F a au moins un antécédent.
On représente les notions d’injectivité, surjectivité et bijectivité d’une application comme suit :

Remarque 4. Soit f : E → F une application. On a :


• f est non injective si et seulement si ∃x1 , x2 ∈ E tel que f (x1 ) = f (x2 ) et x1 6= x2 .
• f est non surjective si et seulement si ∃y ∈ F, ∀x ∈ E y 6= f (x).
• f est non bijective si et seulement si f est non injective ou non surjective.

Exemple 25.
1
1. Soit f : N → Q définie par f (x) = x+1 . Montrons que f est injective : Soient x1 , x2 ∈ N tels que
1 1
f (x1 ) = f (x2 ). Alors x1 +1 = x2 +1 c’est à dire x1 + 1 = x2 + 1 donc x1 = x2 . Ainsi f est injective.
Par contre, elle n’est pas surjective. Il s’agit de trouver un élément y qui n’a pas d’antécédent par
f . Ici, il est facile de voir que l’on a toujours 0 < f (x) ≤ 1 et donc, par exemple, y = 0 n’a pas
d’antécédent.
2. Soit g : Z → N définie par g(x) = x2 . Alors g n’est pas injective. En effet, on peut trouver deux
éléments x1 et x2 dans Z différents tels que g(x1 ) = g(x2 ). Il suffit de prendre par exemple x1 = 2,
x2 = −2. g n’est pas non plus surjective, en effet il existe des éléments y ∈ N qui n’ont aucun
antécédent. Par exemple√y = 3. Si y = 3 avait un antécédent x par g, nous aurions g(x) = y c’est à
dire x2 = 3, d’où x = ± 3. Mais alors x n’est pas un entier de Z. Donc y = 3 n’a pas d’antécédent
et g n’est pas surjective.

IV) Application réciproque


Définition 13. Application réciproque
Soit f une application de E dans F . On dit que f admet une application réciproque (ou inverse) si et
seulement si il existe une application g de F dans E telle que
∀(x, y) ∈ E × F y = f (x) ⇔ g(y) = x
Si une telle application g existe, elle est unique et notée f −1 . Ce qui entraı̂ne
f ◦ f −1 = IdF et f −1 ◦ f = IdE .
Théorème 2. Soit f une application de E dans F . f admet une réciproque si et seulement si f est
bijective.
Exemple 26. Soit g l’application définie de R dans R par f (x) = 5x − 7. Sa bijection réciproque est
g(y) = f −1 (y) = 7+y
5
.
Proposition 1. Soient f : E → F et g : F → G deux bijections. Alors g ◦ f : E → G est une bijection et
son application réciproque est l’application f −1 ◦ g −1 i.e (g ◦ f )−1 = f −1 ◦ g −1 .

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