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Algèbre 1 , MIPC-I

T. ElBouayachi
Département de Mathématiques FSTT

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Chapitre I: Logique, Ensembles, Applications
• Notions de Logique
• Notions élémentaires de théorie des ensembles.
• A propos des Applications
• A propos des Relations

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I. Notions de Logique

1 Assertion
Définition: Une assertion est l’énoncé d’une propriété qui est
exclusivement vraie (V) ou fausse (F).

Exemples:

a. 2 = 3 est une assertion fausse.


b. 6 > 2 est une assertion vraie.
c. “Le Maroc est un pays du continent Americain” est une assertion
fausse.

3
2 Proposition:
Définition: Une proposition P est un enoncé contenant une
variable, elle sera vraie pour certaines valeurs de la variable et fausse
pour toutes les autres valeurs de la variable.

Exemple:

x > 4 est une proposition, elle est vraie pour les nombres strictement
supérieurs à 4, fausse dans tous les autres cas.

4
3 Négation d’une proposition.

Définition: La négation d’une proposition P que nous noterons


nonP (ou P ) est vraie lorsque P est fausse, fausse lorsque P est vraie.

P P
V F
F V
Exemple:

P : x > 3; nonP : x ≤ 3

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Conjonction:

Définition: Soient P et Q deux propositions. On appelle


conjonction de P et Q que nous notons “P et Q” la proposition qui
est vraie si et seulement si P et Q sont vraies simultanement et
fausses dans tous les autres cas.
P Q P et Q
V V V
V F F
F V F
F F F

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Remarque: Deux propositions sont incompatibles si leur conjonction
est toujours fausse.
Exemple:
a. “P et non P ” sont incompatibles.
b. “x < 3” et “x > 5” sont incompatibles.
c. “x = 1” et “x = 2” sont incompatibles.

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5 Disjonction:

La disjonction de deux propositions P et Q que l’on note “P ou Q”


est vraie si au moins l’une des propositions P, Q est vraie, fausse
dans tous les autres cas.
P Q P ou Q
V V V
V F V
F V V
F F F

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6 Implication:
Définition: La relation “(P ou Q)” s’appelle l’implication de Q par
P et se note: P ⇒ Q et s’enonce P implique Q .

P P Q P ou Q (P ⇒ Q)
V F V V
V F F F
F V V V
F V F V
Exemple
Les assertions suivantes sont vraies
1. 6 est un nombre premier ⇒ Rabat est la capitale du Maroc
2. Tanger est la capitale du Maroc ⇒ 6 est un nombre premier.

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Si P ⇒ Q: on on dit que:
P est une condition suffisante de Q,
Q est une condition nécessaire de P.

Dans la pratique, une implication se démontre en supposant P vraie


et en essayant d’établir Q.

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7 Equivalence:
Définition: Deux propositions P, Q sont équivalentes si chacune
d’elle implique l’autre (P ⇒ Q) et (Q ⇒ P ). On note: P ⇔ Q.

P Q P ⇒Q Q⇒P Q⇔P
V V V V V
V F F V F
F V V F F
F F V V V
D’après le tableau de vérité, on conclut qu’une équivalence est vraie
si P et Q ont exactement les mêmes valeurs de verité.
Si l’on a P ⇔ Q: On dit que P est une condition nécessaire et
suffisante pour que Q soit vraie, Q est une condition nécessaire et
suffisante pour que P soit vraie.

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La démonstration d’une équivalence consiste la plupart du temps à
faire deux démonstrations, l’une pour P ⇒ Q, et l’autre pour Q ⇒ P .
On peut aussi enchaı̂ner des équivalences, mais il faut justifier
chacune d’elles.

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8 Propriétés:
1) P et ( Q et R ) ⇔ ( P et Q ) et R: Associativité de la conjonction.
2) P ou ( Q ou R ) ⇔ ( P ou Q ) ou R: Associativité de la
disjonction.
3) P et ( Q ou R ) ⇔ ( P et Q ) ou ( P et R ): Distributivité de la
conjonction par rapport à la disjonction.
4) P ou ( Q et R ) ⇔ ( P ou Q ) et ( P ou R ): Distributivité de la
disjonction par rapport à la conjonction.
5) (P ⇒ Q) et (Q ⇒ R) ⇒ P ⇒ R: Transitivité de l’implication.
6) (P ⇔ Q) et (Q ⇔ R) ⇒ P ⇔ R. Transitivité de l’équivalence.
7) P etQ ⇔ P ou Q: Négation de la conjonction
8) P ouQ ⇔ P et Q: Négation de la disjonction
9) (P ⇒ Q) ⇔ (Q ⇒ P ). Q ⇒ P est la contraposée de P ⇒ Q

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II. Notions élémentaires de théorie des ensembles.
“...Et mieux vaudra alors ne pas parler de théorie des ensembles mais
simplement d’un vocabulaire ou d’une grammaire” L. Schwartz

1. Définition: De manière intuitive, nous définissons un ensemble


comme étant une famille ou une collection, E, d’objets a, b, c,...
appelés éléments de E.
On note a ∈ A, on lit a appartient à A ou a est élément de A.

Exemples:
A = {M aroc, Algerie, T unisie, Lybie} : ensemble des pays d’Afrique
du Nord.
B = {1, 3, 5, 7}: ensemble des nombres premiers inférieurs à 10
IN: l’ensemble des entiers naturels.
ZZ: l’ensemble des entiers relatifs.

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2. Inclusion et egalité
2.1 Inclusion
Définition: Etant donnés deux ensembles A et B. Nous dirons que
A est inclus dans B, que A est un sous-ensemble de B, ou que A est
une partie de B, si tous les éléments de A sont éléments de B et nous
écrivons: A ⊂ B
A ⊂ B ⇔ (∀x ∈ A ⇒ x ∈ B) .
on note aussi A ⊂ B par B ⊃ A et on lit B contient A.
Exemple:
Soit E = {a, b, c} .
P(E) = {∅, {a}, {b}, {c}, {a, b}, {a, c}, {b, c}, {a, b, c}}.
Tout élément de P(E) est inclus dans E: ∅ ⊂ E , {a} ⊂ E,
{a, b} ⊂ E et {a, b, c} ⊂ E.

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2.2 Egalité
Définition: Deux ensembles A et B sont égaux s’ils sont formés des
mêmes éléments; on écrit: A = B

(A = B) ⇔ (A ⊂ B et B ⊂ A)
⇔ (∀x ∈ A ⇔ x ∈ B)

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3. Intersection , réunion et complémentaire.
Soient E un ensemble et A et B deux sous ensembles de E, A ⊂ E ,
B⊂E .
3.1 Intersection L’intersection de A et B, notée A ∩ B est définie par:
A ∩ B = {x ∈ E; x ∈ A et x ∈ B} ⊂ E
Lorsque l’intersection de deux ensembles A et B est vide, on dit que
A et B sont disjoints. Dans le cas contraire, on dit que A et B se
coupent.

Exercice: Montrer que A ∩ B ⊂ A et A ∩ B ⊂ B.


U
A A BC A
U
A BC B

B
U
A B

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3.2 Réunion
La réunion de A et B , notée A ∪ B, est définie par:

A ∪ B = {x ∈ E; x ∈ A ou x ∈ B} ⊂ E

L’intersection et la réunion sont commutatives, c’est à dire: quels


que soient les ensembles A et B:

A∩B =B∩A et A∪B =B∪A

Exercice: Montrer que A ⊂ A ∪ B , B ⊂ A ∪ B

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3.3 Complémentaire
Définition: A une partie de E, on appelle complémentaire de A par
rapport à E l’ensemble des éléments de E n’appartenant pas à A; on
A
le note CE .
A
CE = {x ∈ E; x ∈
/ A}

A A
CE CE
ACE

{0} IN = ZZ∗ .
Exemple: CIN = IN∗ , CZZ −

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Exercices:

1. A ∪ (B ∪ C) = (A ∪ B) ∪ C = A ∪ B ∪ C
2. A ∩ (B ∩ C) = (A ∩ B) ∩ C = A ∩ B ∩ C
3. A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C)
4. A ∪ (B ∩ C) = (A ∪ B) ∩ (A ∪ C)
A A
5. A ∪ CE = E ; A ∩ CE =∅
A∩B A B A∪B A B
6. CE = CE ∪ CE , CE = CE ∩ CE .

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4. Produit
Définition: Soient A et B deux ensembles, le produit cartésien de A
et B, noté A × B, est défini par:

A × B = {(x, y); x ∈ A, y ∈ B}

A
AxB
x (x,y)

y B

Exemples:
1. IR2 = IR × IR est l’ensemble des points du plan réel.

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2. A = {a, b, c}, B = {1, 2}
A × B = {(a, 1), (a, 2), (b, 1), (b, 2), (c, 1), (c, 2)}
B × A = {(1, a), (2, a), (1, b), (2, b), (1, c), (2, c)}
Cet exemple nous montre qu’en général A × B 6= B × A; le produit
cartésien n’est pas commutatif.

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III A propos des Applications
Notion de relation, graphe, correspondance
Définition 1: On appelle relation R entre deux variables décrivant
respectivement deux ensembles X et Y toute propriété définie sur
X × Y , c’est à dire une propriété caractéristique des éléments d’une
partie G de X × Y .
G est le graphe de la relation R.
Soient x ∈ X et y ∈ Y ; on dit x et y sont en relation R(x, y) si
(x, y) ∈ G, on note:
R(x, y) ⇔ (x, y) ∈ G
A
G AxB
x

y B

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Définition 2: Soient R une relation entre x élément de X et y
élément de Y et G son graphe. On appelle correspondance entre X et
Y le triplet (X, Y, G). X est l’ensemble de départ, Y est l’ensemble
d’arrivée, G est le graphe de la correspondance.
Définition 3: Une correspondance (X, Y, G) est fonctionnelle par
rapport à la deuxième variable si:

∀x ∈ X , il existe un seul y ∈ Y tel que (x, y) ∈ G

Exemples:
a.) G1 = {(x, y) ∈ IR2 ; y = x2 }; ∀x ∈ IR, il existe un unique y ∈ IR tel
que y = x2 ∈ IR . (x, y) ∈ G1 G1 est un graphe d’une correspondance
fonctionnelle.

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2 2

b.) G2 = {(x, y) ∈ IR ; y = x} ∀x ∈ X, il existe y1 = x et

y2 = − x tels que y12 = x et y22 = x; donc G2 n’est pas un graphe
d’une correspondance fonctionnelle.

y y1

x x
b.)
y2
a.)

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Définition d’une application: Une application f de X → Y est une
correspondance entre un élément de X et un élément de Y
fonctionnelle par rapport à cet élément de Y , c’est à dire:

∀x ∈ X , il existe un seul y ∈ Y tel que y = f (x)

X est l’ensemble de départ, Y est l’ensemble d’arrivée. L’image f (x)


de x ∈ X par f est l’unique élément y = f (x) ∈ Y tel que (x, y) ∈ G.
On dit que G est le graphe de f .

G = {(x, y) ∈ X × Y ; y = f (x)}

Exemple: Soit l’application identique IdX :



 X→ X
IdX :
 x → x

son graphe est G = {(x, y) ∈ X × X; x = y}

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Application surjective
On dit que l’application f : X → Y est surjective si pour tout y ∈ Y ,
il existe au moins un élément x ∈ X tel que y = f (x).
Exemples:
1. l’application f: 
 IR → IR
f:
 x → x

est surjective
2. l’application 
 IR → IR
f:
 x → x2

n’est pas surjective, (pour tout y < 0 il n’existe pas de x réel tel que
y = x2 )

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Application injective
On dit que l’application f : X → Y est injective si elle vérifie les deux
propriétés équivalentes suivantes:
a. si x et x′ ∈ X et si f (x) = f (x′ ) alors que x = x′ .
b. si x et x′ ∈ X et si x 6= x′ alors f (x) 6= f (x′ )
La proprieté b. n’est rien d’autre que la contraposée de a.
Exemples:
1. L’application: x → y = x est pas injective.
2. L’application: x → y = x2 n’est pas injective: soit x 6= 0: x 6= −x
et f (x) = f (−x) alors que x 6= −x

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Image et Image réciproque d’un ensemble par une application.
Définition: Soit f : X → Y une application. Soit A ⊂ X, B ⊂ Y
a.) l’image de A par f notée f (A) est définie par:

f (A) = {y ∈ Y ; y = f (x)/x ∈ A} ⊂ Y

b.) l’image réciproque de B par f notée f −1 (B) est définie par:

f −1 (B) = {x ∈ X, f (x) ∈ B} ⊂ X

X f Y

A f(A)
x y= f(x)
−1 B
f (B)

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Exemple: f : IR → IR, pour tout x ∈ IR, f (x) = x + 2.
f ([1, 2]) = [3, 4] , f (IR+ ) = [2, +∞[
f −1 ([0, 1]) = [−2, −1]

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Propriété 1 Soit f : X → Y une application.
f est surjective si et seulement si f (X) = Y .
Preuve:
1. Supposons que f est surjective et montrons que f (X) = Y .
f (X) ⊂ Y , par définition même de f (X). Montrons que Y ⊂ f (X).
Soit y ∈ Y , f étant surjective, donc il existe x ∈ X tel que
y = f (x) ∈ f (X) d’où l’inclusion.
Réciproquement, si f (X) = Y alors pour tout y ∈ Y , y est élément
de f (X); donc il existe x ∈ X tel que y = f (x) f est donc surjective.

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Propriété 2 Soit f : X → Y une application.
f est injective si et seulement si pour tout y ∈ Y ; f −1 ({y}) a au
plus un élément c’est à dire vide ou bien contient un seul élément.
Preuve: 
 IR → IR
Contre-Exemple: Soit f : ;
 x → x 2

Gf = {(x, y) ∈ IR2 /y = x2 } est une parabole. Cette application n’est


√ √
pas injective. Pour tout y > 0: f −1 ({y}) = { y, − y}.
f n’est pas surjective: f (IR) = [0, +∞[6= IR
Par contre : f : IR → [0, +∞[ est surjective mais non injective, alors
que: f : [0, +∞[→ [0, +∞[ est à la fois surjective et injective.

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Composée d’applications
Définition: Soient f : X → Y , g: Y → Z deux applications de
graphes réspectifs G et H. L’application composée gof : de X → Z
est définie par son graphe:

{(x, z) ∈ X × Z, il existe y ∈ Y tel que (x, y) ∈ G et (y, z) ∈ H}



 X→ Z
gof :
 x → gof (x) = g(f (x)) ∈ Z ; f (x) ∈ Y

f g
X Y Z

gof

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Application bijective
Définition: Une application f de X → Y est bijective si elle est à la
fois injective et surjective.
Si f est bijective et si G est son graphe, l’ensemble:

G−1 = {(y, x) ∈ Y xX; (x, y) ∈ G} ⊂ Y × X

est un graphe dans Y × X. Ce graphe définit donc une application


f −1 : Y → X appelée bijection réciproque de f .
On a f −1 of = IdX ; f of −1 = IdY .

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Théorème:
Soient X, Y , Z trois ensembles, f une application de X dans Y et g
une application de Y dans Z. On a les implications suivantes:
1. f et g injectives ⇒ gof injective
2. gof injective ⇒ f injective
3. f et g surjectives ⇒ gof surjective
4. gof surjective ⇒ g surjective
5. f et g bijectives ⇒ gof bijective et (gof )−1 = f −1 og −1
Preuve:
1. Supposons que f et g sont injectives et montrons que gof l’est
aussi. gof est une application de X vers Z; soit donc x, x′ ∈ X tel
que gof (x) = gof (x′ ). On a donc g(f (x)) = g(f (x′ )) qui implique
que f (x) = f (x′ ) du fait de l’injectivité de g. f étant injective donc
f (x) = f (x′ ) implique que x = x′ . On conclut que gof est injective.

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2. gof injective ⇒ f injective
Supposons que gof est injective et montrons que f est injective.
Soient x, x′ ∈ X tel que f (x) = f (x′ ), après composition par g on
obtient g(f (x)) = gof (x) = g(f (x′ )) = gof (x′ ). Comme gof est
injective alors x = x′ et donc f est injective.

3. f et g surjectives ⇒ gof surjective


f et g surjectives, donc f (X) = Y et g(Y ) = Z.
Z = g(Y = f (X)) = gof (X) ce qui montre que gof est surjective.

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4. gof surjective ⇒ g surjective
Supposons que gof est surjective et montrons que g est surjective.
En effet, soit z ∈ Z, d’après la surjectivité de gof , il existe x ∈ X tel
que gof (x) = z, ce qui revient à dire que g(f (x)) = z. Pour tout
z ∈ Z, il existe y = f (x) ∈ Y tel que g(y) = z, donc g est surjective.

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5. f et g bijectives ⇒ gof bijective et (gof )−1 = f −1 og −1
f et g bijectives ⇒ gof bijective découle de 2. et 4.
(gof )−1 est la bijection réciproque de gof définie de Z dans X. Soit
z ∈ Z, on a:

(gof )o(gof )−1 (z) = z ⇒ g[f [(gof )−1 (z)]] = z (1)

on compose (1) par g −1 on obtient:

f [(gof )−1 (z)]] = g −1 (z) (2)

on compose (2) par f −1 on obtient:

(gof )−1 (z) = f −1 [g −1 (z)] = f −1 og −1 (z) (3)

on a donc pour tout z ∈ Z , (gof )−1 (z) = f −1 og −1 (z).

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