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Interpolation et approximation
polynômiale
4.1 Introduction
Tout au long des deux chapitres précédents, nous nous sommes interessé principalement au problème
de l’approximation d’un nombre (zéro d’un polynôme ou le zéro d’une fonction non linéaire). Nous
abordons dans ce chapitre un nouveau type de problème faisant intervenir la notion d’approximation
d’une fonction.
La méthode usuelle d’approximation des fonctions est la méthode d’approximation polynômiale.
Parmis les divers types d’approximations polynômiales utilisées, la plus flexible et la plus facile à
construire est l’approximation par interpolation polynômiale.
Etant donnée une fonction f (x) = ex (ou autre expression de f beaucoup plus compliquée) que
nous désirons approcher par un polynôme de degré n = 2 (ou n > 2)) sur l’intervalle [−1, 1]. Nous
allons voir que nous pourrons construire trois polynômes à ce sujet:
• Le polynôme de Lagrange passant par (−1, e−1 ), (0, 1) et (1, e) est le polynôme de dgré 2
donné par: pL (x) = 0.54308x2 + 1.1752x + 1. L’erreur maximale de cette approximation est
0.174378.
Dans tous les calculs portant sur f (tels la dérivée de f ou l’intégrale de f ) on pourra remplacer
f par PT ou PL (ou par un autre polynôme). En fait il y a plusieurs méthodes pour construire un
tel polynôme. Dans un premier temps nous allons nous focaliser sur l’approximation de Taylor,
Lagrange, Newton et celle de Chebyshev.
47
48 3. Interpolation et approximation polynômiale
Un résultat classique en analyse est le développement en série entière des fonctions usuelles telles
que sin, cos, ...
∞
X x(2n+1) x3 x5 x7
sin x = (−1)n =x− + − + ... pour tout x ∈ IR
n=0
(2n + 1)! 3! 5! 7!
∞
X x(2n) x2 x4 x6
cos x = (−1)n =1− + − + ... pour tout x ∈ IR
n=0
(2n)! 2! 4! 6!
∞
X xn x2 x3 x4
ex = =1+x+ + + + ... pour tout x ∈ IR
n=0
n! 2! 3! 4!
x2 x3 x4
ln(1 + x) = x − + − + ... pour tout x ∈] − 1, 1]
2 3 4
Notre but est de savoir, jusqu’a quel ordre n (fini) nous devons écrire le développement pour avoir
une bonne approximation de la somme infinie.
Pour illustration, soit à calculer e = exp(1) à partir de l’écriture de (ex )x=1 en série entière. On
a donc
∞
X 1 1 1 1 1
e= = 1 + + + + ... + + ...
n=0
n! 1! 2! 3! k!
Si nous tronçons la série (infinie) précédente à un certain ordre n > 1, nous obtenons une approxi-
mation de la valeur de e par:
1 1 1 1
Sn = 1 + + + + ... +
1! 2! 3! n!
n Sn
0 1
1 2.0
2 2.5
3 2.666666666666
4 2.708333333333
5 2.716666666666
6 2.718055555555
7 2.718253968254
8 2.718278769841
9 2.718281525573
10 2.718281801146
11 2.718281826199
12 2.718281828286
13 2.718281828447
14 2.718281828458
15 2.718281828459
Soient a et b deux nombres réels tels que a < b et f : [a, b] → IR une fonction n fois dérivable sur
[a, b]. On suppose que f ∈ C (n+1) [a, b] et x0 ∈ [a, b] (un point fixe). Si x ∈ [a, b], alors il existe un
élément c entre x0 et x tel que
f (x) = Pn (x) + En (x)
où:
Pn est le polynôme qui peut être utilisé comme approximation de f , En (x) est l’erreur commise
lors de cette approximation.
Preuve:
On pose:
f ′ (x0 ) f (n) (x0 )
Pn (x) = f (x0 ) + (x − x0 ) + . . . + (x − x0 )n
1! n!
Pn est un polynôme de degré n et est indéfiniment dérivable. Considérons la fonction g définie par:
g(t) = f (t) − Pn (t) + λ(t − x0 )n+1 , λ est une constante telle que g(x) = 0. On a donc:
Pn (x) − f (x)
g(t) = f (t) − Pn (t) + (t − x0 )(n+1) .
(x − x0 )(n+1)
Pn (x0 ) = f (x0 ) , Pn′ (x0 ) = f ′ (x0 ) , Pn′′ (x0 ) = f ′′ (x0 ) , . . . , Pn(n) (x0 ) = f (n) (x0 )
(n+1)
Pn est identiquement nulle, donc g est n-fois dérivable sur [a, b] et g(n) est dérivable sur ]a, b[.
De plus on a:
g(x0 ) = g′ (x0 ) = g′′ (x0 ) = . . . = g(n) (x0 ) = 0
Alors on a g(x0 ) = g(x) = 0 d’après le théorème de Rolle il existe c1 entre x0 et x tel que g′ (c1 ) = 0.
On a alors g′ (x0 ) = g′ (c1 ) = 0, donc il existe un élément c2 entre x0 et c1 tel que g′′ (c2 ) = 0. Par
récurrence on construit donc une suite d’éléments (ci )i=1,2,...,n de ]a, b[ tels que:
On a alors g(n) (x0 ) = g(n) (cn ) = 0 et d’après le théorème de Rolle il existe c entre x0 et cn tel que
g(n+1) (c) = 0. Or
Pn (x) − f (x)
g(n+1) (c) = 0 = f (n+1) (c) + (n + 1)!
(x − x0 )(n+1)
f (n+1) (c)
donc: f (x) − Pn (x) = (n+1)! (x − x0 )(n+1) . Ce qui démontre le théorème.
50 3. Interpolation et approximation polynômiale
x2 x3 x15
P15 (x) = 1 + x + + + ... +
2! 3! 15!
f (16 )(c)x16
E15 (x) = , c ∈]0, 1[
16!
A partir de f (16 )(c) = ec et de 1 < ec < e < 3, on obtient une majoration de l’erreur (pour x=1):
f (16 )(c) ec 3
E15 (1) = = < = 1.43384310−13
16! 16! 16!
• n assez grand
M Rn+1
|Erreur| = |En (x)| ≤ (4.2)
(n + 1)!
où
• Si n est fixé, et |f (n+1) (t)| est bornée sur [x0 − R, x0 + R], le majorant de l’erreur (4.2) est
donc proportionnelle à Rn+1 /(n + 1)! et décroit lorsque R → 0.
• Si R est fixé, le majorant de l’erreur (4.2) est inversement proportionnel à (n + 1)! et tend
vers zéro lorsque n devient suffisament grand. Ceci est schématisé dans la figure suivante:
Sur cette figure on remarque que l’on approche bien ex par P4 (x) sur [−2, 2].
3.2 Interpolation polynômiale de Lagrange 51
8 8
7 7 P4(x)
6
P3(x)
6
5 exp(x) P2(x)
5 exp(x)
P2(x)
4
4
3
3
2
2
1
1 0
0 -1
-2 -1.5 -1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2 -2 -1.5 -1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2
xn0 x0n−1 . . . x0 1
xn1 x1n−1 . . . x1 1
.. .. .. .. ..
. . . . .
xnn xnn−1 . . . xn 1
et qui est effectivement non nul du fait que les xi sont distincts deux à deux, d’ou l’existance et
l’unicité des ai .
Formulation de Lagrange:
Unicité:
Si P1 et P2 sont deux polynômes de degré au plus n tels que:
P1 (xi ) = P2 (xi ) = fi , i = 0, 1, . . . , n
Existance:
Nous allons construire le polynôme de Lagrange qui satisfait aux conditions:
P (xi ) = fi , i = 0, 1, . . . , n
questions préliminaires:
• Q1 . Trouver le polynôme Lk de degré au plus n tel que
Lk (xi ) = 0 ∀ i 6= k (i = 0, 1, . . . , n) Lk (xk ) = 1
ou C est une constante que l’on peut déterminer à partir de la contrainte Lk (xk ) = 1. On trouve:
La relation précédente devrait être vraie pour tout x ∈ IR en particulier pour x = (xi )i=0,1,...,n .
pour X = xi , i = 0, 1, . . . , n on a αi Li (xi ) = 0 donc αi = 0 , i = 0, 1, . . . , n. La famille (Lk )k=0,1,...,n
est une famille de n + 1 él’ements linéairement indépendantes, c’est donc une base de l’espace
vectoriel des polynômes de degré n.
Compte tenu de Q1 et Q2 , P s’écrit de manière unique comme combinaison linéaire des Lk :
k=n
X
P (X) = βk Lk (X)
k=0
4.3.2 Exemple
Nous allons construire le polynôme de Lagrange passant par les 4 points:
on pose: x0 = 2, x1 = 3, x2 = −1 et x3 = 4. f0 = 1, f1 = 2, f2 = 3 et f3 = 4.
(X − 3)(X − (−1))(X − 4) 1
L0 (x) = = (X − 3)(X − (−1))(X − 4)
(2 − 3)(2 − (−1))(2 − 4) 6
(X − 2)(X − (−1))(X − 4) −1
L1 (x) = = (X − 2)(X − (−1))(X − 4)
(3 − 2)(3 − (−1))(3 − 4) 3
(X − 2)(X − 3)(X − 4) −1
L2 (x) = = (X − 2)(X − 3)(X − 4)
(−1 − 2)(−1 − 3)(−1 − 4) 60
(X − 2)(X − 3)(X − (−1)) 1
L3 (x) = = (X − 2)(X − 3)(X − (−1))
(4 − 2)(4 − 3)(4 − (−1)) 10
Le polynôme de Lagrange est don donné par:
2. Variavles réduites
Supposons que les xi sont équidistants:
xi = x0 + ih , i = 0, 1, . . . , n , h = xi+1 − xi
X = x0 + sh
si X = x0 s=0
si X = xn s = n car xn − x0 = nh
54 3. Interpolation et approximation polynômiale
∀x ∈ [a, b]
(x − x0 )(x − x1 ) . . . (x − xn ) (n+1)
f (x) − P (x) = f (θ) (4.5)
(n + 1)!
où a < min(x, x0 ) < θ < max(x, xn ) < b
on remarque que: ψ(x0 ) = ψ(x1 ) = . . . = ψ(xn ) = ψ(x) =, donc ψ est un polynôme ayant n + 2
racines.
Résultats préliminaires
Si g [a, b] → IR telle que g′ existe:
Si g possède (n + 2) zéros distincts alors g′ possède au moins (n + 1) zéros distincts.
généralisation du théorème de Rolle: Si g ∈ C (n+1) ([a, b]) et si g posséde au moins (n + 2) zéros
alors g(n+1) a au moins un zéro.
D’après le théorème de Rolle généralisé, la fonction ψ (n+1) admet au moins un zéro. Soit θ ∈]a, b[
tel que: ψ (n+1) (θ) = 0, On conclut donc que l’erreur est donnée par:
(x − x0 )(x − x1 ) . . . (x − xn ) (n+1)
EN (x) = f (θ)
(n + 1)!
De plus si f (n+1) est continue sur [a, b], elle atteint sa borne supérieure, on a la majoration de
l’erreur suivante:
|(x − x0 )(x − x1 ) . . . (x − xn )|
EN (x) = |f (x) − P (x)| ≤ ( max f (n+1) (x))
(n + 1)! x∈[a,b]
Exemple: Construire sur [−5, 5], les polynômes d’interpolation de Lagrange de la fonction f définie
1
par f (x) = 1+x 2 en prenant des abscisses d’interpolation équidistantes.
1
On constate que l’on approche bien la courbe 1+x 2 au centre de l’intervalle. Par contre, aux
extrêmites se produisent des oscillations parasites appelées effet de bord. Nous allons voir dans la
section 6 que ses effets de bord disparaissent si l’on choisit comme points d’interpolation les points
de Chebyshev.
3.3 Interpolation polynômiale de Newton 55
1 1
0.9
0.8
0.8
0.7 0.6
P2(x) P4(x)
0.6
0.4
0.5
f(x) 0.2 f(x)
0.4
0.3 0
0.2
-0.2
0.1
0 -0.4
-1 -0.5 0 0.5 1 -1 -0.5 0 0.5 1
1 1
0.9
0.8
0.8
0.6
0.7
0.4
0.6
0.5
P6(x) 0.2
f(x)
0.4
0
0.3
f(x) -0.2
0.2 P8(x)
-0.4
0.1
0 -0.6
-1 -0.5 0 0.5 1 -1 -0.5 0 0.5 1
P1 (x) = a0 + a1 (x − x0 ) (4.6)
P2 (x) = a0 + a1 (x − x0 ) + a2 (x − x0 )(x − x1 ) (4.7)
P3 (x) = a0 + a1 (x − x0 ) + a2 (x − x0 )(x − x1 ) + a3 (x − x0 )(x − x1 )(x − x2 )
.. ..
. = .
PN (x) = a0 + a1 (x − x0 ) + a2 (x − x0 )(x − x1 ) + a3 (x − x0 )(x − x1 )(x − x2 )
+a4 (x − x0 )(x − x1 )(x − x2 )(x − x3 ) + . . . +
aN (x − x0 ) . . . (x − xN −1 ) (4.8)
4.4.2 Exemple
Etant donné les points x0 = 1, x1 = 3, x2 = 4 et x3 = 4.5 et les coefficients a0 = 5, a1 = −2,
a2 = 0.5, a3 = −0.1 et a4 = 0.003. Trouver P1 (x), P2 (x), P3 (x) et P4 (x) et calculer Pi (2.5) pour
i = 1, 2, 3, 4.
En utilisant les formules précédentes on a:
On trouve: P1 (2.5) = 2,
P2 (2.5) = P1 (2.5) + 0.5(1.5)(−0.5) = 1.625,
P3 (2.5) = P2 (2.5) − 0.1(1.5)(−0.5)(−1.5) = 1.5125
et P4 (2.5) = P3 (2.5) + 0.003(1.5)(−0.5)(−1.5)(−2) = 1.50575
On trouve:
a0 = f (x0 ) (4.9)
f (x1 ) − a0 f (x1 ) − f (x0 )
a1 = = (4.10)
x1 − x0 x1 − x 0
Les coefficients a0 et a1 de P2 sont les mêmes que ceux qui figurent dans P1 et qu’on vient de
calculer (4.9,4.10). Le coeficient a2 de P2 est déterminé de la façon suivante:
f [xk ] = f (xk )
f [xk ] − f [xk−1 ]
f [xk−1 , xk ] =
xk − xk−1
f [xk−1 , xk ] − f [xk−2 , xk−1 ]
f [xk−2 , xk−1 , xk ] = (4.12)
xk − xk−2
f [xk−2 , xk−1 , xk ] − f [xk−3 , xk−2 , xk−1 ]
f [xk−3 , xk−2 , xk−1 , xk ] =
xk − xk−3
.. ..
. .
3.4 Polynômiale de Chebyshev 57
Définition
Pour n = 0, 1, 2, . . . et pour tout x ∈ [−1, 1], les polynômes de Chebyshev sont définis par:
Tn (x) = cos(nArccosx).
Il est facile de se convaincre que: T0 (x) = 1, T1 (x) = x et T2 (x) = 2x2 − 1.
58 3. Interpolation et approximation polynômiale
Preuve
i) l’équation (4.16) est une conséquence immédiate de la relation:
cos((n + 1)θ) + cos((n − 1)θ) = 2 cos(θ) cos(nθ).
ii), iii) et iv) sont faciles à établir
v) Pour montrer l’orthogonalité, on pose cos(θ) = x et donc θ = Arccosx:
Z 1 Z π
dx
√ Tn (x)Tm (x) = cos(nθ) cos(mθ)dθ
−1 1 − x2 0
Z
1 π
= [cos((n + m)θ) + cos((n − m)θ)]dθ
2
0
π
si n = m = 0
π
= 2 si n = m 6= 0 (4.18)
0 si n 6= m
A l’aide de la relation (4.16) on montre facilement qu’on a le Tableau suivant:
T0 (x) = 1
T1 (x) = x
T2 (x) = 2x2 − 1
T3 (x) = 23−1 x3 − 3x
T4 (x) = 24−1 x4 − 8x2 + 1
T5 (x) = 25−1 x5 − 20x3 + 5x
T6 (x) = 26−1 x6 − 48x4 + 18x2 − 1
T7 (x) = 27−1 x7 − 112x5 + 56x3 − 7x
Remarque:
D’après la proprièté i), Tn est un polynôme dont le terme de plus haut degré xn a pour coefficient
2n−1 . On appelle polynôme de Chebyshev normalisé à l’unité de Tn (x) le polynôme T̃n (x) défini
1
par T̃n (x) = 2n−1 Tn (x) et on a:
1
max T̃n (x) = n−1
x∈[−1,1] 2
3.4 Polynômiale de Chebyshev 59
Théorème:
Si En désigne l’ensemble des polynômes de degré n et dont le coefficient de xn est 1, alors pour
tout polynôme p de En on a:
1
= max T̃n (x) ≤ max |p(x)| (4.19)
2n−1 x∈[−1,1] x∈[−1,1]
Preuve:
1
Supposons qu’il existe un polynôme p de En tel que: max |p(x)| <et considérons le
x∈[−1,1] 2n−1
polynôme d(x) défini par: d(x) = T̃n (x) − p(x). d est un polynôme de degré ≤ n − 1 (le coefficient
de xn est le même pour T̃n (x) et p(x)).
La fonction polynômiale d(x) s’annulle au moins une fois dans chacun des intervalles fermés:
kπ (k + 1)π
[xk = cos( ), xk+1 = cos( )] , k = 0, 1, . . . , n − 1
n n
k k+1
En effet: d’après iii) on a: d(xk ) = (−1) (−1)
2n−1 − p(xk ) et d(xk+1 ) = 2n−1 − p(xk+1 ), il est facile de
se convaincre que d(xk )d(xk+1 ) < 0. Alors, d(x) possède n zéros dans [−1, 1] et degd ≤ n − 1, par
conséquent d(x) est identiquement nul donc:
(2k + 1)π
xk = cos( ) , k = 0, 1, . . . , n
2(n + 1)
les xk sont appelés les points de Chebyshev. Pour répondre à la question (4.15), il faut utiliser la
translation x → a+b b−a
2 + 2 x qui envoie l’intervalle [−1, 1] sur [a, b]. On a donc le théorème suivant:
Théorème:
L’expression (4.15) est minimale parmi toutes les subdivisions (x0 , x1 , . . . , xn ) si et seulement si:
Exemple: Contruire sur [−1, 1] les polynômes d’interpolation de Lagrange de la fonction f (x) =
60 3. Interpolation et approximation polynômiale
1 1
0.9 0.9
0.8 0.8
0.7 0.7
P10(x)
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 0.3 f(x)
Chebyshev
0.2 0.2
0.1 f(x) 0.1
0 0
-1 -0.5 0 0.5 1 -1 -0.5 0 0.5 1
1
1+12x2 d’une part en prenant des abscisses d’interpolation équidistantes, d’autre part en choisissant
les points de Chebyshev.
Cet exemple est dû a Runge (appelé phénomène de Runge) met bien en évidence les effets
de bord. Par contre, si on utilise les points de Chebyshev, on constate que les effets de bord
disparaissent.
3.7 Exercices 61
4.6 Exercices
Exercice 1. Si f (x) = ex , montrer que n = 9 est le plus petit entier telle que l’erreur |E9 (x)| =
|f (x) − P9 (x)| < 0.0000005 pour x ∈ [−1, 1]
Exercice 2.
1
a. En utilisant la série géométrique 1+t2 = 1 − t2 + t4 − t6 + . . . |t| < 1
3 5 7
après integration montrer que : ArcTan(x) = x − x3 + x5 − x7 + . . .
√ −1 −2 −3 −4
b. Montrer que: π = 2 3(1 − 3 3 + 3 5 − 3 7 + 3 9 − . . .)
c. Utiliser b. pour calculer la valeur approchée de π à 10−8 .
Exercice 4.
1. Ecrire le polynôme d’interpolation de Lagrange P de la fonction f (x) = ln x4 pour les 4 abscisses
d’interpolation suivantes: 1, 2, 3, 4.
2. Calculer P (π). Comparer cette valeur à la valeur exacte ln π4 . Donner une majoration de l’erreur.
3. Calculer P ′ (4) et comparer cette valeur à f ′ (4).
Exercice 5. Soit g ∈ C N +1 [a, b], supposons qu’il existe deux points x, x0 ∈ [a, b] tels que:
a. Montrer qu’il existe un point c entre x et x0 tel que: g(N +1) (c) = 0
b. Soient f ∈ C (N +1) [a, b], PN le développement de Taylor au voisinage de x0 à l’ordre N de f et
RN le reste du développement tels que:
Ecrire le polynôme PN .
c. Démontrer que
(x − x0 )N +1
RN (x, x0 , N, θ) = f (N +1) (θ)
(N + 1)!
Exercice 6.
L’objet de l’exercice est le calcul approché de l’intégrale d’une fonction continue f de [a, b] dans IR
1. f désigne une fonction de classe C 2 de [a, b] dans IR. On pose pour k = 0, 1, . . . , n: xk = a+k b−a
n .
Soit P le polynôme de degré au plus égal à 1 tel que P (a) = f (a), P (b) = f (b).
a. Donner la valeur de l’intégrale de P sur [a, b]. On note I cette valeur.
b. Par application du théorème de Rolle à une fonction auxiliaire convenablement choisie, prouver
que pour tout x ∈ [a, b], il existe c ∈]a, b[ tel que:
f ”(c)
f (x) − P (x) = − (x − a)(x − b)
2
et en déduire que si M2 est un majorant de |f ”| sur [a, b] alors:
Z b
M2
| f (x)dx − I| ≤ (b − a)3
a 12
62 3. Interpolation et approximation polynômiale
2. Par application de cette méthode sur chaque segment [xk−1 , xk ] (1 ≤ k ≤ n) établir la majoration
suivante: Z b
M2
| f (x)dx − In | ≤ (b − a)3
a 12n2
b − a f (a) k=n−1
X f (b)
avec In = ( + f (xk ) + )
n 2 k=1
2
Exercice 7. Soient (ai )i=0,1,...,n une subdivision régulière de [a, b] de pas h et f ∈ C n+1 [a, b].
Considérons les points Ai (ai , f (ai ))i=0,1,...,n de IR2 , on désire construire un polynôme Pn (X) de
degré au plus égal à n passant par les points Ai (ai , f (ai ))i=0,1,...,n .
a. Démontrer que les polynômes (lj (X))j=0,1,...,n de degré n tels que: lj (ai ) = δij i = 0, 1, . . . , n
sont de la forme:
Πni=0 (X − ai )
lj (X) = |i6=j j = 0, 1, . . . , n
Πni=0 (aj − ai )
t(t − 1)(t − 2) . . . (t − n)
|Pn (X) − f (X)| = |En (X)| ≤ hn+1 Mn+1
(n + 1)!
Application: Montrer que:
h2 M2
|E1 (x)| ≤ x ∈ [a0 , a1 ]
8
h3 M3
|E2 (x)| ≤ √ x ∈ [a0 , a2 ]
9 3
h4 M4
|E3 (x)| ≤ x ∈ [a0 , a3 ]
24
f (x1 ) − f (x0 )
a0 = f (x0 ) , a1 =
x1 − x0
1 f (x2 ) − f (x1 ) f (x1 ) − f (x0 )
a2 = [ − ]
(x2 − x0 ) x2 − x 1 x1 − x 0
c. En utilisant une fonction auxiliaire convenablement choisie, montrer que pour tout x ∈ [a, b] on
a:
f (3) (c)
f (x) = P2 (x) + (x − x0 )(x − x1 )(x − x2 ) = P2 (x) + E2 (x) c ∈]a, b[
6
d. Supposant que x0 , x1 et x2 sont equidistants, Exprimer E2 (x) en terme de la variable réduite s
(x = x0 + sh) et h = x1 − x0 .
e. Soit M3 un majorant de f (3) sur ]a, b[, montrer que
h3 M3
|E2 (x)| ≤ √
9 3
Exercice 11: On rappelle la méthode de Lagrange, qui à partir des 2 valeurs initiales x0 et x1 ,
permet de générer une itération afin de résoudre l’équation f (x) = 0, soit:
xn − xn−1
xn+1 = xn − f (xn )
f (xn ) − f (xn−1 )
a. Interpréter géométriquement cette méthode en montrant que xn+1 est l’abcisse du point
d’intersection de la droite sécante passant par les points (xn−1 , f (xn−1 )) ∈ Cf et (xn , f (xn )) ∈ Cf
avec l’axe des x. Faire une figure illustrant ce résultat dans un cas partculier. (Cf est la graphe de
f)
b. On peut également interpréter ce résultat en terme d’interpolation inverse. Ecrire le polynôme
d’interpolation de Lagrange Q basé sur les points (f (xn−1 ), xn−1 ) ∈ Cf −1 et
(f (xn ), xn ) ∈ Cf −1 . Calculer Q(0). Que retrouve–t–on? (Cf −1 est le graphe de f −1 ).
c. Proposer une amélioration de la méthode précédente utilisant 3 valeurs successives de l’itération
et donc un polynôme de degré 2. Calculer la valeur obtenue alors pour xn+1 en fonction de xn ,
xn−1 , xn−2 et f (xn ), f (xn−1 ), f (xn−2 ).
Exercice 12. (Interpolation d’Hermite) Soit f une fonction numérique définie sur [a, bb] et f ′
sa dérivée. (xi )i=0,...,n une subdivision de [a, b]. Soient (fi = f (xi )) une suite de valeurs de f aux
points (xi )i=0,...,n et (yi = f ′ (xi )) une suite de valeurs de f ′ aux points (xi )i=0,...,n . On rappelle que
le polynôme de Lagrange d’indice k est donné par:
2
1.) Calculer le polynôme d’interpolation de Lagrange de f (x) = e−x aux points 0, 1, 2.
2.) On suppose qu’il existe un polynôme P de degré au plus 2n + 1 tel que:
3a.) Calculer ψk (xi ), ψk′ (xi ), φk (xi ), φ′k (xi ) pour 0 ≤ i ≤ n et en déduire que pour 0 ≤ i ≤ n
3b.) Quel est le degré de ψk , φk et P . Le polynôme ainsi construit est appelé le polynôme
d’interpolation d’Hermite de f aux points (xi ).
4.) On supose que f ∈ C 2n+2 [a, b], montrer qu’il existe ξ ∈ [a, b] tel que:
(X − x0 )2 (X − x1 )2 . . . (X − xn )2 (2n+2)
f (X) − P (X) = f (ξ)
(2n + 2)!
2
5.) Application: Calculer le polynôme d’interpolation d’Hermite de f (x) = e−x aux points 0, 1,
2.