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Part I
Calculs algébriques
Eléments de logique
Assertions
Nous considérons la notion d’assertion (ou propriété ) comme une notion première, que l’on
ne pourrait dé…nir qu’en utilisant d’autres mots qu’il faudrait, à leur tour, dé…nir.
Contentons nous donc de dire, de façon naïve, qu’une assertion est un énoncé ne contenant
pas de variable (on dit quelquefois énoncé clos ) susceptible de prendre l’une ou l’autre de
deux valeurs logiques, le vrai (V ) ou le faux (F ).

Connecteurs logiques
Soient A et B deux assertions. On constate que les tableaux ci-dessous, qui sont dits tables
de vérité, permettent de leur associer cinq nouvelles assertions qui sont notées :
kA; A ^ B; A _ B; A =) B; A , B
ce qui se lit :
«non A; A et B; A ou B; A implique B; A équivaut à B » .
A kA
V F
F V
A B A ^ B A _ B A =) B A , B
V V V V V V
V F F V F F
F V F V V F
F F F F V V
Les symboles k; ^; _; =); , sont appelés connecteurs logiques de négation, de conjonc-
tion, de disjonction, d’implication, d’équivalence logique.
Example 1
Soit P l’assertion " tous les garçons de la classe mesurent moins de 2 mètres" alors
l’assertion kP s’écrit "il existe un garçon de la classe qui mesure plus de 2 mètres".
Soient les trois assertions énoncés depuis le pôle nord
P1 : il fait moins de 50 C
P2 : il fait plus de 35 C
P3 : il fait entre 18 et 25 C
On a alors P3 =) P1 est clairement vraie. L’assertion P1 ^ P2 signi…e " il fait entre
35 et 50 C" est fausse car on se trouve au pôe nord( bien sûr on néglige les e¤ets du
réchau¤ements climatiques!). Aussi, P2 1_ P3 signi…e " il fait entre 18 et 25 Cou plus
de 35 C" est fausse car on se trouve au pole nord.
Un théorème (ou proposition ) est une assertion vraie.
Convention. L’écriture kA se passe de parenthèse ; c’est ainsi que kA^B signi…e (kA)^B;
et non k (A ^ B) :

Remark 1 On écrira kA ou A ou bien nonA pour désigner la négation de la proposition A:

Remark 2 Si A est une assertion fausse, alors A =) B est une assertion vraie. Par
exemple
(2 = 5) =) Sousse est une ville du centre de l’europe
est vraie.

Remark 3 Dans l’implication A =) B; A s’appelle l’hypothèse, B la conclusion. L’implication


B =) A s’appelle la réciproque de l’implication A =) B:On peut exprimer A =) B de
l’une des façons suivantes :

pour que A; il faut que B ;

pour que B; il su¢ t que A ;

si A; alors B ;

A est une condition su¢ sante pour B ;

B est une condition nécessaire de A:

Généralisation. Etant données des assertions A; B; C; : : : ; les connecteurs logiques perme-


ttent de construire de nouvelles assertions dites composées et notées P (A; B; C; : : :) dont on
connaît, grâce à des tables de vérités, la valeur logique dès qu’on connaît les valeurs logiques
des assertions A; B; C; : : :

Propriétés des connecteurs


Soient P (A; B; C; : : :) ; Q (A; B; C; : : :) dont les tables de vérité coïncident. Nous dirons que
ces assertions sont tautologiquement équivalentes, ou, plus simplement, équivalentes ; nous
écrirons :
P (A; B; C; : : :) Q (A; B; C; : : :) :
Nous laissons au lecteur le soin de véri…er les équivalences suivantes, valables quelles soient
les valeurs logiques de A; B; C; : : :

A k (kA) ; A A_A; A A^A (0.1)

A^B B^A; A_B B_A (0.2)


(A ^ B) ^ C A ^ (B ^ C) ; (A _ B) _ C A _ (B _ C) (0.3)
A =) B kA _ B ; A , B (A =) B) ^ (B =) A) (0.4)
k (A _ B) kA ^ kB ; k (A ^ B) kA _ kB: (0.5)

2
Remark 4 Les formules (0.4) et (0.5) — ces dernières étant appelées lois de Morgan —
montrent que l’on aurait pu se limiter à introduire les deux autres connecteur logiques k et
^:

Voici deux équivalences fort utiles dans la pratique :

k (A =) B) A ^ kB (0.6)

A =) B kB =) kA: (0.7)
Cette dernière est la base du raisonnement par contraposition.

Tautologie.
Il existe des assertions composées qui prennent la valeur V indépendamment des valeurs
logiques des assertions qui ont servi à les construire ; on dit qu’il s’agit de tautologies (ou
théorème de logique ). En voici des exemples, parmi les plus utiles, qui jouent un rôle impor-
tant dans le raisonnement mathématique :

le tiers-exclu : A _ kA ;

la non-contradiction : k (A ^ kA) ;

la transitivité de l’implication : [(A =) B) ^ (B =) C)] =) (A =) C) ;

associativité du “et” : ((A ^ B) ^ C) () (A ^ (B ^ C)) ;

associativité du “ou” : ((A _ B) _ C) () (A _ (B _ C)) ;

distributivité du “ou” sur “et” : ((A ^ B) _ C) () ((A _ B) ^ (A _ C)) ;

distributivité du “et” sur “ou” : ((A _ B) ^ C) () ((A ^ B) _ (A ^ C)) ;

A titre d’exemple, montrons le théorème 0.6 relatif à la négation d’une implication :

A B A =) B k (A =) B) kB A ^ kB (k (A =) B)) () (A ^ kB)
V V V F F F V
V F F V V V V
F V V F F F V
F F V F V F V

A
Il peut être commode de noter au lieu de A et B:
B

3
Méthodes de démonstration
Par implication.

Si A est vraie et si (A =) B) est vraie, alors B est vraie.

Soient A; B et C des propositions. Si les propositions A; (A =) B) et (B =) C)


sont vraies, alors C est vraie.

Par l’absurde.

Pour montrer que A est vraie, il su¢ t de montrer que (kA =) A) est vraie.

Si (kA =) B) est vraie et si B est fausse, alors A est vraie.

Par contraposition.
Si A est vraie et si (kB =) kA) est vraie, alors B est vraie.
ln 2
Exercise 1 Démontrer que ln 3
est irrationnel.

Solution 1 On raisonne par l’absurde. Supposons ln 2


ln 3
2 Q: Alors il existe p 2 Z et q 2 Z
tel que
ln 2 p
=
ln 3 q
ou encore
p ln 3 = q ln 2 =) ln 3p = ln 2q
Par passage à l’exponentielle, on obtient

3p = 2q
ln 2
Comme ln 3
> 0 alors forcément p et q sont de même signe et non nuls.
1 cas : p; q 2 N : Dans ce cas 2q est pair ( produit d’entiers pairs) alors que 3p est impair
er

(produit d’entiers impairs).


2ème cas : p; q 2 Z N: Alors p et q 2 N. Aussi 2 q est pair ( produit d’entiers pairs)
alors que 3 p est impair (produit d’entiers impairs).

ln 2
Ainsi dans les deux cas l’égalité 3p = 2q donne une absurdité. Donc ln 3
2
= Q:

Exercise 2 1. Démontrer que pour entier n

n (2n + 1) (7n + 1)

est divisible par 2.

2. Montrer que la proposition " tout entier n; divisible par 3 est impair" est fausse.

Exercise 3 1. On distingue deux cas : n pair puis n impair.

2. Il su¢ t d’exhiber un contre exemple. En e¤et, 6 est divisible par 3 mais n’est pas
impair.

4
Ensembles
Historiquement la notion d ’ensemble a été dégagée des notions d’objet et de collection
d’objets, que nous considérerons comme intuitives. Au début, on a admis que toute collection
pouvait être considérée comme un ensemble ; or il s ’est avéré que parler de l ’ensemble de
tous les ensembles conduit à une contradiction. Il a été donc nécessaire de préciser, et, en
particulier donner des règles permettant de construire de nouveaux ensembles à partir d
’ensembles connus.
Égalité. L’écriture a = b; qui se lit : “a égale b”, signi…e que les lettres a et b représentent
le même objet.
La négation de a = b s’écrit a 6= b:
Appartenance. l’appartenance est une relation binaire entre termes de l’univers, que l’on
écrit :
x 2 y ou y 3 x;
et que l’on lit : “x appartient à y”ou “x est élément de y”.
En fait il est d’usage, lorsque x 2 y; de dire que y est un ensemble et x un élément de l
’ensemble y; mais cela est relatif. Un même terme peut se rencontrer à gauche ou à droite
d’un signe 2 :
La négation de x 2 y s’écrit x 2 = y:

De…nition 1 Soient A et B des ensembles. On dit que A est inclus dans B; et on écrit
A B ou B A; lorsque :
8x (x 2 A =) x 2 B) :
On dit aussi que A est une partie, ou un sous-ensemble de B: La négation de A B
s’écrit A * B:

On note P (E) l ’ensemble des parties de E:


Ensemble vide. A tout ensemble E nous pouvons associer l ’ensemble :

fx 2 E : x 6= xg ;

qui est une partie de E n’ayant aucun élément; nous le noterons provisoirement ;E : Mais l
’ensemble ;E est indépendant de E ; on l’appelle l ’ensemble vide et on le note ;:

Example 2

P (;) = f;g ;

P (f0; 1g) = f;; f0g ; f1g ; f0; 1gg :

Remark 5

1. A 2 P (E) () A E ;

2. fxg 2 P (E) () x 2 E;

5
On note E $ F pour : E F et E 6= F:
On note E * F la négation de E F; c ’est-à-dire :

9x 2 E; x 2
= F:

De…nition 2 Un diagramme de Venn ( ou d’ Euler) est une représentation graphique des


ensembles dans le plan. Les diagrammes d’Euler, de Venn et de Carroll sont des schémas
géométriques utilisés pour représenter des relations logico-mathématiques. Créés pour vi-
sualiser la structure logique des syllogismes, ils sont couramment utilisés pour l’étude des
relations entre ensembles. En vue d’étudier systématiquement les syllogismes, on est amené
à envisager trois con…gurations possibles :
i) Tous les A sont B,
ii) Quelques A sont B;
iii) Aucun A n’est B.

Opérations dans P (E)


De…nition 3 Soient E un ensemble et A; B 2 P (E) : On dé…nit les parties suivantes de E
:

le complémentaire de A dans E :

{E (A) = fx 2 E : x 2
= Ag :

la réunion de A et B :

A [ B = fx 2 E : x 2 A ou x 2 Bg :

l’intersection de A et B :

A \ B = fx 2 E : x 2 A et x 2 Bg :

la di¤ érence AnB :

AnB = fx 2 E : x 2 A et x 2
= Bg :

la di¤ érence symétrique de A et B :

A4B = (AnB) [ (BnA) :

La dé…nition précédente peut s’étendre au cas où A et B ne sont pas “directement” des


parties d’un même ensemble E: Par exemple, si F et G sont deux ensembles, on admet
qu’on peut dé…nir F [ G; F \ G; F nG; F 4G de façon analogue à celle vue ci-dessus.
Deux ensembles F; G sont dits disjoints si et seulement si F \ G = ;:

Proposition 1 Soient A; B; C des parties d’un ensemble E: Alors :

1. {E (;) = E; {E (E) = ;; {E {E (A) = A ;

6
2. A [ ; = ; [ A = A : ; est neutre pour [ ;
A [ A = A : tout élément de P (E) est idempotent pour [ ;
A [ E = E : E est absorbant pour [ ;
A [ B = B () A B ;
A [ B = B [ A : [ est commutative ;
(A [ B) [ C = A [ (B [ C) : [ est associative ;

3. A \ ; = ; \ A = ; : ; est neutre pour \ ;


A \ A = A : tout élément de P (E) est idempotent pour \ ;
A \ E = A : E est neutre pour \ ;
A \ B = A () A B ;
A \ B = B \ A : \ est commutative ;
(A \ B) \ C = A \ (B \ C) : \ est associative ;

4. {E (A [ B) = {E A \ {E B et {E (A \ B) = {E A [ {E B : lois De Morgan ;

5. A \ (B [ C) = (A \ B) [ (A \ C) : distributivité de \ par rapport à [ ;


A [ (B \ C) = (A [ B) \ (A [ C) : distributivité de [ par rapport à \ ;
A \ (A [ B) = A [ (A \ B) = A : égalités modulaires ;

6. {E (A) = EnA; An; = A ;


AnB = ; () A B ;
AnB = A \ {E (B) = An (A \ B) ;

7. A4B = B4A : 4 est commutative ;


A4; = A : ; est neutre pour 4 ;
A4A = ; : tout élément de P (E) est son symétrique pour 4 ;
A4B = (A [ B) n (A \ B) :

De…nition 4 Soient E un ensemble, P une partie de P (E) : On dit que P est une partition
de E si et seulement si :

1. 8A 2 P; A 6= ; ;

2. 8A 2 P; 8B 2 P; (A 6= B =) A \ B = ;) ;

3. 8x 2 E; 9A 2 P; x 2 A:

Example 3

1. Pour tout ensemble non vide E; fEg et ffxg : x 2 Eg sont des partitions de E:

2. Pour tout ensemble non vide E et toute partie A de E autre que ; et E; A; {E (A)
est une partition de E:

3. R ; f0g ; R+ est une partition de R:

7
Applications
Notion d’application
De…nition 5 Soient E; F deux ensembles. On appelle fonction de E vers F telle que :
xf y
8x 2 E; 8 (y; y 0 ) 2 F 2 ; =) y = y 0 :
xf y 0
On note alors plutôt y = f (x) que xf y:
On appelle ensemble (ou domaine) de dé…nition de la fonction f , et on note Def (f ) l
’ensemble des éléments x de E tels qu’il existe y 2 F tel que y = f (x) :
Pour tout x de E; l’élément y de F tel que y = f (x) ; s’il existe, est appelé l’image de x
par f:
Pour tout y de F; tout élément x de E tel que y = f (x) (il peut ne pas en exister, en exister
un, en exister plus d’un) est appelé un antécédent de y par f:
Remark 6 Ainsi, une relation est une fonction si et seulement si tout élément du départ
est en relation avec au plus un élément de l’arrivée.
De…nition 6 Une fonction f de E vers F est appelée application si et seulement si
Def (f ) = E: Ainsi :
8x 2 E; 9!y 2 F; y = f (x) : (0.8)
L ’ensemble des applications de E dans F est noté F E :
De…nition 7 deux applications f; g sont égales si et seulement si elles ont même ensemble
de départ (noté E ), même ensemble d’arrivée, et :
8x 2 E; f (x) = g (x) :
De…nition 8 Soient f : E ! F et g : F ! G des applications. L’application h :
E ! G dé…nie par :
8x 2 E; h (x) = g [f (x)]
est dite application composée de f et g; et notée g f:
Soient f : E ! F; g : F ! G et h : G ! H: On véri…e l’assoiciativité :
(h g) f = h (g f )
qui permet d’écrire h g f , sans parenthèses.
Remark 7 La composition des applications n ’est pas commutative, c ’est-à-dire qu’il se
peut que :
g f 6= f g:
Par exemple :
f : R ! R g : R ! R
et
x 7 ! x+1 x 7 ! x2
ne commutent pas pour car :
(g f ) (x) = g (x + 1) = (x + 1)2
8x 2 R; ;
(f g) (x) = f (x2 ) = x2 + 1
et en particulier (g f ) (1) 6= (f g) (1) :

8
Example 4

1. Pour tout ensemble E; on note :

idE : E ! E
;
x 7 ! x

appelée application identique (ou : identité) de E:

2. Soient E un ensemble et A 2 P (E) : On appelle inclusion canonique de A dans


E l’application, notée iA dé…nie par :

iA : A ! E
:
x 7 ! x

3. Soient E un ensemble et f : E ! E une application. On note :

f 0 = idE ; f 1 = f
:
8n 2 Nn f0; 1g ; f n = f fn 1

4. Soient E; F deux ensembles et a 2 F: On appelle application constante a l’application


souvent notée encore a dé…nie par :

a : E ! E
:
x 7 ! a

5. Soit E un ensemble. Pour toute partie A de E; on dé…nit la fonctin caractéristique


(ou fonction indicatrice) de A; notée A par :

A : E ! f0; 1g
1 si x 2 A :
x 7 !
0 si x 2
=A

6. Soient n 2 N et E1 ; : : : ; En des ensembles. Pour chaque i 2 f1; : : : ; ng ; on dé…nit la


ieme projection canonique, notée pi par :

pi : E1 En ! Ei
:
(x1 ; : : : ; xn ) 7 ! xi

De…nition 9 Une partie A d’un ensemble E est dite stable par une application f : E !
E si :
8a 2 A; f (a) 2 A:

9
Injectivité, surjectivité, bijectivité.
De…nition 10 Une application f : E ! F est dite :

1. injective si :
8x; x0 2 E; (f (x) = f (x0 ) =) x = x0 ) ;

2. surjective si :
8y 2 F; 9x 2 E; y = f (x) ;

3. bijective si f est surjective et injective :


8y 2 F; 9!x 2 E; y = f (x)

On dit aussi injection (resp. surjection, resp. bijection) au lieu d’application injective
(resp. surjective, resp. bijective).

Proposition 2 La composée de deux injections (resp. surjections, resp. bijections) est une
injection (resp. surjection, resp. bijection).

Proof 1 Soient f : E ! F et g : F ! G: Supposons f et g injectives. On a, pour tout


(x; x0 ) de E 2
(g f ) (x) = (f g) (x0 ) () g (f (x)) = g (f (x0 ))
=) f (x) = f (x0 ) =) x = x0 ;
et donc g f est injective.
Supposons f et g surjectives.
Soit z 2 G: Puisque g est surjective, il existe y 2 F tel que z = g (y) : Puis, comme f est
surjective, il existe x 2 E tel que y = f (x) : On a donc :
z = g (f (x)) = (g f ) (x) ;
ce qui montre que g f est surjective.
f et g injectives g f injective
(f et g bijectives) =) =) =) g f bijective.
f et g surjectives g f surjective
Proposition 3 Soient f : E ! F et g : F ! G:

1. Si g f est injective, alors f est injective.


2. Si g f est surjective, alors f est surjective.

Proof 2 Supposons g f injective. On a, pour tout (x; x0 ) de E 2 :


f (x) = f (x0 ) =) g (f (x)) = g (f (x0 )) () (g f ) (x) = (f g) (x0 ) =) x = x0 ;
ce qui montre que f est injective.
Supposons g f surjective. Soit z 2 G ; il existe x 2 E tel que :
z = (g f ) (x) = g (f (x)) :
Ceci montre que g est surjective.

10
Proposition 4 Soit f : E ! F: Pour que f soit bijective, il faut et il su¢ t qu’il existe
une application g : F ! E véri…ant :
g f = idE et f g = idF :
Lorsqu ’elle existe, l’application g dé…nie ci-dessus est unique ; elle est bijective ; on l’appelle
application réciproque de f ; on la note f 1 :
Proof 3 S’il existe g : F ! E véri…ant [g f = idE et f g = idF ], alors, d’après la
proposition , f est surjective comme idF et injective comme idE ; f est donc bijective.
Si f : E ! F est bijective, alors il existe une application g : F ! E qui véri…e
[g f = idE et f g = idF ], à savoir l’application qui à tout élément de F associe son unique
antécédent par f:
En…n si g1 et g2 sont deux applications de F dans E véri…ant [g f = idE et f g = idF ],
on a :
g1 f g2 = idE g2 = g2 et g1 f g2 = g1 idF = g1 :
D’où g1 = g2 :
De…nition 11 On appelle involution toute application f : E ! E telle que f f = idE :
Proposition 5 Une application f : E ! E est involutive si et seulement si :
f est bijective
:
f =f 1
Proposition 6 Soient f : E ! F et g : F ! G deux bijections. Alors g f est bijective
et :
(g f ) 1 = f 1 g 1 :
Proof 4 En e¤et, on a :
1 1 1 1
f g g f = idE et g f f g = idF :

Familles.
De…nition 12 Soit E un ensemble. On appelle famille d’éléments de E toute application
dont l’ensemble d’arrivée est E:
Une famille d’éléments d’un ensemble E est notée (xi )i2I au lieu de

I ! E
:
i 7 ! x (i)
L’ensemble de départ I de la famille est appelé l’ensemble des indices de la famille.
Une famille (xi )i2I est dite …nie si et seulement si I est un ensemble …ni. Si I = f1; : : : ; pg ;
où p2 N ; (xi )i2I est aussi notée (xi )1 i p et considérée comme confondue avec le p-uplet
(x1 ; : : : ; xp ).
On appelle sous-famille d’une famille (xi )i2I d’éléments de E toute famille (xi )i2J où J
est une partie de I:

11
De…nition 13 Soient E un ensemble, (Ai )i2I une famille de parties de E: On dé…nit :
S
la réunion de la famille (Ai )i2I ; notée Ai par :
i2I
[
Ai = fx 2 E : 9i 2 I; x 2 Ai g :
i2I

T
l’intersection de la famille (Ai )i2I ; notée Ai par :
i2I
\
Ai = fx 2 E : 8i 2 I; x 2 Ai g :
i2I

Ainsi, pour tout x 2 E; on a :


[
x 2 Ai () (9i 2 I; x 2 Ai )
i2I
et
\
x 2 Ai () (8i 2 I; x 2 Ai ) :
i2I

D’après la dé…nition, on a en particulier :


[ \
Ai = ; et Ai = E:
i2; i2I

De…nition 14 Soit E un ensemble. Une famille (Ai )i2I de parties de E de parties de E


est appelée partition de E si :

1. 8i 2 I; Ai 6= ; ;

2. 8 (i; j) 2 I 2 ; (i 6= j =) Ai \ Aj = ;) ;
S
3. Ai = E
i2I

Remarque. Pour que (Ai )i2I soit une partition de E; il faut et il su¢ t que fAi : i 2 Ig
soit une partion de E:
Exemple. ([n; n + 1[)n2Z est une partion de R:

Récursion et induction
Les dé…nitions inductives et les dé…nitions par récurrence consistent à construire des objets
…nis, à partir d’autres, selon certains règles. Les démonstrations par récurrence permettent
de raisonner et d’établir des résultats sur les objets construits de cette façon.

12
Premier principe de d’induction (récurrence)
Sur N; le premier principe d’induction,aussi appelé souvent principe de récurrence mathé-
matique, se révèle être un mode de raisonnement très utile dans plusieus cas.

Theorem 1 Soit P (n) une propriété dépendant de l’entier naturel n: Si les deux conditions
suivantes sont satisfaites :

(B) P (0) est vraie,


(I) 8n 2 N; (P (n) =) P (n + 1)) ;

alors 8n 2 N; P (n) est vraie.


Notons que (B) s’appelle l’étape de base de la récurrence et (I) l’étape inductive (ou "passage de n à n + 1")

Proof 5 On raisonne par l’absurde. Soit

X = fk 2 N, P (k) est fauxg :

Supposons X 6= ;; il admet un plus petit élément qu’on notera n0 : Par conséquent P (n0 )
est fausse. D’autre part, d’après la condition (B) ; n0 6= 0: Donc (n0 1) 2 N et par suite
P (n0 1) est vraie. D’après (I) ; P (n0 1 + 1) = P (n0 ) est vrai. Contradiction! D’où
X = ;:

Remark 8 a) l’étape (I) n’a¢ rme pas que P (n) ou P (n + 1) soit vraies, mais seulement
que si P (n) est vraie alors P (n + 1) doit être vraie.

b) l’étape de base (B), bien qu’elle soit facile à véri…er, elle est fondamentale. Par exemple
on véri…e facilement que
8n 0; (n > 5 =) n + 1 > 5) ;

il n’en est pas moins faux que 8n 0; n > 5:


c) On peut prouver de façon analogue une forme plus générale du théorème précédent. En
e¤et soit n0 2 N et P (n) une propriété dépendant de l’entier naturel n: Si les deux conditions
suivantes sont véri…ées :
(B) P (n0 ) est vraie,
(I) 8n n0 ; (P (n) =) P (n + 1)) ;
alors 8n n0 ; P (n) est vraie.

Exercise 4 Démontrer que pour tout entier n 5

2n > 5(n + 1)

Solution 2 Soit
P (n) : "2n > 5 (n + 1) "

13
(B) P (5) est vraie (ici n0 = 5):
(I) Supposons que pour un entier k;…xé , on ait la proposition P (k) qui est véri…ée. On
a alors
2k+1 = 2 2k > 2 5 (k + 1) = 5 (k + 2) + 5k
> 5 (k + 2)
ce qui montre P (k + 1): D’où l’hérédité. En d’autres termes
P (k) =) P (k + 1)
D’apès le premier principe de récurrence pour tout entier n 5
2n > 5(n + 1)

Le deuxième principe d’induction


Dans le premier principe d’induction la véracité de P (n + 1) dépend uniquement de celle de
P (n), c’est-à-dire si la proposition est vraie à l’ordre n alors elle est aussi vraie à l’ordre
n + 1: Il se peut qu’on ait des cas plus compliquées où pour établir la véracité de P (n + 1)
on ait besoin d’utiliser explicitement le fait que P est vraie aux étapes précédentes
Theorem 2 Soit P (n) une propriété dépendant de l’entier naturel n: Si la poposition suiv-
ante est véri…ée :

(I 0 ) 8n 2 N; [(8k < n; P (k)) =) P (n)] :


alors 8n 2 N; P (n) est vraie.

Remark 9 On peut être intrigué par le fait que le deuxième principe d’induction ne com-
porte pas d’étape de base; en fait, celle-ci est "cachée" dans (I 0 ) : En e¤et, si on a véri…é
(I 0 ), c’est qu’on a en particulier démontré pour n = 0 que
(8k < 0; P (k)) =) P (0):
Or, (8k < 0; P (k)) s’écrit aussi (k 2 ? =) P (k)) est toujours vraie, donc il faut en par-
ticulier que P (0) soit vraie.

Remark 10 Sur N; les deux principes d’induction sont équivalents. En e¤et, supposons que
P soit une propriété dépendant de n et qu’elle véri…e (B) et (I) alors 8; P (n) ; et donc
(I 0 ) est véri…ée. Réciproquement, si P véri…e (B) et (I) alors d’après la remarque ci-dessus
P (0) est vraie. D’autre part, P véri…e (I) : sinon,
9n; k (P (n) =) P (n + 1))
Soit n0 le premier entier tel que (P (n0 ) =) P (n0 + 1)) soit fausse, on a :
[(8k < n0 + 1; P (k)) ; et kP (n0 + 1)]
ce qui contredit (I 0 ) :
Example 5 Montrons que tout entier naturel 2 se décompose en un produit de nombres
premiers.

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