MP1 M ALHERBE 2023-2024

Devoir de l’été 2023

Problème 1 : exemples de matrices semblables à leur inverse

Dans tout le problème, E est un R-espace vectoriel de dimension 3.

Pour u endomorphisme de E et n entier naturel non nul, on note u n = u ◦ u ◦ · · · ◦ u (n fois).

On note M3 (R) le R-espace vectoriel des matrices réelles carrées d’ordre 3 et I3 la matrice unité de M3 (R).

On notera par le même symbole 0 l’endomorphisme nul, la matrice nulle et le vecteur nul.

Questions de cours

• Soient A, B ∈ M3 (R). Quand dit-on que A est semblable à B ? Montrer que la relation « est semblable à » sur M3 (R) est

réflexive, symétrique et transitive.

• Montrer que si A et B sont les matrices d’un même endomorphisme u de E relativement à des bases différentes, alors

A et B sont semblables.

Partie A

Soit u un endomorphisme de E .

1. Soient i et j deux entiers naturels et l’application w de Ker u i + j vers E définie par w(x) = u j (x).
¡ ¢

(a) Montrer que Im (w) ⊂ Ker u i .

¡ ¢

(b) En déduire que dim Ker u i + j É dim Ker u i + dim Ker u j .

¡ ¡ ¢¢ ¡ ¡ ¢¢ ¡ ¡ ¢¢

2. Dans cette question, on suppose que u 3 = 0 et rg (u) = 2.

(a) Montrer que dim Ker u 2 = 2. On pourra utiliser deux fois la question 1b.
¡ ¡ ¢¢

(b) Montrer qu’il existe un vecteur a de E tel que la famille (u 2 (a), u(a), a) est une base de E .

(c) Ecrire la matrice de u dans cette base.

3. Dans cette question, on suppose u 2 = 0 et rg (u) = 1.

 
 0 0 1 
 
Montrer qu’il existe une base de E dans laquelle la matrice de u est 
 0 0 0 .

 
0 0 0

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Partie B
 
1 α β 
−1
 
Soit A = 0 1 γ 

. On se propose de montrer que A est semblable à son inverse A .
 
0 0 1
 
 0 α β 
2
 
On pose alors N = A − I3 = 0 0 γ 

, et M = N − N .
 
0 0 0

1. (a) Calculer N 3 et justifier que rg(N ) É 2.

(b) Montrer que A est inversible d’inverse A −1 = I3 + M .

2. On suppose dans cette question que rg(N ) = 2.

 
0 1 0 
  −1
(a) En utilisant la question 2, montrer qu’il existe une matrice P inversible telle que N = P 0 0 1

P .
 
0 0 0
(b) En déduire une matrice « simple » à laquelle M = N 2 − N est semblable.

(c) Déterminer M 3 et rg(M ). Montrer que les matrices M et N sont semblables et conclure que A et A −1 le sont.

3. On suppose dans cette question que rg(N ) É 1. Montrer que les matrices A et A −1 sont encore semblables.

Problème 2 : Calcul et irrationalité de ζ(2)

Dans ce problème, pour une fonction f et un entier naturel k, f (k) désigne la dérivée k-ème de la fonction f avec :

f (0) = f .

Remarque : sauf s’il est précisé entier naturel, un entier peut être positif ou négatif.

n
µ ¶
P 1
Partie A : Convergence de la suite kp
k=1 nÊ1
n 1
P
Dans cette partie, p et n sont deux entiers naturels non nuls et on pose S n (p) = p
.
k=1 k
Z k+1
1 1 1
1. Montrer que pour tout entier k Ê 1, É dx É p .
(k + 1)p k x p k
Z n
1
2. Montrer que pour n Ê 2, S n (p) − 1 É p
d x É S n−1 (p).
1 x
Z x
1
3. Démontrer, par un calcul d’intégrales, que la fonction x 7→ p
d t admet une limite finie en +∞ si, et seulement
1 t
si, p Ê 2.

4. Montrer que la suite (S n (p))nÊ1 converge si et seulement si p Ê 2.

On note alors ζ(p) = lim S n (p).

n→+∞

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Partie B : Calcul de ζ(2)

t2
Dans cette partie on pose, pour t réel : h(t ) = − t , et on définit la fonction ϕ sur [0, π] par :
2π
h(t )
ϕ(0) = −1 et ϕ(t ) = pour t ∈]0, π].
t
2 sin
2
1. Montrer que la fonction ϕ est de classe C 1 sur l’intervalle [0, π].
Z π
2. Calculer, pour tout k entier naturel non nul, h(t ) cos(kt ) dt .
0
n
3. Calculer, pour t ∈]0, π], cos(kt ), puis déterminer une constante λ telle que,
P
k=1
µ ¶
1
n sin (n + ) t
2
∀t ∈]0, π], − λ.
X
cos(kt ) =
t
k=1 2 sin
2
4. Montrer à l’aide d’une intégration par parties que, pour toute fonction ψ de classe C 1 sur l’intervalle [0, π],
Z π µ ¶
1
lim ψ(t ) sin (n + ) t d t = 0.
n→+∞ 0 2

π2
5. Montrer que ζ(2) = .
6

Partie C : ζ(2) est irrationnel

x n (1 − x)n
Dans cette partie, pour n entier naturel non nul et x réel, on pose f n (x) = .
n!
1. Dans cette question, n est un entier naturel non nul.
1 2n
ei xi .
P
(a) Montrer qu’il existe n + 1 entiers e n , e n+1 , ..., e 2n tels que f n (x) =
n! i =1
(b) Montrer que pour tout entier naturel k, f n(k) (0) et f n(k) (1) sont des entiers.

(On pourra remarquer que f n (x) = f n (1 − x) ).

On veut montrer que π2 est un irrationnel, et on va raisonner par l’absurde :

a
on suppose que π2 = où a et b sont deux entiers naturels non nuls.
b

2. On pose, pour n entier naturel non nul et x réel :

F n (x) = b n (π2n f n (x) − π2n−2 f n(2) (x) + π2n−4 f n(4) (x) − · · · + (−1)n f n(2n) (x)).

(a) Montrer que F n (0) et F n (1) sont des entiers.

(b) On pose, pour n entier naturel non nul et x réel :

Z1
g n (x) = F n0 (x) sin(πx) − π F n (x) cos(πx), et An = π a n f n (x) sin(πx) dx.
0
2 n
Montrer que, pour n entier naturel non nul et x réel : g n0 (x) = π a f n (x) sin(πx), et montrer que A n est un

entier.

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an
3. On pose, toujours pour le même entier a, u n = .
n!
u n+1
(a) En considérant le quotient , montrer que lim u n = 0.
un n→+∞

an 1
(b) Montrer qu’il existe un entier naturel n 0 tel que pour tout entier n Ê n 0 , < .
n! 2
1
(c) Montrer que pour tout réel x ∈ [0, 1], 0 É f n (x) É .
n!
(d) Montrer alors que, pour tout entier n Ê n 0 , A n ∈]0, 1[, et conclure que π2 est irrationnel.

(e) Comment peut-on déduire de ce qui vient d’être fait que π est irrationnel ?

Pour information

Il a été prouvé depuis le 18-ième siècle, que ζ(p) est irrationnel pour tout entier pair p Ê 2, récemment (1979) il vient

d’être découvert que ζ(3) est irrationnel et le mystère demeure encore quant à l’irrationnalité des ζ(p) pour les entiers

impairs p Ê 3 ...

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