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ÉPREUVE SPÉCIFIQUE-FILIÈRE MP
MATHÉMATIQUES 2
DURÉE : 4 heures
Les calculatrices programmables et alphanumériques sont autorisées, sous réserve des conditions
définies dans la circulaire n °99-018 du 01.02.99.
Préambule
Dans ce problème, on se propose d'étudier des familles de matrices que l'on rencontre lors de la
résolution numérique de problèmes relatifs à des équations aux dérivées partielles de type
elliptique par des méthodes de différences finies.
Notations:
Dans tout le problème, on suppose que N est un entier supérieur ou égal à 2.
MN (R) est l'ensemble des matrices carrées réelles à N lignes et N colonnes, AfN,P (R)
l'ensemble des matrices réelles à N lignes et P colonnes.
I N est la matrice unité de MN (R). S N (R) est l'ensemble des matrices symétriques à N lignes et
N colonnes. Si A e :Jv[N (R), ( A e S N (R) <=> rA = A).
I N 2
(u,v)H(u v) de (R ) dans R désigne le produit scalaire euclidien canonique de R . On
N
N
N
identifiera R et MN ,I (R) et pour A e :Jv[N (R), v e AfN ,I (R) on écrira par exemple ( Av v) le
N
I
N
produit scalaire des éléments de R correspondants : on a donc, en raison de l'identification
I
( Av v) = t vAv.
N
WN est l'ensemble des N premiers entiers strictement positifs.
Rappel: une matrice réelle symétrique est dite positive (définie positive) si ses valeurs propres
sont positives (strictement positives).
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J.0989
2
Définition 1
Soient (e 1, e2, ••• , e N) la base canonique de RN et cr une permutation de l'ensemble { 1,2, ... , N} .
On appellera matrice de permutation Pa associée à cr, la matrice Pa de !Jv(N (R) telle que
Définition 2
Soit A e !Jv(N (R). On dit qu'une matrice A = (aij ) est irréductible si pour tout couple (S, de n
*
parties de WN telles que S î'I T = 0 et Su T = WN , il existe un élément aij 0 avec i e S et
jeT.
Dans le cas contraire on dira que A est réductible.
Définition 3
A e !Jv(N (R) A = (ai ) est à diagonale faiblement dominante si:
j
N
1) pour tout indice i E WN , laul � Il
j= I
au l
j,#Î
Définition 4
A E !Jv(N (R) est à diagonale fortement dominante si, pour tout indice i e WN , laul > Ila
j =I
ij l
j'#i
1
. Première partie
Question 1-1
c) Montrer que A e MN (R) est irréductible si et seulement s'il n'existe pas de matrice de
permutation Pa telle que P; 1 APa soit de la forme :
_
Pa 1 APa =
(F 0)
G H
où F et H sont des matrices appartenant respectivement à Mp (R) et MN -P (R) et O une
matrice dont tous les éléments sont nuls.
Question 1-2
Question 1-3
On veut montrer que A e MN (R) est irréductible si et seulement si la propriété (P) suivante est
vérifiée :
(P) *
pour tout couple (i,j) d'indices distincts de WN , a;j 0 ou alors il existe un entiers
et des indices i 1 ,i2 , . . . ,is tels que le produit aul a;1 i_ a;.,_l;s a;s j soit non nul.
7 ...
l) j i*
{2) soit a ij *0
soit il existe i 1 , .. ,i s tels que le produit a;;1 a;1;2 .. ,a;.,_1;s a;s,· soit différent de O.
Question 1-4
chaque couple (i, j) e (WN ) tel que ai) ::t= 0, on trace une flèche allant du point � vers le point
2
P1 . Si ai) et aJi sont non nuls, il y aura une flèche du point � vers le point P1 et une autre de
P1 vers �. Si au ::t= 0 on pourra tracer une boucle allant de� vers lui-même.
1 Deuxième partie
Question 2-1
lI: J ;
Soit A e MN (R) à diagonale fortement dominante; soit U e MN,! (R) tel que AU= 0
U= soit i, un indice tel que lu; 1 = max{lu 1 1, ... , lu N I} . En considérant la i-ème ligne du
produit AU montrer que l'on a nécessairement U = 0. Que peut-on en déduire pour det A ?
Question 2-2
On suppose que A E 'Jv{N (R) est irréductible et à diagonale faiblement dominante.
a) Montrer qu'alors pour tout indice i E WN , jaiil > 0.
5
b) Montrer que det A -:t O. Pour cela, on raisonnera comme dans la question 2-1 et on montrera
d'abord que si A V = 0,tous les éléments de la matrice colonne V sont nécessairement égaux
en valeur absolue.
Question 2-3
a) Si A E 5 N (R) est une matrice dont les éléments diagonaux sont � 0 et si, de plus, elle est à
diagonale faiblement dominante, montrer que toutes les valeurs propres de A sont � 0 .
b) Si,de plus,A est irréductible ou inversible, on montrera que toutes les valeurs propres de A sont
strictement positives.
1 Troisième partie
Définition 5
Une matrice A E 5 N (R) est une L-matrice si :
1) pour tout indice i E WN , on a aii > 0
2
2) pour tout couple d'indices (i,j) E (wN ) tels que i -::t j,on a a
ij
<0
Définition 6
Une matrice A E 5 N (R) est une S-matrice si :
1) A est définie positive,
2) pour tout couple d'indices (i,j) E (wN ) 2 tels que i-::t j, on a a ij <0
Définition 7
Une matrice A E 5 N (R) est une M-matrice si:
2
1) pour tout couple d'indices (i,j) E (wN ) tels que i-::t j, on a aij < 0,
2) A est inversible,
3) tous les éléments de A - I sont � 0 .
Question 3-1
a) Soit A E 5 N (R) définie positive, montrer qu'alors aii > 0 pour tout indice i E WN . En déduire
que A E 5 N (R) est une S-matrice si et seulement si A est une L-matrice définie positive.
Question 3-2
Le spectre de Q est, par définition, l'ensemble des valeurs propres réelles ou complexes de Q.
Sp(Q) = {À e C / det(Q- ÀJ. N )= O}. On appelle alors rayon spectral de Q, s(Q) = maxlÂ.I .
11.eSp(Q)
Dans toute la suite de la question 3-2, on considère une L-matrice A d'ordre Net D la matrice
diagonale ayant la même diagonale que A , donc définie par
Pour tout couple d'indices (i, j) e (wN ) tels que i-:;: j, on a dij = 0
2
Soit C = (ciJ ) appartenant à 'Jv(N (R), telle que A = D-C et soit B = D-1 C (on justifiera
l'existence de v- 1 ).
On suppose que S(B) < 1.
b) Justifier le fait que / N - B est inversible et montrer que tous les éléments de (IN - Br l sont
positifs ou nuls.
Question 3-3
Si D est une matrice diagonale à coefficients diagonaux strictement positifs, on définit n l/2 et
1
v -1/2 matrices diagonales dont les éléments diagonaux sont respectivement .[<i;; et � pour
. jj �U
tout indice i e WN .
b) Soit G111 E
/\ (/\)Ill
MN (R) définie par : G111 = IN + B + ....+ B . Montrer que tous les éléments de
G111 sont positifs et majorés indépendamment de m.
Question 3-4
b) On veut maintenant montrer que S(B) < 1 ce qui suffira pour établir que toute S-matrice est une
M-matrice.
bl) Montrer que A est définie positive.
b2) En supposant S(B) � 1 , montrer que l'on est conduit à une contradiction et que
donc toute S-matrice est une M-matrice. On admettra que si Q E MN (R) a tous
ses éléments positifs ou nuls, alors, il existe µ E Sp(Q) tel que µ = S(Q).
Fin de l'énoncé.