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Cours de Mathématiques

Première scientifique
Lycée Louis-le-Grand

Sébastien Jarraud

2018–2019
Sommaire
1 Logique et ensembles 5

2 Équations et systèmes d’équations 15

3 Raisonnement par récurrence et compléments de calcul algé-


brique 39

4 Arithmétique dans Z 67

5 Fonctions polynomiales réelles 99

6 Géométrie analytique plane 109

7 Angles et trigonométrie circulaire 131

3
1 Logique et ensembles

1.1 Les bases de la logique


Étant donné des assertions A et B, on définit les connecteurs logiques ^
(« et »), _ (« ou ») et (« non ») par les tables de vérité suivantes :

A B A^B A_B
V V V V A A
V F F V et V V
F V F V F V
F F F F

Définition 1.1 (assertions logiquement équivalentes)


Soient A et B des assertions.
On dit que l’assertion A est logiquement équivalente à l’assertion B lorsque
l’assertion A a la même table de vérité que l’assertion B. On note :

A ” B.

Théorème 1.1
Soient A, B et C des assertions.
¬
A”A (réflexivité)

­
A ” B ùñ B ” A (symétrie)

®
ppA ” Bq ^ pB ” Cqq ùñ pA ” Cq (transitivité)

Remarque
Pour toutes assertions A et B, on a :

A_B ” B_A et A ^ B ” B ^ A.

5
1 Logique et ensembles

Théorème 1.2 (raisonnement par l’absurde)


Soit A une assertion. Alors :
p Aq ” A.
Démonstration
On a la table de vérité suivante :
A V F
pAq F V
p pAqq V F
Théorème 1.3
Soient A et B des assertions. Alors :
pA _ Bq ” A ^ B et pA ^ Bq ” A _ B.
Démonstration
On a les tables de vérité suivantes :
A V V F F
B V F V F
A^B V F F F
pA ^ Bq F V V V
pAq F F V V
pBq F V F V
pAq _ pBq F V V V
et
A V V F F
B V F V F
A_B V V V F
pA _ Bq F F F V
pAq F F V V
pBq F V F V
pAq ^ pBq F F F V
Remarque
Ce résultat permet de définir le connecteur logique « ^ » à partir des connec-
teurs logiques « _ » et « » en posant :
A ^ B ” p A _ Bq.
Théorème 1.4
Soient A, B et C des assertions. Alors :
pA ^ Bq _ C ” pA _ Cq ^ pB _ Cq et pA _ Bq ^ C ” pA ^ Cq _ pB ^ Cq.

6
1.1 Les bases de la logique

Démonstration
On a les tables de vérité suivantes :

A V V V V F F F F
B V V F F V V F F
C V F V F V F V F
A^B V V F F F F F F
pA ^ Bq _ C V V V F V F V F
A_C V V V V V F V F
B_C V V V F V V V F
pA _ Cq ^ pB _ Cq V V V F V F V F

et
A V V V V F F F F
B V V F F V V F F
C V F V F V F V F
A_B V V V V V V F F
pA _ Bq ^ C V F V F V F F F
A^C V F V F F F F F
B^C V F F F V F F F
pA ^ Cq _ pB ^ Cq V F V F V F F F

Définition 1.2 (connecteur d’implication)


Soient A et B des assertions.
On définit le connecteur d’implication, noté ùñ , par la table de vérité suivante :

A V V F F
B V F V F
A ùñ B V F V V

Théorème 1.5
Soient A et B des assertions. Alors :

pA ùñ Bq ” p A _ Bq.

Théorème 1.6 (raisonnement par contraposition)


Soient A et B des assertions.
Alors, les assertions A ùñ B et B ùñ A sont logiquement équivalentes.

Démonstration

7
1 Logique et ensembles

On a :

B ùñ A ” p Bq _ A (définition de ùñ)
” B_ A (raisonnement par l’absurde)
” A_B
” A ùñ B. (définition de ùñ)

Théorème 1.7 (transitivité de l’implication)


Soient A, B et C des assertions On suppose que :

pA ùñ Bq ^ pB ùñ Cq.

Alors :
A ùñ C.

1.2 Ensembles, parties, éléments


Les notions d’ensemble et d’élément d’un ensemble sont intuitives. Lorsque
x est un élément de l’ensemble E, on note :

x P E.

Définition 1.3 (intersection, union, complémentaire)


Soient A et B des ensembles. On pose :

A Y B “ tx, px P Aq _ px P Bqu
A X B “ tx, px P Aq ^ px P Bqu
BzA “ tx, px P Bq ^ px R Aqu

Définition 1.4 (ensemble vide)


Soit E un ensemble.
On dit que l’ensemble E est vide lorsque l’assertion suivante est fausse :

x P E.

Théorème 1.8 (existence de l’ensemble vide)


Il existe un ensemble vide.
Démonstration
Soit E un ensemble. L’ensemble EzE convient.

8
1.2 Ensembles, parties, éléments

AYB

Figure 1.1 – Réunion de deux ensembles

A B AXB

Figure 1.2 – Intersection de deux ensembles

9
1 Logique et ensembles

Définition 1.5 (partie d’un ensemble)


Soient E et A des ensembles.
On dit que A est une partie de E lorsque l’implication suivante est vraie :

@x, x P A ùñ x P E.

On note :
A Ă E.
On note P pEq l’ensemble des parties de E
Remarque
Étant donné un ensemble E, les ensembles H et E sont des parties de E.
Définition 1.6 (Egalité de deux ensembles)
Soit E et F des ensembles.
On dit que l’ensemble E est égal à l’ensemble F lorsque :

EĂF et F Ă E.

On vérifie que :
Théorème 1.9
Soient E, F et G des ensembles.
¬
E“E (réflexivité)
­
E “ F ùñ F “ E (symétrie)
®
pE “ F et F “ Gq ùñ E “ G (transitivité)
Théorème 1.10
Il existe un unique ensemble vide.
Démonstration
Soit H1 et H2 des ensembles vides. On a vu que :

H1 Ă H 2 et H2 Ă H1 .

Les résultats suivants sont immédiats :


Théorème 1.11
Soient E,F et G des ensembles. Alors :

10
1.2 Ensembles, parties, éléments

¬ pE Y Fq Y G “ E Y pF Y Gq
­ E YH “ HYE “ E
® E YF “ F YE
Théorème 1.12
Soient E,F et G des ensembles. Alors :
¬ pE X Fq X G “ E X pF X Gq
­ E XH “ HXE “ H
® E XF “ F XE
Théorème 1.13
Soient E un ensemble et A un partie de E. Alors :
¬ A Y E “ E et A X E “ A
­ A Y pEzAq “ E et A X pEzAq “ H
Théorème 1.14
Soient E et F des ensembles. Alors :

pE X Fq Ă E Ă pE Y Fq.

Théorème 1.15 (complémentaires d’une union et d’une intersection)


Soient E un ensemble et A, B des parties de E. Alors :

EzpA Y Bq “ pEzAq X pEzBq et EzpA X Bq “ pEzAq Y pEzBq.

Démonstration
Montrons que :
EzpA Y Bq “ pEzAq X pEzBq
— Montrons que :
EzpA Y Bq Ă pEzAq X pEzBq.
Soit x P EzpA Y B. Par définition, on a :

xPE et x R A Y B.

Donc :
x R A et x R B.
Ainsi :
x P EzA et x P EzB.
On obtient :
x P pEzAq X pEzBq.

11
1 Logique et ensembles

— Montrons que :
pEzAq X pEzBq Ă EzpA Y Bq.
Soit x P pEzAq X pEzB. Par définition, on a :

x P EzA et x P EzB.

Donc :
xRA et x R B.
Ainsi :
x R EzpA Y Bq.
On obtient :
x P EzpA Y Bq.
On montre de façon analogue que :

EzpA X Bq “ pEzAq Y pEzBq.

Théorème 1.16
Soient E, F et G des ensembles. Alors :

E Y pF X Gq “ pE Y Fq X pE Y Gq et E X pF Y Gq “ pE X Fq Y pE X Gq.

Démonstration
Montrons que :
A Y pB X Cq “ pA Y Bq X pA Y Cq.
— Montrons que :

A Y pB X Cq Ă pA Y Bq X pA Y Cq.

Soit x P A Y pB X Cq. Par définition, on a :

x P A ou x P B X C.

1er cas On suppose x P A. Alors :

x P A Y B et x P A Y C

Donc :
x P pA Y Bq X pA Y Cq.

12
1.2 Ensembles, parties, éléments

A B C

Figure 1.3 – Trois ensembles en position générale

2e cas On suppose x P B X C. Alors :


x P A Y B et x P A Y C
Donc :
x P pA Y Bq X pA Y Cq.
— Montrons que :
pA Y Bq X pA Y Cq Ă A Y pB X Cq.
Soit x P pA Y Bq X pA Y Cq. Par définition, on a :
x P A Y B et x P A Y C.
1er cas On suppose x P A. Alors :
x P A Y pB X Cq

2e cas On suppose x P B et x P C. Alors :


x P B X C.
Donc :
x P A Y pB X Cq.

13
2 Équations et systèmes d’équations

2.1 Généralités
Intuitivement, une équation est une égalité comportant une ou plusieurs in-
connues. Résoudre cette équation, c’est déterminer toutes les valeurs possibles
de ses inconnues.
— x2 “ 2x ` 3 Cette équation a une seule inconnue. Les solutions sont des
réels. Par exemple ´1 et 3 sont des solutions. L’ensemble des solutions
est un ensemble de réels.
— a2 ´ b2 “ 24 Cette équation a deux inconnues. Les solutions sont des
couples pa, bq, où a et b sont des réels. Par exemple, les couples p5, 1q,
p7, 5q sont des solutions. Par contre, le couple p1, 5q n’est pas solution.
L’ensemble des solutions est un ensemble de couple de réels.
— x2 ` y 2 “ z2 Cette équation a trois inconnues. Les solutions sont des
triplets pa, b, cq, où a, b et c sont des réels. Par exemple, les triplets p3, 4, 5q,
p0, 0, 0q sont des solutions. L’ensemble des solutions est un ensemble de
triplets de réels.
On précise parfois un ensemble dans lequel on cherche les solutions de
l’équation. Ainsi, par exemple, la deuxième équation peut être résolue en
cherchant des réels a et b ou bien en cherchant des entiers relatifs. Dans le
premier cas, il y a une infinité de solutions tandis que dans le second, il y a un
nombre fini de solutions.

Définition 2.1 (équations équivalentes)


On dit que deux équations sont équivalentes lorsqu’elles ont les mêmes solutions.

Le résultat suivant est immédiat :

Théorème 2.1 (relation d’équivalence)


Soient pE1 q, pE2 q et pE3 q des équations.
¬ L’équation pE1 q est équivalente à elle même (réflexivité).
­ Si l’équation pE1 q est équivalente à l’équation pE2 q, alors l’équation pE2 q est
équivalente à l’équation pE1 q (symétrie).

15
2 Équations et systèmes d’équations

® Si l’équation pE1 q est équivalente à l’équation pE2 q et l’équation pE2 q équiva-


lente à l’équation pE3 q, alors l’équation pE1 q est équivalente à l’équation pE3 q
(transitivité).
Nous admettons le résultat suivant :
Théorème 2.2 ¬ En additionnant un réel aux deux membres d’une équation,
on obtient une équation équivalente.
­ En multipliant les deux membres d’une équation par un réel non nul, on
obtient une équation équivalente.
Exemple (équations équivalentes et addition)
Les équations suivantes sont équivalentes :

x3 ` 3 “ ´x et x3 ` x ` 3 “ 0.

En effet, on additionne le nombre x pour obtenir la seconde à partir de la


première.
Exemple (équations équivalentes et multiplication)
Les équations suivantes sont équivalentes :
x`4
“0 et x ` 4 “ 0.
5
En effet, on multiplie par le nombre 5 (non nul) pour obtenir la seconde à
partir de la première.
Un système d’équations est constitué d’au moins deux équations comportant
plusieurs inconnues. Exemples :
#
2x ´ 3y “ 8
(deux équations et deux inconnues)
x2 ´ 2y “ 1
#
a ` b ´ 2c “ 3
(deux équations et trois inconnues)
ab ´ 3c3 “ 1
$
4
’2u1 ´ 3u3 ` u4 “ 5


&u ´ u 3 “ u u

1 2 3 4
3
. (quatre équations et quatre inconnues)


’ u 2 u3 “ u4

%u u u u “ 3
1 2 3 4

Une solution d’un système d’équations est une solution commune à toutes
les équations qui constituent ce système. Lorsque le système comporte deux

16
2.1 Généralités

inconnues, une solution est un couple de réels px, yq, lorsque le système com-
porte trois inconnues, une solution est un triplet de réels px, y, zq... Résoudre
un système d’équations consiste à trouver toutes les solutions de ce système.

Définition 2.2 (systèmes équivalents)


Soient S1 et S2 des systèmes d’équations.
On dit que le système S1 est équivalent au système S2 lorsque le système S1
a le même ensemble de solutions que le système S2 .

Le résultat suivant est immédiat :

Théorème 2.3
Soient S1 , S2 et S3 des systèmes d’équations.
¬ Le système S1 est équivalent à lui-même (réflexivité).
­ Si le système S1 est équivalent au système S2 , alors le système S2 est équivalent
au système S1 (symétrie).
® Si le système S1 est équivalent au système S2 et le système S2 équivalent au
système S3 , alors le système S1 est équivalent au système S3 (transitivité).

Nous admettons le résultat suivant :

Théorème 2.4 ¬ Lorsque l’on ajoute un réel aux deux membres d’une équation
d’un système, on obtient un système équivalent.
­ Lorsque l’on multiplie par un réel non nul les deux membres d’une équation
d’un système, on obtient un système équivalent.
® Si l’on ajoute à une équation d’un système une combinaison linéaire des autres
équations de ce système, on obtient un système équivalent.

Exemple (systèmes équivalents et addition)


Les systèmes suivants sont équivalents :
#
x ` 2y “ 2x
x`y “ 4
#
´x ` 2y “ 0
.
x`y “ 4

En effet, on ajoute ´2x aux deux membres de la première équation pour passer
du premier système au second.

17
2 Équations et systèmes d’équations

Exemple (systèmes équivalents et produit)


Les systèmes suivants sont équivalents :
$
&1x ` 3y “ 3
3 4
%x ` 2y “ 3
#
4x ` 9y “ 36
.
x ` 2y “ 3

En effet, on multiplie par 12 les deux membres de la première équation du


système pour passer du premier système au second.

Exemple (systèmes équivalents et somme d’équations)


Les systèmes suivants sont équivalents :
#
3x ` y “ 2
x´y “ 3
#
4x “ 5
.
x´y “ 3

En effet, on ajoute la seconde équation à la première pour passer du premier


système au second.

2.2 Équations du premier et du second degré


2.2.1 Premières équations
Théorème 2.5 (équation du premier degré)
Soient a et b des réels avec a non nul.
L’équation ax ` b “ 0 où x est l’inconnue admet une unique solution et cette
b
solution est égale à ´ .
a
Démonstration
L’équation proposée est équivalente aux équations suivantes :

ax “ ´b (on ajoute ´b)


b 1
x“´ (on multiplie par )...
a a
Rappelons un résultat fondamental d’algèbre :

18
2.2 Équations du premier et du second degré

Théorème 2.6
Soient a et b des réels.
¬ Si le produit ab est nul, alors le réel a ou le réel b est nul.
­ Si le réel a ou le réel b est nul, alors le produit ab est nul.

Démonstration ¬ On suppose que :

ab “ 0.
1
Supposons que le réel a soit non nul. Alors a admet un inverse . On
a
1
multiplie l’égalité précédente par et on obtient :
a
1
ˆ aab “ b “ 0 . . .
a

­ Supposons par exemple que a est égal à zéro. Alors :

ab “ 0 ˆ b
“ p1 ´ 1q ˆ b (Définition de l’opposé de 1)
“ b´b (Distributivité)
“ 0. (Définition de l’opposé de b)

Corollaire 2.1
Soient a et b des réels.
a
¬ Si la fraction est nulle, alors le réel a est nul et le réel b est non nul.
b
a
­ Si le réel a est nul et le réel b non nul, alors la fraction est nulle.
b

Théorème 2.7 (équation x2 “ a)


Soient a un réel et l’équation suivante :

x2 “ a. (pEq)

¬ Si
? le réel?a est strictement positif, alors l’équation pEq admet deux solutions,
a et ´ a.
­ Si le réel a est nul, alors l’équation pEq admet une unique solution qui est 0.
® Si le réel a est strictement négatif, alors l’équation pEq n’admet pas de solution.

19
2 Équations et systèmes d’équations

Démonstration ¬ On suppose que le réel a est strictement positif. L’équa-


tion pEq est équivalente à :
x2 ´ a “ 0.
Or, pour tout réel x, on a :
? ?
x2 ´ a “ px ´ aqpx ` aq.
L’équation pEq conduit donc à :
? ?
x´ a“0 ou
x ` a “ 0.
? ?
Les solutions de l’équation sont donc bien a et ´ a.
­ Le cas où le réel a est nul est évident !
® On suppose que le réel a est strictement négatif. Alors, pour tout réel
x, le réel x2 est positif tandis quele réel a est strictement négatif. Il ne
peut donc pas y avoir d’égalité entre x2 et a et l’équation pEq n’a pas de
solution.
Exemple (équation produit)
Résolvons sur R l’équation suivante :
px ` 3qp2x ´ 1q “ 0. (E1 )
Cette équation est équivalente à :
x`3 “ 0 ou 2x ´ 1 “ 0.
1
La première de ces équations admet ´3 pour solution, la seconde . Ainsi,
2
1
l’équation pE1 q admet ´3 et pour uniques solution.
2
Exemple (reconnaître une identité remarquable)
Résolvons sur R l’équation suivante :
x2 “ 4x ´ 4. (E2 )
Cette équation est équivalente à :
x2 ´ 4x ` 4 “ 0.
Or, pour tout réel x, on a :
x2 ´ 4x ` 4 “ px ´ 2q2 .
L’équation pE2 q admet donc 2 pour unique solution.

20
2.2 Équations du premier et du second degré

Exemple (factorisation partielle)


Résolvons sur R l’équation suivante :

4x2 “ x2 ` 8x ` 16 (E3 )

Remarquons que pour tout réel x, on a :

x2 ` 8x ` 16 “ px ` 4q2 .

L’équation pE3 q est donc équivalente à :

4x2 ´ px ` 4q2 “ 0.

Or, pour tout réel x, on a :

4x2 ´ px ` 4q2 “ px ´ 4qp2x ` 4q.

On est donc conduit à :

x´4 “ 0 ou 2x ` 4 “ 0.

L’ensemble des solutions de l’équation pE ´ 3q est t´2, 4u.


Exemple (une équation rationnelle)
Résolvons sur R l’équation suivante :
x
“ 3. (E4 )
x`1
L’équation pE4 q est équivalente à :
x
´ 3 “ 0.
x`1
Or, pour tout réel x différent de ´1, on a :
x ´2x ´ 3
´3 “ .
x`1 x`1
Donc, l’équation pE4 q est équivalente à :
´2x ´ 3
“ 0.
x`1
On obtient donc :
´2x ´ 3 “ 0 et x ` 1 ­“ 0.
3
Ainsi, l’équation pE4 q admet ´ pour unique solution.
2

21
2 Équations et systèmes d’équations

2.2.2 Équation du second degré à cœfficients réels


Lemme 2.1 (forme canonique)
Soient a, b et c des réels avec a non nul. Alors :
˜ˆ ˙2 ¸
2 b b2 ´ 4ac
@x P R, ax ` bx ` c “ a x` ´ .
2a 4a2

Démonstration
Soit x P R. On a :
˜ˆ ¸
b 2 b2 ´ 4ac b2 b2
˙ ˆ ˙
2 b 4ac
a x` ´ “ a x ` ˆx` 2 ´ 2 ` 2
2a 4a2 a 4a 4a 4a
ˆ ˙
b c
“ a x2 ` ˆ x `
a a
“ ax2 ` bx ` c.

Théorème 2.8 (équation du second degré à cœfficients réels)


Soient a, b et c des réels avec a non nul. On considère l’équation suivante :

ax2 ` bx ` c “ 0. (E)

Posons :
∆ “ b2 ´ 4ac.
Le réel ∆ est appelé discriminant de l’équation pEq.
¬ Si le réel ∆ est strictement positif, alors l’équation pEq admet les réels suivants
pour uniques solutions réelles :
? ?
´b ´ ∆ ´b ` ∆
et .
2a 2a

­ Si le réel ∆ est égal à 0, alors l’équation pEq admet le réel suivant pour unique
solution réelle :
b
´ .
2a
® Si le réel ∆ est strictement négatif, alors l’équation pEq n’admet pas de solution
réelle.

Remarque
Les deux premiers cas peuvent être réunis en un seul.

22
2.2 Équations du premier et du second degré

Démonstration
D’après le lemme précédent et puisque le réel a est non nul, l’équation pEq est
équivalente à l’équation suivante :
ˆ ˙2
b ∆
x` ´ “ 0.
2a 4a2


‚ On suppose que le réel ∆ est positif. Le réel
étant positif, on a :
4a2
˜ ? ¸˜ ? ¸
b 2
ˆ ˙
∆ b ∆ b ∆
@x P R, x` ´ 2 “ x` ´ x` ` .
2a 4a 2a 2a 2a 2a

On est donc conduit à résoudre sur R les équations suivantes :


? ?
´b ´ ∆ ´b ` ∆
x´ “ 0 et x ´ “ 0...
2a 2a

‚ On suppose que le réel ∆ est strictement négatif. Alors, le réel ´ est
4a2
strictement positif et un carré étant positif, on en déduit que :
ˆ ˙2
b ∆
@x P R, x` ´ ą 0...
2a 4a2

Exemple (le nombre d’or)


Résolvons sur R l’équation du second degré suivante :

x2 ´ x ´ 1 “ 0.

Le discriminant de cette?équation ?est égal à 5 donc elle admet deux solutions


1` 5 1´ 5
différentes qui sont et .
2 2
Le nombre d’or est la solution positive de l’équation précédente.

Exemple
Résolvons sur R l’équation du second degré suivante :

x2 ` x ` 1 “ 0.

Le discriminant de cette équation est égal à ´3 donc elle n’admet pas de


solution réelle.

23
2 Équations et systèmes d’équations

Exemple (avec une racine carrée)


Résolvons sur R l’équation suivante :
a
1 ´ x ´ x2 “ x (E)

Soit a une solution réelle de l’équation pEq. On a donc :


a
1 ´ a ´ a2 “ a.

D’où :
1 ´ a ´ a2 “ a2 .

Puis :
2a2 ` a ´ 1 “ 0.

Résolvons donc l’équation du second degré suivante :

2x2 ` x ´ 1 “ 0. (E 1 )

Cette équation admet ´1 pour racine évidente. Sa seconde racine, notée s,


vérifie donc :
1
´s “ ´ .
2
On obtient :
1
s“ .
2
1
Ainsi, les solutions possibles de l’équation pEq sont ´1 et . En remarquant
2
qu’une solution de l’équation pEq est positive, le réel ´1 ne convient pas. De
plus :
d ˆ ˙ c
1 1 1
1´ ´ “
2 2 4
1
“ .
2

1
Donc, l’équation pEq admet pour unique solution réelle.
2

24
2.2 Équations du premier et du second degré

Produit et somme des racines


Théorème 2.9
Soit pa, b, cq P R˚ ˆ R2 . On considère l’équation suivante :
ax2 ` bx ` c “ 0. (E)
On suppose que le discriminant de l’équation pEq est positif. On désigne respective-
ment par S et P la somme et le produit des racines de l’équation pEq. Alors :
b c
S “´ et P “ .
a a
Démonstration
Notons x1 et x2 les racines réelles de l’équation pEq. On a par exemple :
? ?
´b ´ ∆ ´b ` ∆
x1 “ et x2 “ .
2a 2a
Alors :
´b
S “ 2ˆ
2a
b
“´
a
et
? ?
´b ´ ∆ ´b ` ∆
P“ ˆ
2a 2a
2
p´bq ´ ∆

4a2
4ac
“ 2
4a
c
“ .
a
Ce résultat permet connaissant une racine d’une équation du second degré
d’en déduire la seconde.
Exemple (résolution de x2 ` x ´ 2)
Résolvons sur R l’équation suivante :
x2 ` x ´ 2 “ 0.
Il s’agit d’une équation du second degré admettant 1 pour racine évidente. La
seconde racine, notée s, vérifie donc :
´2
1ˆs “ ...
1

25
2 Équations et systèmes d’équations

Exemple (résolution de 2x2 ` 3x ` 1 “ 0)


Résolvons sur R l’équation suivante :
2x2 ` 3x ` 1 “ 0.
Il s’agit d’une équation du second degré admettant ´1 pour racine évidente.
La seconde racine, notée s, vérifie donc :
1
´1 ˆ s “ .
2
1
Ainsi, l’équation proposée admet ´1 et ´ pour uniques racines.
2
Corollaire 2.2 (factorisation d’un trinôme du second degré)
Soient a, b et c des réels avec a non nul. On considère l’équation suivante :
ax2 ` bx ` c “ 0. (E)
¬ On suppose que l’équation pEq a un discriminant strictement positif et on
note x1 et x2 ses racines réelles. Alors :
@x P R, ax2 ` bx ` c “ apx ´ x1 qpx ´ x2 q.
­ On suppose que l’équation pEq a un discriminant égal à 0 et on note x0 son
unique racine réelle. Alors :
@x P R, ax2 ` bx ` c “ apx ´ x0 q2 .

2.3 Systèmes d’équations


2.3.1 Premiers exemples
1. Résolvons sur R2 le système suivant :
#
3x ´ 4y “ 2
. (S1 )
x ` 2y “ ´1
Le système S1 est équivalent aux systèmes suivants :
#
3x ´ 4y “ 2
(multiplication par 2 de la seconde équation)
2x ` 4y “ ´2
#
3x ´ 4y “ 2
(addition de la première équation à la seconde)
5x “ 0
#
4y “ 2
.
x“0

26
2.3 Systèmes d’équations
˙ ˆ
1
Finalement, le système S1 admet une unique solution, le couple 0, .
2
2. Résolvons sur R2 le système suivant :
#
2x ´ y “ 3
. (S2 )
´6x ` 3y “ ´4

Le système S2 est équivalent aux systèmes suivants :


#
6x ´ 3y “ 9
(multiplication par 3 de la première équation)
´6x ` 3y “ ´4
#
6x ´ 3y “ 9
. (addition de la première équation à la seconde)
0“5

L’équation 0 “ 5 n’ayant pas de solution, on obtient que l’ensemble des


solutions du système S2 est vide.
3. Résolvons sur R2 le système suivant :
#
3x ´ 6y “ 3
. (S3 )
´x ` 2y “ ´1

Remarquons que les deux équations de ce système sont équivalentes. En


effet, il suffit de multiplier par ´3 la seconde équation pour obtenir la
première. Le système S3 est donc équivalent à l’équation suivante :

´x ` 2y “ ´1.

Notons S l’ensemble des solutions de cette équation et montrons que :

S “ px, yq P R2 , Dt P R, x “ 2t ` 1 et y “ t .
(

— Soit t P R. On a :
´p2t`q ` 2t “ ´1.
Donc, le couple p2t ` 1, tq appartient à l’ensemble S.
— Réciproquement, soit px, yq un élément de l’ensemble S. On a donc :

´x ` 2y “ ´1.

D’où :
x “ 2y ` 1.

27
2 Équations et systèmes d’équations

On pose alors :
t “ y.
Et on a bien :
x “ 2t ` 1.
Finalement, l’ensemble des solutions du système S3 est :

px, yq P R2 ,
(
Dt P R, x “ 2t ` 1 et y “ t .

2.3.2 Système linéaire de deux équations à deux inconnues


Définition 2.3 (système linéaire de deux équations à deux inconnues)
Un système linéaire de deux équations à deux inconnues est un système de la forme
#
ax ` by “ c
a1 x ` b1 y “ c1

où a, b, c, a1 , b1 et c1 sont des réels.


Définition 2.4 (déterminant d’un système linéaire 2 ˆ 2)
Soient a, b, c, a1 , b1 , c1 des réels. On considère le système linéaire suivant :
#
ax ` by “ c
. (S)
a1 x ` b 1 y “ c 1

On définit le déterminant du système S, noté detpSq par l’égalité :

detpSq “ ab1 ´ a1 b.

Remarque 1. Dans cette définition, l’ordre dans lequel sont écrites les équa-
tions est important.
2. Les réels c et c1 n’interviennent pas dans le calcul du déterminant.
3. Il est également possible de définir le déterminant d’un système linéaire
de trois équations à trois inconnues ou plus mais les formules sont vite
nettement plus compliquées. Par exemple, le système
$
&ax ` by ` cz “ d

a1 x ` b1 y ` cz “ d 1

% 2
a x ` b2 y ` c2 z “ d 3

a pour déterminant :

ab1 c2 ` a2 bc1 ` a1 b2 c ´ a2 b1 c ´ ab2 c1 ´ a1 bc2 .

28
2.3 Systèmes d’équations

Théorème 2.10
Soient a, b, c, a1 , b1 , c1 des réels. On considère le système linéaire suivant :
#
ax ` by “ c
. (S)
a1 x ` b1 y “ c1

¬ Si le déterminant du système S est non nul, alors ce système admet une unique
solution réelle.
­ Si le déterminant du système S est nul, alors ce système admet aucune solution
réelle ou une infinité de solutions réelles.

Démonstration ¬ On suppose que :

ab1 ´ a1 b ­“ 0.

1er cas : b ­“ 0 et b1 ­“ 0 Le système S est alors équivalent aux systèmes


suivants :
#
ab1 x ` bb1 y “ b1 c
(multiplication par ´b et b1 non nuls)
´a1 bx ´ bb1 y “ ´bc1
#
pab1 ´ a1 bqx “ b1 c ´ bc1
(addition)
´a1 bx ´ bb1 y “ ´bc1
$ 1 1
&x “ b c ´ bc
ab1 ´ a1 b . (multiplication par ab1 ´ a1 b non nul)
% 1 1 1
´a bx ´ bb y “ ´bc

On peut donc substituer x dans la seconde équation puis obtenir


puisque le réel bb1 est non nul :

b1 c ´ bc1
$
&x “

ab11 ´ a11b .
%y “ ac ´ a c

ab1 ´ a1 b
2e cas : b “ 0 Remarquons que puisque le déterminant est non nul, il
en est de même des réels a et b1 . Le système S est donc équivalent par
1
multiplication par non nul au système suivant :
a
# c
x“
a .
a1 x ` b1 y “ c1

29
2 Équations et systèmes d’équations

En substituant alors x dans la seconde équation, on obtient :


$ c
&x “
a 1 1 .
%y “ ac ´ a c
ab1
3e cas : b1 “ 0 De façon analogue au cas précédent, on obtient :
$ 1
&x “ c

a11 1 .
%y “ a c ´ ac

a1 b
Remarquons que dans tous les cas, le système S admet une unique solu-
tion qui est :
b1 c ´ bc1
$
&x “

ab1 1 ´ a1 b1 .
%y “ a c ´ ac

ab1 ´ a1 b
­ On suppose que :
ab1 ´ a1 b “ 0.
Soit px0 , y0 q P R2 une solution du système S.
1er cas : l’un des réels a, b, a1 ou b1 est non nul Supposons par exemple
que le réel a1 est non nul. Alors, pour tout t P R :

apx0 ` tb1 q ` bpy0 ´ ta1 q “ ax0 ` by0 ` tpab1 ´ a1 bq.

Or le couple px0 , y0 q est une solution du système S et le déterminant


du système est nul. Donc :

apx0 ` tb1 q ` bpy0 ´ ta1 q “ c.

De plus :

a1 px0 ` tb1 q ` b1 py0 ´ ta1 q “ a1 x0 ` b1 y0 ` tpa1 b1 ´ a1 b1 q


“ c1 . (px0 , y0 q solution de S)

Ainsi, pour tout réel t, le couple px0 ` tb1 , y0 ´ ta1 q est solution du
système S. . .
2e cas : a “ b “ a1 “ b1 “ 0 Alors, puisque le système S a une solution,
les réels c et c1 sont nuls et tout couple de réels est solution du système
S.

30
2.4 Exercices

2.4 Exercices
2.4.1 Résolutions d’équations

Exercice 2.1 Factorisations


Résoudre sur R les équations suivantes :

pE1 q p2x ´ 5qp3 ´ xq “ xp2x ´ 6q pE2 q 2px ` 2qpx ´ 3q “ x2 ´ 4


pE3 q 4x2 ´ 4x ` 1 “ 8x ´ 4 pE4 q 9x3 ` 18x2 ´ x ´ 2 “ 0
pE5 q p2x ´ 10q2 ` 75 ´ 3x2 “ 0

Exercice 2.2 Équivalentes ou non ?


Les équations x2 “ 1 et x4 “ 1 sont-elles équivalentes ?

Exercice 2.3 Des équations du huitième degré !


Résoudre sur R les équations suivantes :

pE1 q px ` 2q2 px ´ 3q2 ` px2 ´ xq4 “ 0. pE2 q px ` 1q8 ` p2x2 ` 2xq2 “ 0

Exercice 2.4 Premières résolutions


Résoudre sur R les équations suivantes :

pE1 q 7 350x2 ` 6 300x ` 5 250 “ 0 pE2 q 289x2 ´ 17x ´ 6 “ 0


x2 1 2 1 1
pE3 q `x`1 “ 0 pE4 q x ` x´ “0
4 2 15 3
pE5 q 5x2 ´ 8x ` 0, 75 “ 0 pE6 q x2 ` 5x ` 4, 81 “ 0

Exercice 2.5 Équations rationnelles


Résoudre sur R les équations suivantes :

x2 ` 2x ´ 1 3x 4x ` 1 11
pE1 q “ 2x ´ 1 pE2 q ´ “´
x`1 x`2 x´2 5
3x2 ` 10x ` 8
pE3 q “ 2x ` 5
x`2

31
2 Équations et systèmes d’équations

Exercice 2.6 Changement de variable ?


Résoudre sur R l’équation suivante :
1 6
1´ ´ “ 0. (E)
x x2

Exercice 2.7 Avec une racine évidente


Trouver une racine évidente puis résoudre sur R les équations suivantes :

x2
pE1 q 3x2 ´ 7x ` 4 “ 0 pE2 q ´7x2 ´ 6x ` 1 “ 0 pE3 q ´x`1 “ 0
4 ?
pE4 q x2 ´ x ´ 6 “ 0 pE5 q 4x2 ` 2x ´ 20 “ 0 pE6 q x2 ´ 2x ´ 4 “ 0

´? ¯ ?
Exercice 2.8 Équation 4x2 ´ 2 3`1 x` 3 “ 0
Résoudre sur R l’équation suivante :
´? ¯ ?
2
4x ´ 2 3 ` 1 x ` 3 “ 0.

Exercice 2.9 Des racines à l’équation


Écrire une équation du second degré dont les racines sont :
? ? 1 1
1. 2 et 3 2. 2 et 3 3. et
4 3
? ? 1 ? 1
4. 3 ´ 1 et 3`1 5. 4 et 6. 5 ´ 1 et ?
4 5´1

Exercice 2.10 Racines et cœfficients


Soient p et q des réels. On note x1 et x2 les solutions de l’équation suivante :

x2 ` px ` q “ 0.

Exprimer en fonction des réels p et q les nombres suivants :


1 1
1. px1 ´ x2 q2 2. 2
` 2
x1 x2
x1 x2
3. x13 ` x23 4. `
x2 ´ 1 x1 ´ 1

32
2.4 Exercices

Exercice 2.11 Factorisation de trinômes


Factoriser lorsque cela est possible les trinômes suivants :

x2 x ? 2 1
1. ` `1 2. 2x ` 4x ` ?
4 2 2
3. ´x2 ` x ` 7 4. 13x2 ´ 25x ` 10

Autres équations

Exercice 2.12 Équation x6 “ 1


Résoudre sur R l’équation suivante :

x6 “ 1. (E)

Exercice 2.13 Quelques fractions


Résoudre successivement sur R les équations suivantes :

1 1
pE1 q x2 “ 1 ` x pE2 q x “ 1 ` pE3 q x “ 1 `
1 ` 1x 1 ` 1`1 1
x

˘2
Équation 1 ´ 1 ´ x2 “ x
`
Exercice 2.14
Résoudre sur R l’équation suivante :
˘2
1 ´ 1 ´ x2 “ x.
`

Exercice 2.15 Équations bicarrés


Résoudre sur R les équations suivantes en utilisant la forme canonique d’un
trinôme du second degré :

pE1 q x4 ´ 7x2 ` 6 “ 0 pE2 q x4 ` x2 ´ 36 “ 0 pE3 q 6x4 ´ 17x2 ` 5 “ 0

33
2 Équations et systèmes d’équations

x2 5x
Exercice 2.16 Équation 2
´ `6 “ 0
x ` 4x ` 4 x ` 2
Résoudre sur R l’équation suivante :
x2 5x
2
´ ` 6 “ 0.
x ` 4x ` 4 x ` 2

Exercice 2.17 Équation symétrique


On considère l’équation suivante :
x4 ´ 3x3 ` 4x2 ´ 3x ` 1 “ 0. (pEq)

1. (Première méthode)
a) Montrer que l’équation pEq est équivalente à l’équation suivante :
1 2
ˆ ˙ ˆ ˙
1
x` ´3 x` ` 2 “ 0.
x x
b) Résoudre sur R l’équation suivante :
y 2 ´ 3y ` 2 “ 0. (pE 1 q)
c) Résoudre sur R l’équation pEq.
2. (Seconde méthode) Résoudre sur R l’équation pEq en reconnaissant le
début d’un carré.
3. En s’inspirant de la méthode suivie à la question 1, résoudre l’équation
suivante :
x4 ´ 11x3 ´ 28x2 ` 11x ` 1 “ 0.

Exercice 2.18 Avec des racines carrées


Résoudre sur R les équations suivantes :
? ? ? a
pE1 q x ` x “ 20 pE2 q x´4 “ x`1 pE3 q 3x ` 3 “ x2 ` x ´ 8

b
?
Exercice 2.19 Équation x ` 2x “ x
Résoudre sur R l’équation suivante :
b
?
x ` 2x “ x.

34
2.4 Exercices

2.4.2 Résolutions de systèmes

Exercice 2.20 Avec des racines carrées


Résoudre sur R2 les systèmes suivants :
# ?
3a ´ b 3 “ 0
1. ?
a 3`b “ 6
# ?
x 2`y “ 4
2. ?
2x ´ y 2 “ 0
# ? ?
2x 2 ´ y “ 4 ´ 3
3. ?
2y ´ x 6 “ 0
# ?
p1 ´ 3qx ´ y “ 1
4. ? ?
x ` p1 ` 2qy “ ´1 ´ 2

Exercice 2.21 Avec trois inconnues


Résoudre sur R3 les systèmes suivants :
$
&x ` 3y ´ 4z “ 6

1. ´5x ` 2y ` 10z “ 26

4x ´ y ´ 2z “ ´22
%
$
&x ` y ´ z “ 0

2. 3x ´ 2y ` z “ 5

´x ` 4y ´ 3z “ ´5
%

Exercice 2.22
Résoudre sur R2 le système suivant :

&1 ` 1 “ 4
$
x y 15 .
xy “ 60
%

35
2 Équations et systèmes d’équations

Exercice 2.23 Intersection de cercles


Résoudre dans R2 le système suivant :
#
x2 ` y 2 “ 5
.
x2 ` y 2 ´ 2x ` 3y “ 0

Exercice 2.24 Avec un paramètre


Soit m un réel. Résoudre dans R3 le système suivant :
$
&x ` y ` mz “ m

x ` my ´ z “ 1 .

x`y ´z “ 1
%

Exercice 2.25 Encore un paramètre


Soit m un réel. Résoudre dans R3 le système suivant :
$ 2
&x ` y ` m z “ 1

x ` my ` mz “ m .
’ 2 2 2
x`m y `m z “ m
%

Exercice 2.26 Un système avec deux paramètres


Soit pa, bq P R . Résoudre sur R3 le système suivant :
2

$
&ax ` by ` z “ 1

x ` aby ` z “ b (S)

x ` by ` az “ 1
%

Exercice 2.27 Somme et produit des racines


Soit s et p des réels. On considère le système S et l’équation E suivants :
#
x`y “ s
et x2 ´ sx ` p “ 0.
xy “ p

Montrer que un couple de réel pa, bq est solution du système S si, et seulement
si, les réels a et b sont les solutions de l’équation E.

36
2.4 Exercices

Exercice 2.28* Déterminant de Van Der Mond

1. Soient a, b et c des réels. On considère le système S suivant :


$
&x ` y ` z “ 0

ax ` by ` cz “ 1

% 2
a x ` b2 y ` c2 z “ 2.

a) Montrer que le système S admet une unique solution dans R3 si, et


seulement si, les réels a, b et c sont deux à deux distincts.
b) Les réels 0, 1 et 2 avaient-ils une importance ?
2. Généraliser le résultat précédent pour un système de quatre équations
à quatre inconnues.

2.4.3 Mise en équations

Exercice 2.29 Drôle de rectangle


Un rectangle voit son aire doubler lorsque l’on augmente sa longueur de 4 cm
et sa largeur de 3 cm.
Quelle est l’aire de ce rectangle sachant que sa longueur initiale est 7 cm ?

Exercice 2.30
Déterminer deux entiers relatifs tels que l’un est le triple de l’autre et le
produit des deux est égal à 1 215.

Exercice 2.31 Le produit est égal à la somme


Déterminer tous les triplets d’entiers naturels consécutifs dont le produit est
égal à la somme.

Exercice 2.32 Un bateau


Un bateau descend une rivière de 120 km. Il la remonte ensuite et met un jour
de plus car, chaque jour, il parcourt 6 km de moins qu’en descendant.
Combien de temps a-t-il mis à descendre ?

37
2 Équations et systèmes d’équations

Exercice 2.33 Un cube se dilate


Soit a P R` . Un cube a une arête de longueur a. Lorsque l’on augmente a de 3,
le volume du cube augmente de 1 413.
Déterminer a.

Exercice 2.34 Les cyclistes


Deux cyclistes parcourent une distance de cent quatre-vingt quinze kilomètres.
L’un des cycliste roule à une vitesse de 4 km{h de plus que l’autre et arrive une
heure avant.
Quelles sont les vitesses de ces cyclistes ?

38
3 Raisonnement par récurrence et
compléments de calcul algébrique
3.1 Raisonnement par récurrence
Nous admettons le résultat suivant :
Théorème 3.1 (raisonnement par récurrence)
Soit n0 P N. Pour tout entier naturel n ě n0 , An désigne une assertion. On suppose :
¬ L’assertion An0 est vraie ;
­ pour tout entier naturel n ě n0 , si l’assertion An est vraie, alors l’assertion
An`1 est vraie.
Alors, l’assertion An est vraie pour tout entier naturel n supérieur ou égal à n0 .
Une démonstration par récurrence s’effectue en deux étapes : initialisation
et hérédité.
Notation (puissances naturelles)
Soit x P R. On définit les puissances naturelles du réel x en posant :
#
x0
.
xn`1 “ xn x
Théorème 3.2
On a :
@px, p, qq P R ˆ N2 , x p x q “ x p `q .
Démonstration
Soit px, pq P R ˆ N. Montrons par récurrence que, pour tout q P N, l’assertion
suivante est vraie :
xp xq “ xp`q (Aq )
Initialisation On a :
xp x0 “ xp ˆ 1 (définition)
p
“x (1 neutre de la multiplication)
“ x p `0 . (0 neutre de l’addition)

39
3 Raisonnement par récurrence et compléments de calcul algébrique

Donc, l’assertion A0 est vraie.


Hérédité Soit q P N. On suppose que l’assertion Aq est vraie. Alors :

xp xq`1 “ xp pxq xq (définition)


p q
“ px x q x (associativité de ˆ)
p`q
“x x (Aq vraie)
“ xp`q`1 . (définition)

Ainsi, l’assertion Aq`1 est vraie.


Corollaire 3.1
On a :
@px, p, qq P R ˆ N2 , pxp qq “ xpq .
Démonstration
Soit px, pq P R ˆ N. Montrons par récurrence que, pour tout q P N, l’assertion
suivante est vraie :
pxp qq “ xpq (Aq )
Initialisation On a, par définition :

pxp q0 “ 1.

Et :

xpˆ0 “ x0
“ 1. (définition)

Donc, l’assertion A0 est vraie.


Hérédité Soit q P N. On suppose que l’assertion Aq est vraie. Alors :

pxp qq`1 “ pxp qq xp (définition)


pq p
“x x (Aq vraie)
“ xpq`p (résultat précédent)
ppq`1q
“x .

Ainsi, l’assertion Aq`1 est vraie.


Théorème 3.3
On a :
@px, y, pq P R2 ˆ N, xp y p “ pxyqp .

40
3.1 Raisonnement par récurrence

Démonstration
Soit px, yq P R2 . Montrons par récurrence que, pour tout p P N, l’assertion
suivante est vraie :
xp y p “ pxyqp (Ap )

Initialisation On a, par définition :

xq0 y 0 “ 1 et pxyq0 .

Donc, l’assertion A0 est vraie.


Hérédité Soit p P N. On suppose que l’assertion Ap est vraie. Alors :

xp`1 y p`1 “ xp xy p y (définition puissances naturelles)


p p
“ x y xy (commutativité de ˆ)
p
“ pxyq xy (Ap vraie)
p `1
“ pxyq . (définition puissance naturelle)

Ainsi, l’assertion Ap`1 est vraie.

Corollaire 3.2
On a : ˆ ˙p
ˇ 1 1
@px, pq P R ˆ N, “ p.
x x

Démonstration
Soit px, pq P Rˇ ˆ N. On a :
ˆ ˙p ˆ
1 p
˙
p 1
x ˆ “ xˆ (théorème 3.3)
x x
p
“1 (définition de l’inverse)
“ 1.

Corollaire 3.3
On a : ˆ ˙p
ˇ x xp
@px, y, pq P R ˆ R ˆ N, “ p.
y y

Démonstration

41
3 Raisonnement par récurrence et compléments de calcul algébrique

Soit px, y, pq P R ˆ Rˇ ˆ N. On a :
1 p
ˆ ˙q ˆ ˙
x
“ xˆ (notation fractionnaire)
y y
ˆ ˙p
1
“ xp (théorème 3.3)
y
1
“ xp ˆ p (corollaire 3.2)
y
xp
“ p. (notation fractionnaire)
y
Notation (puissances relatives)
Soit x P Rˇ . On pose :
1
@p P ZzN, xp “ .
x´p
Théorème 3.4
on a :
1
@px, nq P Rˇ ˆ Z, xn “ .
x ´n
Démonstration
Soit px, nq P Rˇ ˆ Z.
1er cas : n “ 0 Le résultat est immédiat.
2e cas : n P ZzN Le résultat est vraie par définition des puissances relatives.
3e cas : n P Nˇ On a :
1 1
´ n
“ 1 (définition puissances relatives)
x xn
“ xn .
Théorème 3.5
On a :
@px, p, qq P Rˇ ˆ Z2 , x p x q “ x p `q .
Démonstration
Soit px, p, qq P Rˇ ˆ Z2 .
1er cas : p ě 0 et q ě 0 C’est le théorème 3.2.
2e cas : p ě 0 q ă 0 et p ` q ě 0 On a :
xp “ xp`q´q
“ xp`q x´q (cas précédent).
On en déduit le résultat en multipliant par xq .

42
3.1 Raisonnement par récurrence

3e cas : p ě 0, q ă 0 et p ` q ă 0 On a :

x p “ x ´q `p `q
“ x ´q x p `q (cas précédent)

On obtient le résultat en multipliant par xq .


4e cas : p ă 0 et q ă 0 On a :

1 1
xp xq “ ˆ (définition puissances relatives)
x ´p x ´q
1
“ ´p ´q
x x
1
“ ´pp`qq (théorème 3.2)
x
“ x p `q . (définition puissances relatives)

Théorème 3.6
On a :
@px, p, qq P Rˇ ˆ Z2 , pxp qq “ xpq .

Démonstration
Soit px, p, qq P Rˇ ˆ Z2 .
1er cas : p ě 0 et q ě 0 C’est le théorème 3.1.
2e cas : p ě 0 et q ă 0 On a :

1
pxp qq “ (définition puissances relatives)
pxp q´q
1
“ (théorème 3.1)
x´pq
“ xpq . (définition puissances relatives)

3e cas : p ă 0 et q ě 0 On a :

1 q
ˆ ˙
p q
px q “ (définition puissances relatives)
x ´p
1
“ ´p q (corollaire 3.2)
px q
1
“ ´pq (théorème 3.1)
x
“ xpq . (définition puissances relatives)

43
3 Raisonnement par récurrence et compléments de calcul algébrique

4e cas : p ă 0 et q ă 0 On a :

1
pxp qq “ (définition puissances relatives)
pxp q´q
1
“` ˘ ´q (définition puissances relatives)
1
x´p
1
“ 1
(corollaire 3.2)
´q
px´p q
1
“ 1
(théorème 3.1)
xpq
pq
“x .

Théorème 3.7
On a :
@px, y, pq P pRˇ q2 ˆ Z, xp y p “ pxyqp .

Démonstration
Soit px, y, pq P pRˇ q2 ˆ Z.
1er cas : p ě 0 C’est le théorème 3.3.
2e cas : p ă 0 On a :

1 1
xp y p “ ˆ (définition puissances relatives)
x ´p y ´p
ˆ ˙´p ˆ ˙´p
1 1
“ (corollaire 3.2)
x y
1 1 ´p
ˆ ˙
“ ˆ (théorème 3.3)
x y
ˆ ˙´p
1

xy
1
“ (corollaire 3.2)
pxyq´p
“ pxyqp . (définition puissances relatives)

Corollaire 3.4
On a : ˆ ˙p
1 1
@px, pq P Rˇ ˆ Z, “ p.
x x

44
3.2 Sommes et produits

Corollaire 3.5
On a :
ˆ ˙p
ˇ 2 x xp
@px, y, pq P pR q ˆ Z, “ p.
y y

3.2 Sommes et produits


ÿ
3.2.1 Le symbole
ÿ
Notation (symbole )
Soit pxn qnPN une suite réelle. On pose :
$ 1
’ ÿ



& xk “ x1
k “1 .
’ `1
nÿ n
ÿ
xk “ xk ` xn`1



%
k “1 k “1

Exemple
Montrons que :
n
ÿ 1 1
@n P Nˇ , “ 1´ .
kpk ` 1q n`1
k “1

Pour tout n P Nˇ , on considère la proposition Pn suivante :

n
ÿ 1 1
“ 1´ . (Pn )
kpk ` 1q n`1
k “1

Montrons par récurrence que Pn est vraie pour tout n P Nˇ .

Initialisation On a :

1
ÿ 1 1 1 1
“ et 1´ “ .
kpk ` 1q 2 2 2
k “1

Donc, l’assertion P1 est vraie.

45
3 Raisonnement par récurrence et compléments de calcul algébrique

Hérédité Soit n P Nˇ . On suppose que la propriété Pn est vraie. On a :

`1
nÿ n
1 ÿ 1 1 ÿ
“ ` (définition de )
kpk ` 1q kpk ` 1q pn ` 1qpn ` 2q
k “1 k “1
1 1
“ 1´ ` (Pn est vraie)
n ` 1 pn ` 1qpn ` 2q
n`2´1
“ 1´
pn ` 1qpn ` 2q
1
“ 1´ .
n`2

Ainsi, l’assertion Pn`1 est vraie.

Exemple (somme des carrés des entiers)


Montrons que pour tout n P Nˇ :

n
ÿ npn ` 1qp2n ` 1q
k2 “ .
6
k “1

Pour tout n P Nˇ , notons Qn l’assertion :

n
ÿ npn ` 1qp2n ` 1q
k2 “ . (Qn )
6
k “1

Montrons par récurrence que la propriété Qn est vraie pour tout n P Nˇ .

Initialisation On a :

1ˆ2ˆ3
“1
6

Donc, la propriété Q1 est vraie.

46
3.2 Sommes et produits

Hérédité Soit n P Nˇ . On suppose que la propriété Qn est vraie. On a :


`1
nÿ n
ÿ
k2 “ k 2 ` pn ` 1q2
k “1 k “1
npn ` 1qp2n ` 1q
“ ` pn ` 1q2 (car Pn est vraie)
6
ˆ ˙
np2n ` 1q
“ pn ` 1q `n`1
6
2n2 ` n ` 6n ` 6
“ pn ` 1q ˆ
6
pn ` 1qpn ` 2qp2n ` 3q

6
pn ` 1qppn ` 1q ` 1qp2pn ` 1q ` 1q
“ .
6
Ainsi, la propriété Qn`1 est vraie.
Théorème 3.8 (linéarité) ¬ Soient n P Nˇ et ppxi , yi qqi PNn P R2n . Alors :
n
ÿ n
ÿ n
ÿ
x i ` yi “ xi ` yi .
i “1 i “1 i “1

­ Soient n P Nˇ , a P R et pxi qi PNn P Rn . Alors :


n
ÿ n
ÿ
axi “ a xi .
i “1 i “1

Démonstration ¬ Montrons par récurrence que, pour tout n P Nˇ , l’asser-


tion suivante est vraie :
n
ÿ n
ÿ n
ÿ
@pxi , yi qi PNn P R2n , xi ` yi “ xi ` yi . (An )
i “1 i “1 i “1

Initialisation Soit px1 , y1 q P R2 . On a :


1
ÿ ÿ
x i ` yi “ x 1 ` y1 (définition de )
i “1
1
ÿ 1
ÿ ÿ
“ xi ` yi . (définition de )
i “1 i “1

L’assertion A1 est donc vraie.

47
3 Raisonnement par récurrence et compléments de calcul algébrique

Hérédité Soit n P Nˇ . On suppose que l’assertion An est vraie. Soit


pxi , yi qi PNn P R2n`2 . Alors :

`1
nÿ n
ÿ ÿ
x i ` yi “ pxi ` yi q ` xn`1 ` yn`1 (définition de )
i “1 i “1
ÿ n n
ÿ
“ xi ` yi ` xn`1 ` yn`1 (An vraie)
i “1 i “1
ÿ n n
ÿ
“ xi ` xn`1 ` yi ` yn`1 (commutativité de `)
i “1 i “1
nÿ`1 `1
nÿ ÿ
“ xi ` yi . (définition de )
i “1 i “1

Ainsi, l’assertion An`1 est vraie.

­ Soit a P R. Montrons par récurrence que, pour tout n P Nˇ , l’assertion


suivante est vraie :

n
ÿ n
ÿ
@pxi qi PNn P Rn , axi “ a xi . (Bn )
i “1 i “1

Initialisation Soit x1 P R. On a :

1
ÿ ÿ
axi “ ax1 (définition de )
i “1
1
ÿ ÿ
“a xi . (définition de )
i “1

L’assertion B1 est donc vraie.

Hérédité Soit n P Nˇ . On suppose que l’assertion Bn est vraie. Soit

48
3.2 Sommes et produits

pxi qi PNn P Rn`1 . Alors :


`1
nÿ n
ÿ ÿ
axi “ axi ` axn`1 (définition de )
i “1 i “1
n
ÿ
“a xi ` axn`1 (Bn vraie)
i “1
˜ ¸
ÿn
“a xi ` xn`1 (distributivité)
i “1
`1
nÿ ÿ
“a xi . (définition de )
i “1

Ainsi, l’assertion Bn`1 est vraie.


Exemple (Premier télescopage)
Montrons que :
n
ÿ 1 1
@n P Nˇ , “ 1´ .
kpk ` 1q n`1
k “1
ˇ
Soit n P N . On a :
n n
ÿ 1 ÿ k`1´k

kpk ` 1q kpk ` 1q
k “1 k “1
n
ÿ 1 1
“ ´
k k`1
k “1
n n
ÿ 1 ÿ 1
“ ´ (linéarité)
k k`1
k “1 k “1
n nÿ`1
ÿ 1 1
“ ´
k k
k “1 k “2
1
“ 1´ .
n`1
Théorème 3.9 (sommes d’entiers)
On a :
n n
ÿ npn ` 1q ÿ npn ` 1qp2n ` 1q
@n P Nˇ , k“ et k2 “ .
2 6
k “1 k “1

(voir figure 3.1)

49
3 Raisonnement par récurrence et compléments de calcul algébrique

n2 1
1 ` 2 ` 3 ` ¨¨¨ ` n “ `nˆ
2 2

Figure 3.1 – somme des entiers

Démonstration
Soit n P Nˇ .
— On a :
n
ÿ n
ÿ n
ÿ
2 k“ k` k
k “1 k “1 k “1
ÿ n ÿ n
“ k` n`1´k
k “1 k “1
ÿ n ÿ n n
ÿ
“ k` pn ` 1q ´ k
k “1 k “1 k “1
“ npn ` 1q . . .

— On a :
n
ÿ n
ÿ
pk ` 1q3 “ k 3 ` 3k 2 ` 3k ` 1
` ˘

k “1 k “1
ÿ n n
ÿ n
ÿ
“ k3 ` 3 k2 ` 3 k`n (linéarité)
k “1 k “1 k “1
n n
ÿ ÿ 3npn ` 1q
“ k3 ` 3 k2 ` ` n. (calcul précédent)
2
k “1 k “1

50
3.2 Sommes et produits

D’autre part :
n
ÿ `1
nÿ
pk ` 1q3 “ k3
k “1 k “2
ÿ n
“ k 3 ` pn ` 1q3 ´ 1.
k “1

D’où :
n n n
ÿ ÿ 3npn ` 1q ÿ
k3 ` 3 k2 ` `n “ k 3 ` pn ` 1q3 ´ 1.
2
k “1 k “1 k “1
Puis :
n
ÿ 3npn ` 1q
3 k 2 “ pn ` 1q3 ´ 1 ´ ´n
2
k “1
n`1 `
2pn ` 1q2 ´ 3n ´ 2
˘

2
n`1 ` 2 ˘
“ 2n ` n
2
npn ` 1qp2n ` 1q
“ ...
2
Théorème 3.10 (égalité de Bernoulli)
On a :
nÿ´1
@pa, b, nq P R2 ˆ N, an ´ bn “ pa ´ bq ak bn´1´k .
k “0
Démonstration
Soit pa, b, nq P R2 ˆ N. Alors :
´1
nÿ ´1
nÿ ´1
nÿ
pa ´ bq ak bn´1´k “ ak `1 bn´1´k ´ ak bn´k
k “0 k “0 k “0

(distributivité et commutativité)
´2
nÿ ´1
nÿ
“ an ` ak `1 bn´1´k ´ ak bn´k ´ bn
k “0 k “1
nÿ´1 ´1
nÿ
“ an ` ak bn´k ´ ak bn´k ´ bn
k “1 k “1
n n
“ a ´b .

51
3 Raisonnement par récurrence et compléments de calcul algébrique

Exemple
On a :
@pa, bq P R2 , a2 ´ b2 “ pa ´ bqpa ` bq
a3 ´ b3 “ pa ´ bqpa2 ` ab ` b2 q
a4 ´ b4 “ pa ´ bqpa3 ` a2 b ` ab2 ` b3 q.
Corollaire 3.6
Soit n P N impair. Alors :
´1
nÿ
@pa, bq P R2 , an ` bn “ pa ` bq p´1qk ak bn´1´k .
k “0

Exemple
On a :
@pa, bq P R2 , a3 ` b3 “ pa ` bqpa2 ´ ab ` b2 q
a5 ` b5 “ pa ` bqpa4 ´ a3 b ` a2 b2 ´ ab3 ` b4 q.
Démonstration
soient n P N impair et pa, bq P R2 . Alors :
an ` bn “ an ´ p´bqn (n impair)
´1
nÿ
“ pa ´ p´bqq ak p´bqn´1´k (égalité de Bernoulli)
k “0
´1
nÿ
“ pa ` bq p´1qn´1´k ak bn´1´k
k “0
nÿ´1
“ pa ` bq p´1qk ak bn´1´k . (n ´ 1 pair)
k “0

ź
3.2.2 Le symbole
ź
Notation (symbole )
Soit pxn qnPN une suite réelle. On pose :
$ 1
’ ź



& xk “ x1
k “1 ˜ ¸ .
’ nź`1 źn
xk “ xk xn`1



%
k “1 k “1

52
3.2 Sommes et produits

Remarque
Par définition :
n
ź
@pa, nq P R ˆ N , ˇ
a “ an .
k “1

Exemple
Montrons, par récurrence, que :
n ˆ ˙
ˇ
ź 1
@n P N , 1` “ n ` 1.
k
k “1

Pour tout n P Nˇ , on considère l’assertion suivante :


n ˆ ˙
ź 1
1` “ n`1 (An )
k
k “1

Initialisation On a :
1 ˆ ˙
ź 1 1
1` “ 1 ` “ 2.
k 1
k “1
Et :
1 ` 1 “ 2.
Donc, l’assertion A1 est vraie.
Hérédité Soit n P Nˇ . On suppose que l’assertion An est vraie. Alors :
nź`1 ˆ ˙ ˜ź n
¸ˆ ˙
1 1 1
1` “ 1` 1` (définition)
k k n`1
k “1 k “1
ˆ ˙
1
“ pn ` 1q 1 ` (An vraie)
n`1
“ n ` 2.

Ainsi, l’assertion An`1 est vraie.

Définition 3.1 (factorielle d’un entier naturel)


Soit n P N.
On définit la factorielle de l’entier naturel n, notée n!, en posant :
$
&1
’ si n “ 0
n
n! “ ź .
% i si n ‰ 0

i “1

53
3 Raisonnement par récurrence et compléments de calcul algébrique

Théorème 3.11
Soient n P Nˇ et ppxi , yi qqi PNn P R2n . Alors :
n
ź n
ź n
ź
x i yi “ xi yi .
i “1 i “1 i “1

Démonstration
Montrons par récurrence que, pour tout n P Nˇ , l’assertion suivante est vraie :
n
ź n
ź n
ź
@pxi , yi qi PNn P R2n , xi yi “ xi yi . (An )
i “1 i “1 i “1

Initialisation Soit px1 , y1 q P R2 . On a :


1
ź ź
xi yi “ x1 y1 (définition de )
i “1
1
ź 1
ź ź
“ xi yi . (définition de )
i “1 i “1

L’assertion A1 est donc vraie.


Hérédité Soit n P Nˇ . On suppose que l’assertion An est vraie. Soit pxi , yi qi PNn P
R2n`2 . Alors :
˜ ¸
`1
nź n
ź ź
x i yi “ xi yi pxn`1 yn`1 q (définition de )
i “1 i “1
˜ ¸
ź n n
ź
“ xi yi xn`1 yn`1 (An vraie)
i “1 i “1
˜ ¸ ˜ ¸
źn n
ź
“ xi xn`1 yi yn`1 (commutativité de ˆ)
i “1 i “1
`1 nź
nź `1 ź
“ xi yi . (définition de )
i “1 i “1

Ainsi, l’assertion An`1 est vraie.


Corollaire 3.7 (produit et inverse)
Soient n P Nˇ et pxi qi PNn P pRˇ qn . Alors :
n
ź 1 1
“ śn .
xi i “1 x i
i “1

54
3.3 Cœfficients binomiaux

Corollaire 3.8 (produit et quotients)


Soient n P N, pxi qi PNn P Rn et pyi qi PNn P pRˇ qn . Alors :
n śn
ź xi xi
“ śin“1 .
y i “1 y i
i “1 i

Corollaire 3.9 (produit et puissances naturelles)


Soient n P Nˇ , p P N et pxi qi PNn P Rn . Alors :
˜ ¸p
n n
ź p ź
xi “ xi .
i “1 i “1

Corollaire 3.10 (produit et puissances relatives)


Soient n P Nˇ , p P Z et pxi qi PNn P pRˇ qn . Alors :
˜ ¸p
n n
ź p ź
xi “ xi .
i “1 i “1

3.3 Cœfficients binomiaux


3.3.1 Cœfficients binomiaux
Définition 3.2 (cœfficients binomiaux)
Pour tout pn, pq P pNq2 , on pose :
n!
$
si p ď n
ˆ ˙ &
n
“ p!pn ´ pq! .
p
0 si p ą n
%
ˆ ˙
n
Le nombre est appelé cœfficient binomial. On le lit « p parmi n ».
p
Théorème 3.12 (valeurs remarquables)

ˆ ˙ ˆ ˙
n n
@n P N, “ “1
0 n
ˆ ˙ ˆ ˙
n n
@n P Nˇ , “ “n
1 n´1
ˆ ˙
n npn ´ 1q
@n P Nz t0, 1u , “
2 2
ˆ ˙ ˆ ˙
n n
@n P N, @p P t0, 1, . . . , nu , “
p n´p

55
3 Raisonnement par récurrence et compléments de calcul algébrique

Démonstration
Appliquer les définitions.
Théorème 3.13 (Formule de Pascal)
Soit n P N et p P Nˇ . Alors :
ˆ ˙ ˆ ˙ ˆ ˙
n`1 n n
“ `
p p p´1
Démonstration
Soit pn, pq P N ˆ Nˇ .
1er cas : 1 ď p ď n On a :
ˆ ˙ ˆ ˙
n n n! n!
` “ ` (définition)
p p´1 p!pn ´ pq! pp ´ 1q!pn ´ p ` 1q!
pn ` 1 ´ pqn! ` p ˆ n!

p!pn ` 1 ´ pq!
pn ` 1 ´ p ` pqn!

p!pn ` 1 ´ pq!
pn ` 1q!

p!pn ` 1 ´ pq!
ˆ ˙
n`1
“ (définition).
p
2e cas : p “ n ` 1 On a :
ˆ ˙ ˆ ˙ ˆ ˙
n`1 n n
“ 1, “ 0, “ 1.
p p p´1
3e cas : p ą n ` 1 On a :
ˆ ˙ ˆ ˙ ˆ ˙
n`1 n n
“ 0, “ 0, “ 0.
p p p´1
Corollaire 3.11
ˆ ˙
2 n
@pn, pq P N , P N.
p
Démonstration
Pour tout n P N, on considère l’assertion suivante :
ˆ ˙
n
@p P N, P N. (An )
p
Montrons par récurrence que l’assertion An est vraie pour tout n P N.

56
3.3 Cœfficients binomiaux

Initialisation Soit p P N.
1er cas : p “ 0 On a : ˆ ˙
0
“ 1.
0
2e cas : p ą 0 Par définition :
ˆ ˙
0
“ 0.
p

Donc, l’assertion A0 est vraie.


Hérédité Soit n P N. On suppose que l’assertion An est vraie. Soit p P N.
1er cas : p “ 0 On a : ˆ ˙
n`1
“ 1.
0
2e cas : p ą 0 D’après la formule de Pascal, on a :
ˆ ˙ ˆ ˙ ˆ ˙
n`1 n n
“ ` .
p p p´1
ˆ ˙ ˆ ˙
n n
Or, puisque l’assertion An est vraie, les nombres et sont
p ˆ p ´ 1˙
n`1
des entiers naturels. Il en est de même de leur somme .
p
Ainsi, l’assertion An`1 est vraie.

3.3.2 Binôme de Newton


Théorème 3.14 (formule du binôme de Newton)
Soient pa, bq P R2 et n P N. Alors :
n ˆ ˙
n
ÿ n k n´k
pa ` bq “ a b .
k
k “0

Démonstration
Soient pa, bq P R2 . Pour tout n P N, on considère l’assertion suivante :
n ˆ ˙
ÿ n k n´k
pa ` bqn “ a b . (Pn )
k
k “0

Montrons par récurrence que l’assertion pPn q est vraie pour tout n P N.

57
3 Raisonnement par récurrence et compléments de calcul algébrique

Initialisation On a par définition :


pa ` bq0 “ 1.
Et :
0 ˆ ˙
ÿ 0 k 0´k
a b “ 1.
k
k “0
Donc, l’assertion pP0 q est vraie.
Hérédité Soit n P N. Supposons que l’assertion pPn q est vraie. Alors :
pa ` bqn`1 “ pa ` bqpa ` bqn

(définition puissances entières)


n ˆ ˙
ÿ n k n´k
“ pa ` bq a b
k
k “0

(Pn vraie)
n ˆ ˙ n ˆ ˙
ÿ n k `1 n´k ÿ n k n´k `1
“ a b ` a b
k k
k “0 k “0
nÿ´1 ˆ ˙ n ˆ ˙
n`1 n k `1 n´k ÿ n k n´k `1
“a ` a b ` a b ` bn`1
k k
k “0 k “1
n ˆ ˙ n ˆ ˙
n`1
ÿ n k n`1´k
ÿ n k n`1´k
“a ` a b ` a b
k´1 k
k “1 k “1
n`1
`b

(changement d’indice dans la première somme)


n „ˆ ˙ ˆ ˙
n`1
ÿ n n
“b ` ` ak bn`1´k ` an`1
k´1 k
k “1
n ˆ ˙
ÿ n ` 1 k n`1´k
“ bn`1 ` a b ` an`1
k
k “1

(formule de Pascal)

`1 ˆ
nÿ ˙
n ` 1 k n`1´k
“ a b
k
k “0

58
3.3 Cœfficients binomiaux

Ainsi, l’assertion pPn`1 q est vraie.

Exemple (le triangle de Pascal)


On retrouve les identités remarquables :

pa ` bq2 “ a2 ` 2ab ` b2 et pa ` bq3 “ a3 ` 3a2 b ` 3ab2 ` b3 .

Pour déterminer les cœfficients du développement de pa ` bqn pour des valeurs


« petites » de n, on peut utiliser la construction suivante justifiée par la formule
de Pascal.

pa ` bq0 1
pa ` bq1 1 1
2
pa ` bq 1 2 1
pa ` bq3 1 3 3 1
4
pa ` bq 1 4 6 4 1
pa ` bq5 1 5 10 10 5 1
6
pa ` bq 1 6 15 20 15 6 1
pa ` bq7 1 7 21 35 35 21 7 1

Corollaire 3.12 (somme et somme alternée des cœfficients binomiaux)


On a :
n ˆ ˙
ÿ n
@n P N, “ 2n
k
k “0
n ˆ ˙
k n
ÿ
ˇ
@n P N , p´1q “ 0.
k
k “0

Remarque
Le calcul de la somme alternée des cœfficients binomiaux sera généralisé à
l’exercice 3.18.

Démonstration
Soit n P N. On a :
n ˆ ˙ n ˆ ˙
ÿ n ÿ n k n´k
“ 1 1
k k
k “0 k “0
“ p1 ` 1qn (binôme de Newton)
n
“2 .

59
3 Raisonnement par récurrence et compléments de calcul algébrique

Soit n P Nˇ . On a :
ˆ ˙ ÿ n ˆ ˙
k n n
ÿ
np´1q “ p´1qk 1n´k
k k
k “0 k “0
“ p´1 ` 1qn (binôme de Newton)
n
“0
“ 0. (n ‰ 0)

3.4 Exercices
3.4.1 Raisonnement par récurrence, calculs de sommes et de
produits

Exercice 3.1 Propriété héréditaire

1. Montrer que si 9 divise 10n ` 1 (n P N), alors 9 divise 10n`1 ` 1.


2. Peut-on dire que 9 divise 10n ` 1 ?

Exercice 3.2* Trouver l’erreur


On considère l’assertion An (n P Nˇ ) suivante : « Tout groupe de n individus
comportant une femme, comporte n femmes. »
Cette assertion est bien entendu fausse. Trouver l’erreur dans le raisonne-
ment suivant qui semble affirmer le contraire.
— A1 est vraie.
— On suppose que An est vraie pour n P Nˇ . On considère un groupe de n`1
individus I1 , I2 , . . ., In , F comportant une femme (F). Alors, les groupes
I1 , I2 , . . ., In´1 , F et I2 , I3 , . . ., In , F sont des groupes de n individus
comportant une femme. Ainsi, tous les individus Ik (k P Nn ) sont des
femmes.

? `? ˘n
Exercice 3.3 Égalité xn “ x

1. Montrer que : ? `? ˘n
@px, nq P R` ˆ N, xn “ x .

60
3.4 Exercices

2. En déduire que :
? `? ˘n
@px, nq P Rˇ` ˆ Z, xn “ x .

Exercice 3.4 Puissance du nombre d’or

1. Résoudre sur R l’équation suivante :

x2 ´ x ´ 1 “ 0. (E)

On note dans la suite ϕ la solution positive de cette équation.


2. Montrer, par récurrence, que pour tout n P N, il existe des entiers natu-
rels an et bn tels que :
ϕ n “ an ϕ ` bn .

Exercice 3.5 Sommes d’entiers

1. Montrer par récurrence que pour tout n P Nˇ :


n
ÿ npn ` 1q
k“ .
2
k “1

(voir figure 3.1)


2. (somme des cubes des impairs)
a) Montrer par récurrence 1 que pour tout n P Nˇ :
˜ ¸2
n
ÿ n
ÿ
3
k “ k .
k “1 k “1

b) En s’inspirant de la démonstration du théorème 3.9, retrouver


l’égalité précédente par un calcul direct.

Exercice 3.6 Somme des impairs

1. Ce résultat est à connaître par cœur.

61
3 Raisonnement par récurrence et compléments de calcul algébrique

1 ` 3 ` 5 ` 7 ` 9 “ 52

Figure 3.2 – somme des entiers impairs

1. Montrer par récurrence que


n
ÿ
@n P Nˇ , p2k ´ 1q “ n2 .
k “1

(voir figure 3.2)


2. Retrouver le résultat précédent en utilisant les sommes d’entiers.

n
ÿ pn ` 1qpn ` 2qpn ` 3qpn ` 4q
Exercice 3.7 Égalité pk `1qpk `2qpk `3q “
4
k “0

1. Montrer par récurrence l’égalité suivante :


n
ÿ pn ` 1qpn ` 2qpn ` 3qpn ` 4q
@n P N, pk ` 1qpk ` 2qpk ` 3q “ .
4
k “0

2. Retrouver le résultat précédent en utilisant les sommes d’entiers.

Exercice 3.8 Télescopage avec des fractions


n
ÿ 1
En s’inspirant de l’exemple 3.2.1, calculer la somme pour
kpk ` 1qpk ` 2q
k “1
tout n P Nˇ .

Exercice 3.9 Télescopage et quantité conjuguée

62
3.4 Exercices

1. Montrer, par récurrence, que :


n ?
ÿ 1
@n P Nˇ , ? ? “ n ` 1 ´ 1.
k “1 k ` k ` 1

2. Retrouver le résultat de la question précédente par un calcul direct.

Exercice 3.10 Télescopage avec des factorielles

1. a) Montrer par récurrence l’égalité suivante :


n
ÿ
@n P N, k ˆ k! “ pn ` 1q! ´ 1
k “0

b) Retrouver le résultat précédent par un calcul direct.


2. a) Montrer par récurrence l’égalité suivante :
n
ÿ k pn ` 1q! ´ 1
“ .
pk ` 1q! pn ` 1q!
k “1

b) Retrouver le résultat précédent par un calcul direct.

Exercice 3.11 Sommes doubles


ˇ
Soit n P N . Calculer les sommes suivantes :
ÿ
1. ij
pi,j qPN2n ,i ďj
ÿ
2. minpi, jq
pi,j qPN2n

Exercice 3.12 Vaste télescopage


Soit p P Nˇ .
1. Montrer, par récurrence, que :
p p
˜ ¸
n
ˇ
ÿ 1 1 ÿ 1 ÿ 1
@n P N , “ ´ .
kpk ` pq p k n`k
k “1 k “1 k “1

63
3 Raisonnement par récurrence et compléments de calcul algébrique

2. Retrouver le résultat de la question précédente par un calcul direct.

n ˆ ˙
ź 1 n`1
Exercice 3.13 Égalité 1´ 2 “
k 2n
k “2

1. Montrer par récurrence que :


n ˆ ˙
ź 1 n`1
@n P Nz t0, 1u , 1´ 2 “ .
k 2n
k “2

2. Retrouver le résultat précédent par un calcul direct.

n
ź k3 ´ 1 2 n2 ` n ` 1
Exercice 3.14 Égalité “ ˆ
k “2
k3 ` 1 3 npn ` 1q

1. Montrer, par récurrence, que :


n
ź k3 ´ 1 2 n2 ` n ` 1
@n P Nz t0, 1u , “ ˆ .
k “2
k3 ` 1 3 npn ` 1q

2. Retrouver le résultat précédent par un calcul direct.

Exercice 3.15 Développements du deuxième degré


Soient n P Nˇ et pxi qi PNn P Rn . Montrer que :
˜ ¸2
n
ÿ n
ÿ ÿ
xi “ xi2 ` 2 xi xj .
i “1 i “1 1ďi ăj ďn

3.4.2 Cœfficients binomiaux et formule du binôme de Newton

Exercice 3.16 Comme la formule de Pascal


Soit pn, pq P N2 tel que :
2 ď p.

64
3.4 Exercices

Montrer que : ˆ ˙ ˆ ˙ ˆ ˙ ˆ ˙
n`2 n n n
“ `2 ` .
p p p´1 p´2

Exercice 3.17 Une équation


Résoudre dans N l’équation suivante :
ˆ ˙ ˆ ˙ ˆ ˙
n n n
` ` “ 5n.
1 2 3

Exercice 3.18 Somme partielle alternée des cœfficients binomiaux

1. Soit pn, pq P Nˇ ˆ N. Montrer que :


p ˆ ˙ ˆ ˙
n p n´1
ÿ
k
p´1q “ p´1q .
k p
k “0

2. Retrouver le résultat de la question précédente en utilisant la formule


de Pascal et un télescopage.

n
ˆ ˙
nÿ
k
Exercice 3.19 Calcul de la somme 2
k
k “0
Soit n P N. Calculer la somme Sn suivante :
n ˆ ˙
ÿ
k n
Sn “ 2 .
k
k “0

n ˆ ˙ ÿ n ˆ ˙ ÿn ˆ ˙
ÿ n 2 n 3 n
Exercice 3.20 Calcul des sommes k , k , k
k k k
k “0 k “0 k “0

1. a) Montrer que :
ˆ ˙ ˆ ˙
n n´1
@pn, kq P pNˇ q2 , k ď n, k “n .
k k´1

65
3 Raisonnement par récurrence et compléments de calcul algébrique

b) En déduire le calcul de la somme suivante :


n ˆ ˙
ÿ n
@n P N, S1,n “ k .
k
k “0
c) De même, calculer la somme suivante :
n ˆ ˙
ÿ 1 n
@n P N, Rn “ .
k`1 k
k “0

2. En s’inspirant de ce qui précède, calculer les sommes suivantes :


n ˆ ˙ n ˆ ˙
2 n 3 n
ÿ ÿ
@n P N, S2,n “ k et S3,n “ k .
k k
k “0 k “0

Exercice 3.21 Un télescopage

1. Soit pk, nq P N ˆ Nˇ tel que :


k ď n.
Montrer que :
n ˘
`n˘ ˜ `n˘ ` ¸
k `1
`2nk´1˘ “ 2 k
`2n ˘´ ` 2n ˘ .
k k k `1

2. Soit n P Nˇ . Calculer la somme suivante :


n
`n˘
ÿ
Sn “ `2nk´1˘ .
k “0 k

Exercice 3.22 Formule de Van der Mond

1. Montrer que :
ˆ ˙ ÿp ˆ ˙ˆ ˙
3 a`b a b
@pp, a, bq P N , “ .
p k p´k
k “0

2. Montrer que :
ˆ ˙ ÿ n ˆ ˙2
2n n
@n P N, “ .
n k
k “0

66
4 Arithmétique dans Z
En Arithmétique, les questions portent sur les entiers relatifs. Elles peuvent
être formulées de façon très simple mais nécessité de longues années de re-
cherche pour être résolues. Par exemple, le Grand théorème de Fermat a occupé
pendant près de trois cent cinquante ans de nombreux mathématiciens et a
été finalement démontré par Andrew Wiles en 1994. De nombreux autres
questions restent en suspens. Citons par exemple la conjecture de Goldbach :
il semble que tout nombre pair supérieur ou égal à 4 soit la somme de deux
nombres premiers. Exemples :

10 “ 3 ` 7, 32 “ 3 ` 29 et 150 “ 47 ` 103.

Ce chapitre est consacré à la relation de divisibilité, aux premières proprié-


tés des nombres premiers et à un outil fondamental en Arithmétique, les
congruences.

4.1 Divisibilité dans Z


Définition 4.1 (diviseur, multiple)
Soit pa, bq P Z2 .
On dit que b divise a ou que b est un diviseur de a ou encore que a est un
multiple de b lorsque :
Dq P Z, a “ bq.
On note alors :
b | a.
Remarque
La relation de divisibilité est définie dans Z. Même si certaines questions ne
concernent que des entiers naturels, il est très utile que les définitions et les
théorèmes soient énoncés pour des entiers relatifs.
Exemple (diviseurs de 12)
Le nombre 4 divise 12 puisque :

12 “ 4 ˆ 3.

67
4 Arithmétique dans Z

Le nombre ´3 divise également 12 puisque :

12 “ ´3 ˆ p´4q.

Sur ce premier exemple, on constate que si l’on connait un diviseur, alors on


en connait un second.

Exemple (diviseurs et multiples de 0)


Le nombre 0 est multiple de tout entier relatif mais ne divise que lui-même.
Nous verrons que c’est le seul nombre ayant une infinité de diviseurs.

Exemple (diviseurs et opposés)


Lorsque b est un diviseur de a, alors ´b est un diviseur de a et b est un diviseur
de ´a.

Exemple (diviseurs automatiques)


Pour tout entier relatif a, les nombres 1, ´1, a et ´a sont des diviseurs de a.
Ainsi, à l’exception de 1 et ´1, tout entier relatif a au moins quatre diviseurs.

Exemple (diviseurs de 76)


Les diviseurs de 76 sont ´76, ´38, ´19, ´4, ´2, ´1, 1, 2, 4, 19, 38 et 76.

Théorème 4.1
Soit pa, b, nq P Z2 ˆ N. Alors :

a ´ b | an ´ b n .

Démonstration
Soit pa, b, nq P Z2 ˆ N. On a, d’après l’égalité de Bernoulli :

´1
nÿ
n n
a ´ b “ pa ´ bq ak bn´1´k . . .
k “0

Exemple (8 | 52n ` 7)
Montrons que pour tout n P N, le nombre 52n ` 7 est divisible par 8. Soit n P N.
On a :
52n ` 7 “ 25n ´ 1n ` 8 . . .

Définition 4.2 (nombres pair et impair)


On dit qu’un entier relatif est pair lorsqu’il est divisible par 2. On dit qu’il est
impair dans le cas contraire.

68
4.1 Divisibilité dans Z

Remarque
Par définition, les nombres pairs sont les entiers relatifs a tels qu’il existe n P Z
vérifiant :
a “ 2n.
Théorème 4.2
Soit a P Z.
Alors, le nombre a est impair si, et seulement si, il existe un entier relatif n tel
que :
a “ 2n ` 1.
Démonstration
‚ Montrons que la condition est nécessaire. On suppose donc que le nombre a
est impair. Notons b le plus grand entier relatif pair inférieur ou égal à a 1 . Il
existe donc un entier relatif n tel que :

b “ 2n.

Le nombre a étant impair, on a :

2n ă a.

Et, par définition du nombre b :

b ` 2 ą a.

Donc :
a “ 2n ` 1.
‚ Montrons que la condition est suffisante. On suppose donc qu’il existe n P Z
tel que :
a “ 2n ` 1.
Supposons par l’absurde qu’il existe m P Z tel que

a “ 2m.

Alors :
1 “ 2pn ´ mq.
Il en résulte que le nombre 1 est pair. . .
Remarque
L’entier n est unique.
1. L’existence du nombre b est admise.

69
4 Arithmétique dans Z

Corollaire 4.1
Soit pa, bq P Z2 .
¬ Si les nombres a et b sont pairs, alors la somme a ` b est paire.
­ Si le nombre a est pair et le nombre b impair, alors la somme a ` b est impaire.
® Si les nombres a et b sont impairs, alors la somme a ` b est paire.

Démonstration ¬ Par hypothèse, il existe des entiers relatifs n et m tels


que :
a “ 2n et b “ 2m.
Alors :
a ` b “ 2pn ` mq . . .

­ Par hypothèse, il existe des entiers relatifs n et m tels que :

a “ 2n et b “ 2m ` 1.

Alors :
a ` b “ 2pn ` mq ` 1 . . .

® Par hypothèse, il existe des entiers relatifs n et m tels que :

a “ 2n ` 1 et b “ 2m ` 1.

Alors :
a ` b “ 2pn ` m ` 1q . . .

Corollaire 4.2
Soit a P Z.
Alors, le nombre a est pair si, et seulement si, le nombre a2 est pair.

Remarque
Ce résultat signifie que a et a2 ont la même parité.

Démonstration
‚ Montrons que la condition est nécessaire. Par définition, il existe n P Z tel
que :
a “ 2n.
Alors :
a2 “ 2 ˆ p2n2 q . . .

70
4.1 Divisibilité dans Z

‚ Montrons que la condition est suffisante. On raisonne par contraposition. On


suppose donc que le nombre a est impair. Il existe donc un entier relatif n tel
que :
a “ 2n ` 1.
Alors :
a2 “ 2p2n2 ` 2nq ` 1 . . .

Théorème 4.3
On a :
¬
@a P Z, a|a (réflexivité)

@pa, bq P Z2 , pa | b et b | aq ùñ |a| “ |b| (pseudo-antisymétrie)

®
@pa, b, cq P Z3 , pa | b et b | cq ùñ a | c (transitivité)

Démonstration ¬ Soit a P Z. On a :

a “ 1 ˆ a...

­ Soit pa, bq P Z2 . Supposons donc qu’il existe pq, q1 q P Z2 tel que :

b “ aq et a “ bq1 .

Alors :
b “ qq1 b.
Si b est égal à 0, alors a l’est aussi. . . Sinon, on obtient :

qq1 “ 1.

Puis :
q “ q1 “ 1 ou q “ q1 “ ´1 . . .

® Soit pa, b, cq P Z3 . Supposons qu’il existe pq, q1 q P Z2 tel que :

b “ aq et c “ bq1 .

Alors :
c “ aqq1 . . .

71
4 Arithmétique dans Z

Théorème 4.4 (divisibilité et combinaisons linéaires)


Soit pa, b, cq P Z3 . On suppose :

c|a et c | b.

Alors :
@pk, lq P Z2 , c | ak ` bl.
Remarque
En particulier :
c | a`b et c | a ´ b.
Démonstration
Par hypothèse, il existe des entiers relatifs q et q1 tels que :

a “ cq et b “ cq1 .

Soit pk, lq P Z2 . Alors :


ak ` bl “ pkq ` lq1 qc . . .
Corollaire 4.3
Soit pa, b, cq P Z3 . On suppose que le nombre c divise a.
Alors, le nombre c divise a ` b si, et seulement si, il divise b.
Exemple
Déterminons les entiers relatifs n tels que n ` 2 divise n2 .
Soit n P Z. On a :

n2 “ npn ` 2q ´ 2n
“ npn ` 2q ´ 2pn ` 2q ` 4.

On en déduit que le nombre n ` 2 divise n2 si, et seulement si, il divise 4. Les


diviseurs de ce dernier sont 1, ´1, 2, ´2, 4 et ´4. Les entiers relatifs répondant
à la question sont donc ´1, ´3, 0, ´4, 2 et ´6.
Théorème 4.5
Soit pa, bq P Zˇ ˆ Z. On suppose que le nombre b divise a. Alors :

|b| ď |a| .

Démonstration
Par hypothèse, il existe un entier relatif q tel que :

a “ bq.

72
4.2 Nombre premier

Le nombre a étant non nul, il en est de même de q et donc :


1 ď |q| .
D’où :
|b| ď |bq| . . .
Corollaire 4.4
Un entier relatif non nul admet un nombre fini de diviseurs.
Démonstration
Soit a P Zˇ . D’après le résultat précédent, les diviseurs de a appartiennent à
l’ensemble suivant :
t´ |a| , ´ |a| ` 1, . . . , 0, . . . , |a| ´ 1, |a|u .
Définition 4.3 (nombres premiers entre eux, fraction irréductible)
Soient pa, bq P pZq2 .
¬ On dit que les nombres a et b sont premiers entre eux lorsque les seuls
diviseurs communs de a et b sont 1 et ´1..
a
­ Si le nombre b est non nul, on dit que la fraction est irréductible lorsque
b
les nombres a et b sont premiers entre eux.
Exemple (n et n ` 1 sont premiers entre eux)
Soit n P Z. Montrons que les nombres n et n ` 1 sont premiers entre eux.
Soit d un diviseur positif commun des nombres n et n ` 1. Alors, le nombre d
divise pn ` 1q ´ n. Ce nombre étant égal à 1, on en déduit qu’il en est de même
pour d.

4.2 Nombre premier


Définition 4.4 (nombres premiers)
Soit p P N.
On dit que le nombre p est un nombre premier lorsqu’il admet exactement
deux diviseurs positifs. Un nombre est dit composé lorsqu’il n’est pas premier.
On note P l’ensemble des nombres premiers.
Remarque
Le nombre 1 n’est pas un nombre premier puisqu’il n’admet qu’un seul diviseur
positif. Il peut paraître surprenant de ne pas considérer que le nombre 1 soit
premier mais cela s’explique par le fait qu’il n’a pas les mêmes propriétés que
les nombres premiers. Par exemple, et ceci est fondamental, son inverse est un
entiers relatif ce qui n’est le cas d’aucun nombres premiers.

73
4 Arithmétique dans Z

Remarque
Le nombre 2 est le seul nombre premier pair. Plus généralement, on pourrait
dire qu’un nombre premier p est le seul nombre premier divisible par p.
Exemple (nombres premiers inférieurs ou égaux à 100)
Voici les vingt-cinq nombres premiers inférieurs ou égaux à 100 :

2 3 5 7 11
13 17 19 23 29
31 37 41 43 47
53 59 61 67 71
73 79 83 89 97
Exemple (un nombre premier à quarante-quatre chiffres)
Voici un nombre premier à quarante-quatre chiffres :

20 988 936 657 440 586 486 151 264 256 610 222 593 863 921

Exemple (un très grand nombre premier)


Le 25 janvier 2013, il a été établi que le nombre 257 885 161 ´ 1 est premier. Ce
nombre comporte dix-sept millions quatre cent vingt-cinq mille cent soixante-
dix chiffres. En supposant que l’on écrive trois chiffres par centimètre, un tel
nombre aurait une longueur d’environ soixante kilomètres !
Exemple (les nombres premiers de Fermat)
0 1 2 3 4
Les nombres 22 ` 1, 22 ` 1, 22 ` 1, 22 ` 1 et 22 ` 1 sont premiers. Ils sont
n
actuellement les seuls nombres de la forme 22 ` 1 premiers connus.
Théorème 4.6
Soit n P Zz t´1, 1u.
Alors, le nombre n admet un diviseur premier.
Démonstration
Soit n P Z. Le nombre0 admet tout nombre premier pour diviseur. On suppose
que n est non nul. Notons D l’ensemble des diviseurs positifs de n différents de
1. L’ensemble D est non vide puisque n ou ´n en est un élément. Notons p le
plus petit d’entre eux. Soit d un diviseur positif de p différent de 1. Alors, par
transitivité, d est un diviseur positif de n et est différent de 1 donc il appartient
à l’ensemble D. Par définition de p, on a donc :

p ď d.

Or :
d ď p...

74
4.2 Nombre premier

Corollaire 4.5
Soit pa, bq P Z2 .
Alors, les nombres a et b sont premiers entre eux si, et seulement si, ils n’ont
aucun diviseurs premier commun.

Théorème 4.7
Soit n P Nz t0, 1u. On suppose que le nombre n est composé.
?
Alors, le nombre n admet un diviseur premier inférieur ou égal à n.

Démonstration
Soit n P Nz t0, 1u composé. Par définition, il existe pa, bq P N2 tel que :

n “ ab, 2 ď a ď n´1 et 2 ď b ď n ´ 1.

Alors :
? ?
aď n ou b ď n.

En effet, dans le cas contraire, on aurait :


? ?
n “ ab ą n ˆ n “ n.

Un diviseur premier du nombre a ou b convient.

Remarque
Cette propriété permet de tester si un nombre est premier ou non.

Exemple (101 est premier)


Montrons que le nombre 101 est premier. On a :
?
101 ă 11.

Nous devons donc étudier la divisibilité de 101 par 2, 3, 5 et 7. Les cas de 2, 3


et 5 sont immédiats. De plus :

101 “ 14 ˆ 7 ` 3 . . .

Exemple (641 est premier)


Montrons que le nombre 641 est premier. On a :
?
641 ă 26.

75
4 Arithmétique dans Z

Nous devons donc étudier la divisibilité de 641 par 2, 3, 5, 7, 11, 13, 17, 19 et
23. Les cas de 2, 3 et 5 sont immédiats. De plus :

641 “ 700 ´ 59 “ 700 ´ 56 ´ 3 “ 7 ˆ 92 ´ 3


641 “ 660 ´ 19 “ 11 ˆ 60 ´ 19
641 “ 650 ´ 9 “ 13 ˆ 50 ´ 9
641 “ 680 ´ 39 “ 680 ´ 34 ´ 5 “ 17 ˆ 40 ´ 17 ˆ 2 ´ 5
641 “ 570 ` 71 “ 570 ` 76 ´ 5 “ 19 ˆ 30 ` 19 ˆ 4 ´ 5
641 “ 690 ´ 49 “ 690 ´ 46 ´ 3 “ 23 ˆ 30 ´ 23 ˆ 2 ´ 3.

On en déduit que le nombre 641 n’est pas divisible par 7, 11, 13, 17, 19 et 23
et qu’il est donc premier.

Théorème 4.8 (second théorème d’Euclide)


L’ensemble P des nombres premiers est infini.

Démonstration
On raisonne par l’absurde en supposant que l’ensemble P est fini et on note n
le nombre de ses éléments. On pose :

P “ tp1 , p2 , . . . , pn u où n P Nˇ .

On pose :
N “ p1 ˆ p2 ˆ . . . ˆ pn ` 1.
L’entier N est supérieur ou égal à 2, donc il admet un diviseur premier que
noté pi0 . Donc le produit p1 ˆ p2 ˆ . . . ˆ pn est divisible par pi0 . Il en est alors
de même de N ´ p1 ˆ p2 ˆ . . . ˆ pn . Or :

N ´ p1 ˆ p2 ˆ . . . ˆ pn “ 1 . . .

Nous admettons le résultat suivant :

Théorème 4.9 (lemme d’Euclide)


Soient n P Nˇ , pai qi PNn P Zn et p P P. On suppose que :
n
ź
p| ai .
i “1

Alors :
Di0 P Nn , p | ai0 .

76
4.2 Nombre premier

Remarque
Le lemme d’Euclide n’est vrai que pour les nombres premiers.

Théorème 4.10 (décomposition en produit de nombres premiers) existence de la décomposition


Soit n P Nz t0, 1u. Il existe un entier naturel non nul k, des nombres premiers
p1 , p2 , . . . pk deux à deux distincts et des entiers naturels non nuls α1 , α2 , . . . , αk
tels que :
k
α
ź
n“ pi i .
i “1

unicité de la décomposition Soient k, l des entiers naturels non nuls, p1 , p2 , . . . , pk


des nombres premiers deux à deux distincts, q1 , q2 , . . . , ql des nombres premiers
deux à deux distincts, α1 , α2 , . . . , αk des entiers naturels non nuls, β1 , β2 , . . . , βl
des entiers naturels non nuls tels que :

k l
ź α
ź βj
pi i “ qj .
i “1 j “1

Alors :
— k “l;
— tp1 , p2 , . . . , pk u “ tq1 , q2 , . . . , qk u ;
— Pour tous entiers naturels i, j compris entre 1 et k, on a :

pi “ qj ùñ αi “ βj .
La décomposition précédente est appelée décomposition en produit de nombres
premiers.

Démonstration Existence de la décomposition Montrons, par récurrence,


que, pour tout n P Nzt0, 1u, l’assertion An suivante est vraie : « Tout
nombre entier naturel k P t2, 3, . . . , nuadmet une décomposition en pro-
duit de nombres premiers. »
Initialisation L’assertion A2 est immédiate puisque le nombre 2 est pre-
mier.
Hérédité Soit n P Nzt0, 1u. Supposons que l’assertion An est vraie. Si
le nombre n ` 1 est un nombre premier, alors l’assertion An`1 est
vraie. Sinon, le nombre n ` 1 est composé et admet donc un diviseur
d P t2, 3, . . . , nu. On applique l’hypothèse de récurrence aux nombres
n`1
d et .
d

77
4 Arithmétique dans Z

Unicité de la décomposition Soient pk, lq P pNˇ q2 , p1 , p2 , . . ., pk des nombres


premiers deux à deux distincts, q1 , q2 , . . ., ql des nombres premiers deux
à deux distincts et pαi qi PNk , pβj qj PNl P pNˇ qk ˆ pNˇ ql tels que :
` ˘

k l
ź α
ź βj
pi i “ qj .
i “1 j “1

— Montrons que :

tp1 , p2 , . . . , pk u “ tq1 , q2 , . . . , ql u .

l
ź βj
Soit i0 P Nk . Le nombre premier pi0 divise le produit qj donc,
j “1
d’après le lemme d’Euclide :

Dj0 P Nl , pi0 | qj0 .

Le nombre qj0 étant premier et le nombre pi0 est positif et différent


de 1, on obtient :
pi0 “ qj0 .
Ainsi :
tp1 , p2 , . . . , pk u Ă tq1 , q2 , . . . , ql u .
L’inclusion réciproque se montre de façon analogue. On suppose dans
la suite que :
@i P Nk , pi “ qi .
— Montrons que :
@i P Nk , αi “ βi .
Soit i0 P Nk . Supposons, par l’absurde, que, par exemple :

αi0 ă βi0 .

Alors : ź α βi ´αi0 ź β
pi i “ pi0 0 pi i .
1ďi ďk,i ‰i0 1 ďi ďk

Ce qui précède conduit à une contradiction puisque ces deux décom-


positions en produits de nombres premiers ne comportent pas les
mêmes nombres premiers.

78
4.2 Nombre premier

Définition 4.5 (valuation d’un nombre premier)


Soit n P Nˇ .
On définit la valuation du nombre premier p dans n, notée valp pnq, comme
étant l’entier naturel vérifiant :

pvalp pnq | n et pvalp pnq`1 - n.

Exemple
On a :

24 “ 23 ˆ 3
150 “ 2 ˆ 3 ˆ 52
1 024 “ 210 .

Donc :

val2 p24q “ 3
val3 p24q “ 1
val5 p24q “ 0.
?
Application (irrationalité de
? 2)
Montrons que le nombre 2 est irrationnel. On raisonne par l’absurde en
supposant qu’il existe pp, qq P N ˆ Nˇ tel que :
? p
2“ .
q

D’où :
2q2 “ p2 .
Mais alors, la valuation de 2 dans 2q2 est impaire et est paire dans p2 . . .

Notation
Pour tout n P Nˇ , on écrit : ź
n“ pvalp pnq .
pPP

Théorème 4.11 (valuation d’un produit)


Soit p P P. Alors :

@pa, bq P pNˇ q2 , valp pabq “ valp paq ` valp pbq.

79
4 Arithmétique dans Z

Démonstration
Soit pa, bq P pNˇ q2 . On a :
ź ź
a“ pvalp paq et b “ pvalp pbq .
pPP pPP

D’où : ź
ab “ pvalp paq`valp pbq . . .
p PP

Corollaire 4.6 (valuations d’un diviseur)


Soit pd, nq P pNˇ q2 .
Alors, le nombre d est un diviseur de n si, et seulement si :

@p P P, valp pdq ď valp pnq.

Démonstration — Montrons que la condition est nécessaire. On suppose


donc qu’il existe q P Nˇ tel que :

n “ dq.

Alors :
@p P P, valp pnq “ valp pdq ` valp pqq.
Or, la valuation d’un nombre premier est toujours positive. . .
— Montrons que la condition est suffisante. On suppose donc que :

@p P P, valp pdq ď valp pnq.

Posons : ź
q“ pvalp pnq´valp pd q .
pPP

Alors, par hypothèse, le nombre q est un entier naturel et :

n “ dq.

Corollaire 4.7 (valuations d’une puissance)


Soit pa, kq P pNˇ q2 .
Alors, le nombre a est une puissance k e si, et seulement si :

@p P P, k | valp pnq.

En particulier, le nombre a est un carré si, et seulement si, toutes ses valuations sont
paires.

80
4.3 Congruences dans Z

Démonstration
Soit k P Nˇ .
— Montrons que la condition est nécessaire. On suppose donc qu’il existe
b P Nˇ tel que :
a “ bk .
Alors :
@p P P, valp paq “ k valp pbq . . .
— Montrons que la condition est sufisante. On suppose donc que :

@p P P, Dαp P N, valp paq “ kαp .

Alors : ¨ ˛
ź
a“˝ pαp ‚.
pPP

Corollaire 4.8
Soit n P Nz t0, 1u. On note N le nombre de diviseurs positifs de n. Alors :
ź ` ˘
N“ valp pnq ` 1 .
p|n,pPP

Corollaire 4.9
Soit pa, bq P pNˇ q2 . Alors :
ź ź
PGCDpa, bq “ pminpvalp paq,valp pbq et PPCMpa, bq “ pmaxpvalp paq,valp pbq .
pPP p PP

4.3 Congruences dans Z


Définition 4.6
Soit pa, b, nq P Z2 ˆ Nˇ .
On dit que a est congru à b modulo n lorsque n divise b ´ a. On note :

a”b mod n.

Exemple
On a :
3”7 mod 4
Et :
34 ” ´8 mod 7

81
4 Arithmétique dans Z

Exemple (p2n ` 1q2 ” 1 mod 8)


Montrons que :
@n P Z, p2n ` 1q2 ” 1 mod 8.
Soit n P Z. On a :

p2n ` 1q2 “ 4n2 ` 4n ` 1


“ 4npn ` 1q ` 1.

Il ne reste plus qu’à remarquer que npn ` 1q est pair.


Remarque (congruences modulo 1)
Par définition, deux entiers relatifs sont toujours congrus modulo 1.
Remarque (parité et congruences modulo 2)
Par définitions :
— L’entier relatif aest pair si, et seulement si :

a”0 mod 2.

— L’entier relatif a est impair si, et seulement si :

a”1 mod 2

— Deux entiers relatifs a et b ont la même parité si, et seulement si :

a”b mod 2.

Remarque (chiffre des unités et congruences modulo 10)


Deux entiers naturels a et b ont le même chiffre des unités si, et seulement si :

a”b mod 10.

Attention, ce n’est pas le cas pour des entiers relatifs.


Le résultat suivant est immédiat.
Théorème 4.12
Soit pa, b, nq P Z2 ˆ Nˇ .
¬ Le nombre a est divisible par n si, et seulement si :

a”0 mod n.

­ On suppose que le nombre a est divisible par n. Alors, le nombre b est divisible
par n si, et seulement si :
a ” b mod n.

82
4.3 Congruences dans Z

® On suppose que :
a”b mod n.
Alors, le nombre a est divisible par n si, et seulement si, le nombre b l’est.

Théorème 4.13 (la relation de congruence est une équivalence)


Soit n P Nˇ . Alors :
¬
@a P Z, a ” a mod n (réflexivité)

­
@pa, bq P Z2 , a”b mod n ùñ b ” a mod n (symétrie)

@pa, b, cq P Z3 , pa ” b mod n et b ” c mod nq ùñ a ” c mod n


(transitivité)
On dit que la relation de congruence est une relation d’équivalence.

Démonstration ¬ Soit a P Z. On a :

a ´ a “ 0 ˆ n...

­ Soit pa, bq P Z2 . On suppose que :

a”b mod n.

Il existe donc un entier relatif q tel que :

b ´ a “ nq.

Alors :
a ´ b “ n ˆ p´qq . . .
® Soit pa, b, cq P Z3 . On suppose que :

a”b mod n et b ” c mod n.

Il existe donc des entiers relatifs q et q1 tels que :

b ´ a “ nq et c ´ b “ nq1 .

Alors :
c ´ a “ npq1 ` qq . . .

83
4 Arithmétique dans Z

Remarque
Dans cette démonstration, on utilise les propriétés suivantes de l’ensemble des
multiples de n :
— Le nombre 0 est un multiple de n ;
— Si a est un multiple de n, alors son opposé ´a l’est aussi ;
— Si a et b sont des multiples de n, alors leur somme a ` b l’est aussi.
Théorème 4.14 (compatibilité avec l’addition et la multiplication)
Soit pa, b, c, d, nq P Z4 ˆ Nˇ . On suppose que :

a”b mod n et c”d mod n.

Alors :
¬
a`c ” b`d mod n (compatibilité avec l’addition)
­
ac ” bd mod n (compatibilité avec la multiplication)
Démonstration
Soient pa, b, c, dq P Z4 ˆ Nˇ tel que :

a”b mod n et c ” d mod n.

Par définition, il existe pk, lq P Z2 tel que :

b ´ a “ kn et d ´ c “ ln.

¬ On a :
pb ` dq ´ pa ` cq “ npk ` lq . . .
­ On a :

bd ´ ac “ bd ´ ad ` ad ´ ac
“ dpb ´ aq ` apd ´ cq
“ npkd ` laq . . .

Corollaire 4.10
Soit pa, b, c, nq P Z3 ˆ Nˇ . On suppose que :

a”b mod n.

Alors :
a`c ” b`c mod n et ac ” bc mod n.

84
4.3 Congruences dans Z

Corollaire 4.11
Soient pn, pq P pNˇ q2 , pai qi PNN P ZN et pbi qi PNN P ZN . On suppose que :

@i P Np , a i ” bi mod n.

Alors :
p
ÿ p
ÿ p
ź p
ź
ai ” bi mod n et ai ” bi mod n.
i “1 i “1 i “1 i “1

Démonstration
Soit n P Nˇ . Montrons par récurrence que, pour tout p P Nˇ , l’assertion suivante
est vraie :
$ p p
’ ÿ ÿ
a bi mod n



& i ”
2p
` ˘ i “ 1 i “ 1
@pai , bi qi PNp P Z , @i P Np , ai ” bi mod n ùñ p p
’ ź ź
a bi mod n



% i ”
i “1 i “1
(Cp )
Initialisation Le résultat est trivial.
Hérédité Soit p P Nˇ . On suppose que l’assertion Cp est vraie. Soit pai , bi qi PNp`1 P
Z2pp`1q tel que :
@i P Np`1 , a i ” bi mod n.

Alors, puisque l’assertion Cp est vraie :

p
ÿ p
ÿ p
ź p
ź
ai ” bi mod n et ai ” bi mod n.
i “1 i “1 i “1 i “1

De plus, par hypothèse :

ap`1 ” bp`1 mod n.

Par compatibilité avec l’addition et la multiplication, on en déduit :

`1
pÿ `1
pÿ `1
pź `1

ai ” bi mod n et ai ” bi mod n.
i “1 i “1 i “1 i “1

Ainsi, l’assertion Cp`1 est vraie.

85
4 Arithmétique dans Z

Corollaire 4.12
Soit pa, b, nq P Z2 ˆ Nˇ . On suppose que :
a”b mod n.
Alors :
@p P N, ap ” b p mod n.
Remarque
Ce résultat peut également être montré en utilisant l’égalité de Bernoulli.
Exemple
On vérifie les égalités suivantes :
36 ” 1 mod 7
12
5 ”1 mod 13
16
6 ”1 mod 17.
Exemple
Montrons que, pour tout n P N, lenombre172n`1 ` 1 est divisible par 3. Soit
n P N. On a :
17 ” ´1 mod 3.
D’où, en élevant à la puissance 2n ` 1 :
172n`1 ” p´1q2n`1 mod 3.
Or, le nombre 2n ` 1 est impair donc :
172n`1 ” ´1 mod 3.
Par compatibilité avec l’addition, on obtient :
172n`1 ` 1 ” 0 mod 3.
Exemple
Montrons que 1 295 377 n’est pas un carré.
Supposons que n P N vérifie :
n2 “ 1 295 377.
On a la table de congruences suivante :
n mod 10 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
n2 mod 10 0 1 4 9 6 5 6 9 4 1
On constate donc que le chiffre des unités d’un carré ne peut être égal à 7.

86
4.3 Congruences dans Z

Exemple
Déterminons le chiffre des unités et celui des dizaines de 32 018 . On a la table
de congruences suivante :

n 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
3n mod 100 3 9 27 ´19 43 29 ´ 13 ´39 ´17 49
n 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
3n mod 100 47 41 23 ´31 7 21 ´37 ´11 ´33 1

On a donc :
320 ” 1 mod 100.
D’où, en élevant à la puissance 100 :

32 000 ” 1 mod 100.

Puis, en multipliant par 318 :

32 018 ” 89 mod 100.

Ainsi, le chiffre des unités de 32 018 est 9 et celui des dizaines est 8.

4.3.1 Application : critères de divisibilité


Théorème 4.15 (divisibilité par 3 et 9) ¬ Un entier relatif est divisible par 3
si, et seulement si, la somme de ses chiffres l’est.
­ Un entier relatif est divisible par 9 si, et seulement si, la somme de ses chiffres
l’est.
Démonstration ¬ Soit a P N. On note a0 , a1 , . . . an les chiffres de l’écriture
décimale de a, de sorte que :
n
ÿ
a“ ak 10k .
k “0

Remarquons que :
10 ” 1 mod 3.
D’où, par compatibilité avec les puissances :

@k P N, 10k ” 1 mod 3.

Puis, par compatibilité avec le produit :

@k P Nn Y t0u , ak 10k ” ak mod 3.

87
4 Arithmétique dans Z

Et enfin, par compatibilité avec la somme :


n
ÿ
a” ak mod 3.
k “0

­ Le critère de divisibilité par 9 se démontre de façon analogue.

Théorème 4.16 (critère de divisibilité par 11)


Un entier relatif est divisible par 11 si, et seulement si, la somme alternée de ses
chiffres est divisible par 11.

Démonstration
Soit a P N. Il existe p P N et pai qi PNp Yt0u P Np`1 tels que :
p
ÿ
@i P Np Y t0u , 0 ď ai ď 9 et a“ ai 10.
i “0

Or :
@i P N, 10 ” p´1q mod 11.
D’où, par compatibilité avec le produit et l’addition :
p
ÿ
a” p´1qp ap mod 11 . . .
i “0

4.4 Exercices
4.4.1 Divisibilité dans Z

Exercice 4.1 Trois nombres parfaits


Calculer la somme des diviseurs positifs de 6, 28 et 496. Que remarquez-vous ?

Exercice 4.2 Produits d’entiers consécutifs

1. Soit n P Z.
a) Montrer que npn ` 1q est divisible par 2.
b) Montrer que npn ` 1qpn ` 2q est divisible par 3.
c) Montrer que npn ` 1qpn ` 2qpn ` 3q est divisible par 4.
2. Énoncer sans démonstration un résultat général.

88
4.4 Exercices

Exercice 4.3 11 | 7 ˆ 35n ` 4


Montrer que :
@n P N, 11 | 7 ˆ 35n ` 4.

Exercice 4.4
Montrer par récurrence que :

@n P N, 40n n! | p5nq!.

Exercice 4.5 Tout petit théorème de Fermat

1. Montrer par récurrence que n3 ´ n est divisible par 3 pour tout n P N.


2. Montrer de même que n5 ´ n est divisible par 5 pour tout n P N.
3. Les entiers nn9 ´ n sont-ils divisibles par 9 pour tout n P N ?
4. Proposer sans démonstration une généralisation.

Exercice 4.6 Equation a2 ´ b2 “ 24


Déterminer tous les couples pa, bq P N2 tels que :

a2 ´ b2 “ 24.

Exercice 4.7 Équation x2 ` 2x “ y 2 ` 40


Résoudre dans Z2 l’équation suivante :

x2 ` 2x “ y 2 ` 40. (E)

Exercice 4.8* L’équation x2 ´ 3y 2 “ 1 a une infinité de solutions


On considère l’équation suivante :

x2 ´ 3y 2 “ 1. (E)

On note S l’ensemble des solutions dans Z 2 de cette équation.


1. Déterminer un élément de S.

89
4 Arithmétique dans Z

2. Pour tous couples pa, bq et pa1 , b1 q d’éléments de l’ensemble S, on pose :

pa, bq ˚ pa1 , b1 q “ paa1 ` 3bb1 , ab1 ` a1 bq.

a) Montrer que pour tous couples pa, bq et pa1 , b1 q d’éléments de S, le


couple pa, bq ˚ pa1 , b1 q appartient à l’ensemble S.
b) Montrer que l’ensemble S est infini.

Exercice 4.9 d | n ùñ ad ´ 1 | an ´ 1

1. Soit n un entier naturel non nul et d un diviseur positif de n.


Montrer que pour tout entier naturel non nul a, le nombre an ´ 1 est
divisible par le nombre ad ´ 1.
2. Montrer que le nombre 22004 ´ 1 est divisible par 63.

Exercice 4.10 Lemme d’Euclide pour le nombre premier 3

1. Soit a P Z. Montrer, en s’inspirant de la démonstration du théorème 4.2,


qu’il existe n P Z tel que :

a “ 3n ou a “ 3n ` 1 ou a “ 3n ` 2.

2. Soit pa, bq P Z2 .
a) On suppose que les nombres a et b ne sont pas divisibles par 3.
Montrer qu’il en est de même du produit ab.
b) (lemme d’Euclide pour 3) On suppose que :

3 | ab.

Montrer que :
3|a ou 3 | b.

Exercice 4.11
Soit n P Z. Montrer que les nombres 3n´2 et 5n´3 d’une part et 15n2 `13n`3
et 3n ` 2 d’autre part sont premiers entre eux.

90
4.4 Exercices

Exercice 4.12 Il y a 22 018 sommes possibles


2018
ÿ
Existe-t-il des nombres 1 , 2 , . . . , 2018 égaux à 1 ou à -1 tels que k k “ 0 ?
k “1

4.4.2 Nombres premiers

Exercice 4.13 Le début de la conjecture de Goldbach


Écrire tous les nombres pairs compris entre 4 et 100 comme somme de deux
nombres premiers. 2

Exercice 4.14 Nombres premiers compris entre 100 et 200


Déterminer tous les nombres premiers compris entre 100 et 200.

Exercice 4.15 Les nombres de Mersenne ne sont pas tous premiers


Déterminer le plus petit nombre premier p tel que le nombre 2p ´ 1 ne soit
pas premier.

Exercice 4.16
Montrer que, parmi dix entiers naturels consécutifs, il y a au plus quatre
nombres premiers impairs.

Exercice 4.17 Nombres composés successifs

1. Soit n P Nˇ . On pose pour tout k appartenant à l’ensemble t2, 3, . . . , n ` 1u :

uk “ pn ` 1q! ` k.

Montrer que les nombres puk qk Pt2,3,...,n`1u sont composés.


2. Montrer que pour tout n P Nˇ , il existe n entiers naturels consécutifs
composés.

Exercice 4.18 Pour que 2n2 ` 7n ` 6 soit premier


Déterminer les entiers relatifs n tel que le nombre 2n2 ` 7n ` 6 soit premier.
2. Il semble que tout nombre pair différent de 2 soit somme de deux nombres premiers mais
aucune démonstration n’a été trouvée.

91
4 Arithmétique dans Z

Exercice 4.19 Nombres premiers de la forme an ´ 1


Soit pa, nq P Nˇ ˆ Nz t0, 1u. On suppose que le nombre an ´ 1 est premier.
Montrer que a est égal à 2 et que n est un nombre premier.

Exercice 4.20 Nombres premiers de la forme 2n ` 1


Soit n P Nˇ . On suppose que le nombre 2n ` 1 est un nombre premier.
Montrer que n est une puissance de 2.

Exercice 4.21
Soit n P Z.
Montrer que 30 divise n5 ´ n.

Exercice 4.22 24 | p2 ´ 1
Soit p un nombre premier supérieur ou égal à 5. Montrer que :

24 | p2 ´ 1.

Exercice 4.23 Petit théorème de Fermat


Soit p un nombre premier.
1. Soit k P N tel que :
1 ď k ď p ´ 1.
Montrer, en utilisant le lemme d’Euclide, que :
ˆ ˙
p
p| .
k

2. Montrer, par récurrence, que :

@n P N, p | np ´ n.

Exercice 4.24 Décomposition en facteurs premiers


Décomposer en facteurs premiers les entiers suivants :

1. 507 2. 143 3. 625 4. 1 848 5. 1 332 6. 288 144

92
4.4 Exercices

Exercice 4.25 Mille diviseurs

1. Déterminer un entier naturel ayant exactement mille diviseurs positifs


et un diviseur premier.
2. Déterminer un entier naturel ayant exactement mille diviseurs positifs
et deux diviseurs premiers.
3. Déterminer un entier naturel ayant exactement mille diviseurs positifs
et six diviseurs premiers.

Exercice 4.26 Avec des factorielles

1. Décomposer en produit de nombres premiers les nombres n! pour n


inférieur ou égal à 15.
2. Déterminer la valuation de 3 dans 100!.

Exercice 4.27
Déterminer tous les entiers naturels n tels que :
— Le nombre n admet exactement quinze diviseurs positifs ;
— Le nombre n est divisible par 6 ;
— Le nombre n n’est pas divisible par 8.

Exercice 4.28 Le plus petit ayant 28 diviseurs


Quel est le plus petit entier naturel possédant vingt-huit diviseurs positifs ?

Exercice 4.29 Parité du nombre et de la somme des diviseurs


Soit n P Nˇ .
1. Déterminer une condition nécessaire et suffisante pour que le nombre n
admette un nombre impair de diviseurs positifs.
2. Déterminer une condition nécessaire et suffisante pour que la somme
des diviseurs positifs de n soit impaire.

4.4.3 Congruences dans Z

Exercice 4.30 Exemples de congruences


Les congruences suivantes sont-elles vraies ?

93
4 Arithmétique dans Z

1. 132 ” 47 mod 15
2. ´209 ” 131 mod 28
3. 1 214 ” ´8 mod 44
4. 899 ” ´1 mod 45

Exercice 4.31 13 | 270 ` 370

1. Vérifier les congruences suivantes :

212 ” 1 mod 13 et 33 ” 1 mod 13.

2. En déduire que le nombre 270 ` 370 est divisible par 13.

Exercice 4.32 1er janvier 2025


Le 1er janvier 2015 est un jeudi. Quel jour de la semaine tombera le 1er janvier
2025 ?

Exercice 4.33 52n ´ 4n est divisible par 7


Soit n P N. Montrer que le nombre 52n ´ 4n est divisible par 7.

Exercice 4.34 Le nombre 32n`1 ` 2n`2 est divisible par 7


Montrer que pour tout n P N, le nombre 32n`1 ` 2n`2 est divisible par 7.

Exercice 4.35 Ordres modulo 11 et 17

1. Pour tous les entiers a naturels compris entre 1 et 10, déterminer le plus
petit entier naturel non nul tel que :

ak ” 1 mod 11.

2. Reprendre la question précédente en remplaçant 11 par 17.


3. Quelles remarques vous suggèrent les questions précédentes ?

94
4.4 Exercices

Exercice 4.36 6 | npn ` 1qp2n ` 1q


Soit n P Z.
Montrer que 6 divise npn ` 1qp2n ` 1q.

Exercice 4.37 La somme de trois cubes consécutifs est divisible par 9


Montrer que la somme de trois cubes consécutifs est divisible par 9.

Exercice 4.38 Équation modulo 8


On pose :
Z8 “ t0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7u .

On définit les « opérations » ‘ et b suivantes sur Z8 :

‘ 0 1 2 3 4 5 6 7
0 0 1 2 3 4 5 6 7
1 1 2 3 4 5 6 7 0
2 2 3 4 5 6 7 0 1
3 3 4 5 6 7 0 1 2
4 4 5 6 7 0 1 2 3
5 5 6 7 0 1 2 3 4
6 6 7 0 1 2 3 4 5
7 7 0 1 2 3 4 5 6

et
b 0 1 2 3 4 5 6 7
0 0 0 0 0 0 0 0 0
1 0 1 2 3 4 5 6 7
2 0 2 4 6 0 2 4 6
3 0 3 6 1 4 7 2 5
4 0 4 0 4 0 4 0 4
5 0 5 2 7 4 1 6 3
6 0 6 4 2 0 6 4 2
7 0 7 6 5 4 3 2 1

1. Déterminer les opposés des éléments de Z8 pour la loi ‘.


2. Quels sont les éléments inversibles de Z8 pour la loi b ?
3. Combien de solutions l’équation x2 “ 1 admet-elle dans Z8 ?

95
4 Arithmétique dans Z

Exercice 4.39 -1 est un carré !

1. Reprendre l’exercice précédent avec des congruences modulo 13.


2. Résoudre dans Z13 l’équation suivante :

x2 ” ´1 mod 13.

Exercice 4.40 Chiffre des unités de 32 014


Quel est le chiffre des unités de 32 014 ?

7
Exercice 4.41* Chiffre des unités de 77
7
Déterminer le chiffre des unités de 77 .

Exercice 4.42 Critère de divisibilité par 7

1. Énoncer puis démontrer un critère de divisibilité par 7 comparable aux


critères de divisibilité par 3, 9 et 11.
2. Le nombre 123 456 789 est-il divisible par 7 ?

100
Exercice 4.43* 3101 | 23 ` 1
100
Montrer par récurrence que le nombre 3101 divise 23 ` 1.

Exercice 4.44 Equation a2 ` b2 ” 3 mod 4.


En utilisant des congruences modulo 4, montrer que l’équation suivante n’a
pas de solution dans Z2 :
x2 ` y 2 “ 175 (E)

Exercice 4.45 8n ´ 1 n’est pas somme de trois carrés.

1. Montrer que l’équation

a2 ` b2 ` c2 ” 7 mod 8

n’a pas de solution dans Z3 .

96
4.4 Exercices

2. Soit n P Z. Déduire de la question précédente que 8n´1 n’est pas somme


de trois carrés non nuls. 3

Exercice 4.46 Une suite périodique


Pour tout entier naturel n, on note un le chiffre des unités de nn .
Déterminer un entier naturel k non nul tel que :

@n P Nˇ , un`k “ un .

3. On démontre que les entiers de la forme 4k p8n ´ 1q sont les seuls qui ne sont pas somme
de trois carrés.

97
5 Fonctions polynomiales réelles
5.1 Racines et factorisation des fonctions
polynomiales réelles
Définition 5.1 (fonction polynomiale)
Soit P une fonction définie sur R à valeurs dans R.
On dit que la fonction P est polynomiale lorsqu’il existe d P N et un pd`1q-uplet
pai qi PNd Yt0u P Rd `1 tel que :
d
ÿ
@x P R, P pxq “ ak xk .
k “0

Remarque
Une fonction affine et une fonction du second degré définies sur R sont des
fonctions polynomiales.
Nous admettons le résultat suivant :
Théorème 5.1
Soit P une fonction polynomiale non nulle.
Alors, il existe un unique d P N et un unique pd ` 1q-uplet pai qi PNd Yt0u P Rd `1
tels que :
$
&ad ‰ 0

d
ÿ .
%@x P R, P pxq “
’ ak x k .
k “0

Définition 5.2 (degré et cœfficients d’une fonction polynomiale)


Soit P une fonction polynomiale.
¬ Si la fonction P est nulle, on dit que son degré est ´8. Si la fonction P est
non nulle, l’entier d intervenant dans le théorème précédent est appelé degré
de la fonction polynomiale P .
­ Si la fonction P est nulle, on dit que ses cœfficients sont nuls. Si la fonction
P est non nulle, les réels a0 , a1 , . . ., ad sont les cœfficients de la fonction
polynomiale P . Le réel ad est appelé cœfficient dominant.

99
5 Fonctions polynomiales réelles

Définition 5.3 (racine d’un polynôme)


Soient P une fonction polynomiale et α P R.
On dit que le nombre réel α est une racine du polynôme P lorsque :
P pαq “ 0.
Théorème 5.2
Soient P une fonction polynomiale de degré d non nul et α P R.
Alors, le nombre réel α est une racine du polynôme P si, et seulement si, il existe
une fonction polynomiale Q de degré d ´ 1 telle que :
@x P R, P pxq “ px ´ αqQpxq.
Démonstration
Soit pai qi PNd Yt0u P Rd ˆ Rˇ tels que :
d
ÿ
@x P R, P pxq “ ai x i .
i “0
La condition suffisante est immédiate. Montrons que la condition est nécessaire.
On suppose donc que :
P pαq “ 0.
Alors :
@x P R, P pxq “ P pxq ´ P pαq
d
ÿ d
ÿ
i
“ ai x ´ ai α i (définition de P )
i “0 i “0
ÿ d
“ ai pxi ´ α i q (linéarité)
i “0
ÿ d ´1
iÿ
“ ai px ´ αq xj α i ´1´j (égalité de Bernoulli)
i “0 j “0
d
ÿ ´1
iÿ
“ px ´ αq ai α i ´1´j xj .
i “0 j “0

Posons :
d
ÿ ´1
iÿ
@x P R, Qpxq “ ai α i ´1 ´j x j .
i “0 j “0
On vérifie alors que la fonction polynomiale Q est de degré d´1 et de cœfficient
dominant égal à ad .

100
5.1 Racines et factorisation des fonctions polynomiales réelles

Définition 5.4 (divisibilité entre fonctions polynomiales)


Soient P et Q des fonctions polynomiales réelles.
On dit que la fonction Q divise la fonction P lorsqu’il existe une fonction
polynomiale réelle R telle que :

@x P R, P pxq “ QpxqRpxq.

Remarque
Un réel α est racine d’une fonction polynomiale P si, et seulement si, la fonction
polynomiale P est divisible par la fonction polynomiale x ÞÝÑ x ´ α.
Définition 5.5 (multiplicité d’une racine)
Soient P une fonction polynomiale non nulle, α un réel et m P Nˇ .
On dit que le réel α est une racine de la fonction polynomiale P de multi-
plicité m lorsque la fonction polynomiale P est divisible par px ´ αqm mais pas par
px ´ αqm`1 .
Lemme 5.1
Soient P , Q et R des fonctions polynomiales réelles non nulles, α P R et m P Nˇ . On
suppose que :
— La fonction polynomiale x ÞÝÑ px ´ αqm divise la fonction polynomiale P ;
— @x P R, P pxq “ QpxqRpxq ;
— Le réel α n’est pas racine de la fonction polynomiale Q.
Alors, la fonction polynomiale x ÞÝÑ px ´ αqm divise la fonction polynomiale R.
Démonstration
Soient P , Q et R des fonctions polynomiales réelles non nulles telles que :

@x P R, P pxq “ QpxqRpxq.

Soit α P R tel que :


Qpαq ‰ 0.
Montrons par récurrence que, pour tout m P Nˇ , l’assertion Am suivante est
vraie : Si la fonction x ÞÝÑ px ´ αqm divise la fonction polynomiale P , alors elle
divise la fonction polynomiale R.
Initialisation On suppose que la fonction polynomiale x ÞÝÑ x ´ α divise la
fonction polynomiale P . On a donc :

P pαq “ 0.

D’où :
QpαqRpαq “ 0.

101
5 Fonctions polynomiales réelles

Or, le réel Qpαq est non nul donc :


Rpαq “ 0.
Donc, la fonction polynomiale x ÞÝÑ x ´ α divise la fonction polynomiale
R et l’assertion A1 est vraie.
Hérédité Soit m P Nˇ . On suppose que l’assertion Am est vraie. Montrons
que l’assertion Am`1 est vraie. On suppose donc que la fonction poly-
nomiale x ÞÝÑ px ´ αqm`1 divise la fonction polynomiale P . Il existe par
définition une fonction polynomiale P0 telle que :
@x P R, P pxq “ P0 pxqpx ´ αqm`1 .
Alors, la fonction polynomiale x ÞÝÑ px ´ αqm divise la fonction polyno-
miale P donc, d’après l’assertion Am , il existe une fonction polynomiale
S0 telle que :
@x P R, Rpxq “ S0 pxqpx ´ αqm .
On a donc :
@x P R, P0 pxqpx ´ αqm`1 “ QpxqS0 pxqpx ´ αqm .
D’où :
@x P R, P0 pxqpx ´ αq “ QpxqS0 pxq.
On en déduit puisque l’assertion A1 est vraie qu’il existe une fonction
polynomiale S tell e que :
@x P R, S0 pxq “ Spxqpx ´ αq.
Finalement :
@x P R, Rpxq “ Spxqpx ´ αqm`1 .
Ainsi, l’assertion Am`1 est vraie.
Théorème 5.3
Soient P une fonction polynomiale non nulle de degré d, p P Nˇ , pαi qi PNp P Rp et
pmi qi PNp P pNˇ qp . On suppose que les réels α1 , α2 , . . ., αp sont des racines deux à
deux distinctes de multiplicité respectives m1 , m2 ,. . ., mp de la fonction polynomiale
P.
ÿp
Alors, il existe une fonction polynomiale Q de degré d ´ mi telle que :
i “1
p
ź
@x P R, P pxq “ Qpxq px ´ αi qmi .
i “1

102
5.1 Racines et factorisation des fonctions polynomiales réelles

Démonstration
Montrons par récurrence, que pour tout p P Nˇ , l’assertion Ap suivante est
vraie : Pour toute fonction polynomiale P non nulle de degré d admettant les
réels α1 , α2 , . . ., αp pour racines deux à deux distinctes et de multiplicités
respectives m1 , m2 , . . ., mp , il existe une fonction polynomiale Q de degré
ÿp
d´ mi telle que :
i “1

p
ź
@x P R, P pxq “ Qpxq px ´ αi qmi .
i “1

Montrons par récurrence que l’assertion Ap est vraie pour tout p P Nˇ .


Initialisation L’assertion A1 est vraie par définition de la multiplicité d’une
racine d’une fonction polynomiale.
Hérédité Soit p P Nˇ . On suppose que l’assertion Ap est vraie. Soient P
une fonction polynomiale non nulle de degré d admettant les réels α1 ,
α2 , . . ., αp`1 pour racines deux à deux distinctes et de multiplicités
respectives m1 , m2 , . . ., mp`1 . L’assertion A1 étant vraie, il existe une
fonction polynomiale Q0 de degré d ´ mp`1 telle que :

@x P R, P pxq “ Q0 pxqpx ´ αp`1 qmp`1 .

D’après le lemme précédent, on peut appliquer l’hypothèse de récurrence


à la fonction polynomiale Q0 qui admet les réels α1 , α2 , . . ., αp pour
racines deux à deux distinctes et de multiplicités respectives m1 , m2 , . . .,
p
ÿ
mp . Il existe donc une fonction polynomiale Q de degré d ´ mp`1 ´ mi
i “1
telle que :
p
ź
@x P R, Q0 pxq “ Qpxq px ´ αi qmi .
i “1
D’où :
`1

@x P R, P pxq “ Qpxq px ´ αi qmi .
i “1
Ainsi, l’assertion Ap`1 est vraie.
Corollaire 5.1
Soit P une fonction polynomiale non nulle de degré d.
Alors, la fonction polynomiale P admet au plus d racines.

103
5 Fonctions polynomiales réelles

Corollaire 5.2
Soit P une fonction polynomiale. On suppose que la fonction P admet une infinité
de racines. Alors :
@x P R, P pxq “ 0.
Théorème 5.4 (relation entre racines et cœfficients)
Soit P une fonction polynomiale non nulle de degré d dont on note pai qi PNd Yt0u les
cœfficients. On suppose que la fonction P admet les réels α1 , α2 , . . ., αd pour racines
(multiples ou non). Alors :
α
αi1 αi2 . . . αik “ p´1qd ´k ˆ d ´k .
ÿ
@k P Np ,
αd
1ďi1 ăi2 㨨¨ăik ďd

Démonstration
D’après le théorème de factorisation, on a :
d
ÿ d
ź
@x P R, ak x k “ ad px ´ αi q.
k “0 i “1

En développant le membre de droite et en utilisant l’unicité des cœfficients


d’une fonction polynomiale réelle, on obtient le résultat.
Exemple
On suppose que :

@x P R, P pxq “ ax3 ` bx2 ` cx ` d


“ apx ´ αqpx ´ βqpx ´ γq.

Alors :
b
α`β `γ “ ´
a
c
αβ ` βγ ` γα “
a
d
αβγ “ ´ .
a

5.2 Exercices

Exercice 5.1 Un entier algébrique


Déterminer des fonctions polynomiales non nulles à cœfficients entiers ad-
mettant les nombres suivants pour racines :

104
5.2 Exercices
? ? ? ? ? ?
α1 “ 2 α2 “ 2` 3 α3 “ 2` 3` 6

Exercice 5.2 A propos du degré


Soient P1 et P2 des fonctions polynomiales de degrés respectifs d1 et d2 .
1. Montrer que la fonction polynomiale P1 P2 à un degré égal à d1 ` d2 .
2. Que dire du degré de la fonction polynomiale P1 ` P2 ?

Exercice 5.3 Équation x3 ` 4x2 ´ 4x ` 5 “ 0


On considère la fonction polynomiale suivante :

@x P R, P pxq “ x3 ` 4x2 ´ 4x ` 5.

1. Trouver une racine de la fonction polynomiale P .


2. Résoudre dans R l’équation P pxq “ 0.

Exercice 5.4 Équation x4 ` 3x3 ´ 21x2 ´ 43x ` 60 “ 0


On considère la fonction polynomiale suivante :

@x P R, P pxq “ x4 ` 3x3 ´ 21x2 ´ 43x ` 60.

1. Trouver deux racines de la fonction polynomiale P .


2. Résoudre sur R l’équation P pxq “ 0.

Exercice 5.5** Équation x4 ´ 6x3 ` 10x2 ´ x ´ 6 “ 0


On considère l’équation suivante :

x4 ´ 6x3 ` 10x2 ´ x ´ 6 “ 0 (E)

1. Déterminer des réels a, b, c et d tels que :

@x P R, x4 ´ 6x3 ` 10x2 ´ x ´ 6 “ px2 ` ax ` bqpx2 ` cx ` dq.

105
5 Fonctions polynomiales réelles

2. Résoudre sur R l’équation pEq.

Exercice 5.6 Quelques propriétés des nombres algébriques


Soit α P R une racine d’une fonction polynomiale non nulle à cœfficients
rationnels.
1. Trouver une fonction polynomiale à cœfficients entiers dont α est racine.

2. Trouver une fonction polynomiale non nulle à cœfficients rationnels


dont ´α est une racine.
3. On suppose le réel α non nul. Trouver une fonction polynomiale non
1
nulle à cœfficients rationnels dont est racine.
α

Exercice 5.7 Développement

1. Développer les fonctions polynomiales suivantes :


P1 : x ÞÝÑ p1 ` xqp1 ` x2 q
P2 : x ÞÝÑ p1 ` xqp1 ` x2 qp1 ` x4 q
P3 : x ÞÝÑ p1 ` xqp1 ` x2 qp1 ` x4 qp1 ` x8 q
P4 : x ÞÝÑ p1 ` xqp1 ` x2 qp1 ` x4 qp1 ` x8 qp1 ` x16 q
2. Généraliser les résultats de la question précédente.

Exercice 5.8 Exemples de factorisations


Factoriser les fonctions polynomiales suivantes :

P1 : x ÞÝÑ x4 ` x2 ` 1 P2 : x ÞÝÑ x8 ` x4 ` 1
P3 : x ÞÝÑ px ` 1q7 ´ x7 ´ 1

XpX ` 1q XpX ` 1qpX ` 2q


Exercice 5.9 Factorisation de 1 ` X ` ` ` ...
2! 3!

1. Factoriser les fonctions polynomiales suivantes :

106
5.2 Exercices

xpx ` 1q
P1 : x ÞÝÑ 1 ` x `
2!
xpx ` 1q xpx ` 1qpx ` 2q
P2 : x ÞÝÑ 1 ` x ` `
2! 3!
xpx ` 1q xpx ` 1qpx ` 2q xpx ` 1qpx ` 2qpx ` 3q
P3 : x ÞÝÑ 1 ` x ` ` `
2! 3! 4!
2. Généraliser les factorisations précédentes.

Exercice 5.10 Sommes d’entiers

1. a) Déterminer une fonction polynomiale de degré 3 tel que :


@x P R, P px ` 1q ´ P pxq “ x2 .
b) En utilisant le polynôme de la question précédente, calculer pour
tout n P Nˇ la somme S2,n suivante :
n
ÿ
S2,n “ k2.
k “1

2. Pour tout n P Nˇ , calculer les sommes suivantes :


ÿn n
ÿ
S3,n “ k 3 et S4,n “ k4.
k “1 k “1

Exercice 5.11 Un premier système


Résoudre dans R3 le système suivant :
$
&x ` y ` z “ 3

xy ` yz ` zx “ 1 (S)

xyz “ ´1
%

Exercice 5.12
Résoudre sur R3 le système suivant :
$
&x ` y ` z “ 1

xy ` yz ` zx “ 1 (S)

xyz “ 1
%

107
5 Fonctions polynomiales réelles

Exercice 5.13
Déterminer toutes les fonctions polynomiales P de degré 2 telles que :

@x P R, P px2 q “ px2 ` 1qP pxq.

Exercice 5.14 Condition sur les racines d’une équation de degré 4


On considère la fonction polynomiale P définie par :
? ? ?
@x P R, P pxq “ x4 ´ 2p3 ` 2qx3 ` 2p1 ` 6 2qx2 ´ 2p3 ` 2qx ` 1.

On note x1 , x2 , x3 et x4 les racines réelles de ce polynôme et on suppose que :


x1 x2
x3 “ et x4 “ .
x2 x1

Déterminer les réels x1 , x2 , x3 et x4 .

Exercice 5.15
Soient pp, qq P R2 et P la fonction polynomiale définie par :

@x P R, P pxq “ x3 ` px ` q.

On note x1 , x2 et x3 les racines réelles du polynôme P . Calculer x14 ` x24 ` x34 en


fonction de p et q.

Exercice 5.16
Soient pp, q, rq P R3 et P la fonction polynomiale définie par :

@x P R, P pxq “ x3 ` px2 ` qx ` r.

Déterminer une condition nécessaire et suffisante sur les réels p, q et r pour


que l’une des racines du polynôme P soit la somme des deux autres.

108
6 Géométrie analytique plane

6.1 Équation cartésienne de droites et de cercles


6.1.1 Équation cartésienne de droites
Théorème 6.1 (à toute droite correspond
ˆ ˙ une équation)
a
Soit ∆ une droite du plan et Ñ Ýn “ un vecteur normal de la droite ∆.
b
Alors, il existe un réel c tel qu’un point M du plan appartient à la droite ∆ si, et
seulement si, ses coordonnées sont solution de l’équation suivante :

ax ` by ` c “ 0.

Cette équation est appelée équation cartésienne de la droite ∆. On note :

∆ : ax ` by ` c “ 0.

Remarque
Une droite admet une infinité d’équations cartésiennes.

Démonstration
Soit ApxA , yA q un point de la droite ∆. Soit Mpx, yq un point du plan. Le point
ÝÝÑ
M appartient à la droite ∆ si, et seulement si, les vecteurs AM et Ñ Ý
n sont
orthogonaux. On a :
ˆ ˙ ˆ ˙
ÝÝÑ x ´ xA Ñ
Ý a
AM “ et n “ .
y ´ yA b

Donc, le point Mpx, yq appartient à la droite ∆ si, et seulement si :

apx ´ xA q ` bpy ´ yA q “ 0.

Il suffit de poser :
c “ ´axA ´ byB .

109
6 Géométrie analytique plane

6
´x
´ 2y
5 “´
11
4

2
1
´1
5 y“ 1
´
3x
´4 ´3 ´2 ´1 1 2 3 4 5 6 7

´1

´2

´3

Figure 6.1 – Exemples d’équations cartésiennes de droites

110
6.1 Équation cartésienne de droites et de cercles

Théorème 6.2 (à toute équation correspond une droite)


Soit pa, b, cq P R2 ztp0, 0qu ˆ R. On note ∆ l’ensemble des points du plan dont les
coordonnées sont solution de l’équation suivante :

ax ` by ` c “ 0.
ˆ ˙
a
Alors, l’ensemble ∆ est une droite du plan admettant le vecteur pour vecteur
b
normal.

Démonstration — Montrons que l’ensemble ´ c ¯∆ est non´ vide. Si le réel a



(resp. b) est non nul, alors le point ´ , 0 (resp. 0, ´ appartient à
a b
l’ensemble ∆. dans tous les cas, cet ensemble est non vide.
— Soit ApxA ; yA q un point de l’ensemble ∆. Posons :

xB “ xA ´ b et yB “ yA ` a.

Alors :

axB ` byB ` c “ apxA ´ bq ` bpyA ` aq ` c


“ axA ` byA ` c
“ 0. (A appartient à ∆)

Donc, le point BpxB ; yB q, distinct du point A, appartient aussi à l’ensemble


∆.
— Montrons ˆ que˙ l’ensemble ∆ est égal à la droite pABq. On vérifie que
a ÝÑ
le vecteur est non nul et orthogonal au vecteur AB donc c’est un
b
vecteur normal de la droite pABq et il existe un réel c1 tel que la droite
pABq admette l’équation suivante pour équation cartésienne :

ax ` by ` c1 “ 0.

Le point A appartenant à la droite pABq et à l’ensemble ∆, on obtient :

c “ c1 .

Exemple
Déterminons une équation cartésienne de la droite passant par les points
Ap1, ´2q et Bp3, 5q. On a : ˆ ˙
ÝÑ 2
AB “ .
7

111
6 Géométrie analytique plane
ˆ ˙
´7
Donc, la droite pABq admet le vecteur pour vecteur normal et il existe c P
2
R tel que la droite pABq admette l’équation suivante pour équation cartésienne :

´7x ` 2y ` c “ 0.

Or, le point A appartient à la droite pABq donc :

´7 ˆ 1 ` 2 ˆ p´2q ` c “ 0.

On obtient :
c “ 11.
Finalement :
pABq : ´ 7x ` 2y ` 11 “ 0.

Théorème 6.3 (droites parallèles et perpendiculaires)


Soient ∆ et ∆1 des droites du plan admettant respectivement les équations carté-
siennes suivantes :

ax ` by ` c “ 0 et a1 x ` b1 y ` c1 “ 0.

¬ Les droites ∆ et ∆1 sont parallèles si, et seulement si :

ab1 ´ a1 b “ 0.

­ Les droites ∆ et ∆1 sont perpendiculaires si, et seulement si :

aa1 ` bb1 “ 0.

6.1.2 Equation cartésienne de cercle


Théorème 6.4 (à tout cercle correspond une équation)
Soit C un cercle.
Alors, il existe pa, b, cq P R3 tel qu’un point M appartient au cercle C si, et
seulement si, ses coordonnées sont solutions de l’équation suivante :

x2 ` y 2 ` ax ` by ` c “ 0.

Cette équation est appelée équation cartésienne du cercle C. On note :

C : x2 ` y 2 ` ax ` by ` c “ 0.

112
6.1 Équation cartésienne de droites et de cercles

Démonstration
On note Ωpx0 , y0 q et R respectivement le centre et le rayon du cercle C. Soit
Mpx, yq un point du plan. Alors, le point M appartient au cercle C si, et seule-
ment si :
ΩM 2 “ R2 .
Or :

ΩM 2 “ px ´ x0 q2 ` py ´ y0 q2 (définition)
“ x2 ` y 2 ´ 2x0 x ´ 2y0 y ` x02 ` y02 .

Posons :
a “ ´2x0 , b “ ´2y0 et c “ x02 ` y02 ´ R2 .

Théorème 6.5
Soit pa, b, cq P R3 . On note C l’ensemble des points du plan dont les coordonnées
sont solutions de l’équation suivante :

x2 ` y 2 ` ax ` b ` c “ 0.

a2 b 2
ˆ ˙
a b
¬ Si : ` ´ c ą 0. Alors, l’ensemble C est le cercle de centre Ω ´ , ´
4 4c 2 2
a 2 b 2
et de rayon ` ´ c.
4 4
a2 b 2
ˆ ˙
a b
­ Si : ` ´ c “ 0. Alors, l’ensemble C est le point Ω ´ , ´ .
4 4 2 2
a2 b 2
® Si : ` ´ c ă 0. Alors, l’ensemble C est vide.
4 4
Démonstration
Pour tous réels x et y, on a :

b 2 a2 b2
ˆ ˙
2 2
´ a ¯2
x ` y ` ax ` by ` c “ x ` ` y` ´ ´ ` c.
2 2 4 4

Ainsi, l’équation
x2 ` y 2 ` ax ` by ` c “ 0
est équivalente à l’équation suivante :

b 2 a2 b2
ˆ ˙
´ a ¯2
x` ` y` “ ` ´ c...
2 2 4 4

113
6 Géométrie analytique plane

´5 ´4 ´3 ´2 ´1 1 2 3 4 5

´1

Ωp1; ´2q
´2 b

´3

´4

´5

´6

Figure 6.2 – Cercle d’équation px ´ 1q2 ` py ` 2q2 “ 16

114
6.2 Produit scalaire dans le plan

Exemple
Déterminons l’équation cartésienne du cercle de centre Ω p1, ´2q et de rayon 4.
Pour tout point Mpx, yq du plan, on a :

ΩM 2 “ px ´ 1q2 ` py ` 2q2 (définition)


2 2
“ x ` y ´ 2x ` 4y ` 5.

Donc, le point Mpx, yq appartient au cercle de centre Ω et de rayon 4 si, et


seulement si :
x2 ` y 2 ´ 2x ` 4y ` 5 “ 16.
(voir figure 6.2).

6.2 Produit scalaire dans le plan


6.2.1 Définition et propriétés fondamentales
Définition
ˆ 6.1˙ (produit
ˆ ˙ scalaire de deux vecteurs du plan)
x 1 x 2
Soient Ñ
Ý
u et Ñ
Ý
v des vecteurs du plan.
y1 y2
On définit le produit scalaire de ÑÝu et Ñ
Ý
v , noté Ñ
Ý
u ¨Ñ
Ý
v , par :
Ñ
Ý
u ¨Ñ
Ý
v “ x1 x2 ` y1 y2 .

Remarque 1. Des vecteurs sont orthogonaux si, et seulement si, leur produit
scalaire est nul.
2. Pour tout vecteur Ñ
Ý
u du plan, on a :
?

Ý
u}“ Ñ
Ýu ¨Ñ
Ý
u.

Théorème 6.6
Soient Ñ
Ý
u et Ñ
Ýv des vecteurs du plan.
¬ Si les vecteurs Ñ
Ý
u et Ñ
Ý
v sont colinéaires de même sens, alors :
Ñ
Ý
u ¨Ñ
Ý
v “ }Ñ
Ý
u } ˆ }Ñ
Ý
v }.

­ Si les vecteurs Ñ
Ý
u et Ñ
Ý
v sont colinéaires de sens contraires, alors :
Ñ
Ý
u ¨Ñ
Ý
v “ ´ }Ñ
Ý
u } ˆ }Ñ
Ý
v }.

115
6 Géométrie analytique plane

Démonstration
On utilise des coordonnées :
ˆ ˙ ˆ ˙
x x
u “ 1
Ñ
Ý v “ 2 .
et Ñ
Ý
y1 y2

¬ Par hypothèse, il existe un réel positif λ tel que par exemple :

Ñ
Ý
v “ λÑ
Ý
u.

On a donc :

x2 “ λx1 , y2 “ λy1 et }Ñ
Ý
v } “ λ }Ñ
Ý
u }.

D’où :

Ñ
Ý
u ¨Ñ
Ý
v “ x1 ˆ λx1 ` y1 ˆ λy1 (définition)
“ λ x12 ` y22
` ˘

“ λ }Ñ
Ýu }2 (définition de la norme)
“ }Ñ
Ý
u } ˆ }Ñ
Ý
v }.

­ La démonstration est analogue.

Théorème 6.7 (forme bilinéaire symétrique définie positive)


Soient Ñ
Ý
u,Ñ
Ý
v,ÑÝ
w des vecteurs du plan et α, β des réels. Alors :

pα Ñ
Ý
u ` βÑ
Ý
v q¨Ñ
Ý
w “ αÑ
Ý
u ¨Ñ
Ý
w ` βÑ
Ý
v ¨Ñ
Ý
w (linéarité à gauche)

Ñ
Ý
u ¨ pα Ñ
Ý
v ` βÑ
Ý
w q “ αÑ
Ý
u ¨Ñ
Ý
v ` βÑ
Ý
u ¨Ñ
Ý
w (linéarité à droite)
Ñ
Ý
u ¨Ñ
Ý
v “Ñ
Ý
v ¨Ñ
Ý
u (symétrie)
Ñ
Ý
u ¨Ñ
Ý
u “ 0 ðñ Ñ
Ý
u “ 0. (défini)
Ñ
Ý
u ¨Ñ
Ý
u ě0 (positivité)

Démonstration
On utilise des coordonnées :
ˆ ˙ ˆ ˙ ˆ ˙
Ñ
Ý x1 Ñ
Ý x2 Ñ
Ý x3
u , v et w .
y1 y2 y3

116
6.2 Produit scalaire dans le plan

‚ On a :
ˆ ˙ ˆ ˙
αx1 ` βx2 x
Ñ
Ý Ñ
Ý Ñ
Ý
pα u ` β v q ¨ w “ ¨ 3
αy1 ` βy2 y3
“ pαx1 ` βx2 qx3 ` pαy1 ` βy2 qy3 (définition)
“ αx1 x3 ` βx2 x3 ` αy1 y3 ` βy2 y3 (distributivité)
“ αpx1 x3 ` y1 y3 ` βpx2 x3 ` y2 y3 q (distributivité)
“ αÑ
Ý
u ¨ÑÝw ` βÑÝv ¨ÑÝ
w. (définition)

‚ La démonstration est analogue à la précédente.


‚ On a :
Ñ
Ý
u ¨Ñ
Ý
v “ x 1 x 2 ` y1 y2 (définition)
“ x 2 x 1 ` y2 y1 (commutativité)
“ÑÝ
v ¨Ñ Ýu. (définition)

‚ On a :
Ñ
Ý u “ x12 ` y12 . . .
u ¨Ñ
Ý

Notation (carré scalaire)


Pour tout vecteur Ñ
Ýu du plan, on définit le carré scalaire du vecteur Ñ
Ý
u , noté
Ñ
Ý 2
u , en posant :
u2“Ñ
Ñ
Ý Ý
u ¨ÑÝu.

Corollaire 6.1 (identités remarquables)


Soient Ñ
Ý
u et Ñ
Ý
v des vecteurs du plan. On a les identités remarquables suivantes :


Ý
u `Ñ
Ý u 2 ` 2Ñ
v q2 “ Ñ
Ý Ý
u ¨Ñ
Ý v2
v `Ñ
Ý


Ý
u ´Ñ
Ý u 2 ´ 2Ñ
v q2 “ Ñ
Ý Ý
u ¨Ñ
Ý v2
v `Ñ
Ý

u 2´Ñ
Ñ
Ý v 2 “ pÑ
Ý Ý
u ´Ñ
Ý
v q ¨ pÑ
Ý
u `Ñ
Ý
vq

Démonstration
‚ On a :


Ý v q2 “ pÑ
u `Ñ
Ý Ý
u `Ñ
Ýv q ¨ pÑ
Ý
u `Ñ
Ý
vq (notation)
“ pu ` v q¨ u `pu `Ñ
Ñ
Ý Ñ
Ý Ñ
Ý Ñ
Ý Ý
v q¨Ñ
Ý
v (linéarité à droite)
“ÑÝ
u ¨ÑÝ
u `ÑÝv ¨Ñ
Ýu `ÑÝ
u ¨ÑÝ
v `ÑÝv ¨Ñ
Ý
v (linéarité à gauche)
Ñ
Ý 2 Ñ
Ý Ñ
Ý Ñ
Ý Ñ
Ý Ñ
Ý 2
“ u `u ¨v `u ¨v `v (symétrie)
“Ñu 2 ` 2Ñ
Ý Ý
u ¨ÑÝ
v `ÑÝv 2.

117
6 Géométrie analytique plane

‚ On a :


Ý v q2 “ pÑ
u ´Ñ
Ý Ý
u ` p´Ñv qq2
Ý

“Ñu 2 ` 2Ñ
Ý Ý
u ¨ p´ÑÝ v q2
v q ` p´Ñ
Ý (calcul précédent)
u 2 ´ 2Ñ
“Ñ
Ý Ý
u ¨Ñ
Ý v 2.
v `Ñ
Ý linéarité)

‚ On a :


Ý
u ´Ñ
Ý
v q ¨ pÑ
Ý
u `Ñ
Ý
v q “ pÑ
Ý
u ´Ñ
Ý
v q¨Ñ
Ý
u ` pÑ
Ý
u ´ÑÝ
v q¨Ñ
Ýv
Ñ
Ý 2 Ñ
Ý Ñ
Ý Ñ
Ý Ñ
Ý Ñ
Ý 2
“ u ´v ¨u `u ¨v ´v
u 2´Ñ
“Ñ
Ý v 2.
Ý

Théorème 6.8 (identité de polarisation)


Soient Ñ
Ý
u et Ñ
Ý
v des vecteurs du plan.
Alors :
1´ Ñ ¯
Ñ
Ýu ¨Ñ
Ýv “ }Ý
u `Ñ Ý u }2 ´ }Ñ
v }2 ´ }Ñ
Ý v }2
Ý
2
1´ Ñ ¯
“ u }2 ` }Ñ
}Ý v }2 ´ }Ñ
Ý Ý
u ´Ñ v }2
Ý
2
1´ Ñ ¯
“ }Ý
u `Ñ v }2 ´ }Ñ
Ý Ý
u ´Ñ v }2
Ý
4
Démonstration
‚ Démontrons la première égalité. On a vu l’identité remarquable suivante :


Ý
u `Ñ
Ý u 2 ` 2Ñ
v q2 “ Ñ
Ý Ý
u ¨Ñ
Ý v 2.
v `Ñ
Ý

En utilisant la définition de la norme d’un vecteur, on obtient :


Ý v }2 “ }Ñ
u `Ñ
Ý u }2 ` 2Ñ
Ý Ý
u ¨Ñ
Ý v }2 .
v ` }Ñ
Ý

En isolant Ñ
Ý
u ¨ÑÝ
v , on obtient le résultat.
‚ La deuxième égalité s’obtient de la même façon à partir de l’identité
remarquable : pÑÝ
u ´Ñ Ý u 2 ´ 2Ñ
v q2 “ Ñ
Ý Ýu ¨Ñ
Ý v 2.
v `Ñ
Ý
‚ Montrons la troisième égalité. Calculons pour cela pÑ
Ý v q2 ´ pÑ
u `Ñ
Ý Ý v q2 .
u ´Ñ
Ý
On a en utilisant la troisième identité remarquable :


Ý v q2 ´ pÑ
u `Ñ
Ý Ý v q2 “ pÑ
u ´Ñ
Ý Ý
u `Ñ Ýv ´ pÑÝu ´Ñ
Ý
v qq ¨ pÑ
Ý
u `Ñ
Ý
v `Ñ
Ý
u ´Ñ
Ý
vq
Ñ
Ý Ñ
Ý
“ p2 v q ¨ p2 u q
“ 4Ñ
Ý
u ¨Ñ
Ý
v.

Il ne reste plus qu’à diviser par 4. . .

118
6.2 Produit scalaire dans le plan

Application (égalité du parallélogramme)


Soit ABCD un parallélogramme. Alors :

AB2 ` BC 2 ` CD 2 ` DA2 “ AC 2 ` BD 2 .

D’après les identités remarquables, on a pour tous vecteurs ÑÝ


u et Ñ
Ý
v :
´ ¯
}ÑÝ
u `Ñ v }2 ` }Ñ
Ý Ý
u ´Ñ
Ýv }2 “ 2 }Ñ
Ýu }2 ` }Ñ
v }2 .
Ý

Posons :
Ñ
Ý ÝÑ ÝÑ
u “ AB et Ñ
Ý
v “ AD.
Alors :
Ñ
Ý ÝÑ ÝÑ
u `Ñ
Ý
v “ AC et Ñ
Ý
u ´Ñ
Ý
v “ DB . . .
D’où :

AC 2 ` BD 2 “ 2 AB2 ` AD 2
` ˘

“ AB2 ` BC 2 ` CD 2 ` DA2 . (AB “ CD et BC “ DA)

Application (Lieu géométrique)


On considère des points A et B du plan. Déterminons l’ensemble des points M
du plan tels que :
ÝÝÑ ÝÝÑ AB2
MA ¨ MB “ .
2
Pour tout point M du plan, on a en utilisant la troisième identité de polarisation
et en notant I le milieu du segment rABs :
ˆ› › ˙
ÝÝÑ ÝÝÑ 1 ›ÝÝÑ ÝÝÑ›2 ›ÝÝÑ ÝÝÑ›2
› ›
MA ¨ MB “ ›MA ` MB› ´ ›MA ´ MB›
4
1`
4MI 2 ´ BA2 .
˘

4
D’où, pour tout point M du plan :

ÝÝÑ ÝÝÑ 1 2 3
MA ¨ MB “ AB ðñ MI 2 “ AB2 .
2 4
?
3
L’ensemble recherché est le cercle de centre I et de rayon AB.
2
Nous admettons le résultat suivant :

119
6 Géométrie analytique plane

Théorème 6.9 ´ Ñ
Ý Ñ Ý¯
Soient R1 “ pΩ1 ; Ñ
Ý
e1 , Ñ
Ý
e2 q et R2 “ Ω2 ; f1 , f2 des repères orthonormaux du plan.
On note ϕ1 et ϕ2 le produit scalaire calculé à partir des coordonnées dans les repères
R1 et R2 respectivement.
Alors, pour tous vecteurs Ñ Ý
u et Ñ
Ý
v du plan, on a :

ϕ1 pÑ
Ý
u ,Ñ
Ý
v q “ ϕ2 pÑ
Ý
u ,Ñ
Ý
v q.

6.2.2 Distance d’un point à une droite


Définition 6.2 (projection orthogonale d’un point sur une droite)
Soient D une droite et A un point du plan.
On définit la projection orthogonale du point A sur la droite D comme l’in-
tersection entre la droite D et sa perpendiculaire passant par le point A.
Remarque
Lorsque le point A appartient à la droite D, il est confondu avec sa projection
orthogonale sur la droite D.
Définition 6.3 (distance d’un point à une droite du plan)
Soient D une droite du plan, A un point du plan et H la projection orthogonale de
A sur D.
On définit la distance du point A à la droite D, notée dpA, Dq, par :

dpA, Dq “ AH.

Théorème 6.10
Soient ∆ une droite, A un point du plan, Ñ
Ýn un vecteur normal de la droite ∆ et M
un point appartenant à la droite ∆. Alors :
ÝÝÑ Ñ
AM ¨ Ý
n
dpA, ∆q “ .

Ý
n}
Démonstration
Notons H la projection orthogonale du point A sur la droite ∆. Alors :
ÝÝÑ Ñ ÝÝÑ Ý
AM ¨ Ý
n “ AH ¨ Ñ
n.
ÝÝÑ Ý
Les vecteurs AH et Ñ
n étant colinéaires, on a :
› ›
ÝÝÑ Ñ ›ÝÝÑ›
AH ¨ Ýn “ ›AH › ˆ }Ñ Ý
n }.

Il ne reste plus qu’à diviser par }Ñ


Ý
n } (non nul).

120
6.3 Exercices

Corollaire 6.2
Soient ∆ : ax ` by ` c “ 0 une droite et Apx0 , y0 q un point du plan. Alors :
ax0 ` by0 ` c
dpA, ∆q “ ? .
a2 ` b 2
Démonstration
Soit Mpx1 , y1 q un point de la droite ∆. On pose :
ˆ ˙
Ñ
Ý a
n “ .
b
Le vecteur Ñ
Ý
n est un vecteur normal de la droite ∆. Alors :
ÝÝÑ Ñ
AM ¨ Ýn “ px1 ´ x0 qa ` py1 ´ y0 qb
“ ax1 ` by1 ´ pax0 ` by0 q.
Par hypothèse, le point M appartient à la droite ∆ donc :
ax1 ` by1 “ ´c.
On obtient donc :
ÝÝÑ Ñ
AM ¨ Ý
n “ ax0 ` by0 ` c .
Par ailleurs : a

Ý
n}“ a2 ` b2 .
Du théorème précédant, on obtient le résultat.

6.3 Exercices

Exercice 6.1 Définition vectorielle du centre de gravité


Soient A, B et C des points du plan.
1. Montrer qu’il existe un unique point du plan G tel que
ÝÑ ÝÑ ÝÑ Ñ Ý
GA ` GB ` GC “ 0 .

2. On note I le milieu du segment rBCs.


a) Montrer que :
ÝÑ 2 Ý Ñ
AG “ AI.
3
b) En déduire que le point G est le centre de gravité du triangle ABC.

121
6 Géométrie analytique plane

6.3.1 Calcul vectoriel

Exercice 6.2 Définition vectorielle de l’orthocentre


Soit ABC un triangle. On note A1 , B1 et C 1 les milieux respectifs des segments
rBCs, rACs et rABs et O le centre du cercle circonscrit au triangle ABC. On
définit le point H par l’égalité :
ÝÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ
OH “ OA ` OB ` OC.

ÝÝÑ ÝÝÑ
1. Montrer que les vecteurs AH et OA1 sont colinéaires.
2. En déduire que la droite pAHq est la hauteur issue du point A dans le
triangle ABC.
3. En déduire que le point H est l’orthocentre du triangle ABC.

Exercice 6.3 Droite d’Euler


Soit ABC un triangle dont on note O le centre du cercle circonscrit, G le centre
de gravité et H l’orthocentre.
1. En utilisant les définitions vectorielles des points G et H, montrer que :
ÝÝÑ ÝÑ
OH “ 3OG.

2. En déduire que les points O, G et H sont alignés.

Exercice 6.4 Homothéties et réciproque du théorème de Thalès


Soient Ω un point du plan et K un réel non nul. On définit l’homothétie H de
centre Ω et de rapport k comme étant l’application du plan dans lui-même qui
à tout point M associe le point M 1 défini par la relation vectorielle suivante :
ÝÝÝÑ1 ÝÝÑ
ΩM “ k ΩM.

1. Soient A et B des points du plan dont on note A1 et B1 les images respec-


tives par l’homothétie H. Montrer que :
ÝÝ1Ñ1 ÝÑ
A B “ k AB.

122
6.3 Exercices

2. a) Énoncer vectoriellement la réciproque du théorème de Thalès.


b) En utilisant la question précédente démontrer la réciproque du
théorème de Thalès.

Exercice 6.5 Théorème de Thalès


On considère des droites D et ∆ sécantes. A tout point M du plan, on associe
sa projection sur D parallèlement à ∆ définie comme le point d’intersection de
la parallèle à ∆ passant par M et la droite D.
ÝÑ ÝÑ
On considère des points A, B et C et x P R tels que : AC “ xAB. On dé-
signe par A1 , B1 et C 1 les projetés de A, B et C respectivement sur la droite D
parallèlement à la droite ∆. On note Ñ Ý
u un vecteur directeur de la droite ∆.
ÝÑ Ñ
1. On suppose que les vecteurs AB et Ý u sont colinéaires. Montrer que :
ÝÝ Ñ ÝÝÑ
A1 C 1 “ xA1 B1 .

ÝÑ Ý
2. On suppose que les vecteurs AB et Ñ u sont non colinéaires.
a) Justifier l’existence de réels α, β, γ et y tels que :
ÝÝÑ1 ÝÑ ÝÝÑ ÝÝÑ ÝÝÑ
AA “ α Ñ Ýu , BB1 “ β Ñ
Ýu , CC 1 “ γ Ñ Ýu et A1 C 1 “ y A1 B1 .
b) A l’aide de la relation de Chasles, montrer que les vecteurs py ´
ÝÑ Ý
xqAB et Ñu sont colinéaires.
c) Montrer que :
y “ x.
Puis :
ÝÝ Ñ ÝÝÑ
A1 C 1 “ xA1 B1 .

3. a) Énoncer vectoriellement le théorème de Thalès.


b) Montrer le théorème de Thalès.

Exercice 6.6 Existence du centre de gravité d’un triangle

1. Soient A, B, C et M des points du plan. Montrer que :


ÝÝÑ ÝÝÑ ÝÝÑ ÝÝÑ ÝÝÑ ÝÝÑ ÝÝÑ ÝÝÑ ÝÝÑ
detpMA ` MB; MCq ` detpMB ` MC; MAq ` detpMC ` MA; MBq “ 0.

2. En utilisant la question précédente, montrer que dans un triangle, les


médianes sont concourantes.

123
6 Géométrie analytique plane

6.3.2 Équations cartésiennes de droite et de cercle

Exercice 6.7 Équations cartésiennes de droites et de cercles

1. Soient les points Ap1, ´2q et Bp3, 5q. Déterminer une équation carté-
sienne de la médiatrice du segment rABs.
2. Soient les points Ap5, 1q, Bp´2, 3q et Cp´4, ´4q. Déterminer une équation
cartésienne de la perpendiculaire à la droite pABq passant par le point
C.
3. Soient les points Ap2, ´1q et Bp´4, 3q. Déterminer l’équation cartésienne
du cercle de diamètre rABs.

Exercice 6.8 Un cercle circonscrit à un triangle


Soient les points Ap2, 3q, Bp´4, 2q et Cp1, ´3q. Déterminer l’équation carté-
sienne du cercle circonscrit au triangle ABC.

Exercice 6.9 Courbe mystère


Déterminer la nature des courbes suivantes :

Γ1 : x2 ` y 2 ´ 4 “ 0.
Γ2 : x2 ` y 2 ` 6x ´ 4y ´ 13 “ 0.
Γ3 : x2 ` y 2 ´ 2x “ ´3.

Exercice 6.10 Cercles tangents.


On considère le cercle C d’équation cartésienne :

x2 ` y 2 “ 4.

Déterminer´les équations cartésiennes de tous les cercles tangents au cercle C


? ? ¯
au point T 2, ´ 2 .

Exercice 6.11 Triangle formé par trois droites


Soit pa, b, cq P R3 tel que :
pa, bq ‰ p0, 0q.

124
6.3 Exercices

Soient ∆1 , ∆2 et ∆3 les droites d’équations cartésiennes respectives :


? ?
ax ` by ` c “ 0, ax ` by “ 3pbx ´ ayq et ax ` by “ ´ 3pbx ´ ayq.

Montrer que les droites ∆1 , ∆2 et ∆3 sont deux à deux sécantes et leurs trois
points d’intersection définissent un triangle équilatéral.

Exercice 6.12 Symétrique d’un point par rapport à une droite


Soient le point Ap3, ´4q et la droite ∆ : 2x ` 2y ´ 5 “ 0.
Déterminer les coordonnées du symétrique du point A par rapport à la droite
∆.

Exercice 6.13 Une famille de cercles ayant une tangente commune


Pour tout m P R, on désigne par Cm la courbe du plan d’équation cartésienne
suivante :
9m2 1
x2 ` y 2 ´ 4mx ´ 2my ` ´ m ´ “ 0.
2 2

1. Déterminer la nature de la courbe Cm pour tout m P R.


2. Montrer que les courbes Cm (m P R) ont une tangente commune.

6.3.3 Produit scalaire

Exercice 6.14 Une nouvelle identité remarquable


Ñ
Ý Ñ
Ý Ñ
Ý
Soient u , v et w des vecteurs du plan. Montrer que :


Ý
u `Ñ
Ý w }2 “ }Ñ
v `Ñ
Ý u }2 ` }Ñ
Ý v }2 ` }Ñ
Ý w }2 ` 2Ñ
Ý Ý
u ¨Ñ
Ý
v ` 2Ñ
Ý
v ¨Ñ
Ý
w ` 2Ñ
Ý
w ¨Ñ
Ý
u.

Exercice 6.15 Identités remarquables et parallélogramme


Soient Ñ
Ý
u et Ñ
Ýv des vecteurs du plan.
1. a) Montrer que les vecteurs Ñ Ý
u et Ñ
Ýv sont de même norme si, et seule-
ment si, les vecteurs u ´ v et Ñ
Ñ
Ý Ñ
Ý Ýu `ÑÝv sont orthogonaux.
b) Montrer qu’un parallélogramme est un losange si, et seulement si,
ses diagonales sont perpendiculaires.
2. a) Montrer que les vecteurs Ñ Ýu ´ÑÝv et Ñ
Ý
u `ÑÝv sont de même norme si,
Ñ
Ý Ñ
Ý
et seulement si, les vecteurs u et v sont orthogonaux.

125
6 Géométrie analytique plane

b) Montrer qu’un parallélogramme est un rectangle si, et seulement


si, ses diagonales sont de même longueur.

Exercice 6.16 Précisions sur l’égalité du parallélogramme


Soit ABCD un quadrilatère. On désigne par I et J les milieux respectifs des
segments rACs et rBDs.
1. Montrer que :

AB2 ` BC 2 ` CD 2 ` DA2 “ 4IJ 2 ` AC 2 ` BD 2 .

2. En déduire que la somme des carrés des côtés d’un quadrilatère est
supérieure ou égale à la somme des carrés de ses diagonales. Dans quel
cas a-t-on égalité ?

Exercice 6.17 Identité d’Euler

1. Soient A, B et C des points du plan. Montrer que pour tout point M du


plan :
ÝÝÑ ÝÑ ÝÝÑ ÝÑ ÝÝÑ ÝÑ
AM ¨ BC ` BM ¨ CA ` CM ¨ AB “ 0.

2. Montrer en utilisant la question précédente que les hauteurs d’un tri-


angle sont concourantes.

Exercice 6.18
On considère un quadrilatère ABCD dont les diagonales pACq et pBDq sont
sécantes en O. On désigne par H et H 1 les orthocentres respectifs des triangles
OAB et OCD.
1. Montrer que :
ÝÑ ÝÑ ÝÝÑ1 ÝÑ ÝÑ ÝÝÑ1
AC ¨ BD “ HH ¨ BD “ AC ¨ HH .

2. On désigne par I et J les milieux des segments rADs et rBCs respective-


ment. Montrer que :
ÝÑ ÝÑ Ñ
Ý
AC ´ BD “ 2 IJ .

126
6.3 Exercices

ÝÝÑ Ñ Ý
3. En déduire que les vecteurs HH 1 et IJ sont orthogonaux.

Exercice 6.19 Calculs dans un rectangle


On considère un rectangle ABCD de longueur AB. On pose :
AB “ a et AD “ b.
On désigne par H et K les projections orthogonales respectives des points A et
C sur la droite pBDq. Montrer que :
a2 ´ b 2
KH “ ? .
a2 ` b 2

Exercice 6.20 Puissance d’un point, axe et centre radicaux

1. (Puissance d’un point par rapport à un cercle) Soient C un cercle dont


on note Ω le centre et R le rayon, M un point du plan et ∆ une droite
passant par le point M. On suppose que la droite ∆ coupe le cercle C en
A et B.
Montrer que :
ÝÝÑ ÝÝÑ
MA ¨ MB “ ΩM 2 ´ R2 .
(On pourra utiliser le point A1 diamétralement opposé au point A sur le
cercle C, voir figure 6.3.) Ce réel est appelé puissance du point M par
rapport au cercle C.
2. (Axe radical de deux cercles) Soient C1 et C2 deux cercles dont on note
Ω1 et Ω2 les centres respectifs et R1 et R2 les rayons respectifs. On
suppose que les points Ω1 et Ω2 sont distincts. On note ∆ l’ensemble
des points du plan ayant la même puissance par rapport aux cercles C1
et C2 .
a) Montrer que l’ensemble ∆ est une droite perpendiculaire à la droite
pΩ1 Ω2 q. Cette droite est appelée axe radical des cercles C1 et C2 .
b) On suppose que les cercles C1 et C2 admettent les équations carté-
siennes suivantes :
x2 ` y 2 ` a1 x ` b1 y ` c1 “ 0 et x2 ` y 2 ` a2 x ` b2 y ` c2 “ 0.
Montrer que l’axe radical de ces cercles admet pour équation carté-
sienne :
a1 ´ a2 qx ` pb1 ´ b2 qy ` c1 ´ c2 “ 0.

127
6 Géométrie analytique plane

3. (Centre radical) Soient C1 , C2 , C3 des cercles deux à deux tangents. On


suppose que les centres de ces cercles ne sont pas alignés. On note :
— T1 la tangente commune aux cercles C2 et C3 ;
— T2 la tangente commune aux cercles C1 et C3 ;
— T3 la tangente commune aux cercles C1 et C2 .
Montrer que les droites T1 , T2 et T3 sont concourantes. (Voir figure 6.4)

M
b A
b B
b

b

b
A1

Figure 6.3 – Puissance d’un point par rapport à un cercle.


C1
C3 T2

T3

C2

T1

Figure 6.4 – Axes et centre radicaux de trois cercles tangents deux à deux.

Exercice 6.21 Premier lieu géométrique


Soient A un point du plan et Ñ
Ý
u un vecteur du plan.

128
6.3 Exercices

Déterminer la nature de l’ensemble des points du plan tels que :


ÝÝÑ Ñ
MA ¨ Ý
u “ 0.

Exercice 6.22 Deuxième lieu géométrique


Soient A, B des points du plan distincts et k un réel.
Déterminer suivant les valeurs du réel k la nature du lieu des points du plan
tels que :
ÝÝÑ ÝÝÑ
MA ¨ MB “ k.

6.3.4 Distance d’un point par rapport à une droite

Exercice 6.23 Courbes tangentes


Soit ∆ et C les courbes du plan admettant respectivement les équations
cartésiennes suivantes :
´3x ` 4y ´ 7 “ 0 et x2 ` y 2 ´ 4x ` 6y ´ 12 “ 0.

1. Déterminer la nature de la courbe C.


2. Montrer que la droite ∆ est tangente à la courbe C.

Exercice 6.24 Équations de bissectrices


Soient ∆1 et ∆2 les droites du plan d’équations cartésiennes respectives :
3x ´ 2y ` 1 “ 0 et x ` 4y ´ 2 “ 0.

1. Déterminer des équations cartésiennes des bissectrices des droites ∆1 et


∆2 .
2. Montrer que les bissectrices des droites ∆1 et ∆2 sont perpendiculaires.

Exercice 6.25 Pour qu’une droite soit tangente à un cercle


Pour tout m P R, on note ∆m et C les ensembles du plan d’équations carté-
siennes respectives :
mx ´ y ` 4 “ 0 et x2 ` y 2 ` 2x ´ 4y ´ 4 “ 0.

129
6 Géométrie analytique plane

1. Déterminer les natures des ensembles ∆m et C.


2. Déterminer le réel m pour que ∆m soit tangente à C.

Exercice 6.26 Points équidistant d’un point et d’une droite


Soient Fp1, 1q et la droite ∆ : x ` y “ 1.
Déterminer la nature de l’ensemble des points du plan tels que :
?
MF “ 2dpM, ∆q.

Exercice 6.27 Tangentes communes à deux cercles


Déterminer des équations cartésiennes des tangentes communes aux cercles
C1 et C2 d’équations cartésiennes respectives :

C1 : x2 ` y 2 “ 1
C2 : px ´ 4q2 ` y 2 “ 4

130
7 Angles et trigonométrie circulaire
7.1 Angle orienté
7.1.1 Abscisse curviligne sur le cercle trigonométrique
Définition 7.1 (cercle trigonométrique)
Le cercle trigonométrique est le cercle de centre O et de rayon 1. Il admet donc
l’équation cartésienne suivante :
x2 ` y 2 “ 1.
On considère comme intuitive la notion de « sens de rotation » dans le plan.
Il existe deux sens de rotation dans le plan :

` ´

sens direct sens direct

On considère également comme intuitif la notion de longueur d’arc d’un


cercle.
Définition 7.2 (abscisse curviligne sur le cercle trigonométrique)
Soient M un point du cercle trigonométrique et s un réel.
On dit que le réel s est une abscisse curviligne du point M lorsque en partant du
point Ip1, 0q en parcourant sur le cercle trigonométrique une longueur d’arc égale à
|x| dans le sens indiqué par le signe de x, on arrive au point M.
Remarque
Un point du cercle trigonométrique n’admet pas une unique abscisse curviligne.
Au contraire, il existe une infinité d’abscisses curvilignes pour chaque point. La
situation est donc très différente de celle des coordonnées cartésiennes. Cette
difficulté se retrouve dans toute la trigonométrie.

131
7 Angles et trigonométrie circulaire

y
M
b

b
I
0 x

Figure 7.1 – Abscisse curviligne sur le cercle trigonométrique

Définition 7.3 (le nombre π)


La plus petite abscisse curviligne positive du point Jp´1, 0q est notée π. Ainsi, la
longueur du périmètre du cercle trigonométrique est égale à 2π.

Nous admettons le résultat suivant :

Théorème 7.1
Soient M un point du cercle U et s1 une abscisse curviligne du point M.
¬ Soit s2 une abscisse curviligne de M. Alors :

Dk P Z, s2 “ s1 ` 2kπ.

­ Soit k un entier relatif. Alors le réel s1 ` 2kπ est une abscisse curviligne du
point M.

Egalité modulo
Définition 7.4
Soient a, b et θ des réels.
On dit que a est égal à b modulo θ lorsque :

Dk P Z, a ´ b “ kθ.

On note :
a“b rθs.

132
7.1 Angle orienté

π
2π 2 b
π
3π 3 b b
3 π
4 π
5π 4 b b

6 b 6 b

π b b
0

b b
7π 11π
6 5π b b
6
b b

4 4π b 5π 4
3 3π
3
2

Figure 7.2 – Exemple d’abscisse curviligne

Remarque
Pour tout px, y, θ, kq P R3 ˆ Z, on a :

x“y rkθs ùñ x “ y rθs.

Théorème 7.2 (relation d’équivalence)


Soit θ un réel.
¬
@a P R, a “ a rθs (réflexivité)

­
@pa, bq P R2 , pa “ b rθsq ùñ pb “ a rθsq (symétrie)

®
@pa, b, cq P R3 , pa “ b rθs et b ´ c rθsq ùñ pa “ c rθsq
(transitivité)

Démonstration ¬ Soit a un réel. On a :

a ´ a “ 0 ˆ θ...

133
7 Angles et trigonométrie circulaire

­ Soient a et b des réels tels que :


a“b rθs.
Par définition, il existe un entier relatif k tel que :
a ´ b “ kθ.
D’où :
b ´ a “ p´kqθ...
® Soient a, b et c des réels tels que :
a“b rθs et b “ c rθs.
Par définition, il existe des entiers relatifs k et k 1 tels que :
a ´ b “ kθ et b ´ c “ k 1 θ.
D’où :
a ´ c “ pk ` k 1 qθ...
Théorème 7.3 (compatibilité avec l’addition)
Soient a, b, c, d et θ des réels. On suppose que :
a“b rθs et c “ d rθs.
Alors :
a`c “ b`d rθs.
Démonstration
Soient a, b, c et d des réels tels que :
a“b rθs et c “ d rθs.
Par définition, il existe des entiers relatifs k et k 1 tels que :
a ´ b “ kθ et c ´ d “ k 1 θ.
D’où :
pa ` cq ´ pb ` dq “ pk ` k 1 qθ...
Corollaire 7.1
Soit pa, b, c, θq P R4 . On suppose que :
a“b rθs.
Alors :
a`c “ b`c rθs.

134
7.1 Angle orienté

Corollaire 7.2`
Soient n P Nˇ , pai qi PNn , pbi qi PNn P Rn ˆ Rn et θ P R. On suppose que :
˘

@i P Nn , a i “ bi rθs.

Alors :
n
ÿ n
ÿ
ai “ bi rθs.
i “1 i “1

Théorème 7.4
Soient a, b, x et θ des réels. On suppose que :

a“b rθs.

Alors :
ax “ bx rθxs.

Démonstration
Soient a, b et θ des réels. On suppose que :

a“b rθs.

Par définition, il existe un entier relatif k tel que :

a ´ b “ kθ.

D’où :
ax ´ bx “ kθx...

7.1.2 Angle orienté


Définitions
Définition 7.5 (angle orienté de deux vecteurs)
Un angle orienté de deux vecteurs du plan est un couple de vecteurs non nuls du
plan.

Lemme 7.1
1
Soient A, B des points du cercle trigonométriques, sA , sA des abscisses curvilignes
1
du point A et sB , sB des abscisses curvilignes du point B. Alors :

sB1 ´ sA
1
“ sB ´ sA r2πs.

135
7 Angles et trigonométrie circulaire

y Ý
Ñ
u
sB ´ sA
b A
sB
b
B sA
Ý
Ñ
v b

Figure 7.3 – Mesure d’un angle orienté

Démonstration
On a :
1
sA “ sA r2πs et sB1 “ sB r2πs.
Par compatibilité avec le produit et la somme, on obtient :

sB1 ´ sA
1
“ sB ´ sA r2πs.

Définition 7.6 (mesure et mesure principale d’un angle orienté)


Soient ÑÝ
u et Ñ
Ýv des vecteurs non nuls du plan. On définit les points A et B par les
égalités vectorielles suivantes :

ÝÑ Ñ
Ý
u ÝÑ Ñ
Ý
v
OA “ Ñ
Ý et OB “ Ñ
Ý .
}u} }v}
Les points A et B appartiennent au cercle trigonométrique. Notons sA et sB des
abscisses curvilignes respectives des points A et B.
¬ On dit que le réel s ´ s est une mesure de l’angle orienté pÑ
B A
Ý
u ,Ñ
Ý
v q et on
note :

Ý
u ,Ñ
{ Ý
v q “ sB ´ sA r2πs.
­ La mesure principale de l’angle orienté pÑ Ý
u ,Ñ
Ýv q est la mesure de l’angle
Ñ
Ý Ñ
Ý
orienté p u , v q appartenant à l’intervalle s´π ; πs.

Définition 7.7
Soient α et β des angles orientés.

136
7.1 Angle orienté

¬ On dit que α et β sont égaux lorsqu’il existe une mesure de α et une mesure
de β égales.
­ On dit que α et β sont opposés lorsqu’il existe une mesure de α et une mesure
de β opposées.
® On dit que α et β sont complémentaires lorsqu’il existe une mesure de α et
π
une mesure de β dont la somme est égale à .
2
¯ On dit que α et β sont supplémentaires lorsqu’il existe une mesure de α et
une mesure de β dont la somme est égale à π.
Définition 7.8 (repère direct du plan)
Ñ
Ý Ñ Ý
Soient O un point du plan et i , j des vecteurs non nuls.
Ñ
Ý ÑÝ
On dit que le repère pO, i , j q est direct lorsque la mesure principale de l’angle
Ñ
Ý Ñ Ý
p i , j q est positive. On dit qu’il est indirect dans le cas contraire.

Propriétés
Théorème 7.5
Soient Ñ
Ý
u,Ñ
Ý
v des vecteurs non nuls du plan. Alors :


Ý
u ,Ñ
{ Ý
u q “ 0 r2πs
,ÝÑ˘ “ π r2πs

Ý
u
{ ´u (voir figure 7.4)

Ý
v ,Ñ
{ Ý
u q “ ´pÑ
Ý
u ,Ñ
{ Ý
vq r2πs (voir figure 7.5).

Démonstration
Soient A et B les points du plan définis par les égalités vectorielles suivantes :
ÝÑ Ñ
Ý
u ÝÑ Ñ
Ý
v
OA “ Ñ
Ý et OB “ Ñ
Ý .
}u} }v}
Soient sA et sB des abscisses curvilignes respectives des points A et B.
¬ Par définition, on a :


Ý
u ,Ñ
{ Ý
u q “ sA ´ sA r2πs . . .

­ Notons B le point du cercle trigonométrique diamétralement opposé au


point A. Alors, le point B admet sA ` π pour abscisse curviligne et :
ÝÑ ´Ñ
Ýu
OB “ Ñ
Ý .
}´ u }

137
7 Angles et trigonométrie circulaire

Ý
Ñ
u

´Ý
Ñ
u

Figure 7.4 – Mesure de l’angle Ñ ,ÝÑ˘



u
{ ´u

Ý
Ñ
u
{

Ñ
u ,Ý
Ñ
vq

{

Ñ
v ,Ý
Ñ
uq
Ý
Ñ
v

Figure 7.5 – Mesure de l’angle pÑ


Ý
v ,Ñ
{ Ý
uq

138
7.1 Angle orienté

On en déduit par définition :

,ÝÑ˘ “ s ` π ´ s

Ý
u
{ ´u A A r2πs . . .

® Par définition, on a :


Ý
v ,Ñ
{ Ý
u q “ sA ´ sB r2πs . . .

Corollaire 7.3
Soient Ñ
Ý
u,Ñ
Ýv des vecteurs non nuls du plan. Alors :


Ý
u ,Ñ
{ Ý
uq“0 rπs
,ÝÑ˘ “ 0

Ý
u
{ ´u rπs.

Théorème 7.6
Soient Ñ
Ý
u,Ñ
Ý
v des vecteurs non nuls du plan. Alors :

Ñ
Ý
u ,Ñ
@λ P Rˇ` , pλ{ v q “ pÑ
Ý Ýu{ v q “ pÑ
, λÑ
Ý Ý
u ,Ñ
{ Ý
v q r2πs
Ñ
Ý
u ,Ñ
@λ P Rˇ´ , pλ{ v q “ pÑ
Ý Ýu{ v q “ pÑ
, λÑ
Ý Ý
u ,Ñ
{ Ý
v q ` π r2πs (voir figure 7.6)
` ˇ ˘2 Ñ
Ý
@pλ, µq P R` , pλ{ u , µÑ
Ýv q “ pÑ
Ý
u ,Ñ
{ Ý
v q r2πs
` ˇ ˘2 Ñ
Ý
@pλ, µq P R´ , pλ{ u , µÑ
Ýv q “ pÑ
Ý
u ,Ñ
{ Ý
v q r2πs (angles opposés par le sommet).

Démonstration
Soient A et B les points du plan définis par les égalités vectorielles suivantes :

ÝÑ Ñ
Ý
u ÝÑ Ñ
Ý
v
OA “ Ñ
Ý et OB “ Ñ
Ý .
}u} }v}

Soient sA et sB des abscisses curvilignes respectives des points A et B.


‚ Soit λ P Rˇ` . On a :
ÝÑ λÑ
Ýu
OA “ Ñ Ý .
}λ u }
On en déduit par définition que :

Ñ
Ý
u ,Ñ
pλ{ Ý
v q “ sB ´ sA r2πs
“ pÑ
Ý
u ,Ñ
{ Ýv q r2πs.

On montre de façon analogue la seconde égalité.

139
7 Angles et trigonométrie circulaire

Ý
Ñ
u

{

Ñ
u ,Ý
Ñ
vq ´{¯
Ý
Ñ
v Ý
Ñ Ñ
λu, Ý
v

λÝ
Ñ
u

´{¯
Ý
ÑÝ
Figure 7.6 – Mesure de l’angle λu, Ñ
v

‚ Soit λ P Rˇ´ . On a :
ÝÑ λÑ
Ýu
´OA “ ÑÝ .
}λ u }
On en déduit par définition que :

Ñ
Ý
u ,Ñ
pλ{ Ý
v q “ sB ´ psA ` πq r2πs
“ pÑ
Ý
u ,Ñ
{ Ýv q ` π r2πs.

‚ Les deux derniers résultats se déduisent des précédents.

Corollaire 7.4
Soient Ñ
Ý
u,Ñ
Ýv des vecteurs non nuls du plan. Alors :

@pλ, µq P pRˇ q2 , Ñ
Ý
u , µÑ
pλ{ Ý
v q “ pÑ
Ý
u ,Ñ
{ Ý
vq rπs.

Théorème 7.7
On définit une relation binaire R sur l’ensemble des couples de vecteurs non nuls
du plan en posant :

Ý ` ˘2
u ,Ñ
Ý
u1 R Ñ
˘ `Ý Ñ
v ,Ý Ñ
Ý
v “ kÑ
Ý et Ñ
Ý
v 1 “ k1Ñ
Ý
˘
v 1 ” Dpk, k 1 q P Rˇ` , u u 1.

Alors, la relation binaire R est une relation d’équivalence.

140
7.1 Angle orienté

Démonstration Réflexivité Le nombre 1 étant strictement positif, la relation


R est réflexive.
Symétrie Soient Ñ
`Ý Ñ
u ,Ý
u 1 et Ñ
˘ `Ý Ñ
v ,Ý
˘
v 1 des couples de vecteurs non nuls du
plan tels que : `Ñ
Ý
u ,Ñ
Ý
u1 R Ñ
˘ `Ý Ñ
v ,Ý
˘
v1 .
Par définition, il existe un couple pk, k 1 q de réels strictement positifs tel
que :
Ñ
Ýv “ kÑ
Ý
u et Ñ Ýv 1 “ k1ÑÝ
u 1.
d’où :
Ñ
Ý 1Ý 1Ý1
u “ Ñv et Ñ
Ý
u 1 “ 1Ñ
v .
k k
1 1
Les réels et 1 étant strictement positifs, on obtient par définition
k k

Ýv ,Ñ
Ý
v1 R Ñ
˘ `Ý Ñ
u ,Ý
˘
u1 .

Transitivité Soient pÑ
Ý
u ,Ñ
Ý
v q, Ñ
`Ý 1 Ñ
u ,Ý

Ý
u 2, Ñ
Ý
˘ ˘
v 1 et v 2 des couples de vecteurs
non nuls du plan tels que :


Ý
u ,Ñ
Ý
v qR Ñ
`Ý 1 Ñ
u ,Ý

Ý
u 1, Ñ
Ý
v1 R Ñ
˘ `Ý 2 Ñ
u ,Ý
˘ ˘
v1 et v2 .

Par définition, il existe des couples pk1 , k11 q P pRˇ` q2 et pk2 , k21 q P pRˇ` q2 tels
que :
Ñ
Ý
v “ k1 Ñ
Ý
u, Ñ
Ý
v 1 “ k11 Ñ
Ý
u 1, Ñ
Ý
w “ k2 Ñ
Ý
v et Ñ
Ý
w 1 “ k21 Ñ
Ý
v 1.

D’où :
Ñ
Ý
w “ k1 k2 Ñ
Ý
u et Ñ
Ý
w 1 “ k11 k21 Ñ
Ý
u 1.
Or, les réels k1 k2 et k11 k21 sont strictement positifs. . .
Remarque
Dans cette démonstration, on a utilisé le fait que le couple pRˇ` , ˆq est un
groupe.
Définition 7.9 (angle orienté géométrique)
Un angle orienté géométrique est un couple pA, αq où A est un point du plan et
α une classe d’équivalence de la relation précédente.
Définition 7.10 (mesure d’un angle orienté géométrique)
Soit pA, αq un angle orienté géométrique. Tous les éléments de la classe d’équivalence
α ont des mesures égales (modulo 2π). Une telle mesure est appelée mesure de
l’angle orienté géométrique.

141
7 Angles et trigonométrie circulaire

Définition 7.11 (mesure de l’angle orienté de deux droites)


Soient ∆1 et ∆2 des droites du plan.
On définit l’angle orienté du couple de droites p∆1 , ∆2 q par l’égalité :
Ý
Ñ Ý
Ñ
p∆ 1 , ∆2 q “ pu1 , u2 q rπs
{ {

où les vecteurs Ý
Ñ et Ý
u1
Ñ sont des vecteurs directeurs respectifs des droites ∆ et ∆ .
u2 1 2

Théorème 7.8 (relation de Chasles)


Soient Ñ
Ý
u,Ñ
Ý
v et Ñ
Ý
w des vecteurs non nuls du plan. Alors :


Ý
u ,Ñ
{ Ý
v q “ pÑ
Ý
u ,Ñ
{ Ý
w q ` pÑ
Ý
w ,Ñ
{ Ý
vq r2πs. (relation de Chasles)
Démonstration
Soient A, B et C les points du plan définis par les égalités vectorielles suivantes :
ÝÑ Ñ
Ý
u ÝÑ Ñ
Ýv ÝÑ Ñ
Ý
w
OA “ Ñ Ý , OB “ Ñ Ý et OC “ Ñ .
}u} }v} }Ý
w}
Soient sA , sB et sC des abscisses curvilignes respectives des points A, B et C.
Alors, par définition, on a :


Ý
u ,Ñ
{ Ý
w q “ sC ´ sA r2πs et pÑ
Ý
w ,Ñ
{ Ý
v q “ sB ´ sC r2πs.
On en déduit en sommant ces égalités :


Ý
u ,Ñ
{ Ý
w q ` pÑ
Ý
w ,Ñ
{ Ý
v q “ sB ´ sA r2πs . . .

Applications au triangle
Théorème 7.9 (somme des angles dans un triangle)
Soient A, B et C des points du plan deux à deux distincts. Alors :
´ { ¯ ´{¯ ´ { ¯
ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ
AB, AC ` BC, BA ` CA, CB “ π r2πs.

Démonstration
On a :
´ { ¯ ´{¯ ´ { ¯ ´{¯ ´ { ¯ ´ { ¯
ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ
AB, AC ` BC, BA ` CA, CB “ π ` BC, AB ` AB, AC ` CA, CB r2πs
´ { ¯ ´ { ¯
ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ
“ π ` BC, AC ` CA, CB r2πs (relation
´ { ¯ ´ { ¯
ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ
“ π ` CB, CA ` CA, CB r2πs
“π r2πs.

142
7.1 Angle orienté

Définition 7.12 (triangle orienté)


Soit ABC un triangle.
On dit que le triangle ABC est direct lorsque :
´ ¯
ÝÑ ÝÑ
det AB, AC ě 0.

On dit qu’il est indirect dans le cas contraire.

Théorème 7.10
Soit ABC un triangle. Les assertions suivantes sont équivalentes :
— Le triangle ABC est direct ;
— Le triangle BCA est direct ;
— Le triangle CAB est direct ;
— Le triangle BAC est indirect ;
— Le triangle ACB est indirect ;
— Le triangle CBA est indirect.

Démonstration
Montrons que si le triangle ABC est direct, alors il en est de même du triangle
BCA. On suppose donc que :
´ ¯
ÝÑ ÝÑ
det AB, AC ě 0.

Alors :
´ ¯ ´ ¯
ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ
det BC, BA “ det BA ` AC, BA (relation de Chasles)
´ ¯ ´ ¯
ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ
“ det BA, BA ` det AC, BA (linéarité à gauche)
´ ¯
ÝÑ ÝÑ
“ det AC, BA (antisymétrie)
´ ¯
ÝÑ ÝÑ
“ ´ det AC, AB (linéarité à droite)
´ ¯
ÝÑ ÝÑ
“ det AB, AC (antisymétrie)
ě 0.

On démontre de façon analogue les autres implications.

Définition 7.13 (bissectrices intérieure et extérieure)


Soient A, B et C des points du plan. On suppose que le point A´ est distinct
¯ des
ÝÑ ÝÑ
points B et C et on note α la mesure principale de l’angle orienté AB, AC .

143
7 Angles et trigonométrie circulaire

A α{2 ` π{2
α{2

Figure 7.7 – Bissectrices intérieure et extérieure.

´ ¯
ÝÑ ÝÑ
¬ On définit la bissectrice intérieure de l’angle orienté AB, AC comme
étant la droite Dint passant par le point A et telle que :
α
ppABq,
{ Dint q “ r2πs
2
´ ¯
ÝÑ ÝÑ
­ On définit la bissectrice extérieure de l’angle orienté AB, AC comme
étant la droite Dext passant par le point A et telle que :
α π
ppABq,
{ Dext q “ ` r2πs
2 2

7.1.3 Théorèmes de l’angle au centre et de l’angle inscrit


Théorème 7.11 (angle au centre)
Soient :

144
7.1 Angle orienté

M
b

θ
O b
b
B
O b
b
BA 2θ
b

A b 2θ M
b

Figure 7.8 – Le théorème de l’angle au centre

— O un point du plan ;
— C un cercle de centre O ;
— A, B des points distincts appartenant au cercle C
— M un point du plan distinct des points A et B.
Alors, le point M appartient au cercle C si, et seulement si :
´ { ¯ ´ { ¯
ÝÑ ÝÑ ÝÝÑ ÝÝÑ
OA, OB “ 2 MA, MB r2πs.

Démonstration
‚ Montrons que la condition est nécessaire. On suppose donc que le point M
appartient au cercle C. On a :
´ { ¯ ´ { ¯ ´ { ¯
ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÝÑ ÝÝÑ ÝÑ
OA, OB “ OA, OM ` OM, OB r2πs (relation de Chasles)
´ { ¯ ´ { ¯
ÝÝÑ ÝÝÑ ÝÝÑ ÝÝÑ
“ π ´ 2 MA, MO ` π ´ 2 MB, MO r2πs (AOM et BOM isocèles en O)
´ { ¯
ÝÝÑ ÝÝÑ
“ ´2 MB, MA r2πs (relation de Chasles)
´ { ¯
ÝÝÑ ÝÝÑ
“ 2 MA, MB r2πs.

‚ Montrons que la condition est suffisante. On suppose donc que :


´ { ¯ ´ { ¯
ÝÑ ÝÑ ÝÝÑ ÝÝÑ
OA, OB “ 2 MA, MB r2πs.

145
7 Angles et trigonométrie circulaire

Les points A, B et M ne sont pas alignés, notons C 1 le cercle circonscrit au


triangle ABM et O1 son centre. D’après la condition précédente, on a :
´ÝÝ{
Ñ ÝÝѯ ´ { ¯
ÝÝÑ ÝÝÑ
O1 A, O1 B “ 2 MA, MB r2πs.

On en déduit :
´ { ¯ ´ÝÝ{ Ñ ÝÝÑ ¯
ÝÑ ÝÑ 1 1
OA, OB “ O A, O B r2πs.

Ainsi, les triangles ABO et ABO1 isocèles respectivement en O et O1 ont des


mesures d’angles orientés égales en leurs sommets O et O1 donc les points O et
O1 sont confondus. . .

Corollaire 7.5
Soient A, B des points distincts du plan, C le cercle de diamètre rABs et M un point
du plan distinct des points A et B.
Alors, le point M appartient au cercle C si, et seulement si, le triangle ABM est
rectangle en M.

Corollaire 7.6 (angle inscrit)


Soient ABC un triangle et D un point distinct des points B et C.
Alors, les points A, B, C et D sont cocycliques si, et seulement si :
´ { ¯ ´ { ¯
ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ
AC, AD “ BC, BD rπs.

Démonstration
On note C le cercle circonscrit au triangle ABC et Ω son centre. D’après le
théorème de l’angle au centre, on a :
´ { ¯ ´ { ¯
ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÝÑ
2 AB, AC “ ΩB, ΩC r2πs.

Toujours d’après le théorème de l’angle au centre, le point D appartient au


cercle C si, et seulement si :
´ { ¯ ´ { ¯
ÝÑ ÝÝÑ ÝÑ ÝÝÑ
2 DB, DC “ ΩB, ΩC r2πs.

Ainsi, le point D appartient au cercle de centre Ω si, et seulement si :


´ { ¯ ´ { ¯
ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÝÑ
2 AB, AC “ 2 DB, DC r2πs . . .

146
7.1 Angle orienté

A
b

b
Q
R b

b
C
b

b
P
B

Figure 7.9 – Théorème de Miquel

Application (Théorème de Miquel)


Soient ABC un triangle et P , Q et R des points appartenant respectivement aux
segments rBCs, rCAs et rABs distincts des points A, B et C. On note C1 , C2 et C3
les cercles circonscrits respectivement aux triangles AQR, BP R et CP Q.
Montrons que les cercles C1 , C2 et C3 sont sécants.

Soit I le second point d’intersection des cercles C2 et C3 . Les points B, P , I et


R étant cocycliques, on a :
´{¯ ´ { ¯
Ý
ÑÝ Ñ ÝÑ ÝÑ
IP , IR “ BP , BR rπs
´{¯
ÝÑ ÝÑ
“ BC, BA rπs. (p PsBCr et R PsABr)

De même :
´{¯ ´ { ¯
ÝÑÝ Ñ ÝÑ ÝÑ
IQ, IP “ CA, CB rπs.

D’où :
´ { ¯ ´ { ¯ ´{¯
ÝÑÝ Ñ ÝÑÝ Ñ Ý
ÑÝ Ñ
IQ, IR “ IQ, IP ` IP , IR rπs (relation de Chasles)
´ { ¯ ´{¯
ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ
“ CA, CB ` BC, BA rπs
´ { ¯
ÝÑ ÝÑ
“ AQ, AR rπs . . . (somme des angles dans un triangle)

Nous verrons la réciproque de ce résultat à l’exercice 7.7.

147
7 Angles et trigonométrie circulaire

M
sinpαq b

α I
-1 O cospαq 1 x

-1

Figure 7.10 – Lecture graphique du cosinus et du sinus d’un réel

7.2 Trigonométrie
Notation
On pose : ! π )
Dtan “ x P R, Dk P Z, x“ ` kπ .
2

7.2.1 Cosinus, sinus et tangente d’un réel


Définitions et valeurs remarquables
Définition 7.14 (cosinus, sinus et tangente d’un réel)
Soit α un réel. On considère le point M du cercle U d’abscisse curviligne égale à α.
¬ L’abscisse du point M est appelée cosinus du réel α et est notée cospαq.
­ L’ordonnée du point M est appelée sinus du réel α et est notée sinpαq.
® Lorsque le réel α appartient à l’ensemble Dtan , on définit la tangente du réel
sinpαq
α, notée tanpαq par : tanpαq “ .
cospαq

En utilisant le théorème de Thalès, on démontre le résultat suivant :

148
7.2 Trigonométrie

y
M1 b

1
M
b

tanpαq

-1 O I 1 x

-1

Figure 7.11 – Lecture graphique de la tangente d’un réel

Théorème 7.12 (lecture graphique de la tangente)


Soit α un réel appartenant à l’ensemble Dtan . On note M le point du cercle trigono-
métrique admettant α pour abscisse curviligne et M 1 le point d’intersection entre la
droite pOMq et la tangente en I au cercle trigonométrique.
Alors le point M 1 admet tanpαq pour ordonnée.

Théorème 7.13 (cosinus, sinus et tangente dans un triangle)


Soit ABC un triangle direct rectangle en A. Alors :
ˆ´ ¯˙ AB ˆ´ ¯˙ AC ˆ´ ¯˙ AC
Ý{
Ñ ÝÑ Ý{
Ñ ÝÑ Ý{
Ñ ÝÑ
cos BC, BA “ , sin BC, BA “ et tan BC, BA “ .
BC BC AB

Théorème 7.14 (valeurs remarquables)


On a :
? ?
´π¯ 1 ´π¯ 2 ´π¯ 3 ´π¯
sinp0q “ 0 sin “ sin “ sin “ sin “1
6 2 4 2 3 2 2
´ π ¯ ?3 ´ π ¯ ?2 ´π¯ 1 ´π¯
cosp0q “ 1 cos “ cos “ cos “ cos “0
6 2 4 2 3 2 2
´ π ¯ ?3 ´π¯ ´π¯ ?
tanp0q “ 0 tan “ tan “1 tan “ 3
6 3 4 3

149
7 Angles et trigonométrie circulaire

Démonstration ¬ Soit M0 le point du cercle trigonométrique d’abscisse


curviligne égale à 0. Le point M0 a donc pour coordonnées p1, 0q. Ainsi,
par définition :
cosp0q “ 1 et sinp0q “ 0.
D’où :
tanp0q “ 0.
­ Soit M π6 le point du cercle trigonométrique d’abscisse curviligne égale
π
à . Notons M 1π son symétrique par rapport à l’axe des abscisses. Le
6 6
triangle OM π6 M 1π est donc isocèle en O. De plus, par définition du point
6
M π6 :
{π “ 30.
IOM 6

Donc, le triangle OM π6 M 1π est équilatéral. En notant H π6 le pied de la


6
hauteur issue de O dans ce triangle, on a :
?
3 1
OH π6 “ et H π6 M π6 “ . . .
2 2
® Soit M π4 le point du cercle trigonométrique d’abscisse curviligne égale à
π
. Notons H π4 le pied de la hauteur issue de M π4 dans le triangle OIM π4 .
4
Par définition du point H π4 , le triangle OH π4 M π4 est rectangle en H π4 . De
plus, par définition du point M π4 :

π OM π “ 45.
H{
4 4

Ainsi, le triangle OH π4 M π4 est rectangle isocèle en H π4 et :


?
2
OH π4 “ M π4 H π4 “ ...
2
¯ Soit M π3 le point du cercle trigonométrique d’abscisse curviligne égale à
π
. On vérifie que le triangle OIM π3 est équilatéral et donc, en notant H π3
3
le pied de la hauteur issue du point M π3 dans ce triangle, on a :
?
1 3
OH π3 “ et H π3 M π3 “ ...
2 2
° Soit M π2 le point du cercle trigonométrique d’abscisse curviligne égale à
π
. Les coordonnées de ce point sont p0, 1q. On a donc par définition :
2
´π¯ ´π¯
cos “ 0 et sin “ 1.
2 2

150
7.2 Trigonométrie

Premières propriétés
Théorème 7.15
Pour tout réel α, on a :

cos2 pαq ` sin2 pαq “ 1, ´1 ď cospαq ď 1 et ´ 1 ď sinpαq ď 1.

Démonstration
Le point Mpx, yq d’abscisse curviligne α appartient au cercle U donc :

x2 ` y 2 “ 1.

Le reste en découle.

Théorème 7.16 (parité)


On a :

@α P R, cosp´αq “ cospαq
sinp´αq “ ´ sinpαq
@α P Dtan , tanp´αq “ ´ tanpαq

Démonstration
Soit α un réel et M et M 1 les points du cercle trigonométrique d’abscisses
curvilignes respectives α et ´α. Alors, les points M et M 1 sont symétriques
l’un de l’autre par rapport à l’axe des abscisses. Ils ont donc des abscisses égales
et des ordonnées opposées. D’où :

cosp´αq “ cospαq et sinp´αq “ ´ sinpαq

Théorème 7.17
On a :

@α P R, cospπ ´ αq “ ´ cospαq
sinpπ ´ αq “ sinpαq
@α P Dtan , tanpπ ´ αq “ ´ tanpαq

Démonstration
Soit α un réel et M et M 1 les points du cercle trigonométrique d’abscisses
curvilignes respectives α et π ´ α. Alors, les points M et M 1 sont symétriques
l’un de l’autre par rapport à l’axe des ordonnées. Ils ont donc des abscisses
opposées et des ordonnées égales...

151
7 Angles et trigonométrie circulaire

cospαq
Mpαq

sinpαq
α
-1 0 ´α 1 x

M 1 p´αq

-1

Figure 7.12 – Sinus et cosinus des angles α et ´α.

Mpαq
M 1 pπ ´ αq
sinpαq
α α
I
-1 0 1 x
cospαq

-1

Figure 7.13 – Sinus et cosinus des angles associés α et π ´ α.

152
7.2 Trigonométrie

Mpαq
sinpαq
-1 α
I
α 0 1 x
cospαq

M 1 pπ ` αq

-1

Figure 7.14 – Sinus et cosinus des angles associés α et π ` α.

Théorème 7.18
On a :

@α P R, cospπ ` αq “ ´ cospαq
sinpπ ` αq “ ´ sinpαq
@α P Dtan , tanpπ ` αq “ tanpαq

Démonstration
Soit α un réel et M et M 1 les points du cercle trigonométrique d’abscisses
curvilignes respectives α et π ` α. Alors, les points M et M 1 sont symétriques
l’un de l’autre par rapport à l’origine. Ils ont donc des abscisses opposées et
des ordonnées opposées...

Parce

7.2.2 Formules d’addition


Nous admettons le résultat suivant :

153
7 Angles et trigonométrie circulaire

Théorème 7.19 (formules d’addition)


On a :
@pa, bq P R2 , cospa ` bq “ cospaq cospbq ´ sinpaq sinpbq
sinpa ` bq “ sinpaq cospbq ` cospaq sinpbq.
Corollaire 7.7 (formules de soustraction)
On a :
@pa, bq P R2 , cospa ´ bq “ cospaq cospbq ` sinpaq sinpbq
sinpa ´ bq “ sinpaq cospbq ´ cospaq sinpbq.
Démonstration
Soit pa, bq P R2 . On a :
cospa ` bq “ cospa ` p´bqq
“ cospaq cosp´bq ´ sinpaq sinp´bq (formule d’addition)
“ cospaq cospbq ` sinpaq sinpbq. (parité)
On montre de façon analogue la seconde formule.
Corollaire 7.8 (formule d’addition de la tangente)
On a
2 tanpaq ` tanpbq
@pa, bq P Dtan , a ` b P Dtan ùñ tanpa ` bq “
1 ´ tanpaq tanpbq
tanpaq ´ tanpbq
a ´ b P Dtan ùñ tanpa ´ bq “ .
1 ` tanpaq tanpbq
Démonstration
Soit pa, bq P Dtan tel que :
a ` b P Dtan .
Alors :
sinpa ` bq
tanpa ` bq “ (définition de tan)
cospa ` bq
sinpaq cospbq ` cospaq sinpbq
“ (formules d’addition de sin et cos)
cospaq cospbq ´ sinpaq sinpbq
sinpaq sinpbq
cospaq ` cospbq
“ sinpaq sinpbq
1 ´ cospaq ˆ cospbq
tanpaq ` tanpbq
“ . (définition de tan)
1 ´ tanpaq tanpbq

154
7.2 Trigonométrie

D’où :

tanpa ´ bq “ tanpa ` p´bqq


tanpaq ` tanp´bq
“ (formule d’addition de tan)
1 ´ tanpaq tanp´bq
tanpaq ´ tanpbq
“ . (tan est impaire)
1 ` tanpaq tanpbq

Corollaire 7.9 (formules de duplication)


On a :

@x P R, cosp2xq “ cos2 pxq ´ sin2 pxq


“ 2 cos2 pxq ´ 1
“ 1 ´ 2 sin2 pxq
sinp2xq “ 2 sinpxq cospxq
#
@x P Dtan 2 tanpxq
, tanp2xq “ .
2x P Dtan 1 ´ tan2 pxq

Démonstration
Soit x P R. On a :

cosp2xq “ cospx ` xq
“ cospxq cospxq ´ sinpxq sinpxq (formule d’addition)
“ cos2 pxq ´ sin2 pxq.

De plus :
cos2 pxq “ 1 ´ sin2 pxq et sin2 pxq “ 1 ´ cos2 pxq.
D’où :

cos2 pxq ´ sin2 pxq “ 1 ´ 2 sin2 pxq


“ 2 cos2 pxq ´ 1.

Par ailleurs :

sinp2xq “ sinpx ` xq
“ sinpxq cospxq ` cospxq sinpxq (formule d’addition)
“ 2 sinpxq cospxq.

155
7 Angles et trigonométrie circulaire

Soit x P Dtan tel que :


2x P Dtan .
Alors :
tanpxq ` tanpxq
tanp2xq “ (formule d’addition de tan)
1 ´ tanpxq tanpxq
2 tanpxq
“ .
1 ´ tan2 pxq
Corollaire 7.10
On a :
´π ¯
@α P R, cos ´ α “ sinpαq
2
´π ¯
sin ´ α “ cospαq
2
´π ¯
cos ` α “ ´ sinpαq
2
´π ¯
sin ` α “ cospαq
2
´π ¯ 1
@α P Dtan , tan ´α “
2 tanpαq
´π ¯ 1
tan `α “ ´ .
2 tanpαq
Démonstration
Soit α P R. On a :
´π ¯ ´π¯ ´π¯
cos ´ α “ cos cospαq ` sin sinpαq (formule d’addition)
2 2 2
“ sinpαq,
´π ¯ ´π¯ ´π¯
sin ´ α “ sin cospαq ´ cos sinpαq (formule d’addition)
2 2 2
“ cospαq,
´π ¯ ´π¯ ´π¯
cos ` α “ cos cospαq ´ sin sinpαq (formule d’addition)
2 2 2
“ ´ sinpαq,
et
´π ¯ ´π¯ ´π¯
sin ` α “ sin cospαq ` cos sinpαq (formule d’addition)
2 2 2
“ cospαq.

156
7.2 Trigonométrie

1 `π ˘
M1 2 ´α

α Mpαq
sinpαq
α
I
-1 0 1 x
cospαq

-1

´π ¯
Figure 7.15 – Sinus et cosinus des angles associés α et ´α .
2
" *

Soit α P Rz x P R, Dk P Z, x “ . Alors :
2
´π ¯ sin ` π ´ α ˘
tan ´α “ `2 (définition de tan)
cos π2 ´ α
˘
2
cospαq
“ (calculs précédents)
sinpαq
1
“ . (définition de tan)
tanpαq

Et :
`π ˘
´π ¯ sin `α
tan `α “ `2 (définition de tan)
cos π2
˘
2 `α
cospαq
“ (calculs précédents)
´ sinpαq
1
“´ . (définition de tan)
tanpαq

157
7 Angles et trigonométrie circulaire

`π ˘
M2 2 `α 1

α Mpαq

α
I
-1 0 1 x

-1

´π ¯
Figure 7.16 – Sinus et cosinus des angles associés α et `α .
2

Exemple (calcul de cos pπ{12q, sin pπ{12q


´ π ¯ et tan
´ pπ{12q)
π¯ ´π¯
Calculons les valeurs exactes de cos , sin et tan . On a :
12 12 12

π π π
“ ´ .
12 3 4

D’où, d’après la formule d’addition du cosinus :


´π¯ ´π¯ ´π¯ ´π¯ ´π¯
cos “ cos cos ` sin sin
12 3
? ? 4 ? 3 4
1 2 3 2
“ ˆ ` ˆ
2
? 2? 2 2
6´ 2
“ .
4

Un calcul analogue conduit à :

´ π ¯ ?6 ´ ?2
sin “ .
12 4

158
7.2 Trigonométrie

D’où :
´ π ¯ ?6 ´ ?2
tan “? ?
12 6` 2
`? ? ˘2
6´ 2

?4
“ 2 ´ 3.
´π¯ ´π¯´π¯
Exemple (calcul de cos , sin
et tan )
8 8´ ¯ 8 ¯
π ´ π ´π¯
Calculons les valeurs exactes de cos , sin et tan . On a :
8 8 8
´π¯ ´π¯
cos “ 2 cos2 ´ 1..
4 8
On en déduit : ?
2
´π¯ 2`2
cos “ .
8 4
´π¯
Or, le réel cos est positif. On obtient :
8
a?
´π¯ 2`2
cos “ .
8 2
De plus :
´π¯ ´π¯
cos2 ` sin2 “ 1.
8 8
´π¯
Le réel sin étant positif, on obtient :
8
?
2´ 2
´π¯
sin “ .
8 2
Finalement :
`π˘
´π¯ sin
tan “ `8 ˘
8 cos π8
a ?
2´ 2
“a ?
2` 2
?
“ 2 ´ 1.

159
7 Angles et trigonométrie circulaire

7.2.3 Équations trigonométriques


On admet le résultat suivant :
Théorème 7.20
Pour tout px, αq P R2 :
# #
x “ α r2πs ou x “ α r2πs ou
cospxq “ cospαq ðñ et sinpxq “ sinpαq ðñ
x “ ´α r2πs x “ π ´ α r2πs
Exemple 1. Résolvons sur R l’équation suivante :
1
cospxq “ . (E1 )
2
On a :
1
´π¯
cos“ .
3 2
L’équation pE1 q est donc équivalente à :
π π
x“ r2πs ou x “ ´ r2πs.
3 3
L’ensemble des solutions de pEq est :
! π )ď! π )
x P R, Dk P Z, x “ ` 2kπ x P R, Dk P Z, x“´ ` 2kπ .
3 3
2. Résolvons sur R l’équation suivante :
?
2
sinp2xq “ . (E2 )
2
On a : ?
´π¯ 2
sin “ .
4 2
L’équation pE2 q est donc équivalente à :
π π
2x “ r2πs ou 2x “ π ´ r2πs.
4 4
Ce qui est équivalent à :
π 3π
x“ rπs ou x “ rπs.
8 8
L’ensemble des solutions de l’équation pE2 q est :
" *
π 3π
x P R, Dk P Z, x “ ` kπ ou x “ ` kπ .
8 8

160
7.2 Trigonométrie

3. Résolvons sur l’intervalle r´π, πs l’équation suivante :

sinpxq “ cospxq. (E3 )

— Résolvons l’équation pE3 q sur R. On a :


´π ¯
@x P R, cospxq “ sin ´x .
2

L’équation pE3 q est donc équivalente à :

π ´π ¯
x“ ´x r2πs ou x “ π ´ ´x r2πs.
2 2

La seconde équation n’ayant pas de solution, ceci est équivalent à :

π
x“ rπs.
4

L’ensemble des solutions de l’équation pE3 q sur R est :


! π )
x P R, Dk P Z, x “ ` kπ .
4

— Déterminons maintenant les solutions de l’équation pE3 q sur l’inter-


valle r´π, πs. Il s’agit de trouver les entiers relatifs k vérifiant les
inéquations suivantes :

π
´π ď ` kπ ď π.
4

Ces inéquations sont équivalentes aux inéquations suivantes :

1
´1 ď `k ď 1
4
5 3
´ ďkď .
4 4

On obtient :
k “ ´1 ou k “ 0.

Les solutions de l’équation pE3 q sur l’intervalle r´π, πs sont les réels
3π π
´ et .
4 4

161
7 Angles et trigonométrie circulaire

7.3 Géométrie dans le triangle


Théorème 7.21
Soient Ñ
Ý
u et Ñ
Ý
v des vecteurs non nuls du plan. Alors :
Ñ
Ý
u ¨Ñ
Ý
v “ }Ñ
Ý
u } ˆ }Ñ
Ý
v } cos pÑ
Ý
u ,Ñ
{ Ý
v q.
Démonstration
On définit les points A et B par les égalités vectorielles suivantes :
ÝÑ Ñ
Ýu ÝÑ Ñ
Ý
v
OA “ Ñ Ý et OB “ Ñ .
}u} }Ý
v}
Les points A et B appartiennent au cercle trigonométrique, notons sA et sB des
abscisses curvilignes respectives de ces points. Alors, par définition :


Ý
u ,Ñ
{ Ý
v q “ sB ´ sA r2πs.
D’où : ´ ¯
cos pÑ
Ý
u ,Ñ
{ Ý
v q “ cospsB ´ sA q.
De plus, les points A et B admettent respectivement pcospsA q, sinpsA qq et pcospsB q, sinpsB qq
pour coordonnées. D’où, par définition :
Ñ
Ý
u Ñ
Ý
v
Ñ
Ý ¨ ÑÝ “ cospsA q cospsB q ` sinpsA q sinpsB q.
}u} }v }
De la formule de soustraction du cosinus, on obtient le résultat.
Corollaire 7.11 (inégalité de Cauchy-Schwarz)
On a : ˘2
@pa, b, a1 , b1 q P R4 , aa ` bb1 ď pa2 ` b2 qpa12 ` b12 q.
` 1

(inégalité de Cauchy-Schwarz)
Démonstration
Soit pa, b, a1 , b1 q P R4 . Posons :
ˆ ˙ ˆ 1˙
Ñ
Ý a Ñ
Ý 1 a
u “ et u “ 1 .
b b
Alors, d’après le résultat précédent :
›Ý 1 ›2
u }2 ˆ ›Ñ

Ý
u ¨Ñ
Ý
u 1 ď }Ñ
Ý
˘
u › .
Or, par définition des vecteurs Ñ
Ý
u et Ñ
Ý
u1:
˘2 ` ˘2 ›2
u }2 “ a2 ` b2 u 1 › “ a12 ` b12 .

Ý
u ¨ÑÝ
u 1 “ aa1 ` bb1 , }Ñ Ý ›Ñ
et ›Ý

162
7.3 Géométrie dans le triangle

Théorème 7.22 (Al-Kashi)


Soit ABC un triangle. On note :
— a, b et c les longueurs respectives des segments
´ ¯ ´rCAs et ¯rABs´;
rBCs, ¯
ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ
— α, β, γ des mesures des angles orientés AB, AC , BC, BA et CA, CB
respectivement.
(voir figure 7.3).
Alors :

a2 “ b2 ` c2 ´ 2bc cospαq
b2 “ c2 ` a2 ´ 2ca cospβq
c2 “ a2 ` b2 ´ 2ab cospγq.

D’où :

b2 ` c2 ´ a2
cospαq “
2bc
c 2 ` a2 ´ b 2
cospβq “ (loi des cosinus)
2ca
a2 ` b 2 ´ c 2
cospγq “ .
2ab

b
c

γ
β C
a
B

Figure 7.17 – Notations usuelles des angles et des longueurs dans un triangle

Démonstration

163
7 Angles et trigonométrie circulaire

On a :
› ›2
2 ›ÝÑ›
a “ ›BC ›
›ÝÑ ÝÑ›2
› ›
“ ›BA ` AC › (relation de Chasles)
ÝÑ2 ÝÑ2 ÝÑ ÝÑ
“ BA ` AC ` 2BA ¨ AC
ÝÑ ÝÑ
“ b2 ` c2 ´ 2AB ¨ AC
ˆ´ ¯˙ › › › ›
2 2 ÝÑ{ÝÑ ›ÝÑ› ›ÝÑ›
“ b ` c ´ 2 cos AB, AC ›AB› ˆ ›AC › (résultat précédent)

“ b2 ` c2 ´ 2bc cospαq.

Les autres égalités se démontrent de façon analogue.

Théorème 7.23 (Pythagore)


Soit ABC un triangle rectangle en A. Alors :

BC 2 “ AB2 ` AC 2 .

Théorème 7.24 (réciproque)


Soit ABC un triangle. On suppose que :

BC 2 “ AB2 ` AC 2 .

Alors, le triangle ABC est rectangle en A.

Théorème 7.25 (inégalité triangulaire)


Soit ABC un triangle. Alors :

AB ď AC ` CB.

Démonstration
En utilsant les notations introduites pour le théorème d’Al-Kashi, on a :

pa ` bq2 ´ c2 “ a2 ` b2 ` 2ab ´ a2 ` b2 ´ 2ab cospαq (théorème d’Al-Kashi)


` ˘

“ 2abp1 ´ cospαqq
ě 0.

On en déduit :
pa ` bq2 ě c2 . . .

164
7.3 Géométrie dans le triangle

Théorème 7.26
Soient Ñ
Ý
u et Ñ
Ý
v des vecteurs non nuls du plan. Alors :
´ ¯
det pÑ
Ý
u ,Ñ
Ýv q “ }Ñ
Ý
u } ˆ }Ñ
Ý
v } sin pÑ
Ý
{u ,Ñ
Ý
vq .

Démonstration
On définit les points A et B par les égalités vectorielles suivantes :
ÝÑ Ñ
Ýu ÝÑ Ñ
Ý
v
OA “ Ñ Ý et OB “ Ñ .
}u} }Ý
v}
Les points A et B appartiennent au cercle trigonométrique, notons sA et sB des
abscisses curvilignes respectives de ces points. Alors, par définition :


Ý
u ,Ñ
{ Ý
v q “ sB ´ sA r2πs.

D’où : ´ ¯
sin pÑ
Ý
u ,Ñ
{ Ý
v q “ sinpsB ´ sA q.
De plus, les points A et B admettent respectivement pcospsA q, sinpsA qq et pcospsB q, sinpsB qq
pour coordonnées. D’où, par définition :
ˆ ÑÝ ÑÝ ˙
u v
det Ñ , Ý “ cospsA q sinpsB q ´ sinpsA q cospsB q.

u } }Ñ v}
De la formule de soustraction du sinus, on obtient le résultat.
Théorème 7.27
Soit ABC un triangle. ´ ¯
ÝÑ ÝÑ
Alors, le triangle ABC est direct si, et seulement si, l’un des angles AB, AC ,
´ ¯ ´ ¯
ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ
BC, BA ou CA, CB a une mesure principale positive. Dans ce cas, toutes ces
mesures principales sont positives.
Démonstration ´ ¯
ÝÑ ÝÑ
Par définition, le triangle ABC est direct lorsque le déterminant det AB, AC
est positif. Or, d’après le résultat précédent, ce réel a le même signe que
´ { ¯
ÝÑ ÝÑ
sin AB, AC .

Corollaire 7.12
Soit ABC un triangle direct. On note A l’aire du triangle ABC. Alors :
´ ¯
ÝÑ ÝÑ
1 det AB, AC
A “ bc sinpαq “ .
2 2

165
7 Angles et trigonométrie circulaire

Démonstration
Notons H le pied de la hauteur issue du point C dans le triangle ABC.
1er cas On suppose que le triangle AHC est direct. Alors :

AB ˆ CH
A“
2
bc sinpαq
“ .
2

2e cas On suppose que le triangle AHC est indirect. Alors :

AB ˆ CH
A“
2
cb sinpπ ´ αq

2
bc sinpαq
“ .
2

B
α

A H

Figure 7.18 – Cas AHC direct.


C

B
α

A
H

Figure 7.19 – Cas AHC indirect.

166
7.3 Géométrie dans le triangle

Théorème 7.28 (loi des sinus)


Soit ABC un triangle direct. On note :
— a, b et c les longueurs respectives des segments
´ ¯ ´rCAs et ¯rABs´;
rBCs, ¯
ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ
— α, β, γ des mesures des angles orientés AB, AC , BC, BA et CA, CB
respectivement ;
— R le rayon du cercle circonscrit au triangle ABC ;
— A l’aire du triangle ABC.
Alors :
a b c abc
“ “ “ “ 2R.
sinpαq sinpβq sinpγq 2A
D’où :
a sinpαq b sinpβq c sinpγq
“ , “ et “ . (loi des sinus)
b sinpβq c sinpγq a sinpαq

Démonstration
On a :
1
A “ bc sinpαq.
2
a
D’où, en multipliant par :
sinpαqA

a abc
“ .
sinpαq 2A

On montre de façon analogue que :

b c abc
“ “ .
sinpβq sinpγq 2A

Soit A1 le point diamétralement opposé au point A sur le cercle circonscrit au


triangle ABC. D’après le théorème de l’angle inscrit, on a :
´ÝÝÑ ÝÝѯ
A1 B, A1 A “ γ
{
rπs.

Or, le triangle AA1 B est rectangle en B donc :


ˆ´ ¯˙
ÝÝÑ
1 Ý
{ ÝÑ
1 c
sin A B, A A “ .
2R

On en déduit :
c
sinpγq “ .
2R

167
7 Angles et trigonométrie circulaire

Puis, finalement :
c
“ 2R.
sinpγq
Soit A1 le point diamétralement opposé au point A sur le cercle circonscrit au
triangle ABC.
1er cas On suppose que le triangle ABA1 est direct. Les points A1 et C ap-
partiennent donc au même arc de cercle d’extrémités A et B. D’après le
théorème de l’angle inscrit, on a :
´ÝÝ{
Ñ ÝÝѯ ´Ý{ ¯
Ñ ÝÑ
A1 A, A1 B “ CA, CB r2πs.

D’où : ˆ´ ¯˙
ÝÝ{
Ñ
1 ÝÝÑ
1
sin A A, A B “ sinpγq.

Par ailleurs, le triangle ABA1 est rectangle direct en B donc :


ˆ´ ¯˙
ÝÝ{
Ñ
1 ÝÝÑ
1 AB
sin A A, A B “
AA1
c
“ .
2R
Finalement, on obtient :
c
sinpαq “ ...
2R
2e cas On suppose que le triangle ABA1 est indirect. Les points A1 et C
n’appartiennent donc pas au même arc de cercle d’extrémités A et B.
D’après le théorème de l’angle inscrit, on a :
´ÝÝ{
Ñ ÝÝѯ ´Ý{ ¯
Ñ ÝÑ
A1 A, A1 B “ CA, CB ` π r2πs.

D’où : ˆ´ ¯˙
ÝÝ{
Ñ
1 ÝÝÑ
1
sin A A, A B “ ´ sinpγq.

Par ailleurs, le triangle ABA1 est rectangle indirect en B donc :


ˆ´ ¯˙
ÝÝ{
Ñ
1 ÝÝÑ
1 AB
sin A A, A B “´
AA1
c
“´ .
2R
Finalement, on obtient :
c
sinpαq “ ...
2R

168
7.4 Exercices

C
b

b
A1

b
γ
O

Figure 7.20 – Loi des sinus : cas ABA1 direct.

7.4 Exercices
7.4.1 Angles orientés

Exercice 7.1 Repérage sur le cercle


Placer sur le cercle trigonométrique les points d’abscisses curvilignes sui-
vantes :
π π 3π
1. 0 2. π 3. 4. ´ 5. ´
2 2 4
5π π π 5π 7π
6. 7. 8. ´ 9. 10. ´
4 3 6 8 12

Exercice 7.2 Abscisse curviligne et hexagone

169
7 Angles et trigonométrie circulaire

C b b B

b
A1
π`γ
b

O
b

Figure 7.21 – Loi des sinus : cas ABA1 indirect.

On considère un hexagone régulier ABCDEF inscrit dans le cercle trigonomé-


trique. On suppose que le point A est repéré par le nombre 0.
Déterminer les réels de l’intervalle r0 ; 2πr puis de l’intervalle r´2π ; 0r repé-
rant les sommets de l’hexagone.

Exercice 7.3 Trois points alignés


Soit ABCD un carré direct. On définit les points I et J tels que les triangles
BIC et ABJ soient équilatéraux directs.
Montrer que les points D, I et J sont alignés.

Exercice 7.4 Encore trois points alignés


Soit un triangle équilatéral direct ABC. On place les points I et J tels que les
triangles AIB et JCI soient isocèles rectangles directs en I et C respectivement.
Montrer que les points B, I et J sont alignés.

170
7.4 Exercices

Exercice 7.5 Point de Fermat d’un triangle


Soit ABC un triangle direct. On note :
— I, J et K les points du plan tels que les triangles BIC, CJA et AKB soient
équilatéraux directs ;
— C1 , C2 et C3 les cercles circonscrits respectivement aux triangles BIC, CJA
et AKB ;
— F le second point d’intersection des cercles C2 et C3 .
1. En utilisant le théorème de l’angle inscrit, montrer que le point F appar-
tient au cercle C1 . Le point F est appelé point de Fermat du triangle
ABC.
2. Montrer que les droites pAIq, pBJq et pCKq sont concourantes.

b
J

A
b

K b

F b

b
C

Figure 7.22 – Point de Fermat d’un triangle

Exercice 7.6 Angle inscrit et tangente


Soient C un cercle, A, B et C des points du cercle C deux à deux distincts et Ñ
Ý
u
un vecteur directeur de la tangente en A au cercle C (voir figure 7.23). Montrer

171
7 Angles et trigonométrie circulaire

que :
´{¯ ´ { ¯
Ñ
Ý ÝÑ ÝÑ ÝÑ
u , AB “ CA, CB rπs.

Ý
Ñ
u
A

Figure 7.23 – Angle inscrit et tangente

Exercice 7.7 Théorème des trois cercles de Miquel


Soient C1 , C2 et C3 trois cercles sécants en un point I. On note :
— I1 le second point d’intersection entre les cercles C2 et C3 ;
— I2 le second point d’intersection entre les cercles C3 et C1 ;
— I3 le second point d’intersection entre les cercles C1 et C2 .
Soit M un point du cercle C1 . On suppose que les droites pMI3 q et pMI2 q
recoupent respectivement les cercles C2 et C3 en J2 et J3 .
Montrer que les points J2 , I1 et J3 sont alignés.

Exercice 7.8 Symétriques de l’orthocentre et cercle circonscrit


Soit ABC un triangle dont on note H l’orthocentre et Γ le cercle circonscrit.

172
7.4 Exercices

Γ1 M
b

I2
b

I3 b

b
I Γ3
b

b
J3
J2 I1
b

Γ2

Figure 7.24 – Théorème de Miquel

1. Notons H 1 le symétrique du point H par rapport à la droite pBCq. Mon-


trer en utilisant le théorème de l’angle inscrit que le point H 1 appartient
au cercle Γ .
2. Notons H 2 le symétrique du point H par rapport au milieu du segment
rBCs. Montrer que le point H 2 appartient au cercle Γ . (Voir figure ??.)

Exercice 7.9 Droite de Simpson


Soient ABC un triangle et M un point du plan distinct des points B et C. On
note P , Q et R respectivement les projections orthogonales du point M sur les
droites pBCq, pCAq et pABq.
1. a) Montrer que les points M, B, P et R sont cocycliques.
b) En déduire que :
´{¯ ´ { ¯
ÝÑ ÝÑ ÝÝÑ ÝÝÑ
RP , RB “ MP , MB rπs.

2. Montrer que :
´ { ¯ ´ { ¯
ÝÑ ÝÑ ÝÝÑ ÝÝÑ
QC, QP “ MC, MP rπs.

3. Montrer que les points P , Q et R sont alignés si, et seulement si, le point
M appartient au cercle circonscrit au triangle ABC. Lorsque c’est le cas,

173
7 Angles et trigonométrie circulaire

la droite passant par les points P , Q et R est appelée droite de Simpson


du point M.
4. a) Quelle est la droite de Simpson d’un sommet du triangle ABC ?
b) Quelle est la droite de Simpson du point diamétralement opposé à
un sommet du triangle ABC sur le cercle circonscrit à ce triangle ?

R b

b
M
A
b

C b

Figure 7.25 – Cas P , Q, R non alignés

174
7.4 Exercices

R b

A
b

b
M

P b

Figure 7.26 – Cas P , Q, R alignés : droite de Simpson

175
7 Angles et trigonométrie circulaire

Exercice 7.10 Tangente et triangle orthique


Soit ABC un triangle non rectangle en A. On note :
— HB et HC les pieds des hauteurs du triangle ABC issues respectivement
des sommets B et C ;
— TA la tangente en A au cercle circonscrit du triangle ABC ;
— Ñ Ý
u un vecteur directeur de la droite TA .
1. Montrer que :
´{¯ ´ { ¯
Ñ
Ý ÝÑ ÝÑ ÝÑ
u , AB “ CA, CB rπs.

On pourra considérer le point A1 symétrique du point A par rapport au


point O.
2. a) Montrer que :
´ ¯ ´ { ¯
Ñ ÝÝÝÑ
ÝÝÝÝ
{ ÝÝÑ ÝÑ
HC HB , HC C “ BHB , BC rπs.

b) En déduire que
´ ¯ ´ { ¯
Ñ ÝÝÑ
ÝÝÝÝ
{ ÝÑ ÝÑ
HC HB , HC A “ CA, CB rπs.

3. En déduire que les droites pHB HC q et TA sont parallèles.

7.4.2 Trigonométrie circulaire

Exercice 7.11 Identités remarquables et trigonométrie


Soit x un réel. Simplifier les sommes suivantes :
1. pcospxq ` sinpxqq2 ` pcospxq ´ sinpxqq2
2. cos4 pxq ´ sin4 pxq ` 2 sin2 pxq

Exercice 7.12 Simplifier une somme


Soit x un réel. Simplifier la somme suivante :
ˆ ˙ ˆ ˙
3π 27π
sin ` x ` cos ´ x ` sin p3π ` xq ´ cos p7π ´ xq
2 2

176
7.4 Exercices

HC

A1

O b
C

HB

Ý
Ñ
u

Figure 7.27 – Tangente et triangle orthique

Exercice 7.13
Soit n P Nz t0, 1u.
1. Montrer que :
´1
nÿ ˆ ˙
2kπ
cos “ 0.
n
k “0

2. Que devient la somme précédente si les cosinus sont remplacés par des
sinus ?

7π 5π
Exercice 7.14 Calculs avec des et des
ˆ ˙ ˆ ˙ 12 ˙
ˆ 12
ˆ ˙ ˆ ˙ ˆ ˙
7π 7π 7π 5π 5π 5π
Calculer cos , sin , tan , cos , sin et tan .
12 12 12 12 12 12

177
7 Angles et trigonométrie circulaire
´ π ¯ ´ π ¯
Exercice 7.15 Calculs de cos et sin
2n`1 2n`1

1. Montrer que :
c b a ?
´ π ¯ 2` 2` ... ` 2
@n P Nˇ , cos n`1 “ .
2 2
(Il y a n racines carrées).
´ π ¯
2. Pour tout n P Nˇ , calculer sin .
2n`1

Exercice 7.16 Une relation trigonométrique


Montrer que :
@pa, b, cq P R3 , sinpaq sinpb ´ cq ` sinpbq sinpc ´ aq ` sinpcq sinpa ´ bq “ 0.

Exercice 7.17 Calcul de cosppq ` cospqq et analogues


Soit pp, qq P R2 .
1. a) Montrer que :
ˆ ˙ ˆ ˙
p`q p´q
cosppq ` cospqq “ 2 cos cos .
2 2
b) Énoncer puis démontrer des égalités analogues pour cosppq´cospqq,
sinppq ` sinpqq et sinppq ´ sinpqq.
2. En précisant pour quels réels p et q l’égalité suivante est vraie, montrer
que :
sinpp ` qq
tanppq ` tanpqq “ .
cosppq cospqq

Exercice 7.18 Formules du demi-angle


Soit a P Rz tx P R, Dk P Z, x “ p2k ` 1qπu. On pose :
´a¯
t “ tan .
2
Montrer que :
1 ´ t2 2t
cospaq “ 2
et sinpaq “ .
1`t 1 ` t2

178
7.4 Exercices

Exercice 7.19 Formule d’addition des cotangentes


On pose :
Dcot “ Rz tx P R, Dk P Z, x “ kπu
et
cospxq
@x P Dcot , cotpxq “ .
sinpxq

2
1. Soit pa, bq P Dcot tel que :
a ` b P Dcot .
Montrer que :
cotpaq cotpbq ´ 1
cotpa ` bq “ .
cotpaq ` cotpbq

3
2. Soit pa, b, cq P Dcot tel que :
b ` c P Dcot et a ` b ` c P Dcot .
Montrer que :
cotpaq cotpbq cotpcq ´ cotpaq ´ cotpbq ´ cotpcq
cotpa ` b ` cq “ .
cotpaq cotpbq ` cotpbq cotpcq ` cotpcq cotpaq ´ 1

Exercice 7.20 Formules de triplication

1. Soit x P R.
a) Exprimer cosp3xq en fonction de cos3 pxq et cospxq.
b) En utilisant le résultat précédent, exprimer sinp3xq en fonction de
sin3 pxq et sinpxq.
2. Retrouver le résultat de la question précédente directement.
3. Énoncer puis démontrer une formule de triplication pour la tangente.

Exercice 7.21 tanpaq ` tanpbq ` tanpcq “ tanpaq tanpbq tanpcq

1. Montrer que :

@pa, b, cq P R3 , sinpa`b`cq “ sinpaq cospbq cospcq`sinpbq cospaq cospcq


` sinpcq cospaq cospbq ´ sinpaq sinpbq sinpcq.

179
7 Angles et trigonométrie circulaire

2. On pose : ! π )
D “ x P R, Dk P Z, x“ ` kπ .
2
Soient a, b et c des réels n’appartenant pas à l’ensemble D dont la somme
n’appartient pas non plus à l’ensemble D. Montrer que :

tanpaq`tanpbq`tanpcq “ tanpaq tanpbq tanpcq ðñ a`b`c “ 0 mod rπs.

Exercice 7.22** Exercice piégé


Soit pα, β, γq P pR` q3 tels que α ` β ` γ “ π.
1. Montrer que :
ˆ ˙ ˆ ˙
´α ¯ β β ´γ ¯ ´γ ¯ ´α ¯
tan tan ` tan tan ` tan tan “ 1.
2 2 2 2 2 2

2. Montrer que :
ˆ ˙
´α ¯ β ´γ ¯
tan pcos β ´ cos γq`tan pcos γ ´ cos αq`tan pcos α ´ cos βq “ 0.
2 2 2

Exercice 7.23 Premières équations trigonométriques


Résoudre sur les ensembles indiqués les équations suivantes :
?
3
pE1 q cospxq “ ´ pour x P R
2
1
pE2 q sinp3xq “ ´ pour x P R

π¯ ” πı
pE3 q cospxq “ sin x ` pour x P 0,
4 2

Exercice 7.24 Une équation trigonométrique


Résoudre sur R l’équation suivante :

sinp2xq ` cosp3xq “ 0. (E)

180
7.4 Exercices

Exercice 7.25 Une équation trigonométrique


Résoudre sur R l’équation suivante :
ˆ ˙
´π ¯ 4π ?
cos ´ x ` sin ` x “ 3. (E)
18 9

Exercice 7.26 Équation trigonométrique et second degré


Résoudre sur R les équations suivantes :
´? ¯ ?
pE1 q 4 sin2 pxq ´ 2 3 ` 1 sinpxq ` 3 “ 0
pE2 q cosp2xq “ 3 cospxq ´ 2
pE3 q sinpxq ` sinp2xq ` sinp3xq “ 0

Exercice 7.27
Résoudre sur R : ?
3
sinpsinpxqq “ . (E)
2

Exercice 7.28* Équation sinpcospxqq “ cospsinpxqq

1. a) Montrer que :
?
@x P R, cospxq ` sinpxq ď 2.

b) Résoudre sur R les équations suivantes :


π
cospxq ` sinpxq “ pE1 q
2
π
cospxq ´ sinpxq “ ´ pE2 q
2

2. Résoudre sur R l’équation suivante :

sinpcospxqq “ cospsinpxqq.

181
7 Angles et trigonométrie circulaire

7.4.3 Géométrie dans le triangle


Dans tous les exercices de cette rubriques, on utilisera les notations usuelles
vues dans le cours (7.3) pour les angles et les longueurs d’un triangle.

Exercice 7.29 Relations trigonométriques dans un triangle


Montrer les égalités suivantes :
1. sinpαq “ sinpβq cospγq ` sinpγq cospβq
2. sin2 pβq ´ sin2 pγq “ sinpαqpsinpβq cospγq ´ sinpγq cospβqq
3. b2 sinpγq cospγq ` c2 sinpβq cospβq “ bc sinpαq

Exercice 7.30 Théorème de la médiane


Soit ABC un triangle. On note I le milieu du segment rBCs. Montrer que :
1
AB2 ` AC 2 “ BC 2 ` 2AI 2
2

Exercice 7.31 Loi des cotangentes et formule de Héron


Soit ABC un triangle direct. On note :
— I le centre du cercle inscrit au triangle ABC ;
— r le rayon du cercle inscrit au triangle ABC ;
— a, b et c les longueurs respectives des segments
´ ´ rCAs¯et rABs
¯rBCs, ´ ; ¯
ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ
— α, β et γ des mesure des angles orientés AB, AC , BC, BA et CA, CB
respectivement ;
— U , V et W les projections orthogonales du point I sur les droites pBCq,
pCAq et pABq respectivement ;
— x, y et z les longueurs respectives des segments rAW s, rBU s et rCV s ;
— p le demi-périmètre du triangle ABC ;
— A l’aire du triangle ABC.
1. a) Montrer que :
x “ p ´ a.
b) En déduire que :
´ ¯
β `γ ˘
cot
`α˘
cot 2 2 cot 2 1
“ “ “ . (loi des cotangentes)
p´a p´b p´c r

182
7.4 Exercices

2. Montrer que :
A “ pr.

3. (Applications)
a) Montrer en utilisant l’exercice 7.19 que :
d
pp ´ aqpp ´ bqpp ´ cq
r“ .
p

b) En déduire que :
b
A “ ppp ´ aqpp ´ bqpp ´ cq. (formule de Héron)

Exercice 7.32
Soit ABC un triangle. On note :
— I le milieu du segment rBCs ;
— a, b et c les longueurs respectives des segments
´ ¯ ´ rCAs¯et rABs
rBCs, ´ ; ¯
ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ
— α, β et γ des mesures des angles orientés AB, AC , BCBA et CA, CB .
Montrer que :
c “ a cospβq ` b cospαq.

Exercice 7.33 Cosinus et sinus des demi-angles et formule de Héron


Soit ABC un triangle direct. On note :
— a, b et c les longueurs respectives des segments rBCs,
´ rCAs¯ et
´ rABs ; ¯
ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ
— α, β et γ des mesures respectives des angles AB, AC , BC, BA et
´ ¯
ÝÑ ÝÑ
CA, CB ;
— A l’aire du triangle ABC ;
— p le demi-périmètre du triangle ABC.
1. Montrer que :
c c
´α ¯ ppp ´ aq ´α ¯ pp ´ bqpp ´ cq
cos “ et sin “ .
2 bc 2 bc

2. En déduire l’égalité suivante :


b
A “ ppp ´ aqpp ´ bqpp ´ cq (formule de Héron)

183
7 Angles et trigonométrie circulaire

Exercice 7.34 Encore la formule de Héron


Soit ABC un triangle direct. On note :
— a, b et c les longueurs respectives des segments
´ ¯ ´ rCAs¯et rABs
rBCs, ´ ; ¯
ÝÑ ÝÑ ÝÑÝÑ ÝÑ ÝÑ
— α, β et γ des mesures des angles orientés AB, AC , BC BA et CA, CB .
— p le demi-périmètre du triangle ABC
— A l’aire du triangle ABC
1. En utilisant le théorème d’Al-Kashi, montrer que :
1 `
1 ´ cos2 pαq “ 2bc ´ b2 ´ c2 ` a2 2bc ` b2 ` c2 ´ a2 .
˘` ˘
2
4b c 2

2. En déduire que :
1
b
sinpαq “ pb ` c ` aq pb ` c ´ aq pa ´ b ` cq pa ` b ´ cq.
2bc

3. Montrer que :
b
A “ ppp ´ aqpp ´ bqpp ´ cq (formule de Héron)

Exercice 7.35 Un vecteur normal de la droite d’Euler


Soit ABC un triangle non équilatéral. On note A1 , B1 , C 1 les milieux respectifs
des segments rBCs, rCAs, rABs. On pose :

a “ BC, b “ CA et c “ AB.

On considère l’ensemble E des points M du plan tels que :


ÝÑ ÝÝÑ ÝÑ ÝÝÑ ÝÑ ÝÝÑ
a2 BC ¨ MA1 ` b2 CA ¨ MB1 ` c2 AB ¨ MC 1 “ 0.

1. On note Ω le centre du cercle circonscrit au triangle ABC. Montrer que


le point Ω appartient à l’ensemble E.
2. On note G le centre de gravité du triangle ABC.
a) Montrer que :
ÝÑ ÝÝÑ1 1 ` 2
b ´ c2 .
˘
BC ¨ GA “
6
b) En déduire que le point G appartient à l’ensemble E.

184
7.4 Exercices

3. On pose :
ÝÑ ÝÑ ÝÑ
u “ a2 BC ` b2 CA ` c2 AB.
Ñ
Ý

a) Montrer que :
ÝÑ ÝÑ
u “ pa2 ´ b2 qAC ` pc2 ´ a2 qAB.
Ñ
Ý

b) En déduire que le vecteur Ñ


Ý
u est non nul.
c) Montrer que pour tout point M du plan :
ÝÑ ÝÝÑ ÝÑ ÝÝÑ ÝÑ ÝÝÑ Ý ÝÝÑ
a2 BC ¨ MA1 ` b2 CA ¨ MB1 ` c2 AB ¨ MC 1 “ Ñ
u ¨ MG.

4. Déterminer l’ensemble E.

Exercice 7.36 Deuxième théorème de Thébault


Soit ABCD un carré direct. on définit les points I et J tels que les triangles
AIB et BJC soient équilatéraux directs.
Montrer en appliquant le théorème d’Al-Kashi dans les triangles DIB, IBJ
et BJD que le triangle DIJ est équilatéral.

Exercice 7.37 Théorème de Morley


Soit ABC un triangle. On note :
— a, b et c les longueurs respectives des segments rBCs,
´ rCAs et¯ rABs
´ ; ¯
ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ
— α, β et γ des mesures respectives des angles orientés AB, AC , BC, BA
´ ¯
ÝÑ ÝÑ
et CA, CB ;
— Rc le rayon du cercle circonscrit au triangle ABC ;
— ∆A et ∆1A les droites passant par le point A et admettant des vecteurs
directeurs Ñ
Ýu 1 et Ñ
Ý
u 2 tels que :
´{¯ α ´ { ¯ 2α
ÝÑ ÝÑ “ ÝÑ ÝÑ “
AB, u 1 r2πs et AB, u2 r2πs.
3 3
— ∆B , ∆1B , ∆C et ∆1C sont définies de façon analogue ;
— P est le point d’intersection entre les droites ∆B et ∆1C , Q est le point
d’intersection entre les droites ∆C et ∆1A et R est le point d’intersection
entre les droites ∆A et ∆1B .
1. a) Montrer que : ´ ¯
β
sinpγq sin 3
AR “ 2Rc γ˘ .
sin π3 ´ 3
`

185
7 Angles et trigonométrie circulaire

b) Montrer que :
´γ ¯ ´π γ¯ ´π γ ¯
sinpγq “ 4 sin sin ´ sin ` .
3 3 3 3 3
c) En déduire que :
ˆ ˙
β ´γ ¯ ´π γ ¯
AR “ 8Rc sin sin sin ` .
3 3 3 3

2. Par analogie, exprimer AQ en fonction de α et γ.


3. Montrer que :
ˆ ˙
´α ¯ β ´γ ¯
QR “ 8Rc sin sin sin .
3 3 3

4. Montrer que le triangle P QR est équilatéral. Ce résultat est le théorème


de Morley.

∆1B

∆C ∆B

Q
∆1C R

C
P
B
∆1A
∆A

Figure 7.28 – Théorème de Morley

186
7.4 Exercices

Exercice 7.38 Loi des tangentes


Soit ABC un triangle direct. On note :
— b et c les longueurs respectives des segments ´ rCAs¯et rABs
´ ; ¯
ÝÑ ÝÑ ÝÑ ÝÑ
— β et γ des mesures respectives des angles BC, BA et CA, CB .
Montrer en utilisant la loi des sinus que :
´ ¯
β ´γ
b´c tan 2
“ ´ ¯.
b ` c tan β `γ
2

187
Table des matières
1 Logique et ensembles 5
1.1 Les bases de la logique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2 Ensembles, parties, éléments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

2 Équations et systèmes d’équations 15


2.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.2 Équations du premier et du second degré . . . . . . . . . . . . . 18
2.2.1 Premières équations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.2.2 Équation du second degré à cœfficients réels . . . . . . 22
2.3 Systèmes d’équations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.3.1 Premiers exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.3.2 Système linéaire de deux équations à deux inconnues . 28
2.4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.4.1 Résolutions d’équations . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.4.2 Résolutions de systèmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2.4.3 Mise en équations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

3 Raisonnement par récurrence et compléments de calcul algé-


brique 39
3.1 Raisonnement par récurrence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.2 Sommes et produitsÿ. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
3.2.1 Le symbole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
ź
3.2.2 Le symbole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
3.3 Cœfficients binomiaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
3.3.1 Cœfficients binomiaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
3.3.2 Binôme de Newton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
3.4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
3.4.1 Raisonnement par récurrence, calculs de sommes et de
produits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
3.4.2 Cœfficients binomiaux et formule du binôme de Newton 64

4 Arithmétique dans Z 67
4.1 Divisibilité dans Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

189
Table des matières

4.2 Nombre premier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73


4.3 Congruences dans Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
4.3.1 Application : critères de divisibilité . . . . . . . . . . . . 87
4.4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
4.4.1 Divisibilité dans Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
4.4.2 Nombres premiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
4.4.3 Congruences dans Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93

5 Fonctions polynomiales réelles 99


5.1 Racines et factorisation des fonctions polynomiales réelles . . . 99
5.2 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104

6 Géométrie analytique plane 109


6.1 Équation cartésienne de droites et de cercles . . . . . . . . . . . 109
6.1.1 Équation cartésienne de droites . . . . . . . . . . . . . . 109
6.1.2 Equation cartésienne de cercle . . . . . . . . . . . . . . . 112
6.2 Produit scalaire dans le plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
6.2.1 Définition et propriétés fondamentales . . . . . . . . . . 115
6.2.2 Distance d’un point à une droite . . . . . . . . . . . . . 120
6.3 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
6.3.1 Calcul vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
6.3.2 Équations cartésiennes de droite et de cercle . . . . . . . 124
6.3.3 Produit scalaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
6.3.4 Distance d’un point par rapport à une droite . . . . . . 129

7 Angles et trigonométrie circulaire 131


7.1 Angle orienté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
7.1.1 Abscisse curviligne sur le cercle trigonométrique . . . . 131
7.1.2 Angle orienté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
7.1.3 Théorèmes de l’angle au centre et de l’angle inscrit . . . 144
7.2 Trigonométrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
7.2.1 Cosinus, sinus et tangente d’un réel . . . . . . . . . . . . 148
7.2.2 Formules d’addition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
7.2.3 Équations trigonométriques . . . . . . . . . . . . . . . . 160
7.3 Géométrie dans le triangle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
7.4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169
7.4.1 Angles orientés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169
7.4.2 Trigonométrie circulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176
7.4.3 Géométrie dans le triangle . . . . . . . . . . . . . . . . . 182

190
Table des figures
1.1 Réunion de deux ensembles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2 Intersection de deux ensembles . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3 Trois ensembles en position générale . . . . . . . . . . . . . . . 13

3.1 somme des entiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50


3.2 somme des entiers impairs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62

6.1 Exemples d’équations cartésiennes de droites . . . . . . . . . . 110


6.2 Cercle d’équation px ´ 1q2 ` py ` 2q2 “ 16 . . . . . . . . . . . . 114
6.3 Puissance d’un point par rapport à un cercle. . . . . . . . . . . 128
6.4 Axes et centre radicaux de trois cercles tangents deux à deux. . 128

7.1 Abscisse curviligne sur le cercle trigonométrique . . . . . . . . 132


7.2 Exemple d’abscisse curviligne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
7.3 Mesure d’un angle orienté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
7.4 Mesure de l’angle Ñ ,ÝÑ˘ . . . . . . . . . . . . .

u
{ ´u . . . . . . . . 138
7.5 Mesure de l’angle p{ Ñ
Ý Ñ
Ý
v,uq . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
´{¯
ÝÑÝ
7.6 Mesure de l’angle λu, Ñ v . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
7.7 Bissectrices intérieure et extérieure. . . . . . . . . . . . . . . . . 144
7.8 Le théorème de l’angle au centre . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
7.9 Théorème de Miquel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
7.10 Lecture graphique du cosinus et du sinus d’un réel . . . . . . . 148
7.11 Lecture graphique de la tangente d’un réel . . . . . . . . . . . . 149
7.12 Sinus et cosinus des angles α et ´α. . . . . . . . . . . . . . . . . 152
7.13 Sinus et cosinus des angles associés α et π ´ α. . . . . . . . . . 152
7.14 Sinus et cosinus des angles associés α et π´π ` α. ¯. . . . . . . . . 153
7.15 Sinus et cosinus des angles associés α et ´α . . . . . . . . . 157
´π 2 ¯
7.16 Sinus et cosinus des angles associés α et `α . . . . . . . . . 158
2
7.17 Notations usuelles des angles et des longueurs dans un triangle 163
7.18 Cas AHC direct. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
7.19 Cas AHC indirect. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
7.20 Loi des sinus : cas ABA1 direct. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169

191
Table des figures

7.21 Loi des sinus : cas ABA1 indirect. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170


7.22 Point de Fermat d’un triangle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
7.23 Angle inscrit et tangente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
7.24 Théorème de Miquel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
7.25 Cas P , Q, R non alignés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
7.26 Cas P , Q, R alignés : droite de Simpson . . . . . . . . . . . . . . . 175
7.27 Tangente et triangle orthique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
7.28 Théorème de Morley . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186

192

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