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Lycée Louis-Le-Grand, Paris Année 2021/2022

Corrigé des exercices


MP2I

Alain TROESCH

Version du:

23 novembre 2023
Table des matières

1 Logique et raisonnements 2

2 Ensembles et applications 24

3 Sommes et produits 36

4 Combinatoire 46

5 Relations 67

6 Nombres réels 74

7 Nombres complexes 87
1
Logique et raisonnements

Corrigé de l’exercice 1.1 – VRAI ou FAUX ?


1. A ùñ pB ùñ Aq : VRAI
En effet, si on suppose A vraie, l’implication B ùñ A est vraie aussi (puisque sa conlclusion l’est).
2. A ùñ B est équivalent à A ùñ B : FAUX
En effet, cela reviendrait à dire que A ùñ B équivaut à sa réciproque B ùñ A, puisque par
contraposition, cette dernière implication équivaut à A ùñ B. Ceci est grossièrement faux
(comme le montre l’exemple x ď 2 ùñ x ď 3, dont la rciproque est fausse !)
3. p@x, pApxq ùñ Bpxqqq ùñ ppDx, Apxqq ùñ pDx, Bpxqqq : VRAI
En effet, supposons que :
@x, pApxq ùñ Bpxqq,
et supposons de plus que :
Dx, Apxq
De cette dernière affirmation, il résulte qu’on peut choisir x0 tel que Apx0 q soit satisfait. De la
première hypothèse, on tire Apx0 q ùñ Bpx0 q (valable pour tout x donc pour x0 ), puis, d’après le
modus ponens, Bpx0 q est vraie. On a bien trouvé un x0 rendant Bpx0 q vraie, d’où la conclusion :

Dx, Bpxq.

C’est bien ce qu’il fallait montrer.


4. pDx, pApxq ùñ Bpxqqq ùñ pp@x, Apxqq ùñ p@x, Bpxqqq : FAUX
Si l’hypothèse de l’implication est vraie, elle ne donne l’implication Apxq ùñ Bpxq que pour au
moins un x, pas pour tous. Si on a : p@x, Apxqq, on pourra conclure que Bpxq est vraie pour les x
tels que Apxq ùñ Bpxq, c’est-à-dire pas nécessairement tous.
On peut supposer par exemple que x peut prendre 2 valeurs x1 et x2 , que Apx1 q et Apx2 q sont vraies,
ainsi que Bpx1 q, mais que Bpx2 q est fausse. On a alors Apx1 q ùñ Bpx1 q mais pas Apx2 q ùñ Bpx2 q.
L’hypothèse de l’implication générale est donc vraie, mais on vérifie facilement que la conclusion
ne l’est pas !
5. pDx, pApxq ùñ Bpxqqq ùñ pp@x, Apxqq ùñ pDx, Bpxqqq : VRAI
En effet, si l’hypothèse est vraie et que : @x, Apxq, alors Apxq est en particulier vraie pour un
x pour lequel Apxq ùñ Bpxq, d’où on peut conclure que Bpxq est vraie pour ce même x. Cela
prouve : Dx, Bpxq.

Corrigé de l’exercice 1.2 –


1. Supposons @x, P pxq ^ Qpxq. Soit x. Alors, pour cette valeur de x, P pxq ^ Qpxq est vrai, donc en
particulier P pxq. Par conséquent, @x, P pxq. De même, @x, Qpxq. On en déduit donc que p@x, P pxqq^
p@x, Qpxqq.
3

Réciproquement, supposons p@x, P pxqq ^ p@x, Qpxqq. Soit x. Comme @x, P pxq, en particulier, pour
cette valeur de x qu’on s’est donnée, P pxq est vraie. De même, Qpxq est vraie, donc P pxq ^ Qpxq.
La valeur de x qu’on s’est donnée étant quelconque, on en déduit que @x, P pxq ^ Qpxq.
Les deux propositions sont équivalentes.
2. @x, P pxq_ Qpxq : pour tout x, soit P pxq est vrai, soit Qpxq, mais il ne s’agit pas forcément toujours
de P ou toujours de Q : pour certaines valeurs de x, il peut s’agir de P , pour d’autres, il peut
s’agir de Q. Ainsi, cette propriété est moins forte que p@x, P pxqq _ p@x, Qpxqq
En revanche, il est assez clair que si p@x, P pxqq _ p@x, Qpxqq, alors @x, P pxq _ Qpxq, la réciproque
étant fausse
3. Pour une valeur particulière de X, si @x, pP ùñ Qq, il suffit que P pXq soit vrai pour que QpXq
aussi, alors que si p@xP q ùñ p@xQq, il est nécessaire a priori de savoir que P pxq est vraie pour
toutes les valeurs de x pour avoir QpXq pour une valeur donnée. La deuxième assertion est donc
beaucoup plus contraignante ; elle est clairement vérifiée si la première l’est, mais la réciproque est
fausse.
4. Si Dx, P _ Q, alors il existe une valeur x pour laquelle soit P pxq est vérifiée (donc Dx, P pxq), soit
Qpxq est vérifiée (donc Dx, Qpxq). Ainsi, DxP _ DxQ.
Réciproquement si DxP _ DxQ, soit il existe x tel que P pxq, et dans ce cas P pxq _ Qpxq est vrai,
soit il existe x tel que Qpxq, et P pxq _ Qpxq est aussi vrai. Dans tous las cas, on a une valeur de x
telle que P pxq _ Qpxq est vraie.
Les deux expressions sont donc équivalentes.
5. Dans Dx, P ^ Q, P et Q doivent être satisfaites pour une même valeur de x, ce qui n’est pas
nécessaire si DxP ^ DxQ. Ainsi, la première assertion entraîne la deuxième, mais pas l’inverse.

Corrigé de l’exercice 1.4 –


1. Proposition : @x P A, Dy P B, pP pyq ùñ Qpx, yqq.
Négation : Dx P A, @y P B, pP pyq ^ Qpx, yqq.
2. Proposition : @x P A, ppDy P B, P pyqq ùñ Qpx, yqq.
Négation : Dx P A, pDy P B, P pyqq ^ Qpx, yq.
3. Proposition : pA ùñ p@x, Bpxqqq ðñ p@y, Cpyqq ;
Négation : pA ùñ p@x, Bpxqqq ðñ pDy, Cpyqq.
Remarque : La négation de A ðñ B est au choix A ðñ B ou A ðñ B. On a bien sûr intérêt
à nier de A et B la proposition la plus simple !
4. Proposition : A ùñ pp@x, Bpxqq ðñ p@y, Cpyqqq.
Négation : A ^ pp@x Bpxqq ðñ pDy, Cpyqqq
5. Proposition : A ùñ p@x, pBpxq ðñ p@y, Cpyqqqq.
Négation : A ^ pDx, p Bpxq ðñ p@y, Cpyqqqq.

Corrigé de l’exercice 1.7 – Négations logiques


1. pppA _ Bq ùñ Cq ùñ pD ^ Eqq ” ppA _ Bq ùñ Cq ^ p D _ Eq
2. On a la succession suivante d’assertions équivalentes :

ppA ùñ Bq ðñ pA ùñ Cqq ” p pA ùñ Bqq ðñ pA ùñ Cq


” pA ^ Bq ðñ pA ùñ Cq

Il est possible d’obtenir des expressions équivalentes, par exemple en niant A ùñ C plutôt que
A ùñ B.
3. p@x P E, Dy P E, Apx, yq _ Bpxqq ” Dx P E, @y P E, Apx, yq ^ Bpxq ;
4

4. On a la succession suivante d’assertions équivalentes :

pDx P E, Apxqq ùñ p@x P E, Apxqq ” p@x P E, Apxqq ^ Dx P E, Apxqq


” p@x P E, Apxqq ^ p@x P E, Apxqq;

5. En l’absence de parenthésage, le quantificateur Dx P E est en dehors de l’équivalence. Ainsi :

pDx P E, A ðñ pDy P E, Apx, yq ^ Bpyqqq ” @x P E, pA ðñ pDy P E, Apx, yq ^ Bpyqqq


” @x P E, p Aq ðñ pDy P E, Apx, yq ^ Bpyqq.

Je rappelle que la négation de A ðñ B est A ðñ p Bq, ou, de manière équivalente, A ðñ B.


Autant nier de A ou B celui qui est le plus facile à nier !
6. Essayons d’abord de formaliser l’unicité en n’utilisant que des quantificateurs D et @, qu’on sait
bien nier. Dire qu’il existe un unique x revient à dire que :
‚ il existe un x ;
‚ il n’en existe par plusieurs, autrement dit, si Apxq “ Apyq, alors x “ y.
Ainsi, D!x, Apxq ” pDx, Apxqq ^ p@x@y, pApxq “ Apyqq ùñ px “ yqq.
Nions cette expression. On obtient :

p@x, Apxqq _ pDxDy, px ‰ yq ^ pApxq “ Apyqqq.

Corrigé de l’exercice 1.8 –


1. R ùñ pS ùñ Rq.
‚ Table de vérité :
R S S ùñ R R ùñ pS ùñ Rq
V V V V
V F V V
F V F V
F F V V
˚ Pour remplir la troisième colonne, on repère le seul cas pouvant amener l’invalidité de
l’implication : l’hypothèse S est vraie, et pourtant la conclusion R est fausse. Ce cas de
figure correspond à la troisième ligne.
˚ De même le seul cas qui pourrait rendre R ùñ pS ùñ Rq faux est le cas où l’hypothèse R
est vraie et la conclusion pS ùñ Rq est fausse, donc V sur la colonne 1 et F sur la colonne
3. Cette situation ne se produit pas, donc l’implication est toujours vraie.
‚ Manipulations logiques : on utilise la tautologie pR ùñ T q ” p R _ T q, ainsi que l’associativité
et la commutativité du _. Enfin, on remarque que si tau désigne une tautologie, τ _ A ” τ et
de même τ ^ A ” A. Ainsi :

R ùñ pS ùñ Rq ” R _ p‰ S _ Rq
” p R _ Rq _ S
”τ_ S
” τ.

‚ Raisonnement déductif. On déroule la structure logique, en posant les hypothèses au fur et à


mesure :
˚ Pour montrer R ùñ pS ùñ Rq, on suppose que S est vraie, et on montre qu’alors S ùñ R
est aussi vraie.
˚ Supposons donc S vraie (hyp 1). Il faut montrer que S ùñ R est vraie (hyp 2) ; pour cela,
on suppose que l’hypothèse S est vraie. Alors la conclusion R est vraie (d’après hyp 1).
˚ On a bien montré que si hyp 1 est vérifiée, S ùñ R, donc que R ùñ pS ùñ Rq.
5

2. pR ùñ Sq ùñ ppS ùñ T q ùñ pR ùñ T qq.
‚ Table de vérité :
R S T A “ R ùñ S B “ pS ùñ T q C “ pR ùñ T q D “ pB ùñ Cq A ùñ D
V V V V V V V V
V V F V F F V V
V F V F V V V V
V F F F V F F V
F V V V V V V V
F V F V F V V V
F F V V V V V V
F F F V V V V V
‚ Manipulations logiques :
On peut, comme dans la question précédente, trandformer toutes les implications en disjonction,
ou alors essayer de se ramener à la transitivité de l’implication, en commençant par remarquer
que
A ùñ pB ùñ Cq ” p A _ pB ùñ Cqq
” A_ B_C
” pA ^ Bq _ C
” pA ^ Bq ùñ C.
Ainsi,
pR ùñ Sq ùñ ppS ùñ T q ùñ pR ùñ T qq ” ppR ùñ Sq ^ pS ùñ T qq ùñ pR ùñ T q
τ
par transitivité de l’implication.
‚ Raisonnment déductif :
˚ Supposons que l’hypothèse 1 : R ùñ S est vraie, et montrons que la conclusion Ccl 1 :
pS ùñ T q ùñ pR ùñ T q.
˚ Pour montrer Ccl 1, on décompose encore : il s’agit d’une implication à démontrer, on
suppose donc vraie l’hypothèse Hyp 2 : S ùñ T , et on cherche à montrer Ccl 2 : R ùñ T .
˚ Là encore, avec Hyp 1 et Hyp 2, on est ramené à la transitivité de l’implication. Mais tant
qu’à faire, on pousse notre méthode jusqu’au bout : pour montrer Ccl 2, qui s’écrit encore
sous forme d’une implication, on suppose vraie Hyp 3 : R et on doit démontrer T .
˚ D’après Hyp 3 et Hyp 1 et le modus ponens, S est vraie. Ainsi, d’après Hyp 2 et le modus
ponens, T est vraie. On a donc montré que Ccl 3 est vraie, ce qui termine notre preuve.
3. pR _ Sq ðñ ppR ùñ Sq ùñ Sq
‚ Table de vérité :
R S A“R_S R ùñ S B “ pR ùñ Sq ùñ S A ðñ B
V V V V V V
V F V F V V
F V V V V V
F F F V F V
‚ Manipulations logiques :
pR ùñ Sq ùñ S ” pR ùñ Sq _ S
” pR ^ Sq _ S
” pR _ Sq ^ p S _ Sq
” pR _ Sq ^ τ
” R _ S.
6

Ainsi, on a bien
pR _ Sq ðñ ppR ùñ Sq ùñ Sq
‚ Raisonnement déductif :
On a une équivalence à prouver. On utilise le principe de double-implication :
˚ Implication directe :
— On suppose que R _ S (Hyp 1). On doit montrer pR ùñ Sq ùñ S (Ccl 1).
— Pour montrer cette implication, on suppose R ùñ S (hyp 2), et on montre S (Ccl 2).
— Raisonnons par l’absurde en supposant S faux. Alors R est vrai d’après l’hypothèse Hyp
1. On déduit de Hyp 2 et du modus ponens que S est vrai, d’où une contradiction.
— Ainsi, S est vraie (Ccl 2). Cela termine notre preuve.
4. pR ùñ pS _ T qq ðñ pS _ R _ T q.
‚ Table de vérité :

R S T A“S_T B “ R ùñ A R S_ R C “S_ R_T B ðñ C


V V V V V F V V V
V V F V V F V V V
V F V V V F F V V
V F F F F F F F V
F V V V V V V V V
F V F V V V V V V
F F V V V V V V V
F F F F V V V V V

‚ Manipulations logiques :

R ùñ pS _ T q R _ pS _ T q
S_ R_T

d’où le résultat voulu.


‚ Raisonnement déductif :
On raisonne par double-implication :
˚ Supposons R ùñ pS _ T q (hyp 1), et montrons S _ R _ T (Ccl 1).
Pour montrer une disjonction A _ B, il suffit de montrer que si l’une des propriétés est
fausse, l’autre est vraie. Ainsi, pour montrer Ccl 1, il suffit de supposer que R est fausse
(i.e. R est vraie, Hyp 2) et de montrer que S _ T est vraie. Cela résulte directement de Hyp
2 et Hyp 1 via le modus ponens.
˚ Supposons S _ R _ T (Hyp 1). Il s’agit de montrer que R ùñ pS _ T q est vraie (Ccl
1). Pour cela, on suppose R vraie (Hyp 2), et on montre que S _ T est vraie (Ccl 2). Or,
d’après Hyp 2, R est fausse, alors que d’après Hyp 1, ‰ R _ pS _ T q est vraie. Donc S _ T
est vraie.
5. pR ùñ Sq ùñ ppR ^ T q ùñ pS ^ T qq.
‚ Table de vérité :

R S T A “ R ùñ S B “R^T C “S^T D “ B ùñ C A ùñ D
V V V V V V V V
V V F V F F V V
V F V F V F V V
V F F F F F V V
F V V V F V F V
F V F V F F V V
F F V V F F V V
F F F V F F V V
7

‚ Manipulations logiques :

pR ^ T q ùñ pS ^ T q ” p pR ^ T qq _ pS ^ T q
”p R_ T q _ pS ^ T q
”p R_ T _ Sq ^ p R _ T _ Tq
”p R_ T _ Sq ^ R_τ
”p R_ T _ Sq ^ τ
” R_ T _ S.

Ainsi,

pR ùñ Sq ùñ ppR ^ T q ùñ pS ^ T qq ” pR ùñ Sq _ p R _ T _ Sq
” pR ^ Sq _ p R _ T _ Sq
” pR _ R_ T _ Sq ^ p S _ R_ T _S
” pτ _ T _ Sq ^ τ _ R_ Tq
”τ ^τ
” τ.

‚ Raisonnement déductif :
˚ On suppose l’hypothèse R ùñ S (hyp 1). On doit montrer que pR ^ T q ùñ pS ^ T q (ccl 1).
˚ Pour montrer ccl 1, on suppose R ^ T (hyp 2) et on doit démontrer S ^ T (ccl 2) :
— D’après hyp 2, T est vraie.
— D’après hyp 2, R est vraie. On déduit de hyp 1 et du modus ponens que S est vraie.
— Donc S ^ T est vraie.
6. pR ðñ Sq ùñ ppT ùñ Rq ðñ pT ùñ Sqq .
‚ Table de vérité :

R S T A “ R ðñ S B “ T ùñ R C “ T ùñ S D “ B ðñ C A ùñ D
V V V V V V V V
V V F V V V V V
V F V F V F F V
V F F F V V V V
F V V F F V F V
F V F F V V V V
F F V V F F V V
F F F V V V V V

‚ Manipulations formelles :

pT ùñ Rq ðñ pT ùñ Sq ” ppT ùñ Rq ^ pT ùñ Sqq _ p pT ùñ Rq ^ pT ùñ Sqq


” ppR _ T q ^ pS _ T qq _ pT ^ R^T ^ Sq
” pR ^ Sq _ T _ pT ^ pR _ Sqq
” pR ^ Sq _ pp T _ T q ^ p T _ pR _ Sqqq
” pR ^ Sq _ pτ ^ p T _ pR _ Sqqq
” pR ^ Sq _ T_ pR _ Sq.
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Ainsi,

pR ðñ Sq ùñ ppT ùñ Rq ðñ pT ùñ Sqq ” pR ðñ Sq _ pR ^ Sq _ T_ pR _ Sq
” pR ^ Sq _ p R ^ Sq _ pR ^ Sq _ T_ pR _ Sq
” pR ^ p S _ Sqq _ p R ^ pS _ Sqq _ T
”R_ R_ T
”τ_ T
” τ.

‚ La méthode déductive est ici largement la plus efficace, et la plus intuitive, car elle s’appuie
vraiment sur la sigification logique de cette formule, évidente e y réfléchissant un peu.
˚ Pour montrer cette implication, on suppose Hyp 1 : pR ðñ Sq. On doit alors montrer Ccl
1 : pT ùñ Rq ðñ pT ùñ Sq.
˚ Pour montrer Ccl 1, o raisonne par double implication : on montre pT ùñ Rq ùñ pT ùñ Sq
et pT ùñ Sq ùñ pT ùñ Rq :
— Montrons pT ùñ Rq ùñ pT ùñ Sq. Pour cela, supposons T ùñ R. D’après Hyp 1,
R ùñ S, donc par transitivité de l’implication, T ùñ S.
— Montrons pT ùñ Sq ùñ pT ùñ Rq. Pour cela, supposons T ùñ R. D’après Hyp 1,
S ùñ R, donc par transitivité de l’implication, T ùñ R.
Cela prouve bien Ccl 1.
À retenir de cet exercice :
‚ La méthode 3 est celle qu’on mettra en oeuvre pour démontrer des propriétés mathématiques : il
s’agit de décomposer la propriété à démontrer en déroulant au fur et à mesure sa structure logique,
c’est-à-dire en SUPPOSANT au fur et à mesure les hypothèses des implications, et en POSANT
les variables, lorsqu’en plus, il y a des quantifications.
‚ La méthode 1 est efficace (et indispensable) pour démontrer quelques règles logiques élémentaires
(voir cours), mais s’avère assez vite limitée et peu agréable, et peu adaptée au cas de formules
quantifiées. Par ailleurs, elle coupe court à toute intuition. Mieux vaut la réserver à ces usages
initiaux.
‚ La méthode 2 peut être efficace pour certaines propriétés logiques assez simples, mais a ses limita-
tions notamment lorsqu’il y a des quantifications, car c’est une méthode globale qui fait manipuler
l’expression entière : on ne peut pas poser les variables et les hypothèses, et donc on n’a pas de
matériel de travail. De même, elle est peu adaptée à la rédaction d’un argument nécessitant de
rajouter des ingrédients (utilisation de théorèmes connues etc)
‚ KAPLA : pour comparer les méthodes 2 et 3, on peut faire l’analogie suivante : la méthode 3
manipule l’expression logique dans sa totalité, sans pouvoir accéder aux propriétés internes et aux
variables lorsqu’il y a des quantifications. Cela revient à essayer de construire un chateau avec des
Kaplas en secouant une boîte contenant des Kaplas, mais sans manipuler les Kaplas eux-même.
Avec la méthode 2, on ouvre la boîte de Kapla, et on prend les Kaplas dans la main un à un pour
construire le chateau (i.e. on accède aux hypothèses et aux variables). C’est plus facile comme ça ! !

Les exercices suivants illustrent les différents types de raisonnement vus en cours. Ils sont volontairement
un peu mélangés, pour vous laisse trouver le(s) raisonnement(s) le(s) plus adapté(s) à chaque exercice.
Corrigé de l’exercice 1.10 –
1. On procède par analyse synthèse :
‚ Analyse : supposons que x soit solution de l’équation. Alors, en élevant au carré,

xpx ´ 3q “ 3x ´ 5 donc: x2 ´ 6x ` 5 “ 0 donc: px ´ 1qpx ´ 5q “ 0.

Ainsi, x “ 1 ou x “ 5. Cela fournit les deux seules solutions possibles.


‚ Synthèse : on vérifie facilement que 5 est solution mais pas 1
9

Ainsi, l’équation a une unique solution x “ 5.


2. Tout d’abord, l’équation n’est définie que si x ě 0. par ailleurs, x “ 0 n’est pas solution (le terme
de gauche vaut 10 “ 1, et celui de droite 01 “ 0). On peut donc se limiter à la recherche des
solutions strictement positives.
On procède par analyse synthèse :
‚ Analyse : supposons que x ą 0 soit solution de l’équation. Alors en appliquant la fonction ln,

x lnpxx q “ xx ln x soit: x2 ln x “ xx ln x.

Soit x “ 1, soit xx “ x2 , d’où, en appliquant ln une nouvelle fois,

x ln x “ 2 ln 2, puis: x “ 2.

Ainsi, les deux seules solutions possibles sont 1 et 2.


‚ Synthèse : on vérifie facilement que 1 et 2 sont bien solutions. Ainsi, l’ensemble des solutions
de l’équation est S “ t1, 2u.

Corrigé de l’exercice 1.11 –


1. Supposons qu’il n’existe qu’un nombre fini de nombres premiers, et soit n le nombre de nombres
premiers. Ainsi, tp1 , . . . , pn u est l’ensemble de tous les nombres premiers. Soit :

m “ p1 p2 . . . pn ` 1.

Alors, pour tout i P v1, nw, m ” 1 mod pi , et comme pi ‰ 1, m ı 0 mod pi . Ainsi, m n’est
divisible par aucun nombre premier. Or m ą 1 ce qui contredit un résultat du cours.
Ainsi, il existe une infinité de nombres premiers.
2. On montre par récurrence forte sur n la propriété suivante, définie pour tout n P N˚ : Ppnq :
n´1
« pn ď 2 2 ».
0 1
Tout d’abord, p1 “ 2 et 22 “ 2, donc p1 ď 22 , donc Pp1q est vérifiée.
Soit maintenant n P N˚ , et supposons que Ppkq est vrai pour tout k ď n. Alors, d’après la question
précédente, pn`1 existe, et de plus, pn`1 ď p1 p2 ¨ ¨ ¨ pn `1 “ m. En effet, cet entier m n’est divisible
par aucun des n premiers nombres premiers p1 , . . . , pn ; mais comme il est strictement supérieur
à 1, il existe un nombre premier p le divisant, et ce nombre premier vérifie p P v1, mw. Ainsi,
l’ensemble v1, mw contient d’autres entiers premiers que p1 , . . . , pn ; il contient donc nécessairement
pn`1 Ainsi :
n´1
0 1 0
`21 `¨¨¨`2n´1 n
´1
pn`1 ď p1 p2 ¨ ¨ ¨ pn ` 1 ď 22 22 ¨ ¨ ¨ 22 ` 1 “ 22 ` 1 “ 22 ` 1.

La deuxième inégalité découle des hypothèses de la récurrence forte. Enfin, 2n ´ 1 ě 0, donc


n
22 ´1 ě 1, donc
n n n n
22 “ 22 ´1 ` 22 ´1 ě 22 ´1 ` 1.
n
Par conséquent, pn`1 ď 22 . Ainsi, Ppn ` 1q est prouvé, sous les hypothèses de récurrence.
n´1
D’après le principe de récurrence forte, on en déduit que pour tout n P N˚ , pn ď 22

Corrigé de l’exercice 1.12 –


1. ‚ Analyse : Si g et c existent et vérifient ce qu’il faut, on obtient :
ż1 ż1 ż1 ż
f ptq dt “ pgptq ` cq dt “ gptq dt ` 01 c dt “ c.
0 0 0

Ainsi,
ż1 ż1
c“ f ptq dt et gptq “ f ptq ´ f ptq dt.
0 0
L’analyse nous assure une unique façonn de définir g et c. Ainsi, sous réserve d’unicité, le couple
pg, cq est unique.
10

‚ Synthèse : Posons
ż1
c“ f ptq dt et @t P r0, 1s, gptq “ f ptq ´ c.
0

La deuxième égalité nous assure de l’égalité f “ g ` c. Il reste à vérifier que l’intégrale de g est
nulle :
ż1 ż1 ż1 ż1
1
gptq dt “ pf ptq ´ cq dt “ int0 f ptq dt ´ c dt “ f ptq dt ´ c “ 0.
0 0 0 0

D’où l’existence de la solution.


2. On fait égalemennt une analyse synthèse.
‚ Analyse : Supposons que g et h existe, et écrivons hptq “ at ` b. Par linéarité de l’intégrale,
ż1
dire que f ptqP ptq dt “ 0 pour tout polynôme de degré innférieur ou égal à 1 équivaut à dire
ż1 0 ż1
que f ptq dt “ 0 et tf ptq dt “ 0 (on retrouve tous les autres c as en formant une CL de
0 0
ces 2 cas). On a alors :
ż1 ż1 ż1 ż1
pEq : f ptq dt ´ pat ` bq dt “ 0 et tf ptq dt ´ pat2 ` btq dt “ 0.
0 0 0 0
ż1 ż1
En notant I “ f ptq dt et J “ tf ptq dt, on obtient donc le système
0 0
#
a
I “ 2 `b
pSq :
a
J “ 3 ` 2b .

˚ En considérant L1 ´ 2L2 , il vient ´ a6 “ I ´ 2J, donc a “ 12J ´ 6I.


˚ En considérant 2L1 ´ 3L2 , il vient 2I ´ 3J “ 2b , donc b “ 4I ´ 6J.
On trouve alors gptq “ f ptq ´ pat ` bq. Ainsi, on a une unique façon de définir a, b et g.
‚ Synthèse : Réciproquement, si a et b sont définis ainsi, ils sont solution du système pSq, qui est
équivalent aux deux égalités pEq. En posant

gptq “ f ptq ´ pat ` bq,

on a donc
ż1 ż1 ż1 ż1 ż1 ż1
gptq dt “ f ptq dt´ pat`bq dt “ 0 et tgptq dt “ tf ptq dt´ pat2 `btq dt “ 0.
0 0 0 0 0 0

En formant une combinaison linéaire quelconque de ces intégrales, il vient bien :


ż1
@P P R1 rXs, P ptqgptq dt “ 0,
0

comme voulu. D’où l’existence de g et h.

Corrigé de l’exercice 1.13 –


‚ On peut utiliser le principe des tiroirs, en divisant r0, 1s en n intervalles r nk , k`1
n s, k P v0, n ´ 1w.
L’un de ces intervalles contient alors deux xi d’indices différents.
‚ On peut aussi raisonner par l’absurde. Quitte à renuméroter les xi , on peut supposer qu’ils sont
rangés dans l’ordre croissant. En supposant alors que pour tout pi, jq P v1, n ` 1w2 tel que i ‰ j,
on a |xi ´ xj | ą n1 , et en remarquant que pour tout i P v1, nw, xi`1 ´ xi ě 0, on obtient :
n n
ÿ ÿ 1
xn`1 ´ x1 “ xi`1 ´ xi ą “ 1.
i“1 i“1
n

Cela contredit le fait que le diamètre de l’intervalle r0, 1s est 1.


11

Corrigé de l’exercice 1.14 –


Soit, pour tout n dans N, la propriété Ppnq: @θ P N, cospnθq ` i ¨ sinpnθq “ pcos θ ` i ¨ sin θqn ..
Lorsque n “ 0, on a cospnθq ` i ¨ sinpnθq “ 1 ` i ¨0 “ 1, et pcos θ ` i ¨ sin θq0 “ 1. D’où Pp0q.
Remarquez (même si on n’en a pas besoin), que Pp1q est aussi une identité triviale.
Soit n P N tel que Ppnq. Alors

pcos θ ` i ¨ sin θqn`1 “ pcos θ ` i ¨ sin θqn ¨ pcos θ ` i ¨ sin θq


“ pcospnθq ` i ¨ sinpnθqqpcos θ ` i ¨ sin θq d’après l’hypothèse de récurrence
“ pcospnθq cos θ ´ sinpnθq sin θq ` ipsinpnθq cos θ ` cospnθq sin θq
“ cosppn ` 1qθq ` i ¨ sinppn ` 1qθq, d’après les formules trigonométriques

D’où Ppn ` 1q.


Par conséquent, Pp0q est vraie, et pour tout n dans N, Ppnq entraîne Ppn ` 1q. D’après le principe de
récurrence, Ppnq est vraie pour tout n dans N.

Corrigé de l’exercice 1.15 – On fait une analyse synthèse :


‚ Analyse : Supposons que λ et Y existent. Alors

Z “ pz1 , . . . zn q “ λpx1 ` ¨ ¨ ¨ ` xn q ` py1 , . . . , yn q “ pλx1 ` z1 , . . . , λxn ` zn q.

On exploite l’hypothèse sur Y en sommant les coordonnées de ces vecteurs :


n
ÿ n
ÿ n
ÿ n
ÿ
z zk “ λ xk ` yk “ λ xk .
k“1 k“0 k“0 k“0
n
Or, xk ‰ 0, on peut donc diviser et on obtient l’unique valeur de λ possible :
ř
k“0
n
ř
zn
λ “ k“1
n
ř .
xn
k“1

Une fois λ obtenu, on obtient une unique façon de définie Y en posant Y “ Z ´ λX. Ainsi, on a
déjà obtenu l’unicité sous réserve d’existence.
‚ Synthèse : posons λ comme ci-dessus et Y “ Z ´ λX. Cela nnous donne déjà la relation voulue
entre X, Y et Z. On calcule alors la somme des coordonnées de Y :
n
ř
n
ÿ zn n
ÿ
y1 ` ¨ ¨ ¨ ` yn “ zk ´ k“1
n
ř ¨ xk “ 0.
k“1 xn k“0
k“1

Ainsi, Y est bien dans H, et cela prouve l’existence.

Corrigé de l’exercice 1.17 – Soit pa, b, cq un triplet pythagoricien primitif (i.e. tel que a, b et c soient
premiers entre eux). On raisonne par l’absrude en supposant que c est pair.
‚ Alors a2 et b2 ont même parité. Le carré k 2 d’un entier k étant de même parité que k, on en déduit
que a est de même parité que a2 et b est de même parité que b2 . Ainsi, a et b ont même parité
‚ Comme a et b n’ont pas de diviseur commun, ils ne peuvent pas être tous deux divisibles par 2, il
sont donc tous les deux impairs. Ainsi, il existe deux entiers k et ℓ tels que

a “ 2k ` 1 et b “ 2ℓ ` 1.

En élevant au carré, on obtient :

a2 “ 4k 2 ` 4k ` 1 ” 1 r4s et b2 ” 1 r4s.

Par conséquent, c2 ” 2 r4s.


12

‚ Or, c étant pair, il existe un entier m tel que c “ 2m. Ainsi c2 “ 4m2 . Donc c2 ” 0 r4s.
‚ Les deux derniers points se contredisent. Ainsi, l’hypothèse initiale est fausse. Donc c est impair.
‚ Remarque importante : le résultat d’arithmétique utilisé sur les carrés est important et classique.
À retenir : un carré parfait a2 (carré d’un nombre entier) ne peut être congru qu’à 0 ou 1 modulo
4, les deux cas étant déterminés par la parité de a.

Corrigé de l’exercice 1.18 –


1. ‚ Analyse (condition nécessaire) : Supposons que le joueur 1 a une stratégie gagnante. Cela
signifie que la dernière fois que le joueur 2 joue, il est obligé de retirer un nombre d’allumettes
faisant gagner le joueur 1 : il ne peut donc par retirer la totalité des allumettes (sinon il gagne).
Ainsi, le nombre d’allumettes restant est au moins 8. S’il y en a strictement plus que 8, il peut
retirer une seule allumette et le joueur 1 ne peut pas terminer. Comme on a supposé que c’est
le dernier tour du joueur 2, ceci n’est pas possible. Ainsi, lors du dernier tour du joueur 2, il
tire parmi 8 allumettes nécessairement. Il faut donc que le joueur 1 puisse être sûr d’être dans
une connfiguration où il peut retirer toutes les allumettes sauf 8. Ainsi, on est dans la même
configuration qu’initialement, mais avec 8 allumettes de plus et la situation va se répéter. Le
joueur 1 doit donc s’arranger pour que le joueur 2 tire toujours parmi un nombre d’allumettes
multiple de 8. Par symétrie, lui ne doit jamais tirer parmi un nombre d’allumettes multiple de
8 (sinon cela inevrse son rôle par rapport au joueur 2).
‚ Synthèse : Vérifions que la condition nécessaire est suffisante pour que le joueur 1 ait une
stratégie gagnante est que le nombre initial d’allumettes n ne soit pas multiple de 8, et que
dans ce cas, la stratégie gagnante consiste à tirer un nombre d’allumettes égal au reste de la
divisionn euclidienne par 8. On le montre par récurrence sur n P N˚ .
˚ Initialisation : pour n ă 8, le joueur 1 peut directement retirer toutes les allumettes et gagne
(cela revient bien à retirer le reste de la division euclidienne par 8. Si n “ 8 en revanche, le
joueur 1 retire un nombre d’allumette qui permet au joueur 2 de gagner.
˚ Soit n ą 8. On suppose que le joueur 1 a une statégie gagnante s’il tire parmi k allumettes,
pour tout k ă n, non multiple de 8, et que c’est le joueur 2 si k ă n et k multiple de 8.
— Si n n’est pas multiple de 8, 1 peut tirer un nombre d’allumettes égal au reste de la
division euclidienne de n par 8, qui est bien un entier de v1, 7w. Le joueur 2 se retrouve
avec un nombre d’allumettes qui est muliplie de 8, et comme il doit tirer entre 1 et 7
allumettes, il laissera au joueur 1 un nombre d’allumettes non multiple de 8, donc 1
aura une stratégie gagnante par HR.
— Si n est multiple de 8, le joueur 1 doit tirer un nombre d’allumettes a compris entre 1 et
7. Puis le joueur 2 peut tirer n ´ a allumettes, ce qui ramène 1 à un nombre d’allumettes
multiple de 8. Ainsi, par HR, le joueur 2 a une statégie gagnante. Cette configuration
correspond en fait au cas où les rôles de 1 et 2 sont inversés.
˚ Ainsi, par le principe de récurrence, 1 a une stratégie gagnante ssi n n’est pas un multiple
de 8. C’est le cas notamment pour 100 allumettes.
2. Plus généralement, on montre que si on tire à chaque fois au plus k allumettes, le joueur 1 a une
stratégie gagnante ssi le nomrbe initial d’allumettes n’est pas un multiple de k ` 1, et que cette
stratégie consiste à tirer à chaque fois le reste de la division euclidienne du nombre d’allumettes
restantes par k ` 1.

Corrigé de l’exercice 1.19 – On procède par analyse synthèse.


‚ Analyse. Supposons qu’il existe des réels a, b, c, d tels que
1 a b c d
@x P Rzt´1, 1, 2, 5u, “ ` ` ` .
px ` 1qpx ´ 1qpx ´ 2qpx ´ 5q x`1 x´1 x´2 x´5
En multipliant par x ` 1 et en prolongeant par continuité en ´1, on obtient :
1 a bpx ` 1q cpx ` 1q dpx ` 1q
@x P Rzt1, 2, 5u, “ ` ` .
px ´ 1qpx ´ 2qpx ´ 5q ` x´1 x´2 x´5
13

En évaluant en ´1, il vient :


1
. a“´
36
De même, on trouve successivement b, c et d, en multipliant l’égalité initiale respectivement par
px ´ 1q, px ´ 2q et px ´ 5q, en prolongeant par continuité au point 1, 2 ou 5, et en évaluant
respectivement en 1, 2 ou 5. On obtient :
1 1 1
b“ , c“´ , d“
8 9 72
‚ Synthèse. On vérifie que ces valeurs conviennent, en réduisant au même dénomiateur. Un peu de
calcul, mais sans difficulté majeure.
Remarque : Nous disposerons en cours d’année d’un théorème nous permettant d’éviter de faire la
synthèse, qui affirme l’existence de la décomposition en élément simple d’une fraction rationnelle. Ce
théorème nous permettra d’affirmer dès le début l’existence de réels a, b, c, d vérifiant l’équation voulue,
il ne reste plus alors qu’à trouver leur valeur, par la méthode utilisée dans l’analyse. Comme le point
de départ n’est pas une supposition, mais un résultat du cours, il est inutile de vérifier que les valeurs
trouvées conviennent effectivement.

Corrigé de l’exercice 1.20 – Soit, pour tout n P N, qn “ n4n`1 ´ pn ` 1q4n ` 1.


Soit, pour tout n dans N, la propriété Ppnq: 9 divise qn .
Lorsque n “ 0, on obtient q0 “ ´1 ` 1 “ 0, qui est divisible par 9. Donc Pp0q est satisfait.
Soit n P N tel que Ppnq. Alors :

qn`1 ´qn “ pn`1q4n`2 ´pn`2q4n`1`1´n4n`1 `pn`1q4n´1 “ 4n p16pn`1q´4pn`2q´4n`pn`1qq “ 4n p9n`9q.

Ainsi, 9 divise qn`1 ´ qn , et comme 9 divise qn , on en déduit que 9 divise qn`1 . Ainsi, Ppn ` 1q est vrai.
Par conséquent, Pp0q est vraie, et pour tout n dans N, Ppnq entraîne Ppn ` 1q. D’après le principe de
récurrence, Ppnq est vraie pour tout n dans N.

Corrigé de l’exercice 1.21 –


n ?
2n 1 ?
ˆ˙ ÿ
˚
Soit, pour tout n dans N , la propriété Ppnq: ` nď k.
3 3 k“1
n ? ?
2n 1 ?
ˆ ˙ ÿ
Prenons n “ 1, nous obtenons : ` n “ 1 et k “ 1 “ 1. Ainsi, Pp1q est vérifiée.
3 3 k“1
Soit n P N˚ tel que Ppnq soit vérifié. Alors :
n`1
ÿ? n ?
? ? 2pn ` 1q 1 ?
ˆ ˙ ˆ ˙
2pn ` 1q 1 ÿ
k´ ` n`1“ k` n`1´ ` n`1
k“1
3 3 k“1
3 3
n ?
ÿ 2n ?
“ k´ n`1
k“1
3
2n 1 ? 2n ?
ˆ ˙
ě ` n´ n`1
3 3 3
2n ? ? 1 ?
ě p n ´ n ` 1q ` ¨ n
3 3
2n n ´ n ´ 1 1 ?
ě ? ? ` ¨ n
3 n` n`1 3
´2n 1 ?
ě ? ` ¨ n “ 0,
3¨2 n 3

ce qui prouve Ppn ` 1q.


Par conséquent, Pp1q est vraie, et pour tout n dans N˚ , Ppnq entraîne Ppn ` 1q. D’après le principe de
récurrence, Ppnq est vraie pour tout n dans N˚ .
n ?
2n 1 ?
ˆ ˙ ÿ
Soit, pour tout n dans N˚ , la propriété Qpnq: ` ně k.
3 2 k“1
14

n ? ?
2n 1 ?
ˆ ˙
7 ÿ
Prenons n “ 1, nous obtenons : ` n “ et k “ 1 “ 1. Ainsi, Qp1q est vérifiée.
3 2 6 k“1
Soit n P N˚ tel que Qpnq soit vérifié. Alors :
n`1
ÿ? n ?
? ? 2pn ` 1q 1 ?
ˆ ˙ ˆ ˙
2pn ` 1q 1 ÿ
k´ ` n`1“ k` n`1´ ` n`1
k“1
3 2 k“1
3 2
2pnq 1 ? 2pn ` 1q 1 ?
ˆ ˙ ˆ ˙
ď ` n´ ´ n`1
3 2 3 2
2pn ` 1q 1 ? 2pn ` 1q 1 ?
ˆ ˙ ˆ ˙
ď ´ n´ ´ n`1
3 6 3 2
2pn ` 1q ? ? 1 ? 1 ?
ď p n ´ n ` 1q ´ ¨ n ` ¨ n ` 1
3 6 2
2pn ` 1q 1 1? 1 ?
ď´ ¨? ? ´ n` ¨ n`1
3 n` n`1 6 2
2pn ` 1q 1? 1 ?
ď´ ? ´ n` ¨ n`1
3¨2¨ n`1 6 2
1 ? 1 ? 1 ?
ď´ ¨ n`1´ n` ¨ n`1
3 6 2
1 ? ?
ď p n ´ n ` 1q ď 0,
6
ce qui prouve Qpn ` 1q.
Par conséquent, Qp1q est vraie, et pour tout n dans N˚ , Qpnq entraîne Qpn ` 1q. D’après le principe de
récurrence, Qpnq est vraie pour tout n dans N˚ .
On en déduit que pour tout n P N˚ ,
n
1 ÿ?
ˆ ˙ ˆ ˙c
2 1 2 1 1
` ď ? kď ` 1` .
3 3n n n k“1 3 2n n

D’après le théorème d’encadrement, on obtient donc :


n
1 ÿ? 2
lim ? k“ .
nÑ`8 n n 3
k“1

d
u20 ` ¨ ¨ ¨ ` u2n´1
Corrigé de l’exercice 1.22 – Soit pun qnPN la suite définie par u0 “ 1 et @n ě 1, un “ .
2n
1. Soit, pour tout n dans N, la propriété Ppnq: 0 ď un ď 1.
On montre cette propriété par récurrence forte sur n. Tout d’abord, u0 “ 1, donc Pp0q est vérifié.
Soit n P N˚ tel que Pp0q, . . . , Ppn ´ 1q soient vérifiés. Alors :

@i P v1, nw , 0 ď u2i ď 1.

Par conséquent : 0 ď u20 ` ¨ ¨ ¨ ` u2n´1 ď n,


u2 ` ¨ ¨ ¨ ` u2n´1 1
puis : 0 ď 0 ď ,
2n 2
1
et enfin : 0 ď un ď ? ď 1.
2
Cela montre Ppnq.
Par conséquent, Pp0q est vraie, et pour tout n dans N˚ , Pp0q, . . . , Ppn´1q entraînent Ppnq. D’après
le principe de récurrence forte, Ppnq est vraie pour tout n dans N.
u2 ` ¨ ¨ ¨ ` u2n
2. Pour tout n P N, u2n`1 “ 0 , soit :
2pn ` 1q

p2n ` 2qu2n`1 “ u20 ` ¨ ¨ ¨ ` u2n´1 ` u2n “ 2nu2n ` u2n “ p2n ` 1qu2n .


15

On en déduit que pour tout n P N, u2n`1 “ 2n`1


2n`2 un ď un . Comme pun qnPN est positive, on en
2 2

déduit que pour tout n P N, un`1 ď un , donc que pun qnPN est décroissante.
Cette suite est donc convergente, puisqu’elle est décroissante et minorée par 0.
3. On vient d’établir cette relation :
c
2n ` 1
@n P N, un`1 “ ¨ un .
2n ` 2
Remarquez que cette relation n’était pas strictement nécessaire pour répondre à la question pré-
cédente : on aurait pu s’en sortir par une récurrence forte. On peut aussi écrire cette relation sous
la forme quadratique suivante :
ˆ ˙
1
@n P N, u2n`1 “ 1 ´ ¨ u2n et un`1 ě 0.
2pn ` 1q
n ˆ ˙
˚
ź 1
4. Soit, pour tout n dans N , la propriété Qpnq: “ 1´ .
u2n
i“1
2i
ˆ ˙ ˆ ˙ 1 ˆ ˙
2 1 2 1 ź 1
D’après la relation précédente, u1 “ 1 ´ u0 “ 1 ´ “ 1´ . Ainsi Qp1q est
2 2 i“1
2i
vérifiée.
Soit n P N˚ tel que Qpnq est vérifié. Alors,
ˆ ˙ ˆ ˙źn ˆ ˙ n`1
źˆ ˙
1 1 1 1
u2n`1 “ 1´ u2n “ 1´ 1´ “ 1´ .
2pn ` 1q 2pn ` 1q i“1
2i i“1
2i

Ainsi, Qpn ` 1q est vérifié.


Par conséquent, Qp1q est vraie, et pour tout n dans N˚ , Qpnq entraîne Qpn`1q. D’après le principe
de récurrence, Qpnq est vraie pour tout n dans N˚ .
5. Soit n P N˚ . Alors : ˜ ˙¸
n ˆ n ˆ ˙
ź 1 ÿ 1
lnpu2n q “ ln 1´ “ ln 1 ´ .
i“1
2i i“1
2i

Montrons que pour tout x Ps ´ 1, `8r, lnp1 ` xq ď x (inégalité à connaître) Pour cela, on étudie
la fonction f :s ´ 1, `8rÝÑ R définie pour tout x Ps ´ 1, `8r par f pxq “ lnp1 ` xq ´ x. Cette
fonction est dérivable sur s ´ 1, `8r, et sa dérivée est donnée par :
1 x
@x Ps ´ 1, `8r, f 1 pxq “ ´1“´ .
1`x 1`x
Ainsi, f 1 est positive sur s ´ 1, 0r, négative sur s0, `8r. On obtient le tableau de variations suivant :

x ´1 0 `8

f 1 pxq ` 0 ´

0
f pxq
´8 ´8

Ainsi, pour tout x Ps ´ 1, `8r, f pxq ď 0, donc lnp1 ` xq ď x.


ˆ ˙
1 1
On en déduit que pour tout i P v1, nw, ln 1 ´ ď ´ . Ainsi :
2i 2i
n n
ÿ 1 1ÿ1
2 ln un “ lnpu2n q ď ´ soit: ln un ď ´ .
i“1
2i 4 i“1 i
16

Comme l’exponentielle est une fonction croissante sur R, on en déduit que :


˜ ¸
n
1ÿ1
un ď exp ´ .
4 i“1 i
ˆ n
˙
1
On verra dans un chapitre ultérieur que la suite tend vers `8. On peut ainsi conclure
ř
i
i“1 nPN˚
que pun qnPN˚ tend vers 0.

Corrigé de l’exercice 1.24 – On raisonne par l’absurde en supposant qu’il n’y ait aucun alignement
de 4 points.
‚ On va dénombrer les paires de points, en les triant suivant que la droite qu’ils définissent porte
un autre point de la famille ou non. Pour cela, on définit D2 l’ensemble constitué des droites ne
contenant que 2 points parmi ceux donnés, et D3 la famille des droites en contenant exactement 3.
Ainsi, d’après notre hypothèse, D2 Y D3 est l’ensemble des droites définies par la famille de points.
Ces deux ensembles étant disjoints,

|D2 | ` |D3 | “ 2012.

‚ Le
ˆ nombre
˙ de paires de points est le nombre de façons de choisir deux points parmi 66, donc
66
“ 2145.
2
‚ D’un autre côté, chaque droite de D2 contient exactement unne paire, et chaque droite de D3
contient exactement 3 paire. Ces paires étant toutes disjointes. Le nombre de paires est donc égal
à
|D2 | ` 3|D3 | “ 2145.
‚ En réduisant modulo 2, il vient donc

2012 ” |D2 | ` |D3 | ” |D2 | ` 3|D3 | ” 2145 r2s.

Ceci est absurde, donc l’hypothèse initiale est fausse. Il existe donc au moins un alignement de 4
points.

Corrigé de l’exercice 1.25 –


1. Nous ne pouvons présupposer l’existence du code. Faisons donc une analyse synthèse.
‚ Analyse. Supposons que le code existe (égal à n), et notons x1 , x2 , x3 , x4 les chiffres qui le
constituent. Alors : ÿ
10xi ` xj “ n.
pi,jqPv1,4w
i‰j

Or, en effectuant le changement d’indices pi, jq “ pj, iq, on obtient


ÿ ÿ
xi “ xj ,
pi,jqPv1,4w pi,jqPv1,4w
i‰j i‰j

donc
ÿ 4
ÿ ÿ 4
ÿ
n “ 11 xi “ 11 xi “ 33 xi “ 33S,
pi,jqPv1,4w i“1 jPv1,4w i“1
i‰j j‰i

où S est la somme des chiffres.


Par ailleurs, les chiffres étant distincts, la valeur maximale de S est 9 ` 8 ` 7 ` 6 “ 30. Ainsi,
n ď 33 ˚ 30 “ 990. Le premier chiffre est donc 0.
‚ Synthèse : Le premier chiffre ne peut pas être 0 d’après l’hypothèse, donc il n’y a pas de solution.
Remarquez qu’arrivé à ce stade, on se rend compte qu’il s’agit en fait d’une démonstration par
l’absurde de la non existence du code.
17

2. ‚ Analyse : on reprend les mêmes notations. On rectifie l’équation en rajoutant le facteur 7 : on


obtient
n “ 33 ˆ 7 ˆ S “ 231S.
Par ailleurs, un résultat classique nous dit que tout nombre est congru à la somme de ses chiffres
k
ÿ
modulo 9 (il suffit de l’écrire sous la forme xi 10i et de remarquer que 10i ” 1 mod 9). Ainsi,
i“0

231 ” 6 mod 9 et S”n mod 9,

donc n “ 231S ” 6n mod 9, d’où 5n ” 0 mod 9. Puisque 5 est premier avec 9, on en déduit
que n est divisible par 9, donc S aussi. Puisque S est de valeur maximale 30, les seules valeurs
possibles de S sont 9, 18 ou 27, donc n “ 2079, n “ 4158 ou n “ 6237.
‚ Synthèse :
˚ n “ 2079 ne convient pas, car il contient un chiffre nul.
˚ Pour n “ 4158, on obtient S “ 18, et l’équation n “ 231S, équivalente à la condition de
l’énoncé, est satisfaite. Cette valeur répond au problème.
˚ Pour n “ 6237, on obtient S “ 18, et n ‰ 231S, donc cette valeur ne répond pas au
problème.
Ainsi, le code est 4158.

Corrigé de l’exercice 1.26 –


‚ Pour commencer, il n’est pas dur de remarquer que tous les nombres impairs ont la même couleur.
En effet, soit, pour n P N, Ppnq la propriété : 2n ` 1 a la même couleur que 1. La propriété Pp0q
est triviale, et si Ppnq est vérifiée, alors 1, 1 et 2n ` 1 ont la même couleur, donc la relation

2n ` 3 “ 2n ` 1 ` 1 ` 1

nous assure que 2n ` 3 a aussi cette couleur.


Le principe de récurrence nous permet donc de conclure que tous les nombres impairs sont affublés
de la même couleur.
‚ Par le même raisonnement, si un nombre pair a cette même couleur, alors tous les nombres paires
suivants aussi (en considérant 2n ` 2 “ 2n ` 1 ` 1).
‚ Mais d’un autre côté, toujours le même raisonnement (mais en ajoutant deux fois 2 cette fois)
montre que tous les nombres pairs congrus à 2 modulo 4 ont la même couleur. Ainsi, s’il existe
un nombre pair n ayant même couleur que les nombres impairs, il en existe soit n, soit n ` 2 est
congru à 2 modulo 4, et a même couleur que les nombres impairs. Il a aussi même couleur que 2, et
donc 2 a même couleur que les nombres impairs. On déduit alors du point 2 que tous les nombres
pairs strictement positifs ont même couleur que les nombres impairs.
‚ La conclusion est donc la suivante : soit tous les nombres ont même couleur, soit les nombres
impairs sont tous d’une couleur et les nombres pairs tous de l’autre. Les hypothèses de l’énoncé
indiquent qu’on est dans la deuxième situation, et on en déduit que 40 est rouge et 2013 est bleu .

Corrigé de l’exercice 1.27 –


1. Montrons la contraposée : si a ‰ 2 ou si n n’est pas premier, alors an ´ 1 n’est pas premier.
‚ Dans un premier temps, supposons a ‰ 2.
˚ Si a “ 0 ou a “ 1, an ´ 1 vaut ´1 ou 0, et n’est donc pas premier.
˚ Si a ą 2, on écrit la factorisation :

an ´ 1 “ pa ´ 1qpan´1 ` an´2 ` ¨ ¨ ¨ ` a ` 1q.

Puisque a ą 2 et n ą 2, 1 ă a ´ 1 ă an ´ 1, donc a ´ 1 est un diviseur propre de an ´ 1 qui


n’est donc pas premier.
18

‚ Supposons mainntenant que n n’est pas premier (quel que soit a ě 2), alors il existe deux
entiers d et m strictement supérieurs à 1 tels que n “ dm. Alors :

an ´ 1 “ pad qm ´ 1,

et on est ramené au cas précédent, avec a1 “ ad , différent de 2 (puisque d ą 1 et 2 n’admet pas


de diviseur multiple) dans sa décompositionn primaire).
Dans les deux cas, an ´ 1 n’est pas premier.
2. Soit a ě 2. Montrons à nouveau la contraposée. Supposons n impair. Alors :

an ` 1 “ pa ` 1qpan´1 ´ an´2 ` ¨ ¨ ¨ ´ a ` 1q.

(formule d’une somme géométrique de raison ´a, différent de 1 ; remarquez que, puisque n est
impair, p´aqn´1 “ an´1 , alors que p´aqn´2 “ ´an´2 ).
Or, a ` 1 ą 1, et, puisque a ě 2 et n ě 2, an ą a, donc a ` 1 ă an ` 1. Ainsi, a ` 1 est un diviseur
strict de an ` 1, non égal à 1. Par conséquent, an ` 1 n’est pas premier.
3. Soit toujours a ě 2. Nous raisonnons encore par la contraposée. Supposons que a est impair, ou
que n n’est pas une puissance de 2.
‚ Si a est impair, alors an est impair (produit de nombres impairs), donc an ` 1 est pair. De
plus, a ě 2, et n ě 2, donc an ` 1 ą 2. Ainsi, an ` 1 est un entier pair strictement plus grand
que 2, il n’est donc pas premier.
‚ Si n n’est pas une puissance de 2, alors n admet un facteur premier p différent de 2, donc
impair. Soit un tel facteur premier p, et soit q tel que n “ pq. Alors,

an ` 1 “ paq qp ` 1,

et d’après la contraposée de la question 2, p étant impair, et aq étant au moins égal à 2, an ` 1


n’est pas premier.

Corrigé de l’exercice 1.28 –


Soit, pour tout n dans N˚ , la propriété Ppnq: « tout sous-ensemble A de v1, 2nw, cardinal supérieur ou
égal à n ` 1, contient deux éléments distincts p et q tels que p | q. ».
‚ Pour n “ 1, le seul sous-ensemble de v1, 2w de cardinal au moins 2 est t1, 2u lui même, qui contient
1 et 2 qui vérifient 1 | 2. D’où Pp1q.
‚ Soit n P N˚ tel que Ppnq, et A un sous-ensemble de cardinal au moins n ` 2 de v1, 2n ` 2w. Soit
A1 “ A X v1, 2nw
˚ Si 2n ` 1 et 2n ` 2 ne sont pas tous les deux dans A, A1 est un sous-ensemble de v1, 2nw, de
cardinal au moins n ` 1, donc contient deux éléments p ‰ q tels que p | q. Ces éléments sont
aussi dans A.
˚ Si 2n ` 1 et 2n ` 2 sont tous les deux dans A :
— Si n ` 1 P A1 , alors n ` 1 et 2n ` 2 sont éléments de A et n ` 1 | 2n ` 2
— Si n ` 1 R A1 , soit A2 “ A1 Y tn ` 1u, de cardinal au moins n ` 1. Il existe donc p et q
dans A2 tels que p | q. S’ils sont dans A1 , ils sont aussi dans A. Sinon, l’un d’eux est égal à
n ` 1. Ce ne peut pas être p car le plus petit multiple strict de p serait alors 2n ` 2, donc
on aurait q ě 2n ` 2, ce qui n’est pas possible, car q P v1, 2nw. Ainsi, q “ n ` 1 et p | n ` 1,
donc p | 2n ` 2. Ainsi, p P A, 2n ` 2 P A et p | 2n ` 2.
Par conséquent, Pp1q est vraie, et pour tout n dans N˚ , Ppnq entraîne Ppn ` 1q. D’après le principe de
récurrence, Ppnq est vraie pour tout n dans N˚ .

Corrigé de l’exercice 1.29 – On démontre la résolubilité du casse-tête par récurrence forte sur n P N.
Pour n “ 0, il n’y a rien à faire. Soit n P N. On suppose le casse-tête résoluble pour un empilement
de n disques, et on part d’un empilement de n ` 1 disques. Si on ne déplace que les n plus petits
disques, le plus grand des disques ne gêne aucun mouvement, et tout se passe comme s’il n’était pas là.
19

Ainsi, d’après l’hypothèse de récurrence, on peut déplacer les n plus petits disques d’un emplacement
à un autre. Déplaçons-les vers l’emplacement 3. On a donc libéré le grand disque qu’on peut déplacer
vers l’emplacement 2. On déplace alors à nouveau la pile des n petits disques de l’emplacement 3 vers
l’emplacement 2 par hypothèse de récurrence, sur le grand disque qui ne gêne aucun mouvement. On a
donc bien réussi à déplacer la tour entière de l’emplacement 1 vers l’emplacement 2.
D’après le principe de récurrence, le casse-tête est résoluble pour toute valeur de n.
On s’intéresse maintenant à la valeur un du nombre minimal de déplacements nécessaires pour résoudre
le casse-tête à n disques.
La valeur de un n’est pas difficile à déterminer pour les petites valeurs de n. Par exemple, u0 “ 0, puisqu’il
n’y a rien à faire, et u1 “ 1, puisqu’il n’y a qu’un disque à déplacer, et qu’il faut le déplacer.
Par ailleurs, l’argument donné dans la récurrence précédente montre que si on effectue les 2 déplacements
hauteur n avec un nombre minimal de coups, on a peut déplacer la tour de hauteur n ` 1 en 2un ` 1
coups. Ainsi, un`1 ď 2un ` 1. Mais il n’est pas très dur de se convaincre qu’alors, l’algorithme décrit est
optimal. En effet :
‚ pour déplacer la tour entière de 1 vers 2, il est nécessaire de déplacer la base. Pour cela, il faut
la libérer, tout en laissant un emplacement entièrement libre pour recevoir la base. Il faut donc à
une étape donnée se retrouver dans la configuration correspondant à un déplacement de la petite
tour de l’emplacement 1 vers un autre, ce qui nécessite au moins un opérations.
‚ On a besoin d’au moins une opération pour déplacer la base.
‚ Lors du dernier déplacement de la base, celle-ci doit se retrouver à sa place finale, donc sur
l’emplacement 2. Pour pouvoir bouger la base, il est nécessaire qu’elle soit libre, tout comme
son emplacement final. Ainsi, à cette étape, la petite tour est entièrement groupée sur le dernier
emplacement. Après cette étape, la base ne bouge plus, et il reste à déplacer la petite tour de son
emplacement à l’emplacement 2 (par-dessus la base), ce qui nécessite au moins un coups.
Cette description justifie qu’on a besoin d’au moins 2un ` 1 coups pour déplacer la grande tour.
On obtient donc au final la relation de récurrence

u0 “ 0, @n P N, un`1 “ 2un ` 1.

Si on sait expliciter les suites arithmético-géométriques, on peut exploiter la méthode idoine (si vous ne
savez pas encore, vous saurez le faire plus tard dans l’année). Sinon, en calculant les premiers termes,
on se rend assez vite compte que un “ 2n ´ 1 pour les petites valeurs de n. On montre cette égalité par
récurrence sur n P N. Elle est trivialement initialisée au rang 0, et si n P N est tel que un “ 2n ´ 1, alors

un`1 “ 2un ` 1 “ 2p2n ´ 1q ` 1 “ 2n`1 ´ 2 ` 1 “ 2n`1 ´ 1.

Ainsi, d’après le principe de récurrence, pour tout n P N, un “ 2n ` 1.

Corrigé de l’exercice 1.30 –


1. Soit m P N fixé. On pose, pour tout n P N,
n ˆ ˙ ˆ ˙ˆ ˙
ÿ k n`1 1
Ppnq : Hk “ Hn`1 ´ .
k“1
m m`1 m`1

‚ Pour n “ 0, la relation est trivialement vérifiée, car la somme est vide (donc nulle) et d’un
autre côté :
` n`1 ˘
˚ Si m ą 0, m`1 “ 0;
1
˚ Si m “ 0, Hn`1 ´ m`1 “ 1 ´ 1 “ 0.
‚ Soit n P N. On suppose Ppnq. On exprime la somme au rang n ` 1 (quelques justifications sont
20

données en-dessous) :
n`1
ÿˆ ˙ n ˆ ˙ ˆ ˙
k ÿ k n`1
Hk “ Hk ` Hn`1
k“1
m k“1
m m
ˆ ˙ˆ ˙ ˆ ˙
n`1 1 n`1
“ Hn`1 ´ ` Hn`1
m`1 m`1 m
ˆˆ ˙ ˆ ˙˙ ˆ ˙
n`1 n`1 1 n`1
“ ` Hn`1 ´
m`1 m m`1 m`1
ˆ ˙ ˆ ˙
n`2 1 n`1
“ Hn`1 ´
m`1 m`1 m`1
ˆ ˙ ˆ ˙ ˆ ˙
n`2 1 n`2 1 n`1
“ Hn`2 ´ ´
m`1 n`2 m`1 m`1 m`1
ˆ ˙ ˆ ˙ ˆ ˙
n`2 1 n`1 1 n`1
“ Hn`2 ´ ´
m`1 m`1 m m`1 m`1
ˆ ˙ ˆ ˙
n`2 1 n`2
“ Hn`2 ´
m`1 m`1 m`1
ˆ ˙ˆ ˙
n`2 1
“ Hn`2 ´ .
m`1 m`1

La deuxième égalité découle de l’hypothèse de récurrence, la 4-ième résulte de l’identité de


Pascal sur les coefficients binomiaux (se retrouvant facilement à l’aide de l’expression par
factorielles), la 6-ième découle de la formule parfois appelée formule du capitaine, ou formule
du président (se démontre aussi facilement avec les factorielles), et la 7-ième est une nouvelle
application de la formule de Pascal.
‚ Ainsi, d’après le principe de récurrence, Ppnq est vérifié pour tout n P N . On a pu travailler
à m fixé ici, car on a utilisé l’hypothèse de récurrence avec la même valeur de m.
ÿn
2. On montre par récurrence sur n P N˚ la propriété Ppnq : Hk “ pn ` 1qHn ´ n.
k“1
‚ Pour n “ 1, on obtient
n
ÿ
Hk “ H1 “ 1 “ 2H1 ´ 1.
k“1

Ainsi, la propriété Pp1q est vraie.


‚ Soit n P N. On suppose que Ppnq est vérifiée. Alors, d’après l’hypothèse de récurrence,
n`1
ÿ n
ÿ
Hk “ Hk ` Hn`1
k“1 k“1

“ pn ` 1qHn ` Hn`1 ´ n
ˆ ˙
1
“ pn ` 1q Hn`1 ´ ` Hn`1 ´ n
n`1
“ pn ` 2qHn`1 ´ pn ` 1q.

Ainsi, on a obtenu la propriété Ppn ` 1q


n
ÿ
‚ D’après le principe de récurrence, pour tout n P N, Hk “ pn ` 1qHn ´ n.
k“1

3. On rédige un peu plus rapidement. Tout d’abord, l’égalité est bien vérifiée pour n “ 1. Soit n ě 1,
tel que
n
ÿ
Hk2 “ pn ` 1qHn2 ´ p2n ` 1qHn ` 2n.
k“1
21

Alors
n`1
ÿ
Hk2 “ pn ` 1qHn2 ´ p2n ` 1qHn ` 2n ` Hn`1
2

k“1
ˆ ˙2 ˆ ˙
1 1 2
“ pn ` 1q Hn`1 ´ ´ p2n ` 1q Hn`1 ´ ` 2n ` Hn`1
n`1 n`1
2 1 ` 2n ` 1
“ pn ` 2qHn`1 ´ p2n ` 3qHn`1 ` ` 2n
n`1
2
“ pn ` 2qHn`1 ´ p2n ` 3qHn`1 ` p2n ` 2q,

ce qui est bien la propriété Ppn`1q. Ainsi, le principe de récurrence montre bien l’égalité demandée.

Corrigé de l’exercice 1.32 – On se rend compte que pour toutes les valeurs demandées, on obtient 91.
On démontre plus précisément que pour tout n ď 101, f pnq “ 91, par récurrence forte descendante sur
n P Z, n ď 101.
‚ L’initialisation se fait facilement pour n “ 101, puisqu’on obtient directement f p101q “ 101 ´ 10 “
91.
‚ Soit n ă 101. On suppose que pour tout k P vn ` 1, 101w, f pkq “ 91. On envisage alors 2 cas :
˚ Si n ě 90, alors n ` 11 ě 101, donc f pn ` 11q “ n ` 11 ´ 10 “ n ` 1, et par conséquent,

f pnq “ f pf pn ` 11qq “ f pn ` 1q.

Or, n ` 1 P vn ` 1, 101w, donc f pnq “ f pn ` 1q “ 91, d’après l’hypothèse de récurrence.


˚ Si n ă 90, alors n ` 11 P vn ` 1, 101w et 91 P vn ` 1, 101w, et par hypothèse de récurrence
(appliquée une première fois avec n ` 11 et une deuxième fois avec 91),

f pnq “ f pf pn ` 11qq “ f p91q “ 91.

On en déduit que l’égalité est encore vraie au rang n.


‚ Ainsi, d’après le principe de récurrence (forte descendante), pour tout entier relatif n ď 101,
f pnq “ 91 .

Vous trouverez beaucoup d’autres énigmes de ce genre dans les ouvrages de Raymond Smullyan.
Corrigé de l’exercice 1.33 – Pour toutes les formalisations, on notera P1 le fait que la porte 1 cache
une princesse, P2 de même avec la porte 2, et T1 , T2 de même avec des tigres. Par ailleurs, on désigne par
τ une tautologie. On pourra remarquer que, puisque la cellule ne peut pas contenir à la fois une princesse
et un tigre, et puisqu’elle ne peut pas être vide, P1 et T1 sont contraires l’un de l’autre et de même pour
P2 et T2 .
1. ‚ Raisonnement intuitif : Si la première affiche est vraie, la deuxième l’est également, ce qui est
impossible. Donc la première affiche est fausse, et la seconde vraie. Il y a donc une princesse
et un tigre, et la princesse n’est pas derrière la porte 1, donc elle est derrière la porte 2.
‚ Formalisation :
˚ L’affiche 1 affirme : F1 : P1 ^ P2
˚ L’affiche 2 affirme : F2 : pP1 ^ F2 q _ pT1 ^ P2 q.
˚ Par ailleurs, la propriété A “ pF1 ^ F2 q _ p F1 ^ F2 q est vraie. Puisque F1 ùñ F2 (du
fait de la tautologie B ùñ B Y C), on en déduit que

A” F1 ^F2 ” pP1 ^T2 q^ppP1 ^T2 q_pT1 ^T2 q ” p pP1 ^T2 q^pP1 ^T2 qq_p pP1 ^T2 q^pT1 ^P2 qq.

Le premier facteur de cette dernière formule étant impossible, il vient :

A ” ppT1 _P2 q^pT1 ^P 2q ” pT1 ^T1 ^P 2q_pP2 ^T1 ^P2 q ” pT1 ^P2 q_pT1 ^P2 q ” pT1 ^P2 q.

On a ici abondamment précisé les simplifications s’opérant dans la formule logique, par
distributivité et utilisation des équivalents B ^ B ” B et B _ B ” B. Dans les questions
suivantes, ces étapes seront passées plus rapidement.
22

Conclusion : le prisonnier doit choisir la porte 2.


2. ‚ Raisonnement intuitif : Les affiches ne peuvent pas être toutes les deux fausses, sinon, on
déduirait de l’affiche 1 que les deux portes cachent un tigre, et l’affiche 2 serait alors vraie.
Ainsi, les affiches sont toutes les deux vraies. L’affiche 2 permet d’affirmer qu’il vaut mieux ne
pas choisir la porte 1, et comme d’après l’affiche 1, l’une des deux portes cache une princesse,
c’est la porte 2.
‚ Formalisation :
˚ L’affiche 1 affirme : F1 : P1 _ P2
˚ L’affiche 2 affirme : F2 : T1 .
˚ Par ailleurs, l’indication du roi permet d’affirmer que la propriété A “ pF1 ^ F2 q _ p F1 ^
F2 q est vraie. Or :

A ” ppP1 _ P2 q ^ T1 q _ ppT1 ^ T2 q ^ P1 q ” p τ _ pP2 ^ T1 qq _ τ ” T1 ^ P2 .

Conclusion : le prisonnier doit choisir la porte 2.


3. ‚ Raisonnement intuitif : Les deux affiches ne peuvent pas être toutes les deux fausses. En effet,
sinon, il y aurait un tigre dans la cellule 1, et l’affiche 1 serait vraie. Ainsi, les deux affiches
sont vraies, et il y a une princesse dans la cellule 1 (d’après l’affiche 1), ainsi que dans la cellule
2 (d’après l’affiche 2).
‚ Formalisation :
˚ L’affiche 1 affirme : F1 : T1 _ P2
˚ L’affiche 2 affirme : F2 : P1 .
˚ Par ailleurs, l’indication du roi permet d’affirmer que la propriété A “ pF1 ^ F2 q _ p F1 ^
F2 q est vraie. Or :

A ” ppT1 _ P2 q ^ P1 q _ pP1 ^ P2 ^ T1 q ” pP1 ^ P2 q _ τ ^ P1 _ P2 .

‚ Conclusion : le prisonnier peut choisir l’une ou l’autre des deux portes.


Le roi a été clément, et s’est contenté d’infliger une grosse frayeur...
4. ‚ Raisonnement intuitif : La cellule 2 ne peut pas contenir un tigre, car sinon l’affiche 2 serait
vraie et amènerait une contradiction. Ainsi, elle contient une princesse, et l’affiche 2 étant
fausse, la cellule 1 contient un tigre. On vérifie alors la cohérence du résultat en remarquant
que l’affiche 1 est fausse.
‚ Formalisation :
˚ L’affiche 1 affirme : F1 : P1 ^ P2
˚ L’affiche 2 affirme : F2 : P1 ^ P2 .
˚ Par ailleurs, l’indication du roi permet d’affirmer que la propriété

A “ ppP1 ^ F1 q _ pT1 ^ F1 qq ^ ppP2 ^ F2 q _ pT2 ^ F2 qq

est vraie. En développant et simplifiant cette expression, il vient :

A ” ppP1 ^ P2 q _ T1 q ^ pP2 ^ pT1 _ T2 qq ” ppP1 ^ P2 q _ T1 q ^ pT1 ^ P2 q ” T1 ^ P2 ,

puisque T1 ^ P2 et P1 ^ P2 sont contradictoires.


‚ Conclusion : le prisonnier doit choisir la porte 2 .
5. ‚ Raisonnement intuitif : Il y a nécessairement une princesse dans la cellule 2. En effet, l’affiche
1 permet d’affirmer que si la cellule 1 contient une princesse, la cellule 2 aussi (l’affiche 1 étant
vraie), et si la cellule 1 contient un tigre, la cellule 2 non (l’affiche 1 étant fausse). On en déduit
alors que l’affiche 2 est fausse et que la porte 1 cache un tigre.
‚ Formalisation :
˚ L’affiche 1 affirme : F1 : pP1 ^ P2 q _ pT1 ^ T2 q
˚ L’affiche 2 affirme : F2 : P1 .
23

˚ Par ailleurs, l’indication du roi permet d’affirmer que la propriété

A “ ppP1 ^ F1 q _ pT1 ^ F1 qq ^ ppP2 ^ F2 q _ pT2 ^ F2 qq

est vraie. Or, on peut remarquer que

pP2 ^ F2 q _ pT2 ^ F2 q ” pP2 ^ T1 q _ pP1 ^ T2 q ” F1 .

On a donc :

A ” A ” pP1 ^ F1 ^ ‰ F1 q _ pT1 ^ F1 q ” T1 ^ F1 ” T1 ^ P2 .

‚ Conclusion : le prisonnier doit choisir la porte 2 .


6. On interprète l’affiche 2 au sens strict : si elle est vraie, cela signifie qu’il y a un tigre derrière cette
porte et une princesse derrière l’autre.
‚ Raisonnement intuitif : si la porte 1 cache un tigre, alors l’affiche 1 est fausse, donc la porte
2 cache aussi un tigre. Mais l’affiche 2 est alors fausse d’où une contradition. Ainsi, la porte 1
cache une princesse, et l’affiche 1 étant alors vraie, la porte 2 cache un tigre. On vérifie bien
alors la cohérence (véracité de l’affiche 2).
‚ Formalisation :
˚ L’affiche 1 affirme : F1 : pP1 ^ T2 q _ pT1 ^ P2 q
˚ L’affiche 2 affirme : F2 : P1 ^ T2 .
˚ Par ailleurs, l’indication du roi permet d’affirmer que la propriété

A “ ppP1 ^ F1 q _ pT1 ^ F1 qq ^ ppP2 ^ F2 q _ pT2 ^ F2 qq

est vraie. Or :

pP1 ^F1 q_pT1 ^ F1 q ” pP1 ^T2 q_pT1 ^pT2 _P1 qq ” pP1 ^T2 q_pT1 ^T2 q ” T2 ^pP1 _T1 q ” T2 .

De plus,

pP2 ^ F2 q _ pT2 ^ F2 q ” pP2 ^ pT1 _ T2 qq _ pT2 ^ P1 q ” pP2 ^ T1 q _ pP1 ^ T2 q.

On obtient alors :
A ” T2 ^ ppP2 ^ T1 q _ pP1 ^ T2 qq ” P1 ^ T2 .
‚ Conclusion : le prisionnier doit choisir la porte 1 .
2
Ensembles et applications

Corrigé de l’exercice 2.2 –


‚ AE A “ A ˚ A
‚ A Y B “ AE pA ˚ Bq “ pA ˚ Bq ˚ pA ˚ Bq
‚ A X B “ pAE AE Aq X pAE AE Bq “ AE A ˚ AE B “ pA ˚ Aq ˚ pB ˚ Bq.
Ainsi, toutes les constructions ensemblistes peuvent s’exprimer à l’aide de cette unique construction ˚. En
transcrivant cela à la logique formelle, on peut en déduire que toute formule de la logique propositionnelle
peut s’écrire avec un unique connecteur ˝, correspondant à A ˝ B “ A ^ B.

Corrigé de l’exercice 2.3 –


‚ Supposons que X Ă Y . En posant Z “ ∅, on a bien

X XZ “∅Ă∅“Y XZ et X Y Z “ X Ă Y “ Y Y Z.

‚ Réciproquement, si on dispose de Z tel que X X Z Ă Y X Z et X Y Z “ Y Y Z, alors, soit x P X.


˚ Si x P Z, alors x P X X Z, donc x P Y X Z Ă Y .
˚ Sinon, alors x P X Y Z, donc x P Y Y Z, et x R Z, donc x P Y .
On en déduit que X Ă Y
‚ On remarque facilement qu’alors, la propriété est vraie pour tout Z. Mais le fait d’avoir équivalence
entre une propriété quantifiée existenciellement et la même quantifiée universellement permet
d’avoir une souplesse d’utilisation. La caractérisation la plus utile des deux dépendra de savoir si
on veut l’utiliser en hypothèse, ou la démmontrer en conclusion : pour la démontrer, on pourra se
contenter de le faire pour une valeur de Z ; pour l’utiliser, on saura qu’on peut le faire avec une
valeur quelconque de Z.

Corrigé de l’exercice 2.4 – Soit k un entier et A1 , . . . , Ak des parties d’un ensemble. Procédons par
double-inclusion :
‚ Montrons que pA1 ´ A2 q Y ¨ ¨ ¨ Y pAk´1 ´ Ak q Y pAk ´ A1 q Y pA1 X ¨ ¨ ¨ X Ak q Ă A1 Y ¨ ¨ ¨ Y Ak .
Cela est évident, puisque tous les ensembles de l’union du premier membre sont inclus dans l’union
du deuxième membre.
‚ Montrons que A1 Y ¨ ¨ ¨ Y Ak Ă pA1 ´ A2 q Y ¨ ¨ ¨ Y pAk´1 ´ Ak q Y pAk ´ A1 q Y pA1 X ¨ ¨ ¨ X Ak q.
Soit x P A1 Y ¨ ¨ ¨ Y Ak . Pour montrer que x est dans une union B Y C, il suffit de montrer que s’il
n’est pas dans B, alors il est dans C. Supposons donc ici que x n’appartient pas à pA1 ´ A2 q Y
¨ ¨ ¨ Y pAk´1 ´ Ak q Y pAk ´ A1 q. En particulier, x R A1 ´ A2 , x R A2 ´ A3 , . . . , x R Ak´1 ´ Ak , et
x R Ak ´ A1 .
Comme x P A1 Y ¨ ¨ ¨ Y Ak , il existe i P v1, kw tel que x P Ai . Soit un tel i. Alors, x P Ai et
x R Ai ´ Ai`1 , donc x P Ai`1 . De même, x P Ai`1 et x R Ai`2 , donc i P Ai`2 . On peut continuer
ainsi, jusqu’à x P Ak (donc @j P vi, kw , x P Aj ). Alors, puisque x R Ak ´ A1 , on en déduit que
x P A1 . Procédant de même, on montre ensuite que x est dans tous les Aj , j P v1, i ´ 1w. Ainsi,
25

x P A1 X A2 ¨ ¨ ¨ X Ak .

Corrigé de l’exercice 2.15 –


‚ Tout d’abord, on peut remarquer que ta, ta, buu est une paire et non un singleton, puisqu’on ne
peut pas avoir a “ ta, bu (cela contredirait l’axiome de fondation, puisqu’on aurait a P a).
‚ Si a “ c et b “ d, on a de façon évidente ta, ta, buu “ tc, tc, duu.
‚ Supposons que ta, ta, buu “ tc, tc, duu. Alors a est un élément de tc, tc, duu. Deux cas sont possibles.
˚ Si a “ c, alors ta, bu “ ta, du, et donc b “ d (en discutant suivant que b “ a ou non).
˚ Sinon, alors a “ tc, du. Mais dans ce cas, c “ ta, bu. On a donc a P c P a, ce qui encore une fois
contredit l’axiome de fondation. Ainsi, cette situation est impossible.
On en déduit qu’on a bien a “ c et b “ d, comme voulu.
Cette construction est donc une construction acceptable pour définir des couples.

Corrigé de l’exercice 2.16 – La définition donnée impose plus facilement que dans les exercices précé-
dents la correspondance entre les éléments des paires en cas d’égalité, car les deux éléments d’une paire
peuvent être différenciés par leur cardinal.
‚ Si a “ c et b “ d, on a de façon évidente

tttau, ∅u, ttbuuu “ tttcu, ∅u, ttduuu.

‚ Si tttau, ∅u, ttbuuu “ tttcu, ∅u, ttduuu, alors tbu est un élément de tttcu, ∅u, ttduuu, mais il ne
peut pas être égal à ttcu, ∅u car il ne contient qu’un élément, contrairement à ttcu, ∅u. Ainsi,
tbu “ tdu, puis b “ d.
On a ensuite ttau, ∅u “ ttcu, ∅u, donc tau P ttcu, ∅u. Comme ce n’est par l’ensemble vide, on en
déduit que tau “ tcu, puis que a “ c.
Ainsi, cette construction respecte les conditions imposées à la définition d’un couple, et peut être prise
comme définition d’un couple.

Corrigé de l’exercice 2.17 –


‚ Supposons que X Ă Y . Soit A P PpXq. Alors A Ă X Ă Y , donc par transitivité de l’inclusion,
A P PpY q. On en déduit que PpXq Ă PpY q.
‚ Supposons que PpXq Ă PpY q. En particulier, X P PpXq, donc aussi X P PpY q. Ainsi, X Ă Y .

Corrigé de l’exercice 2.18 –


1. (a) La proposition x P ∅ étant fausse pour tout x, l’implication x P ∅ ùñ x Ă ∅ est vraie pour
tout x. Ainsi, E1 “ ∅ est transitif .
(b) Soit X P E2 , Alors X “ ∅. Or, l’ensemble vide est inclus dans tout ensemble, donc ∅ Ă E2 ,
donc X Ă E2 . Ainsi, E2 est transitif .
(c) Soit X P E3 :
‚ soit X “ ∅ et par conséquent, X Ă E3 , pour la même raison que précédemment ;
‚ soit X “ t∅u, et comme ∅ P E3 (l’ensemble vide est un élément de E3 ), on en déduit que
t∅u Ă E3 (t∅u désigne le singleton de E3 constitué de son élément égal à l’ensemble vide).
Ainsi : @X, X P E3 ùñ X Ă E3 . L’ensemble E3 est transitif .
(d) Soit E4 “ tt∅uu, et soit X P E4 . Alors, puisque E4 ne contient qu’un élément, X “ t∅u. Or,
∅ R E4 , donc t∅u Ć E4 . Ainsi, E4 n’est pas transitif .
2. (a) Commençons par déterminer P1 pXq “ PpXq “ t∅, t1u, t2u, t1, 2uu. Ainsi :
!
P2 pXq “ ∅, t∅u, tt1uu, tt2uu, tt1, 2uu, t∅, t1uu, t∅, t2uu, t∅, t1, 2uu, tt1u, t2uu, tt1u, t1, 2uu,
)
tt2u, t1, 2uu, tt1u, t2u, t1, 2uu, t∅t2u, t1, 2uu, t∅t1u, t1, 2uu, t∅t1u, t2uu, t∅, t1u, t2u, t1, 2uu .

! )
(b) P1 p∅q “ t∅u , P2 p∅q “ t∅, t∅uu , P3 p∅q “ ∅, t∅u, tt∅uu, t∅, t∅uu .
26

(c) Soit X un ensemble transitif. Montrons que PpXq est transitif, donc que :

@A, A P PpXq ùñ A Ă PpXq.

Soit donc A P PpXq. Alors, par définition A Ă X. Ainsi :

@x, x P A ùñ x P X,

et d’après la propriété de transitivité de X :

@x, x P A ùñ x Ă X.

Or, pour tout x, x Ă X est équivalent à x P PpXq, par définition de PpXq. Ainsi :

@x, x P A ùñ x P PpXq.

Cela signifie que A Ă PpXq.


Ainsi, on a montré : @A, A P PpXq ùñ A Ă PpXq.
L’ensemble PpXq est donc transitif .
(d) Soit X un ensemble transitif.
Soit, pour tout n dans N, la propriété Qpnq: Pn pXq est transitif.
Qp0q est vrai, car P0 pXq “ X est transitif par hypothèse.
Soit n P N tel que Qpnq est vrai, donc Pn pXq est transitif. Alors, d’après la question 2(d),
PpPn pXqq est transitif, donc Pn`1 pXq est transitif, ce qui correspond à Qpn ` 1q.
Par conséquent, Qp0q est vraie, et pour tout n dans N, Qpnq entraîne Qpn ` 1q. D’après le
principe de récurrence, Qpnq est vraie pour tout n dans N.
On peut conclure : pour tout n P N, Pn pXq est transitif.
3. Soit E un ensemble transitif, et soit F “ E Y tEu. Soit x P F .
‚ Soit x P E, et dans ce cas, x Ă E par transitivité de E, puis x Ă F , puisque E Ă F ;
‚ soit x P tEu, donc x “ E, donc x Ă F .
Ainsi, dans tous les cas, x Ă F . On en déduit que F est transitif.
4. Soit pEi qiPI une famille (finie ou infinie) d’ensembles transitifs.
‚ Soit F “ Ei , et soit x P F . Alors il existe i P I tel que x P Ei . Comme Ei est transitif,
Ť
iPI
x Ă Ei , et comme Ei Ă F , on en déduit que x Ă F .
Ainsi, Ei est transitif .
Ť
iPI
‚ Soit G “ Ei , et soit x P F . Alors pour tout i P I, x P Ei . Comme pour tout i P I, Ei est
Ş
iPI
transitif, pour tout i P I, x Ă Ei , donc x Ă
Ş
Ei “ G.
iPI
Ainsi, Ei est transitif .
Ş
iPI

Corrigé de l’exercice 2.20 – Dans cette exercice, attention à la typographie très ressemblante utilisée
pour désignée l’ensemble S et ses éléments S. Si vous regardez de près, ce n’est pas exactement la même
lettre.
1. Par définition, S est constituée de parties finies et non vides de I. De plus, soit S P S, et S 1 Ă S
une partie non vide de S. Alors S 1 est aussi fini, et
č č
∅Ĺ Ui Ă Ui .
iPS iPS 1
č
Ainsi, Ui ‰ ∅, et S 1 P S. On en déduit que pI, Sq est un simplexe.
iPS 1
27

2. ‚ Montrons pour commencer que pUx qxPK est un recouvrement de P pKq. On a par définition,
pour tout x P K, Ux Ă P pKq. Ainsi,
ď
Ux Ă P pKq.
xPK

Réciproquement, soit f P P pKq. Alors d’après (i), l’ensemble des x tels que f pxq ‰ 0 est un
simplexe, donc en particulier, il est non vide. On dispose donc de x0 tel que f px0 q ‰ 0. On en
déduit que f P Ux0 . Par conséquent,
ď
P pKq Ă Ux .
xPK

Ainsi, pUx qxPK est bien un recouvrement de P pKq.


‚ Montrons que pK, Sq est le nerf de ce recouvrement. Le nerf de pUx qxPKčest par définition
pK, T q, où T est l’ensemble des parties finies non vides S de K telles que Ui ‰ ∅. On doit
iPS
donc montrer que S “ T .
˚ Soit S P S. Alors, comme S est fini et non vide, on peut considérer la fonction f définie sur
K par $
& 1 si x P S,
f pxq “ |S|
%0 sinon.
La fonction f vérifie trivialement les points (i), (ii) et (iii). De plus, f P xPS Ux , puisque
Ş

f ne s’annule en aucun point de S. Par conséquent,


č
Ux ‰ ∅, donc: S PT.
xPS

˚ Réciproquement, soit S P T . Alors iPS Ui ‰ ∅, et donc on dispose d’une application f de


Ş

P pKq qui ne s’annule en aucun point de S. D’un autre côté, soit S 1 l’ensemble des éléments
x de K tels que f pxq ‰ 0. On a donc S Ă S 1 et d’après (i), S 1 est un simplexe de pI, Sq.
Par définition d’un schéma simplicial, on en déduit que S P S.
˚ On a donc bien montré, par double-inclusion, que S “ T , et donc que pI, Sq est le nerf du
recouvrement pUx q.

Corrigé de l’exercice 2.21 – Adapté d’une solution proposée par Elsa Lubek (2020).
On montre par récurrence sur n P N˚ la propriété Ppnq décrite dans l’énoncé.
‚ L’initialisation, pour n “ 1, provient du fait que Ppv1, 1wqzt∅u “ tt1uu. Ainsi, si pX1 , X2 q est une
famille de parties non vides de v1, 1w, on a nécessairement X1 “ X2 “ t1u, et on obtient le résultat
voulu en posant I “ t1u et J “ t2u.
‚ Soit n P N. On suppose que la propriété Ppnq est vérifiée. On se donne X1 , . . . , Xn`2 des parties
de v1, n ` 1w.
˚ Si n ` 1 n’est dans aucun Xi , on peut appliquer l’HR sur pX1 , . . . , Xn`1 q, et on obtient I et J
des parties non vides et disjointes de v1, n ` 1w (donc aussi de v1, n ` 2w telles que
ď ď
Xi “ Xj .
iPI jPJ

˚ Un autre cas trivial est le cas où il existe i0 ‰ i1 tels que Xi “ Xj . On répond au problème en
posant I “ ti0 u et J “ tj0 u. On suppose désormais qu’on n’est pas dans ce cas. Ainsi, les Xi
sont supposés deux à deux distincts.
˚ On étudie ensuite le cas où l’un des Xi est égal à tn ` 1u. Quitte à réindexer les Xi , on peut
supposer que c’est Xn`2 . On pose, pour tout i P v1, n ` 2w, Yi “ Xi X v1, nw. Puisqu’on a
supposé les Xi deux à deux distincts, pour tout i P v1, n ` 1w, Xi ‰ Xn`2 “ tn ` 1u, et donc
Yi ‰ ∅. On peut donc appliquer l’HR à la famille pYi qiPv1,n`1w de parties de v1, nw. On en
déduit des parties non vides et disjointes I1 et J1 de v1, n ` 1w telles que
ď ď
Yi “ Yj .
iPI1 jPJ1
28

ď ď
Alors Xi et Xj ne diffèrent que, éventuellement, de l’élément n ` 1, et ceci uniquement
iPI1 jPJ1
dans le cas où n ` 1 est dans l’un des Xi de l’une des deux unions, mais dans aucun de l’autre.
Si on n’est pas dans ce cas, on a donc fini. Sinon, on rajoute l’indice n ` 1 soit à I soit à J,
selon que n ` 1 est d’un côté et de l’autre, ce qui « rectifie » l’union sans modifier les autres
éléments (puisque Xn`2 “ tn ` 1u).
˚ On suppose maintenant qu’il existe i tel que n ` 1 P Xi , mais que tn ` 1u n’est ď
égal à aucun
ď Xi .
On définit les Yi comme précédemment, ainsi que I1 et J1 . Encore une fois, Xi et Xj
iPI1 jPJ1
ne diffèrent que, éventuellement, de l’élément n ` 1, et le seul cas à étudier est le cas où n ` 1
est dans l’un des Xi , i P I1 et dans aucun Xj , j P J2 . Soit alors un indice i1 P I1 tel que
n ` 1 P I1 , On peut alors encore une fois utiliser l’hypothèse de récurrence, mais cette fois à la
famille pXi qiPv1,n`2wzti1 u . Cela nous donne deux sous-ensembles I2 et J2 , non vides et disjoints,
tels que ď ď
Yi “ Yj .
iPI2 jPJ2
ď ď
Les ensembles Xi et Xj diffèrent alors au plus de l’élément n ` 1, et encore une fois, le
iPI2 jPJ2
seul cas à considérer est le cas n ` 1 est dans l’un des Xi , i P I2 , et dans aucun Xj , j P J2 (si
nécessaire, intervertir I2 et J2 ).
Définissons alors I3 “ I2 Y pJ1 zJ2 q et J3 “ J2 Y pI1 zI2 q (essayez de comprendre sur un schéma
à quoi ressemblent ces ensembles, et ce que peuvent valoir les unions prises sur ces ensembles).
Vérifions tout d’abord les hypothèses requises sur I3 et J3 :
— Puisque I2 Ă I3 , et I2 ‰ ∅, I3 est non vide. De même, J3 est non vide.
— On forme l’intersection :

I3 X J3 “ pI2 Y pJ1 zJ2 qq X pJ2 Y pI1 zI2 qq


“ pI2 X J2 q Y ppJ1 zJ2 q X J2 q Y pI2 X pI1 zI2 qq Y pJ1 zJ2 q X pI1 zI2 q
“ ∅,

puisque I1 X J1 “ ∅ et I2 X J2 “ ∅.
Par ailleurs,
ď ď ď
Yi “ Yi Y Yi
iPI3 iPI2 iPJ1 zJ2
ď ď
“ Yi Y Yi
jPJ2 iPJ1 zJ2
ď
“ Yi .
iPJ1 YJ2

De même,
ď ď ď
Yi “ Yi Y Yi
iPJ3 iPJ2 iPI1 zI2
ď ď
“ Yi Y Yi
iPI2 iPI1 zI2
ď
“ Yi
iPI1 YI2
ď ď
“ Yi Y Yi
iPI1 iPI2
ď ď
“ Yi Y Yi
iPJ1 iPJ2
ď
“ Yi
iPJ1 YJ2
29

Ainsi, on obtient ď ď
Yi “ Yi .
iPI3 iPJ3
D’un autre côté, lorsqu’on remet les Xi , on va maintenant avoir un n ` 1 des 2 côtés. En effet,
i2 P I2 , donc i2 P I3 . D’un autre côté, i1 P I1 , mais par construction de I2 et J2 , i1 R I2 . Ainsi,
i1 P I1 zI2 , donc i1 P J3 . On en déduit que
ď ď
n`1P Xi et n`1P Xi .
iPI3 iPJ3

Comme ces deux ensembles ne pouvaient différer que par cet élément,
ď ď
Xi “ Xi ,
iPI3 iPJ3

ce qui termine de montrer Ppn ` 1q.

Corrigé de l’exercice 2.26 – Soit f P F E .


1. Soit x P E. Par définition, étant donné un sous-ensemble Y Ă F , x P f ´1 pY q si et seulement si
f pxq P Y . Appliquons cela à Y “ tf pxqu. Alors, x Ă f ´1 pf ptxuq “ f ´1 pf pxqq si et seulement si
f pxq P tf pxqu, ce qui est trivialement vrai !
Trouvons un exemple pour lequel f ´1 pf pxqq contient au moins deux éléments. Soit f : t1, 2u ÝÑ
t1u la fonction constante de valeur 1 : f p1q “ f p2q “ 1. Alors f ´1 pf p1qq “ t1, 2u “ f ´1 pf p2qq.
2. Cette question n’est pas très différente de la précédente. Soit A P PpEq. Il s’agit de montrer que
pour tout x P A, x P f ´1 pf pAqq, c’est-à-dire f pxq P f pAq, ce qui est vrai par définition de l’image
directe d’un sous-ensemble.
L’exemple précédent donne un contre-exemple pour cette question aussi, avec A “ t1u ou A “ t2u.
3. Soit S “ tX P PpEq | f ´1 pf pXqq “ Xu. Soit A P PpEq et A1 “ f ´1 pf pAqq. Montrons que
f ´1 pf pA1 qq “ A1 . D’après la question 2, on a déjà A1 Ă f ´1 pf pA1 qq. Il reste à montrer que
f ´1 pf pA1 qq Ă A1 . Soit donc x P f ´1 pf pA1 qq quelconque. Alors f pxq P f pA1 q. Par conséquent, il
existe y P A1 tel que f pyq “ f pxq. Comme A1 “ f ´1 pf pAqq, f pyq P f pAq. Donc f pxq P f pAq. Donc,
il existe z P A tel que f pzq “ f pxq. Donc f pxq P f pAq, et par conséquent x P f ´1 pf pAqq “ A1 .
Ainsi x P A1 . On en déduit que f ´1 pf pA1 qq Ă A1 , puis qu’on a l’égalité, c’est-à-dire A1 Ă S.
Il s’agit du plus petit ensemble de S contenant A. En effet, pour commencer, A Ă A1 d’après la
question 2. D’autre part, soit B P S tel que A Ă B ; il s’agit de montrer que A1 Ă B. Soit donc
x P A1 . D’après le début de la question, f pxq P f pAq. Comme A Ă B, cela impose f pxq P f pBq, et
par conséquent x P f ´1 pf pBqq, et donc x P B puisque B P S. Ainsi, A1 Ă B.
4. On va montrer que piq ùñ piiq ùñ piiiq ùñ pivq ùñ piq. Par transitivité de l’implication, on aura
alors l’équivalence entre toutes ces propositions.
‚ piq ùñ piiq : Si f est injective, alors, soit x P E. Soit y P f ´1 pf pxqq. On a donc f pyq “ f pxq, et
par conséquent y “ x puisque f est injective. Ainsi, f ´1 pf pxqq “ txu et donc txu P S.
‚ piiq ùñ piiiq : On suppose que @x P E, txu P S. Soit X P PpEq. Alors f ´1 pf pXqq est l’ensemble
des images réciproques des éléments de f pXq, c’est-à-dire de tous les f pxq, pour x P X. Ainsi,
ď ď
f ´1 pf pXqq “ f ´1 pf pxqq “ txu
xPX xPX
´1
puisque la propriété piiq est satisfaite. Ainsi, f pf pXqq “ X, et X P S.
‚ piiiq ùñ pivq : Pour tout X, f ´1 pf pXqq “ X. Par conséquent, si on a aussi f ´1 pf pXqq “ E,
cela implique X “ E. Ainsi, cette égalité est vérifiée pour X “ E, et E est l’unique élément
de PpEq pour laquelle elle est vérifiée.
‚ pivq ùñ piq : Supposons qu’il existe x ‰ y tels que f pxq “ f pyq. Alors, considérons X “
E ´ tyu ‰ E. Son image f pXq est égale à f pEq, car f pEq “ f pXq Y tf pyqu et f pyq P f pXq,
puisque f pyq “ f pxq et f pxq P f pXq. Ainsi, f ´1 pf pXqq “ f ´1 pf pEqq “ E. D’après la propriété
pivq, il en résulte que X “ E, et on obtient une contradiction. Ainsi, on ne peut pas trouver
x ‰ y tels que f pxq “ f pyq, ce qui signifie que f est injective.
30

Corrigé de l’exercice 2.27 –


‚ On suppose f continue. Soit U un ouvert de R. Montrons ue f ´1 pU q est un ouvert. Soit x P f ´1 pU q.
Alors f pxq P U . Comme U est ouvert, il existe ε ą 0 tel que sf pxq ´ ε, f pxq ` εrĂ U . Soit un tel
ε. La continuité de f donne alors l’existence de η ą 0, tel que pour tout y P R,

|y ´ x| ă η ùñ |f pyq ´ f pxq| ă ε ùñ f pyq P U.

Ainsi, pour tout y Psx ´ η, x ` ηr, y P f ´1 pU q. On en déduit que f ´1 pU q est ouvert .


‚ On suppose que pour tout ouvert U , f ´1 pU q est ouvert. Soit ε ą 0, et soit x P R. On considère
U “sf pxq ´ ε, f pxq ` εr dont on vérifie qu’il est ouvert (pour un y dans U , on peut prendre pour
δ le minimum de la distance de y aux deux bornes de cet intervalle). Ainsi, f ´1 pU q est un ouvert.
Or, x P f ´1 pU q. Il existe donc η ą 0 tel que sx ´ η, x ` ηrĂ f ´1 pU q. Ainsi, pour tout y P R, si
|y ´ x| ă η, alors y P f ´1 pU q, et donc

f pyq P U “sf pxq ´ ε, f pxq ` εr soit: |f pyq ´ f pxq| ă ε.

Cela prouve bien la continuité de f .

Dans les exercices qui suivent, on pourra admettre les résultats suivants afin de réduire l’aspect calcula-
toire :
‚ le TVI : si f est continue sur un intervalle I “ ra, bs, alors toute valeur comprise entre f paq et f pbq
est dans l’image de f .
‚ le théorème de compacité (ou théorème de la borne atteinte) : si f est une fonction continue sur
un intervalle fermé borné ra, bs, alors f est bornée et atteint ses bornes.
Corrigé de l’exercice 2.32 –
1. Supposons u surjective et v injective. Soit f et g dans F E tels que Φpf q “ Φpgq. Alors

@x P E 1 , vpf ˝ upxqq “ vpg ˝ vpxqq.

Puisque v est injective, on en déduit que pour tout x P E 1 :

f pupxqq “ gpupxqq.

Soit alors y P E. Par surjectivité de u, on dispose de x P E 1 tel que y “ upx1 q, et en appliquant


l’égalité précédente avec x1 , on obtient f pyq “ gpyq. Ceci étant vrai pour un choix quelconque de
y P E, on en déduit que f “ g.
1
2. Supposons u injective et v surjective. Soit g P pF 1 qE . On cherche à construire une application
f : E Ñ F telle que pour tout x1 P E 1 ,

v ˝ f ˝ upx1 q “ gpx1 q.

Soit x P E. Si x R Impuq, on définit f pxq comme on veut. Sinon, on peut écrire x “ upx1 q, pour
un certain x1 P E 1 . Puisque v est surjective, on dispose de y P F tel que vpyq “ gpx1 q. On pose
f pxq “ y, pour un tel choix de y. On vérifie sans peine qu’alors, v ˝ f ˝ u “ g.
Remarquez qu’on a utilisé l’axiome du choix pour définir f .
Cette construction ressemble un peu à celle de l’inverse à droite d’une surjection. Cela nous incite à
reprendre les deux démonstrations précédentes en se servant des caractérisations de l’injectivité et de la
surjectivité avec les inverses à gauche et à droite.
‚ Dans le premier cas, on suppose v injective et u surjective. On dispose donc d’un inverse à gauche
v 1 de v et d’un inverse à droite u1 de u. On pose Ψ : g ÞÑ v 1 ˝ g ˝ u1 . On a alors, pour f P F E :

Ψ ˝ Φpf q “ v 1 ˝ v ˝ f ˝ u ˝ u1 “ f,

et donc Ψ est inverse à gauce de Φ. On en déduit l’injectivité de Φ.


31

‚ Dans le deuxième cas, on suppose v surjective et u injective, et on se donne v 1 un inverse à droite


de v et u1 un inverse à gauche de u. On définit Ψ par la même formule. On se rend compte cette fois
1
que pour tout g P pF 1 qE , Φ ˝ Ψpgq “ g. Ainsi, Ψ est un inverse à droite de Φ, d’où la surjectivité
de Φ.
3. ‚ On étudie la réciproque de la première propriété. On suppose que Φ est injective. Pour le
deuxième point, on suppose de plus que |F | ě 2.
˚ Soit a et b dans F tels que vpaq “ vpbq. On pose f1 et f2 les fonctions constantes égales
respectivement à a et à b. On a alors Φpf1 q “ Φpf2 q, donc f1 “ f2 , c’est-à-dire a “ b. Cela
montre bien l’injectivité de v
˚ Supposons u non surjective. On dispose alors de x P E n’ayant pas d’antécédant par u.
On considère deux applications f et g égales sur Eztxu et prenant deux valeurs différentes
en x. Ainsi, f ‰ g et Φpf q “ Φpgq, car pour tout x1 P E, upx1 q P Eztxu. Cela contredit
l’injectivité de Φ.
˚ Ainsi, l’injectivité de v et la surjectivité de u sont des conditions nécessaire à l’injectivité
de Φ
‚ On étudie la réciproque de la deuxième propriété. On suppose que Φ est surjective. Pour le
deuxième point, on suppose de plus que |F 1 | ě 2
˚ En particulier, étant donné y 1 P F 1 , la fonction constante envoyant tout élément de E 1 sur
y 1 est dans l’image de Φ : on dispose donc de f tel que

@x P E 1 , y 1 “ vpf ˝ upx1 qq P Impvq.

On en déduit que v est surjective.


˚ Soit x11 et x1 2 dans E 1 tels que upx11 q “ upx12 q. On suppose que x11 ‰ x12 . On remarque
qu’alors, pour tout f P F E , Φpf qpx11 q “ Φpf qpx12 q. On peut alors définir une fonction
g : E 1 Ñ F 1 telle que gpx11 q ‰ gpx12 q. Une telle fonction ne peut donc pas être dans l’image
de Φ.
Ainsi, on en déduit que x11 “ x12 , et donc u est injective.
˚ Ainsi, l’injectivité de u et la surjectivité de v sont bien des CN à la surjectivité de Φ.

Corrigé de l’exercice 2.33 –


1. ‚ La première construction consiste simplement à « dérouler » le couple pa, bq de variables au-
quelles on applique f , c’est à dire étant donnée f définie sur A ˆ B, de d’abord associer à f
l’application fb obtenue en fixant sa deuxième variable égale à b, puis d’évaluer cette application
en a.
‚ On définit ainsi, pour tout f P C AˆB et tout b P B, l’application fb P C A , telle que

@a P A, fb paq “ f pa, bq.

On définit alors Φ : C AˆB ÝÑ pC A qB en définissant pour tout f P C AˆB ,


#
B Ñ CA
Φpf q :
b ÞÑ fb .

En d’autres termes, pour tout f P C AˆB et tout couple pa, bq P A ˆ B,

pΦpf qpbqqpaq “ fb paq “ f pa, bq.

‚ L’application Φ est bien injective. En effet, si Φpf q “ Φpgq, alors

@pa, bq P A ˆ B, pΦpf qpbqqpaq “ pΦpgqpbqqpaq, donc: f pa, bq “ gpa, bq,

et par conséquent, f “ g.
32

‚ Elle est aussi surjective. Si h : B ÞÑ C A est un élément de pC A qB , on définit f : A ˆ B Ñ C


par
@pa, bq P A ˆ B, f pa, bq “ pgpbqqpaq.
On vérifie facilement que Φpf q “ g.
‚ La construction faite dans le point précédente est en fait la définition de la réciproque de Φ. On
aurait aussi pu montrer la bijectivité de Φ en construsant cette application qui à tout g associé
la fonction f contruite dans le point précédent, et en montrant que c’est bien la réciproque de
f.
2. On construit une application Ψ : C A ˆ DB ÝÑ pC ˆ DqAˆB , en associant à tout couple pf, gq P
C A ˆ DB l’application h telle que

@pa, bq P A ˆ B, hpa, bq “ pf paq, gpbqq.

Montrons que Φ est injective. Soit pf1 , g1 q et pf2 , g2 q tels que Ψpf1 , g1 q “ Ψpf2 , g2 q “ h. On a alors

@pa, bq P A ˆ B, pf1 paq, g1 pbqq “ hpa, bq “ pf2 paq, g2 pbqq.

Ainsi, par définition d’un couple, pour tout pa, bq P A ˆ B, f1 paq “ f2 paq et g1 pbq “ g2 pbq. Si A et
B sont non vides, cette quantification sur les couples permet d’énumérer tous les a P A, et tous
les b P B (pour obtenir tous les a, il faut que B soit non vide). Ainsi, f1 “ f2 et g1 “ g2 , d’où
l’injectivité de Ψ. Si A ou B est vide (disons A), la propriété est en général fausse puisque dans ce
cas, C A est réduit à un singleton (une unique application vide), donc C A ˆ DB peut facilement
être mis en bijection avec DB . D’un autre côté, A ˆ B est vide, et donc pC ˆ DqAˆB est aussi un
singleton. Donc sauf si DB est lui même tout petit, on ne pourra pas trouver d’injection de DB
dans pC ˆ DqAˆB .

Corrigé de l’exercice 2.35 –


1. Soit f une injection telle que pour tout n P N, f pnq ď n. On a alors, pour tout n P N,
f pv0, nwq Ă v0, nw, donc Cardpf pv0, nwq ď Cardpv0, nw. Mais comme f est injective, on a aussi
Cardpf pv0, nwq ě Cardpv0, nwq. Ainsi, Cardpf pv0, nwq “ Cardpv0, nwq, et puisqu’on a une inclusion
et que les ensembles sont finis, on en déduit que f pv0, nwq “ v0, nw, pour tout n P N.
Soit maintenant n P N :
‚ Si n “ 0, f p0q ď 0 et f p0q P N, donc f p0q “ 0.
‚ Si n ą 0 alors f pv0, n ´ 1wq “ v0, n ´ 1w et f pnq P v0, nw. Comme f est injective, f pnq R
f pv0, n ´ 1w, donc nécessairement, f pnq “ n.
Ainsi, f “ idN .
2. Soit f une surjection telle que pour tout n P N, f pnq ě n. Alors, pour tout n P N, f ´1 pv0, nwq Ă
v0, nw (car pour tout k ą n, f pkq ě k, donc f pkq R v0, nw. Par surjectivité, tout élément admet
au moins un antécédent, et les antécédents de deux éléments distincts sont évidemment aussi
distincts. Donc Cardpf ´1 pv0, nwqq ě Cardpv0, nwq. On déduit de cette inégalité et de l’inclusion
obtenue précédemment que f ´1 pv0, nwq Ă v0, nw.
Soit maintenant n P N.
‚ Si n “ 0, on a nécessairement f p0q “ 0, car f ´1 pv0, 0wq “ v0, 0w.
‚ Si n ą 0, f ´1 pv0, n ´ 1wq “ v0, n ´ 1w, et f ´1 pv0, nwq “ v0, nw. Ainsi, n est un antécédent d’un
élément de v0, nw, mais pas d’un élément de v0, n ´ 1w, donc n est un antécédent de n. On en
déduit que f pnq “ n.

Corrigé de l’exercice 2.38 –


‚ Supposons p injective. Soit alors x P E. On a ppppxqq “ ppxq, d’où, par injectivité, ppxq “ x. Ainsi,
p “ id.
‚ Supposons p surjective. Soit x P E, et y tel que ppyq “ x. Alors ppppyqq “ ppyq, soit ppxq “ x, donc
p “ id.
33

Corrigé de l’exercice 2.41 –


1. ‚ Recherche d’une condition nécessaire. Si f est injective, alors pour tout pX, Y q P PpEq, f pXq “
f pY q ùñ X “ Y . Ainsi, si X X A “ Y X A et si X X B “ Y X B, alors X “ Y . Ainsi, la
coïncidence de X et Y sur les éléments de A et de B suffit à avoir l’égalité entre X et Y .
Comme il n’y a aucun contrôle sur ce qu’il se passe hors de A Y B, on suspecte que notre
condition est A Y B “ E. Nous allons le montrer.
‚ Si A Y B ‰ E, il existe x P E, x R A Y B. Soit X “ txu et Y “ ∅. On a f pXq “ f pY q “ p∅, ∅q,
pourtant X ‰ Y . Donc f n’est pas injective. La condition A Y B “ E est bien nécessaire.
‚ Si A Y B “ E, alors, étant donnés X et Y tels que f pXq “ f pY q, on obtient :

X “ X XE “ X XpAYBq “ pX XAqYpX XBq “ pY XAqYpY XBq “ Y XpAYBq “ Y XE “ Y.

Ainsi, f est injective.


2. ‚ Recherche d’une condition nécessaire pour la surjectivité. Si f est surjective, tout couple de
PpAq ˆ PpBq est dans l’image de f , en particulier pA, ∅q. Ainsi, il existe X tel que f pXq “
pA, ∅q, donc X X A “ A et X X B “ ∅, donc A Ă X et X X B “ ∅. On en déduit que
A X B “ ∅. Une condition nécessaire pour que f soit surjective est donc que A X B “ ∅.
‚ Montrons qu’il s’agit aussi d’une condition suffisante. Supposons que A X B “ ∅. Alors soit
A1 Ă A et B 1 Ă B. Soit X “ A1 Y B 1 . On a alors :

X X A “ pA1 Y B 1 q X A “ pA1 X Aq Y pB 1 X Aq “ A1 Y ∅ “ A1 ,

et de même X X B “ B 1 . Ainsi, f pXq “ pA1 , B 1 q. on en déduit la surjectivité de f .


3. f est donc bijective si et seulement si E est l’union disjointe de A et B.

Corrigé de l’exercice 2.42 – Soit E un ensemble non vide, et A, B P PpEq. Soit f la fonction définie
par :

f : PpEq ÝÑ PpEq ˆ PpEq


X ÞÝÑ pX Y A, X Y Bq.

1. ‚ Si A ‰ ∅, ou B ‰ ∅ on aura pour tout X, soit X YA ‰ ∅, soit X YB ‰ ∅, donc p∅, ∅q R Impf q.


‚ Si A “ B “ ∅, alors f pXq “ pX, Xq, et donc p∅, Eq R Impf q, car cela imposerait l’existence
d’un X tel que X “ ∅ et X “ E, ce qui est incompatible avec l’hypothèse E ‰ ∅.
Ainsi, f n’est pas surjective.
2. ‚ Supposons A X B “ ∅, et soit X et Y des parties de E telles que f pXq “ f pY q. On a alors :

X YA“Y YA et X Y B “ Y Y B.

Alors,

X “ X Y ∅ “ X Y pA X Bq “ pX Y Aq X pX Y Bq “ pY Y Aq X pY Y Bq “ Y Y pA X Bq “ Y.

Donc f est injective.


‚ Supposons A X B ‰ ∅. On a alors

f pA X Bq “ ppA X Bq Y A, pA X Bq Y Bq “ pA, Bq,

et de même
f p∅q “ p∅ Y A, ∅ Y Bq “ pA, Bq “ f pA X Bq.
Cela empêche l’injectivité de f .

Corrigé de l’exercice 2.45 –


34

1. Puisque g ˝ f est injective, f est injective. Puisque f ˝ g est surjective, f est surjective. Ainsi, f
est bijective, puis, en composant g ˝ f et f ˝ g par f ´1 à droite et à gauche, g est obtenu comme
composée de deux fonctions injectives d’une part, et de deux fonctions surjectives d’autre part.
Ainsi, g est bijective.
2. Quitte à faire une permutation circulaire des données, on peut supposer que h ˝ g ˝ f est surjective,
et g ˝ f ˝ h est injective (dans ces trois composées, il en existe une surjective suivie (cycliquement)
par une injective (sinon, on n’aurait que des injectives ou que des surjectives).
On déduit des hypothèses faites que h est surjective et injective, donc h est bijective. En composant
par h´1 , il vient alors que g ˝ f est surjective, et injective, donc g est surjective et f est injective.
Par ailleurs, f ˝ h ˝ g est soit injective (donc g injective) ou surjective (donc f surjective). Donc
soit f soit g est bijective, puis on obtient la bijectivité de g par composition par g ´1 .
3. On note pour tout i P v1, nw, Fi : Ai Ñ Ai obtenu en composant cycliquement les Ai , c’est-à-dire
Fi “ fi´1 ¨ ¨ ¨ ˝ f1 ˝ fn ˝ ¨ ¨ ¨ ˝ fi ; l’une ou l’autre des deux parties de cette expression pouvant
être dégénérée si i “ n ou i “ 1. On énonce alors la propriété Ppnq : « Pour toutes fi dans cette
situation (i P v1, nw), si les fonctions Fi (i P v1, w) sont toutes soit surjectives soit injectives, et que
l’une d’elle au moins est injective, et l’une d’elle est surjective, alors les fi sont toutes bijectives. ».
Les questions 1 et 2 montrent les propriétés Pp2q et Pp3q. Soit n ě 3, et supposons que Ppnq est vé-
rifié. Donnons-nous des ensembles A1 , . . . , An`1 et des fonctions f1 , f2 , . . . , fn`1 , dans la situation
décrite ci-dessus, ainsi que les fonctions F1 , . . . , Fn`1 correspondantes définies par composition cy-
clique, et vérifiant les propriétés idoines d’injectivité et surjectivité. Quitte à faire une permutation
circulaire des données, on peut supposer que Fn`1 n’est ni l’éventuelle unique fonction surjective,
ni l’unique injective. Ainsi, parmi les fonctions F1 , . . . Fn toutes sont injectives ou bijective, une au
moins est injective, et une surjective. Soit alors pour tout i P v1, n ´ 1w, gi “ fi , et gn “ fn`1 ˝ fn ,
et Gi les compositions cycliques associées à cette nouvelle famille. On voit assez facilement que
pour tout i P v1, nw, Gi “ Fi (on s’est contenté de court-circuiter le sommet An`1 ). Ainsi, les Gi
sont toutes injectives ou surjectives, l’une au moins est injective, une au moins est surjective. On
peut donc appliquer l’hypothèse de récurrence : les gi sont toutes bijectives, donc f1 , . . . fn´1 sont
bijectives, ainsi que fn`1 ˝ fn . Associé au fait que fn ˝ fn´1 ˝ ¨ ¨ ¨ ˝ f1 ˝ fn`1 est soit injective, soit
surjective, on obtient la bijectivité soit que fn soit de fn`1 , et on conclut comme en 3.
Ainsi, d’après le principe de récurrence, la propriété est vraie pour tout n ě 2.

Corrigé de l’exercice 2.48 – (Factorisation d’une application.)


1. Soit f : F ÝÑ E et g : G ÝÑ E deux applications.
‚ S’il existe h : G ÝÑ F telle que g “ f ˝ h, alors pour tout y P gpGq, il existe x P G tel que

y “ gpxq “ f phpxqq,

donc y P Impf q “ f pF q. Ainsi, gpGq Ă f pF q.


‚ Réciproquement, si gpGq Ă f pF q, on définit h de la façon suivante : pour tout x P G, on
a gpxq P Impf q, donc gpxq admet un antécédent y par f , vérifiant f pyq “ gpxq. On fait le
choix d’un de ces antécédents y, et on pose hpxq “ y. On a bien alors pour tout x P G,
f phpxqq “ f pyq “ gpxq.
‚ Au cours de la démontration, il est apparu que h est défini de façon unique à condition (CNS)
que tout élément de gpGq admette un unique antécédent par f , autrement dit à condition que
f se retreigne en une injection sur f ´1 pgpGqq.
2. Soit f : E ÝÑ F et g : E ÝÑ G deux applications.
‚ S’il existe h : F ÝÑ G telle que g “ h ˝ f , alors étant donné px, yq P E 2 tel que f pxq “ f pyq,
on a hpf pxqq “ hpf pyqq, donc gpxq “ gpyq.
‚ Si pour tout px, yq P E 2 , pf pxq “ f pyq ùñ gpxq “ gpyqq, alors, étant donné x P F ,
˚ si x R Impf q, on définit hpxq comme on veut, par choix d’un élément quelconque de G
˚ si x P Impf q, il existe y P E tel que f pyq “ x. On définit alors hpxq “ gpyq.
35

On a alors pour tout y, h ˝ f pyq “ hpf pyqq “ gpy 1 q, où y 1 est un antécédent de f pyq par f (par
nécessairement y). Mais comme on a f py 1 q “ f pyq, on a aussi gpy 1 q “ gpyq par hypothèse, donc
h ˝ pyq “ gpyq.
L’application h est unique si d’une part tout élément x de F est dans Impf q (donc f est
surjective), et si on n’a pas le choix de l’antécédent x de y (donc f est injective). Ainsi, h est
unique si et seulement si f est bijective.
Montrer qu’il existe une application h : F ÝÑ G telle que g “ h ˝ f si et seulement si : @x, y P
E, pf pxq “ f pyq ùñ gpxq “ gpyqq.
À quelle condition h est-elle unique ?
3
Sommes et produits

Corrigé de l’exercice 3.2 –


1. Comme on se rend compte assez vite que le problème est invariant par ajout d’une constante à P ,
on peut choisir le terme constant de P comme on veut. On va le prendre nul. On recherche donc
P “ aX 3 ` bX 2 ` cX tel que
P pX ` 1q ´ P pXq “ X 2 .
Or,

P pX `1q´P pXq “ appX `1q3 ´X 3 q`bppX `1q2 ´X 2 q`cpX `1´Xq “ 3aX 2 `3aX `a`2bX `b`c.

Par identification, a, b et c doivent vérifier


$ $
1
&3a

’ “1 &a

’ “ 3
3a ` 2b “0 soit: b “ ´ 12
’ ’
“ 16 .

%a ` b ` c “ 0 ’
%c

Ainsi, P pXq “ 16 p2X 3 ´ 3X 2 ` Xq “ 16 XpX ´ 1qp2X ´ 1q. On en déduit par télescopage que
n n
ÿ ÿ 1
k2 “ P pk ` 1q ´ P pkq “ P pn ` 1q ´ P p0q “ npn ` 1qp2n ` 1q .
k“1 k“1
6

2. On fait de même avec l’exposant 3, en cherchant P pXq “ aX 4 ` bX 3 ` cX 2 ` dX. On a alors :

X 3 “ P pX ` 1q ´ P pXq “ appX ` 1q4 ´ X 4 q ` bppX ` 1q3 ´ X 3 q ` cppX ` 1q2 ´ X 2 q ` dpX ` 1 ´ Xq


“ 4aX 3 ` 6aX 2 ` 4aX ` a ` 3bX 2 ` 3bX ` b ` 2cX ` c ` d.

Ainsi, l’identification amène cette fois :


$ $
1


’ 4a “1 ’

’a “ 4
’ ’
“ ´ 21

&6a ` 3b ’
“0 &b
soit:
1


’ 4a ` 3b ` 2c “0 ’

’c “ 4

’ ’

%a ` b ` c ` d “0 %d “ 0.

Ainsi, P pXq “ 14 pX 4 ´ 2X 3 ` X 2 q “ 41 X 2 pX ´ 1q2 . On en déduit par télescopage que


n n
ÿ ÿ 1 2
k3 “ P pk ` 1q ´ P pkq “ P pn ` 1q ´ P p0q “ n pn ` 1q2 .
k“1 k“1
4
37

3. On refait de même pour l’exposant 4, en cherchant P pXq “ aX 5 ` bX 4 ` cX 3 ` dX 2 ` eX. On a


alors :

X 4 “ P pX ` 1q ´ P pXq “ appX ` 1q5 ´ X 5 q ` bppX ` 1q4 ´ X 4 q ` cppX ` 1q3 ´ X 3 q ` dppX ` 1q2 ´ X 2 q ` e


“ 5aX 4 ` 10aX 3 ` 10aX 2 ` 5aX ` a ` 4bX 3 ` 6bX 2 ` 4bX ` b ` 3cX 2 ` 3cX ` c ` 2dX ` d ` e.

Ainsi, l’identification amène cette fois :


$ $
1

’ 5a “1 ’
’ a “ 5
’ ’
“ ´ 21
’ ’
&10a ` 4b “0 &b

’ ’

’ ’
10a ` 6b ` 3c “0 soit: c “ 1
3

’ ’




’ 5a ` 4b ` 3c ` 2d “ 0 ’


’ d “0
’ ’
1
a`b`c`d`e “ 0 e “ ´ 30 .
% %

1 1
Ainsi, P pXq “ 30 p6X 5 ´ 15X 4 ` 10X 3 ´ Xq “ 30 XpX ´ 1qp2X ´ 1qp3X 2 ´ 3X ´ 1q. On en déduit
par télescopage que
n n
ÿ ÿ 1
k3 “ P pk ` 1q ´ P pkq “ P pn ` 1q ´ P p0q “ npn ` 1qp2n ` 1qp3n2 ` 3n ` 1 .
k“1 k“1
30

Remarquez que npn ` 1q se met systématiquement en facteur. Il n’est pas difficile de prouver, en
utilisant la technique mise en place dans cet exercice, que cela reste vrai pour tout exposant. On
peut aussi remarquer que pour les exposants pairs, on a aussi un facteur p2n ` 1q. Là encore, c’est
une situation générale, mais c’est un peu plus compliqué à prouver.

n´1
Corrigé de l’exercice 3.5 – On écrit N “ ak 10k , où pour tout k, ak P v0, 9w. Alors
ř
k“0

n´1
ÿ
s“ ak ,
k“0

et
ÿ
t“ 10ak ` aℓ
1ďk‰ℓďn´1
n´1
ÿ n´1
ÿ n´1
ÿ
“ 10ak ` aℓ ´ 10ak ` ak
k“1 ℓ“1 k“1
n´1
ÿ n´1
ÿ
“ 10nak ` naℓ ´ 11s
k“1 ℓ“1

“ 10ns ` ns ´ 11s “ 11pn ´ 1qs .

Corrigé de l’exercice 3.6 – On a :


˜ ¸
n ÿ
n n i n n ˆ ˙
ÿ ÿ ÿ ÿ ÿ ipi ` 1q
minpi, jq “ j` i “ ` ipn ´ 1q
i“1 j“1 i“1 j“1 j“i`1 i“1
2

Un calcul sans difficulté amène alors


n ÿ
n
ÿ npn ` 1qp2n ` 1q
minpi, jq “ .
i“1 j“1
6

Évidemment, quand on se retrouve nez à nez avec un tel résultat, on se demande s’il n’y a pas une
explication logique. On peut se rendre compte que les valeurs des min se placent en équerre, ce qui peut
38

se voir comme une superposition de carrés de plus en plus petit, la valeur correspondant au nombre de
carrés recouvrant une case donnée. On somme ensuite par carrés. On peut tout-à-fait mener le calcul en
exploitant cette idée. En effet, décomposer un min sur les différents étages correspondant à l’empilement
de carré revient à écrire ce min comme comme de 1. L’indice de cette somme correspond à l’étage du
carré. On fait ensuite une interversion de sommes pour sommer par étage (i.e. on passe l’indice des étages
tout devant). Voici commet se mène alors le calcul :
n ÿ
ÿ n n minpi,jq
n ÿ
ÿ ÿ
minpi, jq “ 1
i“1 j“1 i“1 j“1 k“1
n ÿ
ÿ n n
ÿ
“ 1
k“1 i“k j“k
ÿn
“ pn ´ k ` 1q2
k“1
n
ÿ npn ` 1qp2n ` 1q
“ ℓ2 “
ℓ“1
6
avec le changement de variables ℓ “ n ` 1 ´ k.

Corrigé de l’exercice 3.7 – On peut remarquer que pour tout k P N :


k 4 ` k 2 ` 1 “ pk 2 ` 1q2 ´ k 2 “ pk 2 ` k ` 1qpk 2 ´ k ` 1q,
et donc
1 pk 2 ` k ` 1q ´ pk 2 ´ k ` 1q
ˆ ˙
k 1 1 1
4 2
“ “ ´ .
k `k `1 2 pk 2 ` k ` 1qpk 2 ´ k ` 1q 2 kpk ´ 1q ` 1 kpk ` 1q ` 1
La somme à calculer peut donc être mise sous forme télescopique, et on obtient donc
n
n2 ` 1
ˆ ˙
ÿ k 1 1 1
“ 1 ´ “ ¨ .
k“0
k4 ` k2 ` 1 2 npn ` 1q ` 1 2 n2 ` n ` 1

1
Corrigé de l’exercice 3.8 – Soit n P N. La sommation des j posant problème, on intervertit les signes
, en espérant que ça se passe mieux.
ř

n ÿ n n ÿ j
ÿ i`j ÿ i`j

i“1 j“i
j j“1 i“1
j
n ˆ ˙
ÿ 1 jpj ` 1q
“ ` j2
j“1
j 2
n
ÿ 1
“ pj ` 1q ` j
j“1
2

3 n 1
“ npn ` 1q ` “ ¨ np3n ` 5q
4 2 4

Corrigé de l’exercice 3.10 –


řn
1. Soit n P N˚ . Notons S2 pnq “ k“1 k 2 . On suppose cette somme non connue, mais en revanche, la
somme des entiers est connue. D’un côté :
n ÿ n n ˆ ˙
ÿ ÿ npn ` 1q ipi ´ 1q
k“ ´
i“1 k“i i“1
2 2
n2 pn ` 1q 1 1
“ ´ S2 pnq ` npn ` 1q2
2 2 4
1 1
“ ¨ npn ` 1qp2n ` 1q ´ S2 pnq
4 2
39

D’un autre côté, en intervertissant les deux signes ,


ř

ÿ n
n ÿ n ÿ
ÿ k n
ÿ
k“ k“ k 2 “ S2 pnq.
i“1 k“i k“1 i“1 k“1

Ainsi,

1 1 1
S2 pnq “ ¨ npn ` 1qp2n ` 1q ´ S2 pnq, donc: S2 pnq “ ¨ npn ` 1qp2n ` 1q .
4 2 6

2. On adapte ce raisonnement au calcul de la somme des cubes, en supposant les sommes des entiers
et des carrés connues. On note S3 pnq la somme des cubes jusqu’au rang n. Ainsi,
n ÿ n n ˆ ˙
ÿ
2
ÿ npn ` 1qp2n ` 1q ipi ´ 1qp2i ´ 1q
k “ ´
i“1 k“i i“1
6 6
n2 pn ` 1qp2n ` 1q 1 1 1
“ ´ S3 pnq ` npn ` 1qp2n ` 1q ´ npn ` 1q
6 3 12 12
1 1
“ ¨ npn ` 1qp4n2 ` 4q ´ S3 pnq
12 3
1 2 1
“ ¨ n pn ` 1q2 ´ S3 pnq.
3 3
D’un autre côté,
ÿ n
n ÿ n ÿ
ÿ k n
ÿ
k2 “ k2 “ k 3 “ S3 pnq.
i“1 k“i k“1 i“1 k“1

Ainsi,
1 2 1 1 2
S3 pnq “ ¨ n pn ` 1q2 ´ S3 pnq, donc: S3 pnq “ ¨ n pn ` 1q2 .
3 3 4

Corrigé de l’exercice 3.11 –


1. Soit n P N˚ et x Ps ´ 1, 1r. On a alors
n ÿ
ÿ i n
ÿ
xi “ pi ` 1qxi “ sumn`1
i“1 ix
i´1
.
i“0 j“0 i“0

D’un autre côté,


n ÿ
ÿ i n ÿ
ÿ n
xi “ xi
i“0 j“0 j“0 i“j
n
ÿ x ´ xn`1
j

j“0
1´x
1 ´ xn`1
ˆ ˙
1
“ ´ pn ` 1qxn`1
1´x 1´x

Mais quand n tend vers `8, xn`1 Ñ 0 et pn ` 1qxn`1 Ñ 0. En effet, cette deuxième limite est
triviale si x “ 0, et du ressort des croissances comparées sinon :
lnpn`1q
pn ` 1q|x|n`1 “ epn`1q lnp|x|q`lnpnq “ epn`1qplnp|x|q` n`1 q Ñ 0,

lnpn`1q
puisque n`1 Ñ 0 et lnp|x|q ă 0.
Ainsi, en égalisant les deux expressions obtenues, et en passant à la limite, on obtient l’existence
de la somme infinie et l’égalité des limites :

`8
ÿ 1
ixi´1 “ .
i“1
p1 ´ xq2
40

Ce résultat montre qu’on peut dériver terme à terme la série géométrique (i.e. en intervertissant
la dérivée et la somme infinie, ce qu’on ne peut pas faire de façon systématique en général). On
pourrait bien sûr aussi le démontrer en dérivant la somme partielle de la série géométrique et en
passant à la limite. Ou, comme vous le ferez l’année prochaine, en utilisant les règles de dérivation
des séries entières. Ou encore, comme on le fera en fin d’année, en faisant le « produit de Cauchy »
de la série xn par elle-même.
ř

2. On adapte ce calcul au cas de la dérivée d’ordre 2 :


j
i ÿ
n ÿ i
n ÿ n n`2
ÿ ÿ 1ÿ 1 ÿ
xi “ pj ` 1qxi “ pi ` 1qpi ` 2qxi “ ipi ´ 1qxi´2 .
i“0 j“0 k“0 i“0 j“0
2 i“0 2 i“2

D’un autre côté :


n ÿ
ÿ j
i ÿ ÿ
xi “ xi
i“0 j“0 k“0 0ďkďjďiďn
ÿn ÿn ÿn
“ xi
k“0 j“k i“j
n ÿ n
ÿ x ´ xn`1
j

k“0 j“k
1´x
n ˆ
1 ÿ xk ´ xn`1
˙
“ ´ pn ` 1 ´ kqxn`1
1 ´ x k“0 1´x
1 ´ xn`1 pn ` 1qxn`1 pn ` 1qpn ` 2qxn`1 1
“ 3
´ 2
´ ¨ .
p1 ´ xq p1 ´ xq 2 1´x

Par un même argument qu’avant (croissances comparées entre polynômes et suites géométriques,
1
qui sont des exponentielles), en passant à la limite, on trouve . Ainsi, en égalisant les
p1 ´ xq3
limites des deux expressions, et en multipliant par 2 :
`8
ÿ 2
ipi ´ 1qxi´2 “ .
i“2
p1 ´ xq3

Ce résultat montre qu’on peut dériver deux fois terme à terme la série géométrique. Là encore, cela
peut se retrouver de diverses manières. On montrera notamment par produits de cauchy successifs
(ou l’année prochaine par dérivation de séries entières) que

`8
ÿ k!
ipi ´ 1q ¨ ¨ ¨ pi ´ k ` 1qxi´k “ ,
i“k
p1 ´ xqk`1
ce qui signifie qu’on peut dériver k fois terme à terme la série géométrique. Cette formule se réécrit
`8
ÿˆ ˙ `8
ÿ ˆj ` k˙
´pk`1q i i´k
p1 ´ xq “ x “ xj ,
i“k
k j“0
k

égalité connue sous l’appellation formule du binôme négatif.

Corrigé de l’exercice 3.12 –


1. Soit n P N˚ . On intervertit les deux signes somme (sur un triangle) :
n ÿ n n ÿ j n n
ÿ i ÿ i ÿ 1 jpj ` 1q ÿ j`1
“ “ ¨ “
i“1 j“i
j j“1 i“1
j j“1
j 2 j“1
2
˜ ¸
n n ˆ ˙
1 ÿ ÿ 1 jpj ` 1q npn ` 3q
“ j` 1 “ `j “ .
2 j“1 j“1
2 2 4
41

2. On procède de même, en se ramenant au calcul précédent :


n ÿ n ÿ n n k j n
ÿ i ÿ 1 ÿÿ i ÿ 1 kpk ` 3q
“ “
i“1 j“i k“j
jk k“1 k j“1 i“1 j k“1
k 4
˜ ¸
n n ˆ ˙
1 ÿ ÿ 1 npn ` 1q npn ` 7q
“ k` 3 “ ` 3n “
4 k“1 k“1
4 2 8

i1 ÿ npn ` 2k ´ 1q
3. Soit pour tout n P N˚ la propriété Ppkq : pour tout n P N˚ , “ .
1ďi1 﨨¨ďik ďn 2
i . . . in 2k
n
ÿ npn ` 1q
‚ L’initialisation pour k “ 0 est triviale (on obtient simplement i “ ). On peut
i“1
2
constater que les deux questions précédentes donnent les cas n “ 2 et n “ 3.
‚ Soit k ě 1 et supposons Ppkq. Alors :
n
ÿ i1 ÿ 1 ÿ i1
“ .
1ďi1 﨨¨ďik`1
i
ďn 2
¨ ¨ ¨ i k`1 i
i
“1 k`1 1ďi1 﨨¨ďik ďin`1
i2 ¨ ¨ ¨ ik
k`1

En utilisant l’hypothèse de récurrence, il vient donc :


n
ik`1 ` 2k ´ 1 npn ` 2k`1 ´ 1q
ˆ ˙
ÿ i1 ÿ 1 npn ` 1q k
“ “ ` p2 ´ 1qn “ .
1ďi1 﨨¨ďik`1
i ¨ ¨ ¨ ik`1
ďn 2 i “1
2k 2k 2 2k`1
k`1

Ainsi, la propriété Ppk ` 1q est encore satisfaite.


‚ On déduit du principe de récurrence que pour tout k P N˚ , tout n P N˚ :

ÿ i1 npn ` 2k ´ 1q

1ďi1 﨨¨ďik
i ¨ ¨ ¨ in
ďn 2
2k

Corrigé de l’exercice 3.13 –


1. On a :
ÿ ÿ ÿ ÿ ÿ ÿ ÿ ÿ
|X| “ 1“ 1“ 1“ 2n´1 “ n2n´1 .
XPPpEq XPPpEq xPX xPE XPPpEq xPE X 1 PPpEztxuq xPE
xPX

2. De même :
ÿ ÿ ÿ ÿ ÿ ÿ ÿ ÿ
|XXY | “ 1“ 1“ 1“ 2n´1 2n´1 “ n4n´1 .
pX,Y qPPpEq2 pX,Y qPPpEq xPX xPE pX,Y qPPpEq xPE pX 1 ,Y 1 qPPpEztxuq xPE
xPX, xPY

Corrigé de l’exercice 3.14 –


1 1 1
1. (a) Soit n ě 2. La fonction x ÞÑ x3 étant décroissante, pour tout t P rn ´ 1, ns, t3 ě n3 , donc :
żn żn
1 1
3
dt ď 3
dt.
n´1 n n´1 t

Ainsi : n żn żn
ÿ 1 1 1 1 1
Sn ´ S1 ď dt “ “ ´ 2 ď .
k“2 n´1
t3 1 t3 2 2n 2

Ainsi, Sn ď S1 ` 12 “ 23 . On en déduit que pSn q est majorée. Elle est clairement croissante
(c’est une somme de termes positifs). Donc elle est convergente dans R.
42

1
(b) On utilise une comparaison entre séries et intégrales (technique classique). La fonction x ÞÑ x3
est continue sur r1, `8r et décroissante. Ainsi, pour tout k P N˚ ,
1 1 1
@x P rk, k ` 1s, 3
ě 3 ě
k x pk ` 1q3
d’où, par positivité de l’intégrale,
ż k`1
1 dx 1
ě ě
k3 k x3 pk ` 1q3
On en déduit donc que pour tout k ě 2
żk ż k`1
dx 1 dx
3
ě 3
ě .
k´1 x k k x3
Soit n P N˚ , et N ě n. Alors, en sommant les inégalités précédentes pour k dans vn ` 1, N w,
et en utilisant la relation de Chasles :
żN N ż N `1
dx ÿ 1 dx
3
ě 3
ě 3
.
n x k“n`1
k n`1 x

Ainsi :
1 1 1 1
´ ě SN ´ Sn ě ´ .
2n2 2N 2 2pn ` 1q2 2pN ` 1q2
Les limites de ces trois termes existent lorsque N tend vers `8. Ainsi, d’après le théorème de
prolongement des inégalités, on obtient, pour tout n P N˚ :
1 1
ě ζp3q ´ Sn ě .
2n2 2pn ` 1q2
(c) ‚ D’après la question précédente, pour que ζp3q ´ Sn soit une valeur approchée à 10´8 , il
suffit que 2n1 2 ď 10´8 , ce qui équivaut à n ě ?12 104 , donc (ce réel n’étant pas entier par
? Q 4U
irationnalité de 2), n ě 10 ?
2
“ n0 .
‚ Réciproquement, si n ď n0 ´ 2, alors n ` 1 ď n0 ´ 1 ă ?1 104 , et donc
2

1
10´8 ă ď ζp3q ´ Sn .
2pn ` 1q2
Ainsi, Sn n’est pas une valeur approchée
Q 4 U de ζp3q.
‚ Par conséquent, en posant n0 “ 10 ?
2
, Sn0 approche ζp3q à 10´8 , mais pas Sn0 ´2 . En
revanche, il est dur de conclure pour Sn0 ´1 .
‚ Pour information, n0 “ 7072. Cela fait beaucoup de termes.
(d) Ainsi, il faut calculer la somme partielle au moins jusqu’au rang n0 . Comme on fait une erreur
d’arrondi de 10´11 sur chaque terme, au total, on est susceptible d’avoir fait une erreur d’arrondi
de
1 1 10
ε “ 10´11 ¨ ? ¨ 10´4 “ 10´7 ¨ ? “ 10´8 ¨ ? .
2 2 2
? ´8
Ainsi, comme 10 ą 2, l’erreur d’arrondi est supérieur à 10 , la précision souhaitée. Il est
donc impossible d’effectuer le calcul de la sorte, en étant sûr d’avoir une valeur à 10´8 .
2. Soit a, b et c trois réels. On a, pour tout n P N˚ :
a b c
` ` ` εn
npn ` 1qpn ` 2q npn ` 1qpn ` 2qpn ` 3q npn ` 1qpn ` 2qpn ` 3qpn ` 4q
apn ` 3qpn ` 4q ` bpn ` 4q ` c ` npn ` 1qpn ` 2qpn ` 3qpn ` 4qεn

npn ` 1qpn ` 2qpn ` 3qpn ` 4q
an2 ` p7a ` bqn ` p12a ` 4b ` cq ` ε1n

npn ` 1qpn ` 2qpn ` 3qpn ` 4q
an4 ` p7a ` bqn3 ` p12a ` 4b ` cqn2 ` n2 ε1n
“ ,
n3 pn ` 1qpn ` 2qpn ` 3qpn ` 4q
43

où ε1n “ npn ` 1qpn ` 2qpn ` 3qpn ` 4qεn , donc lim ε1n “ 0. Or, pour tout n P N˚ ,
nÑ`8

1 pn ` 1qpn ` 2qpn ` 3qpn ` 4q n4 ` 10n3 ` 35n2 ` 50n ` 24


“ “
n3 n3 pn ` 1qpn ` 2qpn ` 3qpn ` 4q pn ` 1qpn ` 2qpn ` 3qpn ` 4q

Ainsi, par identification, l’égalité souhaitée a lieu si


$
& a
’ “1
7a ` b “ 10

% 12a ` 4b ` c “ 35

en posant ε1n “ 50 24
n ` n2 qui tend bien vers 0 lorsque n tend vers `8. Le systeme ci-dessus est
triangulaire, et se résout facilement en partant du haut. On trouve a “ 1, b “ 3 et c “ 11. Ainsi,
pour tout n P N˚ ,
1 1 3 11
“ ` ` ` εn ,
n3 npn ` 1qpn ` 2q npn ` 1qpn ` 2qpn ` 3q npn ` 1qpn ` 2qpn ` 3qpn ` 4q

où lim n5 εn “ 0. Or, pour tout n P N˚ ,


nÑ`8

ε1n 50n ` 24
εn “ “ 3 .
npn ` 1qpn ` 2qpn ` 3qpn ` 4q n pn ` 1qpn ` 2qpn ` 3qpn ` 4q

De plus, pour tout n P N˚ ,

50 50n4 ` 24n3 ´ 50pn ` 1qpn ` 2qpn ` 3qpn ` 4q


εn ´ “
n6 n6 pn ` 1qpn ` 2qpn ` 3qpn ` 4q
50n ` 24n3 ´ 50n4 ´ 500n3 ´ 1750n2 ´ 2500n ´ 1200
4

n6 pn ` 1qpn ` 2qpn ` 3qpn ` 4q
´476n ´ 1750n2 ´ 2500n ´ 1200
3
“ ă 0.
n6 pn ` 1qpn ` 2qpn ` 3qpn ` 4q
50
Ainsi, pour tout n P N˚ , εn ă .
n6
3. Soit m P N˚ . Alors pour tout n P N˚ ,
1 1 n`m´n m
´ “ “ .
npn ` 1q ¨ ¨ ¨ pn ` m ´ 1q pn ` 1q ¨ ¨ ¨ pn ` mq npn ` 1q ¨ ¨ ¨ pn ` mq npn ` 1q ¨ ¨ ¨ pn ` mq

En particulier, pour tout n P N˚ ,


2 1 1
“ ´ ,
npn ` 1qpn ` 2q npn ` 1q pn ` 1qpn ` 2q

donc pour tout N P N˚ ,


N N ˆ ˙
ÿ 1 1 ÿ 1 1 1 1 1
“ ´ “ ´ ,
n“1
npn ` 1qpn ` 2q 2 n“1 npn ` 1q pn ` 1qpn ` 2q 2 2 pN ` 1qpN ` 2q

puisqu’il s’agit d’une somme télescopique. Ainsi, lorsqu’on fait tendre N vers `8, on obtient :
`8
ÿ 1 1
“ .
n“1
npn ` 1qpn ` 2q 4

De même, pour tout n P N˚ ,


3 1 1
“ ´ ,
npn ` 1qpn ` 2qpn ` 3q npn ` 1qpn ` 2q pn ` 1qpn ` 2qpn ` 3q
44

donc pour tout N P N˚ ,


N N
ÿ 1 1 ÿ 1 1
“ ´
n“1
npn ` 1qpn ` 2qpn ` 3q 3 n“1
npn ` 1qpn ` 2q pn ` 1qpn ` 2qpn ` 3q
ˆ ˙
1 1 1
“ ´ ,
3 3! pN ` 1qpN ` 2qpN ` 3q

puisqu’il s’agit d’une somme télescopique. Ainsi, lorsqu’on fait tendre N vers `8, on obtient :
`8
ÿ 1 1
“ .
n“1
npn ` 1qpn ` 2qpn ` 3q 3 ¨ ¨ ¨ 3!

De même, pour tout n P N˚ ,


4 1 1
“ ´ ,
npn ` 1qpn ` 2qpn ` 3qpn ` 4q npn ` 1qpn ` 2qpn ` 3q pn ` 1qpn ` 2qpn ` 3qpn ` 4q

donc pour tout N P N˚ ,


N N
ÿ 1 1 ÿ 1 1
“ ´
n“1
npn ` 1qpn ` 2qpn ` 3qpn ` 4q 4 n“1
npn ` 1qpn ` 2qpn ` 3q pn ` 1qpn ` 2qpn ` 3qpn ` 4q
ˆ ˙
1 1 1
“ ´ ,
4 4! pN ` 1qpN ` 2qpN ` 3qpN ` 4q

puisqu’il s’agit d’une somme télescopique. Ainsi, lorsqu’on fait tendre N vers `8, on obtient :
`8
ÿ 1 1
“ .
n“1
npn ` 1qpn ` 2qpn ` 3qpn ` 4q 4 ¨ ¨ ¨ 4!
řn
4. D’après les règles sur les limites et le calcul ci-dessous, k“1 εn admet une limite finie, les autres
sommes admettant une limite finie. On a alors :

`8
ÿ 1
ζp3q “
n“1
n3
`8 `8 `8 `8
ÿ 1 ÿ 3 ÿ 11 ÿ
“ ` ` ` εn
n“1
npn ` 1qpn ` 2q n“1 npn ` 1qpn ` 2qpn ` 3q n“1 npn ` 1qpn ` 2qpn ` 3qpn ` 4q n“1
`8
1 3 11 ÿ
“ ` ` ` εn .
2 ¨ 2! 3 ¨ 3! 4 ¨ 4! n“1

Par conséquent, pour tout n P N˚ ,


`8
ÿ N
ÿ
ζp3q ´ Tn “ εk “ lim εk .
N Ñ`8
k“n`1 k“n`1

D’après l’expression de pεn qnPN˚ trouvée dans la question 3, pour tout k ą n, εk ą 0, donc
ζp3q ´ Tn ą 0.
N N
ÿ ÿ 50
De plus, pour tout k P N˚ , εk ă n506 , donc pour tout pn, N q P pN˚ q2 , n ă N , εk ď .
k“n`1 k“n`1
n6
1
Procédons par comparaison avec une intégrale. Puisque x ÞÑ x6 est continue et décroissante sur
r1, `8r, pour tout k ě 2, on a
żk
1 1 1 dx
@x P rk ´ 1, ks, 6 ď 6 donc: ď .
k x k6 k´1 x6
45

Soit n P N˚ , et N ě n. En sommant pour toute valeur de k comprise entre n ` 1 et N , on obtient


donc :
N żN ˆ ˙
ÿ 1 dx 1 1 1
ď “ ´ 5 .
k“n`1
n6 n x
6 5 n5 N

En faisant tendre N vers `8, on obtient donc, pour tout n P N˚ :


`8
ÿ 1 1
6
ď 6,
k“n`1
n 5n

puis, pour tout n P N˚ :


`8 `8
ÿ ÿ 50 10
ζp3q ´ Tn “ εn ă 6
ď 5.
k“n`1 k“n`1
n n

5. Tn est une approximation à 10´8 près de ζp3q si


10 1
ă 10´8 soit: n5 ą 109 soit: ną ? ¨ 100.
n5 5
10
?
Remarquez que 5 10 est supérieure à 1, ainsi, la valeur limite est inférieure à 100 : cela fait
beaucoup moins de termes à calculer que de la première méthode, et en particulier, les erreurs
d’arrondi resteront bien inférieures à la précision souhaitée. Plus précisément, la calculatrice donne
n ą 63.1. Ainsi, la meilleure valeur n0 est 64.
Pour avoir une précision de 10´8 en comptant les arrondis, il faudrait en fait faire les calculs pour
une précision théorique un peu plus importante, par exemple 9 ¨ 10´9 . Ainsi, on trouve :
1 10
n5 ą 10 , soit: n ą 64.43,
9
Ainsi, il faut aller jusqu’au rang 65 (un rang de plus). L’erreur d’arrondi faite sur le calcul est alors
au plus de 65 ¨ 10´11 ă 10´9 . Donc l’erreur totale faite en approchant ζp3q par la valeur trouvée
pour le calcul de T65 est au plus de 9 ¨ 10´9 ` 10´9 “ 10´8 .
4
Combinatoire

Corrigé de l’exercice 4.3 –


1. (a) Un tirage est entièrement déterminé par le choix de la position des BR (boules rouges) (il y
a nk ) possibilités, le choix des BR tirées dans un certain ordre (c’est-à-dire un arrangement
` ˘

de k boules parmi r, au nombre de Akr ), et le choix et l’ordre des n ´ k BB (boules blanches),


ˆ ˙
n k n´k
lmeur position étant déjà déterminée. Ainsi, il y a Ar Ab tirages possibles.
k
(b) ‚ Lors des k premiers tirages, on tire précisément m BR, dont une au k-ième tirage. Il faut
donc tirer exactement m ´ 1 BR lors des k ´ 1 premiers tirages. On doit donc comme dans
la question 1, positionner les m ´ 1 boules premières BR (coefficient binomial), choisir les
m premières BR tirées et leur ordre (onˆinclus ˙dans ce dénombrment le k-ième tirage), et
m ´ 1 m k´m
les k ´ m BB avec leur ordre. Cela fait Ar Ab possibilités.
k´1
‚ Il reste à compléter par n ´ k tirages sans contrainte : on choisit donc un arrangement
de n ´ k boules parmi toutes celles qui restent, indifféremment de leur couleur, ce qui fait
An´k
r`b´k .
ˆ ˙
m ´ 1 m k´m n´k
‚ Ainsi, le nombre total de possibilités est Ar Ab Ar`b´k
k´1
2. (a) Cette fois, les BR sont indiscernables : la donnée de la position des BR détermine entièrement
le tirage des BR : il n’y a pas de numérotation ni d’ordre à donner sur le tirage des BR. Ainsi,
on a nk choix de position des BR, puis il ne reste plus qu’à choisir quelles sont les BB tirées,
` ˘
ˆ ˙
k
ainsi que leur ordre. Il y a donc 1kďm An´k tirages possibles. On a besoin de l’indicatrice
n b
pour déterminer s’il est effectivemùent possible de tirer k BR.
(b) Le principe mélange un peu celui de 1(b) et 2(a). Ce qui pose problème est de compléter le
tirage, car les boules ne jouent pas un rôle équivalent suivant leur couleur. Il faudra donc
discuter suivant le nombre de boules de chaque couleur qu’on tire après le k-ième tirage. Il
faudra pour cela laisser le résultat sous forme d’une somme. ˆ ˙
k´1
‚ Comme dans la question 1, on choisit l’emplacement des m´1 premières BR, avec
m´1
possibilités
‚ Si m ď r cela laissera une seule possibiltié de remplir avec des boules rouges, 0 sinon. D’où
une indicatrice 1mďr .
‚ On choisit les BB et leur ordre. Mais en fait, on peut le faire globalement, une fois qu’on
aura déterminé le nombre de BB total à tirer, ainsi que leur position. Donc pour l’instant,
on ne compte rien.
‚ On peut encore tirer un nombre de boules rouges allant jusqu’à r ´ m (afin de ne pas
dépasser le nombre total de BR). Il est aussi inférieur à n ´ k (nombre de tirages restants).
47

Soit i le nombre de BR qu’on tire à l’issue du ˆ k-ième˙ tirage. On doit positionner les BR
n´k
lors des n ´ k derniers tirages, ce qui laisse possibilités. Il reste enfin à choisir
i
les n ´ m ´ i BB qu’on tire lors de la totalité des tirages, ainsi que leur ordre, ce qui fait
An´m´i
b possibilités (par convention, c’est nul si n ´ m ´ i ą b, i.e. si onn doit tirer trop de
BB).
On obtient donc un nombre de tirages possibles égal à
minpr´m,n´kq ˆ ˙ˆ ˙
ÿ k´1 n´k
An´m´i
b .
i“0
m´1 i

On peut se dispenser de l’indicatrice 1mďr évoquée plus haut, car si m ą r, la somme est vide,
donc le résultat est nul.
3. (a) Le principe est le même en échangeant le rôle des BB et des BR : il faut donc ici choisir la
ˆ ˙
n k
position des BB (ou des BR) puis les BR avec leur ordre. Cela fait Ar possibilités.
k
(b) Encore une fois, c’est assez similaire au 2(b) en inversant le rôle des BR et BB. Ol faut juste
faire attention au fait que la symétire n’est pas complète, puisqu’on impose toujours une BR
au k-ième tirage. On choisit donc la position des BR, puis, suivant le nombre i de BR tirées,
leur position, et enfin les BR et leur ordre. On somme sur toutes les valeurds possibles de i.
On obtient donc :
minpr´m,n´kq ˆ ˙ˆ ˙
ÿ k´1 n´k
1n´m´iďb Am`i
r ,
i“0
m ´ 1 i

l’indicatrice servant à s’assurer qu’on dispose d’assez de BB.


4. (a) La position des BR tirées détermine entièrement le tirage. Il faut cependant s’assurer que le
tirage correspondant est possible (i.e. qu’on a suffisamment de boules de chaque couleur). Ainsi,
le noimbre de tirages possibles est
ˆ ˙
n
1kďr 1n´kďb .
k

(b) On doit choisir la position des m ´ 1 BR tirées lors des k ´ 1 premiers tirages. Il faut ensuite
déterminer la position des BR tirées après le k-ième tirage, en nombre quelconque, à condition
de tirer en tout moins de r BR. Cela empêche de voir le choix de ces positions comme le choix
d’un sous-ensemble quelconque. Il faut donc encore une fois trier suivant le nombre de BR tirées
après le k-ième tirage. Si i est ce nombre, on doit positionner les i BR parmi les n ´ k tirages
restants. L’entier i doit rester inférieur à r ´ m pour avoir assez de BR, et bien sûr inférieur
à n ´ k (nombre de tirages restant à effectuer). De même, pour avoir assez de BB, n ´ m ´ i
doit être inférieur à b, donc i ě n ´ m ´ b. Le choix de ces positions détermine entièrement le
tirage. Ainsi, le nombre de tirages possibles est :
minpr´m,n´kq ˆ ˙ˆ ˙
ÿ k´1 n´k
.
m´1 i
i“maxp0,n´m´bq

Corrigé de l’exercice 4.4 – Tout d’abord,


n´1 m ˆ ˙ n n´1
ÿ ˆn˙
ÿ ÿ n p ÿ
k “ kp .
p“0 k“0
p k“0 p“0
p

Ensuite, on peut remarquer que


˜ ¸
n´1
ÿ ˆn˙ n ˆ ˙
p
ÿ n p
k “ k ´ k n “ pk ` 1qn ´ k n .
p“0
p p“0
p
48

Ainsi,
n´1 m ˆ ˙ m
ÿ ÿ k p ÿ
k “ pk ` 1qn ´ k n “ pm ` 1qn .
p“0 k“0
p k“0

Corrigé de l’exercice 4.7 –


1. Soit n P N˚ . D’après la formule du binôme,
2n ˆ ˙
ÿ 2n
4n “ p1 ` 1q2n “ .
k“0
k

Puisque n ą 0, et puisque tous les termes de cette somme sont strictement positifs, on en déduit
que 2n
` ˘
n , qui est l’un des termes de la somme, mais pas le seul, est strictement plus petit que la
somme totale. Ainsi ˆ ˙
2n
ă 4n .
n
Par ailleurs, pour tout k P v0, n ´ 1w,
ˆ ˙ ˆ ˙ ˆ ˙
2n 2n ´ k 2n 2n
“ ă ,
k`1 k`1 k k

puisque 2n ´ k ě n ` 1 ě k ` 1. Ainsi, la suite 2n


`` ˘˘
k kPv0,2nw
, est strictement croissante jusqu’au
rang n, puis, par symétrie, décroissante. On en déduit que
ˆ ˙ ˆ ˙
2n 2n
“ max .
n kPv0,2nw k

La croissance stricte implique aussi que 2n


` ˘
n ě 2. Ainsi, en isolant les deux indices extrémaux :

2n ˆ ˙ 2n´1
ÿ ˆ2n˙ ˆ2n˙ 2n´1
ÿ ˆ2n˙ ˆ ˙
n
ÿ 2n 2n
4 “ “2` ď ` “ 2n .
k“0
k k“1
k n k“1
n n

Ainsi,
4n
ˆ ˙
2n
ě .
n 2n

2. On procède par récurrence sur n P N˚ .


‚ Pour n “ 1, l’encadrement est le même que celui de la question précédente.
‚ Soit n P N˚ . Supposons que
4n 4n
ˆ ˙
2n
? ď ă ? .
2 n n 3
n
On exprime le coefficient binomial 2n`2
` ˘
n`1 :
ˆ ˙ ˆ ˙
2n ` 2 p2n ` 2qp2n ` 1q 2n
“ .
n`1 pn ` 1q2 n
Pour montrer l’encadrement souhaité, il suffit alors de démontrer que
4n`1 4n p2n ` 2qp2n ` 1q 4n p2n ` 2qp2n ` 1q 4n`1
? ď ? et ? ď ? .
2 n`1 2 n pn ` 1q2 3
n pn ` 1q2 3
n`1
On le fait en réduisant ces deux inégalités :
4n`1 4n p2n ` 2qp2n ` 1q 2 2n ` 1
? ď ? 2
ðñ ? ď ?
2 n`1 2 n pn ` 1q n`1 pn ` 1q n
? 2n ` 1
ðñ n ` 1 ď ?
n
ðñ p2n ` 1q2 ď 4npn ` 1q
ðñ 4n2 ` 4n ď 4n2 ` 4n ` 1,
49

inégalité qui est satisfaite, ce qui valide l’inégalité initiale. De même :


4n p2n ` 2qp2n ` 1q 4n`1
c
2p2n ` 1q n
? ď ? ðñ ď 4 3
3
n pn ` 1q2 3
n`1 n`1 n`1
a
ðñ p2n ` 1q ď 2 3 npn ` 1q
ðñ p2n ` 1q3 ď 8npn ` 1q2
ðñ 8n3 ` 12n2 ` 6n ` 1 ď 8n3 ` 16n2 ` 8n
ðñ 4n2 ` 2n ´ 1 ě 0,
inégalité qui est satisfaite pour n P N˚ . Ainsi, cela valide la deuxième inégalité, et l’encadrement
est encore vrai au rang n ` 1.
‚ D’après le principe de récurrence, on en déduit que
4n 4n
ˆ ˙
2n
@n P N˚ , ? ď ă ? .
2 n n 3
n

Corrigé de l’exercice 4.10 –


1. Méthode 1 : combinatoire.
Cette méthode est du cours. On peut prendre un modèle floral : on dénombre le nombre de
bouquets possibles qu’on peut faire avec n fleurs, choisies parmi p tulipes rouges et q tulipes
jaunes, les tulipes étant 2 à 2 discernable. ˆ ˙
p`q
‚ D’un côté, on a à choisir n fleurs parmi p ` q, cela donne donc possibilités.
n
‚ D’un autre côté, on peut trier les bouquets suivant le nomrbe de tulipes rouges : soit k le
nombre de tulipes rouges. L’entier k peut varier de 0 jusqu’à p (même si certains cas sont
impossibles, si par exemple on ne dispose plus d’assez de tulipes jaunes, mais cela se traduira
par la nullité d’un coefficient binomial ; de même si k devient plus gtrand que le nombre
ˆ ˙ total
p
de fleurs dans le bouquet). Lorsque k est fixé, on peut choisir les tulipes rouges de façons
ˆ ˙ k
q
et les tulipes jaunes de façons. Ainsi, le nombre de bouquets est :
n´k
p ˆ ˙ˆ ˙
ÿ p q
k“0
k n´k
On peut bien sûr formaliser cela en remplaçant les bouquets par des sous-ensembles : on peut
compter les sous-ensembles de v1, p ` qw, et les trier suivant le nombre d’éléments se trouvant dans
v1, pw. Mais on y perd la fraîcheur printanière.
2. Méthode 2 : formule du binôme.
On peut écrire, d’après la formule du binôme :
p`q
ÿ ˆp ` q ˙
X k “ p1 ` Xqp`q
k“0
k
“ p1 ` Xqp p1 ` Xqq
p ˆ ˙ q ˆ ˙
ÿ p i
ÿ q
“ X Xj
i“0
i j“0
j
p ÿ q ˆ ˙ˆ ˙
ÿ p q
“ X i`j
i“0 j“0
i j
p`q ˆ ˙ˆ ˙
ÿ ÿ p q
“ Xk
k“0
i j
pi,jqPv0,pwˆv0,qw
i`j“k
p`q n ˆ ˙ˆ ˙
ÿ ÿ p q
“ X k,
k“0 i“0
i k ´ j
50

les éventuels termes en plus dans la dernière somme étant nuls (convention sur les coefficients
binomiaux). Par identification des coefficients de degré n, on obtient donc :
ˆ ˙ ÿ n ˆ ˙ˆ ˙
p`q p q

n i“0
i n´i

3. Méthode 3 : Par récurrence sur q P N.


‚ Initialisation : pour q “ 0,
n ˆ ˙ˆ ˙ n ˆ ˙ ˆ ˙ ˆ ˙
ÿ p 0 ÿ p p p`0
“ δn,k “ “ .
k“0
k n´k k“0
k n n

‚ Soit q P N. Supposons que pour tout p P N et tout n P N,


ˆ ˙ n ˆ ˙ˆ ˙
p`q ÿ p q
“ .
n k“0
k n´k

On a alors :
n ˆ ˙ˆ ˙ n ˆ ˙ˆ ˙ ÿ n ˆ ˙ˆ ˙
ÿ p q`1 ÿ p q p q
“ ` (Pascal, possible car pq ` 1, n ´ kq ‰ p0, 0q)
k“0
k n´k k“0
k n´k k“0
k n´1´k
ˆ ˙ ˆ ˙
p`q p`q
“ ` (HR sur chaque somme)
n n´1
ˆ ˙
p`q`1
(Pascal).
n
‚ Le principe de récurrence permet de conclure.

Corrigé de l’exercice 4.13 –


1. L’égalité se montre bien par récurrence. On peut contourner la récurrence en se ramenant à une
somme télescopique grâce à la symétrie et la formule de Pascal :
n ˆ ˙ n ˆ ˙
ÿ 2n ÿ 2n
k “ pn ` k ´ nq
k“0
n`k k“0
n`k
n ˆ ˙ ˆ ˙
ÿ 2n ´ 1 2n
“ 2n ´n
k“0
n`k´1 n`k
n ˆ ˙ ˆ ˙ ˆ ˙
ÿ 2n ´ 1 2n ´ 1 2n ´ 1
“ 2n ´n ´
k“0
n`k´1 n`k n`k´1
n ˆ ˙ ˆ ˙
ÿ 2n ´ 1 2n ´ 1
“ n ´n
k“0
n`k´1 n`k
ˆˆ ˙ ˆ ˙˙ ˆ ˙
2n ´ 1 2n ´ 1 2n ´ 1
“n ´ “ n .
n´1 2n n

L’interprétation combinatoire de cette formule ne semble pas tomber sous le sens.


2. Soit M la somme avec les max, m la somme avec les min. On calcule M ` m et M ´ m. L’une de
ces deux sommes est facile à calculer, puisque minpk, ℓq ` maxpk, ℓq “ k ` ℓ :
n ÿ n ˆ ˙ˆ ˙
ÿ n n
M `m“ pk ` ℓq
k“0 ℓ“0
k ℓ
n ÿ n ˆ ˙ˆ ˙ n ÿn ˆ ˙ˆ ˙
ÿ n´1 n ÿ n n´1
“n `n
k“1 ℓ“0
k´1 ℓ k“1 ℓ“0
k ℓ´1
˜ ˙¸
n´1
ÿ ˆn ´ 1˙ ÿ n ˆ ˙ n ˆ ˙ n´1 ˆ
n ÿ n ÿ n´1
“n `
k“0
k ℓ“0
ℓ k“0
k ℓ“0 ℓ

“ 2n2n´1 2n “ n22n .
51

La deuxième nécessite un peu plus de travail. Pour commencer, on symétrise les deux moitiés de
somme afin de se ramener à une somme sur un triangle :
n ÿ n ˆ ˙ˆ ˙
ÿ n n
M ´m“ |k ´ ℓ|
k“0 ℓ“0
k ℓ
n k ˆ ˙ˆ ˙ ÿ n ÿ n ˆ ˙ˆ ˙
ÿ ÿ n n n n
“ pk ´ ℓq ` pℓ ´ kq
k“0 ℓ“0
k ℓ k“0 ℓ“k
k ℓ
n ÿ k ˆ ˙ˆ ˙ n n ˆ ˙ˆ ˙
ÿ n n ÿ ÿ n n
“ pk ´ ℓq ` pℓ ´ pn ´ kqq
k“0 ℓ“0
k ℓ k“0 ℓ“n´k
n´k ℓ
n ÿ k ˆ ˙ˆ ˙ n ÿ k ˆ ˙ˆ ˙
ÿ n n ÿ n n
“ pk ´ ℓq ` pk ´ ℓq
k“0 ℓ“0
k ℓ k“0 ℓ“0
n ´ k n ´ℓ
n ÿ k ˆ ˙ˆ ˙
ÿ n n
“2 pk ´ ℓq .
k“0 ℓ“0
k ℓ

On remarquera que l’indice ℓ “ k a été dupliqué (il apparaît dans les deux sommes lors du
découpage), mais ce n’est pas grave puisque le terme correspondant est nul. On a ensuite effectué
successivement les changements d’indice k 1 “ n ´ k et ℓ1 “ n ´ ℓ.
On continue par un changement d’indice j “ k ´ ℓ et une interversion de somme, pour se ramener
à la formule de Vandermonde, puis à la question 1 :
n ÿ k ˆ ˙ˆ ˙
ÿ n n
M ´m“2 j
k“0 j“0
k k´j
n n ˆ ˙ˆ ˙
ÿ ÿ n n
“2 j
j“0 k“j
k n´k`j
n ˆ ˙
ÿ 2n
“2 j
j“0
n`j
ˆ ˙
2n ´ 1
“ 2n .
n

On obtient alors M et m en faisant la demi-somme et la demi-différence des expressions obtenues :


ˆ ˆ ˙˙ ˆ ˆ ˙˙
2n´1 2n ´ 1 2n´1 2n ´ 1
M “n 2 ` et m“n 2 ´ .
n n

Corrigé de l’exercice 4.14 – Soit px, y, zq P pN˚ q3 et n P N˚ . On suppose que xn ` y n “ z n . Quitte à


échanger x et y, on peut supposer que x ď y. On a alors x ď y ď z. Pour montrer que x, y et z sont tous
les trois supérieurs à n, il suffit donc de montrer que x ě n.
Puisque x ą 0, z ą y, donc z ě y ` 1. On en déduit que
n´1
ÿ ˆn˙ ˆ ˙
n n n n n k n
x “ z ´ y ě py ` 1q ´ y “ y ě y n´1 “ ny n´1 ě nxn´1 .
k“0
k n ´ 1

Puisque x ą 0, on peut simplifier par xn´1 , ce qui amène x ě n .

Corrigé de l’exercice 4.15 –


1. Méthode 1 : par récurrence sur n.
Soit pour tout n P N˚ , Ppnq la proposition suivante :
ˆ ˙
ÿ k
n
Ppnq : « @px1 , . . . , xn q P R , @k P N, k
px1 ` ¨ ¨ ¨ ` xn q “ xi1 ¨ ¨ ¨ xinn . ».
i1 , . . . , in 1
pi1 ,...,in qPNn
tq i1 `¨¨¨`in “k
52

Dans tout ce qui suit, il est supposé implicitement que tous les indices de sommation sont des
entiers positifs ou nuls. Nous omettrons donc de le préciser dans les notations, afin d’alléger un
peu les écritures.

Vérification de Pp1q : Soit x1 P R, et k P N. Alors, la somme du terme de droite est :


ÿ ˆk˙ ˆ ˙
k k
i1
x1 “ x1 “ xk1 .
i “k
i 1 k
1

La formule est donc bien vraie pour n “ 1. Ainsi, Pp1q est vérifiée.

Vérification de Pp2q : Soit x1 , x2 P R, et k P N. Remarquons que pour tout pi1 , i2 q tel que
i1 ` i2 “ k, ˆ ˙ ˆ ˙
k k! k! k
“ “ “ .
i1 , i2 i1 !i2 ! i1 !pk ´ i1 q! i1
Ainsi :
ˆ ˙ ˆ ˙ k ˆ ˙
ÿ k ÿ k i1 i2 ÿ k i1 k´i1
xi1 xi2 “ x1 x2 “ x1 x2 “ px1 ` x2 qk .
i1 `i2 “k
i1 , i2 1 2 i1 i “0
i 1
i1 Pv0,kw 1
i2 “k´i1

La dernière égalité provient de la formule du binôme (qu’on suppose connue). Ainsi, Pp2q est
vérifiée.

Soit maintenant n P N˚ tel que Ppnq soit vérifié, et soit x1 , . . . xn`1 des réels, et k un entier positif
ou nul. Alors, d’après l’hypothèse de récurrence appliqué aux n réels x1 , . . . , xn´1 et pxn ` xn`1 q,
ˆ ˙
ÿ k in´1
px1 ` ¨ ¨ ¨ ` xn`1 qk “ xi11 ¨ ¨ ¨ xn´1 pxn ` xn`1 qin .
i `¨¨¨`i “k
i 1 , . . . , i n´1 , i n
1 n

De plus, d’après la formule du binôme (c’est-à-dire Pp2q), pour tout entier in ,


in ˆ ˙ ˆ ˙
in
ÿ in i1n in ´i1n ÿ in 1
i1 in`1
pxn ` xn`1 q “ xn xn`1 “ 1 xnn xn`1 .
i1 “0
i1n 1
in , in`1
n i1n `i1n`1 “in

Pour la dernière égalité, on a simplement posé i1n`1 “ in ´ i1n . Ainsi :


ˆ ˙ˆ ˙
k
ÿ ÿ k in i1
1
in´1 i1n in`1
px1 ` ¨ ¨ ¨ ` xn`1 q “ x1 ¨ ¨ ¨ xn´1 xn xn`1 .
i `¨¨¨`i “k 1 1
i1 , . . . , in´1 , in i1n , i1n`1
1 n in `in`1 “in

Exprimons le produit des deux coefficients multinomiaux :


ˆ ˙ˆ ˙
k in k! in ! k!
1 “ ¨ 1 1 “ .
i1 , . . . , in´1 , in 1
in , in`1 i1 ! ¨ ¨ ¨ in´1 !in ! in !in`1 ! i1 ! ¨ ¨ ¨ in´1 !i1n !i1n`1 !

On remarquera au passage que ce que l’on a écrit a un sens, puisque :

i1 ` ¨ ¨ ¨ ` in´1 ` i1n ` i1n`1 “ i1 ` ¨ ¨ ¨ ` in´1 ` in “ k,

le coefficient multinomial obtenu est donc bien défini. Finalement :


ˆ ˙
ÿ k 1
in´1 i1n in`1
px1 ` ¨ ¨ ¨ ` xn`1 qk “ 1 1 xi11 ¨ ¨ ¨ xn´1 xn xn`1
i `¨¨¨`i “k
i1 , . . . , in´1 , in , in`1
1 n
i1n `i1n`1 “in
ˆ ˙
ÿ k 1
in´1 i1n in`1
“ xi11 ¨ ¨ ¨ xn´1 xn xn`1 .
i1 , . . . , in´1 , i1n , i1n`1
i1 `¨¨¨`in´1 `i1n `i1n`1 “k
in “i1n `i1n`1
53

L’information in “ i1n ` i1n`1 n’étant plus pertinente (car in n’intervient plus dans la somme), on
peut s’en dispenser, d’où :
ˆ ˙
ÿ k in´1 i1n i1n`1
px1 ` ¨ ¨ ¨ ` xn`1 qk “ 1 1 xi11 ¨ ¨ ¨ xn´1 xn ` xn`1 ,
1 1
i1 , . . . , in´1 , in , in`1
i1 `¨¨¨`in´1 `in `in`1 “k

et enfin, les variables indexant une somme étant muettes,


ˆ ˙
ÿ k in`1
k
px1 ` ¨ ¨ ¨ ` xn`1 q “ xi11 ¨ ¨ ¨ xn`1 .
i `¨¨¨`i “k
i 1 , . . . , i n`1
1 n`1

Nous avons donc montré que pour tout n P N˚ , Ppnq entraîne Ppn ` 1q.
Ainsi, comme Pp1q est vraie, d’après le principe de récurrence, Ppnq est vraie pour tout entier
n P N˚ .
2. Méthode 2 : par combinatoire. On commence par remarquer que dans le développement de px1 `
¨ ¨ ¨ ` xn qk , on retrouve des termes xi11 xi22 . . . xinn , obtenus en sortant de chaque parenthèse l’un des
termes xi . Comme il y a en tout k facteurs, on a de plus i1 ` ¨ ¨ ¨ ` in “ k.
Il s’agit donc de compter, pour pi1 , . . . , in q P Nn donné tel que i1 “ ¨ ¨ ¨` in “ k, combien de termes
xi11 xi22 . . . xinn on obtient dans le développement.
On peut remarquer que ce problème revient à un problème de dénombrement d’anagrammes. En
effet, en voyant x1 , . . . , xn comme n lettres d’un alphabet, et en ordonnant les différents facteurs
de la puissance de 1 à n, à chacun des termes du développement, on peut associer un mot, tel
que la i-ième lettre soit le terme xj extrait du i-ième facteur du produit. Par exemple, dans le
développement de pa ` bq2 , on aura :

pa ` bq2 “ a2 ` ab ` ba ` b2 .

Les quatres mots obtenus sont aa, ab, ba et bb. Un terme xi11 xi22 . . . xinn du développement est obtenu
à chaque fois que le mot correspondant est composé de i1 lettres x1 , i2 lettres x2 etc. Il s’agit donc
de compter le nombre d’anagrammes de mots constitués de ces lettres.
Le dénombrement des anagrammes est un grand classique. On peut le faire en commençant par
distinguer les lettres similaires entre elles. Ainsi, on a k! façons d’ordonner les lettres entre elles.
Mais il y a alors i1 ! façons d’ordonner les lettres x1 , i2 ! façons d’ordonner les lettres x2 etc. Ainsi,
on compte chaque anagramme i1 ! ¨ ¨ ¨ in ! fois. D’après le lemme du berger, on en déduit que le
k!
` k ˘
nombre d’anagrammes du type recherché est i1 !¨¨¨i n!
“ i1 ,...,in
.
On en déduit alors la formule du multinôme :
ˆ ˙
ÿ k
k
px1 ` ¨ ¨ ¨ ` xn q “ xi1 . . . xinn .
i1 `¨¨¨`in “k
i1 , . . . , in 1

Remarquez pour terminer que le problème du dénombrement des anagrammes est équivalent au
problème du dénombrement des partitions ordonnées pA1 , . . . , An q de v1, kw dont les parts sont
de taille imposée : |Aj | “ ij . En effet, si les positions des lettres dans le mot sont numérotées de
1 à k, la donnée d’un anagramme est déterminée par les positions des lettres x1 , définissant un
sous-ensemble A1 de v1, kw de cardinal i1 , les positions des lettres x2 , définissant un sous-ensemble
A2 de v1, kw de cardinal i2 , etc. Il est assez évident que pA1 , . . . , An q est alors une partition, et que
la construction ci-dessus est bijective de l’ensemble des anagrammes dans l’ensemble des partitions
ordonnées dont les parts ont le bon cardinal.
Cette remarque n’est pas anodine, puisque, tout comme le coefficient binomial nk est défini com-
` ˘

binatoirement de façon ensembliste, le coefficient multinomial est aussi souvent défini combina-
toirement, comme le nombre de partitions ordonnées à parts de taille imposée. On retrouve alors
facilement la formule par les factorielles en choisissant la première part, puis la deuxième (parmi
les éléments restant) etc, et en télescopant les factorielles qui interviennent dans les coefficients
binomiaux.
54

Pour terminer, remarquez que nk “ k,n´k


` ˘ ` n ˘
, ce qui est évident par les factorielles, et qui s’explique
combinatoirement par le fait que se donner un sous-ensemble ou une partition à deux parts est
équivalent, la deuxième part étant le complémentaire de la première !

Corrigé de l’exercice 4.18 –


1. Méthode algébrique, par télescopage.
À l’aide de la formule de Pascal (valide puisque n ą 0, même si k “ 0), on peut écrire :
p ˆ ˙ p ˆˆ ˙ ˆ ˙˙
ÿ n ÿ n´1 n´1
p´1qk “ p´1qk `
k“0
k k“0
k k´1
p ˆ ˙ ˆ ˙
k n´1 k´1 n ´ 1
ÿ
“ p´1q ´ p´1q
k“0
k k´1
ˆ ˙ ˆ ˙
n´1 n´1
“ p´1qp ´ p´1q´1
p ´1
ˆ ˙
n´1
“ p´1qp .
p

2. On propose une deuxième méthode, combinatoire, basée su le principe de l’interrupteur. Il s’agit


de la même méthode que pour justifier qu’il y a autant de parties de cardinal pair que de parties
de cardinal impair, mais on tronque.
ě ě
E0 “ Pk pnq et E1 “ Pk pnq
kPv0,pw, k pair kPv0,pw, k impair

On note également F “ tA P Pp pnq | 1 R Au. Suivant la parité de F , F Ă E0 ou F Ă E1 .


‚ Si p est pair, on construit Φ : E0 zF Ñ E1 , par A ÞÑ A △ t1u. Cette application est bien définie,
car elle change la parité du cardinal, et la seule façon d’avoir un cardinal dépassant strictement
p aurait été de partir d’un élément de F , qu’on a ôté de l’ensemble de départ.
Réciproquement, l’application définie sur E1 par A ÞÑ A △ t1u est à valeurs dans E0 (car A
est au plus de cardinal p ´ 1, puisque son cardinal est impair alors que p est pair). De plus,
son image ne peut pas contenir un élément de F , car cela signifierait qu’on a enlevé 1 de A, et
donc que A est de cardinal p ` 1. Ainsi, elle est bien définie, de E1 dans E0 zF .
Ces deux applications sont réciproques l’une de l’autre, ce qui montre que |E1 | “ |E0 zF |.
Comme de plus, ˆ ˙
n´1
|F | “ ,
p
on en déduit que
ˆ ˙ ˆ ˙ ˆ ˙
ÿ n ÿ n n´1
“ ´ .
k k p
kPv0,pw, k impair kPv0,pw, k pair

En réorganosant les termes, il en découle :


p ˆ ˙ ˆ ˙ ˆ ˙
ÿ
k n n´1 p n´1
p´1q “ “ p´1q .
k“0
k p p

‚ Le cas p impair se traite exactement de la même manière, en conbstruisant cette fois une
bijection de E0 dans E1 zF . Le fait que F se trouve « de l’autre côté » change son signe.

Corrigé de l’exercice 4.20 –


1. ‚ Méthode 1 : récurrence.
On effectue une récurrence sur l’entier n P N. n ˆ ˙ˆ ˙
ÿ n´k k
Soit, pour tout n dans N, la propriété Ppnq: « pour tout pp, qq P N2 , “
k“0
p q
ˆ ˙
n`1
».
p`q`1
55

˚ Initialisation. pour n “ 0, on obtient :


n ˆ ˙ˆ ˙ ˆ ˙ˆ ˙ # ˙ #
1 si p “ q “ 0 si p “ q “ 0
ˆ
ÿ n´k k 0 0 n`1 1
“ “ et “
k“0
p q p q 0 sinon, p`q`1 0 sinon.

D’où Pp0q.
˚ Hérédité. Soit n P N. Supposons que Ppnq est vrai. Alors, d’après la formule de Pascal, si
p‰0:
n`1
ÿˆ ÿ ˆn ´ k˙ˆk˙ n`1
˙ˆ ˙ n`1 ÿ ˆn ´ k ˙ˆk ˙
n`1´k k
“ `
k“0
p q k“0
p q k“0
p´1 q
n ˆ
ÿ n´k ˙ˆ ˙ n ˆ
ÿ n´k ˙ˆ ˙
k k
“ `
k“0
p q k“0
p´1 q
ˆ ˙ ˆ ˙
n`1 n`1
“ ` ,
p`q`1 p`q

d’après l’hypothèse de récurrence. En appliquant encore la formule de Pascal, il vient alors :


n`1
ÿˆ ˙ˆ ˙ ˆ ˙
n`1´k k n`2
“ .
k“0
p q p`q`1

Pour p “ 0, le raisonnement ci-dessous n’est plus valable (car pour l’indice k “ n ` 1,


l’utilisation de la formule de Pascal pour le coefficient binomial 00 est illicite). Mais dans

ce cas, on obtient :
n`1
ÿˆ ˙ˆ ˙ n ˆ ˙ˆ ˙ ÿ n ˆ ˙ˆ ˙ ˆ ˙ˆ ˙
n`1´k k ÿ n´k k n´k k 0 n`1
“ ` `
k“0
p q k“0
0 q k“0
´1 q 0 q
ˆ ˙ ˆ ˙
n`1 n`1
“ `
q`1 q
ˆ ˙
n`2
“ .
q`1

Ainsi, Ppn ` 1q est vérifié. On peut conclure :

n ˆ ˙ˆ ˙ ˆ ˙
ÿ n´k k n`1
@pn, p, qq P N3 , “
k“0
p q p`q`1

Par conséquent, Pp0q est vraie, et pour tout n dans N, Ppnq entraîne Ppn ` 1q. D’après le
principe de récurrence, Ppnq est vraie pour tout n dans N.
‚ Méthode 2 : Combinatoire
On compte les sous-ensembles à p ` q ` 1 éléments de v1, n ` 1w.
` n`1 ˘
˚ Un dénombrement direct amène p`q`1 sous-ensembles de ce type.
˚ On trie suivant la valeur du q ` 1-ième élément. Cet élément peut valoir de 1 à n ` 1
(même si certaines configurations sont impossibles car ne laissent pas le place de mettre
q éléments avant ou p éléments après, ce qui se traduira par la nullité de certains coeffi-
cients binomiaux). Si le q ` 1-ième élément est k ` 1, pour k P v0, nw, il faut choisir les
q premiers élémernts dans v1, kw et les p derniers dans vk ` 2, n ` 1w. On a donc kq n´k
` ˘` ˘
p
choix possibles. En sommant sur toutes les valeurs possibles de k, et en égalisant avec le
dénombrement direct, on obtient donc
ˆ ˙ n ˆ ˙ˆ ˙
n`1 ÿ n´k k
“ .
p`q`1 k“0
p q
56

2. ‚ Méthode 1 : algébrique
D’après la formule du binôme appliquée à p1 ` 1qn :
n ˆ ˙
n
ÿ n
2 “ .
k“0
k

On peut bien sûr aussi obtenir cette égalité combinatoirement : il s’agit de trier les sous-
ensembles de v1, nw suivant leur cardinal.
On obtient alors :
n ˆ ˙ n ÿ k ˆ ˙ˆ ˙
ÿ 2n ´ k ÿ k 2n ´ k
2k “
k“0
n k“0 i“0
i n
n ÿ n ˆ ˙ˆ ˙
ÿ k 2n ´ k

i“0 k“i
i n
n ÿ 2n ˆ ˙ˆ ˙
ÿ k 2n ´ k
“ ,
i“0 k“0
i n

les termes ajoutés étant nuls. On reconnaît alors la formule de la question 1, ce qui amène :
n ˆ ˙ ÿ n ˆ ˙ ÿ n ˆ ˙ ÿ n ˆ ˙
ÿ 2n ´ k 2n ` 1 2n ` 1 2n ` 1
2k “ “ “ ,
k“0
n i“0
n`i`1 j“0
2n ` 1 ´ j j“0
j

par le changement de varibles j “ n ´ i et par la symétrie des coefficients binomiaux. Or, on a


aussi
n ˆ ˙ 2n`1
ÿ ˆ2n ` 1˙
ÿ 2n ` 1
“ ,
i“0
n`i`1 j“n`1
j
donc
˜ ¸
n ˆ ˙ n ˆ ˙ 2n`1
ÿ ˆ2n ` 1˙ 2n`1 ˆ ˙
ÿ 2n ` 1 1 ÿ 2n ` 1 1 ÿ 2n ` 1 1
“ “ “ “ ¨22n`1 “ 22n .
i“0
n`i`1 2 j“0 j j“n`1
j 2 j“0 j 2

n ˆ ˙
ÿ
k 2n ´ k
Ainsi, 2 “ 22n .
k“0
n
‚ Méthode 2 : combinatoire
On compte le nombre de sous-ensembles à au moins n ` 1 éléments de v1, 2n ` 1w.
On les trie suivant la valeur de leur n ` 1-ième élément, valeur comprise entre n ` 1 et 2n ` 1.
Une telle valeur s’écrit 2n ` 1 ´ k, pour k P v0, nw. Soit k P v0, nw. Un sous-ensemble d’au moins
n ` 1 éléments de v1, 2n ` 1w dont le n ` 1-ième élément est égal à 2n ` 1 ´ k est entièrement
déterminé par :
˚ la donnée de 2n ` 1 ´ k
˚ le choix des n premiers éléments dans v1, 2n ´ kw (au nombre de 2n´k
` ˘
n
˚ le choix des autres éléments, supérieurs à 2n ` 1 ´ k, et en nombre quelconque, donc le
choix d’un sous-ensemble de v2n ` 2 ´ k, 2n ` 1w, dont le cardinal est k. Il y a donc 2k tels
sous-ensembles.
On en déduit que le nombre de sous-ensembles de cardinal au moins n ` 1 de v1, 2n ` 1w dont
le n ` 1-ième terme est égal à 2n ` 1 ´ k est exactement égal à 2n´k
` ˘ k
n 2 . En sommant toutes
les possibilités, on
˙ obtient donc un nombre de sous-ensembles d’au moins n ` 1 éléments égal
n ˆ
k 2n ´ k
ÿ
à 2
k“0
n
Par ailleurs, le passage au complémentaire nous montre qu’il y a autant de sous-ensembles de
v1, 2n ` 1w d’au moins n ` 1 éléments que de sous-ensembles d’au plus n éléments. Comme le
nombre total de sous-ensembles est 22n`1 , on n’en a ici que la moitié :
n ˆ ˙
k 2n ´ k
ÿ
2 “ 22n .
k“0
n
57

3. Fait ci-dessus.

Corrigé de l’exercice 4.21 –


1. Démonstration par récurrence double
‚ On note, pour tout m P N :ˆ ˙ˆ ˙
n
ÿ n k
Ppmq : « @n P N, p´1qk “ δn,m p´1qm » (N’oubliez pas de quantifier n)
k“0
k m
‚ Initialisation : On considère Pp0q. Il s’agit donc de calculer
n ˆ ˙ˆ ˙ n ˆ ˙
ÿ
k n k ÿ
k n
p´1q “ p´1q “ p1 ´ 1qn “ δn,0 p´1q0 .
k“0
k 0 k“0
k

‚ Hérédité : Soit m P N˚ tel que Ppm ´ 1q est vérifié. Montrons que Ppmq est vraie.
Pour n “ 0, la formule est triviale : la somme contient un unique terme nul, à cause du second
coefficieznt binomial.
Soit n P N˚ . Alors :
n ˆ ˙ˆ ˙ n ˆ ˙ˆ ˙ ÿ n ˆ ˙ˆ ˙
k n k k n´1 k k n´1 k
ÿ ÿ
p´1q “ p´1q ` p´1q
k“0
k m k“0
k m k“0
k ´ 1 m
d’après la formule de Pascal, valide car pn, kq ‰ p0, 0q
n´1 ˆ ˙ˆ ˙ ÿ n ˆ ˙ˆ ˙
k n´1 k k n´1 k
ÿ
“ p´1q ` p´1q
k“0
k m k“1
k ´ 1 m
(les terme supprimés dans les sommes sont nuls)
n´1 ˆ ˙ˆ ˙ ÿ n ˆ ˙ˆ ˙ ÿ n ˆ ˙ˆ ˙
ÿ n´1 k n´1 k´1 n´1 k´1
“ p´1qk ` p´1qk ` p´1qk
k“0
k m k“1
k´1 m k“1
k´1 m´1
encore d’après la formule de Pascal
n´1 ˆ ˙ˆ ˙ n´1 ˆ ˙ˆ ˙ n´1 ˆ ˙ˆ ˙
ÿ n´1 k ÿ n´1 k ÿ n´1 k
“ p´1qk ´ p´1qk ´ p´1qk
k“0
k m k“0
k m k“0
k m´1
(changement d’indice)
n´1 ˆ ˙ˆ ˙
ÿ n´1 k
“´ p´1qk
k“0
k m´1
(simplification des sommes)

D’après l’hypothèse de récurrence Ppmq, cette expression vaut ´p´1qn´1 “ p´1qn si n “ m,


et 0 sinon.
Ainsi, la propriété P est héréditaire. D’après le principe de récurrence, on en conclut que Ppmq
est vraie pour tout m P N.
2. Démonstration par la formule du multinôme
‚ On rappelle la formule du multinôme pour 3 termes (trinôme) : soit x, y et z trois réels, et
n P N. Alors :
ÿ ˆ n ˙
n
px ` y ` zq “ xi y j z k .
i`j`k“n
i, j, k

En effet, cette formule a été montrée de façon plus générale dans un exercice antérieur. On
58

peut aussi la retrouver rapidement en appliquant deux fois la formule du binôme :


n ˆ ˙
n
ÿ n m
px ` y ` zq “ x py ` zqn´m
m“0
m
n ˆ ˙ n´m ˆ ˙
ÿ n ÿ n ´ m k n´m´k
“ y z
m“0
m k“0 k
n n ˆ ˙ˆ ˙
ÿ ÿ n n ´ m m k´m n´k
“ x y z .
m“0 k“m
m k´m

Or, pour tout m P v0, nw et tout k P vm, nw,


ˆ ˙ˆ ˙
n n´m n! pn ´ mq! n!
“ ¨ “
m k´m m!pn ´ mq! pk ´ mq!pn ´ kq! m!pk ´ mq!pn ´ kq!
Ainsi,
n n
ÿ ÿ n!
px ` y ` zqn “ xm y k´m z n´k .
m“0 k“m
m!pk ´ mq!pn ´ kq!
On pose alors pi, jq “ pm, k ´ mq, et k “ n ´ pi ` jq “ n ´ k, et on obtient bien la formule
du trinôme annoncée ci-dessus. Cela dit, c’est plus intéressant pour la suite de ne pas faire ce
changement d’indices, et de laisser la formule écrite ci-dessus (en multipliant numérateur et
dénominateur par k! pour retrouver des coefficients binomiaux) :
n n ˆ ˙ˆ ˙
ÿ ÿ n k m k´m n´k
px ` y ` zqn “ x y z .
m“0 k“m
k m

‚ On choisit dans la formule ci-dessus y “ ´1 et z “ 1 et x “ X. Alors, on a l’identité formelle :


n n ˆ ˙ˆ ˙ n n ˆ ˙ˆ ˙
n
ÿ ÿ n k m k´m
ÿ
m m
ÿ
k n k
X “ X p´1q “ X p´1q p´1q .
m“0 k“m
k m m“0 k“m
k m

Par identification des coefficients


ˆ ˙ˆ ˙de ces deux polynômes, il vient :
n
ÿ n k
˚ si m ‰ n : p´1qk xm “ 0, et on retrouve bien le résultat (les autres termes de
k“m
k m
la somme, pour k P v0, m ´ 1w étant nuls) ;
n ˆ ˙ˆ ˙
ÿ n k m
˚ si m “ n : p´1qn p´1qk x “ 1, ce qui encore une fois donne le résultat
k“n
k m
attendu.
3. Démonstration combinatoire.
‚ On définit
E “ tpS, T q P Ppnq ˆ Pm pnq | T Ă Su,
et pour tout k P v0, nw,
E “ tpS, T q P E | |S| “ ku.
On note enfin ě ě
Epair “ Ek et Eimpair “ Ek .
k pair k impair

‚ Le cardinal de Ek est nk m
` ˘` k ˘
, correspondant au choix de S de cardinal k, puis de T un sous-
ensemble de cardinal m de S.
‚ Soit pS, T q P E. On suppose que T ‰ v1, nw (ce qui est le cas dès lors que m ă n). Ainsi on
peut définir x “ minpv1, nw zT , et

ΦpS, T q “ pS∆txu, T q.

Comme T n’est pas modifié par Φ, la valeur de minpv1, nw zT q n’est pas modifiée non plus, et

Φ ˝ ΦpS, T q “ pS∆txu∆txu, T q “ pS, T q,

où x est défini comme précédemment.


59

‚ De plus, Φ modifie la parité de S, donc va de Epair dans Eimpair et réciproquement. Le seul


couple en lequel Φ n’est pas défini est pS0 , T0 q “ pv1, nw , v1, nwq, lorsque m “ n. En effet, si
m ă n, on peut toujours définir Φ, comme on l’a remarqué, et si m “ n, T “ v1, nw, et comme
S s’insère entre les deux, on a nécessairement S “ T . Ce couple est dans Epair ou Eimpair suivant
la parité de n.
‚ Ainsi :
˚ Si m ą n, la formule est évidente (au moins l’un des deux coefficients binnomiaux est nul
dans la somme)
˚ Si m ă n, Φ induit deux applications

Φ1 : Epair ÝÑ Eimpair et Φ2 : Eimpair ÝÑ Epair .

réciproques l’une de l’autre, donc bijectives. On en déduit que |Epair | “ |Eimpair |, donc
ÿ ˆn˙ˆ k ˙ ÿ ˆn˙ˆ k ˙
“ .
k m k m
kPv0,nw kPv0,nw
k pair k impair

En rassemblant ces deux sommes, on obtient donc

n ˆ ˙ˆ ˙
ÿ nk k
p´1q “ 0.
k“0
k m

˚ Si m “ n le seul terme non nul de la somme est k “ n, et l’identité est évidente.

Corrigé de l’exercice 4.22 –


‚ Soit I1 , . . . , Ip des ensembles disjoints de cardinaux

|I1 | “ a1 , |I2 | “ a2 , ... |Ip | “ ap


p
ě
Soit I “ Ik . Ainsi, |I| “ a1 ` ¨ ¨ ¨ ` ap . Notons n ce cardinal.
k“1
‚ On compte les sous-ensembles de I à q éléments. Il y en a nq .
` ˘

‚ D’un autre côté, on peut les trier suivant le nombre d’éléments qu’ils ont dans chaque ensemble.
p
Plus précisément, pour pj1 , . . . , jp q tel que jk “ q, on note
ř
k“1

Ej1 ,...,jp “ tX P Pq pIq | @k P v1, pw , |X X Ik | “ jk .

Ainsi, ě
Pq pIq “ Ej1 ,...,jq ,
j1 `¨¨¨`jp “q

d’où ˆ ˙
n ÿ
“ |Ej1 ,...,jq |,
q j 1 `¨¨¨`jp “q

Par ailleurs, ˆun ˙élément de Ej1 ,...,jq est déterminé par le choix d’un sous-ensemble à j1 élément
ˆ ˙
a1 a2
de I1 (donc possibilités), puis le choix d’un sous-ensemble à j2 élément de I2 (donc
j1 j2
possibilités), etc. Ainsi, ˆ ˙ ˆ ˙
a1 ap
|Ej1 ,...,jq | “ ¨¨¨ .
j1 jp
On en déduit la formule attendue :
ˆ ˙ ˆ ˙ ˆ ˙
ÿ a1 ap a1 ` ¨ ¨ ¨ ` ap
¨¨¨ “ .
j1 `¨¨¨`jp “q
j1 jp q
60

On peut bien sûr rédiger en disant, par exemple, qu’on constitue un bouquet de q fleurs parmi un
ensemble de fleurs constitué de a1 fleurs de type 1, a2 fleurs de type 2 etc, et qu’on trie les bouquets
suivant leur composition (i.e. nombre de fleurs de chaque type). Je précise que cette interprétation est
valide, contrairement à toute interprétation portant sur des armées constituées d’unités de différents
types. Surtout en la période actuelle (octobre 2023).
On peut bien sûr aussi démontrer la formule voulue par récurrence sur p, en utilisant la formule de
Vandermonde pour prouver l’hérédité. Ou à l’aide de la formule du binôme, comme on l’avait fait pour
la formule de Vandermonde simple.

Corrigé de l’exercice 4.24 – Il y a deux antécédents de plus que d’image. Chaque image doit avoir
un antécédent. En en choisissant un pour chaque image, on obtient une correspondance 1 à 1 entre un
sous-ensemble à n éléments de la source et la destination. Il reste alors 2 éléments dans la source qu’on
peut envoyer sur les éléments qu’on veut. Les surjections recherchées se divisent alors en deux catégories :
‚ Soit les deux éléments sont envoyés sur la même image (qui avait déjà un antécédent), donc il
existe un élément de v1, nw ayant 3 antécédents, tous les autres éléments n’en ayant qu’un. Pour
construire une telle surjection :
˚ on choisit le point ayant 3 antécédents, de n façons possibles ;
˚ on choisit ces 3 antécédents dans l’ensemble source de cardinal n ` 2, ce qui laisse n`2
` ˘
3 choix ;
˚ on choisit une correspondance 1 à 1 pour les n ´ 1 autres éléments, ce qui se fait de pn ´ 1q!
façons. ˆ ˙
n`2 pn ` 2q!
Ainsi, le nombre de surjections de ce type est n ¨ pn ´ 1q! ¨ “ ¨ n.
3 6
‚ Soit les deux éléments sont envoyés sur deux images différentes (pour chacune desquelles on avait
déjà un antécédent). Ainsi, il existe deux points de v1, nw ayant chacun deux antécédents. Les n ´ 2
autres éléments ont chacun 1 antécédent. Pour construire une telle surjection :
˚ on choisit les deux points ayant 2 antécédents, de n2 façons possibles ;
` ˘

˚ on choisit les 2 antécédents du premier point choisi, de n`2


` ˘
2 façons ;
˚ on choisit les 2 antécédents du deuxième point choisi, parmi les n éléments restants de la source,
donc de n2 façons ;
` ˘

˚ on choisit une correspondance 1 à 1 pour les n ´ 2 autres éléments, ce qui se fait de pn ´ 2q!
façons.
ˆ ˙2 ˆ ˙
n n`2 pn ` 2q!
Ainsi, le nombre de surjections de ce type est ¨ pn ´ 2q! ¨ “ ¨ npn ´ 1q.
2 2 8
np3n ` 1q
En faisant la somme, on obtient ¨ pn ` 2q!.
24
Corrigé de l’exercice 4.27 – On admet que toute permutation de v1, nw s’écrit comme produit de
permutations cycliques à supports formant une partition de v1, nw. Dans cette description, les points fixes
sont eux-même des cycles (constitués d’un seul élément). Cela dit, puisqu’on traite de dérangements,
cette situation n’intervient pas ici.
Si vous n’êtes pas familier de la décomposition en cycles d’une permutation, laissez cet exercice de côté
pour le moment. Vous pourrez y revenir après avoir un peu plus de bagages sur les permutations (ce sera
vu en cours d’année).
On trie alors les dérangements σ de Dn`1 suivant que n ` 1 est dans un cycle de taille 2, ou dans un
cycle plus grand.
‚ S’il est dans un cycle de taille 2 (donc s’il est échangé avec un élément k P v1, nw), alors σ laisse
stable v1, n ` 1w ztk, n`1u, et définit par restriction-corestriction un dérangement de cet ensemble.
Réciproquement, tout dérangement de cet ensemble peut être complété en un dérangement de
v1, n ` 1w, en ajoutant l’échange de k et n ` 1.
Un tel dérangement est donc entièrement déterminé par le choix de l’entier k et d’un dérangement
d’un ensemble à n ´ 1 éléments. Il y en a donc nDn´1 .
‚ Si n ` 1 est dans un cycle de longueur plus importante, on peut l’enlever de ce cycle. Ainsi, cela
définit un dérangement de v1, nw (tous les cycles sont encore de longueur au moins 2, puisque
61

le cycle auquel on a enlevé un élément était de longueur au moins 3). Réciproquement, étant
donné un dérangement τ de v1, nw, ce dérangement est l’image par la construction précédente de
tout dérangement de v1, n ` 1w obtenu en insérant l’élément n ` 1 dans un cycle de τ . Le cycle,
mais aussi la position dans le cycle, comptent pour faire ce dénombrement. Pour déterminer les
2 d’un coup, on peut simplement remarquer que la position d’insertion de l’élément n ` 1 est
entièrement déterminé, et de façon non redondante, par l’élément qui le suit dans le cycle, qui
peut être n’importe quel entier de v1, nw (autrement dit, on choisit un k P v1, nw, et on insère n ` 1
dans le même cycle que k, jusqte avant k). Chaque dérangement de Dn a donc n antécédents. On
a donc nDn dérangements de v1, n ` 1w telles que n ` 1 soit dans un cycle de longueur au moins 3.
Corrigé de l’exercice 4.29 –
‚ Il y a autant de chemins monotones de p0, 0q à pa, bq que de façon d’ordonner les pas vers le haut
et les pas à droite, donc que de façons de placer les pas à droites dans la succession des pas. Or,
il y a a ` b pas à faire, dont a pas à droite. Il y a donc autant de chemins monotones que de
sous-ensembles de v1, a ` bw à b éléments,
ˆ ˙ correspondant aux numéros des pas à droites dans la
a`b
succession des pas. Il y en a donc .
a
‚ Soit C un chemin monotone non colorié de p0, 0q à pa, bq. Pour chacun des a pas vers la droite,
on a le choix entre x couleurs, d’où un choix entre xa coloriages différents des pas à droite, et de
même, on a un choix de y b coloriages différents pour les pas montants. Ainsi, à chaque chemin
monotone non colorié correspondent xa y b chemins coloriés.
Ainsi le nombre de chemins coloriés de p0, 0q à pa, bq est a`b
` ˘ a b
a x y .
‚ Soit E l’ensemble des chemins coloriés de longueur n.
Chaque pas est choisi dans un ensemble de x ` y pas : x pas vers la droite, de différentes couleurs,
et y pas vers le haut, de différentes couleurs. Ainsi, ayant n pas, et pour chacun un choix de x ` y,
l’ensemble E est de cardinal px ` yqn .
Soit pour tout a P v0, nw Ea le sous-ensemble de E des chemins contenant a pas vers la droite. Il
contiennent alors n ´ a pas vers la gauche. Ainsi, Ea est l’ensemble des chemins monotones coloriés
aboutissant en pa, n ´ aq. De manière évidente, pE0 , E1 , . . . , En q est une partition de E, donc

n n ˆ ˙
ÿ ÿ a a n´a
px ` yqn “ |E| “ |Ea | “ x y ,
a“0 a“0
n

d’après la quesion 2.

Corrigé de l’exercice 4.30 –


‚ On construit une application
Φ : Dn ÝÑ Cn`1 ,
en définissant Φpdq comme étant le chemin obtenu du chemin de Dyck d en surélevant tout la
partie initiale jusqu’à la dernière rampe de longueur paire, en entourant toute cette partie d’un
pas montant et d’un pas descendant. La dernière rampe paire est maintenant de longueur impaire,
puisqu’on lui a rajouté un pas descendant, et il n’y a pas de rampe paire au-delà. On obtient donc
bien un chemin de Dyck sans rampe paire, de longueur 2pn ` 1q, donc un élément de Cn`1 .
Si le chemin n’a initialement pas de rampe paire, on considère que la dernière rampe paire est une
rampe vide (longueur 0) terminant en position 0. Ainsi, la construction précédente consiste dans
ce cas à rajouter un pas montant et un pas descendant en début de chemin.
On remarque que le premier retour à 0 du chemin de Dyck Φpcq correspond alors à la fin de la
rampe impaire obtenue en prolongeant la dernière rampe paire.
‚ Réciproquement, on construit
Ψ : Cn`1 ÝÑ Dn .
Soit c P Cn`1 . On rabaisse toute la partie de c située entre l’origine et son premier retour à
l’origine, en enlevant le pas montant initial, et le pas descendant final. Comme les autres points
62

étaient strictement au-dessus de l’axe, ils restent au-dessus de l’axe après avoir été rabaissés. Ainsi,
cela définit un chemin Ψpcq de Dn .
On remarque que le premier retour à l’origine correspond à une rampe (forcément impaire) de d.
En lui retirant le dernier par descendant, on obtient donc ainsi une rampe (paire), éventuellement
vide (dans le cas où la rampe impaire était de longueur 1, ce qui n’est possible que dans le cas où
les deux premiers pas sont hb). Puisque toutes les rampes situées au-delà étaient aussi rampes de
d, elles sont impaires. Ainsi, la rampe ainsi obtenue est la dernière rampe paire de Ψpdq (y compris
dans le cas un peu spécial où ce chemin n’a pas de rampe paire, i.e. la dernière rampe paire est la
rampe vide initiale).
‚ Les deux remarques faites à la fin de chacune des deux constructions nous assurent que Φ et Ψ
sont réciproques l’une de l’autre, donc bijectives .

Corrigé de l’exercice 4.32 –


1. On note An le nombre de recouvrements (ou pavages) de n cases par des carrés ou dominos. Pour
n ě 2, on trie les pavages d’une rangée de n cases suivant qu’ils terminent par un carré ou un
domino : ces deux situations définissent une partition de l’ensemble des cas possibles, on trouvera
An en sommant le nombre de pavages de chaque type :
‚ se donner un pavage terminant par un carré revient à se donner un pavage des n ´ 1 premières
cases, et à le compléter par un carré : il y en a An´1 ;
‚ se donner un pavage terminant par un domino revient à se donner un pavage des n´2 premières
cases, et à le compléter par un domino : il y en a An´2 .
Ainsi, pour tout n ě 2, An “ An´1 ` An´2 . De plus, il y a un unique pavage de 0 cases (le pavage
vide) et un unique pavage d’une case (par un carré). On peut aussi vérifier qu’il y a 2 pavages de
2 cases (par un domino ou par 2 carrés). Ainsi, A0 “ A1 “ 1, et A2 “ 2. On se rend compte que
A0 “ F1 et A1 “ F2 . Comme pAn q et pFn q suivent la même relation de récurrence, une récurrence
d’ordre 2 assez immédiate montre que pour tout n P N, An “ Fn`1 .
2. (a) On effectue le tri des pavages de v1, n ` 1w suivant la position du dernier domino. Pour cela,
on retire le pavage constitué uniquement de carrés, qui est inclassable selon ce tri. Il y a donc
Fn`2 ´ 1 pavages, contenant au moins un domino.
La position du domino, donné par le numéro k de la position de sa première case, détermine
entièrement le pavage à partir de la case k (un domino puis uniquement des carrés). Le pavage
des k ´ 1 premières cases est quelconque, il y en a donc Fk . La valeur de k peut varier de 0
(dernier domino en place initiale) à n (dernier domino sur les cases n et n ` 1, donc tout à
droite). Ainsi, le nombre de pavages possibles, classés suivant cette valeur de k, vaut :
n
ÿ
Fk .
k“0

n
ÿ
On a bien la relation : Fk “ Fn`2 ´ 1 .
k“0
On retrouve très facilement cette relation par récurrence, ou par télescopage, en écrivant Fk “
Fk`2 ´ Fk`1 .
(b) On trie cette fois un pavage de v1, 2nw suivant la position du dernier carré. Comme plus haut,
il faut considérer pour cela les pavages ayant au moins un carré, et enlever l’unique pavage
constitué de dominos (il en existe un puisqu’on a un nombre pair de cases à paver). On a donc
F2n`1 ´ 1 pavages à trier.
Le dernier carré étant suivi de dominos, il doit laisser un nombre pair de cases derrière lui, et
donc se placer en une position paire (ainsi, les dominos qui suivent se positionnent en impair-
pair, et le dernier qu’on peut placer est bien 2n ´ 1-2n). Notons 2k la position de ce dernier
carré, k pouvant varier de 1 à n. La position du carré détermine le pavage à partir de la case
2k (un carré suivi de dominos) et est donc entièrement déterminé par la donnée d’un pavage
63

quelconque des 2k ´ 1 premières cases, en nombre F2k . Ainsi, on a bien :

n
ÿ
F2n`1 ´ 1 “ F2k .
k“1

Encore une fois, on obtient un démonstration rapide par récurrence, ou par telescopage, en
écrivant cette fois F2k “ F2k`1 ´ F2k´1 .
(c) On considère cette fois le choix de deux pavages, l’un de n ´ 1 cases, l’autre de n cases. On peut
mettre ces pavages en ligne, l’un en dessous de l’autre, de sorte à avoir un rectangle à 2 lignes
et n ´ 1 colonnes, auquel on a rajouté une case à la fin de la deuxième ligne. On peut considérer
cette configuration comme une double-barre de chocolat, qu’on essaie ensuite de casser ; mais
pour la casser, il faut casser entre deux pièces (carrés ou dominos), on ne peut pas la casser au
milieu d’un domino. Et il faut la casser au même endroit sur la rangée du bas et la rangée du
haut. Lu but est de manger la partie de gauche. Comme on est gourmand, on la choisit la plus
grande possible : on cassera à la dernière coupure possible.
De façon un peu plus formelle, on va appeler coupure des pavages A et B de v1, n ´ 1w et v1, nw
un entier m P v1, n ´ 1w tel qu’il n’y ait pas de domino à cheval sur les cases m ´ 1 et m dans
le pavage A, ni dans le pavage B (les deux conditions doivent être réunies simultanément, on
peut alors couper juste avant m). Remarquez que la condition est automatiquement vérifiée
pour le pavage A lorsque m “ n (la case n ` 1 n’étant pas dans le pavage). En revanche, par
définition, on ne coupe pas à l’issue desdeux pavages. Mais on est assuré de l’existence d’au
moins une coupure (en position 1) Ainsi, l’ensemble des coupures est non vide, et majoré (par
n). D’après la propriété fondamentale de N, il existe une coupure maximale, qu’on note k.
On trie les paires pA, Bq de pavages suivant la valeur k de leur coupure maximale, pouvant
varier de 1 à n :
‚ Ces paires sont déterminées dans un premier temps par le choix de deux pavages de v1, k ´ 1w
(segments initiaux de A et B, se coupant tous deux après la case k) : il y a Fk2 choix possibles
‚ Les deux pièces suivantes dans le pavage de A et de B sont différentes (sinon il y a une
coupure à l’issue de ces pièces) : il y a un carré et un domino, créant un décalage de 1
entre les deux barres. La barre la plus courte doit continuer par un domino (sinon on crée
une coupure) : elle dépasse alors l’autre de 1, qui doit aussi continuer par un domino pour
la même raison, et ainsi de suite : ainsi, à l’issue de la coupure, les deux pavages sont
constituées uniquement de dominos, à part un carré situé juste après la coupure dans l’un
des deux pavages, afin de créer un décalage. Le nombre de cases restantes n’étant pas de
même parité dans les deux barres (vu leurs longueurs), on n’a pas le choix de la barre que
l’on décale d’un carré : c’est nécessairement celle où il reste un nombre impaire de cases
après la coupure.
Ainsi, le choix de la position de la dernière coupure détermine entièrement la fin du pavage
au-delà de la coupure.
‚ Il y a donc précisément Fk2 paires pA, Bq de pavages de v1, n ´ 1w et v1, nw dont la dernière
coupure est k.
‚ Comme il y a en tout Fn Fn`1 paires de pavages, le tri effectué et le dénombrement décrit
nous assure bien que :
n
ÿ
Fn Fn`1 “ Fk2 .
k“1

La encore, une démonstration par récurrence est assez facile. On peut aussi télescoper, en
remarquant que Fk2 “ Fk pFk`1 ´ Fk´1 q.
(d) On considère les pavages de v1, 2n ´ 1w : il y en a F2n . On les trie suivant qu’il y a ou non un
domino recouvrant les cases n et n ` 1.
64

‚ Les pavages tels qu’un domino recouvre les cases n et n ` 1 sont entièrement déterminés
par un pavage des n ´ 1 premières cases (avant le domino) et un pavage des n ´ 2 dernières
cases (après le domino) : il y en a Fn Fn´1 .
‚ Les pavages sans un domino en ces positions se cassent entre n et n` 1 : ils sont entièrement
déterminés par un pavage des n premières cases, et un pavage des n´1 dernières cases (après
la coupure) : il y en a Fn`1 Fn .
‚ Ainsi, F2n “ Fn Fn´1 ` Fn´1 Fn “ Fn pFn`1 ` Fn´1 q.
La formule est ici un peu plus délicate à démontrer par récurrence ; elle peut se montrer
conjointement à la formule de la question
˜ suivante
¸ (exercice classique). On peut aussi la trouver
Fn
matriciellement, en écrivant Un “ , et en écrivant Un`1 “ AUn , avec A “ matdd1101.
Fn`1
En écrivant Un “ An U0 et Un`1 “ An U1 , on détermine facilement An en fonction des nombres
de Fibonacci Fn , Fn`1 et Fn´1 . On écrit alors U2n “ An Un et ça donne le résultat voulu. Cela
a l’avantage de marcher aussi pour la question suivante (de façon indépendante), ainsi que celle
d’après, en considérant pAn q2 .
(e) Même principe avec les pavages de v1, 2nw, en considérant l’existence ou non d’un domino
couvrant les cases n et n ` 1 (laissant alors n cases de chaque côté si non, et n ´ 1 cases de
chaque côté si oui) : on a bien F2n`1 “ Fn`1
2
` Fn2 .
(f) C’est encore la même idée, en considérant des pavages de v1, 3n ` 2w, et l’existence de dominos
sur les cases n et n ` 1 et sur les cases 2n ` 1 et 2n ` 2. Il y a 4 cas possibles :
‚ NON - NON (aucun domino en ces positions) : il y a 3 zones à paver indépendamment :
v1, nw, vn ` 1, 2n ` 1w, v2n ` 2, 3n ` 2w. Elles ont tailles respectives n, n ` 1 et n ` 1. Il y
a donc Fn`1 Fn`22
pavages possibles ;
‚ NON - OUI (pas de domino sur la première position, un sur la deuxième) : il y a 3 zones
à paver indépendamment : v1, nw, vn ` 1, 2nw, v2n ` 3, 3n ` 2w. Elles ont tailles respectives
n, n et n. Il y a donc Fn`1
3
pavages possibles ;
‚ OUI - NON (un domino sur la première position, pas sur la deuxième) : il y a 3 zones à paver
indépendamment : v1, n ´ 1w, vn ` 2, 2n ` 1w, v2n ` 2, 3n ` 2w. Elles ont tailles respectives
n ´ 1, n et n ` 1. Il y a donc Fn Fn`1 Fn`2 pavages possibles ;
‚ OUI - OUI (un domino sur la première position, et sur la deuxième) : il y a 3 zones à paver
indépendamment : v1, n ´ 1w, vn ` 2, 2nw, v2n ` 3, 3n ` 2w. Elles ont tailles respectives n´1,
n ´ 1 et n. Il y a donc Fn2 Fn`1 pavages possibles ;
On arrive bien à la formule attendue :
2 3
F3n`3 “ Fn`2 Fn`1 ` Fn`1 ` Fn`2 Fn`1 Fn ` Fn`1 Fn2 .

On fait ensuite quelques transformations algébriques :


2 3
F3n`3 “ Fn`2 pFn`2 ´ Fn q ` Fn`1 ` Fn`2 Fn`1 Fn ` Fn`1 Fn2
3 3
“ Fn`2 ` Fn`1 ` Fn`2 Fn pFn`1 ´ Fn`2 q ` Fn`1 Fn2
3 3
“ Fn`2 ` Fn`1 ´ pFn`2 ´ Fn`1 qFn2
3 3
“ Fn`2 ` Fn`1 ´ Fn3 .

La démonstration par récurrence est possible (en devinant des formules similaires pour F3n`1
et F3n`2 et en montrant les 3 formules simultanément), mais extrêmement délicate, surtout si
on ne connaît pas ces initialement ces formules. La méthode matricielle est plus directe. Mais
la méthode combinatoire montre ici toute sa force par sa simplicité.
(g) On considère les couples pA, Bq de pavages de v1, n ´ 1w. Comme dans la question (c), on les
pose l’un sous-l’autre, mais en les décalant (celui du bas décalé vers la droite). On cherche
ensuite la première coupure. La seule configuration sans coupure est la suivante : la barre
du haut commence par un domino (sinon on a une coupure dès le début), donc elle du bas
65

aussi (sinon coupure) etc. : la configuration est la même que pour terminer les pavages dans la
question (c). Ainsi, les deux pavages sont constitués uniquement de dominos, ce qui nécessite
n ´ 1 pair. On va donc faire une disjonction de cas suivant la parité de n.
‚ Si n est impair, on compte les paires pA, Bq de pavages de v1, n ´ 1w, à l’exception de la
paire constituée uniquement de dominos. Il y en a Fn2 ´ 1. On coupe à la première coupure
(si la première coupure est k, on coupe avant k). On échange alors les deux queues du
pavage : la fin du pavage du haut devient la fin du pavage du bas et vice-versa. Comme
le pavage du bas a été décalé vers la droite, on obtient ainsi un pavage de longueur n en
haut et un pavage de longueur n ´ 2 en bas. Réciproquement, on procède de même : étant
donnés deux pavages de longueur n et n ´ 2, on les superpose en décalant de 1 vers la droite
celui de longueur n ´ 2. De même que plus haut, la seule possibilité pour qu’il n’y ait pas
de coupure est que les deux pavages soient constitués uniquement de dominos, mais ici, ce
n’est pas possible car n et n ´ 2 sont impairs. Ainsi, il existe une première coupure, et on
peut échanger les queues à partir de cette coupure.
Les deux constructions sont réciproques l’une de l’autre : en effet, en echangeant les queues,
on ne change pas la position de la première coupure, et la composition des deux constructions
(dans un sens ou dans l’autre) consiste à échanger deux fois de suite les deux queues. Ainsi,
il y a autant de couples de pavages de v1, n ´ 1w non constitués uniquement de dominos,
que de coupes de pavages, l’un de v1, n ´ 2w, l’autre de v1, nw.
On a bien la relation :
Fn2 ´ 1 “ Fn´1 Fn`1 .
‚ si n est pair, on procède de même, mais maintenant il ne peut pas y avoir de pavage constitué
uniquement de domino parmi les paires de pavages de v1, n ´ 1w, alors qu’il peut y en avoir
un (et un seul) parmi les couples formés d’un pavage de v1, n ´ 2w et d’un pavage v1, nw. Il
faut enlever ce pavage dans la partie de droite de l’expression, et le raisonnement est alors
exactement le même :
Fn2 “ Fn´1 Fn`1 ´ 1.

‚ On obtient bien suivant la parité de n, la relation Fn2 “ Fn´1 Fn`1 ` p´1qn`1


Une autre façon de procéder est de partir de deux pavages de n ´ 1 cases, de repérer la position
du premier carré dans l’un OU l’autre des deux pavages ; si c’est le premier pavage qui a le
premier carré (ou égalité), on le déplace en l’insérant dans le second, en même position ; sinon,
on a à cette place un domino dans le premier pavage et un carré dans le second : on les échange.
Il n’est pas dur de se rendre compte que cette construction est réversible : on distingue à
l’arrivée les deux situations par le fait que dans le premier cas, le premier carré se trouve sur le
pavage le plus long (ou égalité) : on le remet alors dans l’autre en l’insérant à la même position ;
dans le deuxième cas, le premier carré se retrouve uniquement sur le pavage le plus court : on
l’échange avec le domino en même place du pavage le plus long.
Cette construction (dans un sens ou dans l’autre) n’est pas possible s’il n’y a pas de premier
carré, donc si le pavage n’est constitué que de dominos. Suivant la parité, ce pavage doit être
enlevé d’un côté ou de l’autre de la bijection.
(h) On compte les pavages de v1, n ` 2p ´ 1w. Il y en a Fn`2p . Ces pavages sont constitués d’au
moins p pièces (car avec moins, on recouvre strictement moins de 2p cases). On trie suivant le
nombre de carréss parmi les p premières pièces. Si k est ce
ˆ nombre
˙ :
p
‚ on positionne ces pièces parmi les p premières (il y a façons de faire) ; les autres sont
k
donc des dominos en nombre p ´ k. On a donc recouvert k ` 2pp ´ kq “ 2p ´ k cases.
‚ Il reste donc à recouvrir n ` k ´ 1 cases, par un recouvrement quelconque, ce qui peut se
faire de Fn`k façons.
66

Ainsi, en faisant le tri sur toutes les valeurs de k possibles, on obtient bien :

p ˆ ˙
ÿ p
Fn`2p “ Fn`k .
k“0
k

(i) On compte les pavages de v1, 2n ` 1w. Ces pavages contiennent un nombre impair de carrés.
On trie suivant le nombre de dominos avant et après le carré du milieu (par exemple, s’il y a 7
carrés, on trie suivant le nombre de dominos avant le quatrième carré). Le nombre i représente
le nombre de dominos avant le carré du milieu, le nombre j le nombre de dominos après le carré
du milieu. On a donc i ` j dominos en tout, couvrant un total de 2pi ` jq cases. Le nombre de
cases étant 2n ` 1, i ` j ne peut pas excéder n. Pour un couple pi, jq tel que i ` j “ n, il reste
alors 2n ` 1 ´ 2pi ` jq carrés, soit n ´ pi ` jq avant le carré du milieu, et n ´ pi`q après. Ainsi,
les pavages tels qu’on ait i dominos avant et j dominos après le carré du milieu sont déterminés
‚ par la position des i premiers dominos parmi l’ensemble des i dominos et n ´ pi ` jq carrés
placés avant le carré du milieu,
ˆ donc
˙ parmi les n ´ j premières pièces (les positionnements
n´j
possibles sont en nombre ),
i
‚ et par la position des j derniers dominos parmi les j ` n ´ pi ` jq “ ˆ n ´ i˙pièces placées
n´i
après le carré central (les positionnements possibles sont en nombre )
ˆ ˙ˆ ˙ j
n´j n´i
Il y a donc pavages possédant i dominos avant le carré central et j dominos
i j
après. Les couples pi, jq possibles sont tous les couples pi, jq tels que i ` j ď n, donc i P v0, nw,
puis et j P v0, n ´ iw. On obtient donc bien la relation :

ÿn n´i
ÿ ˆn ´ i˙ˆn ´ j ˙
F2n`2 “ .
i“0 j“0
j i

Une démonstration purement algébrique, par récurrence, reste possible, mais n’est pas évidente
à mener.
5
Relations

Corrigé de l’exercice 5.3 – Soit R et S deux relations sur E. On rappelle que S ˝ R est la relation
définie par :
@px, zq P E 2 , xpS ˝ Rqz ðñ Dy P E, pxRyq ^ pySzq.
1. Supposons que R et S sont reflexives. Alors, étant donné x P E, il existe y P E, par exemple y “ x,
tel que xRy et ySx. Ainsi, xpS ˝ Rqx. Donc S ˝ R est reflexive.
2. (a) Supposons que R et S sont symétriques, et S ˝ R “ R ˝ S. Soit alors px, yq P E 2 tel que
xpS ˝ Rqy. On a alors l’existence de z tel que xRz et zSy. Par symétrie de R et S, on a
alors ySz et zRx, donc ypR ˝ Sqx, donc, d’après l’hypothèse fait, ypS ˝ Rqx. Ainsi, S ˝ R est
symétrique.
(b) On définit R et S sur t0, 1u par l’unique relation 1R1 pour R (clairement symétrique), et 1S2
et 2S1 (clairement symétrique aussi). Alors T “ S ˝ R est défini par l’unique relation 1T 2
(clairement pas symétrique).
3. (a) Supposons R antisymétrique et transitive. Alors soit px, yq P E 2 tels que xpR˝Rqy et ypR˝Rxq.
On a alors l’existence de z et t tels que xRz et zRy et yRt et tRx. On a alors, par transitivité
de R, xRy et yRx, donc x “ y.
(b) Sur E “ t1, 2, 3u, 1R2, 2R3, 2S2, 3S1. Représentez le diagramme sagittal !
4. (a) Soit px, y, zq P E 3 tel que
xpR ˝ Rqy et ypR ˝ Rzq.
Alors il existe z et t tels que
xRz, zRy, yRt, tRz.
par transitivité, on en déduit que xRy et yRz (n’oubliez pas de garder une étape, que ce soit
z, y ou t !), donc, par définition de R ˝ R, xR ˝ Rz. Ainsi R ˝ R est transitive.
(b) Sur E “ t1, 2, 3u, 1R1, 3R2, 1S3, et c’est tout.
5. Si R est une relation d’équivalence ou d’ordre, en particulier elle est transitive et reflexive. On
obtient alors, pour tout px, yq P E 2 :
‚ si xpR ˝ Rqy, alors il existe z tel que xRz et zRy, et R étant transitive, xRy.
‚ si xRy, alors par reflexivité, xRx et xRy, donc il existe z (par exemple z “ x) tel que xRz et
zRy, d’où xpR ˝ Rqy.
On en déduit que R “ pR ˝ Rq.

Corrigé de l’exercice 5.7 – Soit R la relation définie sur R par :

@px, yq P R, xRy ðñ px “ y “ 0q _ xy ą 0.

1. ‚ On a soit x “ 0, soit x2 ą 0, donc xRx ; ainsi, R est transitive.


68

‚ Soit px, yq P R tels que xRy. Alors x “ y “ 0 ou xy ą 0, donc y “ x “ 0, ou yx ą 0, donc


yRx. Ainsi, R est symétrique.
‚ Soit px, y, zq P R3 tels que xRy et yRz. On a alors (x “ y “ 0 ou xy ą 0) et (y “ z “ 0 ou
yz ą 0)
˚ si y “ 0, on ne peut avoir ni xy “ 0, ni yz “ 0, donc x “ y “ 0 et y “ z “ 0, donc
x “ z “ 0, d’où xRz ;
˚ si y ‰ 0, on a nécessairement xy ą 0 et yz ą 0, donc xy 2 z ą 0, et comme y 2 ą 0, xz ą 0,
d’où xRz.
La relation R est donc transitive.
La relation R étant reflexive, symétrique et transitive, il s’agit d’une relation d’équivalence.
Par ailleurs, x et y sont dans la même classe si et seulement si x “ y “ 0, ou si x et y sont
strictement de même signe. Ainsi, les classes d’équivalence sont R˚´ , R˚` et t0u. L’ensemble quotient
est donc l’ensemble des signes, `, ´ et 0. Cet ensemble quotient est suffisant pour décrire toutes
les règles de signe.
2. Soit px, yq et px1 , y 1 q deux éléments de R2 tels que xRy et x1 Ry 1 . Alors
‚ si x ou x1 est nul, il en est de même de y ou y 1 , donc xx1 “ yy 1 “ 0, donc xx1 Ryy 1 .
‚ Sinon, xy ą 0 et x1 y 1 ą 0, donc xx1 yy 1 ą 0, donc xx1 Ryy 1
on en déduit que R est une congruence sur pR, ˆq. Cela n’est rien d’autre que l’expression des
règles de signe pour les produits.

Corrigé de l’exercice 5.8 – Il faut déjà avoir quelques notions sur la dénombrabilité. Un ensemble est
dénombrable s’il peut se mettre en bijection avec N, et au plus dénombrable s’il est fini ou dénombrable.
On peut remarquer qu’en numérotant les éléments dans l’ordre croissant, un sous-ensemble de N est
soit fini, soit dénombrable. On en déduit qu’un sous-ensemble d’un ensemble dénombrable est au plus
dénombrable. On remarque aussi que N ˆ N est dénombrable (d’après la bijection vue dans le cours, par
diagonales). Ainsi, N ˆ t0, 1u est dénombrable (on peut aussi le voir en construisant explicitement une
bijection N Ñ N ˆ t0, 1u, qui à n associe pq, rq, quotient et reste de la division euclidienne par 2, dont la
réciproque est pq, rq ÞÑ 2q ` r).
Ainsi, étant donné deux ensembles au plus dénombrables disjoints, ils peuvent être mis en bijection avec
des sous-ensembles de N (soit un sous-ensemble fini, soit N tout entier). Pour montrer que leur union est
encore au plus dénombrable, il suffit donc de le montrer dans le cas de deux sous-ensembles de A et B
de N. Cette union est en bijection avec A ˆ t1u Y B ˆ 0subsetN ˆ t0, 1u, et est donc fini ou dénombrable,
en tant que sous-ensemble d’un ensemble fini ou dénombrable.
Si l’union n’est pas disjointe, on peut se ramener au cas d’une union disjointe en considérant A et BzA
qui sont encore au plus dénombrables. Ainsi, l’union de deux ensembles au plus dénombrables est encore
au plus dénombrable.
Après ces préliminaires sur la dénombrabilité, on peut aborder l’exercice. On précise un peu la terminolo-
gie : dire que f et g coïncident sur un sous-ensemble D inclus dans chacun de leur domaine de définition
signifie que les deux restrictions f|D et g|D sont égales.
‚ En prenant F “ ∅, au plus dénombrable, et f P RR , f coïncide avec f sur RzF , donc f Rf .
‚ Soit f , g P RRR telles que f Rg. Alors on dispose d’un sous-ensemble F au plus dénombrable tel
que f et g coïncident sur RzF . Donc g et f aussi ! Ainsi, gRf .
‚ C’est la transitivité qui est un peu moins triviale, et utilise les préliminaires ci-dessus. Soit f , g et
h telles que f Rg, et gRh. Alors on dispose de deux ensembles au plus dénombrables F 1 et F 2 tels
que
@x P RzF, f pxq “ gpxq et @x P RzF 1 , gpxq “ hpxq.
Ainsi
@x P RzpF Y F 1 q, f pxq “ gpxq “ hpxq.
Comme F Y F 1 est l’union de deux ensembles au plus dénombrable, il est encore au plus dénom-
brable. Ainsi f Rh.
69

On en déduit que R est bien une relation d’ordre.

Corrigé de l’exercice 5.9 – (Construction de Z à partir de N)


1. ‚ Soit pa, bq P N ˆ N. On a alors a ` b “ b ` a, donc pa, bq „ pa, bq. Ainsi, „ est reflexive.
‚ Soit pa, bq et pc, dq deux éléments de NˆN. Supposons que pa, bq „ pc, dq. On a alors a`d “ b`c,
donc c ` b “ d “ a, soit pc, dq „ pa, bq. Donc „ est symétrique.
‚ Soit pa, bq, pc, dq et pe, f q trois éléments de N ˆ N tels que pa, bq „ pc, dq et pc, dq „ pe, f q. Alors
a ` d “ b ` c et c ` f “ d ` e. Par conséquent,

a`d`c`f “ b`c`d`e donc: a`f “b`e soit: pa, bq „ pe, f q.

Ainsi, „ reflexive
Il s’agit donc d’une relation d’équivalence.
2. Pour deux éléments de la même classe, la différence entre la première et la deuxième coordonnée va
être la même. Ainsi, on peut construire Z comme étant le quotient de N ˆ N par „, un élément de
Z représenté par le couple pa, bq correspondant à l’entier a ´ b dans l’ensemble intuitif Z que nous
connaissons bien. Plus précisément, en supposant connu l’ensemble Z intuitif, on a une bijection
de pN ˆ Nq{ „ÝÑ Z définie par ϕpa, bq “ a ´ b.
‚ Cette application est bien définie, car tout représentant pa, bq d’une même classe donne la même
valeur ;
‚ si ϕpa, bq “ ϕpc, dq, alors a ´ b “ c ´ d, donc a ` d “ b ` c, donc pa, bq et pc, dq sont dans la
même classe d’équivalence, donc égaux dans pN ˆ Nq{ „. D’où l’injectivité.
‚ Soit n P Z, alors n “ ϕpn, 0q si n ě 0, et n “ ϕp0, ´nq si n ă 0. Ainsi, ϕ est surjective.
3. Soit pa, bq, pc, dq, pa1 , b1 q et pc1 , d1 q tels que

pa, bq „ pc, dq et pa1 , b1 q „ pc1 , d1 q.

On a alors a ` d “ b ` c et a1 ` d1 “ b1 ` c1 , d’où a ` a1 ` d ` d1 “ b ` b1 “ c ` c1 , donc


pa ` a1 , b ` b1 q „ pc ` c1 , d ` d1 q. On en déduit que „ est une congruence sur pN ˆ N, `q. Par
conséquent, ` définit une loi d’addition sur le quotient. On remarque alors que c1 , et c2 étant des
classes d’équivalences, représentées par pa, bq et pc, dq, on alors

ϕpc1 ` c2 q “ pa ` cq ´ pb ` dq “ pa ´ bq ` pc ´ dq “ ϕpc1 q ` ϕpc2 q.

Ainsi, l’addition obtenu par passage au quotient coïncide (via la bijection ϕ avec l’addition usuelle
sur Z.

Corrigé de l’exercice 5.11 –


‚ Avec n “ 1, on obtient la reflexivité.
‚ Soit px, yq P N2 tels que xRy et yRx. On a alors deux entiers m et n tels que y “ xm et x “ y n .
Ainsi, x “ xmn .
˚ Si mn “ 1, on a alors m “ n “ 1, donc x “ y
˚ Si mn ‰ 1, on a nécessairement x “ 0 ou x “ 1, et dans les deux cas (m et n étant non nuls),
on obtient y “ xm “ x.
Ainsi, si xRy et yRx, alors x “ y, d’où l’antisymétrie.
‚ Soit px, y, zq P N3 tels que xRy et yRz. Il existe deux entiers strictement positifs m et n tels que
y “ xm et z “ y n . Ainsi, z “ xmn , où mn P N˚ , d’où xRz. D’où la transitivité
On en déduit que R est unre relation d’ordre.

Corrigé de l’exercice 5.12 –


1. Réflexivité : Soit C de centre O et de rayon R. Alors

dpC, Cq “ 0 “ R ´ R.

Donc CRC.
70

2. Antisymétrie : Soit C et D deux cercles, de centres respectifs O1 et O2 et de rayons R1 et R2 . On


suppose que CRD et DRC. Alors

dpO1 , O2 q ď R2 ´ R1 et dpO1 , O2 q ď R1 ´ R2 .

L’un de ces deux majorants étant négatif ou nul, et la distance étant positive, cela n’est possible
que si R1 ´ R2 “ 0, puis dpO1 , O2 q “ 0. On en déduit que O1 “ O2 et R1 “ R2 , donc C “ D.
3. Transitivité : Facile à comprendre sur un dessin, c’est l’inégalité triangulaire qui est en jeu ici.
Soit C1 , C2 et C3 trois cerles de centres respectifs O1 , O2 , et O3 , et de rayons R1 , R2 et R3 . On
suppose que C1 RC2 et C2 RC3 . Alors

dpO1 , O2 q ď R2 ´ R1 et dpO2 , O3 q ď R3 ´ R2 .

Par inégalité triangulaire,

dpO1 , O3 q ď dpO1 , O2 q ` dpO2 , O3 q ď R2 ´ R1 ` R3 ´ R2 “ R3 ´ R2 .

Ainsi, C1 RC3 .
Par conséquent, R est une relation d’ordre.

Corrigé de l’exercice 5.13 – La relation n’est pas reflexive. En effet, soit x ă y, et px1 , y 1 q “ px, yq. On
a bien x ď x1 , x ď y 1 , y ď y 1 , mais pas y ď x1 .
Ainsi, il ne s’agit pas d’une relation d’ordre.

Corrigé de l’exercice 5.16 –


1. Notons Gď le graphe d’une relation ď. On note ď1 α ď2 la relation définie (l’ordre ď1 implique
l’ordre ď2 ). On se rend compte d’après la définition que

ď1 α ď2 ðñ Gď1 Ă Gď2 .

Ainsi, il s’agit de la restriction à l’ensemble des graphes de relation d’ordre de l’ordre défini par
l’inclusion sur PpE ˆ Eq. La restriction d’une relation d’ordre étant encore une relation d’ordre,
on en déduit bien qu’il s’agit d’une relation d’ordre sur les graphes (donc aussi sur les relations
d’ordre, c’est pareil en fait, les relations d’ordre étant définies par leur graphe).
2. La relation d’égalité est une relation d’ordre (de façon triviale). C’est la plus petite, car toute
relation d’ordre (large) contient l’égalité (par réflexivité) : si ď est une relation d’ordre, la reflexivité
amène l’implication
@px, yq P E 2 , x “ y ùñ x ď y.
Ainsi, pour tout relation d’ordre ď sur E, “ α ď. On en déduit que l’égalité est bien le minimum.
3. ‚ D’après un exercice précédent (lemme de Spielrajn-Marczewski), Toute relation d’ordre ď ad-
met une extension linéaire, i.e. un prolongement par un ordre total ďt . On a donc ď α ďt .
Si la relation intiale n’est pas totale, on ne peut pas avoir l’égalité, ce qui donne un majorant
strict de ď. Ainsi, ď n’est pas un élément maximal. On en déduit que les éléments maximaux
sont nécessairement des ordres totaux.
‚ Réciproquement, si ď est un ordre total et si ď α ď1 , alors pour tout px, yq P E2 , x ď y ùñ
x ď1 y. Montrons que cette implication est en fait une équivalence. Pour exploiter le fait que
l’ordre est total, on le fait par contraposée. Supposons donc que x ď y, donc y ă x. On en
déduit que y ‰ x et y ď x. Puisque ď α ď1 , il en résulte que y ‰ x et y ď1 x, et donc y ă x.
En particulier, l’antisymétrie de ď1 indique qu’alors x ď y (mais ce n’est a priori pas une
équivalence, puisqu’on ne sait pas à ce stade que ď1 est total).
On a donc bien montré l’équivalence :

@px, yq P E 2 , x ď y ðñ x ď1 y, donc: ď“ď1 .

L’ordre ď n’admet donc pas de majorant strict, et est donc un élément maximal.
71

‚ Ainsi, les éléments maximaux sont précisément les relations d’ordre total.

Corrigé de l’exercice 5.19 –


1. ‚ Soit M P MajptsuppXq, suppY quq. Alors M ě suppXq, et suppXq étant un majorant de X, M
majore aussi X. De même, M majore Y . Donc M P MajpX Y Y q.
‚ Soit M P MajpX Y Y q. Alors M majore X Y Y , donc aussi X et Y . Or, suppXq et suppY q sont
les plus petits majorants respectivement de X et Y , donc M ě suppXq et M ě suppY q. On en
déduit que M P MajptsuppXq, suppY quq.
‚ Ainsi, MajptsuppXq, suppY quq “ MajpX Y Y q. Donc l’un de ces ensembles admet un plus petit
élément si et seulement si l’autre aussi, et les deux minimums sont égaux. On en déduit que
tsuppXq, suppY qu admet une borne supérieure si et seulement si X Y Y en admet une, et dans
ce cas,
suppsuppXq, suppY qq “ suppX Y Y q.

2. On a alors
supptx, supty, zuuq “ suppsuppxq, suppy, zqq “ supptx, y, zuq.
On peut donc remarquer que pour calculer la borne sup d’un ensemble de 3 éléments, on peut
calculer des bornes sup 2 à 2. Cela se généralise facilement par récurrence à un nombre plus
important de termes. L’expression obtenue étant symétrique en x, y et z, on en déduit également,
que l’opération « borne supérieure » définie sur 2 éléments, est commutative et associative.
3. Plus généralement, d’après la question 1,

suppXYtsuppY YZquq “ suppsuppXq, supptsuppY YZquqq “ suppsuppXq, suppY YZqq “ suppXYY YZq.

Cette expression étant symétrique en X, Y et Z, on trouve la même chose si on part de la seconde


expression, et donc

suppX Y tsuppY Y Zquq “ supptsuppX Y Y qu Y Zq.

Corrigé de l’exercice 5.22 –


‚ Soit G une partie non vide de F . M est un majorant de G si et seulement si M P F et si pour tout
X P F , X Ă F , donc si et seulement si
ď
M PF et X Ă M.
XPG
ď
Si on parvient à montrer que X P F , ce sera donc le plus petit des majorants.
XPG
Montrons
ď donc cela. Tout d’abord, les éléments de G étant tous des sous-ensembles de E, on a
X P PpEq. Soit alors f P A. On a, d’après les propriétés des images directes :
XPG
˜ ¸
ď ď ď
f X “ f pXq Ă X,
XPG XPG XPG

la dernière inclusion provenant de la définition de F . Ainsi, XPG X est bien un élément de F ,


Ť

et d’après ce qui précède, c’est donc le plus petit des majorants de G. On en déudit que G admet
bien une borne supérieure.
‚ On fait de même pour les bornes inférieures. Dans un premier temps, pour tout minorant m de G,
m est inclus dans tout X de G, donc č
mĂ X.
XPG
72

č
De plus, X est bien un minorant de G dans PpEq. Il reste à montrer que c’est bien un élément
XPG
de F . Dans ce cas, ce sera bien le plus grand minorant de G dans F . C’est un élément de PpEq,
et de plus, pour tout f P A :
˜ ¸
č č č
f X Ă f pXq Ă X,
XPG XPG XPG

Attention au fait que cette fois, la première inclusion n’est plus une égalité en général ! Ainsi, il
s’agit bien du plus grand des minorants (dans F ) de G, donc de sa borne inférieure dans F .

Corrigé de l’exercice 5.25 – Supposons E infini.


L’ensemble E est un sous-ensemble non vide de lui-même, donc admet un élément minimum x0 .
Tous les éléments x de Eztx0 u vérifient alors x ą x0 , et sont en nombre infini. On définit x1 “
minpEztx0 uq, puis x2 “ minpEztx0 , x1 uq, et plus généralement, x1 , . . . , xn´1 étant construits, on définit

xn “ minpEztx0 , . . . , xn uq.

On définit alors de la sorte une suite x0 ă x1 ă x2 ă . . . d’éléments strictement croissants, et on peut


toujours continuer le processus, car les ensembles considérés sont infinis, donc non vides.
Soit F “ txn , n P Nu. Ce sous-ensemble non vide n’admet pas de maximum. En effet, s’il en admettait
un, ce serait l’un des xn , mais alors on aurait xn ě xn`1 , ce qui contredit la construction de la suite pxn q.
Ainsi, on a trouvé un sous-ensemble non vide de E n’admettant pas de maximum, ce qui contredit la
propriété de E. On en déduit que E est fini.

Corrigé de l’exercice 5.26 – (principe de maximalité de Haussdorff ) Soit pE, ďq un ensemble


ordonné. On appelle chaîne de E tout sous-ensemble totalement ordonné de E
1. A est un sous-ensemble de PpEq. La relation d’inclusion sur A est donc la restriction de la relation
d’inclusion sur PpEq ; il s’agit donc aussi d’une relation d’ordre (ordre induit par restriction, c’est
du cours).
ď
2. Soit C une chaîne de A, donc un sous-ensemble totalement ordonné de PpAq. Soit d “ c. On
cPC
considère x et y deux éléments de d. Il existe c1 et c2 dans C tels que x P c1 et y P c2 . Comme C
est une chaîne de A, c1 Ă c2 ou c2 Ă c1 , donc x et y sont tous les deux dans le plus gros des deux
ensembles c1 et c2 . Résumons cela en disant qu’il existe c P C tel que x P c et y P c. Comme c est
une chaîne de E (donc totalement ordonné), on a soit x ď y, soit y ď x.
Par conséquent, tout couple px, yq d’éléments de d est constitué d’éléments comparables, d est un
sous-ensemble totalement ordonné de E, donc une chaîne de E.
3. Tout
ď sous-ensemble totalement ordonné C de l’ensemble A des chaînes de E admet un majorant
c dans A. Ainsi, A est un ensemble inductif. On en déduit, d’après le lemme de Zorn, qu’il admet
cPC
un élément maximal. Il existe donc une chaîne c P A, maximale (pour la relation d’inclusion).

Corrigé de l’exercice 5.29 –


1. On se donne des éléments x, y et z quelconques.
‚ Réflexivité : On a xR Ă xR, Rx Ă Rx, donc xTd x et xTg x, donc aussi xT x.
‚ Supposons xTd y et yTd z. Alors zR Ă yR Ă xR, d’où xTd z.
De même, si xTg y et yTg z, alors Rx Ă Ry Ă Rz, donc xTg z.
Cela donne la transitivité de Tg et Td , et en combinant les deux, aussi la transitivité de T .
‚ Ainsi, Td , Tg et T sont des préordres.
2. (a) ‚ On montre que Tg “ Td . Supposons xTg y. Si x “ y, la réflexivité montre qu’on a aussi xTd y.
Supposons donc x ‰ y. Alors yR Ă xR, cette inclusion étant stricte.
Soit z P Rx. Pour commencer, on peut remarquer que z ‰ x, car R est asymétrique, donc
irréflexive. On a aussi z ‰ y. En effet, sinon, yRx et donc x P yR Ă xR, et on obtiendrait
xRx, contredisant encore une fois l’asymétrie.
73

On a donc zRx. La relation étant asymétrique, on en déduit que xRz, donc que z R xR,
et donc z R yR. Ainsi, yRz, et puisque la relation est asymétrique et que z ‰ y, on en
déduit que zRy. Ainsi, z P Ry.
On a bien montré que Rx Ă Ry, donc que xTd y.
L’idée de passer par des négations est assez naturel, pour exploiter le fait que la relation
est totale.
‚ Un raisonnement similaire montre que si xTd y alors xTg y. Ainsi, les deux relations Td et Tg
sont égales.
‚ De plus, on a montré au cours du raisonnement précédent que si xTd y (et donc aussi xTg y)
et x ‰ y, on ne peut pas avoir yRx, car cela contredirait l’irréflexivité. La relation R étant
totale, on en déduit que xRy.
Cela montre bien que la relation stricte associée à Td (et donc aussi à T calg ) est incluse
dans R.
‚ Montrons enfin que la relation T “ Td “ Tg est une relation d’ordre. La question 1 montre
qu’il s’agit déjà d’un préordre. Il ne reste plus qu’à montrer l’antisymétrie. Supposons donc
que xT y et yT x. Par l’absurde, si x “ y alors d’après le point précédent, xRy et yRx, ce
qui contredit l’asymétrie de R.
(b) ‚ L’énoncé tel qu’il est donné semble faux. Il suffit de considérer un tournoi à 3 éléments,
formant un cycle. Les éléments sont tous les trois minimaux, et la propriété n’est pas
satisfaite. La bonne propriété (corrigée dans la nouvelle version) est :
x est minimal pour T si et seulement si pour tout y distinct de X, soit xRy, soit il existe
z tel que xRz et zRx.
‚ Supposons x minimal, et soit y P Xztxu. On suppose que pxRyq (sinon, le résultat est
déjà acquis). Alors pyT xq, du fait de la minimalité de x. On en déduit que Ry Ć Rx. Il
existe donc z P Ry tel que z R Rx. Ainsi, zRy et pzRxq. Puisque zRy et pxRyq, on ne
peut pas avoir z “ x. Ainsi, par asymétrie de R, xRz, et la CN est démontrée.
‚ Supposons x non minimal. Alors on dispose de y ‰ x tel que Ry Ă Rx. Tout d’abord,
si xRy, alors x P Ry, donc x P Rx, ce qui contredit l’irréflexivité de R. Par conséquent,
pxRyq
Par ailleurs, soit z dans E. Si xRz et zRy, alors zRx, et donc z R Rx. L’inclusion
Ry Ă Rx amène alors z R Ry, ce qui contredit zRy. Cela donne la CS.
3. ‚ Supposons de plus que R est transitive. Alors pour tout x et y tel que xRy, et tout z P Rx,
on a
zRx et xRy,
et donc, par transitivité, zRy. Ainsi, z P Ry. On en déduit que xT y. Comme R est totale, on
en déduit que T est totale aussi.
‚ Réciproquement, si xT y et x ‰ y, on ne peut pas avoir yRx (car alors yT x contredirait
l’antisymétrie de T ). Ainsi, xRy
‚ Ainsi, R est la relation d’ordre stricte associée à T . En particulier, c’est une relation d’ordre
strict.
‚ Le caractère total de T montre aussi qu’un élément minimal est alors aussi un élément mini-
mum. En particulier, si E est fini et non vide, E admet alors un minimum.
6
Nombres réels

Corrigé de l’exercice 6.1 –


1. On résout l’inéquation x2 ´ 3x ` p2 ´ aq ď 0, de discriminant ∆ “ 1 ` 4a.
‚ Si a ă ´ 14 , S “ ∅
„ ? ? 
1 3 ´ 1 ` 4a 3 ` 1 ` 4a
‚ Si a ě ´ 4 , S “ , .
2 2
2. De même avec l’inéquation ´x2 ` 2x ´ p3 ` aq ď 0 de discriminant ∆ “ ´8 ´ 4a.
‚ Si a ą ´2, S “ R
‰ ? ‰ “ ? “
‚ Si a ď 2, S “ ´8, 1 ´ ´2 ´ a Y 1 ` ´2 ´ a, `8 .
?
3. ‚ Si n est impair, S “ r n a, `8r.
‚ Si n est pair et a ă 0, S “ R
? ?
‚ Si n est pair et a ě 0, S “s ´ 8, ´ n as Y r n a, `8r.
Justifications par les variations.
? π π 2π
4. cosp5xq “ 32 ðñ 5x ” ˘ mod 2π ðñ x ” ˘ mod .
6 30 5
" * " *
π 2kπ π 2kπ
S“ ` ,k P Z Y ´ ` ,k P Z .
30 5 30 5
´π ¯ ´π ¯ ´π ¯
5. sinpxq ` cospxq “ 1 ðñ sinpxq ` sin ´ x “ 1 ðñ 2 sin cos ´ 2x “ 1
2 4 2
On obtient alors π2 ´ 2x ” ˘ π4 mod 2π, puis :

π 3π
x” mod π ou x ” mod π.
8 8
6. Sans difficulté. Le seul point technique est de savoir comment exprimer le résultat.
ď „π 5π

S“ ` 2kπ, ` 2kπ .
kPZ
6 6
? ?
7. sinpxq cospxq “ 12 sinp2xq, donc sinpxq cospxq ď 2
2
ðñ sinp2xq ď 2, ce qui est toujours vérifié !
S “ R.
ď ”π π ”
8. S “ ` kπ, ` kπ .
kPZ
4 2

Corrigé de l’exercice 6.3 –


1. La fonction carré étant croissant et bijective de R` sur R` , on a, par positivité de tous les membres :
a
x2 ´ 5x ` 4 ě |x ´ 1| ðñ x2 ´ 5x ` 4 ě px ´ 1q2 ðñ x ď 1.

2. On se ramène au cas de membres positifs par disjonction de cas.


75

‚ Si x ď 1, alors x ´ 1 ď 0 ; par ailleurs, la question précédente montre que sur s ´ 8, 1s, la racine
est bien définie, puisque pour tout x Ps ´ 8, 1s, x2 ´ 5x ` 4 ě px ´ 1q2 ě 0 (on le retrouverait
par recherche des racines). Ainsi, les réels de s ´ 8, 1s sont trivialement solutions.
‚ Si x ą 1, comme précédemment, on peut élever au carré, et l’inéquation équivaut à x ď ´1.
Ainsi, il n’y a pas de solution telle de x ą 1.
Ainsi S “s ´ 8, 1s.
3. Comme dans le premier point, on obtient une inéquation équivalente en élevant au carré, puisque
tous les termes sont positifs. l’équation équivaut alors à x2 ` 3x ´ 1 ă 0, d’où :
 ? ? „
´3 ´ 13 ´3 ` 13
S“ , .
2 2

4. ‚ Si x ă ´ 12 , alors 2x ` 1 ă 0. De plus, les racines du trinôme sous la racine carrée étant 1 et 4,


la racine est définie sur Rzs1, 4r. On en déduit donc que tout réel x ă ´ 21 est solutions.
‚ Si x ě ´ 21 , on peut élever l’inéquation au carré, et on trouve l’inéquation de la question
précédente, qui se résout en :
? ?
´3 ´ 13 ´3 ` 13
ăxă .
3 2
„ „ „ ? „
1 1 1 ´3 ` 13
Compte tenu de la condition x ą ´ 2 , l’ensemble des solutions sur ´ , `8 est ´ , .
2 2 2
 ? „
´3 ` 13
Ainsi, S “ ´8, .
2

Corrigé de l’exercice 6.4 – Première remarque : 1 ` x2 est toujours positif, donc la racine est toujours
définie. Soit x P R. On note S l’ensemble des solutions.
?
‚ Si x ` m ă 0, comme 1 ` x2 ě 0, x ne peut pas être solution de l’inéquation.
‚ Si x ` m ě 0, l’inéquation équivaut
„ à 1 ` x ď px ` mq , soit 2mx ě 1 ´ m
2 2 2
2

1´m
˚ Si m ą 0, S “ , `8
 2m
1 ´ m2

˚ Si m ă 0, S “ ´8,
2m
˚ Si m “ 0, S “ ∅.

Corrigé de l’exercice 6.5 – En passant tout dans le même membre, et en réduisant, l’inéquatin est
équivalente à
pa ´ 6qx ` 3p1 ´ aq
ď 0.
a ` 2x
Tout d’abord, remarquons que le numérateur s’annule en a´1 a
a´6 (si a ‰ 6) et le dénominateur en ´ 2 . Par
ailleurs,
3pa ´ 1q a a2 ´ 2
` “ ,
a´6 2 a´6
donc :
? ?
‚ 3pa´1q a
a´6 ă ´ 2 si a ă ´ 2 ou a Ps 2, 6r,
? ?
‚ ´ a2 ă 3pa´1q
a´6 si ´ 2 ă a ă 2 ou a ą 6.
On fait alors la discussion suivante :
? ?
‚ Si a ă ´ 2 ou a Ps 2, 6r, alors un tableau de signe montre sans difficulté que
  ı
3pa ´ 1q a ”
S “ ´8, Y ´ , `8 .
a´6 2
?
‚ De même, si x Ps ´ 2, 2r „ „
ı a” 3pa ´ 1q
S “ ´8, ´ Y , `8 .
2 a´6
76

ı ı
‚ De même, si a ą 6, S “ ´ a2 , 3pa´1q
a´6q
?
‚ Si a “ ˘ 2, il vient S “ Rzt´ 2a u. ı a ”
´15
‚ Enfin, si a “ 6, l’équation équivaut à a`2x ď 0, donc a ` 2x ą 0, d’où S “ ´ , `8 .
2
Corrigé de l’exercice 6.8 – Soit n P N˚
‚ On a p8nq2 ď 64n2 ` 1 ă 64n2 ` 16n ` 1 “ p8n ` 1q2 , donc
a
8n ď 64n2 ` 1 ă 8n ` 1.

‚ On a alors a
p4nq2 ď 16n2 ` 64n2 ` 1 ă 16n2 ` 8n ` 1 “ p4n ` 1q2 ,
d’où b a
4n ď 16n2 ` 64n2 ` 1 ă 4n ` 1.
‚ Ainsi, b a
p2nq2 ď 4n2 ` 16n2 ` 64n2 ` 1 ă 4n2 ` 4n ` 1 ď p2n ` 1q2 ,
et par conséquent : c b a
2n ď 4n2 ` 16n2 ` 64n2 ` 1 ă 2n ` 1.
‚ En enfin la dernière étape :
c b a
n2 ď n2 ` 4n2 ` 16n2 ` 64n2 ` 1 ă n2 ` 2n ` 1 “ pn ` 1q2 ,

d’où enfin :
n ď x ă n ` 1.
Comme n est entier, on en déduit, par définition de la partie entière, que txu “ n.
On généraliserait ce résultat sans peine pour une expression :
g d
f c
f b a
e
n ` 4n ` ¨ ¨ ¨ ` 4 n ` 4k´1 n2 ` 4k n2 ` 1.
2 2 k´2 2

Corrigé de l’exercice 6.10 – Tout d’abord, si x ă 0, x ne peut pas être solution. On suppose donc
x ě 0, et on écrit x “ n ` d, où n “ txu, et d P r0, 1r. On a trivialement :
a
x2 ` x ě x ě n,
?
donc l’inéquation à résoudre est x2 ` x ă n ` 1, soit pn ` dq2 ` pn ` dq ă n2 ` 2n ` 1, soit d2 ` p2n `
1qd ´ n ´ 1 ă 0.
Le discriminant de cette équation est p2n ` 1q2 ` 4pn ` 1q, d’où le solutions en d (sachant que dge0) :
a a
´p2n ` 1q ` p2n ` 1q2 ` 4pn ` 1q ´p2n ` 1q ` p2n ` 1q2 ` 4p2n ` 1q ` 4
0ďdă ď
2 a 2
´p2n ` 1q ` p2n ` 3q2
“ ď 1.
2
Ainsi, l’ensemble des solutions est :
« a «
ď ´p2n ` 1q ` p2n ` 1q2 ` 4pn ` 1q
n, .
nPN
2

Corrigé de l’exercice 6.12 –


77

1. Si x est entier,
txu ` t´xu “ x ´ x “ 0 “ 1Z pxq ´ 1.
Si x n’est pas entier x Pstxu, txu ` 1r, donc ´x Ps ´ txu ´ 1, ´txur, donc t´xu “ ´txu ´ 1, et on en
déduit que
txu ` t´xu “ txu ´ txu ´ 1 “ ´1 “ 1Z pxq ´ 1.

2. On note S la somme à calculer. On effectue le changement d’indice ℓ “ q ´ k. Ainsi,


q´1
ÿZ ^
pq ´ ℓqp
S“
ℓ“1
q
q´1 Z ^
ÿ ℓp
“ p` ´ .
ℓ“1
q

Or, puisque p et q sont premiers entre eux, et q ne divise pas ℓ, par contraposée du théorème de
Gauss, q ne divise pas non plus ℓp. On en déduit que ℓp
q n’est pas entier. On déduit de la question
1 (ou directement) que
q´1
ÿ Z ℓp ^
S “ pq ´ 1qp ´ “ pq ´ 1qp ´ S.
ℓ“1
q
pq´1qp
On en déduit que 2S “ pq ´ 1qp, puis S “ 2 .

Corrigé de l’exercice 6.13 –


‚ Pour commençons, essayons de comprendre l’expression α1 ` β1 en terme de spectre. Si α et β sont
tous les deux supposés supérieurs à 1, l’application k ÞÑ tkαu est injective (les différents kα sont
d’au moins 1, donc n’ont pas la même partie entière). Ainsi
n`1 n`1
|Specpαq X v1, nw | “ |tk P N˚ | kα ă n ` 1u| “ |tk P N˚ | k ă u| “ r s ´ 1.
α a
On en déduit que
1 1 n`1 1
|Specpαq X v1, nw | “ r s´ .
n n a n
Ainsi, on a l’encadrement :
ˆ ˙
1 n`1 1 1 n`1
´ 1 ď |Specpαq X v1, nw | ď ¨ ,
n α n n α

qui assure, d’après le théorème d’encadrement, que


1 1
lim |Specpαq X v1, nw | “ .
nÑ`8 n α
Cette quantité est appelée densité arithmétique de Specpαq.
‚ Remarquons ensuite que si α P r0, 1s, alors k ÞÑ tkαu est surjective sur N, donc Specpαq “ N˚ . Les
deux spectres ne peuvent donc pas former une partition de N˚ (cet ensemble « déborde », et en
plus, il n’y a plus de place pour le deuxième). Ainsi, on peut supposer α ą 1 et β ą 1. Le résultat
du premier point est donc appliquable à α et β.
‚ Supposons donc que Specpαq et Specpβq forment une partition de N˚ . On a donc α ą 1 et β ą 1,
et α1 et β1 sont les densités arithmétiques dans N˚ de chacun des deux spectres. Le fait qu’ils
forment une partition assurent que la densité totale 1 est la somme de leurs deux densités. Plus
78

précisément,
1 1 1 1
` “ lim |Specpαq X v1, nw | ` lim |Specpβq X v1, nw |
α β nÑ`8 n nÑ`8 n
1 1
“ lim |Specpαq X v1, nw | ` lim |Specpβq X v1, nw |
nÑ`8 n nÑ`8 n
1
“ lim p|Specpαq X v1, nw | ` |Specpβq X v1, nwq
nÑ`8 n
1
“ lim |Specpαq X v1, nw Z Specpβq X v1, nw |
nÑ`8 n
1
“ lim |pSpecpαq Y Specpβqq X v1, nw |
nÑ`8 n
1 ˚
“ lim |N X v1, nw |
nÑ`8 n
1
“ lim | v1, nw | “ 1.
nÑ`8 n

‚ Toujours sous l’hypothèse que Specpαq et Specpβq forment une partition de N˚ , montrons main-
tenant que α et β sont irrationnels. Supposons par l’absurde que l’un d’eux est rationnel. D’après
le point précédent, il vient facilement que l’autre aussi. Soit α “ pq11 et β “ pq22 . On a alors

q1 p2 α “ p1 p2 “ q2 p1 α, donc: tq1 p2 αu “ tq2 p1 αu P Specpαq X Specpβq.

Cela contredit le fait que les deux spectres sont disjoints.


‚ Réciproquement, on suppose que α et β sont irrationnels strictement positifs, et que α1 ` β1 “ 1.
Chaque spectre est clairement non vide. Commençons par montrer que Specpαq et Specpβq sont
disjoints. Pour cela, supposons que ce n’est pas le cas. On dispose donc d’un entier a et de deux
entiers k et ℓ tels que
a ď kα ă a ` 1 et a ď kβ ă a ` 1.
Ainsi,
k 1 k ℓ 1 ℓ
ă ď et ă ă .
a`1 α α a`1 β b
Comme α et β sont irrationnels, ces inégalités sont en fait toutes strictes, et en les sommant, on
obtient
k`ℓ 1 1 k`ℓ
ă ` “1ă ,
a`1 α β a
de quoi on déduit :
a ă k ` ℓ ă a ` 1.
Ainsi, l’entier k ` ℓ est strictement encadré entre 2 entiers consécutifs, ce qui est absurde. On en
déduit que Specpαq X Specpβq “ ∅.
‚ Montrons que l’union est N˚ . Pour cela, supposons que ce n’est pas le cas. Soit a P N˚ zpSpecpαq Y
Specpβqq. On dispose donc de deux entiers k et ℓ tels que

kα ă a ă a ` 1 ă pk ` 1qα et ℓβ ă a ă a ` 1 ă pℓ ` 1qβ,

les inégalités étant toutes strictes par irrationnalité de α et β. De ces inégalités, on tire les enca-
drements :
a`1 a a`1 a
ăαă et ăβă .
k`1 k ℓ`1 ℓ
On inverse et on somme, il vient :
k`ℓ 1 1 k`ℓ`2
ă ` “1ă ,
a α β a`1
de quoi on tire enfin l’encadrement :

a´1ăk`ℓăa

qui est contradictoire, puisque cela encadre l’entier k ` ℓ entre deux entiers consécutifs.
79

Corrigé de l’exercice 6.17 – Soit A “ tq 2 , q P Qu. Soit x et y deux éléments de R` tels que x ă y.
? ?
Par stricte croissance de la fonction racine sur R` , on a aussi x ă y. Par densité de Q dans R, on
dispose donc d’un rationnel q P Q tel que
? ?
0ď xăqă y.

En élevant au carré, la fonction x ÞÑ x2 étant strictement croissante sur R` , on obtient finalement

x ă q 2 ă y.

Puisque q 2 P A, cela montre bien que A est dense dans R` .

Corrigé de l’exercice 6.19 – Soit x ă y deux éléments de R` . Comme npy ´ xq Ñ `8, il existe n0 ą 0
tel que pour tout n ě n0 , npy ´ xq ě 1, donc ny ě nx ` 1. On a donc :
ď ď
rnx, pn ` 1qxs Ă rnx, nys,
něn0 něn0

et donc ď
rn0 x, `8rĂ rnx, nys.
něn0

Comme A est non majoré, on dispose alors d’un élément a P A tel que a ě n0 x. D’après l’inclusion
précédente, on dispose alors d’un entier n ě n0 tel que a P rnx, xys. On a alors na P rx, ys. Or, na P B
Ainsi, pour tous réels positifsx et y tels que x ă y, on a trouvé b P B tel que b P rx, ys. Le fait que b
puisse être égal à x ou y n’est pas gênant, du fait de la quantification universelle : il suffit d’appliquer ce
qui précède avec x1 et y 1 tels que x ă x1 ă y 1 ă y pour pouvoir récupérer l’inégalité stricte.
Ainsi, B est dense dans R` .

Corrigé de l’exercice 6.20 –


1. Supposons ε ą 0.
‚ Il n’est pas dur de constater que E est stable par somme et différence : si px, yq P E 2 , x ` y P E
et x ´ y P E.
‚ Montrons ensuite que ε P E. Sinon, il existe x P E tel que ε ă x ă 2ε, puis il existe y P E tel
que ε ă y ă x ă 2ε (caractérisation de la borne supérieure). Ainsi, d’après le point 1, x´y P E.
Or, les inégalités ci-dessus montrent que

0 ă x ´ y ă 2ε ´ ε “ ε.

Cela contredit le fait que ε est un minorant de E X R˚` . Ainsi, ε P E.


‚ D’après le premier point, et une récurrence immédiate, Nε Ă E, et par stabilité par différence,
Zε Ă E.
‚ Si cette inclusion n’est pas une égalité, il existe x P E tel que x R Zε, et soit n “ xε . On a
X \

alors
x
n ď ă n ` 1,
ε
et puisque x R Zε, la première inégalité est stricte aussi. Donc :

nε ă x ă pn ` 1qε.

On a alors x P E et nε P E (puisque Z Ă E), donc, d’après le premier point, x ´ nε P E.


or,
0 ă x ´ nε ă pn ` 1qε ´ nε “ ε.
Encore une fois, on arrive à une contradition sur la définition de ε. Ainsi, l’inclusion Zε Ă E
est une égalité : E “ Zε.
Ceci est un cas particulier d’une propriété des sous-groupes de R : tout sous-groupe discret de R
est de la forme Zx, x P R.
80

2. Supposons que ε ą 0, alors E “ Zε. Comme 1 P E et α P E, il existe deux entiers n et m


(trivialement non nuls) tels que 1 “ nε et α “ mε. On a alors m ˆ 1 “ n ˆ α, soit α “ m
n , ce qui
contredit l’irrationnalité de α.
Ainsi, ε “ 0.
Soit alors px, yq P R2 tels que x ă y, et soit δ “ y ´ x ą 0. Par caractérisation de la borne
inférieure, il existe z P E X R˚` (donc z P E) tel que 0 ă z ă δ. Posons alors n “ t xz u ` 1 . On a :
x
n´1ď ăn donc: pn ´ 1qz ď x ă nz.
z
En particulier, nz ´ x ě nz ´ pn ´ 1qz “ z ă δ “ y ´ x, donc nz ă y. On en déduit que x ă nz ă y.
Comme z P E, on a aussi nz P E (d’après le premier point de la question 1).
On a bien prouvé la densité de E dans R.
La encore il s’agit d’un cas particulier d’une propriété des sous-groupes de R (deuxième moitié de
la propriété précédente) : les sous-groupes non discrets de R sont denses dans R.
En particulier, en regroupant les deux propriétés : tout sous-groupe de R est soit de la forme Zx,
soit dense dans R.

Corrigé de l’exercice 6.21 – Montrons par récurrence sur n P N˚ que pour tout px1 , . . . , xn q P Rn ,
tout py1 , . . . , yn q P Rn , on a
ˇ ˇ2 ˜ ¸ 21 ˜ ¸ 21
ˇÿn ˇ n
ÿ n
ÿ
2 2
xk yk ˇ ď xk yℓ .
ˇ ˇ
ˇ
ˇ ˇ
k“1 k“1 ℓ“1

‚ Pour n “ 1, l’inégalité de CS se résume à x21 y12 ď x21 y12 , trivialement vraie


‚ On étudie aussi le cas n “ 2, dont on aura besoin dans la preuve. Il s’agit de montrer que

px1 y1 ` x2 y2 q2 ď px21 ` x22 qpy12 ` y22 q,

c’est-à-dire :
x21 y12 ` x22 y22 ` 2x1 x2 y1 y2 q ď x21 y12 ` x22 y22 ` x21 y22 ` x22 y12 ,
c’est-à-dire
x21 y22 ` x22 y12 ´ 2x1 x2 y1 y2 ě 0,
ce qui provient du fait que

x21 y22 ` x22 y12 ´ 2x1 x2 y1 y2 “ px1 y2 ´ x2 y1 q2 .

‚ Supposons la propriété vraie au rang n et donnons-nous px1 , . . . , xn`1 q et py1 , . . . , yn`1 q des élé-
ments de Rn`1 . On a alors, en utilisant l’hypothèse de récurrence puis le cas n “ 2 :

ˇ ˇ
ˇn`1 ˇ n`1
ˇÿ ÿ
xk yk ˇ ď |xk yk |
ˇ
ˇ
ˇk“1 ˇ k“1
˜ ¸ 21 ˜ ¸ 21
n
ÿ n
ÿ
ď x2k yk2 ` |xn`1 yn`1 |
k“1 k“1
¨¨ ˛ 21 ¨¨ ˛ 12
˜ ¸ 12 ˛2 ˜ ¸ 21 ˛2
n
ÿ n
ÿ
ď ˝˝ x2k ‚ ` x2n`1 ‹ yk2 ‚ ` yn`1
2
˚ ˚ ‹
‚ ˝˝ ‚
k“1 k“1

˜ ¸ 12 ˜ ¸ 12
n`1
ÿ n`1
ÿ
“ x2k yk2 ,
k“1 k“1

ce qui conclut la récurrence. Ainsi, l’inégalité de Cauchy Schwarz est prouvée.


81

Corrigé de l’exercice 6.26 – Les réels étant tous strictement positifs, on peut réécrire :
x ? y ? z ?
x`y`z “ ? ¨ y`z` ? ¨ x`z` ? ¨ x`y
y`z x`z x`y
En appliquant l’inéglité de cauchy-Schwarz, il vient alors
ˆ 2
y2 z2
˙
2 x
px ` y ` zq ď ` ` py ` z ` x ` z ` x ` yq ,
y`z x`z x`y
et après simplification par x ` y ` z :
x2 y2 z2
ˆ ˙
x`y`z ď2 ` ` .
y`z x`z x`y

Corrigé de l’exercice 6.28 –


‚ Soit x, y et z strictement positifs tels que xyz ě 1. On développe :

p1 ` xqp1 ` yqp1 ` zq “ 1 ` x ` y ` z ` pxy ` yz ` xzq ` xyz.

D’après l’IAG (inégalité arithmético-géométrique),


1 1
x ` y ` z ě 3pxyzq 3 “ 3 et pxy ` yz ` xzq ě 3px2 y 2 z 2 q 3 “ 3.

Ainsi, p1 ` xqp1 ` yqp1 ` zq ě 8


‚ Le cas d’égalité nécessite l’égalité dans chacune des inégalités. Il faut donc être dans le cas d’égalité
pour l’IAG appliquée à x, y et z, donc x “ y “ z. De plus, il faut être dans le cas d’égalité pour
la minoration de xyz par 1, donc de x3 par 1, ce qui amène x “ y “ z “ 1.
‚ Plus généralement, si on suppose que x1 , . . . , xn sont des réels strictement positifs tels que x1 . . . xn ě
1, alors on développe le produit :
n
ź ÿ ź n
ÿ ÿ ź
p1 ` xk q “ xk “ xk .
k“1 IPPpnq kPI j“0 IPPj pnq kPI

On utilise l’IAG pour minorer les sommes internes :


¨ ˛ |P 1pnq|
j
ÿ ź ź ź
xk ě |Pj pnq| ¨ ˝ xk ‚
IPPj pnq kPI IPPj pnq kPK
¨ ˛ |P 1pnq|
n j
ź ź
“ |Pj pnq| ¨ ˝ xk ‚ .
k“1 IPPj pnq, kPI
` j´1 ˘
Or, le nombre de parties de v1, nw de cardinal j contenant k est αj “ n´1 (il faut choisir les
autres). Ainsi,
˜ ¸ |P 1pnq|
n j
αj
ÿ ź ź
xk ě |Pj pnq| ¨ xk
IPPj pnq kPI k“1
˜˜ ¸αj ¸ |P 1pnq|
n
ź j

“ |Pj pnq| ¨ xk
k“1
1
ě |Pj pnq| ¨ 1 |Pj pnq|
“ |Pj pnq|.

On vérifie sans peine que ce calcul est aussi valide dans le cas un peu particulier de l’indice j=0.
On en déduit donc que
n n ˆ ˙
ź ÿ n
p1 ` xk q ě “ 2n .
k“1 j“0
j
Le cas d’égalité s’étudie comme avant, et n’est réalisé que si x1 “ x2 “ ¨ ¨ ¨ “ xn “ 1.
82

Corrigé de l’exercice 6.30 –


‚ Tout d’abord, B est non vide ; soit alors b un élément de B. Par hypothèse, b est un majorant de
A. Comme A est non vide, on en déduit que A admet un borne supérieure (propriété fondamentale
de R), et que suppAq ď b.
‚ Cci étant vrai pour tout b P B, suppAq est un minorant de B. Comme B est non vide, on en déduit
que B admet une borne inférieure (propriété fondamentale de R), et que suppAq ď infpBq (infpBq
étant le plus grand des minorants de B, et suppAq étant un minorant de B).

Corrigé de l’exercice 6.31 –


‚ L’ensemble A étant un sous-ensemble borné non vide de R, par application de la propriété fonda-
mentale de R, A admet une borne inférieure et une borne supérieure dans R. N’oubliez pas cette
justification.
‚ Pour tout px, yq P A2 ,

infpAq ď y ď suppAq et ´ suppAq ď ´x ď ´ infpAq,

donc, en sommant ces inégalités :

´psuppAq ´ infpAqq ď y ´ x ď suppAq ´ infpAq.

On en déduit que |y ´ x| ď suppAq ´ inf pAq. Ceci étant vrai pour tout px, yq P A2 , suppAq ´ infpAq
est un majorant de D “ t|y ´ x|, px, yq P A2 u.
‚ Si suppAq “ infpAq, A est un singleton, et E “ t0u. Le résultat est alors trivial.
‚ Supposons donc infpAq ă suppAq, et soit δ “ suppAq´infpAq . Soit ε ą 0 et soit ε1 “ min 2ε , δ . Par
` ˘
2
caractérisation des bornes supérieures, il existe x et y dans A tels que

suppAq ´ ε1 ă y ď suppAq et infpAq ď x ă infpAq ` ε1 .

Or, infpAq ` ε1 ď suppAq ´ ε1 , car 2ε1 ď δ. Ainsi, x ă y, donc y ´ x ą 0. On obtient donc :

suppAq ´ infpAq ´ ε ď suppAq ´ infpAq ´ 2ε1 ă y ´ x “ |y ´ x| ď suppAq ´ infpAq.

‚ Par caractérisation des bornes supérieures (il a déjà été prouvé que suppAq´infpAq est un majorant
de D), on obtient
sup |y ´ x| “ suppDq “ suppAq ´ infpAq.
px,yqPA2

Corrigé de l’exercice 6.34 –


‚ Pour tout pn, pq P N ˆ N˚ , p1 ď 1 et p´1qn ď 1. Ainsi, p´1qn ` p1 ď 2. Ainsi, l’ensemble E est non
vide et admet 2 comme majorant. On en déduit l’existence de sa borne supérieure, et suppEq ď 2.
De plus, la valeur 2 est atteinte en pn, pq “ p0, 1q. Ainsi, suppEq “ 2, et c’est même un maximum.
‚ Pour tout pn, pq P N ˆ N˚ , p1 ě 0 et p´1qn ě ´1, donc p´1qn ` p1 ě ´1. Comme plus haut, on
en déduit l’existence de l’infimum de E, qui vérifie alors infpEq ě ´1. Soit ε ą 0. Comme p1 tend
vers 0, on peut trouver p0 , tel que p10 ă ε. Le couple pn, pq “ p1, p0 q vérifie alors

1 1
p´1qn ` “ ´1 ` ă ´1 ` ε.
p p0
Ainsi, pour tout ą 0, ´1 ` ε n’est pas un minorant de E. On en déduit que ´1 est le plus
grand des minorants de E. Ainsi, infpEq “ ´1. Contrairement au cas du supremum, l’infinimum
n’est ici pas atteint.

Corrigé de l’exercice 6.35 –


1. ‚ Pour commencer, d’après la propriété fondamentale de R, les bornes inférieures et supérieures
infpAq, suppAq, infpBq et suppBq existent toutes.
83

‚ Par ailleurs, puisque A Ă B, pour tout a P A, a P B, donc

infpBq ď a ď suppBq.

Ainsi, infpBq est un minorant de A et suppBq est un majorant de A. Par définition des bornes
inférieures et supérieures, on en déduit que

infpBq ď infpAq ď suppAq ď suppBq,

l’inégalité du milieu étant toujours vraie dans R, sauf si A “ ∅.


2. ‚ Le sous-ensemble A Y B de R est non vide et borné, car A et B le sont. Donc il admet une
borne supérieure et une borne inférieure.
‚ Soit xinA Y B. Alors x P A ou x P B, donc

infpAq ď x ď suppAq ou infpBq ď x ď suppBq.

Dans les deux cas, on obtient

minpinfpAq, infpBqq ď x ď maxpsuppAq, suppBqq.

On en déduit que

minpinfpAq, infpBqq ď infpA Y Bq ď suppA Y Bq ď maxpsuppAq, suppBqq.

‚ Soit M un majorant de A Y B. Alors M majore A, donc M ě suppAq, et M majore B, donc


M ě suppBq. On en déduit que M ě maxpsuppAq, suppBqq.
En particulier, pour M “ suppA Y Bq, qui est par définition u majorant de A Y B, on obtient :

suppA Y Bq ě maxpsuppAq, suppBqq.

L’inégalité inverse provenant du point précédent, suppA Y Bq “ maxpsuppAq, suppBqq.


‚ On prouve de même que infpA Y Bq “ minpinfpAq, infpBqq.
3. ‚ Tout d’abord, contrairement aux cas précédents, A X B peut être vide, donc ne pas admettre
de borne inférieure et de borne supérieure dans R.
‚ Si A X B ‰ ∅, alors, A X B étant aussi borné, il admet une borne inférieure et une borne
supérieure (propriété fondamentale de R).
‚ Dans ce cas, pour tout x P A X B, on a x P A et x P B, donc :

infpAq ď x ď suppAq et infpBq ď x ď suppBq.

d’où
maxpinfpAq, infpBqq ď infpA X Bq ď suppA X Bq ď minpsuppAq, suppBqq.
‚ On ne peut rien dire de plus. On peut avoir les égalités pour les deux inégalités extrêmes (par
exemple dans le cas d’une inclusion, voir question 1), ou non (par exemple A “ r0, 2s Y r4, 6s
et B “ r´2, ´1s Y r1, 3s, je vous laisse étudier cet exemple)

Corrigé de l’exercice 6.38 – Soit M P R.


‚ Si M majore la famille pui,j qpi,jqPIˆJ alors pour tout i P I, M majore la famille partielle pui,j qjPJ .
On en déduit que le supremum de cette famille partielle existe (propriété fondamentale, J étant
de surcroît non vide), et
sup ui,j ď M,
jPJ

le supremum étant le plus petit des majorants. ceci étant vrai pour tout tout i P I, M majore
alors la famille
psup ui,j qiPI .
jPJ
84

‚ Si la famille psupjPJ ui,j qiPI est bien définie, et majorée par M , alors pour tout i P I, puisque
M ě supjPJ ui,j , M est un majorant de pui,j qjPJ . Ceci étant vrai pour tout i P I, M majore la
famille total pui,j qpi,jqPIˆJ .
‚ On a donc démontré que pui,j qpi,jqPIˆJ est majorée si et seulement si tous les supjPJ ui,j existent,
et la famille de ces sup est majorée.
‚ De plus, on a alors montré que sous ces conditions, les familles pui,j qpi,jqPIˆJ et psupjPJ ui,j qiPI
ont mêmes majorants, donc aussi même plus petit majorant, donc même borne supérieure (cette
borne supérieure existant d’après la propriété fondamentale de R).

Corrigé de l’exercice 6.42 –


1. Supposons que E n’est pas fermé. Alors AR E n’est pas ouvert, et par conséquent, en niant la
définition d’un ouvert :

Dx P AR E, @r ą 0, Bpx, rq Ć AR E, donc: Bpx, rq X E ‰ ∅.

Cette propriété reste vraie avec des boules fermées Bpx, rq, puisque les boules ouvertes sont incluses
dans les boules fermées de même rayon.
Soit alors, pour tout r P R˚` , Ur “ AR Bpx, rq. En tant que complémentaire d’un fermé, Ur est
ouvert.
Tout d’abord Ur “ Rztxu. En effet, pour tout y ‰ x, soit r “ |y´x|
2 . Alors y R Bpx, rq, donc
Ť
rPR˚
`

y P Ur . Donc, y P Ur . Ainsi Rztxu Ă Ur . L’inclusion réciproque est évidente, car pour


Ť Ť
rPR˚
` rPR˚
`

tout r ą 0, Ur Ă Rztxu.
Comme x R E, pUr qrą0 est donc un recouvrement de E par des ouverts.
De plus, on ne peut pas extraire de pUr qrą0 une famille finie recouvrant E. En effet, si c’était
possible, il existement un recouvrement pUr1 , . . . , Urk q. Soit ri le minimum des réels r1 , . . . , rk .
Alors pour tout j P v1, kw, Bpx, ri q Ă Bpx, rj q, donc Urj Ă Uri . On en déduit que Uri est un
recouvrement de E à lui tout seul, c’est-à-dire E Ă Uri . Or, par choix de x, E X Bpx, ri q ‰ ∅,
donc il existe un élément y de E qui ne soit pas dans Uri . Cela amène une contradiction. Par
conséquent, on ne peut pas extraire un recouvrement fini du recouvrement pUr qrą0 . On en déduit
que E ne vérifie pas la propriété de Borel-Lebesgue.
La contraposée de ce qu’on vient de montrer est : si E vérifie la propriété de Borel-Lebesgue, alors
E est fermé.
2. Soit E vérifiant la propriété de Borel Lebesgue. Considérons la famille d’ouverts pBpx, 1qqxPE . Pour
tout x P E, x P Bpx, 1q, donc x P Bpx, 1q. Ainsi :
Ť
xPE
ď
EĂ Bpx, 1q.
xPE

La famille pBpx, 1qqxPE est donc un recouvrement de E par des ouverts. Comme E vérifie la
propriété de Borel-Lebesgue, on peut en extraire un recouvrement fini, donc il existe x1 , . . . , xk
dans E tels que
E Ă Bpx1 , 1q Y ¨ ¨ ¨ Y Bpxk , 1q.
L’ensemble tx1 , . . . , xk u étant fini, il est borné. Donc il existe une boule BpX, rq telle que tx1 , . . . , xk u Ă
BpX, rq. Alors :
E Ă BpX, r ` 1q.
En effet, pour tout x P E, il existe i P v1, kw tel que x P Bpxi , 1q. Alors :

dpx, Xq ď dpx, xi q ` dpxi , Xq ă 1 ` r.

Donc x P BpX, r ` 1q.


85

L’ensemble E étant contenu dans une boule, il est borné.


On pourrait aussi considérer la famille pBpx0 , nqqnPN , mais cela nécessite que tout élément soit à
distance finie de x0 . Cela arrive parfois de définir des distances à valeurs dans R` , et on ne peut
donc pas conclure par cette méthode. En revanche, dans R ou Rn , ça ne pose pas de problème, et
c’est plutôt un peu plus simple à mettre en place.
3. Le raisonnement précédent est valable dans Rn , puisque j’ai pris soin de raisonner uniquement en
termes de boules et de distances, sans interpréter ces notions dans R.

Corrigé de l’exercice 6.44 –


‚ S’il existe i et j tels que Ii Ă Ij , alors
n
ď ď
Ik “ Ik ,
k“1 k‰i

et le problème est résolu.


‚ On suppose désormais qu’aucun intervalle n’est inclus dans un autre. Quitte à renuméroter les
intervalles, on peut les ranger par ordre croissant (large) de leurs bornes inférieures. En cas d’égalité
des bornes, on met d’abord les bornes fermées, puis les bornes ouvertes. On note alors Ik “ |ak , bk |,
cette notation désignant un intervalle de bornes (dans R) ak et bk , dont on ne connaît pas la nature
(ouverte ou fermée). On peut remarquer que par choix de l’indexation, pak qkPv1,nw est croissante.
Cela implique également que pbk qkPv1,nw est croissante. En effet, sinon, on pourrait trouver i ă j
tel que bi ą bj , et par convention d’indexation, on aurait alors |aj , bj | Ă |ai , bi |, ce qui contredit
notre hypothèse de non inclusion.
‚ Supposons que nk“1 Ik est un intervalle. Alors sa borne inférieure est nécessairement a1 (la plus
Ť

petite des bornes inférieures) et sa borne supérieure est bn . L’intervalle I peut donc s’écrire I “
|a1 , bn |.
Ťn
‚ On note J “ k“2 Ik . On montre que J est aussi un intervalle. On montre plus particulièrement
que J “ |a2 , bn |. Tout d’abord, il est clair, vu les définitions des bornes, que J Ă ra2 , bn s. Soit
maintenant x Psa2 , bn r.
˚ Si x ă b1 , alors a2 ă x ă b2 , donc x P I2 Ă J.
˚ Si x “ b1 , alors on a encore x ď b2 , mais on ne peut pas avoir x “ b2 (sinon on aurait I2 Ă I1 .
On a donc encore x P I2 Ă J.
˚ Si x ą b1 , alors x R I1 et x P I, donc il existe j ą 1 tel que x P Ij , puis x P J.
Ainsi, on a bien montré que sa2 , an rĂ J Ă ra2 , an s, ce qui montre bien que J est un intervalle.

Corrigé de l’exercice 6.46 –


1. Soit I1 , . . . , In des intervalles ouverts, et X “ px1 , . . . , xn q P I1 ˆ ¨ ¨ ¨ ˆ In . Puisque I1 , . . . , In sont
ouverts, il existe ε1 , . . . , εn tels que pour tout k P v1, nw,

sxk ´ εk , xk ` εk rĂ Ik .

Soit ε le minimum de ces εk (existant, car ils sont en nomrbe fini). On a alors,
n
ź
sxk ´ ε, xk ` εrĂ I1 ˆ ¨ ¨ ¨ ˆ In .
k“1

On a donc trouvé un carré centré en X inclus dans le pavé. La boule de centre X de rayon
epsilon est clairement incluse dans ce pavé, ce qu’on vérifie rapidement : Soit Y P BpX, εq. Posons
Y “ py1 , . . . , yn q. On a alors, pour tout k P v1, nw,
g
f n
a fÿ
2
|yk ´ xk | “ pyk ´ xk q ď e pyk ´ xk q2 “ }Y ´ X} ď ε.
k“1

śn
Ainsi, Y P k“1 sxk ´ ε, xk ` εrĂ I1 ˆ ¨ ¨ ¨ ˆ In . on en déduit que le pavé est ouvert
86

2. Soit U un ouvert quelconque de Rn , et X P U . On définit εX ą 0 tel que BpX, εX q Ă U .


On inclut maintenant un pavé dans cette boule. On peut le faire de façon « optimale » en pre-
nant un hypercube inscrit dans la boule, mais on peut plus simplement considérer une famille
pε1,X , . . . , εn,X q P pR˚` qn telle que ε21,X ` ¨ ¨ ¨ ` ε2n,X ă ε2X . On considère alors pour tout k P v1, nw,
qk,X et rk,X des rationnels tels que

xk ´ εk,X ă qk,X ă xk ă rk,X ă xk ` εk,X .

Ceci est possible par densité de Q dans R. On considère alors le pavé


n
ź
PX “ sqk , rk r.
i“1

On a alors, pour tout Y “ py1 , . . . , yn q P Px ,


˜ ¸ 12 ˜ ¸ 21
n
ÿ n
ÿ
}Y ´ X} “ pyk ´ xk q2 ď ε2k,X ă εX .
k“1 k“1

Ainsi, PX Ă BpX, εX q Ă U .
Ceci étant vrai pour tout X P U , on en déduit que

YXPU PX Ă U.

Réciproquement, ď ď
U“ tXu Ă PX ,
XPU XPU

d’uù finalement, ď
U“ PX .
XPU

3. Par ailleurs, les pavés PX sont déterminés par 2n bornes rationnelles. Il y en a au plus autant
que dans Q2n qui est dénombrable. Ainsi, l’union précédente est constituée d’au plus un nombre
dénombrable d’ensembles deux à dexu distincts.
Ainsi, tout ouvert de Rn est union au plus dénombrable de pavés ouverts.
7
Nombres complexes

Cette première série d’exercice n’utilise pas de nombres complexes. Il s’agit d’exercices de révision sur les
formules de trigonométrie.
Corrigé de l’exercice 7.3 – Le réel x vérifie sinp5x ` π2 q “ sinp2xq si et seulement si
π π
5x ` ” 2x r2πs ou 5x ` ” π ´ 2x r2πs,
2 2
si et seulement si
π π
3x ” ´ r2πs ou 7x ” r2πs,
2 2
si et seulement si
π 2π π 2π
x”´
r s ou x” r s.
6 3 14 7
Cela donne donc 10 solutions modulo 2π.

Corrigé de l’exercice 7.8 –


1. D’après la formule de duplication, appliquée plusieurs fois de suite :

sinp8xq “ 2 sinp4xq cosp4xq “ 4 sinp2xq cosp2xq cosp4xq “ 8 sinpxq cospxq cosp2xq cosp4xq.

π
2. Avec x “ 7, sinpxq “ ´ sinp8xq ‰ 0, donc en simpliant l’expression ci-dessus par les sin, il vient
´π¯ ˆ ˙ ˆ ˙
2π 4π 1
cos cos cos “´ .
7 7 7 8

Corrigé de l’exercice 7.14 – Soit z ‰ 1 tel que |z| ď 1. On a alors :


ˆ ˙ ˆ ˙
1 1 1 1
Re “ `
1´z 2 1´z 1´z
2 ´ pz ` zq

2p1 ´ zqp1 ´ zq
1 ´ Repzq

1 ´ 2Repzq ` |z|2

Or, le dénominateur est positif (car égal à |1 ´ z|2 ), et

0 ď 1 ´ 2Repzq ` |z|2 ď 1 ´ 2Repzq ` 1 “ 2p1 ´ Repzqq,

donc ˆ ˙
1 1 ´ Repzq 1
Re “ ě .
1´z 1 ´ 2Repzq ` |z|2 2
88

Corrigé de l’exercice 7.15 – On traduit le caractère réel par l’éaglité de la quantité avec son conjugué :
z ´ uz z ´ uz z ´ uz
P R ðñ “
1´u 1´u 1´u
ðñ pz ´ uzqp1 ´ uq “ pz ´ uzqp1 ´ uq
ðñ z ´ uz ´ zu ` |u|2 z “ z ´ uz ´ zu ` |u|2 z
ðñ |u|2 pz ´ zq “ z ´ z
ðñ p|u|2 ´ 1qpz ´ zq “ 0
ðñ |u| “ 1,

puisque z ‰ z, d’après l’hypothèse z ‰ z.

Corrigé de l’exercice 7.16 – On peut trouver une deuxième relation entre z et z en conjuguant la
relation donnée :
z “ 2z ` j 2 .
En combinant ces deux relations, on peut éliminer z :

z “ 4z ` 2j ` j 2 ,

donc
π ` iπ π˘
´π ¯ π ? π
´3z “ j ´ 1 “ ei 3 e 3 ´ e´ i 3 “ 2 i sin ei 3 “ 3 i ei 3 .
3
Ainsi, ? ? ?
3 iπ 3 ip π3 ´ π2 q 3 ´i π
z“´ ie “
3 e “ e 6.
3 3 3

Corrigé de l’exercice 7.17 –


1. On a :
1` ˘ 1`
|z ` z 1 |2 ` |z ´ z 1 |2 “ pz ` z 1 qpz ` z 1 q ` pz ´ z 1 qpz ´ z 1 q .
˘
2 2
En développant, les termes zz 1 et z 1 z s’annulent, et il reste :
1`
|z ` z 1 |2 ` |z ´ z 1 |2 “ zz ` z 1 z 1 ,
˘
2
donc
1`
|z ` z 1 |2 ` |z ´ z 1 |2 “ |z|2 ` |z 1 |2 .
˘
2

2. Soit pz, z 1 , uq tel que u2 “ zz 1 . Tout nombre complexe admet des racines carrées. Il existe donc
2
deux complexes ζ et ζ 1 tels que ζ 2 “ z et ζ 1 “ z 1 . On a alors pζζ 1 q2 “ u2 , donc, quitte à changer
1 1
le signe de ζ ou ζ , on peut supposer sur ζζ “ u. On a alors
2
z ` z1 ζ 2 ` ζ 1 ` 2ζζ 1 1
`u“ “ pζ ` ζ 1 q2 .
2 2 2
De même,
z ` z1 1
´ u “ pζ ´ ζ 1 q2 .
2 2
Sachant que pour tout complexe v, |v 2 | “ |v|2 , l’égalité de la question 1 appliqué à ζ et ζ 1 fournit
l’égalité demandée :
ˇ z ` z1 ˇ ˇ z ` z1
ˇ ˇ ˇ ˇ
1
ˇ
|z| ` |z | “ ˇ ˇ ` uˇ ` ˇ
ˇ ˇ ´ uˇˇ .
2 2

Corrigé de l’exercice 7.18 –


89

1. ‚ On montre d’abord que f pP q Ă D. Soit z P P . On a alors

z´i z`i |z|2 ` 2 Impzq ` 1


|f pzq|2 “ ¨ “ 2 .
z`i z´i |z| ´ 2 Impzq ` 1

Or,
0 ď |z ` i |2 “ |z|2 ´ 2 Impzq ` 1 ă |z|2 ` 2 Impzq ` 1,
donc
|z|2 ` 2 Impzq ` 1
ă 1,
|z|2 ´ 2 Impzq ` 1
et par conséquent, f pP q Ă D.
‚ f induit donc une application de P dans D. Montrons que cette application est surjective. Pour
cela, soit z 1 P D, et trouvons z P P tel que f pzq “ z 1 . Pour cela, on résout

z´i
f pzq “ z 1 ðñ “ z1
z`i
ðñ z ´ i “ pz ` iqz 1 (z ‰ ´ i)
1 1
ðñ zp1 ´ z q “ ip1 ` z q
1 ` z1
ðñ z “ i (z 1 ‰ 1)
1 ´ z1
Il reste à montrer que z P P . Pour cela, exprimons sa partie imaginaire :

1 ` z1 1 ` z1
ˆ ˙ ˆ ˙
Im i “ Re
1 ´ z1 1 ´ z1
1 1 ` z1 1 ` z1
ˆ ˙
“ `
2 1 ´ z1 1 ´ z1
1 p1 ` z 1 qp1 ´ z 1 q ` p1 ´ z 1 qp1 ` z 1 q
“ ¨
2 |1 ´ z 1 |2
1 1 ´ |z 1 |2
“ ¨ ą 0,
2 |1 ´ z 1 |2

puisque z 1 P D. Ainsi, z P P . On a bien trouvé un antécédent de z dans D, d’où la surjectivité.


‚ La résolution précédente montre aussi l’unicité de l’antécédent, d’où l’injectivité.
Ainsi, f est bijective de P dans D. La résolution ci-dessus donne en fait l’expression d’une réci-
proque de f .
2. (a) On calcule la partie imaginaire de hpzq :
ˆ ˙
1 az ` b az ` b
Imphpzqq “ ´
2 i cz ` d cz ` d
1 paz ` bqpcz ` dq ´ paz ` bqpcz ` dq
“ ¨
2i |cz ` d|2
1 pac ´ bdqz ´ pad ´ bcqz

2i |cz ` d|2
1 z´z

2 i |cz ` d|2
Impzq

|cz ` d|2

(b) On en déduit facilement que hpP q Ă P . On remarquera que h est bien définie sur P , le seul
point de C en lequel elle n’est pas éventiuellement pas définie étant réel.
90

Par ailleurs, la résolution de z 1 “ hpzq pour z 1 P P donne

az ` b
z 1 “ hpzq ðñ “ z1
cz ` d
ðñ az ` b “ z 1 pcz ` dq
ðñ zpa ´ cz 1 q “ dz 1 ´ b
dz 1 ´ b
ðñ z “ .
´cz 1 ` a
On remarquera que ce quotient n’est pas problématique, puisque la seule valeur annulant
éventuellement dz 1 ´ b est réelle alors que z 1 ne l’est pas. De plus, l’homographie obtenue vérifie
encore :
da ´ p´bqp´cq “ ad ´ bc “ 1,
donc elle est de la même forme que h et envoie P sur P . Par conséquent, z 1 admet bien un
unique antécédent z dans P , ce qui assure la bijectivité de h de P sur P .

Corrigé de l’exercice 7.22 – On se ramène à Z 2 ´ 6Z ` 25, tel que ∆ “ ´64, d’où les deux solutions

Z1 “ 3 ´ 4 i et Z2 “ 3 ` 4 i

Les solutions z vérifient alors z 2 “ Z1 ou z 2 “ Z2 . On est donc ramené à la recherche de racines carrées
par la méthode algébrique. Soit z “ a ` i b vérifiant z 2 “ 3 ´ 4 i. Par identification des parties réelles et
imaginaires, on obtient : #
a2 ´ b 2 “ 3
2ab “ ´4.
Il est inutile de faire intervenir ici l’égalité des modules, car on trouve facilement une solution évidente
(à coordonnées entières), en s’aidant de la deuxième équation, et en cherchant a et b parmi les couples
de diviseurs associés de ´2. Cela ne fait pas beaucoup de possibilités, et on trouve facilement celles qui
vérifient aussi la première équation. Ainsi :

z1 “ 2 ´ i et z2 “ ´2 ` i .

On trouve de la même façon les 2 racines de 3 ` i 4 :

z3 “ 2 ` i et z4 “ ´2 ´ i .

Corrigé de l’exercice 7.23 – On reconnaît une équation bicarrée. On pose donc Z “ x2 , ce qui nous
amène à résoudre le trinôme :
Z 2 ´ p3 ` 2 iqZ ` p8 ´ 6 iq “ 0.
Le discriminant vaut :
∆ “ p3 ` 2 iq2 ´ 4p8 ´ 6 iq “ ´27 ` 36 i .
Le complexe δ “ a ` i b est racine de ∆ si et seulement si
#
a2 ´ b2 “ ´27
2ab “ 36

Plutôt que d’utiliser l’égalité des modules (qui nous donnerait ici des calculs un peu compliqués), on se
sert de l’information donnée (les racines s’expriment simplement) pour essayer de deviner des solutions
entières a et b de cette équation. Le produit ab doit être égal à 18, on cherche donc a et b parmi les
diviseurs de 18. On essaye alors d’écrire ´27 somme différence de deux carrés de nombres dont le produit
91

fait 18. On arrive assez rapidement à a “ 3 et b “ 6. Ainsi, une racine possible de ∆ est δ “ 3 ` 6 i. On
trouve les deux racines de l’équation en Z :
p3 ` 2 iq ´ p3 ` 6 iq p3 ` 2 iq ` p3 ` 6 iq
Z1 “ “ ´2 i et Z2 “ “ 3 ` 4i.
2 2
Il reste à trouver les racines de ces deux complexes.
π ? π
On a Z1 “ 2e´ i 2 , donc ses deux racines sont ˘ 2e´ i 4 “ ˘p1 ´ iq
De plus, x “ a ` i b est racine de 3 ` 4 i si et seulement si
#
a2 ´ b 2 “ 3
2ab “ 4

On exploite la technique précédente, nous incitant à considérer a et b égaux l’un à ˘2 l’autre à ˘1. On
trouve alors facilement les deux racines : ˘p2 ` iq.
Ainsi, les quatre solutions de l’équation sont : x1 “ ´x2 “ p1 ´ iq, x3 “ ´x4 “ 2 ` i .

Corrigé de l’exercice 7.24 – Avant de se lancer dans une méthode générale avec calcul du discriminant
(ce qui oblige à quelques manipulations trigonométriques ensuite), on regarde s’il y a moyen de deviner
des racines de X 2 ´ 2 cospθqX ` 1. Le coefficient cospθq n’est peut-être pas anodin, puisque c’est la partie
réelle d’une exponentielle complexe, et que les parties réelles interviennent dans le développement de
modules. Ainsi, on peut constater que

X 2 ´ 2 cospθqX ` 1 “ X 2 ´ 2Xpei θ ` e´ i θ q ` pei θ e´ i θ q “ pX ´ ei θ qpX ´ e´ i θ q.


θ
On en déduit que les solutions de l’équation initiale sont les racines carrées de ei θ et e´ i θ , à savoir ˘e˘ i 2
(4 solutions suivant la répartition des signes).

Corrigé de l’exercice 7.25 –


1. Dans cet exemple, il est plus rapide de trouver la forme trigonométrique, puisque le nombre dont on
π
cherche la racine se met bien sous forme trigonométrique z “ 2ei 4 . Les deux racines carrées sont
? iπ
donc ˘ 2e 8 . On peut en exprimer la forme algébrique soit en utilisant la formule de duplication
des angles pour les cos et sin, soit en exploitant la méthode algébrique de recherche des racines
carrées.
π
2. Puisque ´1 “ ei π , une racine 5-ième est ei 5 . On obtient les autres en mulipliant par les racines
2kπ
5-ièmes de 1, à savoir ωk “ ei 5 . On obtient les racines :
! π 3π 5π 7π 9π
)
ei 5 , ei 5 , ei 5 “ ´1, ei 5 , ei 5 .

Évidemment, on aurait pu aussi prendre comme racine 5-ième particulière la valeur ´1.
π π
3. Puisque i “ ei 2 , une racine 8-ième de i est ei 16 . On obtient les autres en multipliant par les racines
8-ièmes de l’unité : ! π )
5π 9π 13π 17π 21π 25π 29π
ei 16 , ei 16 , ei 16 , ei 16 , ei 16 , ei 16 , ei 16 , ei 16 .
π π
4. Puisque ´ i “ e´ i 2 , une racine n-ième de ´ i est e´ i 2n . On obtient les autres en multipliant par
2kπ
les racines n-ièmes de l’unité ei n :
! π 2kπ
) ! p4k´1qπ )
e´ i 2n `i n , k P v0, n ´ 1w “ ei 2n , k P v0, n ´ 1w .

2π ? 2π
5. Puisque 2j “ 2ei 3 , une racine n-ième particulière est n 2¨ei 3n . On obtient les autres en multipliant
par les racines n-ièmes de 1 :
!? 2π 2kπ
) !? p6k`2qπ
)
2 ¨ ei 3n `i n , k P v0, n ´ 1w ´ 2 ¨ ei 3n , k P v0, n ´ 1w .
n n

Corrigé de l’exercice 7.26 –


92

‚ Forme trigonométrique.
π π
Il s’agit des racines 4e de ´ i “ e´ i 2 . Une racine pariculière est e´ i 8 . On trouve les autres en
multipliant celle-ci par les quatre racines 4e de 1, à savoir 1, i, ´1 et ´ i. Ainsi, les racines de
X 4 ` i sont :
π 3π 7π 11π
te´ i 8 , ei 8 , ei 8 , ei 8 u.
‚ Forme algébrique.
On a `π˘ ?
2
´π ¯ 1 ` cos 4 1` 2
cos “ “
8 2 2
et `π˘ ?
2
´π ¯ 1 ´ cos 4 1´ 2
sin “ “
8 2 2
On obtient donc
˜ ? ? ¸ ˜ ? ? ¸
2 2 2 2
1` 2 1´ 2 1´ 2 1` 2
x“˘ ´i ou ˘ `i .
2 2 2 2

‚ On peut aussi appliquer 2 fois la méthode de recherche des racines carrées sous forme algébrique.
C’est une façon de calculer cos π8 sans manipuler de formules de trigonométrie.
` ˘

Corrigé de l’exercice 7.29 – Pour commencer, une petite remarque : le fait d’avoir une somme infinie
n’est ici pas gênant, puisque les termes de la somme sont tous nuls à partir d’un certain rang (quand
2k ą n). Ainsi, il s’agit en fait d’une somme finie. Le fait d’aller jusqu’à l’infini permet d’éviter de se
casser la tête pour savoir en quel indice arrêter la somme (ici n2 , si on peut être optimal).
X \

On peut réécrire la somme sous la forme


8 ˆ ˙
ÿ n
Sn “ i2k .
k“0
2k
` n ˘
Comme les i2k`1 2k`1 sont imaginaires purs, la somme Sn correspond donc à la partie réelle de la somme
`8
ř k `n˘
i k . Ainsi :
k“0
˜
ˆ ˙¸ n
n ÿ
k
Sn “ Re i
k“0
k
“ Re pp1 ` iqn q
? π
“ Rep 2ei 4 qn
n nπ
“ 2 2 Repei 4 q
n
´ nπ ¯
“ 2 2 cos
4

Corrigé de l’exercice 7.32 –


‚ Puisque αn , β n et γ n sont égaux à 1, |α| “ |β| “ |γ| “ 1.
On pose alors α “ ei a , β “ ei b et γ “ ei c .
‚ L’équation α ` β ` γ amène alors, après simplification par ei a ‰ 0 :

1 ` eipb´aq ` eipc´aq “ 0εp1q.

Par identification des parties imaginaires, eipb´aq et eipc´aq doivent avoir des parties imaginaires
opposées et être sur le cercle trigonométrique. Ainsi, ces deux exponentielles sont soit conjuguées,
soit opposées. Si elles sont opposées, leurs parties réelles se compensent, et on ne peut pas obtenir
l’équation (1). Ainsi, les deux exponentielles doivent être conjuguées.
Elles ont donc même partie réelle, et l’identification des parties réelles en (1) montre que cette
partie réelle doit être ´ 21 . Ainsi, eipb´aq “ j et eipc´aq “ j 2 , ou l’inverse.
93

´ ¯n
β β
‚ Par conséquent, α “ j ou j 2 . Or, d’après les hypothèses, α “ 1 ce qui n’est possible que si
n ” 0 r3s

Corrigé de l’exercice 7.39 –


‚ Comme souvent pour le calcul de sommes de fonctions trigonométriques, on passe par les com-
plexes. Soit n P N˚ .
˜ ¸
n´1
ÿ i kπ
Sn “ Im e n
k“1
˜ ¸
n´2
iπ iπ
ÿ
“ Im e n pe n qk
k“0
˜ ipn´1qπ
¸
iπ 1´e n
“ Im e n

1´en
˜ ipn´1qπ ipn´1qπ
¸
iπ ipn´1qπ iπ
´ 2n e´ 2n ´e 2n
“ Im e n ¨e 2n ¨e ¨ iπ iπ
e´ 2n ´ e 2n
¨ ´ ¯˛
pn´1qπ

sin 2n
“ Im ˝e 2 ¨ `π˘ ‚
sin 2n
¨ ´ ¯˛
pn´1qπ
sin 2n
“ Im ˝i ¨ `π˘ ‚
sin 2n
´ ¯
pn´1qπ
sin 2n
“ `π˘
sin 2n

L’exponentielle donnant la raison de la suite géométrique ne vaut pas 1, ce qui justifie la formule de
sommation. On peut aussi remarquer que la sommation reste valide dans le cas un peu particulier
n “ 1 (la somme étant vide). Enfin, on peut aussi rajouter le terme d’indice 0, qui est nul, afin
de simplifier un peu la sommation géométrique, mais le résultat final s’exprime alors légèrement
différemment. La méthode présentée ici a l’avantage d’obtenir le résultat directement sous sa forme
la plus simple. ˜ ` π ˘¸
π sin 2n
‚ Or, lorsque n tend vers `8, 2n tend vers 0, donc lim π “ 1.
nÑ`8
2n
pn´1qπ
De plus, lorsque n tend vers `8, tend vers π2 , donc, la fonction sinus étant continue sur R,
2n
ˆ ˙
pn ´ 1qπ π
lim sin “ sin “ 1.
nÑ`8 2n 2

Sn 2
Ainsi, lim “ .
nÑ`8 n π
‚ La somme Snn peut aussiêtre vue comme un cas particulier de somme de Riemann (voir chapitre
ż1
d’intégration), convergeant vers l’intégrale sinpπxq dx
0

Corrigé de l’exercice 7.40 – Comme souvent pour les sommes faisant intervenir des fonctions trigono-
métriques, on introduit l’exponentielle complexe, afin d’essayer de se ramener à un terme géométrique.
Soit n P N˚ et α P R. Alors :
n ˆ ˙ n ˆ ˙ n ˆ ˙
ÿ n ÿ n αk
ÿ n
sinpkαq “ Im e “ Im peα qk “ Imp1 ` eα qn ,
k“0
k k“0
k k“0
k
94

d’après la formule du binôme. En factorisant par la moitié de l’angle, il vient donc :


n ˆ ˙
ÿ n ” 1 α α
ı ” 1 α ı
sinpkαq “ Im e 2 ¨αn pe´ 2 ` e 2 qn “ Im e 2 ¨αn p2 cos qn
k“0
k 2
α 1 α ´ α¯
“ 2n cosn Im e 2 ¨αn “ 2n cosn sin n ¨ .
2 2 2

Corrigé de l’exercice 7.42 –


n
ÿ 1 ´ z n`1
‚ On sait que zk “ . Si on s’autorise à dériver formellement de la variable complexe z
k“0
1´z
(vous n’avez théoriquement pas le droit, même si ça peut se justifier dans cette situation, puisqu’il
s’agit de fonctions « holomorphes » ; en revanche, vous pourrez faire plus tard cette dérivation dans
le cadre des fractions rationnelles formelles) :
n
ÿ ´pn ` 1qz n p1 ´ zq ` p1 ´ z n`1 q 1 ´ pn ` 1qz n ` nz n`1
kz k´1 “ 2
“ .
k“1
p1 ´ zq p1 ´ zq2

‚ Outre la dérivation de fractions rationnelles formelles (que vous verrez plus tard), on peut justi-
fier cette formule sans dérivation, par de simples manipulations de somme. Je propose ici deux
méthodes pour cela. L’une a déjà été vue dans un exercice sur les sommes :
n´1
ÿ n´1
ÿ ÿ k n´1
ÿ n´1
ÿ
pk ` 1qz k “ zk “ zk
k“0 k“0 j“0 j“0 k“j
n´1 n´1´j n´1
ÿ ÿ ÿ zj ´ zn
“ zj zk “
j“0 k“0 j“0
1´z
n n
1´z nz 1 ´ pn ` 1qz n ` nz n`1
“ ´ “ .
p1 ´ zq2 1´z p1 ´ zq2

Une deuxième méthode consiste à multiplier la somme à calculer par p1 ´ zq2 et de faire des
simplifications :

n´1
ÿ n´1
ÿ
p1 ´ zq2 pk ` 1qz k “ p1 ´ 2z ` z 2 q pk ` 1qz k
k“0 k“0
n´1
ÿ n
ÿ n`1
ÿ
“ pk ` 1qz k ´ 2 kz k ` pk ´ 1qz k
k“0 k“1 k“2
n´1
ÿ
“ 1 ` 2z ´ 2z ´ 2nz n ` pn ´ 1qz n ` nz n`1 ` ppk ` 1q ´ 2k ` pk ´ 1qqz k
k“2

“ 1 ´ pn ` 1qz n ` nz n`1 .

‚ On a alors, pour n ě 2 :
˜ ¸ ˜ ¸
n´1 ˆ ˙ n´2 n´2
ÿ 2kπ ÿ 2pk`1qπ
i 2π
ÿ 2kπ
k sin “ Im pk ` 1qe n “ Im e n pk ` 1qe n .
k“1
n k“0 k“0
95

On déduit alors des calculs précédents que :


¨ ˛
n´1 ˆ ˙ 2pn´1qπ 2nπ
ÿ 2kπ ˚ 2π 1 ´ ne n ` pn ´ 1qe n ‹
k sin “ Im ˝ei n ¨ ¯2
n
´ ‚
2iπ
k“1 1´e n
¨ ˛
2iπ
˚ 1 ´ e´ n
“ n Im ˝ ´

iπ iπ
¯2 ‚
e´ n ´ e n
˜ `π˘ ¸
iπ 2 i sin
“ n Im e´ n ` n
` ˘˘2
2 i sin nπ
˜ iπ
¸
´ i e´ n
“ n Im
2 sin nπ
` ˘

n cos nπ
` ˘
n ´π ¯
“´ ¨ ` π ˘ “ ´ cotan .
2 sin n 2 n
Une petite vérification ne fait pas de mal après un calcul comme celui-là. Le cas n “ 2 ne donne
rien d’intéressant
?
(0 “ 0). Pour n “ 3, on vérifie que les deux membres donnent bien la même
3
valeur ´ 2 .

Corrigé de l’exercice 7.43 – Soit n P N˚ . Pour tout k P v1, nw, | cos k| ě cos2 pkq (car | cospkq| ď 1).
Donc
1 ` cosp2kq
| cospkq| ě .
2
On obtient donc
n n n
ÿ ÿ 1 ` cosp2kq n 1 ÿ
| cospkq| ě “ ` cosp2kq.
k“1 k“1
2 2 2 k“1
Or,
˜ ¸
n
ÿ n
ÿ
cosp2kq “ Re e2 i k
k“1 k“1
1 ´ e2 i n
ˆ ˙
“ Re e2 i ¨
1 ´ e2 i
´in
´ ei n
ˆ ˙
ipn`1q e
“ Re e ¨ ´i
e ´ ei
ˆ ˙
ipn`1q sinpnq
“ Re e
sinp1q
cospn ` 1q sinpnq

sinp1q
1 sinp2n ` 1q ` sinp1q 1 1 sinp2n ` 1q
“ ¨ “ ` .
2 sinp1q 2 2 sinp1q
π π
Or, 2 ě1ě 6, donc, par croissance de sin sur r0, π2 s, sinp1q ě 12 . on en déduit que
n
ÿ 1 1
cosp2kq ě ´1“´ .
k“1
2 2

Ainsi,
n
ÿ n 1 n n n
| cospkq| ě ´ ě ´ “ .
k“1
2 4 2 4 4
Vous pouvez constater qu’on a obtenu beaucoup mieux que demandé, pour des grandes valeurs de n : on
obtient un minorant presque égal à n2 . Plus précisément, pour tout m ă 12 , la somme sera minorée par
nm pour n assez grand.

Corrigé de l’exercice 7.46 –


96

1. Attention méthode classique ! Soit θ P R et n P N. On a, d’après la relation de De Moivre :

cospnθq ` i sinpnθq “ pcospθq ` i sinpθqqn


n ˆ ˙
ÿ n
“ cospθqn´j ij sinpθqj
j“0
j
tÿ2uˆ tÿ2 uˆ
¨ n ˛ ¨ n´1 ˛
˙ ˙
n n
“˝ cospθqn´2ℓ p´1qℓ sinpθq2ℓ ‚` i ˝ cospθqn´2ℓ´1 p´1qℓ sinpθq2ℓ`1 ‚
ℓ“0
2ℓ ℓ“0
2ℓ ` 1

tÿ2u
¨ n ˛
ˆ ˙
n
“˝ cospθqn´2ℓ p´1qℓ p1 ´ cos2 pθqqℓ ‚
ℓ“0
2ℓ

t n´1
2 uˆ
¨ ˛
˙
ÿ n
` i ˝sinpθq cospθqn´2ℓ´1 p´1qℓ p1 ´ cos2 pθqqℓ ‚
ℓ“0
2ℓ ` 1

Les polynômes suivants conviennent :


2uˆ
tÿ
n
˙ 2 uˆ
t n´1 ˙
n ÿ n
Tn pXq “ X n´2ℓ p´1qℓ p1´X 2qℓ et Un´1 pXq “ X n´2ℓ´1 p´1qℓ p1´X 2 qℓ .
ℓ“0
2ℓ ℓ“0
2ℓ ` 1

On reconnaît bien sûr les polynômes de Tchebychev de première et de seconde espèce !


θ m 1
2. On suppose π “ n, où cos θ “
et m et n sont premiers entre eux. On a alors sinpnθq “ sinpmθq “
p ´ ¯
0, et comme sinpθq ‰ 0 (car | cospθq| ‰ 1), on obtient Un´1 pcospθqq “ 0, donc Un´1 p1 “ 0. Ainsi :

t n´1
2 uˆ
12
˙
ÿ n 1
n´2ℓ´1
p´1qℓ p1 ´ qℓ “ 0,
ℓ“0
2ℓ ` 1 p p
d’où, en multipliant par p n´1
:
t n´1
2 u ˆ ˙
ÿ
ℓ n
p´1q pp2 ´ 1qℓ “ 0.
ℓ“0
2ℓ ` 1

En isolant le terme d’indice ℓ “ 0, on obeitn alors :


t n´1
2 u ˆ ˙
ÿ n
n“ p´1qℓ`1 pp2 ´ 1qℓ .
ℓ“1
2ℓ ` 1

Puisque p est impair, p2 ´ 1 est pair, et tous les exposants ℓ étant strictement positifs, la somme
est composée de termes pairs, donc n est pair. Puisque m et n sont premiers entre eux, m est
impair.
3. L’entier m étant impair, cos n 2θ “ cos m π2 “ 0. Ainsi, T n2 pcos pθqq “ 0, soit :
` ˘ ` ˘

4uˆ n ˙
tÿ
n

1 1 ℓ
2
n p´1qℓ p1 ´ q “ 0,
2ℓ p 2 ´2ℓ p2
ℓ“0

puis
4uˆ n ˙
tÿ
n

2 p´1qℓ pp2 ´ 1qℓ “ 0,


ℓ“0
2ℓ
et en isolant le terme d’indice ℓ “ 0 :
4uˆ n ˙
tÿ
n

1“ 2 p´1qℓ`1 pp2 ´ 1qℓ .

ℓ“1
2ℓ

Pour la même raison que précédemment, la somme ´ est


¯ paire, d’où une contradiction.
1
Ainsi, l’hypothèse initiale est fausse, donc Arccos p est incommensurable à π.
97

Corrigé de l’exercice 7.47 –


‚ Le triangle ABC est équilatéral direct si et seulement si }AB} “ }AC} et l’angle formé par les
deux vecteurs est π3 , donc si et seulement si
c´a π
“ ei 3 soit: c ´ a “ pb ´ aqp´j 2 q
b´a
soit: c ` j 2 b ` p´j 2 ´ 1qa “ 0
soit: j 2 pc ` j 2 b ` jaq “ 0
soit: a ` jb ` j 2 c “ 0

‚ On obtiendrait de même a ` j 2 b ` jc “ 0 pour un triangle équilatéral indirect (il suffit d’échanger


le rôle de B et C).

Corrigé de l’exercice 7.48 –


‚ On choisit un repère de sorte que l’origine O soit le centre du triangle et p0, 1q soit le point A. Les
2iπ
affixes des points A, B et C sont alors a “ 1, b “ j et c “ j 2 (où j “ e 3 ) si ABC est direct, et
a “ 1, b “ j 2 et c “ j si ABC est indirect.
‚ Supposons dans un premier temps ABC direct, donc a “ 1, b “ j, c “ j 2 . Soit r1 , r2 , et r3 les
trois fonctions complexes correspondant aux rotations R1 , R2 et R3 . On a, pour tout z P C :

˚ r1 pzq “ pz ´ 1qe 3 ` 1 “ pz ´ 1qp´j 2 q ` 1 “ ´j 2 z ` p1 ` j 2 q “ ´j 2 z ´ j
˚ r2 pzq “ pz ´ jqp´j 2 q ` j “ ´j 2 z ` p1 ` jq “ ´j 2 z ´ j 2
˚ r3 pzq “ pz ´ j 2 qp´j 2 q ` j 2 “ ´j 2 z ` pj ` j 2 q “ ´j 2 z ´ 1.
Ainsi,

r3 ˝ r2 ˝ r1 pzq “ r3 p´j 2 p´j 2 z ´ jq ´ j 2 q “ ´j 2 p´j 2 p´j 2 z ´ jq ´ j 2 q ´ 1


“ ´j 6 z ´ 1 ` j 4 ´ j 5 “ ´z ´ 1 ` j ´ j 2 “ ´z ` 2j “ ´pz ´ jq ` j.

Il s’agit donc de la symétrie centrale de centre le point B, d’affixe j.


‚ Si ABC est indirect, il suffit d’échanger l’expression de r2 et r3 , et on obtient :

r3 ˝ r2 ˝ r1 pzq “ ´j 2 p´j 2 p´j 2 z ´ jq ´ 1q ´ j 2


“ ´j 6 z ´ j 2 ` j 2 ´ j 5 “ ´z ´ j 2 “ ´z ` 1 ` j
1`j 1`j
“ ´pz ´ q` .
2 2
Il s’agit cette fois de la symétrie dont le centre est le milieu de rACs.

Corrigé de l’exercice 7.49 – Supposons ABCD direct (le cas indirect est similaire). Notons a, b, c, d
les affixes des points A, B, C et D. Le point B est obtenu en appliquant à D la rotation de centre C et
d’angle π2 , soit :
pb ´ cq “ ipd ´ cq donc: b “ ipd ´ cq ` c.
Les parties réelles et imaginaires de d et c étant entières, il en est de même de b (les « entiers de Gauss »
sont stables par sommes et produits) Donc B est à coordonnées entières. Même raisonnement pour A.

Corrigé de l’exercice 7.52 –


1. ‚ Si 1 ` i z “ 1 ` i, alors z “ 1, et les 3 points sont égaux à 1 ` i, donc alignés.
‚ Sinon, les points sont alignés si et seulement si
p1 ` iq ´ pz ` iq
1 ` i z ´ p1 ` iq
est réel. Or :
p1 ` iq ´ pz ` iq 1´z 1
“ “ ´ “ i R R.
1 ` i z ´ p1 ` iq ipz ´ 1q i

Donc les points sont alignés ssi z “ 1 .


98

2. Les points sont alignés si et seulement si pjz ´ zqpjz ´ jq est réel, c’est-à-dire si

0 “ pjz ´ zqpjz ´ jq ´ pjz ´ zqpjz ´ jq “ zpj 2 z ´ j 2 qpj ´ 1q ´ jpj ´ 1qzpj 2 ´ 1q.

Ainsi, les points sont alignés si et seulement si :

zzpj ´ j 2 q ` pj 2 ´ 1qz ` p1 ´ jqz “ 0

Le fait d’avoir une expression de ce type (un terme zz et des termes en z et z de coefficients
conjugués) nous incite à essayer d’exprimer cela sous la forme d’une équation d’un cercle : un
cercle de centre z0 et de rayon r est d’équation complexe :

|z ´ z0 |2 “ r2 soit: pz ´ z0 qpz ´ z0 q “ r2 .

Essayons de mettre l’équation précédente sous cette forme en factorisant. Pour commencer divisons
l’ensemble par j ´ j 2 . Pour cela, on calcule :
j2 ´ 1 pj ´ 1qpj ` 1q j`1 j2
2
“ “´ “ “ j.
j´j jp1 ´ jq j j
De même :
1´j 1´j 1
“ “ “ j2.
j ´ j2 jp1 ´ jq j
L’équation de l’ensemble des points répondant au problème posé est alors :

0 “ zz ` jz ` j 2 z “ pz ` j 2 qpz ` jq ´ 1.

Ainsi, les points recherchés sont solutions de l’équation :

|z ` j 2 |2 “ 1.
π
On obtient le cercle de centre ´j 2 “ ei 3 et de rayon 1 .
3. Les points z, z et z sont alignés si et seulement si pz ´ z 2 qpz 3 ´ zq est réel, donc si et seulement
2 3

si :
0 “ pz ´ z 2 qpz 3 ´ zq ´ pz ´ z 2 qpz 3 ´ zq “ zzp1 ´ zqp1 ´ zqp´pz ` 1q ` pz ` 1qq.
Ainsi, les points sont alignés si et seulement si :

|z|2 |1 ´ z|2 pz ´ zq “ 0,

donc si et seulement si z “ 0, ou z “ 1, ou z “ z, c’est-à-dire z réel. Les deux premiers cas entrant


dans le dernier, on peut donc dire que z, z 2 et z 3 sont alignés si et seulement si z P R .
4. Il y a plusieurs cas à étudier (suivant le sommet droit) :
‚ CNS pour avoir un triangle rectangle en z :

Repz 2 ´ zqpz 3 ´ zq “ 0.

Or,
pz 2 ´ zqpz 3 ´ zq “ zzpz ´ 1qpz ´ 1qpz ` 1q “ |z|2 |z ´ 1|2 pz ` 1q.
Cette expression est imaginaire pure si et seulement si z “ 0, z “ 1, ou z ` 1 est imaginaire
pure, c’est-à-dire Repzq “ ´1. Ainsi, z, z 2 , z 3 forment un triangle rectangle en z si et seulement
si z “ 0, z “ 1 (triangles réduits à un point, peut-on vraiment dire qu’ils sont rectangles ?)
ou si Repzq “ ´1
‚ CNS pour avoir un triangle rectangle en z 2 :

0 “ Reppz 2 ´ zqpz 3 ´ zqq “ Rep|z|2 |z ´ 1|2 zq.

Ainsi, le triangle est rectangle en z 2 si et seulement si z “ 0, z “ 1 (cas dégénérés) ou


Repzq “ 0 (l’axe imaginaire pur)
99

‚ CNS pour avoir un triangle rectangle en z 3 :

0 “ Reppz ´ z 3 qpz 2 ´ z 3 q “ Rep|z|2 |1 ´ z|2 zp1 ` zqq.

Une fois éliminés les cas dégénérés, il reste à savoir à quelle condition zp1 ` zq est imaginaire
pur, ce qui équivaut à :
ˆˆ ˙ˆ ˙ ˙
1 1 1
0 “ zp1 ` zq ` zp1 ` zq “ 2zz ` z ` z “ 2 z` z` ´ .
2 2 4

Ainsi, z, z 2 , z 3 est rectangle en z 3 si et seulement si z “ 0, z “ 1 , ou


ˇ ˇ2
ˇ
ˇz ` 1 ˇˇ 1
“ .
ˇ 2 ˇ 4

c’est-à-dire z est sur le cercle de centre d’affixe ´ 21 , de rayon 1


2

5. En appelant M1 , M2 et M3 les points d’affixes z, z 2 et z 3 , O est l’orthocentre de M1 M2 M3 si et


seulement si OM1 KM2 M3 , OM2 KM1 M3 et OM3 KM1 M2 , ce qui s’exprime :
$
3 2 2
&0 “ Repzpz ´ z qq “ |z| Repzpz ´ 1qq


0 “ Repz 2 pz 3 ´ zqq “ |z|2 Repzpz ´ 1qpz ` 1qq

%0 “ Repz 3 pz 2 ´ zqq “ |z|2 Repz 2 pz ´ 1qq

Les z “ 0 et z “ 1 étant dégénérés, nous ne les considérerons pas. La deuxième équation se réécrit

|z|2 pz ´ zq “ z ´ z

On distingue alors 2 cas :


‚ Si z “ z, en injectant cela dans la première équation, on obtient zpz ´ 1q “ 0, et on trouve
donc les deux solutions un peu dégénérées z “ 0 et z “ 0 (mais peut-on vraiment parler de
hauteurs dans ces cas ?)
‚ Sinon, on peut simplifier, et on obtient |z| “ 1. On a donc z “ 1z , et la première équation se
réécrit
1 1
0 “ z 2 ´ z ` 2 ´ “ z 2 z 4 ´ z 3 ´ z ` 1 “ z 2 pz ´ 1qpz 3 ´ 1q.
` ˘
z z
On retrouve les deux solutions dégénérés z “ 0 et z “ 1, et deux autres qui le sont moins :
z “ j et z “ j 2 . Dans ces deux derniers cas, on retrouve, dans un sens ou un autre, le triangle
formé par les sommes 1, j et j 2 , dont l’orthocentre est 0.
6. Le triangle de sommets i, z et i z est rectangle isocèle en i si et seulement si i z est obtenu de z par
rotation de centre i d’angle π2 , ou l’inverse, c’est-à-dire si et seulement si

i z ´ i “ ipz ´ iq ou i z ´ i “ ´ ipz ´ iq.

Le premier cas est impossible (il est équivalent à i “ i2 ). Le second équivaut à


i 1`i
2 i z “ i ´1 soit: z “ ´ pi ´1q “ .
2 2
1`i
Ainsi, le seul point z pour lequel i, z et i z est rectangle isocèle est z “
2
7. Même principe pour un triangle équilatéral, mais cette fois, un côté doit se déduire de l’autre par
π
rotation d’angle π3 , donc par multiplication par ei 3 “ ´j 2 , ou son conjugué ´j. Cela nous donne
donc deux équations à étudier :
‚ z ´ i “ ´jpi z ´ iq, soit : zp1 ` i jq “ i ` i j.
En passant en notations polaires et en factorisant l’arc moitié :
´π¯
1`e 3
2iπ iπ
e2e3
iπ cos
ˆ 3 ˙.
π
z “ ei 2 ¨ 7iπ “ 7iπ ¨
1`e 6 e 12 7π
cos
12
100

ˆ ˙
7π ´π¯
Or, cos “ ´ sin , et
12 12
´π¯ 1´ ´ π ¯¯
sin2 “ 1 ´ cos .
12 2 6
Par positivité de ce sinus, a ?
´π¯ 2´ 3
sin “ .
6 2
1 iπ
On obtient donc : z “ ´ a ? e 4
2´ 3
‚ z ´ i “ ´j pi z ´ iq, soit : zp1 ` i j 2 q “ i ` i j 2 .
2

On obtient cette fois : ´π ¯


1`e ´ 2 3i π cos
z “ ei
π
2 ¨ “e

4 3 ¯,
´π

1` e´ 6 cos
12
1 iπ
soit : z “ a ? e4 .
2` 3

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